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 #Ailleurs : Kuro Maiden ~ Chinoiserie part III

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MessageSujet: #Ailleurs : Kuro Maiden ~ Chinoiserie part III    #Ailleurs : Kuro Maiden ~ Chinoiserie part III   EmptyDim 4 Aoû 2013 - 17:22

#Ailleurs : Kuro Maiden ~ Chinoiserie part III   A1mb

C H I N O I S E R I E Event 2013

Le 05 août 2013,
Suite de Chinoiserie part II
 
Tout avait commencé par la demande d'un couple pour s'occuper d'un de leurs enfants pendant qu'ils assistaient à la cérémonie du Maire. Le 05 août 2013, Kuro Maiden, garde d'enfant, avait effectué son travail. Il était de 09h à 11h00 au domicile des jeunes parents. Ces derniers, assez inquiets pour leur gamin qui avait un peu de fièvre ce jour-là, étaient rentrés plus tôt que prévu et avait libéré le baby-sitter une heure plus tôt. Ensuite, les jeunes parents, monsieur et madame TIKI vivaient en appartement, au second étage. Ils n'avaient pas vu où le jeune homme était parti. 

Puis, ... Le jeune homme avait disparu. 

Nous sommes le 25 août 2013, Kuro Maiden est enfermé dans un lieu précis. Alors qu'il se rendait chez la seconde famille dont il devait s'occuper de l'enfant, il avait subi le tremblement de terre. Il se trouvait en pleine campagne de la ville de Keimoo et avait décidé de couper par un raccourci. Le choc a été assez violent pour le pousser à s'abriter dans une cabane de chasseur et éviter de se prendre un arbre sur la tête. C'était une bonne idée, puisqu'il n'est absolument pas blessé. Seulement, l'un des arbres est tombé devant l'entrée, le bloquant, sans issue possible. Heureusement, il y a de l'eau potable et un peu de nourriture. Ces 20 jours ont donc été vivables.  


Alors que les chances de retrouver le garçon sont désormais nulles pour les secouristes, Kuro doit tenter de sortir de la cabane et de communiquer avec l’extérieur. Il a sans doute déjà retourné de long en large la cabane. Seulement, il n'y avait rien à trouver et s'il avait un téléphone portable, ce dernier ne fonctionne pas, ne captant pas à cet endroit. 
Seulement, le 25 août 2013, en ouvrant un sachet de sucre, Kuro tombe sur un téléphone portable. Ce dernier fonctionne, mais le crédit est limité. Il ne permettra de n'envoyer que CINQ sms. A Kuro de savoir s'en servir correctement. 



:Chekeck: Note du PNJ : Si vous avez un lien avec Kuro, vous pouvez noter vos réactions face à ces 20 jours sans nouvelles de lui. (Vous n'êtes pas obligé de participer à l'intrigue pour ça)
:Chekeck: Ordre du premier passage
• Réactions des gens liés à Kuro, s'ils veulent
• Kuro 
:Chekeck: Récompense
#Ailleurs : Kuro Maiden ~ Chinoiserie part III   Qa8z

:Chekeck: Question sur ce sujet :
- Euh... Wtf? S'il n'est pas censé fonctionner car pas de réseau, comment Kuro pourrait envoyer des sms ? Oo' ?
- Selon l'opérateur et le type de portable, la portée change O___o' ! Le portable de Kuro peut ne pas fonctionner, alors qu'un vieux portable de chasseur, oui. Non ?
- Hum, pourquoi pas. Mais bon, 20 jours après l'évènement, il a encore de la batterie ? Waouh ! Ca doit être un Nokia *_*
[size=24]☼
 Personne ne peut tomber sur la cabane de Kuro, ''par hasard''
#Ailleurs : Kuro Maiden ~ Chinoiserie part III   3x7z


Dernière édition par PNJ le Lun 16 Sep 2013 - 0:00, édité 3 fois
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Wunjo Ivanov
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Wunjo Ivanov


Lion Tigre Age : 37
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KMO
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MessageSujet: Re: #Ailleurs : Kuro Maiden ~ Chinoiserie part III    #Ailleurs : Kuro Maiden ~ Chinoiserie part III   EmptySam 10 Aoû 2013 - 11:14


Spoiler:

En 20 petits jours, Wun était passé par tous les états et les scénarii possibles. Le jour même de la disparition, il avait commencé par s'énerver que Kuro rentre plus tard sans même lui en avoir touché un mot. L'inquiétude avait pris le relai dans la matinée le lendemain, alors que son copain ne donnait toujours pas signe de vie. Et elle n'avait fait que s'amplifier depuis. Au fur et à mesure que les jours passaient, elle s'était tantôt couplée à l'espoir, tantôt à l'abattement ou la déprime.

Dans la tête du russe, les scenarii s'étaient donnés le relai, certains plus catastrophiques que d'autres, aucun véritablement rassurant. Sa toute première pensée avait été qu'une connaissance à lui s'en était pris à Kuro : un Zyed, un ancien client ou un type de la mafia aurait très bien pu vouloir se venger de lui par l'intermédiaire de son petit ami. Il écarta cependant rapidement l'hypothèse, car si quelqu'un avait voulu lui faire payer ses erreurs du passé, nul doute qu'il le oui aurait fait savoir. Or, 20 jours après la disparition de Kuro, Wun n'avait aucune nouvelle.

La deuxième hypothèse avait le mérite de laisser Kuro en vie et en bon état, mais n'était pas franchement glorieuse pour Wun. Et si Kuro en avait eu simplement assez de lui, de ses conneries, de ses secrets, de ses caprices ? Il était vrai qu'ils avaient eu leurs hauts, comme le jour où Kuro avait finalement accepté d'emménager avec lui, ou la fois où ils avaient été fêter leur rencontre en retournant aux thermes, mais ils avaient aussi eu leur bas, leur lot de disputes, parfois violentes et blessantes, parfois juste fatiguantes. Les mauvais côté l'avaient ils emporté sur les bons ? Fragile depuis la disparition de Kuro, il en avait fallu peu à Wun pour lui envoyer des SMS et laisser quelques messages sur son répondeur où il s'excusait de son comportement, de ses cachoteries et de ce qu'il avait pu faire de mal, et où il priait pour que Kuro aille bien où qu'il soit. Il avait même fini par appeler les parents de Kuro en espérant avoir des nouvelles par leur biais, mais n'avait réussi qu'à les inquiéter.

