Silence ! Veuillez respecter le sommeil de vos petits camarades ! [Pv Eri]

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Heure de colle, quand tu nous tiens…
Pourquoi était-elle collée ? Simplement parce qu’elle avait eu le malheur de fumer une malheureuse petite clope en cours d’histoire et qu’elle s’était ensuite étonnée qu’on le lui reproche. Mais c’était n’importe quoi cette académie. On nous interdit de faire des trucs et on ne nous explique même pas POURQUOI c’est interdit. C’est donc ainsi qu’elle s’était retrouvée collée. Mais pas en salle spéciale, non, non, non ! Ils z’étaient pas fous les profs de ce lycée ! Ils savaient très bien que ça aurait été dangereux de laisser la punkette dans un endroit pareil remplis d’autres délinquants ! Alors elle avait été enfermée dans un endroit bien plus horrible. Un endroit qu’elle n’avait jamais visité remplis d’une tonne de bouquins poussiéreux et d’élèves également poussiéreux. Et c’était quoi cette bibliothécaire au chignon serrés, aux lunettes carrés qui donnait l’impression d’avoir un balais dans le cul et aussi aimable qu’une porte de prison ?

Complètement désespérée, la jeune femme s’était avalée de tout son long sur la seul table restante et se maudissait d’avoir franchi la porte de cet endroit maudit. Regardant pour la énième fois le sujet que lui avait donné son professeur d’histoire, elle lut :

« Faites un exposé bref (donc d’environ deux pages) sur Hiroshima. »

Elle adorait le mot « bref » associé à « environ deux pages ». Pour elle, environ deux pages, c’était énooooooooooorme ! Et puis d’abord… C’était qui Hiroshima ? Son professeur lui avait donné en lui disant que ça ne devrait pas être trop compliqué pour quelqu’un comme elle, il insinuait donc qu’elle était stupide et elle l’avait fusillé du regard en lui disant qu’elle aurait une note supérieure à quatorze. La punkette se rappelait alors de l’air moqueur qu’avait arboré son professeur en lui disant qu’il était tout à fait d’accord avec elle et que si elle n’avait pas plus de quatorze sur vingt à son exposé, il serait obligé de la coller jusqu’à la fin du mois.
Quelle horreur !

Grondant, la jeune femme se passa les mains sur le visage tout en faisant attention à ne pas étaler son maquillage partout. La bibliothécaire lui lança un regard noir en tapotant sèchement un panneau où il était inscrit :

« Silence, s’il-vous-plait ! »

Saloooooope ! Elle ne comprenait pas la souffrance qu’endurait notre jeune punkette ? Mais c’était qui ce Hiroshima ? Déjà qu’elle était presque incapable de lire le japonais alors en plus si on lui demandait de faire une recherche…
Une nouvelle plainte s’échappa de la bouche de la russe :

« Mais putaiiiiin… Déjà que je dois apprendre l’alphabet latin pour parler anglais, je dois aussi apprendre les différents signes japonais, je vais tout mélanger avec mon russe, moi ! »

Elle se fit de nouveau enguirlander par la bibliothécaire qui lui montra pour la deuxième fois son stupide écriteau. Regardant avec un air alarmé autour d’elle, elle repéra que toutes les autres tables étaient prises et donc que si elle se levait, elle risquait donc de perdre sa place car dans la logique de Morphée : « qui va à la chasse perd sa place » et donc, tous les autres devaient FORCEMENT penser comme elle.
Complètement désespérée, la jeune femme décida de capituler et elle enfoui sa tête dans ses bras croisées afin de faire un petit somme histoire de se remettre de toutes ces émotions…

Spoiler:

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Andy Warhol, Van gogh, Leonard de Vinci…Que d’artistes tous plus fascinant les uns que les autres du moins aux yeux de la brune. Elle admirait leur fabuleux travail et était en extase devant leurs innombrables chefs-œuvres.C’est entre autre à cause d’eux qu’Eri avait choisit la voie de l’art, certes son père l’avait à l’origine forcé à prendre des cours d’histoire de l’art mais très vite elle y avait pris goût. Il fallait avouer que son professeur malgré ses airs barbants avait sû lui transmettre avec brio sa passion pour cette discipline que beaucoup jugait ennuyeuse. La jeune fille avait également eu cette pensée à cette époque : « l’art est inutile et n’a aucun intérêt… »voilà ce qu’elle sortait sans celle à son professeur jusqu’à ce que celui-ci lui montre un côté que très peu connaissait. Avec l’art, on pouvait exprimé toute sorte de sentiment et c’est-ce qui fini par plaire à Eri qui par sa vie difficile avait bien besoin de s’évader un peu.

Elle se mit donc à pratiquer la peinture, cet art qui petit à petit lui avait permit d’oublier les problèmes qui la rongeait. Et son arrivé à Keimoo fit basculer sa vie puisqu’elle lui permettait de vivre pleinement sa passion. Plus de père pour lui dictait sa vie, plus besoin de se cacher, Eri était libre maintenant et elle comptait bien en profiter. Finalement cet établissement lui avait ouvert bien des portes, et celle-ci ne regrettait plus d’être venu ici. Car oui elle avait été réticente à poser les pieds ici, elle avait longtemps cru que son inscription dans cette école n'avait été qu’un prétexte pour son père de se débarrasser de sa fille aînée. Bien au contraire, sa venue était une porte de sortie et l’occasion pour elle de changer de vie du tout au tout. Depuis elle vouait toutes ses journées à sa passion, en faite Eri ne faisait que ça 24h sur 24 et 7 jours sur 7 et rien d’autres. A la limite elle s’accorder un peu de temps pour faire ses devoirs mais sinon..Une vrai no-life !

