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 Les ardoises lyriques. | Miki

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2 participants
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Kohaku Joshua Mitsumasa
♣ Université - 4ème année
Kohaku Joshua Mitsumasa


Genre : Non Binaire Verseau Coq Age : 30
Adresse : Hiryuu : 05 rue de la Chance, app 32 ou la Chambre 110 de l'université ou chez Zakuro.
Compteur 665
Multicompte(s) : Lawrence E. Swanster | Populaire

KMO
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MessageSujet: Les ardoises lyriques. | Miki   Les ardoises lyriques. | Miki EmptyDim 15 Mar 2015 - 19:59

LES ARDOISES LYRIQUES
Des équations sur les toits, des citations sur les murs, des frontières dans la bouche.


-

Le barista chantonnait depuis son poste près de la caisse enregistreuse, harponnait doucement les surfaces qui l’entouraient de par l’intermédiaire du récipient métallique qui servait à concocter les lattés, créant ainsi un rythme. Un rythme un peu redondant, pour tout dire, mais qui embaumait le petit café d’une ambiance paisible. Je me tenais en retrait, installé dans un fauteuil près d’une fenêtre, semelles de mes bottes à talons roses flirtant avec le tissu beige de mon siège, mes genoux pressés contre ma poitrine. Je balançais dans une paume un roman rédigé dans l’écriture de mon pays natal, lettres remplaçant les symboles dans une apposition concrète d’un français que je n’avais plus très souvent l’occasion de parler. Une saison dans la vie d’Emmanuel, un roman rappelant ceux du terroir, ces ouvrages souvent critiqués dont certains représentants se détachaient toutefois positivement de la masse. Crapula et Jean le Maigre et le sourire évasif d’un homme plus grand que nature qui survivait entre les pages du roman en tant que protagoniste malgré son état de cadavre emporté par la tuberculose. Emmanuel n’existait que quelque part à la suite du Cinquième, de Pomme le kleptomane, l’adorateur des femmes.

Une lecture intéressante, nul doute. Un café fumait sur la petite table installée devant moi.

Depuis ma rencontre avec l’arrogance prétentieuse d’un Lun Marv qui s’était bien vite métamorphosé en lièvre à la névrose abracadabrante, ce café était devenu un point de restauration, un endroit pour lire dans la quiétude de la journée, pour me perdre dans la paresse de l’humanité. Peu populeux, écarté des rues principales, cet endroit ne se faisait jamais trop bruyant. L’après-midi, je pouvais prendre une pause et observer la faune étudiante sélecte qui venait l’envahir. Quelques barrista me reconnaissaient de visage et, comme je n’avais jamais jugé bon de foutre la pagaille dans leur bel établissement, semblaient plutôt m’apprécier, m’accueillant avec des sourires et des politesses d’usage auxquelles je grommelais des réponses vides d’intérêt. Le café était bon, les gens me foutaient la paix. Bien, très bien. Je pouvais dormir dans les livres.

Jean le Maigre bariolait toute la cabane de ses poèmes, les laissait trainer pour que Grand-mère Antoinette se souvienne, se choque et s’en émerveille. Elle contemplait l’intelligence ravissante de son maladif Jean le Maigre, souffrait de cette gangrène pleine de déchéance qui l’habitait. Le feu à l’école, la main contre la cuisse de Pomme. Jean l’Empoisonné, Jean l’Illuminé.

Aujourd’hui, malgré le roman tenu dans ma paume, ma journée ne serait pas entièrement dédiée à la lecture. La lecture serait l’entrée, puis le dessert, puis ce thé qu’on prend avant de sommeiller tard dans la nuit. Le plat de résistance serait l’obéissance, l’horreur mitigée d’intérêt. Je n’avais rien contre l’idée de jouer les tuteurs, Swan était mon élève à temps plein, Subaru mon disciple à temps partiel, mais un jour je brûlerais Ashita de tenter de me dompter. ( Le tuer ? Non. Non. Nononononon. Juste le roussir un peu, pour lui faire peur, pour lui montrer. En attendant, je ne voulais pas être expulsé, je ne voulais pas qu’on s’attarde plus sur mon cas qu’on ne le faisait déjà. Shh. ) Bref, le repas principal serait une séance de tutorat avec un lycéen qu’on m’avait refilé, car certaines de ses matières affichaient des notes trop basses.

