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 Fly Me To The Moon... [X]

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2 participants
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Shiki Katsuragi
♦ Civil - Réceptionniste au Pachinko Palace Hotel | Yakuza
Shiki Katsuragi


Genre : Masculin Lion Singe Age : 31
Compteur 1034
Multicompte(s) : Cammy Logan (Hors-jeu) / Erik Thornberg (PNJ) / (Ryosuke Saitô (†) )

KMO
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MessageSujet: Fly Me To The Moon... [X]   Fly Me To The Moon... [X] EmptyLun 3 Mai 2010 - 23:50

Spoiler:

Le trajet avait été rapide. Peu de mots avaient été échangés, juste ce qu’il fallait pour rassurer  Satori. Il avait une grande confiance en son fils aussi il n’avait posé que quelques questions basiques. « Tu n’es pas blessé ? »,  « As-tu été reconnu ? » etc, etc.  Le véritable interrogatoire aurait lieu lorsqu’ils seraient seuls. Il n’était pas utile d’imposer cela à leur « invité ». Oui, Shiki tenait de son père. Et pas seulement de façon physique. Le prestige aussi avait son importance. De temps en temps, le père du garçon jetait un œil dans son rétroviseur afin de voir son fils mais également ce jeune homme qui l’accompagnait. Qui était-il ? Ce n’était pas Lun Marv bien sûr. Il ne lui ressemblait pas, même si Satori n’avait que croisé l’Anglais lorsqu’il allait chercher ses fils de temps en temps. Non, ce garçon était d’abord un asiatique. Pas un Japonais. Poli. Chose appréciable. Satori avait répondu à ses mots par un bref signe de tête. Ainsi il réalisa une chose : Shiki ne parlait jamais de ses amis. En avait-il seulement ? Il ne doutait pas de ses fréquentations, mais de quelle nature étaient-elles ? N’avait-il que des camarades ? Il se souvint qu’il parlait souvent de Cammy l’année précédente. D’ailleurs il avait cru pendant quelque temps que Shiki avait eu le béguin pour elle. Mais il n’en était rien. Alors quoi, n’y avait-il que Marv et Logan dans l’entourage de son fils ? Et s’il rentrait tard, c’est parce qu’il participait à deux clubs sportifs. Aurait-il loupé quelque chose ? Il songea alors à une autre personne… Shiki n’en avait parlé qu’une seule fois. Avant de se retrouver clouer au lit pendant deux jours.

La berline suivait la route éclairée de ses phares. Le quartier Amani s’offrit soudainement à eux. Des maisons individuelles, quelques arbres, de longues allées avec par ci par là, quelques parterres de gazon, ornés ou non de fleurs diverses selon la saison. Satori bifurqua dans une petite impasse où une charmante maison familiale se dressait. La voiture s’arrêta devant l'une des portes du double garage. Alors que la vitre électrique du conducteur se baissait, Shiki retira sa ceinture et tourna la tête vers son sempaï.

- Sortons.

Pour passer par l’entrée principale évidemment. Pas par le garage. Son père lui tendit ses clés par derrière son fauteuil.
Le lycéen emprunta le petit chemin dallé jusqu’à pénétrer dans la maison, suivi de près par Yun-Jin. Il ne prononça pas le moindre mot. A vrai dire, il était un peu angoissé. Que pensait Yun-Jin de tout ça, comment se sentait-il ? Il n’avait pas manifesté son désaccord, par politesse bien évidemment. Lui-même en aurait fait autant. Tout ce que le lycéen espérait, c’était que le Coréen ne se sentirait pas mal à l’aise. Il savait sa mère accueillante, de même que son petit frère, Charles. Mais comment réagirait Vérité ? Quant à son père… il n’avait pas été des plus chaleureux, peut-être à cause de l’urgence de la situation. Mais il avait au moins proposé l’hospitalité à l’étudiant sans même le connaître. Mais là aussi, c’était à cause de l’urgence.

A l’intérieur, il ôta ses bottes plutôt facilement. Il était déjà plus à l’aise. Il entra dans une vaste pièce sur la droite : le séjour. A l’intérieur, quelques lampes d’appoint était allumées. Shiki n’eut pas le temps de s’en étonner qu’une femme vêtue d’une longue chemise de nuit de satin rose sur laquelle une robe de chambre assortie était refermée, fit alors irruption pour se jeter sur le garçon qui n’eut pas vraiment le temps de placer un mot. La couleur rougeoyante de ses cheveux suffisait, à eux seuls, à donner une touche chaleureuse à l’ambiance de la maison.

- Mon chéri !
- Mam…
- Tu vas bien, tu n’as pas été blessé ?

Elle avait posé ses mains sur le visage de l’adolescent qui étira un large sourire.

- Je vais très bien, Maman…

Elle se redressa, et expira brièvement de soulagement. Comme d’habitude, elle s’était fait un sang d’encre dès lors que son mari avait reçu l’appel de Shiki. Si lui ne dormait pas, en revanche ce n’était pas le cas de la ‘jeune’ femme. Mais lorsque la sonnerie du téléphone de son mari avait retenti, elle n’avait plus été capable de fermer l’œil. Il fallait dire aussi que Julie Katsuragi avait le sommeil léger et un rien pouvait la sortir de ses songes. Il n’était même pas une heure du matin lorsque Shiki avait téléphoné. C’était un peu tôt pour rentrer d’une soirée d’étudiant, non ? Alors évidemment, elle avait deviné que quelque chose clochait. Intuition féminine ou instinct de protection maternel ? Peu importait. Son aîné allait bien, c’était le principal mais… il n’était pas seul. Shiki se tourna vers le Coréen. Il aurait préféré qu’il n’assiste pas à cela mais bon, il était normal pour une mère de s’assurer que sa progéniture allait bien.

- Oh… tu as amené un ami !

Elle arqua un grand sourire en regardant Yun-Jin. C’était la première fois qu’un camarade de son fils franchissait le seuil de leur maison depuis leur arrivée à Keimoo. En réalité, c’était la première fois…tout court.

- Ah euh… disons que Papa y est pour beaucoup et euh…

Pourquoi sentait-il à ce point les palpitations de son cœur ? Il regarda sa mère, puis Yun-Jin, puis à nouveau sa mère, puis encore Yun-Jin… Il ne savait pas quoi dire.

- Qu’est-ce que j’ai encore fait ?

Satori, était appuyé de façon nonchalante sur le chambranle de la porte du salon. Il n’était pas évident de s’en apercevoir dans la voiture, mais il était habillé plutôt décontracté. Il fallait dire aussi que porter le costume à longueur de journée c’était élégant, mais pas toujours confortable. Il portait une paire de Jean’s noire, un tee-shirt à manches longues couleur taupe par-dessus lequel il n’avait revêtu qu’un simple blazer de cuir marron délavé. Aux pieds, des bottes de randonnée un peu boueuses, qu’il avait oublié de retirer. Lui aussi souriait. Pas de façon aussi franche que sa mère, mais plutôt de façon amusée. Il s’approcha de sa femme. Shiki prit une grande inspiration. Il ne devait pas craindre le jugement des parents, il n’avait rien à se reprocher. Enfin, presque.

- Papa, Maman, je vous présente donc Han Yun-Jin. Il étudie…
- La psychologie ?

Il y eut comme un gros blanc dans la pièce. Shiki était sans voix. La bouche bée, il regarda son père avec de façon médusée.

- Papa, comment le sais-tu ?

Satori étira son sourire puis se mit à rire. Julie le regardait également, éberluée. Les deux regards identiques braqués sur lui ne faisaient que l’attiser encore plus. Il se modéra pour ne pas réveiller les deux derniers qui dormaient à l’étage.

- Hey ! Arrêtez de me regarder comme ça ! Disons que j’ai eu la puce à l’oreille lorsque tu as prononcé son prénom tout à l’heure. Le seul étudiant dont tu m’as parlé, c’était celui qui t’as orienté vers des études de psychologie. A la journée portes ouvertes d’il y a quelques semaines.

- Ah oui, c’est vrai ! J’avais rarement eu l’occasion de te voir aussi motivé pour un domaine dont tu ignores tout !

Là, Shiki touchait le fond. Il se sentait rougir. Il déglutit. Il allait passer pour une commère, il en était sûr. Là maintenant, tout de suite, il avait envie, plus que jamais, de se cacher dans un trou de souris. Il avait honte. Il n’osa pas regarder Yun-Jin.

- Tu as fait fort, Papa. Han Yun-Jin est effectivement étudiant en psychologie.

Il n’eut pas le temps de répliquer quoi que ce soit que Madame répliqua. Shiki ne sut pourquoi elle était à ce point joviale et excitée.

- Soyez le bienvenu Han Yun-Jin ! Je suis Julie Katsuragi, mais vous pouvez m’appeler Julie. Vous devez être frigorifiés tous les deux, vous devriez aller prendre une bonne douche. Je vais vous faire un bon chocolat chaud, ça vous fera beaucoup de bien. Shiki, conduis ton ami à l’étage et prête-lui un de tes pyjamas, je vais installer un futon dans ta chambre.

Satori avait passé une main sur son visage par dépit. Sa femme était toujours la même, aux petits oignons avec tout le monde. Mais il adorait ça chez elle.

- Julie, pourquoi ne pas l’installer dans la chambre en bas ?
- Satori, tu plaisantes ? Cette pièce n’est jamais chauffée et puis elle donne sur les toilettes ! Non, la chambre de Shiki est assez grande, et puis…il va se sentir tout seul en bas, ça n’est pas terrible.
- Mouais, tu as raison. Allez vous deux, dépêchez vous de monter, je suppose que vous avez hâte de retirer ces…costumes et tout ce maquillage.

Exact. Shiki n’était pas très à l’aise et avait hâte de prendre une bonne douche. Et puis, il était épuisé. L’appel de son lit commençait à se faire ressentir, mais aussi l’appel du chocolat. Celui de Julie était particulièrement délicieux…  Il se décida enfin à se tourner vers Yun-Jin tandis que sa mère s’en allait déjà vers la cuisine. Il poussa un petit soupir.

-

Non, il ne sut pas dire le moindre mot. Il se contenta juste de l’inviter à la suivre, d’un signe de tête, trahissant ainsi son état d’anxiété. Il traversa le hall et monta un grand escalier à la gauche de la porte d’entrée. A l’étage un couloir traversait tout le niveau. Une porte s’offrait en face de l’escalier, celle de la salle de bain. Shiki alla à gauche et prit la deuxième porte à gauche. Sa chambre. Tout de suite sur la droite, son bureau. Parfaitement rangé, comme le reste de la pièce d’ailleurs. Sur la chaise de bureau, une boule de poils noire en train de ronfler. Sur le mur en face de la porte à coté de la fenêtre, un porte manteau. Le populaire retira sa cape et l’y fixa. Par-dessus, il mit sa perruque. Les murs étaient d’une magnifique couleur vert-eau sur lesquels étaient accrochés une pendule ainsi qu'une photo de famille datant de la naissance de Charles, presque douze ans plus tôt. Shiki, âgé de 6 ans, le tient parfaitement dans ses bras. Vérité est dans les bras de sa mère, Satori est à ses cotés, derrière Shiki, un bras passant derrière le dos de sa femme, la main de l’autre sur l’épaule de son fils aîné. Le sourire de ce dernier est mince. Une console est fixée sur un autre mur, et divers trophées l’ornent. Des récompenses sportives. Trois coupes : Troisième place du 100m haies, première de celle de relais, et encore une troisième en course d’orientation. D’autres trophées sous formes de diplômes enrubannés les accompagnent.  Ce qui fait une dizaine en tout. Ces derniers, Shiki ne les avait jamais ouverts. Il ouvrit une armoire et en sortit deux pyjamas. Il ne portait que des courts. Et heureusement. La différence de taille ne se verrait ainsi pas. Shiki et Yun-Jin faisaient vraisemblablement le même tour de taille, mais niveau longueur de jambes, il y avait quand même une sacrée différence. Il s’approcha du Coréen et lui en tendit un.

