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 Entre Enfer et Ciel. [ Ethel. ]

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Kohaku Joshua Mitsumasa
♣ Université - 4ème année
Kohaku Joshua Mitsumasa


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MessageSujet: Entre Enfer et Ciel. [ Ethel. ]   Entre Enfer et Ciel.  [ Ethel. ] EmptyMer 3 Avr 2013 - 0:06

Entre Enfer & Ciel.

-

« As tall As Slenderman. As Mesmerizing as the Devil.
Your very own Cheshire, Seraph.
Remember me ? »


-



Esctasy ? Amphétamine ? Chutes diluviennes et mèches de braise, murs colorés et ailes trempées, la photo agrafée au dossier qui m’avait face lors de ma précédente visite impromptue au bureau d’Ashita, dépeignait tout cela. Paumes menues et lèvres frétillantes, tissu transparent et silhouette sans providence, c’était Hell dans toute sa splendeur d’ingénue figure séraphique qui avait trainé sur un coin du bureau, parmi d’autres têtes dont je n’avais eu cure, faisant certainement honneur à cette saison d’examens dérangeante qui me bouffait plus temps que nécessaire. J’avais souris bêtement, puis hésité à prendre la photo, mes doigts en effleurant la surface en un susurrement contemplatif avant de se raviser. Le directeur, aussi habitué à me voir soit-il, n’aurait probablement pas apprécié que je chipote dans ses affaires, il me faudrait me contenter de celles de Yui, vestiges de dossiers abandonnés, livres marqués du vide intemporel animant autrefois son bureau. Yui qui partait, Yui qui brûlait, Yui que je traquerais. Soit, l’image de flammes ondulées me brûlait la rétine, des cils roussis reposant sur des pommettes de crème fendues par l’eau et des lèvres entrouvertes sur des paroles imprononcées. Je ne pouvais oublier celle que j’avais abandonné sur un carrelage inondé il y avait de cela plus d’un an. Je ne pouvais négliger que l’ange aux synapses disloquées était maintenant devenue une étudiante comme les autres, possédant un nom, une classe, un numéro de chambre, un groupe sanguin. Il me fallait dessiner une apparition théâtrale, affirmer mon existence transcendante d’une manière saugrenue. Valsant avec le réel et chantant avec les chimères.

Ethel Dawkins. 3ième année. Chambre 104. Type AB.

Mes pas me menaient maintenant, quelques jours après cette rencontre avec cette version papier de Dawkins et de son évolution, au travers de l’un des couloirs composant l’étage du dortoir des filles, semelles blanches, converses grises et bancales, glissant sur le plancher, entièrement différentes des hauts talons qui avait claqué contre e carrelage lors de notre première rencontre. Première rencontre marquée de convergence et de couleurs, d’asphyxie mentale et de rêves d’ardeur, cette fois je me profilais avec la dignité d’un fantôme, discrétion rampante dans ma tête à demi-baissée, mon dos faussement courbé et mon accoutrement sobre, un cardigan noir et des jeans clairs. Je ne regardais pas les gens qui me dépassaient, progressant tranquillement jusqu’à mon objectif, une porte propre surmontée de chiffres noirs et éloquents. Le numéro de la chambre de l’ingénue séraphine de l’enfer, de celle qui m’avait pris pour un songe, pour une manifestation tordue de sa conscience dépouillée de critique.  

Je tenais entre mes paumes, mains longilignes serrées contre mon torse d’une manière que j’espérais arriver à faire passer pour nerveuse, une poupée de chiffon blanc, surmontée de petites ailes maladroites et d’une auréole transparente. La seule couleur qui égayait la peluche se présentait sous la forme de mèches rougeoyantes minutieusement collées sur le scalp de l’objet, j’avais passé des heures à les ajouter une à une à ma petite réplique miniature de la jeune femme. Elles ressemblaient fortement à de la réelle pilosité capillaire, mais n’étaient en fait que le produit subtiliser à d’autres poupées achetées dans des supermarchés. Yume n’était pas rousse, Lawrence et Zakuro non plus d’ailleurs. Il aurait prouvé trop difficile de voler des cheveux d’une couleur si singulière à quelqu’un sans le ou la connaître préalablement. Bien sûr, j’aurais pu user des mèches de Lawrence, suffisamment claires pour être teintes, mais . . .

Des filaments de plastique me semblaient plus poétiques, au final.

La porte se profilant, mon sourire trépignant d’envie de se montrer, ma tête se relevant imperceptiblement pour me permettre de confirmer le numéro de la porte, je m’arrêtai avec une inquiétude simulée devant la cloison me séparant du dortoir de Hell, glissant ma main dans ma poche dans un mouvement fluide trahissant mon absence de nervosité. Personne ne le remarquerait, de toute façon.

Un petit sac de plastique s’en vit extirpé, fragile et délicat, mais tout de même assez solide pour supporter le poids minime d’une peluche  et d’un bout de papier plier en quatre sur lequel on pouvait lire ‘Ethel’ en majuscules, lettres multicolores venant brusquer la vision. Le contenant malléable fabriqué à base de pétrole était aussi suffisamment long pour que je puisse en attacher un bout à la poignée de porte. Ethel ne pourrait pas ne pas le remarquer et, advenant que ses colocataires ne tombent sur mon présent avant elle, le message affichant son nom les pousserait à lui transmettre ce qui lui revenait de droit. J’orientai la peluche de sorte à ce que son petit visage gauchement dessiné, grands yeux verts tracés au crayon, bouche en cœur communiquant une certaine forme de stupidité, se retrouve vers l’avant. Une blondasse m’accorda un regard, s’arrêtant une seconde pour me jauger d’un revers de prunelles noires, auquel je répondis d’un sourire arrogant, échappant ma prétention de timidité. Je ne restai pas pour contempler sa réaction, la dépassant pour retourner vaquer à mes occupations. L’envie de me tapir parmi les ombres jusqu’à ce que Hell tombe sur le cadeau que je lui avais laissé se montrait tentante, mais . . . je n’avais pas envie d’être découvert maintenant, pas envie de basculer dans le mon matériel, hors du rêve qui nous avait laissé peindre le jardin d’une reine mauvaise.