Philosophie quand tu nous tiens. Je n’avais jamais eu à réfléchir lors de ces cours, m’étais toujours contenté d’absorber la matière et de la renvoyer à mes professeurs sous une forme modifiée, implantée de mes perspectives. Brillant ? Pas tout à fait. Pertinent ? Peut-être parfois. Que me faudrait-il enseigner à ce jeune homme ? Arendt ? Nietzsche ? Pourrais-je aborder Camus et ses mots d’existentialiste ? Pourrais-je peindre les poèmes de Jean le Maigre qui s’imprégnait de cette philosophie douteuse que trouvent les gens qui n’ont pas l’occasion d’être réellement éduqués ? Ce serait à voir.

Hm.

Pour l’instant, j’attendais.
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Miki Shinzou
♣ Université - 1ère année
Miki Shinzou


Genre : Masculin Poissons Tigre Age : 26
Adresse : Résidence des garçons, rez-de-chaussée, chambre 06
Compteur 116

KMO
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MessageSujet: Re: Les ardoises lyriques. | Miki   Les ardoises lyriques. | Miki EmptyMer 1 Juil 2015 - 15:17

Miki regardait - fixait, même - la lettre qu’il avait reçue quelques jours plus tôt. Elle émanait du directeur de l’académie, et n’apportait pas les meilleures nouvelles pour le jeune lycéen. Manifestement, ses notes, trop faibles, avaient besoin d’être remontées. De ce fait, plusieurs élèves allaient être ses tuteurs dans les différentes matières concernées. Cependant, une des phrases, qui se trouvait à la fin du message, laissait le nouveau troisième année quelque peu frustré :

« De plus, tant que vous n'aurez pas remonté vos notes, vous avez interdiction de fréquenter le club de natation, ainsi que de faire des compétitions. »

Interdit de natation - du moins, au club. Interdit de compétition. C’était dur. Il jeta un œil aux serviettes et aux maillots de bain étendus près de la fenêtre de sa chambre au pensionnat. Cela allait être très difficile.

L’adolescent replia le papier et le rangea dans son sac de cours. Il y était écrit la liste de ses futurs tuteurs, et il ne fallait pas qu’il perde leurs noms avant de les avoir contactés. Certains d’entre eux s’en étaient déjà occupés. Il avait, d’ailleurs, rendez-vous avec un certain Kohaku Joshua Mitsumasa, un peu plus tard dans la journée, dans un café du centre-ville, pour la philosophie - il faut dire qu’avec un cinq sur vingt dans la matière, Miki avait certainement besoin de ce tutorat.

Le troisième année, tout en cherchant, dans ses affaires, les cahiers et livres de philosophie qu’il possédait des années passées - avec, à l’intérieur, ses contrôles où l’encre rouge dominait -, il repensa aux commentaires qu’avaient pu faire ses professeurs. Pour l’année passée en France, il avait vraiment eu du mal avec cette matière. Et pour cause, il ne comprenait pas encore très bien la langue, et avait beaucoup de mal à en saisir les subtilités. Cependant, les notes de sa deuxième année n’avaient pas atteint des sommets - c’était pour cela qu’il avait besoin dudit Kohaku -, car il comprenait souvent l’inverse de ce que l’auteur voulait dire. Du moins, c’était ce que ses professeurs avaient le plus souvent dit.

Avec un petit soupir, Miki fit glisser la fermeture éclair de son sac de cours, et, enfilant une veste et ses chaussures, mit celui-ci sur son dos, et sortit du bâtiment. Descendant dans le centre-ville, le jeune nageur passa devant une bonne dizaine de restaurants et autres lieux dédiés à la restauration, avant de trouver le café où son futur tuteur et lui s’étaient donné rendez-vous. Après une petite inspiration et après avoir réajusté son sac sur ses épaules, le lycéen poussa la porte d’entrée du bâtiment et entra.

