Wunjo Ivanov
♦ Civil - Dealer - Bookmaker
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KMO
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 |  Sujet: Je smoke another air (Inno) Jeu 10 Juin 2010 - 20:56 | |
| Suite à son petit déconvenue avec Inno –et autres emmerdes du genre, type paternité soudaine et responsabilités en prime- Wun avait quitté Keimoo quelques temps. Il n’était pas parti du Japon, naturellement : il y avait des missions, et se ferait décapiter par Misha s’il se pointait soudainement en Russie avec pour unique excuse : Désolé, Keimoo me saoule.
Non. Le garçon avait simplement évité l’Académie. Pour ne pas qu’on l’embete avec ses absences en cours et ses découcheries répétées, il avait prétexté un problème familial et donc un retour temporaire en Russie.
Il avait alterné hotels –payés par des gens pétés de thunes, ou lui lorsqu’il en avait-, squatt chez des gens qu’il connaissait…plus ou moins bien, et nuit à errer dans les rues. Il fallait qu’il trouve un appart. Pas cher. Pas cher du tout. Gratuit dans l’idéal. Mais ça, naturellement..
Concernant l’affaire judiciaire dans laquelle Inno l’avait trainé de force, il avait soigneusement manqué tous les rendez-vous, laissant son avocat arranger ses affaires du mieux qu’il le pouvait. C’était un homme de qualité. Entendons nous bien : moralement, c’était une crapule sans fin et un manipulateur invétéré, mais en tant qu’avocat, c’était un homme de valeur, et c’était tout ce qui importait au final.
De toute façon, toutes ces longues réunions n’étaient que des formalités, et ça n’était pas Inno qui allait se plaindre de l’absence de Wun, naturellement.
Le russe avait finalement fait sa réapparition à l’Académie. Pas qu’il le veuille mais… premièrement, l’absence pour « raison familiale » commençait à un peu trop s’éterniser pour etre crédible, et deuxièmement, Misha avait appris ses petites écartades et lui avait fait comprendre qu’il avait intérêt à arreter de jouer les fortes tetes.
Peu après, venait l’heure du procès.
La séance venait juste d’etre ajournée. Wun s’était éclipsé rapidement de la salle pour aller prendre l’heure. Par chance –ou par coup de pouce de papa Kovanov- il n’était pas mis en liberté conditionnelle ou surveillée : il était totalement libre de ses mouvements…tant qu’il ne s’approchait pas de Vladimirovitch. Et ça tombait très bien : il n’en avait pas l’intention. Non pas qu’il avait abandonné l’idée de ce petit jeu qui consistait à chasser le corbac, mais il le remettait à plus tard. Quand il serait acquitté. Là, ça ne ferait qu’aggraver son cas, et meme s’il était certain de ne pas finir en taule, il ne fallait pas non plus jouer avec le feu.
Non, il ne finirait pas en taule. Il le savait. Il n’avait pas meme l’once d’une inquiétude. Et ce pour une raison simple : ce procès opposaient, dans l’ombre, deux géants russes surpuissants. Si l’un perdait, il serait fortement contrarié. Si l’autre perdait, il serait plus que contrarié, il serait dans une colère noire et dévastatrice car on ne met pas en prison le fils d’un colosse des affaires. Et ça, tout le monde le savait. Il valait mieux contrarier un géant q »ue déclencher un cyclone. C’était comme ça. Pour la forme –et pour dire « on ne ferme pas les yeux sur cette affaire » Kovanov aurait certainement à payer une amende.
Les jurés étaient achetés, le procès était trafiqué. Improbable, certes, mais réel. L’enjeu était trop important.
Le garçon s’installa sur un muret, juste devant le tribunal, faisant dos à la porte d’entrée. Il tira une cigarette de sa poche, la coinça entre ses lèvres et l’alluma.
En vérité, il aurait plus besoin d’un joint que d’une cigarette, mais sortir de la drogue juste devant un tribunal, c’était de la provocation inutile et dangereuse. Son cas était assez délicat ainsi. Il savait qu’il était hors de danger…mais il savait aussi que les représailles du coté de Kovanov et de l’Organisation allaient etre colossales. Il savait aussi qu’il serait surveillé, pendant un temps du moins, et donc limité dans ses mouvements.
Entre autre, il allait perdre son jouet favori –Inno pour ceux qui ne suivent pas. Et ça ça l’embetait, parce que en ce moment, il avait bien besoin d’un défouloir pour se passer les nerfs. Il n’arrivait toujours pas à digérer le fait que Rachel lui ait annoncé etre enceinte de lui. Ca ressemblait à un mauvais film. Avec le procès en prime, c’était un cauchemar. Surtout que ce dernier s’éternisait, et le temps passé au tribunal à mentir comme un arracheur de dents, c’était du temps perdu.
Sale période pour le blondinet. Il tira sur sa cigarette, fermant les yeux. Il fallait VRAIMENT qu’il arrete de plonger la tete la première dans toutes les emmerdes qui s’offraient à lui : arreter de fréquenter n’importe qui, arreter de faire des conneries, arreter de choisir des Vladimirovitch comme joujou, arreter de se prendre des balles dans le vendre et de se créer une descendance… ça faisait beaucoup de choses tout de meme.
Les choses pouvaient difficilement etre pire.
Le garçon sentit son téléphone vibrer dans la poche de son pantalon. Fronçant les sourcils, il extirpa le portable de sa cachette et scruta l’écran. Son avocat. Il devait s’inquiéter, sans aucun doute. Wun était un garçon inquiétant. Parce qu’on ne savait jamais ce qu’il allait faire. Son avocat le voyait déjà probablement en train de vendre de la drogue juste devant le tribunal, sous le nez des flics, ou bien aller vendre sa compagnie dans un quartier louche alors qu’il était officieusement surveillé.
Le garçon eut un rictus. Pauvre petit avocat inquiet. Il rongerait ses sangs tout seul. Le pouce appuya presqu’automatiquement sur le téléphone rouge, raccrochant au nez de l’homme de justice.
Pensif, Wun commença à tapoter sur son portable, jusqu’à retomber sur la « fameuse photo ». Celle où il avait volé un baiser à Inno pour le faire chanter. Inutile maintenant, joujou hors d’atteinte. Clique droit, supprimer. Photo supprimée. Une bonne chose de faite. | |
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