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 Foutoir. [Hell - Lawrence - Zakuro - et leur joyeux petit monde bordélique]

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3 participants
AuteurMessage
Zakuro Fea
▼ Université - 4ème Année - Comité des Elèves
▼ Université - 4ème Année - Comité des Elèves
Zakuro Fea


Genre : Non Binaire Lion Coq Age : 30
Adresse : 3, rue la Chance, app. 11, quartier Hiryuu, avec Lawrence E. Swanster.
Compteur 1580
Multicompte(s) : Kojiro Sekigahara

KMO
                                   :

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MessageSujet: Foutoir. [Hell - Lawrence - Zakuro - et leur joyeux petit monde bordélique]   Foutoir. [Hell - Lawrence - Zakuro - et leur joyeux petit monde bordélique] EmptyLun 7 Oct 2013 - 23:04


    Foutoir, cartons, feutres et décoration.


    (…)

    6:00

    M'arracher au sommeil pour ouvrir les yeux sur une journée qui commençaient par ces ténèbres venues illuminer les reflets de ma vitre me fit sourire, et allongé au milieu des lambeaux de nuits, je restais immobile à contempler les prémices cette journée qui signait l'arrêt de quelque chose d'important, mais le commencement d'une autre.


    (…)

    7:00

    « Messieurs. »

    Kojiro était prêt, et assis à même le sol, nouait ses cheveux en un chignon strict, n'assurant la moindre liberté à ses mèches brunes, son regard sombre posé sur un vide dans lequel je craignais de ne le voir s'égarer trop longtemps. Si je lui avais demandé de m'accompagner dans la réalisation des actes de cette journée, c'était en partie parce que je refusais de voir ses yeux s'abandonner sur le souvenir de cette petite sœur qui n'était plus. La blessure ne se refermerait sans doute jamais, mais je refusais de ne pas tendre la main à cet ami qui avait été déchiré dans sa tête de par ce séisme aux souffrances encore trop proches. Deux mois. Deux mois à peine, et j'avais cette sensation étrange que notre enfance avait été la chrysalide fissurée par le choc que représentait l'affrontement à la Nature. Deux mois à peine, et le monde changeait devant nous, étalé à perte de vue, accessible et si inatteignable. J'avais envie et besoin d'avancer sur ces possibilités, quelques soient les déplacements à effectuer. Les sacrifices avaient été peut-être trop lourd pour que nous restions figés. Mes yeux s'arrachèrent de Kojiro pour se concentrer sur le crâne blond de Senta qui enfilait un haut gris, sans manches, laissant ainsi apparaître ses bras rendus musclés par les entraînements intensifs au sabre.

    « Tu sais quand est-ce que Dawkins arrivera, Zakuro ? »
    « Nope. »
    « Et la Barbie girl ? »
    « Pareil. Par contre, je dois te prévenir d'un truc. »

    Les prunelles sombres du coréen se rivèrent sur moi, avec une vitesse alarmante, et je lus dans son regard la panique qui naquit lentement, et que je me sentais obligé de confirmer, par souci de sincérité. Il mordit sa lèvres inférieure, et m'asseyant sur le sol, j'enfilais avec eux mes chaussures, jetant un vague coup d'oeil sur l'horloge du Hall de l'Académie.


    « Swan sera très certainement accompagné par Chess. »
    « Bordeeeel ... »

    Je lui jetais un sourire de connivence, amusé par l'air désastré que venait d'adopter le Coréen, et glissant les lacets de mes Docs autour de mes chevilles, me relevais, pour jeter un regard sur le hall tranquille des lieux. Des étudiants passaient, révisant leur cours, discutant tranquillement entre eux, mais il était encore tôt, et nous étions en week-end. L'activité peu stimulée de la journée nous permettrait, entre autres, de ne pas déranger particulièrement les habitudes scolaires du lieu. Kojiro se releva à son tour, ses lunettes posées sur son nez froncé par le sérieux de son expression, et je posais mes yeux sur lui, avec une certaine douceur, ce qui, lorsqu'il le remarqua, l'offusqua.

    « Quoi ? »
    « Rien, me défendis-je en souriant, tu es prêt ? »
    « Toujours », marmonna t-il en se saisissant de son sac. Il se mit en marche, traversant le hall, se rendant vers la sortie de l'Académie, et après un dernier regard à Senta qui sautilla avec ses baskets, j'emboitais le pas à Kojiro.


    (…)

    8:00

    Le feutre entre mes doigts effectuait des mouvements circulaires ; rotations accélérées entre mes phalanges, et je laissais un sourire amusé venir se déposer sur mes lèvres, appréciateur de l'instant. Senta se mit à rugir sur le nombre de cartons qu'il fallait déplacer, et secouant sa tête brune, Kojiro s'approcha de moi, tenant entre ses mains une liste dont il se réservait l’exclusivité d'actions.

    « Est-ce que tout est rassemblé, Zakuro ? »
    « Oui Sasaki. »

    Soulevant ses yeux au ciel, le jeune homme laissa un profond soupir lui échapper, ce qui nous arracha un sourire à Senta et moi. Senta qui venait d'achever une discussion avec le chauffeur du camion loué, et s'était rapproché de nous, les clés de l'appartement onze entre ses doigts, jouant avec distraitement, son attention portée sur Kojiro et sa liste. Il jeta un coup d'oeil dessus, marmonnant sur des détails auquel je ne portais pas particulièrement d'intérêt, relevant mes yeux vers le ciel encore sombre. J'ignorais quand viendraient exactement Lawrence et Hell, mais mon portable dans les mains, je repassais en mémoire le sms que je venais de recevoir. Envoyé par Midori Fea, celle-ci m'informait qu'elle serait à Keimoo avec Poussin d'ici un peu moins d'une heure. Tapotant du bout de ma phalange contre l'écran de mon portable, j'inspirais, laissant l'air encore nocturne de l'instant pénétrer dans mes poumons, venir y produire des spirales glacées, et me transir l'intérieur de ma poitrine. Expiration glacée.

    Se désintéressant de la liste, Kojiro tourna ses prunelles noires vers les cartons que le chauffeur commençait à sortir du carton, et rangeant le papier dans sa poche, s'en approcha, tendant ses mains pour récupérer un premier carton. Glissant le feutre dans ma poche, je vins me saisir moi aussi d'un carton, et remerciant d'un mouvement de tête l'homme qui s'engageait à nous aider, je laissais Senta nous ouvrir la porte pour que nous avancions dans le hall avec nos premiers cartons. Le premier étage était consacré à des activités commerçantes ; une pâtisserie/chocolaterie, une épicerie/magasin. Nous glissant dans l'ombre de la cage d'escalier, je montais accompagné de Kojiro, tandis que Senta fermait la marche, les clés tintant entre ses doigts. Il nous dépassa, serpentant entre nous, et les clés résonnant au fil de sa monté des marches, il se stoppa devant la porte, et glissa les clés dans la serrure. Ses doigts se refermèrent sur le bouton de la porte qu'il actionna, et il la poussa, disparaissant à l'intérieur. Kojiro s'effaça avec un léger sourire moqueur, et soupirant en passant devant lui, je lui filais un « je suis déjà venu, tu sais » qui lui arracha un éclat de rire moqueur, pendant que je pénétrais dans les lieux. Un très léger couloir qui s'ouvrait sur la pièce de vie, à partie de laquelle se développait le reste de l'endroit. Près de l'entrée, deux portes ; deux chambres, certainement, dont je m'étais déjà approprié par le désir celle de gauche. Première porte à gauche, à Zack, songeais-je en ricanant. Je déposais le carton par terre, récupérant le feutre dans ma poche, et en arrachant le capuchon avec les dents, vint tracer « ザクロ   » à même le bois de la porte. Sifflant, Kojiro jugea le geste d'un regard mauvais, me dépassant avec son carton.

    « Tu fous le bordel dès le début, Zakuro. Tu n'as pas le droit d'écrire sur … »
    « Oh, chut. »
    Soupirant, je rangeais mon feutre dans ma poche, me baissais et récupérais mon carton, plongeant mon regard sur lui.