Ce fut finalement à coup de discussions et de bons conseils que Yoite, Ethan et Ryo parvinrent à le convaincre que ce scénario était somme toute peu probable. Avec un peu de recul, Wun agréait. Kuro ne serait pas parti du jour au lendemain sans même un mot, une explication. Le passé lui avait prouvé que le rouquin préférait la confrontation plutôt que l'abandon, plus facile mais plus lâche.

Ces deux hypothèses écartées, Wun avait du admettre qu'il s'agissait probablement de quelque chose de plus "classique" quoique pas moins inquiétant. Il contacta l'hôpital pour s'assurer qu'ils n'avaient pas admis quelqu'un pouvant correspondre à son petit ami, en vain. Il se mit également en contact avec la police malgré sa réticence. Le problème était qu'avec les récents événements la police était tout simplement débordée. Wun partagea avec eux tout ce qu'il savait, soit pas grand chose : Kuro avait beau lui parler régulièrement de ses gardes d'enfant, le blondinet ne savait pas concrètement où habitaient les familles pour qui il travaillait. Il leur donna son signalement vestimentaire tout en se disant qu'en 20 jours Kuro se serait changé s'il en avait eu l'occasion. Il harcela la police de question pour savoir quel était selon eux le scénario le plus probable, et devant leurs airs hébétés, il avait abandonné l’idée de savoir.

Réalisant rapidement qu’il n’en tirerait pas grand-chose –entre autres parce qu’il avait bien compris que tous essayaient plus ou moins gentiment de lui faire comprendre qu’en cas de disparition d’un adulte, il était compliqué de lancer une enquête, sachant que rien ne prouvait que l’adulte en question n’était pas parti de son propre gré- il avait décidé de se lancer dans sa propre investigation, de se la jouer enquêteur de l’extrême –version plus dramatique et moins funky des démolisseurs de l’extrême. Il n’avait pas des talents d’enquêteur particulier, mais il avait été espion, plus ou moins, et puis on disait souvent de lui qu’il était plutôt malin –quand on ne lui disait pas qu’il était con, du moins. Il avait au début hésité à mettre Ethan dans le coup, de peur de le déranger -il avait TOUJOURS peur de le déranger. Mais l'état de détresse de Wun était difficile à dissimuler et il savait d'avance qu'Ethan ne goberait jamais un mensonge quelconque voué à ne pas le faire plonger avec lui. Finalement, aussi bien Ethan, que Yoite, que Ryosuke, s'étaient retrouvés à mettre la main à la pâte.

En vain. Une enquête qui était restée un échec puisqu’au final, bien qu’ils avaient réussi à retracer dans les grandes lignes les actions de Kuro depuis qu’ils avaient quitté l’appartement, nul ne savait, au final, où le rouquin se trouvait. Wun commençait franchement à perdre espoir de le retrouver, et il avait le sentiment que les autres aussi. Wun n’avait jamais été aussi scotché à son téléphone, guettant à tout instant un signe de vie de son petit ami, le cœur battant dès que le bruit familier du sms retentissait, même si au final ce n’était jamais Kuro. Il ne savait lui-même plus trop s’il y croyait encore ou non, mais il ne pouvait pas maîtriser le pic d’espoir qui l’agitait dès qu’un message arrivait.

Et s'il avait pleuré comme un môme abandonné par ses parents les premiers jours, il semblait dorénavant beaucoup trop fatigué, creusé par l'angoisse, abîmé, pour faire quoique ce soit. A ce stade, une coquille vide avait probablement plus de vitalité que lui.


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MessageSujet: Re: #Ailleurs : Kuro Maiden ~ Chinoiserie part III    #Ailleurs : Kuro Maiden ~ Chinoiserie part III   EmptyDim 18 Aoû 2013 - 20:27

Merde, je suis en retard. Je dois garder un enfant en urgence, ce midi, juste après la garde du premier ce matin. Bien que les parents soient rentrés une heure plus tôt que prévu, je suis maintenant grave à la bourre pour aller chez la seconde famille. Je consulte ma montre, grogne une énième fois et abandonne aussitôt l'idée de passer m'acheter quelque chose à manger. J'ai l'estomac qui gargouille et ça me donne même la nausée, tellement j'ai faim. Je coupe par les petites routes, évitant ainsi la foule du village. Je ne pense pas qu'il y aurait eu grand monde, mais je ne préfère pas courir de risque. Nouveau coup d'oeil à l'heure : je devrais être pile poil dans les temps. Je ne prends pas le temps de les appeler, ça ne ferait que me ralentir. Je me mets juste à trottiner, je déteste être en retard, surtout lorsque c'est pour le travail.

Et puis une secousse. Je m'arrête, regarde autour de moi, mais n'y voit personne : c'était le but de la manoeuvre, après tout. Je reprends mon petit bonhomme de chemin, sans trop me hâter cette fois, plutôt occupé à trouver un endroit où me cacher si jamais le tremblement se déchaîne. Rien en vue. Alors je cours de nouveau, prenant le premier chemin à droite. Mauvaise idée, il m'éloigne de la ville, mais il me semble plus court pour aller garder l'enfant. Je ne voudrais pas que les parents s'inquiètent.

Second mouvement de la terre, alors que je suis encore un peu plus enfoncé dans les campagnes. Je relève le nez, rapidement, et aperçoit au loin une cabane. Peut-être qu'il y aura quelqu'un dedans. Peut§être que je pourrais m'y abriter. J'y cours, trébuchant souvent, tombant même parfois, à mesure que le sol bouge sous mes pieds. Et merde, elle me paraissait beaucoup moins loin quand tout a commencé. Je l'atteins enfin, alors que le craquement d'un tronc qui se déchire gronde dans mon dos. Et quand je repousse la porte derrière moi, enfin à l'abri, je l'entends s'abattre au sol, secouant un peu plus le monde qu'il ne l'est déjà. Sans perdre une seconde, je plonge sous la table au beau milieu de l'unique pièce et colle mes genoux contre ma poitrine, les encerclant de mes bras. Il ne reste plus qu'à attendre.

