#La pâtisserie Del Lys ~ Chinoiserie part III

Dernière édition par PNJ le Lun 16 Sep 2013 - 0:27, édité 2 fois

C H I N O I S E R I E Event 2013

Le 05 août 2013,
Suite de Chinoiserie part II
Depuis vingt-neuf minutes et cinquante-neuf secondes, la cérémonie est terminée. Près de l'hôtel de ville, se trouve la pâtisserie Del Lys. Dedans, le professeur de danse Khaoulani est en train de commander des petites pâtisseries. Cammy Logan, est juste derrière elle en train d'attendre son tour. Un autre élève se trouve également dans la boutique, Aleksi. ~~(A vous de savoir pourquoi vos personnages ont une envie de gâteaux, bordel !)~~ La dernière seconde s'écoule.

Il est douze heures, le sol se met à trembler, quelques secondes, les secousses sismiques se font sentir de gauche à droite et de plus en plus violemment. Des cris effrayés se font entendre à l’extérieur de la boutique, un bruit de terreur et d'épouvante, puis un silence. Les verres, assiettes et objets de décorations se sont effondrés sur le sol.
Déjà des sirènes de Police se font entendre pour prévenir la population : il est trop tard. Une seconde secousse bien plus violente a lieu. La petite pâtisserie Del Lys s’effondre.

Vous venez de subir un tremblement de terre d'échelle 5,5 sur l'échelle de Richter et de 7 sur l’échelle de Shinto.

En moins de dix minutes, la ville vient de prendre un nouveau visage.

Malgré l'importance de la secousse et la boutique qui s'est effondrée sur lui, Aleksi n'a presque aucun dommage.
Toutefois, dehors, Cammy et Yasmine sont gravement blessées. (~~Les filles, c'est des chochottes !~~) Elles n'ont pas dû avoir les bons réflexes de survie. Si rien de particulier n'est arrivé : ni mort, ni braquage, ni enfermement, ni autre : il n'en demeure pas moins que leurs vies sont en danger et que l'hôpital se trouve dans un autre quartier de la ville. Le temps que les secours arrivent ....

Il est midi quinze, votre RP commence maintenant !

:Chekeck: Note du PNJ :
► Cammy, tu es gravement atteinte, il te faudra impérativement être soignée dans les quatre prochaines heures, même de façon précaire.
► Yasmine, tu es gravement atteinte, il te faudra impérativement être soignée dans les quatre prochaines heures, même de façon précaire.
:Chekeck: Ordre du premier passage :
• Cammy : Ta blessure étant très grave, il te faudra la décrire lors de ton premier message. C'est à toi de décider de cette blessure.
• Yasmine : Ta blessure étant très grave, il te faudra la décrire lors de ton premier message. C'est à toi de décider de cette blessure.
• Aleksi : Tu n'es pas vraiment blessé, tu es donc libre d'aider les filles, d'aller chercher de l'aide ou de les abandonner là.
:Chekeck:Récompense :

[size=24]☼ Vous êtes dans une rue ouverte, vous pouvez utiliser des ''pnj''

#La pâtisserie Del Lys ~ Chinoiserie part III Ku85

Petit soupir. Cammy est arrivé à la pâtisserie sans croiser le moindre petit curieux. La demoiselle n'a pas conscience de cette paranoïa qui l'anime depuis 2010, persuadée d'être constamment observée, jugée et dans le pire des cas comme ici, suivie.
Elle regarde la petite pâtissière, qui l'a invitée à passer, s'occuper d'une cliente avant elle. Puis elle entend des pas derrière elle, se retourne et écarquille les yeux en voyant la haute silhouette d'un individu, pas Japonais pour deux sous. A bien y regarder, et surtout à l'entendre, la cliente devant elle n'est pas Japonaise non plus. Keimoo, Tour de Babel.

Cammy regarde la vitrine protégeant les petites merveilles sucrées et colorées. Ici aucun risque, l'ex-Intello sait que l'hygiène est irréprochable et les mets sont préparés avec des produits, fruits, naturels. Elle voit d'ailleurs sa petite tartes aux framboises dont elle a offert la recette aux propriétaires de la boutique. Elle en prendra une d'ailleurs, pour s'assurer que la recette est bien respectée.

Tout à coup, une vibration. Puis un tremblement. De plus en plus fort. La décoration tombe d'un peu partout. Cammy, moulée dans sa petite robe rouge et perchée sur ses petits talons, manque de perdre l'équilibre. Elle laisse choir son lourd sac à main et son ombrelle pour ne pas se laisser emporter par la vague sismique. L'Australienne perçoit des cris venant de l'extérieur et se dirige vers la porte d'entrée. Tout Keimoo est saisi par la panique. Cammy tourne la tête vers l'intérieur pour s'adresser à la vendeuse lorsqu'une deuxième secousse, plus violente encore que la première se fait ressentir. La jeune femme s'accroche au chambranle de la porte et, souvenir de l'éffondrement du toit de la bibliothèque de l'académie, regarde au dessus d'elle. Une énorme fissure traverse le plafond à une vitesse phénoménale, une poutre s'apprête à s'effondrer sur le grand gaillard à la peau mate. Elle se rue vers lui, perd une chaussure, se débarrasse de l'autre et attrape le poignet du garçon. Elle le tire vers elle avec le plus de force possible (et elle en a peu...), puis perd à nouveau l'équilibre. La poutre tombe juste derrière l'homme dans fracas. Toute les décorations tombent autour de la rouquine, affalée sur le sol. Un lourd bocal de porcelaine se brise sur son crâne. Elle manque de sombrer dans l'inconscience, est incapable de bouger. Sa vue se brouille, elle n'entend plus distinctement les bruits alentours. Elle ferme les yeux.

Lorsqu'elle les réouvre quelques secondes plus tard, elle est dehors. La façade de la pâtisserie s'est abattue sur le trottoir. Cammy a quelques coupures sur les jambes et les bras, dûes aux débris de la bâtisse désormais détruite. Rien d'alarmant. Mais ce qui n'est pas visible est bien plus dangereux: la demoiselle a subi un traumatisme crânien. Plus précisément, une contusion cérébrale.
Allongée sur le ventre, elle est incapable de bouger, ni même de parler. Elle commence à mieux percevoir les sons, ses yeux bougent dans tous les sens. Cependant elle ne distingue rien, ses cheveux recouvrant son visage.

