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 Une odeur de whisky dans les sous sols ?

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MessageSujet: Une odeur de whisky dans les sous sols ?   Une odeur de whisky dans les sous sols ? EmptySam 2 Oct 2010 - 17:11

[Club D'art ?]


Après s'être 'enfuie' du club d'art et de cette rencontre étrange avec Mr Drôle D'allure, Saki n'avait pas regardé par où elle allait. Elle était perturbée. Il avait quelque chose d'attirant, comme cette lumière mortelle que les moustiques ne peuvent s'empêcher d'approcher... Il était un aimant. Physique ingrat aux yeux de Saki, elle s'était pourtant laissée emporter à lui parler d'art, n'allant pas jusqu'à dire qu'elle s'était amusée mais elle n'avait pas été déçue de rester dans la salle malgré son arrivée... C'était ce sentiment qui l'avait perturbée. Elle ressentait un certain plaisir à communiquer... quelle horreur... sa personnalité de petite bourgeoise ressortait ? Elle devait vite se cacher et enfouir cet être horrible qui vivait au fond d'elle. Elle n'avait pas sa place ici, elle n'existait plus depuis le jour où elle n'avait pas su se défendre. Maintenant il était trop tard pour qu'elle se manifeste... Trop tard...
Serrant son dessin contre son coeur, et n'essayant pas de refouler le flot d'émotions qui la submergeait, Saki courait, n'importe où mais elle courait, sentant les larmes inonder une fois de plus son visage. Ce n'était pas de la peine, pas du désespoir, pas de rage, c'était juste... elle. Elle avait besoin d'évacuer, elle ne contrôlait plus la situation, elle était effrayée... Trébuchant parce qu'elle courait sans but précis, Saki s'étala de tout son long sur le sol de l'établissement... peut-être que certains la virent, peut-être même qu'ils se mirent à rire, mais elle n'en sût rien, elle ne voyait pas, n'écoutait pas, elle se contentait de se contenir. Se redressant tant bien que mal, elle ne fit pas attention au sang qui filait sur ses genoux écorchés par le bitûme. Elle reprit sa course, plus lentement cette fois... jetant des coups d'oeils autour d'elle... cherchant un endroit où lâcher cette peur... et c'est là qu'elle l'aperçu... une porte où était écrit "Sous-Sols - Accès interdit à toute personne extérieure au Personnel", mais ça, elle s'en fichait.

S'approchant tout doucement de la porte, elle l'ouvrit, tremblante. La porte grinça à réveiller le Dieu des enfers s'il existait. Une odeur de vieux, et de renfermé lui sauta au nez et lui piqua les yeux, c'était assez insupportable, il fallait l'avouer. Même la plus propre des écoles avait son endroit d'horreur et de dégoût. Avalant bruyamment sa salive pour ravaler cette nouvelle peur qui lui faisait face, elle pénétra dans le noir, laissant derrière elle ses souvenirs et la lumière. Il y avait un escalier qui descendait dans un endroit encore plus noir... elle s'y attela, marche après marche. Elle entendait de drôles de bruits, des grattements, des couinements, sûrements des souris ou des rats, mais il y avait aussi un ruissellement d'eau. D'ailleurs, elle failli glisser une fois de plus. Ses baskets étaient déjà très abimées par le temps et la semelle était lisse tellement elle était usée. S'accrochant au mur gras et poussiéreux, elle arriva enfin au terme de l'escalier. En bas, tout était toujours aussi sombre et glauque... elle risqua un "Y'a quelqu'un ?" mais tellement faible, que même s'il y avait eu quelqu'un, il n'aurait sûrement pas entendu. Rassurée de savoir qu'il n'y avait personne, elle avança encore, jusqu'a trouver un endroit tellement reculé, qu'elle avait l'impression d'être avalée par le noir. Et là, elle craqua...

Ce fut bref, expéditif mais sûrement soulageant. Une plainte qui ne tenait qu'en un mot... une syllabe, un 'ah' long, douloureux, mélancolique et mélodieux... juste un cri de détresse... une sorte d'appel à l'aide dans un endroit perdu de toute vie humaine quelqu'elle soit.
Enfouissant son visage dans ses mains encore tachées de fusain et de poussière du mur qui marqua sûrement son visage, elle pleura à chaudes larmes comme si elle venait de perdre quelqu'un de cher à ses yeux. Elle ne se comprenait plus... Qui était-elle ?
Lorsque les soubresauts de sa crise commencèrent à disparaître et que les larmes ne coulèrent plus, elle releva la tête, laissant ses bras ballants retomber mollement le long de son corps... Elle était bien ici... son dessin était parterre, dans une flaque d'eau sale et boueuse, mais elle ne le ramasserait pas... sa place était ici, comme une feuille d'automne tombée d'un arbre... Et sa place à Saki, elle... elle était où ?... tandis que son esprit se perdait dans cette intense réflexion, elle eût soudain une idée ! Puisque personne ici n'avait l'air capable de lui dire qui elle était et ce qu'elle devait faire, elle pourrait peut-être trouver la réponse sur internet. Sortant son téléphone de la poche de son gilet, elle se connecta et chercha un lien qui pourrait attirer sa curiosité. Elle opta pour un forum de discussion qui était dans les premières propositions de Google. Le forum avait une annonce accrocheuse "WhoRU ?", ça résumait assez bien la situation...
Après avoir méticuleusement étudié le forum en long et en large, elle décida de s'inscrire dessus, sous un pseudonyme évidemment, elle n'avait pas d'intérêt à se faire connaître sur Internet non plus. Elle choisit Ikas, son prénom à l'envers et se décida à poster un message court, bref et précis...

Je ne sais plus qui je suis... qui je dois être. Elle ou moi ?


Si quelqu'un daignait lui répondre, tant mieux, sinon tant pis... au moins, elle aura essayé... Mettant fin au lien internet de son téléphone, elle releva la tête... Elle soupira... Et maintenant, elle faisait quoi ?


Dernière édition par Saki Ôsen le Dim 3 Oct 2010 - 11:10, édité 2 fois
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Ryosuke Saitô
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MessageSujet: Re: Une odeur de whisky dans les sous sols ?   Une odeur de whisky dans les sous sols ? EmptyDim 3 Oct 2010 - 2:40

- Dites, Saitô-san, vous faisiez quoi avant d’arriver ici ?

Qu’est-ce qu’on pouvait la lui poser cette question ! Mais ça le faisait toujours autant sourire… C’est avec amusement qu’il inventait à chaque fois une nouvelle profession. C’était son petit jeu à lui. « L’homme au mille métiers ». Ah les jeunes…

- Et bien, si tu veux tout savoir heu…
- Seiya…
- Hum, Seiya-kun. J’étais employé pendant 10 ans dans un convini. Mais j’en ai eu marre des sales tour du gérant et je me suis cassé.
- Quel genre de sale tour ?
- Et bien… il aimait mettre des étiquette sur les dates de péremption des barquettes de udon,entre autre. Et ce pour éviter de casser le prix ou de jeter. J’en ai eu ma claque et j’ai rendu mon tablier. Le pire, c’est que c’est très courant…
- Euuuurk ! Je n’irai plus dans un convini sauf pour les capotes et l’alcool bien sûr…

Ces jeunes subissaient un drôle de décalage dans leur petite tête. D’un côté, c’est super précoce sur pas mal de sujet : sexe, cigarette, alcool, dépense en tout genre merci papa, merci maman… Mais en revanche, ça peut croire un peu tout et n’importe quoi du fait de leur inexpérience de vie en général. Tant que ça ne bosse pas et que ça ne vit pas à le sueur de son front, ça restera assez naïf…

