Envie de survivre, envie de tuer...

Bon d’accord.
La soirée s’annonçait donc franchement pas facile pour Nikolaï qui n’avait décidément pas de chance. D’un coté celle qui –selon son souvenir vaporeux- s’appelait Elora ou Eleora ou Elena ou.. –Non, y’avait un O dedans-, la fille sur qui il avait presque vomi, de l’autre coté cet évènement pas loin du ridicule avec un costume que Nikolaï trouvait ridicule. Pas facile donc cette soirée, mais le Russe n’est habituellement du genre à faire chier mais pour le coup, il allait probablement devenir chiant. Sans rock candy, la soirée ne sera pas la même. Sauf que dans sa tête oui, c’est Bagdad. Il ne sait pas encore quoi faire. Ah vraiment, cette fille, aussi belle soit-elle est aussi abordable qu’un lion en cage après avoir été nourrit pendant trois jours au yaourt. Très franchement, ce genre d’évènement n’est pas sa tasse de thé. Il n’est pas habitué aux costumes dans ce genre, pas encore habitué aux asiatiques, pas du tout habitué à Keimoo. Ceci étant dit, ce type d’évènement était une première pour lui, quoi qu’il en avait déjà vécues de semblables, dans un bâtiment miteux où des choses pas très nettes se sont passés, mais ce n’était pas à l’occasion d’Halloween, oh non. C’était plus pour passer le temps et effrayer des nenettes semi-courageuses avec ses meilleurs copains.
Quoi qu’il en soit, la soirée allait être difficile.
Ou peut-être hilarante.

Il observait Elora de derrière, mais pas seulement elle. Il observait tous les autres. Regardant les affinités qu’il pouvait y avoir. Et puis il décida de se concentrer sur elle, histoire de l’emmerder un peu. Parce que sinon ce ne serait pas drôle. Il se mit en tête de faire comme une sorte de Documentaire sur Elora. La go, pro bien en place, il se mit à faire de petits commentaires en russe, prenant une intonation de voix semblable à celle des voix-off. Il observait donc la demoiselle elle-même observant un jeune garçon, probablement plus jeune qu’elle voir bien plus jeune accoutré d’une sorte d’uniforme quelconque, presque comme ceux qu’on peut voir dans les animés, mais pas tout à fait. Après l’avoir décrite comme une potentielle couguar, il ricana brièvement entre ses dents, et fit le tour de la sale regardant les personnes présentes afin de commenter leurs costumes. Une petite que Nikolaï qualifierait de gamine avec une citrouille sur la tête. Un type sexy en uniforme militaire plutôt saillant ! Qui n’était plus là, mais qui ne l’intéressait pas plus que ça. Une petite excentrique au short noir ainsi qu’au chapeau bien étrange. Enfin, il y avait du monde, et il avait eu le temps de tous les observer avant que les couples se mettent à entrer dans le bâtiment abandonné.
Oh ! Spooky !


Visiblement, c’était donc le moment d’entrer dans ce taudis. Alors que la demoiselle lui lançait un sale regard auquel il se contenta de répondre par un bref sourire, le blondinet restait derrière elle afin de ne pas trop s’approcher de la bête furieuse.
Tendis qu’ils arrivaient dans un couloir à l’ambiance lugubre où se répétaient à intervalle plutôt régulier des séries de sons pas très ragoutants. Alors que Nikolaï cherchait une petite blague à faire à sa coéquipière, il s’arrêta un instant, l’oreille attentive. Il fit rapidement le tour de l’endroit du regard et se posait à lui-même la question qu’il se posait enfaite depuis le début… « Mais qu’est ce qu’on doit faire ? » Ce qui est franchement, une très bonne question. Parce qu’après tout, il avait franchement rien compris à ce qu’il devait faire ou même chercher. Puisque le japonais n’est franchement pas son fort. Il décida alors de continuer à marcher quasiment au même niveau de la belle, ne lui adressant pas même un coup d’œil, il décida de prendre à gauche sans la concerter, et c’est alors qu’une sacré envie de pisser le prit. Il prit également la décision de monter à l’étage alors qu’un escalier se présentait à lui. Il s’arrêta au bout de quelques marches pour héler tout bas Elora, de son anglais toujours aussi teinté de russe. « Psssst, Elora. On devrait peut-être monter à l’étage. » Sans attendre de réponse de cette dernière, il continua de gravir les marches qui grinçaient une à une.

