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In a decade, will you be there ?
 
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 I feel like a deer in the light..~ [WunWun]

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MessageSujet: I feel like a deer in the light..~ [WunWun]   I feel like a deer in the light..~ [WunWun] EmptyLun 17 Déc 2012 - 15:22







L’odeur du revêtement de sol et des murs récemment peints sautaient aux narines ; relent âpre de souvenirs qui dansait dans la pièce. Des pas claquaient et résonnaient, une ombre découpait la lumière qui s’échappaient des volets à demi fermés. Un peu de poussière, par-ci par-là ; sur les vitres, dans les coins. Des petits moutons, vestiges d’un vide nouveau, sur les vieux meubles d’enfance qui étaient demeurés dans cette jolie chambre bleue. Un balai avait été posé là, près d’une armoire aux angles arrondis, et des échos de voix survinrent rapidement aux oreilles de la jeune femme, debout au milieu de son ancienne chambre ; ses doigts fins glissant sur le rebord d’une étagère.

« Mademoiselle ? Vous avez bientôt fini ? Venez vite, nous avons fait du thé. »

Ellen se retourna vivement vers la porte ouverte derrière elle. Ses longs cheveux ondulèrent autour de son visage avec liberté, laissant ça et là des mèches sauvages cacher ses yeux bleus clairs. Le teint blanc – comme toujours, et la bouche légèrement rosée de rouge à lèvre, elle eut un mouvement de doute : répondre, ou pas. S’emparant d’un carton épais, la jeune femme finit par se diriger vers le couloir où on l’avait réclamée, n’adressant qu’un regard lourd de souvenirs vers ce qui fut longtemps sa chambre, dans la maison familiale des Shizen.

Elle descendit lentement les marches, et fût assaillie par son interlocutrice. Le teint pimpant et un large sourire sur le visage, la nouvelle locataire des lieux s’empara du carton et s’empressa de le pousser dans les bras de son mari, alors coupé dans son occupation de rangement. Tout en glissant un bras derrière le sien et l’entraînant dans la cuisine, elle ordonna à l’homme de disposer le carton dans la voiture d’Ellen, autoritaire et ferme dans sa démarche.

« Il faut faire attention vous savez, à ce stade vous ne devriez pas porter de cartons aussi lourds. »

La demoiselle esquissa un vague sourire et se saisit de la tasse de thé chaud qu’on lui tendait, ne pouvant refuser malgré l’odeur délicatement amère qui s’échappaient de la mixture. Elle leva les yeux vers la femme, sentant un regard pesant sur le ventre rond qui dessinait à Ellen une cambrure maladroite et fatiguée.

« Vous êtes à combien ? »

La nouvelle locataire eut un sourire à demi franc quand la jeune femme lui répondit qu’elle était enceinte de six mois et demi.

Et, en s’asseyant au volant de sa voiture, Ellen su qu’elle quittait sa maison en laissant une fois encore derrière elle l’illusion d’avoir gâché quelque chose, qu’un ressentiment emprunt de fausseté courait autour d’elle comme une vague de mauvaise foi et de trop politiquement parfait. Le retour s’annonçait d’ors et déjà difficile.
Et en effet, cela faisait plusieurs mois que la jeune femme avait déserté les rues de Keimoo, sensible aux souffrances qu’elle éprouvait au moment de son départ, mêlé à l’envie d’avancer.

