₪ Académie Keimoo ₪

In a decade, will you be there ?
 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Deal du moment : -50%
-50% Baskets Nike Air Huarache Runner
Voir le deal
69.99 €

 

 Que le monde est petit [Saki & Yukio]

Aller en bas 
AuteurMessage
Invité
Invité
Anonymous



Que le monde est petit [Saki & Yukio] Empty
MessageSujet: Que le monde est petit [Saki & Yukio]   Que le monde est petit [Saki & Yukio] EmptyVen 13 Jan 2012 - 17:36

Saki Ôsen & Yukio Tomonari

12 ans...


Un soupire. Un sourire. Un rire nerveux et une bonne dose de fatigue. Nous sommes samedi soir, Yukio sort enfin de son travail. Elle vient de passer sa journée à louer des patins à qui passait par là -autant dire que c'étaient surtout des jeunes enfants ou quelques jeunes couples qui roucoulent. Pas qu'elle se soit ennuyée, mais cela reste un travail où... elle travaille quoi ! Pour gagner de l'argent, pas pour le plaisir. Parce qu'elle n'est pas comme de nombreux étudiants ou lycéens de Keimoo : de classe très aisée. Le prix de scolarité était infiniment élevé, et même si ses parents pouvaient à peu près subvenir à cette demande, Yukio préférait mille fois travailler pour aider dans les frais que de devoir reposer entièrement sur eux. Ainsi, elle devenait moins dépendante de sa famille -enfin presque-, elle leur allégeait les charges et elle se motivait à prendre à coeur ses cours à l'Académie, sachant les efforts que chacun faisait pour qu'elle y soit.
Aussi parce que l'été qui a suivi sa première année raté a été plus qu'houleux. Elle avait insisté tellement pour entrer dans cette école, suppliant corps et âme depuis le début du collège, au grand dam de sa famille.
La faute revenait à Chisami, sa mère, et à Minoru, son beau-père : ils avaient choisis la ville de Keimoo pour leur vacances, une année. La fillette s'était alors émerveillée devant la ville et sa situation, ainsi que devant les imposants bâtiments de l'Académie. La promenade au bord de l'eau, le vieux quartier, le centre ville -les Amari avaient soigneusement évités le quartier Bougu- et toute l'agitation qui y régnait était une source d'amusement pour elle. Enfin, évidemment, à Tokyo, sa ville d'origine, il y avait aussi de l'agitation. Beaucoup plus d'agitation. Mais trop pour Yukio qui préférait l'atmosphère active mais sereine qui englobait Keimoo. Elle avait aussi été impressionnée par tous les "grands" qui riaient autour de l'Académie -à l'époque, ne côtoyant pas d'adolescents ou de jeunes adultes, elle avait du mal à différencier les personnes de 15 à 50 ans : elle ne voyait que leurs jambes quand elle avançait dans les rues, alors peut importait le reste.
Pour le reste, une bonne dose d'imagination, quelques photos, des brochures et des souvenirs pétillants et heureux avaient construit son propre mythe dans la tête de le petite fille. Dès lors, elle qui n'avait -n'a toujours pas- de projets futures bien dessinés, elle était sûre d'une chose : elle trouverait là bas. Un genre d'espoir, comme beaucoup d'enfants ont, chacun à leur manière. Elle n'en démorda jamais avant d'y arriver enfin, et ses parents l'avaient bien compris après les nombreuses discussions qu'ils avaient eut. Après tout, quand Tomonari a une idée en tête, il est bien difficile de lui faire sortir de la tête : une tête de mule jusqu'au bout des ongles.
Mais ils posèrent des conditions : elle devrait bien travailler en cours, si elle ramenait de mauvais résultat, elle aura loupé sa chance, point. Empressée d'avoir leur accord, elle avait acquiescé, juré, promis.
La première année fut dur. Très dur. Le niveau était élevé alors qu'elle n'avait jamais été qu'une élève moyenne qui s'appuyait sur des pseudos facilités pour ne rien faire. Autant dire qu'elle s'est souvent laissée débordée : et quand elle est débordée, elle a tendance à ne rien faire du tout. En bref, le résultat de la fin de l'année était inévitable : redoublement.
Son père l'accueillit à sa rentrée chez elle avec un regard sévère. Elle l'avait déçu, ne s'en sentait que plus mal. Mais elle ne comptait pas baisser les bras. La lutte durant l'été fut longue, crises de nerfs, claquages de portes. Après de nombreux efforts et une histoire toute autre elle réussit à les convaincre. C'est là qu'elle avait décidé de travailler : se faire pardonner pour cette histoire n'en était pas étranger.

Aujourd'hui, ce n'est pas pour le travail que je raconte cela, mais pour l'histoire du voyage : Yukio sort de la patinoire après avoir salué son patron et être passé par la salle des employés pour récupérer ses affaires et se passer de l'eau sur le visage. Pour se remotiver, elle décide de passer sur la promenade au bord de la mer, même si cela allonge son trajet. Les écouteurs sur les oreilles, elle tourne deux fois sur les rues, essayant d'éviter les mouvements de foule. Elle ne passe jamais par là d'habitude, pire, elle ne croit pas y être déjà passé une fois, après tout le quartier Hebi, c'est là où elle travaille, mais ce n'est pas vraiment son standing, préférant le centre ville.
Elle lève les yeux pour ne pas se perdre et son regard tombe sur une affiche démesurée : AQUARIUM. Des souvenirs lointains lui viennent tout de suite :

