Perdue au café [Clos]

Miki : C'est bien trop grand cette ville

Après un bref soupir devant l'immensité de la ville qui l'accueillait, Miki reprit les sacs qu'elle venait tout juste de poser à terre, et après un regard au loin, elle reprit sa marche, dans une direction qui lui était totalement inconnue. Dans sa tête, tout était flou : nouvelle ville, nouvelle école, et une nouvelle fois, elle s'était perdue en chemin. Elle essayait de suivre au mieux les indications d'une vieille dame qui lui avait dit de traverser la ville dans son intégralité, mais comment faire lorsqu'on ne connait pas la ville, et qu'on a pas du tout le sens de l'orientation ? Un véritable casse tête pour la jeune fille, mais elle persévérait pour parvenir à cette académie avant la fin de l'après midi pour finaliser l'inscription. La ville était immense, en effet, avec de nombreuses tours qui surplombaient la ville, toutes plus hautes les unes que les autres. En fait, cette structure indiquaient qu'elle devait certainement se trouver dans un quartier d'affaire, ou tout autre chose de cette importance. Elle savait alors qu'elle se trouvait alors sur le bon chemin, puisque ce quartier aux grandes tours se trouvaient dans les indications qu'elle avait reçu de la vieille dame.

Miki (pensées) : Ouf, je suis pas si perdue que ça, mais j'ai encore un bon bout de chemin à faire avant d'arriver.

Le chemin qu'il restait était long, certes, mais certainement très difficile pour la jeune demoiselle qui avait en plus deux lourdes valises à porter au bout de ses bras, ce qui rendait cette marche encore plus dure au fur et à mesure. Et plus les heures passaient, plus la fatigue s'intensifiait dans les bras, les jambes, … Le corps de Miki ne voulait plus qu'une chose : faire une bonne pause, et dans sa tête, ce fut dès lors une de ces priorités. Elle n'en pouvait plus, mais continua à marcher jusqu'à se retrouver dans un quartier bien plus sympathique. Des bars, des salons de thé, des petites boutiques, … Miki se trouvait à présent dans un quartier commercial, bien plus accueillant. Pour elle, c'était maintenant le moment de faire une pause. Elle choisit de s'installer à la terrasse d'un café, pour se reposer en prendre quelque chose à boire, et aussi un petit truc a grignoter. Il n'y avait pas foule dans ce café, ce qui justifia son choix, et le serveur se rendit rapidement disponible pour la jeune fille.

Serveur : Bonjour, Mademoiselle. Qu'est ce que je vous sers ?

Miki : Euh … Alors, j'aimerais … un thé à la menthe … et un croissant, s'il vous plait

Le serveur acquiesça, puis se dirigea à l'intérieur de l'établissement pour préparer ce que Miki désirait. La jeune fille en profita pour regarder comment était fait le café, et fut surprise de voir un intérieur rustique, fait en bois sculpté, qui était fignolé avec quelques touches de cuir. Un endroit qui changeait quelque peu de ce qu'on pouvait voir au alentours, sortant du cadre de la métropole pour s'inscrire dans quelque chose de plus exotique. Cet endroit devait être certainement fréquenté par ceux qui souhaitaient s'évader de leur quotidien pendant quelques instants. Un lieu que Miki pensait qu'elle allait apprécier à l'avenir. Mais à peine eut elle terminé de réfléchir aux possibilités qu'offraient ce lieu que le serveur revint avec sa commande. Elle régla l'addition de suite, puis le serveur la laissa seule.

De suite, elle trempa ses lèvres dans la boisson, mais fit rapidement marche arrière à cause de la chaleur du thé. Il allait falloir attendre un petit moment avant de boire ce dernier, sous peine d'avoir la langue en feu pendant un long moment. Miki décida alors de grignoter son croissant tout doucement, en regardant les gens qui allaient et venaient dans cette petite rue. Cette ville était peu être accueillante, et finalement, elle n'allait peut être pas regretter de devoir vivre ici. Son ancienne ville allait lui manquer, certes, ses amis aussi, mais peut être allait elle pouvoir ne pas être nostalgique ici. Elle but finalement son thé, profitant de son bon goût, même s'il n'était pas aussi excellent que ceux qu'elle dégustait avec sa mère. Le serveur revint, lui demandant si elle n'avait besoin de rien et la jeune fille osa lui poser une question :

Miki : Je cherche l'Académie Keimoo … Vous pourriez m'aider un peu ? … Je suis nouvelle ici, et je me suis un peu perdue.