« Wasn’t it a dream ? A smile so high you could not reach it, a devil so vile you could not conceive him !
Wasn’t it all a dream, paint coated walls and rivulets of water spinning around us.
You, my angel were clinging, clinging weakly to consciousness,
and I, your devil, was smiling and laughing, dropping you into darkness.
Do you remember ? Do you know who I am ?
Stuck in between the lanes of dream and reality,
tell me who I am.
Find me ! Find me ! Let’s play hide-and-seek.
»



Spoiler:


Dernière édition par Kohaku Joshua Mitsumasa le Sam 8 Mar 2014 - 6:30, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Entre Enfer et Ciel. [ Ethel. ]   Entre Enfer et Ciel.  [ Ethel. ] EmptyMar 23 Avr 2013 - 14:34

Entre Ciel et Enfer
« Kohaku & Ethel»





Écouteurs ancrés dans les oreilles, crayon en main, la jeune femme chantait à tue-tête, profitant de l'absence momentanée de ses colocataires. Son niveau en chant étant assez proche de celui d'une casserole anémique, elle évitait d'infliger à ça à de pauvres filles qui n'avait rien demandé. Mais les absents ont toujours tort. Elle brossait en même temps un portrait d'un oiseau volant dans le ciel, un chat accroché à ses ailes. Puis la musique l’entraînant, elle créa des flammes sous l'oiseau, qui devint dès lors le seul espoir du chaton pour se sortir d'une forêt embrasée. Satisfaite, elle s'allongea sur le sol et alluma un joint. La journée était finie après tout, elle pouvait bien s'autoriser un peu plus. Se levant et s'approchant d'une petite tirelire cochon, elle l'ouvrit et sortit un paquet blanc, qui ne contenait sûrement pas de farine. Son affaire faite, elle le rangea innocemment dans la tirelire pour enfant et s'étala sur son lit, chantant toujours à tue-tête, juste un peu plus vite. Elle fut interrompu par le cri de terreur d'une voix connue. Enlevant ses écouteurs, elle regarda la chambre d'un air surpris. La porte s'ouvrit dans un fracas et sa colocataire, blanche comme un linge, fusilla Ethel du regard. Elle tenait dans sa main une poupée aux cheveux de feu, assez semblable à ceux de la jeune anglaise. Furibonde, sa colocataire, lança le dit objet sur le lit d'Ethel et referma la porte, sûrement trop énervée pour rester avec la jeune rouquine. Rigolant de cette réaction légèrement exagérée face à une poupée, elle la regarda de plus près. Bon ok, elle faisait un peu peur, mais on aurait dit une version miniature de sa personne, et ça c'était plutôt funky !

La prenant entre ses doigts longilignes, elle aperçut une petite enveloppe, avec son nom dessus. Ce n'était donc apparemment pas un hasard si la poupée avait ses traits, et qu'elle s'était retrouvée sur sa porte. Depuis combien de temps est-elle là ? Elle n'avait pas bougé de la soirée, donc elle aurait pu avoir été mise là il y a un certain temps. Aussi délicatement qu'elle le put, la rouquine ouvrit l'enveloppe. Le texte contenu à l'intérieur était écrit en anglais. Enfin quelque chose où elle n'était pas obligée de se casser la tête pour déchiffrer les Kanjis. Malheureusement pour elle, il aurait mieux fallu qu'elle ne parvienne pas à déchiffrer le texte. Tremblant légèrement en reposant le papier, elle ferma les yeux. Évidemment qu'elle se souvenait. Comment oublier cela ? Beaucoup aurait retenu le savon que le concierge et le surveillant lui avait donné lorsqu'il l'avait trouvée, évanouie, dans un capharnaüm consternant. Au réveil, elle-même mit quelques minutes à se rendre compte de sa présence en les lieux. Au CPE, elle n'avait rien dit sur ce démon aux talons rouges qui était apparut. Étrangement, elle n'avait eu qu'une sanction minime, mais elle avait la sensation depuis que Saitô la surveillait légèrement plus. Si l'incident avait été bien vite effacé sur le papier, dans sa tête ce fut autre chose. Pendant des semaines, elle se demanda si ce qu'elle avait vécu était réel, ou si à la Fight Club, elle avait fait tout ça d'elle-même en inventant une tierce personne. Ses carnets à dessin s'étaient peuplés de démons au sourire de chat, qui l'aspirait dans un autre univers, un autre ciel.

Au fil du temps, elle avait oublié, et ses dessins devenaient plus calme, elle recommençait à dormir. Personne n'avait été mit au courant, elle n'aurait pas voulu qu'on la prenne pour une folle. Mais elle tenait entre ses mains la preuve qu'elle n'avait pas rêvé. Il y avait quelqu'un ici qui pouvait lui certifier que tout cela avait été réel et pas seulement un trip dû à la drogue. Et elle devait retrouver ce quelqu'un. Maintenant. Existait-il vraiment dans l'Académie un garçon aux cheveux blancs et à l'allure étrange ? Sa colocataire, visiblement remise de ses émotions, rentra dans la chambre.

