Des retrouvailles (PV Lucy W.)

Invité

Un mal de crâne me réveilla peu avant mon réveil, le genre qui vous dit silencieusement « je ne te quitterais pas de la journée ! Mouhahahaha », je soupirais alors bruyamment. J’allais tester un médicament pour au moins diminuer la douleur même si j’étais dubitatif. Et puis de toute manière, je n’avais pas le choix. Après l’avoir avaler avec un verre d’eau, je me dirigeais vers la salle de bain pour prendre une douche rafraichissante. L’eau ruisselait désormais le long de mes cheveux, sur mon visage, avant de s’écouler sur le reste de mon corps. Je ne comprenais pas vraiment pourquoi l’eau ait un don d’apaiser aussi facilement. Quelques minutes plus tard, je me rendis de nouveau dans ma chambre pour trouver la tenue que j’allais mettre durant cette journée. Une tenue simple, une chemise noire (évidemment avec quelques éléments goth), un jean noir aussi, une ceinture avec quelques chaines qui pendaient, des accessoires simple comme un bracelet de cuir noir sans rien dessus. Bref, simplicité oblige avec les cours. Par ailleurs, j’avais mon maquillage (+ vernis à ongle noir) qui remplaçait ce que je ne pouvais mettre.

Voilà maintenant quelques mois que j’avais intégré cette université avec un cursus philosophique et pourtant je ressentais toujours ce petit vide de mon Irlande natale, mais bon avec le temps cela allait surement passer. Du moins, je m’en persuadé. Dans cet établissement, je mettais fait des amis, gothiques ou dans un genre proche ou même de rares exceptions, cependant des yeux noisette tirant sur le rouge me donnaient quelques remords par moment. M’enfin cela aussi allait passer aussi, et puis j’avais toutes les raisons de l’avoir fait. Bref, je m’intégrais aussi avec ma tante qui m’avait accueilli comme son fils. En même temps, sans elle je ne saurais pas ce que j’aurai du faire pour entrer à Keimoo. Je participais donc à la vie de la maison, récemment en ayant trouvé un petit job le week-end de serveur dans un restaurant plutôt sympathique. D’ailleurs, on m’avait appelé en urgence pour que je m’y rende l’après midi de demain pour un remplacement dû à un employé malade.

Je sors donc de ma chambre sans trop savoir où aller, je passe par les cuisines où je taxe des biscuits et sors. Je marche un moment dans les couloirs vides sans trop penser au monde qui m’entoure mais plutôt à ma province d’Irlande. Celle qui m’avait vu naître, ces grandes plaines, ses chevaux, la ferme, mes parents, ma sœur … Je secouais la tête pour chasser ce passé que j’avais fuis pour sa protection, sa vie. Mes pas m’ont guidés devant la porte du campus, que je franchis.

Me voilà dehors maintenant, mais que faire ? Je n’en avais pas la moindre idée. Alors comme à mon habitude je me laisse guider par mes pas, c’est le plus simple à faire. Je met mes mains dans mes poches et marche. Je passe par le centre commercial, où je m’achète des bonbons au caramel mes favoris. Je ne pourrais surement jamais m’en passer je pense bien. J’en mange en marchant. Certaines filles m’avaient demandé pourquoi mes lèvres avaient un goût de caramel et je n’avais pas pu m’empêcher de sourire. Ils étaient si bons, fait maison, la première fois que je les ai gouter, c'était dans mon pays natal mais j'avais eu de la chance de les trouver ici aussi.

Je m’arrêtais dans une boutique de mon style, dans laquelle je restais un moment. J’essayais quelques t-shirt qui finalement ne me plaisait pas tant que ça. Je regardais aussi les pantalons sans trouver mon bonheur cette fois ci. Cependant, un étalage de bracelet en cuir et à spike, me tapait dans l’œil. Je concentrais alors mon attention sur ce dernier et c’est à ce moment là que je trouvais CE qu’il me fallait. Un sublime bracelet noir en cuir large, avec une sangle et quelques symboles très appréciables pour les gens comme moi. Bref, je l’ai acheté et l'ai mis sans attendre. Effet gothique assurer !

Je remarquais, en sortant de la boutique, que mon ventre criait famine. Je me dirigea donc vers une boutique typique japonaise où je commandais un ramen. Le meilleur endroit pour en manger un, c’était bien ici, alors je le dégustais avec lenteur. Je n’étais pas super fan de leur cuisine mais je dois dire que ça, c’est vraiment excellent. Évidement quand vous êtes habitués à une autre gastronomie au début ce n’est vraiment pas simple mais on s’y fait. Je quittais donc le bar-restaurant typique, la démarche toujours sur de moi, les mains dans les poches.

L’après midi était bien entamé au final, mais mes pas me guidèrent vers un bâtiment abandonné, je ne savais si je devais m’en réjouir mais ce n’était pas si mal. Je trouvais donc une passerelle parfaite pour se reposer qui avec un mur permettait de n'être pas si mal installé et je m’assis dessus en regardant le ciel. Je pensais beaucoup depuis quelques jours, mais évidemment cela ne se voyait pas extérieurement que j’avais des pensées si "triste". Il faut dire que je ne montrais jamais mes sentiments non plus. Enfin j’en étais là quand j'entendis des pas presque précipités. Qui donc était "pressée" dans un lieu pareil ? ou alors peut être courrait il derrière quelque chose, enfin bon je refermais les yeux sans m'y attarder plus. Je faillis m'endormir mais c'était sans compté sur cette même personne ...

Invité

Franchement, l’administration l’agaçait énormément. Elle avait toujours détesté se rendre dans le bureau des Admissions ou tout simplement dans le bureau de son cursus universitaire. Elle n’appréciait pas non plus ceux qui s’occupaient de la paperasse à rendre. Elle n’arrivait pas du tout à comprendre la raison pour laquelle ces personnes-là semblaient toujours de mauvaise humeur et répondaient toujours très mal aux élèves qui venaient les voir. Cela ne donnait pas une très bonne impression et leur image en prenait toujours un coup. Lucy s’était attendue à ce que les Japonais fussent plus gentils et agréables, déjà de part leur culture, mais ce ne fut pas le cas. Rien ne changeait vraiment dans ce pays. Qu’est ce que cela leur coûtait de faire un sourire ou du moins de renseigner les pauvres élèves perdus et sans informations, d’une manière qui fût agréable ? Même si leur vie n’était pas aisée, qu’ils avaient des problèmes – et ils n’étaient certainement pas les premiers ni les derniers sur cette terre – et que leur travail ne devait pas être très facile, ils pouvaient faire des efforts. Dans une entreprise ou un commerce, si les employés se comportaient de la sorte, ils ruinaient l’image même de la compagnie. Les seules personnes qui travaillaient à l’administration et dont elle avait une bonne opinion, ce furent les Irlandais. [*]