~oOo~
"- Et Maman ! appelle Kohana qui marche dans l'eau sur la plage en mangeant un sorbet à la fraise. Maman, Papa a dit qu'il y avait un aquarium ! Je veux aller à l'aquarium !
Yukio approuve vivement alors que Chisami répond :
- Non ma chérie, l'aquarium n'est pas encore ouvert.
- Ah... on ira plus tard alors ? demande la fillette.
- Non plus, en fait l'aquarium est encore en train de se faire construire. Il n'y a pas encore de bassins avec de l'eau, donc pas de poissons non plus.
- Oh... fait la fille, déçue.
- Donc on ira quand on reviendra en vacances ici, quand il sera ouvert ! Enchaine sa grande soeur. Et on verra tous les poissons, hein Kohana ? Encore mieux que le bocal de Bubulle !
- Oh oui ! On reviendra pour les poissons !!
La mère ne commente pas, laisse les enfants rêver ensemble.
Plus tard, Kohana tire Yukio par la manche.
- Dis... tu me promets qu'on ira le voir l'aquarium ? On prendra pleins de photos.
- Je te le promets, conclue Yukio avec un sourire.
"
~oOo~

C'était une époque simple et innocente. Evidemment, aucun grand drame n'est arrivé dans la vie de Yukio, mais elle aimerait bien y retourner parfois. Ses pas la guident vers l'entrée de l'aquarium, le fameux aquarium de Keimoo qui est enfin terminé. Elle avait promis à sa soeur qu'elles iraient, mais même si Kohana n'est pas là, la Sportive rentre malgré tout. Peut-être achètera-t-elle une entrée... ou pas. Elle pourrait prendre un appareil photo, visiter et envoyer les photos à sa soeur, en attendant le jour où elles iront toutes les deux, même si bien des années ont passés.
En fait, elle n'arrive pas à se décider, alors après avoir passé un coup d'oeil à la boutique, elle s'approche d'une vitre d'un petit bassin : peu fournis, peu original, ce n'est qu'un aperçu qu'on laisse voir aux visiteurs pour leur promettre quelque chose de beaucoup mieux... une fois qu'ils auront acheté le billet, c'est ça le commerce. Elle se colle à la vitre, la musique toujours sur les oreilles. Elle sait, c'est très malpoli de rester trop près de choses à admirer comme un tableau -ou un bassin en l'occurrence, mais tant pis, elle essaye de discerner les poissons même si regarder dans l'eau qui se reflète fait mal aux yeux. Comme si elle avait neuf ans... neuf ans, onze, douze... ce sont des époques qui lui semblent bien lointaines en cet instant.

Mais ses douze ans ne sont peut-être pas si loins qu'ils n'y paraissent...

[à toi ! =) ]
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



Que le monde est petit [Saki & Yukio] Empty
MessageSujet: Re: Que le monde est petit [Saki & Yukio]   Que le monde est petit [Saki & Yukio] EmptyDim 29 Jan 2012 - 19:03

De façon plus régulière depuis la mort de son Père adoptif, Saki allait et venait de l'Académie pour aller voir sa Mère adoptive même si un fossé les séparait désormais et qu'elles n'avaient plus les mots pour en parler. Saki n'avait jamais réussi à expliquer à sa Mère qu'elle s'était rendue à l'adresse indiquée sur le petit bout de papier et qu'elle y avait vu là-bas la vraie vie qu'elle aurait dû avoir. Elle n'avait pas pu non plus lui dire qu'elle avait un petit frère, un vrai, un autre de son sang qui menait sa propre vie sans rien connaître de son existence. Jamais elle n'aurait pu dire avec ses mots, les sentiments si différents qu'elle avait ressenti ce jour là. Aussi déboussolée que retrouvée, aussi triste que joyeuse. Shiki avait été la seule personne à qui elle avait parlé de ce problème toujours en suspens.
Du coup, lorsqu'elles se retrouvaient toutes les deux, dans cette immense maison si vide de vie désormais, la conversation ne dépassait pas les murs de la cuisine et n'allait guère plus loin que l'Académie et le compte-rendu de la semaine 'intense' de sa Mère. Rien de très passionnant mais elle venait justement pour ne pas la laisser toute seule. Même si elle était contente de la voir, elle ne le lui disait pas non plus. Elle n'avait pas été habituée à prononcer des mots si emplis de tendresse et d'amour. Rien dans son attitude ne laissait paraître qu'elle était capable de gentillesse ou d'attention pour quelqu'un -même pour elle-même, d'ailleurs-. En tentant de se protéger d'un monde qui voulait pas d'elle, Saki s'était finalement retrouvée piégée à l'intérieur de sa bulle et elle ne pouvait s'exprimer librement qu'envers des personnes qui n'avaient pas connu cette étape de sa vie... ainsi ils ne pouvaient pas la juger.
Saki fut sortie de ses pensées par un geste brutal mais intéressé de sa Mère.

Regarde ce que j'ai retrouvé en fouillant dans les cartons pour ranger un peu le grenier qui te sert de chambre !
Et je peux savoir pourquoi tu avais envie de la ranger ?
Comme ça ! Allez fais pas cette tête ! Tiens, ouvres-le ! dit-elle en faisant glisser une sorte de vieux bouquin tout poussiéreux sous son nez.
Saki éternua avant de jeter un regard blasé vers sa Mère qui secoua la tête en regardant sa fille boudeuse mais qui avait cette étincelle de curiosité dans les yeux qui contredisait son attitude de la tête aux pieds. Saki resta interdite quelques instants devant sa Mère et puis -soi-disant pour lui faire plaisir- se résigna à ouvrir le vieux livre. Il contenait des photos. Une école ? Mmh, Saki posa un coude sur la table et une autre main sur son genou droit, tremblante. Elle détestait fouiller dans son passé même si celui-ci n'avait pas toujours été sombre et synonyme d'apocalypse. Elle avait toujours peur de retomber sur de vieilles photos d'elle où elle souriait pour la photo alors que tout criait en elle à cette époque ou alors des photos d'Ethan, ce garçon qui avait compté pour elle et qu'elle n'avait jamais revu. Elle avait cru l'apercevoir ici à l'Académie mais son esprit lui avait joué des tours et elle était restée enfermée dans sa chambre toute la journée après ça pour broyer du noir et effacer cette parcelle de souvenirs à laquelle elle se rattachait involontairement.
Mais en l'occurrence, cet album ne remontait pas à l'ère d'Ethan. Il était bien plus vieux. Aux environs de ses 10 ans. A cet âge là, elle était déjà cette petite fille renfrognée que ses parents avaient maintes fois tenté de sortir de sa torpeur mais ils avaient agi trop tard et n'avaient pas su se montrer attentifs à une petite fille en mal d'amour qui se faisait rire d'elle à chaque fois qu'elle mettait le nez dehors. Quoiqu'il en soit, à 10 ans et pourtant si jeune, Saki n'avait aucune amie... aucune à part cette petite fille sur la photo. Malgré sa douleur, Saki se souvenait d'elle... pas de son prénom certes, mais son visage lui revenait en mémoire comme une balle en pleine tête. Elle avait toujours été gentille avec elle bien qu'elles se soient rencontrées grâce à un énorme malentendu. C'était amusant tout ça mais remuer le passé n'avait jamais été bon pour l'avenir.

