₪ Académie Keimoo ₪ In a decade, will you be there ? |
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| Sushi rime avec ami [PV Hisaka] | |
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Naoko Tanaka ▼ Université - 3ème année - Vice Présidente Cuisine
Genre : Age : 27 Adresse : 15 Rue du Tatami, Quartier Hebi 849
KMO :
| Sujet: Sushi rime avec ami [PV Hisaka] Sam 10 Aoû 2013 - 3:56 | |
| J'aime le weekend. C'est long, c'est tranquille. Pendant le weekend, on peut dormir. On peut ne rien faire, sans que ça pose aucun problème. On peut décider de pas s'habiller et de trainer en pyjama en mangeant n'importe quoi. On peut tout aussi bien passer des heures à ne rien faire de productif, comme on peut, dans un élan de courage, s'avancer dans ses devoirs de semaine.
Aujourd'hui, on est samedi. Il est 15h43 et je viens tout juste de me lever. Moi, une marmotte ? Pas du tout. Ou alors, juste un peu. Disons juste que j'aime bien dormir. Alors je profite. Même si pour beaucoup, ça peut-être considéré comme une perte de temps. D'ailleurs, si je pouvais, je crois que je dormirais pendant toute la journée. Mais maintenant que je suis éveillée, je sais pertinemment que je ne refermerais pas l'œil. Donc, autant me lever.
Enfin... Dans le principe. Parce qu'il me faut bien une bonne demi heure avant de sortir de mes couvertures. J'ai toujours été un peu lente à émerger, du coup, le réveil se fait en douceur, et relativement lentement. Assise sur le rebord de mon lit, dans cette chambre de pensionnat, je me frotte les yeux tout en cherchant d'une main mon portable. Trois appels manqués. Maman. Je soupire et la rappelle, bien que j'ai encore quelque peu la tête dans le pâté.
- Nao chérie, c'est maman. Tu vas bien ? Tu as vu l'heure ? Tu aurais pu me rappeler plus tôt !
En guise de réponse, je laisse échapper une sorte de râle ennuyé.
- Me dis pas que tu viens de te lever ? Aaaah, tu ne changeras jamais sur ce point. Enfin bref, tu sais, ta tante, et blabla et bla bla bla...
Ça y est, on la perdue, la voilà partie dans un monologue d'une longueur indéterminée. Je ne l'écoute même pas dans ces moments, le flot d'information qu'elle débite à la minute excède de loin ma capacité à tout enregistrer. D'autant plus quand je viens de me lever. Du coup, je pose mon portable sur mon lit et laisse ma mère parler dans le vide pendant que je prends des vêtements dans mon placard. Ça peut paraître méchant d'avoir ce genre de comportement, mais d'un autre côté, que j'écoute ou pas, ça lui est bien égal. Elle a juste besoin d'un prétexte pour se mettre à parler, mais en soi, c'est surtout pour elle-même qu'elle déblatère.
Après quelques minutes, je récupère le combiné et le remet sur mon oreille.
- C'est culotté quand même, tu ne trouves pas, Nao chérie ? - Oui, oui, c'est sûr.
Une micro seconde de silence, puis elle rit.
- Tu ne m'as pas écoutée, pas vrai ? - Pas un mot.
Elle rigole de nouveau, ça ne la vexe pas. Elle sait très bien que si elle veux parler potins, ce n'est pas vraiment moi qu'il faut appeler.
- Tu ferais mieux de t'habiller rapidement et de profiter un peu de la journée. En plus, la météo a annoncé du beau temps à Keimoo. Tu devrais sortir un peu, ma fille. - Oui maman. - Allez, je te laisse. Et pense à appeler ton père ce soir, tu lui manque et il me harcèle pour avoir de tes nouvelles. Tu le connais.. - J'y penserais. Au revoir.
Je raccroche et me dirige vers ma fenêtre. Après ouverture des volets, je peux constater que la météo ne s'est pas trompée. Le soleil est haut dans le ciel et pas un seul nuage. Mais bon, elle est drôle, ma mère. Que veut-elle que j'aille faire dehors, même si il fait beau. A par me poser sous un arbre et dormir, je ne vois pas vraiment. Je soupire une nouvelle fois et me décide quand même à aller me doucher.
Je reviens dans ma chambre et m'avachie dans mon lit sur le dos, tête dans le vide. Je ne sais pas quoi faire, et à vrai dire, je n'ai pas spécialement envie de faire quelque chose. D'un autre côté, rester cloitrée dans ma chambre est un peu déprimant. J'attrape mon portable et enclenche de la musique en haut parleur tout en jouant à un jeu stupide. Ça m'occupe l'esprit jusqu'à ce que je trouve quoi faire. Dans un coin de ma tête, alors que je regarde l'écran de mon téléphone, une petite idée commence à germer. Je n'y prête pas attention au début. Mais plus je joue à ce jeu idiot, plus elle semble prendre de la place, si bien que je fini par aller dans mon répertoire, le curseur sur un nom bien précis.
Est-ce que c'est une bonne idée ? Et puis de toute façon, qu'est ce que je vais lui dire ? Depuis que j'avais son numéro, je n'avais pas oser lui envoyer quoi que ce soit. A chaque fois que j'avais essayé, j'avais fini par tout effacé et me débiner. Tapotant sur la coque du téléphone, je reste fixée sur les caractère à l'écran, et sur l'espace vide du message pas encore tapé.
J'essaye. Mais c'est dur de commencer. Je ne sais pas quoi mettre, comment formuler. Et puis, ça paraitrait bizarre que je lui écrive, comme ça, sorti de nulle part, non ? Je n'aurais jamais pensé que ça puisse être aussi dur d'écrire quelque mots. Fichu portable aussi, il peux pas me proposer des message type pour m'aider ? Je lâche un long râle de désespoir. Je m'exaspère moi-même d'être incapable d'une aussi petite chose. C'est pourtant pas la mer à boire, si ? Finalement, je reprend ma partie d'un air plus que blasée. J'imagine que ça ne sera pas pour cette fois non plus. Décidément, je manque vraiment de volonté parfois.
Comme vidée, je pose mon portable sur mon ventre, toujours dans mes mains, fatiguée de le tenir en l'air bras tendus. Toujours la tête dans le vide, j'inspecte ma chambre sans grande attention, juste histoire de poser mon regard sur quelque chose, et finit même par fermé les yeux. Et d'un coup, mon téléphone se met à vibrer. Je suis tellement surprise que j'en sursaute, jette mon portable dans un geste brusque, tente de le rattraper en vol, et glisse du rebord. Ce qui devait arriver arriva. J'ai fini écrasée par terre après une roulade arrière. Je met un peu de temps à comprendre ce qu'il vient de se passer, puis me met à rire de moi-même. Pour une chute extravagante, ça, s'en était une !
Heureusement, rien de cassé, en même temps, on ne peux pas dire que je sois tombée de très haut. Mais ça avait du être assez impressionnant comme réaction. Et surement hilarant. Je me rassois par terre et cherche l'appareil responsable de cette suite d'événements rocambolesques. Je le retrouve sous mon lit, grâce à la petite lumière qui clignote pour m'indiquer la réception d'un message. A plat ventre, comme partant pour une expédition dans des grottes, j'attrape du bout des doigts mon portable qui s'était logé TOUT au fond, normal.
Toujours sous le lit, j'ouvre le clapet pour voir ce fameux message, et laisse échapper un cri de surprise à la vue du nom de l'expéditeur.
Dernière édition par Naoko Tanaka le Mer 5 Aoû 2015 - 19:35, édité 1 fois | |
| | | Hisaka Rika ♣ Université - 3ème année
Genre : Age : 28 Adresse : 15 Rue du Tatami, Quartier Hebi 640 Multicompte(s) : Hayden Yoshida
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| Sujet: Re: Sushi rime avec ami [PV Hisaka] Sam 10 Aoû 2013 - 9:33 | |
| Pour la première fois depuis les dernières vacances scolaires, j’avais décidé de rentrer chez moi le temps d’un week-end. Après tout, je n’ai pas beaucoup de devoirs à faire et que je sois seul dans ma chambre d’internat ou celle que j’ai à la maison, je ne vois pas beaucoup la différence. Au moins ici j’ai tout le loisir de bouger comme je veux, manger comme j’ai envie et rester cloîtré dans cette maison autant que je le souhaite. Pour des raisons pratiques, j’avais choisi l’internat même si je n’habite à qu’à une heure en train de l’académie alors je suis arrivé ici tout de suite après mes cours du Vendredi après-midi, je me souviens m’être vautré sur mon lit et depuis plus rien. Je hausse les épaules, j’imagine que j’ai dû m’endormir à cause de la fatigue, rien d’inhabituel en soi. Je jette un œil exaspéré à l’écran noir de la télévision, il va falloir que je me lève pour attraper la télécommande, j’ai la flemme.
Je masse mes tempes endolories par la nuit que je viens de passer, je crois que je vais encore un peu dormir, je n’ai pas vraiment faim maintenant. Mais au moment où j’y pense, le téléphone fixe se met à sonner. Je me sens soudainement agressé par l’objet situé à plusieurs mètres de moi, qui a eu l’idée de mettre une telle sonnerie ? Je me glisse hors du lit, m’emmêle les pieds dans la couverture, chute une fois à genoux et termine le trajet en rampant. J’attrape le combiné d’un geste désespéré et plaque l’appareil contre mon oreille droite, un rire bien familier m’attend déjà à l’autre bout du fil.
« O-ha-yo, Hisa-kun ! J’imagine que tu viens de te réveiller ? »
Décidément, cette fille en sait plus sur moi que je ne l’imaginais, elle pourrait bien retourner ça contre moi un jour, c’est mauvais. Je jette un œil rapide à l’horloge qui trône fièrement dans le salon, à la même place depuis des années, elle affiche 12h50. D’un air las, je me contente de lui répondre par un « Humpf » qui prouve que je viens d’émerger et j’attends la suite des instructions. Si elle a appelé sur le fixe, c’est parce qu’elle savait que je ne lui aurais pas répondu sur le portable, en d’autres termes...Elle a quelque chose d’important à me dire, enfin, elle et moi n’avons pas la même notion de ce que primordial.
« Je voulais juste te prévenir que Maman a envoyé de l’argent Jeudi matin, comme je te connais tu n’as sûrement pas vérifié la boîte-aux-lettres alors… - Qu’est-ce que tu veux que je fasse avec autant de pognon, Yuuko ? J’ai assez dans le frigo pour me nourrir. »
Une fois de plus, elle éclate de rire, du coup je ne comprends plus rien à ce qu’elle dit mais je décide à attendre jusqu’à ce qu’elle se soit calmée, chose qu’elle a toujours eu du mal à faire. J’ai du mal à croire que nous sommes issus de la même fratrie parfois, nous sommes si différents au niveau du caractère.
« C’est bon de savoir que tu n’as pas changé Hisa-kun, j’ai presque l’impression d’être à la maison là. Enfin bon tu sais, Maman a toujours espéré que tu sortes un peu, manger avec des amis, même si ce n’est pas ton genre. Fais-en ce que tu veux mais n’oublie pas qu’elle a travaillé dur pour cet argent, alors, essaie. Au moins une fois non ? Allez, rappelle-moi pour me dire ce que tu en as fait quand même. »
Bip…Bip…Bip. Elle a raccroché cette…idiote, elle ne m’a même pas laissé le temps d’en caser une. Je pousse un soupir agacé, il va falloir que j’aille jusqu’à la boîte-aux-lettres, c’est beaucoup trop épuisant comme truc à faire le week-end. Finalement, j’aurais peut-être mieux fait de rester à l’école pour la fin de semaine. Une fois l’enveloppe prise dans la box, je la pose sur la table de chevet et me recouche sur mon lit en serrant un coussin contre moi. Une heure, ou peut-être deux, voire trois…Je ne sais pas. Je repense aux paroles rapportées de ma sœur. Si ma mère voulait que je sorte, pourquoi est-ce qu’elle ne me l’a pas dit directement ? Je pousse un grognement, Maman a toujours été plus proche de Yuuko, elles sont si enthousiastes toutes les deux, si différentes de moi. De toute façon, je ne vois pas avec qui je pourrais bien sortir, ce n’est pas comme si j’avais un…ami.
Je souris de ma propre stupidité, je ne peux pas faire ça, je ne lui ai jamais parlé depuis que j’ai son numéro et je ne l’ai pas recroisé depuis. Enfin, j’avoue parfois l’apercevoir durant la pause, mais comme elle ne m’a jamais repéré, je n’ai jamais osé venir vers elle. Pourtant, dans ma tête j’ai essayé, mais les scénarios que j’imaginais avec elles se soldaient tous par un échec, je ne lui donc jamais envoyé de message, j’imagine que j’ai peur de me sentir rejeté, de ne pas avoir de réponses. Ami, ce mot résonne dans ma tête comme s’il ne voulait plus en ressortir. Je pousse un cri de rage pour extérioriser ma colère, pourquoi est-ce que je me sens si coupable à l’idée de ne pas faire plaisir à ma mère ? J’attrape l’enveloppe posée à une trentaine de centimètres de moi et en sort le contenu.
Ma mère a toujours exagéré, et ça peu importe le domaine, il y a au moins de quoi payer un repas à deux personnes dans un restaurant de luxe. J’imagine que même en allant dans un bon bar à sushi, il me resterait plus des deux tiers de la somme totale. Au moment où je remets l’argent dans son enveloppe, je remarque qu’il y a une petite carte coincée dans le fond. Je la sors et la pose sur mes genoux, c’est bien l’écriture de ma mère ça.
« Hisaka, j’espère que tout se passe bien pour toi au lycée, ta sœur m’a communiqué tes derniers résultats, je suis très fière de toi. Je te laisse un peu d’argent pour le week-end, j’aurais aimé que tu me dises que tu le dépenseras avec ta petite-amie ou avec des copains mais j’imagine que je ne peux pas te forcer, un jeu vidéo fera l’affaire aussi non ? Je t’aime. Maman. »
Le sentiment de culpabilité s’imprègne encore plus en moi, décidément ma mère sait trouver les mots justes pour me serrer le cœur. Il est 15h30, qu’est-ce que je vais faire ? Appeler ma mère pour la remercier et lui dire que c’est exactement ce qu’il me fallait pour acheter le dernier jeu sorti et qu’il me reste même de l’argent pour un ou deux mangas. Non, je ne peux pas me résoudre à faire ça, je ne veux pas la rendre triste alors qu’elle fait tant pour ma sœur et moi. Ma main se crispe sur mon téléphone portable, je ne peux pas ignorer l’appel qu’il me lance. Quoique je fasse, mes yeux finissent toujours par croiser son nom dans mon répertoire – peut-être parce qu’il n’y a que huit contacts dedans ? – mais pourquoi est-ce que j’hésite autant ?
Ai-je vraiment envie de la voir aujourd’hui ? Ma conscience me chuchote un « Oui » mais je décide l’ignorer comme à l’accoutumée. J’écris un message, puis je l’efface, je répète ce scénario plus d’une dizaine de fois avant de me lancer dans un élan de courage. Je ne trouve pas les mots, je ne sais pas quoi lui dire, comment lui annoncer. Au final, mon texto ressemble plus à une déclaration qu’à autre chose, et les formules ne sont pas assez formelles. Encore une fois, j’échoue dans l’objectif que je m’étais fixé, pourtant ce n’est pas dur d’engager la conversation avec quelqu’un, enfin… pour le commun des mortels. Après dix minutes de dure labeur, je crois que je tiens enfin quelque chose de correct, je relis une dernière fois mon texto…Bon, ça donne l’impression de quelque chose de très officiel et direct mais je ne vois pas comment dire ça autrement.
« Salut Naoko, tu vas bien ? Je me disais que ça faisait longtemps qu’on n’avait pas eu l’occasion de se voir. Tu as quelque chose de prévu ce soir ou demain ? Est-ce que ça te dirait de sortir un peu ? Si tu aimes les sushis, ma sœur m’a recommandé un bon bar pas très loin du lycée. A bientôt peut-être, Hisaka. »
Et c’est après lui avoir envoyé le message que je me rends compte que je suis un vrai crétin. J’ai si peu l’habitude d’envoyer un texto que j’ai omis le fait que mon nom s’affichait déjà sur son téléphone. Enfin c’est pas grave, elle va sûrement refuser de toute façon. Je me roule en boule dans mon lit en attendant sa réponse – qui ne viendra peut-être pas – j’hésite presque à commencer à piquer un somme. Lire un « Non merci désolée » ça peut très bien attendre ce soir non ? | |
| | | Naoko Tanaka ▼ Université - 3ème année - Vice Présidente Cuisine
Genre : Age : 27 Adresse : 15 Rue du Tatami, Quartier Hebi 849
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| Sujet: Re: Sushi rime avec ami [PV Hisaka] Mar 13 Aoû 2013 - 1:22 | |
| What should I do ?