La jeune fille se souvint alors de tous ces moments passés en Irlande. Tout le monde disait que les Anglais et les Irlandais se détestaient. C’était vrai, il y avait eu des conflits et il y en aura probablement encore. Mais tout de même, c’était ridicule de, en 2012, dire des choses comme celles-ci. Lucy avait passé plusieurs fois ses vacances en Irlande. Ce pays, qui en terme de paysages n’était pas si différent de l’Angleterre, lui inspirait une sensation de calme et de tranquillité. Les terres étaient emplies d’histoire, de mythes et de légendes. Lucy aimait énormément tout ce qui touchait à la culture gaélique. Elle ne l’avait pas étudiée et il était vrai que c’était un peu son secret, mais tous les instants qu’elle avait passés en Irlande avaient été des souvenirs mémorables. Elle se rendait notamment dans la campagne. Un jour, lors d’une promenade, elle avait rencontré un garçon qui se nommait Sergei. Il habitait dans une ferme et sa famille possédait des chevaux. Lucy et Sergei discutèrent et devinrent de très bons amis au bout d’un certain temps. La sœur de ce dernier était une cavalière très connue en Irlande et la Britannique se lia d’amitié avec elle également. Plusieurs années plus tard, cela leur fit un point en commun mais la chanteuse n’avait pas eu l’occasion de la revoir depuis que son groupe devînt connu. En tout cas, Lucy revint quelques fois afin de passer du temps avec eux parce qu’elle les appréciait grandement. Pourtant, elle ne leur avait dit qu’elle partait au Japon afin de retrouver Elio – dont elle leur avait parlé pendant des heures, des jours voire des semaines – et elle avait perdu contact avec eux depuis.

Outre l’Irlande et ses souvenirs agréables, Lucy sortit du bureau des Admissions quelque peu enragée. Elle était venue déposer un papier pour s’inscrire dans le cursus universitaire qu’elle souhaitait intégrer. C’était la énième fois qu’elle revenait parce qu’à chaque fois, on lui annonçait qu’elle remplissait quelque chose mal ou qu’il lui manquait des documents. Cette fois-ci, cela ne manqua pas. L’employée l’observa avec mépris quand elle entra et s’approcha de son bureau puis regarda quelques instants avec dégoût le papier qu’elle lui avait rendu. Elle déclara alors que son inscription ne pouvait se faire encore parce qu’elle nécessitait des codes pour les cours. Lucy ne comprenait pas du tout. Comment pouvait-elle les demander alors qu’elle n’avait pas de cours définis encore et qu’elle ne connaissait ni son emploi du temps, ni ses professeurs ? C’était impossible et visiblement, la femme n’était pas du même avis. Un « Débrouillez-vous, ce n’est pas mon problème » fusa et eut tôt fait de mettre en colère la chanteuse. Pourtant, elle ravala sa salive et décida d’user des pouvoirs de son père afin que la question fût réglée plus facilement. Cela ne servait pas à grand-chose de s’énerver et de crier parce que cela ne changerait rien. Or, avec les relations de son père, ce dernier pouvait avoir une influence certaine sur l’inscription de Lucy dans ce cursus. Surtout que l’Anglaise en avait plus qu’assez de se rendre dans ce bureau pour rien. Elle perdait son temps à chaque fois. Elle voulait bien faire des efforts mais là, c’en était trop. Et il ne fallait pas lui en demander trop, justement.

Lucy se dirigea donc vers la sortie de l’Université pour aller rejoindre le chauffeur qui l’attendait dans la limousine. Vu qu’elle n’avait pas encore pu valider son inscription, elle ne possédait aucune information sur ses heures de cours et ne pouvait donc pas s’y rendre. Elle n’avait rien d’autre à faire que de rentrer chez elle. Pourtant, un jeune homme plutôt étrange et habillé de façon gothique passa à côté d’elle. Lucy tourna instantanément la tête et s’arrêta pour le regarder marcher. Elle croyait le connaître. Son visage lui semblait si familier mais elle ne se souvenait pas du tout d’avoir aperçu un tel garçon. En gros, elle ne reconnaissait pas les habits mais le garçon en question, si. Cela l’intrigua forcément. Elle avait l’impression profonde que ce n’était pas qu’un simple inconnu pour elle. Elle hésita à le héler pour qu’il la remarquât. Puis, au moment où elle se décida enfin qu’elle le ferait, parce qu’elle n’avait rien à perdre et qu’elle préférait être et certaine qu’elle le connaissait ou non, il était déjà trop loin pour l’entendre. Elle finit donc par le suivre, même si cela pouvait sembler bizarre. Tout de suite, la jeune fille nota le fait qu’il marchait très rapidement contrairement à elle. Après tout, il était bien plus grand qu’elle et donc, faisait théoriquement des pas plus grands. Mais ce n’était pas du tout le problème. Pour le moment, Lucy resta tout de même à distance et observait le chemin qu’il prenait. Elle ne fut étonnée qu’à moitié lorsqu’elle le vit se diriger vers le bâtiment extérieur et notamment, le bâtiment abandonné.

Quand il disparut – parce qu’il était simplement entré dans le bâtiment – Lucy accéléra ses pas. Elle se mit même à courir presque. Une fois qu’elle fût arrivée à destination, elle passa sa tête par la porte ouverte. Elle le vit, les yeux fermés. Elle hésita à nouveau car elle se dit qu’elle devait le déranger. Pourtant, ce n’était pas le genre de Lucy de se dire des choses pareilles. C’était simplement que, vu son apparence plutôt gothique, elle n’avait aucune idée de la façon dont il pouvait réagir face à ce dérangement. Elle avait quand même fait tout ce chemin et n’allait pas s’arrêter là. Enfin, elle le dévisagea davantage. Et elle le reconnut enfin.

- Sergei ? Mais qu’est-ce que tu fous là, toi ?!

Cette fois-ci, elle entra carrément dans le bâtiment sans se préoccuper de ce qu’il pouvait bien penser. Vraiment, pour une rencontre, ou plutôt des retrouvailles, c’était étonnant. Elle ne s’y attendait pas. Elle n’avait jamais pensé qu’il aurait pu quitter l’Irlande et surtout, sa sœur qu’il aimait tant. La jeune fille était donc désireuse d’avoir des détails afin de comprendre l’histoire qui l’avait fait déménagé au Japon.

[*]

Spoiler:

Invité

Durant le court laps de temps où je m’étais « endormi », je revoyais les grandes plaines de mon Irlande natale, celle qui m’avait vu grandir tout comme ma sœur, je me rappelais alors mes amis, ceux que j’avais quitté sans leur avoir dit un seul mot mais aussi ceux qui avait essayé de me recontacter avant que mon changement de nom soit définitif et que Sergei soit mis au placard. Je revoyais aussi des amis comme ceux que j’avais rencontré quand ils étaient venus en vacances dans mon pays ou ma région, je souris légèrement en repensant à Lucy, que j’avais justement rencontré ainsi. Elle venait en vacances par chez nous et chaque année nous passions beaucoup de temps tous les trois. Mais tout cela était révolu, elle avait certainement réussi dans la musique enfin je l’espérais.

