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 Il y a des journées comme ça... [Miki]

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Rei Kawashima
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Rei Kawashima


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MessageSujet: Il y a des journées comme ça... [Miki]   Il y a des journées comme ça... [Miki] EmptyDim 22 Juin 2014 - 17:23

« C'est pourquoi nous avons besoin de cinq volontaires. »

Le professeur constata sans surprise l'incroyable ferveur des lycéens qui ne furent pas un seul à lever la main. Le délégué de la classe se proposa finalement pour montrer l'exemple, mais il ne fut suivi par personne d'autre. Il fallait dire que l'idée de nettoyer une piscine un après-midi après les cours n'était pas ce qui faisait rêver la majorité des élèves. Pourtant, le temps était ensoleillé mais pas caniculaire pour autant, ce qui ne rendrait pas la tâche trop désagréable. Rei n'avait aucune envie de participer à cette corvée mais gardait un air neutre pour ne pas trop le montrer. Devant tant de dévouement, le professeur était forcé d'utiliser son autorité.

« Bien. Je crois que je vais devoir désigner les volontaires restants dans ce cas. »

Rei ne détourna pas les yeux. Elle savait par expérience que c'était le genre de cible préféré des profs qui n'hésitait pas à pointer du doigt ceux qui tentaient d'éviter son regard. Cependant, par soucis d'impartialité, il choisit la fameuse technique du lâchée-de-crayon-sur-la-liste-d'appel-des-élèves. Trois premiers volontaires furent ainsi désignés au hasard pour rejoindre le délégué. Rei n'en faisait pas partie, elle estima avoir de bonnes chances de ne pas être choisie par la dernière mine s'abattant sur les noms de sa classe. Elle laissa presque échapper un soupir de soulagement lorsqu'elle entendit le patronyme d'un tiers au moment du tirage. Un main se leva néanmoins :

« Monsieur ! Il est absent aujourd'hui car il est malade. »

« Bon, je vais relancer le crayon alors. »

La jeune fille n'avait pas eu le temps de savourer son espoir que ce dernier vola en éclat au moment du verdict final :

« Kawashima Rei. Tu es bien là ? Oui ! Très bien, tu seras le volontaire qu'il manquait. »

Le garçon manqué bouillit de rage à l'intérieur. Le système le plus juste au monde venait de la choisir, il n'y avait donc pas de contestation possible. D'autant plus qu'elle n'avait pas de club ce soir là. Elle pesta dans ses pensées contre les probabilités et se leva pour rejoindre ses camarades en s'efforçant de garder un sourire comme si cela l'enchantait de frotter le sol de la piscine de l'académie.

Long de 25 mètres, avec une profondeur allant de 1,5 à 3 mètres, le bassin extérieur de Keimoo accueillait principalement les entraînements du club de natation et les séances de sport des lycéens qui en choisissaient le module. En été, il devenait accessible à tous en dehors des heures de cours. Rei ne connaissait pas beaucoup cet endroit. Il fallait dire que la piscine n'était pas son lieu de prédilection, et ce pour plusieurs raisons. La première venait de ses lentilles de contact, pratiques pour nager dans de l'eau à la mer (les larmes et le sérum physiologique étant principalement de l'eau salée) mais irritantes et faciles à perdre dans l'eau chlorée de la piscine. Ainsi, pour se baigner dans un bassin Rei avait le choix entre souffrir des yeux ou enlever ses lentilles pour révéler son acuité visuelle défaillante.

La seconde raison était directement liée à son « jeu ». En effet, quel meilleur endroit que la piscine pour cacher son identité féminine ? Si sa poitrine plate ne l'handicapait pas, c'était le port d'un maillot de bain moulant son entrejambe qui rendait la tromperie beaucoup plus difficile. Cela ne posait pas de soucis dans une piscine privée ou à la mer, là où les shorts de bain plus décontractés sont autorisés. Mais cela était impossible dans les autres bassins publics où le port de tel maillot était interdit pour des raisons d'hygiène. Bref, Rei évitait ce genre d'endroit comme la peste, cela étant rendu possible par le choix des modules de sport au lycée.

A cinq, les élèves mirent une demi-heure à frotter l'entière surface du bassin vide. La jeune fille mâchait sa colère mélangée à de la lassitude à chaque appui sur son balai. Une fois ce travail effectué, il ne restait plus qu'à tout rincer au tuyau d'arrosage. Cependant, plusieurs des lycéens avaient des activités de club ou d'autres responsabilités pour le reste de l'après-midi, ils demandèrent au reste du groupe s'ils pouvaient les quitter ici. Rei pensa que le bon moment était venu pour s'accorder un moment de solitude. Les uns ne supportant pas de travailler pendant que les autres devaient partir, elle haussa le ton pour proposer :


« Vous pouvez y aller, je vais m'occuper du reste. »

Tandis que certains la remercièrent en partant, le reste lui demanda si cela ne la dérangeait vraiment pas. Elle répondit qu'elle ne l'aurait pas proposé si cela l'embêtait. Elle leur assura ensuite qu'il ne restait pas grand chose à faire et que cela ne prendrait pas beaucoup de temps, même à une personne. Ils acquiescèrent et partirent sans demander leur reste.