Sous mon lit, parmi les moutons de poussières et les affaires entassées là à l'arrache, je fixe l'écran en attendant qu'il me donne lui même la solution. Mon doigt est paralysé au dessus du bouton OK. Je n'ose pas le presser, ayant trop peur de découvrir ce que ce message contient. D'un autre côté, j'ai terriblement envie de savoir. Je lâche un long soupire, ce qui a pour effet de faire voler toute la poussière. Et de me faire éternuer.
Je sors en vitesse à l'air libre, tousse un peu et me frotte les yeux. Quelle idée j'ai, aussi, d'être restée là dessous. Je m'époussette, jette un coup d'œil dans la vitre. Mes cheveux sont poivre et sel, maintenant. Je suis bonne pour une nouvelle douche. Malin. Je regarde à nouveau mon portable, toujours dans ma main, toujours ouvert sur le menu de ma boite de réception. Bon, stop les simagrées, ça ne peut pas être quelques chose de si horrible pour que je ne regarde pas, pas vrai ? Mais d'un autre côté, si c'est quelque chose comme «Supprimes mon numéro» où autre du même genre, qu'est ce que je fais, moi ?!
Bah, je supprimerais, tout simplement. Pas comme si j'avais d'autre choix, huh.
J'inspire. Et je me trouve bien idiote. Je n'en reviens pas de me mettre dans un état comme ça pour un simple message. Enfin, il faut dire, tout ça a une signification assez particulière pour moi. Hisaka est mon premier ami. Et je n'ai jamais vécu ce genre de choses avant. Du coup, je crois que je deviens nerveuse plus facilement. Bon, ce n'est tout de même pas une raison pour être insensée. A trois, j'ouvrirais ce sms.
Un... Deux... Deux et demi... Deux trois quarts... Deux quatre cinquièmes... Bon, allez, j'y vais. Trois !
Je presse le bouton, ferme les yeux en écartant l'appareil de moi. Je ne veux pas regarder. Mais d'un autre côté, j'en ai quand même envie. Rah, quelle prise de tête ! Ça ne me ressemble pas. Je secoue la tête, ouvre un œil, puis l'autre, et jette discrètement un regard vers l'écran. Avec mon bras tendu, et les petits caractères, je ne distingue pas ce qui est écrit. Mais ça a l'air déjà plus long que le message de suppression. Je m'aventure et ramène l'appareil vers moi.
Mes yeux parcourent les lettres avec attention. Je lis plusieurs fois les mots, les phrases, pour être sûre. Je contrôle l'expéditeur, histoire de ne pas m'emballer pour rien. Puis, une fois vérifications faites, une fois, deux fois, trois fois, je me laisse tomber sur le sol en poussant un soupire de soulagement. Il ne me demande pas de le supprimer, ouf ! Mieux encore, il m'invite ! Enfin, je crois ? Je relis le message pour la énième fois. Juste pour être sûre. Je roule sur le côté en tenant mon portable dans mes deux mains, tandis qu'un sourire béât nait sur mon visage. Je dois avoir l'air niaise, mais, c'est plus fort que moi, je crois que je suis contente.
Notre amitié va pouvoir être officialisée. Au moins, avec cette invitation, je suis sûre maintenant que, sur le toit l'autre jour, ce n'étaient pas des paroles en l'air. Ah, mais, je dois lui répondre, maintenant. Ça se complique. Enfin, je vais tâcher de faire le mieux possible. Plusieurs essais sont nécessaire. J'efface, réécris. Je crois qu'au final, j'ai bien du passer une demi dessus. Mais le résultat me plait.
«Salut Hisa-kun. Je vais bien, et toi ? En effet, on ne s'est pas recroisés depuis l'autre jour, et je serais contente qu'on se voit. Je n'ai rien de prévu ce soir, et j'adore les sushis ! Donc, une petite sortie me tenterais bien.»
J'hésite avant d'envoyer. Il manque quelque chose, là, non ? Maladroitement, je rajoute :
«On se donne rdv où, et à quelle heure ? ^.^»
Même si c'est un peu trop... entreprenant pour me ressembler, au moins, cette dernière phrase prouve mon envie d'y aller. Par contre, je croise les doigts pour qu'il n'y ai personne. Sur le coup, ça m'est un peu sorti de la tête, mais son bar à sushi est sûrement en centre ville. Je secoue la tête. Pas la peine de stresser dès maintenant. Il faut plutôt que je prépare mon coup pour ne pas être prise au dépourvu. | |
| | | Hisaka Rika ♣ Université - 3ème année
Genre : Age : 28 Adresse : 15 Rue du Tatami, Quartier Hebi 640 Multicompte(s) : Hayden Yoshida
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| Sujet: Re: Sushi rime avec ami [PV Hisaka] Mar 13 Aoû 2013 - 12:37 | |
| Allongé face au mur de ma chambre, un bras plié de manière à servir d’oreiller à ma tête, l’autre bras tendu le long de mon corps, je serre les poings. Qu’est-ce que j’appréhende en fait ? Un refus ? Pourtant ça ne me ressemble pas, je suis trop passif pour que quelque chose me touche alors pourquoi est-ce que le fait qu’elle me dise « Non » me rendrait horriblement triste ? Je plonge ma tête dans un de mes coussins et cramponne ma main droite sur mon téléphone portable, je peux sentir mes battements de cœur s’accélérer à chaque minute qui passe. Je jette un œil furtif toutes les trente secondes sur l’écran de titre avec l’espoir que mon téléphone ait juste oublié de me notifier le message, le stress monte de plus en plus. Ne pas avoir de réponse, c’est pire que de s’essuyer un refus je pense…Au bout de vingt minutes, je finis par abandonner, elle a sûrement supprimé mon numéro et, elle m’a peut-être déjà même oublié.
Ma première amie, je crois que je me suis fait des illusions à son sujet, j’aurais dû me douter que personne ne voudrait de moi à ses côtés alors une fille, que ferait-elle avec moi ? Je suis une source d’ennui, je passe mes journées à économiser mon énergie pour optimiser mes performances le jour où j’en aurai besoin mais jusqu’à présent ça n’a pas été nécessaire et je continue de faire fuir mon entourage. Curieusement, le fait que le commun des mortels me fuit comme la peste ou m’ignore ne me fait ni chaud ni froid mais…Naoko, durant un court instant de ma vie j’ai crû voir en elle une personne qui me ressemblait plus ou moins. Bah, elle était sûrement juste gênée de ma présence, c’est pour ça qu’elle n’a pas agit comme les autres. Mon poing se resserre tout comme mon cœur, j’ai encore beaucoup à apprendre concernant les relations sociales.
Je finis par être lassé de me plaindre alors je décide de me lever pour attraper la télécommande, ça fait environ vingt-cinq minutes que j’ai envoyé le texto alors ce n’est plus la peine d’attendre j’imagine. Pourtant, lorsque je me dirige vers le salon pour allumer l’écran noir de la télévision, j’emmène avec moi mon téléphone en essayant de me convaincre que j’attends un appel de ma sœur ou de ma mère pour savoir si j’ai reçu l’argent. Comme à mon habitude, je m’affale sur le canapé et zappe en attendant de trouver un programme intéressant. Après quelques émissions stupides, je trouve mon bonheur sur TV Otaku, je regarde les personnages d’un œil amusé, même dans les animes, tout le monde a des amis.
Un simple soupir ne parvient pas à soulager mon cœur lourd, pourtant c’est à cet instant là que je sens mon portable vibrer sur mon ventre. Au début, j’ai pensé à une simple hallucination, pourtant au moment où je déverrouille l’écran, je constate que j’ai reçu un message, je souris du coin des lèvres en voyant l'expéditeur. Pourtant, je ne sais même pas si elle a accepté ou refusé ma proposition, mais le simple fait de voir son nom fait battre mon cœur un peu plus vite qu’à la normale. Je me redresse donc un peu et commence à lire ce qu’elle m’a écrit.
Encore et encore, je continue de parcourir les lignes qui me sont destinées, je n’en crois presque pas mes yeux. Au bout de la troisième relecture, je sens un léger picotement dans mes jours, je viens de me rendre compte qu’elle a utilisé le surnom affectif que me donne habituellement ma sœur « Hisa-kun » c’est assez perturbant de le lire chez quelqu’un d’autre. Quoiqu’il en soit, je me sens un peu plus léger maintenant…mais il va falloir que je réponde. Je me gratte la tête, l’heure de rendez-vous…Je m’attendais tellement à ce qu’elle refuse que je n’y avais pas pensé. En admettant qu’à pied on mettra environ dix minutes à pied pour atteindre le centre-ville en partant de l’académie...
« Je suis vraiment très heureux que tu acceptes que l’on se voit. En ce qui concerne le rendez-vous, je pense que si je venais te chercher vers 20h dans le Hall de l’école ça devrait aller non ? Dis-moi ce que tu en penses. »
Je relis rapidement mon texte et je me rends compte que je manque cruellement de familiarité, pourtant…Ce rendez-vous est organisé pour officialiser notre amitié non ? Je me tâte pendant cinq bonnes minutes avant de rajouter quelques mots, en tant que Japonaise, j’espère qu’elle ne prendra pas ça mal.
« J’ai hâte de te retrouver, à bientôt donc Nao-chan :) »
Un smiley ? Ce n’est pas dans mes habitudes d’en mettre mais j’imagine que si elle l’a fait, je peux me permettre de reproduire le schéma de son sms. Je regarde l’heure, 17h10, il va peut-être falloir que je m’habille si je veux prendre le train et arriver à l’heure à Keimoo. Je suis un peu stressé, je ne sais pas quelle tenue mettre, je n’ai jamais vraiment fait de sortie entre amis – la salle d’arcade avec Kaspar ça ne compte pas vraiment – et encore moins avec une fille. Je serre le téléphone contre moi puis, dans un élan de bonne volonté, je me lève et me rends dans ma chambre. Porter les vêtements que j’ai au lycée, je trouve ça pas terrible, ça donnerait l’impression que je n’ai rien dans ma garde-robe.
Au final, j’opte pour quelque chose d’assez banal pour un garçon de mon âge, un T-shirt gris en coton offert par ma sœur pour mes 16 ans avec inscrit « Keep calm » dessus et un pantalon noir, une ceinture et des chaussures de ville. Au moins cette fois, aucune cravate ne viendra nous embarrasser, en parlant de ça, j’espère que cette fois…La proximité ne sera pas aussi gênante que la dernière fois. Je sors de chez moi sans oublier ma veste et mon argent puis marche tranquillement jusqu’à la gare située à 1km de chez moi, j’ai un peu de temps pour me vider la tête en marchant, le train ne passera pas avant 18h de toute façon.
J’arrive sur le quai numéro neuf après avoir fait vérifier ma carte d’étudiant au guichet, finalement je ne serais pas resté très longtemps à la maison, j’avais prévu de revenir au lycée pour le repas de Dimanche midi alors autant que je reste à l’internat une fois que j’aurai fini de manger, en plus je pourrai la raccompagner. Je me gratte nerveusement la joue, je ne sais pas si c’est bon signe pour moi d’entretenir ce genre de relation, mais j’imagine que manger ne me fera pas dépenser d’énergie alors ça va pour cette fois…Et puis, ça faisait un temps que je pensais à la revoir. Le seul hic dans l’histoire c’est que j’aimerais de pas l’ennuyer, je n’avais jamais eu de tels états d’âme auparavant…Est-ce que je suis entrain de changer ?
Le train arrive et j’oublie par conséquent tout ce que j’ai bien pu penser avant d’y rentrer. Il est 18h10, je suis assis sur un siège de manière désinvolte, si bien que je me fais rapidement remarquer par quelques adultes qui critiquent ma tenue derrière mon dos. Je ne m’en soucie guère, ils ne peuvent pas savoir quels efforts je fais pour sortir de chez moi alors que je ne suis pas obligé. Je laisse échapper un soupir ennuyé, je crois que je vais appeler ma sœur, ne voulait-elle pas que je la tienne au jus de la situation ? Comment vais-je lui annoncer ça en fait ? Tout en regardant le paysage au travers de la fenêtre, je compose machinalement le numéro de mon aînée et plaque l’appareil contre mon oreille. Au moment où elle décroche, je ne lui laisse pas le temps de me questionner, pour la première fois, je deviens entreprenant et anticipe ses réactions.
« Hé Yuuko, dis-moi…Si un ami t’invitais à sortir un peu, tu voudrais faire quoi ? Enfin, quelles seraient tes attentes envers lui ? »
Je peux se sentir sa stupéfaction alors qu’elle n’a même pas encore dit un mot, je ne pensais pas que ce jour arriverait, le jour où je devrais demander des conseils à ma grande sœur. J'avais néanmoins bien insisté sur mon mot "ami" pour ne pas qu'elle se fasse des idées à mon sujet. De toute façon, je n’ai rien de mieux à faire pendant une heure, jusqu’à mon arrivé à la ville. | |
| | | Naoko Tanaka ▼ Université - 3ème année - Vice Présidente Cuisine
Genre : Age : 27 Adresse : 15 Rue du Tatami, Quartier Hebi 849
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| Sujet: Re: Sushi rime avec ami [PV Hisaka] Dim 18 Aoû 2013 - 1:41 | |
| La réponse ne tarde pas à me parvenir. Je jette un œil au réveil sur ma table de nuit, 17h16, moins cinq, donc, il est 17h11. Pourquoi mon réveil a cinq minutes d'avances, vous demandez vous ? A vrai dire, j'ai toujours pris cette habitude pour pouvoir me réveiller un peu plus tôt et ne pas arriver en retard. C'est totalement psychologique, vu que je sais que l'heure avance dessus, mais de la voir affichée me fait presser le pas. Bref. Si le rendez-vous est fixé à 20h, ça me laisse tout de même assez de temps. Il ne me reste plus qu'à lui confirmer. Bizarrement, c'est plus facile pour moi, maintenant le premier message envoyé, de taper le second. J'imagine que ça devait être juste une marche à surmonter.
«Ça me convient. J'essayerai de ne pas être en retard. J'ai hâte aussi, à ce soir.»
C'est assez concis, comme message, mais j'imagine qu'en écrire plus aurait été superflu. Une fois la notification qui me confirme l'envoi réussi du sms, je jette mon portable sur mon lit et retourne pour une seconde douche. Je déteste la sensation d'être poussiereuse. Ça me donne l'impression d'être sèche et ça me gêne. Du coup, une fois lavée à nouveau, je reviens dans ma chambre pour m'habiller.
M'habiller. Je n'y réfléchi pas spécialement d'habitude, mais j'imagine que je dois faire un effort aujourd'hui. Après tout, c'est une occasion spéciale. Même si mon style vestimentaire -au combien critiqué par ma très chère sœur- m'est complètement égal, je peux au moins faire entorse à mes habitudes juste pour cette fois. En sous-vêtement, tout en m'essuyant les cheveux d'une main, j'ouvre mon armoire de l'autre, pour constater... Que ce n'est pas très glorieux.
Surtout remplie par mes pulls et sweats habituels, on ne peux pas dire qu'il y ai beaucoup de diversité à l'intérieur. J'écarte les cintres dans la penderies sans vraiment rien trouver d'extraordinaire. Jusqu'à tomber sur une petite robe blanche et rose pâle. Je grimace en la sortant du bout des doigts. Comment cette chose est arrivée parmi mes affaires ? C'est tout ce que je ne mettrais jamais, et en plus, elle a même des motifs de petites fleurs de mémé. Quelle horreur. Je fronce les sourcils en l'examinant de plus près, et fini par la lâcher en soupirant. C'est un tour d'Himi à tous les coups. Je suis sûre qu'elle a dû glisser ça sans que je m'en aperçoive. D'ailleurs, je me demande quand elle s'y est prise, et comment. Enfin, ça a peu d'importance, je lui ramènerais quand je rentrerais à la maison.
Suite à l'incident «Robe horrible qui s'est incrustée», je me remets à fouiller dans mon armoire. Je fini par envoyer un message à ma sœur pour lui demander conseil en oubliant volontairement de lui rappeler l'existence du... truc rose. Et dire que certaines filles se prennent la tête comme ça tous les jours. Les pauvres. Dans mon sms, je prends soin de camoufler l'information «rendez-vous avec un ami» et me contente de lui dire que c'est pour une sortie avec le lycée et que je dois avoir l'air moins négligée que d'habitude. Elle tombe dans le panneau. Heureusement, j'aurais du mal à imaginer si j'avais du lui dire. Ça aurait été le festival de question.
Au final, tout en suivant les recommandations de ma cadette, je choisi une jupe plissée aux motifs écossais bleus et une chemise blanche simple à manche courtes. Surmontée d'un gilet noir avec des touches de bleu. Je ne savais même pas que j'avais ça non plus, à vrai dire. Mais il est assez joli, j'imagine que j'ai du juste oublié de le porter. J'enfile des chaussettes hautes comme à mon habitudes, rayées, et sort une paire de Doc Martens que j'enfilerais au moment de partir. Alors que je regarde dans le miroir, je constate que ça fait un peu punk, mais ça reste assez banal. Je n'ai tout de même pas vraiment l'habitude de me voir sans un pull. J'espère que je n'aurais pas froid.