Invité

Gâteaux. Pourquoi ai-je voulu des gâteaux ?
Etendue à même le sol, toussant fortement, entourée de poussière, je n'arrive pas à me lever. Ma cheville me fait mal. Horreur. Dites-moi qu'elle n'est pas fracturée ? Poussant sur mes bras barrelés de coupures noires, la saleté s'étant incrustée à mon sang, je me force à porter le regard sur ma jambe d'où s'échappe la blessure sanguinolente. Aussitôt, je plonge sur la gauche pour vomir. Ma maléole s'est déboitée et a déchiré ma peau pour venir faire un petit coucou au monde extérieur. Avec tous les merdes tombées des gravats, ça va s'infecter. 'manquerait plus que j'attrape la gangrène...
Ma tête tourne légèrement alors que je plisse les yeux. Un tremblement de terre. Purée. Il y avait du monde, en plus. Je lève le regard, mon front dévoré par la fièvre, mes lèvres tremblant légèrement. Il me faut de l'aide. Non. Il faut que j'aide les gens. Il y en a forcément dans un état pire que le mien. Si je reste assise, je suis sure que je peux offrir mon assistance.

Mes prunelles brillantes se posent sur une frêle jeune femme aux yeux roulant en tous sens. Elle semble mal en point. Ramenant ma jambe à moi en retenant un hurlement de douleur, je me traine à elle, jusqu'à atteindre son front, sur lequel je pose ma main. Je la glisse vers ses yeux pour les fermer, lentement. Rien ne vaut la tranquilité du noir, pour reprendre ses esprits convenablement. Mon instinct protecteur prend le dessus.

« Chhhht... Calme-toi, petite. »

Petite ? Nous devons avoir similairement le même âge, mais, qu'importe.

« Là, là, ça va aller. Respire lentement. Tu n'es pas seule. Ca va aller. »

Des mots adressés à moi autant qu'à elle. A la seule différence que moi, pour l'instant, je ne sais pas encore comment je vais nous sortir de là, alors que la jeune femme comate encore à demi.

Invité

Une envie de pâtisserie, ça ne se contrôle pas. Aleksi n'était pas un grand fan en général mais là ... une odeur s'était échappée du magasin alors qu'il passait devant en retournant à l'académie. Il n'était pas spécialement pressé et malgré l'intérêt vif qu'il avait porté au discours du proviseur, à savoir le règlement intérieur, il s'était senti un peu flasque vers 11h30.
Aussi, il faisait la queue en cherchant du regard ce qu'il pouvait prendre. Rien de trop, beaucoup de peu. Les yeux perdus en pleine contemplation, il ne vit rien venir.
La première secousse le figea de stupeur, c'était son premier tremblement de terre et bien qu'il était conscient que le Japon avait des activités sismiques récurrentes, il n'avait pas voulu y croire. Aussi, il tenta de regarder ce que faisaient les autres, les "vrais" japonais pour faire comme eux mais alors que la sirène des policiers retentissaient dans la ville, le rassurant un peu sur la rapidité des secours, il fut bousculé par une seconde secousse plus violente. Terrorisé, le pas mal assuré, il n'osait pas faire grand chose, tout le monde criait et tentait de se stabiliser en trouvant des appuis et alors qu'il entamait doucement une marche arrière pour s'appuyer contre un mur, une jeune femme rousse qu'il pensait avoir déjà vu quelque part fonça vers lui, lui attrapa le poignet pour le tirer. Il se laissa faire, évidemment. Aleksi avait peur mais il fut malgré tout reconnaissant quand il vit ladite poutre s'effondrer ailleurs que sur sa tête. Conscient qu'il devait faire quelque chose pour aider d'autres gens aussi, il fit un pas mais une plaque qui semblait remonter du sol pour fendre le monde en deux le déséquilibra et il se cogna contre une machine dont le nom lui échappait alors qu'un grondement immense lui fit comprendre sans détour que la pâtisserie s'effondrait.

La respiration lente, stressée et un goût de plâtre en bouche, Aleksi ouvrit les yeux alors qu'il s'était recroquevillé en position fœtale. Ce qu'il vit le désola mais lui fit reprendre une respiration plus régulière. Il n'avait rien! C'était un miracle! Il marcha aussitôt sur le décombres pour s'éloigner d'un possible danger autre et remarqua malgré tout que sa jambe lui faisait mal. A priori, il s'était quand même cogné mais rien ne saignait.
Une voix de femme l'interpella alors qu'un silence morbide régnait maintenant dans la rue. Était-ce toujours comme ça, après ? S'approchant de la jeune femme alors qu'il voyait les jambes d'une autre dépasser, il vit que du sang avait coulé sur le bitume. Il porta sa main à sa bouche.

- C'est ... c'est dégoûtant.

Reprenant vite ses esprits malgré tout, il rajouta :

- Vous allez bien ? Vous ... vous saignez, votre jambe. Je ... je suis désolé, je ne sais pas quoi faire mais ... c'est pas joli. Est-ce ... est-ce qu'elle est morte la jeune fille ?

Le concept était un peu mal choisi et sa phrase mal tournée mais il était légèrement en état de choc même si son corps, lui, s'en sortait très bien. Cependant, il avait déjà regardé des séries policières, sans être un fan assidu, et bien que la vue du sang ne l'enchantait guère, il savait qu'il devait aider.

Dernière édition par Cammy Logan le Dim 1 Sep 2013 - 19:10, édité 1 fois

Même si elle n’est pas en mesure de bouger, à l’intérieur, c’est la panique. Cammy réalise ce qu'il s’est passé, et le fait de ne pas avoir la possibilité de bouger, de devoir supporter les cris, plaintes, pleurs et autres lamentations suffisent à transporter la demoiselle aux portes de la folie. Ne serait-ce là qu’un cauchemar ? Elle s’efforce de penser à des choses positives. Ses parents… Son père ! A-t-il été blessé lui aussi ? Il avait quitté l’hôtel de ville plus tôt pour une urgence médicale. Elle lui a envoyé un message peu avant le séisme, lui informant de sa position. Avec un peu de chance, il viendra… A la demoiselle, ne subsiste plus que de l’espoir, telle une boite de Pandore. L’espoir qu’on lui vienne en aide. Sa respiration s’intensifie, sa tête enfle comme un ballon, du moins, c’est l’impression qu’elle a. Ses bras, le long de son corps, ne réagissent pas. Les jambes, n’en parlons pas.