Une fois seule et tranquille, Rei alla ouvrir le robinet du tuyau qu'elle saisit ensuite pour l'actionner depuis l'intérieur du bassin toujours vide. Elle commença à passer le jet d'eau sur les parois en recevant quelques gouttes d'eau au passage. Cela la rafraîchissait agréablement, elle se détendit et finit par enlever son t-shirt pour profiter du temps et ressentir les perles d'eau directement sur sa peau. Elle était habituée à genre de tenue, même en public, n'ayant pas réellement de poitrine à cacher. Elle avait quasiment terminé sa corvée -qui était devenue beaucoup plus supportable- lorsque soudain, en remontant une paroi à rincer, elle arrosa involontairement une personne qui venait d'arriver près du bassin. Rei éteignit immédiatement son jet d'eau en s'excusant :


« Pardon ! Je ne vous avais pas vu ! »
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Miki Shinzou
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MessageSujet: Re: Il y a des journées comme ça... [Miki]   Il y a des journées comme ça... [Miki] EmptyLun 23 Juin 2014 - 13:28

L’adolescent, entendant la sonnerie de fin des cours, s’empressa de ranger sa règle, ses cahiers et livres, puis sa trousse, dans son sac. Ce soir - comme à peu près tous les autres soirs -, il allait nager. Il salua ses camarades et sortit de la salle de classe. Il devrait tout de même passer par sa chambre avant, pour récupérer ses affaires, ainsi que pour y laisser son sac de cours - ses devoirs, il les ferait en revenant.

Miki descendit les escaliers menant au rez-de-chaussée du bâtiment en courant, puis arriva dans son dortoir. Il finit de préparer l’énorme sac de sport abimé par le chlore - bon, planche, pull-boy, plaquettes, palmes, tout y est - puis repartit aussi vite qu’il était venu, non sans jeter un coup d’œil à l’heure. Il était encore tôt, il aurait le temps de faire quelques bons kilomètres - six ou sept, en deux heures, étaient de bons chiffres.

La piscine n’était pas bien loin, et il y arriva rapidement. Personne n’avait l’air d’être arrivé, du moins pour l’instant. En plus, il pourrait nager seul un moment. Il entra dans les vestiaires et prit une cabine pour se changer. Le bruit un peu assourdi de l’eau parvenait déjà aux oreilles du nageur. Une fois en maillot, il sortit le filet contenant les affaires dont il aurait besoin, ainsi que son bonnet et ses lunettes, remit son sac sur son épaule et passa par le pédiluve.

Le jeune garçon déposa le sac de sport dans l’infirmerie, puis en ressortit, le filet suspendu à l’épaule, et occupé à retenir ses cheveux en arrière pour mettre ses lunettes, mais surtout pour qu’ils ne dépassent pas de son bonnet.

Il venait à peine d’y arriver, lorsqu’il se retrouva complètement trempé par un puissant jet d’eau venu de l’intérieur du bassin - enfin, c’est ce donc il avait l’impression, aveuglé par son bonnet, qui avait, sur le coup, glissé par dessus ses lunettes. Était-ce quelqu’un qui s’amusait à entrer dans l’eau en faisant la bombe ? Non, non... Cela venait d’un tuyau, Miki en était sûr. Le jet s’arrêta rapidement, et, enlevant à nouveau son bonnet et découvrant par la même occasion ses cheveux déjà dégouttants, le jeune Shinzou put entendre une voix assez enfantine s’excuser :

- Pardon ! Je ne vous avais pas vu !

Il retira ses lunettes et put voir son interlocuteur, un garçon d’à peu près son âge, aux courts cheveux noirs, torse nu et venant apparemment d’éteindre le jet du tuyau qu’il tenait encore à la main. Il sourit :

- Oh, ne t’inquiète pas, ce n’est pas grave, comme ça, au moins, je suis déjà mouil-...

L’adolescent s’arrêta avant la fin de sa phrase, son regard ayant dévié vers le fond du bassin, autour du garçon. Il n’y avait pas d’eau. Il resta sans réaction pendant une bonne demi-douzaine de secondes - le temps que l’information remonte et arrive à son cerveau -, puis tourna de nouveau sa tête vers l’autre garçon. Tout en désignant la piscine, il amorça un :

- Eeeuuuuh...

Il se reprit rapidement - il passait assez souvent pour un imbécile, mais bon, il ne fallait pas exagérer :

- En ce moment, c’est la vidange de cette piscine ? Zut, je ne le savais pas...

Il était vrai qu’il lui avait bien semblé sentir l’odeur caractéristique et assez agressive des produits de nettoyage. Après une observation plus poussée, il restait également, sur le sol et les murs, quelques traces de mousse, là où le jet d’eau n’était pas encore allé. Miki coinça son bonnet et ses lunettes, à présent inutiles, dans un côté de son maillot encore imbibé d’eau chlorée, jeta un autre coup d’œil déçu au bassin reluisant, mais désespérément vide, puis avança vers son camarade et s’assit sur le bord.

- C’est votre classe qui s’en chargeait ? Dans laquelle est-ce que tu es ?
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MessageSujet: Re: Il y a des journées comme ça... [Miki]   Il y a des journées comme ça... [Miki] EmptyLun 23 Juin 2014 - 23:07

La saucée n'avait pas eu l'air d'être trop grave car sa cible involontaire était en tenue de natation. C'était un jeune garçon, sans doute lycéen, peut-être même plus jeune que Rei. Tout le haut de son corps venait d'être mouillé, mais il ne semblait pas s'en plaindre.