Il est 18h passées, j'ai encore pas mal de temps devant moi. J'en profite pour allumer mon pc et faire une recherche Google pour trouver le restaurant. Easy. Je check aussi l'itinéraire. Le plus rapide nous fait passer en pleine ville. Il va falloir que je prépare une excuse pour faire un détour. Un samedi soir, il y a de grande chance pour qu'il y ai du monde en ville. J'espère que j'aurais de la chance et que je ne me retrouverais pas confronté à une situation problématique. Tout en continuant de réfléchir à une excuse valable, je passe cette heure et demi à... ne rien faire d'autre. Avachie sur mon lit, je joue sur ma Nintendo DS à un jeu de rythme assez idiot mais totalement addictif. Puis, à huit heures moins dix, heure réelle -et pas celle de mon réveil-, je me décide à descendre pour aller attendre.
J'enfile mes chaussures, penses à prendre mon portable et mon porte feuille, quitte le pensionnat et vais patienter sagement sur les marches devant la porte d'entrée du lycée. Jusqu'ici occupée, je n'avais pas vraiment eu la tête à appréhender. Mais maintenant que je suis assise, là, sur ces marches, je sens le stress monter peu à peu. Même si j'ai vraiment hâte, j'ai quand même assez peur. Je croise les doigts pour que tout se passe bien. Je croise les doigts pour que les dieux soient avec moi. | |
| | | Hisaka Rika ♣ Université - 3ème année
Genre : Age : 28 Adresse : 15 Rue du Tatami, Quartier Hebi 640 Multicompte(s) : Hayden Yoshida
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| Sujet: Re: Sushi rime avec ami [PV Hisaka] Dim 18 Aoû 2013 - 12:06 | |
| Mes doigts se cramponnent sur mon téléphone alors que l’attente se fait de plus en plus longue dans le train en direction de Keimoo. Je ne sais pas pourquoi, j’ai une sorte de boule dans l’estomac, est-ce que je suis anxieux ? C’est mauvais signe, l’état de stress fait dépenser au corps plus d’énergie que nécessaire de manière générale. Je soupire, j’imagine que les conseils de ma sœur ne m’ont pas vraiment servis, du moins ils ne me rassurent pas du tout. Franchement, qu’est-ce qu’il y a de tellement terrible à rencontrer un ami ? Je l’ai déjà fait des dizaines de fois avec Kaspar – d’accord c’était la salle d’arcade mais quand même – alors est-ce parce qu’il s’agit d’une fille que je me sens mal à l’aise ? Je secoue la tête de dépit, je n’ai jamais été angoissé à l’idée d’aller manger des sushis avec ma sœur.
Finalement, je décide de penser à autre chose afin de me changer les idées. Mon regard se perd dans le paysage urbain qui commence à se dessiner de l’autre côté de la fenêtre. La voix féminine qui annonce les arrêts retentit alors pour la quatrième ou cinquième fois, je ne sais plus : il y a longtemps que j’ai perdu le fil, « Prochain arrêt : gare de Keimoo ». Et mon cœur se serre un peu plus. Je jette un regard furtif derrière moi, le train s’est bien vidé depuis mon départ, il n’y a plus qu’une petite dizaine de passagers en dehors de moi. Les mains tremblantes, je positionne mon téléphone droit devant mes yeux et ouvre le clapet, je fixe l’écran avec une certaine anxiété, il est 19h20.
Le train ralentit une nouvelle fois après une dizaine de minutes en trajet rapide, cette fois je vais devoir descendre. Allez, ce n’est pas la mère à boire, je répète ces mêmes gestes à chaque fois que je reviens à l’académie après les vacances. Je déglutis difficilement, à 3 je me lève ! 1…2…3 ! Je prends une profonde inspiration et me relève d’un coup, raide comme la justice, attirant par la même occasion les regards curieux des autres personnes présentes dans le train. Je souffle un bon coup et attends l’arrêt total du véhicule, quelques secondes après, les portes s’ouvrent, je me dirige vers la sortie toujours aussi crispé.
Une fois dehors, je reste un moment sur le quai, blanc comme un linge, c’est pire qu’un examen de mi-semestre. J’entends alors une fois qui m’interpelle, je me retourne, ce n’est qu’une femme d’un certain âge qui me tend un verre d’eau, apparemment mon état l’inquiète. Je refuse gentiment en m’efforçant de lui adresser un faux sourire, puis je me dirige vers le lycée. Ce chemin, en temps normal, je le fais de manière totalement décontractée mais ce soir, c’est un peu comme si j’avais un balais dans le…bref vous m’avez compris. Je me donne quelques claques sur les joues en slalomant entre les passants, j’essaie de repenser aux paroles de ma sœur.
Oui Yuuko ! J’éviterai de parler de jeux vidéos, de mangas, d’animes et de toutes les choses qui n’intéressent pas les filles en général ! Le seul problème étant que, sans ces sujets dans mon arsenal, eh bien je n’ai plus aucune discussion. Parler vêtements, mode, films à l’affiche, maquillage, sport…Très peu pour moi, je n’y connais absolument rien, le dernier chef-d’œuvre cinématographique que j’ai pu voir étant un film d’animation ! Cette révolte silencieuse contre ma sœur m’a au moins permis de paraître un peu plus détendu alors que j’approche doucement mais sûrement du lycée que je fréquente.
19h50. J’y arrive enfin, devant ce portail si familier, et j’en profite pour passer rapidement devant les élèves restés à l’internat pour le week-end, ils discutent à vive-voix sans me prêter attention, comme toujours j’imagine. J’aperçois Naoko un peu plus loin, assise sur les marches à l’entrée du hall de l’école, je me fige soudainement, qu’est-ce que je vais lui dire ? On dirait que je ne vais plus avoir le temps d’y réfléchir plus longtemps, son regard se pose sur moi, il n’y a donc plus moyen de prendre la fuite – encore que si ça se trouve, elle ne m’a pas vraiment remarqué – allez Hisaka, prend ton courage à deux mains ! Je serre les poings et me dirige vers elle avec un air qui donne l’impression que j’ai confiance en moi, j’ai lu dans un livre que montrer à quelqu’un que l’on est hésitant transmettra ce sentiment à son interlocuteur. Les mains dans les poches, désinvolte en apparence, il n’y a que ces mots qui franchissent la barrière de mes lèvres.
« Yo. Tu vas bien ? »
Surtout essayer de paraître naturel, de faire comme si j’étais cool…Mais tout ça ne me ressemble pas et je suis fatigué de porter ce masque dans la vie courante. Grande sœur, est-ce que Naoko est vraiment la fille que tu décris, est-ce qu’elle a les mêmes attentes que toi envers moi ? Quelques secondes après l’avoir interrogée, je lui tends la main en signe …d’amitié pour l’aider à se relever des marches. Il paraît que je dois me montrer poli et galant contrairement à, je cite, « ce rustre asocial que tu es d’habitude » enfin bon, pour une soirée ça devrait aller. La question qui suit est donc tout à fait logique, bien que stupide.
« Tu n’as pas attendu trop longtemps j’espère, enfin bref…On y va ? »
Un demi-sourire au coin de mes lèvres, des cheveux un peu hirsutes à cause du trajet, mon T-shirt un peu fripé, tout ça me donne un aspect un peu négligé alors qu’elle…Je dois avouer que la première chose qui m’a frappé c’est son côté…mignon ?! Ce n’est pas dans mes habitudes de penser ça d’une fille – pas celles de la vie réelle en tout cas – alors je détourne légèrement le regard. C’est vrai que je n’y avais pas pensé la dernière fois puisqu’elle portait un sweat large pendant presque l’intégralité de notre conversation, mais sa chemise, son gilet, sa jupe, ses chaussettes hautes, son teint pâle, on peut dire qu’elle a vraiment tout pour ressembler à une héroïne de manga un peu loufoque mais au caractère très attachant. | |
| | | Naoko Tanaka ▼ Université - 3ème année - Vice Présidente Cuisine
Genre : Age : 27 Adresse : 15 Rue du Tatami, Quartier Hebi 849
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| Sujet: Re: Sushi rime avec ami [PV Hisaka] Lun 9 Sep 2013 - 0:24 | |
| Je n'ai pas attendu longtemps. Mais je crois que c'est petites minutes ont fait partie des plus longues de ma vie. Assise là, sur ces marches, j'entrelace nerveusement mes doigts alors que le stress commence à me ronger l'estomac. Je ne devrais pas me rendre malade comme ça, mais c'est plus fort que moi. J'ai tellement peu l'habitude de bouleverser comme ça ma routine, mes habitudes. Ce genre de chose, c'est tout nouveau pour moi. Je souffle bruyamment pour tenter d'évacuer la pression. C'est peine perdue. Je relève doucement les yeux vers un groupe d'élèves agglutinés aux grilles du lycée.
Des filles principalement, que j'entends glousser d'ici. Peut-être que l'une d'entre elle est dans ma classe. Ou... Peut-être pas, en fait. J'ai du mal à savoir, pour moi, tout le monde se ressemble. Je fais tellement peu attention aux visages des gens que je ne les retiens pas. A vrai dire, je ne fais pas attention aux gens tout court. Je ne me rappelle plus vraiment depuis quand j'ai arrêté de m'y intéresser. Depuis quand j'ai arrêté de vouloir me rapprocher des autres. Résultat, aujourd'hui, sans vraiment que je sache pourquoi, mes concitoyens ne représentent que des entités flous, mal définies, sans grande importance. Sans que je puisse rien y faire. Je devrais essayer de changer ça, mais que voulez-vous, les habitudes ont la vie dure.
Heureusement, il y a parfois quelques exceptions qui confirment la règle. Enfin, je peux compter ceux qui apparaissent clairement dans ma mémoire, sur les doigts d'une main. Le stalker des salles de bains, que j'ai vu de bien trop près à mon goût. Le mec qui a voulu me faire manger un rat, salement dérangé celui-là. Et puis Hisaka. Bien sûr, je n'y compte pas ma famille. Mais tout de même, seulement trois personnes. Je crois que je devrais avoir honte envers les gens de ma classe. Je hausse les épaules. Ça ne me culpabilise pas tant que ça, en vérité.
Mon regard se pose sur un silhouette familière qui s'approche. Je déglutis. J'avais réussi jusque là à calmer mon appréhension en tergiversant, mais là, je suis en face du problème. Pas d'échappatoire possible. Je crois que j'ai peur. Non, en fait, j'en suis sûre. Alors qu'il s'arrête juste devant moi, je reste incapable d'engager le moindre salut, mon souffle restant bloqué dans ma gorge. Alors que lui a l'air détendu, moi j'ai l'impression que tous les muscles de mon corps sont raides. Quelle horreur ! Du coup, quand il me demande si ça va... Réaction prévisible, je bégaie maladroitement et ma voix résonne beaucoup plus fort que je l'aurait voulu.
- O-oui ! Ça-ça va bien et toi ?
Oh, mon dieu, j'ai honte. Je suis sûre que le poulailler là bas m'a entendu, vu le niveau sonore dont j'ai fait preuve. J'ai envie d'aller m'enterrer à six pieds sous terre. Je commence lamentablement. Mais bon, je ne dois pas me laisser abattre. Second round, prendre sa main. La marche est haute, là, j'ai l'impression d'avoir sauté une étape. Mais je dois réagir vite, pour ne pas qu'il attende trop avec la main tendue. Au diable mon embarras, je dois sauver les apparences et ne pas passer pour une cas sociale dès le début. Même si je doute que la mascarade tienne bien longtemps. J'attrape donc doucement sa main et m'aide de celle de libre pour me redresser, et donc pour ne pas tirer sur la sienne. En fait, j'aurais pu me relever seule, mais j'imagine que c'est malpoli de refuser son aide.
Je n'ose plus vraiment ouvrir la bouche, de peur de voir ce que mes cordes vocales me réservent sous l'effet du stress. Du coup, je répond en hochant négativement la tête pour lui faire part de ma courte attente, et me contente de le suivre. Je sais que je devrais parler, et le fait que je me mette la pression ne m'aide pas vraiment. Je me décide cependant à ouvrir enfin la bouche, après avoir pris une grande inspiration discrètement, puis m'être raclée la gorge.
- Hum.. Ça ne te déranges pas si on fait un détour ?
Pour donner une raison valable à ma requête, je sors de ma poche de gilet une enveloppe pliée soigneusement en deux, et la brandis pour faire le lien.
- J'ai un bon de commande à aller déposer dans une petite librairie, et c'est pas très loin de la ville, donc je pensais le faire en même temps.
J'avoue avoir eu de la chance sur ce coup. L'enveloppe gisait sur mon bureau depuis pas mal de temps, et du coup, l'excuse était déjà toute trouvée. D'autant plus que... le bon était vraiment valable et que j'avais juste oublié de le poster plus tôt, donc, ça me faisait une pierre deux coup. | |
| | | Hisaka Rika ♣ Université - 3ème année
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| Sujet: Re: Sushi rime avec ami [PV Hisaka] Ven 13 Sep 2013 - 17:32 | |
| C’est comme si le temps s’était arrêté d’un coup, au moment où quelques mots franchissent la barrière de mes lèvres. J’ai l’impression d’être sourd, de ne pas entendre moi-même ce que je dis, et qu’au contraire, tous les gens autour épient notre conversation. Enfin, c’est un bien grand mot puisque pour l’instant, je suis le seul à parler. Au moment où mon souffle se coupe enfin, ma question s’achève, le monde autour de moi se remet à bouger, enfin un poids enlevé du cœur, j’ai réussi à lui adresser la parole – miracle – sans buter sur une syllabe. Visiblement, ce n’est pas le cas de mon interlocutrice qui semble aussi perdue que moi dans cette situation, elle se met à bégayer en me répondant, mais je crois que le pire dans cette affaire, c’est qu’elle a haussé le ton et que d’un coup, un groupe d’élève se met à nous observer.
Je serre les poings, enfonçant ainsi mes ongles dans ma paume et m’infligeant une douleur pour m’assurer de ne pas être dans un mauvais rêve. Ce n’est pas que je regrette d’avoir choisi Naoko pour aller manger – de toute façon, ce n’est pas comme si je pouvais faire cette proposition à quelqu’un d’autre, elle est la seule personne à qui j’ai vraiment parlé au lycée – mais le fait d’être exposé au regard des autres me rend soudainement…gêné. Je regarde mes pieds tout en lui tendant la main en signe d’amitié, ah j’allais presque oublier…il faut que je lui réponde. Du coin des lèvres, je marmonne afin qu’elle-seule puisse entendre mes paroles.
« Ouais...ça va pas mal. Je crois. »
Est-ce que c’est si évident que ça que je n’ai aucune confiance en moi ? Mon cœur fait un bond au moment où sa main vient à la rencontre de la mienne, au moment où je croise son regard, je me dis qu’il faut que je me calme, que je masque ma respiration qui commence à s’accélérer. Fort heureusement, elle se relève assez vite sans trop s’appuyer sur moi, et par conséquent, je n’ai pas à sentir trop longtemps le contact humain. Je glisse alors ma main dans une des poches latérale de mon pantalon et l’essuie discrètement pour faire disparaître les premières traces de moiteur qui témoignent de mon état de stress, et dire que la soirée ne fait que commencer.
Sans en faire plus, je décide de lui tourner le dos et de marcher un peu pour évacuer l’embarras, avec un peu de chance elle ne remarquera rien et se contentera de me suivre. Cependant, après avoir parcouru quelques mètres à peine, je l’entends se racler la gorge, prête à m’annoncer quelque chose. Après sa proposition, je lui lance un regard interrogatif, je ne vois pas très bien pourquoi est-ce qu’elle cherche à faire un détour – même si j’avoue que ça m’arrange dans un sens – alors que nous sommes si proches du bar à sushi ?
Je n’ai pas le temps de donner mon avis sur la question et déjà, elle me donne la raison de sa proposition. Elle me tend une enveloppe pliée comme si elle attendait que je lise les inscriptions écrites dessus. Un bon de commande dans une librairie ? C’est un peu bizarre qu’elle n’ait pas pensé à le donner avant si c’est si important que ça pour elle. Je fronce légèrement les sourcils mais hoche la tête pour signaler mon accord, après tout, je n’ai pas fait de réservation alors ça devrait aller. Doucement, je rajoute quelques mots pour montrer qu’elle n’est pas la seule à préférer prendre un autre chemin.
« De toute façon, je n’aime pas tellement l’allée principale. Il y a beaucoup de monde là-bas et…voilà. » Un léger soupir accompagne la fin de ma réplique, je n’ai jamais vraiment osé parler de mon agoraphobie à quiconque, j’imagine que le commun des mortels trouverait ça ridicule. Mais oui, c’est réel, j’ai bel et bien « peur » de la foule, je ne me sens pas à l’aise parmi cette dernière en tout cas. Je continue de marcher en accélérant un peu le rythme, les mains dans les poches, je cherche à éviter de me placer au centre de la conversation afin qu’elle ne se rende pas compte que…je suis asocial quoi. Enfin bref, nous quittons l’établissement où nous sommes scolarisés pour nous rendre dans une ruelle, à l’écart de la population.