Aujourd’hui encore elle travaillait sur un projet en lien avec…l’art ! Pas de mystère. C’est pourquoi elle cherchait désespérément des ouvrages sur ces fameux artistes favoris à cet instant précis . Son devoir consistait en un exposé sur une personnalité artistique très connu d’où sa présence dans la bibliothèque. Aussitôt le devoir annoncé, la brune s’était précipitée dans ce lieu afin de trouver des informations intéressantes. Mais pour l’instant, la jeune femme n’avait rien trouver qui puisse faire son bonheur pas même un ouvrage avec le style Pop Art de Andy. Cet endroit avait beau être grand et fournit de nombreux livres ça n’empêchait pas que la brune tournait en rond. Situation qui l’agaça très vite au point qu’elle aurait voulu pousser un grognement de colère mais elle se tue. Pas question pour elle de prendre le risque de se faire inonder de « CHUTTT » par cette bibliothécaire à la tête sévère et coincée. Celle-ci s’acharnait déjà suffisamment sur quelques personnes pour encore s’en prendre à elle.

Pas question non plus de lui demander de l’aide…L’idée même de se faire aider de manière aussi sèche, l’agacerait et dieu sait comment cela finirait. Eri préférait se débrouiller seule.Elle continua donc sa galère dans sa recherche puis fini par tomber sur un ouvrage d’histoire de l’art et de ses grands artistes, ce n’était pas exactement se qu’elle cherchait mais s’était mieux que rien. Et puis qui sait peut-être allait-elle trouver des informations pouvant l’aider dans son exposé. La brune attrapa donc le « gros » bouquin ( il fallait évidemment insister sur sa grosseur) et se mit en quête d’une table ou plutôt d’une chaise vide car l’endroit était bondé de monde. C’était bien sa veine ! Elle était à présent forcée de travailler en côtoyant quelque personnes qui espérons-le n’était pas bruyante… Mais bon elle devrait faire avec. Eri se mit donc à scruter les tables et par chance elle en trouva une avec une jeune fille bras croisés et tête posés sur celle-ci. Apparemment certaines personnes venait ici seulement pour faire un somme…où aller le monde franchement se disait-elle. La brune soupira tout en s’approchant de cette fameuse table et silencieusement elle y posa son sac du moins elle essaya.

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Morphée commençait donc à tomber dans les bras du petit blond portant le même prénom qu’elle jusqu’à ce qu’elle entendit quelque chose de relativement lourd tomber sur la table tout en faisant vibrer la table un peu bancale et accessoirement, sa tête.
Relevant soudainement celle-ci, elle observa un sac plutôt lourd qu’un bras fin semblait peiner à tenir. Un bras pâle. Continuant son trajet du regard, avec lenteur, elle observa la fine épaule qui était attachée au bras puis elle descendit vaguement son regard sur une poitrine pas vraiment bien fournie pour observer de longs cheveux noirs descendant jusqu’à la taille.
Elle se décida alors enfin à regarder la jeune femme devant elle qui possédait tous les traits caractéristiques d’une vraie japonaise. Vous savez le schéma de la jolie japonaise que l’on vous met en tête : la jolie poupée au teint pâle, aux yeux noirs, aux cheveux noirs et aux lèvres fines et vermeille. La merveilleuse poupée fragile et délicate. Celle que l’on voyait très bien en train de faire une jolie composition florale tout en préparant du thé…

Un air plus que blasé s’afficha sur le visage mat de la punkette qui continua de fixer d’une manière si fixe que ça pouvait en devenir malsain, le visage de la jeune fille en regardant le moindre détail, la moindre parcelle du visage. Puis elle se décida enfin à ouvrir la bouche pour lâcher presque avec mépris et agressivité :

« Bah je t’en pries ! »

Ce ton n’allait absolument pas avec la voix grave et calme de Morphée qui donnait une intonation dure aux « a » et qui accentuait automatiquement tous les « O » en tenant la note sur plusieurs secondes. Ses « r » étaient roulés d’une manière dure et sèche mais cette façon de parler lui donnait un charme certain. Il fallait dire que, même si la jeune femme à la crête iroquoise avait fait de nets progrès en japonais depuis ces derniers mois, elle n’avait absolument pas progressé au niveau de l’accent et elle ne cherchait même pas à le faire.

Son visage était tout à fait stoïque et ne traduisait aucune émotion, elle continua à sonder le visage de celle qui venait d’arriver avant de lui couper la parole au moment où celle-ci commençait à essayer d’ouvrir la bouche. Elle prit un air malicieux et taquin, en lâchant :

« Je plaisante. »

Elle s’intéressa alors au sac de la demoiselle, parlant avec sa franchise, son air décontracté et presque innocent, alors qu’elle racontait un amas de bêtises, habituel :

« T’as mis quoi dans ton sac ? Tu transportes ta maison avec toi ou quoi ? Comme les… »

Haussant un sourcil, elle chercha son mot. Comment disait-on ce mot-là en japonais ? Elle lâcha avec doute :

« Улитки ? » (phonétique : Oulitki, traduction : escargots)

Après un instant de silence, elle lâcha :

« Oublie. »

Silence. Morphée ne supportait pas les atmosphères du genre, elle n’aimait pas ces endroits. Ça lui rappelait son enfance, quand elle était une de ces personnes qui passait son temps à étudier, à apprendre les bonnes manières, à faire des choses du genre, quoi.
Elle avait l’impression d’être face à son passé japonais, en plus vieux. Elle aurait certainement ressemblé à ça si jamais elle avait continué à écouter ses parents, à être la parfaite jeune femme soumise. Elle aurait fini avec un mari certainement plus vieux qu’elle ou alors un de son âge qu’ils avaient choisis dès sa naissance. Un mari riche qui aurait pu perpétuer l’honneur de la famille. Elle lui aurait donné un enfant, ou deux. Soyons fous, elle aurait fait la femme parfaite et lui aurait donné un garçon et une fille, comme sa mère.