« Oh, ne t’inquiète pas, ce n’est pas grave, comme ça, au moins, je suis déjà mouil-... »

Rei le vit se figer lorsqu'il se rendit compte que le bassin était vide. Sa tenue indiquait clairement qu'il avait eu l'intention de venir nager ici, mais hélas pour lui la piscine n'était pas disponible ce soir là. La lycéenne s'en trouva davantage désolée, elle avait déjà vécu ce genre de déception lors de recherches désespérées d'endroit où pouvoir faire rebondir un ballon. Une fois ses pieds revenus sur terre, le garçon s'exprima :

« Eeeuuuuh... En ce moment, c’est la vidange de cette piscine ? Zut, je ne le savais pas... »

Son hésitation révéla son embarras. Il était normal de redouter d'avoir eu l'air bête dans ce genre de situation. Or il n'en était rien, car le nettoyage de la piscine ce jour là était en réalité exceptionnel. Le bassin avait apparemment fait la veille l'objet de dégradations sous forme de canettes et autres matériaux inappropriés pour un lieu de natation ; l'eau a donc dû être évacuée et une classe -celle de Rei- avait été désignée pour s'occuper de son nettoyage. Raison supplémentaire pour en vouloir aux probabilités. Cependant, Rei ne croyait guère au hasard et aimait penser que ce genre d'événement lui étaient destiné pour permettre de nouvelles rencontres. Pour éviter de laisser baigner son camarade dans son propre embarras non-justifié, la jeune fille éclaircit la situation :

« En fait, ce soir c'est exceptionnel. D'habitude la piscine est ouverte, je suppose... »

En réalité elle n'en savait rien, mais déduisait que si quelqu'un était venu pour piquer une tête ce soir là, c'était qu'habituellement le bassin n'était pas vide. Le jeune garçon vint s’asseoir sur le rebord de la piscine, sans doute déçu de ne pas pouvoir profiter de sa fin d'après-midi en nageant. De plus près, Rei constata qu'il devait faire à peu près sa taille, quoiqu'un peu plus petit. Il n'était pas bien costaud, à part le haut de son corps qui était plus musclé que le reste. Rei imagina qu'il était un nageur habitué, mais ne préféra pas tirer de conclusions trop hâtives car n'aimant pas les préjugés.

« C’est votre classe qui s’en chargeait ? Dans laquelle est-ce que tu es ? » ajouta ensuite son interlocuteur.

La jeune fille n'apprécia guère qu'on lui rappela l'acharnement des statistiques contre elle, mais ne le montra pas. Après tout cette remarque était totalement innocente et c'était elle qui avait choisi de rester pour achever le travail. Elle se décida finalement à répondre d'un ton neutre :

« Je m'appelle Kawashima Rei. Je suis en 3ème année, dans la classe B. »

Pas besoin d'aller plus loin. La bienséance japonaise voulait que le jeune garçon décline son identité de la même façon. Ainsi Rei pourrait savoir s'il était plus jeune qu'elle comme cela semblait être le cas. S'il voulait causer un peu, cela ne dérangerait pas la jeune fille. Elle tourna la tête vers les parois en attente d'être rincées, avant de finalement chercher son t-shirt des yeux. Elle le trouva là où elle l'avait laissé, à quelques mètres du bord près de là où était rangés les ustensiles de nettoyage. Rei emprunta l'échelle de la piscine pour remonter, évidemment du côté de le moins profond. Elle passa à côté de son camarade avant de ramasser son haut et de l'enfiler. Même si avoir sa poitrine non-couverte ne la gênait pas particulièrement, Rei gardait tout de même une certaine pudeur de manière générale en présence d'autrui. En repassant près du jeune garçon, elle ajouta :

« Il me reste juste une partie de la piscine à rincer. Mais je crois que ça va mettre du temps pour la remplir à nouveau, elle ne devrait rouvrir que d'ici demain. »

Une fois cela dit, elle retourna au fond du bassin par la même échelle et s'apprêta à reprendre le tuyau d'arrosage en main.
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MessageSujet: Re: Il y a des journées comme ça... [Miki]   Il y a des journées comme ça... [Miki] EmptyLun 30 Juin 2014 - 18:03

- En fait, ce soir c’est exceptionnel. D’habitude la piscine est ouverte, je suppose...

Ah, oui, c’était tout à fait possible. Et, en effet, la piscine était habituellement ouverte presque à n’importe quelle heure de la journée, avec la majorité de ces horaires réservés aux lycéens et aux étudiants du campus ; et tout cela était encore partagé entre les cours de sport et le club de natation. Du fait de cette activité, la piscine avait besoin d’être nettoyée très régulièrement. À plusieurs reprises dans l’année, une semaine y était normalement consacrée, et personne n’avait, à ces moments-là, le droit d’entrer. Mais pourquoi faire aussi soudainement le nettoyage de ce bassin, alors que le nageur y était allé la veille et qu’il ne lui avait pas semblé que cela soit sale ? Miki garda un moment cette question pour lui-même, et écouta son camarade répondre à la question qu’il venait de poser :

- Je m’appelle Kawashima Rei. Je suis en 3ème année, dans la classe B.