Après dix bonnes minutes de marche quasi-silencieuse, nous arrivons enfin à la fameuse librairie qui nous a valu le détour. Même si nous sommes relativement loin de ma plus grande angoisse, je dois avouer que dépenser de l’énergie inutile comme ça, je ne le ferais pas tous les jours. Je m’arrête quelques secondes devant l’enseigne et observe la vitrine, n’ayant rien de particulier à y faire et surtout en voyant qu’il y a des gens à l’intérieur, je m’éloigne et décide de m’asseoir sur un banc à quelques mètres du bâtiment et lui dit :
« Si ça ne te dérange pas, je vais attendre ici…Sauf si tu veux que je t’accompagne. »
Pour être honnête, je ne sais même pas pourquoi j’ai ajouté cette dernière condition en sachant pertinemment que je n’ai aucune envie de pénétrer à l’intérieur de la librairie. J’espère qu’elle ne va pas accepter, cette proposition a vraiment été faite sur un coup de tête. | |
| | | Naoko Tanaka ▼ Université - 3ème année - Vice Présidente Cuisine
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| Sujet: Re: Sushi rime avec ami [PV Hisaka] Dim 22 Sep 2013 - 5:07 | |
| Je dois avouer que ça m'a pas mal soulagée qu'il accepte de prendre ce fameux détour sans plus se poser de question. Un sujet d'inquiétude en moins, c'est toujours ça de gagné. De plus, j'apprends que lui-même n'aime pas trop l'allée principale car elle est trop fréquentée. Je soupire intérieurement. Ah, si il savait. Déjà que je ne suis pas une personne très agréable à côtoyer, si en plus il me voyait faire une crise à cause de ma phobie, je crois qu'il prendrait ses jambes à son cou. Comme tout le monde. Autant faire en sorte que cela reste secret. Je dois tacher de me comporter normalement, dans la mesure du possible pour moi. Je ne peux pas vraiment contrôler mon embarras, mais si ce n'est que ça, ça devrait resté acceptable, je pense. J'espère.
Le chemin jusqu'à la librairie se fait en silence. Je n'ose pas vraiment reparler, et aucun sujet de conversation ne me vient. Après tout, je ne connais pas vraiment ses gouts, ses centres d'intérêt. A vrai dire, je ne connais rien de lui. Ce serait l'occasion rêvée d'essayer d'en savoir plus mais... Je n'arrive pas à me décider à poser de question. A entamer la conversation. Je pensais que ça passerait mieux, vu que c'est maintenant notre deuxième rencontre, mais il faut croire que non. Je suis vraiment un cas social. Je soupire discrètement devant ma propre incapacité. C'en est presque pitoyable, d'être aussi peu dégourdie quand il s'agit de relations. Parfois, j'envie ces populaires pour qui tout à l'air très facile. Même si d'un autre côté, je ne supporterais surement pas d'être autant sur la sellette qu'eux.
Pour passer le temps alors que je marche légèrement derrière Hisaka, je laisse vagabonder mon regard vers le paysage et perd assez vite le file de mes pensées. Si bien que je ne remarque pas de suite que nous sommes arrivés devant l'enseigne. Redescendant sur terre, j'observe Hisaka aller s'assoir sur le banc et cligne des yeux, ne comprenant pas tout, tout de suite. Puis, quelques micro secondes plus tard, une fois les éléments remis bien à leur place dans ma tête, je lui fait signe qu'il peux rester assis.
- Non, non, ça va aller. Je n'en ai pas pour longtemps.
Je tourne alors les talons vers la boutique et... me décompose sur place. Heureusement qu'Hisaka ne peux pas voir mon visage à ce moment là. Je crois que je tire une tête de dix pieds de long, quand je constate qu'il y a beaucoup trop de monde à mon goût dans une si petite librairie. Je serre alors les poings et les dents, et évalue le chemin le plus sûr jusqu'au comptoir. Je prend ensuite une grande inspiration et me jette dans la gueule du loup. Poussant légèrement la porte vitrée, mon entrée est accompagnée du tintement aigu de la cloche. Niveau discrétion déjà, c'est raté. Je souffle, gardant mon calme et fais tout un détour pour enfin arriver devant le comptoir, hagarde et méfiante. Le libraire, un homme d'une trentaine d'année à peine, me jauge du regard. Je lui adresse, en guise de réponse, mon expression la moins amicale. Réaction étonnante, il me sourit sympathiquement en retour et s'adresse à moi tout guilleret. Chose qui ne fait que renforcer mon envie de partir d'ici.
- Bonjour mademoiselle, que puis-je faire pour vous ?
Posant le bon de commande sur son bureau, je garde les yeux rivés sur le reste de la boutique, vérifiant que rien de «dangereux» n'est en approche, et explique la raison de ma venue sans même regarder l'homme en face de moi.
- J'aimerais commander quelques livres chez vous. Et que vous les envoyiez à Tokyo, si possible.
Tout en posant le doigt sur la ligne correspondante sur le papier, j'ajoute :
- A cette adresse.
L'homme prend alors le bon en main, et commence à commenter, toujours aussi joyeux, alors qu'il tape sur son ordinateur.
- Pas de soucis, je regarde juste le prix de ces livres, et.. hum.. Très bien.. Dites donc, c'est une sacré collection que vous commandez là.
Je me renfrogne un peu plus, tout en montrant que je m'impatiente. Je n'ai franchement pas envie de rester là à discuter. J'ai vraiment envie de sortir, donc qu'il se dépêche un peu.
- Vous êtes bien Mademoiselle Tanaka, Naoko Tanaka ?
- Oui, c'est moi.
Réponse expéditive, je jette un coup d'œil à Hisaka par la vitrine. Le vendeur le remarque direct, et se met à employer un ton... taquin.
- Oh, on est pressée à ce que je vois. Il fallait le dire tout de suite, je me dépêche.
Et comble de la situation, il me fait un clin d'œil. Mais... mais...! Je ne comprend pas du tout ou il veux en venir ! J'ai envie de laisser tomber ma tête sur le comptoir tellement je suis exaspérée et que j'en ai marre. Ce libraire est vraiment épuisant. Heureusement, il augmente la cadence, et après avoir vérifié les détails de la commande, je peux enfin payer. Ni une ni deux, je fais le chemin inverse en évitant les gens et fais mine de regarder des livres pour ne pas paraître trop bizarre. Puis, alors que j'ouvre la porte pour sortir et que je pense que j'en ai enfin fini avec ça... Je suis face à une des pires choses qu'on puisse me faire niveau honte. Le libraire, appuyé sur son comptoir, mit ses mains en porte-voix, et cria pour bien que tout le monde entende.
- Bonne chance pour votre rendez-vous, mademoiselle Tanaka ! Revenez nous voir bientôt !
Réagissant au quart de tour, j'ai presque claqué la porte de la boutique, alors que le rouge me montait aux oreilles. R-ren-rendez-vous, n'importe quoi franchement ! Ce n'est rien de la sorte, et puis, même si ça l'était, cet idiot congénital se sentait obligé de m'afficher en public comme ça ?! Je ne reviendrais plus jamais ici ! Plus jamais. Et en plus, maintenant, le plus dur, je vais devoir faire face à Hisaka, après ce qu'il vient de se passer. Je suis encore plus crispée, et je dois avouer que j'avance à reculons. Je n'ose même pas imaginer l'affiche que je vais me taper, si jamais il a entendu. Oh mon dieu, faites que ça ne soit pas le cas.
Avec une démarche presque robotique, je me poste à coté de lui et tente du mieux que je peux d'être naturelle. Du mieux que je peux signifie bien sûr, lamentablement. Je le fuis du regard et sur mes joues persistent des rougeurs tenaces. Et comme si ça ne suffisait pas, mon copain le bégaiement fait son grand retour.
- Dé-dé-désolée de t'avoir fait attendre. On.. on peux y aller maintenant.
Je déglutie en pensant au reste de la soirée. J'espère que ça va un peu s'arranger. Après tout, ce n'est pas la peine que je me mette la pression comme ça. Contrairement à ce que le macaque a crié, ce n'est pas un rendez-vous. C'est juste.. juste une sortie entre amis ! | |
| | | Hisaka Rika ♣ Université - 3ème année
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| Sujet: Re: Sushi rime avec ami [PV Hisaka] Sam 28 Sep 2013 - 21:53 | |
| L’attente semble interminable, je ne sais pas pourquoi mais au fond de moi, je garde cette peur qu’elle soit partie, que faire ce détour n’était qu’un prétexte pour s’échapper du rendez-vous. Je secoue la tête de dépit, il y a vraiment des jours où je devrais apprendre à avoir un peu plus confiance en moi et mes capacités de tenir une relation sociale, c’est vrai quoi, depuis le début de notre sortie – bon elle ne fait que commencer mais passons – je ne pense pas avoir fait d’erreur avec elle. Argh, déjà que le fait de me sociabiliser est quelque chose de relativement nouveau pour moi alors…avec une fille, je sais encore moins bien me comporter. Je pourrais m’éclater le crâne contre le mur du bâtiment voisin tellement je suis à court d’idée ! De quoi est-ce je vais bien pouvoir lui parler pendant, je ne sais pas, une heure, deux heures ?
De temps à autre, je jette un regard discret vers vitrine de la librairie afin de m’assurer qu’elle ne s’est pas évaporée – je ne vois pas tellement comment elle aurait pu faire mais soit, on n’est jamais sûr de rien dans la vie – et à mon plus grand soulagement, elle est toujours là. Au début je la vois comme j’ai pu la rencontrer lorsque nous étions tous les deux sur le toit du lycée, hagarde, presque froide aux premiers abords, avec le libraire. Et puis d’un coup, son attitude change, je la vois paniquer, même si je ne suis pas à côté d’elle, je peux sentir son angoisse, sa gêne jusqu’ici. Je laisse échapper un petit rire au moment où je la vois marcher de manière hâtive pour se diriger vers la porte.
Je m’apprête à me lever au moment où elle franchit le pas de porte, c’est alors qu’une voix qui ne m’est pas familière s’élève un peu plus loin, elle résonne tel un écho dans ma tête, syllabe par syllabe. Je sens mes muscles se contracter, mes jambes se raidir et une horrible vague de chaleur me monter jusqu’à la tête. J’ignore pourquoi j’ai ce sentiment tout à coup, en temps normal les quiproquos n’ont aucun effet sur moi alors…Pourquoi ? Elle s’approche de moi, aussi cramoisie que moi, la démarche semblable à celle d’un automate, nous évitons pendant un moment de croiser nos regards et encore plus de nous adresser la parole. Je n’ose rien dire au moment où elle se pose à mes côtés, je ne sais pas quoi dire surtout, et c’est pourquoi je la laisse faire le premier pas.
En tant que mec, on ne peut pas dire que je sois un cadeau à proprement parler, disons que je n’ai rien de l’ami idéal. J’écoute les paroles de Naoko sans vraiment l’entendre, le seul son qui soit clair pour moi, c’est celui des battements de mon cœur, c’est un peu comme si je venais de faire du sport…mais c’est pire. Toujours sans la regarder, je me lève, raide comme la justice et je commence à entamer la route qui nous sépare du bar à sushi, une bonne centaine de mètres à peu près il me semble. Je crois qu’en fait, c’est moi qui ai envie de fuir maintenant, de prendre les jambes à mon cou et oublier ce sentiment d’embarras. Pourtant, ce ne sont que des mots venant d’un simple inconnu. Je souhaite tous les malheurs du monde à ce libraire, sincèrement dit.
J’ai peur…
De quoi ? De me retrouver face à elle, de devoir affronter son regard ? Ouais je crois bien…que j’ai la trouille d’une fille. Je pousse un soupir las, ça me ressemble bien de me dégonfler quand quelque chose ne va pas, malgré cela, je sais que je ne pourrais pas toujours prendre la fuite dans ma vie. Je jette un regard hésitant derrière moi pour vérifier que la lycéenne est toujours derrière moi. Je ne sais pas si je dois être heureux ou triste de voir qu’elle m’a suivi, dans un sens, c’est vrai que ça m’aurait arrangé, qu’elle parte. Mais d’un autre côté, j’aurais sans doute été déçu. Sans trop m’en rendre compte, je crois que j’ai accéléré la cadence et finalement, nous nous retrouvons assez vite devant le restaurant. Comme pour chercher à sauver l’ambiance de la soirée, j’ouvre la porte en premier et lui fait signe d’entrer avant moi tout en marmonnant.
« Je t’en prie. »
C’est assez bizarre pour moi d’être galant, d’ordinaire lorsqu’il s’agit de nourriture je ne connais plus personne, je fonce vers la première table venue et je suis toujours le premier à commander. Tout ça parce que je suis un putain d’égoïste, c’est vrai. Mais aujourd’hui, j’ai décidé de changer un peu la donne, pour voir…ce que ça fait, et visiblement ça commence assez mal puisqu’à peine je referme la porte derrière moi, une serveuse nous a déjà repéré de loin. C’est à cette phrase que je le remarque :
« Ah tu vois ! Il en existe encore des garçons polis sur cette terre ! Que ça te serve de leçon Hiro….Oh pardon. Bonsoir mademoiselle, monsieur. Puis-je vous aider ? »
Le dénommé Hiro se met alors à rouler des yeux d’un air ennuyé, pour ma part je me demande juste si elle est aussi excitée tous les jours ou si elle a pris un bon remontant pour tenir le service ce soir. Enfin bref, je crois bien qu’elle s’adressait à moi…et à Naoko. Je ne sais pas pourquoi, j’ai encore du mal à me mettre en tête que je suis accompagné ce soir. Voyant que la jeune fille n’ouvre pas la bouche – sûrement intimidée par la serveuse qui parle à une vitesse où même le plus commun des mots devient difficile à comprendre – je me décide à prendre la parole.
« Je…Enfin nous…prendrions bien une table pour deux personnes. - Vous avez le choix entre la table près de la fenêtre et celle du fond. Installez-vous et je viendrai dans quelques minutes prendre commande de vos boissons. »
Pour être honnête, je me fiche complètement de la table, l’important pour moi c’est de bien manger, après le cadre c’est vraiment secondaire pour moi…mais je ne dois pas oublier que je ne suis pas seul ce soir. Le regard perdu vers les assiettes de sushis d’autres clients afin d’éviter de croiser son regard aussi longtemps que possible, je demande timidement à la fille de deuxième année où est-ce qu’elle préfère aller.
« Je te laisse choisir la table. »
Ce n’est pas vraiment une question, je vous l’accorde, c’est plutôt une délégation de charge inutile que je n’ai pas envie de m’attribuer, je n’ai jamais été très bon pour faire des choix, je crois qu’elle saura faire ça mieux que moi…JE SUPPOSE. En attendant, j'ai toujours ce teint légèrement rose sur mes joues, j'espère qu'elle n'a rien remarqué. | |
| | | Naoko Tanaka ▼ Université - 3ème année - Vice Présidente Cuisine
Genre : Age : 27 Adresse : 15 Rue du Tatami, Quartier Hebi 849
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| Sujet: Re: Sushi rime avec ami [PV Hisaka] Dim 6 Oct 2013 - 2:40 | |
| L'ambiance est plus que tendue. Aucun de nous ne prononce le moindre mot. Je ne sais pas si c'est à cause de ma propre attitude et de mon embarras plus que flagrant, ou si... cet embarras est partagé parce que le libraire a été un peu trop bruyant. Mon dieu, j'espère pas. Allons, allons, on va mettre ce silence sur sa nature peu bavarde, n'est-ce pas ?
Je dois avouer que l'idée de m'éclipser discrètement m'est passée par la tête plus d'une fois durant le court trajet. Vu qu'il marche devant moi, et qu'il ne m'adresse pas un regard, ça ne serait pas très compliqué. Mais... ça ne serait pas très très sympa. Et puis, c'est trop facile de fuir. Ça ne fait pas de mal de se lancer des défis de temps en temps. Même si... je dois avouer que l'inconnu m'effraie plus qu'autre chose. Et je ne suis pas au bout de mes peines. Sans que je m'en rende vraiment compte, nous sommes déjà devant le restaurant. C'était tout près finalement. Trop près. Et j'ai à peine le temps de prendre mes marques qu'Hisaka m'ouvre la porte et donc... que je suis obligée de rentrer. Détail qui avait échapper à la prévision de cette soirée : Il est 20h passées, un samedi, dans un restaurant plutôt populaire du centre ville.
Forcément, il est rempli de monde.