Elle l’attrappe par l’épaule ? Mais de quell droit ? Non mais.
Quoi qu’il en soit il se retourna simplement, en affichant un petit sourire presque narquois sur son visage. La soirée de Niko allait consister à l’emmerder au possible et vu comment elle grondait dès qu’il lui adressait un regard, la tâche allait être facile. Et visiblement, le fait qu’il connaisse son prénom de l’enchantait guère. « D’où tu connais mon prénom toi ? Je ne connais même pas le tien et je ne t’ai pas dit le mien la dernière fois. » Ce à quoi il répondit sur un ton un peu plus grave, les yeux intensément plongés dans les siens. « I’ve got my ways. » Une connerie, comme d’habitude. Il était assez fier de lui, il faut l’avouer. Sortir une réponse aussi conne sur un ton aussi grave, ça relève du top niveau niaiseries en tous genres. Suite à quoi elle se détourna, avant que Nikolaï ne se retienne de ricaner bêtement en la regardant entrer dans une pièce un peu morbide. Il s’arrêta simplement au seuil de la porte, pour la regarder se pencher en avant afin de fouiller. Après avoir vu son postérieur bien cinq fois, il retourna dans le couloir à la recherche de toilettes. Bâtiment abandonné ou pas, il devait bien y avoir des sanitaires en fonctions –ou pas-. Il n’avait pas fait attention à elle, jusqu'à ce qu’elle vienne encore à lui.
Décidément.. !


Bah alors, tu cherches pas les citrouilles ? Si on n’en trouve pas cinq on ne va pas gagner. Puis elle sourit. Venant d’une harpie c’est quand même pas bien anodin. Alors il sourit à son tour en serrant les dents. « T’es bien mignonne de sourire, mais là j’ai envie de pisser. Ouvre la b.. » Et il s’arrêta là. Histoire de pas trop en faire non plus, et alla lui aussi de son coté pour trouver ces citrouilles. Cela dit, après avoir prit connaissance de cette règle, la soirée avait un peu plus de sens aux yeux de Nikolaï. Mais pour le moment la priorité du blondinet était de trouver un lieu pour pisser tranquille. En principe il l’aurait fait en plein milieu du couloir, mais il était tout de même en compagnie d’une dite lady, alors il allait se tenir à carreau. Enfin, comme il le peut. Après s’être un peu plus aventuré dans le couloir sombre où les lattes du plancher grinçaient dès qu’une légère pression leur était appliquée, il trouva –ô seigneur- enfin un lieu où il allait pouvoir soulager sa pauvre vessie soumise elle aussi à une pression un peu plus forte que le plancher.


Il s’arrêta un instant devant la porte à moitié défoncé et il faut avouer que malgré le fait qu’il soit peu affecté par les endroits un peu glauques, ces toilettes ne donnaient pas trop envie. Il haussa un sourcil tendis que la porte grinçait au moment où il la tirait à lui pour se frayer un chemin entre es toiles d’araignées et le bois pourrit. Une fois dans le noir, il sortit la tête rapido pour s’assurer qu’Elora était toujours dans le coin. Il avait beau ne pas l’apprécier des masses, il faut avouer qu’être avec quelqu’un –aussi insupportable soit-il – dans un tel lieu est quand même plutôt rassurant. Il chercha ensuite la lumière, afin de ne pas pisser dans le noir, chose qui est moins agréable que les toilettes dans lesquelles il se trouvait. Chelou comme coin. Il eut un frisson lorsqu’un petit courant d’air froid vint lui titiller l’arrière de l’oreille. Et puis, regardant les traces de mains sur les murs, il se dirigeait vers les cabines. En principe il se dirigeait toujours vers celle du fond, mais cette fois-ci, l’ambiance de la pièce le fit s’approcher de la première, dans laquelle les toilettes étaient à peu près potables.
Disons qu’il a déjà vu pire mais il ne souhaitait franchement pas s’attarder là où les lumières semblaient fonctionner à mi-temps.


