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 Vivre est une maladie dont le sommeil nous soulage

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MessageSujet: Re: Vivre est une maladie dont le sommeil nous soulage   Vivre est une maladie dont le sommeil nous soulage - Page 2 EmptyDim 9 Oct 2011 - 15:06

    Avant même que l'esprit de Renna ne puisse se rebeller contre ce geste ma fois bien trop intime et doux pour faire partie de son répertoire, Myra Jefferson régla le tout d'une manière si sèche et inattendue qu'elle ne trouva pas la force ni la motivation nécessaire pour répliquer. Elle laissa mollement son bras en suspension un instant, ses doigts confus de ne plus avoir le morceau de papier serré entre eux et voulant presque se refermer sur l'air vide, histoire de confirmer son absence. Elle finit par réaliser que son bras était en l'air alors qu'il n'avait aucune raison de l'être et le laissa retomber bêtement, presque brusquement afin de cacher cette nouvelle preuve de faiblesse si détestable à ses yeux. La vérité était que l'enseignante ne s'était pas attendue à ce que son élève lui arrache si violemment des mains le mouchoir. Elle avait été prise dans une petite transe étrange, suivant les événements bouleversants qui s'étaient produits dans le restaurant et s'était permise ce geste vulnérable sans réellement y songer plus avant. Bien entendu, si elle avait fait un quelconque exercice de réflexion avant d'entamer ce geste si puissamment non désiré, l'enseignante n'aurait tout simplement jamais même pensé à l'effectuer. C'était pourtant un mouvement d'une simplicité presque risible qui aurait pu être aisément excusé par à peu près n'importe quoi, soyons logiques. Mais Renna n'était pas de celles qui se permettaient des gestes impulsifs, elle prônait le contrôle, la parfaite maitrise de soi et se refusait toute faiblesse extérieure à ces deux principes. Et pourtant... Pourtant la voilà qui venait de faire exactement ce qu'elle se jurait de ne jamais faire : elle avait posé un geste impulsif, impardonnable. À en juger par la réaction de mademoiselle Jefferson face à ce mouvement, il avait été en plus de tout ceci, non désiré. Renna ne tenait pas Myra rigueur de l'avoir si brusquement interrompu dans son geste, en fait elle lui en était reconnaissante. Un peu plus et l'enseignante se serait sans doute laissée allée dans des envies bien plus dangereuses nées de la situation présente et de son état affaiblit. C'était bien pour cela qu'elle était allée s'enfermer dans les toilettes, histoire de retrouver un tant soi peu de son calme habituel. C'était ridicule après tout, elle avait été en présence rapprochée avec l'étudiante que deux jours et déjà elle avait du mal à contrôler sa personne. Inacceptable, et pourtant inévitable. C'était bien pour cela qu'elle s'était efforcée de rester loin de la jeune femme et de ses grands yeux impossiblement verts, elle perdait toute contenance en sa présence et cela l'effrayait grandement, d'autant plus que cette perte semblait se produire sans même qu'elle ne s'en rende compte, comme à cet instant précis avec son geste faible.

    Pendant longtemps, elle resta immobile et muette, sans broncher devant mademoiselle Jefferson, sortant lentement de sa transe et redevenant cette enseignante acerbe et glaciale que ses étudiants redoutaient tant. Les paroles de la jeune femme la foudroyèrent, mais pas dans un mauvais sens. Elle n'était en fait nullement blessée de ses réactions, reconnaissante bien entendu et même compréhensive. Qui voudrait après tout être traitée comme une gamine par une femme dont l'on appréciait aucunement la présence ? Cet événement venait de rappeler à l'enseignante que mademoiselle Jefferson ne souffrait cette situation que parce qu'elle n'avait guère le choix et également parce que Renna avait usé de chantage pour la ficher dans son studio. Lentement, elle se souvenait qu'elles n'étaient ni amies, ni amantes et que son attitude n'était pas nécessaire. La professeur avait compris le message très clairement. Son visage se referma comme un piège à ours et elle devint illisible, froide, une machine. Elle reprit les traits ordinaires qu'elle avait l'habitude d'afficher sans mme avoir à lever le petit doigt. Et quand les secondes tiquèrent et qu'il fut bien trop tard pour répondre, elle entama un ton neutre et froid, son ton habituel. Toute trace de douceur s'était évaporée.