Elle continue de se noyer dans ses pensées, songe à tous ses proches qu’elle ne reverrait probablement plus si elle reste là dans cet état. Tous ses anciens camarades, ses amis. Shiki, Saki, Shiro, Lawrence, Niko… mais aussi ses anciens compagnons du comité. Elle a même une pensée pour Andrea et Akane. Et puis, elle songe à Dayen… Il aurait su quoi faire, s’il avait été là à ses côtés. Narcisse. De tout cœur, elle souhaite que le bellâtre n’ait eu aucune séquelle qui ruinerait sa magnificence. Enfin, Yui. Il était encore à l’Hôtel de Ville lorsqu’elle est partie. La terreur la gagne peu à peu. Très brièvement, le bout de son index gauche frémit, elle peut le sentir. Elle ne peut retenir ses larmes. La demoiselle ne peut s’en tenir là, il lui fallait lutter. Mais il faut qu’elle se rende à l’évidence : elle est faible et désespérément seule. Seuls ses yeux semblent capables de se mouvoir à la hâte. Si seulement elle pouvait se redresser…

Le noir, un contact chaleureux. L’espace d’un instant, bref, c’est le visage de Saigara qui heurte son esprit. Mais… il n’est plus au Japon. Il n'a pas été là cette fois pour lui sauver la mise. Il l'a abandonnée. « Chhhht... Calme-toi, petite. » Un accent familier, une voix douce et rassurante. Une femme. « Là, là, ça va aller. Respire lentement. Tu n'es pas seule. Ça va aller. » Une frénésie s’empare de Cammy tout entière. Elle sent une présence quasi-maternelle qui l'enveloppe. C'est agréable. Sa respiration se modère, elle cesse de rouler des yeux. Elle associe la voix de la femme à une longue chevelure brune et c’est ainsi que Cammy reconnait la femme qui se tenait devant elle dans la pâtisserie. L'australienne ne se rend même pas compte qu’elle sourit.
Tout n’était pas perdu.
Une autre voix s’élève, celle d’un homme. Elle ne la reconnait pas. Lui aussi à un accent. Bizarre. Tour de Babel, disait-elle ? Mais non, elle n’était pas encore morte. Elle avait trop de choses à accomplir encore. Elle remue les lèvres, mais aucun son n’en sort. Elle tente encore, désespérément.

« Please… Help me… I can’t move, I can’t... move. Help…Please. »

Elle répète toujours la même chose. Sans le savoir, dans sa langue natale.
Toujours en silence. Comme un poisson hors de l'eau.

Invité

Battant des paupières, mes lèvres contractées pour rester éveillée et lucide afin de prendre soin de la demoiselle, je laisse ma main glisser aériennement sur sa peau, parcourant délicatement ses joues, son cou du bout des doigts, pour revenir à ses tempes et à son front. J'arrive même à esquisser un petit sourire, transformant ma moue initiale en grimace mêlée de gentillesse et de douleur. Ma jambe me fait atrocement mal, et mes bras me picotent. J'ai comme des fourmis sous la peau. C'est comme cela qu'on dit, n'est-ce pas ? Des fourmis.
Je la cajôle autant que je peux, m'accrochant à sa survie pour y entrainer la mienne. Je n'ai pas le courage de reporter mes yeux sur mon horrible blessure ressemblant ah un tas de charpie. Mon coeur se soulève en y repensant. Je ne dois pas vomir. Je dois rester près d'Elle. Mes prunelles s'incrustent sur sa peau, dansant le long de son visage pour observer la moindre réaction de sa part. Plusieurs longues minutes passent. Son souffle semble se régulariser, progressivement, malgré la pâleur de ses traits tirés. Elle doit au moins avoir aussi mal que moi.

- C'est... C'est dégoûtant.

Vivement, je me retourne, le regard méfiant, me faisant paraitre pour une Amazone, avec mes longues mèches noires, défaites de ma nattes, virevoltant autour de mon visage basané. Un léger sourire sur mes lèvres après avoir inspecté l'inconnu de haut en bas. Lui, au moins, semble en avoir réchappé intact. Voilà qu'il s'inquiète de ma jambe. C'est touchant. Et de la petiote, aussi. C'est fou, j'ai beau me dire que nous devons avoir à peu près le même âge, je ne peux pas m'empêcher de la voir comme un petit poussin, tout doux et tout fragile. Me voilà donc poule. Hourra.
Sa tête à lui, sur le coup, me ferait presque rire, si la situation n'était pas aussi grave. Lentement, je hoche la tête négativement.

« Non. Elle vit, mais elle est à deux doigts du coma, je crois. Si elle n'est pas déjà en plein dedans. »

J'observe les alentours, avant de reporter mon attention sur lui.

« Si tu pouvais trouver de quoi me faire un bandage ouvert, et surtout, de quoi maintenir ma jambe en l'air, ce serait pas mal. Il faudrait envelopper la blessure et faire affluer le sang vers mes cuisses. »

Ma main se crispe sur celle de la jeune fille lorsque je vois ses lèvres remuer, inlassablement, telle une muette désespérée cherchant à se faire comprendre. Je me penche vers elle, gardant ma main dans la sienne. Lentement, je m'allonge sur le flanc, contre elle, et revient caresser sa joue, avant de l'embrasser délicatement. Inquiète, voilà ce que je suis. Elle ne semble pas gravement atteinte de l'extérieur, mais, de l'intérieur... Les dégâts sont vite arrivés, et, invisibles, ils sont encore plus dangereux.

« Respire, ma belle. Respire. Tu n'es pas toute seule. On va te soigner. D'accord ? Accroche-toi à mes doigts. »

Je tourne courtement mon regard vers lui, préventive.