Elle songea, que cette décision avait sûrement été prise quelques temps après qu’elle et Wunjo se soient embrassés, un soir douloureux devant les vitrines d’un restaurant, où aurait pu se dessiner devant eux un avenir probablement plus gai qu’il ne l’avait été. Avec le recul, elle songea qu’elle n’avait jamais été plus heureuse qu’à cet instant précis ; malgré tout ce qui s’était bousculé dans sa tête. Mais elle en avait décidé autrement, et ce fût en se quittant sèchement qu’elle avait prit la décision de ne plus le revoir. Et les circonstances étaient néanmoins atténuantes ; c’était surtout pour lui qu’elle avait fait ça.
Deux semaines sans nouvelles, et la demoiselle était perchée dans un avion, en direction de Paris. Elle avait déposé une lettre de démission à l’académie Keimoo et avait décidé de rejoindre ses frères en France, pour s’éloigner de tout ce qui rendait sa vie un peu triste, fade et probablement néfaste. Elle avait correspondu avec ses parents un moment, suivant des cours particuliers et essayant de construire quelque chose de différent.
Elle avait alors rencontré Jake ; un grand blond aux yeux jaunes, le teint quasi hâlé ; lui donnant un air de surfeur américain. La demoiselle ne s’était pas pris la tête ; et quelques mois plus tard ce fût un accident léger de la route qui la convint qu’elle avait de nouveau fait entièrement faux chemin. Ce fut au détour d’un virage qu’elle avait percuté un autre véhicule. Assommée, elle s’était réveillée à l’hôpital avec un mal de crâne carabiné et une cheville dans le plâtre. Les médecins étaient venus la voir avec des sourires de conquérants : « ne vous inquiétez pas, le bébé va bien ».

Ellen se gara dans un petit parking privatif situé derrière l’immeuble de son nouvel appartement. Un quartier plutôt calme et joli, qui lui avait inspiré une certaine motivation lorsqu’elle était venue la première fois, il y a quelques semaines. Lorsqu’elle avait apprit sa grossesse, elle avait retrouvé un courage et une rage de vivre impressionnante, la poussant à se rebeller contre ses parents, perdre tout lien, et voler de ses propres ailes – surtout ses propres décisions. Jake s’était quant à lui volatilisé dans la nature, comme l’avait fait Peter des années auparavant. Elle en avait jugé qu’elle n’avait plus de confiance à donner aux hommes – mais cet enfant serait une preuve de sa force et elle savait qu’elle lui donnerait tout ce courage pour avancer dans la vie. Il n’était plus question d’avortement. Elle était déjà seule dans sa vie, si ses parents n’étaient plus là pour elle ça n’avait plus d’importance désormais. Reniée, elle avait décidé de revenir au Japon dans l’idée de reprendre ses études où elle les avait arrêtées. Ses parents étaient partis, la maison familiale vendue. Elle ressemblait à une baleine et avait eu du mal à gérer ce nouvel état. Même sa meilleure Yuki ne lui parlait plus tellement, absorbée par ses fêtes et ses délires d’adolescente.

La demoiselle rentra dans son appartement encore un peu vide. Il fallait monter trois étages pour l’atteindre, et elle songea qu’elle aurait du mal à les monter d’ici un ou deux mois, lorsqu’elle aurait quelques kilos à emmener avec elle et que son ventre aurait d’avantage gonflé.

Elle se dirigea vers la petite table en bois qui ornait le centre de ce qui semblait être un salon d’étudiante – car ne désirant que peu se servir dans son compte en banque. Elle avait beau avoir tout coupé, elle avait gardé un vestige d’argent conséquent. Malgré cela, elle savait qu’elle aurait besoin de trouver un travail à mi temps, en plus de ses études. Elle préférait ne pas y penser, c’était pour l’instant un peu lourd d’imaginer les galères qui l’attendaient. Elle déposa son sac à main et redescendit chercher le gros carton qu’il fallait tracter dans les escaliers. Déjà qu’elle ne marchait plus très vite, ça s’annonçait compliqué.

Ce fut les bras chargés qu’on retrouva Ellen, essayant de saisir la poignée de l’entrée du hall, le carton dans les bras. Quelqu’un vint alors lui donner un léger coup d’épaule – oui, le trottoir n’était pas très large, et ce fut suffisant pour que le carton tombe et renverse tout son contenu sur le bitume. A moitié essoufflée, la demoiselle se retourna, les yeux noirs de colère – les hormones, ça joue des tours sur l’humeur. En plus d’être devenue une grosse morfale, elle était devenue lunatique. Malgré cela, elle avait gardé un corps fin – seule sa poitrine avait un peu grossi. Normal, de fait.

« Vous pourriez faire a… »

Ses mots restèrent en suspend et son cœur eu un arrêt d’une fraction de secondes. Quelle était la probabilité sur cette fichue terre qu’elle tombe sur lui, en bas de chez elle ?