Rei... Son camarade avait le même prénom que sa sœur ! En effet, même si c’était un prénom généralement donné aux filles, il existait aussi pour les garçons. C’était, néanmoins, un tantinet perturbant pour le jeune garçon. Aussi, l’autre lycéen était en troisième année. Pourtant, son interlocuteur avait un visage et un timbre de voix qui faisaient plutôt penser qu’il était plus jeune. Mais bon, après tout, Miki lui-même paraissait moins que son âge réel, surtout à cause de sa taille. Comme quoi, cela lui prouvait et lui rappelait qu’il ne fallait jamais juger par rapport aux apparences. Le jeune lycéen, toujours assis sur le bord, se présenta à son tour en s’inclinant légèrement devant son sempai :

- Moi, c’est Shinzou Miki, en deuxième année, classe A. Ravi de te rencontrer !

Le troisième année posa le tuyau, toujours éteint, qu’il tenait jusqu’alors encore en main. Il alla ensuite jusqu’à l’échelle du petit bassin et ressortit de ce dernier, se dirigeant vers la boîte d’outils de nettoyages, restée près du bord. Rei prit son t-shirt, posé près de la caisse, et le mit. Tout revenant à l’échelle et en descendant à nouveau les barreaux jusqu’au carrelage encore recouvert de mousse, l’autre lycéen dit au jeune Shinzou :

- Il me reste juste une partie de la piscine à rincer. Mais je crois que ça va mettre du temps pour la remplir à nouveau, elle ne devrait rouvrir que d’ici demain.

Ainsi, il ne pourrait manifestement pas faire son entraînement ce jour-là. Le jeune nageur inspecta le sol carrelé de bleu sombre et de blanc, loin sous ses pieds. Il suivit du regard les six longues lignes formées par les jointures des dalles couleur de saphir, et qui se terminaient en forme de ‘T’ aux deux bouts du bassin. Il hésita quelques instants à sauter, mais le petit panneau contenant l’inscription « Profondeur : trois mètres » l’en dissuada - bien évidemment, vu qu’il s’était assis là où le bassin était le plus profond, l’échelle ne descendait pas jusqu’au fond, et il n’avait pas spécialement envie de se casser une jambe en se réceptionnant d’une mauvaise manière. L’adolescent se leva, son bonnet et ses lunettes de natation pendant toujours à un côté de son maillot de bain, et s’en alla vingt-cinq mètres plus loin, à l’autre bout de la grande vasque. Il posa son pied sur le barreau le plus haut, puis commença la descente, tout en interrogeant son camarade à propos de la raison de ce nettoyage soudain. Il arriva en bas de l’échelle, faisant tout de même attention à là où il mettait les pieds, car le carrelage était bien glissant - l’eau seule rendait déjà le sol instable pour des pieds nus, alors lorsqu’elle se mêlait aux produits nettoyants... Le jeune garçon marcha jusqu’à Rei, et lui proposa, arrivant à ses côtés :

- Tu veux que je t’aide un peu ?
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MessageSujet: Re: Il y a des journées comme ça... [Miki]   Il y a des journées comme ça... [Miki] EmptyJeu 17 Juil 2014 - 23:22

Le jeune nageur s’appelait Miki. En se présentant il montra une politesse à toute épreuve, forgée dans le plus pur esprit culturel japonais. Rei en était également fortement influencée, mais elle avait pris l’habitude d’adopter un ton plus neutre avec les personnes qu’elle croisait pour la première fois. Sauf évidemment lorsqu’il y a une différence de « statut social ». En l’occurrence, Rei se tenait ici au rang d’aînée et avait droit à bien des égards au respect de son puîné.

Au moment où la jeune fille allait reprendre sa besogne, Miki emprunta finalement le même chemin qu’elle pour aller la rejoindre à l’intérieur du bassin. Habillé dans son plus simple appareil, il ne craignait guère l’humidité de la corvée de nettoyage. Il devait certainement se préoccuper du sort de son terrain de jeu préféré et vérifier si la tâche était menée à bien. En effet, il interrogea Rei sur la raison de ce nettoyage improvisé. Celle-ci n’en connaissait pas les détails, mais pouvait lui relater ce que son professeur lui avait dit au moment de sa désignation démocratique :


« Je crois que c’est des internes qui ont fait la fête près de la piscine la nuit dernière, c’est ce qu’on nous a dit. Quand le bassin a été vidé, on y a retrouvé des canettes et d’autres déchets dans le genre. »

Les coupables n’avaient probablement pas été démasqués, mais en tout cas tout semblait indiquer qu’il s’agissait de personnes qui habitaient à l’intérieur de l’académie, son accès depuis l’extérieur étant contrôlé et fermé la nuit. Faute d’inculpation, c’était à des élèves de l’académie de réparer les dommages selon un programme de participation collective. C’était un système assez courant dans les établissements japonais, qui se retrouvait de manière globale au moment du festival de l’école et de manière particulière avec les élèves chargés de ranger et nettoyer la salle à la fin d’une journée. Lors de divers événements, il arrivait que des volontaires soient désignés pour s’occuper d’une tâche précise, dans ce cas chaque classe était choisie à tour de rôle pour éviter les injustices et faire participer tout le monde.

