#Sous-Sol (niveau -1) ~ Chinoiserie part III

Dernière édition par PNJ le Lun 16 Sep 2013 - 1:37, édité 5 fois

C H I N O I S E R I E Event 2013

Le 05 août 2013,
Suite de Chinoiserie part II

Depuis quinze minutes, la cérémonie est terminée. Alors qu'ils sortaient, Yoite Unden, Quinn Blackwood et Nikolaï furent arrêtés par la vieille secrétaire qui leur demanda de l'accompagner dans la bibliothèque de l'Hôtel de Ville se trouvant au sous-sol, en portant de lourds dossiers. Le directeur ne laissa pas aux trois garçons le temps de répondre, puisqu'il déclara : ''Ils peuvent''
Un peu obligés, les jeunes hommes accompagnèrent la vielle femme jusqu'au premier sous-sol qui leur demanda de ranger les dossiers et de partir.

La femme les abandonna là, heureuse d'avoir trouvé des personnes pour travailler à sa place.

Il est midi, le sol se met à trembler, quelques secondes, les secousses sismiques se font sentir de gauche à droite et de plus en plus violemment. Vous ne pouvez pas entendre les cris effrayés qui font échos à l’extérieur de la ville, un bruit de terreur et d'épouvante. Vous êtes secoués et balancés à même le sol. Vous ne savez pas que vous venez de subir deux secousses, ni même que les secours s'activent. Vous êtes au premier sous-sol un peu secoués sans être toutefois gravement blessés, le lieu étant prévu pour résister. Vous venez de subir un tremblement de terre d'échelle 5,5 sur l'échelle de Richter et de 7 sur l’échelle de Shinto.
En moins de dix minutes, la ville vient de prendre un nouveau visage. Vous n'êtes pas bloqués, mais Nikolaï et Quinn auront besoin de soin dans les prochaines heures.

Il est midi quinze, votre RP commence maintenant !

:Chekeck: Note du PNJ :
► Quinn/Niko : Si vous n'êtes soignés d'ici quatre heures, vos cas s'aggravent. Quatre heures plus tard, vos vies sont en danger. trois heures plus tard, vous êtes inconscients. Merci de prévenir le PNJ.
► Quinn/Niko : Vous avez obtenu 2 au lancer de dés. Référez-vous au plan pour connaitre les particularités de votre groupe.
:Chekeck: Ordre du premier passage :
• Niko, qui est gravement blessé (sans être en danger de mort)
• Quinn, qui est gravement blessé (sans être en danger de mort)
• Yoite
:Chekeck: Récompense :

[size=24]☼ Vous n'êtes pas coincés dans le premier sous-sol, vous pouvez aller où vous voulez. Vous pouvez aussi fouiller les dossiers de la pièce où vous trouvez. Avisez dans ce cas le PNJ.
☼ Futurs arrivants dans la pièce : Si d'autres personnes arrivent dans la pièce, pendant ou après le départ des personnes s'y trouvant déjà dans le but de fouiller dans les archives, merci d'avisez le PNJ. [/font]

#Sous-Sol (niveau -1) ~ Chinoiserie part III 3plo

Lourd.
C’est l’unique mot que pouvait attribuer Nikolaï aux dossiers qu’il portait maintenant sans en avoir eu le choix. Dégoûté un peu aussi, d’avoir à faire bonne figure devant ce directeur qu’il trouvait décidément de plus en plus lourd, lui aussi. Quelle idée d’avoir accepté de faire parti du comité? Le Russe s’en voulait déjà et un peu à Cammy, aussi. C’est après cette cérémonie plus que soporifique que Nikolaï se rendait donc au sous-sol de l’hotel de ville pour porter des documents à la con qu’il ne saurait même pas déchiffrer. Bref.
Après avoir posé le pied sur le palier du premier sous-sol, Nikolaï jeta un œil au dessus de lui, voir combien de marches il aurait à remonter une fois cette corvée terminée. 'Connasse de vieille peau, pourquoi est-ce qu'on a pas pris l'assenceur ?' La vieille femme faisait maintenant entrer les trois jeunes hommes dans la pièce des archives et se contenta de leur indiquer que l’emplacement des dossiers se trouvaient sur les boites et fila à l’anglaise. Après avoir jeté un rapide coup d’œil en direction de Quinn et Yoite, Nikolaï partit à la recherche de l’allée ainsi que de l’étagère où il allait devoir reposer sa charge. Manque de bol, l’unique trou disponible se trouvait tout en haut de l’étagère. Et c’est alors qu’il se servit de cette espèce d’échèle sur roulettes afin d’y parvenir.

Midi.
Un bruit d’enfer. Les lumières vacillent et la pièce est par intermittence plongée dans le noir alors que quelques dossiers partent en vrille, Nikolaï chute de son perchoir sans savoir qu’il est entrain d’assister à un tremblement de terre. Juste là, tout de suite, il a peur et mal. Nikolaï n’est pas tombé de bien haut, mais sa chute bien que ralentie par la main qui tenait la rambarde lui avait fait taper la tête contre l’étagère. Un petit filet de sang et une petite bosse au dessus du sourcil, franchement rien de méchant. Il reste tout de même là, étendu ne sachant trop quoi faire. Ce quart d'heure avait pourtant semblé plus court que quelques secondes.

Midi Quinze.
Un peu sonné toujours, il s’affaire à se redresser alors que son épaule se met à piquer. Espérant à une petite ecchymose Nikolaï se relève un peu chancelant afin de se mettre à la recherche des deux gars avec qui il était juste avant. Le russe avait l’impression qu’un couple d’éléphants dansait la valse en plein milieu de sa pauvre boite crânienne. Tentant de prendre une profonde inspiration Nikolaï ressent une terrible douleur au niveau de ses côtes, il sait alors qu’il vient de fracturer à nouveau l’une ou plusieurs d’entre-elles fragilisées après son accident de voiture en toute fin d’hiver dernier. Au lieu du nom de Yoite qu’il comptait appeler, il ne laissa sortir qu’un gémissement plus ou moins bien étouffé entre ses dents serrées. Nikolaï s’assoit alors en plein milieu de la petite allée centrale séparant les rangées d’étagères, attendant, espérant de voir du monde.