Mes pensées m’emmenèrent aussi lors des compétitions d’équitations que faisait Amy, nous avions traversé beaucoup de pays et visité pas mal d’entre eux entre les préparations et le concours. Je rêvais ma vie désormais mais je savais que j’avais fait le bon choix, le destin avait ainsi décidé les choses. Non pas que je ne me plaise pas au Japon avec ma tante et mes nouveaux amis, mais juste que tout était différent de ce que j’avais vécu auparavant. Je dois dire que j’aimais bien travailler au restaurant le soir et certains jours, mes cours me plaisaient aussi et puis je regardais encore de temps à autre quelques compétitions ou entrainement dans le milieu équins.

Et puis mon nouveau style me plaisait pas mal je dois dire, j’avais toujours plus ou moins aimé ce genre, secrètement bien sur, comment dire cela à mes parents ? Impossible, cela me fis presque rire je dois avouer. Grâce à celui ci il était aussi impossible qu’on puisse me reconnaître. Qui aurait pu faire le rapprochement entre le Sergei classique aux cheveux plus clair et Aleksander, gothique jusqu’au bout des ongles, aux cheveux ébènes ? Personne ! Enfin c’est ce que je croyais …

Quelle ne fut pas ma surprise d’entendre quelqu’un utiliser mon ancien prénom pour me héler ! Du moins je le pensais puisque j’étais seul dans ce lieu et puis Sergei n’est pas commun au Japon. Je soupirai en espérant que ce ne soit pas la seule personne que j’avais essayé d’éviter depuis quelques jours. J’ouvris un œil après quelques secondes. Deuxième choc en l’espace de quelques secondes, voilà que devant moi se trouvait Lucy, LA Lucy que je voyais en Irlande lors de ses vacances, celle qui nous venait de Bretagne (La Grande). Et puis fidèle à elle même, elle avait sorti cette phrase du « qu’est ce que tu fous là, toi ?! » Je refermais les yeux en souriant légèrement.

Je dormais et toi que fais tu là, a réveiller les honnêtes gens ?!

Je ris doucement ensuite et me levais pour lui faire face, cela aurait été irrespectueux sinon. Dans mes souvenirs, Lucy était un peu plus grande que ce que je pouvais le constater aujourd’hui, je pensais qu’il devait y avoir une bonne vingtaine de centimètres entre elle et moi. Mais cela n’importe que très peu. Je pus remarquer qu’elle avait l’air d’être en forme. Je me demandais alors pourquoi se trouvait elle au Japon, mais aussi et surtout à Keimoo, dans tous les cas, le hasard ou le destin faisait parfois bien les choses. Plusieurs années avaient du passer depuis la dernière fois où nous nous étions vu et pourtant elle restait comme dans mes souvenirs. Je me rappelais alors un détail important, celui de ma nouvelle identité. Je regardais autour de nous si il y avait d’autre gens, mais personne, j’en fus soulagé. Mais je devais lui en faire part.

Au fait, moi c’est Aleksander

Je lui avais dit cela tellement naturellement et accompagné d’un clin d’œil qu’on aurait pu croire qu’elle s’était trompée de personne.

Invité

Son sourire, elle le vit. Son rire, elle l’entendit. Certes, il le faisait de façon à ce que ce ne fût que très peu perceptible. Pourtant, elle le connaissait assez bien et les mimiques des personnes ne changeait jamais. Celles-ci pouvaient avoir complètement changé d’apparence, les mimiques et les gestes au contraire, restaient les mêmes. Ce fut la raison pour laquelle elle reconnut plus facilement son sourire et son rire. Cela la conforta dans l’idée que c’était vraiment Sergei. En effet, il ne portait plus du tout les mêmes habits et avait laissé pousser ses cheveux. Désormais, ils étaient plus longs qu’ils ne l’étaient auparavant. Ce changement auquel elle ne s’était pas du tout attendu de sa part, la surprit énormément, mais elle préféra ne rien lui dire à ce sujet-là. De toute façon, il faisait ce qu’il voulait. Et quelque fût le style de vêtements qu’il mettait, pour elle, il restait Sergei. Pour rien au monde elle ne le rejetterait juste parce que sa tenue vestimentaire ne lui correspondait plus, à l’Anglaise. Cependant, tout cela demeurait bien étrange. Lucy ne comprenait pas du tout ce qui avait pu le pousser à changer aussi radicalement. Surtout que maintenant, elle avait l’impression qu’il ne cherchait qu’à s’isoler. Or, avant ce n’était pas du tout le cas. Le ton et ce qu’il lui avait répondu semblait également lui prouver qu’il n’avait pas souhaité être dérangé. Définitivement, quelque chose en lui était complètement différent. Non pas que cela la perturbait vraiment car cela arrivait à maintes personnes. Pourtant, elle était curieuse de connaître la vérité. Même si elle n’osait pas non plus lui poser la question, de peur d’être beaucoup trop directe.

Aleksander ? Non mais c’était quoi ce cirque. S’était-elle trompée de personne ? Pendant un instant, elle hésita. Pourtant, encore une fois, les gestes ne changeaient pas, tout comme sa voix et les traits de son visage. Et puis sa taille. Forcément, il était toujours aussi grand. Il s’était levé et Lucy s’était tout d’un coup sentie si petite, comme d’habitude à ses côtés. Il avait une vingtaine de centimètres de plus qu’elle ! Elle grogna à cette vue, quelque peu agacée de ne pas mesurer davantage. On avait beau lui répéter qu’une fille ne devait pas être trop grande et qu’elle était en plus de cela, dans la moyenne des japonaises, cela n’avait pas le don de la rassurer du tout, ni de la faire changer d’avis. Lucy resta tout de même quelque peu bouche bée alors qu’il se rapprochait un tout petit peu d’elle. Elle n’arrivait pas à prononcer quoique ce fût ni à lui poser de questions. Pourtant, elle brûlait d’envie. Tellement de pensées et de questions se bousculaient dans sa tête qu’elle sentait que bientôt, son cerveau était totalement capable d’exploser. Ses yeux se rivèrent vers le sol plutôt que dans les pupilles de son ancien ami. Elle avait désormais la certitude que rien n’était comme auparavant. Elle ne sut pas non plus si leur relation avait également changé. D’accord, ils ne s’étaient pas revus depuis très longtemps et qu’avec son groupe, ses concerts, ses interviews et surtout, son départ au Japon pour retrouver Elio, Lucy n’avait pas du tout été présente. Elle n’avait même pas donné de signe de vie. Tout comme eux en même temps. Le frère et la sœur ne lui avaient envoyé aucun message pour lui signaler si tout se passait bien. Maintenant, elle avait la vague impression que quelque chose avait du se passer, quelque chose de mauvais probablement, afin que tout cela devînt comme c’était désormais.