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Wunjo Ivanov
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MessageSujet: Re: I feel like a deer in the light..~ [WunWun]   I feel like a deer in the light..~ [WunWun] EmptyMer 19 Déc 2012 - 14:00



Temps froid hivernal, population grouillant dans les rues de la ville, hyper-activité des gamins et portefeuilles vides, pas de doute : on était la semaine avant Noël. Wunjo n’avait jamais été un grand fana de Noël. Il fallait aussi bien dire que son dernier « vrai No%el » en famille, avec grande bouffe et cadeaux, remontait à très très longtemps. Et ça ne s’était pas vraiment arrangé depuis qu’il était à Keimoo. La première année, à la période de Noël, il était en mission. La deuxième année, il était à la rue après que l’hôtel de Lillian ait été fermé par les autorités, et il avait passé Noël dans les bars. En 2011, à la même période, Wunjo était occupé à se planquer durant sa transition d’identité. 3 années sans aucune raison de se réjouir des fêtes de fin d’année.

Cette année était différente. Certes il n’avait pas de grands projets pour Noël, mais à défaut, il avait quelqu’un à qui faire un cadeau, et ce projet le motivait… peut être plus qu’il ne le devrait d’ailleurs. En bon grand enfant, faire –et recevoir accessoirement, aussi- des cadeaux le mettait dans un état pas possible, avec un excès d’enthousiasme assez palpable. Reserrant son long manteau noir sur lui il remercia la météo d’être clémente aujourd’hui car une longue après-midi de shopping sous la pluie aurait été nettement moins…empreinte de bonne humeur. D’autant qu’il ne savait pas pour combien de temps il en avait : il était certes très motivé pour trouver un cadeau, mais il n’avait pour l’instant pas d’idée précise de ce qu’il allait offrir à Kuro. Enfin si, il avait une petite idée, mais il voulait trouver quelque chose d’autre pour compléter le cadeau.

Il jeta un œil sur son téléphone, notant qu’il avait reçu un sms de son patron, qui lui disait que tout allait bien au magasin –sa fille était venue pour aider pendant les fêtes- et qui lui souhaitait bonne chance pour trouver son cadeau pour sa « petite-amie » -un jour il faudrait que Wun lui dise qu’il n’avait pas UNE petite amie mais UN petit ami. Le vieux ferait probablement une drôle de tête mais le blondinnet ne pouvait pas l’imaginer faire preuve d’homophobie.

Son sac à bandoulière sur l’épaule, repoussé vers l’arrière, tombant sur ses fesses, les mains bien enfoncées dans les poches, il se lança donc dans la chasse aux cadeaux.

Au bout d’une petite heure, il avait trouvé ce à quoi il pensait pour le premier cadeau, et arpentait donc les magasins à la recherche d’une deuxième idée. Les courses de Noël commençaient à devenir un peu pénibles en raison du trop plein de monde partout : dans les boutiques, dans les rues, dans les cafés. Wun avait rarement vu la ville aussi vivante, mais en l’occurrence c’était plus fatiguant qu’autre chose.
Il songea qu’il serait volontiers rentré chez lui pour s’échouer sur le canapé, appeler Kuro, l’inviter à la maison s’il avait le temps ou bien simplement lui parler au téléphone, mais renonça immédiatement : il n’avait qu’UNE SEULE journée de congé avant l’arrivée de Noël, il fallait donc qu’il ait atteint ses objectifs cadeaux à la fin de la journée. Et tant que ça ne serait pas fait, il ne rentrerait pas.

Perdu dans ses pensées, il ne réalisa pas tout de suite qu’il avait bousculé une jeune femme. Après tout, avec la foule qu’il y avait en ville, il avait bousculé et s’était fait bousculé par tant de gens qu’il avait arrêté les excuses ou les râleries.
C’est à la remarque de la demoiselle, suivi du bruit d’un carton qui se déverse par terre, qu’il tilta. Se retournant, il baissa immédiatement son regard sur le bordel par terre sans passer par la case « demoiselle bousculée ».