- Je pense qu’il devrait t’aller… La salle de bain se trouve en face de l’escalier, viens.

Il sortit de la chambre et alla jusqu’à la salle de bains. C’était une grande pièce. A droite de la porte, une cabine de douche. Différents orifices de jets sur la paroi, un petit siège. Un grand pommeau en haut. Un caprice de Satori qui avait toujours rêvé d’une douche thalasso. Au coin opposé, la baignoire. Le caprice de Julie cette fois, qui voulait un bain à remous, avec option jacuzzi. Ovoïde et large, deux personnes pouvaient s'y tenir. Le reste de la salle de bain était sobre. Du carrelage sur les murs, du lambris pvc au plafond. Un lavabo, un siège de toilette à l’occidentale. Comme l’ensemble de la propriété d’ailleurs. La maîtresse de maison y retrouvait ses origines en quelque sorte. Shiki alla vers une armoire qui se trouvait à gauche de la porte en entrant. Il prit deux grandes serviettes et deux petites. Il en posa une de chaque sur le porte-serviette à proximité de la cabine de douche, puis garda les deux autres en mains.

- Je prends celle du rez-de-chaussée. Rejoins-moi après dans la cuisine, mitoyenne au séjour. Le chocolat de maman est excellent.

Il acheva cette phrase d’un léger sourire avant de prendre congé de son ami.


Spoiler:


Dernière édition par Shiki Katsuragi le Jeu 20 Juin 2013 - 18:12, édité 3 fois
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HAN Yun-Jin
♦ Civil - Consultant ponctuel aux urgences psychiatriques de l'Hôpital de Keimoo
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MessageSujet: Re: Fly Me To The Moon... [X]   Fly Me To The Moon... [X] EmptyMar 4 Mai 2010 - 4:04

« Finalement, je dors chez les Katsuragi. Ne t’inquiète plus ».

C’était le texto que Yun-Jin s’efforçait de composer depuis cinq minutes. Il l’avait recommencé dix fois sans en être satisfait vraiment. Alors cette fois, tant pis, il l’envoyait tel quel. Le silence régnait dans la voiture, et heureusement qu’ils ne mirent pas une demi-heure pour arriver au domicile familial, parce que Yun-Jin commençait déjà à s’imaginer des choses. L’allure de la maison, les habitudes de la famille, l’intérieur des pièces, et surtout celle de Shiki qui devait être aussi droite et carrée que lui. Il priait pour qu’ils soient assez riches pour avoir une chambre d’ami toujours prête, il avait la sensation que dormir dans celle du garçon qu’il venait de toucher n’était pas une bonne idée. Dans sa tête, Shiki n’était ni une connaissance, et encore moins un ami. On ne tripote pas ses amis. On a pas envie de caresser la langue de ses amis avec la sienne. On a pas envie de déshabiller ses amis, ni de les s… Enfin, vous aurez compris l’idée. Si Shiki avait été une fille, Yun-Jin aurait dormi sur le canapé, c’était une certitude. Ou dans le garage si ses parents étaient gentils. Quels parents laisseraient un jeune homme inconnu dormir dans la chambre de leur fille ?

Et c’était bien sa veine, Shiki était un garçon, un mâle, avec tout l’attirail, qu’il devait avoir très beau comme le reste de son corps sans aucun doute – mon Dieu je m’égare – mais pour le coup, Yun-Jin allait passer pour l’ami, le bon copain, où que sais-je encore, alors qu’il était à l’opposé de tout ça. « Bonjour, je m’appelle Yun-Jin, et je trouve votre fils vraiment bandant ».

- Sortons.

Oui, oui allons prendre l’air, je vais me sentir mal. Il suivit Shiki bêtement, tel un mouton, et pénétra dans la maison. Il avait oublié de regarder l’allure de la façade, du jardin, ou même de jeter un œil sur le voisinage, exit aussi les complications du Bal de la St Valentin – St Valenquoi ? Connais pas – Yun-Jin était, à l’heure actuelle, terriblement stressé et embarrassé à l’idée de rencontrer la mère de Shiki. Heureusement pour lui, il n’était pas du genre à afficher son stress ou à l’exprimer en triturant quoi que ce soit. Il avait juste l’impression que son cœur subissait les efforts d’un marathon à lui tout seul. Et que donc la crise cardiaque était toute proche. Non… Ca non plus, il ne fallait pas. Mourir chez les parents du garçon qu’on vient d’embrasser fougueusement, c’était pas correct.

Occupé à ôter ses chaussures à son tour, il n’aperçut pas la mère de Shiki tout de suite. Ce n’est que quand on notifia sa présence qu’il releva la tête en sa direction. La première chose qu’il nota, c’était ses traits européens, sa chevelure tellement peu asiatique. Et puis finalement, ça lui sauta aux yeux, tout ici était très éloigné des habitudes japonaises, la maison entière était agencée à l’occidentale. Il reporta son attention sur la mère, elle était très jolie, et avec le père, ils formaient un couple métissé magnifique. Le genre qu’on met sur les couvertures de magazines familiaux.

- Oh… tu as amené un ami !

Et avec le plus grand sourire. Yun-Jin serra les dents. Allez relax, c’est tant mieux, revient à cette place. Oublie ce qu’il s’est passé, Shiki n’est plus l’éphèbe qui a failli te faire virer ta cuti une à deux heures plus tôt, mais juste un japonais comme un autre, bien élevé et promit sûrement à un avenir glorieux. Alors, comme en n’importe quelle circonstance, Yun-Jin fit preuve de politesse respectueuse. Il s'apprêtait à saluer et à se présenter, comme il était convenu de le faire, mais Shiki parla, et son père après lui. Yun-Jin décida de garder son regard sur lui un certain temps. Il ne pouvait s’empêcher de penser qu’il avait devant lui le portrait de Shiki quand il serait plus grand. Et bon sang, ce qu’il pouvait être séduisant… Il ne se rendit pas compte du caractère déplacé de cette remarque interne, une autre vint le supplanter automatiquement : est-ce que Shiki allait avoir cette assurance et cette confiance en soi qu’affichait alors le père ? Comme un mâle montrant les crocs pour bien signifier qu’il était roi ici. Hm, hm.
Shiki prit la parole :

- Papa, Maman, je vous présente donc Han Yun-Jin.

Mon dieu, ça ressemblait tellement à la présentation du petit-ami. Là, il ne put sourire. Non vraiment, c’était trop lui demander. Beau-Papa, Belle-Maman, enchanté. J’adore votre jardin, il est vraiment exquis…

- Il étudie…
- La psychologie ?

Gros silence. Comme tout le monde, Yun-Jin posa son regard ( l’avait-il enlevé ? ) sur le père de Shiki. Sans savoir pourquoi, le fait que son père ait deviné qui il était le faisait stresser encore plus. Sûrement parce que ça voulait dire qu’il était fin observateur, et qu’il avait l’impression d’être un livre ouvert. Il ne manquerait plus que ce dernier lui glisse discrètement un préservatif dans la poche avec un clin d’œil, et là, ça serait le pompon !

- Hey ! Arrêtez de me regarder comme ça ! Disons que j’ai eu la puce à l’oreille lorsque tu as prononcé son prénom tout à l’heure. Le seul étudiant dont tu m’as parlé, c’était celui qui t’as orienté vers des études de psychologie. A la journée portes ouvertes d’il y a quelques semaines.

- Ah oui, c’est vrai ! J’avais rarement eu l’occasion de te voir aussi motivé pour un domaine dont tu ignores tout !

Tiens donc ? Sobrement, il posa son regard sur Shiki, qui pour une fois, semblait franchement embarrassé. Il ne put retenir un petit sourire. Il lui avait fait si bonne impression que ça ? Petit cachotier …

- Soyez le bienvenu Han Yun-Jin ! Je suis Julie Katsuragi, mais vous pouvez m’appeler Julie. Vous devez être frigorifiés tous les deux, vous devriez aller prendre une bonne douche. Je vais vous faire un bon chocolat chaud, ça vous fera beaucoup de bien. Shiki, conduis ton ami à l’étage et prête-lui un de tes pyjamas, je vais installer un futon dans ta chambre.

« Dans ta chambre ». Un futon dans la chambre de Shiki, un futon qui serait installé sûrement à moins d’un mètre de lui, et sur lequel Yun-Jin allait devoir dormir. L’enfer existait sur terre. Un regain d’espoir lui fut donné en pâture lorsque Satori émit l’idée de la chambre d’ami. Oh oui ! La chambre d’ami, il avait vu juste, ils avaient une chambre d’ami. Quel flair, monsieur Katsuragi, vous faites bien, enfermez donc cette bête assoiffée d’impudeur loin de votre fils charmant et innocent et terriblement excitant. Mais même le chêne massif cède sous le vent, et il faut croire que Julie Katsuragi est un vent plutôt convaincant.

- Mouais, tu as raison. Allez vous deux, dépêchez vous de monter, je suppose que vous avez hâte de retirer ces…costumes et tout ce maquillage

Son petit espoir venait de lui être ôté. Et d’un autre côté, il se maudissait d’être aussi instable et sexuellement intéressé, Shiki était une personne bon sang ! Pas un animal ! Yun-Jin ne put que s’incliner, les bras le long du corps, gardant la pose deux secondes pour bien marquer son respect. Au moins se devait-il d’être irréprochable.

- Je vous en remercie.

Et il suivit Shiki dans la montée d’escalier, las de lutter contre une destinée qui tel un héros de tragédie grecque, avait prévu pour lui les pires tourments. Cette maison était grande, vraiment, était-elle seulement habitée par trois personnes ? Ah non … S’il se souvenait bien, Shiki avait un frère. Quatre Katsuragi alors… Etait-il aussi imperturbable que Shiki ? Etait-il aussi beau et tentant ? Il secoua la tête : arrête avec ça !

La chambre de Shiki. Evidemment, comme il l’avait imaginé, les détails comme les trophées et les photos de famille ne faisaient que parfaire l’idée qu’il avait de la pièce de l’adolescent. Elle reflétait vraiment sa façon d’être. En même temps, il la trouvait un peu trop impersonnelle, ce qui promettait des surprises lorsqu’il irait s’aventurer sous la carapace de la tortue qui lui servait d’hôte.

- Je pense qu’il devrait t’aller… La salle de bain se trouve en face de l’escalier, viens.