    « Bien sûr que vous l'êtes, melle Jefferson. Pardonnez-moi. »

    Renna dévisagea un long moment son élève, n'ayant toujours pas remarqué la présence d'autrui dans la salle de bain. lentement elle se réconciliait avec l'idée que Myra ne développerait jamais pour elle des sentiments autre qu'un profond dédain. Et à qui la faute ? Sans doute à elle-même, vu l'acharnement avec lequel elle s'était bornée à l'aliéner à sa personne. Après toutes ces insultes, ces échanges haineux dans la salle de classe, il était simplement normal que la jeune femme se voit malaisée devant son brusque changement de rôle. La vie était ironique. Elle était aussi cruelle. Longtemps elle s'était bornée à tenir Myra à distance, loin de sa personne et de son coeur. Longtemps elle s'était battue afin que la jeune femme ne découvre jamais ses sentiments troublants et n'ai aucunement envie de se rapprocher. Eh bien ses efforts avaient portés fruit et maintenant qu'elle aurait souhaité le contraire, il était trop tard. Tu as eu ce que tu voulais, ma chère Renna, récoltes en les fruits, accepte l'inévitable et cesse de te romancer l'esprit. Voilà comment elle se rabroua. Puis, maintenant tout ceci assimilé, elle prit une grande respiration et laissa la jeune femme quitter son champs de vision pour aller enlever l'excès de sauce de sur son accoutrement. Tandis que son étudiante combattait les taches, Renna combattait les émotions toujours en surface pour les faire disparaitre avec plus d'acharnement, serrant légèrement les poings et continuant de tourner le dos à la jeune étudiante. Le silence était glacial. Renna pouvait presque le sentir glisser contre sa peau, ce qui la fit frissonner violemment. Puis, vinrent les prochaines paroles malaisées de son étudiante. L'enseignante ne se retourna pas pour lui faire face, pas encore totalement certaine que ses émotions étaient bien enfouies sous ses murs, ses couches de glace. Au lieu de se retourner et de lui répondre, la fixant dans les yeux comme à son habitude, elle relâcha les mains et se redressa avant de dire d'un ton simple, éteint :

    « Certes, ce serait sage. »

    Renna n'était pas fâchée contre son élève d'avoir laissé leurs effets sans surveillance. Sans doute que normalement ceci aurait causé en elle un agacement sans bornes, mais dans son état actuel elle était bien trop secouée pour réagir comme elle le faisait d'habitude. Lentement elle se réconciliait avec l'idée que si melle Jefferson voulait qu'elle agisse comme d'habitude et ne désirait pas d'elle un rapprochement quelconque, eh bien elle allait faire exactement ceci et rien d'autre. Renna oublia un instant le fait qu'il était trop tard pour reculer et qu'elle ne pourrait tout simplement jamais agir comme de norme avec l'étudiante maintenant qu'elle devait vivre avec elle d'aussi près. Elle choisit de ne pas avoir à faire face à cette réalité tout de suite, tout simplement. Renna tourna légèrement la tête pour noter la sortie de la dame squelettique, dont la présence même lui avait échappée. Elle se demanda un moment si cette femme avait été témoin, elle aussi, de son moment de faiblesse et au lieu de lier les réactions de son élève à cette réalisation, elle fut un moment mortifiée qu'une étrangère puisse l'avoir vu si faible. Il ne fallait pas en vouloir à l'enseignante, après tout elle était si peu habituer à avoir à comprendre les autres que c'était une activité qui lui en coûtait beaucoup. Le silence revint en force et Renna décida qu'il était le grand temps pour elle de quitter la scène. C'est pour cela que sans plus de cérémonie, elle se râtela la gorge et sortie de la salle de bain, le son de ses talons sur le carrelage bien puissant dans l'atmosphère malaisée. Elle regagna sa place à la table, notant avec un certain soulagement que leurs effets personnels étaient toujours à leur place et que les assiettes venaient tout juste d'être posées, bien fumantes sur la table. L'enseignante fixa longuement son poisson, les sourcils froncés dans une expression ennuyée. Elle s'en voulait affreusement de s'être ainsi aisément laissée allée et se jura de tenir un contrôle bien plus solide sur ses émotions à partir de ce moment. Elle n'embarrasserait plus melle Jefferson avec son manque de retenue, se serait inacceptable. Prise qu'elle était dans ses réflexions, Renna manqua de noter la réapparition de son élève en face de sa personne. Elle ne sursauta pas au commentaire, mais haussa un moment les yeux, notant la joie infinie de la jeune femme tandis qu'elle enfournait bouchée après bouchée de nourriture. Lentement, Renna se saisit de ses baguettes de bois et se mit à manger avec dignité, ne cherchant même pas à répondre à la douce phrase. En mangeant avec lenteur, l'enseignante continua de rester elle-même et si Myra était observatrice, elle aurait sans doute sans problème noté un certain changement dans son attitude. Au lieu de vouloir sembler ouverte et curieuse, Renna semblait presque morte au monde extérieur. Ceci était comment elle agissait avec les gens d'habitude. Myra l'ignorait sans doute, mais elle avait été privilégiée d'attirer ainsi de tels efforts Herculéens de la part de son enseignante pour se faire apprécier. Ces efforts avaient été ridicules cependant et elle était bien déterminée à ne plus jamais les entamer.

    Il y a bien entendu, des désirs que l'on ne peut pas s'empêcher de trahir tellement la pulsion de ne pas les écouter est forte. Seulement, il fallait encore que Renna réalise cette triste vérité et l'accepte. Disons simplement qu'il lui restait encore un long chemin à faire.


    [Topic clot, la suite dans un tout autre topic très prochainement, le lien sera copié collé ici bas dès que possible.]
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