Refermant le bouquin avec toute la brutalité qui lui avait été attribuée à la naissance, Saki fit voler un tas de poussière dans la cuisine de sa Mère tandis qu'elle se levait pour récupérer son manteau et son écharpe. Je te laisse le regarder pour moi... Elle l'embrassa sur la joue et partit en refermant doucement la porte derrière elle. Leurs échanges étaient vraiment de plus en plus... disparates. Avec le temps, elles finiront sûrement par se perdre de vue une nouvelle fois... mais pour de bon. Inévitablement.

Mélancolique jusqu'au bout des ongles, Saki traînait des pieds dans le Quartier Hebi. Elle n'avait pas envie de rentrer à l'Académie car personne ne l'y attendait à part sa froide chambre sans lumière ou un Club d'Art trop bruyant pour elle.
Elle passa devant l'Aquarium et s'y arrêta sans trop comprendre pourquoi. Elle avait furtivement repensé à Tommy son poisson rouge qui était mort récemment après l'espèce de Foire grotesque qui avait été organisée à l'Académie et songea que les poissons avaient le don de calmer ses émotions. Il ferait bon se réfugier là même si elles connaissaient ses couloirs sur le bout des doigts. Elle paya une entrée en solitaire et s'y engouffra, ignorant la jeune fille sur le bas côté qui reluquait le mini-bassin. Il y avait peu de monde à cette heure et par ce temps... en semaine qui plus est. Tant mieux. Moins y'avait de monde, mieux elle se portait. Elle laissa glisser ses doigts sur le verre extra large qui la séparait de ses amis aux nageoires brillantes. Combien de fois avait-elle rêvé être aussi insignifiante qu'un tout petit poisson. Si elle avait été dotée d'une nageoire, elle aurait traverser les Océans pour parcourir le monde et aurait finit par être dévorée par un poisson encore inconnu. Bref, une très belle vie.
Le tour fut vite fait et elle ressortit presque aussitôt. Elle ne se sentait pas forcément mieux hélas... Quelques chose la dérangeait. Elle revenait toujours au même point. Cette fille sur la photo, cette tête de petite guenon pourtant si gentille avec elle, cette... Yukio !? Pendant un court instant, elle resta inerte, comme figée. Le nom lui était revenu en pleine figure exactement au moment où elle avait posé les yeux sur la jeune fille qui regardait les poissons en prenant des poses tordantes pour les voir le plus près possible. Elle baissa les yeux et s'excusa poliment mais froidement. Elle ne comprenait pas pourquoi le fait de voir cette fille lui avait soudain remis les idées en place mais quoiqu'il en soit, elle avait retrouvé son prénom. Yukio. Son nom, lui, resterait probablement au fin fond des abysses mais elle avait trouvé l'élément perturbateur et pouvait maintenant retourner à l'Académie avec une nouvelle porte de sa vie qui se refermait sans qu'elle ne cherche à la retenir.
Mais pas si vite Saki... il y'a une raison à chaque chose... même si elles paraissent improbables...
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



Que le monde est petit [Saki & Yukio] Empty
MessageSujet: Re: Que le monde est petit [Saki & Yukio]   Que le monde est petit [Saki & Yukio] EmptySam 18 Fév 2012 - 19:22

Saki


Un nom qui résonne. Une surprise. Yukio lève les yeux et tombe sur une adolescente -certainement de l'Académie- qui s'excuse tout à coup. Elle s'approche de la jeune fille, la dévisage, soudain curieuse. Elle retire ses écouteurs sans prendre la peine d'éteindre le lecteur. Peut-être bien qu'elle l'a imaginé, cette voix, ce nom. Peut-être que cette excuse était destinée à un visiteur qu'elle avait malencontreusement bousculée. Peut-être, ou peut-être pas.

- Excuse-moi mais... On se connait ? demande Yukio.

Elle fronce les sourcils en remarquant un air familier. Comme un souvenir brumeux -ce qui faisait beaucoup de souvenirs tournant autour d'un simple aquarium. Elle fouille dans sa mémoire bancale. Décidément, aujourd'hui est un bon jour pour le retour du passé.
Elle voit apparaître un visage en observant la jeune fille. Mais pas un visage féminin. C'est celui d'un garçon d'une bonne dizaine d'année, souriant. Des cheveux un peu longs, pas vraiment coiffés; des yeux noisettes et pétillants. Le lien, elle ne met pas longtemps à le trouver. Une drôle d'histoire, au dénouement heureux et amical. Bon, précisons-le, ça avait mal commencé : une histoire de jalousie -en tout cas du côté de Yukio- alors seulement âgée de douze ans.
C'était un béguin -dans la mesure où ont a un béguin à cet âge là, évidemment.

~oOo~

Yukio est assise dans la cour, ses amis aux alentours. Elle écoute la conversation avec un grand intérêt, mais n'y prend pas part, pour une fois.

- Eh ! Naïto ! Alors ca va bien avec Ôsen ? demande quelqu'un, moqueur.

Le garçon interpellé relève la tête, surpris. Il ne comprend pas. Certains rigolent, il fronce les sourcils, soudain mal à l'aise. Yukio, quant à elle, n'en perd pas une goute.