Rei allait enfin pouvoir reprendre son devoir. Elle s’était saisit du tuyau, mais une fois en main elle fut soudainement prise d’un doute. Le genre de questionnement interne totalement bête et imprévu qui faisait se bloquer sur le début d’une action. La lycéenne ne se rappelait plus dans quel sens il fallait tourner l’embout du tuyau pour l’actionner. Il s’agissait d’un mécanisme à rotation tout simple, mais pendant une micro seconde Rei s’était figé dans l’instant. Elle retrouva sa capacité à mouvoir en se disant qu’il suffisait d’essayer dans les deux sens pour tester, au pire l’eau ne coulerait pas et cela n’aurait donc aucune conséquences néfastes…


« Tu veux que je t’aide un peu ? »

La proposition tombait à pic. Gagner du temps n’était pas de refus.

« Je veux bien. Tu pourrais finir d’arroser les bords de la piscine pendant que je vais ranger le reste du matériel ? »

Sur ces mots, la jeune fille approcha le tuyau de Miki pour lui montrer comment s’en servir.

« Regarde, il suffit de tourner ic… »

La précipitation qui avait pris la place du doute chez Rei l’amena à commettre la grave erreur de tourner la mauvaise partie de l’embout : celle qui était fixée au tuyau. La pression envoya une rafale aqueuse sur Miki qui se retrouva en moins d’une seconde mouillé de la tête aux pieds. La lycéenne dévia la trajectoire du jet vers le mur avant de remettre l’embout comme il fallait pour stopper l’afflux. Elle s’était mouillée un peu au court de l’action, mais pas autant que son camarade qui semblait sortir d’un bassin moins vide que celui dans lequel ils se trouvaient.

« Je suis désolé ! Ce n’est pas ce que je voulais faire ! Je… »

Un pouffement de rire fut retenu légèrement en retard par la main de Rei qui ne pouvait que trouver la situation assez comique en voyant la tête de Miki. Elle retint un rire nerveux avant de tousser et de reprendre :

« Pardon encore, je suis vraiment désolé ! Ce n’était vraiment pas fait exprès ! »

Son hilarité passagère avait maintenant fait place à la panique et la culpabilité. Et le travail restait à faire concernant la piscine.
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MessageSujet: Re: Il y a des journées comme ça... [Miki]   Il y a des journées comme ça... [Miki] EmptySam 19 Juil 2014 - 18:35

Rei répondit à la question du deuxième année, à priori pas au courant de tous les détails :

- Je crois que c’est les internes qui ont fait la fête près de la piscine la nuit dernière, c’est ce qu’on nous a dit. Quand le bassin a été vidé, on y a retrouvé des canettes et d’autres déchets dans le genre.

Oh, sérieusement ? Miki baissa la tête, à la fois déprimé et énervé. Il était lui-même assez fêtard, mais la moindre des choses était de nettoyer quand on avait fini. Du moins, c’est ce dont il était convaincu. Mais apparemment, certains élèves ne se préoccupaient pas de ce genre de choses, et voilà que c’était à la classe de son sempai de s’en occuper. Ce dernier, ayant repris le tuyau en main, venait de brusquement s’immobiliser. Le jeune Shinzou pencha légèrement la tête, interloqué. Que se passait-il ? Mais cela ne dura qu’une seconde, avant que le troisième année ne lui réponde :

- Je veux bien. Tu pourrais finir d’arroser les bords de la piscine pendant que je vais ranger le reste du matériel ?

Miki hocha la tête, s’apprêtant à prendre le tuyau que Rei était en train de lui donner. Ce dernier continua :

- Regarde, il suffit de tourner ic...

Le jeune garçon n’avait pas encore fini de parler, que le nageur se prit à nouveau une rasade d’eau venant du tuyau. Celui-ci, ne l’ayant pas vu venir, en resta stupéfait, et avala un peu d’eau par la même occasion. Rei tourna le tuyau vers le mur avant de l’éteindre, pendant que Miki toussait quelques fois pour évacuer les quelques gouttes d’eau qui avaient pris le mauvais chemin dans sa gorge. Son bonnet et ses lunettes avaient été entraînés par le jet et gisaient au sol.

Le deuxième année resta quelques secondes abasourdi, ses cheveux, un peu trop longs, aplatis par le liquide, lui masquant la partie supérieure du visage. Il était, à nouveau, complètement trempé. On aurait presque dit une scène illustrant le comique de répétition. Son camarade devait penser la même chose, au vu de la manière dont il se confondait en excuses, entrecoupées de petits éclats de rire qu’il essayait de cacher, sans grand succès :

- Je suis désolé ! Ce n’est pas ce que je voulais faire ! Je... Pardon encore, je suis vraiment désolé ! Ce n’était vraiment pas fait exprès !

Miki, ne lui en voulant pas le moins du monde, répondit à l’hilarité du troisième année en explosant de rire à son tour. Il repoussa ses cheveux en arrière, et put voir son sempai, lui aussi un peu arrosé - mais bien moins que l’adolescent - qui avait désormais pris une expression plus inquiète, et semblait s’en vouloir. Toujours en s’esclaffant, le lycéen rassura Rei :

- Ce n’est pas grave ! Ha ha ha ha ha...

Le jeune garçon riait tellement qu’il en avait du mal à respirer. Il en avait même des larmes qui perlaient aux coins de ses yeux. Après une bonne dizaine de secondes, il réussit à reprendre son souffle pour dire :

- Ha ha ha... Et de deux ! He he..