- Désolée… euh… Aleksander, bredouilla-t-elle quelque peu gênée, passant sa main derrière la tête pour se gratter, signe de ce mal être. Je risque de mettre du temps à m’habituer. Ne m’en veux pas si je continue avec ton ancien prénom.

Au final, elle préférait simplement ignorer son hésitation et faire comme si de rien n’était. Elle était davantage sûre et certaine que c’était Sergei. Alors elle ne voyait pas du tout pourquoi elle devait s’excuser et repartir en prétextant qu’elle s’était visiblement trompée de personne. Si jamais il le lui spécifiait mot pour mot, alors là, elle comprendrait. Comme il laissait le doute planer, elle restait sur sa position.

- Je réveille les honnêtes gens, parce que… ben c’est pas l’heure de dormir, fichtre !

Elle finit par faire comme si de rien n’était vraiment. Elle sauta pour se jeter sur lui et parvenir à mettre ses bras autour de son cou. Elle aimait bien faire cela. Elle le faisait assez souvent avec lui. C’était dans son caractère de toute façon de se comporter de la sorte avec beaucoup de personnes, notamment celles qu’elle connaissait. Désormais, elle espérait simplement qu’il ne la rejetât pas. Avait-il changé au point de ne plus avoir besoin d’elle en tant qu’amie ? Parce que de son côté, s’ils étaient tous les deux au Japon, et même dans la même université, alors elle avait envie de renouer ce lien avec lui. Elle l’avait énormément apprécié, c’était un ami très précieux pour elle et elle n’avait pas spécialement envie que cela changeât. Surtout pas maintenant alors qu’ils s’étaient retrouvés après tout ce temps. Même si ce n’étaient pas les meilleures « conditions ».

- Qu'est ce que tu fous au Japon, mec?! finit-elle par demander.

Et, dans son élan, elle l'embrassa rapidement sur ses lèvres, comme elle aimait bien le faire de temps à autre. Et aussi pour marquer le coup. Et leurs retrouvailles.

Spoiler:

Invité

Je me perdis un moment dans la contemplation de ses yeux, Lucy n’avait pas changé, c’était toujours celle que je connaissais et que j’appréciais peut être même plus que certains amis que j’avais eu en Irlande. Je tenais à elle et pourtant je ne lui avais jamais envoyé de message ou quoi que ce soit, j’avais pensé que c’était le mieux pour elle, pour Amy … Peut être était ce une erreur ? Je ne sais pas, personne ne devait être au courant mais désormais je ne pouvais plus faire comme si de rien n’était. Nous étions face à face et j’étais persuadé quelle avait remarqué ce changement, peut être poserait elle même des questions sur Amy. D’ailleurs j’en avais reçu par ma tante fréquemment et je savais aussi que ce que j’avais fait pour elle c’était passé comme prévu.

Bref, je revins à l’instant présent quand je remarquai une sorte d’incompréhension dans ses yeux, mais c’était tout à fait normal, enfin je suppose. Au bout de quelques instants, Lucy s’excusa en prononçant pour la première fois mon prénom, mon nouveau prénom. En passant sa main dans ses cheveux je remarquais qu’elle avait l’air gêné, je lui souris avec douceur comme pour dire “ne t’inquiète pas c’est toujours moi !” mais je ne réussis pas à prononcer cette phrase. Pourquoi ? Je n’en sais rien. Elle continua par dire qu’elle risquait de prononcer de nouveau mon “ancien moi” le temps de s’habituer je suppose. Malheureusement je ne pourrais pas vraiment lui en laisser ce privilège même si je l’aurais voulu.

Je ne pus m’empêcher d’étouffer un rire, quand elle signala que ce n’était pas l’heure de dormir, surement un petit rire nerveux après ces retrouvailles “étranges”. Cependant avant que je ne me remette les idées en place, la Lucy que je connaissais si bien réapparu comme par magie en sautant pour parvenir à me prendre dans ses bras. Cela c’était produit tellement de fois dans le passé, que c’était comme une petite routine qui reprenait ses droits. Ainsi je la serrais doucement en la soulevant de terre légèrement et en la faisant tourner comme je le faisais auparavant. Aujourd’hui, Aleksander, ne ferait jamais cela mais ce n’était pas lui qui agissait pour une fois.

La savoir dans la même université me fit chaud au cœur, c’était comme si tout mon passé n’était pas effacé enfin bref. Pour répondre à sa dernière question, il allait nous falloir un peu de temps pour que je lui explique mais ce qui était sur c’était que cette question me trottait en tête pour elle aussi. Comment c’était elle retrouvé au Japon et surtout dans cette Université. Mais alors que j’allais la reposer doucement sur le sol, Lucy créa un contact rapide entre nos lèvres comme elle le faisait parfois, je pensais que cela lui serrait passé mais pas du tout. Au moins elle était fidèle à elle même. Je lui fis donc un clin d’oeil. Je posais ma main sur sa tête avec affection de la même manière que j’aimais l’embêter les jours où elle était en vacances dans mon pays et que nous passions beaucoup de temps tous les trois.

Je pense que nous devrions nous assoir, il s’est passé tellement de choses depuis ! Et puis toi aussi que fais tu au Japon ? As tu continué la musique ?

Je m’assis tranquillement puis regarda la ciel pour trouver de l’inspiration et surtout par où commencer mon histoire. Finalement j’aurais surement du lui en parler plutôt mais à l’époque je ne devais faire confiance à personne, seule ma tante avait des éléments sur ce qui s’était passé mais sans plus. Depuis je tâchais d’oublier, et d’éviter les gens qui aurait pu savoir. J’avais aussi fait disparaître des preuves, même le FBI n’aurait pu me retrouver ! Évidement j’avais évité les lentilles pour changer aussi le gris de mes yeux, après tout les lentilles ne m’étaient pas agréables.