La première réflexion de Quinn lorsqu’on l’envoya transporter des paperasses administratives dans les tréfonds des archives de l’Hôtel de Ville fut : Naaaan, j’voulais manger une glaaaace i_i
Réaction qu’il transmit d’ailleurs à son ami et colocataire Andrea Stormfield par le biais d’un message quelques temps après, à précisément onze heures et quarante-sept minutes. Ledit message disait exactement :

You've got mail !:

Sa seconde réflexion fut que la secrétaire qui les avait chargés de cette mission devait avoir une vision très personnelle de ce dont doit avoir l’air une personne susceptible de donner un coup de main pour transporter des papiers ennuyeux dans un endroit ennuyeux. Ou alors une très mauvaise vue. Parce que bon, sérieusement, un schtroumph, un grand truc blond, et lui-même… Elle aurait certainement pu trouver plus… Sérieux ? Engageant ? Normal ?
A moins, bien entendu, si elle n’ignorait rien de l’identité des trois garçons, respectivement deux membres du Comité et le vice-capitaine du club de Natation. Soit. Mais quand même.
Et puis, sérieusement, des dossiers ? Dans la bibliothèque située au sous-sol ? Mais quelle idée ! N’eut été le directeur passant par là et approuvant à leur place, Quinn aurait probablement trouvé une excuse invraisemblable et se serait éclipsé sans demander son reste.
Mais bon, voilà, il paraît que quand on est membre du Comité des Elèves, on doit faire bonne figure.
Donc, Quinn retroussa les manches de sa chemise, prit les dossiers que la vieille chouette lui tendait d’un air hautement rébarbatif/réprobateur/autre et s’en fut en direction du premier sous-sol en traînant les pieds. Oui, bon, la bonne figure a ses limites.
Et puis d’ailleurs, c’était quoi, ces dossiers, nom de nom ?
Alors que la secrétaire s’éloignait en affichant un air satisfait – Harpie ! ne put s’empêcher de penser le creepy – ses yeux se posèrent sur la couverture du document se trouvant au dessus de la pile qu’il tenait entre ses mains.
Hum.
Il se mâchouillait la lèvre inférieure d’un air pensif.
Il devait faire quoi, déjà, avec ça ?
Ah oui.
Ranger, toussah.
Ses pieds se mirent en route en mode automatique, dans une direction plus ou moins approximative.
Que pouvait-il bien y avoir là-dedans ?
Tiens.
Ses pieds avaient cessé d’avancer.
Pourquoi ?
Un obstacle. Le schtroumph.
Quinn grommela un truc qui se voulait être une excuse et reparti dans la direction opposée, guère plus concentré sur ce qu’il avait à faire.
Il était mignon, tiens, ce schtroumph.
Et ces dossiers. Raaah, il mourrait d’envie de les ouvrir.
Oh, d’ailleurs, le grand truc blond, Niko-du-Comité, il était canon, aussi.
Etrange comme cet angle lui donnait l’air d’être encore plus grand. C’est permis, d’être aussi grand ? Et d’ailleurs, d’où sortait cette échelle ?
Ah, oui, c’était un de ces machins à roulette qui se trouvaient les bibliothèques et autres trucs nécessitant de ranger des choses en hauteur.
Ça devait être vachement drôle, de parcourir les allées là-dessus, non ?
Eh, le sol a pas tremblé, là ?

Blanc.
Puis noir.

Puis un néon grésillant.
J’suis tombé dans les pommes ?
Pas dans les pommes, tombé tout court, comme tout le reste, comme le grand blond sur son échelle qui est maintenant par terre, et comme l’étagère, là, qui était à côté de toi il y a un instant et qui est maintenant sur toi.
Et t’as à peine eu le temps de cligner des yeux. C’est moche, hein ?
Là, tout de suite, Quinn voudrait bien un verre d’eau. Parce qu’il stresse, parce qu’il est paumé, parce qu’il ne comprend pas. Et c’est ce qu’il fait, Quinn, quand il stresse, quand il est paumé, quand il ne comprend pas. Il respire. Il prend un verre d’eau. Et là, paf ! tout va mieux.
Mais, là, en l’occurrence, pas de verre d’eau. Respirer aussi, c’est pas du gâteau, d’ailleurs. Avec une étagère sur le museau, c’est pas gagné, faut dire.
Lentement, le creepy reconnecta son cerveau et entreprit de remuer hors de la zone où la gravité s’employait à lui encastrer une étagère en métal sur la figure. En métal, sérieux !
Ils ne pouvaient pas faire des étagères en bois, comme tout le monde ? Le métal, c’est froid. Et puis ça coupe, tout le monde le sait.
C’était pour ça qu’il avait mal, hein ?
Il s’était coupé, hein ? Juste coupé.
Il avait mal à la tête. Un peu.
Et mal à l’épaule droite. Beaucoup.
Et à son cœur, qui battait à tout rompre dans sa poitrine et ne voulait pas se calmer. A la folie ?

Il était au bord de la panique. Il n’aimait pas ça. Il ne comprenait pas. Que s’était-il passé ?
Et si c’était une bombe ? Des terroristes ? Et si le bâtiment s’était effondré sur leurs têtes ?
Et si…

Bordel. Il avait vraiment mal à l’épaule.
Il porta son regard au niveau du sol, à sa droite, où il avait posé sa main en s’asseyant, pour constater la présence d’un filet de sang glissant le long de son bras.
Laissant ses yeux remonter lentement le long du tracé écarlate, il se retrouva à fixer un morceau de métal, une de ces fines barres généralement croisées à l’arrière d’une étagère afin d’empêcher l’ensemble de pencher dans un sens ou dans l’autre.
Laquelle, mal vissée, s’était apparemment détachée lors de la chute du meuble.
Et était venue se ficher… Droit dans son épaule.
Un instant, Quinn la contempla sans comprendre, suivant du regard un mince filet de sang qui s’écoulait le long de la pièce de métal.
Plic.
Une goutte s’échappa et vint s’écraser sur le sol, s’étalant en une petite corolle sur le vieux linoléum.
Ploc.
L’Américain fut presque tenté de rester là à regarder tomber les gouttes.
Puis il se dit qu’il ferait peut-être bien de retirer ce machin de son bras.
S’il avait regardé avec un peu plus de ferveur les séries médicales qu’affectionnait sa grand-mère lorsqu’il était petit, il se serait peut-être souvenu avant que c’était précisément la chose à éviter dans ce genre de cas.
Mais non.
C’est pourquoi il ne put qu’après coup fixer d’un air bovin le liquide rouge qui s’écoulait maintenant bien plus rapidement de la blessure.
Damn.
Il aurait peut-être dû demander un avis extérieur avant de tenter quoi que ce soit.
Bon.
Tant pis.
Il haussa les épaules (insérer ici une grimace de douleur et un couinement de chien battu).
Puis avisa le complexe échelle/Russe se situant à quelques pas de là. Lequel n’était pas si complexe que ça, vu que le blond s’était remit sur son séant et cherchait maintenant du regard lui-même et le mec aux cheveux bleus – vraisemblablement.