Je n'ai jamais aimé les tremblements de terre. Enfin, qui aime ça, au juste ? Les orages ne m'ont jamais fait peur, je suis plutôt de ce un peu dégénéré qui se balade en forêt, pour mieux entendre l'accoustic du tonnerre. Mais, les tremblements de terre n'ont jamais été ma tasse de thé. Les yeux fermés, le front posé sur mes genoux serrés, j'attends simplement que ça passe, que la terre se calme et que les éléments de la vie reprennent leur cours normal. Le temps que je passe dans cette position me semble interminable et quand, enfin, le sol arrête de trembler, quand enfin les oiseaux gazouillent de nouveau au-dehors, je relève le nez, soupirant d'aise. Cette fois, il va falloir que j'appelle la famille, pour prévenir que je serai en retard. Penser à ça maintenant me fait sourire : comme s'ils allaient me laisser leur enfant à garder après ce qu'il venait de se passer. Moi, j'étais dans les terres, paumé en rase campagne, je n'ai pas du avoir les mêmes secousses qu'en pleine ville, joliment décorée de buildings. Et mon sourire laisse place à un rire, nerveux, un peu jaune, alors que j'ai glisser ma main dans la poche de mon jeans et que je n'y ai rien trouvé. Pas de portable. Il a du tomber quand j'ai couru pour m'abriter.

Je marche à quatre pattes pour sortir de sous la table et, quand je me relève, j'ai la tête qui tourne un peu. Je frotte mes mains contre mes fesses, pour les nettoyer de la poussière, et en pose une sur mon front, l'enlevant aussitôt pour observer si je n'y trouve pas du sang. Visiblement rien. A vrai dire, je n'ai mal nul part. Je commence à me diriger vers la porte de sortie, l'unique porte de cette cabane, en vrai. J'actionne la poignée et pousse. Je pousse encore, grommelle, m'appuie sur la porte, m'aide de mon épaule, grommelle encore et abandonne. Et merde. Ce foutu sapin à la con. Je passe mes deux mains dans mes cheveux, les tirant vers l'arrière. Je reste comme ça un moment, lèvres pincées. Je jette un coup d'oeil au sol, pour vérifier que mon portable soit bien tombé dehors et non à l'intérieur. Rien.

Résumons : je suis dans une cabane, au beau milieu des champs, avec un sapin qui me bloque toute sortie, sans moyen de communication. Génial ! Nouveau coup d'oeil aux murs, alors que mes bras retombent mollement le long de mon corps et les mèches de cheveux se collent à mon front. Pas de fenêtres. Pas de fenêtres ? Mais je suis où, là, pour qu'il n'y ait pas de fenêtre ?! Je lève le nez, regardant le plafond. Une ouverture, à quatre mètres du sol. A quoi bon faire une cabane aussi haute, si on n'y met qu'une seule foutue pièce ! Je soupire. OK, je vais là jusqu'à ce que les secours arrivent alors...

Jour 1

Depuis hier, je suis enfermé dans cette cabane. J'ai passé la fin de ma journée à attendre, chercher comment sortir, attendre encore, chercher encore, attendre, chercher, attendre... J'ai finit par m'endormir épuisé d'avoir tapé sur tous les murs, d'avoir voulu défoncer la porte à coups d'épaule et de pied, tenter d'escalader jusqu'à l'ouverture. Quand je me suis réveillé ce matin, j'ai été aussitôt blasé. Encore une journée à essayer de tout défoncer, pour voir de quel côté de pourrais sortir. Le soir, j'ai faim, atrocement faim. Je n'ai pas mangé depuis le matin précédent, soit presque 48h. Et je ne parle même pas de la soif ! Je regarde encore une fois tout autour de moi, puis j'ouvre une malle. De la viande séchée, je déteste ça, mais ça fera l'affaire. Alors que je mords dedans avec plus d'entrain que je ne l'aurai fait dans d'autres circonstances, je tilte : viande séché veut dire qu'elle est hyper salée, donc je vais encore plus avoir soif. La réflexion étant faite en même temps que je mastique, lorsque j'avale, je me rends compte que je n'ai pas tord. Mon regard tombe sur une armoire, vers laquelle je me dirige immédiatement, l'ouvrant aussitôt pour me trouver face à de grande citerne d'eau. Toute hermétiquement fermée. J'en ouvre une et boit, boit, boit, oubliant un moment le fait que je ne sais pas combien de temps je vais être enfermé ici et que je dois être économe sur tout.

Jour 3

Je suis assis, sur la table, les jambes pendants dans le vide. Bon, jusque-là, j'ai réussit à rester calme. Si on omet le tout premier jour où j'étais comme une bête folle. Là, je commence sérieusement à n'en plus pouvoir. Je me relève et enlève mon jeans, mourant littéralement de chaud. Trop méticuleusement, je le plie et le pose sur le lit de fortune, avant de faire de même avec mon t-shirt. J'ai depuis longtemps abandonné ma veste et mes chaussures. Bien, cela étant fait, je me remets à chercher sur les murs un endroit qui pourrait sonner plus creux que les autres et que je pourrais attaquer à coups de poings, de pieds, d'épaules... Rien y fait. Encore une nuit à dormir ici. Au moins le sommeil ne m'a pas quitté et je suis ravi. Plus je dors, moins je pense, plus le temps passe vite et mieux je digère la pilule. Un morceau de viande séchée et trois gorgées d'eau plus tard, je m'endors, recroquevillé sur moi-même.

Jour 6

Je crois que je connais tous les recoins de cette cabane mieux que quiconque. J'ai fouillé toutes les malles et toutes les armoires. Hier, j'ai même eu l'idée de taper au sol, pour voir s'il n'y avait pas de cave ou un moyen de sortir. Recherches infructueuses de ce côté-là, mais j'ai néanmoins dégoter du sucre, de l'eau de vie, de la nourriture lyophilisée - que je peux pas faire chauffer, mais si je suis vraiment dans la dèche, je pourrais toujours mangé la purée en poudre ! -, encore de la viande séchée et du beurre. Je ferai certainement une carence en fer, mais ça devrait aller pour tenir encore un peu. Il fait une chaleur à crever et ce qui me frustre le plus, c'est d'entendre les oiseaux gazouiller à l'extérieur. Libres. Au plein air.