Toujours en pouffant - Miki avait un bon gros fou rire -, il se baissa pour reprendre ses lunettes et son bonnet de natation, et les accrocha de nouveau sur le côté de son maillot - il faudrait qu’il aille les remettre dans son sac. Il mit ensuite sa main sur son torse afin de calmer, et sa respiration, et les battements de son cœur, inspirant et expirant longuement. Il avait toujours les yeux brillants et avait encore le corps parcouru de quelques soubresauts de gaieté, mais pouvait désormais parler plus normalement. Il s’approcha de son sempai, et, désignant de la main les murs du bassin, lui dit, un grand sourire aux lèvres :

- Bon, on le finit, le nettoyage de cette piscine ?
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MessageSujet: Re: Il y a des journées comme ça... [Miki]   Il y a des journées comme ça... [Miki] EmptyVen 25 Juil 2014 - 22:58

« Ce n’est pas grave ! Ha ha ha ha ha... »

Quelle ne fut pas la surprise et le soulagement de Rei de voir son malheureux arrosé éclater de rire. L’incident n’avait pas du tout fâché Miki qui au contraire s’esclaffait du comique de la situation. Ce personnage très expressif contrastait bien avec la retenue de la lycéenne qui finit par sourire en constatant l’hilarité de son interlocuteur.

« Ha ha ha... Et de deux ! He he.. »

Le fou rire de Miki était loin d’être discret, Rei jeta un rapide coup d’œil aux alentours pour vérifier que personne n’avait entendu ou vu cette scène. Ils n’étaient bien sûr coupables de rien du tout, mais elle avait peur d’être surprise en train de faire autre chose que le travail qui l’avait amené ici. Si son intention avait juste été d’accepter l’aide d’un autre élève, de loin on aurait sans doute pu croire à une farce au jet d’eau entre deux lycéens venus pour s’amurer. Heureusement, personne d’autre ne semblait se trouver à ce moment-là dans les environs.

« Bon, on le finit, le nettoyage de cette piscine ? »

Après s’être calmé, Miki marqua un point en revenant à ce pourquoi ils étaient là. Le temps continuait de défiler alors que le nettoyage du bassin n’était pas encore achevé. Il ne restait cependant plus grand-chose à faire, permettant aux deux élèves de finir cette besogne sans avoir à partir trop tard. Rei se réarma de volonté et du tuyau d’arrosage avant de planifier ce qu’il restait à faire. Elle enclencha l’arroseur en direction des parois, pour être sûre de ne mouiller personne cette fois-ci, puis le confia à son puiné.

« Tiens, tu peux continuer comme ça jusqu’à avoir fait le tour de la piscine ? Je vais aller ranger le matériel. »

Une fois Miki sur le coup, Rei regagna le rebord pour aller réunir les balais et autres seaux avant de les ranger dans un endroit approprié. Elle passa sa main sur son front humidifié par la transpiration et le précédent accident. Elle allait pouvoir bientôt rentrer chez elle. Sachant que son frère quittait trop tard aujourd’hui pour aller la récupérer en voiture, et n’étant pas fan des transports en commun, elle pensa retrouver son habitat tranquillement à pied. Elle retourna voir son camarade qui semblait sur le point de finir le rinçage.

« Merci pour ton aide. Je vais aller couper l’eau, puis il ne restera plus qu’à ranger le tuyau. »

Elle alla fermer le robinet avant de rejoindre Miki pour ramener le tuyau tout en prenant soin de bien le vider pour ne pas laisser d’eau stagnante. Les tapes amicales sur l’épaule n’étaient pas son truc, néanmoins Rei devait bien remercier le nageur pour son aide.

« Voilà, comme ça la piscine sera propre pour demain ! Merci encore, je te dois un service si tu as besoin un de ces jours. »

Même si sa parole était assez irréprochable, la lycéenne voulait y ajouter un geste pour montrer qu’il ne s’agissait pas d’une promesse en l’air.

« Tu as un numéro de portable ? »

Elle avait demandé cela maintenant alors que, dans une époque où tout est enregistré en numérique, peu de gens retenaient leur propre numéro par la mémoire. Davantage encore au Japon où il suffisait d’approcher deux téléphones cellulaires pour que l’ensemble des coordonnées de leur propriétaire fusse échangée.
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MessageSujet: Re: Il y a des journées comme ça... [Miki]   Il y a des journées comme ça... [Miki] EmptyDim 27 Juil 2014 - 21:35

Son interlocuteur hocha la tête, alluma de nouveau le tuyau - en faisant, toutefois, bien attention à le diriger vers les murs -, puis le tendit à Miki. Ce dernier le prit, en le gardant dans la même direction : une des parois du bassin.

- Tiens, tu peux continuer comme ça jusqu’à avoir fait le tour de la piscine ? Je vais aller ranger le matériel.

Le deuxième année acquiesça, puis commença le travail, pendant que Rei remontait ranger les outils utilisés auparavant. Il arrosa soigneusement les murs carrelés, regardant l’heure de temps à autre. Il n’était pas encore vraiment tard : s’il s’était entraîné ce jour-là, il aurait à peine été à la moitié de la distance parcourue habituellement. Rei - l’autre Rei, sa sœur jumelle - allait sûrement se demander pour quelle raison il rentrait si tôt. Un moment pensif, il se remit rapidement à la tâche - quand il était question de piscine, il pouvait devenir très sérieux. Il venait de terminer la dernière paroi, quand Rei revint et se dirigea vers le robinet :

- Merci pour ton aide. Je vais aller couper l’eau, puis il ne restera plus qu’à ranger le tuyau.