« Toi, tu as l'air d'aller bien. Tant mieux. Sais-tu si l'on peut rapidement trouver du secours, pour elle ? J'ai peur que ce soit grave. Elle réagit très peu. Un choc à la tête, peut-être. »

Dieu merci, mon Japonais s'est amélioré. Imaginer la même situation avec une étrangère gesticulant pour tenter de se faire comprendre, ç'aurait été cocace, mais chiant. Un court coup d'oeil à ma montre brisée, mais semblant avoir miraculeusement tenu le choc. Il est 12h30. Dites-moi que tous les gens aptes aux soins ne sont pas partis en pause déjeuner.

Invité

Aleksi avait toujours le visage horrifié par cette situation qu'il ne connaissait nullement. C'était triste à dire mais il aurait préféré être blessé ou être inconscient de façon à ne pas pouvoir penser, à ne pas pouvoir bouger les yeux pour regarder tous les dégâts que le tremblement de terre avait fait. Beaucoup de personnes étaient blessées, certaines même allaient peut-être mourir si les secours ne venaient pas rapidement les aider. Lui ? Il n'avait rien hormis une douleur déjà oubliée à la jambe qui allait juste devenir un bleu. Comble du malheur, ils étaient tous trois étrangers. Personne ne savait vraiment quoi faire et si au départ il s'était dit que cette femme avait des notions de secouristes grâce à son sang-froid, Aleksi avait bien vite réaliser que ses espoirs avaient été trop grands. Elle était juste en train d'aider comme elle le pouvait, se vidant document de son sang en prétextant sûrement que tout allait bien.
Le temps semblait éteint et bien qu'il ait réussi à prononcer ces quelques mots au départ, le Finlandais avait maintenant la gorge nouée. Son stress avait grimpé en flèche quand il avait appris que la jolie rousse était pratiquement inconsciente et qu'il allait devoir jouer à l'apprenti sauveteur avec l'autre femme en détresse. Il se savait capable d'apporter son aide, volontaire pour aider les autres mais il avait encore beaucoup de mal à prendre du recul, à se calmer, à synchroniser ses gestes et à calculer ce qui devait être fait tout de suite pour éviter d'autres catastrophes. Pourtant, il savait garder son sang-froid, même la tête froide mais il n'avait jamais été formé aux conditions d'un tremblement de terre.
Tournant la tête vers la droite, fouillant du regard puis vers la gauche, analysant chaque situation, Aleksi restait bloqué sur ces mots qui lui occupaient l'esprit : "bandage ouvert". Il était sensé comprendre ce que ça voulait dire ? D'un geste rapide et presque effrayant, il plongea ses deux mains dans ses cheveux en laissant échapper un cri de détresse. Il paniquait et quand Aleksi panique ... il fuit.

Le géant, qui souhaitait juste pouvoir se cacher de tous à l'instant, s'était éloigné en courant des deux jeunes femmes qui lui avaient demandé de l'aide. Il n'était pas allé très loin mais suffisamment loin pour ne plus les voir, pour trouver un coin caché du soleil brûlant et sans personne pour lui crier dessus, même sans méchanceté.
Adossé contre ce qui semblait avoir été un mur, le jeune homme fermait les yeux alors que des larmes coulaient sur ses joues. Il avait tellement peur actuellement, il haïssait cette situation où il passait aussitôt de novice à super-héros sans les explications pour survivre. Il détestait ce pays et sa position si ardue sur des plaques si susceptibles. Il voulait tellement rentrer chez lui ... Mais sa respiration se calma doucement, ses sanglots cessèrent petit à petit en même temps que son visage se décontractait. Il se mit même à fredonner l'air de sa chanson favorite pour tenter de recréer cette bulle qu'il s'était forgé en arrivant sur le sol nippon. Oublier les railleries de ses camarades sur sa couleur de cheveux, sur sa peau mate, oublier ses mois de racket dans les rues fréquentées de Keimoo, mettre en avant Lindsey, sa force face à Katsuragi dans le métro, sa rencontre avec Ivan, le sourire de Saki pendant le discours du directeur.
Il rouvrit les yeux. Le spectacle n'avait pas changé mais Aleksi était maintenant calme, apte à apporter son aide.

Le pas décidé, il retourna près des jeunes femmes sans aucune explication et assurément les mains vides. Il les regarda vite fait comme pour s'excuser et retourna vers ce qu'il restait de la pâtisserie. Il devait récupérer son sac et il se souvenait très bien de l'endroit où il était quand tout était tombé. Son sac n'avait pas bougé et dedans ... il avait son téléphone !
Sa joie fut malheureusement de courte durée quand une voix automatique lui expliqua que tous les transports étaient stoppés, que les urgences étaient saturées, etc ... Il faillit même jeter son portable mais il se ravisa et attrapa son sac pour retourner près des jeunes femmes.

- Les lignes sont toutes occupées mais peut-être que les secours vont penser au Maire en priorité et passer pas trop loin. Car moi, je ... je connais pas bien la ville, je peux pas aller jusqu'à l'hôpital et revenir, je retrouverais pas le chemin.

Sa franchise était douloureuse mais il préférait tout avouer plutôt que de leur donner de faux espoirs. Partir maintenant, c'était comme les abandonner à leurs sorts et ça, c'était désormais hors de question.
Sortant une petite bouteille d'eau de son sac, il la tendit à la femme brune avant de se pencher au-dessus de la femme rousse pour la cacher du soleil au moins provisoirement. Il décida aussi de repartir de zéro :

- Un bandage ouvert, c'est quoi pour toi ? Une sorte de garrot avec ma ceinture par exemple ? Ou bien les bandages qu'on fait pour une entorse ? ... Et pour elle ... je suis sûrement nul mais ... qu'est-ce qu'elle a ? Je veux dire, elle saigne même pas !

Repensant aux "ordres" demandés un peu plus tôt, Aleksi s'échappa encore quelques instants, ramenant avec lui deux morceaux de gravats assez imposants (en faisant 2 tours) et les posant l'un sur l'autre avant de faire signe à la femme brune de poser sa jambe dessus, au besoin.