Sous le rire agréable des jeunes étudiants, le regard du japonais fut alors attiré par une ombre. Presqu’un fantôme. Une personne à l’allure tellement normale qu’elle semblait criarde aux yeux du surveillant alors qu’un élève anodin, selon son excentricité, ne s’apercevrait même pas de son existence. Ryo continuait sa conversation ennuyeuse, si l’on peut dire, mais gardait un œil en direction de cette porte, dont l’accès était interdit aux élèves. La porte refermée, Ryosuke étira un petit sourire, coupa court à sa conversation, et se dirigea droit vers cette accès qu’il n’avait emprunté qu’une fois et qui en fait, ne menait qu'à un seul endroit. La prochaine fois, il la fermerait à clé. Enfin, s’il ne l’oublie pas.
La porte n’était même pas fermée. Pas étonnant, vu sa résistance. Il faudrait qu’il demande au concierge d’y mettre un peu de dégrippant. Il aperçut avec difficulté la silhouette de la jeune fille dans la pénombre, loin devant. Il emprunta les marches, manqua de se vautrer en glissant, mais heureusement, ses réflexes étaient excellents. Ses orbes s’habituèrent à l’obscurité et on pouvait remarquer que l’obscurité n’y était pas totale. Il y avait ça et là, des petites loupiotes indispensables, même obligatoires, menant aux issues de secours. Il fallait juste changer les ampoules. Bien plus loin, la salle électrique et quelques générateurs géraient l’électricité de tout le campus. Mais la pièce qui les abritait était en revanche bel et bien fermée. La lycéenne n’avait apparemment pas été jusque là.
Saito pouvait l’entendre à présent. Lui, n’avait fait aucun bruit pour parvenir jusqu’à elle. Il s’était arrêté avant de tourner dans ce petit couloir où la jeune fille s’était immobilisée. Elle appela. Mais bien entendu, personne n’allait répondre puisque personne n’était censé se trouver là. Pas même lui, s’il ne l’avait vu s’engouffrer par la porte. Finalement, la jeune fille s’avança jusqu’au palier de la salle génératrice, sans même apercevoir le portail d’accès quelques mètres au-delà en contrebas d’une autre série de marches. La scène qui suivit fit frissonner le surveillant.

Pourquoi cette plainte déchirante dans cet isoloir aux tréfonds de Keimoo ? De quoi pouvait souffrir cette âme en peine pour n’exprimer son désarroi dans une profonde solitude. Ryo se revit. C’était il y a si longtemps…
Il laissa quelques minutes s’écouler, sans réagir. Il entendit alors quelques bruits, décela dans l’air une faible lueur. Un téléphone. Il y avait du réseau à ce niveau ? Etonnant.
Fin de la lueur. Un soupir se fit entendre. Saito se mit alors à siffler. Swinging on a Star. C’était le moment. Puis il enclencha la torche de son téléphone. Et puis finalement, il se mit à chantonner…

“ Would you like to swing on a star
Carry moonbeams home in a jar
And be better off than you are
Or would you rather be a mule? “

Il tourna alors le couloir pour se retrouver face à la jeune Creepie. Si proches géographiquement, et pourtant, elle n’avait rien vu venir… Saito cessa de chanter.
- C’est une chanson célèbre. Pourtant c’est la version de Bruce Willis que j’ai retenue. Je me demande qui de Sinatra ou de Crosby l’a interprétée en premier. Tu le sais toi ?
Il lui tendit une main tandis que l’autre farfouillait la poche arrière de son jean pour attraper une paquet de cigarette. C’était bien le moment. Voilà une situation, pas des plus simples. Ca méritait bien un petit remontant.
- Je m’appelle Saito. Et toi ?
Inutile de sortir le baratin du ‘tu ne devrais pas être là, cet endroit est interdit aux élèves’ blablabla… Elle le savait très bien.




Dernière édition par Ryosuke Saitô le Jeu 7 Oct 2010 - 11:27, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Une odeur de whisky dans les sous sols ?   Une odeur de whisky dans les sous sols ? EmptyDim 3 Oct 2010 - 18:08

[.... é_è]

Perdue dans ses pensées et ses querelles intérieures, en effet Saki n'avait absolument rien vu venir. Il était clair que si elle avait aperçu le surveillant qui "rôdait" aux alentours des sous-sols, elle ne s'y serait pas infiltrée... Ok, ça ne la dérangeait pas d'être mise à pieds, punie ou même renvoyée, mais elle n'allait pas non plus aux devants des problèmes... enfin il faut croire que si après tout...
Le sifflement eût pour effet de lui soutirer des tremblements, elle sursauta et écarquilla grand les yeux, en se retournant vers l'endroit d'où venait le bruit. Elle était ébahie de découvrir d'abord qu'il y avait quelqu'un au même endroit qu'elle et qui plus est de découvrir que c'était... un homme trop vieux pour être étudiant... il devait être prof, médecin, surveillant ou même pire ! Le directeur ? Non, il n'avait pas assez de classe ni de prestance pour avoir ce statut. Il ne pouvait être que pantin dans cette immense prison qu'était cette école. Son regard se ferma au fur et à mesure qu'il avançait... Elle serra les dents, déçue et prise en flagrant délit...

*Me*de, mais qu'est-ce qu'il fout là, lui ?*

Sûrement fier de sa découverte, Monsieur le surveillant prenait le temps d'avancer tranquillement, en sifflotant un air que Saki ne connaissait pas et dont elle se foutait éperdument. Elle était persuadée qu'elle allait avoir un sermon digne de ce nom servi sur un plateau doré. Elle allait encore devoir jouer des coudes pour se trouver une excuse d'être venue se terrer ici... Quelle galère ! A chaque fois qu'elle avait ressenti le besoin d'être seule, il y avait toujours un/une imbécile qui était venu troubler les lieux pourtants 'tranquilles' qu'elle dénichait. Vu les canettes de coca et les bières qui trainaient par là, il était clair que d'autres étudiants y étaient passés avant elle, mais était-elle la seule à se retrouver dans cette situtation ?... Il lui posa une question mais elle n'écoutait pas, elle cherchait un moyen de sortir d'ici en douce... Après tout, il ne la connaissait pas, ni de nom ni de classe, elle n'aurait qu'a se couper les cheveux et changer de vêtements et il n'y verrait que du feu ! Hélas, l'inconnu se trouvait devant l'escalier qui menait à la sortie, et l'escalier qui était près de Saki avait l'air de mener encore plus bas, vers un endroit bruyant et pas franchement rassurant... Elle était prise au piège... Saisie de tremblements encore plus présents, elle fourra de nouveau les mains dans ses poches, tentant faiblement de masquer ses émotions. Elle ne voulait pas qu'il sache qu'il était en position de dominer la demoiselle.

Lorsqu'il sortit une cigarette de sa poche, Saki eut comme l'impression qu'elle n'avait pas à faire à quelqu'un qui représentait l'autorité ici ; après tout n'était-il pas interdit de fumer dans l'enceinte de l'école ? Et même s'ils se trouvaient dans les sous-sols, la loi s'appliquait... Dejà que le règlement était débile mais si le personnel ne le respectait pas, pourquoi les étudiants le feraient ? Elle continua de l'observer sans rien dire, après tout, c'était peut-être une manière d'amadouer la victime pour la mettre en confiance et faire ainsi tomber toutes les barrières. C'était un jeu lâche et sadique auquel jouait cet homme... Malsain le bonhomme...
L'opinion que Saki se faisait du tyran s'étoffait doucement au fur et à mesure qu'elle le regardait.
Ah ! Saito... Saki n'en avait jamais entendu parler... en même temps, elle prêtait tellement peu attention aux autres ces temps-ci qu'elle n'aurait même pas aperçu sa mère en train de courir nue dans les couloirs si elle l'avait fait. Haussant les épaules, elle se renfrogna, elle n'avait pas envie de décliner son identité... Mmh, une idée germait dans sa tête, mais elle était risquée... Prenant le temps d'y réfléchir, elle décida qu'il était temps de plaider sa cause et argumenta ... maladroitement.

"Je... cherchais mon... dessin...", marmonna-t-elle tout en faisant mine de continuer à chercher sans bouger. Posant ses yeux sur son dessin, qui était toujours en train de baigner dans l'eau sale, elle se pencha pour le ramasser... Il était trempé, mais elle s'en foutait, elle le replia et il atterit une nouvelle fois dans sa poche... "Voilà, il était là... je n'ai plus rien à faire ici... On m'avait joué un mauvais tour !"

Son ton était tellement théâtral qu'il sonnait plus que faux. Personne ne croirait à cette mise en scène, désastreuse. Mais bon, une fois au fond du gouffre, ne pouvait-on pas tout tenter pour en sortir ? Elle se redressa et ayant de plus en plus de mal à supporter se trouver au même endroit que cet homme, elle attaqua :

"Je n'ai pas le droit d'être ici... Ok. Mais vous non plus... Et en plus, vous fumez..."