« Oups, désolé, j’avais la tête ailleurs… »

Répondit-il, se penchant en avant pour ramasser les objets qui s’étaient échappés fourbement de leur habitat. Il les poussa de la main jusque dans le carton et le fit basculer pour qu’il se retrouve de nouveau « debout », de sorte que le contenu reste dedans. Seulement alors, il leva le nez sur la jeune fille et… son cœur manqua un battement. Bordel, Ellen.

Le moins que l’on puisse dire, c’était que 2012 avait été marqué par les retrouvailles pour Wunjo. Des bonnes, comme Kuro, et des catastrophiques, comme Rachel. Quoique, à bien y réfléchir, Wun se demandait si les retrouvailles avec Ellen n’étaient pas pire que celles avec Rachel. Avec cette dernière, de l’eau avait eu le temps de couler sur les ponts, alors qu’avec la brunette, même s’il avait réussi à tourner la page, c’était toujours encore frais dans sa mémoire. Au moins, lui souffla à l’oreille dame ironie, elle n’avait pas de jus d’orange avec elle. Quoique, il n’avait pas inspecté le contenu du carton….

Pour toute réaction, Wun se figea, sans doute dans l’espoir ridicule que s’il ne bougeait pas, elle ne le verrait pas. Mais Ellen n’était pas un tyrex et sa vision ne se fixait pas que sur les mouvements. Vue sa tête, elle avait même parfaitement reconnu son vieil ami, amant, ennemi, on ne savait plus bien quel était son titre honorifique. Cela dit, elle ne bougeait pas beaucoup non plus, à croire qu’elle s’essayait aussi à la technique anti-dinosaure. C‘était ça quand on regardait trop Jurassic Park…

Et puis, ses yeux dégringolèrent du visage d’Ellen –car oui, il était encore en train de la fixer comme si elle était une apparition divine- sur ce qu’il n’avait pas encore remarqué : son ventre. Bon dieu, comment avait-il fait pour ne PAS le remarquer ? On ne voyait que ça. Un bidon tout rond, tout rebondi. A moins qu’elle n’ait vraiment abusé de la bière pendant presqu’un an et qu’elle ait des hormones de mec, il n’y avait pas 36 explications à ce changement brutal de silhouette.

Le cerveau du blondinet –car oui, il était à nouveau blondinet- switcha en mode panique alors qu’il essayait de savoir quoi faire. L’ignorer ? Faire comme s’il ne l’avait pas reconnue, comme s’il n’avait pas remarqué son ventre tout rond. Difficile, en somme. Alors quoi. Lui faire la bise avec un beau sourire crispé en cachant toute la rancune et la colère derrière un étirement de lèvre même pas crédible ? Super, oui. Et probablement très convaincant aussi.

En fait il n’avait pas la moindre idée de quoi faire. Nerveusement, il commença à jouer avec le sachet plastique contenant le cadeau de Kuro, créant au passage un bruit insupportable de frottement. On n’entendait que ça avec le silence gêné qui s’était posé sur eux, et ce malgré les bruits de la rue. Et puis d’un coup, une seconde vague de panique l’envahit. Enceinte. Elle était enceinte. Le souvenir d’une Rachel enceinte se superposa à son esprit et il eut soudainement envie de s’enfuir en courant. Heureusement, le peu de raison et de logique qui lui restaient le rappelèrent à la réalité. Il n’avait pas vu Ellen depuis janvier. Janvier + 9 mois, ça faisait Octobre. Si elle était encore enceinte, il ne pouvait pas être le père.

Et cette idée, au lieu de le calmer, le mit soudainement en colère. Il était d’ailleurs étonné que la colère ait mis si longtemps à pointer le bout de son nez. Il s’était toujours dit que s’il revoyait Ellen, il allait se mettre en boule presqu’instantanément tant il en voulait –encore aujourd’hui- à la jeune fille. La seule chose pour laquelle il pouvait lui être à peu près reconnaissant, c’était que si elle ne l’avait pas laissé tomber comme un vieux slip, il n’aurait probablement pas fini en couple avec Kuro. Mais il était trop fâché pour faire le lien logique et la remercier là tout de suite.