Shiki ne le regardait pas, sans doute que lui aussi devait être très gêné de l’avoir chez lui. Après tout, il n’avait sûrement pas prévu de faire les présentations dans l’heure qui avait suivi leur … échange. Est-ce qu’il avait déjà digéré la chose ? Sûrement pas. Yun-Jin pressentait l’attitude distante du japonais comme un moyen de continuer à agir comme d’habitude. Si les rôles étaient inversés, Yun-Jin se sentirait un peu gêné, mais sans plus. Ceci dit, il n’avait pas l’attitude courtoise aussi marquée que le lycéen.

Il hocha la tête quand on lui présenta la salle de bain luxueuse, le pyjama dans les bras, l’envie soudaine de se débarrasser de cet accoutrement dans le cœur.

- Je prends celle du rez-de-chaussée. Rejoins-moi après dans la cuisine, mitoyenne au séjour. Le chocolat de maman est excellent.

- Oui.

Et puis, il fut seul. Pour la première fois depuis des heures, il était seul. Il prit bien soin de fermer la porte à clé, et une fois fait, se laissa couler au sol en soupirant. Putain de bordel de merde à chier ! Son premier réflexe fut d’enlever ses vêtements, de les jeter au loin dans un geste passablement énervé. Cette soirée ne rimait tellement à rien qu’il aurait souhaité ne jamais la vivre. Certes il n’aurait jamais approfondit sa relation avec Shiki, mais à l’heure actuelle, il ne savait même pas s’il devait considérer cette « relation » comme bénéfique. Relevé, et avant même de rentrer dans la douche, il ôta ses lentilles. Son reflet dans la glace faisait peur à voir. Ou peine, c’était selon. Il ne ressemblait plus à rien. Et ces lentilles … ça avait du faire bon effet sur la famille, tiens. Il se frotta les yeux un bon moment, irrité d’avoir gardé ces trucs aux antipodes du naturel sur la sclérotique. Il fit couler l’eau chaude, et avec un soupir de soulagement, se glissa dessous, lavant la sueur, la lassitude, et l’énervement. Surtout il devait se relaxer. Alors, il s’autorisa à s’asseoir sur le siège pour prendre un peu de repos se relaxer.



Vingt minutes plus tard, lavé, un peu moins sur la défensive, et vêtu du magnifique pyjama appartenant à Shiki, Yun-Jin descendit les escaliers, ayant dans l’idée de trouver la cuisine. Il avait laissé ses affaires dans un coin de la chambre de Shiki, dans laquelle il n’avait pas voulu s’attarder plus avant. Un chocolat chaud ? Oui, pourquoi pas, ça lui rappellerait son enfance. Il ressentait la fatigue dans tous ses membres, et la perspective d’aller se coucher dans peu de temps était un bonheur total. Finalement, peut-être qu’il allait bien dormir cette nuit.
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Shiki Katsuragi
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MessageSujet: Re: Fly Me To The Moon... [X]   Fly Me To The Moon... [X] EmptyMer 5 Mai 2010 - 11:14

La porte de la salle de bain se referma puis le cliquetis de la serrure se fit entendre. Le pyjama et les serviettes que Shiki tenait encore dans les mains allèrent choir sur le sol. Les mains de l’adolescent étaient tremblantes. Pas un simple tressaillement, mais plutôt…une secousse. Le garçon avait à peu près su garder son sang froid les minutes précédentes, mais la perspective de se retrouver seul ne serait-ce que quelques secondes avant d’emprunter les escaliers lui fit perdre un instant la maîtrise de ses membres. Il porta une main à la bouche et s’appuya sur la rambarde de l’escalier qui donnait sur le hall. Son estomac, presque vide pourtant, lui envoyait des impressions de flux nauséeux. Il pouvait quasiment sentir chacun de ses organes dans son abdomen comme s’il sortait d’une attraction folle qui aurait échappé au contrôle de ses techniciens. Ses jambes flageolèrent. Le parquet était-il à ce point instable et mou, comme de la pâte à modeler ?
Il entendit la voix de ses parents au rez-de-chaussée. Il ne fit pas tellement attention à ce qu’ils disaient mais cela lui suffit à reprendre une certaine contenance. Il ramassa les textiles. Il avait volontairement pris un pyjama long, complètement différent de celui qu’il avait laissé à Yun-Jin, et qu’il ne mettait jamais d’ailleurs soit un simple t-shirt à manches courtes gris, avec le short assorti.

Le bruit de l’eau à l’intérieur de la pièce sortit le lycéen de ses songes. Il emprunta à la hâte les escaliers, passa devant le séjour et la cuisine sans prêter attention à l’intérieur. Et puis à présent, il se sentait ridicule dans sa tenue de fête. Il entra dans la salle de douche et ferma la porte à clé. Une grosse bouffée d’air emplit alors ses poumons, comme lorsqu’il sortait la tête de l’eau après avoir fait vingt-cinq mètres en apnée à l'entrainement. A la différence que l’eau est un élément où il se sent particulièrement à son aise, ce qui n’était pas le cas de la situation qu’il venait de vivre quelques minutes auparavant. Il se déshabilla, ce qui fut très rapide et entra dans la cabine de douche. Contrairement à celle de l’étage, celle-ci était ce qu’il y avait de plus basique. Un mitigeur chaud/froid, un pommeau de douche amovible, accroché à un taquet sur la paroi. Une éponge naturelle, un gel douche et un shampooing sur une petite console-panier, fixée par quatre ventouses.

Shiki laissa l’eau purificatrice couler sur sa peau pendant au moins cinq minutes non stop. Guère écologique, certes, mais la sensation bienfaitrice qui en résultait lui fit taire ses scrupules. Ses yeux lui piquaient à cause du maquillage dilué. Il les frotta, puis passa les mains dans ses cheveux. Enfin, il referma le mitigeur. Il se shampouina le crâne, laissant malgré lui son esprit vagabonder par delà les flots des évènements de la soirée. Il essaya de penser à Cammy, à Chelsea… mais quelque fut le chemin qu’empruntait sa réflexion, tout l’amenait à Yun-Jin. Son chapeau, sa veste, ses iris faussement argentés… Sa bouche. Ses mains. Ses lèvres sur son cou, ses doigts sur son torse. Cette porte qu’il refermait pour ne pas le laisser filer… Par la suite, Shiki lui avait attrapé la main, l’emmenant loin du tumulte. Il sentait encore son regard à l’abribus, et n’avait pu détacher le sien, comme on contemple une œuvre d’art. L’étudiant s’était inquiété pour lui. Il l’avait serré dans ses bras. Il ressentait encore la pression de cette étreinte rassurante. Il s’y était abandonné, comme on se jette dans les mailles d’un filet après une figure de trapéziste lamentablement foirée.
Il n’avait suffi que de quelques minutes pour que Shiki devienne un brasier entre les mains de Yun-Jin, simplement à cause d’un baiser. Il avait suffit de quelques minutes pour ruiner une soirée. Quelques minutes pour que par la suite son père arrivât. Et encore quelque minutes pour que le Coréen franchisse le seuil de leur maison.
Tout allait décidément trop vite. Mais le temps est imprévisible. Il peut s’écouler une infinité de temps pour qu’une chose se déroule, mais une infinité de chose peuvent se produire en un minimum de temps. Shiki a 17 ans. Il s’est vu offrir une multitude de responsabilités dès son plus jeune âge ainsi, depuis plusieurs années déjà, il pouvait tenir seul la maison familiale en l’absence de ses parents. Et malgré sa maturité, son savoir faire, ses connaissances… il n’a que peu de relations. Tout chez lui n’est basé que sur l’apprentissage, moins sur les découvertes. En une seule soirée, en moins de deux heures, il en a acquis portant, sans pouvoir y porter de noms. Car le désir charnel, l'attirance sexuelle, devaient à priori se révéler en plusieurs étapes et en une période plutôt longue. Pas en seulement cent-vingt minutes.

Il rouvrit le mitigeur pour se rincer après avoir terminé de se savonner. Il se sentit déjà mieux. Pour l’instant. Rien que la pensée de se retrouver à nouveau face à Yun-Jin lui tordait l’estomac. Devait-il s’éloigner de lui pour ne plus avoir cette sensation désagréable dans le ventre ?
Il sortit de la douche, s’essuya et s’habilla rapidement. Il laissa sa petite serviette autour du cou pour recueillir les dernières perles qui seraient susceptible de mouiller ses épaules. Il prit son costume et le déposa dans la buanderie. Il alla au fond de la pièce, vers la deuxième porte qui donnait sur le jardin. La lune était haute, magnifique. Pleine. Elle éclairait le jardin à elle seule. Il franchit la porte et respira l’air ambiant de cette campagne. Il faisait froid. Il éternua, sans trop se retenir. Un grand frisson lui convainquit de retourner à l’intérieur. Il fit volte face, cependant il leva la tête. La fenêtre de la salle de bain était encore allumée. Il la contempla quelques instants avant qu’une voix familière parvint jusqu’à lui.

- Shiki, tu es inconscient ou quoi ?? qu’est-ce qu’il te prend de sortir en pyjama par ce froid avec tes cheveux mouillés !! Rentre immédiatement !!
- Oui, Maman…

Petit soupir, mais il ne put s’empêcher de sourire de façon amusée à sa mère qui lui répliqua qu’elle ne trouvait pas ça drôle. Il entra dans la cuisine qui sentait merveilleusement bon le chocolat chaud à la cannelle. Julie bougonnait encore lorsque Satori entra à son tour dans la cuisine. Il avait troqué ses chaussures de randonnées pour une paire de pantoufles. Lui aussi souriait. A l’évidence, il avait également dû se faire gronder par sa femme. Puis vint l’interrogatoire. Le lycéen ne s’était pas donné la peine de s’assoir et pourtant, il en avait bien besoin. Au lieu de cela, c’est Julie qui eut soudain le besoin de se reposer sur quelque chose au fur et à mesure que Shiki lui racontait la soirée. Cependant, il n’eut plus grand-chose à dire à partir du moment où il avait passé l’étape du malaise de Cammy. Il s’était contenté d’un « Le reste s’est passé très vite. » Les enchères, l’élection du roi et de la reine, le concert, des bagarres, des ivrognes, puis la police… Les parents s’étaient contentés, convaincus, du récit de leur fils. Cependant, malgré les apparences, ce dernier s’en voulait parce qu’il était incapable de leur dire toute la vérité. Il sentait à nouveau ce poids au dessus de sa tête, un peu comme à l’époque lorsqu’il était incapable de leur dire qu’il avait besoin d’eux, d’attirer leur attention… Mise à part qu’à présent, il désirait tout le contraire.
Julie sortit deux mugs et versa le chocolat préparé dans une carafe transparente. Le tout, posé sur la table ronde de la cuisine sur laquelle une nappe de toile cirée, aux couleurs de Provence, était dressée. Les bruits de pas dans l’escaliers étaient alors passés inaperçus.


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MessageSujet: Re: Fly Me To The Moon... [X]   Fly Me To The Moon... [X] EmptyJeu 6 Mai 2010 - 17:35

Ce pyjama était du genre court. Pas trop court, mais court. En plein hiver, il aurait pensé que les Katsuragi dormaient dans des sortes de combinaisons traditionnelles, à la limite de l'accessoire de chasteté. Il avait imaginé bien des choses sur les Katsuragi, dans le court espace-temps qui lui avait été donné entre l'ordre irrévocable de dormir à domicile et l'arrivée en chair et en os à la demeure familiale. Il avait forgé ses préjugés bien avant, lors de leur première rencontre, à partir de l'allure générale de Shiki, sa tendance à l'extrême politesse. Personne n'acquiert une telle politesse par lui-même. Il avait donc imaginé une famille japonaise très ancrée dans la tradition, une mère soumise, un père autoritaire... Un ramassis de clichés, il le savait bien, mais Shiki était tellement réservé qu'il ne laissait rien pour s'imaginer autre chose. Quand il manque des représentations auxquelles se raccrocher, on prend celles qui restent : les stéréotypes.