    « J'ai le droit. »

    Je ne voulais pas discuter avec lui de ce qui était permis ou de ce qui ne l'était pas. Je ne voulais pas voir ses yeux se remplir d'un regret qu'il s'imposerait de ne pas exposer. Je ne voulais pas le voir pleurer, encore, alors je refusais d'argumenter sur ce qui était correct ou non. Passant jusqu'à dans le living room, je déposais le carton près de celui déjà installé, avant de filer vers la sortie. Je ne voulais pas encore poser exactement les yeux sur ce qui n'était pas encore complet. Je ne voulais pas m'attacher à ces locaux vides. Vides de sens, d'expériences, de vie. Je ne voulais pas me mettre à regarder ces murs blancs, ces fenêtres sans volets et ces sols couverts de poussière. Me glissant dans les escaliers, je dévalais les marches, à la recherche de l'extérieur. Le chauffeur gara avec un peu plus de soin son camion de manière à ne pas gêner la sortie de la voiture d'un des commerçants du premier étage, pendant que Senta avisait un des meubles importants qui composait l'intérieur de la cale du camion.

    « Est-ce qu'on commence par le canapé, Zack ? »
    « Hm... ça me semble être le plus pratique ? On aura plus de facilité dans le déplacement des auts meubles, après ? »
    « Ok. Kojiro ? Tu viens de ce côté ? Je prends cette partie-là. Zack ? »
    « Je prends l'autre. »

    Malgré la discrétion dont fit preuve Senta lorsqu'il glissa un léger sourire sur ses lèvres, malgré mon self-control pour ne pas regarder Kojiro, malgré le calme de Kojiro pour ne pas plisser les yeux dans cette expression si particulière, chacun de nous trois nous retrouvâmes encore une fois dans cette situation de combat, de rivalité. Cette même situation, ce même sentiment qui brûlait dans notre poitrine lorsque nous montions sur le tatami, et que nous nous faisions face les uns les autres.
    Les doigts de Senta se glissèrent sous le coin du meuble, les phalanges de Kojiro craquèrent contre l'ange d'un autre, et je passais mes paumes sous le revers du troisième bout. San, Ni, Ichi …

    Senta souleva le premier, avec un élan considérable, rejoint par la vivacité souple de Kojiro, et j'accompagnais le mouvement avec la force. Mon poignet se bloqua, mes phalanges se durcirent, et je pris la tête de la marche, reculant avec soin jusqu'à l'entrée.

    L'exercice avec les meubles lourds se répéta plusieurs fois en trois quart d'heures. Nous déplaçâmes le canapé, la table de la cuisine, la machine, le lave-linge, vaisselle, Kojiro courut avec le micro-onde, Senta déplaça les chaises, et je remontais le fûton lorsqu'une porte, au premier étage, s'ouvrit sur une minuscule grand-mère qui me salua avec un gigantesque sourire édenté.

    « Alors ! Vous êtes les propriétaires du deuxième ? »

    Glissant le fûton contre mon épaule, le calant contre le mur, je la saluais avec un sourire.

    « Je serai le propriétaire, mais j'ai deux colocataires qui emménagent avec moi aujourd'hui. Je suis juste un peu en avance. »

    Pour taire le fait qu'ils étaient peut-être en retard ? Je souriais. Je n'avais pas donné d'horaire précis, considérant simplement que ce serait plus sympa si nous pouvions manger tout ensemble autour de notre nouvelle table, à midi. La vieille dame me salua, se présentant finalement comme la pâtissière, Madame Hirohiko. Elle m'intima de l'informer quand nous serions tous les trois installés définitivement, et retourna chez elle en claquant ses pantoufles trop grandes pour ses pieds parcheminés. Je remontais les escaliers, tout sourire.

    (…)

    Agenouillé sur le sol, le marqueur crissant sur la surface végétale du carton, je notais mon nom, classifiant les cartons, concentré sur mon travail. Autour de moi, Kojiro et Senta étaient en train de déplacer les cartons que je triais, et je ne me concentrais pas particulièrement sur ce qui se passait autour de moi. Cependant, quand la porte d'entrée claqua derrière moi, et que j'entendis la cavalcade de pas se précipitant dans ma direction, j'eus à peine le temps de refermer d'un claquement désespéré le capuchon sur le feutre, avant qu'une paire de bras ne s'enroule autour de mes épaules, et qu'un corps ne se jette sur moi, accompagné par un hurlement suraiguë.

    « Zaaaaaaaakuuuuuroooooooo ! Tu as teeeeellement graaandiiii ! »
    « Je t'attendais plus tôt, Midori, ricanais-je en me retournant vers ma cousine, tentant de m'arracher à l'étreinte diabolique de la jeune femme, pour me retourner et la regarder. Tu as l'air en forme ? »

    Midori s'écarta de moi, et je me plantais face à elle, croisant mes bras sur sa poitrine, dans un affrontement visuel qui relevait du combat consanguin. Fille de la sœur de ma mère, elle avait quelques mois de moins que moi, ce qui correspondait à une année civile inférieure à la mienne. Mais plus que ces années amoindries entre nos deux naissances, il y avait un lien considérable entre Midori et moi. A elle seule, elle était un phénomène qui se faisait se retourner les regards dans la rue, et on la suivait des yeux, la considérant comme ces extravagants. De ce fait, elle n'appartenait absolument pas à la dimension de Chess : car pour Midori, tout consistait en l'appartenance à un groupe, et pour elle, ses attachements à la société se faisait par le « kawai attitude ». Fana de tout ce qui était rose, doux, tendre, et mignon, elle portait très, trop, souvent des robes couleur barbie, fluo et criarde, ses jambes habillées par le port de collant rayés et multicolores, ses longs cheveux noirs attachés en des chignons éparses et complétés par d'énorme nœud roses et des rubans bleus. Mais surtout, Midori Fea avait la particularité génétique de posséder une prunelle verte. Son œil droit, sylve, avait été à l'origine de ces mêmes moqueries que j'avais subi enfant, et de notre « appartenance » à la réalité japonaise. Souvent, elle avait entendu des « t'es pas une vraie japonaise, toi », ce qui avait poussé la demoiselle à décompresser le soir en rentrant chez elle. Elle s'était enfermé dans un monde de jeux vidéos, et très rapidement, était devenue une spécialiste des jeux ultra-violents, experte dans ces mondes fictifs où les objectifs consistaient à tuer, massacrer, déchirer. J'avais compris que Midori était dangereuse le jour où elle avait essayé de me couper l'oreille avec un de mes sabres parce que j'avais refusé de lui céder un de ses caprices. Nous n'avions jamais parlé de l'accident à ses parents ni aux miens, mais je cherchais à la conforter dans son malaise, et elle faisait des efforts pour ne pas laisser libre court à ses pulsions dévastatrices.
    Midori, l'oeil vert, était la cousine que je ne voulais voir remplacée, parce qu'elle était parfaite à sa façon, et qu'elle était la meilleure amie m'accompagnant depuis mon plus jeune âge.

    Habillée aujourd'hui d'une manière extrêmement sobre ; elle n'avait laissé libre court à sa fantasy qu'en ne revêtant un T-shirt orange fluo. Ses cheveux noirs étaient lâchés sur son dos, sans que le moindre ruban, chouchou, élastique fantasy ne viennent y élire domicile, et ses yeux hétérochromiques étaient à peine maquillé par le simple port d'un trait de khôl épais qui mettait en valeur la couleur double de son regard mutant. Elle aussi faisait glisser ses yeux sur mon corps, et je savais qu'elle rageait intérieurement sur mes tenues trop sobres, trop « invisibles » à ses yeux. Jean sombre, Doc martens noires, il n'y avait que le haut qui s'arrachait à mon habituel port de noir. J'avais choisi un sweat gris, plus clair, et agréable à porter, me permettant un déplacement et des mouvements aisés. Elle grimaça.