Elle aurait vécu dans une prison dorée où elle se serait contenté d’être une jolie plante verte, un objet décoratif. Elle aurait passé son temps à faire des choses charmantes comme coudre, chanter, faire de la musique ou peindre. Enfermée dans un beau manoir.
Ses préoccupations principales auraient été la mode, les enfants, les bijoux, les soirées, les manières de se distraire et d’être vue. D’être reconnue. Puis son mari se serait lassé d’elle mais il n’aurait pas pu s’en débarrasser, elle était trop utile si jamais il n’avait pas assez de succès auprès des autres femmes. Et elle aurait dû se contenter de le voir la tromper, restant avec lui car elle serait obligée de vivre à ses crochets, noyant son désespoir en achetant, en consommant, en prenant des médicaments…

Pourquoi est-ce qu’on ne pourrait pas tout simplement être heureux ? Avoir une vie normale ? Pourquoi était-elle condamnée dès sa naissance à finir ainsi ou à finir prostituée et à mourir lamentablement dans un caniveau, assassinée ou peut-être tout simplement en mourant d’une overdose… Alors Morphée s’était protégée. Elle préférait la liberté, elle avait rencontré ces punks, elle avait goûté à tout, eu de nouvelles expériences et elle s’était endurcie. Maintenant, elle n’avait plus peur du sombre avenir qui se rapprochait d’elle de jour en jour. Elle vivait au jour le jour. Elle ne regardait ni derrière, ni devant elle et elle ne s’occupait pas des détails qu’elle jugeait insignifiants. Elle était devenue une je-m’en-foutiste déconneuse que tout le monde considérait comme une conne, comme une personne idiote. Et ils avaient peut-être raison. Peut-être était-elle idiote ? Peut-être n’avait-elle vraiment aucune capacité à réfléchir ?

Mais il ne fallait pas oublier qu’elle était perdue dans un monde qu’elle ne connaissait pas. Dans un monde où seuls les plus intelligents pouvaient vivre. Un monde sans pitié ou des milliers de jeunes japonais se suicidaient, à bout. Alors elle pouvait bien être insultée d’idiote, d’incapable, de déchet, ça lui était égal. La jeune femme préférait être un déchet plutôt qu’un de ces fantômes sans âme qui lui rappelait tant son passé. Elle préférait avoir une vie misérable mais goûter à la liberté plutôt que de vivre dans une prison dorée.
Voici l’histoire de la princesse qui voulait tant devenir une souillon…

Sortant de ses pensées pessimistes, elle ferma les yeux en secouant la tête, retirant l’air presque nostalgique qui s’était immiscé malgré elle sur son visage et elle se leva en lâchant un vague :

« Garde ma place. »

Pour commencer à aller se perdre dans les rayons, à la recherche de ce fameux bouquin sur Hiroshima. Bien sûr, au fond d’elle, elle savait à peu près de quoi parlait l’exposé mais elle n’avait aucune envie d’utiliser ses connaissances d’avant alors autant feindre l’ignorance pour bâcler ce stupide devoir le plus vite possible…

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A peine avait-elle posait son sac sur le bois froid de la table que déjà la tête de la jeune fille qui occupait celle-ci se releva pour lui faire face. « Zut alors… » voici donc la première pensée qu’eut la brune en constatant que sa présence était découverte. A vrai dire et malgré ses efforts, son sac avait fait plus de bruit que voulu. Il fallait avouer que sur ce coup là, la discrétion lui avait fait défaut. De toute façon, l’inconnu aurait fini par remarquer sa présence. ll ne fallait tout de même pas avoir un instinct ultra développé pour sentir qu’il y avait quelqu’un en face de vous. Eri espérait tout de même que ça ne l’empêcherait pas de travailler tranquillement. Elle n’était de toute façon pas du genre à engager une conversation avec la première venue. Surtout avec celle-là ! Si elle se fiait à ce qu’elle avait essayé de lui faire remarquer, à première vue elle ne semblait pas maitriser le japonais sur le bout des doigts surtout au niveau de l’accent.

Elle devait être européenne sans l’ombre d’un doute, on ne pouvait pas faire plus occidental. La jeune femme comprit à peine se qu’elle venait de lui mais il ne fallait pas être devin pour deviner ce qu’il en était. Elle ne semblait pas ravi de la voir débarquer à sa table mais pour être honnête ça ne l’enchantait également pas plus que cela mais elle n’avait pas d’autre choix. Si elle avait eu le choix entre s’asseoir en compagnie d’un rat de bibliothèque ou s’asseoir avec une fille au style improbable le choix était vite fait. Mais Eri n’aimait pas jouer les difficile du moins plus maintenant. C’était ça ou marcher un bon quart-heure pour se rendre à la bibliothèque du centre ville. Et franchement avec la chaleur qui faisait dehors, ça ne lui disait rien de bon. Elle devrait donc prendre sur elle pour quelques heures. La brune se contenta de rester silencieuse quoiqu’elle ne garda pas de lâcher un grand soupir..

..qu’elle n’eut en somme pas le temps d’achever, à peine avait-elle finit d’expirer que de nouveau l’étrangère s’exprima. Serais-ce encore une attaque de la jeune fille ? Eh bien non ! En moins de deux secondes, cet individu qui jusqu’à maintenant la regardait fixement de manière presque agressive, était devenu tout autre lui lâchant un « Je plaisante » ( qu’elle avait compris )avec une expression taquine et amusée. Sur le coup, Eri ne comprit plus rien du tout et se contenta de se poser sur une des chaise installées à ses côtés. Mais le plus bizarre fut à venir..A peine son postérieur en contact de la fameuse chaise que son interlocutrice l’enchaîna de propos presque incohérent. Cette fille était vraiment bizarre, très énergique et un peu trop curieuse à son goût…

Elle lui demandée carrément ce que son sac contenait, quelle impolitesse vraiment ! Certes celui-ci était assez chargé à ce demander si qu’il pouvait contenir mais quand même…C’était vraiment le genre de familiarité qu’elle détestait au plus au point et qui faisait qu’elle fuyait les gens. Et la chance ne lui souriait décidément pas puisqu’elle devait côtoyer une fille sans gêne. Elle se contenta comme à son habitude de ne rien répondre et de rester silencieuse tout en sortant ses quelques affaires de son sac. Mais bien évidement elle n’eut même pas le temps d’ignorer suffisamment longtemps que déjà son interlocutrice lui lança un « Oublie »Au moins il était certain qu’elle ne s’attardait pas sur des choses inutiles mais ça ne tombait pas plus mal au final. Si celle-ci cherchait un peu de compagnie pour discuter, celle-ci était très mal tombé.

