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 Press to play [Lucy]

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Miya Chanteclair
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Miya Chanteclair


Genre : Féminin Taureau Singe Age : 32
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MessageSujet: Press to play [Lucy]   Press to play [Lucy] EmptyDim 10 Fév 2013 - 14:34

Lentement, elle laissa son index glisser le long de son œil pour essuyer une dernière larme avant de relever le regard vers son miroir, résolue. Quelques minutes plus tôt, elle s’était habillée après être sortie d’une douche chaude ayant duré un peu plus longtemps que d’habitude. Il lui avait fallu plusieurs minutes pour nettoyer les sillons rouges entourant ses yeux après avoir pleuré silencieusement dans la cabine, le sel de ses larmes se mêlant aux gouttes d’eau perlant sur sa peau pour dégringoler la totalité de son corps dans une course vertigineuse, avant d’aller mourir dans le siphon et connaitre une vie qu’elle ne connaissait pas. Vie à laquelle elle ne s’intéressait pas, d’ailleurs. Pour l’instant, tout ce qui lui importait était sa petite personne et le chamboulement hormonal et émotionnel qu’elle expérimentait depuis quelques jours.

L’idée de se fiancer avec Ethan était… Perturbante. C’était le mot. A la fois doucement euphorisant – le fait de se fiancer était un rêve pour toute jeune fille, dans tous les cas – et plutôt repoussant. Ethan ne l’était pas ; c’était l’idée d’être fiancée contre son gré à 21 ans à un jeune homme qu’elle appréciait autant qu’elle l’exécrait pour son caractère bien trop proche du sien avec toutefois quelques points où il la battait à plates coutures – ce qui avait le don de l’énerver en plus – qui lui donnait de l’ulcère.  Certes, il était beau. Il avait un joli sourire lorsqu’il ne la regardait pas d’un air froid et meurtrier. Et ses câlins étaient agréables, elle était bien dans ses bras…
Mais il était aussi manipulateur, calculateur, analyste, maitre chanteur. Tout devait se tenir entre ses doigts, tout était contrôle, calculé d’avance. Il devait être excessivement doué aux échecs, vraiment. Au point où elle le connaissait, elle le pensait même capable de pousser le bouchon jusqu’à la faire espionner, une fois mariés, pour une raison X, afin de pouvoir demander le divorce tout en gardant un pied dans l’entreprise familiale…

Miya soupira. Pourquoi n’était-elle pas née garçon, franchement ? Elle n’aurait pas eu ce souci. Elle était certaine d’une chose : ses parents n’auraient jamais pu lui imposer un mariage forcé. Mais voilà, elle était une nana – en témoignaient ses attributs féminins. Se regardant une dernière fois dans le miroir, elle fixa ses boucles d’oreilles d’argent et d’ambre, lui arrachant un sourire furtif avant de s’enrouler dans son écharpe et de sortir sous le regard bienveillant d’Andrew. Il la surveillait aussi, depuis la nouvelle des fiançailles. Elle savait pertinemment qu’il n’aimait pas non plus cette idée, mais il n’avait pas d’autre choix que d’obéir à ses parents, étant ses employeurs. S’il démissionnait il laissait Miya seule, entre les mains d’un nouveau majordome totalement formaté, sans avoir le loisir de pouvoir espérer l’approcher à nouveau un jour.

Nous étions mi-novembre, il faisait froid et la neige se faisait toujours désirer. Miya voulait un Noël blanc, cette année. Cette pluie de flocons blancs qu’elle se plaisait à imaginer tombant droit du Paradis, déversée par de petits anges, stockée dans de jolis sacs brodés, elle l’attendait impatiemment. Oui, Miya avait des rêves louches et kitsch, mais ce n’était pas le sujet.  Se contentant d’une courte pause pour observer qu’aucune voiture ne passait d’un simple coup de tête à gauche puis à droite, elle posa le pied sur la route toutefois légèrement verglacée en maudissant intérieurement tous les créateurs de chaussures n’ayant pas été fichu de penser à créer des bottines à talons avec crampons intégrés pour ne pas mourir. La traversée se fit donc rapidement mais précautionneusement afin d’éviter de mourir en s’écrasant contre l’asphalte. L’arrivée sur l’autre bord lui arracha un soupir de soulagement alors qu’elle s’accrochait à un poteau proche pour souffler un coup, découvrant avec une immense satisfaction que personne ne l’avait vue traverser avec tant de difficulté. Pour le coup, elle se donnait presque l’impression d’avoir fait une traversée de quelques kilomètres du Gradn Canyon sur un pont en bois aux planches mitées, pourries, dont la moitié étaient portées disparues.

Reprenant contenance, elle lissa son manteau et tapa chacune de ses bottines de la pointe de ses pieds pour faire tomber les plaques de givres ayant pu s’accrocher à ses semelles avant de reprendre son court chemin. Il n’y avait qu’une seule personne à voir, à qui se confier. Elle n’avait pas pour habitude de se plaindre, mais pour le coup elle en avait gros sur la patate et éprouvait un besoin immense de tout lâcher. De craquer, entre des bras de confiance.
Respirant un grand coup, elle appuya sur la sonnette du portail au 7, rue Akaiberry. Villa White. Elle était jolie, sa maison, vraiment. Miya appréciait assez ce style. Si seulement Lucy avait pu avoir autant de goût en habillement qu’en décoration de maison… Enfin. On ne pouvait pas tout avoir pour soi, et Lucy faisait au moins quelques efforts vestimentaires en portant les cadeaux qu’elle lui avait offerts. Haussant les épaules, elle inspira un grand coup avant d’entendre la voix mélodieuse de son amie à l’interphone.

« C’est Miya ! »

Le bruit du portail se déclencha pour lui amener un léger sourire de satisfaction qui retomba rapidement à mesure qu’elle arrivait à la porte d’entrée. Attendant sagement qu’elle s’ouvre pour découvrir le visage de son amie, elle lui offrir un petit sourire timide avant de se jeter dans ses bras, sentant les premiers sanglots revenir au galop pour serrer sa gorge et picoter ses yeux.

« Lu-chaaaan… »


Dernière édition par Miya Chanteclair le Mer 25 Sep 2013 - 10:53, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Press to play [Lucy]   Press to play [Lucy] EmptyMar 12 Fév 2013 - 16:24

Quand elle ouvrit les yeux, elle sentit tout de suite cette douleur à la tête, si caractéristique suite à une soirée un peu trop arrosée. Lucy grimaça, ce qui la fit refermer les yeux et se tapa le front avec la paume de sa main gauche. Quelle idiote ! Comme toujours, quand elle se réveillait dans cette situation le matin, elle regrettait d’avoir trop bu. Elle pestait, jurait contre elle-même ou non. Pour la jeune anglaise, la journée ne commençait pas vraiment très bien. Elle détestait ces matins-là, où elle ne pouvait rien faire sauf rester tranquillement à penser dans son lit et attendre que la douleur passât. Bien évidemment, elle profitait parfois de ce moment pour trouver de nouvelles paroles pour d’éventuelles chansons, mais le seul souci, c’était qu’avec la gueule de bois, il n’était pas aussi facile de réfléchir. Elle poussa longuement en s’en voulant d’avoir autant bu la veille.