Fort heureusement, les géniteurs étaient loin de ressembler au tableau grotesque qu'il s'était figuré. La mère d'abord. Française. Ça aurait du lui mettre la puce à l'oreille quand Shiki le lui avait dit. Et même quand l'inconnu aux plumes bleues le lui avait dit. Française, déjà ça, ça s'éloignait du registre du stéréotype. Un japonais se mariant avec une étrangère aussi européenne soit-elle, ça sort des sentiers battus. On les connait pour leur nationalisme extrême. Française et joviale, avenante, peut-être un peu trop pour Yun-Jin qui a l'habitude de la légendaire réserve asiatique. Mais soit, c'était plutôt plaisant pour un soir.

Quant au père ... L'avis du coréen était plutôt mitigé. Il y avait cette même impression de droiture qu'avec Shiki, mais fortement teinté de la maturité et l'assurance propre aux adultes responsables. Exactement le genre de personne qu'on ne soupçonnerait pas d'infration aux bonnes meurs. Le plus troublant pour Yun-Jin était cette ressemblance avec Shiki, lui donnant l'impression d'être dans une faille spatio-temporelle. A moins que ça ne soit la ressemblance avec son propre père, lui aussi tellement strict et incorruptible aux premiers abords. Avoir une ombre paternelle planant au-dessus de sa tête n'arrangeait pas son sentiment du culpabilité.


Mais même pour les criminels, la vie doit continuer. Gêné de paraître dans cette tenue devant les parents, et surtout devant Shiki après ce qu'il venait de se passer entre eux, il prit quand même son courage à deux mains, se répétant inlassablement qu'il était Han Yun-Jin, coréen, fier de l'être, et qu'il était un homme imperturbable. Il débarqua dans la cuisine, entendant les voix des trois personnes. Shiki était là, déjà assis, et vu la position de ses parents il devina sans mal la nature des propos. Il y aurait droit lui aussi, en temps et en heure, avec l'avantage notoire de ne devoir faire face qu'à sa mère, son père étant toujours en Corée.

Lorsque Julie s'aperçut de sa présence, il eut droit à un magnifique sourire de sa part, s'exclamant avec joie de sa présence. Pour une entrée discrète, c'était raté. Il posa ses yeux quelques secondes sur Shiki, de nouveau lui, de nouveau les cheveux courts, les habits neutres, et l'attitude qui allait avec. Il reporta vite son attention sur la rousse qui venait de poser sa main sur son épaule, en un geste purement maternel. Elle appréciait particulièrement de voir le pyjama de son fils porté par quelqu'un d'autre.

"Je suis tellement heureuse d'accueillir un ami de mon fils !". Et d'ajouter : "Surtout un ami aussi joli garçon ...", déclaration qui eut le don de gêner complètement Yun-Jin. En soi, c'était un compliment, mais, tout mal à l'aise qu'il était d'être introduit dans le foyer de Shiki, il ne pouvait s'empêcher de penser au pire avec ironie : *Parfait Yun-Jin, d'abord le fils, ensuite la mère. A quand le chef de famille ?* A cette pensée, son regard dévia sur Satori, qui le regardait des pieds à la tête. Une sueur froide s'empara de lui. Après quelques secondes de silence, ce dernier le regarda dans toute sa (petite) grandeur et dit :

- J'imaginais des talons sous votre cape.

Une vraie famille de petits plaisantins. Impossible de savoir si ce monsieur se vexait d'être un poil plus petit qu'un plus jeune que lui, ou si cette remarque n'était que l'expression d'une constatation. De quoi vous mettre bien à l'aise.

Julie l'enjoignit à s'asseoir à côté de Shiki où une tasse fumante l'attendait. Elle embrassa son fils sur le front, leur souhaita une bonne nuit, et s'éclipsa, montant les escaliers pour atteindre sa chambre. Son mari la suivit de près, puisqu'il exprima le désir de prendre une douche. Il lui sembla moins froid que dans la voiture. Peut-être était-il soulagé de voir sa progéniture de nouveau en sécurité à la maison. Et donc, les deux jeunes gens se retrouvèrent seuls. En silence.

Yun-Jin s'occupa à touiller son chocolat sans arrêt, n'ayant aucune idée de s'il y avait du sucre à faire fondre ou pas. Espérer de lui qu'il prenne cette odeur pour un symbole représentatif de leur histoire était peine perdue, Yun-Jin ne fait pas attention à ces choses-là, pour lui, ce sont des détails inutiles. Il but une gorgée, histoire de combler ce silence pesant et puis posa ses yeux sur Shiki.


- ''Aussi motivé '', dit-il à voix un peu basse.

Il laissa en suspend cette citation.


- Tu aurais voulu que je te rappelle ?

Ça, il s'en souvenait. De ce numéro griffonné à la va-vite qu'il considérait comme important mais qu'il avait enterré sous d'autres papiers, d'autres importances, d'autres intérêts. Pour finir par l'oublier, au point de ne pas avoir deviné qui était Shiki avant de retirer son masque, et d'avoir mis plusieurs secondes à le reconnaitre une fois fait.

Cette solitude soudaine lui renvoyait en pleine face les sensations extraordinaires qu'il avait ressenti en touchant et embrassant le japonais.
L'espace de quelques minutes, Shiki lui avait montré une autre facette de sa personnalité, un côté passionné, intéressé, sensible. Tout le contraire de ce qu'on pouvait voir d'habitude sur son visage. Était-il le seul à l'avoir vu ainsi ? Si oui, et il l'espérait, il voudrait ne laisser ce privilège à personne d'autre. Et le voir ainsi réservé ne faisait que l'encourager à aller chercher cette facette, à la révéler dans l'intimité, ne la montrer à personne d'autre, la garder comme trésor, jalousement.


- On m'aurait dit que cette soirée allait tourner ainsi, je ne l'aurais jamais cru. La police, tes parents ... ou même ... tout à l'heure.

Yun-Jin ne lâchait pas le lycéen des yeux, ses pupilles noires animées d'une tension dans l'attente d'une réponse, d'une réaction, et même d'une approbation, mais ça, seul Yun-Jin pouvait le savoir.


[*l'a fait durant son stage .... ouuuuh pas bien XD*]


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MessageSujet: Re: Fly Me To The Moon... [X]   Fly Me To The Moon... [X] EmptyLun 10 Mai 2010 - 1:23

Shiki s’assit finalement une fois l’interrogatoire terminé. Il n’y avait plus de pression, et ses parents étaient définitivement rassurés. Julie glissait la tasse emplie du liquide chaud au fumet délicieux vers les mains de son fils. Elle sourit en les contemplant.

- Shiki mon chéri, il va falloir que tu emploies les services de mon dissolvant demain sinon lundi tu risquerais de passer pour un gothique…

Le populaire n’avait pas fait attention au vernis sombre, violacé qui décorait ses ongles. Sa douche l’avait transporté vers un tel bien être qu’il n’avait plus fait attention à ce détail pertinent. Il étira un petit sourire et acquiesça d’un signe de tête agrémenté d’un « Oui, ça vaut mieux… ». Satori enchaina à son tour, de façon un peu moins drôle.

- De toute façon, jusqu’à se que les choses se soient tassées, tu ne participeras plus à ce genre d’évènement.
Je m’attendais à mieux de la part de cette académie. L’administration devrait revoir leur règlement.


L’adolescent tressaillit un bref instant. Même si son père était très souple en ce qui concernait les sorties et les habitudes de son fils, il était évident qu’il tenait à ce que ce dernier véhiculât une bonne image de leur famille. C’est pour ça qu’il avait tenu à siéger au Grand Conseil. Shiki n’avait rien à se reprocher de sa conduite en général mais…

Il se repassa l’évènement de la soirée qu’il qualifiait comme étant le plus mémorable : son flirt avec Yun-Jin. Que pensait son père de l’homosexualité ? Cette question se fondant dans son esprit, il se demanda aussi s’il pouvait lui-même se considérer comme gay. Cette interrogation allait souvent ressurgir. Et évidemment, il avait fallu que Satori oblige le coréen à passer la nuit ici. Et comme si cela n’était pas assez, il fallait aussi qu’il passe la nuit dans sa propre chambre ! Mais comment est-ce que tout ça avait pu arriver ? Shiki menait une vie correcte, avait de bons résultats, il faisait la fierté de ses parents et…avait réussi à creuser un certain fossé entre Vérité et lui. Il pouvait gérer sa vie de façon convenable, tout allait comme sur des roulettes, on ne pouvait rêver mieux. Qu’est-ce qu’il lui avait pris ce soir ? Tout était devenu si soudainement hors de contrôle qu’à présent il allait lui être périlleux de sortir de cette situation indélicate sans se brûler les doigts. Il ne remarqua pas l’arrivée de l’étudiant jusqu’à ce que Julie manifeste son enthousiasme.

- "Je suis tellement heureuse d'accueillir un ami de mon fils !".

Shiki redressa la tête, se détournant de la contemplation des olives noires imprimées de la nappe. Yun-Jin avait revêtu le pyjama prêté. Il ne s’attarda pas sur la tenue, il s’en contrefichait. Il était plutôt absorbé par son visage. Plus d’artifice, de maquillage, de lentilles… Le rideau était définitivement tombé sur cette scène de théâtre que représentait le bal masqué de cette Saint Valentin. Mais qu’en était-il des comédiens ? Le décor de carton étant décroché, que restait-il ?
Shiki avait peur de la suite. Il ne savait que trop bien que ni lui, ni le Coréen n’avaient joué la comédie. Le casting était imparfait, et ils allaient subir les conséquences de leurs actes dans les jours à venir. Ce secret allait être très lourd à porter. Le japonais en était tourmenté. Alors oui, tout le monde a son jardin secret, mais se cacher au monde entier était insupportable. Shiki, qui attirait tous les regards par ses bonnes manières avait agi en hors-la-loi, commettant un acte contre nature. Il baissa la tête.

- "Surtout un ami aussi joli garçon ..."

*Maman !!!! C’est quoi cette familiarité !! *

Il avait eu envie de crier ces mots, mais en fut incapable. La stupéfaction se lisait sur les traits du lycéen qui posa de nouveau les yeux sur l’invité. Il avait beau essayer de contredire intérieurement sa mère, il ne put pour autant s’empêcher de lui donner raison. Comme se rendant compte de ses pensées détournées, il posa à nouveau son regard sur sa tasse, une chaleur lui montant au visage. Quelle ironie… Mais qu’on lui file une corde, qu’il se pende au plus vite ! Il n’allait pas supporter cette situation rocambolesque indéfiniment. C’était pourtant loin de s’arrêter là. Satori y mit de son grain de sel.

- J'imaginais des talons sous votre cape.