[ HRP: Étant donné l'état de Cammy et comme elle n'est pas super résistante... Je passe deux tours. (une sorte de malus quoi...) En attendant, Cammy continue de se comporter comme précédemment. Petit tressaillement de la main gauche + mode carpe activée. ]

Invité

Il fuit. Notre sauveur vient de prendre ses jambes à son cou pour partir le plus loin possible de nous. Une langueur lasse m'envahit, je caresse les cheveux roux mécaniquement. Je ne peux pas le blâmer. Il est jeune, ce n'est qu'un enfant. Il n'a jamais dû vivre de « drame » de cette envergure. Moi non plus, en même temps. Mais l'accident, le coma, le réveil, ce que j'ai vécu, pour moi c'est kif-kif. Il faut savoir garder la tête sur les épaules, sinon on sombre et on n'en ressort plus. Je soupire, longuement, fortement. Avant de sourire légèrement. Je ne dois pas non plus me laisser abattre, sans quoi, ma protégée et moi allons mourir sur le bitume.
Enfin, mourir... Je ne nous le souhaite pas. Je ne crois pas que ma vie soit en danger, pour l'instant. Sauf si ma plaie béante s'infecte, que j'attrape une fièvre démentielle et qu'on me laisse déssécher comme un morceau de viande au Soleil. Elle par contre, je ne sais pas. Son état m'inquiète, vraiment. Que vais-je pouvoir faire, dans mon état ?! Lentement, je me redresse, m'appuie sur mes mains, défait mon chemisier avec l'une d'elle, pour me dénuder. Je le déchire, le pose sur ma blessure, soulève ma jambe avec toutes les difficultés du monde en retenant un hurlement de douleur que j'étouffe dans un grognement contractant mon visage et coupant mon souffle quelques secondes. Je ne noue pas, je repose ma jambe sur le sol, dans un soupir de soulagement. C'est fini, je ne vois plus cete horreur, et elle est à peu près protégée.

Offrant mon visage au Soleil, je ferme les yeux et profite de ces doux rayons qui pourraient rapidement devenir un facteur aggravant, dans leur situation. Ma respiration se fait plus régulière. Je me fiche d'être à demi-nue, d'offrir ma poitrine à peine cachée par mon soutien-gorge à la vue de tout un chacun. En même temps, il n'y a personne...
Le gosse finit par revenir, m'arrachant un sourire. Finalement, il n'est peut-être pas si irrécupérable que ça, ce petit. Je le fixe, ancrant mon regard brûlant dans le sien, le jaugeant du regard.

« Vas-tu fuir à nouveau ? »

Attrapant la bouteille en le remerciant d'un léger signe de tête, je me tourne vers la demoiselle évanouie et humidifie ses lèvres en tamponnant un morceau de chemise que je viens de tremper avec l'eau s'en étant écoulée. Je répète mon geste plusieurs fois, précautionneusement. Je ne peux pas prendre le risque de la faire boire directement, elle serait capable de s'étrangler, puis de se noyer, avec de l'eau dans sa bouche...
Portant moi-même la bouteille à mes lèvres, j'en bois quelques petites gorgées, lentement, avant de grimacer. Ca fait tellement de bien que ç'en fait mal !
Me tournant à nouveau vers lui, je lui rends son cadeau salvateur, moins renfrognée, plus souriante. Je vais peut-être finir par lui faire confiance.

« C'est ce que je viens de faire, en somme. Il faudrait juste pouvoir maintenir ma jambe bien en l'air, tout en la protégeant du Soleil. Sinon ma plaie pourrait pourrir... »

Retenant une convulsion à cette idée me rendant nauséuse, mes narines se pincent à en finir blanches, quelques minutes.

« Ne pas saigner n'est pas synonyme d'aller bien. Elle a sûrement été touchée au niveau nerveux, au moins, pour réagir par acoups. J'espère que ce n'est pas le cerveau... »

L'angoisse me tenaillant, je ne le vois même pas repartir. Ce n'est qu'en entendant un BOUM caractéristique que je remarque les deux gravats posés l'un sur l'autre. Mon sourire s'agrandit encore. En fait, ce gamin est utile.

« Merci. Tu peux m'aider encore un peu ? »

D'un signe de tête, je désigne ma jambe. La soulever seule serait une douleur que je souhaite m'épargner. L'élever de deux centimètres m'a tellement fait souffrir que j'ai cru finir dans les vappes, alors, de trente, je préfère éviter...

Invité

Aleksi se contenta juste d'émettre un sourire gêné quand la femme brune lui posa directement la question la plus humiliante de sa vie. Non, il n'avait plus l'intention de fuir mais pouvait-on lui en vouloir d'avoir craqué devant un tel spectacle ? Il n'était pas japonais après tout et les tremblements de terre, ce n'était pas dans ses habitudes. Quant aux dégâts engendrés, c'était carrément l'hécatombe à ses yeux mais il devait faire un effort, toujours penser au fait qu'il n'était pas blessé et donc qu'il pouvait apporter son aide ou son soutien aux gens qui l'étaient, en attendant peut-être les vrais secours.
Se mêlant donc à la situation sans commentaire, il commença à se mettre dans le bain, donnant généreusement son eau à la femme brune qui s'en servit aussitôt pour donner légèrement à boire à celle qui était étendue. La soudaine nudité presque complète de la brune ne formalisa même pas Aleksi et non pas parce qu'il était gay. Tout semblait tellement dérisoire que s'apostropher d'une telle chose lui donnerait juste l'air ridicule. Rapidement malgré tout, il constata qu'elle avait quelques éraflures éparpillées sur tout le haut de son corps, mais qu'à part sa jambe, elle semblait aller bien. A dire vrai, cette blessure était suffisante, l'os qui s'échappait donnait déjà des vertiges au jeune garçon rien qu'à le regarder.
Conscient qu'il pouvait sûrement aider davantage, il posa alors des questions qui lui semblaient essentielles et écouta attentivement le retour. En effet, cette chemise avait servi et au moins, la blessure n'était plus visible. Présente mais invisible, ça avait comme des vertus thérapeutiques sur eux, tout semblait déjà aller mieux. Cependant, la phrase lui fit réaliser quelque chose : le soleil. Le Finlandais n'était pas doué en terme de médecine et tout ça mais il savait qu'il ne pouvait pas bouger les deux jeunes femmes (surtout l'inconsciente) sous peine de peut-être aggraver la situation. Mais ce soleil les gênait, il rendait la tension plus forte, l'ambiance plus électrique. Ils avaient trop chaud, ce n'était pas le moment d'attraper une insolation ! Mais d'abord la priorité !