Oh non, Monsieur Saito, n'allez donc pas croire que Saki vous fait du chantage ou qu'elle vous menace, elle essaye juste de se dépatouiller tant bien que mal de la situation assez compliquée dans laquelle elle se trouve...
D'accord, elle était venue dans les sous-sols alors que c'était interdit mais avait-elle fait quelque chose de mal ? Elle n'avait pas tagué les murs, ni bu, ni pisser dans un coin. Elle avait juste poussé une complainte et avait ensuite utilisé son téléphone... téléphone qui refusait de marcher désormais... Il ne pouvait pas simplement lui dire "sors de la, et que je t'y reprennes plus jamais !"... ? De toute façon, si la situation s'envenimait, elle n'irait pas par quatre chemins... elle donnerait un nom... qui n'est pas le sien mais elle s'en foutait... Elle dirait qu'elle s'appelle Ashley... Ashley McDowell... parce qu'une vengeance tardive, c'est tellement plus savoureux...
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Ryosuke Saitô
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MessageSujet: Re: Une odeur de whisky dans les sous sols ?   Une odeur de whisky dans les sous sols ? EmptyJeu 7 Oct 2010 - 23:26

Si Saitô avait manifesté sa présence avant de se montrer, c’était en quelque sorte pour donner une chance à la petite intruse de se trouver une excuse valable…ou au contraire pour la déstabiliser bien plus encore. Et bien visiblement, il semblerait qu’elle fût bien retournée. Elle observa un certain temps, assez court, l’allure de Ryo. Parce que dans un premier temps, il faisait très sombre et il fallait donc se faire à l’obscurité. Le surveillant avait, sur ce point, une légère avance, connaissant d’ores et déjà la dynamique de la jeune fille et son style vestimentaire, l’ayant vu en pleine lumière avant qu’elle pénètre le couloir interdit. Mais ce court instant qui permit à la creepie d’accrocher le regard de Saitô permit également à ce dernier de bien distinguer les traits de l’adolescente. Le regard de la jeune fille semblait perdu, cherchant une planche de salut. Il avança de quelques pas encore, jusqu’à lui tendre cette main, qu’elle ignora. Présentation ignorée, quel manque de politesse ! A quoi avait-il affaire ? Une dépressive, une de ces rebelles ou mal dans sa peau ? Et bien, s’il fallait mettre des gants il mettrait des moufles.

Il porta sa cigarette aux lèvres mais ne l’alluma pas. D’une, parce que c’était interdit bien évidemment, et de deux, il n’avait pas de feu sur lui. Ilse contenta de la garder aux lèvres. Ca lui suffisait amplement. Il se pencha en avant, s’apprêtant à lui adresser la parole à nouveau, mais la jeune fille daigna enfin prendre la parole. Il haussa un sourcil.

Un…dessin ? Il arqua légèrement les lèvres, réprimant une envie de rire. Il décida de l’observer, tandis qu’elle cherchait le fameux papier.

- Vraiment ?

Effectivement, elle ramassa une espèce de torchon humide et en piteux état. Il ne pouvait distinguer ce qu’il y avait dessus. Un mauvais tour, hum ? Est-ce que la gamine pouvait ne serait-ce qu’une seconde, croire que quelqu’un pouvait gober un truc pareil ? Il était évident qu’elle mentait. Elle mentait même tellement mal que c’en était risible. Aussi bonne actrice que des acteurs de sitcoms idiotes à la « Hélène et les garçons »…version jap’ bien sûr. Mais il semblerait que le désarroi de la lycéenne ne comptait pas en rester là, et manifesta une énième tentative d’échappatoire.

"Je n'ai pas le droit d'être ici... Ok. Mais vous non plus... Et en plus, vous fumez..."


Même si la jeune fille n’avait pas l’intention de faire chanter le surveillant, elle s’y prenait mal. Saitô perdit son sourire. Qu’avait-elle dans la tête ? Elle était plus sur la défensive qu’en mode « attaque » alors pourquoi se renfrogner ? Ryosuke porta la main à sa bouche et toussota. Il fallait reprendre depuis le début.

- Mademoiselle « Sans-Nom-Mais-Je-Le-Découvrirai-Tôt-Ou-Tard », si tu sais que les élèves ont l’interdiction d’accéder à cet endroit, tu sais donc que le personnel si. Je suis donc dans mon droit de fréquenter cette partie de l’établissement.


Il prit son propre téléphone portable, chercha un certain temps comment réactiver la torche qui s'était éteinte suite à une mauvaise manipulation, puis une fois ceci fait, dirigea le faisceau vers le haut, afin d’éclairer les deux protagonistes.

- Et oui je fume. Mais pas en ce moment, cette sèche est éteinte. N’est-ce pas ? Ca me permet de freiner ma consommation. Évidemment, je ne fais pas cela en public, je risquerais de me faire balancer…

Décidément, l’autorité ne lui allait pas. Finalement il poussa un petit rire puis tendit à nouveau la main
vers la jeune fille. Il avait pris l’habitude de saluer certaines personnes ainsi lorsqu’il était en Irak, au contact des américains. Trouvant cela « cool » il aimait l’employer de temps en temps au Japon.

- Je recommence. Je m’appelle Saitô. Ryosuke. Et pour la petite info, je suis chargé de la surveillance dans cet établissement. Ne craint rien, je ne te ferai aucun tort. Je veux juste discuter.

Il sentait que ça n’allait pas être gagné d’avance. Mais si au moins elle lui rendait son salut et se présentait à son tour, ça serait un bon pas.

- A ta guise. C’est soit ici, dans le calme, loin du regard des autres… ou soit pendant deux heures après les cours en retenue, avec d’autres élèves peu recommandables. Je te fais une belle offre. La balle est dans ton camp.

Pas vraiment. Quelle que soit la décision de la jeune fille…c’est Saitô qui gagnait cette manche. Ça aurait pu être pire. Elle aurait pu tomber sur quelqu’un de moins indulgent. S’en rendra-t-elle compte ?





Dernière édition par Ryosuke Saitô le Dim 10 Oct 2010 - 19:03, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Une odeur de whisky dans les sous sols ?   Une odeur de whisky dans les sous sols ? EmptyVen 8 Oct 2010 - 22:12

"Mais... puisque je vous dis qu'on m'a... joué un tour..."

Vu la tête de son interlocuteur, il semblerait que Saki n'ait pas joué la bonne carte. C'était à peine s'il ne s'était pas retenu de rire devant son excuse un peu enjolivée, avouons-le. Pourtant, elle était sincère lorsqu'elle répétait cette phrase. Bien sûr, ce n'était pas à prendre au pied de la lettre mais plutôt à son sens propre. Elle tentait vainement de lui faire comprendre qu'avant de venir se terrer dans ces lieux, elle s'était sentie piégée dans ce monde dont elle ne fait pas partie. Elle se sentait mise à l'épreuve, manipulée à volonté, contre vents et marées. Pour elle, IL avait joué avec elle, IL s'était amusé alors que ça ne représentait rien pour lui ; IL lui avait fait développer sa 'passion' artistique alors qu'elle détestait faire part de sa vie au grand jour. Finalement, elle s'était sentie tellement ravie, tellement émotive, enjouée qu'elle n'avait pas vu qu'elle devenait également trop naïve... Elle s'était laissée emporter par ses émotions et était redevenue une jeune fille assez humainement sociable pour faire un minimum confiance aux autres et se faire marcher dessus encore et encore, alors que sa tête était à peine sortie de l'eau... C'en était trop, elle en avait marre de ces gens faussement gentils, faussement intéressés par ce qui se tramait sous leurs yeux... avides de malheur, de pleurs et de sang...
Rabaissant ses épaules pourtant déjà tellement avachies, elle se sentie coincée à son propre piège. Etant venue ici dans l'espoir d'être tranquille, elle se retrouvait finalement embarquée dans une histoire encore plus compliquée... Il était clair qu'il faisait partie du personnel de l'école et que son mensonge n'avait pas fait grandes audiences, alors elle se sentit presque obligée de se confesser un minimum ; c'est pourquoi elle avoua légèrement :

"Je suis venue ici parce que j'avais besoin de calme... Je savais que c'était interdit c'est vrai mais c'est justement tout l'attrait de cet endroit... je suis sûre... enfin presque sûre d'y être seule et tranquille et de pouvoir me vider la tête sans crainte de me sentir épiée ou mise à jour... mais apparemment c'est pas le cas..."