Shiki était comme givré sur place. D’effarement, il plaqua sa main sur ses yeux *C’est pas possible… Mes propres parents m’offrent la plus grosse honte de mon existence…* Après ça sera quoi ? Un show d’histoires drôles ? Sa main remonta et passa dans les mèches encore humides de ses cheveux. Julie prit enfin la décision d’aller se coucher. Enfin une bonne nouvelle ! L’embrassant sur le front elle s’éloigna gracieusement, leur souhaitant la bonne nuit. Satori lui emboita le pas. Les deux garçons furent enfin seuls. Ce qui, paradoxalement, faisait accroitre l’appréhension de Shiki. Qu’allait-il dire ? Il entendit ses parents s’échanger quelques mot à voix basse, puis fermetures non simultanées des portes de la salle de bains et de la chambre des parents. Le populaire porta sa tasse de chocolat à ses lèvres. Il avait déjà un peu refroidi. Aucun risque de se brûler. Il sourit intérieurement, se remémorant le jour de sa rencontre avec Yun-Jin.
Il avait parlé, mais Shiki n’avait pas prêté attention à ses mots. Il leva enfin les yeux vers Yun-Jin qu’il avait jusqu’à présent évité. Celui-ci le regardait pour ensuite lui poser une question.

- Tu aurais voulu que je te rappelle ?

Shiki haussa un sourcil. Dans un premier temps, il n’avait pas saisi de quoi il parlait. Il fallait dire aussi que son état de stress l’avait emmené sur la Lune. Revenant sur cette bonne vielle planète Terre, et ayant enfin saisi le sens de sa question, il y réfléchit sans toutefois donner de réponse. Devait-il dire qu’il avait guetté son téléphone tous les jours, même en cours ? Chose qu’il ne faisait jamais. En silencieux, il avait espéré l’entendre vibrer pour enfin obtenir des nouvelles de cet étudiant fascinant qu’il mourait d’envie de connaître. Il avait été déçu. Finalement, il s’était mis en tête de passer à autre chose. Il s’était senti ridicule d’espérer revoir un type juste parce qu’il le trouvait intéressant. Mais ce soir… cet engouement lui était revenu dès lors qu’il l’avait reconnu. Et lorsque « le Chapelier » allait prendre congé la première fois, il avait fais en sorte cette fois, de laisser un souvenir de lui-même. Le masque de plume aidant, il s’y était pris de façon étonnante. Pourquoi en l’embrassant ?? Jamais il ne s’était permis une telle audace… Les conséquences l’avaient ensuite mené à d’autres étreintes, d’autres sensations et en cela une découverte effarante. Il était irrésistiblement attiré par le Coréen. Cette « fameuse attirance » que de nombreuses jeunes filles ressentaient à son égard.

- On m'aurait dit que cette soirée allait tourner ainsi, je ne l'aurais jamais cru. La police, tes parents ... ou même ... tout à l'heure.

Il reporta son intérêt sur sa tasse dont il but une autre gorgée. Julie avait mis moins de cannelle que d’habitude. Mais ça n’était pas plus mal.

- Je…

Il n’arrivait pas à trouver les mots. Il avait peur d’aller trop loin dans le sujet et de faire ressortir un peu trop, dans ses paroles, les sentiments qui l’assaillaient.

- Je suis désolé de t’infliger tout ça, Sempaï. Mes parents sont adorables, mais pour le coup, ils y sont allés un peu fort.

Oui, il avait dévié le sujet. Mais il remarqua enfin qu’il était plus familier avec Yun-Jin. Il le tutoyait. Depuis quand ? Il ne s’en était pas rendu compte. C’est qu’il se sentait plus proche de l’intello. Il allait devoir prendre ses distances s’il ne voulait pas atteindre le point de non retour. Néanmoins, comment allait-il faire alors que son corps réclamait son contact ?

Quelle plaie que d'être en contradiction avec soi-même.


Dernière édition par Shiki Katsuragi le Jeu 5 Jan 2012 - 23:57, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Fly Me To The Moon... [X]   Fly Me To The Moon... [X] EmptyDim 16 Mai 2010 - 16:17

Le chocolat avait un goût sucré très prononcé, de la cannelle sans aucun doute. Il trouvait ça un peu écœurant, il ne pourrait pas en reboire une tasse entière. Mais c’était une attention tout de même charmante.

- Je …

Ouiiii ? Yun-Jin était toute ouïe, s’attendant au moins à un semblant de réponse.

- Je suis désolé de t’infliger tout ça, Sempaï. Mes parents sont adorables, mais pour le coup, ils y sont allés un peu fort.

Et ben non. Et ce n’était pas pour lui plaire. C’est bien joli de lui servir du sempaï, mais si c’est pour noyer le poisson, Yun-Jin préfèrerait que ce soit sans les fioritures.

- Tes parents ont été très bien.

Dit sur un ton aussi neutre que si Yun-Jin s’adressait à la secrétaire de son dentiste. Il but une grande gorgée du chocolat et posa son regard sur toute la cuisine, pour repérer certains détails, notamment un : est-ce qu’il y avait un égouttoir près de l’évier ? Oui. Parfait.

- Je vois que tu n’as pas envie d’engager quelconque conversation, dit-il avant de finir sa tasse de chocolat en quelques gorgées et de se lever vers ce fameux évier.

- Aussi, peut-être vaut-il mieux qu’on aille se coucher, je suis plutôt fatigué.

Ce qui était tout à fait vrai, il sentait ses paupières piquer un peu, annonçant
Il ouvrit le robinet et nettoya sa tasse ainsi que sa cuillère, avant de les poser dans l’égouttoir. Il avait peut-être été un peu froid, mais il en avait un peu marre qu’on se paye sa tête ce soir, si Shiki aimait à jouer au chat et à la souris ça sera sans lui, il avait donné pour ce soir. Il pouvait comprendre qu’il ne soit pas à l’aise de le recevoir chez lui alors qu’ils se connaissaient à peine, la petite présentation aux parents était très amusante, mais Yun-Jin était déjà assez confus comme ça pour pas qu’on vienne en rajouter en le prenant pour une bille. Donc si Shiki ne voulait pas en parler maintenant, soit, il attendrait un meilleur moment, si tant est que Shiki veuille en parler un jour. Il ne pouvait pas tout le temps faire les démarches, surtout dans ce genre de situation qui engage des sentiments.

Il se sécha les mains, et se retourna vers Shiki avec un sourire poli, attendant que le populaire dise quelque chose. Il n’allait pas monter dans sa chambre avant lui, comme ça, ça n’était pas poli. Aussi devait-il attendre le bon vouloir du Japonais, attendant une réaction de sa part.


Spoiler:
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MessageSujet: Re: Fly Me To The Moon... [X]   Fly Me To The Moon... [X] EmptyVen 28 Mai 2010 - 23:11

Il aurait dû s’attendre à une réponse froide. C’est le prix à payer lorsqu’on détourne un sujet aussi difficile à aborder que celui là. Shiki n’était pas un lâche, sa fuite n’était pas la conséquence d’une quelconque indifférence ou de la couardise. Enfin, si il craignait quelque chose : ne pas réagir de la bonne façon, trop s’investir mettre les pieds dans un plat neuf qui ne lui apporterait rien d’autre que des soucis. Pourtant les propos, ou plutôt, le ton qu’avait employé Yun-Jin lui avait glacé le sang. Mais que devait-il lui répondre ? Son regard resta figé en direction de la nappe. Le chocolat ne lui faisait plus envie et une sale impression lui remonta de l’estomac jusqu’à sa gorge. Irrité au point d’en attraper la nausée. Il ferma les yeux et se concentra sur sa respiration. Le coréen se leva, le populaire garda sa contemplation sur la toile cirée et criarde. Il n’aimait pas cette nappe. Il n’aimait pas les olives, il n’aimait pas la Provence. Trop chaude, des accents bizarres qui l’empêchait de bien comprendre les mots que les Français baragouinaient. Déjà qu’il avait des lacunes dans sa langue semi natale.

Se coucher ? Oui. Il en avait grand besoin lui aussi. Il se leva, sans un mot et se dirigea à son tour vers l’évier. Il y vida le reste de chocolat, rinça l’ustensile et le déposa à son tour sur l’égouttoir à vaisselle. Il vit alors le mug qui avait été servi à Yun-Jin. Le lycéen n’avait même pas remarqué qu’il l’avait nettoyé. Attention particulièrement charmante. Lorsqu’on met les pieds chez quelqu’un qu’on connait à peine et qu’on se donne se genre de peine, c’est qu’on se sent en confiance, ou qu’on est particulièrement bien élevé (lui même en aurait fait autant). A moins que ce soit pour se défouler sur quelque chose. La ça en devient moins charmant. Mais alors… était-il vraiment en colère ? Shiki passa une main dans ses cheveux, de contrariété et expira fortement. Puis il se tourna vers Yun-Jin. Il s’adressa à lui presqu’en murmurant, afin de na pas se faire entendre par les occupants de l’étage, mais sans toutefois chuchoter. Il leva toutefois ses prunelles vertes vers les siennes. Il était temps de se ressaisir.

- Je te sens exaspéré… Mais que veux-tu que je te dise ? Yun-Jin, je peux comprendre tout un tas de choses, et les découvertes ne me font pas peur… je pense que tu le sais. Mais là, je ne sais pas, je sèche… Je suis incapable de prendre la moindre décision.. Ce soir, je n’ai agi que de façon irréfléchie sans me soucier des conséquences…


Il expira une fois de plus. En fin de compte, cela lui avait fait beaucoup de bien de s’exprimer, il se sentait plus léger d’avoir évacué tout cette pression qu’il accumulait depuis… que Satori étaient venu les chercher. Alors puisqu’il était lancé… De toute façon, la situation ne pouvait pas devenir pire que celle actuelle. Il baissa les yeux puis les remonta de nouveau.

- Oui, j’ai attendu ton appel. Je ne sais pas combien de temps…combien de jours je suis resté scotché à mon téléphone. Tu semblais tellement différent des autres. Aujourd’hui, j’ai changé d’avis pour mon cursus universitaire. J’ai perdu la motivation que j’avais ressentie à la journée portes-ouvertes. J’ai choisi le Français. Cependant…

Il recula de quelques pas alors qu’il sentait à nouveau son cœur s’emballer. Était-ce si difficile de mettre des mots sur ce qu’il ressentait de particulièrement…équivoque ? Mais pourquoi tourner autour du pot ? S’il ne disait rien, Yun-Jin serait probablement glacial une fois de plus. Et Shiki n’aimait pas ça. Il ne voulait pas le décevoir. Pas lui.

- Je n’ai jamais embrassé qui que ce soit avant ce soir. Je veux dire… par moi-même. C’est déjà perturbant comme situation, mais je pense que ça l’aurait été moins si tu avais été une femme…

Gros soupir, puis sa main vint à se plaquer sur sa figure. Mais que racontait-il ?? Si Yun-Jin avait été une femme, il y avait fort à parier qu’il n’aurait jamais agi comme il l’avait fait ce soir. Alors quoi ? Devait-il se considérer comme homo ?? Reculant plus encore, il percuta la table en un fracas léger. La cruche de chocolat s’en retrouva secouée. Il l‘attrapa et alla la poser à proximité de la gazinière. C’était encore chaud.

- Je fatigue aussi. Il est temps d’aller dormir. J’espère toutefois que tu es satisfait d’avoir eu réponse à tes questions. Je suis…désolé de t’avoir offensé.