Le lycéen sourit, puis s’employa à récupérer le long tube jaune, à le remonter sur le bord du bassin, puis à l’enrouler, aidé par son camarade, et tout en veillant à ne pas faire de nœuds. Bon, voilà, ça c’est fait. L’adolescent alla ensuite reprendre son bonnet et ses lunettes de natation, qu’il avait laissé dans un coin pendant le rinçage - à un moment, au début de celui-ci, le jet avait réussi à s’introduire dans son bonnet, et ce dernier était parti, comme une fusée, à l’autre bout du bassin. Rei continua :

- Voilà, comme ça la piscine sera propre pour demain ! Merci encore, je te dois un service si tu as besoin un de ces jours. Tu as un numéro de portable ?

Miki répondit par la positive, avant de, toutefois, préciser :

- Oui, mais... je ne l’ai pas depuis très longtemps, et du coup, je ne m’en souviens jamais...

En fait, il avait pourtant ce numéro depuis plusieurs années - depuis qu’il avait un portable, en réalité -, mais, vu qu’il était totalement inutile l’année passée, car les messages à l’étranger étaient très chers, il ne le connaissait plus vraiment. Le jeune garçon réfléchit quelques secondes - c’est également à ce moment-là qu’il se rappela qu’il était en maillot de bain -, puis dit à son sempai, un peu gêné :

- Ah oui, c’est vrai, j’ai emporté mon portable aujourd’hui - pour une fois -, mais il est dans mon sac... Et tiens, il faut encore que j’aille me changer... Est-ce que tu pourrais m’attendre cinq minutes, s’il te plaît ?... Vraiment désolé..

Il courut - enfin, marcha rapidement - ensuite jusqu’aux vestiaires, prenant son gros sac au passage, se mit dans un vestiaire et se rhabilla le plus vite qu’il le pouvait. Et en effet, moins de cinq minutes plus tard, il se tenait dans le hall d’entrée de la piscine, en t-shirt et son portable à la main, en train de le consulter pour retrouver la suite de chiffres qui composaient son numéro. Il revint ensuite vers Rei, remonta son sac de sport sur son épaule, et lui donna celui-ci, vérifiant qu’il notait en même temps :

- Alors, c’est.. 0.. 9.. 0.. 5.. 9.. 5.. 8.. 2.. 8.. 4.. 0.

Le deuxième année enregistra celui de son sempai par la même occasion, puis sortit dehors. Il faisait, désormais, un peu plus frais, mais pas assez pour qu’il ait besoin d’être plus couvert qu’avec un t-shirt. Miki demanda ensuite, se préparant à prendre le chemin du pensionnat de l’académie :

- Kawashima-sempai, tu es au dortoir du lycée ? Il ne me semble pas t’y avoir déjà croisé... Bon, après, c’est vrai qu’il y a beaucoup d’élèves, hein.
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MessageSujet: Re: Il y a des journées comme ça... [Miki]   Il y a des journées comme ça... [Miki] EmptyJeu 31 Juil 2014 - 22:10

« Oui, mais... je ne l’ai pas depuis très longtemps, et du coup, je ne m’en souviens jamais... »

Le bénéfice du doute fut accordé au jeune lycéen. Rei n’avait pas de raison de ne pas le croire, selon le principe d’une confiance sociale mutuelle. Même si la jeune fille se permettait de douter en permanence, car elle savait ne pas être la seule à jouer un rôle, elle ne le montrait évidemment pas pour ne pas risquer d’offusquer autrui.

Après une hésitation, Miki s’adressa à nouveau à son ainée :

« Ah oui, c’est vrai, j’ai emporté mon portable aujourd’hui - pour une fois -, mais il est dans mon sac... Et tiens, il faut encore que j’aille me changer... Est-ce que tu pourrais m’attendre cinq minutes, s’il te plaît ?... Vraiment désolé.. »

« Bien sûr. »

Rei avait à peine eu le temps de répondre que le nageur avait déjà tourné les talons pour se diriger vers les vestiaires. Pendant que son camarade se rhabillait, Rei contempla la piscine avec un petit sentiment de satisfaction en constatant le travail accompli. Si cela avait tout de même été une corvée, le fait de participer au bien-être de la communauté était assez agréable. Rei y passerait sans doute son temps si sa satisfaction personnelle n’était pas aussi bénéfique pour son égo. Surtout que le sentiment d’avant était exagéré, ce n’est pas le travail d’un seul à un moment donné qui contribue au bonheur de tous mais le nombre d’altruistes et la fréquence de leurs actions. Cependant, la lycéenne se contenta ce jour d’avoir contribué au bonheur des nageurs de l’académie.

En parlant d’eux, leur jeune représentant ici présent revint vers elle, un t-shirt sur le dos, un sac sur l’épaule et un portable dans la main. Le cellulaire de Rei, lui, était déjà prêt à recevoir le numéro. Il avait été récupéré une fois que le garçon manqué avait rangé tous les outils précédemment utilisés et repris ses affaires.


