De la nouveauté. [Noahki & Yukio]

Noahki Saigara & Yukio Tomonari

CRÉDIT - CSS

L'heure sonne

De l'eau qui coule. Le fredonnement d'une chanson qui passait à la radio ce matin. Bon, on peut aussi préciser qu'elle chante très faux, celui qui reconnaît la chanson est soit très doué, soit dans la tête de la jeune fille. Yukio essaye de se détendre et de se vider la tête. Et, entre autre, de se nettoyer de la sueur accumulée après son entrainement, vu qu'elle ne supporte pas de se sentir... sale, souillée -dans tous les sens du terme.
Elle sort, se sèche la figure et se dévisage dans la glace. Grimace. Ses cheveux emmêles et ses cernes ne lui flattent pas l'apparence. Elle est loin d'être un canon, n'a jamais prétendu l'être et sauterait d'une falaise si un jour cela devait arriver, mais il n'empêche que parfois elle aimerait bien pouvoir faire bonne figure -sans jeu de mot aucun évidemment. Après tout elle l'avait cherchée cette sortie et n'avait pas l'intention de se priver de discussions "animées"... où elle gagnerait évidement, mais pour cela il fallait laisser le moins d'angles d'attaques à l'adversaire.
Elle a un petit rire. Un jour elle apprendra à ne pas comparer sa vie à un combat sur tatami. Un jour peut-être. Pour l'instant... elle est en retard. Elle le sait, elle a l'habitude, c'est toujours ainsi, elle court pour aller ici et là sans se laisser la moindre seconde d'avance. Sauf les entraînements, où elle arrive même en avance, pour son propre plaisir... Ou parce qu'elle ne voit pas l'intérêt de se faire courir avant.

En bref, elle enfile un top, un jean, attrape sa veste de baseball et attache ses chaussures en toiles. Ses cheveux dégoulinent sur ses épaules. Elle les essuie vigoureusement avec une serviette puis se donne un coup rapide de brosse.

La porte claque. Ses clés tombent avec un cliquetis sourd dans sa besace. Elle avance d'un pas pressé dans les couloirs en se nouant méthodiquement une queue de cheval. L'Académie a eut la bonne idée de se planter dans les abords de la ville, elle devait être au centre ville pour 19h 30. Un rapide coup d'oeil sur la pendule du hall lui fait accéléré la cadence. Il lui reste moins de vingt minutes. Elle passe le portail, traverse, tourne à gauche, sort ses écouteurs et allume son baladeur. Les routes sont bouchées, quelques voitures klaxonnent. Les piétons quant à eux sont principalement des jeunes de l'Académie en petits groupes.

La voilà enfin au centre ville. Il était temps, l'heure sonne. Elle pousse un large soupire avant d'aller s'asseoir derechef sur le rebord d'une fontaine. Pas qu'elle soit fatiguée -bien au contraire, son souffle est encore un peu rapide et elle est on ne peut plus alerte- mais c'est une manière pour elle de... manifester. Parce que le problème avec Noahki, c'est qu'il propose une sortie, mais pour savoir où et quand c'est une chose très... approximative. Ce soir, en ville -et oui, on a pas le budget pour le jet privé pour Los Angeles. Donc qu'il la trouve. Et dans le pire des cas, son portable est allumé en vibreur dans sa poche. La ville n'est pas si grande, et ils la connaissent bien.
Elle s'adosse à la sculpture, les jambes repliées contre elle. En levant les yeux, elle regrette que le centre soit si éclairé, elle aurait bien aimé pouvoir voir les étoiles. Tant pis, elle regarde les terrasses qui sont encore bien vides. Certaines boutiques ferment déjà, les jeunes enfants qui jouaient ensemble commencent à rentrer chez eux.
Elle sourit en voyant Saigara arriver au loin. La soirée risquait d'être intéressante. Et pas d'autour d'une crêpe.