« Niko-du-Comité… »
Sans s’en rendre compte, Quinn s’était adressé à l’intello par le surnom qu’il lui attribuait lorsqu’il le mentionnait dans une conversation avec Andy ou lorsqu’il y pensait.
De toutes façons, il ne parvenait pas à se rappeler de son nom complet, pas plus qu’il ne connaissait le nom de son autre compagnon d’infortune. Tiens, d’ailleurs, où était-il, celui-là ?

Il entreprit de se relever (insérer ici des grognements de papy perclus d’arthrose) et, tout en slalomant entre les étagères et les dossiers dispersés un peu partout, se dirigea vers le Russe afin de s’assurer que celui-ci n’était pas trop amoché.

Spoiler:

Spoiler:

Invité

Yoite avait la tête dans le brouillard alors qu'il transportait les dossiers. Ses pas le trainaient doucement vers la sentence de cette journée siiii longue alors qu'il voulait juste pourvoir s'allonger et dormir quelques heures. Sa soirée lui avait laissé trop de reste, il devait se reposer et cette corvée tombée du ciel n'était pas la bienvenue!
Aussi, une fois qu'ils furent seuls au sous-sol, sans la vieille quoi, Yoite cessa de marcher et contempla vite fait les lieux. Il fut bousculé très légèrement par le mec qui le suivait et s'excusa rapidement en filant un peu plus loin. D'ailleurs, il n'alla pas très loin, c'était pas non plus un château souterrain. Et finalement, il balança les dossiers dans un coin vide de tout bordel en ayant conscience qu'il prenait ici un risque mais sincèrement, il n'avait pas envie. Les papiers de mélangèrent doucement les uns les autres, révélant sûrement quelques informations qui passèrent inaperçues aux yeux du rebelle. Yoite avait une autre idée en tête : aller voir Nikolaï. Il ne l'avait pas revu depuis leur entrevue à la cafet et cet imprévu tombait plutôt bien!

Malheureusement pour nos 3 jeunes hommes, ils furent interrompus dans leur tâche. Yoite se sentit trembler comme si quelque chose de puissant lui traversait le corps. C'était quoi ça, est-ce que la Mairie venait de partir en fumée sous le coup d'une explosion? C'était difficile à croire et avant même qu'il ne puisse penser à autre chose, il fut projeté sur le sol sans avoir ne serait-ce qu'une petite chance de s'accrocher quelques parts. Les dossiers autrefois rangés tombaient sur le sol comme les assiettes sur le Titanic mais l'heure n'était plus à la rébellion. Yoite avait perdu son sourire, il paniquait un peu, se demandant surtout quand est-ce que ça allait s'arrêter. Une feuille en papier un peu plus téméraire arriva jusqu'à lui et lui coupa vite fait sans joue sans qu'il ne s'en rende vraiment compte. Son corps était pratiquement recouvert de papiers mais quand enfin les tremblements cessèrent, Yoite su qu'il n'avait rien. Finalement, ce sous-sol était pratiquement une bénédiction!
Sportivement, il se redressa et envoya promener cette tonne de paperasse devenue gênante. Il s'épousseta vite fait et tendit l'oreille en ayant complètement oublié qu'il n'avait pas été seul sur ce coup-là. Une voix inconnue lui parvint et par curiosité, reprenant petit à petit le cours de sa vie et sa réalité, il se dirigea vers ledit son.

Quand Yoite arriva près de la voix, il remarqua que ses 2 camarades étaient ensemble, les yeux bien ouverts. Intérieurement, il soupira mais ce fut de courte durée. Une traînée légère mais continue remontait jusqu'à l'inconnu alors que le visage blême de Nikolaï lui faisait face. Est-ce qu'il était terrorisé? Yoite aussi avait peur mais ça allait, ce n'était pas si grave, ils étaient vivants!
S'avançant, il se posta devant celui dont il ne connaissait pas le nom et le stoppa d'une main sans contact en voyant qu'il saignait pas abondamment mais régulièrement quand même.

"Tu pouvais pas rester assis comme Nikolaï?"

Le ton était contrarié, Yoite n'aimait pas les blessures dont il ignorait la provenance. Les vêtements du jeune homme viraient doucement au rouge, au bordeau, alors qu'il le força à s'asseoir non loin de Nikolaï. Pour le moment, le jeune rebelle ne savait pas quoi faire et ne réalisait pas l'ampleur des dégâts. Dans leur sous-sol, ce tremblement de terre n'avait pas eut le même impact qu'ailleurs, et Yoite était persuadé d'avoir échappé à une explosion ou quelque chose comme ça. Il ne paniquait pas et pour le moment, disons que c'était peut-être pas plus mal.
Il tenta de trouver de quoi arrêter cette petite hémorragie avec un tissu quelconque mais il n'avait rien sur lui à part ses propres vêtements auxquels il tenait trop. Aussi, il plia une feuille de papier prise au hasard et la posa, assez fortement, sur la blessure de l'inconnu en lui sommant de bien appuyer en attendant qu'il aille chercher des secours. A part ça, il semblait aller bien et c'était sa voix qu'il avait entendu tout à l'heure, alors c'était bon signe.

Se mettant à genoux devant Nikolaï, il toisa vite fait sa blessure au niveau du sourcil et l'oublia aussitôt. Son expression était plus inquiétante, il semblait avoir du mal à respirer, comme si quelque chose entravait ses gestes. Conscient et rassuré sur le fait qu'il ne saignait pas ailleurs, Yoite demanda :

"Hey, t'es avec moi? Dis-moi ce qui t'arrive. T'as mal où au juste?"

Actuellement, le jeune japonais n'aimait pas sa situation. Certes, il n'avait rien de grave voire rien du tout mais il n'était pas doué pour soigner les gens ou pour les rassurer. Qui plus est, il mourrait de curiosité de savoir ce qui s'était passé mais sa conscience lui disait de rester avec eux. Cette vieille pie de tout à l'heure allait sûrement venir voir s'ils n'avaient rien et elle se chargerait d'appeler les secours pour nos deux héros. A moins qu'elle n'ait été l'origine de cette explosion, kamikaze à ces heures perdues? Il rigola avant de se tourner vers l'inconnu en s'adressant malgré tout à Nikolaï aussi.

"Au fait, moi c'est Yoite. Est-ce que vous avez une idée de ce qu'il s'est passé?