L’intérieur était plutôt petit, et quelques personnes, à priori des étudiants, étaient assises, tantôt discutant calmement autour des tables, devant leurs cafés, tantôt lisant au fond d’un fauteuil, dans les coins de la salle. La pièce avait, en fait, une ambiance plutôt feutrée, ce qui faisait que l’adolescent, habituellement ouvert et expressif, se sentait presque timide, pas à sa place - une grande première ! Il salua le personnel et les clients, cherchant des yeux, par la même occasion, qui pouvait être Kohaku parmi eux, tout en restant comme collé au chambranle de la porte d’entrée.
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Kohaku Joshua Mitsumasa
♣ Université - 4ème année
Kohaku Joshua Mitsumasa


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MessageSujet: Re: Les ardoises lyriques. | Miki   Les ardoises lyriques. | Miki EmptyVen 17 Juil 2015 - 19:29

Emmanuel passait une autre saison, déclenchait la fin du récit et, visiblement, j’avais sauté des pages, m’étais affairé à lire l’ouvrage de toutes les manières sauf celle qui était prescrite, atteignant l’épilogue avant même de survoler les supplices d’Héloïse. Mon intérêt pour la foi de la fille de joie était moindre et je dédaignais toujours sa part du périple, rétractant mes pupilles dans une ébauche de jugement que le personnage, inexistant, immatériel, ne pouvait ressentir.

Ce ne fut que lorsque je survolai une énième fois la chasse de Crapula à l’endroit de Pomme, du Septième, que je daignai me souvenir, ayant brodé dans l’attente l’esquisse d’une journée tranquille, que je ne me tenais pas là par loisir, mais bien par obligation.

Où était Miki Shinzou ? S’était-il égaré parmi la population des rues du centre-ville? S’était-il laissé distraire par un passe-temps quelconque ? Avait-il eu un empêchement ? Je ne connaissais de lui rien d’autre que le nom que le directeur avait bien voulu me fournir, son profil se voyant noyé dans les ombres de l’inconnu. Mon ordinateur portable ayant été laissé derrière, dans les draps du studio que je partageais avec ma toute belle, je n’avais aucun moyen de le contacter pour m’enquérir de son état et de l’endroit où il se trouvait. Il aurait peut-être été sage de lui quémander son numéro de téléphone.

Soit, je ne comptais pas rebrousser le chemin jusque chez moi pour m’emparer de mon ordinateur le temps d’envoyer un mail. Il trouverait le commerce ou il raterait notre rendez-vous et j’obtiendrais là une bonne raison de dire à Ashita de me ficher la paix avec cette foutue histoire de tutorat. Les efforts ont un prix, la connaissance doit être partagée et, Mitsumasa, si vous souhaitez continuer à être exempté de vos activités extracurriculaires, vous allez donner des cours aux moins fortunés. Point barre. Vous savez pertinemment que toute opposition sera sévèrement sanctionnée.

Je soupirai, attrapant le gobelet contenant mon café et le portant à mes lèvres soucieusement. Même s’il apparaissait dans la foule du café, je n’aurais aucun moyen de le reconnaître, de savoir lequel de ces faciès était le sien et il serait très présomptueux de ma part de croire qu’il aurait eut ouïe de mon apparence. Les nouveaux élèves ne connaissaient que trop peu l’exhibitionniste du réfectoire, la terreur qui léchait les manteaux du CPE Saitô ( ce connard qui avait laissé trop de gens derrière, qui s’était pris une balle dignement, en saleté de samaritain à la con qu’il était ).  

Anhf.

Reposant mon breuvage et mon livre sur la table, dépliant mes jambes et laissant mes talons claquer conte le carrelage, je me penchai pour fouiller dans mon sac. De ses confins, j’extirpai une feuille blanche, ainsi qu’un marqueur noir. Je décapsulai l’outil d’écriture et gribouillai une série de lettre sur la feuille avant de la relever dans les airs, l’air tranquille, observant un à un les clients présents.

On pouvait lire, sur mon frêle panneau, blanc contre noir :


MIKI, MIKI,
QUE PENSES-TU DE L’EXISTENTIALISME ?
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