    « Tu ne sais vraiment pas t'habiller. »
    « La route a été bonne ? »
    « J'ai ramené Poussin. Et Dji Hon. Et ton chat. »
    « Oh non. »
    « Si. Ils sont dans le hall. »
    « T'as pas fait ça ? »

    Je la contournais en courant, m'élançant vers la sortie. Dévalant les escaliers, Midori ricanant sur mes talons, je me précipitais jusqu'au premier étage. Me glaçant, je me retrouvais devant une Madame Hirohiko en train de glousser devant Dji Hong lui sautant sur les épaules, et Poussin battant allègrement de la queue, intéressé par l'odeur de savon de la vieille femme. Les affaires animales étaient disposées en vrac au bas de l'escalier, mais la vieille dame ne semblait pas en tenir compte, gazouillant devant les animaux. Elle releva néanmoins ses yeux à demi fermés jusqu'à moi, et sourit de toute sa gencive dénudée.

    « Vous ne m'aviez pas dit que vous auriez des animaux, Fea-kun. Ce sont des braves bêtes que vous avez-là. »

    Un gag, certainement. Prudemment, je descendais avec une lenteur exacerbée les dernières marches,  et vint récupérer le berger-allemand, qui se mit à pigner entre mes mains, sa queue battant à tout rompre contre les affaires entassées. Silencieuse comme une ombre, Midori récupéra la caisse dans laquelle dormait le Chat, -une créature étrange, silencieuse, qui passait son temps à dormir en boule ; un gros machin rond, noir et blanc, typiquement japonais-, et s'éclipsa. La vieille dame récupéra entre ses mains Dji Hong et me le tendit, avec un soin particulier.

    « Ne faites pas trop de bruit, Monsieur Fea. Je doute que Monsieur Kunichi, au troisième, sois aussi tolérant que moi. M'enfin ! Il passe son temps à râler, je vous conseille de l'éviter. »

    Je récupérais mon singe dans la main, qui vint sautiller pour venir s'installer sur mon épaule, et la saluait. Récupérant les affaires, sifflant méchamment Midori, je remontais les marches quatre à quatre, caisses et gamelles sous les bras.

    L'arrivée des animaux dans l'appartement ne se fit pas sans encombre, puisque Poussin se mit à courir sur Senta pour l'embrasser, après avoir jappé sur Kojiro avec une affection se rapprochant de l'adoration. Je plaçais Dji Hon sur le canapé, mais en des cabrioles artistiques, le singe alla se réfugier sur les meubles plus haut, et il disparut au coin d'une armoire, pendant que le Chat dormait paisiblement au fond de sa caisse. Midori, valsant sur la pointe des pieds au milieu du salon, ne cherchait pas mon regard, et je m'interdisais de m'énerver sur elle, considérant que ça ne rajouterait que de la tension. Récupérant mon feutre, je me remis à notifier mes cartons, pendant que ma cousine s'avanturait, ignorant les sarcasmes de Senta. Je l'entendis brailler derrière moi.

    « Eyh, Zack, t'as écrit sur une porte ? T'es con ou quoi ? »

    Je lâchais un profond soupir, couvert par Poussin se mettant à aboyer sur Kojiro. Saisissant mon portable au fond de ma poche, je m'écartais du salon, pour aller sur le balcon, saluant la journée d'orage qui se levait. Il était presque midi, et aucune trace encore. Cherchant à joindre Hell, je lui laissais un message vocal lui demandant quand est-ce qu'elle pensait arriver, puis, hésitant finalement entre le nom de Lawrence et celui de Chess, j'optais pour ce dernier, et lançais un appel. Dès qu'il décrocha, un sourire s'incrusta, insistant, sur mes lèvres.

    « Bonjour toi. Je me demandais si toi et mon futur colocataire nous feriez l'honneur de vous présenter aujourd'hui ? Je suis avec Kojiro, Senta, et … Midori, ma cousine. Si vous avez trop de cartons, on est prêt, et on vient vous chercher en bas. Premier étage, hein ? Oh, et, Chessy, tu vas voir. Il y a une pâtissière, elle est charmante. Toute de savon et de rides. Je crois qu'on est bien partis pour avoir un croissant gratuit le matin. Vous vous dépếchez, ok ?  Je vais essayer de rappeler Ethel. »


Dernière édition par Zakuro Fea le Mar 29 Oct 2013 - 10:04, édité 1 fois
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Lawrence E. Swanster
● Université - 4ème année - Président Cuisine/Thé - Vice Président Jardinage/Ikebana
● Université - 4ème année - Président Cuisine/Thé - Vice Président Jardinage/Ikebana
Lawrence E. Swanster


Genre : Masculin Balance Coq Age : 30
Adresse : Hiryuu : 03 rue de la Chance, app: 11.
Compteur 177
Multicompte(s) : Kohaku J. Mitsumasa | Creepy

KMO
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MessageSujet: Re: Foutoir. [Hell - Lawrence - Zakuro - et leur joyeux petit monde bordélique]   Foutoir. [Hell - Lawrence - Zakuro - et leur joyeux petit monde bordélique] EmptyMer 16 Oct 2013 - 23:32




« Hey, c’est encore moi, quoique ça ne doit pas vraiment t’étonner, je suis probablement le seul être humain qui daigne encore spammer ton téléphone. Soit, je sais que, comme d’habitude, tu ne répondras pas à mes messages, mais tu vas bien ? C’est confortable, là où tu te trouve ? Tu as envie d’y rester ? Tu sais, même si tu m’appelais, je ne révélerais pas où tu – »

Des mains gantées appuient sur l’une des touches du petit dispositif électronique qui propulse des ombres anguleuses contre les murs et la voix ensoleillée cesse de résonner dans la petite chambre exigüe qu’elles occupent. Le noir retombe et le propriétaire des gants songe à tirer les rideaux qui empêchent la lumière extérieure de filtrer à l’intérieur, un regard irréel bordant les lourds remparts de tissus avec lassitude. Un soupire filtre entre ses lèvres et il choisit l’inertie, le calme. Une petite silhouette égarée sur les draps clairs d’un petit lit, étoffes détaillées et somptueuses en épousant les contours, éclairs de mèches, longues et sombres, du chocolat amer et noir, se dispersant dans un désordre éthéré tout autour. Cette fois encore, il ne répondra pas au message qu’on lui a envoyé et il ne tirera pas non plus les rideaux. C’est trop compliqué.

-


I’M SUCH A MESS.
But are you any better ?


-

Un foutoir, une agglomération incohérente de matières disposées de manière quelconque, un désordre interne qui vrillait du gris dans tous les sens. Depuis le séisme et le sang carmin de Chanteclair sur ses mains, depuis la réalisation que tout au long des deux dernières années, ses inquiétudes à l’endroit de William avaient été pleinement fondées et justifiées, Lawrence Evelynn planait entre deux eaux. L’eau de son mal-être, principalement associée à son impuissance et sa culpabilité, l’eau de son sourire, toujours aussi bienséant lorsqu’il le désirait. Et faux la plupart du temps, mais cela allait sans dire. Il planait entre deux eaux, foutoir vaseux, marrée bleu-grise, terne, recherchait des distractions partout où il le pouvait, noyant ses idées noires dans l’activité, dans le mouvement. Demeurer inerte et broyer sa mélancolie n’était pas une option envisageable, bien qu’il s’en état octroyé le droit les toutes premières semaines, se remettant posément du choc, recollant les morceaux de sa conscience brusquée. Depuis le temps, il s’échinait toutefois à aller de l’avant, continuait de polluer la boîte de messagerie du téléphone de William de ses messages vocaux inquiets – si ils parvenaient toujours à destination, cela signifiait que quelqu’un les effaçait pour faire de la place et que donc quelqu’un se mouvait au bout du fil –, s’était officiellement inscrit au club de jardinage et d’Ikebana pour entretenir le petit coin de paradis laissé derrière par Cammy Logan, prenait les petits boulots bénévoles qui se présentaient à gauche et à droite de manière systématique. Constamment en mouvement, encombrant son agenda électronique de toutes sortes de rendez-vous, passant des aléas professionnels mentionnés ci-dessus, aux sorties entre amis, aux session s’études avec Kohaku ( il tentait actuellement d’y inclure Dawkins, d’ailleurs ), aux passages l’hôpital. Certains disaient qu’à ce rythme, il allait s’exténué, d’autres tentaient de l’amener à mieux répartir son temps et Joshua . . . Joshua riait et souriait se prétendant détenteur d’informations que Lawrence lui-même ne possédait pas. C’était ––

« Lawrence, à quoi penses-tu ? »

Un sursaut, des doigts se figeant contre la chair bombée d’une cuisse. Dans un battement de cils blonds, Lawrence se voyait confronté à la vision de Masae Ookura, amie des nuits noires et hirondelle de soleil. Il lui adressa, résultat d’une utile habitude, un sourire désolé, mouvant son corps sur son matelas pour venir déposer ses lèvres sur celles de son amie en un contact chaste.