Singlante.
La vive douleur qu’il ressentait au niveau de ses côtes commençait déjà à lui taper sur le système. Il ne savait pas tellement ce qui venait de se passer, mais il savait fort bien qu’il ne fallait pas qu’il reste dans cet état bien longtemps. C’est alors qu’il entreprit de prendre de petites inspirations afin de limiter le mouvement de sa cage thoracique. Bien que ça réduise de peu la douleur, le problème reste le même. Du coin de l’œil il remarqua un type qu’il avait déjà vu, mais il était actuellement incapable de se souvenir concrètement de quoi que ce soit, probablement à cause de ce foutu couple d’éléphants qui faisaient la valse dans son pauvre crâne. Ce type donc, il avait cru entendre un espèce de « Niko du Comité » mais il n’en était pas tellement sûr. D’ailleurs il commençait fortement à détester ce poste, poste qui l’avait contraint à descendre ici et se manger la gueule sur le sol.
Seulement, Nikolaï ne sait pas en cet instant que là haut son état aurait probablement été bien pire.

Il jette un œil rapide au type qui s’approche de lui, avant de remettre le doigt sur son Nom. S’adressant à voix modérée à lui-même plus qu’au mec qui saigne visiblement tout en s’approchant de lui, il tente de se redresser un peu, poussant quelques feuilles de dossiers au passage. « Ah, mais c’est Blackwood. Le type chelou du comité. » Alors que son prénom lui échappait encore, il aperçût Yoite qui arrivait lui aussi mais de façon moins saccadée. Il ne semblait pas blessé ce qui tira un timide sourire en coin sur les lèvres de Nikolaï. Une fois Yoite à sa hauteur, le russe ne se montra pas bien aimable. Lâchant des yeux la gueule d’ange du nippon il se contenta d’observer la blessure du troisième gars, se souvenant d’une blessure qui semblait similaire lors d’une de ses sorties en surf qui avait dégénérée. Tendis que Yoite lui demandait d’où lui venait sa douleur, Nikolaï avait été tenté de lui répondre un simple ‘partout’ mais il n’en fit rien. Il s’adressa à Yoite d’une voix saccadée sans trop monter le ton. « Ce n’est pas de moi dont il faut s’occuper, mais de Quinn. » Ah ben voilà ! J’ai trouvé Quinn, Quinn Blackwood.
Le russe tente donc de se remettre sur ses genoux, se plaçant au niveau de Quinn que Yoite venait de faire asseoir. Les sourcils froncés et les lèvres pincées, Nikolaï prit quelques secondes pour réfléchir. Il allait devoir trouver quelque chose pour faire office de garrot afin que Quinn ne se saigne pas à blanc comme on saignerait un cochon.

Avec difficulté il retira sa ceinture de cuir tressée de son jean. De toute façon, cette ceinture n’était là que pour faire joli. Il la retira donc, avant de s’adresser à Quinn de son anglais teinté de russe. "On va retirer ta chemise. L’enrouler autour de ta plaie et faire un garrot avec ma ceinture." Ce n’était pas une question ni une requête. C’était bien une affirmation. Nikolaï allait lui retirer sa chemise et la buter, puisqu’elle allait s’imbiber de sang. C’est donc ce qu’il fit, il s’afféra à retirer les boutons de ses doigts experts, tout en retenant quelques couinements puisque son épaule le faisait souffrir. La douleur au niveau des côtes ne s’était pas envolée non plus, mais il était bien trop concentré sur Quinn pour s’arrêter et pleurer. Les yeux presque larmoyant il commença à enrouler la chemise autour de son collège du conseil des élèves et attrapa sa ceinture de l’autre main tout en maintenant la chemise en place. Il passa donc la ceinture autour de la compresse de fortune sans trop demander son avis à Quinn et tenta de serrer plus fort. Mais rien à faire, l’effort (bien que minime) que demandai cette action rendait la douleur de l’épaule insupportable. Il s’adressa donc à Yoite sans le regarder. "J’aurai besoins que tu serre ça pour moi Yoite. Fermement mais pas trop, il s’agit pas de lui couper la circulation non plus."
Nikolaï ne savait pas ce qui venait de se passer, il n’avait pas prit la peine d’y répondre parce qu’il avait un peu peur de la réponse. Il releva les yeux sur Yoite. " J’espère juste qu’on est pas trop dans la merde. Et il faut qu’on sorte d’ici."

Une fois le garrot de Quinn bien mis en place, il se ré-adossa contre une étagère afin d’essayer de respirer. Il se contentera de suivre les deux autres sans broncher au moment où ils décideront de décaler de cette pièce à la con. En attendant il prit quelques feuilles qui se trouvaient à sa droite, histoire de voir s’il arrivera à se changer les idées.

Spoiler:

Spoiler:

"Tu pouvais pas rester assis comme Nikolaï ?"
Une petite ampoule s’alluma dans un coin obscur du cerveau de Quinn Blackwood. Nikolaï ! Voilà quel était le prénom complet de Niko-du-Comité ! Merci, le shtroumph, du fond du cœur !
Puis, il réalisa qu’il venait – avec raison – de se faire réprimander. Réprimandes qui étaient d’ailleurs parfaitement justifiées, vu que n’importe qui de sensé, en constatant une hémorragie, serait resté sur place et aurait tenter de limiter les dégats. Quinn, non.
« Le problème avec toi, c’est pas que tu cherches délibérément à faire des conneries, c’est que tu manques cruellement du plus élémentaire des bons sens ! »
Il lui semblait presque entendre Andy l’engueuler suite à une énième catastrophe évitée de justesse.
Andy !
Il réalisa soudain.
Est-ce qu’il allait bien ? Quinn amorça un geste pour récupérer son téléphone portable dans sa poche alors que le capitaine du Club de Natation le faisait s’asseoir (et lui plaquait accessoirement un document sur la plaie en lui intimant de le maintenir ainsi pour endiguer le flot de sang – ce à quoi il n’avait évidemment pas pensé – lui arrachant un « Oumphh » contrarié), avant de se raviser. Non. Il lui fallait se concentrer sur ce qu’il se passait ici et maintenant. Andy, quoi qu’il lui soit arrivé, se trouvait probablement ou chez eux, ou pas loin, ce qui impliquait dans tous les cas la proximité de l’hôpital. Il trouverait de l’aide.

Entre temps, le shtroumph s’était présenté (une seconde petite ampoule s’alluma dans le même recoin sombre de son cerveau) et avait demandé leur avis quand à la situation actuelle.
En guise de réponse, Quinn haussa les épaules en affichant un air perdu (« Aïe ! ») puis planta son regard sur le Russe. Bien qu’il ait assuré à Yoite qu’il ne fallait pas s’occuper de lui, il n’était définitivement pas indemne, cela se lisait sur son visage.
Il n’eut cependant guère le temps de le faire remarquer que déjà le blond s’était approché afin d’évaluer les dégâts de son épaule.

"On va retirer ta chemise. L’enrouler autour de ta plaie et faire un garrot avec ma ceinture." Lui dit Nikolaï en anglais.