Elle soupira. Elle n'avait pas de rancune envers lui. Elle constatait juste qu'il était difficile d'être seule peu importe où elle se trouvait. D'ailleurs, elle l'était de moins en moins ici, tranquille. En effet, le Monsieur venait d'allumer la petite lampe torche de son téléphone, ce qui eut pour effet de dissiper le si peu d'ombre dont elle pouvait encore disposer pour masquer son visage (une vieille habitude). Elle se sentait mise à nue, découverte, une vraie proie facile. Comme s'il avait ressenti ce qu'elle pensait, il avoua lui aussi qu'il baffouait un des articles du règlement en portant une cigarette à sa bouche, mais qu'il était assez malin pour ne pas le faire en public... Ainsi, Saki ne représentait pas du tout une menace à ses yeux, pas même un témoin de son 'pêché', elle n'était rien. Il n'avait pas peur de faire une chose interdite devant elle... sûrement parce qu'il était persuadé qu'elle était absolument inoffensive et trop "brebis galeuse" pour aller colporter des ragots à quiconque voudrait bien l'écouter. D'une certaine façon, il n'avait pas tort, Saki n'était pas le genre de fille à aller raconter ce qu'elle venait de voir... ça ne l'intéressait pas les railleries.
Malgré tout, elle se sentit soudain si merdique et misérable qu'elle ressentit une forte envie de gifler l'inconnu pour lui ôter cette odieuse cigarette à laquelle il tenait temps. Mais alors qu'elle réfléchissait à peine à cet acte, il tendit une nouvelle fois sa main vers elle. Elle recula instinctivement... 2 choses la rebutait. D'un, elle n'aimait pas devoir toucher un inconnu. Joindre sa main même pour une courte durée était un contact tactile beaucoup trop intime à son avis entre un élève et un personnel. Elle en était assez effrayée. De deux, elle ne lui faisait pas confiance. Cherchait-il à l'amadouer ? La réponse ne fut pas longue à arriver. Il la menaça. Au moins, c'était clair. Là, elle sentait qu'elle n'avait pas le choix... En même temps qu'il annonçait la couleur, il ôta le voile sur son travail au sein de l'académie. Ainsi, il était surveillant... Et il osait faire croire qu'il était indulgent !? S'attendait-il à recevoir une médaille de paix ?? S'il avait vraiment été indulgent, il aurait fermé les yeux sur sa présence ici et l'aurait laissé partir comme si de rien n'était.

Soudain, une idée germa dans sa tête ! Bien sûr ! Elle pouvait faire du chantage cette fois non ? Elle ne lui avait toujours pas dit qui elle était, et pouvait donc enfiler le manteau de n'importe quelle étudiante présente ici. Evidemment, son dévolu s'était jetée sur Ashley. Elle ne connaissait qu'elle, et puis elle lui en devait une, même si elle n'était pas du genre à se venger... Préparant ainsi un petit discours dans sa tête, ça aurait pu donner ça... :

"Mmh... écoutez, je vous propose un marché... Je ne vais pas parler de votre addiction pour la cigarette, même à l'intérieur de l'établissement, à quiconque réprésente une autorité supérieure à la vôtre ici, et vous me laissez partir d'ici en fermant les yeux... Après tout, je suis Ashley McDowell... et que vous le vouliez ou non, je pourrais très bien vous faire muter en Alaska d'ici demain, rien qu'avec un claquement de doigt... la balle est dans VOTRE camp..."

Saupoudré le tout d'une posture de pin-up, et d'un clin d'oeil de garçe en liberté et se sera parfait ! Seulement voilà... Saki en était incapable.
Incapable...
Même si son attitude s'était soudainement mutée en celle d'une lionne sauvage, elle aurait eut besoin de preuves pour justifier ses propos agressifs, envers un membre de l'autorité... Ah ! elle pouvait prendre une photo avec son téléphone ! Le serrant dans sa poche, elle changea rapidement d'idée... Incapable également de maîtriser tout ce qui pourrait arriver à la suite de ce geste conséquent, elle laissa tomber les armes et les masques et préféra accepter son manque de respect du règlement et décida de croire Moïse ici présent, venu prêcher la bonne parole aux nons conquis, en tendant une main blanche et tremblotante...

"O... Osen Sa... Saki"

Le pas était franchi. Les jointures de leurs doigts s'entrechoquaient mutuellement créant une sorte de lien irréversible. Le contact avait été bref, plutôt agréable et tiède. Elle avait retiré sa main rapidement, pas très à l'aise dans cette situation. Elle ne savait pas si elle avait apprécié ou pas, mais en tout cas, elle voyait cet homme, Ryosuke, puisque c'est ainsi qu'il se prénommait, d'une autre façon. Remettant sa main dans la poche de son gilet, elle poussa un petit caillou imaginaire du pied et se râcla la gorge. Elle devait franchir un autre pas si elle ne voulait pas se retrouver enfermée entre 4 murs, parmis des étudiants tous plus bêtes les uns que les autres...
Se rappelant les séances qu'elle suivait encore chez Mr Valentine, ainsi que son message sur "WrU", Saki se força à se tourver vers Saito et à entamer une sorte de Mea Culpa...

"Vous voulez discuter ? ..." questionna-t-elle, avant de laisser un gros blanc interrogateur... "Vous qui passez de longues heures à arpenter les méandres de cet endroit, vous avez dû apercevoir un tas de personnes différentes ; des fous, des prétentieux, des immatûres, des accros à toutes sortes de substances illicites, des passionnés, des locaces... alors je n'ai pas besoin de vous pouver par a+b que je ne suis pas de celles qui sourient à longueur de temps, ou qui étalent leur vie à quiconque souhaite l'entendre. Ma façon de m'habiller me protège des éventuelles attaques extérieures de gens trop superficiels... alors finalement...", elle porta une main à son menton, pensive, avant de déclarer, satisfaite... "discuter avec moi revient à fumer une clope éteinte."

Mr Valentine l'avait bien dressée. Il l'avait ouverte au grand monologue de l'automne mais ne lui avait pas encore apprit à se sentir bien dans sa tête et dans son corps... d'où ce dénigrement...
Son état dépressif ayant empiré au fur et à mesure que ses mots sortaient de sa bouche, elle finit par dire, de façon ironique et méprisante.... amère :

"Alors, toujours envie de faire dans le social ?"
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MessageSujet: Re: Une odeur de whisky dans les sous sols ?   Une odeur de whisky dans les sous sols ? EmptyDim 10 Oct 2010 - 19:44

Saitô est un peu curieux. Il aime les expériences originales, découvrir différentes personnalités. Les côtoyer surtout. Chaque personne est unique, mais malheureusement beaucoup ont bien trop l’habitude de se terrer dans un groupe qui leur donnera une image qui ne correspond pas toujours à l’image de l’individu en question. C’est pourquoi il n’est pas fan de ce système de classement qu’affectionne Keimoo. Populaires, artistes, intellos, sportifs, rebelles, gothiques, racailles, punks, pom-pom girls et creepies. Dix groupes. Cela veut-il dire qu’il n’y a que dix sortes de caractères parmi les milliers d’étudiants de l’académie ? Ridicule. Evidemment, on ne compte pas les nuances, mais c’est quand même cataloguer les élèves d’une façon qui dépassait le surveillant. Des stéréotypes, des images : les élèves sont jugés pour ce qu’ils font, et non ce qu’ils sont. Ryosuke avait décidé de ne se fier qu’à sa propre interprétation. Cette jeune fille qui lui faisait face avait tout à fait l’allure d’un vilain petit canard sorti d’on ne sait quelle dimension. Et cela ne se voyait pas tant sur son look vestimentaire, mais sur cette allure en balance qu’elle présentait. Constamment en retrait, embarrassée, à coté de ses pompes. Elle avait l’air de fuir le monde environnant.

Sa façon de parler était incertaine, instable, élusive. Avait-elle un but ?
Une dernière tentative de se soustraire à ce mensonge auquel personne ne pouvait croire, pas même le plus naïf des individus. Saitô soupira. Pourquoi chercher à se noyer dans l’inflexion d’une feinte candide alors que la réalité est bien plus aisée à formuler ? Se sauver la mise ? Le ridicule doit être manié avec habileté et humour. Saitô sentit l’embarras de la lycéenne et ne désirait pas voir afficher cette confusion sur ces traits. Puis elle baissa les armes. Comme la vérité était belle à entendre….
"Je suis venue ici parce que j'avais besoin de calme... Je savais que c'était interdit c'est vrai mais c'est justement tout l'attrait de cet endroit... je suis sûre... enfin presque sûre d'y être seule et tranquille et de pouvoir me vider la tête sans crainte de me sentir épiée ou mise à jour... mais apparemment c'est pas le cas..."