Je déglutis, c'est encore pire que la librairie là. Dieu, tu aimes me mettre des bâtons dans les roues, c'est ça ? Mes mains commencent à trembler légèrement, et mon rythme cardiaque s'accélère de manière notoire. Je suis tellement préoccupée par la masse grouillante et menaçante que je ne prête pas la moindre attention à la serveuse qui vient de s'approcher. Et inconsciemment, j'effectue un lent mouvement de recul comme pour pouvoir m'en aller. Je le sens pas, je le sens vraiment pas. Malheureusement, pile au moment ou j'allais prendre mes jambes à mon cou en prétextant un truc bidon, Hisaka s'adresse à moi pour.. que je choisisse la table.
Je jette un regard hâtif vers lui. Je pourrais très bien lui dire que je ne me sens pas bien, et qu'on pourrais remettre ça à une prochaine fois, hein. Ça serait d'autant plus crédible que je dois être pâle comme la mort, en ce moment. Mais je m'en sentirais coupable. Je souffle discrètement, tentant de reprendre plus ou moins possession de mes moyens. Je peux le faire, ce n'est pas la mer à boire, de rester dans un restaurant avec autant de monde. Pas vrai ? D'ailleurs, j'ai au moins l'avantage de pouvoir choisir notre place, c'est déjà ça.
Prenant un air qui se veux détendu -alors que ce n'est pas du tout le cas-, j'observe la salle pour constater que je n'ai que deux possibilités. Génial. Enfin, au moins, le choix est vite fait.
- A côté de la fenêtre, ça te va ?
Tout au fond de la salle, c'est strictement hors de question. Beaucoup trop loin d'une sortie éventuelle. Si jamais je veux partir, je devrais traverser toute la salle. Alors qu'à coté de la fenêtre, c'est déjà... à peu près mieux. Aaah... qu'est ce que je ne donnerais pas pour pouvoir privatiser un restaurant et profiter tranquillement d'un repas sans me préoccuper des gens autour. Voilà pourquoi je commande et que je mange le plus souvent chez moi.
Tout en continuant d'inspirer et d'expirer lentement pour ne pas me laisser dépasser par les évènements -car oui, en situation anxiogène, bien respirer peut être décisif-, je me dirige donc vers la table choisie et m'assoie sans plus trop porter attention à Hisaka. C'est plus fort que moi, mais, je dois toujours surveiller la foule autour. Au cas où. Du coup, j'ai toujours la tête prise à autre chose. Je m'inflige une claque mentale pour me reprendre un peu, et me saisie de la carte des boissons pour choisir. Même si j'avoue ne pas pouvoir me concentrer dessus. J'ai l'impression de suffoquer, je ne sais pas si je vais pouvoir tenir. Remontant la carte devant mon visage de sorte que le 3ème année ne puisse me voir, j'en profite pour souffler longuement et fermer les yeux. Faire abstraction du bruit, de tout. Je vais tenir, je peux le faire. Le tout est de ne pas mettre la puce à l'oreille. Et d'avoir l'air normal. Comme si il n'y avait aucun soucis. J'espère que je n'ai pas l'air trop angoissée. Après un laps de temps que je juge trop court pour avoir le temps de me calmer, la serveuse de tout à l'heure revient déjà.
- Vous avez fait votre choix pour les boissons ?
Forcément, leçon de vie oblige, elle se tourne vers moi en premier. Mais moi... je n'ai rien choisi. Rapidement, je dis la première chose que je vois sur la carte, sans faire très attention.
- Un jus d'ananas s'il vous plait.
Mince... j'aime pas énormément ça... Bon bah, tant pis, je ferais l'effort de le boire. Ça m'apprendra à commander sans réfléchir. Je tend la carte à la serveuse qui me l'échange contre celle des plats, puis elle s'adresse ensuite à Hisaka.
- Et pour vous, ce sera ?
Je profite de ce temps pour jeter un coup d'œil par la fenêtre. Elle donne sur la rue. Ça me rassure un peu. Je n'irais pas jusqu'à dire que je me sens bien. Ce n'est toujours pas le cas. Mais ça me laisse une autre option de sortie. Un autre échappatoire. Je soupire. Déjà que d'habitude, je ne suis pas la meilleure compagnie qui soit, mais dans cette situation, c'est encore pire. Je dois vraiment faire de mon mieux pour ne pas faire fuir Hisaka. | |
| | | Hisaka Rika ♣ Université - 3ème année
Genre : Age : 28 Adresse : 15 Rue du Tatami, Quartier Hebi 640 Multicompte(s) : Hayden Yoshida
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| Sujet: Re: Sushi rime avec ami [PV Hisaka] Mar 22 Oct 2013 - 12:33 | |
| Je ne me rappelle pas de la dernière fois où je me suis retrouvé dans une situation pareille, et d’après mes souvenirs ça n’avait jamais été aussi gênant, de manger avec quelqu’un. Je me frotte nerveusement la tête alors que je laisse la tache de choisir la table à Naoko, si je suis aussi anxieu, c’est peut-être parce que c’est une fille…Nan, je dois me faire des idées, pourquoi est-ce que je devrais me sentir plus nerveux sous prétexte que je suis un présence d’un individu de sexe féminin, surtout que ce n’est…pas un rendez-vous, c’est un simple repas entre ami pour ne pas avoir la tristesse de ma mère sur la conscience. Inconsciemment, je me retrouve à suivre la lycéenne puisqu’elle a apparemment choisi l’endroit où elle souhaitait s’asseoir. J’essaie de ne pas la regarder, de ne pas penser à ce qu’il pourrait arriver si elle et moi…sortions ensemble ?
Soudainement, je sens une gifle monumentale de ma conscience me percuter l’esprit..Ah, je vais mieux, enfin je crois. Je commençais tout doucement à songer à d’étranges choses, qui ne sont habituellement pas ma priorité. Je prends place en face d’elle instinctivement, toujours en évitant de croiser ses yeux, je me demande si je suis rouge ? J’attrape rapidement une carte pour me cacher derrière, il ne me semble pas avoir connu une personne aussi pitoyable que moi actuellement. Fort heureusement, derrière ma carte, je me sens plus à l’aise, comme s’il s’agissait d’une protection impénétrable qui me laissait le temps de remettre mes idées en place.
Mais cette trève est de bien trop courte durée à mon goût, environ trois minutes après notre installation , je vois déjà une serveuse arriver du coin de l’œil. Je recommence à suffoquer et à transpirer abondemment, faites qu’elle n’emmène pas la carte. Je coiçois que ce serait assez ridicule de manger chacun de notre côté, derrière un objet qui nous cacherait l’un de l’autre, mais je peux sentir l’embarras de la deuxième année jusqu’ici. Et c’est lorsque la serveuse arrive jusqu’à nous que je me sens soulagé qu’elle ne s’adresse pas à moi en premier, ça me laisse le temps de checker vite fait la liste des boissons. Au moment où c’est à mon tour de prendre la commande, j’exagère à peine en faisant glisser la carte devant mon visage pour ne montrer que mes yeux.
« Je-je prendrais bien un soda…s’il-s’il-vous plaît. - Oh ! Il bégaie, comme c’est mignon ! A-DO-RABLE. Mademoiselle, vous avez de la chance d’avoir un…ami aussi chou comme lui…Oh si seulement… »
Je ne me souviens pas de la dernière fois où j’ai été aussi humilié en public mais cela doit faire très longtemps, à moins que ce ne soit jamais arrivé. Car à l’instant où la serveuse était en train de s’extasier sur mon comportement et rougissement, je crois bien que toute la salle s’est retournée vers moi. Une fois le mal fait, elle s’en va en chantonnant, le pas allègre. Je jette un coup d’œil à un autre serveur, il a l’air exaspéré, finalement je n’ai pas eu besoin d’attendre une éternité pour savoir que cette jeune femme est bien tout le temps une excitée de la vie.
Elle revient de nouveau avec les boissons cette fois-ci, je me demande si je n’aurais pas dû prendre de l’eau, car le soda ça donne encore plus soif…et comme je bois beaucoup quand je suis nerveux. Je fais mine de regarder par la fenêtre en attendant qu’elle soit partie. Du coin de l’œil, je vois qu’elle reprend la carte des boissons pour poser celle des repas sur la table. Je n’ai toujours pas le courage de regarder Naoko…Pardon, je voulais dire que j’ai ENCORE MOINS envie de le faire maintenant que je me suis tapé la honte de ma vie, si je pouvais m’enterrer dans un trou, je crois que je le ferai.
D’ailleurs, il y a bien quelque chose qui m’a tilté dans la réplique de la serveuse folle, pourquoi a-t-elle autant hésité à dire que j’étais son ami ? Bon, peut-être qu’à la limite elle aurait pu croire que nous étions frère et sœur, après tout, nous sommes tous les deux de bons stéréotypes de jeunes Japonais. Je décide de ne plus y penser et attrape à tâton la carte des plats, je regarde ce qui m’intéresse…Je crois bien que j’ai envie de prendre le grand SUSHI WARRIOR, un assortiment de tous les sushis, makis, sashimis possibles. Bien sûr, le prix n’est pas un problème mais quand ce n’est pas l’argent qui manque, c’est autre chose qui ne va pas. Je croyais m’être décidé une bonne fois pour toute, jusqu’à ce que je lise la mention « Pour deux personnes minimum », je manque de tomber de ma chaise, il n’y a pas l’option goinfre par hasard ?
Et prendre une commande pour deux…c’est un peu embarrassant vous voyez, la serveuse risquerait encore de croire que nous allons finir comme la belle et le clochard, quoique j’ai un doute sur le fait qu’on puisse reproduire la scène du spaghetti avec un grain de riz. Enfin bref, toujours est-il qu’avoir un gros plat, ça augmente les chances du contact physique, qu’arrivera-t-il si je lui touche la main par inadvertance ? Mais je regarde la carte encore et encore, et je finis toujours par tomber amoureux de cet assortiment, dites-moi que je suis maudit. Bon, je crois que j’ai pas le choix, il va falloir que je parle.
« Hé…Naoko… »
Fail, je n’arrive plus à parler, ma gorge s’assèche et mon cœur commence à battre plus vite, allons…Maintenant que tu l’as interpellé, elle va vouloir savoir la suite. Dans un élan de courage, je remonte mes yeux vers elle, déglutit difficilement et lance d’un ton sûr de moi.
« Est-ce que…tu voudrais prendre l’assortiment SUSHI WARRIOR avec moi ? »
Ma réaction est sûrement exagérée, mais je n’ai pas trouvé d’autre moyen de faire passer le message sans passer pour un imbécile. J’aurais pu écrire ma requête sur la serviette de table, mais je doute que ce soit très commun, bien que cela aurait été assez original. Je pousse un long soupir, il ne me reste plus qu’à attendre sa réponse. | |
| | | Naoko Tanaka ▼ Université - 3ème année - Vice Présidente Cuisine
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| Sujet: Re: Sushi rime avec ami [PV Hisaka] Sam 2 Nov 2013 - 6:38 | |
| Tout aurait pu à peu près bien se passer sans elle. Sans cette serveuse de malheur et ses excès d'enthousiasme.
Comme toute personne normale, je me retourne forcément sur cette femme complètement euphorique et excitée. Et comme à mon habitude, je la toise d'un regard à la fois neutre et froid. Qu'est ce qu'elle me baragouine ? Pourquoi elle s'extasie à ce point comme ça ? Ça a plus l'air de gêner Hisaka qu'autre chose. En guise de réponse, je détourne mon attention d'elle, montrant que je n'ai pas du tout l'intention de la suivre dans son délire exubérant.
Ça aurait très bien pu s'arrêter là. Mais non.
Forcément, face à autant de boucan, toute la salle se retourne sur nous. Je crois qu'à ce moment là, c'est le début de la fin. Mes mains se crispent sur les cuisses, tellement fort que mes ongles se plantent dans mes paumes. J'essaie tant bien que mal de me calmer, de respirer, correctement, lentement. Tenter de penser à autre chose. Je me retourne à nouveau par la fenêtre. Très jolie la rue, très jolis les gens. Mais rien y fait. Mon regard ne cesse de filer vers la salle, malgré moi. Les gens me regardent. Je les vois chuchoter, commenter. Et ça m'oppresse. Respire, respire. Ce n'est rien. Allez, je peux quand même pas faire une crise ici, maintenant. C'est vraiment pas le moment, ni l'endroit.
La serveuse revient avec les boissons. Et la carte, que j'attrape presque de suite. Je la parcoure des yeux. Allez, concentre toi dessus. Respire et pense à autre chose. Je peste intérieurement. Ma respiration se saccade, et j'ai grand mal à la contrôler. Je ne vais pas y arriver. J'angoisse. Pour aucune raison, ça ne s'explique pas. Je me sens juste mal. Accablée. Et maintenant, mes mains se mettent à trembler. Je tente de le camoufler le plus possible. Heureusement, Hisaka a l'air absorbé dans la contemplation de la carte. Je ferais mieux de faire la même chose. Mais pas moyen. Plus j'essaye de le fixer, ce foutu menu, et moins je le regarde.
Au fond de moi, j'ai l'impression que je ne devrais pas rester ici. Comme un mauvais pressentiment sans fondement. J'ai l'impression de risquer quelque chose, de ne pas être en sécurité. A tel point que ça m'étouffe. Et ça m'obnubile tellement que je sens ma vision se brouiller par moment. C'est mauvais signe. Il faut que je sorte. Il faut que je parte. Il faut que...
- Hé…Naoko…
Une claque pour revenir à la réalité. Je relève les yeux de la carte et la plante dans le regard sombre de mon camarade. Je n'écoute pas vraiment ce qu'il me dit après, à vrai dire, je prépare déjà ma phrase pour la formuler le mieux possible. Livide -encore plus que d'habitude-, je le fixe et tente d'articuler le plus calmement possible, malgré le manque d'assurance flagrant dans ma voix.
- Désolée.
Pause, reprise de contenance.
- Je sais que la soirée a à peine commencé mais... je crois que je vais rentrer. Je me sens pas très bien.
Je me lève, remerciant le ciel que mes jambes me portent même si je les sens flageoler. Assurance. Faux semblant. Je ne veux pas paraître faible.
- Désolée, encore.
Je sors de ma poche un billet pour mon verre auquel je n'ai finalement pas touché, et le dépose sur la table, tout en tentant de contrôler les tremblements de ma main. Et sans attendre une réponse de mon camarade, je m'empresse de sortir du restaurant à grand pas. Vite, vite. Une fois dehors, ça ira mieux. Je pousse la porte, sûrement suivie du regard par toute la salle mais ça m'est égal.
La seule chose qui m'importe, là, maintenant, c'est juste de ne pas craquer. | |
| | | Hisaka Rika ♣ Université - 3ème année
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| Sujet: Re: Sushi rime avec ami [PV Hisaka] Dim 3 Nov 2013 - 16:34 | |
| Je pensais avoir pourtant bien géré la situation, j’ai essayé de la mettre à l’aise même si je ne l’avais jamais vraiment été moi-même. Mais sa réaction, c’est un peu comme une claque pour moi. D’un côté, ce n’est pas comme si ce n’était pas prévisible hein, depuis le début de notre…soirée, on aurait pu faire des paris sur la personne qui partirait en premier. J’ai essayé de tenir parce que j’étais celui qui l’avait invité, mais finalement je crois que j’aurais mieux dû ne rien faire, ne rien dire et dépenser mon argent dans un jeu vidéo comme je le faisais habituellement. Désormais, tous les regards de la salle se portaient sur moi et j’étais très heureux que la serveuse aux airs excentriques était retournée en cuisine, je n’avais absolument pas envie de parler là.
D’un coup, sans trop savoir moi-même ce que je fais, je me lève sous le regard oppressant de tout le monde…J’ai besoin d’eau. J’attrape mon verre de soda et le consomme cul sec avant de me diriger machinalement vers les toilettes des hommes, en espérant qu’ils soient vides. Qu’est-ce que je peux faire dans une telle situation hein ? Je pousse la porte et entre dans une cabine, je m’assois sur la lunette, pensif. Ces quelques minutes qui se sont écoulées depuis qu’elle est partie, c’est difficile à croire mais pour moi, elles semblent durer une éternité. Est-ce que je lui en veux ? Je soupire…Je ne sais pas en fait, pourquoi est-ce que je me sens si mal à l’idée qu’elle m’ait laissé en plant ?
Parce que j’ai été humilié devant une foule d’inconnus ? Je secoue la tête, en général ce n’est pas le genre de chose qui me gêne particulièrement. Je me laisse aller contre le dossier, je sors mon téléphone de ma poche de pantalon, peut-être qu’une partie d’ANGRY BIRDS me détendra un peu et me donnera le courage de sortir d’ici. Mon cellulaire se met alors à vibrer…Tiens, qui est-ce donc ? Je déverrouille l’écran, ah c’est ma sœur. J’ouvre le message pour y découvrir son contenu, elle me demande si tout se passe bien. J’éclate d’un petit rire nerveux, on ne peut pas vraiment dire ça nee-chan…Non, pas du tout en fait. J’hésite à répondre à son texto, finalement je préfère lui parler vocalement, je presse le bouton vert et rapproche l’appareil de mon oreille.