Etrangement, entendre sa langue natale le rassura un peu ; ça et peut-être le fait qu’il avait l’air de parfaitement savoir ce qu’il faisait.
Il ferma les yeux.
Inspira profondément (« Ouille ! »).
Expira.
Et quand il les rouvrit, il se sentait prêt à envisager n’importe quelle situation qui se présenterait à eux lorsqu’ils sortiraient, et à se montrer aussi efficace que possible.
Avant de constater que Nikolaï était en train de mettre en application ce qu’il venait de dire, et que cela impliquait qu’il se trouvait maintenant à quelques centimètres et était en plein déboutonnage de chemise. Gaaah.
Pour un peu, Quinn aurait tenté un commentaire déplacé. Mais la petite voix de sa conscience lui souffla que ça n’était peut-être pas le moment. Ce à quoi il lui répliqua d’aller voir ailleurs s’il y était, et encore, il restait poli. Il prit néanmoins note et se contenta d’afficher un sourire un peu crétin.
Ses comparses allaient finir par le croire atteint d’une commotion cérébrale, à ce rythme. Héhé.
Mis à part ça, il s’efforça – pour une fois – de ne pas s’agiter, histoire de ne pas compliquer la tâche de son médecin improvisé. Il ne protesta même pas lorsqu’il réalisa qu’il pouvait définitivement dire adieu à sa chemise, pas plus que quand Nikolaï passa sa ceinture autour de son bras afin d’en faire un garrot. Il se contenta de serrer les dents et de fermer les yeux, se répétant en boucle que ce n’était qu’un mauvais moment à passer, que c’était nécessaire…
Mais la forte pression à laquelle il s’était attendu ne vint pas.
Rouvrant les yeux, il constata que le Russe avait vraiment l’air de souffrir. Plissant les yeux, il entreprit d’observer ses gestes afin de comprendre d’où venait son mal, alors que Yoite prenait le relais dans l’entreprise de serrage de ceinture.
A première vue, le problème venait de son épaule, bien qu’elle semblât intacte à première vue.
Quinn n’aimait décidément pas ne pas comprendre ce qu’il se passait, encore plus lorsque cela impliquait la bonne santé de quelqu’un. A plus forte raison parce que ce quelqu’un venait de l’empêcher de se vider de son sang à long terme.
Avisant son bras nouvellement enrubanné, il le bougea légèrement histoire de s’assurer une position confortable (« Gnnn. ») puis se planta devant son collègue, le fixant droit dans les yeux.
« Ton épaule te fait mal ? Où est-ce que tu es blessé ? Il faut qu’tu nous le dise, tu dois pas rester comme ça… »
Il adressa un regard à Yoite, comme pour le prendre à témoin, puis reporta son attention sur Nikolaï. Ce dernier avait peut-être esquivé la question tout à l’heure, mais pas question cette fois-ci de ne pas obtenir de réponse.
« J’y connais rien en premiers soins, moi, alors tout ce que je peux faire, c’est t’aider à rejoindre un endroit où on trouvera quelqu’un pour s’occuper de toi… »
Il frissonna. On avait beau être en été, il avait froid.
Peut-être le fait d’être en sous-sol, torse nu et d’avoir perdu du sang y était pour quelque chose, cela dit.
Et puis il y avait plus important.
« Tu peux marcher ? »
Puis, s’adressant à tous les deux.
« Il faut qu’on sorte d’ici. »

Se levant à nouveau, il s’éloigna de deux pas, par réflexe, et sortit son téléphone.
Fuuuck. L’écran était cassé. Cependant, la petite loupiote sur le haut de l’appareil lui indiquait que celui-ci était encore en état de marche. Avisant le panneau fixé au mur indiquant les choses à faire en cas d’urgence, il composa le numéro des secours, ayant réalisé dans un éclair de génie que cette option restait la meilleure.
« La ligne est saturée pour le moment, veuillez rappell… »
Quinn raccrocha rageusement. Ça n’était vraiment pas le moment ! Les lignes d’urgence ne devraient-elles pas être disponible en cas d’urgence, justement ? Ça n’avait pas de sens !
Il se tourna vers ses camarades.
« Il va falloir qu’on se débrouille tout seul… »
Sa voix s’affaiblit sur le dernier mot. Il le détestait.

Il se remit à frissonner. Peut-être le froid n’y était-il pour rien, finalement.

Spoiler:

Invité

Un sourire, c'est tout ce qu'il avait voulu. Yoite ne comprenait toujours rien à la situation, se posait toujours autant de questions sur ce qui avait bien pu se passer mais Nikolaï lui avait fait un sourire. Timide, très léger et sûrement incontrôlé mais qu'importe. C'était ce qui comptait aux yeux du Rebelle. Malgré tout ça, il avait eut ensuite la grosse envie de lui foutre sur la gueule rien que parce qu'il était malpoli avec lui. Certes, il était blessé alors Yoite pouvait comprendre qu'il passait peut-être ses nerfs sur le premier venu mais ... ils règleraient ça plus tard, faut pas laisser les choses traîner. Ce qui l'énerva aussi, c'est l'ordre qu'il reçu à s'occuper de l'autre blessé plutôt que du Russe. Pourquoi? Qu'est-ce que ça changeait au fond? A priori, ils étaient tous les deux dans la brume et même si l'autre saignait de l'épaule, Nikolaï n'avait pas l'air indemne non plus.
Bizarrement, le japonais ferma sa gueule. La ceinture du Russe venait de sauter et la chemise de l'inconnu fut retirée. Le rebelle avait déjà perdu l'esprit, c'était dans ses rêves les plus fous que 3 hommes en arrivaient là après une explosion. Un sous-sol, 2 blessés léger et une situation perverse. Un peu plus et son son nez se serait mis à saigner, croyant peut-être ainsi à un contre-coup d'un dossier trop lourd qui lui serait tombé dessus. L'inconnu ne resta pas de marbre non plus face à la situation, ce qui tira un sourire assez sincère à Yoite mais heureusement, les choses n'empirèrent pas et il se ressaisit rapidement mais tout de même ... c'était cocasse.