« Rien d’important. »

La pompom girl lui rendit cet étirement de lèvre, le prononçant d’une pointe de condescendance et extirpant l’un de ses bras de sous le confort des couvertures pour venir déposer une phalange sur le front de Lawrence.

« Tes sourcils sont froncés, pourtant. »

Le populaire retînt un soupir, préférant rouler les yeux en une moue où se côtoyait amusement et  sarcasme. D’entre toutes, Masae avait la gentillesse de beaucoup s’inquiéter pour lui, s’assurant au moins une fois par jour qu’il allait bien et n’hésitant pas délaisser des plans préalables pour venir lui tenir compagnie s’il le demandait. Il ne s’agissait pas là d’amour démesuré ou de la culture d’un jardin où bourgeonnaient les facéties de sentiments non-réciproques, non, elle s’inquiétait pour Lawrence par amitié et affection, plus que par désir de se hisser dans une catégorisation qu’on aurait pu résumer par ‘petite-amie’. À vrai dire, ce genre de choses n’intéressait pas la jeune femme qui profitait de sa jeunesse comme elle l’entendait, priorisant son plaisir au détriment la romance. Elle ne souhaitait pas se voir enfermer dans les mailles d’une relation qui pourrait la lasser, détestant blesser les gens et elle-même. Ses comportements lui avaient toutefois valu une réputation peu reluisante, car elle n’hésitait pas à s’abandonner aux plaisirs de la chair avec le premier venu si l’opportunité lui semblait prometteuse et ne cherchait aucune attache autre que de l’amitié ou la possibilité de recommencer à un moment ou à un autre. Sur ce point là, ils se ressemblaient, mais Lawrence prenait davantage soin de garder ses histoires sous verre, plus discret, moins flamboyant. Soit, ils se complétaient bien et Lawrence en était même venu à lui glisser quelques mots au sujet de l’un des membres de sa famille porté disparu, juste une phrase qui l’avait étouffé et propulsé jusqu’à la chambre 203 de l’Académie avec un « Joshua, ouvre-moi », déboulant hors de sa gorge.  Mais Kohaku n’avait pas répondu, absent, ailleurs et Masae était celle qui avait poursuivit Lawrence le long du couloir, le saisissant à bout de force, au bord des larmes.

« Ce n’est rien, ne t’inquiète pas. »

Il lui avait dit à peu près la même chose, ce jour là et elle lui avait sourit de la même manière que maintenant, ramenant ses cheveux teint, caramel écossas, sirop d’érable, vers l’arrière en un mouvement semi-soucieux.

La jeune femme, rondelette, courbe balançant au gré de ses mouvements, s’extirpa hors des draps et affronta le sol de ses pieds nus, farfouillant dans les tiroir du bureau qu’elle savait utilisé par Lawrence et en extirpant deux chemises. La première, claire et d’un bleu simple décrivit un arc dans les airs pour venir atterrir sur le crâne blond de Lawrence.

« Pft. Si tu veux. Quand tu désireras te confier, ne m’oublie pas, okay ? »

« Évidemment que non. », lui répondit-il simplement, se levant pour rassembler la totalité des vêtements qu’il porterait et observant son amie du coin que de l’œil, alors qu’elle passait la seconde chemise par-dessus sa tête. Il faudrait qu’il se souvienne de lui demander de la lui rendre, plus tard. Pour l’instant, ils étaient attendus, la quiétude de l’éveil se devait de s’estomper, arrachant ainsi Swanster aux myriades de son esprit et le plongeant dans les distractions qu’il recherchait tant. Et, inutile de dire que son déménagement était une sacrée occasion de se distraire dans l’avenir et dès maintenant. Le populaire appréhendait son arrivée dans la vie en appartement comme une bonne opportunité de fuir la solitude qui allait de concert avec sa mélancolie. Puis, il aurait pu tomber sur de pire colocataires, il se considérait chanceux. Ethel était adorable et Zakuro . . ., bien, il lui offrirait la possibilité de moins souvent être la babysitter du grand gamin Mitsumasa.

Parlant de Joshua . . .

« Tu quoi qu’ils s’entretuent en nous attendant ? »

-

« Attend, pendant que je me battais avec mes parents pour qu’ils me laissent emprunter leur camion, toi tu t’envoyais en l’air avec Ookura-chan !? »

« . . . ce n’est pas de ma faute si tu t’y es pris à la dernière minute pour leur demander, hein. Tu aurais pu faire autre chose hier soir si tu avais été ponctuel. »

Aucune effusion sang ne vînt souhaiter la bienvenue à Lawrence et Masae lorsqu’ils atteignirent l’endroit où le véhicule d’Ijiwaru les attendait. Non, tout ce qu’ils trouvèrent furent les exclamations indignées de leur ami commun, alors que celui-ci agitait les bras avec frénésie, ainsi qu’un Kohaku appuyé sur la carrosserie luisante, le nez enfoncé dans un livre. Une mimique moqueuse vînt tordre la bouche de Swanster et il répondit d’un ton désapprobateur, se jouant de l’attitude puérile de Tokura, négligeant d’embaumer sa contenance de jolis sourires et d’empathie suzeraine. Il lâcha le chariot rempli de boîte qu’il poussait en duo avec la pompom girl s’approchant de son interlocuteur, alors que la jeune femme à ses côtés en profitait pour glousser sans discrétion, indignant un brin davantage Ijiwaru en allant à la rencontre de Kohaku sans le saluer.

De tous ses ‘amis’ provenant de caste ‘convenables’ Masae était bien la seule qui arrivait à s’entendre avec Kohaku. Bien évidemment, les premières impressions et interactions s’étaient faites de manières houleuses, la personnalité de Kohaku se faisant trop souvent déstabilisante pour être ignorée, mais . . . au bout de quelques rencontres infortunées Masae avait appris à apprécier la manière dont Kohaku se fichait de ses ébats et le fait qu’il sache bouger, allant même jusqu’à lui proposer d’intégrer le club des pompom. Bien entendu, le métisse avait refusé, mais restait le fait que ces deux là arrivaient à interagir sans que Swan n’ait à s’inquiéter. Usant donc de son bras valide, il entreprit de charger les trucs les moins lourds dans le camion, écoutant d’une oreille distraite les babillages outrés d’Ijiwaru et les échanges des deux autres compagnons qu’il entrainait avec lui dans cette folle aventure que deviendrait assurément son emménagement.

« Mitsumasa-kun ! Que lis-tu ? »

« Nietzche. »

Lawrence se mordit la joue pour ne pas rire, et de ce fait offusqué Ijiwaru Tokura un brin davantage, parce que ce genre de lecture était tellement . . . typique en ce qui concernait Kohaku. L’immatérialité, la réfutation systématique, la déconstruction récurrente des normes, des idées qu’on pouvait aisément puiser dans le déconstructivisme du philosophe. Le visage de Masae affichait une toute autre interprétation, et ses lèvres papillonnaient pour demander dans le cadre de quel cours Joshua se voyait-il forcé de lire ces textes. Swanster ne put contenir un gloussement, son regard bleu suivant l’élévation de sourcil que Kohaku adressait à son amie, avec intérêt. Puis désireux d’éviter une altercation, il délaissa Ijiwaru sans s’expliquer, déclenchant une nouvelle vague de hargne, et s’approcha des deux autres, sourire étirant ses lèvres.