Après avoir remballé son affaire, il fit volte face afin de se laver les mains. Il essaya le premier robinet duquel pas même une goûte ne coula. Il alla au second où il n’eut pas plus de succès. Et enfin arrivé au dernier, proche de la fenêtre cassée par où passait un sacré courant d’air froid, il remarqua que la dernière porte frétillait un peu. Rien d’alarmant, quoi qu’un peu louche. Attendant qu’un peu d’eau coule du robinet, il regardait la porte frétillante dans le miroir, mais c’est après que la lumière se soit éteinte quelques dix bonnes secondes qu’il remarqua que quelque chose dépassait légèrement du bas de la porte. Pris d’un sursaut au moment où la lumière revint, il lâcha un grondement de surprise tout en s’appuyant sur le lavabo qui céda sous son poids laissant gicler un fin filet d’eau à travers la pièce. Il se dirigea vers la porte de sortie, sortit à nouveau la tête avant d’appeler Elora une fois de plus. Psssst Elora, viens par-là. se dirigeant à nouveau vers la dernière cabine, il poussa la porte du pied par précaution et se recula aussitôt. Il y avait là une chaussure, recouverte d’une sorte de liquide morbide sur lequel il ne s’attarda pas. Des citrouilles c’est ça ? Citrouille de laquelle il se saisit soigneusement avant de faire demi-tour et sortir en la jetant à Elora. Attention princesse, je ne me suis pas lavé les mains. Nikolaï lui sourit à pleines dents, et se dirigea ensuite vers le fond du couloir, se retournant au bout de quelques pas pour attendre la blondinette.

Voilà. Ils avaient enfin trouvés la première citrouille. Je n’irai pas jusqu'à dire que Nikolaï était vexé de ne pas avoir entendu ne serai-ce qu’un léger ‘merci’, mais il avait une fois de plus une bonne raison de penser que cette hautaine blonde au port de tête princier était bien une peste. Une peste qui semblait vouloir prendre en charge les opérations, chose que Nikolaï la laisserai faire volontiers puisque ça lui laisserai le temps de préparer de belles crasses parfois pas très bien orchestrées. La jeune dame décida donc de bouger, son cul plus que le reste de son corps et se dirigeait vers le fond du couloir où se présentait une nouvelle cage d’escaliers. La jeune femme s’arrêta au bout de quelques marches, tendis que Nikolaï ajustait sa caméra de façon à se que les fesses d’Elora puissent être prises également durant la séquence. Il sourit intérieurement, pensant déjà aux visages de ses potes qui regarderont certainement cette paire de miches en l’enviant de les avoir eues sous le nez une bonne partie de la soirée. Ah, les mecs. Tendis que la jeune femme reprenait son avancée en direction du second étage, Nikolaï remonta les marches deux par deux afin de se retrouver à son niveau. Fierté de mâle oblige. Puis, après un blanc relativement court, la voix infatigablement sexy d’Elora parvint à son oreille, avec des propos, on ne peut plus étranges. "Alors, prince machiavélique, c’est quoi ton prénom ?" Prince machiavélique ? Mon prénom ? Ah. Oui. Quand il jeta un œil à son propre costume il comprit l’allusion au prince machiavélique. Enfin, quoi que pas tout à fait. Les épaules basses, une main dans la poche et l’autre tenant fermement son épée qu’il trouvait ridicule, il lâcha sur un ton plutôt anodin tinté de son accent russe prononcé puisqu’il ne chercha pas à prononcer les deux premiers mots à l’anglaise.. "Rostislav. Rostislav Raspoutine. Typiquement russe. Mais appelle-moi Ross, c’est plus court."
Une connerie de plus, indubitablement.


Réprimant un sourire qui se serait fait aussi large que la longueur de son épée, il s’arrêta en haut des marches, une fois le second étage atteint. Il ne prit qu’un seul instant pour observer l’environnement. Terriblement moins effrayant que le premier étage, mais un silence de mort régnait sur l’endroit, comme si ça annonçait rien de très bon pour la suite des événements. Il s’engagea alors dans ce qui semblait être un autre couloir de salles de classe. Excepté qu’a cet étage, les tables légèrement inclinées et carrément moisies étaient remplacées par d’autres sortes de bureaux pourris avec trônant dessus, des ordinateurs à grande tour aussi archaïques que l’état du bâtiment à l’étage du dessous. Il jeta un rapide coup d’œil à son binôme femelle/dragon, avant de lâcher un petit commentaire à lui-même du type ‘ Elle est bonne, dommage qu’elle soit si conne’ en russe, une fois de plus. Tendis qu’il se retournait, un autre sourire s’étirait sur ses lèvres, alors qu’il entrait dans la première salle à sa droite, un peu à reculons. A vrai dire, il s’était seulement contenté de monter sur le bureau le plus proche de lui afin d’observer la pièce de haut, faisant attention à ce que le bois ne cède pas sous son poids, et sauta enfin à terre produisant un son plutôt sourd quand il toucha le sol. Il se mit ensuite ventre à terre pour voir sous les tables, histoire de dire qu’il faisait quelque chose. Une fois sorti et pas peu soulagé, il annonça simplement sur un ton désintéressé. « Ca m’étonnerai qu’il y en ait dans les classes à chaque étage, ce serait bien trop simple. » Puis, après une petite seconde de réflexion, il posa la question qu’il aurait dû poser dès le début, quant au déroulement de l’évènement. Sans vouloir paraître lourd, Même si je sais que je te tape sur le système bi@#!Z "Pourrais-tu m’expliquer les règles du jeu ? Parce que trouver des citrouilles c’est cool, mais un peu nul."


Nikolaï se demandait maintenant s’il perdait enfaite son temps, à chercher des citrouilles à la con dans un bâtiment dégueulasse avec une petite et gentille connasse. Parce qu’après tout, s’il n’y avait que ça à faire, il ferait bien mieux de la laisser seule avec ses citrouilles pour rentrer chez lui et concocter un peu de ses cristaux afin de se faire un peu d’argent de poche à dépenser sur autre-chose. Alors qu’il attendait la réponse, il scrutait le fond du couloir une seconde seulement avant d’en avoir assez puis observait Elora en haussant les sourcils, tout en pinçant les lèvres. Au bout de quelques instants toujours, il se mit à ronchonner alors qu’il s’avançait en direction de ce qui semblait être des chambres, devant l’entrée d’une des quelles il s’arrêta, attendant la belle dragonne, lâchant dans un soupir. "Carrement naze !"
Glauques, les chambres.

Elora soupira longuement et sans se priver de le lui faire remarquer. Elle n’en pouvait plus de cet homme qu’elle n’appréciait vraiment plus du tout. Il se moqua d’elle plusieurs fois et rien que le fait qu’il parlât russe pour lui tout seul, la jeune femme sentait très bien que ce n’était pas pour rien. Il avait très certainement envie de l’insulter ou de se moquer d’elle sans qu’elle pût le comprendre. Mais en même temps, elle en était certaine que c’était également pour la faire rager. Malheureusement, il réussissait plutôt bien à la faire, bien qu’elle se contrôlât pour ne pas trop le lui montrer. Elle n’avait pas encore envie d’exploser de colère et de recommencer à crier. Après tout, ils devaient être le plus silencieux possibles afin de ne pas se faire repérer par les autres, notamment des Zombies. Elle ravala donc les quelques mauvaises paroles qu’elle désirait ardemment de lui balancer à la figure. Puis, elle ne le crut pas du tout quand il révéla son prénom. C’était une simple ruse ou diversion. En tout cas, elle se doutait bien qu’il s’appelait autrement et cela l’énerva davantage.

Elle le laissa entrer dans une des pièces qui se trouvaient à cet étage-là. A cet instant, elle avait commencé à ressentir à nouveau toute la rancune envers lui qu’elle portait en son cœur. Elle avait besoin de se calmer un peu, toute seule dans son coin, si elle voulait continuer à avancer sans l’étrangler. Parce que c’était vraiment l’envie qui lui passait par la tête à ce moment-là. Non pas qu’elle fût violente tout le temps et surtout, elle n’était pas en mesure de le réaliser vraiment. Mais il arrivait à Elora – comme à tout le monde d’ailleurs – d’avoir quelques petites pensées et envies morbides. Au final, elle entra dans une des chambres de cet étage tout en commençant à râler dans sa langue maternelle, le hollandais. S’il voulait jouer à ce jeu, Elora pouvait très bien se défendre. Toutefois, tout ceci eut pour effet que la jeune femme devint de plus en plus distraite. Elle regardait certes un peu partout dans la chambre pour essayer de trouver une citrouille, mais elle n’était pas aussi à fond qu’au début. Ses yeux fouillaient rapidement les endroits mais sans vraiment se concentrer dessus. De plus, elle ne faisait plus vraiment attention à ce qui l’entourait et elle pouvait très bien devenir une proie plus facile pour les Zombies.

Elle finit par s’asseoir sur le lit poussiéreux de la chambre dans laquelle elle se trouvait. Elle posa ses coudes sur ses genoux et son menton sur les paumes de ses mains. Elle se perdit dans ses pensées pendant plusieurs secondes jusqu’à ce qu’elle en fût tirée quand elle entendit le russe parler. Elle se leva, mais trop vite. Son dos émit un signal au cerveau en une fraction de seconde et elle ressentit la douleur la reprendre. Tout cela à cause de ce même homme avec qui elle devait être en binôme à ce moment-même. Elle s’effondra sur le sol, sur les genoux. Elle préféra ne pas crier, malgré le fait que la souffrance fût terrible sur le coup. Elle se tint le dos, grimaçant et attendant que la douleur se dissipât. L’homme continua à parler, mais cette fois-ci, elle ne l’écoutait même pas. Elle entendait une voix, mais c’était tout. Elle se concentra sur son dos et une fois que la douleur fût plus supportable, elle se releva, plus doucement. Elle se dirigea vers la sortie de la chambre, marchant plus lentement. Quand elle arriva au seuil de celle-ci, elle bougea la tête vers la russe, un peu plus loin, adossé à une autre porte. Elora se tenait toujours le dos et grimaçait toujours également.

- Je te hais, à cause de toi je dois supporter ce p***in de mal de dos ! lui lança-t-elle, sans pouvoir se retenir cette fois.

Elle avait prononcé le tout sans crier, simplement en serrant les dents pour ne pas trop éclater en colère. Elle était réellement furieuse de devoir non seulement supporter le mal de dos, mais en plus, l’homme qui l’avait causé. Elora lui lança également un regard noir, presque meurtrier, afin qu’il comprît toute cette haine qu’elle gardait en elle, sans pouvoir la lui révéler au grand jour. Enfin, elle bougea à nouveau mais comme elle était vulnérable, elle ne put se mouvoir aussi rapidement qu’auparavant. Elle finit même par décider d’enlever ses chaussures car les talons n’étaient vraiment pas une très bonne idée lorsqu’il s’agissait de marcher avec un mal de dos lancinant. Elle les jeta vers le russe afin qu’il les rattrapât.

- Pour la peine, porte les ! dit-elle simplement, sans même le regarder.

Elle se doutait fort bien qu’il ne fût pas à sa disposition. Il était prêt même à laisser les chaussures sur place. D’un côté, cela ne la dérangeait pas vraiment. Elles étaient conçues simplement pour le déguisement. Elora ne se voyait pas du tout porter de si longues bottes dans la vie de tous les jours, notamment vu que celles-ci étaient en cuir et de couleur rouge. Cela aurait été quelque peu étrange. Elle n’avait pas non plus spécialement de vêtements pour les porter avec. Elle pouvait se permettre de les laisser derrière elle. Puis, cela prenait moins de place. Elle continua donc son chemin, presque à la lenteur d’un escargot, à son avis. Un peu plus loin, il y avait une énorme salle de bain commune, avec quelques douches et des lavabos au dessus desquels, des miroirs plus ou moins cassés étaient vissés.

Elora rentra à l’intérieur et entendit soudainement de l’eau qui coulait. Le bruit la dérangea beaucoup, mais elle s’empêcha de trouver l’origine de celui-ci. Après tout, elle ne resterait pas longtemps dans cet endroit. A nouveau, elle se mit à chercher les citrouilles, mais simplement avec les yeux. Elle ne pouvait plus se baisser, son dos encore douloureux. Elle soupira donc longuement, et sortit finalement de l’endroit. Elle s’adossa au mur et se laissa glisser tout doucement et lentement afin de ne pas se blesser davantage. Quand ses fesses touchèrent enfin le sol, elle sembla soulagée et rassurée. Elle ferma les yeux quelques instants.

- Continue sans moi, j’ai trop mal. Ou pas, c’est comme tu veux, je m’en fous. J’ai besoin d’une pause.

Elle savait qu’elle était devenue une proie facile pour les Zombies, mais elle ne s’en préoccupait pas du tout. Son dos était bien plus important que l’enjeu de la soirée. Puis, si elle était trouvée par un de ses prédateurs et même touchée, cela lui évitait la suite de la soirée avec le russe, ce qui pouvait être accueilli comme une bonne chose. Elle préféra donc rester sur place quelques moments, sans prendre en compte les envies de son binôme.

Il n’avait pas eu le temps de penser à rien d’autre. Il ne comprenait pas le but de la soirée. Le principe de cet évent le dépassait quelques peu, puisqu’il ne comprenait pas le japonais à la perfection, alors que sa binôme, elle, semblait en savoir bien plus qu’elle ne voulait bien lui dire. Binôme qu’il avait perdue de vue pendant quelques instants, alors qu’il réfléchissait à des trucs plutôt aléatoires comme l’attitude de cette fille à son égard. Il avait pourtant essayé d’être gentil avec la blonde, enfin. Gentil c’est dire beaucoup. Cela dit, Nikolaï n’est pas un mec gentil en soit, bien qu’il n’ait pas de prédisposition à emmerder les gens, il lui arrivait parfois d’être un peu casse couille. Comme tous le monde enfaite. Personne n’est foncièrement méchant au début. On le devient. Comme on devient agri, un vieux pruneau ou une saloperie de femme hautaine et insupportable qui porte d’affreuses bottes à talons haut alors qu’elle en a visiblement pas besoins ni envie. «Je te hais, à cause de toi je dois supporter ce p***in de mal de dos ! And here we go again. pensat-il.

Et maintenant elle osait lui parler sur ce ton ? Après tous les efforts qu’il avait fait pour paraître sympa. C’est assez hallucinant l’ingratitude des femelles. Bien décidé à ne pas se laisser marcher sur les pieds, il fit ce qu’il faisait le mieux.
Lancer un haussement de sourcil, et rester silencieux au lieu de laisser sa main agir en lui mettant une bonne tarte, chose dont il est capable. Alors qu’elle lui lançait ses hideuses bottes, il les jaugea du regard quelques secondes puis reporta les yeux sur elle, qui rentrait à nouveau dans une chambre. Il décroisa les jambes, prit les chaussures en les rassemblant et glissa ses doigts dans le haut de chacune, un peu comme lorsqu’on porte plusieurs verres à pied dans la même main. Il entra dans la chambre à sa suite, et la regarda s’asseoir par terre. Il la toisa de haut en bas, et ainsi décréta que la belle et grande Elora ressemblait plutôt à un déchet. Il s’adressa à elle, sur un ton plutôt neutre au départ. Son anglais toujours aussi teinté de Russe.


Non mais sérieusement, t’as tes règles ou quoi ? T’es absolument insupportable. Avec tes airs de princesse, tu ferais mieux de te calmer et changer de ton ma petite. La prochaine fois c’est ma main en travers de ta sale face. Et pense pas que j’en suis absolument pas capable, j’ai déjà frappé plus jolie que toi. Aussi arrête tout de suite la comédie, c’est drôle cinq minutes mais ça devient insupportable. Je t’ai jamais demandé de me faire un lap danse dans ton salon, le fait que tu sois tombée c’est pour ta gueule, t’avais plus qu’a aller voir un ostéopathe. Ton mal de dos c’est plutôt à cause de tes conneries de talons. Après quoi il lui lança quasiment les bottes dessus avec un air de dégoût, air qu’il avait finit par arborer plus il continuait à lui dire ce qu’il avait sur le cœur. Gardes-les tes bottes de tapin. Elles te vont plutôt bien après tout. Si tu veux rester ici, fait comme tu le sens je te laisse ici avec plaisir. Fais-toi donc bouffer par je sais pas trop quoi, ce serait rendre service à l’humanité. Il termina par trois mots prononcés salement comme pleins de poison sifflant comme un sacré serpent. Whiny f’ing Bitch

Et il s’en alla, comme ça après un soupir retenant le trop plein de colère qu’il s’empêchait de lui jeter à la figure sans même la regarder. Le blond serrait si fort la poignée de son épée qu’il en avait les articulations blanchies. Oh, Nikolaï aurait pu être bien plus méchant, mais une vipère morte ne peut plus mordre, et à voir l’état de la blonde elle ressemblait à un serpent qui avait trop mordu. Puis il commença à se demander si elle était toujours comme ça, toujours aussi insupportable et hautaine. De comment elle se comportait en public, avec les gens qu’elle ne connaissait pas ou très peu. Il se posa également la question de savoir si elle pouvait avoir des amis. Lui en avait des tas en Russie, même en Angleterre. Mais ici… pas un. Il fronça les sourcils alors qu’il dévalait les escaliers plutôt rapidement, chassant ses idées d’un mouvement de tête agacé. Après tout, peut-être avait il abusé. Il s’arrêta une fois en bas des escaliers, juste avant de poser le pied sur le sol du premier étage. Se retourna partiellement pour voir si elle s’était décidée à le suivre ou non. Il revint alors sur ses pas et se posta au bout du couloir et annonça sur un ton plutôt électrique.

Tu bouge ou tu crève là ? Plus vite on aura trouvé ces citrouilles, plus vite on sera séparés.

Boh, si elle réagissait comme une sacré mante religieuse histoire de lui couper la tête, il comprendrait.