Évidemment. Une adolescente mal dans sa peau, fuyant la terre entière ne pouvait que ressentir le besoin d’être invisible. Saitô ne lui avait pas demandé ce qu’elle était venue faire en ces lieux, il ne l’avait même pas réprimandée. Elle avait fait son mea culpa d’elle-même. Elle savait que l’endroit était interdit, mais pour sa propre sécurité elle avait vraiment ressenti ce besoin de s’isoler. Ryo ne la prenait pas en pitié. Mais il trouvait cela si triste qu’il en avait été touché. Gardant la tête froide il ne cilla pas. Finalement, le petit chaperon accepta sa main offerte, et il ne put s’empêcher d’étirer un petit sourire. Les Japonais sont si pudiques. Accepter une main n’est pas évident. Il en avait lui-même fait l’expérience. Mais ses nombreux voyages à l’étranger avaient ouvert l’ex-militaire à de belles sensations. Le contact avec la main fine était plutôt éphémère, mais amplement suffisent pour sentir sa vis-à-vis comme une être fragile et émotive. Ses petits doigts frêles étaient froids. Une sensation plutôt électrique envahit le bras du Japonais. Il ressentait le besoin d’allumer cette cigarette car elle lui avait enfin donné son nom, avec un forme de trac qui cette fois ébranla un peu le trentenaire. Était-il si effrayant ? Maintenant c’était lui qui fut incapable de prononcer la moindre parole. Il se contentait d’observer le moindre mouvement de la petite Ôsen. Ôsen Saki. Ce nom ne lui était pas inconnu. Pourquoi ? Il n’était arrivé qu’à la précédente rentrée, voilà quelques semaines. Il avait retenu des noms qui revenaient régulièrement dans la bouche des élèves. Celui de la Creepie ne lui était pas parvenu par du bouche à oreilles. Il se creusa les méninges avec insistance, sans pour autant détourner son attention de l’élève. Elle reprit la parole au moment ou Saitô se rappela enfin d’où il avait entendu ce nom. Ce qui était guère encourageant.

"Vous voulez discuter ? ..."

Il acquiesça en hochant la tête. Un ange passa.

- Oui. Je t’écoute.

Il fit quelque pas en arrière jusqu’à rencontrer l’escalier sur lequel il posa son derrière. Quelque chose lui disait qu’il allait rester un là un certain temps. Mais pas trop non plus. Bientôt l’heure de rejoindre le réfectoire. Les couloirs devaient actuellement se déserter. Pour l’instant il avait le temps. Il voulait connaître la raison pour laquelle une enfant était partie en quête du lieu idéal pour verser tant de larmes dans un cri aussi déchirant que celui qu’elle avait poussé quelques minutes plus tôt. En y repensant, un frisson lui parcourut l’échine dorsale.
Elle reprit alors la parole. Celles qu’elle prononça n’étaient pas dénuées de sens : « Vous qui passez de longues heures à arpenter les méandres de cet endroit, vous avez dû apercevoir un tas de personnes différentes ; des fous, des prétentieux, des immatures, des accros à toutes sortes de substances illicites, des passionnés, des loquaces... alors je n'ai pas besoin de vous prouver par a+b que je ne suis pas de celles qui sourient à longueur de temps, ou qui étalent leur vie à quiconque souhaite l'entendre. Ma façon de m'habiller me protège des éventuelles attaques extérieures de gens trop superficiels... alors finalement… » Elle acheva sa phrase après avoir cherché ses mots. « Discuter avec moi revient à fumer une clope éteinte. »

Saitô la regarda comme s’il venait de la découvrir. Elle avait prit de l’assurance tout à coup. Elle faisait un travail sur elle-même. C’était époustouflant. Ebranlant aussi. Mais elle ne comptait pas s’en tenir là, visiblement. Il leva la main à sa bouche et attrapa sa tige. Il ne posa pas son regard dessus. Il était incapable de le détacher de celui de la lycéenne. Elle lui posa une énième question. Il sourit. Largement cette fois. Elle lui plaisait. Rien de douteux hein ! Il n’est pas comme ça. Mais c’était sûr, elle n’était pas ordinaire.

- Ôsen-kun, tu es une jeune fille surprenante. Sache que je n’avais absolument pas l’intention de te juger. Que ce soit sur ta façon de te vêtir, ou sur celle de te comporter.

Il reporta sa cigarette, toujours éteinte, aux lèvres et s’appuya en arrière, sur les marches crades supérieures. Levant les yeux aux plafonds invisibles mais toutefois obscurs, il enchaina.

- Tu te méprends à mon sujet. Je ne suis pas psy, je ne suis pas assistante social, ni flic… Je ne suis qu’un banal surveillant, pacifique…et qui ne voit pas d’objection à garder une clope éteinte aux lèvres…

Et donc ainsi, discuter avec une jeune fille en pleine crise avec elle-même. Petit soupir, puis il se remit en position normale, accrochant à nouveau les orbes de la lycéenne.

- Je suis désolé…je t’ai entendu, tout à l’heure.

Par là, il entendait ses plaintes déchirantes lorsqu’elle avait craquée. Il se devait de lui dire, car il est honnête. En même temps, il comptait faire une micro perforation dans la carapace de Saki.
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MessageSujet: Re: Une odeur de whisky dans les sous sols ?   Une odeur de whisky dans les sous sols ? EmptyVen 15 Oct 2010 - 12:08

Apparemment, le discours hasardeux de la demoiselle avait porté ses fruits. Le surveillant semblait... muet comme une carpe.
Elle était plutôt satisfaite d'elle-même. Même si la compagnie de Mr. Saitô n'était pas des plus désagréables, elle le poussait à fuir, à se désintéresser d'elle, à la juger déprimée et inutile et ainsi passer son chemin. Vu qu'il venait de retirer la clope de ses lèvres, et qu'il affichait une sorte de super sourire de Victoire par forfait, elle conclut qu'elle avait réussit à le déstabiliser, peut-être même à le dégoûter. Il allait maintenant cesser ce petit jeu du "Je suis un surveillant jeune dans ma tête, un ami des étudiants" et allait montrer son vrai visage, celui du "Bon, jeune fille, suivez-moi dans le bureau !".
Pourtant, lorsqu'il prit la parole, elle dût accepter qu'une fois encore, elle s'était trompée à son sujet... ou alors il aimait jouer et faire durer son plaisir personnel. Malgré une petite erreur de Japonais qui en aurait vexé plus d'une -mais qui fit presque sourire Saki-, il était calme et posé, et surtout, il la regardait, transperçant les prunelles marrons de la jeune adolescente, tremblotante. Il ne voulait pas la juger, il ne voulait pas poser une étiquette sur son dos, alors pourquoi être venu la rejoindre aux sous-sols s'il ne voulait pas interférer dans sa vie ? Il reporta la clope à ses lèvres, ce qui fit rosir notre étudiante ; il venait de fumer le calumet de la paix, de serrer la main tendue et accepter de discuter avec une clope éteinte... Il était soit borné et têtu, soit vraiment désireux de rentrer dans la tête de Saki, de façon amicale et sympathique, apparemment...