Quelqu’un frappa à la porte de la chambre. Lucy lui ordonna de rentrer avec la voix la plus gutturale qu’elle avait, comme toujours les matins après avoir bu toute la nuit. C’était Andrew. Il ouvrit la porte et ne fit que mettre un pas dans la pièce, comme d’habitude. C’était souvent un petit rituel qu’il avait pris depuis quelques semaines. Si Lucy n’était pas encore debout avant lui, au bout d’une heure il se présentait à sa porte, la réveillait et s’adossait à au mur juste à côté de la porte et l’observait quelques secondes. Il en fut de même cette fois-ci, avant qu’il ne vînt s’asseoir en silence sur le lit de Lucy. Elle se poussa un peu pour lui laisser de la place et ses yeux se rivèrent sur ce dernier. Elle était vraiment chanceuse de l’avoir à ses côtés, vraiment. Après tout, c’était grâce à lui qu’elle était rentrée en un morceau. La jeune femme ne se souvenait pas de tout, mais elle avait quand même quelques moments qu’elle n’avait pas oublié. Comme par exemple le fait qu’en sortant de la boîte, Andrew l’attendait dehors. Ce dernier avait passé la soirée assis sur un banc et observait tout ce qui passait dans la salle. Il ne buvait pas beaucoup et donc, il n’était pas ivre du tout quand elle retrouva. Elle avait du mal à marcher droit alors Andrew l’avait aidée, voire portée.

- Désolée de t’avoir autant importuné hier, dit-elle en baissant les yeux sur le lit.

Elle soupira une nouvelle fois, assez longuement aussi. Elle avait l’impression de se comporter comme une enfant. Après tout, elle se sentait quand même bien coupable de la façon dont elle avait agi, ce qui avait probablement du le déranger. Il ne disait rien, il supportait tout en silence, mais Lucy se doutait bien qu’il ne devait pas tout cautionner comme il tendait à le montrer. Elle espérait donc vraiment ne pas l’avoir trop gêné ou dérangé la veille, ce dont elle ne pouvait pas être sûre. Et c’était notamment pour cette raison-là, qu’elle se sentait fort honteuse. Andrew la prit dans ses bras et ne prononça aucun mot, mais elle sut que c’était censé la faire se taire. Alors elle s’exécuta, encercla Andrew de ses bras également et profita de ce petit moment bien agréable. Pendant ces quelques instants, elle avait oublié la douleur qui cognait dans sa tête. Mais très vite, le jeune garçon rompit l’étreinte et sortit de la pièce. Il revint plusieurs minutes plus tard avec un verre d’eau et un médicament, qu’il fit prendre à Lucy.

Il lui sourit avant de retourner à ses occupations de la journée. La jeune chanteuse resta dans le lit et attendit que la douleur s’estompât grâce au médicament. Dix minutes plus tard, quand elle se sentit prête, elle osa se lever pour se rendre dans la cuisine. Elle n’avait pas spécialement beaucoup d’appétit, mais elle avait quand même envie d’une banane. Elle ne se gêna donc pas d’en prendre une dans la corbeille de fruits qui était posée sur la table de la cuisine. A ce moment-là, elle entendit la sonnette. Comme elle était plus près de la porte, elle se rendit d’elle-même vers l’interphone. Elle appuya le bouton pour voir qui se trouvait au portail. La caméra s’activa tout de suite et sur l’écran en noir et blanc de l’interphone, apparut son amie, Miya Chanteclair. Lucy eut un moment de panique. Elle ne s’attendait pas du tout à ce que celle-ci vînt, de plus à ce moment. L’Anglaise prit alors conscience qu’elle ne portait qu’un débardeur et une culotte. Néanmoins, comme elle ne souhaitait pas faire attendre son amie trop longtemps, elle répondit à l’interphone avant d’appuyer sur un deuxième bouton qui ouvrit le portail. Miya devait passer dans une allée d’une cinquantaine de mètres avant d’arriver à la cour avec la fontaine et enfin, à la villa de style japonais. Cela ne laissait pas beaucoup de temps à Lucy pour se changer.

- Oh ! Sh*t ! F**k !! s’écria-t-elle dans toute la maison, sans se préoccuper d’être entendue ou non.

Elle se mit à courir vers sa chambre, au bout du couloir et ouvrit en vitesse son armoire. Elle chercha quelques secondes un des pantalons offerts par Miya. Dès que son amie était à ses côtés, Lucy portait les vêtements que celle-ci lui offrait de temps à autre. Même si ce n’était pas son style, la mode qu’elle préférait et surtout, ce qu’elle appréciait vraiment, elle faisait un énorme effort pour son amie. Elle n’avait pas envie de la fâcher et de la vexer. Alors elle les mettait sans rien dire. Non pas que cela ne lui allât pas ou ne la rendît pas belle, mais ce n’était simplement pas son style. Or Lucy avait horreur de ne pas porter les habits qu’elle aimait. Avec Miya, c’était différent. Elle s’était fait une raison et avait décidé de ne pas ronchonner et de faire des efforts. Elle enfila donc le premier pantalon de Miya qu’elle trouva ainsi qu’un tee-shirt plus décent. Elle n’avait pas le temps de mettre un soutien-gorge, malgré sa poitrine importante, alors elle laissa tomber. Enfin, elle sortit en trombe de sa chambre et revint vers la porte pour accueillir Miya.

Dès qu’elle ouvrit la porte, son amie se jeta dans ses bras. Cela surprit Lucy mais elle l’encercla dans une étreinte chaleureuse. La jeune femme prononça alors le prénom de l’Anglaise avec une certaine tristesse dans la voix. Elle put le reconnaître sans aucun problème et elle sut tout de suite que quelque chose n’allait pas. Lucy avait eu vent de quelques rumeurs sur de possibles fiançailles de Miya avec un certain Ethan Matthews. Mais elle n’en savait pas plus et surtout, elle n’avait pas encore demandé. Mais si son amie avait besoin d’aide et de passer du temps dans les bras de Lucy, celle-ci lui offrait son aide sans aucun problème. Même si elle n’était pas dans la meilleure des conditions – son état s’était amélioré, mais la douleur à la tête n’était pas encore parti – elle était là pour Miya. A cette pensée, elle rompit l’étreinte. Elle ressentit le froid la prendre et en frissonna.

- Viens, entre, ne restons pas là à mourir de froid, proposa-t-elle en se poussant pour la laisser entrer à l’intérieur. Viens, installe toi dans le salon, comme d’habitude et raconte moi ce qui se passe.

Elle laissa Miya se diriger vers la pièce citée avant de la rejoindre.

- Thé ? Café ? Chocolat chaud ?
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MessageSujet: Re: Press to play [Lucy]   Press to play [Lucy] EmptyMer 13 Fév 2013 - 10:32

Miya entra dans la maison en hochant légèrement de la tête. Plus en se laissant trainer qu'autre chose, en fait, puisqu'elle sentait ses forces l'abandonner lâchement et honteusement sans même lui laisser le loisir de se porter jusqu'au salon. C'est donc avec toute la délicatesse et toute la finesse du monde dont elle était capable – ironie – qu'elle s'affala dans l'imposant canapé sans se poser plus de questions, soupirant de soulagement au contact de son postérieur sur le sofa moelleux et confortable. Voilà, plus besoin de se tenir sur ses jambes, elle était tirée d'affaire. Coulant un regard en biais vers Lucy qui l'avait sagement suivie, elle la détailla des pieds à la tête aussi rapidement que ses prunelles défaillantes du fait du trop-plein de larmes versé le lui permirent, avant d'esquisser un petit sourire à son intention, amusée par la situation et taquine. Elle s'était encore habillée à la va-vite. En soi, c'était adorable, mais pour le coup, ça n'était absolument pas la peine. Miya savait bien que ce qu'elle offrait à Lucy ne lui plaisait pas particulièrement, et elle ne voulait pas la forcer à toujours porter ce style vestimentaire, bien qu'elle espérât qu'un jour l'illumination divine – laquelle, elle ne savait pas – finisse par frapper son amie et lui fasse subitement découvrir que Miya avait du goût et que ses vêtements la mettaient bien plus en valeur que ce qui composait la majorité de sa garde-robe. Mais voilà, Lucy était Lucy, Miya était Miya. Toujours était-il que la métisse française trouvait dommage de voir Lucy s'imposer ce changement de vêtements constant. Elles étaient amies; des amies ne s'habillent pas l'une pour l'autre. C'était la seule logique qui s'imposait à son esprit. Et puis, elle était un peu, en dehors de son Andrew, sa seule amie. Autant ne pas la perdre pour une histoire de chiffons, bien qu'elle ait toujours accordé la plus haute importance à la tenue vestimentaire de chacune et de chacun. Psychorigidité, quand tu nous tiens...