- Ben tu sais, Ôsen, Saki Ôsen. Il paraît qu'elle est amoureuse de toi.

- Pfft, n'importe quoi ! proteste le petit Naïto, gêné et fier.

Ils polémiquent pendant près de dix minutes par la suite. Les enfants restaient taquins, presque cruels, comme on peut l'être à cet âge là avec ces histoires. Yukio reste en dehors, mais ne quitte pas Naïto des yeux. Des yeux noisette d'ailleurs, boudeurs... et carrément gênée. Personne n'y faisait attention, mais le rouge lui enflammaient les joues. Cela faisait un moment qu'elle avait des vues sur son camarade, autant dire qu'apprendre qu'elle avait une "concurrente" n'était pas pour la ravir. Bref, autant dire que, rumeur ou pas, elle allait avoir deux mots à dire à cette parfaite inconnue... Comment déjà ? Ah oui : "Saki Ôsen"...

~oOo~


- Saki !

L'exclamation sortit tout naturellement.
Yukio se frappe le front, comme pour se réveiller de sa bêtise. Comment diable avait-elle put oublier son amie d'enfance, la douce et discrète Saki. Surtout maintenant qu'elle la regardait, le visage de la fillette qui restait dans sa mémoire s'accordait à merveille avec celui de l'adolescente maintenant. Enfin... peut-être en un peu plus triste maintenant.
Adolescente qu'elle ne manque pas de prendre dans ses bras avec un cri de joie. Oui, elle était bien au courant que les effusions de joie, ce n'était pas vraiment l'habitude de son ancienne amie, mais l'occasion et l'évènement étaient trop beaux. Oublié la fatigue de la journée, et elle aurait tout le temps de s'occuper de l'aquarium pour sa soeur plus tard.

- Mais qu'est-ce que tu fais là ? Pourquoi... Comment... depuis quand... Keimoo ? J'en reviens pas !

La sportive s'embrouille un peu, exaltée, surprise mais ravie.


Dernière édition par Yukio Tomonari le Jeu 12 Avr 2012 - 17:09, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



Que le monde est petit [Saki & Yukio] Empty
MessageSujet: Re: Que le monde est petit [Saki & Yukio]   Que le monde est petit [Saki & Yukio] EmptyDim 19 Fév 2012 - 18:56

Lorsque la jeune fille qu'elle venait de croiser lui adressa la parole pour demander des explications, Saki ne sut pas trop si elle devait se retourner et affronter cette nouvelle rencontre avec politesse ou juste faire comme si elle n'avait pas entendu et elles s'en retourneraient toutes les deux à leurs vies d'avant. Elle ralentit tout de même le pas... consciente de l'impolitesse dont elle faisait preuve tout de suite.
Son esprit se remplissait de feuilles blanches et de souvenirs tout aussi parsemés... des clubs de littérature dont elle n'avait jamais fait partie mais qu'elle avait envié pendant tant de temps... des groupes d'élèves riant aux éclats et elle, solitaire, sur le banc devant le cerisier en fleurs... tant de temps perdu et gaspillé qu'elle avait laissé passer sans avoir aucune idée de ce qu'elle aurait pu en faire. Sa vie défilait sans qu'elle ne puisse l'arrêter mais elle n'avait vraiment pas du tout trouvé meilleure alternative à l'époque. Pour elle, chaque fragment de sa vie n'avait été qu'attente et déception. Elle ne regrettait rien sauf peut-être cet espoir vain qu'elle avait placé dans quelques personnes mais qui ne lui avait jamais été rendu. Jamais ... à part peut-être par cette jeune fille qui hantait son esprit maintenant, Yukio. Même si leur 'amitié' n'avait été qu'un bref instant dans leurs vies respectives, Saki en gardait un bon souvenir. Il était pourtant basé sur une telle jalousie qu'il avait été impossible de prédire qu'elles se seraient bien entendues toutes les deux.

L'exclamation de son prénom la fit sortir de ses rêveries et elle se retourna avec des yeux effarouchés et rempli d'autant d'appréhension que d'espoir vers la jeune fille aux cheveux ébènes. Elle n'eut pas le temps de prononcer le moindre mot qu'elle la vit foncer vers elle avant de pousser un hurlement et de l'étreindre avec force et brutalité.
Les bras le long du corps, Saki ne pipa ni mot ni geste, elle était scotchée. Déjà les questions fusaient alors que la petite Creepie ne réalisait rien de ce qui était en train d'arriver. Elle la dévisagea un instant et resta interdite. Serait-ce que cette fille était vraiment Yukio ? Le temps avait tellement passé depuis et elles avaient changé toutes les deux, il était difficile d'être sûre avec certitude que c'était vraiment elle, mais pourtant elle la connaissait... C'est... C'est vraiment toi, Yukio ? Sur le coup, elle tourna les yeux pour éviter son regard et se mordit la lèvre. Elle n'était pas certaine d'avoir envie de remuer un passé même plaisant. Elle aimait cette intimité qu'elle avait réussi à se créer à Keimoo. Peu de personnes la connaissaient et elle pouvait compter ses amis sur le bout des doigts, elle ne voulait pas paraître plus populaire qu'elle n'aurait dû. Yukio semblait toujours aussi gentille mais beaucoup trop active et joyeuse pour notre marginale. Finalement, elle était toujours égale à elle-même. Son regard était juste complètement opposé à celui qu'elle lui avait proposé le jour de leur première rencontre...

Souvenir, souvenir...


- Chut, chut ! La voilà...