« Hisa-kun ? Qu’est-ce qu’il se passe ? Tu n’est plus avec ton amie ? - C’est un peu compliqué à expliquer Yuuko…Enfin… »
Au bout du fil, je sens la pression monter, je n’avais pas vraiment l’intention de terminer ma phrase, jugeant qu’elle était assez explicite ainsi. Mais je peux presque sentir le regard interrogatif de mon aînée se poser sur moi, je souffle doucement pour exprimer ma lassitude, est-ce vraiment la solution de remuer le couteau dans la plaie ? Soit, je ne pense pas pouvoir reculer maintenant que je me suis engagé à l’appeler. Je m’apprête à parler, mais au même moment, elle me coupe..Merci grande sœur, j’aime quand tu m’interromps dans mon seul élan de courage de la journée.
« Hum…Tu ne l’as pas faite fuir au moins hein ? »
Derrière l’appareil, mon teint tourne au rouge vif, comment est-ce qu’elle a pu deviner avec autant de précision ? Ah…Ce n’est vraiment pas ma sœur pour rien, mon silence éloquent lui fait alors pousser un long soupir à son tour. Au moins, nous avons ça en commun tous les deux.
« Pourquoi est-ce que tu ne vas pas la voir ? - Je ne pense pas qu’elle veuille me voir… - Franchement, Hisaka, arrête de baisser les bras à chaque fois qu’une difficulté s’impose ! Va la voir je te dis, je suis sûr que ce n’est pas de ta faute si elle est partie…Enfin, si c’est ton amie je pense qu’elle doit être un peu comme toi, timide non ? Allez, fais ça pour moi ! »
Ma main crispée au cellulaire se met à trembler légèrement, je me sens nul tout à coup, lâche et bon à rien. Je ne suis pas capable de gérer moi-même mes relations, il faut même que ma sœur m’aide pour ça. C’est vrai, j’ai tendance à abandonner un peu trop facilement d’habitude, car tout m’est donné naturellement en général…à l’exception d’une chose, les relations humaines. Je n’ai jamais été doué pour me faire des amis, je ne sais pas comment me comporter avec eux, ni même quoi faire. Je suis tellement plongé dans mes réflexions que j’en oublierais presque ma sœur à l’autre bout du fil, c’est sa voix rassurante qui me rappelle sa présente, je sursaute légèrement en l’entendant.
« N’empêche, c’est la première fois que je te vois dans cet état pour quelqu’un, tu es sûr que c’est juste ton amie ? Enfin, je dois y aller petit frère, on en reparler tout à l’heure…WAIT LEWIS ! I’M HERE…Bip…bip »
J’émets un petit rire nerveux, qu’est-ce que Yuuko voudrait bien dire par là ? Bien sûr que c’est juste...mon amie. Ma vision des choses s’est toujours arrêtée à ce stade là, maudite sœur qui se fait des films. Bon, en tout cas lui parler m’a insufflé une bonne dose de courage et pourtant, l’appel n’a duré que 4.38 minutes en tout. Je décide de sortir des toilettes, au moment où je pousse la porte, je sens de nouveau tous les regards se poser sur moi et des murmures s’élever, mes jambes se raidissent mais j’essaie d’avancer avec assurance, je me dirige vers le comptoir et je regarde à travers la porte en verre. En fait, elle n’est pas très loin.
Elle est juste en face, devant une...vitrine ou je ne sais pas trop ce que c’est en fait, est-ce que ma sœur a raison ? Est-ce qu’elle attend vraiment de moi que j’aille la rejoindre là-bas ? Je ne sais pas vraiment, pourtant mon instinct aussi me pousse à le faire. Je me tourne vers le serveur sans le regarder dans les yeux, d’une voix presque inaudible je lui demande une faveur.
« Est-ce que vous faites aussi à emporter ? »
Il hoche la tête pour m’indiquer une réponse positive, je soupire de soulagement, il faut dire que j’ai faim aussi en plus de tout ça. Lorsqu’il me demande ce que je prends comme commande, j’hésite un peu à lui répondre à l’oral et je finis par lui montrer un assortiment à prix moyen sur la carte, avec mon doigt. Il retourne en cuisine en me disant que je n’aurais pas à attendre très longtemps, et moi durant ce temps, je ne l’écoute pas vraiment, mon regard passe outre ma porte vitrée et se pose sur la jeune fille, je ne sais pas exactement pourquoi en fait. La première fois que nous nous sommes vus, je n’avais pas remarqué à quel point elle était…aussi mignonne ? Haha…Je divague, sincèrement.
Non, ce que je voulais dire en premier lieu, c’est que je ne pensais pas qu’il existait quelqu’un de plus gêné que moi dans ce monde, qui n’arrive pas à se contrôler en public. Je ne sais pas combien de temps j’ai continué à la fixer sans qu’elle me voit, mais je sens juste quelqu’un me tapoter doucement sur l’épaule. Je sors de mes pensées comme si j’émergeais d’un long sommeil, il me tend un emballage et deux paires de baguettes, je souris faiblement, est-ce qu’il a compris ? Je lui avance l’argent sur le comptoir en lui faisant signe de garder la monnaie, puis je commence à marcher, le paquet contenant les sushis entre les mains.
Sans la regarder, je marche vers elle, les battements de mon cœur s’accélèrent, j’ai envie d’abandonner ici mais en même temps, j’ai fait la promesse à ma sœur d’essayer encore une fois…au moins, même si j’ai un peu l’impression de passer pour un stalker. Je me racle bruyamment la gorge une fois arrive à son niveau, je baisse les yeux et lui demande timidement.
« Si tu veux…on peut aller manger sur un banc, moi non plus je n’étais pas très à l’aise là-bas.
Est-ce que je suis en train de changer ? Aucune idée, j’imagine que le temps me le dira bien assez tôt. En attendant, nous voilà quasiment seuls au milieu de la rue, il est presque vingt-et-une heures, la nuit commence à tomber et il fait un peu froid…mais je reste sûrement le seul imbécile qui demande à une fille si elle veut aller manger dehors un repas froid. Je remarque alors que je suis en train de regarder mes pieds, ce n’est peut-être pas très poli, j’essaie de rehausser mon regard, j’arrive jusqu’à ses lèvres, je déglutis difficilement, pas moyen que j’aille plus haut, et puis ce n’est pas si désagréable à regarder quand j’y repense.
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| | | Naoko Tanaka ▼ Université - 3ème année - Vice Présidente Cuisine
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| Sujet: Re: Sushi rime avec ami [PV Hisaka] Mar 30 Déc 2014 - 15:17 | |
| Une vague de chaleur due au soleil qui ne s’est pas encore couché m’arrive en plein visage. Le premier pas qui me sort de cet antre du diable me parait le plus dur à accomplir. J’ai vraiment l’impression que je vais m’écrouler, que toutes mes forces ont été drainées hors de mon corps. Je m’efforce cependant de continuer, pour m’éloigner assez, pour être en sécurité. Mon cœur bat à cent à l’heure, tellement que ça m’en donne des nausées. Tellement que j’en ai envie de vomir. Dans mes oreilles bourdonne encore le brouhaha de ces gens qui chuchotent, qui complotent contre moi. C’est comme si je les entendais dans ma tête, toutes ces voix beaucoup trop entremêlées pour les distinguer. J’étouffe. Et cette sensation de mains lentement mais sûrement en train de se fermer sur ma carotide me parait horriblement réelle.
Calme-toi.
Je prends une grande inspiration. Le danger n’est plus. Le danger n’a jamais été. Car tout ça, c’est dans ma tête. Mais… J’ai beau me le répéter, encore et encore, j’ai beau savoir consciemment que ces pensées, ces sensations, ces peurs sont totalement stupides et infondées… Je ne peux quand même pas les empêcher de s’immiscer dans mon esprit.
Inspire. Expire.
Mon rythme cardiaque semble ralentir, légèrement. La tension que je ressentais jusqu’ici vient de descendre d’un seul coup, pesant maintenant lourd sur mes épaules. La tête baissée, je contemple mes pieds dans une apathie contrôlée, pour cacher le tumulte qui prend place au sein de mon être. Je suis toujours en public, et bien que moins exposée, cette pensée suffit à me faire retenir en moi l’ouragan qui me secoue intérieurement. J’aurais envie de fondre en larmes. De me recroqueviller sur moi-même et ressentir l’étreinte rassurante de la réalité de mon propre corps, sans agressions ni sollicitations extérieures.
Ça va aller.
Après tout, je suis sortie maintenant. Je ne risque plus rien. Et je me sens retrouver mes moyens. J’étais partie avant que la crise ne soit trop grosse, trop ingérable. J’avais évité le pire. Le pire. Qu’est-ce que c’est, en fait ? Que je fasse une crise d’asthme, ou que je m’évanouisse ? J’aurais pu mettre ça sur le compte d’une autre raison, et m’en sortir sans avoir à donner la vraie explication. En y réfléchissant, peut être que, le pire, c’était ce que j’avais fait là. La conscience de mes actes me revenait en pleine face. Je venais de planter Hisaka, dans un restaurant bondé, sans aucune explication, alors qu’il avait fait l’effort de m’inviter. Je n’aurais jamais dû accepter. Je savais que je n’en étais pas capable et au final, je venais de tout bousiller.
Soupir.
Il allait me détester maintenant. Et cette idée me peinait au plus haut point. Le pire est que j’en étais la seule responsable, et je me culpabilisais pour ça. La seule chose qui me restait à faire à présent était de tourner les talons, rentrer chez moi et m’enfouir sous mes couvertures. Et ne plus jamais en ressortir. Les relations avec les autres, c’était une mauvaise idée, au final…
Et puis, un raclement de gorge.
Je me retourne, fais volteface. Collision avec la réalité. Les informations vont bien trop vite dans ma tête pour que je comprenne ce qu’il se passe. Qu’est-ce qu’il fait là ?! Il n’était pas dans le restaurant, quelques minutes plus tôt ?! Je levais les yeux, pour enfin remarquer que l’obscurité avait pris place, et me rendre compte que j’étais dehors depuis un peu plus longtemps que je ne le pensais. Mais là n’étais pas la question. A une vitesse éclair, je me creusais la tête, tentant désespérément de comprendre la suite logique des évènements et à quoi je devais me préparer. Il souhaitait me lyncher pour l’avoir humilier en public ? J’étais prête pour ça. S’il voulait me frapper, ça m’allait aussi. Après tout, je ne l’aurais pas volé. Bien sûr, ça risquait d’être douloureux, et pas seulement physiquement, mais… Je comprenais, et, je n’aurais rien à y redire.
Mais rien de tout cela n’arriva. A la place, juste quelques mots à peine chuchotés, à peine assumés. Et une nouvelle vague d’incompréhension de mon côté. Presque automatiquement, le seul mot qui sortit de ma bouche.
- Pourquoi ?
Je m’en suis rendue compte trop tard pour m’en empêcher. C’est vrai ça, pourquoi ? Il n’était pas censé me détester après ce que j’avais fait ?! Prenant conscience qu’un seul mot risquait d’être mal interprété, je repris avant qu’il n’ait le temps de répondre, essayant tant bien que mal de m’expliquer.
- Je veux dire…Je veux bien mais… J’ai pas été sympa alors… Pourquoi tu veux encore manger avec moi… ?
Tant bien que mal, mais, plutôt mal. J’avais l’impression de membourber plus qu’autre chose.
- Je suis désolée. Je comprendrais si… tu m’en voulais…
- Spoiler:
Ca aura mis du temps... mais voilà ENFIN la réponse, avec beaucoup trop d'retard. Désolée ><
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| | | Hisaka Rika ♣ Université - 3ème année
Genre : Age : 28 Adresse : 15 Rue du Tatami, Quartier Hebi 640 Multicompte(s) : Hayden Yoshida
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| Sujet: Re: Sushi rime avec ami [PV Hisaka] Dim 4 Jan 2015 - 22:18 | |
| « Pourquoi ? »
Je me le demande moi-même sachant que j’ai toujours évité le contact social pour éviter les situations de ce genre. En effet, toute la salle s’est retournée vers moi au moment où la lycéenne a quitté le restaurant, me jugeant comme seul responsable de sa fuite, je suppose. Les autres ne comprennent pas cet Enfer que certaines personnes vivent au quotidien, alors que se retrouver entouré d’inconnus dans un lieux bondé est monnaie courante pour une grande partie de la population, cela suscite des craintes irrationnelles pour d’autres. Du coup, je ne me sens pas vraiment humilié, mais plutôt inquiet pour ma…camarade. Je reste silencieux quand elle reprend la parole, réfléchissant à une réponse honnête que je pourrais lui donner. Elle réitère sa question, mais je reste toujours sans voix. Partir en courant à mon tour et retourner à l’internat, j’aurais pu le faire aussi, mais elle m’aurait vu. Est-ce donc son regard qui m’a dissuadé de fuir ? Non, pas entièrement.
« Parce que nous sommes….a-amis ? »
Le dernier mot a eu bien du mal à sortir, et je commence à croire que c’est parce que j’en doute encore moi-même. Enfin bon, c’est dit. Mais du coup, je crois que j’ai encore plus rougi en disant ça, j’imagine que c’est parce qu’il fait froid maintenant que je le soleil s’est couché ? Ami. De toute ma vie, il n’y a qu’une seule personne que j’ai appelée ainsi et cela fait un moment que je ne l’ai plus vue. Naoko finit par me présenter ses excuses, je les refuse en hochant négativement la tête. Ce n’est pas comme si je ne le savais pas, qu’elle a des tendances solitaires. Tout ce qu’elle m’a dit, je m’en souviens encore comme si c’était hier. Pas d’amis pour passer ses pauses, ni autre chose de ce goût là. Il en est de même pour moi, ma dernière sortie remonte au collège, lorsque j’allais dans la salle d’arcade avec mon ami.
« C’est-c’est moi qui devrais m’excuser d’avoir proposé un endroit aussi…bondé. »
Enfin je m’arrête de contempler ses lèvres et ose remonter un peu plus haut, vers son nez et enfin ses yeux. Cela me prend quelques secondes pour le réaliser, mais nos regards se croisent bel et bien, une première depuis le début du rendez-vous. Satisfait, je tente de lui sourire comme pour la rassurer, je suis aussi coupable de cet incident. Puis je détourne mon regard, incapable d’assumer mes actes – tiens, ça change beaucoup ça – et concentre mon attention sur…une affiche qui se trouve à plus de dix mètres de moi, dont je ne peux même pas lire un seul caractère. Bon, c’est bien beau tout ça, mais on a toujours pas de plan B et il semblerait que certaines personnes nous regardent bizarrement derrière les carreaux. Je scrute rapidement les alentours à la recherche d’un endroit où se poser et manger – youhou – mais aucune trace de banc autour de nous. Je me mets à réfléchir, je pense bien qu’il doit y avoir un parc près d’ici, mais il fait peut-être un peu froid pour rester dehors.
« Na-Naoko ? Est-ce que le parc te semble une bonne idée ? A cette heure-ci, il ne doit plus être très fré-fréquenté. »
Ajoutons le fait que ma timidité ait brusquement refait surface au fait que je commence à grelotter, et me voici en train de bégayer. Ma sœur m’aurait conseillé de lui prendre la main et de l’emmener de moi-même quelque part, mais je ne suis pas sûr qu’elle apprécie ce geste – d’autant plus que je lui avais promis de ne plus avoir de contact trop physique – et je ne suis pas encore assez courageux pour ça…ou plutôt audacieux. Je repose une nouvelle fois les yeux sur elle, mais en faisant attention à ses vêtements cette fois. Quand je l’ai retrouvée devant le lycée, je m’étais bien dit qu’il y avait quelque chose de changé chez elle, je l’ai trouvée mignonne, mais sans plus, cependant à la lueur de la lumière émise par les lampadaires, j’ai envie d’en dire plus, mais je ne trouve pas les mots. Sans retenue, je m’exclame alors.
« Au fait, ça te va bien. »
Puis je me rends compte que je viens de passer du coq à l’âne et qu’elle ne risque pas d’être sur la même longueur d’onde que moi. En plus je ne peux plus revenir en arrière et lui demander d'oublier ce que je viens de dire (comme la dernière fois). Je me rattrape presque qu’immédiatement en ajoutant quelques mots, un peu gêné quand même.
« Je-je parle de tes vêtements. »
Ma grande soeur serait fière de moi. | |
| | | Naoko Tanaka ▼ Université - 3ème année - Vice Présidente Cuisine
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| Sujet: Re: Sushi rime avec ami [PV Hisaka] Jeu 23 Juil 2015 - 1:46 | |
| Parce que nous sommes amis, cette simple justification résonne dans le silence de la ville. Je le dévisage sans vraiment comprendre. Enfin. Si, je comprends. En partie. Parce que je ne sais pas ce que c’est que d’être amis. Ce que ça implique. Bien sûr, je ne suis pas complètement idiote, et je sais à peu près que des amis sont censés faire des sorties ensemble, s’amuser, bien s’entendre. Mais ça, c’est dans les faits. Concrètement, je ne sais pas ce que c’est d’être amis émotionnellement. D’être lié à quelqu’un. Il fallait sûrement plus qu’une rencontre pour que deux personnes se rapprochent, pour sûr.