« Je ne suis pas là pour inspecter ce que tu portes, tu sais ? Tu n'étais pas obligée de te changer en deux deux, you idiot ! »

Un léger rire vint accompagner sa phrase pour signaler sa légèreté quant à la petite brusquerie glissée en fin de phrase, avant de fermer les yeux et inspirer un grand coup. Elle commençait déjà à se sentir un peu mieux. Ses yeux voyaient plus clair, sa gorge se dénouait légèrement, et elle reprenait des forces. Il était assez fou de se dire qu'elle devait tout cela à un canapé – les vertus du cuir étaient certainement jusqu'alors inconnues – et à une Lucy tenant à peine plus debout qu'elle, sans soutien-gorge. Heureusement pour elle que le soutien-gorge n'était pas trop court, sinon un seul étirement aurait suffi à dévoiler toute la nudité à peine voilée de son buste. Ce qui aurait, sans aucun doute, plongé Miya dans l'embarras le plus profond. Elle en aurait rougi jusqu'à la racine de ses cheveux blonds, pour lui donner l'apparence d'une tomate bien mûre sur laquelle on aurait posé une perruque de cheveux dorés dans le but de jouer une sorte de sketch comique, chose apparemment répandue dans la dernière génération d'humoristes français. Lui tendant les bras dans un sourire un peu plus appuyé, elle ouvrit et ferma ses doigts rapidement, le faisant plusieurs fois, pour lui signifier son désir de l'avoir auprès d'elle. On aurait pu croire à de petites pinces de crabes s'agitant en tous sens, mais en largement mieux. Oui, Miya n'appréciait pas vraiment l'idée de comparer ses mains à des pinces de crabe sans se signifier intérieurement sa large supériorité sur ce crustacé.

« Chocolat chaud, as usual. Mais, viens là d'abord. Je veux un câlin... »

Son sourire se teinta à nouveau d'une ombre de tristesse, alors que le picotement dans sa gorge revenait au galop et la faisait rapidement cligner des yeux pour empêcher toute larme de faire une tentative de sortie en traitre. Elle ne ferait sauter la barrière du barrage qu’une fois pleinement installée contre Lucy, et, surtout, après avoir commencé à parler pour la forcer à tout déballer. Si elle se mettait à pleurer maintenant, elle serait tout bonnement incapable d’aligner par la suite un mot après un autre. Et Dieu savait que jouer au pendu pour savoir ce qui n’allait pas chez elle – ou chez qui que ce soit d’autre, d’ailleurs – n’était pas de tout repos ; ce n’était même pas intéressant ! Une image stupide de Lucy cherchant à deviner mot par mot le motif de son mal-être grâce à un bout de papier rempli d’underscore lui vint en tête, lui arrachant un éclat de rire en fermant les yeux.

« Y a pas à dire, j’ai vraiment des idées bizarres, parfois. »

Relevant le regard vers Lucy une nouvelle fois, elle attendit sagement qu’elle vienne jusqu’à elle et s’asseye pour s’enfouir dans un énorme câlin contre elle, ses paupières closes tremblant légèrement du fait de l’émotion qu’elle se forçait à contenir depuis déjà trop longtemps. Le nez contre son épaule, elle inspira un grand coup, le tissu venant lui chatouiller la joue, afin de desceller ses lèvres pincées pour pouvoir reprendre la parole. Il valait mieux que la nouvelle fatidique tombe et que le poids qu’elle trainait en son cœur s’estompe à mesure que les mots couleraient de sa bouche pour lui annoncer la chose tout à trac, puis, progressivement, en détails.

« Lucy. Ehm. Ecoute. Je… Je vais me fiancer. Je dois me fiancer. A Ethan Matthews… »

Une première larme signala sa présence en venant s’écraser sur le t-shirt de l’Anglaise, lui arrachant un tremblement nerveux de tout son corps ainsi qu’un hoquet étouffé puisque écrasé contre l’épaule de son amie. Voilà qu’elle craquait, laissant les larmes couler silencieusement le long de ses joues, ne pensant qu’une seule chose :

* Lu-chan, par pitié, aide-moi…*
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MessageSujet: Re: Press to play [Lucy]   Press to play [Lucy] EmptyJeu 14 Fév 2013 - 14:54

Lucy tenta de ne pas pas faire attention à la remarque de Miya concernant la façon dont elle venait de s’habiller. Après tout, cela se voyait parfaitement qu’elle avait pris en hâte les premiers vêtements que son amie lui avait offert. Mais de toute façon, ses habits ou ceux de Lucy, cela aurait donné la même chose. La jeune fille ne souhaitait tout de même pas se montrer presque nue. Elle aurait donc de toute manière débarqué dans la chambre et chopé le premier pantalon qui lui passait sous la main. Ce n’était tout de même pas très poli d’accueillir ses invités, même imprévus, dans des tenues plus que inhabituelles. En réalité, Lucy n’était pas très pudique et, de plus, elle s’était habituée à la présence d’Andrew devant lequel elle n’avait pas peur de se montrer dans son pyjama ou en tee-shirt-culotte. Miya, ce n’était pas la même chose car les deux femmes ne vivaient pas ensemble et qui plus était, l’Anglaise savait que la nudité pouvait en déranger plus d’un.

Elle cria à la l’adresse de la gouvernante, en sachant que celle-ci l’entendait parfaitement de l’endroit où elle se trouvait, de faire chauffer un chocolat au lait pour son amie. La vieille femme apparut quelques secondes plus tard au seuil du salon et regarda Lucy avec un regard meurtrier. Visiblement, la façon dont la jeune fille se comportait et l’avait appelée ne lui avait pas plu. Mais Lucy ne s’en préoccupait pas du tout. Elle était déjà assise sur le canapé et prenait son amie dans ses bras, comme celle-ci lui avait demandé. Juste avant, elle avait remarqué tous les sourires et tous les gestes de Miya qui ne montraient que de la tristesse. La chanteuse se doutait bien que celle-ci devait se retenir probablement de pleure tout de suite, bien que l’envie fût grande. Elle vint vers elle donc avec une expression de douceur sur le visage et toute prête à la rassurer, la consoler et l’écouter attentivement. Lucy détestait lorsque ses amis avaient des soucis et qu’ils n’allaient pas bien. Elle avait beau se comporter parfois comme une gamine et n’en faire qu’à sa tête, elle était douce et généreuse avec ses proches. Elle voulait vraiment leur bonheur.