« Alors, c’est.. 0.. 9.. 0.. 5.. 9.. 5.. 8.. 2.. 8.. 4.. 0. »

Une fois leur numéro respectif échangé, les données de chacun d’eux s’afficha sur leur écran miniature, en général juste un numéro et une adresse mail associée. Rei accompagna ensuite son puiné à l’extérieur. Ce dernier semblait être sur le point de prendre une direction précise, lorsqu’il se tourna vers elle pour demander :

« Kawashima-sempai, tu es au dortoir du lycée ? Il ne me semble pas t’y avoir déjà croisé... Bon, après, c’est vrai qu’il y a beaucoup d’élèves, hein »

Remarque pertinente à laquelle Rei répondit rapidement :

« Non, j’habite en ville. »

Se rendant compte de la petitesse de sa réplique, elle culpabilisa presque d’avoir donné si peu d’information à la question précédente qui était probablement ouverte et reprit aussitôt :

« Je vis avec mon grand frère dans un appartement. Pour être franc, je préfère car la vie en pensionnat ce n’est pas mon truc. »
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MessageSujet: Re: Il y a des journées comme ça... [Miki]   Il y a des journées comme ça... [Miki] EmptyLun 18 Aoû 2014 - 18:32

Rei répondit :

- Non, j’habite en ville.

Ah, c’était pour cette raison. C’était donc parfaitement logique que le jeune nageur n’ait pas croisé le troisième année dans les dortoirs du lycée. Ce dernier précisa ensuite :

- Je vis avec mon grand-frère dans un appartement. Pour être franc, je préfère car la vie en pensionnat ce n’est pas mon truc.

Pour les personnes extrêmement sociables, comme Miki, le pensionnat était un endroit rêvé, car il facilitait le rapprochement entre tous les adolescents. Mais le deuxième année très extraverti pouvait bien comprendre que ce n’était pas le cas pour tout le monde - pour des raisons diverses et variées - : il pouvait également se révéler être un cauchemar pour les élèves les plus introvertis. Ne savant pas vraiment quoi répondre, il dit tout de même, en hochant la tête :

- Oh, d’accord..

Tout en rangeant son téléphone dans une des poches du sac de sport qu’il portait en bandoulière, le jeune garçon fit quelques pas, puis se retourna vers son sempai, tout en continuant de marcher, concluant la conversation par :

- Bon, j’y vais, à la prochaine !

Il se retourna à nouveau et tourna dans la première rue, empruntant le chemin qui le ramenait aux dortoirs de l’académie. Il n’avait pas fait une demi-douzaine de mètres, que Miki sentit son portable, qu’il venait de ranger dans son sac, vibrer quelques fois. Il s’arrêta et le ressortit : c’était Rei - l’autre Rei, sa sœur jumelle -, qui l’appelait. Qu’est-ce qu’elle a ? Normalement, elle aurait dû savoir qu’il était à l’entraînement - enfin, il n’y avait pas vraiment été, du coup, mais ça, elle ne pouvait pas le savoir... - et elle ne l’appelait jamais pendant ces deux heures... Intrigué, tout en reprenant son chemin, il appuya sur le bouton pour décrocher et porta le petit appareil à son oreille.
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MessageSujet: Re: Il y a des journées comme ça... [Miki]   Il y a des journées comme ça... [Miki] EmptyMer 15 Oct 2014 - 21:42

« Oh, d’accord.. »

Les francs échanges semblaient s'être achevés, il était désormais temps de se séparer pour que chacun reprenne le banal chemin qui lui était respectivement destiné. Rei avait maintenant de bons repères dans cet établissement, elle venait de découvrir un autre « allié ». Il n'y avait pas d'alliance à proprement parlé, mais elle sentait qu'ils avaient en commun ce même genre de passion qui pouvait rapprocher les fans d'activité physique. Cela serait sans doute utile à l'avenir, on ne savait jamais. Néanmoins, Miki était sensiblement différent de la lycéenne. Si cette dernière  communiquait avec autrui à travers un solide masque, le jeune nageur rayonnait de sincérité et d'innocence.

« Bon, j’y vais, à la prochaine ! »

Effectivement, l'heure était au repos bien mérité à la maison. Du moins pour Rei, Miki avait, semblait-il, sa chambre comme refuge intime. La partageait-il avec une autre personne ? La jeune fille n'osait même pas imaginer ce genre de situation, même pour quelqu'un qui n'avait rien à cacher. La priver de son intimité aurait été pour elle un gros manque et une énorme source de stress. Heureusement, dans le genre de milieu dans lequel elle vivait il était souvent possible d'avoir une pièce pour soi-même.

« A la prochaine, oui. »

S'il était moins expressif, son salut n'était pas pour autant moins chaleureux que celui de son puîné. Rei emprunta un chemin différent, puis s'arrêta au bout d'un court instant pour réfléchir. Elle estima le temps qu'il lui faudrait pour rentrer à pieds, celui pour attendre une voiture et rentrer à pneus, et enfin l'heure qu'il était. Une fois le pour et le contre pesés, elle sortit son portable et appela son frère. Elle se permit une nouvelle fois d'abuser de sa gentillesse, de manière exceptionnelle, en voulant lui demander de la ramener à leur appartement. Décidément, c'était pratique ce genre d'appareil.

« Allô, Kin ? »

---

Rp fini, c'était juste histoire de dire au revoir o/
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