« Kohaku lit ce genre de chose pour le plaisir, Masa. Et, chaton, ton téléphone vibre. »

La remarque fit immédiatement tilter Kohaku qui se désintéressa de la remarque de la jeune femme pour plonger sa main dans sa poche, mèches opalines se dispersant sur son front. De près, Swanster pouvait remarquer le jeu de lentilles qui se côtoyaient sur ses iris, ou plutôt, la lentille carmine qui masquait le noir de son œil droit, le gauche conservant sa couleur naturelle. Un écho ? Tout autant que les bottes à franges rouges sang et les slims noirs qu’il portait se devaient de l’être. En à juger par les bracelets de cheveux roux qui reposaient autour de son poignet, le populaire doutait avoir tord.

« Bonjour toi. », susurra le métis dans le combiné, son visage se fendant en un sourire mielleux.

Une pause pendant laquelle le sourire de Joshua persista, presque docile dans ses intonations, arrachant même une moue dubitative à l’endroit de Masae.

« Ouais, on termine de ficher les cartons de Swanny dans la batmobile et on se ramène. Si Ijiwacon veut bien nous faire l’honneur d’arrêter de geindre toutes les trente-six secondes. Et je crois pas que Hell ait un téléphone, you know ? »

Tokura le menaçait en arrière plan, mais personne ne s’en souciait vraiment. Bien que Swanster se promis de garder les choses tempérées, ce serait relativement atroce qu’ils décident de se battre en plein déménagement. Surtout que Kohaku ne brillait pas encore de toute sa forme, ses blessures du séisme persistant toujours.

-

« Bon, vu que vous servez à rien, bande d’estropiés, allez donc les chercher en haut, histoire que je ne sois pas le seul à monter tes affaires, Law’. »

Ainsi étaient-ils montés, Kohaku et lui, laissant momentanément Ijiwaru et Masae à l’extérieur pour décharger le camion. Après tout, le bras de Swan, bien que surmonté d’un plâtre, nécessitait un temps de guérison raisonnable et Kohaku, il en faisait déjà trop, ralentissant sa guérison à coup de balades et d’efforts excessifs. Ils se voyaient donc tous deux exemptés de tâches jugées exigeantes. Détestant toutefois se sentir inutile, névrosé au possible, Lawrence avait tout de même insisté pour emporter quelques trucs au premier étage, là où il résiderait. Ils ne cognèrent pas, Kohaku le dépassant de sa démarche calculée pour s’enfoncer dans l’appartement, contournant d’abord un chien, un homme, un . . . singe, un autre individu pour finalement s’arrêter, ou plutôt se heurter, à la silhouette de Zakuro Fea.
Lawrence réprima un sourire, observant les bras longilignes de Kohaku, digne du plus doux des cauchemars s’accrocher aux épaules du rebelle, le tirant vers lui en une série de tiraillements fragiles.

« Toi. Toi. Toi. Mine rônin. » Une hésitation, un éclair de confusion, parce que Kohaku ne comprenait que trop mal ces choses là, parce qu’il ne comprenait pas que certaines douleurs restaient. Pour toute son intelligence, il fallait parfois lui expliquer les concepts les plus simples, lui imposer la vision commune pour qu’il ne nage pas en sens contraire à la masse, décalé, incompris et, surtout, ne comprenant pas.  « Sasakichat va mieux ? »

Le blondinet laissa son regard darder ailleurs, sur le singe notamment, pourquoi y avait-il un singe chez lui ?, s’éloignant du duo, pour explorer ce qui deviendrait dès aujourd’hui son chez lui momentané, il passa par ce qu’il décida être la cuisine, le salon, remontant pour atteindre la salle de bain et les chambres. Le sac qu’il avait balancé sur son épaule et la boîte qu’il tenait dans son bras valide lui pesaient si bien que, se sentant un peu paumé dans ce nouvel environnement, il cria :

« HEY, FEA, TU PRENDS QUELLE CHAMBRE QUE JE PUISSE DÉPOSER MES AFFAIRES AU BON ENDROIT ? »

Puis, sans trop attendre d’indication, il s’engouffra dans la chambre du fond et y lâcha ses possessions, observant la petite fenêtre qui égayait le mur à sa droite.  Il n’y avait rien dans la pièce et si Zakuro était arrivé le premier, il avait probablement déjà sélectionné sa chambre non ? Ce qui voulait techniquement dire que celle-ci n’était pas occupée. Lawrence hésita quelques secondes, se perdant dans une onomatopée contemplative, le chien préalablement aperçu le dépassant pour observer les lieux.

Clignements de yeux, sourire soulagé.

« FINALEMENT, JE PRENDS CELLE DU FOND, D’ACC ? »

Plus loin, alerté par la cacophonie ambiante, Ijiwaru Tokura grimpait les escaliers quatre à quatre, ignorant, en mauvais japonais, les politesses de bases, et entrant dans l’appartement des paquets plein les bras. Les déposants sans grande délicatesse au sol, il attrapa la première venue par l’épaule, la jaugeant de son visage agacé.  

« Yo. Y’a pas quelqu’un qui pourrait avoir l’amabilité de descendre, Swanster et son parasite servent à rien, puis Masa-chan doit surveiller mon camion pendant qu’on le vide. »

« LE PARASITE VA TE JETER EN BAS DES ESCALIERS SI T’ARRÊTES PAS DE GEINDRE, IJIWACON ! »

Swanster, qui revenait dans la cuisine dans le temps pour assister au début de ce qui deviendrait vite une engueulade si on ne les arrêtait pas, soupira. Se glissant près de Zakuro et le saluant enfin, il s’excusa platement, une moue embarrassé ombrageant ses traits :

« Désolé du retard. Ethel arrive bientôt ? »


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Ethel Dawkins
♦ Civil - Œnologue
Ethel Dawkins


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MessageSujet: Re: Foutoir. [Hell - Lawrence - Zakuro - et leur joyeux petit monde bordélique]   Foutoir. [Hell - Lawrence - Zakuro - et leur joyeux petit monde bordélique] EmptyJeu 17 Oct 2013 - 10:30


    Ethel sortit la tête du carton dans lequel elle était enfouie depuis une bonne heure, s'étant endormie sans prévenir après une nuit blanche à emballer ses affaires. Envoyant balader le pinceau qui s'était collé à sa joue, formant une jolie trace sur la moitié de son visage, elle exécuta un petit sourire satisfait. Oui. Elle avait presque terminé. Les vêtements étaient bourrés dans les cartons, le matériel de peinture précieusement rangé dans un énorme sac à dos, et un sac dodelinant formait le bazar. Le reste. Le genre de chose qu'on ne sait jamais où ranger, et qui ne sert la plupart du temps complètement à rien. Mais qu'on garde. Et le problème, c'est que la rouquine gardait tout ce qui avait une forme, puisqu'elle pouvait poser son regard dessus. On ne pouvait jeter quelque chose qui nous appartenait et qui permettait d'y perdre son regard dans sa contemplation. Enfin, elle ferma ses cartons, et soupira d'aise et s'affalant sur le matelas. Dernière fois qu'elle dormait sur ce lit grinçant. Ses nouveaux meubles, commandés il y a quelques jours devraient être livrés dans l'après-midi, et elle espérait secrètement que les deux jeunes gens avec qui elle était sensée vivre à présent tendrait une main. La table de nuit passait encore, mais l'armoire risquait d'avoir raison des bras de flanelle de la rouquine.

    En appréciant le travail terminé, une constatation évidente surgit. Ses vêtements étaient tous rangés dans des cartons. Et elle était nue. Totalement nue. Pestant, elle fixa un instant le bazar si bien rangé et ferma les yeux, décidant de quel carton ouvrir grâce au fantastique procédé d'amstramgram. Lorsque cela fut fait, elle déchiqueta le scotch, ne trouvant aucune manière plus douce de l'enlever, et prit le premier vêtement qui lui venait. Ce fut un costume de renard. Jetant un coup d’œil surpris, Ethel se mit à rire. Elle ne se souvenait même plus de posséder ça. Sûrement une folie d'un jour, qu'elle avait sciemment oublié pendant des mois, voir des années. Tant pis, si elle commençait à fouiller plus longuement, elle devrait tout recommencer. Plongeant la main pour attraper une culotte, elle s'habilla et jeta un coup d’œil autour d'elle, cherchant une paire de chaussure, qu'elle se souvenait d'avoir laissé en dehors. Sa plus vieille paire de docs, qui avaient été d'un marron flambant un jour, et avaient à présent un aspect délavé qu'elle affectionnait particulièrement. Elle était... prête.