Une affirmation passa la bouche de Miya et la jeune chanteuse recula la tête, avec une expression pleine d’incompréhension qui s’affichait sur son visage, et fixa son amie pendant quelques instants. Elle ne savait pas du tout de ce qu’elle souhaitait parler, et cela l’inquiéta. Elle ne pouvait pas être sûre et certaine si c’était cela la raison pour laquelle elle n’était pas du tout. Tout d’un coup, Lucy s’imagina tous les scénarios pires et possibles. Cela l’effraya quand il lui arriva de penser à des relations amoureuses, sexuelles ou autres. Pourtant, elle ne posa aucune question pour le moment, préférant laisser continuer son amie quand elle se sentait enfin capable de lui raconter la raison de sa venue, mais surtout de sa tristesse. Pendant ce temps, elle en profita pour s’asseoir dans une position plus confortable et enfin, elle encercla Miya dans une étreinte pleine de douceur et d’amitié. Quand elle sentit que celle-ci tremblait, elle comprit que bientôt, les larmes passeraient la barrière des yeux. Elle resserra encore un peu plus l’étreinte pendant que son amie inspirait profondément, certainement pour se donner du courage à lui annoncer la nouvelle.

Les mots tombèrent. Ils étaient lourds. Tellement, que Lucy saisit tout de suite la raison de la tristesse, mais également du poids qui incombait Miya et qui s’était fixé sur ses épaules, sans pouvoir s’en débarrasser autrement que de lui en parler. Il était tout à fait normal que la jeune fille eût besoin de se confier et de chercher du réconfort. L’Anglaise laissa un « Oh » s’échapper de sa bouche, avant de venir à nouveau, serrer Miya encore plus contre elle. Elle commença à lui masser doucement et lentement le dos avec l’une de ses mains. Au bout d’un moment d’un silence qui s’était alors installé – non pas parce que Lucy ne savait que dire, mais elle souhaitait simplement avaler la nouvelle – elle recula, rompant quelque peu l’étreinte. Une de ses mains resta sur le dos de son amie pendant que l’autre vint se poser sur sa cuisse, qu’elle caressa instinctivement. Désormais, Miya était en larmes devant elle. La tendresse frappa Lucy qui ressentit un petit pincement au cœur en la voyant dans cet état. Elle n’appréciait pas que ses amis pleurassent.

La gouvernante apporta alors le chocolat chaud, sans se préoccuper de la situation et surtout, en prononçant quelques mots sur un ton très condescendant qui montrait tout le mépris qu’elle avait pour Lucy. Celle-ci releva rapidement la tête sur la vieille japonaise, distraite par elle. Mais elle se concentra à nouveau sur son amie le plus rapidement possible. La main de Lucy qui s’était trouvée sur le dos de Miya, s’approcha de la joue de celle-ci et essuya les larmes qui tombaient. Lucy déposa un doux baiser sur cette même joue, avant de recommencer à la lui caresser. Elle se rendit soudainement compte qu’elle ignorait ce qu’elle pouvait dire. Ce n’était pas une très bonne nouvelle, et comme elle n’avait jamais été confrontée à cela auparavant, elle n’avait aucune idée de la façon dont elle devait agir. Elle resta silencieuse quelques instants pendant qu’elle ne cessât pas ses caresses qui se voulaient douces et rassurantes. Elle regardait son amie avec une tendresse profonde, mais sans pleurer. La jeune chanteuse n’était pas de celles qui pleuraient tout le temps. Elle ne montrait ses larmes que dans des cas précis et des situations vraiment difficiles, comme elle l’avait fait lors de la mort de sa mère la dernière fois.

- Je… je suis désolée… furent les seuls mots qui sortirent de sa bouche au bout de quelques moments.

Elle fut saisi par une nouvelle envie de faire un énorme câlin à Miya. Elle n’hésita donc pas à se jeter sur cette dernière.

- Mi-chan… Pourquoi ?

Sur le moment, elle ne savait pas comment la consoler car elle comprenait la situation, sans vraiment la comprendre non plus. Elle se doutait que c’était une situation difficile et dure, dans laquelle les parents de Miya l’avait mise sans vraiment se préoccuper de ses sentiments. C’était quelque chose qui n’était pas agréable du tout, elle le saisissait complètement. Ils la forçaient à se marier à quelqu’un qu’elle ne connaissait pas, voire qu’elle n’appréciait pas du tout. Les mariages arrangés étaient une plaie pour le monde dans la société actuelle. Ses parents ne prenaient pas en compte ce qu’elle pensait et ressentait, et c’était tout de même fort horrible aux yeux de Lucy. D’un autre côté, elle ne comprenait pas la volonté des parents et elle espérait que peut être Miya lui expliquerait davantage. C’était la seule solution pour qu’elle sût comment se comporter pour la consoler et l’aider du mieux qu’elle pût. Du moins, c’était ce qu’elle pensait.

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MessageSujet: Re: Press to play [Lucy]   Press to play [Lucy] EmptySam 23 Fév 2013 - 10:52

- Je… je suis désolée…

Un léger sourire railleur vint soulever les lèvres de Miya, ranimant quelque peu son regard où les larmes commençaient à s'estomper, avant de retomber mollement pour la laisser inerte, fade. Levant ses prunelles brillantes d'humidité sur Lucy avec le plus grand sérieux, son calme reprenant progressivement le dessus, elle s'affala totalement dans le canapé, sentant un grand vide l'envahir pour la rendre totalement amorphe. Dieu qu'elle détestait se sentir ainsi. Ne plus avoir envie de rien, avoir l'air morose. Sentir son corps devenir flasque, comme s'il était sur le point de fondre et de ne laisser qu'un squelette rutilant de propreté. S'enfoncer dans le vide environnant pour faire corps avec lui et ne plus jamais pouvoir faire marche arrière. Il n'y avait rien de pire que de se voir et de se croire inutile à ce monde au point de pouvoir disparaitre de sa surface sans que cela affecte qui que ce soit. Néanmoins, la sollicitude et le bouleversement inscrits sur le visage de sa chère Lucy la touchaient. Vraiment. Au point de réussir à faire naitre un nouveau sourire, plus doux, sur ses lèvres, et détendre son visage.

« Merci, Lu-chan. Je me serais plutôt inquiétée, si tu m'avais félicitée... »

Rien de tel qu'une pointe d'humeur pour détendre l'atmosphère. Pointe qui fut malheureusement étouffée dans l'œuf avec la question que son amie lui posa, lui arrachant un énorme soupir. Lucy était la seule à qui elle avait parlé de son coma, transgressant l'interdiction totale de ses parents concernant le silence absolu à garder sur cette affaire. Elle était son soutien unique, elle n'allait pas la rejeter pour quelques mots prononcés par sa mère accompagnés d'un froncement de sourcils censé l'effrayer et la garder docile. Sortant de sa léthargie pour déplier son corps et le tendre souplement afin d'attraper la tasse de chocolat chaud pour en avaler une gorgée, réchauffant son intérieur en lui arrachant un gazouillement de contentement, elle garda le silence quelques minutes avant de reprendre la parole. Sur le coup, elle essaya d'organiser ses idées et de rendre ses pensées plus claires, et la présence d'une boisson chaude et sucrée ne pouvait que l'aider en ce sens. Finalement, en retenant un soupir de plus, elle reporta son attention sur son amie anglaise, ses lèvres ayant perdu toute trace de sourire pour finir pincées par l'amertume des mots s'apprêtant à les franchir.