Jour 7

J'ai décidé de garder le sucre pour "la fin". Quand je n'aurai plus rien à manger, je pourrai toujours faire passer mes crises d'hypoglycémie avec. Même si je n'y crois pas trop, mais j'espère que ça évitera de se transformer en crise d'épilepsie, du coup. Je tourne en rond depuis que je suis réveillé. Je n'ai jamais réussi à retrouver le sommeil et je me suis mis à penser. En boxer, assis à même le sol, le dos appuyé contre la porte, je me suis mis à penser. J'ai allumé une cigarette : je m'en autorise deux par jour, histoire de faire durer un peu le paquet. La cabane empeste le tabac froid, bien que j'essaye de toujours bien refermer mon cendrier de fortune. Alors que je tire la première latte sur le petit bâton de nicotine, mes pensées s'orientent vers Wunjo, naturellement... Ca fait une semaine qu'il est sans nouvelles de moi, il doit se faire un sang d'encre. Je l'imagine bien tourner en roue, comme un lion en cage, attendant de me voir arriver ou que le téléphone sonne pour lui annoncer une bonne nouvelle. Est-ce qu'il se serait un peu confié à quelqu'un dans ce cas-là ? Son frère, dont il ne me parle jamais ? Ou je ne sais qui d'autre. Je ne connais aucune des fréquentations de Wun, hormis Rachel, mais c'est un cas exceptionnel. Quand arrive la fin de ma clope, je réalise enfin : il a peut-être été touché. Peut-être est-il blessé, dans un hôpital, ou je ne sais quel scénario. Et je ne suis pas là pour m'occuper de lui. La crainte et la culpabilité me rongent réveillant en moi l'espoir vain de sortir tout seul d'ici. Alors je recommence à faire tout le tour de cette foutue cabane, à vouloir trouver une issue.

Jour 9

Moi qui dormait encore relativement bien pour quelqu'un dans ma position, depuis que je me suis mis à imaginer les pires scénarios pour le cas Wunjo, je ne trouve plus le sommeil. Aujourd'hui, je suis épuisé, traînant toujours en boxer entre les quatre murs de ma maudite prison. J'ai finit par me résonner, me dire que, enfermé ici, ça ne servait à rien de me miner le moral. De toute façon, je ne peux rien faire. Alors j'essaye, je me rattache à cette idée et je me maintiens en vie. J'ai encore réduit ma consommation de viande séchée et d'eau, me disant simplement que ce ne serait pas une mauvaise idée. C'est assez mal parti pour qu'on me trouve, puisque ça fait déjà neuf longs jours que je suis enfermé ici. Plus d'une semaine. Je ne sais pas exactement quelle date nous sommes aujourd'hui, mais je sais qu'il y a dix jours, je me trouvais pousser dans cette cabane par le tremblement de terre. Depuis, à part les oiseaux, je n'ai rien entendu : ni hélicoptère, ni camion, ni humains... Rien. Belle idée, le raccourci ! On y repensera ! Je soupire et retourne m'assoir sur la table, les jambes repliées en tailleur. Après Wunjo, j'en suis maintenant à penser à Tsu. Je ne sais pas trop comment, partant de mon amant, mes pensées se sont dirigées vers l'ancien amour. L'ancien ? Un rire jaune et totalement dénué d'humour s'échappe de ma gorge. Une cigarette au bec, je détends mon cou, m'étire un peu, ayant la sale impression que cette cabane devient de plus en plus petite à mesure que le temps passe. Tsu, et toi, tu es où maintenant ? Est-ce que tu es blessé ? Est-ce que tu es dans un hôpital ? Est-ce que ce Kei est avec toi ? Est-ce que tu as quelqu'un pour t'aider ? Que ce soit maintenant, dans cette catastrophe, ou dans la vie de tous les jours, est-ce que quelqu'un t'accompagne ? Est-ce que je ne devrais pas être cette personne ? Je secoue la tête. Je crois que je suis toujours amoureux de lui. D'une façon ou d'une autre. Je pense qu'il m'est impossible de cesser d'aimer quelqu'un, il y a juste suffisamment de place pour en aimer d'autres. Et si Tsu revenait maintenant, me disait qu'il était seul et qu'il voulait encore de moi... Qu'est-ce que je ferai ?

Jour 12

Je suis allongé, à même le sol, à fixer bêtement le plafond. Ce beau plafond, avec cette belle ouverture. A quatre mètres de ce foutu sol, que je n'envisage même plus de quitter. Pour avoir à faire le moins de trajet, j'ai tout regroupé au même endroit : la nourriture que j'ai trouvé, l'eau qu'il me reste et mes cigarettes. Je me sens sale, j'ai envie d'une douche, d'un bain, d'un gommage à la javel. Je me suis rendu compte que, même si j'avais pu atteindre l'ouverture en haut, elle était bien trop étroite pour me permettre de sortir. Ce doit être pour une question de pluie : qu'elle ne puisse pas rentrer à l'intérieur. Je fais une moue approbatrice, avouant à moi-même que c'est une superbe déduction. Mollement et à contre-coeur, je me relève, me dirigeant vers l'armoire qui contient le dernier jerrican d'eau. Vide. Putain ! Vide ? Je le sors, furieux. Comme il était derrière, je l'avais compté dans les pleins, sans avoir la merveilleuse idée de vérifier ce qu'il en était vraiment. J'hurle, rageur, alors que je le balance contre le mur à l'opposé. Je me précipite vers le dernier qu'il me reste et constate que je ne tiendrai pas bien longtemps avec ça. Deux jours, tout au plus. Avec la chaleur qu'il fait et la saloperie de viande séchée que j'ingurgite plusieurs fois par jour, je ne pourrais pas faire mieux sans risquer de me déshydrater. Surtout que je bois même que l'envie ne se fait pas ressentir : si c'est le cas, c'est que je suis déjà déshydraté. Je tourne en rond, fais les cent pas dans cette prison et finit par retourner m'allonger sur le sol, à l'endroit exact où j'étais. Le bois est frais par terre.

Jour 14

Je suis en train de boire la dernière gorgée d'eau. Dans le jerrican qui avait servi de boulet sur le mur, de l'urine. Oui, je dois bien m'y résoudre, va falloir que j'y passe. Je ferai l'inverse : je boirai, puis je mangerai. Ça passera le goût. Enfin j'espère. De voir le liquide jaune, avec un dépôt décanté au fond m'arrache une mimique de dégoût, faisant monter la nausée. Mais je n'ai pas le choix. Je n'ai vraiment pas le choix. Je suis certain que j'aurai eu assez d'eau pour tenir encore plusieurs jours, si j'avais été raisonnable. Mais je ne l'ai pas été. Jamais. Moi, je suis né pour être un fouteur de merde dans ma propre vie !