« J’vois que t’as pas chômé pendant ces 11 mois »

Lâcha-t-il finalement, entre ses dents, la mâchoire serrée, pointant mollement du doigt vers le ventre d’Ellen. Ca se voyait comme le nez au milieu de la figure, qu’il essayait plus ou moins de masquer son énervement. Enfin il n’essayait pas très fort… Il voulait qu’elle le sache, qu’il était furax contre elle. C’était mérité.

« Qui est l’heureux papa ? »

Ajouta-t-il, cachant à peine son ton acerbe et méprisant alors qu’il relevait le nez vers elle. Les ventres tout ronds, ça lui fichait le cafard. Ca lui rappelait Rachel. Il fallait aussi dire que comme elle s’était pointée il y a 3 mois sur son lieu de travail, il avait du mal à ne PAS penser à elle dans pareil situation.
En même temps, il se flageolait mentalement de rester planté ici, à lui parler, à se faire du mal, au lieu de l’ignorer, de tourner les talons, et de se barrer d’ici au triple galop. Mais c’était plus fort que lui. Il avait pendant des mois imaginé leurs retrouvailles. Ce n’était jamais une scène très heureuse. Il avait fini par se faire à l’idée qu’il ne la reverrait jamais, et que ça lui allait bien, et pof, elle réapparaissait. Le destin était vraiment un foutu salaud…

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MessageSujet: Re: I feel like a deer in the light..~ [WunWun]   I feel like a deer in the light..~ [WunWun] EmptyVen 21 Déc 2012 - 11:07





Remontant son écharpe pour cacher son cou du vent froid qui se glissait sur la peau avec légèreté, Ellen eu un temps d’arrêt suffisamment long pour l’empêcher de fuir, ni même de parler ou d’effectuer le moindre mouvement qui puisse témoigner de son état d’être humain. Le grand blond s’était baissé pour ramasser le carton renversé : des babioles, des livres, un vestige de souvenirs d’adolescente que la demoiselle avait récupéré dans l’ancienne demeure Shizen. A l’époque achetée pour permettre à leur fille d’aller au lycée sans intégrer d’internat, même s’ils en avaient les moyens ; mais également pour la surveiller de près.
Ellen n’était pas ce que l’on appelait communément une rebelle, ni même une récidiviste en quoi que ce soit. Elle n’avait jamais été liée à la police – si on omettait l’histoire mafieuse que lui avait fait endurer Wunjo, quelques années plus tôt. Elle avait toujours été sage. Délicieuse poupée de porcelaine dans son étui fragile, au teint rosé et aux yeux innocents. On avait le fervente impression qu’elle ne pouvait faire du mal qu’à elle-même, et jamais on aurait pu imaginer qu’avant d’avoir son ventre tout gonflé à l’heure actuelle, elle avait porté un autre embryon à l’âge quasi improbable de quinze ans. Il avait donc fallu la surveiller, qu’elle ne fasse pas perdurer sa réputation de fille facile avortée. Chose relativement vite dit puisqu’Ellen n’avait eu de la malchance qu’en une chose : les préservatifs. A quoi bon s’évertuer à s’expliquer. Dans une maison quasi traditionnelle, mélangeant les espoirs français, américains et japonais, il était difficile de justifier tout ça ; même avec une bouille d’ange tombé sur terre.

Il y avait donc dans ce carton tant de babioles poussiéreuses, qui s’étaient peut-être cassées en tombant, qu’Ellen n’en fut pas si affolée que ça. Non, ce qui l’affolait surtout, c’était deux yeux sombres qui avaient fini par se poser son ventre à moitié camouflé derrière un duffle-coat noir de saison. Elle blêmit, eu un mouvement de protection complètement débile en passant une main douce sur son ventre, se penchant pour récupérer le carton. Il était encore plus lourd lorsqu’il fallait l’attraper par terre. Elle allait vraiment finir par se casser le dos à faire n’importe quoi dans son état.

« Toi non plus, d’ailleurs. »

Esquissa-t-elle, visant le petit sachet cadeau que le garçon tenait entre ses mains ; et estimant probablement une conclusion hâtive mais qu’elle espérait visant juste. Malgré cela, elle ne réussit pas à le regarder dans les yeux, sentant la honte et le malaise s’installer sur son visage en pigment rouge foncés, l’estomac noué et l’envie de crier haut et fort à celui qui l’écoutait là haut, qu’elle en avait vraiment marre d’être malmenée de la sorte.