Saki ne pouvait plus détacher son regard du surveillant. A ses yeux, il prenait petit à petit l'allure d'un grand frère protecteur, d'un père soucieux et aimant, d'un Dieu iréel. Mais ce sentiment d'admiration et d'addiction qui se développait naturellement en elle devant tant de gentillesse fut soudainement brisé. Il avait entendu son cri ; cette façon si intime et personnelle qu'elle avait eut de lâcher prise et de hurler toute sa peine au néant. Il l'avait entendu. Pour elle, c'était pire qu'une confession chez un psy, ou de se mettre nue devant des inconnus, c'était comme une trahison, une violation de son esprit. Elle repensa à un bouquin qu'elle avait lu récemment et qui contenait une citation d'Arthur Rubinstein : "Il n'y a pas meilleur moyen d'échapper à la confession que le suicide. Et le suicide... est une confession." Etait-il temps ? Prenant compte de la direction que prenaient ses pensées, elle suffoqua. Son coeur explosa en mille morceaux, tous aussi petits les uns que les autres, tombant au sol, se mêlant aux flaques d'eau sales, étendues parterre. Son souffle se coupa, elle faisait une crise de panique.
Elle détacha son regard de celui de Saitô et se retourna, dos à lui, portant les mains à son coeur. Elle se courba. C'était pas la première fois que ça lui arrivait mais c'était toujours aussi douloureux. Elle s'accroupit et retira sa capuche, elle posa la tête entre ses genoux et respira du mieux qu'elle pouvait... Elle espérait juste qu'il ne se rendrait pas compte qu'elle faisait un malaise et qu'il prendrait son attitude pour une timidité maladive. Ses poumons étaient en feu, elle toussota, son esprit s'embrouilla, elle voyait flou. Etait-elle encore dans les sous-sols ? Elle se sentit perdre pieds et ne fût pas étonnée de sentir l'eau humidifier ses vêtements ; elle s'était assise volontairement parterre...

Lorsqu'elle rouvrit les yeux, rien n'avait changé. Son visage était juste trempé de douleur, et son pantalon était recouvert de saletés du sol. Elle arrivait un peu mieux à respirer. Il avait dût s'écouler quelques secondes, voires quelques minutes au pire depuis le début de sa crise. Elle n'osait pas vraiment se retourner pour vérifier s'il était toujours là... ou pas. Peut-être était-il parti...
Sans vraiment savoir s'il était encore là, elle murmura, encore affaiblie de sa crise, mais soulagée :

"Vous savez... Pour parler à une fille, on dit "san", pas "kun". Ôsen-san... Mais vous pouvez m'appeler Saki, vous n'êtes plus à ça près en termes de privation d'intimité..."

C'était une sorte de reproche, pas méchant mais elle accusait quand même le surveillant d'avoir attenté à sa vie par le biais d'une manoeuvre détournée de surveillance désinteressée. Elle soupira, elle n'avait plus envie de se lever, et n'osait pas non plus aborder le sujet de sa crise de panique, ne sachant pas s'il l'avait décelé. Elle se doutait bien qu'elle devait expliquer son cri, et même si l'envie lui en manquait, elle sentirait sûrement un poids s'envoler de ses épaules si elle se confessait. Alors, elle prit le taureau par les cornes et avoua :

"Je... je suis née dans une riche famille. Et chez moi, la richesse va avec intelligence, absence de sentiments et prétention. J'étais donc devenue cette fille là. Mais j'aurais pas dû. J'ai été formatée par mes parents et je me suis fait taper sur les doigts...", elle sortit le dessin qui était tout trempé et presque méconnaissable, de sa poche. Elle posa délicatement son doigt dessus et le laissa vagabonder au gré de ses envies. "... alors, comme une feuille d'automne qui se détache de son arbre, j'ai arrêté de suivre la voie qui était toute traçée. Je marche désormais sur un sentier triste, je suis perdue mais il n'y a pas de directions, pas d'autres arbes auxquels je pourrais me rattacher. Beaucoup d'automnes sont passés et j'ai toujours pas trouvé mon chemin..."

Elle n'avait pas pût s'empêcher de masquer ses véritables mots par des métaphores. Elle avait volontairement sauté quelques passages clés de vie, trop privés encore pour être contés. Elle n'espérait rien de sa part, pas plus que de la part de toutes les autres personnes qu'elle avait rencontré jusqu'ici.
Elle fut soudain très mal à l'aise de se retrouver à parler d'elle, sans qu'il ne lui ait rien demandé et assise dans l'eau comme une mendiante qui ferait l'aumône. Cherchant une échappatoire à son triste sort, elle décida de reporter la conversation sur lui...

"Si vous êtes un surveillant pacifique et que vous ne venez pas pour me juger... pourquoi vous êtes venu jusqu'ici ?"
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MessageSujet: Re: Une odeur de whisky dans les sous sols ?   Une odeur de whisky dans les sous sols ? EmptyMar 19 Oct 2010 - 10:52

Saitô avait la certitude que le cas de cette jeune fille n’était pas désespéré. Bien sûr, il n’avait pas la prétention de vouloir régler les problèmes de chacun des élèves de Keimoo, et d’ailleurs il était vrai que dans un premier temps, lorsqu’il avait aperçu Saki pour la première fois, lorsqu’elle se glissait par l’embrasure de la porte, il ne s’attendait pas aux évènements qui se sont produits peu après. C’était sa curiosité qui l’avait poussé à la suivre. Il ne se serait jamais attendu à ce que la lycéenne soit dans un tel état de souffrance. Qu’aurait-il dû faire ? La laisser là sans rien faire ? Effectivement, il avait pénétré l’intimité de la jeune fille. Il était évident que si elle avait cherché à s’enfoncer dans le dédale froid et humide des sous sols, c’était pour être en tête à tête avec elle-même. En lui avouant avoir été témoin de ce chagrin, il avait pris le risque d’être détesté, voire haï. Pourtant depuis longtemps, il se sentait le besoin de venir en aide à certaines personnes. Combien aujourd’hui sont prêts à tendre une main à des inconnus ? C’était si rare. Pourquoi est-ce si facile de faire du mal et pourquoi en faire le choix ?

Le surveillant se remémora son enfance ainsi ce désir inaltérable d’attirer l’attention. Faire le bien est une œuvre invisible. C’est « normal ». Faire souffrir, manquement à la morale, provoque la désapprobation d’autrui, mais attire le regard quand même. Il avait compris cela depuis longtemps maintenant. S’il devait être invisible, et bien soit. S’il provoquait méfiance, haine mais qu’au final le résultat soit celui qu’il espère, soit. Et cette petite Saki, il en était sûr, accepterait sa main. Il lui aura fallu peu de temps pour accepter cette mission. Quelque chose l’avait poussé à regarder dans sa direction et avait guidé ses pas jusqu’à elle. Ce n’était pas un hasard. Saki Ôsen, inconsciemment, avait appelé Saitô. Il lui faisait face, elle se confiait à lui, même si à présent elle lui tournait le dos.

Il avait juste voulu être honnête avec elle. La réaction de la jeune fille était normale. L’homme avait pénétré sa bulle emplie de brouillard obscur. A lui de trouver le chemin pour l’atteindre. Pour l’instant, il lui accorda quelques secondes le temps qu’elle se remette du choc de sa révélation. De ce fait, il ne remarqua pas qu’elle avait une crise d’angoisse. Il fronça les sourcils lorsqu’elle se retrouva assise à même le sol. Elle reprit alors la parole. Il afficha alors un air surpris. Il avait dit « kun » ? Non, il ne pouvait pas s’être trompé ainsi… Et pourtant. Il la crut. Passant une main derrière sa tête, il poussa un petit rire, tout en se massant la nuque.

- J’ai dit ça moi ? Ha ha ! Excuse-moi, ce doit être un réflexe. Hors mis ma mère, je n’ai côtoyé que deux femmes dans ma vie…

Elle lui avait proposé de l’appeler par son prénom. Attention charmante, ou fatalité ? Ryo ne s’attarda pas là-dessus. Il était ravi. Il s’enfonçait un peu plus dans la bulle de la jeune fille. Il décida alors de la faire venir à lui alors.

- Avec plaisir, Saki-chan. Je te laisse le choix de m’appeler comme tu le souhaites.

On l’appelait de toutes sortes : Ryosuke, Ryo, Saitô, avec ou sans « san ». Il a gouté au « sempaï » aussi. Celui qu’il préférait à Keimoo, c’était « Rider ». Un surnom que lui ont donné certains élèves, le voyant arriver tous les jours en moto. Un peu ringard, certes, mais affectif.
Ne la voyant pas bouger, il se leva, décidant d’aller lui faire face, mais elle se remit à parler. Une petite hésitation puis… le livre s’ouvrit. Elle parla d’elle. Saitô stoppa tout mouvement et l’écouta avec attention. Elle sortit le dessin qui était tout à l’heure l’excuse de sa présence en ces lieux. Petit mensonge. Saki ne sait pas mentir. Le surveillant sourit intérieurement. Là, elle se laissait aller, et lui, buvait ses paroles. Les mots employés étaient bien choisis. Il se plaisait à l’écouter, même si au fond, son histoire était triste. Il ferma les yeux, et imagina une petite feuille d’automne, au gré du vent qui la guidait. Ce vent l’avait amené à Keimoo. Ryosuke, un peu moins pessimiste, avait lui aussi été guidé jusqu’ici. Ce n’était pas un hasard.