En attendant, l'idée de Nikolaï était bonne, évidemment. Meilleure que la sienne, assurément. Mais le japonais n'avait pas voulu prendre le risque de désigner sans avis extérieur de prendre la chemise du blessé. Lui en tout cas, il savait qu'il ne voulait pas utiliser ses propres vêtements. C'était déjà un miracle qu'il soit indemne alors ses fringues ...
Spectateur inoccupé depuis quelques secondes, Yoite regardait avec attention ce qu'il se passait sous ses yeux. Il n'était pas habitué à voir des blessures, même minime. Là, c'était comme s'il regardait un film en 3D max qualité. Du sang coulait toujours de la blessure de celui qui s'appelait à priori Quinn et bien que ce n'était pas grave, le rebelle avait l'impression que c'était un liquide qu'ils gaspillaient déjà. Il était bien dans le corps de Quinn avant alors s'il s'en allait là, même en quantité raisonnable, quelque chose allait lui manquer plus tard, non? C'était difficile d'être rationnel quand on ne se posait jamais ce genre de questions en temps normal et l'heure de l'action mit fin à ses pensées inutiles.
S'approchant alors de Quinn, prenant ainsi la place de Nikolaï qui semblait enclin à bouder aujourd'hui, Yoite se mit face au blessé et en le fixant bien droit dans les yeux, il lui fit signe de se tenir prêt car ça allait sûrement faire mal. Sa respiration elle-même s'était accélérée sans qu'il ne soit concerné alors ... et d'un coup, il serra. La compression fut sentie au niveau de la ceinture, Yoite grimaça même en imaginant la tronche de la peau en-dessous et se recula pour laisser Quinn reprendre le contrôle de ses émotions.

Par la suite, un peu inquiet toujours, il demanda ce qu'il s'était passé mais c'était confus pour tout le monde et Niko lança une idée qu'il pensa aussitôt risquée. Bouger? Dans leurs états? Quinn pouvait peut-être se déplacer maintenant à condition d'y aller doucement, d'être surveillé et de gueuler s'il voulait s'asseoir mais le Russe arrivait même pas à se tenir debout. Mais avant qu'il ne puisse dire tout haut ce qu'il pensait tout bas depuis un bon moment déjà, Quinn prit la parole avec plus de sagesse qu'il ne l'aurait fait, s'inquiétant dignement pour le Russe qui ... quoi? Avait honte de dire qu'il avait mal? C'était vachement viril comme comportement, bravo mais c'était encore plus débile.

"S'il peut se lever, je l'aiderai à marcher si y a que ça mais je comprends pas pourquoi est-ce vous voulez à tout prix vous déplacer. On est à la Mairie, le Maire lui-même est sûrement encore sur les lieux et si c'était bien une explosion, les pompiers et tout ça ne vont pas tarder. Le sous-sol n'est pas condamné, quelqu'un va venir nous aider!"

Ce que craignait surtout le Japonais, c'était qu'une nouvelle explosion ne survienne alors qu'ils se dirigeaient vers la sortie. Ici, bien qu'amochés, ils avaient survécu et c'était peut-être la seule chance qu'il avait toujours. Cependant ... la curiosité de voir de l'autre côté lui tenaillait les tripes et sa conviction de rester ici n'était déjà plus à son paroxysme. Quand Quinn annonça là-dessus qu'ils devaient se débrouiller tout seul car les téléphones ne marchaient pas (faute du sous-sol?), le rebelle grogna d'impuissance. Bordel de merde, oui ils allaient sortir d'ici et peut-être rejoindre l'extérieur!

D'un geste délicat malgré son humeur dégradée, Yoite se pencha vers Nikolaï pour lui attraper un bras en lui faisant comprendre qu'il était l'heure de faire un gros effort. Le rebelle était petit, ce n'était pas non plus pratique comme "poteau de soutien" mais c'était mieux que rien! En route les éclopés!

Spoiler:

Douleur.
Tendis que son épaule se mettait à piquer, les côtes de Nikolaï ne lui laissaient pas non plus de repos. Il avait simplement réalisé un garrot, mais il avait l’impression d’avoir produit l’effort du siècle. Parvenant à reprendre une respiration courte limitant le mouvement de sa cage thoracique il ne put évidemment pas esquiver à nouveau les questions de ses camarades. C’est avec regret qu’il se mit à répondre, n’étant absolument pas du genre à se plaindre en temps normal. « Mon épaule me fait mal.. « alors qu’il en parlait, il essayait de trouver une position confortable pour celle-ci en fronçant quelques peu les sourcils. « Mais le pire reste mes côtes. J’ai pas bien écouté le médecin après mon accident de voiture. » Il tenta une note d’humour en ricanant à la fin de sa phrase. Mais il se mit à tousser et la douleur devint bien plus cinglante. Il jeta un œil à Yoite qui semblait vouloir l’aider à se déplacer. Il lui attrapa donc le bras pour se relever, ne pouvant retenir quelques gémissements durant l’effort. Une fois debout il essaya de se redresser mais une autre vague de douleur le fit revenir bien vite à la réalité.

Isolés.
Mais pas tout seul. La solitude est l’un des sentiments les plus affreux. Nikolaï le craint, lui aussi au fond, mais il refuse toujours de le voir quand il est là. Alors ce n’est certainement pas un jeunot du comité qui allait lui fiche le moral en l’air, le faire bader un peu plus à annoncer qu’ils étaient tout seul, parce qu’ils ne le sont pas, seuls. Ils sont ensemble, tous les trois dans une merde probablement plus noire que noire mais peu importe. Ils étaient trois et allaient devoir se serrer les coudes. Alors que Yoite venait de terminer sa tirade à propos des pompiers, Nikolaï se contenta de répondre de sa voix suave mais sur un ton monocorde. "Tu as raison Yoite, mais j’imagine que le bâtiment ne s’est pas effondré complètement. Ils ne viendront pas nous chercher nous en premier, ils iront chercher ceux directement sous les décombres.." Nikolaï essaya de retenir une petite quinte de toux qui allait lui tordre l’intérieur. "Alors personnellement je vais pas attendre ici alors que Quinn saigne. Et en plus j’ai écrasés mes clopes." Il lui sourit gentiment avant de se mettre en route, s’assurant que Quinn suive le pas.

‘Faut qu’on sorte d’ici.
Les trois garçons se dirigèrent donc vers la porte de façon plus ou moins rapide. Et c’est alors qu’ils se trouvèrent tous les trois face aux escaliers. Se détachant de Yoite afin de se déplacer seul. Dans son état il n’avait franchement pas envie de prendre l’escalier, bien que la lumière avait partiellement clignotée dans la pièce, il espérait que l’ascenseur lui aussi serait toujours en état, vu que l’électricité n’avait pas sautée. Il pressa un doigt de son bras valide contre le bouton pour remonter. La lumière bleu signifiant que la boite avait été appelée s’éclaira, mais venant de la cage de l’ascenseur un bruit d’enfer se fit clairement entendre. Fronçant les sourcils il appuya une seconde fois, entendant le même son. Comme des câbles qui claquent, ou des fils électriques dénudés qui se touchent. Doucement il se retourna vers ses deux collègues avant d’annoncer d’une voix relevant très nettement de l’embarra.
"J’ai pas envie de penser au scénario catastrophe. Mais .. et s’il y avait quelqu’un à l’intérieur..?"
Passant son regard à Yoite puis Quinn, il attendait une réponse qui le rassurerai dans ses interrogations.