« Hé. Tu connais quelqu'un aux cheveux blancs, aux yeux colorés, au sourire louche et aux manières insolite ? »
« Mitsumasa-san – répondit-elle sans hésitation – Kohaku Mitsumasa. »

Ethel trembla. Sa colocataire avait répondu du tac-au-tac, elle se trompait peut-être, se méprenait sûrement. Pouvait-on mettre un nom sur le diable ? Elle répéta tout bas, Kohaku Mitsumasa. Kohaku Mitsumasa. Il fallait qu'elle le retrouve. Empoignant la petite poupée, elle chercha dans ses carnets à dessin, trouvant celui qu'elle cherchait. Un ciel aux nuages de flamme, où était assis un démon au sourire de Cheshire, qui tenait un pinceau blanc et prenait garde à effacer toutes les couleurs du ciel. Le retournant, elle saisit un stylo et inscrivit quelques mots.
Spoiler:


C'était une pure réponse à la lettre reçue, en reprenant ses mots. Posant le crayon, elle sortit de la chambre. S'arrêtant sur le seuil. Elle connaissait son nom, en effet. Mais ne savait pas où il résidait. Affirmer qu'elle le trouverait était une chose, le trouver réellement en était une autre. Il fallait jouer encore une fois la carte de l'innocence. Se rendant à l'accueil, elle affirma de son air le plus angélique qu'elle devait remettre de toute urgence un livre à Kohaku Mitsumasa dont il avait besoin pour le lendemain. La secrétaire, un peu trop aimable, lui indiqua où le trouver. Chambre 203. Avait-il réellement été aussi proche tout ce temps ? Remerciant chaleureusement la jeune femme, Ethel se précipita jusqu'à la chambre. Bien évidemment, elle ne voulait pas une confrontation directe. Elle n'était pas prête pour ça. Il fallait juste qu'il sache. Elle n'était pas folle. Elle n'était pas folle. Mais alors qu'elle s'était accroupie pour mettre le dessin sous la porte, celle-ci s'ouvrit soudainement, faisant sursauter la jeune fille.


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MessageSujet: Re: Entre Enfer et Ciel. [ Ethel. ]   Entre Enfer et Ciel.  [ Ethel. ] EmptyMar 23 Avr 2013 - 17:32

Lawrence Evelynn Swanster avait l’habitude de se retrouver à demi mêlé aux facéties de son ami sibyllin. Elles se présentaient sous une variété de visages et de formes croissantes, passant par la bouille de Kazuki qui ne pouvait s’empêcher de lui jeter de douteux regards de biais plutôt que de le saluer, à celle de Marv qui arrivait à en être encore plus déstabilisant qu’à l’habitude. Kohaku changeait les gens et il ne semblait jamais vraiment s’en formaliser, jamais trop regretter ce qu’il leur faisait subir. Et parfois, comme maintenant, assurément, considérant qu’il ne s’agissait ni de Miss Namida, ni de Zakuro Fea à la porte, Lawrence était là pour devenir complice malgré lui, pour devenir associé au douteux personnage avec lequel, contre toutes attentes, il s’était lié d’amitié. Il ne participait quasi-jamais aux machinations de l’autre adolescent, les approuvait encore moins souvent, pourtant, il ne s’interposait jamais, ne l’empêchait jamais de sautiller, souriant, hilare, dans l’existence d’autrui.

Il avait pour mission de descendre chercher du café, histoire que Kohaku n’ait pas à bouger du lit dans lequel il s’était vautré, pieds nus gigotant sous ses minces draps, corps vêtu du même cardigan noir qu’il avait porté toute la journée et qui dévoilait une large portion de son torse rachitique, maintenant que la camisole et les jeans qui avaient complété sa tenue, auparavant, s’étaient chargés de disparaitre. Le parfait attirail pour étudier dans un état comateux, piaillant des formules d’économie dont ils n’avaient tous deux que faire : une veste, des boxers et des couvertures. Plus le petit extra qui se profilait sous la forme de tasse de café à la vanille et de palettes chocolatées au pied du lit. Café que Lawrence se devait de ramener en plus grande quantité.

Il avait saisi la poignée de la porte, la coinçant dans sa paume, jetant un regard débordant d’exaspération affectueuse à l’endroit de Joshua par-dessus son épaule, avant d’ouvrir et de tomber face à face avec une petite rouquine à l’air surpris. Une rouquine accroupie, large feuille de papier entre les mains. Il prit quelques secondes pour la regarder, pour apprécier son apparence, avant de réaliser qu’elle n’était pas là pour rien. Nouveau regard par-dessus son épaule, celui là accompagné d’un froncement de sourcils agacé. On voyait rarement les colocataires de Kohaku trainer dans les dortoirs, ce faisant, cette jeune femme avait sûrement affaire à son ami et probablement pas pour les bonnes raisons.

«
What did you do, this time ? », soupira-t-il, désabusé, tentant d’ignorer la distincte impression qu’il avait d’être une jolie milf gardienne d’enfant. Ou plutôt d’un seul enfant et des autres gamins qu’il s’amusait à tourmenter. Se redressant de sa position affalée, s’appuyant sur ses coudes, le dit élément perturbateur haussa nonchalamment des épaules en lui faisant signe d’ouvrir la porte un brin davantage pour qu’il puisse voir.