C'était pas la première que Saki entendait ses phrases discrètes sans vraiment l'être. Finalement, tous les jours c'était la même chose. Elle avait malencontreusement parlé de son petit penchant pour Naïto à une fille de classe qui s'était fait passé pour plus gentille qu'elle n'était en réalité et maintenant, elle était la risée de tout ceux qui passaient par là.
Ca avait commencé par des questions, et puis des moqueries, des rires, des menaces... elle faisait comme si elle n'entendait pas mais ça ne faisait que renforcer son malaise. Naïto lui, ne disait rien de particulier, mais il ne la défendait pas non plus. Il était sûrement aussi mal à l'aise qu'elle mais elle n'aurait pas apprécier qu'il la prenne en pitié de toute façon. Elle n'avait jamais voulu tout ça, elle se serait contentée de l'admirer de loin, sans jamais lui adresser la parole... mais ça aussi, c'était trop demandé.

- Pff, de toute façon, face à Tomonari, elle n'a aucune chance !
- Ouais, restes donc dans ton coin la clocharde !

Elle soupira, et s'assit à sa table comme d'habitude mais lorsqu'elle releva la tête, elle croisa le regard de Tomonari, justement. Elle n'avait jamais entendu parler d'elle jusqu'à ce jour. Que voulait-elle ? Quoiqu'il en soit, elle lui jetait un regard si noir qu'il lui glaça le sang jusqu'à la moelle. Peu importe, une ennemie de plus ou de moins, ça ne changerait pas grand chose...



Oh et bien... le monde est petit, tu sais. Ca fait un petit moment que je traîne par là, donc ça ne m'étonne pas vraiment de tomber sur quelqu'un que je connais... mais... qu'est-ce que tu faisais par là ? demanda-t-elle en tentant maladroitement de changer de sujet. Elle n'avait pas envie de raconter tout ce qui lui était arrivé, ni de lui dire qu'elle était à Keimoo. Elle ne voulait pas qu'un lien de son passé refasse surface. Elle n'avait jamais été très affective, ni très proche de ses amies, si peu nombreuses soient-elles, et elle se serait bien passé de toutes ces questions embarrassantes. Mais comment l'expliquer à Yukio sans la blesser ? Et puis, en toute honnêteté, elle était assez curieuse de savoir ce qu'elle était devenue depuis le temps et ce qu'elle faisait ici. Masquant son émotion de revoir son amie d'enfance, Saki esquissa un sourire pour cacher ce malaise qui s'emparait d'elle. Elle était partagée entre deux envies... fuir ou rester...
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



Que le monde est petit [Saki & Yukio] Empty
MessageSujet: Re: Que le monde est petit [Saki & Yukio]   Que le monde est petit [Saki & Yukio] EmptyJeu 12 Avr 2012 - 19:07

Je t'aime bien

- Bien sûr que c'est moi ! Je dois vraiment être décalquée pour ne pas t'avoir reconnu tout de suite. Ca me fait plaisir de te voir.

Yukio lâche Saki, un sourire joyeux sur les lèvres. Tokyo n'est pas la porte à côté, la vile est loin d'être petite et concentrée en quelques rares points d'animations et il y a 125 millions d'habitants au Japon. Autant dire que la probabilité qu'elles se retrouvent ici était presque nulle, et pourtant, les voilà. Yukio détaille son amie : l'air un peu gênée, toujours ailleurs et essayant d'éviter les rapports sociaux au maximum; des cheveux sombres aux multiples fourches; des vêtements simples et larges... Tout pour être le plus discret possible, elle n'a décidément pas changée : toujours un peu différente des enfants qu'on veut mettre dans un moule, mais c'est ce qui la rend intéressante. C'était son côté à ne pas vouloir faire comme les autres qui avait plu à Yukio. Et pourtant, ce n'était pas la mince affaire.

~oOo~
La petite Tomonari l'avait suivie, sa rivale. Au détour d'un couloir, elle l'avait stoppée pour lui parler. A vrai dire, elle avait compris quelque chose sur Saki et elle avait deux mots à lui dire.

- Ôsen ! Attends... Je... euh... Dis-moi... Comment tu supportes ce que disent les autres, tout le temps ? Ca ne te fais rien, on a l'impression que tu t'en fiches.

Saki ne répondu rien, alors Yukio lui a parla jusqu'à qu'elle ait vidée son sac. Une vraie piplette, peu-être un peu dérangeante pour la jeune Ôsen à qui elle n'avait jusqu'alors jamais parlé, juste lancé des regards scrutateurs.
Yukio expliqua qu'elle l'avait détesté, parce qu'elle aussi aimait Naïto et qu'elle avait pris ses sentiments comme un défi personnel. A cause de cela, tout le monde avait su que Yukio aimait Naïto et elle on s'était moqué d'elle à cause de cela. Avec son tempérament, elle donnait l'impression de ne pas se laisser démonter, retournant des répliques et quelques coups sans hésitation. Mais la vérité, c'était qu'elle en souffrait beaucoup, ne supportant pas qu'on se moque d'elle au quotidien.
Puis un jour, elle avait entendu des enfants s'en donnant à coeur joie sur Ôsen qui se trouvait non loin. C'était à propos de Naïto, à propos de son attitude, de sa bizarrerie : rien n'était épargnée chez elle. Yukio avait observé Saki se lever et partir sans un mot, sans un regard, ignorant totalement les autres et leurs remarques blessantes. Et elle avait été admirative, réalisant tout à coup à quel point elle avait été injuste avec elle, et à quel point elle avait encore à apprendre des autres.

- Tu es quelqu'un de très fort, Ôsen. Je t'aime bien, en fait, termina Tomonari.

~oOo~
La sportive hausse un sourcil à la réponse de Saki, quelque peu suspicieuse, mais elle ne s'attarde pas. Le principal est que son amie esquisse un sourire, le premier. Il y a un certain malaise dans l'air, que Tomonari mis sur le compte du temps d'adaptation, pour retrouver ses marques avec les autres après autant de temps. Elle pense que ca passera bien assez vite.

- Moi, je... je suis rentrée ici pour ma soeur. Elle me manque un peu, je ne la vois que pendant les vacances... répond-elle, ailleurs, avant de se reconcentrer sur Saki avec un sourire. Je suis élève et pensionnaire à l'Académie, si tu es de passage, il faut absolument que je te la montre, elle est grandiose. Et toi alors, tu deviens quoi ?