Les deux blocs de gravats furent ramenés aussi vite que possible et empilés pour ne faire qu'un. La hauteur lui semblait infime mais pour une jambe blessée ainsi, Aleksi se doutait que c'était déjà bien assez haut. Et le pire fut demandé. Non pas que toucher cette jambe était un sacrilège, au contraire, mais plutôt qu'il avait compris qu'il allait lui faire du mal pour la bonne cause, devoir continuer son geste douloureux même si son cri allait peut-être envahir tout son esprit. Il devait prendre sur soi, rester neutre et la réconforter après l'effort. Elle avait besoin de lui.
Sans rien dire mais avec le regard qui affirmait qu'il avait choisi de l'aider, Aleksi s'approcha doucement et se pencha en avant au-dessus de la jambe blessée. De ses deux mains, il l'attrapa très docilement, souhaitant par-dessus tout éviter de lui faire mal inutilement, et toujours sans rien dire, il planta son regard dans le sien comme pour la soutenir. Il optait pour la version rapide !
... 1 ... 2 ... ! La jambe fut soulevée rapidement et posée sur le bloc de gravats en moins de 10 seconde mais la douleur était bien là. L'effort était sûrement surhumain. Comment allait-elle ? Avait-elle résisté au malaise qui devait avoir envie de la prendre ? Elle ne devait pas s'endormir et la rousse non plus mais son état était déjà plus grave puisqu'elle semblait à moitié dans le coma. Il allait tenter de lui parler, même si elle ne répondait pas, parler pour occuper ses dames en attendant qu'on vienne les aider pour de bon.

Aleksi était encore parti de la scène principale, fouillant du regard tout ce qu'il voyait avec une rapidité qu'on ne lui connaissait pas. Cela faisait bien 5 minutes qu'il cherchait quelque chose et à part un "je reviens" pour la femme brune, il n'avait rien dit d'autre. Mais ce n'était plus nécessaire, il venait de trouver. Le sourire mêlé à un soupir de soulagement, le jeune bronzé couru vers des gravats un peu moins imposants que ceux dans lesquels il s'était réveillé. A croire que le destin avait voulu frapper fort.
Revenant en tirant la "chose", Aleksi esquissa un sourire quand il fut à portée des demoiselles et avec toute sa force, il souleva ce qu'il tirait pour l'élever dans les airs, en donnant un petit coup de poignet. Le miracle se produisit : le parasol s'ouvrit. Le tenant à bout de bras, ne sachant quoi faire d'autre pour aider désormais, il le positionna de façon à les cacher toutes deux des rayons du soleil et entreprit de partager ses pensées :

- J'étais conscient du danger de ce pays avant même d'y mettre les pieds, mais ... c'est comme si on croyait fortement en sa chance d'y échapper. "Ça n'arrive qu'aux autres", me disais-je. Aujourd'hui, je me retrouve en plein dedans, à moitié spectateur impuissant et c'est vraiment une sensation désagréable. Malgré ça, je sais qu'on doit garder espoir, que les secours doivent être débordés mais qu'ils vont finir par arriver donc ... pour que vous ne perdiez pas espoir non plus toutes les deux, je vais continuer de parler. Et pour commencer, je vais me présenter : je m'appelle Aleksi.

Spoiler:

Cammy n’était pas inconsciente. Elle entendait tout ce qu’il se passait autour d’elle, les paroles des deux individus qui bougeaient à ses côtés. Apparemment, la femme était grièvement blessée et si elle avait bien compris, il s'agissait d'une fracture ouverte de la jambe. D’après l’homme, ça semblait ne pas être beau à voir.

Au début, elle était rassurée de la présence de cette personne à ses côtés. Le contact de sa peau était agréable même si la sensation était légère. Est-ce que Cammy souffrait ? Oui, mais certainement pas aussi intensément que sa compagne d’infortune. Disons qu’elle ne ressentait quasiment rien de la partie droite de son corps à partir de ses épaules. Ses égratignures parsemées ça et là lui picotaient, mais c’était surtout la douleur à la tête qui était à la limite de lui faire perdre toute raison. Elle intensifiait les cris et gémissements qui parvenaient jusqu’à elle, véritable enfer auditif. De plus, la rouquine était incapable de bouger et surtout de parler pour ne serait-ce que réclamer le silence qu’elle n’aurait de toute façon jamais obtenu. Autre chose était à prendre en considération : elle était exposée en plein soleil et pouvait presque sentir l'éruption cutanée prendre naissance. Ce n’était pas le cas, elle n’avait pas encore été à la merci des UV suffisamment longtemps pour en arriver à ce stade, mais c’était là une hallucination sensorielle. Son ombrelle, tout comme son sac à main contenant sa trousse de secours (disons plutôt que son sac était une trousse de secours...) devait sûrement être sous les débris de la pâtisserie et… Oh ! Où était sa copine, la petite pâtissière ? Avait-elle pu se mettre à l’abri ? Le dernier souvenir qu’elle avait en tête était ce grand garçon dont elle lui avait épargné la rencontre fatale avec cette poutre colossale qui faisait l’un des charmes du bâtiment rustique avant de subir ce choc, sur l’arrière de son crâne qui à ce moment, semblait encore vrombir de douleur. Un supplice.
Sensation d'un contact dans sa main gauche, Cammy peine à ouvrir les yeux. Juste deux millimètres, de quoi apercevoir une forme floue se mouvoir devant elle, une cascade brune retombant devant elle. L'ex-intello compris que c'était l'étrangère.
Un baiser qui se pose sur son front, comme celui d'une mère à l'égard de son poupon. L'ancienne étudiante profitait du peu qu'elle pouvait ressentir, surtout de cette main chaleureuse qui cajôlait la sienne, tout en lui murmirant des paroles apaisantes telle une berceuse mais... Elle ne pouvait se permettre de s'endormir. Cette femme n'était pas sa mère, elle-même n'était plus une enfant depuis bien longtemps déjà, bien que sa fragilité pouvait laisser planer le doute quant à son ego intérieur. De toute la force qu'elle disposait, Cammy tenta alors de faire ce que la dame lui avait conseillé: s'accrocher à ses doigts, s'accrocher à la vie. Si maintenant, Cammy se laissait aller, elle finirait comme Kumori deux ans plus tôt. Sa volonté était plus forte. Elle sombrerait pas.