Ce soir, pas de taff, pas de cafés à servir.
Et puis il avait posé un à tout à l’heure à Yukio alors non, le taff, c’est pas maintenant. Est ce que ça revenait à sortir avec ? Très franchement, en ramenant sa bande interminable, ç’aurait pu être pas mal, mais il doute avoir l’occasion de parler tranquillement à Tomonari sans être entrecoupé dans tous les sens... tout comme parler à une seule personne à une soirée en étant entouré de ses potes, c’est un peu une forme d’autisme, quoi. A cette perspective, Noahki prend presque peur que Tomonari se ramène en petit talons cloc-cloc, avant de se moquer de cette vision. Elle n’oserait pas... et puis ce genre de truc, c’est du Glamour, pas du Tomonari. Tout comme ils allaient se faire une pseudo-crêpe et non un rendez-vous romantique !
Séchant ses cheveux, il a sorti un pull à capuche, jean, et tennis, avant de se ruer dehors. L’avantage avec sa nouvelle colocation, c’est qu’il habitait pas si loin du centre ville donc pas besoin de se mettre la pression aux fesses pour se retrouver quelque part.

Bon et en attendant, il était déjà arrivé, lui. Enfin bon, ça c’est quand même la moindre des choses.
Maintenant restait à savoir si Tomonari le serait-elle, qu’en sait-il, il ne l’a jamais invité, hein. Cinq, dix, douze... quinze minutes. La musique dans les oreilles, c’est cool, mais les lapins, ça le serait nettement moins. Et puis il faut avouer que son enthousiasme de connaître un tant soi peu mieux sa coéquipière du sport, en prendrait un sacré coup !

[Tu t’es perdue, ma chérie?] textotera-t-il à deux doigts de ricaner à son propre texto.

Dans cette ville, il y a deux places principales alors ils ne peuvent quand même pas se louper, ...si ? Et si elle lui avait exigé un jet privé oléolé à Los Angelos, Noahki lui aurait ri au nez en lui disant que cette soirée à Keimoo serait de loin bien mieux que ce futile aller retour. Le prétentieux... ? Un peu, c’est vrai. De toute façon, dans sa tête, le lieu qu’il a indiqué était d’une clarté sans égale, bien évidemment. Se dirigeant quand même vers l’autre place, Noahki a alors aperçu Tomonari de loin, assise au bord de la fontaine.

[Tourne ta tête à gauche au lieu de bailler aux mouches! ]

Noahki ne l’a pas vu regarder son portable mais se tourner vers une présence opposée à la sienne. Ouais bon est-ce que je lui ai dis à droite... !?

-Tu pourrais regarder tes messages au lieu de mater comme ça, a-t-il lancé d’un ton amusé, venant s’assoir brutalement à côté d’elle, manquant de tomber dans la fontaine, avant de se rattraper de justesse. ...en plus que t’es pas discrète !

Comment pourrait-t-il savoir qu’elle l’a confondu avec un autre.

-Tu veux que je t’apprenne comment on fait ? a-t-il plaisanté d’un regard moqueur. Quoiqu’il en soit, c’est qu’ils font drôle de mine avec leur cheveux encore humides. Oui c’est cela, ils se sont appelés pour passer sous l’eau avant de venir ou alors ils l’ont prise ensemble, cette douche... ou pas. Chassant de la tête les pensées qui fusent inutilement, Noahki a soupiré, comme exaspéré. Il lève les yeux au ciel, encore trop éclairé pour se confondre à la nuit et dresse un semblant de mapage des coins sympathiques du coin. Le problème étant qu’en allant dans les lieux « plutôt habituels », il était certain de se retrouver nez à nez avec la moitié de l’école dont ses potes dans le lot, chose qu’il avait précisé qu’il ne ferait pas ce soir. Pas vraiment une promesse, mais Noahki ne parle pas dans le vent, c’est au moins une qualité infaillible, ça.

-J’ai la dalle... a-t-il étalé en toute franchise, pensif, le regard scrutant le haut des immeubles qui tentent de se dépasser les un des autres. Et tu vois cette tour, la deuxième plus haute là ? On va là bas alors si t’as peur des hauteurs, nous arrête pas une fois qu’on y sera! Et si tu me dis que tu connais déjà, tu vas juste casser mes plans mais je te proposerai autre chose !