    En jetant un dernier coup d’œil à sa chambre, elle soupira. L’œuvre de sa vie était dans ces cartons. Toutes ces années passées ici, dans ce lit. A présent, ses cheveux étaient en possession d'un autre. Et son corps commençait étrangement à se demander pourquoi tout fonctionnait aussi bien. Elle n'avait prit aucune drogue en plusieurs semaines. Mise à part quelques pétards. Mais elle avait arrêté la coke, l'exta, les méthamphétamines, le LSD. Évidemment, personne ne lui avait dit que ce serait facile. Et ils avaient raison. Plusieurs nuits d'affilé, elle avait du courir dans la forêt pour hurler de douleur, se tordant entre les arbres pendant des heures, à la limite de craquer. Juste à la bordure... Mais elle n'avait pas craqué. Non. Ses cernes s'étaient creusées, ses os s'étaient montrés plus saillants, ses mains légèrement tremblantes et ses gestes encore plus décousus que d'habitude. Mais elle n'avait pas craqué. Ces derniers jours, pour la première fois depuis sa sortie de l'hôpital, elle avait dormit. Plus d'une heure d'affilée. Certes, cette nuit avait été occupée à empaqueter. Mais elle avait pu se reposer depuis quelques jours, et son visage prenait peu à peu une fraîcheur qu'il n'avait plus connu depuis bien longtemps. Sa maigreur était toujours présente. Et elle remerciait en cet instant le costume de renard qui lui permettrait de cacher légèrement cela. Mais elle ne ressemblait plus au fantôme de ces derniers temps.

    Le foutoir était terminé. Comme les pièces d'un puzzle éparpillé dans chaque coin de sa tête qui enfin s'assemblerait doucement, mais sûrement. Sa caverne intérieure, le mur imprenable en brique rouge qui l'enfermait dans cette prison capitonnée. Peu à peu, les pierres chutaient, et disparaissaient en poussière d'étoile. Dévoilant un monde qui semblait infiniment plus prometteur. Elle n'y accédait pas encore, et ne savait pas si un jour elle aurait le courage de quitter sa caverne, son confort, pour s'élancer dans l'immensité blanche et inconnue qui l'attendait au dehors. Mais elle avait moins peur. Le foutoir dans sa tête. Physique, mental. Ses neurones ne jouaient plus à pile ou face à chaque pas. Même sa mère semblait avoir compris que quelque part au fond du crâne de sa fille, quelque chose avait bougé. Alors qu'elle ne connaissait tellement rien à la vérité. Mais on sentait dans les yeux, dans la voix et la démarche d'Ethel qu'elle s'était relevée, et refusait à présent de baisser la tête et de se laisser porter par le courant. L'anglaise éclata de rire. Cette chambre. C'était fini. Ces quatre murs qu'elle haïssait tellement. Étaient révolus.

    Et étrangement, il y avait une personne qu'elle devait remercier pour cela. La dernière personne au monde qu'elle pensait remercier. Sa mère. Qui il y a quelques jours, avait accepté que sa fille quitte l'internat, signant une décharge. Elle se souvenait encore des simples mots qui avaient été dit. Brefs. Comme toujours.

    « Maman. Je veux partir de l'Internat. Je ne supporte plus ces quatre murs. J'ai un ami, qui me propose de venir vivre en colocation avec lui et un camarade de classe. Je... J'aimerai y aller. Et en échange, je suis prête à te jurer que tu ne recevras plus aucun appel de l'Académie parce que j'aurais manqué les cours. J'irais. Sans reculer. Et je m'appliquerais à réussir. »
    « D'accord. Envoie-moi les papiers nécessaires, je te les signerais. »

    Sur le coup, évidemment, elle avait cru à une blague. Sa mère qui acceptait sans poser de questions ? Sa mère qui lui avait envoyé un chèque pour s'acheter des meubles, qui signait chaque décharge, le bail, la caution ? Même son père lui avait avoué être un peu surpris. Elle ne poussa évidemment jusqu'à venir la voir. Mais Ethel n'en attendait pas tant, bien au contraire. A présent, elle était libre d'un renouveau. Non, cet endroit n'allait pas lui manquer. Pas la plus petite seconde. Mais la nostalgie remontait forcément. Elle avait prévenu ses voisines de chambrée hier. Leur regard qui faisait tout pour cacher leur joie de ne plus avoir Ethel comme colocataire fut hilarant à voir. La jeune anglaise ne leur en voulait pas. Elle-même n'aurait pas aimé s'avoir auparavant comme partenaire de chambre. Mais elles auraient peut être aimé connaître la nouvelle Ethel. A présent, elles ne garderaient que la mauvaise image de la lycéenne. Tant pis ? Tant pis.

    Soupirant une dernière fois, elle fit volte face et claqua la porte. Sûrement pour la dernière fois. Faisant trois pas dans le couloir, elle leva la tête. Le sentiment d'avoir oublié quelque chose se fit sentir. Oui. Ses affaires... Un problème était maintenant soulevé. Un problème auquel elle n'avait absolument pas pensé. Elle avait plusieurs cartons et au moins trois sac à dos dedans. Et aucun camion. Problématique, right. Jetant un regard désespéré par la fenêtre du couloir, elle avisa son salut flanqué dans un coin du jardin. Une brouette. Une énorme brouette. Elle était actuellement pleine de feuilles mortes mais ne le restait malheureusement plus très longtemps. Dévalant les escaliers, elle vérifia que le jardinier était loin et renversa le tout, formant un tas. Les feuilles volèrent de ci de là, titillant violemment Ethel. Non, elle n'avait pas le temps... Pas le temps... Pas le.. Oh et puis merde. Elle sauta allègrement dans les feuilles, se vautrant sans retenue dans le tas craquant et coloré, riant comme une débile. Se fixant un instant en appréciant la texture contre son corps, elle finit par se relever, des feuilles collées un peu partout sur son costume, s'en fichant complètement. Elle prit la brouette et revint vers l'académie en traçant un chemin en feuille tel le petit poucet cherchant son chemin.

    Prenant l’ascenseur, étonné et satisfaite de ne croiser personne, elle se dépêcha de mettre ses cartons dedans, piquant de la ficelle à sa colocataire pour permettre au tas de cartons dangereusement haut de tenir. La brouette ainsi emplie faisait pratiquement la taille de la jeune fille. Mais ça tiendrait. Elle enfila un premier sac à dos, en accrochant un deuxième à son ventre et élevant le dernier sur le premier. Se mouvoir devenait assez dur, et regarder devant elle relevait du miracle, mais elle était prête. Sans se retourner cette fois-ci, elle se dirigea vers l’ascenseur, étonnée de voir tout rentrer comme un toast dans un grille-pain. En quelques pas maladroits et ballants, elle était sur le chemin. L'étrange pacage la ralentit quelques peu, et elle se réjouissait des faces hilares des passants à qui elle demandait son chemin. Tel l'escargot, elle avançait doucement mais sûrement. Pour se trouver enfin devant l'immeuble. Elle sourit, heureuse.

    « LE PARASITE VA TE JETER EN BAS DES ESCALIERS SI T’ARRÊTES PAS DE GEINDRE, IJIWACON ! »

    La rouquine sursauta. Les fenêtres ouvertes avaient crachés un cri qu'on ne pouvait étrangement juger amical. Et en tournant la tête vers le lieu d'où il venait, Ethel eu accès à une scène étrange. Ou plutôt mouvante. Des personnes, plein de personnes qui gesticulaient dans tous les sens. Parmi ceux-ci, elle reconnu Chess et Zak. C'était déjà ça. Avec combien de personne elle allait vivre déjà ? Bon. En attendant, ce foutu bâtiment ne semblait pas avoir d'ascenseur, et elle aurait bien du mal à hisser sa brouette jusqu'à l'étage.