La dernière fois qu'elles s'étaient vu, c'était le dernier jour de la dernière année de Yukio en primaire, soit à peu près huit mois après leur rencontre. Elles avaient peut-être fréquentés le même collège, mais la Sportive était partie à Keimoo l'année où Saki passait au collège. Autant dire qu'elles ont du temps à rattraper.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



Que le monde est petit [Saki & Yukio] Empty
MessageSujet: Re: Que le monde est petit [Saki & Yukio]   Que le monde est petit [Saki & Yukio] EmptyVen 13 Avr 2012 - 18:45

Plus ses yeux croisaient ceux de Yukio et plus des souvenirs qu'elle pensait enfouis lui revenaient en tête. Elle avait beau se refermer sur elle-même et ne pas se sentir de ce monde au moins 7 fois par jour, Saki pouvait constater aujourd'hui qu'elle avait quand même passé de bons moments avec Yukio. Le démarrage avait été difficile mais une fois qu'elles avaient appris à se connaître, tout avait été différent et c'est carrément Naïto qui était passé au second plan. Elles se suffisaient à elles deux.
Pourquoi Saki avait eut besoin de fermer toutes ces portes derrière et devant elle, alors ? Elle n'avait jamais parlé de son ressenti à Yukio ni à quiconque à part Saitô récemment, alors pourquoi n'avait-elle pas profité de l'amitié que lui avait offert cette demoiselle à l'époque ? Peut-être qu'elle savait d'avance que ça ne durerait pas... ou alors, elle avait simplement pensé qu'elle s'en foutait pas mal.
De toute façon, depuis le début, elle se trompait sur elle. Yukio n'avait jamais su voir plus loin que les apparences que Saki voulait bien lui montrer à elle et aux autres moutons de la classe.
Yukio pensait à l'époque que les insultes ne faisaient que glisser sur son dos sans l'atteindre mais elle ne voyait pas la petite fille qui courait aux toilettes pendant la pause déjeuner pour pleurer toutes les larmes de son corps ; pas non plus, la brimée qui rentrait chez elle le soir et répondait évasivement aux questions de ses parents avant de s'enfermer dans sa chambre et de se concentrer sur ses études parce que c'était tout ce qu'il lui restait. Qui le savait, ça, vraiment ?

Pourtant elle était là... devant elle, à tenter de toucher du doigt cette bribe d'amitié qui les avait effleuré.

Le vent balaya doucement les cheveux de Saki devant ses yeux et elle ne les retira pas, l'habitude. Aucun sourire ne venait affiner son visage, elle ne savait pas vraiment si c'était le moment de reprendre cette partie de sa vie. Yukio ne semblait pas méchante... pas le moins du monde, mais Saki avait des problèmes... plein de problèmes depuis le temps qu'elles s'étaient quitté, et à présent, alors qu'elle commençait à apercevoir un peu de jour au bout du long chemin qu'elle parcourait, voilà qu'une nouvelle direction s'offrait à elle... Et si Yukio n'était qu'une rivale une fois de plus ?
A l'époque, elle ne l'aurait jamais empêché de sortir avec Naïto si c'était ce qu'elle voulait mais aujourd'hui... lui... elle ne le lui laisserait pas. Sa fragilité, sa popularité, sa gentillesse, il en donnait sûrement à qui veut mais elle se sentait tellement bien à ses côtés qu'elle ne laisserait pas passer sa chance cette fois-ci et elle ne resterait pas actrice de cette relation... même si elle devait accuser un refus, au moins elle n'aurait pas une question en suspens dans sa tête.

Elle soupira avant de secouer la tête. Elle se refermait encore plus dans sa carapace alors que ça faisait à peine 5mn qu'elle venait de retrouver Yukio. Son but était peut-être complètement désintéressé. Ou pas.
Oh... tu es à Keimoo toi aussi ? J'y suis étudiante depuis 1 an et demi alors j'ai pas besoin d'un guide...rétorqua-t-elle un peu froide malgré elle. Bizarrement, la gentillesse de Yukio sonnait faux à ses oreilles, elle était persuadée qu'elle avait quelque chose de mauvais derrière la tête et elle ne pouvait s'enlever cette idée. Elle ferma les yeux un instant, se mordant la lèvre comme pour se punir d'avoir été si acerbe. Elle les rouvrit quelques secondes plus tard et s'excusa d'un simple signe de tête respectueux. Après tout, Yukio était son aînée, elle se devait de la respecter. Excuse-moi, je suis un peu sur les nerfs. J'ai eu quelques problèmes familiaux. Je t'ai jamais croisé avant, j'ai pas dû faire attention. En quelle classe tu te retrouves ?

En toute franchise, elle n'en avait rien à faire de la classe de Yukio, elle ne lui posait la question que par politesse. Son air désintéressé devait sûrement l'avouer d'ailleurs, si on y prêtait attention.
Elle ne savait pas trop si elle devait être honnête avec elle. Devait-elle lui faire part de toutes les merdes qui lui sont tombées dessus depuis qu'elles se sont perdues de vue ? Ou était l'intérêt ? Elle n'était pas contre un renouement d'amitié mais elle n'avait pas envie de subir une séance de pitié par procuration. Elle se considérait comme assez forte pour ne pas avoir besoin de partager ses problèmes. Sauf avec eux. Eux deux. Mais ça, c'était son secret. Son petit coffre-fort à elle et personne ne viendrait s'interposer.
Elle se remit à marcher faisant comprendre à Yukio de la suivre... Elle préférait se donner une contenance, les mots semblaient moins difficiles à prononcer, ainsi.