C’est d’un pas enjoué que Noahki a entrainé Yukio dans sa course, plutôt son manège parce que non, il ne s’est tout de même pas mis à courir inutilement. De toute façon, s’il y en a une avec qui Noahki n’a pas besoin de retenue pour s’exprimer, c’est bien Yukio Tomonari. Bah quoi, il était comme ça avec elle au sport, il allait pas se la jouer cul-pincé dehors, non plus. Et puis le Sky, il n’y a que Noahki qui l’appelle comme ça juste parce que c’est un restau sympathique perché dans une des tours qui concurrence la plus haute de la ville. Un restaurant bordé d’autres étages très commercial -mais comme tout le reste du pays. Un lieu mêlant chic et convivialité sans prétendre le grand luxe et ses manières, et qui justement par cette discrétion a tendance à être ignoré par l’élitisme des élèves de Keimoo. Et puis une fois de plus, Noahki n’était pas venu éblouir Tomonari avec un budget de malade, mais plutôt venu dans l’optique de se trouver un coin pas trop casse-tête ou ils allaient se marrer un bon coup. Ils se retrouveraient peut-être fondus avec quelques têtes des écoles voisines mais au moins ils ne seraient pas trop envahi, ce qui déjà, reste en soi un challenge. Et puis ils pourraient trainailler autour entre le toit de l’immeuble, la patinoire, les bars, l’aquarium, le cinéma, ce n’est pas l’animation qui manque, dans ce pays ! Au pire, si quelqu’un en venait à les voir, Yukio le tuerait, tout comme ce qu’elle l’avait prévenu au Dojo. En y pensant, Noahki se rend compte qu’il connait Tomonari qui donne des coups, mais alors Tomonari qui s’amuse... c’est un point d’interrogation. Bah oui, Yukio, elle est jolie, mais elle a tendance à frapper tout ce qui est sur son passage alors bon. C’est quand même quelque chose de ne pas connaître une personne alors qu’on est amené à la côtoyer des années d’affilée !

-Bah... juste suis-moi et fais moi confiance, tu sais bien qu’on s’aime comme des fous ! Il serait temps que le monde entier soit d’ailleurs au courant... Tiens d’ailleurs t’as quelqu’un en ce moment? A part moi, bien sûr, je sais bien que c’est sérieux entre nous mais bon...

Bah quoi, il fallait bien commencer par tirer le bout d’un fil, s’il fallait connaitre un tant soi peu la connaître. D’ailleurs, si elle savait pratiquement tout de ses relations à lui, lui n’en savait fichtrement rien !

Arrivés au pied du bâtiment, Noahki a laissé passer Yukio dans l'ascenseur vitré, qui pendant son ascension, laisse la vue sur la ville.

-Si t’as le vertige, je t’interdis de me vomir dessus !

Qui a dit cul-pincé, aujourd’hui ?


[J'avais posté ce rp dans l'autre sujet, n'importe quoi -,-' ]

Aie Confiance
Un mouvement brutal et inattendue arrivé par derrière fait sursauter Yukio. Sur le coup, elle n'a pas compris et donne quelques coups d'oeil surpris dans la direction qu'elle fixait un instant avant. Elle avait cru voir Saigara de ce côté. Sauf qu'il vient d'apparaître comme pas magie derrière elle. Ce qui signifiait qu'elle divaguait royalement. Quand enfin elle percute, elle ne perd pas la face, se renfrogne tout à coup, faussement boudeuse et bien trop fière pour prendre l'aire gênée. Malheureusement, elle comprend trop tard pour aider Noahki à tomber dans l'eau, il s'était redressé plus vite.

- Pfft, c'est pas trop tôt, reproche-t-elle en rangeant ses écouteurs. T'en a mis du temps pour arriver, j'ai bien cru que tu avais oublié avec ta mémoire défaillante.

Elle ne rétorque rien pour le portable, sachant pertinemment que son vibreur n'était pas très puissant. Elle avait pourtant essayé d'y être attentive, mais elle avait dut le louper. Tant pis, elle ne prend même pas la peine de regarder les messages qu'elle avait reçu. Le principal étant qu'ils étaient là, maintenant.
Et visiblement, la première chose qui vient en tête à Saigara à cet instant c'est... son estomac, qui crie famine. Mais oui, bien sûr, pourquoi pas...
Tomonari lève les yeux sur la tour que son ami indique. Non, elle ne connait pas. Dans les immeubles, elle ne fait que les premiers étages, elle monte rarement haut. Et encore, pas sûr qu'elle soit déjà rentrée dans le rez-de-chaussée d'une tour aussi haute. Pas à Keimoo en tout cas.
Elle ouvre la bouche pour protester quant à une pseudo-peur des hauteurs, mais Noahki ne lui laisse pas le temps, l'entrainant déjà dans les rues. Elle lève les yeux au ciel avec un léger sourire et lui emboite le pas dans les rues de la ville.