Profitant du silence qui s’était installé entre elle, la brune commença à ouvrir son bouquin et le feuilleta lentement. Elle ne tarda pas à être vite absorbée par celui-ci du coup elle ne porta même plus attention au dire de son interlocutrice qui s’était élevé de sa chaise pour faire elle ne savait quoi exactement. En tout cas elle savait de source sur que celle-ci s’était dirigée vers les rayons, et vu qu’elle n’avait pas l’allure d’un rat de bibliothèque elle en aurait probablement pour un moment. La jeune femme comptait donc profiter de son absence et du silence pour intérioriser le plus d’informations possibles sur le sujet qu’elle étudiait. Keimoo avait bon être une très bonne école, la qualité des livres laissaient vraiment à désirer. Pas qu’Eri était une fine connaisseuse des bouquins, juste que durant son enfance on l’avait forcé à lire des livres « passionnants ». Bien qu’ils ne lui avaient pas apporté de grand intérêt, elle constatait quand même la grande différence de qualité. Mais comme toujours elle ne ferait pas la difficile et se contenterait du peu qu’elle avait. Elle n’était pas du genre à taper un scandale parce qu’un livre n’était pas complet comme une certaine préceptrice de sa connaissance.

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Sa voisine s’était contentée de rester silencieuse pendant tout le petit monologue de la Russe. Pour tout vous dire, celle-ci s’en fichait un peu. Elle était capable de tenir de longs monologues seule mais il fallait avouer qu’elle avait parfois un peu de mal à rester stoïque face aux intellectuels. Pas qu’elle ne les aimait pas mais elle se rendait compte qu’au final, ils n’avaient aucune conversation. N’était-ce pas un peu ironique que les personnes stupides puissent tenir une conversation de trois heures alors que ceux qui étaient considérés comme l’élite japonaise ne semblait pas être capable d’aligner trois mots de suite ?
Ou peut-être qu’ils ne voulaient pas parler à Morphée.

Mais la stupidité n’est pas transmissible !!!

Rah j’te jure ces intellos, même pas capable de savoir ça… Ils n’étaient pas mieux qu’elle, tiens.

Bref, Muffin s’était retrouvé dans un labyrinthe de livres et elle partait à la recherche du livre sur Hiroshima. Bien… Bonne chance pour trouver ça quand on arrivait à peine à lire le japonais. Bien sûr, elle commença naturellement par chercher dans la lettre « i ». Bin oui, Hiroshima, ça commence par un « i ». Au bout de trois minutes de concentration extrême, elle se retrouva à sautiller dans les rayons en effleurant les tranches des livres jusqu’à ce qu’elle tombe nez à nez avec la bibliothécaire qui lui aboie dessus :

« Morphée, qu’est-ce que tu fais ici ? »

La punkette lui répondit naturellement en hurlant :

« Je suis collée, madame ! »

Enervée, la bibliothécaire pensa que la jeune femme se moquait d’elle et continua à hurler :

« D’un, tu vas arrêter de hurler car nous sommes dans une bibliothèque et de deux, tu vas arrêter de te moquer de moi et m’expliquer pourquoi tu ne travailles pas ! »
« Mais madame, c’est vous qui hurliez, je croyais que vous étiez sourde, moi ! »
« Qu…Quelle… Quelle impolitesse ! Comment oses-tu me parler ainsi ? Je… Je suis outrée ! Retourne immédiatement travailler, ton comportement sera signalé ! »
« Beh madame… Comment je fais pour travailler sans documentation ? Je dois chercher des livres sur Hiroshima. »

A la fois hystérique et désespérée, la bibliothécaire monta dans les aigües en hurlant de toutes ses forces sur la « pauvre » Morphée qui la regardait d’un air éberluée :

« Mais qu’est-ce que tu fiches dans le rayon des « i » si tu travailles sur Hiroshima ? »

Avec sa désinvolture naturelle, la russe à la crête iroquoise lâcha :

« Bah… Ça commence par « i », Hiroshima, non ? »

Un flot d’insultes de la part de la bibliothécaires et quelques plaintes criées plus tard, Morphée pu revenir tranquillement avec une énorme pile de bouquins sur Hiroshima qu’elle posa sur la table. Bien sûr, il était inutile de préciser que la conversation s’était répercutée dans toute la bibliothèque et elle revint avec un petit « Re ! » décontracté pour s’installer tout en délicatesse sur sa chaise avant de commencer à travailler.

Un quart d’heure plus tard, elle avait remplie une copie double qu’elle alla donner tranquillement à la bibliothécaire qui se mit de nouveau à hurler :

« Non mais tu te fous de moi ? T’as vu ces énormes ratures et fautes d’orthographe ? Et c’est nul, mais complètement nul… Tu n’es même pas capable de faire du relevé d’informations, ma pauvre fille ? Recommence. Non, attends. Matsuura-san, s’il-vous-plait, aidez cette jeune femme décérébrée à faire son boulot. On ne va jamais s’en sortir sinon et vous êtes assez intelligente et patiente pour vous en sortir avec elle ! »

Indignée, la punkette réagit... Du moins, pas comme on l’imaginait :

« Hey madame ! Pourquoi vous la vouvoyez et pas moi ? »
« Parce que je ne vouvoie pas les déchets. »
« Vous êtes méchante… »
« Non, réaliste. »

C’était dingue comme la jeune femme s’amusait. Elle ne tiqua même pas pour l’insulte de la bibliothécaire et à vrai dire, elle n’était pas d’humeur à s’énerver pour ce genre de choses. Peut-être parce qu’elle s’était roulé un petit joint avant qui l’avait mis d’humeur euphorique, qui sait…

Spoiler:

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Eh bien finalement ce fameux silence que la brune avait tant attendu était bien éphémère...Eri avait eu juste le temps de lire une demi-page et de se plaindre quelque peu, que déjà la voix grisante de son interlocutrice résonna dans toute la bibliothèque. La fille en question lui avait parlée que très peu et pourtant elle n'avait eu aucun mal à reconnaître l'auteur de ce brou-ara. En même temps, elle était probablement la seule personne à faire tâche ici. Très franchement elle n'avait pas la dégaine de quelqu'un qui fréquenter beaucoup ce genre d'endroit, ça se voyait comme le nez au milieu de la figure. C'est pour cette raison qu'aux yeux de la brune, elle était la plus susceptible de faire tourner en bourrique la bibliothécaire. Le processus était bien entamer de toute de façon, on sentait bien que celle-ci était déjà sur les nerfs et risquait d'exploser à tout moment. On aurait presque dit une dépressive tellement cette fille l'exaspérer. A tel point que sa voix aiguë en devenait insupportable aux oreilles de la brune. Il était inutile de se mettre dans tous ses états pour si peu.