Et voilà, le Shiki habituel était de retour sur le devant de la scène. Il savait qu’il ne pourrait pas en dire plus. Il avait été honnête et craignait plus que jamais le jugement de son Sempaï. Mais si c’était le prix à payer pour ne plus voir ce visage dur, alors il paierait sans chigner. Il se dirigea vers la porte de la cuisine, sans accorder d’autre attention au Coréen, et ce pour ne pas se laisser submerger par l’envie qui l’avait assailli de nouveau, dès lors que le tambourinement incessant de son cœur avait repris son rythme fou dans sa poitrine.


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MessageSujet: Re: Fly Me To The Moon... [X]   Fly Me To The Moon... [X] EmptyMer 2 Juin 2010 - 3:24

- Je te sens exaspéré… Mais que veux-tu que je te dise ? Yun-Jin, je peux comprendre tout un tas de choses, et les découvertes ne me font pas peur… je pense que tu le sais. Mais là, je ne sais pas, je sèche… Je suis incapable de prendre la moindre décision.. Ce soir, je n’ai agi que de façon irréfléchie sans me soucier des conséquences…

Le visage volontairement figé de politesse qu'affichait Yun-Jin disparut aussitôt. C'était tout ce qu'il voulait, que Shiki lui parle, qu'il ne le laisse pas seul à se dépétrer de toutes ces interrogations.

- Oui, j’ai attendu ton appel. Je ne sais pas combien de temps…combien de jours je suis resté scotché à mon téléphone. Tu semblais tellement différent des autres. Aujourd’hui, j’ai changé d’avis pour mon cursus universitaire. J’ai perdu la motivation que j’avais ressentie à la journée portes-ouvertes. J’ai choisi le Français. Cependant…

Aïe. Yun-Jin se mordit la langue. Il n'aurait pas pensé que Shiki l'attendrait ainsi. Il l'avait déçu avant même de prononcer la moindre promesse. Beau début. Ces mots prirent encore plus de poids, sans qu'il sache pourquoi. Ses bras tombèrent, son regard scrutait le visage de Shiki en une fascination silencieuse, et son coeur se mit à battre.

- Je n’ai jamais embrassé qui que ce soit avant ce soir. Je veux dire… par moi-même. C’est déjà perturbant comme situation, mais je pense que ça l’aurait été moins si tu avais été une femme… 

La cruche manqua se renverser quand Shiki recula d'un pas de trop. Yun-Jin s'en voulu tout de suite d'avoir été si sec. Il ne voulait pas de ça.

- Je fatigue aussi. Il est temps d’aller dormir. J’espère toutefois que tu es satisfait d’avoir eu réponse à tes questions. Je suis…désolé de t’avoir offensé.

Il ne le laissa pas sortir de la cuisine.

- Shiki...

Sa main vint se poser sur l'épaule, le temps qu'il puisse luifaire face. Il n'était pas assez patient, il se voyait être tendu et sur les nerfs, susceptible de tout ce que Shiki pouvait lui dire. Déjà dans la chambre, à l'étage de la salle de bal, il avait été méfiant. De quoi il avait peur bon sang, Shiki n'allait pas le manger ! Pourtant, plongeant ses yeux dans les orbes vertes, il se sentait démuni. Démuni de toute sa volonté, de toute sa confiance.

- Excuse-moi. Je voulais juste que tu me parles, tu étais si ..... formel.

L'envie de le prendre dans ses bras, de lui enlever cet air si négatif du visage l'oppressait, mais ils étaient chez ses parents, et hors de question de le mettre encore plus mal à l'aise. Il s'imaginait déjà être surpris par la père ... Impossible. Il ne put s'empêcher de le toucher, une main sur la joue, les doigts au bord des cheveux. Il aurait voulu plus bien sûr, il le sentait dans ses membres, dans son ventre, il préféra ne pas penser à ce qu'il pourrait lui faire dans l'instant et se concentrer sur ses paroles.

- Ça ressemblait à de l'indifférence, je ...

Ses lèvres .... Il avait tellement envie qu'il ne se sentit pas pencher. Mais non, non, pas ici, c'était pas le moment. Il se les pinça, comme pour les punir d'avoir prit le contrôle une seconde, et replanta ses yeux dans ceux du japonais.

- Je suis désolé de ne pas t'avoir appelé.

Sa main redescendit sur l'épaule, pour abaisser la tension, pour revenir à un état moins dangereux pour lui et la vertue de Shiki.

- J'aurais du. Je m'en veux, maintenant.

Mais en somme, ce qu'avait dit Shiki l'emplissait d'une chaleur qu'il pouvait identifier. Il avait attendu son appel, et malgré cette déception, il l'avait embrassé plusieurs fois au bal. Plusieurs doutes s'envolèrent d'un seul coup.
Et puis, de toute façon, il se sentait tellement faible de volonté face à lui. Cette moue qu'il avait sur le visage, la façon embarassée avec laquelle il lui avait avoué que c'était, en gros, son premier baiser .... Irrésistible.

- Que tu sois un garçon ... ça ... ça m'est égal.

Sentant un baillement venir, il le réprima fortement, fermant les yeux et secouant la tête. Il ne fallait pas gâcher ce moment.

- J'aurais voulu que ton père n'arrive jamais......


[Oh My ... C'est presque niais XD]
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Shiki Katsuragi
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MessageSujet: Re: Fly Me To The Moon... [X]   Fly Me To The Moon... [X] EmptyMer 2 Juin 2010 - 11:49

Il l’entendit murmurer son prénom puis sentit sa main se poser délicatement sur son épaule. Il ferma les yeux, prenant sur lui cette envie qu’il commençait à avoir du mal à maîtriser. Que Diable Shiki, contrôle-toi ! Mais il ne faisait que ça. Ça commençait à devenir pesant à la longue. Et s’il se laissait aller, comme au bal ? Non, il n’en était pas question, pas ici…pas maintenant. Il ne savait même pas comment ça se passait dans la tête de Yun-Jin. Ce dont il était sûr, c’est que ça n’était pas un jeu. Mais qu’est-ce qui l’animait, lui ? Il ne pouvait pas ressentir le même émoi, non, ça ne devait pas être la première fois pour lui. Il semblait si sûr de lui, si…hâtif. Au point de réagir sèchement parce que le populaire semblait ne pas suivre le même rythme. L’étudiant lui fit alors face. Ré ouvrant les paupières, leurs regards s’accrochèrent. Yun-Jin était bien plus grand que Shiki et ce dernier devait lever la tête, du fait de leur proximité. Cependant, il ne se sentit pas oppressé, en rien dominé. Il avait l’impression que de toute sa hauteur, le Coréen pouvait le protéger. Le protéger ? Mais de quoi ? Tout est-il que Shiki en avait besoin. Que ce soit lui qu’on protège, pour une fois. Il naviguait sur des mers inconnues, sans savoir quelle direction prendre. Quoi de mieux, une fois les nuages dispersés que de lever les yeux et se faire guider par les étoiles ?

- Excuse-moi. Je voulais juste que tu me parles, tu étais si .....formel.

Alors c’était ça qui l’ennuyait ? C’était problématique. Shiki avait pris l’habitude depuis des années à se tenir derrière ce masque de politesse. Par là s’entend bien sûr qu’il ne joue pas à être poli, mais c’était un comportement qu’il s’était obligé à adopter pour véhiculer une bonne image. Cela ayant eu du succès, il était resté ainsi. Et ne pouvait plus s’en détacher. Seules les personnes qui l’avaient percé d’elles-mêmes à jour avaient eu le privilège de le voir sous d’autres états. Et elles étaient si rares. Et mise à part Cammy, et peut-être Lun (bien que ce dernier ne joue pas franc jeu non plus), Shiki n’avait plus de nouvelles des quelques autres. Alors quoi ? Lui fallait-il prendre le risque d’aller plus loin dans ce sens avec Yun-Jin ? Il hésitait. Mais il avait déjà parlé, ce qui en soi n’était pas une mauvaise chose, vu la réaction de l’intello.

Il senti alors une brise légère effleurer sa joue, une mèche de ses cheveux. C’était agréable, et subrepticement, il en expira d’aise. Il désirait que ce contact se prolongeât. Involontairement, les paupières du Japonais se mirent à se clore, lentement.

- Ça ressemblait à de l'indifférence, je ...


Il remonta les paupières vivement tandis que l’étudiant s’approchait alors un peu plus, juste de quelques centimètres… Shiki enregistra chacun de ses mots. Il apprit ainsi que ses bonnes manières le rendaient impersonnel. Était-ce ainsi qu’on le percevait ? A bien y réfléchir, il ne put s’empêcher de lui donner raison. Il pouvait faire beaucoup de choses, pour n’importe qui. Il n’avait qu’à voir le nombre de ses amis. Il n’en avait quasiment pas. Plus qu’une image, il s’était forgé une protection. Il ne l’admettait tout simplement pas. Il déglutit. C’était vraiment trop pour une seule soirée.

L’étudiant s’excusa, puis plus rien. Comme un vent glacé qui se faufilait entre les deux garçons, Yun-Jin redescendit sa main sur l’épaule de Shiki. Il sentit la frustration le gagner. Combien de temps allait-il supporter cette tension ? Il remarqua que son visage marquait une drôle d’expression. La pression retomba et le populaire arqua un sourire. Le bâillement est communicatif vous savez ? Même s’il est contenu, il est contagieux. L’état de fatigue du lycéen n’arrangeant pas les choses, il ressentit alors la même fantaisie. Mais cette fois, il n’avait pas envie de se cacher. A vrai dire il n’avait plus envie. Pas face à Yun-Jin. Il porta la main à sa bouche et se laissa aller tandis que son vis-à-vis commençait à s’ouvrir à lui. Alors certes, la situation était plutôt comique, aussi Shiki lui accorda un sourire tendre.

- Yun-Jin…

A son tour il leva une main vers son visage, puis une autre. Il regarda ses cheveux, les caressant de la main gauche, sans toutefois quitter cette gaité de ses traits.

- Tu ne les as pas bien essuyés. Ils sont encore trop humides… Tu risques de t’enrhumer…

Il accrocha une fois de plus son regard, quelques secondes. Dix, vingt ? Il ne savait pas. Mais ne tenant plus, il succomba à l’attraction pour déposer ses lèvres sur celle de son Chapelier. Il l’embrassa délicatement, de la même façon qu’il l’avait faite au bal, la première fois. Il ne l’approfondit pas, cependant il maintint le contact. Il ne voulait pas se décoller de lui, il désirait le sentir ainsi contre lui. De sa main droite, il lui caressa la nuque, du bout des doigts. Finalement, au bout de cette minute qui lui semblait des dizaines, il écarte son visage mais colla son front contre celui de Yun-Jin. Un simple murmure.

- Qu’est-ce qu’il se passe, Sempaï ? Ce n’est pas correct, mais je n’arrive pas à lutter… n’as-tu pas un remède ?

Il l’embrassa chastement une deuxième fois, juste deux secondes. S’il lui fallait faire tomber ses scrupules, il ne voulait en revanche pas se mettre dans la panade. Cette fois, sans aucun masque l’habillant, il s’était une fois de plus laissé aller. Terres et mers inconnues, où l’emmenaient-elles ?