Jour 18

Depuis deux ou trois jours, je m'occupe. J'ai commencé par ranger un peu, refaire mon lit de fortune, pré-découper mes bouts de viande, pour ne pas risquer de tout manger d'un coup, j'ai poncé la table avec une fibre que j'avais trouvé au début. J'ai aussi dessiné un visage hyper-moche sur l'unique porte de cet endroit et je m'amuse à y lancer le couteau à cran d'arrêt que j'ai trouvé dans la malle avec la viande. Puis j'ai regardé ce couteau. Avec attention. J'ai saisit le manche fermement dans ma main, regardé le poignet de la seconde, du coin de l'oeil et j'ai coupé. D'un coup, sec. J'ai coupé une large mèche de cheveux, que j'ai ensuite laissé tomber au sol, les regardant s'éparpiller, sans grande joie. J'en avais marre de ses cheveux sales, trop longs, avec la couleur bien trop passée et puis, ça me grattait ! J'ai continué de couper tout ce qui était assez long pour me permettre de le faire sans me blesser. Près du lit de fortune, il y a un bout de miroir. Pas assez grand, mais suffisamment pour me permettre de voir ce que ça donnait. Désastreux, mais comme à chaque fois que je me suis coupé les cheveux seul. Par contre, j'ai enfin retrouvé ma couleur naturel : j'ai éliminé toutes les sales mèches rousses.

Jour 20

Bon. Mes yeux passent du bidon d'urine vide au dernier bout de viande séchée que j'ai en stock. Je ne tiendrai jamais. Je pose mon regard sur le couteau, soupire et l'envoie valser en plein milieu de la cible sur la porte. Je suis devenu assez bon, puisque j'ai passé mes journées à faire ça. Je tire vers moi le gros sachet de sucre et lâche un nouveau soupir. Je l'ouvre, le renverse, grommelle et m'interromps d'un coup... Un téléphone. Un portable. Dans le sachet de sucre. Je shoote dans ce dernier et me précipite vers l'objet qui s'annonce être ce qu'il y a de plus proche de ma libération. Je le saisis, les mains tremblantes et appuie sur le bouton pour l'allumer. Ô miracle ! l'écran reprend de la couleur. Impatient, je le secoue pour qu'il s'allume plus vite. Ce qui ne fait que m'énerver davantage. Le code ? Le code... Je ferme les yeux, pince les lèvres et essaye de me concentrer. Je suis dans une cabane de chasse et ce portable est d'une génération qui doit dater d'avant ma naissance... Alors, un code... Un code... Bon, celui de base : 0000. Je reste interdit quand le portable m'indique que le mot de passe est le bon et qu'il s'allume, tout doucement. Immédiatement, mes yeux se rive sur l'icône de la batterie qui indique qu'elle est pleine. Je jubile et redescend d'un coup. Ce truc est neuf, enfin il n'a jamais servi... Il ne doit avoir aucun crédit ! Les appels d'urgence ! Non ? Non, il ne propose pas. Je repère le logo de l'opérateur et tape le numéro qui permet de savoir où en est le crédit. Cinq. J'ai le droit à cinq messages. Oh putain, c'est génial ! Cinq messages ! Je me relève, commence à sautiller partout, me disant que je vais enfin sortir de ce trou. A condition que je trouve un numéro dans ma mémoire. Et merde. Bon... Je grommelle, marmonne des choses sans queue ni tête, soliloquant dans un fourbis de mots que l'on comprend de moins en moins. OK. J'ai un numéro qui me revient en mémoire. Ryo, mon collègue de l'université. OK. je tape, le plus rapidement possible, faisant en sorte de bien réduire le message, pour qu'il reste compréhensible, tout en utilisant le moins de caractères.

"Kuro. enfermé ds cabane chasseur ds champs entre..."


Entre ? Je secoue la tête, essayant de me rappeler le dernier repère de mon parcours : mon point de départ et celui que je devais atteindre. je note les deux endroits, indiquant que je dois me trouver vers le milieu.

"coincé depuis 20 jours. arbre bloque porte. pas issue."

Je regarde tout autour de moi, essayant de me donner des idées. J'ai dit qui j'étais, où je devais me trouver, pourquoi je suis enfermé...

"reste 4 sms pour com"

J'envoie. Et je tombe à genoux, commençant à grelotter de froid. Mes mains tremblent encore, mais je sais que ce n'est plus à cause d'une excitation. Crise d'hypo. Je me jette sur le sachet de sucre, en prenant une grande poignée. Je colle ma paume contre ma bouche, levant les yeux au ciel, alors que je suce lentement le sucre. Quand les tremblements se calment, j'explose de rire, sans jamais avoir lâché le portable, loger dans le creux de ma main. Putain, je vais pouvoir sortir !
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Ryosuke Saitô
♥ Personnel - CPE - Resp. Classe 4A
Ryosuke Saitô


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MessageSujet: Re: #Ailleurs : Kuro Maiden ~ Chinoiserie part III    #Ailleurs : Kuro Maiden ~ Chinoiserie part III   EmptyJeu 22 Aoû 2013 - 23:59

Spoiler:


Ce n’était pas comme si je n’avais jamais assisté à un tremblement de terre. Celui de Kōbe en ‘95 avait été la raison de mon choix d’entrer dans la JSDF. Se sentir utile, venir en aide à ceux qui n’avaient pas eu de bol, qui avaient perdu des proches comme j’ai vraiment failli en perdre désormais, il y a peu. Lire la souffrance sur le visage des inconnus m’est déjà pénible. Imaginez lorsqu’il s’agit de personnes que je connais. Ceux qui me connaissent plutôt bien, même moins bien d’ailleurs, vous savez qu’il n’y a rien, absolument rien, qui ne me soit plus insupportable.
J’ai toujours cru qu’une bonne étoile planait au-dessus de ma tête. Une étoile, la chance, la bonne fortune ou pourquoi un de ces chérubins trop joufflus d’avoir trop mangé d’amour pour mieux le souffler à travers leur trompette dorées… Sont-ce des trompettes d’ailleurs ?
En ce 5 Aout 2013, la chance n’avait pas été de mon côté. Ou peut-être que si, mais pas dans le sens comme je l’entends. Il y avait rupture de stock, l’infortune avait dû reprendre la part qui lui été due. Le 5 Aout 2013, Keimoo a tremblé, est tombé, a sombré. Où étais-je ? Au matin même, j’étais là. Avant que tout ne se renverse, ne se brise. J’ai senti la secousse, mais j’étais trop loin. Je n’ai pas pu revenir du jour même. Mon père a eu une attaque. Il n’est pourtant pas fragile du cœur, mais il est désormais obligé de se passer de certains aliments. Pour rassurer ma mère et parce qu’elle estimait que je ne passais pas assez souvent à Hirakata, je suis resté jusqu’au lendemain matin.