    « CAPITAINE ! CHESS ! LAWRENCE ! Vous m'entendez ? Vous pouvez venir m'aaaaaider ? »

    Foutoir.
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MessageSujet: Re: Foutoir. [Hell - Lawrence - Zakuro - et leur joyeux petit monde bordélique]   Foutoir. [Hell - Lawrence - Zakuro - et leur joyeux petit monde bordélique] EmptySam 19 Oct 2013 - 14:31

Mise en page plus tard, je suis sur un Mac, alors comprenez ma souffrance.

    « Ouais, on termine de ficher les cartons de Swanny dans la batmobile et on se ramène. Si Ijiwacon veut bien nous faire l’honneur d’arrêter de geindre toutes les trente-six secondes. Et je crois pas que Hell ait un téléphone, you know ? »

    Mais … Qui avais-je appelé, alors ? Les prunelles fendues sur un éclat mi-figue mi raisin, j'acquiesçais vaguement, mon esprit concentré sur le bonhomme teint en blond, un des sempaï responsables du club Kyudo, de Ethel. Sisi, m'avait-il assuré, c'est le numéro de Dawkins, je lui ai demandé la semaine dernière, pour pouvoir la contacter en lui envoyant des newsletter. J'ai même son mail, si ça t'intéresse. Soupirant, je vins tapoter contre ma hanche avec mon portable devenu silencieux. J'aurai du demander à Shiki-sempaï, à n'en pas douter. Affronter avec un sourire goguenard l'individu ayant daigné nous baptiser, Chess et moi, avec des sucs gastriques, et ce sous le joug du respect. Enfin. Je rangeais le portable dans ma poche, revenant dans le salon, mes yeux se posant sur le fatras d'un Saski en train de gueuler sur une Midori qui riait aux éclats. Le terme « règles » et « convenances » ne perforaient pas la boite crânienne de ma cousine, Kojiro. Elle était trop américaine pour s'alarmer sur ce genre de concepts ne la concernant pas. Je soupirais encore, presque amusé. Du bout des doigts, je tapotais sur l'écran de mon portable, envoyant un dernier sms à Chess.

    « Tu as remarqué, Kohaku ? Tu as dit « S'il veut bien nous faire l'honneur ». Honneur. »

    (…)

    Les cartons-cuisine dans les bras, je m'étais retourné vers Senta, pour lui lancer des directives quand la silhouette amaigrie d'un Chess virevoltant apparue dans l'entrée. Immédiatement, mon attention abandonna Senta et ses grimaces pour me concentrer sur le dépôt de mon carton au sol, que je poussais du pied, pendant que des phalanges et des ongles entrèrent en contact avec mes épaules. Du coin de l'oeil, je vis Senta s'éclipser vers le balcon, avec une discrétion désespérée.

    « Toi. Toi. Toi. Mine rônin. »

    Mes doigts se refermèrent sur des omoplates saillantes, mes pouces trouvèrent les proéminences de côtes encore abîmées des événements du mois dernier. Les éclats, la douleur, la peur, l'angoisse et la fureur. Mais la conscience de cette capacité à considérer et comprendre le temps, à le laisser glisser entre mes doigts, ou bien le retenir dans mes paumes. Subir le temps ou bien le maîtriser avait su provoquer toutes les différences éprouvées. Mettre de côté ce qu'il vivait lui, ce qu'ils vivaient eux, et ce que je vivais, pour savoir mieux adapter mon rythme au leur. Le rythme, le rythme, toujours le rythme.

    « Ne te fais pas mal, okaj ? »

    Ne cesse pas de jouer. Le souvenir du combat dans le dojo revint brusquement dans ma tête, lacérant mon esprit pour me laisser cette sensation amère contre la langue. Ce souvenir de tatami, de ma main contre sa joue, du frisson glacé dans mon corps, du sien que je malmenais. Et puis le séisme, et tous les sentiments qu'il affectait. L'angoisse, en particulier. J'inspirais doucement, marmonnant contre ses mèches blanches. Quelque part, je crois, j'étais déçu que la griffure de ses ongles sur ma main ne soit pas resté plus longtemps.

    « Sasakichat va mieux ? »

    Je cherchais du regard la présence éloignée du brun au visage androgyne, et le découvrant en dehors du salon, occupé à crier contre Midori, secouais vaguement la tête. Peut-être qu'il n'irait jamais bien.

    « Je suppose qu'il va mieux que le 5 août. Mais je ne sais pas si il a encore tout encaissé. Il ne faut pas qu'on le loupe, aujourd’hui. N'hésite pas à le malmener, je ne veux pas qu'il ait l'esprit immobile. »

    N'hésite pas à lui remplir la tête d'idioties, de bizarrerie et de tresses pleins les cheveux pour qu'il n'ait pas une seule seconde de vide, de répit, d'instants durant lesquels il se perdrait à l'intérieur de lui-même. Mais j'avais confiance en Chess pour « prendre soin » de mon ami. Senta était revenu, et ce fut une phrase criée à l'autre bout de la maison qui me fit me détourner de Chess, de son corps, de mes souvenirs, et de l'attachement trop physique que je lui portais.

    « HEY, FEA, TU PRENDS QUELLE CHAMBRE QUE JE PUISSE DÉPOSER MES AFFAIRES AU BON ENDROIT ? »

    « Hm ... »

    J'eus une vague pensée pour celui qui apparut ; Kojiro et ses yeux lançant des éclairs. Ce n'était pas bien de crier comme ça, hurlaient ses prunelles, qui se turent immédiatement lorsqu'elles se posèrent sur Kohaku Joshua Mitsumasa. Pendant qu'il le saluait, je tournais mes prunelles vers ma porte barbouillée au feutre gras, et je cherchais le visage néanmoins invisible de Lawrence. Je traversais le salon, enjambant des cartons déposés au travers du sol.

    « FINALEMENT, JE PRENDS CELLE DU FOND, D’ACC ? »
    « Hey, Lawrence. »

    J'appuyais contre le panneau de sa porte avec ma paume, et notant la présence du chien, cherchais le regard de Swan, en lui souriant.

    « Je prends celle qui est près de l'entrée. Il faudra qu'on voit aussi quelques trucs avec Hell, quand elle sera arrivée, d'accord ? N'hésite pas à prendre tes aises ; je te propose qu'on mange tous ensemble à midi. Je ne sais pas si tu avais prévu quelque chose, mais Senta s'est proposé aux fourneaux. Oh, et ce machin s'appelle Poussin. C'est mon berger-allemand. Si ça te pose le moindre problème, je l'empêcherai de rentrer dans ta chambre. »

    Je retournais vers le salon, à la recherche d'une organisation, accueillant presque immédiatement l'arrivé d'un nouvel individu. Le « Tokura Ijiwaru » dont m'avait vaguement parlé Chess. Le jeune homme vint déposer des cartons en plein milieu du salon, ajoutant du bordel là où il y en avait déjà. Senta se rua presque sur les nouvelles arrivées de carton, son feutre en main, et il écrivit le nom de Lawrence avec une sorte de hargne sauvage, trébuchant sur le « W ». Je relevais mes yeux sur Ijiwaru, pendant que celui-ci s'emparait de l'épaule d'une Midori en train de chantonner du Machigerita.

    « Yo. Y’a pas quelqu’un qui pourrait avoir l’amabilité de descendre, Swanster et son parasite servent à rien, puis Masa-chan doit surveiller mon camion pendant qu’on le vide. »
    
« LE PARASITE VA TE JETER EN BAS DES ESCALIERS SI T’ARRÊTES PAS DE GEINDRE, IJIWACON ! »

    Ouh. Le grand amour. Je répondais à la phrase de Swan par un sourire amusé.
    Me dirigeant vers Ijiwaru, je me glissais à ses côtés, attrapant le poignet de Midori, qui se mit à piailler comme une gosse, pendant que nous nous dirigions vers les escaliers.

    Kojiro, affairé à déplacer avec Senta les cartons, passa devant la fenêtre ouverte, et surpris par le hurlement provenant de l'extérieur, se pencha à la fenêtre.