La petite creepie marqua un temps d’arrêt, puis lui posa une question. L’homme prit une inspiration et amorça quelque pas jusqu’à se retrouver face à elle. Il s’accroupit…pour finalement s’assoir, mouillant à son tour son pantalon. Toujours avec son téléphone, qui commençait à manquer de batterie – une vibration lui avait passé le message – il les éclaira tous les deux. Le visage aimable, il chercha à accrocher le regard de sa vis-à-vis.

- Cela ne fait que peu de temps qu’on se connait, et pourtant j’ai la sensation d’avoir ma place dans ce couloir. Ce n’est pas parce que je suis payé pour ça…

Il lui fallait faire attention lui aussi à l’emploi de ses mots. Ne pas effrayer la jeune lycéenne, ne pas passer pour un fou. Il lui fallait percer le brouillard, de la même façon que ce flash de lumière dans cette galerie souterraine.

- Saki, je peux être, si tu le désires, ce panneau que tu recherches. Ta route est truffée de pièges dans lesquels tu risques de tomber. L’un s’appelle Mac Dowell.

Évidemment qu’il en avait entendu parler. C’est pourquoi le nom de la Creepie ne lui était pas inconnu lorsque cette dernière s’était présentée. L’héritière avait déposé une plainte, mais les bruits de couloirs étaient contre elle. Il l’avait déjà aperçue, l’avait déjà croisée. Elle respirait la fourberie. Et avait fait une nouvelle victime qui se tenait maintenant assise en face de lui.

- Ne t’inquiète pas, il y a peu de personnes qui connaissent ton nom. Ils savent qu’Ashley McDowell s’en est pris injustement à une nouvelle, mais ils n’ont pas retenu ton nom.

Il anticipait la réaction de Saki. Lorsqu’on connait un nom, le propriétaire perd sa cape d’invisibilité. Saitô ressentait fortement cet instinct de protection à l’égard de la jeune fille. Mais tout n’était pas encore gagné. Il fallait qu’elle lui fasse confiance.

- Tu as choisi ta voie petite feuille, et heureusement que tu t’es détachée de ton arbre. C’aurait été un véritable gâchis que tu deviennes comme celle qui t’a agressée.
Si tu le veux bien, nous allons sortir d’ici et prendre l’air. Je peux aussi t’emmener à l’infirmerie, tu as le souffle court.


Il trouvait quand même bizarre qu’elle se soit assise à même le sol humide peu après qu’il lui avait avoué avoir été témoin de sa détresse. Dans le doute, il préféra prendre toute les précautions.
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MessageSujet: Re: Une odeur de whisky dans les sous sols ?   Une odeur de whisky dans les sous sols ? EmptyVen 22 Oct 2010 - 18:55

2 mots... c'était la seule chose que Saki attendait à cet instant... 2 petits mots, à prendre au sens propre, comme au sens figuré. Au fond d'elle, elle savait qu'il ne les prononcerait pas, parce qu'elle ne les méritait pas de façon générale et encore moins de sa part à lui. Saki savait pertinement qu'elle n'était pas bête, ni moche, ni ignorante ; elle avait juste beaucoup de mal à admettre que la modestie qu'elle affichait lui rongeait le coeur. Trop habituée à protéger et contenir ses propres sentiments, elle ne pouvait pas accepter l'idée que des personnes extérieures lui fassent des compliments ou soient gentils avec elle. Elle était prisonnière de cette petite carapace qu'elle aurait pensé salvatrice.
C'est pour cette raison qu'elle avait formulé sa précédente question. Elle était à 90% persuadée qu'il répondrait quelque chose comme "J'avais envie de te suivre pour t'espionner", ou encore "Aucune idée... j'me suis perdu ?", des réponses qui ne le satisferaient pas et qui s'éloigneraient encore plus des 10% qui restaient ancrés en elle. Et ces 10%, ils disaient juste 2 mots. Imprononçables.

Il prit assez bien sa remarque de mauvaise prononciation. Elle lui découvrait un côté rieur et maladroit. Une personne tout à fait normal finalement ! Peut-être à une exception près... il n'était pas marié... enfin du moins, il ne semblait pas l'être. Que 2 femmes ? Saki ne pouvait pas vraiment juger le sens de cette ironie. Elle n'avait jamais rencontré l'amour et ne le rencontrera sûrement jamais alors lui avec ses 2 femmes, il était plutôt un tombeur à ses yeux. Que pouvait-il bien s'être passé pour qu'ils ne soient plus ensemble ? Il avait l'air de quelqu'un de patient et de rassurant. Elle en avait fait sa propre expérience. Il était devenu un homme pour Saki, et non pas une personne prise au hasard. Elle se souviendrait de lui en tant que... Saitô ?... Ani ?... Non, beaucoup trop intime, beaucoup trop personnel, il n'accepterait sûrement jamais d'être un grand frère pour elle. Elle se raccrochait désespérément à lui parce qu'il lui tendait la main là tout de suite mais elle ne devait pas penser qu'il serait là éternellement pour elle...
Pourtant, lorsqu'il s'approcha d'elle, terrassant la distance qu'ils avaient gardé depuis le début quasiment, elle ne pût s'empêcher de penser qu'il était différent... Elle releva les yeux lorsqu'il les éclaira de son portable. Elle ne l'avait pas vu d'aussi près depuis le début de leur rencontre et se laissa prendre au jeu. Elle se mit à détailler son visage - oubliant que le sien, couvert de larmes séchées et de fusain, était tout autant à découvert -. Il faisait si matûre, si grand. L'adolescence était déjà loin pour lui ; elle l'enviait tellement...
Les yeux dans les yeux, il prononça ... 31 mots. 31, c'est pas 2. 31, c'est beaucoup trop... et pourtant, dans un silence parsemé de bruits venant du sous-sol, Saki sentit ses lèvres se décoller l'une de l'autre pour afficher un masque de stupeur... Elle n'en revenait pas. Même s'il avait dit 31 mots, l'idée de ses 2 mots à elle, était là : "Pour toi". Elle étouffa un léger sanglot de bonheur. Elle ne pensait pas sérieusement qu'il avait comprit ses allusions métaphoriques mais lorsqu'il reprit la parole en se désignant comme le panneau qu'elle cherchait depuis tant d'années, elle sût immédiatement qu'elle avait à faire à une personne unique. Il était la clé d'un coffre au trésor inestimable. Touchée au plus profond de son coeur, elle murmura de façon quasi inaudible :

"... Ani ..."

Saki s'en fichait des formules de politesse, elle les avait laissé tomber en même temps que les robes de princesses et les attitudes hautaines et grotesques... Désormais, elle était cette petite feuille d'automne, perdue dans les méandres de l'Académie. Et là, tout de suite, elle avait cette profonde envie de fondre en larmes de soulagement et de s'enfermer à tout jamais dans les bras de cet homme si près d'elle, et pourtant si loin. Elle en avait envie jusqu'à ce qu'il rouvre une autre blessure... Ashley... Décidemment, il avait le don de mettre les choses en scène. A chaque fois qu'il faisait un pas vers elle, c'était pour la déstabiliser davantage... Elle écarquilla les yeux, stupéfaite et soudain morte de peur :

"Mais... mais comment vous..."

Mais elle n'eut pas besoin de poser la question. Il lui donnait déjà la réponse. Ainsi Ashley McDowell avait été jusqu'à se plaindre auprès du personnel de l'école ? Quelle attitude des plus lâches... Saki risquait d'avoir de gros ennuies pour l'avoir giflé... et puis peut-être que Mr. Valentine ferait le rapprochement avec la poudre blanche qu'elle avait eut dans les cheveux, lors de leur première rencontre... Elle cacha son visage dans ses mains, perturbée...