« Mon coma. Mes parents ont eu peur pour leurs plans. Me fiancer au plus tôt pour que je reste sagement à la maison pendant que mon futur mari travaille d'arrache-pied pour fructifier l'entreprise internationale et que je leur ponde un héritier pour stable que ma petite personne leur a paru la meilleure chose à faire... »

Cette fois-ci, un hoquet railleur et sarcastique lui échappa, sa bouche déjà emplie par le fiel qu'elle venait de répandre en prononçant la fatidique vérité. Car, bien que ses parents se soient réellement inquiétés de sa santé, ils ne l'avaient pas fait totalement pour sa personne propre. La majorité de leurs angoisses allaient à la pérennité de l'empire qui avait été construit par son père, et, avant lui, par son grand-père. Et, franchement, Miya était dégoûtée de cette attitude. Si, au moins, ils avaient été honnêtes, ou lui avaient montré un peu plus d'intérêt en tant que personne humaine et vivante. Mais non, après tout. Pour quoi faire...? Soupirant encore une fois, chassant définitivement toute once d'optimisme de son esprit, elle s'écroula de plus belle sur le sofa, sa tasse de chocolat chaud toujours entre ses mains dans le but de les réchauffer après que toute chaleur les ait quittées. Désespoir, quand tu nous tiens... Lui lançant un regard en coin, elle reprit la parole, ayant décidé de vider totalement l'abcès après l'avoir crevé. Mieux valait expulser tout cet immonde pus qui lui pourrissait l'existence pour pouvoir à nouveau recommencer à respirer normalement, sans être systématiquement prise de nausées en repensant à la situation.

« Le pire, dans tout ça. C'est qu'Ethan semble s'en ficher totalement. Royalement. Comme si la situation ne l'affectait pas. Je suis censée faire quoi, moi, avec un mec pareil sur les bras...? »

L'exaspération commençait à poindre dangereusement. Reposant brusquement la tasse sur la table basse pour se pelotonner de plus belle, elle laissa sa tête choir contre Lucy pour se blottir tout contre elle, frottant sa tête contre sa poitrine pour s'en faire un oreiller moelleux et confortable, songeant toutefois à ne pas y mettre tout son poids afin de ne pas lui faire mal; le but de l'opération n'étant pas de lui faire perdre un sein mais de pouvoir sereinement fermer les yeux pour chasser le poids lui barrant horizontalement le front pour lui donner l'impression qu'une enclume de plusieurs kilos venait de lui tomber sur le crâne. Elle n'en pouvait tout bonnement plus. Miya voulait juste être rassurée, câlinée, choyée. Etre laissée en paix par tous ces ennuis lui courant après et forçant la porte pour l'empêcher de la leur claquer au nez afin de les forcer à rebrousser chemin. Etait-il si difficile que ça de vivre sans être constamment rattrapée par les problèmes majeurs de la vie, ne serait-ce qu'une pauvre petite journée ?

Esquissant un sourire de soulagement en se laissant aller tout contre son amie, elle rouvrit un oeil taquin pour le poser sur elle, malicieuse.

« Heureusement que tu n'as pas mis de soutien-gorge, finalement. C'est plus agréable... »

Sa langue sortit légèrement de sa bouche pour la tirer à Lucy, histoire de faire ressortir la légère moquerie de sa part quant à la situation. Au moins pouvait-elle être totalement naturelle avec elle. Elle l'avait toujours été, en soi. Une fois qu'elles avaient vraiment appris à se connaitre, s'entendait. Quoique Miya se demandait toujours comment ces deux personnalités avaient pu s'entendre pour devenir amies. Leur relation l'étonnerait toujours, bien qu'elle lui fasse énormément plaisir. Elles n'avaient pas tant de choses en commun, si ce n'était l'alchimie de la photographie et de la pose, Lucy étant chanteuse. Elles s'étaient connues... En cours de danse ? L'Anglaise dansait comme un pied, d'ailleurs. Curieuse, tout de même cette expression. Danser comme un pied. Il était normal de danser sur ses pieds, pourtant. Enfin, là n'était pas la question. Déployant ses bras pour enlacer la taille de son amie et laisser sa tête glisser sur ses genoux, elle tendit la nuque en la dégageant de tous cheveux pour quémander implicitement des caresses. C'était, en gros, sa zone la plus érogène, et elle appréciait toujours énormément de sentir des doigts courir avec légèreté sur sa peau. Avec un peu de chance, Lucy pourrait même entendre Miya ronronner.


Dernière édition par Miya Chanteclair le Sam 2 Mar 2013 - 1:06, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Press to play [Lucy]   Press to play [Lucy] EmptySam 2 Mar 2013 - 0:49

La chanteuse se remit à écouter attentivement les paroles de son amie, qui finissait par se livrer. Elle se vidait de tout le poids qui s’était amassé sur ses épaules et qu’elle n’arrivait plus du tout à gérer, tout le fait qu’elle ressentit le besoin de parler et de partager avec quelqu’un ce poids-ci. Lucy souriait toujours et, même si ses yeux paraissaient rivés sur un endroit quelconque et elle, perdue dans ses pensées, il n’en était rien. Elle assimilait tout simplement les mots de Miya, qui n’étaient tout de même pas les plus faciles à être dits. L’Anglaise avait été mise au courant du coma de son amie, par celle-ci même, tout en sachant qu’elle était la seule car personne ne devait le découvrir. A l’époque, elle s’était vraiment sentie un peu fière qu’elle fut la seule personne qu’elle avait choisie pour connaître la vérité. Aujourd’hui, elle comprenait que c’était en effet une raison assez importante pour que ses parents décidassent de rapidement fiancer leur fille. Mais tout de même, toute cette histoire de mariage arrangé, malgré le fait que Miya eut une santé instable, était tout simplement quelque chose que Lucy avait énormément du mal à saisir. Ce n’était plus vraiment de ce temps. L’époque avait changé mais visiblement, les parents de son amie ne le savaient pas.

Puis Miya se mit à lui parler de la situation, notamment le fait qu’elle n’était bonne qu’à faire des enfants – aux yeux de ses parents bien évidemment – et que son futur mari ne semblait pas se préoccuper de tout cela. La jeune femme comprit la raison pour tout ce malheur, cette tristesse et cette douleur. Tout cela ne devait pas être évident à gérer. Elle n’avait jamais vécu quelque chose de comparable et elle ne le souhaitait pas. Tout comme elle n’avait jamais eu besoin de faire face à une situation aussi compliquée et difficile à supporter. En réalité, Lucy ne pouvait rien faire pour la changer, bien qu’elle en eût l’envie. Malheureusement, elle se voyait mal taper à la porte des Chanteclair et les obliger d’annuler les fiançailles. Elle n’avait pas ce pouvoir-là. Toutefois, elle avait la capacité de la faire sourire, de la consoler et de la rassurer. Elle pouvait bien évidemment la faire rire, l’amuser et ainsi, lui faire passer un bon moment. En même temps, elle avait envie de lui faire oublier tout cela pendant ce court instant mais surtout, rendre son quotidien un peu moins lugubre et pesant à vivre. Ce n’était certes pas beaucoup, mais au moins, c’était déjà quelque chose qui permettrait à Miya de se sentir mieux. Du moins, c’était que ce que Lucy espérait.

- Viens, je t’embarque à l’autre bout du monde et on vit ensemble, lança-t-elle, avec un énorme sourire.