Serveur : Désolé, mais je ne connais pas trop la ville. Je me suis installé ici il y a peu.

Miki le remercia, puis soupira. Comment allait elle faire pour trouver cette académie avant la fin de l'après midi ? Il lui restait du temps, certes, mais elle ne savait pas du tout comment elle allait s'y prendre.

L'après midi était déjà bien entamée en ce samedi, et le problème de la jeune Miki ne se résolvait toujours pas, tandis que le temps continuait de s'écouler. Le serveur semblait en être désolé, il ne pouvait pas venir en aide à la demoiselle qui ne savait plus par où continuer. C'est à ce moment là qu'une tornade venant du comptoir s'approcha à toute vitesse de la table de la jeune fille en criant qu'elle savait, car elle y était inscrite. Après un bref échange, la jeune fille envoya une remarque au serveur, et celui ci se retira. Miki n'eut le temps de rien que cette petite s'installa aux côtés de la nouvelle arrivante avec son chocolat chaud et se présenta. Liberty Miwako Watson ? Un nom pas très local, plutôt de consonance britannique, qui expliquait un peu son aspect physique. C'était une petite fillette à en juger par son apparence, surement une collégienne, même si elle n'avait pas souvenir que Keimoo accueillait un collège. Tant pis, si cette petite Liberty connaissait le chemin de Keimoo, c'était sa meilleure opportunité.

Miki patienta un peu, restant un peu bouche-bée, tandis que Liberty martyrisait un serveur parce que son chocolat était chaud, trop chaud. Elle se prenait pour quelqu'un d'important pour parler de la sorte aux gens et faire son intéressante ? Miki fit mine de ne pas faire attention aux agissement de la petite Liberty et buvant alors une gorgée de thé pendant que la petite fille commandait à son tour un croissant. Mais la nouvelle arrivante sur les lieux était surprise de l'énergie que sa future guide dégageait, c'était impressionnant, à croire qu'on ne pouvait pas la fatiguer. Miki se décida donc à poser sa tasse, à lever les yeux vers ceux de la jeune fillette pour enfin donner la réponse sur son identité.

Miki : Comment je m'appelle ? … Et bien, je m'appelle Miyako Miki … Et j'arrive tout juste dans cette ville …

Voilà, les présentations faites, la jeune Miki regarda aux alentours les gens qui passaient à côté, faisant leurs emplettes dans les magasins de la rue. Cette ville semblait elle aussi très active, et surement que Miki allait devoir se réveiller un peu pour rentrer dans le tempo de la ville, et quitter ses habitudes pantouflardes pour rentrer dans le moule, même si elle savait très bien qu'elle pouvait se contenter d'être différente des autres. Mais avant de penser à tout ça, Mademoiselle Miyako allait devoir se concentrer sur le moment présent et sur son interlocutrice qui se disait être ravie de servir de guide. Enfin, c'était réconfortant de savoir que le calvaire de son arrivée était terminé grâce à cette petite fillette. Elle lâcha alors, dans un ton tout ce qu'il y a de plus normal :

Miki : Je ne savais pas qu'il y avait aussi un collège à Keimoo …

Elle ne se rendait pas compte qu'elle venait peut être de dire une énorme bêtise.

Dans ce monde, il y a des moments où il vaut mieux s'abstenir de parler sous peine de vexer les gens avec des paroles blessantes, même si ce n'était pas l'objectif. Ce moment en faisait parti, et Miki le remarqua aussitôt lorsque le regard de Liberty changea. Elle sut à ce moment qu'elle venait de faire une énorme erreur, qui risquait de compromettre la possibilité que la petite blonde l'accompagne à Keimoo. Et si elle avait le moindre doute concernant cela, tout fut effacé lorsque Liberty commença à se frotter les cheveux, comme pour lutter contre une crise de colère. Miki pensa qu'elle devrait s'excuser aussitôt, mais elle se sentait tellement gênée, intérieurement, qu'elle préféra se taire, histoire de ne pas faire de nouvelles boulettes. Après quelques secondes, la jeune Liberty leva à nouveau la tête avec un grand sourire, avant de s'adresser à la nouvelle arrivante.