Ta soeur ? Elle est à Keimoo aussi ? Tu sais, c'est difficile de parler de soi après tant d'années sans se voir. Après tout, on a pas partagé grand chose. Comment veux-tu aborder des sujets personnels alors qu'on est même pas sûres de s'apprécier encore ? C'était dit. Gentiment dit, mais dit quand même...
Saki n'aimait pas cette direction qui s'offrait à elle, elle avait assez de gens près d'elle sur qui elle pouvait compter. Et surtout... elle ne voulait pas les partager, alors raison de plus pour ne pas faire entrer Yukio dans son petit monde à elle. J'ai toujours préféré passer à côté de la foule plutôt que d'en faire partie, et ça ne changera jamais alors qu'est-ce qui aurait bien pu m'arriver depuis ces dernières années, hein ? Elle se contenta de lui offrir un sourire fabriqué de toutes pièces.

Justement...
Malgré toute la bonne volonté qu'elle avait mise pour être un "fantôme", Saki avait eu presque plus de problèmes à Keimoo que dans toutes ses écoles auparavant. Ou alors elle les ressentait différemment.
Tu as beaucoup changé Yukio, tu es vraiment très jolie maintenant. Sais-tu ce qu'est devenu Naïto, au fait ?
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



Que le monde est petit [Saki & Yukio] Empty
MessageSujet: Re: Que le monde est petit [Saki & Yukio]   Que le monde est petit [Saki & Yukio] EmptySam 28 Avr 2012 - 17:23

Commencer autrement

Yukio ouvre la bouche, puis la referme sans avoir émis le moindre son. Elle avait eut tout à coup l'étrange impression que Saki... lui reprochait quelque chose. Ou la trouvait ennuyante, pénible, lui en voulait pour x raison ou quelque chose du genre. Or ce n'est pas possible -en tout cas pas dans la façon de voir de Yukio, certes quelque peu naïve, mais d'un optimisme et d'une sincérité à tout épreuve. Elle n'a pas eut l'impression de dire quoi que ce soit qui aurait put la vexer, et n'a aucune arrière pensée derrière la tête, contrairement à d'habitude. Car elle n'a aucun but dans cette discussion, rien à atteindre. Non, elle veux juste... reprendre contact ? Peut-être, peut-être pas au fond. Elle est juste heureuse de revoir Saki parce qu'elle en gardait une certaine affection. Juste un réflexe, comme pour préserver un ancien souvenir... et pour espérer en avoir d'autres à l'avenir.
Elle ne trouve qu'une seule explication qui est à peu près probable : Saki l'avait vu à l'Académie et était vexée qu'elle ne l'ai pas remarqué. Quoique c'est peut-être les chevilles de Yukio qui lui font inventer des choses pareilles, qui manquent cruellement d'humilité.
Surtout que son idée est de suite contredite par Saki, qui s'excuse par la même occasion et donne une raison à son comportement. Elle a des problèmes familiaux, personnels, ça arrive à tout le monde. Cela suffit à Yukio pour passer sur sa dernière impression, mais elle ne se met pas pour autant à plaindre ou essayer de soutenir Ôsen. De un, parce que les personnes qui font cela sont, pour Yukio, des personnes qui soulagent leur curiosité malsaine; de deux parce que ce n'est pas dans son caractère trop égoïste; et de trois parce qu'elle sent que ce n'est ni le bon moment, ni désiré.

- Troisième année, répond Yukio machinalement en emboitant le pas à Saki qui partait. Je devrais être en quatrième année mais je me suis ramassé à ma première année. Tu dois être en deuxième année toi.

Et puis elle pila net, dévisageant son ancienne amie comme si elle venait de lui mettre une claque. Un petit Quoi ? aigu et vibrant fut la première chose qu'elle réussit à dire. Sur le coup, elle n'arrive pas à trouver le moindre sens à ce que Saki a dit. Puis elle se révolte, rattrape la jeune fille qui enchaine déjà.

- Et c'est une raison ? Demande Yukio lorsqu'elle eut finit. Si ces sujets te dérangent, faisons autrement, au lieu de rattraper le temps perdu, réapprenons à nous connaître doucement. Sauf si tu préfères que je m'en ailles et qu'on s'oublies, mais dans ce cas il vaudrait mieux le dire directement.

Elle ne sait quoi penser, partagée entre l'amitié qu'elle avait pour la jeune fille et la colère que lui inspirent ses paroles. Colère… elle est surtout surprise, dérangée, blessée. Le tout agrémenté d'une dose de fatigue n'aide pas à la conversation et la bonne entente. Pourquoi Saki est aussi cassante ? Elle ne semble pas vouloir être méchante pourtant, mais cette sincérité crue, bien qu'appréciée pour l'honnêteté, reste sèche.

- Les autres ne sont pas qu'une foule, ils sont des individus et c'est cela qui les rend intéressants. Être dans le moule ou non n'empêche pas de trébucher parfois.

Yukio suis Saki dans les rues, elle se demande pourquoi celle-ci marche pour lui parler au lieu de la regarder en face. Elle a quelque chose à faire ? Elle se met à parler de Naïto. La sportive sourit. Pour elle, le garçon est à cet instant un sujet neutre, elles arriveront peut-être à quelque chose, finalement.

- Merci. On a tous changé, et pas qu'en apparence. Mais c'est tant mieux. Quant à Naïto, je l'ai perdu de vue en passant au collège. Mais j'ai entendu dire une fois qu'il avait eut des problèmes dans sa famille, avec son grand frère notamment.

C'est fou de voir à quel point la vie des gens, en particulier des plus jeunes, dépend à ce point des relations familiales, Yukio en savait quelque chose.