Dans ce genre de situation et face à de tels individus il fallait rester de marbre et garder son sang froid. C'est en tout cas ce qu'Eri avait l'intention de faire si son interlocutrice comptait lui faire subir la même chose. Car les personnes comme elle cherchait justement à vous faire sortir de vous gond pour le plaisir. Et malheureusement pour elle la bibliothécaire était complètement tomber dans le piège. A présent elle hurlait plus fort que l'adolescente, outré par son comportement jugé inacceptable. Et celle ci ne se fit pas prier pour en rajouter une couche et désespérer encore plus la bibliothécaire sur son cas .« Bah… Ça commence par « i », Hiroshima, non ? » Cette phrase avait limite fait l'effet du bombe dans toute la bibliothèque. Même les rats de bibliothèque que rien ne pouvait déconcentré avait lever le nez en entendant ses mots. Il fallait avouer qu'on entendait pas de telles bêtises tous les jours. Même Eri ne pû faire comme si de rien n'était.

Depuis quand Hiroshima s'écrivait avec un «i» ? C'était le comble quand même. Certes elle était d'origine étrangère et elle semblait pas maitriser la langue du pays mais tout de même. Quelle soit Européenne ou Américaine, elle avait forcément du étudier Hiroshima à l'école, à moins qu'elle n'y soit jamais allé jusqu'ici mais Eri en doutait fortement et puis même c'était prévu dans le programme de cette année. En cours de Japonnais on étudié les cartes... En tout cas elle aurait pu chercher longtemps ces bouquins sur Hiroshima dans les rayons «i»...Enfin après ce n'était pas son problème, tout ce qu'elle espérait c'était pouvoir lire tranquillement ce vieux bouquin et ensuite partir d'ici. Suite à ce petit scénario dont elle avait juste entendu les répliques, les choses reprirent leur calme enfin seulement quelques minutes car bien évidement son interlocutrice fit son grand retour à la table, bouquin en main. Finalement se faire crier dessus lui avait été plutôt utile en tout on ne l'entendait plus maintenant qu'elle avait de quoi travailler et elle n'avait plus aucune raison d'aller embêter la bibliothécaire.La brune ne serait plus importunée.

Quoiqu'il se passait de toute manière, Eri n'avançait pas beaucoup. Elle avait deux ou trois informations mais là encore ce n'était pas le plus important, elle ne trouvait pas vraiment ce qu'elle cherchait. Cela dit elle préférait rester dans sa galère plutôt que de subir les papotages de gens incultes et les hurlement d'une femme prête à vous arracher les yeux au moindre mouvement de lèvres. Une heure était passée à présent, la brune était de deux/trois informations à six à force de creuser profondément, on finissait pas dénicher quelque chose. L'ambiance y était quand même pour beaucoup, maintenant que s'était tranquille elle arrivait plus facilement à se concentrer. Enfin ça ne dura pas puisque le fauteur de troubles se leva de nouveau de sa chaise. Qu'aller-t-il se passait encore ? Certains à sa vue commencèrent à grimacer car tous craignaient une nouvelle scène d'engueulade . Et effectivement ça recommença de plus belle. La pauvre femme se mit à hurler de nouveau sur l'adolescente.

Malheureusement pour elle, Eri allait de nouveau devoir assister à cela. Pourquoi devait-elle subir tout cela pour un simple devoir ? Mais là encore ce n'était décidément pas le pire car le mieux pour elle aurait été tout simplement de ne pas être ici. Car contre tout attente, la bibliothécaire prononça son nom, et le mot « aider». La brune aurait préférée que cela ne se produise jamais. La bibliothécaire la suppliait d'aider la jeune fille ? Ne savait-elle pas qu'elle s'adressait à la mauvaise personne? Bah oui Eri était vraiment la dernière personne à vouloir aider quelqu'un, ce mot n'était même pas dans son vocabulaire pour vous dire. Elle n'avait pas non plus les qualités pour aider quelqu'un ni les compétences. Certes elle était plutôt intelligente et vu son éducation, elle avait pas mal de connaissance mais ce n'était pas non plus une intello comme ceux de cette école. Ses notes étaient bonnes mais pas extraordinaire. Puis vu le cas qui se présentait, il valait mieux quelqu'un de plus qualifié en mesure de pouvoir l'aider car de toute évidence Eri ne pouvait rien pour elle. Qui plus est elle avait des choses plus importantes à faire comme terminer ses recherches, elle se voyait donc refuser sa proposition.

"C'est à dire que j'ai pas mal de travail...Vous devriez demander à quelqu'un d'autre."

Spoiler:

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Morphée aurait bien pu être sur le toit, se prélassant en fumant un bon joint. Elle aurait pu être également fourrée quelque part avec Yume, Elio ou peut-être Akane. Ou peut-être qu’elle aurait préféré un peu de solitude afin de pouvoir jouer de la musique ou créer des vêtements. Mais non, elle se retrouvait enfermée dans une autre dimension. Dans un endroit où elle passait son temps, autrefois. Un royaume empli de bouquins poussiéreux. Et d’après ce qu’elle pouvait constater, la poussière ne se trouvait pas uniquement sur les ouvrages… La bibliothécaire semblait en avoir une bonne couche sur le cerveau qui l’empêchait d’être aimable ou tout simplement un peu plus réfléchi, ouverte, peut-être. Elle était psychorigide, sèche et directe. Une de ces bibliothécaires à qui on n’ose même pas jeter un simple regard, de peur d’être immédiatement gelé sur place.