Spoiler:

Invité

Il reposa Lucy sur le sol, tandis qu’il passa affectueusement sa main dans ses cheveux, comme autrefois lorsqu’il l’embêtait de temps à autre. Il lui proposa alors de s’asseoir pour parler et ce fut ce qu’il fit. Lucy l’observa quelques instants. Il avait les yeux rivés vers le ciel. Elle attendit puisqu’elle croyait qu’il se mettrait à lui parler. Ainsi, elle avait eu l’impression qu’il était sur le point de lui révéler la vérité et de, enfin, lui répondre. Elle avait vraiment hâte d’entendre la raison pour laquelle il était venu au Japon. Etait-il avec toute sa famille ou tout seul ? Lucy aurait voulu plutôt croire qu’il avait au moins emmené sa sœur. Mais elle ne pouvait pas non plus en être sûre et certaine totalement. En tout cas, de nombreuses questions se bousculaient dans son esprit et elle espérait avoir des réponses à tout cela. Cependant, Sergeï – en fait Aleksander – mettait beaucoup trop de temps pour Lucy. Déjà que la jeune fille détestait vraiment attendre et ne pouvait rester en place plus de quelques secondes, elle commença à s’impatienter. Elle grimaça. Certes il lui avait posé des questions, mais elle aurait voulu que ce fût lui qui parlât en premier. Surtout que dans cette position, elle avait pensé qu’il était simplement en train de prendre un peu d’air pour trouver l’inspiration. Elle avait donc laissé un silence s’installer entre eux deux pour lui permettre de prendre son temps et se lancer quand il était prêt. Pourtant, il semblait ne pas souhaiter parler en premier, comme l’aurait espéré la jeune anglaise. Elle fut donc un peu déçue et sa grimace se transforma en une moue complètement dégoûtée. C’était donc à elle de commencer à raconter son histoire. Non pas que cela la dérangeât, mais elle s’attendait à quelque chose qu’elle n’eut pas.

- Tu te souviens d’Elio, mon ami d’enfance, n’est-ce pas ? demanda-t-elle alors qu’elle connaissait déjà la réponse. Quand il est parti, c’était au Japon. Tu connais l’histoire par la suite.

Ce qu’elle avait à l’idée, c’était tout simplement le fait que pendant un temps, Lucy n’était pas sortie de chez elle et avait totalement déprimée. Elle n’avait laissé personne venir lui rendre visite. Puis, subitement, elle avait décidé de suivre Elio et donc de quitter le groupe. Elle ne l’avait pourtant pas suivie jusqu’au Japon. Pas encore. D’abord, elle avait créé un nouveau groupe avec des personnes qu’elle connaissait également. Ils appelèrent alors le groupe KO-MON et furent tellement impliqués, que le père de Lucy l’aida, grâce à ses contacts dans le monde de la musique, à sortir leur premier album. Leurs chansons firent fureur auprès des adolescents et tout marcha pour le mieux. Leur carrière semblait toute tracée et un second album était en cours de préparation. Mais Lucy peut parfois s’avérer pleines de surprises. Ainsi, elle décida de se rendre au Japon pour retrouver Elio. Son but était simplement de le revoir et peut être tenter de le convaincre de revenir en Angleterre. Elle avait donc l’intention de ne pas trop rester au Japon. Pourtant, au bout de quelques mois, elle ne l’avait toujours pas croisé et Lucy envoya un communiqué au groupe comme quoi elle ne partirait pas avant de l’avoir trouvé. Les membres du groupe se séparèrent alors et le deuxième album ne vit pas le jour. Tout le monde fut déçu. Mais Lucy préférait faire passer sa vie personnelle avant le groupe. Son amitié avec Elio était bien plus importante à ses yeux que le groupe, l’argent et les concerts. Même si c’était ce qui lui plaisait le plus. Elle savait que, de toute façon, rien n’était perdu. Elle était d’ailleurs en recherche de nouvelles personnes pour reformer complètement le groupe et sortir un nouvel album, cette fois-ci dans une maison de disques japonaise.

- Tu sais combien je tiens à lui, précisa-t-elle alors. J’ai fait ma tête de mule et j’ai quitté mon groupe pour venir le chercher ici. Je pensais le retrouver facilement, mais je ne l’ai toujours pas revu.

Elle prononça cette phrase avec une voix emplie de tristesse et de douleur. Elle avait vraiment envie de le retrouver mais après tout ce temps, elle commençait à perdre confiance et surtout, patience. Elle se disait même qu’il était tout simplement introuvable. Elle avait même émis une hypothèse comme quoi, en réalité, il avait quitté le Japon sans prévenir Lucy. Elle avait essayé de se renseigner auprès de l’administration de l’université, mais ils ne voulaient pas lui communiquer aucune information. Elle ne pouvait pas être sûre et certaine s’il étudiait encore dans cet établissement. Car elle savait qu’auparavant, il était là. C’était pour cela qu’elle avait choisi Keimoo et pas une autre université. Il n’y avait aucune trace d’Elio et c’était bien cela qui exaspérait Lucy. Mais elle ne baissait pas les bras. Elle n’abandonnait pas aussi facilement. Elle continuait tout en espérant que leurs retrouvailles seraient proches. Elle finit par s’asseoir, ayant marre de rester debout.

- Mais j’ai continué la musique. Je voudrais d’ailleurs reformer le groupe ici et sortir un second album.

En réalité, elle n’avait pas encore tout raconté à Aleksander. Par exemple, elle avait omis totalement son retour en Angleterre pour quelques mois et surtout, la mort de sa mère. Il avait du avoir vent de son accident et de son coma, mais peut être pas encore de sa mort. Même si beaucoup de magazines de musique avaient déjà titré l’annonce comme quoi, Lucy avait l’intention de revenir au Japon et de reprendre la musique suite à la mort de celle-ci. Elle se demanda donc s’il était au courant. Cela l’intrigua. Mais elle ne savait pas si elle devait lui dire ou non pour le moment. Elle hésita et cela semblait se refléter dans ses yeux qui étaient soudainement rivés vers le sol. En fait, depuis qu’elle avait parlé d’Elio, elle s’était quelque peu renfermée et avait perdu ce sourire qui lui était propre. Bien qu’en général elle ne montrât aucun de ses sentiments aux autres, il lui arrivait parfois d’oublier. Surtout en la présence d’Aleksander. Elle lui avait raconté tellement de choses auparavant et elle ne lui avait caché ses sentiments que très peu de fois. Elle ne sut pourquoi, mais elle s’était toujours sentie en confiance avec lui et sa sœur. Elle savait qu’aucun ne révélerait ce qu’elle leur disait. Puis, ils n’avaient aucun contacts avec les personnes qu’elle côtoyait tous les jours en Angleterre. Avec eux, elle s’était toujours sentie beaucoup plus libre. Ce fut en parti pourquoi, elle ne se préoccupa pas du fait qu’elle était en train de lui montrer qu’Elio lui manquait plus que terriblement. Il lui manquait à mort. Puis, la seconde suivante, elle le regarda dans les yeux.

- J’attends ton histoire, maintenant !

Elle avait parlé et lui avait raconté son récit, bien qu’elle eût consciemment passé la partie de son retour en Angleterre. S’il lui demandait, elle le lui en parlerait. Sinon, pour le moment, elle préférait ne rien dire tout simplement. Maintenant elle attendait sa partie.

Invité

J’avais bien vu qu’elle s’attendait à ce que je raconte mon histoire ou du moins la partie qu’elle n’avait pas et pourtant je n’avais pas trouvé l’inspiration pour tout lui dire, son sentiment de désillusion ne m’avait guère étonné. Cependant, comment expliquer que j’avais du quitter la personne qui m’était la plus chère au monde, personne ne pourrait le croire. Je n’étais jamais parti bien loin sans elle, j’étais comme son ombre qui la protégeait n’importe quand sans qu’elle s’en aperçoive. C’est justement à cause de cela. Mais au fond, je savais que Lucy pourrait me croire, après tout j’avais aussi confiance en elle. J’écoutais alors les réponses qu’elle avait à apporter à mes questions.