Ce n’était qu’une blague, une petite taquinerie afin d’arracher un sourire de ce visage si tourmenté. Mais bien évidemment, Lucy était également très capable de le faire. Après tout, peu de choses la retenaient au Japon. Même si elle restait pour Elio, mais aussi parce qu’elle se plaisait bien finalement dans ce pays, si elle devait Miya, elle serait prête à partir n’importe où avec elle. Avec le temps, elle se rendait compte que son meilleur ami, Elio, semblait ne pas trop se préoccuper d’elle autant qu’il lui importait à ses yeux. Elle avait longuement réfléchi et elle était arrivée à la conclusion – même si elle se trompait peut être – qu’elle avait gâché leur amitié au moment même où elle avait un peu trop brutalement refusé sa déclaration d’amour. A l’époque, elle voulait justement éviter de le perdre en tant qu’ami. Mais il s’était éloigné. Et désormais, elle avait l’impression que plus rien ne les liait réellement. Cela la rendait triste dès qu’elle y pensait. Mais ce ne fut pas le cas à ce moment. Seule Miya comptait. Et Lucy était prête à retourner terres et mers si cette dernière avait envie de s’enfuir à ses côtés. Ce fut pour cela qu’elle enleva Elio de son esprit aussi vite qu’il ne fut apparu et ne se concentra que sur son amie.

Celle-ci d’ailleurs avait eu le temps de mettre sa tête dans la poitrine de Lucy, ce qui la fit énormément sourire. Généralement, c’étaient les garçons qui aimaient bien faire cela. Mais cela ne la dérangeait en rien que ce fut une fille qui le fît également. L’Anglaise posa une main sur le dos de la jeune femme et commença à la caresser tout doucement. L’autre main prit une mèche de ses cheveux blonds et joua avec. Miya se redressa quand même assez rapidement et fit une remarque sur la poitrine de Lucy. Celle-ci lui sourit tout de suite en retard, malgré le fait qu’elle voulût exploser de rire en réalité. Elle s’en empêcha et préféra se dire que c’était une bonne chose que son amie même se mit à plaisanter d’elle-même. Ensuite, elle se perdit dans ses pensées alors que le silence se fit entre les deux femmes. Miya l’encercla de ses bras et sa tête vint enfin sur les genoux de Lucy. La chanteuse baissa la tête et riva instantanément les yeux sur elle. La première chose qu’elle vit, ce fut le cou de cette dernière, dénué de cheveux. Quand enfin, quelques secondes plus tard, elle comprit qu’elle l’avait fait exprès simplement pour permettre à Lucy de la caresser à cet endroit précis, l’Anglaise avala sa salive. Elle se mordit la lèvre. Elle finit par sourire. Après tout, elle avait caressé le cou de bien des garçons. Ou plutôt, non, elle ne les avait pas caressé…

Une idée survint dans l’esprit de Lucy, tellement drôle qu’elle se mit vraiment à rire. Pourtant, avant même que son amie eut le temps de réagir, afin de lui poser une question concernant la raison de ce rire, elle se pencha et vint lui embrasser le cou. Elle mit ses cheveux en arrière, notamment sa mèche derrière son oreille, afin qu’elle ne fût pas dérangée par ces derniers. Elle apposa un doux et léger baiser au creux du cou de son amie. Garçon ou fille, cela n’importait pas du tout. De plus, c’était plutôt une marque d’affection amicale – quoiqu’elle pût être interprétée comme bien plus – pour détendre la jeune amie. Lucy ne s’arrêta pas là. D’expérience, elle savait qu’un seul baiser, ce n’était pas assez et elle préférait continuer, plutôt que Miya en arrivât à en réclamer d’autre. Au début, ses baisers furent légers mais au bout de quelques uns, elle se fit plus insistante et plus forte. Avant d’en terminer une bonne fois pour toutes, mais aussi pour rigoler et amuser la jeune femme, elle lui lécha le cou. Enfin, elle se redressa et l’observa. Elle attendait la réaction de son amie pour savoir ce qu’elle en avait pensé. Elle espérait que cela ne l’avait pas trop choquée.

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MessageSujet: Re: Press to play [Lucy]   Press to play [Lucy] EmptyVen 8 Mar 2013 - 16:10

Un pauvre sourire, d'où pointait néanmoins une pointe de chaleur, vint étirer les lèvres pâles de la demoiselle alors qu'elle lui lançait une œillade amusée tout en s'affalant sur elle. Son coeur serré l'empêchant de rire ne put pas lui ôter ce sourire qui s'amplifia alors que Lucy venait dispenser de légères caresses sur sa nuque découverte. Miya, ne pouvant qu'apprécier le traitement qu'elle avait implicitement quémandé, lâcha un soupir de bien-être pour se mettre à ronronner légèrement, sa joue collée contre la cuisse de son amie lui étirant la pommette de sorte à lui faire faire un ersatz de grimace pouvant, pour toute personne extérieure à la scène et à la situation la précédant, paraitre comique au plus haut point. Il n'était, pour l'instant, plus question de soupirer de désespoir, de pleurer, de fulminer ou de ruminer. Juste de profiter, lentement, progressivement, des caresses prodiguées à sa nuque, lui arrachant de nombreux frissons se répertoriant, après avoir suivi la courbe de son échine dorsale, sur la totalité de son corps, par petites vagues. Fermant les yeux, elle recala sa tête de manière plus confortable et esquissa une caresse sur la hanche qu’elle encerclait de ses mains, ses ongles venant effleurer sa peau sous son t-shirt.

« Ca marche, faisons ça, partons loin élever des otaries en Antarctique ! »

Riant de sa propre ânerie, elle rouvrit un œil amusé pour lancer un regard en coin à Lucy, afin de lui signifier, du fond de sa prunelle d’émeraude, que sous la plaisanterie se cachait l’idée d’une proposition plus sérieuse ; elle ne savait que trop bien que Lucy était une personne bonne, surtout à son égard, et que l’aider était certainement, présentement, sa plus grande priorité. Ce qui, en y pensant, vint réchauffer son cœur d’une vague de réconfort. Refermant son œil pour reprendre sa position initiale, elle recommença à ronronner, son « anomalie féline » s’intensifiant en sentant les lèvres de l’Anglaise venir se glisser doucement sur sa peau, ce qui lui arracha un petit cri mêlé de surprise mêlé de soupir de contentement qui muta en frémissement lui donnant la chair de poule sur la totalité de son corps. Sans pour autant chercher à interrompre la jeune femme, appréciant bien trop les attentions qu’elle lui offrait. Ne songeant même pas à s’en offusquer, puisque, après tout, il s’agissait d’une femme, hétérosexuelle de surcroit. Il n’y avait donc pas lieu à s’imaginer quoi que ce soit que la – hem – morale pourrait réprouver.
Souriant doucement, elle s’étira, toujours à la manière d’un chat, langoureusement, avant de revenir poser sa tête sur les genoux de Lucy, ses mains toujours nouées autour de sa nuque. Mains dont elle se servit comme d’un point d’ancrage pour replier ses coudes vers l’extérieur afin de soulever le reste de son corps et l’amener plus sur celui de l’Anglaise, sa poitrine venant désormais se frotter, à chaque léger mouvement, contre la cuisse droite de son amie. Sa seule surprise vint du fait de sentir un coup de langue sur sa nuque qui lui arracha un énorme frisson, plus du froid causé par la trace laissée sur sa peau qu’autre chose. Se récriant en se redressant pour fixer son amie, rieuse, elle lui lança un regard qui se voulait théoriquement noir, mais bien loin du compte ; être fâchée avec Lucy était, pour Miya, l’une des choses les plus difficiles du monde.

« Eeeeeey ! On dirait une maman chat faisant la toilette à son petit ! Je me suis lavée avant de venir, tu sais ? »

Lui souriant narquoisement, elle s’allongea de plus belle, cette fois-ci sur le dos, afin que les cuisses de la jeune femme lui servent de simili d’oreiller. Fermant les yeux, sauf un qu’elle rouvrit presque immédiatement, elle lui sourit en coin en rejetant sa tête en arrière pour laisser ostensiblement passage vers son cou.