    « CAPITAINE ! CHESS ! LAWRENCE ! Vous m'entendez ? Vous pouvez venir m'aaaaaider ? »
    « Euh … prévenez Zakuro qu'il y a une fille avec une brouette, dehors. »

    Senta se mit à glousser, enseignant à Kojiro que la fille en question devait être Ethel, la nouvelle colocataire. Ce qui, au regard épouvanté de Sasaki, se révélait une forte mauvaise nouvelle.

    (…)

    « Oh ! Hell ! »

    Débouchant à l'air libre, Midori sur mes talons, je me heurtais à la découverte du camion et de la brouette. Une brouette qui, pendant un instant, me surpris, puisque je fus incapable de voir la personne qui se trouvait de l'autre côté, mais l'éclair de cheveux roux m'arrachèrent un sourire, et contournant l'assemblage instable de cartons dans l'outil jardinier, je découvrais Hell. Hell et ses cheveux brusquement raccourcis.

    « Mais ! Qu'est-ce que t'as foutu ? Où sont tes cheveux ? Hell ! »

    Interdit, je la dévisageais pendant quelques secondes incrédules, avant de ne tordre mes lèvres en un sourire amusé, notant aussi la présence de son arc sur son dos.

    « … ça te va super bien, il n'empêche. Tu pratique le Kyudo depuis longtemps ? »
    « Il y a une fille ! Hell yeah ! »

    Midori me contourna, bousculant les cartons qui se mirent à flancher dangereusement, et vint claquer un baiser sonore sur la joue blanche de la jeune britannique. Au dessus de nous, penché à la fenêtre, Kojiro et Senta saluèrent vaguement la jeune rousse, avant que Senta ne rentre à l'intérieur. Kojiro resta un instant penché au dessus du vide, son regard un peu vide, mais avant que je n'ai pu dire quoique ce soit, il était rentré à l'intérieur, et je l'entendis se remettre à gronder sur quelque chose qui devint rapidement inaudible, puisqu'une paire de bras ferma la fenêtre. Je concentrais mon attention sur la brouette, puis le carton. Une fille était installée près de celui-ci, et je devinais qu'il s'agissait de « Masa ».

    « Midori, tu t'occupes du camion ? Je me charge de la brouette. »
    « Entendu. »

    Se balançant sur ses jambes trop fines, ma cousine se dirigea vers la demoiselle, la saluant avec un entrain tout particulier, heureuse d'être satisfaite dans son caprice sexiste par la présence de ces présences féminines. Je la vis s'emparer de cartons, et discuter avec la jeune fille en riant, et je me tournais vers les cartons. Haussant un sourcil, je me questionnais sur la possession de cette brouette. Déposant mes paumes sur le tétris de carton, au milieu de ce réceptacle de métal, je caressais la surface végétale des cartons, laissant un sourire tendre courber mes lèvres.

    « Hell, ma chérie, il faudra que tu penses à t'acheter un portable. »

    Je récupérais les poignées de la brouette, et calculant l'équilibre instable de l'axe des cartons, avançais la brouette jusqu'à l'intérieur de la cage d'escalier de l'appartement. Je rangeais l'outil contre le mur, et me concentrais ensuite sur les liens qui retenaient les cartons entre eux. Le défaisant lentement, je me permis un topo de la situation.

    « Chess et Swan sont déjà en haut. Il y a deux personnes qui sont avec eux ; Ijiwaru, et Masae, qui est en bas, au carton. Je suis avec Kojiro, Senta, et ma cousine. J'ai aussi amené Poussin, un chat, et le singe. »

    Un zoo, n'est-ce pas ? Du pouce, je désignais la porte fermée de Hirohiko.

    « Et là, c'est la propriétaire de la pâtisserie. Hirohiko. Elle est assez abordable. Enfin, tu verras bien. »

    Resserrant d'un coup sec la ficelle correctement attachée autour des cartons, et maintenant ceux-ci de manière un peu plus efficace qu'elle n'avait été installé, je vérifiais ensuite l'adaptabilité des formes du carton et de ma prise en main. L'intérêt d'être grand, papa. Ricanant sur mes pensées devenues moqueuses à l'égard de mon anglais de père, généreux offreur de ma génétique, je pris la brouette dans mes bras, gonflant ma poitrine dans la dose d'air nécessaire à l'effort, et posais le pied sur la première marche.

    « Va juste prévenir les types là haut qu'ils ne faut pas qu'ils descendent avec quelque chose d'encombrant dans les bras, parce que je ne me pousserai pas. Priorité à la brouette. »

    La seule difficulté ne se révéla être que le virage de l'escalier, et l'association de l'angle des marches avec la rigidité d'une brouette aussi lourde qu'un âne mort. Bousculant la porte n'ayant pas laissé été complètement ouverte avec le pied, je reposais finalement la brouette qui heurta le sol avec un claquement sonore, et soulagé du poids, la contournais en pliant et dépliant mes doigts, mes phalanges grinçantes. Kojiro récupéra la brouette qu'il fit rouler à l'intérieur de l'appartement, marmonnant sur l'idée saugrenue que cela représentait, et je me retournais pour accueillir une Midori qui me dépassa en portant deux cartons dans les bras.

    « Laaaawreeeence ? Tes slips, je te les mets où ? »

    Je notais le regard de Ijiwaru se déposant sur ma cousine, dont l'oeil vert s'était allumé d'un éclat presque sadique, et je ne fis pas de commentaires. Attrapant le poignet de Senta qui passait à côté de moi, je notais qu'il restait presque une demie heure avant que ne sonne l'heure du repas. Me mettant à la recherche du sac dans lequel j'avais transporté la nourriture, je me dirigeais vers le coin cuisine, après avoir déniché le ballotin. Faisant tourner le robinet, je vérifiais la venue d'eau, celle de l'eau chaude, de l'eau froide, du gaz, de l'électricité. Satisfait, je choppais Senta, le prévenant de la préparation du repas. Il vint à mes côtés, et je cherchais sous l'évier la présence des plomberies.

    « Swan ? Tu sais où est la chaudière ? »

    A la limite, j'irais demander à Hirohiko. Senta sortit les aliments du sac à dos, tandis que Kojiro installait en silence le frigo. Le plaquant contre le mur, il le brancha en quelques minutes, et actionna finalement la porte, qui s'ouvrit sur l'intérieur lumineux. Il eut un sourire victorieux, et je rangeais les produits dans les étals, réglant du bout des doigts la manette interne.

    Une demie heure plus tard, flottait dans l'appartement un fumet de viande grillée. Senta s'activait aux fourneaux, claquant ses couteaux contre du lard qu'il achevait de dépecer, le marinant avec des légumes. Je cherchais Chess du regard, l'attrapais du bout des doigts, et le conduisant dans ma chambre, - l'étrange et affolant constat que de dire « ma chambre »-, lui désignait le fûton posé au sol.

    « Yume m'en voudra beaucoup, si je te kidnappe le soir ? Si ce truc n'est pas assez confortable, on essaiera de dormir dans la baignoire. »
    « Les mecs, le repas est prêt. A table. Pas le temps pour vos débilités. »

    Apparut derrière nous, un sourire d'une cruauté moqueuse incrusté sur les lèvres, Senta nous attrapa par les épaules, nous tirant à l'extérieur de la chambre, pour nous diriger vers la table installée au milieu de la cuisine. Les gens s'installèrent autour, et dans le raclement des chaises, je laissais un sentiment de satisfaction perler dans ma poitrine. J'étais heureux de ce rassemblement, de ces présences, de cette journée. Les discussions fleurirent rapidement, et je laissais mon regard s'évader sur l'ensemble de l'appartement. Mon regard accrocha les murs blancs.

    « Hell ? »
    Je me penchais vers elle, feignant attraper le pichet d'eau.

    « Tu nous retaperas la déco des murs, en les peignant ? »

    Un monde pictural d'arc en ciel, de fleurs qui souriaient, de licornes bizarres, de lapins carnivores, de fabulations extraordinaires, ou de couleurs étranges. Je n'aimais pas ces murs blancs.
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