Pourtant, vous savez… Mes pensées ont toujours été tournées vers vous. Le cardiologue m’avait affirmé que mon père était hors de danger et dans d’autres circonstances, je serais resté plus longtemps encore, je suis en congés. Mais là... je n’avais qu’une hâte, enfourcher mon bolide et faire tomber les radars. Je n’ai pas dormi cette nuit-là. Impossible de joindre la ville, ni l’Académie. J’angoissais comme jamais. En premier lieu, j’imaginais Saki avec son petit sourire, le  même qu’elle m’avait servi à l'issue de notre première rencontre. At Home.  Je n’ai certes pas eu d’enfant, mais au risque de me faire virer si mon boss le découvrait, Saki est pour moi comme telle. Elle n’est pas la seule à résider à l’auberge, mais elle fut la première. Nous avons partagé de beaux moments, uniques, précieux. Et je veux qu’il y en ait d’autres, en grand nombre. J’ai pensé à de nombreux élèves, Kohaku et Zakuro entre autres, Jin le coléreux, même ce gros bras de Shiro, Saden, l’équipe de choc du Comité et aussi Shiki qui est en train de me ravir ma douce petite feuille. Mon cœur s’est aussi serré à la pensée de ne plus voir le regard provocateur de Kanon. Car si cette petite rebelle passe pratiquement tout son temps libre en colle - souvent en ma compagnie – j’ai bien peur d’y avoir pris goût, trop d’ailleurs. Il y a un petit quelque chose chez elle qui me rappelle quelqu’un, ce petit air effronté qui me semble connaitre mieux que personne comme si je l’avais déjà rencontrée et à qui j’aurais causé du tort. Je le découvrirais bien assez tôt, rien ne presse... N’est-ce pas ?
Et puis… Il y a Wunjo. Je n’ai jamais eu à faire le lien entre lui et Kuro Maiden, ancien collègue lorsque j’étais surveillant il n’y a pas si longtemps. Je n’ai jamais eu à lier ces deux-là parce que… tu riras sûrement Kurotte, mais je t’ai limite oublié. Tu as disparu du jour au lendemain et si Wunjo ne m’avais pas appelé pour me signaler ta disparition, je pense que tu serais totalement sorti de mon esprit. On ne s’entendait pas trop mal à l’époque. Une simple relation pro en somme. Pas de quoi casser trois pattes à un canard. Malgré tout, on se sera bien démené pour tenter de te retrouver, ptit con.

Pour résumer : je suis retourné à Keimoo dès le lendemain du drame. J’ai fait don de mon sang et de tout ce qui pouvait être prélevé. J’ai une carte de donneur d’organes aussi. Mais non, ça n’est pas morbide ! Ca le sera seulement le jour où je casserai ma pipe. Inquiet quant à la santé de Saki, j’ai vite été rassuré. Et puis, elle a son ange gardien à présent, ça me rassure de savoir qu’une personne est à ses côtés. J’ai visité tout le monde et finalement, j’ai passé pas mal de temps à visiter la petite Kanon. J’ai ainsi pu avoir l’occasion de la voir dormir. Ça m’a fait bizarre sans vraiment comprendre pourquoi. Lorsqu’elle s’est réveillée, elle m’a engueulé je crois… et j’ai ri. Nerveusement, mais j’ai ri. Elle m’a demandé une cigarette. Je lui ai répondu de se rétablir avant de venir me la demander, à l’Académie. Après les vacances, si elle vient me la réclamer, je lui refuserai. Je n’aime pas la voir fumer.
Enfin bref, à part Saki qui ne me semblait pas vraiment dans son assiette… tout le monde allait mieux. A part Wunjo. Et pas de nouvelles de Kuro.

Ça a commencé par un simple coup de fil. J’ai découvert que Wunjo sortait avec mon ancien collègue. Comme le monde est petit. Mais même si je le connais peu, je ne pense pas que disparaitre comme ça du jour au lendemain soit son genre et j’ai tôt fait de manifester au ptit russe cet avis, et ainsi de le convaincre. Malheureusement, le temps passant, l’inquiétude grandissant, j’avais peur de retrouver Wunjo totalement brisé par la solitude que l’absence de Kuro faisait poindre en lui. Je l’ai invité à passer un peu de temps à l’auberge, histoire qu’il se change les idées. Il n’a pas voulu, prétextant vouloir être présent si l’autre lâcheur venait à refaire surface. Lâcheur… ouais, j’ai préféré penser moi-même ainsi. Il fallait bien que l’un de nous fasse preuve de force mentale puisque notre super-héros des briquets national montrait de plus en plus de signes de fatigue alarmants, dépérissant à vue d’œil. Je suis allé jusqu’à confier l’auberge à mes locataires pour squatter une chambre d’hôtel pas trop loin de chez eux. Histoire de. Tout est-il que, ce n’est pas un secret pour tout le monde : je ne sais pas cuisiner, pas même un œuf. Quand bien même Wunjo aurait ne serait-ce que la force de m’envoyer m’en faire cuire un… le résultat serait le même : je suis une merde en cuisine. Alors, j’ai ramené bento du convini du coin, ramens, pizzas, bière et même un bon whisky de chez nous avec quelques Cheetos. Je ne partais pas de chez lui avant de le voir dormir. Je suis ainsi devenu baby-sitter pour mollusques. Enfin, je n’allais pas le lui reprocher. Malgré tout, j’ai toujours été inquiet et je suis même allé jusqu’à dépêcher quelques contacts que j’ai gardé de la JSDF pour entreprendre des recherches soutenues. Les villes alentours, les campagnes… Mais rien.

Et puis aujourd’hui, j’ai reçu un message d’un numéro inconnu. La sonnerie assourdissante de mon appareil ne m’a pas fait sursauter cette fois, à la différence des clients de la supérette qui attendaient tout comme moi leur tour pour payer. Je me suis habitué à cette nouvelle mélodie. Mais au moins comme ça, je l’ai entendue et cette fois ma batterie est chargée à bloc. Je ne l’oublie plus depuis le tremblement de terre. A la lecture du message, j’ai lâché mon panier, renversant un pack de bière qui éclata et, me ruant vers la sortie tout en hurlant que je paierai plus tard – la petite hôtesse a mes coordonnées de toute façon, si besoin – je me suis rué chez Wunjo. Pas de temps à perdre inutilement.
Kuro est bloqué dans un endroit dont visiblement la seule issue est obstruée par un arbre. Et d’après la description qu’il a faite, ce n’est pas situé très loin de chez moi mais… il n’y avait rien dans le coin, à part la forêt.
Attends une minute, je suis con ou j’en fais exprès ? Cet enfoiré de braconnier qui est mort lors du tremblement de terre…. Il avait forcément une sorte de hutte là où il passait le plus clair de son temps à chasser !  Mais quel nul, pourquoi je n’y ai pas pensé avant !
Depuis le tremblement de terre, une antenne relais a été ajoutée non loin de chez moi… Il y a une semaine, il n’aurait pas pu capter le moindre réseau. Et je parlais de malchance tout à l’heure ??
Arrivé chez un Wunjo tout déstabilisé, je me rue dans sa cuisine, attrapant une grande bouteille d’eau, deux onigiris, un bentô à peine entamé et de la pâte de haricot rouge sucrée. Sait-on jamais. A cela une trousse de premier secours et… merde, plus de temps à perdre. Je glisse le tout dans un sac un dos qui traine là et je le tends au blondinet.