La punk devait faire un travail sur Hiroshima. On la sous-estimait au point de croire qu’elle ne connaissait rien de ce sujet et, elle décida de se plier bêtement à la vision que l’on avait d’elle. Une pauvre fille paumée et complètement inculte. Etait-ce stupide de sa part ? Après mûre réflexion, elle se rendit compte qu’en se comportant ainsi, elle rentrait, elle aussi dans un des moules qu’on imposait. Soupirant, elle regarda la bibliothécaire lui hurler tout un tas d’insultes. Elle l’insultait de déchet, de rejet de la société. Ces appellations firent sourire la jeune femme. C’était exactement ce qu’elle était et elle le savait très bien mais, elle s’assumait entièrement. Elle ne voulait pas être aussi banale que les autres. Elle ne voulait pas finir aussi misérablement que sa mère. Autant finir dans un caniveau plutôt que dans une prison dorée !
Etrange ? Pas tant que ça lorsqu’on avait vécu la même chose que la demoiselle. La princesse qui voulait devenir une souillon, c’était souvent ce qu’elle disait d’elle-même lorsqu’elle repensait à tout ça.

La vieille fille demanda alors de l’aide à la fille qui venait de s’installer face à Morphée. Pourquoi lui demander de l’aide ? Pourquoi à elle ? Celle qui rentrait si parfaitement dans un moule tout taillé pour elle. Celle qui répondait tout à fait aux attentes que l’on avait d’elle. Une jolie japonaise toute menue, toute jolie, toute discrète aux airs angéliques et à l’intelligence clairement affichée dans son regard. Celle-ci leva le regard vers la jeune punk avant d’exprimer un profond ennui. Polie, elle répondit simplement :

"C'est à dire que j'ai pas mal de travail...Vous devriez demander à quelqu'un d'autre."

C’était tellement prévisible qu’un sourire clairement amusé s’afficha sur le visage de l’ado à la crête iroquoise tandis qu’elle lâchait, presque malgré elle :

« Ah bah c’est ballot, ça, hein, madame ? Ne me dites pas que vous êtes encore assez naïve pour croire que quelqu’un voudrait aider une personne comme moi, voyons. »

Un rictus mauvais passa sur le visage fripé de la vieille femme qui siffla :

« C’est vrai que ton allure ridicule et tes manières de rejet de la société feraient fuir n’importe qui. Cela ne sert à rien de perdre mon temps avec toi. Tu peux partir, on va considérer que c’est ce que tu peux faire de mieux. De toute façon, ce n’est pas si les étrangers pouvaient pondre quelque chose de correct. Vous êtes toujours tous si… Originaux. Enfin bon, il nous faut bien des agents d’entretien ! »

Au tac au tac, sans vraiment réfléchir, Morphée lâcha avec une mine tout à fait stoïque :

« Et des bibliothécaires. Oh mais madame, ne me faites pas croire que vous avez un bac +5 pour faire ce métier. Il faut juste apprendre à lire et à classer des livres correctement. Donnez ce papier, je vais vous le refaire, moi. »

Franchement surprise, la mégère se contenta tout d’abord d’ouvrir la bouche, ayant soudainement l’air d’un poisson hors de l’eau, cherchant à tout prix à récupérer une bulle d’oxygène. Puis elle devint rouge en fronçant les sourcils et rétorqua sèchement :

« Je… Je ne te permets pas, sale déchet ! Déchet, déchet, déchet, déchet ! Tu n’es qu’un minable déchet, une erreur de la nature. Ça aurait été mieux si tu étais restée dans ton pays au lieu de venir polluer le nôtre. On va voir, sale misérable vermine, si tu es capable de faire quelque chose de correct. Oui, faisons un pari. On va voir si tu es capable de faire quelque chose qui mériterait au moins un 14. Si tu récoltes une note sous cette limitation, je reporterais ce comportement au directeur et tu pourras faire tes valises dès que tu quitteras cette salle car tu seras directement renvoyée dans ton pays ! »

Morphée simula un bâillement ennuyé avant de déposer ses mains sur la table dans un grand fracas et de répondre, une lueur de défi dans ses perles vertes :

« Ok. Faisons ça, vieille peau. Mais en échange, si j’ai une note supérieure, je veux que vous me respectiez un minimum. »

La bibliothécaire se mordit la lèvre avant de conclure :

« J’accepte. Au fait, tu peux demander de l’aide à qui tu veux et utiliser tout ce que tu veux pour faire ce devoir mais interdiction de quitter cette salle. Tu as une heure et demie. De toute façon, personne ne voudra t’aider et tu n’auras jamais le temps de pondre quelque chose de correcte. Ho ! Ho ! Ho ! »

Elle partit en riant puis s’installa à son bureau, tapotant nerveusement sur son clavier avant de jeter quelques regards tueurs à l’intention de l’adolescente qui était restée dans la même position de défi pur et dur.
Au bout de quelques minutes, Morphée s’assit et croisa les bras pour mettra sa tête dedans et lâcha un gros soupire. Et voilà… Elle avait encore fait quelque chose de stupide et irréfléchi. En temps normal, elle s’en serait fichue éperdument mais là, elle avait commencé à faire sa place dans ce lycée. Elle s’était fait des amis, elle avait posé ses marques. Elle avait fait des progrès considérables en japonais. Elle voyait de plus en plus une possibilité de futur. Oui, elle ne savait pas encore pourquoi mais elle savait, au fond d’elle, qu’elle ne finirait pas dans un caniveau. Elle pourrait y arriver.
Mais là, c’était trop tard. Tous ses espoirs avaient été ruinés à cause d’une vieille mégère psychorigide. Tout était fichu.