Il faut dire, que je ne fus pas surpris de sa raison pour être venu au Japon, ce fameux Elio était de retour sur le tapis. Mais avait elle cesser de penser à lui un jour ? Je doutais par moment. Cela me fit sourire du coin des lèvres, Lucy m’avait tellement parlé de lui, et combien il lui était cher, au fond, nous nous ressemblons beaucoup c’est certain. Mais le fait qu’elle ait laissé totalement son groupe pour venir ici me surpris un peu, il paraissait qu’il marchait bien, et que leur premier album était un succès, du moins d’après ce que je m’en souvenais. Ce qui m’étonna ce que ce Elio était resté introuvable à Lucy, la connaissant elle avait du faire des recherches sur ses établissements scolaires fréquentés et je n’en serais pas surpris d’apprendre qu’il était à Keimoo. Plus rien ne m’étonnait ici je dois dire.

Son envie de continuer la musique et de faire un second album avec son groupe ici au Japon, prouvait bien qu’elle n’avait rien perdu de sa personne et de son talent. Mais d’avoir parler de Lui je sentais que Lucy s’était un peu « renfermée » tout en regardant le sol, je souris doucement et passa mon bras par dessus son épaule sans pour autant dire quoi que ce soit. Il n’y avait rien à dire, et je l’aiderais en rien avec des paroles pleines de niaiseries du genre « ne t’en fais pas, il ne doit pas être loin » ou d’autres dans le style. Puis après quelques petites minutes elle retrouva son caractère bien à elle en me fixant pour que je lui raconte à mon tour mon épopée. Je pris donc ma respiration pour trouver un début puis quand il faut y aller et bien il faut y aller.

Il y a quelques années ma sœur fut plusieurs fois championne d’Irlande malheureusement un jour tout s’arrêta par la mort de sa jument comme tu le sais

Un accident vraiment tragique pour notre famille, nous qui sommes vraiment très proches des chevaux jusqu’à les considérer comme des membres de la famille. Cette jument était née dans notre ferme, enfin bref, les choses changent. De là nous avions repris une vie normale, du moins c’est ce qu’ils pensaient. Je fermais les yeux quelques secondes en repensant au fait que les gens ne respectent plus rien. Je ne savais pas vraiment comment en venir aux faits qui m’ont fait venir au Japon. Je n’en avais jamais parlé à personne, je ne savais pas vraiment comment m’y prendre mais ce n’était pas comme si je le racontais à une inconnue non plus.

De là, Amy a toujours cru que nous avions repris une vie normale mais je devais faire face à ses fans qui voulaient la persuader de reprendre. Mais cela lui est impossible. Bref, plusieurs fois j’ai du m’en sortir de manière, comment dire, violente.

J’avais toujours du cacher à mes parents mais surtout à ma sœur le pourquoi de toutes mes petites blessures, mes bleus, mon poignet quasiment cassé une fois, bref, tout cela était passé comme des chutes, à cheval, dans les escaliers ou autre … Le principal pour moi était que personne ne devait approché Amy pour lui parler de cela. J’avais toujours réussi. Enfin presque.

Seulement un jour, ce ne fût plus de simples fans mais une personne plus importante dans le monde financier, économique et autre un peu douteux. Et je ne sais plus de quelle manière j’ai réussi à l’éloigner de Amy mais pour la protéger j’ai du disparaître de sa vie …

Cela avait été, je pense, la décision la plus dure que je n’avais jamais du prendre, mais au moins je savais que depuis cela, plus personne n’avait voulu l’obliger à reprendre l’équitation en concours, et au moins je la savais heureuse à présent. Je vivais aussi plus sereinement en sachant tout cela. J’avais de ses nouvelles grâce à ma tante qui lui téléphonait relativement souvent. D’ailleurs c’était chez elle que je vivais désormais quand je n’étais pas à l’université ou au restaurant. Je lui devais beaucoup je dois dire. Je regardais désormais Lucy et en lui faisant un clin d'oeil je conclu mon histoire.

Et me voilà arrivé au Japon avec ce nouveau nom, et cette nouvelle apparence

Je finis de parler et observa l’horizon qui nous étaient permis de voir de là où nous étions. L’Irlande était bien loin dorénavant, la ferme qui avait vu grandir ma famille. Ma famille, un grand mot pour désigner ma sœur et moi. Mes parents n’étaient pas les meilleurs et j’avais toujours un peu de rancœur envers eux, après tout cela n’aurait pas du être à moi de protéger autant Amy mais à eux. Mais bon je ne referais pas le passé ni les gens. Je devais juste prendre la vie comme elle l’était désormais.

Invité

Dès lors qu’il avait posé son bras par-dessus son épaule, Lucy avait tout de suite eut envie de se rapprocher un tout petit peu de lui et de, tout doucement, poser sa tête sur son épaule. Elle le faisait de nombreuses fois, que ce fût avec ses amis garçons ou filles. On ne dirait pas comme cela, mais Lucy était une fille qui avait besoin de beaucoup d’attention et surtout, d’affection. Elle ne le disait pas et ne le montrait que par des moyens plus ou moins explicites. Le plus souvent, elle se laissait porter par le moment. Tous ses amis connaissaient ce côté affectueux de la chanteuse, mais ils n’en parlaient pas. Ils se contentaient simplement de la lui donner lorsqu’ils estimaient et voyaient qu’elle en avait vraiment besoin. Pourtant, Lucy ne fit rien pour le moment. Elle ne bougea pas parce qu’elle savait que c’était au tour de son ami de raconter son histoire. Or, elle préférait le regarder dans les yeux et surtout, voir les expressions sur le visage. De cette façon, elle pouvait comprendre davantage qu’il ne souhaiterait peut-être le dire avec de simples paroles. Sans visuel, elle ne ressentirait que les sentiments liés à ses mots mais elle n’en serait pas vraiment affectée. Pour le moment, elle resta donc ainsi, préférant même se dérober de ce bras. Elle finit par s’asseoir en face d’Aleksander alors que ce dernier commençait tranquillement son récit. Vu la façon dont il réagissait déjà, cela ne devait pas être évident du tout. Cela attisa la curiosité de Lucy qui n’avait aucune idée de ce qui avait pu se passer de si mauvais dans la vie de ce dernier. Celle-ci n’avait pas été rose tout le temps, Lucy le savait et s’en doutait, mais elle n’avait jamais pensé que quelque chose de très grave pouvait lui arriver. Et pourtant.