Sujet: Re: #Sous-Sol (niveau -1) ~ Chinoiserie part III Mar 24 Sep 2013 - 2:16

La panique. Quinn l’avait sentie poindre lorsqu’il avait découvert sa blessure quelques moments plus tôt, puis enfler, reculer, revenir, telle une mer incertaine, à mesure que leur apparaissait la situation, à ses camarades d’infortune et lui-même ; puis elle avait atteint son point culminant, vague menaçante de sentiments décidés à l’engloutir, l'étouffer et le laisser là, échoué sans même avoir bouger, pantelant, alors qu’il constatait l’impossibilité d’entrer en contact avec le reste du monde. Elle l’avait surplombé l’espace d’un instant, vacillante, étendant sur lui son ombre d’angoisse, avant d’inexplicablement refluer, pour n’être plus qu’une frange d’écume moutonnante à la lisière de son esprit.
Pendant un instant, il ne comprit pas pourquoi.
Puis il posa son regard sur Yoite et Nikolaï, ses yeux passant de l’un à l’autre comme s’il avait du mal à saisir.
La situation était passablement inquiétante - désespérée ? - et ils en avaient à l’évidence conscience, et pourtant...
...Pourtant il y avait quelque chose en eux - dans leurs yeux, dans leurs voix, dans leurs choix, peut-être - qui suggérait la détermination, le ténacité, et un furieux désir de retrouver la lumière du jour, quoi qu’il en coûtait.
Alors Quinn sourit.
Rangea son portable au fond de sa poche.
Et emboîta le pas de ses compagnons, la démarche allégée.
S’ils étaient confiants, si Nikolaï avait la force de se lever, Yoite celle de le soutenir, alors ils pouvaient venir à bout de toutes les épreuves.

La première ? L'ascenseur, qui brillait par son absence.

« J’ai pas envie de penser au scénario catastrophe. Mais...et s’il y avait quelqu’un à l’intérieur..? »

Ses oreilles bourdonnaient.
Il lui sembla entendre le ressac à la limite de son audition.
Respirant profondément - ce qui lui arracha un gémissement - il s'efforça de réfléchir de manière sensée.
Une chose était sûre, c’était parfaitement crédible.
Combien de sous-sols avait ce bâtiment ? Quinn tâcha de ne pas y penser, repoussant du mieux qu’il pu les images d’une chute vertigineuse, qui semblaient déterminées à s’incruster devant ses yeux.
N’y pense pas.

« On… On pourrait aller vérifier... »

Le Quinn Blackwood d’ordinaire si sûr de lui, si bavard, si exubérant semblait faire grève.
Voilà qu’il bafouillait, qu’il hésitait, comme si cette manie qu’il avait de toujours agir sur l’instant s’était évaporée, comme par magie.
Si Nikolaï voulait être rassuré, c’était loupé ; en l'occurrence, Quinn était plutôt prompt à le rejoindre dans son inquiétude.
Il était incertain.
Ne pas aller vérifier, c’était risquer d’abonner une potentielle victime à son sort. De découvrir demain aux infos que quelqu’un est mort de ses blessures, quelque part là-dessous. Y aller, c’était s’exposer au danger, c’était emprunter les escaliers, pour descendre plus loin encore sous l’édifice, là où les secours mettraient le plus de temps à arriver, là où ils leur faudrait le plus de temps pour remonter. Et puis, cela ne constituait même pas la principale source d’angoisse de Quinn. Ladite source avait les cheveux blonds, était russe et se nommait Nikolaï. Ses blessures l’inquiétaient, plus encore que le trou qu’il avait dans le bras, car on ne pouvait les voir. D’instinct, Quinn savait que c’était précisément pour ça qu’elles étaient préoccupantes. Et d’ailleurs, qui leur disait que Yoite était aussi indemne qu’il en avait l’air ? Perdu dans ses réflexions, Quinn menaçait de se noyer parmi les scénarii de lésions s’aggravant sous l’effort et de Nikolaï et Yoite s’effondrant soudainement sans qu’il ne s’y attende.
Pourtant, si l’un d’entre eux proposait de descendre, il savait qu’il ne s’y opposerait pas. Parce que c’était légitime. Parce que s’il y avait vraiment quelqu’un en bas, il ne pouvait envisager de l’y laisser.
Mais maintenant ? Alors que Nikolaï tenait à peine debout et que personne ne savait qu’ils étaient là mise à part une bibliothécaire revêche ?
Pas question.
Il fallait gagner du temps.
Que quelqu’un remarque leur absence, que le réseau soit rétabli…
Puis, coupant court à sa cogitation, son estomac se manifesta bruyamment, comme doté d’une volonté propre - celle de se faire remarquer et de détendre l'atmosphère, apparemment.
Ce n’est qu’alors qu’il se rappela qu’il n’avait rien avalé depuis la veille au soir. Ajoutant à cela le sang qu’il venait de perdre, il admit que son estomac avait toutes les raisons d’être mécontent. Après tout, ne nourrit-on pas systématiquement ceux qui font don de leur sang ?
Son ventre gargouilla derechef.
Il aurait donné n’importe quoi pour avoir à manger.
Alors il aurait suffisamment de force pour aider Yoite à soutenir Nikolaï ; alors il ne craindrait pas d’emprunter les escaliers et de s’aventurer plus profondément dans les entrailles de l’édifice.

| J’utilise dans ce post mon pouvoir de creepy “CREPES”. o/ |

Invité

Le sous-sol était maintenant derrière eux, mauvais souvenir pour un bon moment. Yoite qui n'avait jamais aimé la paperasse empilée n'était pas prêt d'y remettre les pieds. De toute façon, combien de temps est-ce que ça allait prendre de remette cet hôtel de ville en état, hein? Est-ce qu'au moins il restait quelque chose à regarder de l'extérieur? Cette soi-disante explosion lui laissait un goût d'amertume en bouche, une sorte de haine contrôlée mais dirigée vers rien. Pourquoi l'hôtel de ville? Pourquoi pendant qu'ils étaient tous dedans? Combien de temps s'était écoulé depuis ce tremblement qu'ils avaient tous ressenti? Allait-il devoir participer à une cérémonie commémorative pour ceux qui n'avaient pas eu autant de chance qu'eux? Ça le barbait déjà mais au moins ... Wunjo n'était pas là. Il n'avait pas à s'inquiéter de son sort.
Postés devant l'ascenseur, Yoite laissa Nikolaï reprendre le dessus comme il le pouvait, le surveillant quand même du coin de l’œil depuis qu'il avait compris que c'était à l'intérieur qu'il souffrait. Un mec tombé dans les pommes, c'est aussi lourd qu'un cadavre. Valait mieux qu'il reste conscient! Quinn suivait doucement, mais sûrement. Le trou de son épaule ne le laissait gère indifférent non plus, c'était assez moche à voir et valait mieux pas traîner dans le coin. Ils devaient se faire soigner tous les deux. D'ailleurs, l'ascenseur n'était pas une mauvaise idée en terme en rapidité mais après une explosion, qui oserait?! Pas Yoite en tout cas! Aussi, il croisa les bras quand le blond de service sortit une remarque pleine de sens mais aussi extrêmement énervante. Que comptait-il faire de toute façon? Il pouvait à peine marcher alors aider quelqu'un d'autre ... Quinn semblait d'accord mais lui n'était pas en état non plus. Le visage fermé, Yoite prit la parole :