Lawrence hésita, bien sûr qu’il hésita, mais à quoi bon ? S’il ne le faisait pas maintenant, nul doute que Chess s’élancerait sur ses jambes pour le faire lui-même. Il élargit l’ouverture de l’embrasure et redirigea son regard sur la demoiselle, lui offrant un sourire à l’aise pratiquée.

«
Bonjour, Miss. J’imagine que vous êtes là pour lui. . . »

Il désigna Kohaku du menton, retenant un nouveau soupir.

-

Elle avait été rapide. Je ne pensais pas la voir de si tôt, à vrai dire, je comptais sur plus d’hésitation de sa part, sur davantage d’indécision et de doute. Qui plus est, à la base, elle n’avait pas la moindre idée de qui j’étais. Comment m’avait-elle retrouvé, il lui aurait fallu un nom, un numéro de carte étudiante ou un numéro de téléphone, au minimum.

Je quittai la quiétude des draps de mon lit, déposant mes pieds sur le plancher tiède de la chambre, laissant mon livre d’économie atterrir sur le sol dans un claquement sourd. Braise capillaire ardente, regard de pré verdoyant, j’allai me poser près de Swan, m’accroupissant pour me mettre au niveau de mon invitée. Feu vite attrapé entre mes doigts, je fis tournoyer la mèche perdue entre mes phalanges, toisant la séraphine avec mon sourire déséquilibré, plutôt qu’avec mes yeux sombres. Le visage dirait ce que les mots éviteraient de prononcer, dans cet éternel engouement que j’avais de faire perdurer la partie.

« Hey there. What do you want with me ? »

Je lui attrapai une main, l’incitant à se relever, glissant mon regard sur le dessin qu’elle tenait, du feu et un sourire, grotesque et coloré, la couleur de l’immatérialité pendue sur un pinceau qui arrachait ses couleurs à l’existence. Une œuvre m’interpellant, décrivant cette brève rencontre échangée dans les tréfonds de la porcelaine des salles de bains féminines. Je goutais encore l’eau mêlée à la peinture sur ma langue, si bien que mes doigts quittèrent d’eux-mêmes ses cheveux pour glisser sur l’étendue de la feuille. Curieux, désirant toucher, désirant s’approprier ce qui les dépeignait, ce qui les illustrait. Et pourquoi pas l’artiste qui avait donné la vie à cette œuvre quant à y être. Ce serait bien de posséder un pinceau, une habileté à créer les couleurs dont je voulais voir le monde s’habiller et ensuite de l’imposer sous forme de jeu situationnel à ceux qui attraperaient mon intérêt.

« Est-ce que c’est pour moi ? », demandai-je d’une voix faussement innocente, inclinant ma tête sur le côté un tantinet, comme je m’étais souvent amusé à le faire pour amadouer mes cobayes, de sorte à prononcer cette imposition juvénile. Mes mains battirent en retrait, venant reposer sur mes cuisses nues, alors que je clignais des yeux, attendant une réaction, une indication. Mordait-elle à l’hameçon, se demandait-elle pourquoi je ne l’abordais pas en disant qu’elle avait remporté notre partie de cache-cache ? Une prétention peu crédible de ne pas être celui que j’étais pour mieux jouer, pour mieux être ce lui que je deviendrais. Se vautrer dans l’incohérence, créer des quiproquos intentionnels.

Sourire s’élargissant, je levai un sourcil, réitérant silencieusement ma question. Est-ce que c’est pour moi ? L’envie de faire tomber les masques, de recommencer notre manège de peinture me brûlait l’épiderme, un peu comme si cette rencontre trop banale n’arrivait pas à rendre justice à nos dédalles passés. Trop simple, trop peu transcendante. Il faudrait remédier à cela, dès qu’elle aurait ouvert la bouche. Je me demandais si la même arrogance émanerait de son esprit malade que la dernière fois, cette adorable manière de me réfuter avec des propos cahoteux.

I couldn’t wait.

Swan, quelque part après le moment où je m’étais accroupi face à Ethel, avait jugé bon de s’éclipser. Lawrence Evelynn Swanster, out. Pour le moment, du moins. Filant à travers les étoiles humaines pour me ramener mon café. J’espérais qu’il n’allait pas oublier ça, eh.




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MessageSujet: Re: Entre Enfer et Ciel. [ Ethel. ]   Entre Enfer et Ciel.  [ Ethel. ] EmptySam 4 Mai 2013 - 19:25

Entre Ciel et Enfer
« Kohaku & Ethel»




Et soudain, la porte s'ouvrit.
Ou plutôt, le seul élément solide qui la séparait de la vérité s'envola purement et simplement. Mettant un instant à se rendre compte qu'il n'existait plus de barrière, elle reprit le dessin contre elle, et seulement après, leva la tête, comme repoussant la confrontation. En voyant ce qui se tenait devant elle, son regard se fit d'autant plus ahurit. Un peu comme une carpe qui regarderait passer un dragon de mer. Se sentant à la fois idiot de sa condition, et ne pouvant de toute manière faire autrement que d'ouvrir une bouche toute ronde. Ce n'était pas celui qu'elle cherchait. Elle en était pratiquement certaine. Certes, plusieurs mois avait passé, mais c'est surtout qu'elle avait en face d'elle Lawrence. Lawrence à la suite du nom complètement impossible à retenir pour la petite tête rouquine. Lawrence qui avait été dans sa classe une année durant. S'il avait s'agit du démon aux talons rouges, elle s'en serait peut-être souvenue...

Déjà, pourquoi se souvenait-elle du nom du blondinet ? Elle ne retenait quasiment pas les prénoms de ses camarades de classe, vu qu'elle n'y mettait jamais les pieds. Mais elle avait retenu celui-ci. Une allure, une attitude, ses cheveux de blés. Il se reconnaissait un peu plus que les autres, semblait-il. Mais il n'était pas celui qu'elle cherchait. Et il sembla le deviner, puisqu'il se tourna en lui présentant... Précisément celui qu'elle cherchait. Toujours sans avoir pu sortir un son de sa bouche carpienne – bien qu'elle ne veuille pas manquer de respect au beau Lawrence – Ethel recula d'un pas, en tenant le dessin un peu plus contre elle. Il n'avait plus son sourire de chat damné, et les contours légèrement flous – ça, c'était la drogue – mais c'était lui, immanquablement lui. Et de toute évidence, il était également le dépositaire de la poupée. Car bien qu'il lui demanda ce qu'elle voulait, il ne lui semblait pas plus surprenant qu'elle se glisse ainsi derrière sa porte.

Aidée de sa main – réelle – elle se releva, essayant peu à peu de remettre ses idées en place, histoire d'en placer une, ça pouvait toujours être utile dans la situation présente. Mais il jouait avec elle, bien qu'avec plus d'innocence et de subtilité que la dernière fois. Elle retira rapidement sa tête lorsqu'il prit une mèche de ses cheveux, n'acceptant pas encore tout à fait qu'il soit aussi.. réel. Et qu'il ne soit donc qu'humain. Elle était beaucoup moins défoncée que la dernière fois, même si la weed qu'elle avait fumé quelques minutes avant commençait à embrumer légèrement son esprit. Mais elle avait les idées bien plus claires, et saisissait donc des choses dont elle ne soupçonnait même pas l'existence il y a quelques mois. Comme le fait qu'elle avait associé un être parfaitement normal à un démon. A moins qu'il ne soit pas si normal que ça...

« C'est tout ? »

Parce qu'il avait l'air normal, et ça ne l'arrangeait pas tant que ça. Juste un jeune étudiant qui voyait débarquer une rouquine armée d'un dessin. Et qui se demandait ce qu'elle faisait là. Surtout qu'il était avec Lawrence, il ne pouvait pas être aussi taré que ça pour traîner avec quelqu'un à l'allure aussi distingué que Lawrence. Même si le blondinet ne devait absolument pas se rappeler d'elle, étant donné qu'elle ne venait en cours que lorsque ça lui chantait. C'est à dire vraiment pas souvent. Malheureusement, Kohaku avait repéré, et même vu le dessin. Un dessin qui concernait un démon voleur de couleurs dans l'esprit d'Ethel.

« Et, euh. Non. C'est pas pour toi. C'est... un hasard. »

Comme d'habitude, elle était crédible, au poil. S'il existait bien des démons dans ce monde, ils devaient copieusement rire d'elle en cet instant. Les anges de même, tient. Mais maintenant qu'elle était en face, en face d'une réalité, elle ne savait plus pourquoi elle était venue lui donner ce dessin, avec ce mot aussi idiot gravé sur le verso. Elle serra donc contre elle la feuille de papier, sans la froisser. Si elle avait pu, elle se serait transformée en souris, et serait rentrée dans un trou depuis longtemps. Bien que pour le coup, la feuille ne serait pas passée dans un trou de souris. Soudain, une pensée lui traversa l'esprit. Certes, elle était bien en présence de l'image qu'elle se faisait du démon qui était venu dans la salle de bain. Mais rien n'avait jamais prouvé qu'elle n'avait pas totalement inventé l'apparition. Après tout, il était de l'académie, elle aurait très bien pu le croiser à quelques reprises, et son inconscient – à cause de son apparence légèrement incongrue – l'aurait associé au démon. Bien que dans ce cas, elle aurait préféré que ce soit Lawrence qui vienne la visiter dans la salle de bain. Mais cela signifiait qu'elle était bien plus perdue qu'elle ne voulait le faire croire, puisqu'elle se mettait à inventer ceux qui la faisait courir à sa perte. Il ne restait au final qu'un moyen d'en être sur.

« C'était bien toi. Le chat du Cheshire ? »

Comment ça, elle avait l'air d'une tarée en cet instant, demandant à quelqu'un de parfaitement réel si il était le protagoniste d'une histoire saugrenue inventée par un bonhomme, certes de génie, mais à moitié fou. S'il était vraiment celui qui s'était introduit dans la salle de bain, la laissant là vidée de toute énergie et de toute couleur, si bien qu'elle n'avait pu peindre que des monochromes pendant presque un mois, incapable d'associer les couleurs qui auraient du être aspirée par le démon, il se reconnaîtrait. Elle ne venait pas demander une explication, elle savait très bien que l'explication était en partie due à ce qu'elle avait respiré peu avant. En réalité, elle ne savait même pas pourquoi elle était là. Oui c'est vrai, pourquoi était-elle là ? Elle craignait ce jeune homme. On pouvait même dire qu'elle en avait carrément peur. Lorsqu'elle s'était réveillée, dans cette salle de bain, les doigts gercés par l'eau qui avait trop coulée, elle n'en avait pas dormit pendant deux jours. Et même si elle ne l'avouerait à personne, sûrement pas à lui, elle avait été terrifiée par cette rencontre, pour la simple et bonne raison qu'elle n'avait pas saisit la limite de la réalité et de la drogue.

Était-elle donc là pour une réponse ? Elle n'avait pourtant jamais cherché de réponse à ses questions, qu'importe laquelle. Comme d'habitude, elle n'avait pas réfléchit, elle avait bondit sur l'occasion d'un jeu. Un vieux démon lui proposait une partie de cache-cache, et au lieu de se cacher justement en espérant de ne pas le recroiser, elle courait à sa recherche en moins de temps qu'il ne fallait pour le dire. Et puis qu'est-ce que foutait Lawrence ici, par l'amour du ciel ?
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MessageSujet: Re: Entre Enfer et Ciel. [ Ethel. ]   Entre Enfer et Ciel.  [ Ethel. ] EmptyDim 22 Sep 2013 - 7:23

« Tout ? », fut l’écho que j’attribuai à ses paroles, souriant l’hilarité qui animait mes pores en une constance dévastatrice, tiraillant le feu de ses mèches d’une filée de coups secs. Maintenant qu’elle était relevée, elle me semblait plus familière, les mêmes traits ingénus, la même fougue abstraite au fond des pupilles et le feu dans ses cheveux, s’entortillant autour d’elle comme un halo de recrudescence. Oh Yui, tu aurais dû brûler ton bureau. Avec ses ondulations de braise.

Mes mains ayant battues en retrait sur mes cuisses ne restèrent pas longtemps immobile, frétillant leur vie pour envahir la bulle physique d’Ethel Dawkins lorsque celle-ci me répondit. Un hasard, bien évidemment, aurais-tu enfilé une auréole par-dessus le halo capillaire de ta damnation que je t’aurais cru davantage. Je lâchai un rire strident, gloussant mauvaisement avant de rouler les yeux. Yeah, right, et je suis la Reine Rouge, moi. Tu te rappelles des talons, cramoisis, et qui claquaient des mélodies rythmées sur les tuiles des toilettes aux murs peinturés ? Mes phalanges s’accrochèrent au papier du dessin, texture friable, œuvre mémorable et j’admirai en un sourire critique les traits décorant la feuille. Au-dessus mon lit, ou non, mieux, dans le salon à l’appartement de Moonbeam. Je tirai un petit coup, pour ne pas abîmer le dessin et susurrai d’une voix au miel âcre, qu’on craindrait venimeux :

« Qu’importe, je le veux. Donne-le-moi. »

Elle se reculant, comme cherchant à éviter la morsure et je suivi le mouvement qui rapprocha la feuille de sa poitrine de ma main, laissant très certainement des traces d’ongles dans le matériel. Pourquoi refusait-elle soudainement de me donner ce qui me revenait de droit ? N’avait-elle pas eu l’intention de me le remettre, dès le départ, gribouillant une esquisse à la hâte et l’embaumant de couleur que je dévorerais avec délectation ? Je clignai des yeux, mon sourire ne vacillant pas même une seconde, m’apprêtant à délier ses doigts pour accéder à la page barbouillée et me l’approprier lorsqu’elle relança la donne. La même voix flûtée qui pateaugeait entre certitude inébranlable et hésitation, un faon qui oscillait comiquement sur ses pattes trop longues, une séraphine qu’on aurait abandonné au coin d’une ruelle. Vu ses consommations et son mode de vie, je penchais davantage pour la seconde image.

Mon ange, à moi qui crache sur les dogmes religieux de cette planète, qui déteste avec une passion enivrante les fausses croyances fracassant les cognitions humaines. Vous vous étouffez, vous vous étouffez. Tous autant que vous êtes. Heureusement, cette fois, elle ne semblait pas encline à me comparer à l’ennemi principale de sa race, Gabriel le damné et ses ailes noires, et virevoltait déjà dans une appellation qui me convenait plus. Alice et son monde de merveilles, Cheshire qui règne et domine au-dessus de tout.

Elle paraissait incertaine, comme si j’allais démentir son ressenti et lui déclarer que je n’avais pas la moindre idée de ce qu’elle fichait là, à me contempler avec ses grands airs de brebis incrédule. Je refusais d’associer les émotions glissant sur son visage à de la déception. J’inspirai, élargissant mon sourire, me reculant lentement jusqu’à pouvoir déposer mon postérieur sur mon lit, m’inclinant légèrement vers l’avant de sorte à ce que mes côtes fussent visibles de par-dessous le cardigan. La pensée que je devrais peut-être songer à m’habiller, parce que de l’accueillir dans mes boxers et mon cardigan n’était pas exactement ce que j’avais souhaité faire, me traversa l’esprit, mais je la repoussai d’un battement de main, reportant le dialogue à l’endroit de Hell.

« Ah, I don’t know. Ça fait un moment que je n’ai pas pris le thé avec le Chapelier, vois-tu. »

Parce que le Chapelier s’est comme qui dirait barré de l’académie et que je n’ai pas encore eu le temps de le pourchasser, mais c’est un détail. Je suis peut-être Cheshire, peut-être pas, en fait, all things considered, ce n’est pas l’appellation que je préfère. Je penchai la tête sur le côté, titillai le centre de ma lèvre inférieure du bout de ma langue, simulant la réflexion, mais toisant Ethel d’un regard brillant de malicieuse intelligence.

« J’ai l’air de Cheshire, Hell ? »

Je gloussai, me redressant pour aller farfouiller dans ma penderie, l’ouvrant à la volée et m’agenouillant par terre une fois l’action posée. Mes pieds nu ne portaient pas l’esquisse du moindre son à la réalité, silencieux et légers étaient mes pas. Avais-je l’air du chat démoniaque qui t’avait abandonné dans les chutes diluviennes des douches, avais-je l’air de celui qui t’avais demandé de peindre le jardin de la Reine sur les murs ? Des roses rouges et des sourires et des perles arc-en-ciel pour tout salir. Souhaitais-tu simplement me résumer par tes souvenirs ou ouvrir les portes à plus ? Étais-tu simplement intéressante lorsque tes neurones s’atrophiaient les uns contre les autres, se dandinant dans la poudre qui explosait à l’intérieur de tes narines ?

Oh, Hell.

Je claquai ma langue contre mon palet lorsque je dégotai les objets de ma convoitise à l’intérieur de mon garde-robe, entassé dans un coin, mais se démarquant de leur teinte vibrante, rouge. Je retirai les hauts escarpins cramoisis des confins de l’armoire et les agitai dans la direction d’Ethel avant de les enfiler, lentement, me donnant distraitement en spectacle.

Je n’étais pas exactement le chat de Cheshire.

« Je préfère Chess, le despote des âmes, léger comme l’air, hilare comme l’éternité. Immatériel. »

Les talons enfilés dans mes pieds, je me relevai sur mes deux jambes, gambadant jusqu’à Ethel et me saisissant à nouveau de ses cheveux dans un mouvement aux apparences habitués.

Clac, clac, clac, firent les talons.
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Ethel Dawkins
♦ Civil - Œnologue
Ethel Dawkins


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MessageSujet: Re: Entre Enfer et Ciel. [ Ethel. ]   Entre Enfer et Ciel.  [ Ethel. ] EmptyVen 4 Oct 2013 - 10:56




Et pourtant. Elle l'aurait bien vu, talons aux pieds, partager une tasse de thé avec le chapelier. Il aurait fait un invité très convaincant de la tea party. La folie de cet univers dans lequel il semblait évoluer avec aisance lui convenait. Même s'il ne portait guère de tenue adéquate. A vrai dire, la nudité ne la dérangeait pas. En tant qu'artiste, elle avait eu affaire au corps nu, l'avait dessiné, étudié. Le boxer et le cardigan qu'il se permettait donc de porter était bien suffisant aux yeux de la rouquine. Un instant, il se dirigea vers sa penderie, peut-être pour se vêtir. Bien qu'il semble étrange que la honte anime un être tel que Kohaku. Mais non, il se saisissait juste d'une paire de chaussures qu'elle ne connaissait que trop bien. Celle avec laquelle il s'était immiscé dans la salle de bain des filles, laissant bien vite Ethel, évanouie, au milieu des douches en furie. Étrangement, la jeune fille ne lui en avait jamais voulu. Que ce soit quand le surveillant l'avait trouvé là, gueulant face au massacre, avant de l'envoyer chez le CPE, qui – bien embêté – n'avait trop su quoi dire. Et comme d'habitude, elle s'en était tiré, pourquoi en vouloir à ce qu'elle croyait être une chimère ? Et même à ce jour, elle ne gardait aucune rancœur. Juste une curiosité prenante, de connaître ce drôle de personnage alors qu'elle était en état enfin d'aligner ses pensées.

« Chess, évidemment. »

Elle lui tendit le dessin, la main légèrement tremblante, mais beaucoup moins hésitante. Oui. Il était bien le démon en talons rouges, qui un jour s'était immiscée dans sa réalité déformée. Il avait bien assisté à la création d'un monde d'enchantements, brillant de toutes les couleurs mousseuses qu'un cœur peut vouloir créer. Pour ensuite aspirer cette essence de vie, à s'en colorer les entrailles, barbouiller les babines. Ce nom lui convenait en effet étrangement bien. Il était Chess, évidemment. Qui en aurait douté en cet instant ? Revêtu des iconiques talons flambants, ceux qui avaient hantés les rêves fous de la rouquine pendant des nuits entières. Clac clac, sur le sol lisse. Et ce rire. Ce sourire. Lorsqu'elle pénétrait – encore à ce jour – dans la salle de bain, il lui semblait voir les traces fugaces des dents peintes, là, sur le mur. Alors qu'elles s’effaçaient depuis des mois, et que personne, même à l’œil le plus aguerri, ne pourrait y deviner la moindre teinte. Mais Ethel y voyait encore ce sourire. Avec la conviction d'un enfant qui croit au père noël. Père Noël au sourire d'enfer.

« En réponse. Même si cela date bien plus. »

Et des dessins de ce genre, elle en avait des centaines, dans ses carnets à dessin. Elle avait juste prit celui qui lui semblait le plus terminé, le plus satisfaisant. Mais dressé en variantes multiples, le visage de Chess s'étalait sur ses feuilles blanches, en telle quantité qu'elle aurait probablement pu remplir un mur des fabulations de la salle de bain. C'était ainsi, lorsqu'Ethel était hantée par un événement, elle le dessinait encore et encore. Pas de beaux tableaux qui demandaient des heures de travail, ceux-là restaient extrêmement rares. Mais à l'aide d'esquisses, de croquis, d'aquarelle minutes. Toujours différentes, mais plutôt semblables. Voilà comment elle exprimait quelque chose qu'elle ne pouvait dire.

L'anglaise aux cheveux de feu l'observait toujours. Évidemment, la jeune démon de la salle de bain n'était pas qu'une chimère de son esprit. Ces événements, ces mots, avaient bien existé. Mais qui était le plus fou des deux ? La droguée ingénue qui faisait des bulles de couleurs dans la mousse, ou le jeune homme qui s'en saisissait et s'en amusait tout autant que l'enfant en face de lui ? Plus de bulles, il attrapa une de ses mèches rousses. Étrangement, Ethel le laissa faire, elle qui ne le laissait toucher par personne. Il n'y avait là aucune agression, presque une curiosité commune. Mais elle tenait toujours serré contre son cœur le dessin, avec l'inscription légère, tracée presque dans un souffle. L'unique explication de sa venue, un coup de tête après la trouvaille d'une poupée, à son effigie. Un cadeau qui en aurait effrayé plus d'un, mais qui avait juste contribué à rendre Ethel curieuse. Et une Ethel curieuse est une Ethel sans barrières.

Sans plus de cérémonie, la jeune fille se recula légèrement, laissant sa mèche de cheveu couler le long des doigts longilignes de Chess, et lui tendit le dessin. Après quoi elle tourna les talons, souhaitant tout sauf la tête du concerné en découvrant un travail qui le mettait en égérie. Elle savait de toute manière qu'elle recroiserait le chemin du jeune homme. Et que dire de plus en cet instant ? Il avait doucement posé une poupée à son effigie, elle avait eu le mauvais timing, en se retrouvant donc face à lui. Mais ce n'était pas son but premier. Elle voulait simplement apporter une réponse, avec l'art dont elle était capable.
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MessageSujet: Re: Entre Enfer et Ciel. [ Ethel. ]   Entre Enfer et Ciel.  [ Ethel. ] EmptySam 18 Jan 2014 - 5:25

Clac, clac, clac, firent les talons.

Talons qui me portèrent jusqu’à la silhouette incertaine d’Ethel Dawkins, de l’angelot ingénu agonisant sous le poids de son propre cerveau, s’étouffant sous les nuées diluviennes des merdes qu’elle consommait. Mon index s’enroulant dans le feu s’infiltrant hors de son corps en de longues ondulations ardentes, sans tirer, appréciant simplement la texture de ce brasier qui ne cherchait point à me carboniser, qui titillait mon corps de sa douceur équivoque. Le feu, c’est le début de l’ascension vers la modernité. Ou quelque chose comme ça.

Je portai mon regard, pointillant la curiosité maladive de mes mouvements, appréciant la manière dont une apparition chimérique pouvait en venir à hanter l’esprit des gens, l’esprit de toute créature vivante, vers la possession qu’elle tenait fermement contre sa poitrine. Il y avait, sur le dessin, des arabesques méconnues qui cherchaient à assembler l’extériorisation de l’entité que je représentais sur un filament d’arbre manufacturé, il y avait le ressenti retiré de cette métamorphose de simple toilettes en le fier jardin de la reine de cœur. Des bulles de couleurs avalées et gloussées, un corps abandonné dans la transparence du repas une fois consommée. Et des dents persistant à s’étendre des mois durant sur la céramique d’un mur violé. Dans le rêve, il y a cette possibilité exaltante de pouvoir plier le monde qui nous entoure à nos moindre désir, de pouvoir se jouer des règles sans rétributions, sans craintes, de pouvoir défier la gravité. Nous avions simplement porté ce fantasme onirique à la réalité, porté à l’art une dimension bouleversante.

Mon doigt s’écarta lentement de ses cheveux, retombant contre mon propre corps en un ballant relâché. Une chute dans le vide, une chute dans l’eau et les ongles de la séraphine bafouée s’accrochant à . . .

Chess, évidemment.

La notion de son acceptation facile de mon identité m’arracha un fougueux sentiment de voracité, des canines pointant à l’arrière de ma tête, cherchant à atteindre l’étirement de lèvres qui se pourléchait l’existence de Hell. Un ange déchu par l’enfer de ma cognition, qui hésitait à s’abandonner à la damnation complète de son être, ou plutôt, qui l’acceptait entièrement, avec cette fébrilité qu’on remarque toujours chez les gens qui partent de leur plein gré à l’aventure. Oui.  

Elle me tendit mon effigie, sans adieux, sans calomnies, m’abandonnant sur le seuil d’une porte ouverte, les lèvres gangrénées par le rire et les yeux plissés de satisfaction. Sur le dessin apparaissait un être blanc, dessiné en une série d’arabesque fluide que mon esprit associa instinctivement à la légèreté convoitée par la totalité de ma personne. La créature aspirait des couleurs, dévorait le monde goulument, entièrement.

Je glissai mon pouce sur l’orée de chacun des traits, laissant mon visage se fendre, se fissurer. Un sourire, toujours, éternellement, un sourire. Et la certitude d’une rencontre prochaine qui ne se définirait pas par la récurrence, mais plutôt par la spontanéité. Il n’y aurait point d’autre résumés que ceux consignés sous forme de lignes dans un cahier terré, point d’autres résumé que celui représenter mille fois sur des rectangles de papiers.

Et Lawrence me demanderait, à son retour, jetant un œil au dessin précautionneusement déposé sur mon oreille, où était passé Miss Dawkins.

Rires. Rires. Rires.

Elle s’en est allé au pays des Merveilles, assurément.



« NOW YOU REMEMBER, THE BEAUTY OF THE FALL,
LET CHESHIRE CATCH YOU MY SWEET SERAPH
HIM AND HIS DEVILISH SMILE WILL TAKE YOU HIGH .»


-


L’Ange & le Diable.

-




fin.
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