- Ne te pose pas de question. Je pense savoir où il est. Si tu vois autre chose à prendre, fais-vite.

De là, je lui montre le message que m’a envoyé Kuro.

- Ce qui est sûr, c'est que jamais... je ne changerai de numéro. Allez en route.

Je lui file mon casque et on passe d’abord par chez un pote, un dépanneur. Je me suis rappelé d’une chose sur la route : un arbre bloque l’unique issue. Alors il faut du matos. Il nous suit. On met du temps pour arriver. Il a fallu que j’aille en éclaireur dans la forêt pour débusquer cette saleté de cahute! Wunjo m’accompagne bien sûr. Il est un peu à la traine… c’est une loque, vous savez.
Et enfin, on la trouve. Je cogne comme un malade à la porte en hurlant un «  Hey pucelle ! » Maiden = Vierge = Pucelle, tu piges ?  « T’es pas mort j’espère ! Encore un peu de patience, j’amène du renfort ! Il y a ici quelqu’un qui va te faire patienter, à tout de suite ! »

Je m’éclipse le temps de rejoindre mon pote. Il me laisse conduire la dépanneuse le temps d’arriver à destination. Il a fallu que j’en contourne des arbres ! Je pense même en avoir défoncé un… Oops. Trente minutes. C’est deux fois plus qu’à pied… Pfff. Enfin, autour de la cahute, il y a pas mal de place, si ce n’est ce gros pin qui nous aura bien emmerdés. Le câble est placé autour, mon pote actionne le mécanisme. En quelques secondes, le tour est joué. Si vite… pour tant de temps perdu, gâché. Je lance un clin d’œil à Wunjo et l’invite en silence à passer devant. De mon côté, je me sors une clope tout en posant mon postérieur sur l’arbre, en tournant le dos à l’entrée de la cahute. Mon pote s’éloigne pour passer quelques coups de fil. Les secours ne tarderont pas à débarquer.

Je farfouille brièvement mes poches et étire un large sourire. Encore une fois… je n’ai pas de feu. En même temps, en forêt, c’est pas plus mal, hein ? En tout cas, me voilà rassuré à mon tour. Je manque de sommeil.
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MessageSujet: Re: #Ailleurs : Kuro Maiden ~ Chinoiserie part III    #Ailleurs : Kuro Maiden ~ Chinoiserie part III   EmptyLun 26 Aoû 2013 - 22:26



Lorsque le grand dadet déboula dans son appartement pour se ruer vers la cuisine comme un assoiffé, le blondinet se contenta de lever le nez, un air interrogateur collé au visage. Il ne bougea pas immédiatement de son canapé où il était roulé en boule, la lapine Acolada pelotonnée sur ses genoux, attendant une explication viable à cette attitude très empressée. Il le regarda dévaliser sa cuisine avec un air de poisson rouge –le même air qu’avait Jack, le poisson rouge que Kuro avait ramené peu de temps après leur déménagement dans le nouvel appart’ et donc peu de temps avant sa disparition. Pauvre Jack, si jeune et déjà à moitié orphelin.

Et puis l’explication ne tarda pas à tomber, et l’air de poisson rouge de Wunjo se fit…. Encore plus poisson rouge, si c’était possible. Ryo savait où il était. Le russe avait beau être à l’ouest, il ne se demanda pas même l’espace d’une seconde qui « il » pouvait être. Son cœur se mit à battre furieusement, d’appréhension, d’émotion, tout à la fois. Il ne pensa même pas à poser des questions : comment ? Pourquoi ? Quand ? Où ? Il s‘exécuta immédiatement, lisant le sms envoyé par Kuro en toute hâte, bondissant de son canapé, remettant Acolada dans son clapier,  filant attraper ses chaussures. S’il avait autre chose à amener ? Non. Son cerveau ne fonctionnait plus de toute façon. Tilt : si ! Un pull. Au cas où. Il ne savait pas exactement où Kuro était enfermé et dans quel état. Un pull ça ne prenait pas beaucoup de place. Il attrapa un vieux pull à lui, trop grand pour sa petite carrure, et donc probablement très bien pour le rescapé.

Et ils étaient partis.

On ne pouvait pas dire que Wun était au top du sexy pour les retrouvailles avec son copain mais enfin… Lorsque Ryo avait débarqué chez lui dans l’urgence, le blondinet était en jogging et sweat à capuche gris, coiffé avec un chignon planté sur son crâne et la tête de quelqu’un n’ayant pas dormi depuis quelques nuits déjà. Une loque, pour sûre, ça résumait bien l’état de Wun.

S’il y avait bien une leçon à retenir de cette mésaventure, c’était qu’on ne pouvait pas laisser Wun tout seul. En 3 semaines, il avait perdu les 3 kilos qu’il avait repris récemment plus deux autres kilos, il avait perdu son énergie, était à deux doigts de se faire virer, et leur nouvel appartement croulait sous une couche de poussière impressionnante. C’était à se demander s’il ne serait tout simplement pas mort de faim si Ryo n’avait pas pris à cœur de s’occuper de lui.

Lorsqu’il avait rencontré Ryo la première fois, Wunjo était loin de se douter qu’il s’agissait de Baby-Sitter of Steel –un mélange de Man of Steel et d’une babysitter. L’homme qui vole au secours des autres, déplace des troncs d’arbre –bon, pas directement, mais enfin- ET fait du baby-sitting en sus du reste.

Pendant tout le trajet, il avait serré ses doigts sur le pull à s’en blanchir les joints des doigts. Dans quel état allait-il le retrouver ? Il allait forcément bien, s’il avait pu envoyer un sms ? Il aurait forcément indiqué s’il était blessé ou en danger, non ? En tout cas il préférait le croire.