"Aucun de vous deux n'est capable de porter secours à quelqu'un d'autre dans votre état actuel et bien que l'idée de sauver des gens soit agréable, je me contenterai de vous deux. Les secours sont sûrement dehors, on n'aura qu'à leur dire qu'il y a peut-être quelqu'un de coincer dans l'ascenseur mais moi, je vais pas prendre plus de risque. Ce bidule ne marche pas alors on va grimper en s'aidant et vous allez sortir d'ici pour vous faire soigner."

C'était sans appel, Yoite savait que, de toute façon, ils ne pouvaient lutter contre lui. Il suffisait qu'il les pousse un peu et ils tombaient tous deux alors ...
Jetant un regard entendu à Quinn dont la voix avait légèrement trembloté, il lui fit signe de passer devant en prenant tout le temps dont il avait besoin pour arriver au rez-de-chaussée et s'approchant à nouveau de Nikolaï, il lui tendit son bras sans obligation pour qu'il s'en serve comme point d'appui. Il n'y avait pas beaucoup de marches et la sortie n'était pas loin mais il fallait le faire. Ils ne pouvaient pas prendre le risque d'attendre bêtement que quelqu'un vienne les aider.

[...]
Une fois arrivés au rez-de-chaussée puis dehors, Yoite laissa Quinn et Nikolaï aux bons soins des ambulanciers. S'inquiéter pour eux? En temps normal, il l'aurait fait avec toute la sincérité possible mais là ... ce qu'il voyait sous ses yeux le désolait. Il s'était bien planté pour un japonais pure souche. Ce qu'il avait vu comme une explosion ressemblait finalement beaucoup plus à un tremblement de terre. La ville de Keimoo était touchée de plein fouet, des décombres jonchaient le sol un peu partout, des gens hurlaient avec des blessures parfois graves. Alors, Yoite ne s'inquiétait pas pour eux. Il n'était pas égoïste mais bien qu'ils soient tous deux dans la même académie, il craignait plus pour sa famille que pour eux. Aussi, sans tarder, il se mit à courir en direction de chez lui. Il devait s'assurer qu'ils allaient bien, aller rassurer sa princesse qui avait vécu son 1er tremblement de terre. Pourvu qu'elle n'ait rien se disait-il en évitant les décombres mais en courant de toutes ses forces.

Spoiler:

Sujet: Re: #Sous-Sol (niveau -1) ~ Chinoiserie part III Mar 22 Oct 2013 - 23:57

[Je me permets un petit post de conclusion, avant de passer à l’hosto ♥]

Quinn vécut la remontée vers la sortie bien moins bien qu’il ne le laissa paraître.
Comme automatiquement, il montait une marche après l’autre, le pas lourd et l’air absent ; s'efforçant d’ignorer les moments - effrayants quoique brefs - durant lesquels sa vue se troublait.
Il ouvrait la marche et ne pouvait - à ses yeux - se permettre de faillir maintenant. Pas si près du but. Alors il resta concentré, ne se retournant pas, le regard fixé ver le haut, bien décidé à mettre le plus de distance possible entre lui et ce damné sous-sol. Une fois, peut-être deux, il dut prendre appui sur le mur, mais choisit d’agir comme si rien ne s’était passé, et lorsqu’ils parvinrent enfin au rez-de-chaussée, il avait depuis longtemps perdu le compte des marches.

Sa première réaction en sortant du bâtiment fut de plisser les yeux.
La seconde fut un mouvement de recul involontaire, provoqué à l’évidence par l’arrivée soudaine, droit sur lui, d’un corps solide manifestement humanoïde.

« Ils sont là ! Ils sont là ! Oh mon dieu, ils sont sorti ; j’ai eu tellement peur. »

L’espace d’un instant, Quinn fut incapable d’identifier la vieille femme échevelée, en larmes et couverte de poussière qui s’agrippait à lui. Épuisé, sur les nerfs, il était sur le point de la repousser fermement lorsque sa mémoire choisit de se réactiver.
La bibliothécaire !

« C’est moi qui vous ai envoyés en bas, et il y a eu ce tremblement… Et je ne vous voyais pas remonter… Oh, j’ai eu tellement peur pour vous ! Je m’en veux tellement…! »

L’air un peu confus, Quinn tapota maladroitement la tête de celle qui lui avait paru si revêche quelques heures plus tôt, réfléchissant distraitement à un moyen de lui fausser compagnie.
Son désarrois était touchant, mais il ne rêvait pour l’instant que de calme, de repos, et surtout, SURTOUT, de quelque chose à se mettre sous la dent.
Son système digestif s’employa d’ailleurs à le rappeler bruyamment à l’ordre, ce qui eu pour effet de couper la bibliothécaire au milieu de ses sanglots.
Elle fixa son ventre avant de reporter son attention sur son visage puis, comme au ralentit, de sortir de son sac un emballage d'aluminium qu’elle entreprit de déplier lentement.
Pour un peu, Quinn vit presque un rayon de lumière divine tomber droit dessus. C’était des crêpes. Intactes, bien que leur contenant ait un peu souffert, et dégageant un merveilleux arôme de vanille.
Le visage du creepy s’illumina d’un seul coup.
Et avant qu’il n’ait pu dire quoi que ce soit, son interlocutrice reprit :

« Prennez-les. C’est la moindre des choses. Et suivez moi. »

Posant une main sur son dos, elle le dirigea vers les ambulanciers qui déjà accourraient vers eux, s'enquérant de leurs états respectifs à grands cris.
Ce à quoi Quinn répondit qu’il allait parfaitement bien, maintenant.
Il mâchonnait déjà sa troisième crêpes.

Plus tard viendrait la prise de conscience. Le moment où il réaliserait que toute le ville avait été touchée ; que tous ses amis avaient été exposés au danger.
Mais en cet instant, juste en cet instant, Il était apaisé.

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