Il lui avait fallu du temps pour parvenir à resserrer l'emprise de la main qui ne lui était désormais plus inconnue. Cammy ne s'était pas rendu compte de la fuite de la seule personne physiquement capable de leur venir en aide. Pour elle, seule la femme à ses côtés importait pour le moment, et pourtant, elle n'était pas au mieux de sa forme. L'australienne remua les lèvres à nouveau, lui faire comprendre qu'elle était encore là, quelque part. Elle n'était définitivement pas inconsciente, grâce à cette femme. Contact frais sur ses lèvres sèches, de l'eau. Son éternelle amie salvatrice. Son élément.

Plus de contact. Cammy ouvrit brusquement les yeux. Buste presque entièrement dénudé , sa nurse, sirène terrestre, était toujours là. Le regard de la rouquine se posa sur sa jambe recouverte d'un tissu rougeoyant, au passé immaculé. Elle-même ne pouvait toujours pas se mouvoir convenablement mais pourtant, elle commençait à percevoir des fourmis - oui, c'est comme ça qu'on dit, "des fourmis" - véhiculer dans son bras gauche. Tentative de mouvement, échec. Peu après, des pas hâtifs, des secours ? Un claquement sourd et...
Enfin. De l'ombre. Sa peau cessa de chauffer mais le picotement était toujours présent. Depuis combien de temps son corps avait-il été ainsi exposé au soleil ? Sa peau avait seulement commencé à rougir, mais Cammy était persuadée d'être courverte de cloques.
Une voix masculine, reposante, flotta alors dans l'air. C'était le même accent que l'individu qui était présent depuis le début, celui qui avait fui, et sûrement celui qui avait fait fuir le soleil lui-même. Ne pas perdre espoir, oui... Il avait raison. Il y avait un danger sur lequel Cammy peinait à comprendre la substance et malgré tout... elle se dit que, au final, tout n'était pas si mal, puisqu'elle n'était pas seule. "Alexy", comprit-elle. Elle s'en souviendrait, elle l'espérait. Elle ne pouvait pas prendre la parole, mais elle se promit que si elle pouvait revoir ces deux personnes dans d'autres circonstances, elle leur offrirait le thé... chez elle. Elle n'avait jamais eu la possibilité d'avoir des invités, trop obtue, trop méfiante à l'idée qu'on puisse lui nuire. Elle leur offrirait des biscuits qu'elle aurait cuisinés elle-même bien-sûr. Elle leur confectionnerait des bouquets, des poupées, des mouchoirs brodés. Elle écrirait un conte dont ils seraient les héros, ses héros. Conte qui ne serait jamais publié. "Alexy et la Sirène". Elle se tromperait sur l'orthographe du prénom, comme toujours. Vraiment, ça serait merveilleux.

Cammy n'est plus rassurée. Mais sereine.

Invité

Le gémissement s'échappe d'entre mes lèvres alors que mon visage se crispe, affichant une grimace de souffrance signifiant assez bien ce que je ressens. Deux mèches de cheveux s'échappent de derrière mes épaules, après avoir balancé avec hésitation sur ces dernières, pour venir encadrer mes deux yeux et me donner l'air d'une tigresse sauvage se retrouvant subitement prise en traitre. Finalement, je peux souffler et esquisser un semblant de sourire. Ma jambe est soulevée, malgré la douleur. Et voilà qu'elle repose sagement sur les gravats, qui, malgré l'enfoncement des quelques petits éclats s'enfonçant dans ma peau, me soulage. Je me penche précautionneusement en avant, une main toujours dans celle de la rousse. Ne pas la lâcher semble primordial. Doucement, je m'étire, faisant étalage de toute ma souplesse de danseuse, assez bienvenue dans ce cas, pour atteindre ma blessure avec une certaine peine, et tirer un peu mon chemisier vers moi, afin de protéger ce qu'il me reste de cheville.

Finalement, je me laisse mollement retomber sur le sol, ne me formalisant même pas des gravats venant égratigner mon dos et faire grincer mes omoplates de mécontentement. Je suis sauve, c'est tout ce qui compte. Ma main libre vient se positionner au-dessus de mes yeux pour protéger mon regard du Soleil. Je ne le crains pas, mais le supporte assez mal au vu des circonstances. Assez pourtant pour sourire fugacement, une nouvelle fois, à l'étudiant étranger qui s'en va à nouveau en nous prévenant rapidement, affairé. Je le vois revenir avec un parasol, mon regard s'écarquille d'extase. Jamais des baleines de fer et un morceau de tissu tendu entre elles ne m'a paru plus salvateur. Un soupir goulû de soulagement entrouvre ma bouche, je frémis, ma peau s'hérissant en goûtant à la fraicheur qu'il vient de m'offrir. La demoiselle devrait également moins souffrir. Intérieurement, je m'en réjouis, teintant ainsi mes prunelles d'une douceur maternelle que je ne me connaissais pas jusqu'alors. Doucemen, je sers la jeune femme contre moi, l'étreignant pour lui communiquer mon soulagement et ma joie de nous savoir - pour l'instant - hors de danger; mes cheveux viennent balayer son visage, comme une caresse aérienne.

Je reporte mon attention vers le jeune homme, lui souriant de toute la gratitude dont je suis capable.

« Merci. »

Un léger rire secoue ma poitrine, avant que mon thorax empli de poussière ne se crispe, pour me faire tousser à n'en plus finir, des larmes perlant à mes paupières. La quinte finit par se calmer, je respire à nouveau.

« Personne n'y aurait cru, mon garçon. Ni elle, ni moi, je crois. Aujourd'hui, nous découvrons simplement que tout ne va pas toujours selon les plans que l'on s'est tracé... »

Mon regard se ferme légèrement. Baignée d'ombre, je lui souris plus naturellement, plus amplement.