Mais ça y est, ils étaient tous les deux là : Ryo et lui. Ryo à taper sur la porte comme un gorille enragé. Wun esquissa un sourire au surnom de Kuro et dut se retenir de ne pas faire un commentaire bien senti sur le choix de ce petit nom. C’était rassurant, en un sens : si les commentaires graveleux lui revenaient, c’était qu’il retrouvait un peu de vigueur.
Dés que SuperBabySitter s’éclipsa, Wun se rapprocha de la porte, y collant son oreille comme pour entendre si ça respirait là d’dans.

« Kuro ? » appela-t-il à son tour, frémissant d’avance à l’idée d’entendre sa voix. Bon sang. Il avait bien cru qu’il ne l’entendrait plus jamais. Il en sentit sa gorge se serrer, mais il se ficha une baffe mentale : allons allons, ce n’était pas le moment de craquer, pas si près du but.

« Kuro tu m’entends ? C’est Wun ! On va te sortir de là ! »

« On », c’était vite dit. Ryo et son pote gros bras allaient le sortir de là. C’était pas avec son régime de dépressif qu’il avait rassemblé assez de force pour bouger un tronc, pour sûr.
En attendant, les sauveteurs avaient disparu dans la nature –littéralement- ce qui laissait présager que le sauvetage ne serait pas si rapide que ça. En attendant, le blondinet s’accroupit, posant un genou à terre et sa tête contre la cabine de bois.

Le soulagement qui se déversait en lui le rendait presque muet, comme anesthésié. Il s’était fait tellement de souci qu’il avait fini par ne plus croire qu’il le retrouverait un jour. Il se demanda même l’espace d’une seconde s’il n’était pas en train de rêver. Non non. Il était bien réveillé.

En l’absence de toute réponse, il commença à se demander si Kuro n’était pas tout simplement tombé dans les vapes. Il resta assis là, à continuer d’appeler son prénom en espérant que ça le maintiendrait au moins un peu conscient, mais attendant avec impatience l’arrivée de la grosse artillerie.

On finit par lui faire signe de s’écarter, et comme il serait trop bête de se faire buter par une dépanneuse si peu de temps avant les retrouvailles, il s’exécuta rapidement. Le plus dur avait été d’amener l’engin ici. Maintenant que c’était chose faite, dégager l’entrée fut plus rapide que prévu.
Le passage étant libéré, Wun eut juste le temps de voir le clin d’œil de Ryo, de lui adresser un sourire reconnaissant quoique rapide, avant de foncer vers la porte pour l’ouvrir maladroitement en toute hâte et se ruer à l’intérieur. Et là il était.

« Oh putain ! »

Lâcha-t-il, manifestant à la fois l’émotion de le retrouver vivant, et l’inquiétude de le voir dans un tel état. Mais vivant malgré tout.

Agenouillé, affaibli, abîmé. Les yeux vairons du russe se posèrent quelques secondes sur ses cheveux, notèrent le changement de couleur, de longueur, il ne s’y attarda pas plus. Tombant lui aussi à genoux, il se retint de ne pas bondir sur lui pour le serrer tellement fort qu’il l’étoufferait probablement dans son état actuel. Il se força à y aller doucement, précautionneusement, même s’il n’avait aucune envie : le serrer de toutes ses forces contre lui. Il s’ordonna de le faire sortir avant même d’oser le prendre contre lui, le câliner. Il avait passé trop de temps dans ce bouge, il méritait de sortir, de respirer un peu d’air.

Il fit signe à Ryo de l’aider à le faire sortir et d’apporter tout ce qu’il avait rassemblé. Seulement alors, il s’autorisa à véritablement le prendre contre lui. L’odeur du rescapé était loin d’être agréable – c’était même atroce pour tout dire- mais il s’en fichait pas mal à ce moment là.

« Kuro, Kuro, Kuro…. »

Chuchota-t-il, la panique dans sa voix reflétant assez mal le soulagement qu’il ressentait à ce moment précis.

« Tu m’as fait tellement peur. »

Ajouta-t-il, reserrant un peu son étreinte sur lui. C’est alors qu’il réalisa à quel point il tremblait. Etait-ce de froid ? De faim ? D’affaiblissement ? Peut être juste les nerfs qui lâchaient.

« Qu’est-ce qui ne va pas ? T’as faim ? Froid ? »

Pas certain qu’il soit véritablement en état de formuler ses besoins, il attrapa la pâte de haricot rouge sucrée, déchira l’emballage, la mit dans la main de Kuro tout en partant à tâton dans son dos pour attraper le pull qu’il avait ramené et le recouvrir avec comme il pouvait.

« Putain je t’aime, t’as pas le droit de disparaître comme ça. »

Grogna-t-il, le nez enfoui dans sa chevelure aussi sale que désordonnée. Phrase qui méritait au moins la nomination au titre de déclaration d’amour de l’année. Mais il avait besoin de le dire. De le lui faire savoir. De le lui rappeler s’il avait fini par l’oublier, à croupir 3 semaines dans son trou à rat. Ah bah, ça y est. Il avait oublié sa bonne résolution, et il avait resserré son étreinte, comme un Scrat sur son gland. Car oui, Kuro était un sacré gland pour s’être laissé enlever à lui comme ça.

Celà dit, il y avait plus urgent. Ryo et Wun avaient beau avoir prévu le nécessaire basique, il fallait tout de même l'emmener à l'hôpital pour qu'il fasse quelques examens histoire de s'assurer qu'il n'y avait pas de séquelles. Wun n'avait pas la moindre envie de le laisser aux mains des docteurs, après tout ce temps il aurait voulu le garder pour lui, rien que pour lui, mais même le russe savait se montrer raisonnable quand la situation l'exigeait. Avec l'aide de Ryo il déplaça Kuro jusqu'au véhicule, direction l'hôpital de Keimoo. Le trajet lui parut interminable, d'autant que l'ex rouquin redevenu brun semblait au bord de l'inconscience, mais ils finirent par arriver à bon port, où Kuro fut immédiatement admis -l'hôpital s'étant vidé petit à petit depuis le tremblement il y a 3 semaines, il y avait moins de problème à gérer les urgences. Il ne leur restait plus qu'à attendre les tests et leur résultat, Wun attendant blanc comme un linge , à la fois rassuré de l'avoir retrouvé et terrifié que quelque chose puisse mal se passer.

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