Au début, il ne lui avait rien appris de vraiment nouveau. Elle avait été au courant de tout ce qu’il disait. Elle se souvenait même de toutes les photos et les prix qui étaient exposés dans leur maison. En plus de cela, Lucy les avait connu peu de temps après que sa sœur eût décidé d’en terminer avec sa carrière équestre. Par la suite, il lui révéla quelques informations dont Lucy avait eu vent, mais dont elle n’avait jamais découvert la véracité. Puis, ce n’était pas comme si elle n’avait jamais vu les bleus et les blessures d’Aleksander quand elle venait leur rendre visite de temps à autre. Elle s’était souvent demandé ce que cela pouvait être, ou plutôt tout simplement d’où cela pouvait provenir. Mais elle n’avait jamais osé poser la question et personne n’en parlait. Il valait mieux donc se taire et faire comme si de rien n’était. Maintenant, elle comprenait beaucoup plus. Même si son ami ne lui avait pas dit que tout cela avait un rapport, Lucy ne put s’empêcher de lier les deux choses elle-même. C’était tout simplement quelque peu évident, du moins pour la jeune chanteuse. Surtout puisqu’elle le connaissait plutôt bien. La façon dont il avait du s’en sortir de temps en temps le prouvait, qui plus était. Même une personne très naïve aurait pu comprendre et faire le rapprochement. En tout cas, l’histoire continua. Et la suite, Lucy n’en avait pas du tout idée. Elle n’avait jamais entendu cette partie. D’ailleurs, elle fut très surprise par tout ce qu’il lui racontait, limite elle n’avait pas envie de le croire. Mais elle savait qu’il n’était pas en train de lui mentir. Ainsi, il avait du tout quitter. Sa sœur était encore en Irlande avec toute sa famille. Saine et sauve. C’était certes le plus important, mais Lucy pouvait comprendre dans quel état se trouvait son ami. Il avait en quelque sorte, tout perdu.

A ce moment, elle avait envie de le prendre dans ses bras et de le consoler, le rassurer. Elle ne bougea pas pour autant, ne sachant pas vraiment si cela l’aiderait ou pas du tout. Chez certaines personnes, cela pouvait leur remonter le moral alors que chez d’autres personnes, cela ne faisait qu’attiser la tristesse et la douleur qu’elles ressentaient. Puis, ce n’était pas toujours une science exacte non plus. Selon la gravité de la situation et de la douleur, la réaction n’était pas forcément la même. Ce qui confortait Lucy dans l’idée de ne pas agir. Parce que même si elle connaissait Aleksander et savait que parfois, cela avait marché, elle n’en était pas certaine dans cette situation-là. Il valait peut-être mieux ne pas ressasser le passé toujours et encore. C’était peut-être tout simplement beaucoup mieux d’en rester à la. Et de rebondir sur ces dernières paroles. Mais elle n’arrivait pas vraiment à trouver de nouveau sujet pour le moment. Elle l’analysa une nouvelle fois quand il lui annonça qu’il avait changé de prénom et de style vestimentaire. Elle ne s’était jamais attendue à le voir dans un style gothique. C’était surprenant et quelque peu étrange pour l’instant. Elle n’y était simplement pas encore habituée. Enfin, elle remarqua qu’il s’était à nouveau mis à regarder l’horizon. Encore une fois, il se perdait dans ses pensées. Une idée se planta alors dans l’esprit de la chanteuse qui, avec un sourire malicieux, regarda Aleksander une seconde. Un sourire qui annonçait une bêtise et probablement, une certaine victoire. La seconde suivante, ce qui ne lui donna pas le temps de bouger, elle se jeta sur lui et le fit en arrière. Alors qu’il était sur le dos, elle se mit sur le côté. Il lui sembla alors apercevoir un visage incrédule. Elle lui sourit, à pleines dents, comme un enfant qui savait qu’il avait fait une bêtise, mais qui ne souhaitait pas se faire gronder. Comme si elle avait envie de lui montrer son innocence.

- Pas ma faute ! affirma-t-elle alors.

Puis, elle se mit tout d’un coup à le chatouiller. Elle ne se souvenait plus vraiment si ce dernier craignait les chatouilles, mais lui, il devait probablement s’en souvenir qu’elle, oui. Et cela n’avait pas changé depuis le temps. Lucy se doutait bien qu’elle commençait à taquiner son ami et c’était exactement ce qu’elle recherchait. Après toutes ses années, il fallait bien se retrouver dans de bonnes conditions. Oubliés les récits des passées douloureux. Place à l’amusement, comme autrefois. Si du moins, Aleksander n’avait pas changé sur ce point de vue-là, ce dont elle ne pouvait pas être certaine. Elle espérait qu’il lui répondrait, comme il en avait eu l’habitude…

- Souris un peu, bêta!

Au moins, Lucy restait fidèle à elle-même, toujours et encore. Peu lui importait si cela le dérangeait ou non.

Invité

Alors que mes pensées m’avaient encore emmené bien loin de l’instant présent, je fus ramené à côté de ce vieux bâtiment abandonné. Lucy sans prévenir, enfin il me semble, me sauta dessus, ce qui sous l’impact me fis tomber en arrière. Je pense même qu’à cet instant là ma tête devait être mémorable, car une tête si incrédule chez moi est assez rare, quoi qu’avec Lucy c’était moins sur. Son exclamation m’arracha tout de même un sourire malgré l’instant presque dramatique que nous venions de vivre. Au moins sur ce côté là je devrais la remercier de nous sortir de ce décor de tragédie antique. Enfin, je l’aurais fais si elle ne m’avait pas pris de cours une nouvelle fois. Malgré mes efforts pour résister à cette torture des chatouilles, je ne pus m’empêcher d’éclater de rire comme il y a bien longtemps. Finalement je repris le dessus en la renversant et en la chatouillant à mon tour, peut être avait elle manqué de chance puisque je me souvenais très bien qu’elle craignait cela. Après une très longue minute de torture pour elle, je la laissais reprendre son souffle et j’en profiter pour me lever.

L’exclamation qui suivit me surpris un peu je dois dire, « sourire », cela faisait un moment que je n’avais pas souris et encore moins que quelqu’un me le demandait. C’était agréable de retrouver quelqu’un avec qui on avait pu passer autant de bons moments. Alors après sa ponctuation de sa phrase, je veux évidemment dire le « bêta », je lui souris avec exagération, un peu comme à l’époque où je me dévoué pour faire rire la faire rire je conclu par un regard mystérieux en m’approchant d’elle.

Bêta ?! Qui appelles tu Bêta ici ?!

Je la pris dans mes bras et la jeta sur mon épaule comme « un sac à patate ». Je la fis tourner pour une sorte de petite vengeance pour m’arrêter quelques petites minutes après. On ne pouvait pas dire qu’elle avait pris beaucoup de kilos, je ne risquais pas de me démettre l’épaule.

Alors ma chère que compte tu faire désormais ?