Et même si Hisaka était la personne la plus proche de moi sans compter ma famille, sur le coup, je me demandais si c’était vraiment de l’amitié. Je l’apprécie, ça, il n’y a aucun doute. Mais je ne comprenais pas. Pourquoi il ne m’en voulait pas. Pourquoi il me pardonnait alors que ce que je venais de faire était horrible. Pourquoi il refusait mes excuses et qu’il souhaitait même rester encore avec moi. Sur le coup, je me suis sentie complètement perdue. Après tout, si ça avait été l’inverse moi j’aurais… J’aurais… Qu’est-ce que j’aurais fait ?
Et là, la réponse me frappa comme une évidence. J’aurais fait pareil. Parce que je n’aurais pas voulu qu’il se sente mal. Parce que j’aurais sûrement culpabiliser. Et qu’en aucun cas, je ne l’aurais tenu responsable. Parce que je l’aimais bien et que dans la mesure du possible, j’aurais aimé qu’il se sente bien avec moi.
Je laisse échapper un léger soupire. La crise semble s’écarter doucement, le tout est de la maintenir à distance. Honnêtement, le mieux aurait été que je rentre, que je prenne une douche froide et que je m’allonge dans mon lit pour me remettre des émotions de la journée. Mais d’un autre côté, j’avais envie de rester un peu. Puisque le danger n’était plus à portée, je pouvais me relaxer. Je pouvais essayer d’apprécier. Pour une fois.
Il s’excuse. Et comme il avait refusé mes excuses, je refusais aussi les siennes en secouant légèrement la tête. Après tout, même si je n’y peux rien, je reste quand même la première fautive. J’aurais dû savoir à l’avance que ça allait se passer comme ça. Et lui éviter… et nous éviter une telle situation. A mon geste, je le vois remonter son regard, qui finit par croiser le mien. J’avais l’habitude de fixer les gens, mais quand on se regarde dans les yeux comme ça, c’est tout de suite un peu gênant. Lui comme moi finissons par rompre le contact, et tournons chacun notre regard à l’opposé.
Lorsque je réalise le ridicule de la situation, je ne peux m’empêcher de pouffer doucement de rire, discrètement. Il m’arrive rarement de le faire en public, alors, sur le moment, je suis un peu embarrassée qu’il m’ait entendu. Mais pour le coup, je me sens quand même un peu plus détendue. C’est rassurant de voir qu’on se ressemble un peu sur certains points, alors, je peux me permettre de relativiser. De ne pas être autant stressée et sur le défensive qu’à l’accoutumé. Et puis, après avoir remarqué qu’il observait les alentours, il prend la parole timidement
« Na-Naoko ? Est-ce que le parc te semble une bonne idée ? A cette heure-ci, il ne doit plus être très fré-fréquenté. »
Je souris légèrement en constatant qu’il bute toujours autant sur les mots. Pas pour me moquer, non, mais plutôt parce que, ça m’amuse un peu de constater le duo de pas doué qu’on forme. Comme quoi, en un sens, on s’était bien trouvé. Du coup, je lui réponds simplement après avoir réfléchi un court instant.
« Le parc… Ça me va. »
Je n’y suis jamais allée, donc ça me semble une bonne idée. Et puis, au moins là-bas, on pourra s’asseoir, et ne pas être le spectacle des gens derrière la vitrine du restaurant. Je sens un frisson me parcourir quand j’y repense encore, alors je décide de vite expulser cette vision de ma tête. Du coup, inconsciemment, je me met à marcher pour m’écarter, et aussi intimer à Hisaka qu’on pouvait y aller. Cependant, je suis coupée dans mon élan lorsqu’il me parle à nouveau, et me retourne vers lui. Je hausse un sourcil, de quoi il parle ?
« Je-je parle de tes vêtements. »
Ah.
« Ah. »
Le temps que l’information me monte au cerveau, je le fixe, surprise. Et puis, d’un coup, mon visage s’empourpre entièrement et détourne vivement la tête. Etat d’urgence, je ne sais absolument pas quoi répondre et je m’embrouille. Pourquoi il me dit ça ?! Ça me fait plaisir mais… Mais ! Maladroitement, je me mets à bafouiller.
« C-c’est m-ma-ma sœur qu-qui m’a… »
Je me stoppe en pleine phrase. On s’en fiche de ça, qu’est-ce que je raconte ?! Sentant la panique prendre le dessus, je souffle un bon coup et m’éclaircie la gorge.
« J-je veux dire… Hum… Merci. »
Complètement gênée par l’attaque soudaine nommée compliment, il fallait que je trouve un moyen de vite, très vite changer de sujet, alors je lançais, toujours sans le regarder le temps de récupérer une teinte normale.
« A-alors ? O-On y va ? »
J’espérais pouvoir profiter du chemin pour me calmer, au moins un peu. En tout cas, ce qui était sûr, c’est que la journée m’avait réservé son lot de… surprises.
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| | | Hisaka Rika ♣ Université - 3ème année
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| Sujet: Re: Sushi rime avec ami [PV Hisaka] Jeu 23 Juil 2015 - 17:27 | |
| Elle rit, et j’ai la sensation que sa gaieté envahit l’espace qui l’entoure, qui nous entoure en fait. Enfin, elle ne se tord pas non plus, elle est plutôt en train de pouffer et je ne comprends même pas pourquoi, se moquerait-elle de moi parce que j’ai rompu notre contact visuel relativement rapidement ? Honteux, je me retourne vers la lycéenne pour voir ce qu’il y a de si drôle. A sa position, je saisis alors qu’elle a eu le même réflexe que moi – à savoir tourner la tête pour dissimuler notre gêne – et à mon tour, je me mets à rire, sincèrement. Je ne sais pas combien de temps passe alors que nous restons debout, à rire de notre propre comportement, mais…C’est agréable, je suppose ? Du moins, j’ai l’impression d’être plus léger maintenant que le poids de la culpabilité ne pèse plus sur mon cœur. Néanmoins, mon embarras ne s’est pas dissipé et j’ai du mal à prononcer son prénom quand je lui propose d’aller manger au parc. Ce n’est pas tout, mais mon estomac commence à se tortiller, que ce soit à cause de la faim ou de ma gaucherie.
« Le parc…Ça me va. »
Dit-elle après y avoir réfléchi un petit moment. Tant mieux. Peut-être que finalement, nous allons pouvoir passer une bonne soirée ensemble, que personne ne viendra nous gêner. Mais nous déranger pour quoi au juste ? Mes joues s’empourprent moyennement, pour rien voyons. Je veux juste qu’on soit à l’aise tous les deux, n’est-ce pas ? Pourtant quand je porte de nouveau mon attention sur elle, je ne peux pas m’empêcher de penser qu’elle est jolie. Dans un élan de spontanéité, je lui fais part de mes états d’âme…Et pour le coup je crois que j’aurais mieux fait de ne rien dire, de garder mes impressions sur moi. Un simple « Ah. » s’échappe d’entre ses lèvres. J’aurais dû me douter que j’allais passer pour un mec bizarre, mais c’était plus fort que ma volonté, je n’ai pas pu retenir ma langue…ou quelque chose comme ça ? Car quelque part, je voulais vraiment être honnête avec elle, parce que nous sommes amis.
Est-ce que je regrette alors ? Je ne sais pas. Et quand je vois le visage rouge pivoine qu’elle essaie de me cacher, je me dis que c’est un mal pour un bien. Attendrissante ? C’est probablement ainsi que je pourrais la décrire. Je réprime un sourire amusé pour ne pas la mettre encore plus dans l’embarras. Elle reprend la parole, enfin disons qu’elle essaie, elle bafouille plus qu’autre chose. Naoko ne va pas au bout de sa phrase, mais je croire comprendre que c’est sa sœur qui l’a conseillée. Alors elle a vraiment des efforts pour cette sortie, je ne rêve pas. Je commence à gratter nerveusement ma joue droite, comme si ma gêne allait se volatiliser en faisant ça – mais hell no – et quand j’y repense, je ne suis pas vraiment gêné, c’est juste que …Disons que ça me fait plutôt plaisir ? Au final, elle se reprend et me remercie avant de rapidement me demander si je suis prêt à partir.
« Je…Oui, b-bien sûr. »
Nous sommes maintenant deux à bégayer, nous n’osons plus vraiment nous regarder alors j’ai bien peur que le trajet soit silencieux à cause de moi. Je me demande si les amis normaux – ou plutôt ceux qui ont l’habitude d’être entourés – font aussi face à se genre de situations, s’ils se complimentent ou si ça devient normal avec le temps. Je suis loin d’être un expert en la matière, la jeune fille n’est que ma deuxième amie après tout, elle fait partie des rares personnes qui arrivent à apprécier une personne comme moi. Je commence alors à marcher en direction du parc, une main empoignant fermement le sachet dans lequel se trouve la nourriture, l’autre dans la poche. Je crois que le trajet va être plutôt silencieux, je devrais peut-être trouver quelque chose à dire. A ma connaissance, le calme semble convenir autant à elle qu’à moi, toutefois…Vu qu’elle a fait des efforts pour ce rendez-vous je me sens presque obligé de faire de même.
« A-alors comme ça tu as une sœur. Elle étudie à Keimoo aussi ? La mienne fait des études en Europe. »
Je vous avais prévenu que je dirai des choses futiles, mais c’est juste pour passer le temps, pour nous laisser le temps de nous calmer respectivement. Ne plus parler directement de nous-mêmes, ne plus nous dévoiler, il semblerait que ce soient les ingrédients nécessaires pour que notre amitié démarre sur de bonnes bases. Avec Kaspar, c’était différent. Nous avons commencé à parler de jeux vidéos ensemble et petit à petit, nous nous sommes vus à la salle d’arcade, mais ça s’arrêtait là. En dehors de ça, nous ne sommes jamais vraiment vus et je ne cherchais pas à faire plus avec lui. Qu’en est-il de ma kouhai ? Je jette un œil discret en sa direction, eh bien…J’aimerais bien expérimenter de nouvelles choses comme prendre nos déjeuners ensemble plus souvent, parler de tout et de rien sans la froisser. Le temps s’éternise lorsque nous arrivons à un croisement et nous devons attendre pour traverser la rue. Dans les films, les mangas et les animes, le héros aurait certainement pris la fille par la main pour l’emmener de l’autre côté en courant. Dans la fiction, ce genre de chose fonctionne bien pour amuser les autres, mais je n’ai ni le courage, ni l’envie de risquer nos vies pour jouer à ça.
« On y sera bientôt. »
Elle le savait sûrement déjà si elle est déjà venue à cet endroit, mais je n’avais rien de plus intéressant à dire. Le petit bonhomme du feu de signalisation passe au vert, j’ouvre la marche et traverse rapidement le passage piéton. Je ne me sens jamais vraiment en sécurité quand on sait qu’un chauffard peut se manifester à tout moment. Arrivé sur le trottoir, je me retourne vers la japonaise à qui j’adresse un faible sourire comme si j’essayais de la rassurer et de me convaincre que moi-même qu’on n’aura pas de problème cette fois-ci. Nous arrivons déjà à l’entrée du parc éclairé par quelques lampadaires dont un qui semble plutôt défectueux en vue des clignotements qu’il émet. Ce n’est pas vraiment la place qui manque en début de soirée ici, nous avons l’embarras du choix pour le banc. Afin d’éviter la population entrante, je pense qu’il vaudrait mieux se diriger vers le cœur du parc où nous serons à l’abri des regards. Du bout de l’index, je désigne un banc entouré de verdure, mais assez éloigné des arbres et buissons pour ne pas se faire surprendre par les insectes nocturnes.
« Allons là-bas ? »
J’attends son accord pour continuer ma route, au pire ce n’est pas grave si elle préfère rester ici. N’empêche, heureusement que nous avons un repas froid, sinon ça aurait été du gâchis. Et mine de rien, ce sachet commence à peser sur mon épaule, mais je ne peux pas me résoudre à lui demander de le tenir pour quelques mètres, pourvu que le nylon cesse de maltraiter mes doigts.
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| | | Naoko Tanaka ▼ Université - 3ème année - Vice Présidente Cuisine
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| Sujet: Re: Sushi rime avec ami [PV Hisaka] Mer 29 Juil 2015 - 4:55 | |
| Nous déambulons dans les rues maintenant désertes de la ville, seulement accompagnés par le bruit de la nuit et de nos pas sur le bitume. Le sac plastique tenu par mon camarade se froisse mélodieusement à chaque mouvement, et après un court instant bercé par ce silence tranquille, je suis de nouveau détendue.
N’étant pas énormément sortie de ma chambre au pensionnat, je n’ai pas encore pris la peine de visiter la ville, alors, éclairé les lampadaires, le paysage me semble nouveau. Keimoo est bien différente de Tokyo. Même si c’est une grande ville, elle reste moins bondée que la mégalopole d’où je viens. Les grands immeubles ne coupent pas la vue du ciel. Les rues ne sont pas noyées d’inconnus qui se croisent sans se regarder. Ca me convient mieux. Je crois que j’apprécie cette ville. Du peu que j’en connais.
Inconsciemment, mon regard glisse des bâtiments vers la voute céleste, sombre. On peut apercevoir quelques étoiles, dont la lumière n’est pas encore noyée dans la suractivité de la ville. J’imagine que si nous n’étions pas en centre-ville et que nous nous reculions un peu, le ciel serait magnifique. Une telle vue, même aussi simple, est impossible là-bas. Même le ciel est pollué par les éclairages artificiels. Et la ville ne dort jamais.
Je laisse échapper un soupir las d’entre mes lèvres alors que mon nez est toujours levé vers les étoiles. La plupart de mes souvenirs y sont. J’y ai toujours vécu. Alors à force, j’avais fini par croire que c’était partout pareil. Que toutes les grandes villes puaient l’indifférence et rassemblait les gens pour qu’ils ne deviennent qu’une masse informe et indifférenciée. Ce n’est pas tant que je n’aime pas Tokyo. Mais c’était devenu un calvaire pour moi d’y vivre. Je restais cloitrée. Et tout ce que je pouvais voir, c’était de la ville. Encore, et toujours, à perte de vue. Certaines personnes sont faites pour être citadines. Je pense que moi, ça ne me correspond pas vraiment.
Le silence règne toujours en maitre entre nous alors que nous traversons les quartiers, tranquillement. Ça ne me dérange pas vraiment. A vrai dire, avec beaucoup de gens, on peut sentir que cela fini par les gêner. Mais avec Hisaka, c’est comme si c’était naturel. Cependant, le silence est brisé. Et bizarrement, alors que je m’attendais à préférer la situation antérieure, il semble que je ne sois pas dérangée par le fait de parler. Les difficultés que j’éprouve à interagir normalement avec autrui semblent s’envoler, quand c’est Hisaka. Je ne cherche pas vraiment à savoir pourquoi. Peut-être est-ce parce que nous nous ressemblons, qui sait. Mais peu importe. Je lui réponds alors, doucement, les yeux toujours rivés vers le ciel.
« Non, elle est à Tokyo, avec mes parents. Elle étudie dans une école privée plutôt réputée, et elle passe tout haut la main malgré le niveau vraiment élevé. »
Un léger sourire de fierté s’étire sur mes lèvres. Himiko réussissait là où j’échouais, et, en soi, ça ne me dérangeait pas, au contraire. J’étais soulagée de constater qu’elle n’empruntait pas la même voie que sa grande sœur. Et qu’elle gardait le cap, malgré les difficultés. Malgré moi, sans l’avoir prémédité, je lui en causais. Par exemple, dans son établissement actuel, je sais qu’elle garderait l’étiquette de la sœur de la fille bizarre et violente, qui a été expulsée il y a de cela 3 ans. Et pourtant, elle n’avait pas baissé les bras. Et elle avait su démontrer sa propre valeur, en visant toujours plus haut, en étant toujours meilleure. Elle avait su leur prouver qu’elle n’était pas comme moi.
Sentant que je commençais à me perdre dans mes pensées, je secoue légèrement la tête afin de revenir sur Terre. Si je ne me reprends pas, je sais que je peux divaguer longtemps, et, ça ne serait pas très correct pour Hisaka. Tournant la tête pour l’observer marcher à mes côtés, je remarque que nous nous arrêtons à un passage piéton. Le feu est rouge, alors, c’est le moment parfait pour continuer d’engager la discussion.
« Tu… Enfin, toi et ta famille habitez à Keimoo ? »
Après tout, je ne l’avais pas croisé dans le pensionnat, et lorsqu’on s’était donné rendez-vous pour se retrouver, il ne semblait pas en venir. En un sens, je suis curieuse. Parce que je me rends compte qu’en soi, à part le fait qu’il n’est pas ami avec les nœuds de cravates, je ne sais pas grand-chose de lui. J’aimerais en apprendre plus. Découvrir. Mais peut-être que je suis trop pressée et que je dois attendre que les choses se fasse d’elles-mêmes. Il va falloir que je fasse preuve de restreinte !