- Le deuxième gratte-ciel le plus haut ? Dès le premier rendez-vous ? Je croyais qu'on devait faire ça discrètement...

Elle disait ça, mais au fond, ce n'était peut-être pas un lieu hautement huppé cet endroit, elle n'en sait rien. En tout cas, elle a assez confiance en Noahki pour espérer quelque chose de sympa, convivial... Ou alors c'est qu'il n'avait rien compris, qu'est-ce qu'elle en savait ? Au fond, elle ne le connait pas assez pour imaginer ce que ça allait donner... Mais elle essayerait de remédier à ce problème et profiter de la soirée malgré tout. Et si c'était un endroit chicos -un endroit gênant pour elle- elle ne manquera pas de lui faire remarquer... et choisira le lieu de leur prochaine soirée.
Elle rougit légèrement quand il lui demande si elle a quelqu'un, puis se reprend bien vite et se lance dans le jeu avec entrain.

- Si c'était le cas, tu serais jaloux mon beau ? Je t'aime, tu m'aimes, comme au premier jour, mais tu n'as jamais exigé que je sois toute à toi, alors je suis libre de ce côté là, n'est-ce pas ?

C'était une réponse sans en être une. A la vérité, les relations amoureuses n'étaient pas dans sa liste de priorité du moment : réussir son année et être sélectionnée pour une prochaine compétition de karaté, beaucoup plus.
Elle lui fait une courbette moqueuse quand il la laisse passer dans l'ascenseur. Elle regarde la ville qui s'éloigne à mesure qu'ils montent avec délices. Elle aimait cette impression de surplomber la terre, de s'approcher du ciel.

- Le vertige ? Moi ? Même pas en rêve ! s'insurge-t-elle. Je sauterais même du haut de l'immeuble si je pouvais.

Les sports extrêmes sont presque à égalité avec le karaté dans le classement des meilleurs sports, elle aimerait en faire plus souvent mais la mise en oeuvre est un peu compliqué vu sa situation, que ce soit pour le temps, le lieu ou pour le prix.
La cage en verre se stabilise, les portes s'ouvrent. Yukio ne peut s'empêcher d'être soulagée, en quelque sorte. Un restaurant ouvert, lumineux, chaleureux s'étale sur l'étage. Les cuisines dégagent des odeurs acidulées et les groupes attablés discutent joyeusement, le tout avec une des plus belles vues sur la ville qu'elle ait jamais vue. Et encore, le soleil était encore présent, ce serait certainement encore mieux quand il fera nuit avec le skyland.

- Finalement mon coco, on dirait que tu as bon goût, lance-t-elle, faussement ironique.

Elle avait eut tord de s'inquiéter. Elle avait un instant cru qu'elle verrait ce soir le Noahki Saigara populaire, celui que décrivaient certaines fans en puissance un peu cruche. Mais non, c'était juste Noahki, le même qui avait le don de l'agacer gentiment et qu'elle taquinait pour un oui ou pour un non. La situation était différente qu'à leur habitude, mais les gens ne changent pas de personnalité en sortant d'une pièce, elle aurait du le savoir.
Ils s'installent sur des sièges de bar au comptoir.

- Bon, et toi alors, sans que j'ai à l'entendre de la bouche d'une personne lambda, qu'est-ce qui s'est passé pendant tout ce temps - où tu ne pouvais que m'observer de loin en bavant d'admiration ? J'espère au moins que tu t'es pas désespéré sur ton sort, parce que si t'as passé six mois à déprimer, tu risques pas d'être très drôle, ce soir.

[20 ans plus tard... ou 2 mois et demi, disons... Je suis vraiment désolée. Mais me voilà enfin, prête à reprendre fièrement du service 8) ]

Non, même si sa mémoire s’avérait sélective de temps à autre, il ne pouvait avoir oublié ce rendez-vous avec Tomonari. Simplement parce qu’il la connait depuis un moment quand même, et parce qu’aussi elle est son amie, sa grande amie du sport. Les peu de fois où Noahki ne la voit pas au dojo pour les séances d’entraînement, il s’est presque ennuyé à ne pas tanner quelqu’un autant qu’il a l’habitude de le faire avec Yukio. Relation abracadabrante et folklorique.

-Je me suis dépêché figure toi, aboie aussitôt Noahki en croisant les bras. Comment ça il était en retard alors qu’il avait fait l’effort de se ramener à l’avance ! Son lieu de rendez-vous avait pourtant été plus que clair et net ...dans son esprit uniquement. Haussant des épaules il a fixé le bâtiment en question. C’est vrai qu’il avait dit qu’il la jouerait discretos pour plus de tranquilité.

-Fallait bien que je t’en jette plein les yeux, que crois-tu. T’as encore rien vu je crois bien.

D’un air amusé, il a finit par glisser que tout irait bien –d’un air de ne rien promettre- avant de l’entraîner sur les lieux. Il avait envie de passer un moment avec Tomonari alors il le ferait, en toute simplicité. Et passant outre la seconde d’embarras qu’il lui voit pour une grande première, Noahki hausse des épaules, fixant la place qui s’éloigne à mesure qu’eux, s’élèvent.

-Jaloux ? De toute façon, si je te dis que oui, tu t’en ficherais bien. ...J’ai faux ?

Le japonais ne s’étalera pas sur le sujet de lui-même.

Du moins pas de suite. Eclatant ensuite de rire face à la remarque de Yukio, Noahki en vient presque à regretter de ne pas leur avoir réservé une séance de saut en parachute. En fait, c’est le genre d’activité auquel il n’hésiterait pas une seule seconde à entraîner son amie dedans. Le genre de truc où il sait pertinemment que la petite mèche de cheveux mal placée ne la gênera pas à s’éclater, sans prise de tête, dans une chute vertigineuse. Le genre de spontanéité qui fait qu’il se sent à l’aise sans avoir à rester aux aguets pour se plier au quatre soins de ces demoiselles.

-Finalement, dit-elle ... répète-t-il en secouant la tête, Quoi. Le coco, il te surpends peut-être ? J’ai toujours dis que tu me sous-estimais.

Callé sur un siège, le jeune homme a éclaté de rire sans relever les piques de Tomonari.

-Dommage, j’avais peut être pensé que tu me consolerais un peu tiens. Je te dis, c’est bien la preuve en plus que tu me sous-estimes, je t’assure ! Regarde, même après tout ce temps, tu peux voir que je me porte comme un roi, -et encore mieux maintenant que je n’ai plus à t’épier de loin. Enfin pour te dire, c’était quand même pas folichon en termes bonne santé, ces mois derniers. Mais il y a bien intérêt à ce que je rattrape tout le temps que j’ai perdu !

A s’agiter autant plus tôt que prévu, on l’avait pourtant prévenu qu’il ne pourrait plus reprendre le sport sur cette cadence. Plus tard, il serait reconnaissant à Yukio de lui avoir épargné une partie de catch à la sauvage même pour honorer ce vieux pari qu’ils s’étaient lancé des mois auparavant. Difficile de prendre son mal en patience, il faut l’admettre. Soupirant à sa condition, Noahki à jeté un coup d’oeil amusé vers la jeune fille.

-Bah tu veux que je te dise si moi je me suis casé, c’est ça?

Oui bon.
Des rumeurs avaient bien tournés sur son compte depuis, surtout depuis que l’académie savait qu’il avait été hospitalisé avec la nouvelle dont il avait en charge l’accueil, le soir de l’accident. Du coup, c’est vrai qu’avec Anaïs, ils avaient été pris en charge tous les deux à l’hosto et qu’à force d’être fourré ensemble même tout le personnel de l’hosto était persuadé qu’il se tramait forcément quelque chose entre eux mais plus qu’autre chose, Noahki savait qu’entre Anaïs et lui, c’était davantage de la complicité -pour les conneries- qu’autre chose. De là, évidemment que tout le monde ne le voyait pas de cet oeil là, vu qu’ils étaient restés asses proches même à leur sortie des soins. Glamour en avait déjà fait des siennes via son réseau. Eternelle histoire antipathique.

Une serveuse est venu s’enquérir de leur besoin et des verres ont tôt fait d’arriver. Elle leur proposera au passant une carte avec une spécialité Crêpe – pour le clin d’oeil à la discussion qu’ils avaient eu quelques heures plus tôt. Amusé, Noahki est en train de secouer doucement son verre tout en regardant pendant un moment, le fond. Avant cette histoire d’accident et d’absence prolongée dans à l’école, il avait effectivement quelqu’un en vue mais d’après ce qu’elle lui avait fait comprendre et depuis le temps, c’était une histoire estompée avant même tout commencement. Le jeune homme a laissé un rire lui échapper.

-Officiellement oui et véridiquement non, si –j'en suis très certain- ça peut te rassurer. Tu sais bien que je te suis fidèle, moi, au moins. Bah et sinon quoi de neuf, pendant tout ça, et bah j’ai emménagé chez Shiro, pour une colocation. Tu viendras nous rendre visite un de ces jours ? Et j'y pense, tu taffes plus tous les soirs là?

Bon officiellement, Noahki avait promis de ne pas ébruiter le nouveau lieu où il faisait habitat en dehors des dortoirs au lycée mais Tomonari... D’ailleurs il avait parlé en baissant quelque peu la voix, sur un ton de confidence. Bien évidemment, il ne se doute de rien sur le compte de son amie non plus ; s’il avait su qu’elle avait eu une relation avec Shiro, il aurait peut être songé à se taire avant. Mais quoi, on n’est pas au courant de tout dans la vie.



[Pas de souci, et welcome back =] ]

It's a joke !?
Il a faux ? Peut-être, peut-être pas. A vrai dire, l'image d'un Noahki jaloux parce qu'elle serait avec quelqu'un n'arrive pas à se dessiner dans l'esprit de Yukio. Elle ne voit qu'un ensemble sombre et floue, pour elle ce n'est pas possible, cela signifierait que Saigara serait très légèrement attaché à elle d'une manière différente que l'amitié et plus profonde que leur jeu commun de chien et chat. Or ce n'est pas le cas, si ?
Elle lui lance un coup d'oeil en coin quand il se met à rire et fini par conclure qu'il se fiche d'elle, qu'il plaisante, comme d'habitude.

- Je ne suis pas garde malade, mon job n'est pas de te consoler. D'ailleurs tu sais très bien qu'avec mon tact légendaire, je serais incapable de remonter le moral de quelqu'un en consolant ses chagrins et ses tracas.

C'est vrai. Elle peut aider à se changer les idées, mais pas à écouter d'une oreille altruiste et bienveillante quelqu'un en plaçant ici et là des petits mots qui réchauffent le coeur. Non, Tomonari est plus du genre à donner une grande claque dans le dos et à avancer. Parfois cela revient à refuser d'affronter les problèmes et à se consumer de l'intérieur, mais elle s'en ait toujours tiré, alors elle n'a jamais trouvé l'occasion de faire autrement. Et ceux qui cherchaient une âme calme et aimante, qu'ils passent leur chemin, elle ne changera pas pour quelqu'un, si elle le fait c'est pour elle-même, aussi égoïste peut paraître sa façon de penser.

Elle a une moue surprise. Non, ce n'était pas vraiment ce qu'elle voulait savoir par là -du moins pas dans sa première pensée, après tout, son subconscient avait peut-être parlé. Elle veut surtout des nouvelles de lui, aussi banales qu'elles puissent être, pour -comme il l'avait si bien dit- "rattraper le temps perdu". Ses histoires de coeur ne la concernaient que très moyennement. Bon, admettons-le, ça ne voulait pas dire que ça ne l'intéressait pas, elle n'en reste pas moins d'une curiosité parfois déplacée.
Yukio avale une gorgée de son verre sans un mot, jouant machinalement avec un lacet de sa veste blanche et bleue aux couleurs des yankees. Elle hausse les épaules, ne sachant pas elle-même si vraiment elle se trouvait rassurée de la nouvelle.

Elle faillit s'étouffer. Elle eut à peine de le temps de remercier le ciel pour ne pas avoir recracher le liquide sur le visage de son ami tellement elle était surprise. Quand elle reprit la possession de sa respiration, elle était rouge, choquée et dévisageait Saigara comme s'il venait de lui annoncer qu'il allait mourir demain.

Ce qui n'était pas loin d'être le cas, niveau gravité, pour Yukio. Elle cligne plusieurs fois des yeux, cherche désespérément l'humour dans la confidence de son ami.

- Shiro... Le Shiro ? Elle demande, hébétée, pressante, avant de finir comme si elle parlait d'une chose répugnante : Kuchiki ?

La stupéfaction laisse place à la colère. Elle se lève à moitié de sa chaise, serre le bar à s'en blanchir les phalanges.

- Tu vis avec lui ! Tu te fous de moi !? crit-elle presque.

On la regarde autour, surpris. Elle se calme alors, s'assoit et se fait suppliante.

- Oh pitié Noahki dis-moi que c'est une blague...

Elle n'a aucune raison de s'emporter ainsi, après tout son ami n'a rien fait de mal. C'est juste qu'elle ne s'attendait pas du tout à ce genre de déclaration, Shiro était à des lieues de ses préoccupations du moment. Et Saigara lui annonçait comme une fleur qu'elle était invitée à passer le voir, lui et Kuchiki. Il y a peu de personnes qu'elle déteste, d'ailleurs elle se plaît à ignorer hautainement et simplement les personnes qu'elle ne peut pas voir en peinture, mais Shiro c'est autre chose. Ce n'est pas qu'elle le déteste, mais elle le hait, ce qui fait une grande différence. C'est la seule personne qui l'ait humiliée, ridiculisée, blessée à ce point. Après ce malheureux soir, elle s'était sentie trahie et bafouée comme jamais, et cela, elle est parfaitement incapable de l'oublier, encore moins de le pardonner. Alors elle le méprisait en le voyant, se blessant elle-même un peu plus à chaque fois, peut-être, mais bien décidée à lui rendre la monnaie de sa pièce jusqu'à ce que mort s'ensuive.
Et là, son ami, son grand camarade du club, lui disait sans crier gare : Tiens, viens nous voir pour discuter et s'amuser gentiment avec le gars que tu as envie de voir pendue par les cheveux au dessus d'un bûcher, on pouvait donc comprendre que sa réaction quelque peu excessive. Oui elle voulait savoir ce qu'avait fait Noahki tout ce temps, mais il aurait bien fait de s'abstenir pour ce genre d'information.
Elle respire un grand coup, ferme les yeux puis reprend normalement :

- Désolée, j'avais pas à t'agresser comme ca. Mais euh... comment dire... Shiro... Shiro et moi on a eut quelques... désaccords. Un gros différend. Un conflit majeur d'intérêt. C'est complètement incompatible. Alors ça aurait été avec plaisir de venir chez toi, mais avec lui, c'est un non catégorique. Et rien ne me fera changer d'avis.

Elle s'arrête là pour sa réponse, une moue soucieuse sur le visage. Elle n'a pas à tant s'étonner pourtant, elle sait que Shiro et Noahki s'entendent bien, même si elle s'évertue à quitter son ami quand il va parler à Kuchiki. Mais de là à emménager ensemble ?
Elle trouve alors pourquoi cela l'a aussi surprise : parce qu'elle n'était pas au courant. Cela peut sembler évident, mais pas venant du populaire. La plupart du temps, une rumeur plus ou moins fondée tournait en affirmant ses moindres actions. Or là, rien du tout. Au moins a-t-elle une raison d'être heureuse de cette révélation : Saigara lui faisait assez confiance pour lui parler de cela. Elle lui sourit.

- Pour le boulot, j'ai tous les samedis soirs et deux soirs de semaines, mais ça dépend des plannings. Pourquoi ?

Elle espère que Noahki n'insistera pas sur l'histoire Kuchiki. Le problème, c'est que c'est de Noahki dont elle parle... elle peut toujours espérer.

Noahki a simplement eu un sourire en coin à la description que se fait Tomonari d’elle même. Pas capable de consoler, une bonne tape dans le dos et ça relance la machine. En fait, ça ne l’étonne pas de trop ; l’inverse l’aurait plus déstabilisé qu’autre chose. Mais la suite qu’elle lui sort a le mérite de mieux faire réagir le populaire, surpris par cette réaction qui lui semble en tout point disproportionné.

-Quoi, mais quoi? ...Bah ouais le Kushiki, qui d’autre tu veux? confirme-t-il, sûr de lui, autant qu’il se fige, déconcerté. Elle le ferait presque paniquer avec ses grands airs... mais c’est qu’elle n’a pas trop l’air de jouer la comédie. Quand a-t-il loupé un épisode ? Bon sang, à lui, on ne lui disait jamais rien alors quoi.

-C’est bon, respire là. Il se passe quoi là, qu’est ce qu’il t’arrive ? Non c’est pas une blague pourquoi je te ferai de la blague sur ça ?

Presque aussi stupéfait que ce que lui joue Yukio, Noahki ne capte toujours pas le subterfuge ni ne voit l’anguille sous roche. En même temps si c’était un différend, il pourrait aller lui en taper deux mots à son coloc, il ne cernait pas le problème dans tout ça. Et ça ne pourrait que s’arranger, non ? Attendant une explication plus parlante, Noahki laisse passer une gorgée de liqueur, perplexe. Impossible de faire le lien avec Shiro et Yukio dans sa tête, le lien se refuse à se matérialiser. En temps normal, Saigara n’était pas aussi dupe au point d’en devenir naïf ; la fille qui en pique pour un mec, ça se sent un minimum quand même. Sauf que là, Yukio a tellement bien tourné son expression qu’il écarte d’emblée un semblant d’antécédent entre elle et Shiro.

-Ah. Tu dis un conflit d’intérêt majeur... Complètement incompatible. Un désaccord... ? répète Noahki, dubitatif, sans saisir. Et puis voilà qu’elle refuse de venir lui rendre visite. Si ça se vit, ça. Quoi non ?

Clignant des yeux et fronçant des sourcils, Noahki tente d’en découdre sur le flot d’informations floues laissées par Yukio. Au pire, il demanderait Shiro c’est quoi le problème et à son avis, il n’en ferait pas autant pour en venir au fait. Généralement, ils parlaient sans trop de détour alors ça devrait pouvoir s’aborder.

-M’enfin t’en as trop dit ou pas assez.

Bon avec ça, il ne lui dirait peut être pas qu’il songeait emménager là bas pour éviter les effets secondaires de la popularité mais là n’était plus le sujet.

-Ah pour le boulot, rien, je pensais que t’y travaillais tous les jours. Jme suis peut être dis que t’allais louper une de tes heures aujourd’hui pour mes beaux yeux mais non, apparemment. Bah quoi, moi j’ai décalé pour toi, tu crois quoi ! Bon... c’est pas tout mais Ok je vais pas te faire changer d’avis si tu veux pas, mais il s’est passé quoi au juste ? Tu t’es entichée de Kushiki ou quoi ? trouve le moyen de plaisanter à demi Noahki en haussant des épaules.

Allait-il finir par gâcher cette soirée avec cette histoire ? En tout cas, ce n’était évidemment pas son intention première. D’ailleurs c’est en toute générosité de l’art que Noahki a posé son portable sur le comptoir.

-Si t’as envie de l’appeler, je l’ai son numéro moi, a-t-il entamé, en fermant les yeux un instant et croisant les bras. Comme s’il faisait une passe ou une concession coûteuse. –Moi qui croyais qu’il yen avait que pour moi. Trahison à l’état pure, jte jure...

N’empêche que c’en devient perturbant de voir Yukio bondir de sa chaise ainsi. Serait-il possible qu’il y ait eu un truc avec Shiro alors ? Parce qu’à y penser plus sérieusement, c’est peut être pas impossible. Le capitaine du club est un frivole de jolies filles, au moins autant que lui en tout cas. Ça date pas d’hier. L’air déjà plus sérieux, Noahki jette un coup d’oeil interrogateur en direction de Yukio. Quoi, elle ferait bien un truc, et alors et bien... qu’advienne ce que pourra, faudrait bien aviser avec.

Quelques tables plus loin se sont attroupés un groupe dont Noahki a la désagréable impression de reconnaître les têtes. Rabattant la capuche de son sweat sur la tête, il a haussé des épaules.