Dernière édition par Shiki Katsuragi le Mar 12 Oct 2010 - 9:03, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Fly Me To The Moon... [X]   Fly Me To The Moon... [X] EmptyMar 22 Juin 2010 - 0:33

Le cerveau carburant à toute allure, Yun-Jin se perdait dans ses pensées. Il se trouvait assailli de toutes parts d’informations qui se contredisaient. Et sans doute que s’il avait pris du recul sur cette situation et ses ressentis, il se serait amusé à en faire une interprétation clinique. Il se retrouvait littéralement tiraillé entre les envies extrêmes du Ça, qui exigeait un contact direct avec Shiki, voire plus, et la pression immense de son Surmoi, prenant pour le coup l’apparence mélangée du père de Shiki et du sien propre, pour lui donner un visage terrifiant d’autorité. Et au milieu de tout ça, il y avait lui, le Moi, Yun –Jin dénué de tout pouvoir et de contrôle sur la tempête intérieure qui l’envahissait. Rajouté par-dessus tout ça, un corps sur le déclin qui ne demandait lui qu’à entrer en phase de sommeil pour effectuer son boulot nocturne. Sans oublier le cerveau, qui s’amusait allègrement à lui desservir toutes ces nuances sans lui donner la clé pour en résoudre les nœuds.

Cette main encore sur le corps de Shiki, son épaule, rien de bien tendancieux, c’était suffisant pour relancer le débat intérieur et subir les foudres de tous les côtés. Embrasse-le. Eloigne-toi de lui. Va dormir. Ecoute-le. Réagis. Ne reste pas là planté comme un idiot.

- Yun-Jin …

Il en aurait presqu’oublié l’objet de tout ce tumulte. Non, impossible. L’odeur du shampooing semblait sortir de chaque coin de mur, de chaque barreaux de chaise, alors que c’était probablement la sienne, il aimait à penser que c’était celle du japonais. Sa voix à peine élevée résonnait en son cœur comme la basse lourde vibrante sortant d’un ampli, et le sentiment intense que son organe voulait prendre vie sans lui demander la permission, rendait le contrôle de ses envies difficile.

- Tu ne les as pas bien essuyés. Ils sont encore trop humides… Tu risques de t’enrhumer…

Yun-Jin, habitué à avoir toujours le mot juste, était à court d’inspiration. Il aurait voulu rire, sortir un trait d’humour, ou encore une provocation. Mais lui qui, somme toute, tenait en plus haute estime l’esprit que le corps, devait bien se rendre compte que seul ce dernier en ce moment était vraiment capable d’exprimer les souhaits de son être. Quelle douceur, cette main sur sa joue, et l’autre aussi. Les yeux rivés dans ceux du lycéen, incapable du moindre mouvement de peur d’en perdre une seule miette, son cœur manqua un battement quand il fut de nouveau projeté dans cette chambre sobre et mal éclairée de l’étage. Si le contexte n’avait rien à voir avec celui-ci, l’effet dévastateur et dangereux restait. Car c’était plus que ce qu’il avait espéré, Shiki, ici, dans la maison de ses parents, s’était avancé pour l’embrasser. Et tout aussi perturbant que cela puisse être, Yun-Jin sut en apprécier les délices.

- Qu’est-ce qu’il se passe, Sempaï ? Ce n’est pas correct, mais je n’arrive pas à lutter… n’as-tu pas un remède ?

Un long soupir, pour relâcher un peu la pression.

- Un …

Interrompu par un deuxième baiser, plus court, Yun-Jin s’en trouva un peu plus détendu. Au diable toutes ces questions, ces doutes, chaque chose en son temps, et le plus important désormais, c’était que dans cette cuisine, après toutes ces péripéties, quelque chose commençait. Sans doute que les premiers tracés s’étaient faits d’eux-mêmes lors de leur première rencontre, laissant le projet en attente face à l’incongruité de l’évènement. Sans doute aussi que la première pierre fut ce premier baiser, entreprit par …. Le japonais.

- Un auteur européen avisé a dit que le meilleur moyen de se délivrer de la tentation, c’était d’y céder.

Un sourire fendit son visage.

- Mais je suis certain qu’il ne pensait pas à nous en disant ces mots.

L’esprit toujours au cœur du tumulte il se redressa, le dos droit et prit le temps d’observer Shiki. Il était beau, ça oui, un vrai bellâtre japonais, qui pouvait se vanter d’être grand (avouons que ce n’est pas le point fort des japonais d’habitude) et d’avoir des yeux d’un vert littéralement absorbant. Mais la grande question restait quand même : Pourquoi ? Pourquoi lui ? D’abord, pourquoi un garçon, et ensuite pourquoi lui parmi les autres ? Il avait fait la rencontre de tellement de personnes, certaines d’une beauté à la limite de l’acceptable, mais aucune ne lui avait cet effet là. Et de son point de vue, aucune ne lui arrivait à la cheville. Il se sentait pris d’une envie de l’avoir, pas juste pour l’avoir mais, pour partager avec lui, pour vivre des choses avec lui. Rah tellement peu de mots pour tant de sentiment !

- J’ai envie de t’embrasser.

Et joignant le geste à la parole, il laissa son esprit se poser toutes les questions qu’il voulait sans y prêter trop d’attention. Comprenant que la situation n’était pas non plus très adéquate pour cette activité, il se recula, la gêne lui montant aux joues.

- Je crois que je devrais m’arrêter là, ça serait plus raisonnable. On …

Yun-Jin recula d’un pas et ne sut plus quoi faire de ses mains.

- On ne devrait pas continuer sans être sûrs de ce qu’on fait.

Cette dernière phrase n’était pas une hésitation, ni même une porte de sortie pour si l’un d’eux se récriait au dernier moment. Au contraire, pour le coréen, c’était le commencement de toute relation profonde et sérieuse. Une formule pour dire qu’ils devaient en parler, mais pas tout de suite. D’abord dodo.
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MessageSujet: Re: Fly Me To The Moon... [X]   Fly Me To The Moon... [X] EmptyMer 18 Aoû 2010 - 18:17

L’ambiance était nouvelle. Du moins pour le Japonais. Il ne connaissait pas cette forme de tendresse dont il avait été de nombreuses fois témoin sans jamais avoir le plaisir de participer. Il le voyait dans le regard de ses parents, au quotidien. Et puis auprès de ses camarades et autres étudiants de Keimoo… Il y avait aussi ces regards qu’on lui portait assez régulièrement et qui le gênait malgré tout. Car si Shiki plaisait aux filles, il n’en avait jamais ressenti de satisfaction à part entière. Il était ravi et flatté qu’on puisse lui apporter tant d’intérêt, mais il manquait toujours quelque chose. La petite étincelle. Et puis comment pouvait-on faire une déclaration d’amour à une personne qu’on ne connaissait pas, sinon de loin ?
Yun-Jin avait fait chavirer ses pensées lorsqu’il l’avait rencontré pour la première fois. Shiki avait vraiment eu l’envie de le connaitre. Et c’était toujours le cas. Les choses avaient prise ce soir une tournure étrange, un peu anachronique. Rien n’allait dans l’ordre. Des baisers échangés, une petite prise de bec, déjà la rencontre avec les parents… Et Shiki ne connaissait même pas sa date de naissance, ni son groupe sanguin, ni pourquoi Yun-Jin avait décidé d’étudier à Keimoo. Avait-il des frères, des sœurs ? Une éventuelle petite amie qui l’attendait en Corée ? Cette dernière option lui donna un frisson. Ne pas y penser. Pourquoi ? Alors qu’ils avaient partagé une proximité intime… Une fois de plus, trop de questions se bousculaient dans sa tête sans animer pour autant ses traits qui demeuraient sereins.

- Un auteur européen avisé a dit que le meilleur moyen de se délivrer de la tentation, c’était d’y céder.

Shiki esquissa un sourire. Cet auteur semblait avoir pas mal de bon sens et une logique implacable. Le Coréen sourit. Le populaire, s’il ne savait pas contrôler ses réactions, aurait pu en être scotché. Avait-il déjà vu une si douce expression sur la face de l’étudiant ? A bien y réfléchir, oui. Lorsqu’il avait appris son nom. Et déjà il avait ressenti un certain trouble qu’il n’avait pas réussi à comprendre. Ce n’était plus le cas à présent.

- Mais je suis certain qu’il ne pensait pas à nous en disant ces mots.

Son cœur manqua un battement. Pas vraiment pour le sens global de la phrase énoncée, mais par un mot en particulier.
« Nous ».
Il réagissait peut-être en midinette. Mais l’espace d’une seconde il avait accordé de l’importance à ce simple mot. Etait-ce trop ? Trop vite ? Quelques soient les messages que cherchaient à lui envoyer sa raison, l’adolescent ne pouvait se détourner du ressenti qu’il éprouvait à l’idée que quelque chose de plus important, de plus profond que ce qu’il s’était produit ce soir, était en train de naître. Et puis cette phrase que Yun-Jin prononça ensuite…

- J’ai envie de t’embrasser.

Et Shiki en mourait d’envie également. Mais il était incapable de l’exprimer avec autant de facilité. C’est pourquoi ces mots le firent rougir avant que ses lèvres se retrouvèrent à nouveau scellées. Et s’il se laissait aller totalement ? Pouvait-il fondre dans les bras du Coréen ? Hélas, ce n’était pas le bon endroit aussi il se laissa embrasser en ne laissant que ses paupières se clore partiellement. Ceci faisant, il sentit son ventre papillonner de l’intérieur. Une douce chaleur s’insinua dans ses veines, et ne fit rien pour s’en défaire. Yun-Jin s’écarta alors de lui. L’expression qu’il figurait attendrit le Japonais.

- Je crois que je devrais m’arrêter là, ça serait plus raisonnable. On …

Qu’était-ce donc ? De l’embarras ? De la timidité ? Non, il semblait ne pas savoir quoi faire… Perdait-il alors de son assurance face au populaire ? C’était certain, la situation était particulière. Mais la fatigue empêchait l’un comme l’autre de s’exprimer comme il le souhaitait. Alors effectivement il était raisonnable d’attendre

- On ne devrait pas continuer sans être sûrs de ce qu’on fait.

Yun-Jin avait parfaitement raison. Les deux garçons s’étaient dans une voie particulière qui nécessitait de la réflexion et de la prudence. Shiki garda son regard planté dans celui de son sempaï, ne sachant exactement quels mots emprunter. Il ne voulait pas penser au lendemain, dans le sens vaste du terme. Laisser les choses s’écouler sans rien précipiter, tout en marchant sur des œufs. Mais l’heure n’était plus à la réflexion. Il était bien trop tard pour continuer à se poser des questions qui n’auraient de toute façon pas de réponse dans l’immédiat.

- La nuit porte conseil.

Un bruit à l’étage. Le père de Shiki avait quitté la salle de bain pour s’en retourner auprès de son épouse. Le lycéen passa une main devant sa bouche et toussota.

- Montons. Nous devrions déjà être dans les bras de Morphée…

Gardant toujours le même sourire léger, le jeune pivota doucement sur lui-même et sortit de la cuisine. Il alluma la lumière de l’escalier menant à l’étage tout en éteignant celle de la pièce qu’il quittait. Il monta à pas feutrés les marches, jusqu’à rejoindre sa chambre. Presque sans bruit il s’y faufila. Shiki constata que sa mère avait parfaitement installé le futon à coté de son lit, avec un espace suffisamment large entre les deux pour passer sans que l’invité soit piétiné. Se tournant vers Yun-Jin, il songea à une dernière chose.