Dernière édition par Yukio Tomonari le Jeu 17 Mai 2012 - 8:44, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous



Que le monde est petit [Saki & Yukio] Empty
MessageSujet: Re: Que le monde est petit [Saki & Yukio]   Que le monde est petit [Saki & Yukio] EmptyJeu 17 Mai 2012 - 0:16

Yukio avait raison, Saki se faisait vraiment beaucoup trop de films et de mauvaises idées sur cette nouvelle relation. La pression qu'elle contenait depuis des semaines, des mois, elle n'arrivait pas à s'en séparer et se contentait de laisser échapper un peu de vapeur ici et là, ruinant chacun de ses contacts, un par un, sans le regretter. Pourtant, la réponse de Yukio lui parut tellement logique et étrangement simple qu'elle faillit en rire. Bey oui, après tout, pourquoi pas !? Si un sujet ne plaît pas, n'en parlons pas. Si on aime pas telle ou telle personne, ne parlons pas d'elle !
Est-ce le comble de la frustration si lorsque l'on vous dit de ne pas parler d'une chose, vous ne pensez plus qu'à ça ? Brusquement, depuis que Yukio avait dit "tant pis, passons à autre chose !", Saki se sentait prête à lui raconter un peu de ses problèmes. Pas en détails mais juste lui expliquer par où elle était passée... Il ne lui restait plus qu'à patienter, ça viendrait en temps voulu.

Elle sentit son téléphone vibrer dans sa poche mais elle ne le sortit pas, par politesse. Le message attendra, ce qui le rendait sûrement bien plus intéressant d'ailleurs.
Elle se retourna vers Yukio, et secoua légèrement la tête pour chasser cette mèche rebelle qui lui avait permis de se dissimuler quelques minutes plus tôt. D'un haussent d'épaules, elle poussa un grand soupir avant de dire, en souriant bêtement :

Tu as raison Yukio, je suis bête de te parler comme ça alors qu'on ne s'est pas vues depuis un sacré bout de temps ! Un café ça te dit ? Je paye ! demanda-t-elle simplement en pointant vaguement du doigt un petit bar juste à côté de l'aquarium. Elle aurait bien emmener Yukio là où Saitô l'avait emmenée lors de leur superbe virée en moto mais elle ne se souvenait plus de l'endroit.
Elle invita Yukio à la rejoindre. Elle hésita à choisir entre rester dedans ou dehors mais au vu du beau soleil qu'il faisait aujourd'hui, elle jeta son dévolu sur une table dehors. Elle s'assit dos à la rue et reprit la conversation là où elle l'avait interrompu :

Mmh, non vraiment pour moi, les gens dont on parle, ce n'est vraiment qu'une foule compacte d'ennemis ou d'obstacles. Qui a le temps aujourd'hui de s'arrêter pour jeter un coup d'oeil par la fenêtre ? Qui pourrait se passer de son portable ou d'Internet toute une journée, une semaine ? Chaque personne se construit un mur de brique autour d'elle et il devient difficile et presque impossible de le franchir... Elle baissa les yeux et se tritura les mains. Ses ongles n'avaient pas bien poussé depuis des années. Encore une autre facette d'elle qui la rendait plus masculine que l'inverse. Elle n'avait pas regretté de s'être coupé les cheveux devant sa glace mobile dans sa chambre.
Elle ne savait pas vraiment pourquoi elle avait aborder ce sujet mais elle se sentait bien à en parler et puis, si le sujet dérangeait Yukio, il lui suffirait d'en changer, exactement comme elle l'avait si bien dit tout à l'heure.
Le serveur arriva et leur demanda ce qu'elles voulaient prendre ; Saki opta pour un chocolat chaud et elle laissa Yukio prendre ce qu'elle voulait. Je sais de quoi je parle parce que j'ai fais exactement la même chose. On passe peut-être tous par là, j'en sais rien. Mais quand on perd l'habitude d'aller vers les autres ou de voir les autres venir vers toi, ça devient éprouvant de chercher à savoir s'ils sont sincères ou pas. Alors excuse-moi pour tout à l'heure, je savais pas si tu étais là vraiment par gentillesse ou par intérêt... même si je ne vois toujours pas quel intérêt tu aurais eu d'ailleurs, mais bon ! Elle se laissa aller à un rire cristallin. Elle adorait se moquer d'elle-même. Ça faisait longtemps qu'elle avait abandonné tout espoir de plaire et d'être perçue comme agréable aux yeux des autres - et c'était d'ailleurs ce qu'elle avait mit tant de temps à construire - et l'auto-dérision était devenue sa seule porte de sortie.

Le serveur apporta les commandes et Saki le remercia d'un signe de tête, elle irait payer plus tard. Elle se saisit aussitôt de sa cuillère et touilla son chocolat chaud - trop chaud.
Au fait ! Qu'est-ce que tu faisais par là ? Tu habites par ici ? Moi, je reviens juste de chez ma mère, c'est marrant parce qu'elle m'a montré des albums photos de l'époque du collège justement ! Tu sais... maintenant qu'on sait qu'on est ensemble à l'Académie, peut-être qu'on pourrait se voir régulièrement, non ? Je sais pas à la bibliothèque, j'avoue avoir également délaissé mes cours récemment, alors un peu de remise à niveau me ferait pas de mal... Ou bien dans un Club... pourquoi pas ? A quel club es-tu inscrite ? Tu as toujours été plus sportive que moi mais peut-être que je pourrais passer te voir ?
Si Saki s'était trouvée en face d'elle-même, elle ne serait pas reconnue. Où était passée la petite creepie renfermée, acerbe et solitaire ? Elle se plaisait là à cet instant précis, à discuter avec Yukio de choses banales et sans arrières-pensées. A bien y réfléchir, c'était déjà comme ça à l'époque... c'était ça le pouvoir de Yukio. Et aussi la raison de son addiction.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





Que le monde est petit [Saki & Yukio] Empty
MessageSujet: Re: Que le monde est petit [Saki & Yukio]   Que le monde est petit [Saki & Yukio] Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
Que le monde est petit [Saki & Yukio]
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Le petit chaperon rouge... mais il est pas petit et ce n'est pas un chaperon [PV Lun ^^]
» Foutoir. [Hell - Lawrence - Zakuro - et leur joyeux petit monde bordélique]
» Un petit ensemble pour un petit nouveau =3
» De la nouveauté. [Noahki & Yukio]
» Y'a des temps pour tout, donc on est en retard ! [Yume & Yukio]

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
₪ Académie Keimoo ₪ :: Archives Rp's :: Rp's 2012 et antérieurs-
Sauter vers: