₪ Académie Keimoo ₪

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 Mais non je suis pas perdue.. Juste égarée. (LIBRE) [HIATUS]

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MessageSujet: Mais non je suis pas perdue.. Juste égarée. (LIBRE) [HIATUS]   Mais non je suis pas perdue.. Juste égarée. (LIBRE) [HIATUS] EmptyDim 4 Jan 2009 - 13:41

Bon, logiquement elle aurait du se trouver face aux dortoirs. Sauf que pas du tout. Enfin elle n’avait jamais mis les pieds dans une académie, certes. Peut-être qu’après tout les dortoirs étaient comme ça. Peut-être que c’était une chambre, cette pièce super confortable, avec un grand canapé, et une petite bibliothèque. Mais jusqu’à nouvel ordre, Ellen n’était pas complètement demeurée. Et cela avait plutôt l’air d’une salle commune, d’un salon, ou autre chose de ce genre. Pas de problème, c'était tout aussi bien. C'était joli, c'était coloré, sûrement plus que les dortoirs d'ailleurs. C'était attirant et moelleux, nickel. Mais comment était-elle arrivée là ?

• 15 minutes plus tôt.
Ellen sortait d’une voiture noire, et glissait un billet au chauffeur. Bah oui, elle ne se refusait rien. Et surtout elle avait promis à ses parents de prendre un taxi en arrivant à l’aéroport. Evidemment, dans sa hâte, elle donna trois fois plus que la somme nécessaire. Et le conducteur peu intègre mais sûrement nécessiteux ne lui notifia pas la chose. La demoiselle sortit donc toute guillerette du vieux tacot. Enfin, aussi guillerette qu’on le peut avec deux valises, un énorme sac à dos et une basse en main. D’un pas plutôt claudiquant donc, elle poussa la grande porte d’entrée. Exactement, claudiquante. Un pas de canard à droite, un pas de canard à gauche, allez, tout droit maintenant. Et elle levait son bec en l'air, attirée par la jolie couleur du ciel. Un peu comme ses cheveux. Et sans trop faire attention aux regards qui se posaient sur elle, se dirigea jusqu’à un panneau d’affichage. Plissant les yeux, elle vit une flèche indiquer « Dortoirs ». Ce serait pas mal pour poser ses affaires ça non ? Logique sans failles. Elle arrangea son sac, et se dirigea donc dans la direction indiquée. Puis prit à droite parce qu’elle avait vu au bout du couloir une plante qui l’intriguait. Puis à gauche parce qu’un joli tableau avait attiré son attention. Puis encore à gauche parce qu’elle n’avait pas le choix, ça tournait. Et elle s’était retrouvée plantée là, devant cette drôle de salle. Un coup d'oeil malicieux à droite, un coup d'oeil curieux à gauche. Rien. La porte était ouverte.

Ellen n’avait absolument aucune envie de faire tout le chemin en sens inverse. Non pas qu’elle était paresseuse loin de là.. Mais tout de même. Un voyage de nuit Moscou-Tokyo, puis Tokyo-Keimoo, et enfin le taxi.. Tout cela l’avait mis sur les rotules. Elle s’affala donc sur le canapé laissant tomber ses valises à ses côtés. Et se débarrassa de son sac. L’instrument qu’elle avait entre les mains ne demandait qu’à prendre l’air, mais il n’était pas encore temps. Ellen rassura sa chère basse :


« Don’t worry male.. We’ll play soon »

Male, c’était le petit surnom affectueux donné à sa basse, un souvenir de ses amis russes. Elle ne l’avait pas depuis bien longtemps donc, mais s’entendait déjà très bien avec elle. Certes elle croyait toujours tromper son ancienne Fender en grattant les cordes de la Corte. Et ne pouvait s’empêcher de marmotter quelque chose dans sa barbe avant de jouer. Quelque chose comme « mais non je t’oublierai jamais ma petite Fender ». Mais bon avec le temps, Ellen apprendrait qu’on peut avoir deux amours dans la vie ! Et peut-être aussi qu’on ne parlait pas aux objets.. Elle posa donc la basse dans un coin du canapé et s’installa confortablement. En fait, une fois débarassée de ses affaires, elles bondit allongée sur le canapé. Elle avait un quart de seconde pour prier qu'il tienne le choc. Yaouuuh ! Il tenait, et quand retentit le "Paf" sonore, Ellen était moelleusement installée. Pas envie de s’activer. Elle était tranquille. Quand elle aurait repris des forces, elle trouverait sa chambre, irait s’informer des horaires de cours à la vie scolaire, et voilà. Pas de souci, tout se passait toujours bien.

Le seul hic, c’est qu’elle n’avait aucune envie de parler japonaise. Pour s’y faire, elle se mit à chantonner un truc enfantin qu’on lui avait appris. Et qui était parfaitement d’actualité. Et puis certes elle avait pas envie de bouger, mais il fallait bien évacuer son énergie. Dûe au fait que flûte et crotte de bique, elle était enfin arrivée à Keimoo ! C'est donc d'une voix claironnante qu'elle se entama la chanson pour les petits de 4 ans.


お正々々 正月は 松立って竹立って
喜ぶものは お子供衆(しゅう)
いやがるものは 私より
旦那(だんな)の嫌いな 大晦日(おおみそか)
一夜明くれば 元日で
年始のお祝い 申します
一 (ひ) ひい)や二(ふ)や 三み)や四 (よ)  五(いつ)や六(む)
七(なな) 八(や) 九(こ)の十 (とお)


Oh Nouvel , nouvel an !, on dresse le pin, on dresse le bambou
Ceux qui sont heureux, ce sont les enfants !
Et celui qui n'est pas content, c'est moi
Le patron déteste le dernier jour de l'année
La nuit à peine finit que déjà c'est le 1er jour de l'année
On se congratulent pour le nouvel an
Un, deux, trois, quatre, cinq, six,
Sept, huit, neuf et dix

Elle en était à six, quand la porte s’ouvrit, et qu’une bouille étonnée se montra.
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MessageSujet: Re: Mais non je suis pas perdue.. Juste égarée. (LIBRE) [HIATUS]   Mais non je suis pas perdue.. Juste égarée. (LIBRE) [HIATUS] EmptyVen 9 Jan 2009 - 22:09

C’était grand. Ça avait l’air immense. Debout, dans les graviers, Akira tenait une grosse valise dans chaque main. Un sac était mollement posé sur son épaule droite, ce qui le faisait penché inévitablement vers la gauche. Il avait le nez levé, les yeux rivés sur le toit du grand bâtiment se dressant devant lui. Il lui donnait une impression de le narguer : imposant, lui insignifiant, il lui démontrait toute sa grandeur, toute sa puissance. En espérant que les étudiants ne soient pas comme l’image de cette université, monstrueuse aux premiers abords.

Akira venait d’arriver à Keimoo. Cela faisait bien 10 minutes que le taxi l’avait déposé et le même temps qu’Akira avait le nez en l’air à mesurer sa force mentale avec l’édifice. Il avait la musique dans les oreilles. La nouvelle chanson, qui venait de faire son entrée dans les box-offices de France : Poker Face. Ce fut aux premières notes de la musique qu’il daigna arquer un sourcil et sortir de sa transe. lentement, promenant son regard de par et d'autre, il rangea son baladeur et le mit dans la poste de sa veste.

Nouvel étudiant, nouveau lycée, nouvelle vie, nouvelles connaissances. Akira gravit lentement les marches de pierre, délavée au centre, l’endroit le plus fréquemment piétiné. Il posa une valise au sol et poussa la lourde porte. Une fois grande ouverte, il jeta son autre valise pour la bloquer et alla reprendre la première. Il entra, de nouveau le nez en l’air, bouché bée, regardant le moindre détail. Il remarquait déjà les endroits qu’il serait beau de prendre en photo, quand le soleil déclinerait. Un élève entra dans le hall par la même porte que lui et poussa un gémissement en voyant la valise qui gênait le passage. Le nouveau se tourna vers lui, se pencha sur sa valise, murmurant un désolé. Il reprit sa lourde besace et prit le couloir le plus proche de lui.

Akira vit alors une fille aux cheveux bleu plusieurs mètres devant lui. Il suivit les petits panneaux menant aux dortoirs, donc il la suivait elle aussi. Elle était apparemment nouvelle, puisqu’elle portait, comme lui, toutes ses valises. Il n’était pas le seul à être si chargé… Alors qu’elle tourna vers la droite, il leva le nez et vit que les dortoirs étaient sur la gauche. Il hésita à l’interpeler, mais n’en fit rien. Ce n’était pas vraiment son problème après tout. Puis elle donnait l’impression de se diriger au gré de ses envies, ce qui plu à notre photographe.

Akira continua un peu sa marche, monta quelques escaliers et arriva au dortoir. Il savait qu’il était dans la chambre 35. C’était marqué sur le courrier qu’il avait reçu confirmant son inscription à Keimoo. Il poussa la porte et entra dans la pièce. Elle était très bien. Pour une chambre d’étudiant, où il ne ferait que dormir et bosser les derniers cours, elle lui convenait très bien ! Seul hic : il était seul. Il n’avait jamais dormi seul. En son for intérieur, il croisa les doigts pour qu’il n’en perde pas le sommeil non plus… Il mit proprement ses valises dans un coin, près de l’étagère et posa son sac sur le lit. Il tapota l’oreiller : il faudrait qu’il en achète un, il les préférait très gonflé et qui gardent leur forme.

Akira redescendit jusqu’au hall. Cependant arrivé au couloir où la fille avait tourné dans la direction opposé des dortoirs, il décida d’aller voir s’il pourrait la retrouver dans cette immensité. Il prit donc le couloir sur sa droite cette fois. Arrivé au bout, il lui semblait l’avoir vu tourner à gauche. Il prit donc ce chemin et suivit le couloir. Il arriva devant une porte entre-ouverte : mal fermée en fait. Il allait passer son chemin, continuant ses recherches, quand il entendit une chansonnette dans la salle.

Akira fronça les sourcils et se pencha pour regarder par la fente. Il vit juste un tas de valises et, de dos, la fille aux cheveux bleus, dans le canapé. Il l’écouta alors chantonner. Cependant, il entra dans la salle sans attendre qu’elle finisse. Il mit un pied, puis un autre et referma la porte, dos à cette dernière. Aller savoir pourquoi, mais ce fut une sorte d’étonnement qu’il peint sur son visage.

Akira s’attendait à ce que la fille soit jolie, puisqu’extravagante, mais pas vraiment à ce point. Après ces cheveux, certes peu commun, il noya ses yeux dans son regard. Ses yeux étaient d’un brun magnifique. Il n’arrivait plus à s’en détacher. Alors il resta planté là, sans rien dire, sans rien faire, appuyé sur la porte, les yeux dans ceux de cette inconnu, bouche bée.
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MessageSujet: Re: Mais non je suis pas perdue.. Juste égarée. (LIBRE) [HIATUS]   Mais non je suis pas perdue.. Juste égarée. (LIBRE) [HIATUS] EmptyVen 9 Jan 2009 - 22:43

Ellen sentit très vite la présence étrangère. Elle était en pleine comptine, tout un art, quand la porte se referma derrière elle. Pas perturbée du tout, Ellen finit sa comptine en beauté.

七(なな) 八(や) 九(こ)の十 (とお)

Ceci fait, et se sentant d'humeur à poursuivre sur sa lancée japonais, elle se retourna. Deux visages étonnés se firent face. Ellen s'attendait au traditionnels yeux bridés, cheveux noirs, et voilà qu'elle se retrouvait avec l'équivalent d'un petit russe en face d'elle. Les yeux de la jeune punk s'agrandirent donc sous l'effet de surprise. Puis elle zieuta le regard de l'inconnu. Lui aussi s'étonnait, pour une obscure raison. Et ce double étonnement la fit rire aux éclats. Allez savoir pourquoi, Ellen est ainsi. On aurait pu poursuivre cette conversation silencieuse avec beaucoup de délices, mais elle n'était pas d'humeur. Lancée sur son délire japonais, elle n'avait qu'une envie : parler, et s'exercer à cette langue. Et puis sortir l'inconnu de la torpeur dans laquelle elle, Ellen, semblait l'avoir plongé. Elle lança donc un claironnant :

J'ai l'air si terrible que ça ?

Impossible de repérer son accent. Certes on sentait l'étrangère à 3km à la ronde. Mais russe ? anglaise ? Impossible. Ellen était d'un autre monde en fait. Un monde où les gens ont les cheveux multicolores, un monde où les problèmes de langage et de communication n'existent pas. Un monde où les extraterrestres à la peau rouge sont acceptés, sans question raciale. Et où les humains vivent en cohabitation avec les grenouilles. Dans le monde d'Ellen, l'inconnu pouvait être un prince russe. Ou un va-nu-pieds suédois. Et encore. Un galaxien punk aussi. Quoi qu'il avait l'air assez doux. En tout cas, le monde d'Ellen n'était pas rationnel.

C'était peut-être ce que pensait l'inconnu, vu qu'il n'avait toujours pas décroché son regard. Histoire de se mettre à niveau, elle quitta le canapé moelleux, non sans une grimace de regrets. Accompagnée d'un ronronnement de chat. Enfin de félin. Peut-être plus une panthère noire. Bref : Rrrr.


Je suis Ellen, bienvenue dans ma salle de comptines.

Et absolument sans gêne, elle eut un grand geste large pour lui désigner les lieux, comme lui appartenant effectivement. Mais l'inconnu n'était sûrement pas nouveau, et devait se douter qu'elle, si. Fichues valises, sabre de bois. En fait, Ellen aimait bien tous ces sacs en y réfléchissant un instant. Elle avait l'impression de déplacer son chez soi. Et n'était donc pas perdue. C'était comme ça à tous les voyages. Bienheureuses tortues accrochées à leur maisonnées.. Pour Ellen là où ses valises étaient, son chez soi c'était. Et une fois partie dans son monde, Ellen embarquait n'importe qui avec elle. Vous auriez du la voir convaincre un ami que la piscine de l'hôtel était le Mississippi et qu'ils allaient y trouver de l'or. Bref, elle n'allait donc pas s'arrêter en si bon chemin.

Si tu connais une autre chanson je veux bien l'apprendre avec toi !

Puis elle se tut. Elle ne voulait pas l'effrayer non plus. Mais il était si croquant avec ses cheveux couleur or, qu'elle ne pouvait s'empêcher de pouvoir le retenir. Et puis elle entendait d'ici la voix de crécelle de sa prof de jap' "le meilleur moyen de p-p-progresser c'est de-de-de parler avec des g-g-gens.". Bah oui, Ellen avait appris le japonais d'une bègue. Youpi. Mais Ellen était trop dynamique pour béguayer. Donc elle avait evacué ce défaut de langage professorale d'une pichenette, et s'en sortait pas mal.

Mais en attendant, avec la basse à côté d'elle, l'envie de chanter la titillait. Non pas en japonais malheureusement mais en anglais ou en français, ou en n'importe quoi. Mais quelque chose qu'elle ait vécu, pas cet impossible Japon auquel elle ne connaissait encore rien. Et comme la douceur de l'inconnu avait sur elle une drôle d'influence elle chuchota :


Fais dodo.. Ellen mon p'tit frère, fais dodo..

Augustin lui avait appris, à Paris. Elle était persuadée que cette petite phrase dans une langue étrangère ne serait pas repérée par le gus.

Et attendant la réaction de l'olibrius qui avait déboulé dans sa vie, oui oui dans sa vie, elle l'observa de ses grands yeux marrons. Au risque de l'hypnotiser car ils étaient vraiment grand et remplis d'une foule d'expressions passagères.
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MessageSujet: Re: Mais non je suis pas perdue.. Juste égarée. (LIBRE) [HIATUS]   Mais non je suis pas perdue.. Juste égarée. (LIBRE) [HIATUS] EmptyDim 11 Jan 2009 - 14:58

L’inconnue n’avait pas hésité à finir sa chansonnette, malgré qu’il y ait quelqu’un de plus dans la salle Akira en déduisit, aux premiers abords, qu’elle devait être chanteuse ou être dans un groupe… Quelque chose se rapportant à la musique. Elle resta sur le canapé et le regarda avec un air aussi hébété que lui. Du moins, son vis-à-vis se ressaisit plus vite que lui. Elle parla. Seule une oreille d’Aki bougea. Tout son être se laissa enchanter par la voix de la fille. Certes, il l’avait entendu chanter just’avant, mais il ne pensait, là encore, pas que sa voix était si… Magnifique. Heureusement, qu’il ne pensait pas tout haut, elle aurait pu croire qu’il la draguait.

Akira ne la quitta pas des yeux quand elle se leva et vint, d’un pas félin, se poster en face de lui. Alors l’inconnue portait le nom d’Ellen. Elle n’était donc définitivement pas du Japon. Il avait remarqué que c’était une étrangère, un peu comme lui, mais ne savait toujours pas donner ses origines. Quand elle lui montra la salle, comme si elle lui appartenait, Aki eut un sourire en coin. Il commençait à émerger de son extase.

Gardant le silence pendant encore quelques minutes, Akira buvait toutes les paroles de la nouvelle venue. Il sentait que quelque chose la tracassait. Enfin c’était l’impression qu’elle lui donnait. Il entendit la comptine française que ses parents chantonnaient pour l’endormir à la sieste. De nouveau, ses yeux s’écarquillèrent. Mais d’où venait cette fille ?

Le regard perçant de la jeune femme donnait à Akira la sensation qu’elle le transperçait, qu’elle lisait en lui comme dans un livre ouvert. Il se sentit soudain assez mal à l’aise. Sa vie ne lui donnait rien à protéger du regard des autres, mais il préférait tout de même garder son jardin secret et non pas le laisser dévoiler par une étrangère. Il laissa tomber ses yeux dans les siens, pour capter son attention. Son air étonné était devenu plus neutre depuis son sourire en coin.

Akira laissa échapper un soupir. Il ferma les yeux et passa une main dans ses cheveux, pour les replacer en arrière. Il les laissa se positionner de la façon qu’il voulait : cela lui importait peu, du moment qu’il n’avait pas les cheveux dans les yeux. Quand il parlait à quelqu’un, il n’aimait pas que son visage soit caché par une cascade dorée. Il offrit un sourire charmeur à Ellen, la fixant encore une fois, droit dans les yeux. D’une voix calme, douce et basse, il parla en un japonais banal, ne sachant quel dialecte cette fille connaissait.

"Je m’attendais à voir une fille jolie, mais pas à ce point, Ellen…"

Bon Aki, on se calme, tu es sensé être gai…

"Pour ma part, je suis Akira."


Il marqua un temps de pause et regarda la salle encore une fois. Il finit par poser les yeux sur les valises, et les pointa du doigt. Heureusement qu’il avait fait refaire sa manucure avant de venir, parce que les ongles rongés le mois d’avant, ce n’était pas fameux…

"Et tu loges aussi dans ta salle de comptine ?"

Le sourire charmeur d’Aki se changea en un sourire amusé. Il regarda le visage d’Ellen et l’observa détail par détail. On aurait pu le comparer à un peintre qui observe sa muse avant de se lancer dans son œuvre.

Akira sortir de sa transe, plus vite que les deux premières qu’il avait faite depuis son arrivée, et se dirigea vers le canapé. Il se retourna dans une légère pirouette vers son acolyte et lui sourit encore différemment : un sourire poli, l’invitant à le suivre. Il sauta sur le canapé, espérant ne pas l’attendre craquer et s’avachit convenablement dessus. Une fois bien installé, il regarde Ellen et lui fit signe de le rejoindre.

Une chanson germa dans son esprit quand il repensa à la proposition de la jeune femme.

"J’ai bien une chanson, oui. Elle est en anglais. Ca ne te gêne pas ? Je la joue au piano…"

Akira ferma les yeux, mit ses mains devant lui, comme si elles étaient posées sur un clavier et commença à pianoter. Au bout de quelques secondes, il commença à chanter :

"Lili, take another walk out of your fake world
please put all the drugs out of your hand
you'll see that you can breathe with no back up
so much stuff you’ve got to understand."


Il ouvrit les yeux et, avec un sourire contenté, il regarda Ellen. Il était fier de lui. Il aimait cette chanson. C’était de loin sa préférée à chanter et à jouer au piano.

"J’ai aussi entendu que tu avait chanté en français…"

Aki marqua un temps de pause et reprit la comptine, en français :

"Fais dodo, t’auras du lolo."

Aucun accent ne se fit entendre. Comme l'anglais était la langue de son père, le japonais, celle de sa mère et le français sa langue natale, on ne pouvait déceler aucune brèche dans ces différentes langues.

Akira s’installa plus convenablement dans le canapé, pour être un peu plus en face de son vis-à-vis. Son sourire avait encore changé et son sourire se faisait ravageur. Il savait qu’il était beau, mais ne misait pas toutes ses chances de drague sur son physique… Euh… Aki ! Tu es homo !
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MessageSujet: Re: Mais non je suis pas perdue.. Juste égarée. (LIBRE) [HIATUS]   Mais non je suis pas perdue.. Juste égarée. (LIBRE) [HIATUS] EmptyLun 12 Jan 2009 - 13:03

Ellen regardait l’inconnu, et se demandait un peu comment il allait réagir, quel genre de personnage il avait en face d’elle. Et surtout, d’où il venait. Qu’est ce c’était que ce blondinet aux yeux sacrément bleus ? La jeune punk prenait son temps pour l’observer, en attendant sa réaction. Il était habillé de manière assez classique, ce qui ne la gênait nullement. Etre seule dans son originalité n’était pas dérangeant, loin de là. Mais elle fut pourtant sacrément étonnée lorsqu’il ouvrit la bouche.

"Je m’attendais à voir une fille jolie, mais pas à ce point, Ellen…"

Ouh là là là là ! Qu’est ce que c’était que cette entrée en matière, et sur quel pervers aux yeux de velours était-elle tombée ? Elle n’avait rien demandé à personne, et était fort intrigué de ce début de conversation . Ou voulait-il en venir au juste, et pour qui la prenait-il ? Enfin on s’en fiche, cela prévoyait au moins un peu de piment. D’ailleurs il dut réaliser l’ampleur du désastre avec une telle amorce, puisqu’il revint dans des débuts beaucoup plus classiques.

"Pour ma part, je suis Akira."

Akira.. Oui c’était peut-être un prénom japonais, bien qu’Ellen ne soit pas très calée là-dessus. Il était donc japonais ? Mais enfin c’était impossible, avec un tel physique ! Décidément, ce garçon sortait des sentiers battus. D’ailleurs, elle se fit la remarque qu’il parlait parfaitement japonais, et sûrement mieux qu’elle. D’où sortait l’inconnu ? Son sourire était assez charmeur, son regard un peu distrait.. Quel drôle d’individu !

"Et tu loges aussi dans ta salle de comptine ?"

Il passa soudain d’un registre charmeur à quelque chose de beaucoup plus amusant. Et en voyant son petit sourire amusé, Ellen ne put s’empêcher de rire quelques secondes. Elle s’imaginait bien, redécorant la salle commune à sauce, installant ses meubles et y foutant son petit bordel préféré. Mais malheureusement, la vie n’était pas toujours un gros tourbillon de folies. Heureusement qu’Ellen avait sa vie bien à elle.
Oui oui tout à fait. Tu vois j’ai mes valises avec moi, je suis en train d’aménager.

Puis il songea penser à autre chose, et Ellen comprit qu’il se rappelait ses paroles précédentes. Elle ne penserait pas qu’il aurait réellement une comptine à chanter. Décidément, elle n’avait pas fini de s’amuser. Les yeux grands ouverts, elle tendit l’oreille à ce qu’il faisait. Il s’était installé sur le canapé, avec la même élégance qu’Ellen quelques temps auparavant, mais semblait davantage posé sur un tabouret de piano. Et il chanta. C’était une voix agréable et douce et surtout… C’était en anglais. Ouah. Incroyable. Il chantait parfaitement la comptine anglaise bien connue d’Ellen. Une des premières qu’elle avait apprises avec ses parents de fou. Ebahie, elle se demanda s’il était anglais. Quelle chance ce serait alors ! Puis se raisonna : tout le monde était capable aujourd’hui de chanter dans sa langue à elle.

"Lili, take another walk out of your fake world
please put all the drugs out of your hand
you'll see that you can breathe with no back up
so much stuff you’ve got to understand."


Ellen n’était pas encore revenue de sa surprise qu’il enchaînait déjà sur la chansonnette idiote et française qu’elle avait entamée tout à l’heure. Elle faillit rougir qu’il ait entendu, et compris cela. C’était vraiment les phrases les plus ridicules au monde. Oh et puis zut, c’était assez drôle de voir Akira, puisque c’était ainsi qu’il s’appelait, chanter avec aisance le ridicule d’une telle comptine. Mais Ellen en fait n’y prêta pas une trop grande attention. Elle avait encore en tête les paroles anglaises de tout à l’heure.

C’était cruel de lui faire ça, mais il ne le savait pas. Bien sûr. Seulement maintenant elle n’arrivait plus du tout à retrouver ses mots en japonais. Elle le regarda en souriant, et rit à nouveau en lui voyant sur le visage un sourire vraiment séduisant. Il y avait un moyen de le faire cesser ce petit jeu étrange, et Ellen, de bonne humeur pour son arrivée, ne s’en priva pas. Elle déposa un baiser furtif sur ses lèvres. Et s’éloigna d’un mètre, pour ne pas l’effrayer non plus. Puis se justifia avec un énorme sourire de contentement.


Tu m’excuseras hein ? Ton sourire de Dom Juan carnassier ne semblait demander que ça..

Et puis, sans vouloir trop prolonger le sujet, elle passa à autre chose. Malgré l’étonnement qu’elle pouvait deviner chez le garçon. Ou pas. Elle ne savait pas trop, elle regardait maintenant droit devant elle, et enchaîna.
Tu sais que la comptine de Lili a bercée toute mon enfance ?
Bah oui, c’est comme ça qu’elle l’appelait. Et elle avait un mal croissant à parler japonais. Elle ne parlait plus avec son aisance habituelle, car elle était obligée de préparer ses phrases dans sa tête. Heureusement pendant ce petit temps, Akira avait le temps de répondre, remettant ainsi Ellen dans l’ambiance.

Bon, d’un côté elle s’était un peu trahie avec ses dernières paroles. Mais ses origines n’étaient pas vraiment la chose qu’elle cachait, bien au contraire. Pourtant Akira et Ellen semblait avoir en commun une certaine aptitude aux langues… Ou alors il était bel et bien complètement japonais ? Argh, trop de mystères. Ellen n’aurait donné sa place pour rien au monde. Et était d’ailleurs bien heureuse de s’être trompée de chemin. D’ailleurs.. Lui semblait un peu plus au courant des choses, elle risqua donc une question :


D’ailleurs.. Tu ne t’es quand même pas aventuré par là simplement car tu sentais que tu allais faire une fabuleuse rencontre ?

En fait Ellen était persuadée qu’Akira n’était pas nouveau et qu’il était venu dans un but précis ici. Peut-être pour y rencontrer quelqu’un, et quelqu’un autre qu’elle. Peut-être qu’elle dérangeait. Cette idée la ravit.
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MessageSujet: Re: Mais non je suis pas perdue.. Juste égarée. (LIBRE) [HIATUS]   Mais non je suis pas perdue.. Juste égarée. (LIBRE) [HIATUS] EmptyLun 12 Jan 2009 - 21:02

C’était amusant et délicieux de regarder les sentiments qui se peignaient sur le visage d’Ellen. On ne s’en lassait pas. Enfin, pour Akira, il aimait la regarder, la détailler et boire ses émotions, ses mots. Il était comme bercer par une magie qui lui était encore inconnue et qui lui plaisait énormément. D’ailleurs, il avait du mal à se reconnaître : pourquoi est-ce qu’il draguait une femme ? Ce n’est pas tellement dans sa nature.

Les paroles de drague avaient fait leur effet. Les paroles de présentation aussi. Les paroles de la chanson, encore plus. Tout ce que disait Akira avait l’air d’accrocher la jeune femme. Il sentait qu’elle était comme submergée par tout ce qui se passait. Il se dit que ce n’était rien d’autre que l’étonnement de l’entendre parler tant de langues. Si Ellen était doué dans les langues étrangères, elle avait trouvé quelqu’un à sa hauteur…

Akira souriait toujours de son sourire carnassier quand la fille s’avança vers lui. Il n’eut aucune réaction quant à son rapprochement soudain. A vrai dire, il ne s’attendait pas à ça : il sentit sur ses lèvres, celle d’Ellen qui y déposait un baiser furtif. Akira ferma les yeux la seconde et les rouvrit, grand étonné. Il ne s’y était vraiment pas préparé. Heureusement qu’il avait eu le réflexe de répondre à son baiser. C’était toujours bête de rester inerte. Surtout avec des gens qui nous plaisaient.

Akira resta bouche bée. Ses joues s’empourprèrent quelque peu. Mais son visage redevint neutre : il ne devait pas réagir. Il était gay, à la fin !
Pourquoi est-ce qu’une fille lui faisait autant d’effet ? Comment elle faisait aussi ?! C’était à n’y rien comprendre. Ellen était belle, attrayante, unique, souriante… Elle avait l’air d’être intelligente, intéressante, sûre d’elle, toujours unique… C’était ce qui avait Aki à la suivre, puis à la rechercher. Il ne pensait pas que ces intuitions seraient autant comblées.

Le photographe ne répondit rien à la remarque sur la chanson. Les rôles s’étaient inversés : c’était maintenant au tour d’Aki d’être submergé par tout ce qu’il se passait. Et par conséquent, la jeune femme était redevenue beaucoup moins perturbée. Il l’observa toujours en silence. Il laissant un long silence s’installer après sa question. Il se surprit même à être en apnée quand Ellen parlait.

Akira reprit discrètement son souffle et déglutit difficilement. Il secoua la tête pour se ressaisir. Il haussa les épaules pour lui-même. Il releva les yeux vers Ellen et plongea son regard dans le sien. Le silence le rassura d’un coup. Il reprit le dessus sur ses émotions. Aki afficha un sourire, narguant son vis-à-vis et haussa rapidement les sourcils. Il se leva et s’avança d’une démarche souple et élégante vers Ellen.

Akira voulait la faire reculer, jusqu’à qu’elle se retrouve dos collé au mur de la salle commune. Avançant vers Ellen, il changea de regard et peint un sourire étrange sur ses lèvres. Il décida alors de répondre d’une traite à tout ce qu’elle avait dit. Il fallait rester poli, répondre aux attentes de l’interlocuteur… Mais Akira adorait titiller et provoquer gentiment les personnes intéressantes.

"Je t’excuse, oui. Mais sache que je suis un peu rancunier, je crie vengeance."

Sur ces mots, il marqua juste une pause. Il offrit à Ellen un sourire ravageur.

"Elle n’est pas si vieille pourtant cette chanson… J’en connais tout pleins d’autres."

Akira lui fit un clin d’œil rapide. Tout en répondant aux répliques d’Ellen, il continuait d’avancer vers elle. Il voulait vraiment qu’elle recule pour se coller au mur… Il fit une légère moue, avant de poursuivre.

"Je cherchais les internats pour y déposer mes valises. Je t’ai suivit et abandonné quand j’ai vu que tu ne suivais pas le bon chemin… J’ai décidé de partir à ta recherche, parce j’ai aimé le fait que tu suives tes envies plutôt que de vulgaires panneaux."

Là encore, Akira marqua une pause, mais reprit bien vite :

"Et comme je te l’ai dit : je m’attendais à voir une fille jolie, je m’étais fait un portrait dans ma tête, mais tu dépasses toutes mes attentes."

Akira reprit un sourire carnassier. Il est vrai que la première fois, Ellen l’avait embrassé. Mais il risquait le tout pour le tout. Il se voyait déjà avec cette fille, avoir une relation exclusive, saine, franche… Telle qu’il n’en avait pas connue depuis longtemps.

"C’est à mon tour maintenant… Que veux-tu vivre dans ta vie ?"

Bête question, vous trouvez ? Pas pour le pianiste : il aimait poser des questions qui donnaient à réfléchir sur notre existence. C’était là que l’on distinguait les personnes qui vivent, de celles qui existent.
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MessageSujet: Re: Mais non je suis pas perdue.. Juste égarée. (LIBRE) [HIATUS]   Mais non je suis pas perdue.. Juste égarée. (LIBRE) [HIATUS] EmptyMer 14 Jan 2009 - 17:18

Incroyable. Complètement incroyable. Déboussolant aussi. Mais vrai. Pour un observateur extérieur, Ellen était purement et simplement en train ... se faire draguer ? draguer ? un étudiant. Fort heureusement pour elle, la situation était plus complexe que cela. Justement sur cette hésitation entre les rôles des deux élèves. Qui était le maître ici, nom d'une pipe ? Certes, c'était sa salle de comptines, mais en même temps elle semblait parfois perdre le contrôle. Pour le reprendre... d'une main de maître. Et ce jeu entre les deux la ravissait. Le sourire ne quittait plus son visage ! Quelle étonnante rencontre pour un premier jour ! Et ainsi lorsque, pétillante de joie, elle vint glisser un baiser furtif sur ses lèvres, il ne cria pas au viol. Bien au contraire puisque que le court instant que dura cette intrusion en terrain étranger, il répondit à son baiser. Quelle drôle de situation tout de même !

Mais plus étranges encore étaient les paroles de ces deux étudiants. Et Ellen ouvrit de grands yeux en entendant la réplique d'Akira.


"Je t’excuse, oui. Mais sache que je suis un peu rancunier, je crie vengeance."

Pause, et sourire ravageur. Qu'est ce que c'était que tout ce mic-mac ?

J'attends de voir ça.

Répondit, imperturbable bien évidemment, la jeune punk. Tant qu'on pouvait la surprendre, on était sûre de la voir rester. Et Akira semblait du premier coup d'oeil avoir maîtrisé cette règle d'or dans la relation avec l'anglaise. Etonner, perturber, déboussoler. Si une fille perd ses repères, elle se raccroche à la personne à côté non ? Eh bien c'est ce vers quoi Ellen tendait. Sauf que pour notre grande baroudeuse perde réellement ses repères, il en fallait ! Elle en avait vu des gens bizarres, des conversations étrangissimes.. Et au fond, tout cela n'était qu'un amusement parmi d'autres. Le plus intéressant d'ailleurs, ce n'était ni la drague ni la maîtrise des langues de Aki.. Mais bien toutes ces chansonnettes ! qui donnaient une atmosphère enfantine mais tellement agréable ! Ils enchaînèrent sur le sujet quelques instants, puis Akira dit quelque chose qui fit vraiment halluciner la jeune punk. Décidément elle allait de surprises en surprises avec cet individu...

"Je cherchais les internats pour y déposer mes valises. Je t’ai suivit et abandonné quand j’ai vu que tu ne suivais pas le bon chemin… J’ai décidé de partir à ta recherche, parce j’ai aimé le fait que tu suives tes envies plutôt que de vulgaires panneaux."

Bon, et d'un elle avait été espionnée, et n'était plus rien d'autre qu'une étudiante paumée parmi d'autres. Flûte. Elle voulut le disputer gentiment, mais il continuait sur sa lancée. En se rapprochant d'ailleurs comme un vase en équilibre sur une étagère. Ellen presque inconsciemment se retrouva collée contre le mur. Etre privée de sa liberté de mouvements était une chose qu'elle n'appréciait que fort peu, mais elle était trop abasourdite par ce qu'il racontait pour le réaliser.

"Et comme je te l’ai dit : je m’attendais à voir une fille jolie, je m’étais fait un portrait dans ma tête, mais tu dépasses toutes mes attentes."

Mais, mais, mais ! Voilà que ça le reprenait ! On avait pas idée vraiment... est-ce que l'avait l'air d'une fille saine et jolie ? Ellen n'était pas jolie elle était.. Elle était Ellen. Et jolie, oh oui on lui avait dit déjà, mais ce n'était tellement pas ça qui comptait ! Est-ce qu'il ne voyait donc pas qu'elle avait des cheveux bleus ? Lui qui avait l'air si touchant, si mignon, n'était-il donc pas repoussé par cette crinière nuageuse ? Voilà qui était toujours aussi intriguant. Et Ellen, en accordant tout à coup une franche sympathie au jeune homme, lui en voulait moins de l'avoir suivi tout à l'heure.

Si tu te rattrapes toujours à coup de tels compliments, je ne vois pas très bien comment je pourrai t'en vouloir de m'avoir espionné..

répliqua-t-elle, trahissant ses pensées intérieures. C'est alors qu'il joua sa dernière carte, comme pour la déstabiliser, ou alors simplement pour la discussion. Le fait est que c'était innatendu, mais ravissant. C'était la preuve qu'il ne connaissait pas bien Ellen. Fort heureusement d'ailleurs. Car avec tant d'a-propos depuis tout à l'heure, elle aurait presque cru qu'il lisait dans ses pensées. Mais là, coulé. Zéro points. Ce qu'Ellen voulait vivre dans sa vie ? Ah non vraiment, elle ne pouvait rien répondre, ou alors un roman.

Je vis déjà ! C'est sûrement parfaitement orgueilleux, mais je me trouve bien partie sur ma lancée. Et je veux juste continuer à vivre, avec toutes les surprises que le monde peut mettre sur mon chemin. Oh bien sûr je vais lui donner un petit coup de pouce au monde, donc continuer à voyager, continuer à jouer de la basse... Mais au final.. Je suis désolée de t'avouer que je suis du genre à me laissée porter par les vents !

Voilà, et elle lui lanca un petit regard de défi, savoir s'il oserait critiquer cela. D'ailleurs elle ne pouvait rien faire d'autre puisqu'elle était cette fois coincée contre le mur. Elle ne tarderait sûrement pas à s'en rendre compte, mais pour l'instant elle ruminait autre chose dans sa tête. Elle avait parlé de son opinion sans réfléchir, et cela la gênait un peu. Mais aussi quelle idée de vouloir la connaître comme ça d'un coup ! Maintenant il en savait aussi long que beaucoup de gens. Par mesure de rétorsion, elle eut le temps avant qu'il fasse quoi que ce soit d'ajouter :

Et toi ? Pour quoi est-ce que tu vis ?

Voilà, à question de fous, question de fous en retour. Car évidemment, ce n'était pas exactement un "et toi" banal. Au contraire, il l'intriguait et elle se demandait s'il avait en têtes des choses, des valeurs, voir des personnes pour qui il dirigeait sa vie, et quoi. Et cette intrusion dans la conscience de l'autre était follement intéressante, mais en même temps particulièrement indélicat.. Et Ellen souriait de l'ambiguïté de leur discussion. De ce sourire si charmant, dont elle ne se rendait jamais compte...
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MessageSujet: Re: Mais non je suis pas perdue.. Juste égarée. (LIBRE) [HIATUS]   Mais non je suis pas perdue.. Juste égarée. (LIBRE) [HIATUS] EmptyDim 18 Jan 2009 - 19:00

Ellen se retrouva collée au mur, comme l’avait voulu le jeune étudiant. Akira jubilait. Il avait tant de fois imaginé la scène qu’il voulait lui faire vivre. On ne voyait ça que dans les films américains. Mais il ne voulait absolument pas précipité les choses, pour ne rien rater. Si, au pire des cas, la femme finissait par s’esquiver sur le côté, il essaierait de nouveau avec elle ou quelqu’un d’autre. Mais l’attente qu’il endurait par sa propre faute, le faisait de plus en plus jubiler.

Akira savait que son excitation émanait par tous les pores de sa peau et que l’étudiante l’avait forcément remarqué. Il se reprit tout de même… S’il continuait, il était persuadé qu’Ellen penserait qu’il voulait juste lui sauter. Mais bien loin de lui cette idée… Il ne voulait pas JUSTE lui sauter dessus.

"On m’a souvent dit que j’étais beau-parleur. Je n’aime pas ce terme : je pense ce que je dis contrairement à ces personnes en question… Cela me désole que l’on puisse se faire cette image de moi."


Il légenda ses mots par une mimique triste et une moue d’enfant soucieux. En grand sourire amusé finit d’étirer les traits de son visage.

"Ceci dit, je ne trouve pas qu’ « espionner » soit le bon mot. Je t’ai juste observée. Espionner, je ne le fais que lorsque je veux voir quelqu’un nu, sans qu’il le sache."

Akira rit à sa réplique. Ce n’était pas vrai, mais il s’imaginait lui-même en train de regarder dans des jumelles pour voir une personne dans sa douche. Il garda toujours son sourire amusé et fit un clin d’œil complice à Ellen.

Akira redevint un peu plus sérieux quand la jeune femme répondit à sa question. Il ne posait pas souvent ce genre de dilemme et encore moins à des gens qu’il ne connaissait que depuis quelques minutes. Mais Ellen était intrigante et il ne voulait pas perdre une seule seconde de ce temps précieux passé avec elle.

Akira le savait. Il savait qu’il s’accrochait encore trop à cette nouvelle rencontre. Que la personne en face de lui se fichait sûrement royalement de son compte, alors que lui, la plaçait déjà sur un pied d’espale. Ellen ne devait pas le trouver mieux qu’un autre. Elle devait déjà avoir un petit-ami, un meilleur-ami, un confident… Elle devait déjà avoir tout ça, c’était même sûr…

Aki ne voulait pas être son petit-ami : tout ce qu’il avait fait avec des filles jusque-là, c’était couché avec. Jamais il n’avait eu de copine. Il ne voulait pas non plus juste porter l’étiquette d’un meilleur-ami : c’était tellement banal… Il ne supportait pas non plus l’idée d’être simplement un confident pour Ellen : l’impression d’être seulement un mouchoir absorbant sa peine ou ses larmes de joies ne le ravissait pas trop…

Akira voulait être tout ça en même temps. Il la voulait elle entière et intègre. Il voulait avoir une relation totalement exclusive avec cette fille. Il voulait tout ça seulement au bout de dix minutes… Quel idiot.

L’étudiant espérait juste que tout ce qui lui était passé par la tête, après qu’Ellen ait répondu à sa drôle de question, ne se soit pas trop bien lu sur son visage. Il se rendait compte que son regard était devenu neutre et même vide, comme s’il avait complètement quitté son corps.

Akira, dont les lèvres ne s’étiraient plus en aucun sourire, pencha la tête sur le côté et regarda la jeune femme, droit dans les yeux. Il resta ainsi pendant une longue minute. Il ouvrit la bouche, comme pour dire quelque chose, mais ne fit qu’aspirer un bouffé d’air pour la relâcher en un léger soupir. Il ferma les yeux, la tête penchée vers le sol. Un sourire finit par illuminer son visage. Un sourire heureux et satisfait de la réponse de son acolyte. Il se redressa et plongea de nouveau son regard dans celui d’Ellen. Ses yeux bleus ne se lassaient jamais de se noyer dans ceux marron de la jeune femme. Il continuait de sourire, toujours aussi charmeur.

"J’aimerais simplement vivre. Vivre aussi simplement qu’on le peut. Ne plus être matérialiste, comme l’homme l’est devenu. Abandonner mon vélo sur un trottoir parce que je peux finir le trajet à pied, par exemple. J’aimerais aussi pouvoir coller mon oreille sur la porte des voisins et arrêter de l’entendre tabasser ses gosses entre sa femme et son divorce. J’aimerais écrire un livre et faire un concert à guichet fermé. J’aimerai vivre dans un bus paumé dans les bois, en haut d’une montagne. J’aimerais plonger mes mains dans des sacs d’épices et en capter le moindre bruissement, sans que le marchand ne me regarde, perplexe. J’aimerais mettre une boîte à musique au milieu d’un carrefour, l’actionner et que les automobilistes s’arrêtent et sortent de leur voiture, en silence, juste pour entendre la mélodie… J’aimerai écrire moi-même ma vie, plutôt que de la subir. C’est peut-être ce que l’on fait à l’adolescence : on vit sous nos parents et non pour nous-mêmes…"

Akira, pendant qu’il parlait, se rapprochait encore de la jeune femme. Sa voix n’était devenue qu’un murmure. Il posa une main sur le mur, au-dessus de l’épaule d’Ellen et de son autre main prit une mèche de ses cheveux. Il l’entortilla délicatement autour de son doigt et joua avec. Son visage n’était qu’à quelques centimètres du sien, mais il ne fit plus rien. Son visage était redevenu plus sérieux, mais pas triste.

"Je voudrais simplement vivre."
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MessageSujet: Re: Mais non je suis pas perdue.. Juste égarée. (LIBRE) [HIATUS]   Mais non je suis pas perdue.. Juste égarée. (LIBRE) [HIATUS] EmptyLun 19 Jan 2009 - 17:03

C'était fou, mais Ellen ne voyait pas d'autre solution. Elle venait d'être propulsée dans un film. Hollywoodien. Le genre de films où l'héroïne est belle, le héros et beau. Ils parlent et se regardent dans les yeux. Et pouf ! Le héros colle l'héroïne sur un mur. Et paf ! bisou. Sauf que non. Plusieurs choses ne collaient pas, et cela perturbait la situation de base. Bien que l'intérêt excité d'Akira soit visible, il n'y avait pas de passage à l'acte. Et les paroles échangées n'étaient pas pleine de mièvrerie dégoulinante, mais bien plus drôles et originales; Et l'héroïne n'était pas une cruche blonde. C'était Ellen, la punk aux cheveux turquoise. Le héros n'était pas un idiot musclé, c'était Akira, le craquant blondinet. D'ailleurs, étaient-ils bien des héros tous les deux ? Ces enfants qui jouaient au film, mais qui s'amusaient bien plus que de véritables acteurs.. Non décidément, la vie est pleine de surprises. Et malgré leurs mouvements, ils vivaient quelque chose d'unique. Pas juste une scène de film. Cela rassura Ellen qui écouta tranquillement ce que disait Aki. Et ouvrit de grands yeux. Ronds. Etonnés.

"Ceci dit, je ne trouve pas qu’ « espionner » soit le bon mot. Je t’ai juste observée. Espionner, je ne le fais que lorsque je veux voir quelqu’un nu, sans qu’il le sache."

Elle mima un ébahissement total. Mais ne tient pas plus de quelques secondes, surtout après le clin d'oeil du jeune homme. Imaginer Aki avec des jumelles observant Ellen nue par la serrure était ahurissant. Et digne d'un grand éclat de rire. Que Ellen ne retient pas, fidèle à sa nature de joyeuse.

Je vois tout à fait le tableau, et tu es un peu effrayant !

Mais elle se stoppa assez rapidement en entendant la question étrange du jeune homme. Passer ainsi du coq à l'âne quelle idée... Il avait décidément décidé qu'il la ferait mourir de surprise, ou d'intérêt, ou d'amour, à coup d'innatendu. Bref, elle prit le temps qu'il lui fallait et répondit tranquillement, sans chercher ce qui pourrait lui plaire.

Après tout, Akira avait beau être follement original et drôle, il n'était peut-être qu'un dragueur de plus. Un jeune homme tombé là par hasard, qui veut une compagnie pour sa première nuit à l'académie.. Mais cette hypothèse ne tenait pas debout en observant le jeune homme. Son regard était perdu dans le vide, et il semblait réfléchir à des choses bien plus intéressantes qu'un vulgaire coup de soir. Il n'était pas juste le stéréotype qu'elle avait eu en tête un instant. Il était Akira, et elle avait de plus en plus hâte d'entendre la réponse à sa petite question. En savoir plus sur le personnage serait un bon début. Au fond, elle ne savait pas grand chose. A part cette drôle d'aptitude pour les langues, son nom, et deux trois autres petites choses. Ah et aussi ces yeux bleus dans lequel il était si facile de plonger, cette drôle de douceur presque féminine ou gay et ... Attendez là je viens de dire quoi ?

Le cerveau d'Ellen se mit en veille un court instant. Gay ?! Est-ce que ce type était gay ? Elle en connaissait plein des mecs homos, il pouvait très bien l'être. Et d'un coup cela expliquait tout : sa manière d'être, et son charme qui n'avait aucun but. Il pouvait ne rien désirer, s'amuser à la séduire pour rester ami avec elle, sachant qu'il n'avait rien à craindre de son propre coeur. Ce fut un coup dur pour la jeune punk. Elle sentit la déception, et s'en voulut de réagir ainsi. Si vraiment tel était le cas, elle ne devait pas être déçue ! Surtout pas ! C'était drôlement mauvais signe ça... Bah oui mais Ellen n'y pouvait rien. Il était drôle, elle était originale, elle voulait le bisou contre le mur, le bisou du film. En même temps, s'il était gay mais vraiment adorable, il pourrait toujours lui offrir sa scène de film, sans que ça prête à conséquence. D'ailleurs il avait peut-être déjà c genre de choses qu'on appelle une petite amie. Bon, très bien, on verrait tout ça.

Ellen fut tirée de ces élucubrations par un grand sourire. Et le regard bleuté se noyant dans le sien. Argh. Drôle de charmeur dis donc. C'est alors qu'il inspira, et se mit à parler. Enumérant littéralement tout ce qu'Ellen aimait, et comment elle voyait la vie. Le bug ? Il parlait de lui, et non pas d'elle. A priori du moins.


Abandonner mon vélo sur un trottoir parce que je peux finir le trajet à pied, par exemple.

Voilà quelque chose qu'Ellen avait déjà expérimenté.. Ce qu'il esperait, c'était la philosophie de vie de la jeune femme. Vivre sa vie comme on le souhaite, pour profiter des plaisirs les plus simples. Ceux qui illuminent une journée sans nécessiter trop de choses. Simplement une dose de bonne humeur. Et de folie. Ou d'inconscience. car lorsque Ellen avait laissé son vélo le long de la route espagnole dont elle se souvenait encore, elle n'avait tout simplement pas pensé qu'on puisse le lui chiper. D'ailleurs elle l'avait retrouvé au même endroit quelques heures plus tard.

J’aimerais plonger mes mains dans des sacs d’épices et en capter le moindre bruissement, sans que le marchand ne me regarde, perplexe.

Encore une joie qu'Ellen ne se refuse pas. Et si le marchand a quelque chose à redire, elle va lui parler. Le problème c'est qu'autour des sac d'épices, il y a toujours plein de monde que l'on dérange. En fait il faudrait acheter un gros sac rien que pour ça. Oui exactement, acheter plusieurs kilos de différents types, par exemple quatre, et les installer chez soi. Non seulement ça dégagerait une odeur bien particulière, mais en plus on pourrait passer du temps à penser tranquillement installée, et à écouter le bruissement des grains ou des feuilles. Elle pourrait proposer cela à Akira un de ces jours. Ou lui faire livrer un gros sac dans sa chambre, par surprise. Voilà quel était d'ailleurs le genre de cadeaux d'Ellen. Fous, mais toujours personnels et pertinents. Il y avait ceux à qui ça plaisait peu. Tant pis, elle remballait son cadeau. Et ceux à qui ça plaisaient. Peut-être que le charmant Akira en faisait partie. C'était un test à faire.

J’aimerai écrire moi-même ma vie, plutôt que de la subir. C’est peut-être ce que l’on fait à l’adolescence : on vit sous nos parents et non pour nous-mêmes…"

Ellen faillit ne rien capter de la fin, elle était sur le qui-vive. Aki était à quelques centimètres, une main sur le mur et l'autre entortillant une mèche d'Ellen. Hollywood, le retour. Soit elle virait timide et sérieuse, balbutiant et rougissant, voir demandant ce à quoi il jouait, soit elle pensait à autre chose et continuait à percer l'esprit du jeune homme. Evidemment, on commence à la connaître, la première supposition n'était pas son genre.

Ou pas.

Et un grand sourire vint se poser sur ses lèvres. Ellen aimait les expressions clichés, elle jouait avec, elle les manipulait, les torturait et les dénaturait. "ou pas" était entré récemment dans son vocabulaire, et elle l'utilisait à toutes les sauces. Le grand sourire était destiné à quitté le sérieux de la scène, et à retarder encore ce qui arriverait... ou n'arriverait pas.

En fait tu trouveras peut-être ça infiniment prétentieux, mais je ne vis pas pour mes parents. Je vis ma vie, et à peu près selon ta philosophie. Contente d'ailleurs d'avoir trouvé un alter ego qui connaisse le plaisir d'un sac d'épices. Ou de quoi que ce soit. Personnellement je te conseille les graines. Enfin bon. J'ai voyagé, et j'ai toujours vécu pour moi. Pour profiter complètement de chaque jour.

Un temps.

Mais j'ai réfléchi aussi à cette vision de voir les choses, et parfois je me dis que c'est égoïste. Coller un oreiller contre le mur et plonger les mains dans les sacs, c'est se refuser à aider les voisins qui se disputent, et ne pas prendre en compte l'inquiétude du marchant pour la qualité de ses sacs, qui sont toute sa vie.

Oui, voilà le seul aspect négatif qu'on pouvait trouver chez Ellen. Mais rarement. Et le jeune homme l'abordait au bout de même pas une heure de conversation. Où va le monde ? Malheureusement, ou heureusement, Ellen était trop dynamique en ce moment pour s'aventurer plus loin dans cette réflexion. Et l'entortillement de ses cheveux commençait à la turlupiner sérieusement. Il voulait en venir où au juste ?

D'ailleurs à propos d'égoïsme.. L'entortillement d'une mèche de cheveux est un plaisir qui, peut-être ne plait pas à l'autre ...

Elle sourit, et lui offrit un formidable regard complice, pour l'assurer que ce n'était pas son cas. C'était simplement un jeu. Toujours. Et cela reportait la conversation sur eux, en parfaits adolescents qu'ils étaient. De nouveau elle fixa ses pupilles brunes dans le regard lumineux du jeune homme, sans tourner la tête. Et quand beaucoup de pensées se pressaient dans l'esprit de la demoiselle, beaucoup de lumières traversaient son regard. Celui à qui il était en l'occurence destiné aurait pu y lire beaucoup de choses, peut-être trop, mais jamais assez. Il n'y a rien d'assez riche, même pas son regard, pour retranscrire la folie de l'esprit de la jeune adolescente. Adolescente oui, par son âge, et sa manière d'être. Mais en ce moment à la fois si gamine par ses éclats de rire intempestifs, et sa conception de la vie au-petit-bonheur-la-chance. Et si mature en même temps d'assumer cette manière de voir, de s'interroger, et d'etre capable d'en parler.. Gamine et mature.. Paradoxe... Ce n'est pas ça la description de l'adolescente ? Ah oui, pardon. Je m'égare. Mais c'est parce que j'ai du mal à suivre les pensées d'Ellen. Trop de joie, et trop de sentiments.

Enfin je te rassure, mes cheveux ne craignent rien, ils en ont vu de toutes les couleurs.

Oh. Jeu de mot absurde et qu'elle n'avait pas voulu. Elle se mordit la lèvre en songeant que parfois, elle n'avait vraiment pas d'humour. Surtout quand elle ne le faisait pas exprès c'est normal. Mordillage de lèvres assez sensuel d'ailleurs, mais elle ne s'en rendit pas compte. N'importe quel mec l'aurait directement pris pour une invitation, n'importe quelle pom-pom girl en aurait usé avec précaution. Ellen laissait son visage faire ce qu'il voulait, toujours capable de gérer la situation après. Mais là, elle était un peu dépassée. Riante, et retardant ce qui devait (ou pas..) arriver, elle semblait se jouer du garçon. Et en même, appuyé contre le mur, il dirigeait la scène. Si seulement ils avaient fixé les règles du jeu avant...
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MessageSujet: Re: Mais non je suis pas perdue.. Juste égarée. (LIBRE) [HIATUS]   Mais non je suis pas perdue.. Juste égarée. (LIBRE) [HIATUS] EmptyMar 20 Jan 2009 - 22:01

[HP : Désolée, réponse pitoyable >< Je me rattraperai, promis]

Le fait qu’Ellen comprenne bien que la remarque d’espionnage du photographe n’était qu’une plaisanterie, plut beaucoup à ce dernier. Peu de gens osaient s’aventurer plus sur un sentier aussi instable que l’esprit d’Akira. Sûrement par note pudique, lâche ou rationnelle… Dans tous les cas, l’optique bornée de ces gens-là ne lui plaisait pas du tout. Ce n’était pas le cas de cette fille.

Avant de répondre à sa propre question, que la jeune femme lui avait retournée, Akira vit aux traits de son visage qu’elle s’était stoppée. A quoi pouvait-elle bien penser ? Elle avait eu ce moment de « bug » d’un coup, sans préavis. Le pianiste fronça légèrement les sourcils, avant de changer cette expression en levant un sourcil, perplexe. Il n’y prêta pas plus d’attention. C’est à ce moment-là qu’il lui décerna son grand sourire, noyant ses yeux dans les siens. Et qu’il répondit enfin…

Akira était donc dans cette drôle de position : une main sur le mur, bloquant la jeune femme contre le mur, son visage très proche du sien. Il aimait cette scène. C’était quelque chose déstabilisant pour la personne qui se trouvait dans la position la plus soumise. Et, en ce qui concernait Ellen, ici, c’était elle qui occupait cette position et, vu son genre, elle devait vraiment se sentir bizarre… Indescriptible, pour le dominant.

La réplique de la fille à la longue tirade d’Akira, déclencha sur le garçon un léger gémissement, caché dans un soupir et schématisé par un simple sourire. Cette expression, Akira l’utilisait de temps en temps, mais pas à tort et à travers.

Akira écouta toutes ses paroles et les bues, comme on se saoule avec un bon rhum, empli d’expérience. Comparaison assez tordue, mais c’était comme ça, qu’il le voyait. Cette fille avait eu la chance d’avoir des parents la laissant libre de faire ce que bon lui semblait, alors que la photographe – bien qu’il adorait ses parents – avait eu une éducation beaucoup trop dur pour un adolescent. En plus, son changement inhabituel d’orientation sexuel n’avait rien arrangé. Certes, ses parents l’avaient très bien prit, mais tout de même… c’est difficile pour un ado d’accepter tant de changements.

Akira aimait ce que disait la jeune femme. Il ne voulait plus répondre, cependant. La mimique des lèvres d’Ellen était la goutte d’eau qui faisait déborder le vase. Bon ok, il était homo. Mais comme il le dit, si bien lui-même, c’est juste parce que c’est plus simple. Plus simple d’être homo ? Bon j’explique : Akira se dit tout simplement homo, parce qu’il l’est…
Vous ne comprenez pas ? Il est tellement difficile avec le sexe féminin qu’il en devient exécrable, alors il se tourne tout bêtement directement vers les hommes, pour garder un minimum de contact avec la gente féminine de la société. Ca fait très machiste énoncé comme ça, hein ?! Oui, mais en plus simple : il est homo, parce qu’il veut arrêter de blesser des filles, avec qui il est très dur. D’ailleurs, dans une relation avec un homme, c’est lui le dominé… Pour compenser, un peu, quoi.

Enfin, je m’égare là, non ? Pourquoi est-ce que j’expliquais ça, déjà ? Ah oui. Pour dire qu’il était homo, mais ça n’empêchait pas qu’il était irrésistiblement attiré vers Ellen. Là, maintenant.

Akira, éclaira son visage d’un grand sourire, emplie de sous-entendus sur la suite des évènements. Il se rapprocha encore et encore de la jeune femme. Suite à sa réflexion, même ironique, il avait lâche les cheveux d’Ellen. Il, toujours la main gauche collée sur le mur, s’appuyait légèrement dessus et, de son autre main, maintenant libre, il descendit ses doigts tout le long du bras de la fille, pour arriver jusqu’à ses doigts à elle. Aki rapprocha son visage cette fois-ci, toujours souriant et toujours les yeux dans les siens.

Leurs corps étaient maintenant collés l’un à l’autre. Les lèvres d’Aki effleuraient celles de l’étudiante aux cheveux bleus. Mais à partir de là, il ne fit plus aucun geste. Il humidifia ses lèvres, avant de murmurer :

"Je t’ai assez fait attendre, je pense. Moi, j’en ai marre de jouer la torture…"

Son sourire passa par un air amusé, avant de redevenir assez pervers. Non, il ne voulait pas coucher avec Ellen. Mais il se faisait une idée assez américaine du baiser qu’il allait lui donner.

Akira n’attendit donc pas plus et colla ses lèvres à celles d’Ellen. Une main sur le mur, l’autre agrippant les doigts de la jeune femme. De sa langue, il demanda patiemment l’ouverture des lèvres de l’étudiante. Première fois que cette sensation apparut avec une fille : il fut parcouru d’un long frisson. Cela le surprit d’avantage, qu’elle n’avait même pas encore accepté ses lèvres. Et si elle l’envoyait balader ? Aki n’y pensa plus : elle l’aurait fait avant. Non ?
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MessageSujet: Re: Mais non je suis pas perdue.. Juste égarée. (LIBRE) [HIATUS]   Mais non je suis pas perdue.. Juste égarée. (LIBRE) [HIATUS] EmptyMer 21 Jan 2009 - 19:52

Bon très bien. Il allait falloir réagir, et ce dans un délai assez limité. La conversation se stabilisait, les gestes se faisaient plus lents, leurs yeux ne se quittaient plus. Et Ellen était toujours dans cette incroyable position, à attendre tout bêtement qu'il se rapproche ou qu'il s'éloigne. S'il voulait coucher avec elle, que n'avait-il été clair depuis le début ? Il était mignon, avait un peu d'humour, ça aurait pu fonctionné. Mais là il l'avait réellement appâté petit à petit, comme un poisson devant qui on agite un asticot. D'abord le mystère sur les langues, puis le jeu des comptines, et cerise sur le gâteau, cette conception de la vie. Tout pour s'en faire un bon pote. Bah oui mais bizarrement, les deux adolescents semblaient parti ailleurs que dans une relation classique.

Certes la jeune fille faisait tout pour dédramatiser la chose. Et d'éclats de rire en répliques franches, elle cassait un peu la scène de film. A bas les clichés, toujours. Mais le cliché revenait à grands pas, surtout qu'Akira ne disait rien.. Soudain, et de justesse, Ellen se rappela que lorsqu'une situation lui échappait, elle avait simplement à faire ce dont elle avait envie. Voilà un précepte qu'elle avait fixé de sa jolie écriture sur la première page de son cahier.. Ah, son fameux cahier. Cette sorte de journal intime où elle n'écrivait jamais rien.. Peut-être pourrait-elle le montrer à Akira, si jamais il gagnait sa confiance, son amitié ou je-ne-sais-quoi. Ellen repensa à ce cahier où elle collait tous ces souvenirs. Et le premier commandement : faire ce qui nous plaît le mieux. (sans mettre en danger personne patatipatata mais là n'est pas le sujet)

Et en l'occurence, en détaillant les différents bleus du regard d'Aki, ses envies n'étaient pas bien méchantes. Elle aurait voulu être allongée avec lui, dans un champ de blé, les cheveux emmêlés dans les siens, à parler de tout et de rien. Et bien sûr, impossible de mettre un nom quelconque sur ce genre de personne. Un meilleur ami c'est beaucoup plus classique, un petit ami on ne prend pas le temps d'être soi-même, et le reste ne vaut pas la peine. Elle regardait donc Akira, attendant simplement de voir ce que le destin lui réservait.

Destin qui ne tarda pas à se manifester d'ailleurs. Rapprochement corporel, mimique souriante, bouts de mains sur haut de bras. Yeux dans les yeux, mains dans la mains, on peut conquérir le monde. Et puisque tous deux semblaient en parfaite symbiose, il n'eut besoin que de mots pour préciser le cours de ses pensées. Jouer la torture.. Oui, il s'agissait bel et bien de conquérir quelque chose. L'inconnu. Le mystère de l'autre. Se coller à lui pour le connaître mieux.

En l'occurence c'est aux lèvres de la jeune punk qu'Akira s'attacha. Lèvres frôlée tout à l'heure, goûtées maintenant. Yeux demis clos, pour ce qui est du jeune garçon en tout cas. Pour Ellen, la réaction était un peu décalée du film américain. Comme si l'actrice avait loupé un bout de son scénario. Les yeux ronds, il lui fallut une très longue seconde pour que son corps réagisse. Alors il ne se fit pas prier.

Les doigts emmêlés dans ceux du blondinet, elle entr-ouvrit les lèvres, juste assez pour être encore plus intime avec le jeune homme. Ses lèvres étaient douces et tendres, rien qui offusque Ellen. Involontairement elle ferma les yeux. Et eut un sourire invisible en songeant que là, vraiment il faisait film. Si on oubliait le lieu, les valises qui traînaient, les cheveux turquoises d'Ellen et la rencontre bizarre des deux ados. Peu importe, ce n'était que plus intéressant.

Puis elle ne pensa plus à rien. Elle embrassait juste Akira.

Puis son cerveau lui rappela qu'il existait toujours, et qu'il était peut-être temps de passer à autre chose. Youh ouh Ellen tu es en train de faire quoi au juste ? Tu vas te prendre la tête après, et ça se trouve tu as pourri une jolie amitié naissante, ce n'était peut-être pas la chose à faire et ... La jeune femme fit taire les voix muettes de sa conscience. Et s'écarta un instant, le temps de murmurer :

Puisqu'après cela, on va sûrement être gênés, profitons, et continue à m'embrasser d'accord ?

Et voilà. Incroyable. Pas foutue de conserver un brin de romantisme. Pour couper le sifflet au blondinet, elle reprit le baiser abandonné, dans l'espoir qu'il ne serait pas trop stupéfait. Elle était blottie contre lui, et s'y sentait bien. La voix de sa conscience, la réaction d'Akira après, ce qu'il pouvait penser... A nouveau, elle vira tout cela de sa tête. Il fallait faire ce dont elle avait envie n'est-ce pas ? En l'occurence elle ne voulait surtout pas de problèmes. C'était une grande fille, elle savait ce qu'elle faisait. Et les lèvres d'Akira avaient un bon goût. Pas sa faute quoi.


Est-ce qu'une seconde ou une minute passa ? Comme s'ils s'étaient mis d'accord, les deux adolescents se quittèrent, prirent quelques centimètres d'espaces. Et le regard d'Ellen, un instant embué par la chaleur du baiser, reprit sa joie habituelle. C'est donc avec une voix enjouée, mais plus douce qu'elle enchaîna.


Et comme nous nageons en plein film.. on ne va pas tout gâcher par un mal-être quelconque hein ?

Mais elle ne se rendait pas compte que peut-être elle le mettait mal à l'aise en disant tout ça ? Que ce n'était pas comme ça qu'on embrassait les gens ! Qu'il y avait un protocole ? Que là, elle aurait du se taire et le regarder avec des yeux de chien tendre ? Bah non. Ellen savait pas tout ça. Ou alors elle le jetait à la poubelle. Elle était contente, et ne refermait jamais sa gaieté en elle. Tant pis si Akira s'enfuyait en courant, elle avait déjà partagé beaucoup avec lui.

C'était bien.

Et son regard plus calme se posa tranquillement sur le sien.
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MessageSujet: Re: Mais non je suis pas perdue.. Juste égarée. (LIBRE) [HIATUS]   Mais non je suis pas perdue.. Juste égarée. (LIBRE) [HIATUS] EmptySam 7 Fév 2009 - 15:36

D’abord la peur. Oui, si elle n’avait pas voulu plus que des paroles, Ellen l’aurait repoussé bien avant qu’il scelle ses lèvres aux siennes. Mais la seconde qu’il fallut à la jeune femme pour entrouvrir les lèvres parut interminable pour notre pianiste. Si elle décidait de le jeter ? D’un premier profil que l’on pouvait se faire d’elle, l’étudiante était du genre à vivre au jour le jour. Carpe Diem. On ne sait jamais, tout de même… Ce n’est pas qu’Akira avait peur de se faire recaler, c’est plutôt la peur de gâcher une amitié toute neuve. Du moins, si pour cette fille, c’était de l’amitié.

Enfin, l’arrêt de la torpeur. Doucement, les lèvres d’Ellen laissèrent le passage libre à la langue du photographe. Akira put alors embrasser comme il se doit la jeune femme dont il partageait maintenant un peu plus l’intimité. La chaleur de sa langue sur la sienne le fit de nouveau frissonner, mais de façon plus subtile. Leur baiser dura presqu’une demie minute… Akira n’avait pas la notion du temps. Il n’arrêta seulement quand le souffle commença à lui manquer. Il avait eu la sensation qu’Ellen s’était totalement abandonné à lui, comme si son cerveau s’était déconnecté.

Akira redressa la tête et regarda son amie. Il plongea son regard dans le sien, le temps de laisser la jeune femme murmurer qu’elle en voulait encore. Un sourire amusé éclaira le visage de l’étudiant. Il ne se fit pas prier. Il n’en eut pas le temps en fait. Les lèvres d’Ellen se rapprochèrent des siennes et il s’y agrippa, comme s’il sentait qu’elle pouvait lui échapper à tout moment. La main, qui quelques secondes avant emprisonnait les doigts de la fille, vint se glisser sous ses cheveux, pour caresser sa nuque.

Essayons de laisser notre côté homosexuel de côté et laissons parler l’homme viril qui résidait dans le corps d’Akira… Si d’homme viril il était question. Il avait souvent subit le regard des autres s’apitoyer sur son sort de garçon androgyne, rejeter des groupes de petits bambins du même sexe, mais adoré de ceux opposés. Toute sa vie… Parce que, même si vous ne savez pas que vous êtes gays, avant de le découvrir – et peut-être d’en avoir les preuves sexuelles –, les autres, eux, le savent : vous le portez sur vous. Alors maintenant qu’Akira se caricaturait en body building, un sourire moqueur faillit le déconcentrer des lèvres d’Ellen.

Cette fois-ci, il la laissa prendre les commandes. C’était lui qui répondait au baiser et plus elle qui subissait. Akira adorait ce côté échange de rôle, dominé devient dominant et inversement. Cependant, il sentit qu’Ellen mettait fin au baiser et, avec une sorte de commun accord, ils se séparèrent et mirent une petite distance entre eux.

Seul hic dans tout ce film typiquement américain : la remarque d’Ellen. Il n’y aurait pas eu de mal-être de toute façon, si ? Il n’y avait rien entre eux. Ils étaient simplement deux adolescents transis profitant l’un de l’autre et faisant connaissance. Akira haussa les épaules à la fin de cette pensée : ça faisait un peu gougeât. Mais au final, Akira ne s’attarda pas sur cette maladresse : c’était le charme de cette étudiante. Elle donnait l’impression de découvrir la vie à la façon d’une gamine de cinq ans et en même temps, en connaître bien plus long que la plupart des gens de son âge.

Akira sourit au commentaire de l’étudiante. On aurait une petite fille qui embrassait son amoureux pour la première fois. Il voyait d’ailleurs très bien Ellen les bras jointes derrière le dos, se hisser sur la pointe des pieds et effleurer les lèvres d’un garçon, qui la considère comme sa petite sœur. Ses longs cheveux bleus subissant un léger coup de vent, sa tête baissée regardant ses pieds, qui joue à dessiner des arcs de cercle sur la terre sèche et craquelée. Parfaite vision d’un film à la française avec Marion Cotillard*.

Mais ça ne devait pas s’être passé comme ça. Bien sûr… Ce devait être beaucoup moins cliché. Beaucoup plus "Ellen".

Akira soutint son regard quelques secondes. Il fit un pas en arrière, pour laisser un peu plus de distance. Allait-il dire à Ellen qu’il était homosexuel ? La question trottait dans son esprit, se jetait contre ses tempes et le paniquait un peu trop à son goût. Pourquoi est-ce qu’il avait si peur de se livrer ? Ça ne l’avait jamais gêné auparavant d’affirmer sa sexualité.

Avait-il peut de la perdre ? Mais elle se ferait sûrement très bien à l’idée. Ce n’était qu’un baiser après tout. Ils n’étaient pas ensemble, ça ne les engageait à rien. Aucun contrat n’était signé…

Lentement, en silence, il se laissa choir dans le canapé. Akira n’était pas du genre à faire souffrir les autres ou à se moquer de leurs sentiments, de n’importe quelle nature soient-ils. Il se voyait mal, après toute cette drague, ces deux baisers passionnés, annoncer gaiement – sans mauvais jeu de mots – : "je suis homo. Dommage, on reste potes ?". Il se colla au dossier et écarta les jambes. Un long soupir s’échappa de ses lèvres, au moment où sa tête basculait en arrière.

Il n’était pas totalement gai. Pour être honnête, Akira se disait homo, plutôt que bi. Il était infâme avec les filles. Il était aussi exigeant, méfiant, intransigeant. Ou alors, il s’en foutait complètement et finissait par les délaisser. Pour ne pas faire souffrir ces pauvres créatures, il avait décidé de ne sortir qu’avec des garçons dorénavant. Même s’il sentait qu’avec Ellen, c’était parti pour être différent, il avait peur que s’ils se mettent ensemble, il finisse par faire comme avec ses anciennes copines. Vous savez ce que l’on dit : chassez le naturel, il revient au galop.

Mais d’un autre coté, Akira ne voulait pas couper toute chance de vivre plus que de l’amitié avec la jeune femme. Si bien sûr, après cette annonce, Ellen lui pardonnait son affront… C’était une vraie torture que subissait son esprit et il commençait à en avoir un mal de crâne.

Lentement, l’étudiant se redressa dans le canapé. Il observa longuement la fille, sans dire un mot. De haut en bas, il n’épargna aucune partie de son corps. Il ne passa pas plus vite sur sa poitrine, prenant autant de temps que sur tout le reste. Ce n’était pas pour se rincer l’œil, mais il voulait imprégner l’image d’Ellen dans son esprit, à jamais et à la perfection.

Akira mit son visage dans ses deux mains. Juste quelques secondes. Il finit par les laisser retomber mollement entre ses jambes. Après une profonde inspiration, il put enfin lâcher, sans ménagement :

"Je suis homosexuel."

Rien d’autre. Pas plus de commentaire. Il ne chercha pas à se défendre, pas non plus à la blesser. Akira le dit simplement, comme ça lui semblait le moins pénible : vite et vide.

Sur ces mots, il leva un regard désolé, vers Ellen. Il la regarda rapidement dans les yeux, espérant qu’elle ne lui en veuille pas. Akira se leva et se dirigea vers la porte. Si elle était intelligente et qu’elle voulait entendre le reste, elle l’arrêterait sûrement. Sinon… Tant pis ?

*Jeux d'Enfants
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MessageSujet: Re: Mais non je suis pas perdue.. Juste égarée. (LIBRE) [HIATUS]   Mais non je suis pas perdue.. Juste égarée. (LIBRE) [HIATUS] EmptyJeu 19 Fév 2009 - 18:05


    "Je suis homosexuel."