Il ne fallait pas s’avouer vaincu ! La punkette se releva bien vite, sortit une feuille pour y inscrire avec son écriture la plus soignée « Hiroshima ». Perdant un instant ses yeux dans le vague, elle décida que s’en était assez de jouer les idiotes et elle prit soudain un air inspiré. Elle commença doucement à gratter ce qu’elle avait apprit, lors de ses cours de japonais, sur ce fameux évènement. Elle se rendit finalement compte qu’il lui manquait trop de vocabulaire et sortit son dictionnaire russe/japonais. Autant ne pas se laisser faire.
Avec tout cela, elle en avait carrément oublié la jeune fille face à elle qui l’observait avec curiosité depuis un bon bout de temps…

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La brune ne regrettait pas une minute d'avoir décliner l'offre de la bibliothécaire mais, imaginons nous qu'elle avait dit « oui» est-ce qu'elle aurait pu échapper à cette nouvelle scène sordide ? Honnêtement elle n'y croyait pas une seconde ne serais-ce parce que le moindre échange entre ces deux-là entrainer un avale d'engueulade et de balancement d'insultes..Au plus grand malheur d'Eri qui commençait à perdre sa patience habituelle, pourquoi avait-il fallu que son professeur lui donne un exposé qui engendrerait un séjour à la bibliothèque ? Pourquoi avait-il fallu qu'elle se retrouve à la table de la collée la plus détestée du lieu ? Autant de pourquoi auquel la jeune femme n'avait pas de réponse. Il y avait une seule chose dont elle était certaine, c'était son don de faire les mauvaises choix comme aujourd'hui par exemple. De ce fait elle était contrainte de ce coltiner leurs disputes quoique ce fut aussi le cas de tout le monde ici. Cela en devait presque ridicule surtout de la part de la bibliothécaire.

Son comportement était vraiment puéril, celle-ci était tellement dépassé par ses émotions qu'on aurait dit une tout autre personne elle avait complètement déraillé . A l'entendre on aurait la femme ayant eu une très belle éducation, mais du genre peste qui se faisait un plaisir de marquer la différence entre elles. L'intelligence, la prestance et tout le tralala c'était tout ce que l'étrangère n'était pas...A ses yeux ce n'était qu'une minable qui n'avait rien à faire ici.. L'employé ne mâchait pas ses mots et ne se faisait pas prier pour déballer son sac. Elle n'hésitait même pas à la qualifier de « déchets » un mot si péjoratif et injurieux qui de la bouche d'une ainée pouvait paraître choquant. Mais bon c'était une adulte et elle une simple élève alors selon elle, elle ne risquait rien et puis elle avait tous les droits !

" Tss.."

Eri ne pouvait s'empêcher d'avoir cette nette expression d'ennui face aux propos de cette femme. Ça l'a dégoutait presque de l'entendre ouvrir la bouche pour dire de telles méchancetés. Ça pouvait paraître impensable, mais la brune ne pouvait rester indifférente devant une telle bêtise. Pourquoi ? Tout simplement parce que cette femme se comportait comme les pestes qui tentaient de lui faire la misère un peu chaque jour. Cette femme tenait exactement les même propos, apparemment cette fille ne semblait pas être plus dans les normes qu'Eri. C'est vrai qu'à la voir on se posait de nombreuses questions, mais aux yeux de la bibliothécaire s'était une raison suffisante pour la qualifier de parasite voire de déchet. C'était complètement ridicule. Ils avaient décidément tous la même manière de penser.Cela dit ses propos durs ne semblaient pas altérer l'étrangère qui se prêtait même au jeu.

Une réaction un peu bizarre, mais qui montrait clairement que cela ne la touchait pas le moins du monde. Mais c'était une manière intéressante de prendre la chose avec indifférence. Néanmoins, se rabaisser de la sorte ce n'était pas le genre d'Eri, paraître stupide comme les autres le pense à quoi bon. Après leur situation n'était pas aussi semblable donc elle ne pouvait pas comprendre. Toujours est-il que la bibliothécaire voulait absolument la faire tourner en ridicule et prouver à tout le monde ici qu'elle était une « ratée » comme elle l'avait crié si bien un peu plus tôt. On va voir, sale misérable vermine, si tu es capable de faire quelque chose de correct. Oui, faisons un pari. Elle était sérieuse là ? Bien malgré elle et sans qu'elle en prenne conscience, Eri était complètement concentrée sur cette conversation qui d'une ne la concernait pas et de deux qui ne l'intéressait pas. Pourtant, sans le vouloir, elles les écoutaient parler. Faire un pari ? Quelle idée stupide !

Tout le monde savait ici que la jeune fille n'arriverait jamais à le tenir . A moins d'un miracle. Si elle espérait du respect de la part de cette femme ça ne sera certainement pas dans ces circonstances .Néanmoins, en posant ses yeux discrètement sur elle, celle-ci paraissait confiante. Elle ne perdit pas de temps et se mit à gribouiller sa feuille affichant une motivation grandissante .Ce challenge mit fin à leurs échanges musclés et le calme revint de nouveau dans la bibliothèque pour le plus grand bonheur d'Eri qui s'était retrouvé en plein milieu du conflit .La brune s'apprêtait donc à reprendre son travail ,mais son regard restait fixé sur la jeune fille, va savoir pourquoi Eri devenait curieuse de savoir comment celle-ci allait se débrouiller

*Voyons comment tu vas t'y prendre *

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Un pari. Un pari stupide. En même temps… Avons-nous déjà vu un pari intelligent ? Malheureusement non. Ce n’était qu’un simple défi. Mais pourtant, c’était si étrange. Observez cette situation. Morphée, joli punkette de dix-sept ans qui se fichait éperdument de ce que pouvaient penser les autres en la regardant. Morphée qui se fichait du futur, du passé et même du présent. Morphée qui ne tenait absolument pas à la vie, qui se contentait de la subir. Morphée pour qui la vie n’était qu’une étape ennuyeuse. Elle ne croyait pas à l’au-delà, non, absolument pas. C’était juste que la vie… Quelle importance accorder à la vie ? Quand elle regardait la situation à l’apparence parfaite de ses parents, elle ne croyait pas à la vie. Quand elle observait ces japonais qui se tuaient à la tache, parfois au point de se suicider par désespoir, elle ne croyait pas à la vie. Pourtant… Keimoo, cette académie. Tout avait changé en elle. Elle avait désormais des amis sur qui elle pouvait compter. Elle vivait une vie normale. Elle profitait de la vie. Elle consumait sa vie comme une cigarette en se détruisant petit à petit mais pour une fois, elle prenait du plaisir à faire ça. Et puis, même… Il fallait l’avouer. Elle commençait à apercevoir petit à petit un futur possible. Dingue, hein ? La je-m’en-foutiste de première commençait peu à peu à croire en la vie.