Liberty : Tu te trompes, je suis lycéenne. C’est vrai que j’ai des airs de petite fille mais ça s’arrête là. D’ailleurs tu vas allée où ? A l’université ou bien au lycée ?

Miki comprit instantanément que c'était vraiment un soucis le fait qu'elle ait prit son interlocutrice pour une collégienne. Avait elle un tel complexe par rapport à sa taille et son apparence ? A croire que c'était le cas vu la violence d'une partie de la phrase. Miki fit semblant de ne pas en tenir rigueur, car elle était tout à fait consciente de ce qu'elle avait involontairement fait. Elle baissa à la fois le regard et la tête pour bien faire comprendre qu'elle était désolée que son erreur, mais préféra ne rien dire pour le moment. Laissant un grand moment de silence, la fautive réfléchit longuement à ce qu'elle allait dire à Liberty, intégrer une excuse dans sa réponse, ou ne pas y faire attention. Elle jeta un œil à la blondinette, inspira profondément, puis répondit à la question.

Miki : Je suis désolée … Enfin, bref ! … Je suis en troisième année au Lycée … Un peu de retard à cause de soucis personnels par le passé.

Essayant de mettre derrière elle ce petit accrochage, Miki termina rapidement son thé avant de poser la tasse et soupirer longuement, de fatigue. Cet après midi l'avait totalement vidée, et elle profitait au maximum de ce temps de repos, au point de se demander si elle allait réussir à se relever après ce temps de pause. Oui, elle pensait vraiment au moment où elle allait devoir partir pour se rendre à l'académie, pas trop tard. Elle pensait vraiment à partir en même temps que les gens arrivaient au compte goutte, et comme la foule, c'était quelque chose qu'elle n'aimait pas. Elle jeta un œil à ses deux valises, se remémorant le poids excessif de celles-ci, mais fut surprise d'une autre question de la jeune Liberty. Quelle curieuse cette petite là … Voilà qu'elle attaque un autre sujet lié à l'académie.

Liberty : Pourquoi Keimoo ? C'est tes parents qui t’y ont obligé ?

Miki sourit, parce qu'à son tour, Liberty venait de dire une bêtise, même si cette dernière ne pouvait pas savoir ce qui se passait dans la famille de la nouvelle. Alors, rien dans son attitude, rien dans sa gestuelle, la jeune Miyako ne fit rien pour montrer que cette question l'avait troublé, mais expliqua sa situation, et surtout son attachement envers sa mère.

Miki : Je vis seulement avec ma mère, car je n'ai jamais connu de père … Et jamais ma mère ne m'a obligé à faire quoique ce soit … Elle s'est longtemps sacrifiée pour moi, que lorsqu'une agence de pub lui a proposé un boulot en or, je lui ait dit qu'elle devait saisir cette chance. De fait, je l'ai suivi dans la région, et j'ai choisi cette école ...

Miki se souvenait que sa mère avait été prête de refuser l'offre car elle ne voulait pas que sa fille soit séparée de ses amis et de son ancien lycée. Il avait fallu une argumentation béton, basée sur le fait qu'elle était une grande fille et qu'elle pouvait gérer cela, pour que le destin soit scellé. Maintenant, elle était là, et même si elle regrettait ses amis, sa décision avait été prise et elle en était fière. Elle garderait contact avec toutes ces personnes qui étaient chères à son cœur, par téléphone ou par le web. Elle espérait qu'elle serait heureuse dans cette situation, mais elle ne pouvait pas imaginer ce qui allait l'attendre.

Il était temps maintenant de partir, et après s'être assurée que Liberty ait fini chocolat et son croissant, Miki se leva et saisit ses valises, puis dit en souriant :

Miki : Il est temps d'y aller, je crois … J'aimerais ne pas arriver trop tard là bas … On y va ?







[HRP : Tu finis ici ou tu répond directement sur le sujet de Koizumi ? Préviens moi par MP]