    Tout avait été si logique, si hollywoodien et si drôle jusque là. Ellen était une étudiante comme une autre, peut-être plus colorée, peut-être plus déjantée. Mais au fond, une adolescente qui vivait sa vie. Akira n'était rien de plus qu'un électron libre, déboulant comme ça dans une journée bien morne. Il était blond, souriant, un peu mystérieux, enthousiasmant. Ils s'embrassèrent, forcément. Ils s'embrassèrent et Ellen ne pensait plus à grand chose. Était-elle la gamine qui découvre la vie, ou celle qui en a vu tant d'autres ? Un peu des deux, toujours. Difficile de cerner le personnage, je vous l'accorde volontiers. Et puis il vint s'asseoir sur leur canapé. Oui, le leur. Celui qui avait été le témoin et peut-être même le déclencheur de leur étonnante intimité. Celui qui avait supporté le poids d'Ellen sautant dessus, et celui d'Akira, mu par la même idée. Le poids d'une rencontre pétillante d'innatendu, et de deux coeurs aux décisions très floues... C'est sur ce canapé mou que le blondinet revint s'asseoir. Il ne paraissait pas tout à fait dans son assiette, mais Ellen n'avait rien deviné.

    "Je suis homosexuel."

    Rien deviné. Elle voyait bien que quelque chose le turlupinait, c'était évident. Elle crut même un instant qu'il ouvrit la bouche quand elle croisa son regard. Mais c'était un effet de son esprit, une blague de son imagination. Akira était soudain aussi peu loquace qu'un serpent au soleil. En temps normal, peut-être que la jeune punk aurait ranimé la conversation, se serait installé à côté pour chanter de nouveau, le questionner, énoncer une phrase philosophique absurde. Mais ils s'étaient embrassés, et maintenant il ne disait plus rien. Est-ce qu'elle était donc aussi dégoutante que cela ? Ellen ne put s'empêcher de rire un peu cette idée. Oui rire, quelques grelots entre-coupés sortirent de ses lèvres, qu'elle retint bien vite. Ce n'est pas drôle de rire toute seule, mais au moins cela détend. Et fait passer le temps. Car les secondes s'éternisaient. A quoi pouvait-il bien penser ?

    "Je suis homosexuel."

    C'était absurde qu'il soit devenu muet comme ça d'un coup. Lui qui tout à l'heure disait qu'il fallait profiter des petits moments de la vie, des joies simples dans leur éblouissement, voilà qu'il n'osait pas continuer le drôle de plaisir de ce moment. Ou alors ce n'était pas du tout un plaisir pour lui. Peut-être qu'il cherchait à toute force une manière de fuir au plus vite. Fuir la salle commune, fuir Ellen et fuir le baiser. Bon elle n'avait pas foule d'expériences derrière elle, mais a priori ses baisers n'étaient pas traumatisants. A moins qu'il n'aime pas les filles hein, mais les apparences n'avaient vraiment pas l'air de ça. Ou alors peut-être qu'elle nageait en plein cliché et qu'en fait il avait une petite amie dans un pays lointain qu'ils e reprochait maintenant d'avoir trahie. Pitié qu'il ne s'agisse pas d'une histoire à l'eau-de-rose dans ce genre. Ce n'était qu'un bisou, une manière de se connaître, il n'allait pas en faire un drame non plus, personne ne le saurait s'il ne le voulait pas !

    "Je suis homosexuel."

    Les mots ne percutèrent pas tout de suite l'esprit d'Ellen. La première chose qu'elle pensa fut : "Ah, très bien il se remet à parler". Et tout d'un coup, son cerveau marqua une pause. Homosexuel. De hominis ou je-ne-sais-quoi, l'homme. Et sexuel.. Donc attiré par les Hommes. Et elle n'était pas un Homme. Mais il l'avait embrassé. Alors qu'il aimait les hommes. Et qu'Ellen était une fille. Tout cela ne tournait pas rond, et elle devait avoir loupé quelque chose quelque part. Impossible de concevoir sa phrase toute seule, comme ça sans explication. Il allait lui expliquer qu'en fait il était bi. Ou qu'il avait un humour anglais et que ceci était une blague destinée à tester son ouverture d'esprit. Ou qu'il voulait observer si elle dépitée ou si elle s'en fichait.. Ou encore que...

    "Je suis homosexuel."

    Il avait dit ça, et maintenant il s'en allait. Les mots n'avaient pas fini de résonner aux oreilles de la jeune punk, que l'étrange blondinet était déjà à côté de la porte. Elle ne l'avait pas entendu se lever. Etait-elle donc tellement bouleversée que ça ? Peut-être pas, mais étourdie certainement un minimum. Elle avait à peine intégré les rapides mots qui sonnaient faux qu'il posait la main sur la poignée. Quelque chose clochait dangeureusement. C'était comme un film dont on aurait coupé un bout du scénario. La partie où l'on révèle le meurtrier, la partie qui tient en haleine le spectateur. Et la punk était justement en plein suspens. On venait de lui enlever la possibilité d'une explication, et ça n'allait sûrement pas se passer comme ça. Il se prenait pour qui au juste ?

    "Je suis homosexuel."

    Oui ? Eh bien tu vas m'expliquer le pourquoi du comment adorable blondinet.

    Et donc elle lui répondit, en le tirant par la main sans scrupules, pour le faire asseoir sur le fameux canapé. Pauvre canapé, lui non plus ne voulait sûrement pas être privé de la fin de l'histoire. Il avait cru voir une idylle naissante (c'est un vieux canapé, il a des vieux principes, et donc quand il y a bisou, il y a idylle pour lui) et assistait à une version remixée d'une scène de ménage. Et Ellen avait beau être ouverte d'esprit et adaptable à toute situation, là elle ne se laisserait pas faire. Qu'il s'en aille si il veut, il finirait d'abord son petit charabia. Mais petit à petit, la jeune femme en venait à reconsidérer la situation. Le fantasme féminin absolu. Elle avait fait craqué celui-qui-ne-devait-pas-craquer, l'homosexuel. Pour un peu elle se transformait en pom pom girl prête à tout pour ramener les homos "dans le droit chemin". Mais pas tout à fait, elle était juste contente, malgré tout, qu'Akira ait fait ce qu'il avait envie de faire. Ne jamais se restreindre, la vie est trop courte. Quand on partage une philosophie commune, c'est bien le moins de s'embrasser nan ?

    Bah je ne savais ma bouille de punk attractive à ce point..

    Et elle sourit gentiment, tentant d'adopter une contenance vaguement plus sérieuse. Après tout ce n'est pas en gardant ce sourire franc accroché au visage qu'il allait expliquer tranquillement ce qui se passait dans sa petite tête et derrière son aveuglante mèche couleur-de-soleil. Elle aurait pu continuer à réfléchir toute seule et à l'interroger sans obtenir de réponses pendant des heures, rien que pour le faire rester, histoire de. Mais elle se stoppa, et le regarda fixement. Se rappelant que lui n'avait pas croisé son regard depuis longtemps. Depuis le baiser en fait. Il était temps qu'il lève la tête, elle n'allait pas le manger tout cru. En guise d'encouragement, ou rien que pour le plaisir de compliquer la situation, elle baissa la tête pour attraper ses lèvres, qu'elle embrassa furtivement.

    Maintenant tu m'expliques.

    Re-sourire, et cette fois elle parvint à faire taire la petite voix de son esprit.

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MessageSujet: Re: Mais non je suis pas perdue.. Juste égarée. (LIBRE) [HIATUS]   Mais non je suis pas perdue.. Juste égarée. (LIBRE) [HIATUS] EmptyJeu 26 Mar 2009 - 19:27

Vous savez que les beautés que l’on découvre le plus tôt sont celles dont on se lasse le plus vite ?

Ellen est belle, intuitive, intelligente… Tout ce que certaines personnes peuvent mettre des années à acquérir, la vie lui en avait fait don. Mais si elle possédait tout, que pouvait bien demander le peuple ?! Et, en cet instant précis, le peuple, plutôt abruti, c’était notre jeune pianiste.

Comment expliquer à une femme que l’on se prive de leurs délices parce que l’on est bien trop exigeant, qu’on ne parle pas de nos problèmes de couple… ? Couple. Bien sûr, pour oser qualifier une relation de couple, il ne faut pas être égoïste. Pour ne pas compliquer les choses : comment expliquer à une femme que nous les refusons par peur de les briser ?

C’était absurde, grotesque et même pathétique. Si l’on n’est pas capable d’apprécier une chose à sa juste valeur, il est logique que l’on s’y refuse, non ? Mais, nous parlons d’êtres humains là. Pas d’objet. Au final, est-ce que cela marcherait de la même façon ?
Trop de questions. Pas assez de réponses.

Ellen voulait pourtant qu’il lui explique les raisons de son changement d’humeur radical. C’était normal, mais insoutenable. Autant abréger les souffrances le pus rapidement possible.

A sa grande surprise, Akira répondit instinctivement au baiser furtif de la jeune femme. Sentant son regard qui cherchait le sien, il plongea ses yeux dans les siens. Fièrement, il le soutint, sans fléchir. Mais était-ce vraiment de la fierté ? Ou est-ce qu’il ne cherchait pas plus tôt, à cacher ce qu’il éprouvait au fond de lui ?

"En réalité, je serai plutôt bisexuel…"

Crever l’abcès.

"Je suis infâme, exigeant, comparable à une éponge à double face, dénué d’expressions de mes sentiments… Tout cela, quand je suis avec une fille."

Akira marqua une courte pause, avant de poursuivre. Et si tout ça la dégoûtait ? Si elle ne voulait plus entendre parler de lui quand elle serait qu’il est une réelle ordure ?

"Je ne supporte pas le moindre défaut chez vous, car j’ai une image des femmes : elles sont ce qui s’approchent le plus de la perfection."

En réalité, il détestait la perfection. Mais il jubilait devant chaque chose proche de l’atteindre. C’était paradoxal, mais Akira était une antithèse à lui seul. Sans laisser le temps à Ellen de répondre quoi que ce soit, il enchaîna :

"Les femmes sont pour moi, les gardiennes éternelles de toute l’humanité puisqu’elles l’ont portées. Vous ne pouvez pas, vous ne devez pas décevoir vos fils."

Ça devenait pitoyable.

Akira baissa la tête, ne pouvant plus regarder son amie dans les yeux. Il se mordit la lèvre inférieure. Ses cheveux étaient retombés en une cascade blonde devant son visage, mais il sentait que, quoi qu’il fasse, Ellen pourrait le voir, le ressentir. Il était cerné.

" Je ne peux pas accepter le fait que je puisse nuire à des êtres aussi magnifiques que les femmes."


Honteusement, il mit ses pieds sur le canapé, colla ses genoux à son torse et les serra avec ses bras. Comment pouvait-on proliférer un discours aussi minable. Il laissa piteusement tomber sa tête sur ses genoux.

Akira était du genre à avoir pleins d’idées dans la tête, mais à ne jamais savoir les expliquer de façon claire et fondée. Si Ellen arrivait à le comprendre du début à la fin, ce serait une grande première. Mais quelle défaite que de se livrer pour la première fois à une inconnue. Inconnue, dont il disait déjà vouloir une amitié profonde, voire plus. Ses dents s’enfoncèrent un peu plus dans sa lèvre.

"C’est pitoyable, non ?"

Akira attendit le verdict, priant pour qu’elle ne parte pas en courant.
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