Et là, à cause de cette stupide dispute avec une personne qui n’en valait pas la peine. A cause de ses habitudes à pousser les adultes et, à s’amuser de leurs réactions. Elle se retrouvait dans une situation bien pénible. Réussir à prouver les capacités qu’elle avait si longtemps enfouies. Ironique, n’est-ce-pas ? Elle avait tellement enfoui son intelligence et s’était tellement comportée comme une idiote que s’en était presque devenu une vraie nature. Et si c’était vraiment le cas ? Si elle était vraiment devenue stupide ? Comment pourrait-elle rattraper le coup ? S’incliner devant cette vieille conne ? Hors de question. De toute manière, ça lui ferait trop plaisir et cela ne changerait rien. Si elle était vraiment devenue stupide… Elle n’aurait plus qu’à régresser de nouveau. Renforcer sa carapace.

De toute façon, je m’en fous.

Vraiment ? Cela serait-il aussi facile ? Un goût amer commença à s’infiltrer dans sa bouche. Petit à petit, il s’enroula autour de sa langue, la rendant lourde et sèche. Les larmes brouillèrent sa vue.

Qu’est-ce que tu fais, Morphée ?

Cela ne lui ressemblait pas. A quoi s’attendait-elle ? A devenir quelqu’un pour de vrai ? A être reconnue ? Elle n’était qu’un déchet. Une princesse qui avait fuit sa condition. Elle s’était comportée comme une souillon stupide. Une ancienne princesse pourrait-elle revenir à son état initial ?

Je ne veux pas, je ne veux pas, je ne veux pas !

Sa main se crispa autour de son stylo tandis qu’elle s’arrêtait d’écrire. Les yeux dans le vague. Elle était piégée. Elle avait toujours voulu effacé cette partie d’elle et voilà que maintenant, elle en avait besoin pour s’en sortir. Quelque chose hurlait en elle qu’il ne fallait pas. Qu’elle préférait continuer à se faire passer pour une idiote mais… Elle ne voulait pas quitter Keimoo. Elle ne voulait pas quitter ses amis. Et puis, son égo ne supporterait pas de se laisser marcher comme ça sur les pieds. N’oublions pas que Morphée était une ancienne princesse, une ancienne fille de la condition. Malgré ses airs de je-m’en-foutiste, elle ne l’était pas complètement.
Elle se mordit la lèvre avec rage.

Ce n’est pas juste !

Non Morphée, ce n’est pas juste. Mais on n’a pas toujours ce que l’on veut dans ce monde. Je suis désolée ma petite matriochka mais il va falloir que tu reviennes à ton état initial. Prouve-nous que tu en es capable. Même si ça fait mal, même si c’est rabaissant. Même si c’est ce que tu voulais fuir. Tu n’as pas le choix.
Cette phrase tourna en boucle dans sa tête « Tu n’as pas le choix. ». Oui, elle n’avait pas le choix. Elle devait se bouger.

Hiroshima. Hiroshima… Hi-ro-shi-ma.

« Hiroshima est la ville la plus importante de la région de Chūgoku. Elle se situe sur la côte Nord de la mer intérieure de Seto, sur l'île de Honshū, à l'ouest du Japon. La ville est tristement célèbre pour avoir été la victime du premier bombardement atomique de l'Histoire, le 6 août 1945. »

Et voilà, ça fusait sous le stylo de la demoiselle. Elle se rendit alors compte qu’elle pouvait faire une première partie en parlant d’Hiroshima avant la seconde guerre mondiale puis, avant la bombe. Une seconde partie pourrait traiter de l’épisode de la bombe. Et la troisième partie pourrait parler du traumatisme que cela a engendré après la seconde guerre mondiale. Elle pourrait également faire référence à la littérature, à l’art que cela a engendré. A la violence dans les mangas que l’on pourrait assimiler à ce traumatisme. Faire une description psychologique… Il faudrait trouver le vocabulaire, des informations. D’autres choses.

Eh bien voilà, elle s’était tellement plongé dedans qu’elle fixait la demoiselle devant elle en se mordillant le pouce depuis dix bonnes minutes. Elle s’en rendit compte au bout d’un moment et cligna les yeux à diverses reprises avant de se dépêcher d’écrire ses idées, avant de les oublier. Voilà ce qui lui tiendrait lieu de brouillon.
Pas une minute à perdre, elle se releva et se dépêcha d’aller dans le bon rayon afin de trouver des informations sur le Hiroshima d’avant la bombe, la seule chose qu’elle ne connaissait pas. Malheureusement, elle n’était pas sûre de trouver un bouquin qui parlerait de ce genre de choses dans la petite bibliothèque que possédait Keimoo donc elle sortit une pile de bouquins, commençant à les éplucher. Elle avait son dictionnaire à côté d’elle et s’aider pour les mots qu’elle ne connaissait pas. Morphée s’était tellement plongée dans ses recherches qu’elle n’avait absolument pas vu l’air inquiet de la bibliothécaire qui commençait à l’espionner doucement. Sans doute devait-elle se poser des questions quant au changement de comportement de la jeune Russe. C’était bien dommage. La jeune punk aurait bien rit si elle avait vu la tronche qu’elle tirait. Elle devait se poser tout un tas de questions… Comment était-ce possible ? Un miracle ou est-ce qu’elle se fichait d’elle dès le départ ? Mystère et boule de gomme.

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