- Si le futon t’incommode, tu peux prendre le lit.

Il avait été habitué à dormir sur un lit, aussi il ne trouvait pas les futons particulièrement confortables, mais au vu de son état de fatigue cela ne le dérangeait aucunement.


Dernière édition par Shiki Katsuragi le Mar 12 Oct 2010 - 9:03, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Fly Me To The Moon... [X]   Fly Me To The Moon... [X] EmptyMer 18 Aoû 2010 - 20:04

-La nuit porte conseil.

Vrai. Un bruit à l'étage lui fit tourner la tête. Ce bruit de porte fut comme un signal implicite qui sonnait la fin des réjouissances.

-Montons. Nous devrions déjà être dans les bras de Morphée…

C'est un point indéniable chez Shiki, il est raisonnable. Et sensé. Encore un point commun. Inclinant la tête pour montrer son accord, il garda le silence le temps que Shiki le précède à l'étage. S'obligeant à ne regarder que ses pieds, l'idée même de pouvoir poser sa tête sur un oreiller lui semblait un délice d'un autre monde. Lâchement, il se dit que c'était très bien finalement qu'ils soient chez les parents de Shiki, parce qu'il ne se sentait pas d'assumer une première fois avec Shiki. Physiquement parlant. Même si mentalement parlant, c'était encore pire. De nouveau, il se trouva dans la chambre de Shiki, un futon installé spécialement pour lui, juste à côté du lit du japonais. Un lit à l'occidentale, en accord avec le reste de cette maison.

-Si le futon t’incommode, tu peux prendre le lit.

- Ça sera parfait.

Refermant la porte de la chambre derrière lui, Yun-Jin vint s'allonger sur le futon, laissant son corps se relâcher complètement l'espace d'un instant.

- Ah … Bon sang …

Que ça faisait du bien … Les yeux fermés, il savoura cet instant calme pendant quelques secondes, et puis rouvrit les paupières pour les poser sur Shiki.

- Je suis épuisé. J'aurais pas pu tenir une heure de plus …

Mais il n'avait pas encore fini. Se relevant sans précipitation, il posa sa main doucement sur le torse de Shiki et l'obligea à s'asseoir sur son lit. Plaquant un air volontairement intéressé sur son visage, il posa un genou sur le matelas, y grimpant pour surplomber le japonais, réduisant progressivement la distance entre eux.

- … Mais certaines circonstances amènent parfois un regain d'énergie …

Non, il n'allait pas se jeter sur Shiki ce soir, même si l'envie ne manquait pas. Il faisait juste semblant, juste pour le déstabiliser. Puis, abandonnant Shiki sans le quitter des yeux, il recula vers la porte et surtout vers l'interrupteur. Le doigt levé vers le japonais, telle une menace :

- Ne bouge pas ….

Et Yun-Jin éteignit la lumière. Il n'y avait pas de meuble entre là où il se trouvait et le lit, mis à part son futon, et tant mieux, ça aurait été ridicule s'il s'était cassé la figure en plein dans son action. Une main tendue pour ne pas atterrir sur un endroit malheureux, Yun-Jin se replaça au-dessus du japonais, les mouvements prudents et lents. Il rapprocha son visage de lui, ses lèvres atteignirent la joue de Shiki, qu'il sentait douce au toucher, il descendit prudemment et lentement sur le cou, s'obligeant dans son petit jeu à ne pas dépasser les limites. Sans se soucier de savoir si Shiki était d'accord ou pas, Yun-Jin poussa jusqu'à glisser sa main sous le pyjama, les doigts flirtant sensiblement avec la peau du ventre qu'il sentait bouger.

Il ne put cependant se retenir davantage, un sourire précéda un petit rire contenu, ôtant sa main de là où elle s'aventurait.

- Je plaisante. Pas sous le toit de tes parents. Même si c'est pas l'envie qui me manque.

Un autre sourire, que probablement Shiki ne pourra pas voir, et Yun-Jin vint lui embrasser le front.

- Oyasumi nasai, Shiki Katsuragi.

Et sur ce, content de lui, il laissa le japonais ainsi, rejoignant avec délice son futon et ses couvertures.
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MessageSujet: Re: Fly Me To The Moon... [X]   Fly Me To The Moon... [X] EmptyMar 12 Oct 2010 - 10:56

Lorsque Yun-Jin eut fermé la porte, Shiki attendit qu’il se soit installé sur le futon, au cas où il changerait d’avis. Visiblement, il semblerait que le futon était suffisamment confortable pour le coréen. Le Japonais en était ravi. Même si son séjour chez les Katsuragi allait être court, il fallait que Yun-Jin soit parfaitement à son aise. Shiki y veillerait personnellement, même s’il savait que sa mère allait en faire des tonnes. Il se hasarda à poser les yeux sur l’étudiant qui affichait un air détendu. Il posait sur lui un regard empli de tendresse, étirant légèrement les lèvres. De nouveau, un émoi l’envahit, moins oppressant. Il n’eut pas le temps d’analyser cette sensation que son ami rouvrit les yeux. Comme s’il avait été prit en flagrant délit d’espionnage, et assez mal à l’aise, il détourna le regard, levant le bras rapidement pour aller masser sa nuque en un geste dénuée de tout naturel.

- Je suis épuisé. J'aurai pas pu tenir une heure de plus …

Étant incapable de répondre quoi que ce soit pour donner le change, il garda le silence, trouvant soudainement un intérêt particulier pour un de ses nombreux trophées sportifs qu’il avait cessé d’admirer depuis bien longtemps.
Ne reste pas planté comme un piquet Shiki, va éteindre la lumière !

Mais il était incapable de bouger, ne sachant se l’expliquer.
Il prit une inspiration, essayant de retrouver son calme et tourna à nouveau la tête en direction du coréen….qui s’était redressé dans un silence irréel. Shiki eut juste le temps d’être surpris, mais pas assez pour esquisser le moindre mouvement : Yun-Jin avait posé une main sur son torse le faisant ainsi s’assoir sur son lit. Les jambes du populaire avaient flanché trop facilement. Dévisageant son vis-à-vis, il était incapable, sur le coup, de comprendre le sens de l’expression que l’intellectuel affichait. Il le vit se rapprocher près, très près de lui, posant un genou sur le lit. Trop près. Shiki était déstabilisé, bien entendu. A cet instant, ils devaient être tout les deux en train de dormir, ou du moins, chacun sous leurs couvertures respectives. A quoi est-ce que Yun-Jin jouait ? Ça n’était pas le moment…

- … Mais certaines circonstances amènent parfois un regain d'énergie …

Certaines circonstances ? Regain d’énergie ? Mais qu’est-ce qu’il avait en tête ? Shiki avait retenu sa respiration. Il se relâcha lorsque le coréen se retira. Le populaire ne savait pas quoi penser. Son cœur s’était mis à battre la chamade. Ne pouvait-il pas souffler deux minutes ? Le temps de mettre de l’ordre dans le chaos de ce qu’il ressentait depuis plusieurs heures ? Il avait envie de faire un geste, n’importe lequel, mais il était pétrifié. Et puis le « Ne bouge pas » que venait de lui lancer Yun-Jin avait été convaincant. Même si Shiki était incapable de faire le moindre mouvement.

Puis le noir. Le Japonais déglutit. Tendant l’oreille, il respira lentement, comme s’il nageait. Mais il fut rapidement à court d’oxygène dans la mesure où son cœur ne laissa pas l’opportunité à son corps de se détendre. Il déglutit, puis sentant d’un seul coup Yun-Jin à nouveau au dessus de lui, il prit une grosse inspiration. Le manque d’air en plus de la surprise. Tournant instinctivement la tête sur le côté, il sentit alors les lèvres du coréen se poser sur sa joue…puis le long de son cou. Cette embrassade était des plus agréables. Il prit une nouvelle inspiration, pus forte que la précédente. Mais cette fois, c’était pour savourer bien plus la sensation de la bouche du coréen sur sa peau. Il aimait ça et intérieurement, il souhaitait que ça n’en finisse pas. Il poussa un simple gémissement, à peine audible. Il l’avait l’impression d’être à nouveau dans cette pièce où quelque heures plus tôt il avait ressentit pour la première fois le désir de la chair. Contre cette porte où Yun-Jin lui avait avoué avoir envie de lui…

Il sentit alors la main de son ami se glisser sous le t-shirt de son pyjama. Il retint à nouveau sa respiration. Avait-il l’intention d’aller plus loin ? Non, il ne fallait pas… C’était trop tôt. Et ça n’était pas le bon endroit. Ni la bonne ambiance. Alors pourquoi Shiki ne pouvait-il pas faire le moindre geste pour l’empêcher d’agir ?
Finalement, tout cessa. Plus de contact impudique. Rien sauf, ce rire contenu qui, dans d’autres circonstances, aurait pu être vexant. Yun-Jin ne se moquerait pas de Shiki, il le savait. Et puis, une fois de plus, le Coréen fit preuve de sagesse, rejoignant les pensées précédentes de Shiki.

- Je plaisante. Pas sous le toit de tes parents. Même si c'est pas l'envie qui me manque.

Le Japonais expira de soulagement. Mais quand même… cette proximité était intimidante. Et si Yun-Jin ne s’était pas retenu ? Shiki prit conscience qu’il y avait de multiples raisons pour laquelle il fallait s’arrêter là. Mais ça n’était pas le refus de le faire. Juste les conditions qui tournaient autour. Le populaire avait chaud. Il étouffait. Qu’était ce nouveau sentiment qui l’envahissait ? De la déception ? Non, c’est plus profond, plus…enrageant.
Yun-Jin posa ses lèvres sur son front. Un geste plein de tendresse qui n’ôtait en rien cette étrange sensation qu’il ressentait depuis que l’intello avait retiré sa main.

- Oyasumi nasai, Shiki Katsuragi.

Puis plus rien. Il fut incapable de faire le moindre geste. Quelque chose manquait. C’était tellement énorme que le jeune homme en serrait les poings.
C’est alors qu’il comprit.

De la frustration. Une déception tactile. Il en voulait plus encore. Il en voulait à Yun-Jin, à ses parents, à son état de fatigue, à lui-même. Il se sentait ridicule, faible.

Il avait faim. Pourtant son estomac était noué. Qu’était-ce donc cet appétit ? De quoi pouvait-il avoir envie ?
Non, ce n’était pas « de quoi ».

« De qui ? »

Il soupira. Il arrêta de se voiler la face. Il est homme. Yun-Jin aussi.

- Bonne nuit…Sempaï.

Les deux premiers mots vinrent naturellement en français.
Il lui fallait maintenant assumer son attirance sexuelle. Car il comprit enfin qu’il avait eu l’envie de faire l'amour avec son Chapelier.

Le lendemain, dimanche, il se lèverait tard car il n’aurait trouvé le sommeil que quelques heures plus tard. Il feindrait l’ignorance. Et Yun-Jin retournerait dans sa chambre de résidence. Devant les parents de Shiki, devant tout le monde, rien ne pressentirait qu’une idylle était en train de naître. Seuls les deux concernés le sauraient. Et pendant plusieurs jours, le centre des pensées du Japonais ne serait focalisé que sur cette soirée.

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