Invité

Bien évidemment, la réaction d’Aleksander ne se fit pas attendre. Après qu’il eût tenté de résister un peu aux chatouilles de la jeune fille, il explosa de rira avant de, finalement, renverser la balance. En effet, Lucy n’avait pas beaucoup de forces et ce fut totalement normal qu’il réussit facilement à lui attraper les mains et la faire cesser. A la place, ce fut lui commença à la chatouiller en retour. Comme elle était fort chatouilleuse, et surtout qu’elle ne savait pas se contrôler, elle cria de rire. Ses yeux se fermèrent et elle ne put faire autre chose que de subir les chatouilles d’Aleksander. Pour seule défense, elle bougeait dans tous les sens et espérait que cela empêcherait le garçon de continuer, ce qui n’était pas le cas. Dans cette situation-là, il lui arrivait même parfois de donner de grands coups de pieds, genoux ou autres, sans vraiment le faire exprès, à des endroits non choisis.

Enfin, au bout d’un temps qui lui parut des heures, son ami cessa les chatouilles et finit par se lever. Lucy put alors enfin respirer et se calmer. Les rires lui avaient fait échapper quelques larmes sur ses joues mais surtout, elle avait très mal aux abdos et aux joues, deux endroits toujours contractés lors des rires. Elle essaya donc de se remettre de ce moment. Elle ne s’était pas attendu à ce qu’il lui répondît. Cela faisait longtemps qu’ils n’avaient pas partagé un tel moment. De plus, depuis le début de leurs retrouvailles quelques minutes plus tôt, c’était surtout Lucy qui s’était comportée comme d’habitude. Aleksander n’avait fait qu’encaisser toutes ses bêtises, sans vraiment y répondre pour le moment. Ce fut la première fois qu’il avait décidé d’agir également. Malgré le fait qu’il se fût éloigné pendant un instant, il se rapprocha à nouveau d’elle et la surprit à nouveau. Lucy eut alors l’impression de retrouver Sergeï. Il n’était plus Aleksander, ce garçon qui ne souriait que très peu et ne disait rien. Il se rebellait presque, mais cela fit énormément plaisir à la jeune chanteuse. Elle sourit instantanément pour le lui signifier.

A nouveau, Lucy écarquilla les yeux et resta bouche bée lorsqu’il la prit dans ses bras. A ce moment, elle voulut passer un petit moment tendre entre amis et profiter de cet instant. Elle ferma les yeux, qu’elle fut obligée de rouvrir la seconde suivante, trop étonnée par l’action de son ami. Celui-ci la prit sur son épaule et la fit tourner. Cela lui arracha un cri où se mêlaient la surprise mais en même temps, un brin de peur. Elle eut envie de rire encore une fois, mais pour l’instant, elle fut incapable de le faire. Quand il s’arrêta, elle avait la tête qui tournait beaucoup trop et eut un peu de mal à s’en remettre. Mais elle fut rassurée puisque cela devait être la même chose pour Aleksander de toute façon. A sa question, elle commença à réfléchir pour chercher une solution pour se libérer de son emprise.

- Attends…

En règle générale, cela ne lui prenait pas beaucoup de temps pour inventer un moyen plutôt loufoque. Il suffisait simplement que le garçon fût préparé à ce qu’elle fît à nouveau quelque chose de complètement insensé et gamin. Elle aurait pu lui frapper le dos avec les poings et le ventre avec ses pieds, mais elle trouva cette solution bien banale. Il fallait être beaucoup plus créative. Quand une idée lui vint, elle se mordit la lèvre inférieure et un grand sourire rayonna sur son visage, ce dont son ami ne pouvait pas se douter. Il ne pouvait donc pas prévoir la suite des actions et Lucy savait parfaitement qu’elle le surprendrait très certainement. Cette idée était géniale mais elle n’avait aucune idée de la façon dont il réagirait également. Mais elle prenait toujours des risques et ne réfléchissait pas vraiment aux conséquences.

- Voilà ce que je compte faire…, murmura-t-elle si bas qu’elle ne fut pas sûre et certaine qu’il l’eût entendue.

A cet instant, elle allongea ses bras et avec ses mains, elle attrapa les fesses d’Aleksander. Elle eut d’abord l’idée de les pincer un peu fort mais finalement, elle changea et commença à les palper à la place. Cela la fit énormément rire et elle ne put s’empêcher d’exploser. Maintenant, il fallait s’attendre à des représailles…

Invité

Alors que j'avais quelques représailles des chatouilles de Lucy à assouvir, je fut surpris de sa riposte. Après tout comment s'attendre à ce qu'elle avait trouver comme moyen loufoque pour être libérée. Quelle étrange idée que de palper les fesses de son agresseurs ! J'haussais un sourcil étonné et explosa de rire comme jamais, elle ne finirait dont jamais de me surprendre. Puis je la reposa au sol avec douceur et lui sourit amusé.

Toujours aussi tordue Lucy

Je me laissais alors tombé au sol pour récupérer un peu d'énergie après cette folle "bataille", je la regardais toujours remarquant qu'elle était toujours la même malgré que je doute qu'elle ait toujours eu la vie facile comme nous tous. Je me remémorais alors le fait de l'avoir retrouvé près de ce bâtiment abandonné, plutôt orignal puisque peu de monde passait par ici. Alors que j'étais ravi de la revoir, mon téléphone annonça un message, j'hésitais à le regarder mais après tout cela pouvait être urgent qui sait. Je le sortis donc et lu mon message puis en constatant l'heure je m'alarmais. Je devais être au restaurant dans dix minutes pour le début du service, je n'avais plus beaucoup de temps pour être avec Lucy aujourd'hui. Je me relevais donc et la regarda embêté.

Je suis désolé, mais je vais devoir te laisser, je dois aller travailler

Je n'avais pas très envie de la voir partir car j'avais un peu peur au fond de nouveau perdre contact avec elle, mais alors je me rappelai que désormais nous avions des téléphones, je n'allais pas la laisser ainsi. Je lui sourit avant de parler.

Mais avant tout je vais te prendre ton numéro avant que tu ne disparaisse à nouveau

Je lui tendis mon téléphone pour qu'elle rentre son numéro et me releva en même temps. Il fallait aussi que je lui dise une dernière chose avant de partir.

Au fait, j'ai recemment vu Amy au campus lycée/université, si tu la vois aucun mot sur la vérité d'Aleksander s'il te plait

Après qu'elle m'ait rendu mon téléphone, je lui souris et la pris dans mes bras affectueusement. Cette fois je devais vraiment y aller ou j'allais avoir des problèmes. Je commença à partir mais me retourna avec un air amusé pour lui dire :

T'as intérêt à répondre aux messages sinon ma vengeance sera terrible

» Look at me, just once, it's good for health. [ Pv Lucy. ]
» L'arrivé du Majordome [Pv Lucy]
» Press to play [Lucy]
» Haine cachée sur fond de scolarité | Pv Lucy White
» Retrouvailles [Pv Yui]