« Avec tout ce que tu fais pour nous, perdre espoir serait une injure à tes efforts... »

Un silence passe, bienfaisant, réparateur. Ma poitrine et mon ventre se soulèvent doucement au rythme de ma respiration régulière. Je n'ai pas toujours pas réalisé que je me trouve réellement en soutien-gorge, en pleine rue, devant un élève, et n'en éprouve donc aucune gêne. Mais, après tout la fin justifie les moyens.

« Yasmine. Ou Khaoulani-senseï si tu préfères faire dans le cérémonieux. Mais, restons-en à Yasmine, nee ~ ? »

Invité

Aleksi avait retrouvé le sourire. Non seulement, il avait enfin l'impression de servir à quelque chose mais en plus, la demoiselle rousse dont il ignorait toujours le prénom avait les yeux ouverts. C'était très bon signe, non ? Certes, tout était encore catastrophique car rien n'avait changé mais ils étaient trois et pour survivre, c'était toujours mieux que d'être tout seul. Au départ, le Finlandais avait pensé qu'il devait aller chercher du secours, très vite, mais son sens de l'orientation ici était tel qu'il risquait de se perdre. Au mieux, il trouverait l'hôpital et indiquerait aux secours l'endroit de l'accident mais lui-même serait incapable d'y retourner. Et puis, combien de temps allait-il mettre ? Il ne voulait pas les laisser seules aussi longtemps, même s'il savait qu'elles avaient besoin de médecins et autres. C'était si compliqué.
Alors il avait réfléchi à ce qu'il pouvait faire pour elles sans se déplacer trop longtemps et après quelques blocs de gravats et un parasol pratiquement intact, le jeune homme se sentait mieux. Il n'avait rien ou presque, la douleur a sa jambe ne se sentait pas s'il n'appuyait pas dessus, typique d'un hématome, alors il devait faire travailler ses méninges. Il devait les aider. Et alors qu'une solution toute simple pointe son nez dans son esprit, sa voix jaillit au milieu des blessés pour apporter autant d'espoir qu'il le peut. Évidemment, il ne crie pas et ne s'adresse qu'aux deux jeunes femmes près de lui mais le geste est là. La tension semble doucement disparaître, à trois ils peuvent tenir et Aleksi continuera de parler jusqu'à ce que sa bouche soit complètement desséchée !
Et cela semblait fonctionner. La brune se mit à lui parler, se concentrant sûrement sans le vouloir sur autre chose que sa blessure et enfin, il entendit son nom. Sensei ? Ça alors, c'était un professeur de Keimoo ? Le monde était vraiment petit, en sachant qu'ils s'étaient tous retrouvés dans la même pâtisserie. Le grand bronzé pencha légèrement la tête avec un sourire en acceptant de l'appeler Yasmine juste pour aujourd'hui. C'était un peu comme une permission provisoire, disons jusqu'à ce que les choses s'améliorent. Les accidents rapprochent les gens, c'était connu. Désormais, il ne manquait plus que le prénom de la jolie rousse étendue là depuis le tremblement, c'était impossible à deviner et hormis fouiller son sac qui semblait avoir disparu, Aleksi ne voyait pas d'autres solutions. Il allait se contenter de penser à elle, c'était déjà bien.

Seulement voilà, le temps passait, passait et passait toujours. Rien ne changeait. L'état des deux jeunes femmes ne s'améliorait bien sûr pas et Aleksi fatiguait à vue d’œil. Les nerfs commençaient à retomber et les crampes à s'installer. Il fallait faire quelque chose. Le déclic ? Tout simplement une ambulance qui passa pas très loin d'eux - trop loin malgré tout - et qui fit comprendre au Finlandais qu'ils n'étaient sûrement pas prioritaires. Il allait devoir faire encore plus pour elles et sa décision fut prise en moins de 2 minutes !
2 nouveaux morceaux de gravats furent ramenés en quelque temps pour servir d'appui au parasol. Aleksi repartait à la chasse avec une idée bien précise en tête. Un nouveau "je reviens, je fais aussi vite que possible" et il disparut pour la 3ième fois.

[ ... ]

20 bonnes minutes étaient passées, Aleksi était couvert de poussière à force de chercher, il s'était écorché les doigts en jurant des insultes, ne pouvant s'empêcher que c'était toujours "si peu" comparé aux autres. Au bout de 5 minutes, il avait trouvé ce dont Yasmine avait besoin dans l'immédiat mais le reste avait été nettement plus compliqué. C'est une fouillant sans scrupule une maison en construction qu'Aleksi trouva son bonheur, une planche en bois large et assez épaisse. Le trou qu'il fit dedans fut fait avec ce qu'il trouva dans le coin et c'est avec tout son petit bordel qu'il retourna vers ces demoiselles. Évidemment, elles n'avaient pas bougé.
S'arrêtant à leur hauteur, Aleksi posa la planche au sol et montra sa trouvaille à Yasmine : une barre de métal qui ici, allait servir de béquille. Ils devaient bouger, Yasmine devait trouver le courage ou acceptait de rester ici. Elle était adulte, elle pouvait choisir.
Quant à la planche, Aleksi défit sa propre ceinture avant de la glisser à parts égales dans le trou fait à la va-vite. Ainsi, il allait pouvoir tirer la jolie rousse de sa seule force une fois qu'elle serait mise dessus. Il ne trouvait pas d'autres solutions.

- Yasmine, tu penses que je peux la bouger pour la mettre dessus ? C'est risqué, je sais bien mais ... je doute qu'on ait vraiment le choix et le temps qui passe ne joue pas en notre faveur. Qui plus est, je ne suis pas musclé alors si je dois la traîner sur cette planche jusqu'à l'hôpital, mieux vaut partir maintenant.

Sujet: Re: #La pâtisserie Del Lys ~ Chinoiserie part III Mar 3 Sep 2013 - 17:09

Des secours vous remarquent d'où ils sont. Ils prennent en charge Yasmine et Cammy et laissent Aleksi Mattiesko seul dans la rue qui est libre de se rendre où il désire.

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