« T’as plus qu’à faire le devant, maintenant… »

Sa phrase fut suivie d’un léger rire, lui redonnant par la même un sourire simple et franc. Elle se sentait déjà mieux, depuis son arrivée, peu de temps auparavant. Preuve que Lucy devait être une sorte de Marraine la Bonne Fée ou quelque chose dans le genre. Farfadets, lutins, tout ça, c’était de la même famille, à savoir un grand n’importe quoi de magie. Et peu s’en fallait pour passer d’une catégorie à une autre. Du moins dans sa tête… Rouvrant les yeux, elle croisa ses bras sous sa nuque, laissant ses paumes ouvertes s’appuyer contre sa peau et la soutenir ; les cuisses de Lucy n’étant, malheureusement, pas grand-chose de plus qu’un os avec seulement un peu de graisse au-dessus du muscle histoire de dire qu’il y en avait. La chose n’était donc pas des plus confortables. Levant son regard vers le plafond, pensive, elle lâcha un soupir de résignation sans même s’en apercevoir. Miya garda le silence plusieurs minutes, au cours desquelles elle ne regarda pas Lucy et ne toucha pas à sa tasse de chocolat chaud, qui, à ce rythme avait de grandes chances de finir froid. Ce n’est qu’après une courte période d’intense réflexion qu’elle se décida à poser ses prunelles claires sur le visage soucieux de son amie, lui arrachant un léger sourire en coin.

« Je ne sais même pas ce que je vais faire… Tu n’aurais pas des contacts qui pourraient m’aider à trouver une solution ? Quelque chose de radical ? Si je dis à mes parents que je refuse, ils sont capables, en plus de me couper les vivres, de me rapatrier de force en France et m’enfermer dans ma chambre comme une gamine boudeuse de 5 ans jusqu’à ce qu’ils trouvent un parti capable de me garder correctement sous clef… Et Dieu sait qu’il y en a quelques uns… »

Sa dernière phrase lui arracha un frisson d’horreur alors qu’elle refermait les yeux pour ne revoir que trop bien les traits délicats du visage de Loïc, connaissance d’enfance après le départ de Saden et la disparition de Marie. Loïc, cet être blond comme un ange, aux yeux rouges comme le sang – une sorte de maladie de la rétine, apparemment – et aussi cruel que s’il était le Fils du Démon en personne. Qui lui avait bien fait comprendre, aussi bien physiquement que verbalement, qu’il la voulait et qu’il se débrouillerait par l’avoir. Peut-être valait-il mieux avoir Ethan, finalement…
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MessageSujet: Re: Press to play [Lucy]   Press to play [Lucy] EmptySam 13 Avr 2013 - 14:48

Lucy avait vraiment craint que ce qu’elle avait fait ne plut pas à Miya. Elle restait donc tous ses sens en alerte au cas où celle-ci n’appréciât pas les baisers dans son cou. La chanteuse était un peu folle sur les bords, et cela Miya le savait parfaitement bien, ce qui la faisait souvent agir avant de réellement penser aux conséquences, dont au final, elle ne s’en préoccupait que très peu, sauf dans des cas très graves. Elle avait bien évidemment remarqué que tout cela ne laissait pas la Française indifférente, car elle avait d’abord eut la chair de poule et là, elle frissonnait une nouvelle fois alors que Lucy avait terminé et qu’elle relevait la tête. Après tout, ceci fut tout à fait normal, puisque certaines parties du corps réagissaient ainsi à un contact venant de qui que ce fût, homme ou femme. Ses yeux se posèrent sur Miya, et son regard fut doux et tranquille, mais empreint d’une certaine crainte quand même, tant qu’elle n’eût aucune réaction de la part de son amie.

Elle fut toutefois fortement soulagée quand elle aperçut le sourire de son amie, et surtout, quand celle-ci se permit de commenter ce qu’elle venait de faire avec un grand humour. Lucy lui rendit un sourire, les joues quand même peu rougies. Elle ne dit rien et laissa simplement Miya se tourner pour se positionner sur le dos, et mettant sa tête sur ses cuisses. Elle l’observa faire, suivant chacun de ses gestes avec des yeux interrogateurs. Finalement, quand la jeune femme fut confortablement installée, ses mains lui séparant la tête des os des cuisses de Lucy, cette dernière pencha son visage jusqu’à le rapprocher de celui de Miya. Elle laissa quand même une certaine distance, pourtant ses longs cheveux d’un noir de jais, vinrent chatouiller les joues de la Française, au même moment où celle-ci ordonnait – en quelque sorte – à la chanteuse de continuer, mais cette fois-ci, devant. Son cou était bien évidemment assez tendu pour que Lucy pût y revenir facilement déposer ses baisers. Elle remonta sa tête alors, fixant son amie, se perdant dans ses pensées. Elle hésitait encore une fois. La première fois, elle avait osé parce que Miya ne s’y attendait pas. Cette fois-là, ce n’était plus du tout la même chose, puisqu’elle le réclamait.

Toutefois, Lucy revint se pencher de façon à ce qu’elle embrassât tendrement le front de son amie, telle une mère qui rassure son enfant. Encore une fois cette image de mère et d’enfant ressortit. En même temps que ses lèvres froides étaient posées sur le front, plutôt chaud de Miya, les réflexions de Lucy se bousculèrent dans son esprit. D’un coup, elle ne sut pas vraiment pourquoi, mais elle eut une certaine envie d’aller plus loin que des baisers. Cela ne lui arrivait jamais, surtout qu’en plus, elle se déterminait comme hétérosexuelle et qu’elle n’avait couché avec une fille qu’une seule fois dans sa vie, et encore, elle avait été ivre cette nuit-là. Pas assez ivre cependant pour ne pas s’en rappeler, ni ne pas avoir apprécié. Mais elle n’avait pas été attirée encore une fois pour recommencer une telle expérience. Alors elle ne comprenait pas du tout la raison pour laquelle cela ressurgissait d’un seul coup, à cet instant. Elle fut un peu confuse, mais fit tout pour ne pas le montrer. Quand elle rompit le contact, elle sourit, quelque peu gênée, en espérant que son amie ne pût pas le percevoir.

- Les bonnes choses ont une fin, ma belle, dit-elle simplement, la voix quelque peu tremblante.

Par là, elle voulait bien dire qu’elle préférait ne pas continuer. Elle avait ses raisons, que Miya n’était pas tenue de connaître. D’ailleurs, il valait mieux qu’elle ne sût rien du tout des pensées qui se tramaient dans l’esprit de la chanteuse. Après tout, si les baisers dans le cou ne l’avaient pas offensée, il n’était pas certain que les pensées de l’Anglaise ne le fissent pas. Elle se tut donc, ne disant rien d’autre. D’un autre côté, elle en avait pourtant bien envie. Elle se retint. A ce moment, son amie recommença à parler, tout en lui expliquant ce qu’elle pensait de sa situation actuelle, se plaignant de ses parents. Encore une fois comme une mère qui consolait son enfant, elle mit une de ses mains dans les cheveux de Miya et commença à les caresser pendant qu’elle se vidait de tout ce qu’elle avait sur le cœur.

- Miya, j’étais sérieuse tout à l’heure, avoua-t-elle avec un ton plutôt triste dans la voix, touchée par les malheurs de son amie. Je te prends, je m’enfuis avec toi à l’autre bout du monde et fais en sorte qu’on ne puisse pas nous retrouver jusqu’au moment où tu seras heureuse, mariée à quelqu’un que tu aimes. J’en suis capable, et tu le sais.