*Mon dieu, quelle horreur... qu'est-ce que je vais faire ?...*

Omnubilée par le sort qui allait lui tomber dessus, Saki repensa à une phrase qu'elle avait récemment lue dans un recueil de poèmes "Les choses ne sont pas toujours ce qu'elles semblent être, donc on se laisser tromper par les apparences. Rares sont ceux qui ont l'intelligence de voir ce qui se cache derrière le masque." ; et évidemment, les dirigeants de cette école ne semblaient pas être de ceux qui verraient derrière les masques. Il ne comprendraient pas - ou ne chercheraient pas à savoir - que Saki était la victime. Elle allait devoir se cacher, ou même s'enfuir...
Mais alors qu'elle partait dans un délire de paranoïa hallucinatoire, Saitô trouva encore les mots qui la calmèrent instantanément.

"Evidemment..." répondit-elle de façon soulagée mais blasée. Elle était contente de savoir que ses ennuies n'allaient sûrement pas durer mais il était clair que personne ne savait qui elle était ici. L'espace d'un instant, elle s'était vue sur toutes les lèvres, placardée sur des affiches "wanted", mais qui se rappellerait d'une étudiante fuyarde et solitaire ? "... qu'est-ce qui vous fait penser que j'ai été la victime dans cette histoire ?"

Ce n'était pas une question piège. Saki ne cherchait pas non plus à imposer le doute dans l'esprit du surveillant sauveur d'âme. Elle voulait juste comprendre pourquoi il lui avait été si facile de voir sur son visage, qu'elle avait été la victime...
Lorsqu'il s'intéressa à son état de santé, elle comprit que sa légère crise d'angoisse n'était pas passé totalement inaperçue et c'est aussi à ce moment qu'elle remarqua qu'il s'était lui aussi assis dans l'eau, près d'elle. Elle réagit aussitôt, confuse :

"Oh ! Vous êtes... dans l'eau !"

Elle se redressa en un rien de temps, et remit le dessin dans sa poche. Les confessions, c'était terminé... Elle s'apostropha, allant de gauche à droite, ne pensant pas à sa propre jupe dégoulinante ou à ses genoux écorchés... "C'est de ma faute ! J'ai... paniqué ! Enfin non, vous savez, vous m'avez entendu... et j'ai eu peur ! J'ai paniqué ! Et vous êtes dans l'eau !"

Saki ressentait actuellement, tellement de compassion pour Saitô qu'elle n'arrivait plus à contrôler le flot d'émotions qui explosait en elle. Culpabilité, regrets, espoir, joie, peur... tout se mélangeait créant une sorte de bouleversement émotionnel d'où son hyperactivité post-traumatique. Elle soupira, cédant à la gêne de se comporter ainsi... Elle se rapprocha de lui, nerveuse...

"Je me sens un peu coupable que vous soyez mouillé... Vous êtes entré ici..." elle marqua une pause, hésitante et devint toute rouge à l'idée des 2 mots qu'elle allait prononçer... "... pour moi... et vous êtes dans un état lamentable... je... peut-être qu'un ... qu'un café nous réchaufferait..."

C'était sa façon à elle de lui dire qu'elle acceptait de sortir d'ici, tout en se protégant des autres en restant près de lui. Elle ne lui avait pas demandé d'aide, c'est lui qui était venu, alors désormais, il devrait assumer le fait que la petite Saki serait toujours derrière lui ; comme une enfant qui tient la jupe de sa mère ; comme une petite feuille qui a trouvé son arbre...

"J'avoue avoir un peu peur de sortir d'ici... je ne sais pas ce qui m'attend dehors...", elle se stoppa une nouvelle fois. Là encore, elle parlait de façon abstraite. Ce n'était pas dehors dans la cour de l'Académie, non, c'était dehors dans la vie... Elle se mordit légèrement la lèvre avant d'esquisser un sourire timide mais très sincère et prononça clairement "... même si j'ai désormais une direction à suivre...".

Et là, dans la lumière timide qui se battait contre la pénombre de cette immense galerie souterraine, elle approcha doucement sa petite main ; tendue pour qu'il la saisisse... Un prêté pour un rendu...
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Ryosuke Saitô
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Ryosuke Saitô


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MessageSujet: Re: Une odeur de whisky dans les sous sols ?   Une odeur de whisky dans les sous sols ? EmptyMar 9 Nov 2010 - 18:39

Spoiler:

En fait, cet endroit, ce couloir obscur et sombre, humide, s'était avéré une excellente situation. Même si Saitô avait dû jusqu'aller mouiller ses fesses pour porter secours à cette demoiselle en détresse. Tel n'avait pas été son but au début, mais à présent, il ne voyait pas d'autre alternative à garder un oeil protecteur et ce, dès le début de cette conversation.

"Qu'est-ce que vous fait penser que j'ai été la victime de cette histoire ? "

Question vraiment étrange pour quiconque connait les élucubrations de l'héritière dont la réputation était des plus malsaines. Lorsque la Miss McDowell avait déposé sa plainte, Ryo avait mené sa petite enquête. Pour lui c'était la première affaire de "violence fraîche" qui lui avait été portée aux oreilles depuis son arrivée. Evidemment, il avait été mis au courant des cas particuliers qui avait conduit au remaniement du règlement, mais dès lors qu'il avait entendu la détresse de la petite creepie et surtout dès le moment ou elle s'était présenté, il s'était mis en tête de se mêler de cette histoire au point de vouloir rapidement entrer dans le cercle de l'adolescente. Comment lui faire comprendre qu'il était facile de lui coller l'étiquette de victime sans mettre son agresseur en avant ? "Tu n'a pas l'allure d'une délinquante" pourrait revenir à dire "Tu sembles bien trop chétive pour impressionner qui que ce soit" ce qui ne l'aiderait pas a lui redonner confiance en elle... Cherchant ses mots, Saitô redressa la tête, fixant un point invisible puis étira les lèvres. Encore un sourire.

Finalement, il n'eut pas besoin de répondre puisque la jeune fille s'écria soudainement: "Oh vous êtes dans l'eau !" avant de se relever brutalement, ce qui fit hausser un sourcil au Japonais. Très nerveuse, elle semblait paniqué, portant le poid d'une responsabilité qu'elle s'incombait toute seule. Saitô se releva aussitôt à son tour, bredouillant que ça n'était pas une catastrophe, juste de l'eau et un pantalon mouillé, mais elle ne s'emblait pas l'entendre, bien trop emporté dans son mouvement de panique. Que lui arrivait-il d'un seul coup ? Alors qu'elle commençait à se détendre, partageant une conversation au calme...

Ca ne pouvait pas durer... Mais pour Saitô, un grand pas avait été fait. Cependant, c'était la panne sèche: comment la calmer ? Il décida de la laisser se calmer toute seule, tout en gardant un oeil sur la moindre expression qu'elle affichait.
Elle soupira, et parla avec plus de détachement. Et au plus grand étonnement du surveillant, elle lui lança une invitation, tout en s'approchant de lui, pénétrant d'elle même l'espace de l'homme. C'était plus qu'il ne l'espérait. Elle se faisait vraiment violence pour s'offrir ainsi, alors qu'une demi heure auparavant, la seule présence de l'homme auprès d'elle semblait être un véritable pénitencier de l'âme... Il était fier. De son propre de travail, mais surtout d'elle. Un grand sourire cette fois arqua son visage. Après tout, elle avait évoqué le café. L'appel de cet arôme subtil le prit tout à coup. Il poussa un rire, plutôt élégant, pour la mettre à l'aise. Se redonnant contenance, il se pencha légèrement vers elle, réduisant encore l'espace qu'il y avait entre eux, sans toutefois entrer dans son périmètre le plus intime.

- Un café... Excellente idée.

Il se redressa et amorça un pas, sans toutefois la dépasser. Il se stoppa cependant lorsqu'elle reprit la parole, une dernière fois, se confia à lui. Un mélange de crainte mais aussi d'espoir, représenté par cette main qu'elle osa à présent lui tendre. Avec une grande satisfaction apparente, il s'en saisit avec précaution et la serra prudemment. Il connaissait sa force et ne voulait en aucun cas broyer les petits doigts frêles, toujours glacés, de la jeune fille. Cependant, il la tint tout de même de façon ferme et la garda pendant quelques instants sans détourner son regard aux prunelles sombres des siennes.

- On fait donc comme ça. Je connais un petit salon de thé de style français à vingt minutes d'ici. Et leur patisseries sont excellentes, tout comme leur personnel.

Il avait fait la connaissance de la serveuse à son arrivée dans la région. Pour lui souhaiter la bienvenue, elle lui avait offert un café. C'était l'endroit le plus propice pour une conversation au calme, en toute discrétion.
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