Le feu repasse au vert, et nous reprenons notre chemin, prudemment. Moi, j’observe les alentours, en me disant que je devrais retenir la route. Après tout, cela pourrait toujours s’avérer utile de connaitre l’emplacement d’un parc. Même si j’avoue que pour l’instant, je suis complètement perdue, et que je serais bien incapable de me repérer et retrouver mon chemin.
Enfin, nous arrivons à la terre promise, et j’avoue que sur le coup, la nuit, avec ce lampadaire qui grésille, le parc parait un peu glauque. Je n’ai pas vraiment peur, d’autant que je sais me défendre, mais je ne suis pas vraiment émerveillée par l’endroit. Il faudra vraiment que j’y retourne de journée pour me faire une autre idée.
Dans tous les cas, je ne vais pas faire ma difficile, puisqu’après tout, un parc est toujours plus agréable qu’une rue, et qu’au moins, je pense qu’on ne sera pas déranger. J’espère. Scrutant les alentours pour tenter d’accrocher mon regard sur quelque chose qui me paraitrait louche, je fini par abandonner, ne trouvant rien, et laisser échapper un court soupir de soulagement.
Hisaka me propose un banc un peu plus reculé, et, n’y voyant pas d’inconvénient, j’hoche la tête et m’y dirige naturellement. Prenant garde à ce qu’il ne soit pas sale, je m’y assoie et ressent un léger frisson dû au contact du bois froid sur mes cuisses. C’est vrai que, maintenant que j’y pense, malgré la saison, il ne fait pas excessivement chaud. Je dirais même qu’il fait frais. Je ne m’en étais pas vraiment préoccupé jusqu’ici, et j’imagine que mes émotions un peu trop sauvage m’avait tenu au chaud jusqu’à maintenant.
Mais l’escapade au calme dans les rue avait fini par refroidir un peu mon corps et pour y remédier, je frotte mes mains l’une contre l’autre avant de les observer. Elles ne sont pas marbrées et mes ongles ne sont pas encore violets, c’est que je n’ai pas si froid que ça.
Me tournant légèrement vers mon camarade pour ne pas qu’il ait l’impression que je l’ignore, je l’observe quelque secondes alors qu’il est éclairé par la lumière tamisé des éclairages communautaires. L’ambiance semble tout à coup beaucoup plus officielle, et je me sens redevenir un peu nerveuse. Alors, pour m’en libérer, je reporte mon attention sur la raison même de notre venue ici : la nourriture. Et alors que j’observe le sac plastique qui avait pris place entre nous deux, je sens l’appétit montrer le bout de son nez. Après tout, l’ascenseur émotionnel m’avait pompé pas mal n’énergie, et il fallait bien que je la restore.
Voyant que mon camarade n’est pas vraiment décidé à faire le premier pas, je me décide à attaquer le sujet, et déclare d’une voix posée et calme :
« Maintenant qu’on est dans un endroit tranquille, on va enfin pouvoir manger... Je t’avoue que je commence à avoir un peu faim. »
Lui laissant l’honneur d’ouvrir la boite, je me saisis d’une paire de baguettes et joint mes mains entre elles, avant de murmurer :
« Itadakimasu. »
Séparant les morceaux de bois, je me sers alors et après l’avoir badigeonné de sauce soja, je déguste mon premier maki, tout en prenant garde de ne pas en mettre partout. Une fois avalé, je laisse échapper un soupire de contentement. Ils sont aussi bons qu’ils en ont l’air !
Me servant à nouveau, je mange doucement, le sourire aux lèvres, ravie de pouvoir goûter à quelque chose d’aussi bon, dans un endroit aussi calme, et en si bonne compagnie. A cet instant, je ne regrette absolument pas d’avoir accepté cette invitation. Au contraire. | |
| | | Hisaka Rika ♣ Université - 3ème année
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| Sujet: Re: Sushi rime avec ami [PV Hisaka] Jeu 30 Juil 2015 - 14:20 | |
| Afin de rendre le trajet un peu moins monotone, j’avais décidé d’aborder le sujet de la famille en espérant ne pas toucher un point sensible. Je ne sais pas grand-chose d’elle après tout, peut-être n’aime-t-elle pas en parler ? Mais elle avait évoqué sa sœur plus tôt dans la conversation, et elle ne semble pas la détester puisqu’elle lui a demandé des conseils pour s’habiller. Ainsi, j’apprends sa sœur fait partie de ces têtes que l’on n’ose même pas espérer rattraper un jour. Même si cela m’intrigue, je ne lui demande pas ce qui a fait qu’elle n’ait pas choisi un lycée plus proche de la capitale où vivent ses parents, ce serait indiscret. Le ton neutre qu’elle a employé en parlant d’elle, le sourire fier qui s’est glissé sur ses lèvres alors qu’elle regardait le ciel ne présente aucune trace de jalousie. Je vois, quelque part je crois que nous nous ressemblons encore sur ce point. Cela fait déjà 2 ans que mon aînée a quitté le cocon familial pour aller étudier en Europe, je ne suis pas expert dans le domaine, mais je crois que très peu de japonais ont cette opportunité. Arrivés au croisement, nous nous arrêtons, le feu est rouge. C’est le moment que je choisis pour annoncer que nous sommes à proximité de notre destination, et c’est aussi celui où ma kouhai décide de me faire parler sur ma famille. Des banalités, encore et toujours, un sujet de conversation ordinaire qui ne me lasse étrangement pas.
« Non. Ma famille…Enfin. Pour faire simple, disons que nous avons une maison à Nagoya. Moi je suis au pensionnat. »
Depuis le jour où Yuuko est revenue avec son dossier de candidature pour une université européenne, la vie que nous menions a été bouleversée. Les salaires de mes parents ne suffisaient pas à payer les frais de scolarité, mais ils tenaient absolument à ce qu’elle n’abandonne pas son rêve. Ma mère a trouvé un nouvel emploi auprès d’un homme riche, elle prend ses rendez-vous, s’occupe de gérer son planning et les hébergements, assiste à des soirées…Ce genre de chose. Quant à mon père, quand il n’est pas en déplacement, il reste cloîtré dans son bureau pour terminer ses articles. Tour à tour, nous avons commencé à nous éloigner de cet endroit pour finalement n’y revenir que pour les grandes occasions ou les vacances. Mais bon, ce sont des choses que je ne juge pas essentielles à dire à mon interlocutrice, elle pourrait croire que j’essaie de m’apitoyer, que la situation ne me convient pas ou je ne sais quoi. Je ne peux pas prétendre savoir ce qu’il se passe dans sa tête, dire qu’elle ne me jugera pas pour mes propos parce que nous sommes amis, on ne voit ça que dans la fiction. De l’autre côté de la route, le feu repasse au vert, nous traversons et ne nous adressons pas la parole jusqu’à l’arrivée au parc où je lui propose un banc à l’abri des regards afin de ne pas la gêner.
Elle me répond par un hochement de tête que je prends pour une approbation. Nous finissons par nous asseoir tout en gardant une certaine distance entre nous, le sachet en plastique faisant office de barrière, une distance à ne pas franchir. Je dois avouer être un peu plus crispé maintenant que nous sommes à l’arrêt, j’ignore si c’est parce que la température ambiante s’est soudainement abaissée ou si c’est parce que je suis seul avec elle. La lycéenne reprend alors la parole, ce qui n’arrange pas vraiment le stress qui monte en moi. Manger. C’est vrai. C’est pour cela que nous sommes venus. Quel imbécile je fais maintenant ! J’ouvre alors la boîte et découvre la nourriture, presque émerveillé après tous les efforts que nous dû faire pour en arriver à ce moment, toutes ces épreuves que nous traversées. Avant que puisse dire quoique ce soit, je la vois saisir une paire de baguettes dans la boîte avant de joindre ses deux mains. Sans m’en rendre compte, mon visage est lentement remonté vers le sien, mon regard se fige sur ses lèvres quand elle lâche « Itadakimasu » dans un murmure. Mon cœur fait un bond dans ma cage thoracique.
Je ne sais pas quel dieu prier pour ne pas qu’elle me regarde à ce moment là, pour ne pas qu’elle se rende compte que je suis en train de l’observer. Malgré l’obscurité, la lumière émise par le lampadaire suffit à montrer mes rougeurs qui envahissent mes joues. Afin de ne pas paraître suspect plus longtemps, je m’empresse de prendre des baguettes à mon tour, remercier pour le repas et commencer à manger sans pour autant la lâcher du regard. Première bouchée et je suis déjà conquis, le restaurant mérite amplement ses notes sur internet, si on enlève le fait que la serveuse soit une excitée sans cervelle. Mes papilles gustatives sont aux anges, le riz est parfaitement cuit et assaisonné, le poisson me paraît frais, bref, sur le moment présent, je crois être l’homme le plus heureux de la terre. Alors que je daigne à détourner momentanément mon attention des sushis, je remarque qu’elle se frotte les mains de temps à autres, et c’est avec inquiétude que je découvre que les bouts de ses doigts commencent à changer de couleur. Mauvaise circulation sanguine ? C’est vrai que ça s’est un peu rafraîchi, mais je n’ai pas spécialement froid. Et pourtant je suis en T-shirt. Je fais tourner mes baguettes entre mes doigts en essayant de réfléchir, je n’ai pas de veste sur moi alors je ne peux pas lui en prêter une, et les autres idées que je pourrais avoir sont bien trop embarrassantes. Oui, j’ai utilisé du conditionnel et non, je n’y ai pas pensé.
« Tu as froid ? »
Dans la catégorie questions idiotes, je crois que je remporte le premier prix haut la main. Pour le coup, avoir un repas froid alors que l’automne s’annonce ce n’est pas super pratique, même s’il faut avouer que cet assortiment est délicieux et que si je ne me retenais pas, j’aurais déjà tout englouti. Entre deux bouchées de riz, je balaie les alentours du regard, à la recherche de…quelque chose pour la réchauffer ? Si j’ai une bonne mémoire, il y a une crêperie dans la rue qui fait face au parc, et j’ai encore assez d’argent pour ça. Les aboiements d’un chiot me sortent de mes pensées. Je commence à me gratter la joue, légèrement embarrassé alors que le propriétaire de l’animal nous regarde avec un léger sourire étendu sur les lèvres. Par réflexe, je détourne le regard, feignant l’indifférence. Ce n’est pas comme si c’était un rendez-vous…Enfin si, mais non. Argh. Je commence à m’embrouiller. Non, il ne se passe rien et j’attends simplement qu’elle ait fini de manger à son tour pour finalement lui proposer ce que j’ai en tête.
« Tu as envie d’une crêpe ou d’une gaufre ? Ou un autre truc chaud ? J-je peux aller en chercher. Ce n’est pas très loin... »
Au dessus de nous, les premières étoiles commencent à scintiller, je remarque qu’il est plus tard que je le pensais et qu’il n’est peut-être pas très poli de laisser une jeune fille seule dans un parc alors qu’il fait sombre. Les yeux levés vers le firmament, je reprends la parole en marmonnant.
« …sauf si tu veux venir avec moi. Enfin je te force pas. Mais il commence à faire nuit. »
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| | | Naoko Tanaka ▼ Université - 3ème année - Vice Présidente Cuisine
Genre : Age : 27 Adresse : 15 Rue du Tatami, Quartier Hebi 849
KMO :
| Sujet: Re: Sushi rime avec ami [PV Hisaka] Mer 5 Aoû 2015 - 19:06 | |
| Dégustant avec appréciation les différentes sortes de sushis, je ne prête pas vraiment attention au reste qui m’entoure. J’apprécie juste le moment, essayant de dissocier pour moi-même les goûts qui se mélangent contre mon palais. Pour un usage futur. Après tout, si j’arrive à décortiquer et à me souvenir de la saveur, j’arriverais peut-être à un résultat similaire si je tentais d’en faire. Cette perspective d’activité me plaisait, alors, je mangeais avec attention.
Alors que je me servais de mon énième sushi, la voix de mon camarade résonne à mes côtés et je tourne la tête vers lui, avant de suivre son regard jusqu’à mes mains. Je n’avais pas remarqué, mais elles commençaient à changer de couleur. Ce n’est pas spécialement grave et j’ai l’habitude. Pour essayer de faire circuler le sang dans mes extrémités refroidies, je pose mes baguettes et agite les mains. Ça semble fonctionner donc je ne m’inquiète pas plus que ça. Reprenant mes baguettes et attrapant mon dernier sushi, je réponds donc, calmement :
« Un peu. Mais ça va. »
Et alors que je m’apprête à continuer mon repas, un homme accompagné de son chien passe devant nous. Et je reste complètement scotchée à l’animal. Je suis sûre que c’est un shiba inu, il a l’air jeune. Il est terriblement adorable, et sur le coup, j’ai envie de me lever pour aller le caresser. Je me retiens cependant, parce que déjà, ce ne serait pas poli pour Hisaka, et qu’en plus, le propriétaire de cette boule de cuteness n’apprécierait pas forcément. Je me contente donc de le suivre des yeux jusqu’à ce qu’il disparaisse de mon champ visuel, le sushi devant ma bouche entre-ouverte.
A la maison, nous avons un chien et un chat, et je dois avouer que ça me manque un peu de ne pas les voir. De ne pas avoir d’animal dans ma chambre de pensionnat me fait un vide. Surtout lorsqu’on ajoute ça au fait d’avoir quitté ma famille alors que j’ai toujours vécu avec eux jusque-là. Alors, une présence en plus ne serait pas de refus. Quoi que, je ne suis pas sûre que ce soit autorisé. Je vérifierais. Et au pire, un poisson rouge ne ferait de mal à personne, n’est-ce pas ?
Lorsque le canin a disparu dans les allées du parc en compagnie de son maître, je reviens à mon sujet de préoccupation initiale et me délecte du sushi qui avait attendu un peu plus que les autres avant d’atterrir dans mon estomac. C’était délicieux, et je m’étais régalée du début à la fin. Rassasiée, je me saisis de la boite et du sac maintenant vide, puisqu’Hisaka avait aussi fini et me levait pour aller jeter tout ça dans une poubelle voisine.
A sa question, je réfléchis un instant. Alors il s’inquiète pour moi. Même si il ne fait pas si froid que ça, et que, c’est surtout la fatigue et le trop plein d’émotion qui commence à peser sur mon corps. J’étudie la proposition, et, malgré la satiété, je me dis qu’il y a toujours une petite place pour quelque chose de sucré. Convaincue, je m’étire, et pensant déjà à ce que je vais commander, je réponds avec un léger enthousiasme.
« Une crêpe me tenterait bien. »
Court silence, et j’ajoute :
« Par contre, cette fois-ci c’est moi qui paye. Pour les sushis. »
Après tout, ça me gêne un peu si c’est lui qui dépense tout. Certes, il m’a invité, mais, je ne vois pas pourquoi ne pas partager les frais. Et puis… ce n’est pas comme si j’avais des difficultés financières. Loin de là. Ainsi, suivant le guide, nous nous sommes dirigés vers un petit kiosque dans le parc qui prépare des sucreries. Sur le coup, je suis étonnée qu’il soit toujours ouvert aussi tard, mais au final, c’est plutôt arrangeant. Prenant un certain temps à me décider devant la carte, puisque tout ce qui était proposé tentait mon côté gourmand, je fini par me décider sur une crêpe fraise et chantilly. Hisaka passe aussi sa commande, et avant même qu’il n’ait le temps de réagir, je dépose un billet sur le comptoir, un léger sourire aux lèvres. J’avais dit que je payais, alors, je le fais.
Jetant un coup d’œil à mon téléphone, l’heure tardive et l’idée d’avoir dépassé de loin les horaires autorisés pour la sortie des lycéens, nous avons donc décidé de manger notre dessert sur le chemin du retour. Sur le coup, je suis un peu attristée que ça se finisse déjà, mais d’un autre, j’ai passé un bon moment. Je me concentre donc sur le positif et choisis d’apprécier ces derniers instants au goût sucré dans le silence de l’automne qui pointe le bout de son nez sur la ville de Keimoo.
Étrangement, plus nous nous rapprochons de notre destination, et plus nous semblons ralentir, de concert. Je ne sais pas vraiment si c’est lui ou moi -ou bien nous deux- qui initions ce rythme, mais en tout cas, ça me convient. Et alors que nous arrivons aux portes du campus, j’ai un peu l’impression que je sors d’un rêve. Pas pour le côté niais et rose, mais plutôt parce que cette escapade est si éloignée de ce qu’il m’arrive habituellement que j’ai l’impression qu’elle n’a presque pas eu lieu.
Nous nous séparons pour rejoindre nos dortoirs respectifs, et c’est pensive que je retourne dans ma chambre. Je me demande si c’est parce que c’est la première fois ? | |
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