Lucy disait la simple vérité, tout simplement. De toute façon, il n’y avait pas grand-chose qui la retenait désormais au Japon. Les cours de marketing, elle n’en avait que faire. Elle s’ennuyait, elle voulait écrire, elle voulait composer, elle voulait chanter, elle voulait partir en concert. Elle n’était plus intéressée par le fait de suivre ses cours, mais elle le faisait quand même de temps à autre, car son père souhaitait qu’elle continuât ses études pour tenter de décrocher un diplôme au cas où. Même si Lucy savait parfaitement qu’elle ne le passerait certainement pas, elle faisait des efforts pour lui. Quant à son père, il y habitait, mais il travaillait tellement qu’elle ne le voyait jamais. Elio y était, mais elle ne le voyait plus trop. S’il était un ami important pour elle, finalement elle se rendait peu à peu compte de son erreur en ayant arrêté KO-MON en Grande-Bretagne et, avoir voulu le retrouver ici même. Il lui avait manqué, mais elle avait l’impression qu’il ne se préoccupait plus trop d’elle. Comme s’il n’avait plus rien à faire d’elle et de leur ancienne amitié. Elle était restée plusieurs mois sans le retrouver, alors qu’elle savait parfaitement qu’il habitait à Keimoo. Il avait fini par se montrer au moment où, comme par hasard, elle avait perdu sa mère et était revenue au Japon, après plus d’un an douloureux passé à Londres. Peut-être qu’il valait mieux passer à autre chose…


Spoiler:
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MessageSujet: Re: Press to play [Lucy]   Press to play [Lucy] EmptyMar 21 Mai 2013 - 15:31

HRP:

Ce fut un ronronnement qui vint s'échapper d'entre ses lèvres, faisant vibrer avec douceur sa gorge et la pomme d'Adam particulièrement dissimulée chez toutes les femmes. Ainsi, on aurait presque pu croire à un vrai chat. Il ne manquait plus que les oreilles de neko, quelques moustaches et des canines un peu pointues pour parfaire la panoplie du petit hybride que l'imaginaire de tout un chacun projetait comme tel. Ah, non, il lui manquait également la fine queue de fourrure... Quelle tristesse. Etre un chat ne lui aurait pourtant pas déplu. Vivre comme une reine, prenant tous ces humains venant quémander de l'amour de haut, se contentant de manger et de dormir en affichant une ligne du tonnerre grâce à des courses poursuites d'oiseaux et de lézards... Et puis, de temps en temps, l'acceptation de quelques gratouilles et caresses, pour le plaisir, et parce qu'elle aurait eu envie, subitement, qu'on lui regarde le nombril - bien qu'un chat n'en ait pas... - et qu'on s'occupe d'elle à 300% pendant quelques minutes, avant de repartir, royale et méprisante. Et pourtant, tellement attachante. Un chat, c'était un peu la théorie du « Fuis-moi je te suis, suis-moi je te fuis » ...

Il était toutefois agréable de se sentir chouchoutée dans les bras de Lucy. Pourtant, c'était drôle, en y repensant, Miya ne serait jamais allée vers elle d'instinct... C'était le destin qui les avait réunies dans la même salle de danse, et cette même salle de danse qui les avait rapprochées. Sûrement parce que la Britannique était la seule à ne pas tenter de pêter plus haut que son cul en faisant des ronds de jambe et avec un air minaudant de satisfaction alanguie lorsque leur professeur leur disait qu'elles avaient bien réussi leurs exercices. En bref, bien qu'elles soient singulièrement différentes, les deux demoiselles avaient su se trouver des intérêts communs. D'autant plus facilement que l'amie de la Française s'était prêtée au jeu du modèle de photographie sans le moindre souci, quand nombre de personnes auraient rechigné à la tâche face à la passion obsédante qui animait la totalité de son être. Et, en contrepartie, Lucy avait réussi à enseigner des fondamentaux de chant à Miya qu'elle avait refusé d'apprendre avec le tyran qui lui avait servi de professeur pendant des années. Au moins réussissait-elle désormais à chanter juste et passablement bien.

Une moue boudeuse vint s'inscrire sur le visage de la demoiselle lorsque Lucy cessa son traitement de faveur dans son cou, pour lui répondre, les yeux fermés, sur un ton enfantin :

« Déjà ? Dommage... Ca passe trop vite ! »

Rouvrant un oeil amusé, l'autre restant délibérément clos, elle arbora un sourire amusé et taquin, venant illuminer son visage, retrouvant progressivement de ses couleurs pour perdre de sa pâleur presque cadavérique datant de son arrivée.

« Je vais sérieusement envisager de créer une dictature où les bonnes choses n'auraient jamais de fin... ! »

Riant de sa propre ânerie, Miya se redressa subitement, usant de ses abdominaux pour effectuer une rapide tractation du haut de son corps, et revint s'appuyer contre le dossier du canapé, jambes croisées sur la surface moelleuse. Du coin de l'oeil, elle détailla son ami de haut en bas, comme pour la passer aux rayons X et chercher à détecter une anomalie. Avançant sa main droite, elle rapprocha son pouce et son index lorsqu'elle arriva à proximité de sa taille, pinçant la peau cachée par le tissu, pour l'agiter très légèrement, relâchant immédiatement sa pression afin d'éviter de lui faire mal.

« Dis-moi... Tu n'aurais pas perdu du poids ? Tu manges correctement, au moins ?! Viens donc à la maison, Andrew te fera des pancakes diététiques que je m'empresserais de doubler de calories avec du miel, du sirop d'érable, du beurre et des éclats de noisette ! »

Miya perdit de son amusement sous le sérieux de Lucy, laissant apparaitre un léger trouble sur son visage, sa vision se brouillant l'espace d'un instant en se sentant prise d'un court vertige, comme si le poids de la révélation venait d'écraser ses épaules et de l'afaisser. Oubliant jusqu'à quémander plus de caresses dans ses cheveux, elle leva un regard interrogateur et gêné vers son amie, toujours perturbée, gardant ses lèvres closes plusieurs minutes, comme pour analyser jusqu'où elle pouvait croire la Britannique. Ce fut un soupir qui vint rompre l'ordre préétabli du silence, déchirant bruyamment le voile posé sur elles deux, avant qu'elle ne reprenne la parole, un léger sourire venant soutenir ses lèvres tremblantes, alors que ses yeux s'emplissaient une nouvelle fois de larmes.

« Je sais, Lucy... Mais, je ne veux pas d'une vie de cavale, à me cacher... Et... »

Hésitante, elle se mordilla la lèvre inférieure, elle vint appuyer ses deux mains sur la surface du canapé, entre ses jambes croisées, faisant tomber quelques mèches de cheveux devant son visage par la même occasion.

« Faire ça reviendrait à passer sous la dépendance de quelqu'un d'autre... Bien que je préférerais que ce soit toi, je crois que ma fierté ne pourrait pas le supporter, sur le long terme... Tu comprends... ? »

Miya lui sourit de plus belle, avec douceur, une de ses mains venant quitter sa cheville qu'elle avait agrippé en cours de route pour venir glisser aériennement sur la joue de son amie avec tendresse, la couvrant d'un regard affectueux.

« Je te remercie, Lucy. Du fond du coeur. Mais ce ne serait qu'une solution de fuite, et moi je veux combattre ma famille, dans les règles de l'art. »

Elle haussa les épaules, retrouvant une pointe de taquinerie alors qu'elle se redressait, coulant un regard narquois vers son amie du coin de l'oeil.

« Et puis, qui sait, peut-être serais-je capable de trouver des qualités à l'autre bourrique, qui, malgré tout, ne manque pas de charme... »
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