Elle le savait, c’était de sa faute. Elle ne pourrait nier la colère – s’il y en avait une – du mafieux parce qu’elle s’était volatilisée dans la nature. Mais après tout, n’était-ce pas lui qui avait bordé son cœur d’illusions puériles, lui expliquant qu’il partirait, qu’il la laisserait seule ? Elle avait simplement eu le courage de faire ce qu’il n’aurait probablement jamais fait, s’éloigner et l’oublier, tenter sa vie ailleurs et redécouvrir le bonheur. Ce qui n’avait pas été tellement le cas. La seule chose positive qui sortait du lot était ce petit bonhomme qui gigotait dans son ventre. Et elle sentit très rapidement la haine qui s’échappait du jeune homme. Ses yeux, sa voix. Tout transpirait de mauvaise volonté contre elle, une souffrance à moitié dévoilée ; qui la fit paniquer, et remonter l'effluve de sentiments indécis qu'elle ressentait à l'époque. Et puis cette question, cette question !

« Il est mort, le papa. »

Non en fait, ça n’était pas tout à fait le cas. Jake avait juste disparu dans la nature, peu soucieux de la fille enceinte qu’il avait laissé derrière lui. Mais ça y ressemblait : mort ou pas, elle n’avait plus de nouvelles et avait fait le deuil d’une amourette passionnée qui l’avait conduite aux mêmes « erreurs » que par le passé.

D’un air décidé – mais gauche et absolument maladroit, Ellen poussa la porte du hall et se faufila à l’intérieur du bâtiment. Le carton buta sur la poignée et se renversa de nouveau par terre. Tentative de fuite ratée. On n‘avait pas tous le don de savoir partir à temps, et de la bonne manière. Surtout avec un ventre de trente kilomètres carrés auquel elle n’était tout à fait familiarisée : eh oui, ça passe plus dans les petits coins maintenant ! Attendre un enfant avec ses avantages mais surtout, SURTOUT ses inconvénients.

La demoiselle s’adossa contre le mur adjacent à la porte, le regard larmoyant. Fallait que les hormones arrêtent un peu de la travailler.

« Qu’est-ce que tu fais là, d’abord ? »

Lança-t-elle sur un ton froid et désagréable. Il ne fallait mettre en colère une femme enceinte, c’était plutôt déconseillé.








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MessageSujet: Re: I feel like a deer in the light..~ [WunWun]   I feel like a deer in the light..~ [WunWun] EmptyVen 21 Déc 2012 - 17:16



Wun haussa un sourcil à la remarque d’Ellen. Elle essayait probablement de se défendre comme elle pouvait, mais c’était maigrelet. Après tout, si pour sûr, il ne risquait pas d’acheter de cadeau à un membre de sa famille étant donné l’état de la famille en question, il n’était pas exclu qu’il achète un cadeau pour un ami –car oui, si étonnant soit-ce, Wunjo avait bel et bien des amis. Ils étaient rares, mais existants.
Bon, en l’occurrence. La demoiselle avait vu juste. Ce n’était pas un cadeau pour un simple ami. Mais il en voyait pas pourquoi il le lui laisserait savoir.

« Cadeaux de Noël »

Se contenta-t-il de répondre, l’air égal. Et franchement dit, entre un cadeau de Noël, et un Polichinelle dans le tiroir, il n’y avait pas comparaison. Il avait envie de lui dire que lui, avant de retrouver quelqu’un, il avait passé 7 mois dans la dépression, à jongler entre alcool et drogue pour s’anesthésier le cerveau et s’empêcher de méditer sur sa vie pourrie. Que ça ne faisait que 4 mois, au fond, qu’il sortait la tête de l’eau et retrouvait goût à la vie. Qu’elle sache un peu les dégats qu’elle avait fait, mais il avait encore un minimum de dignité. Suffisamment pour ne pas lui coller ses mois de misère sous le nez. Ce qui ne l’empêchait pas de lui témoigner suffisamment d’agressivité pour qu’elle comprenne qu’il lui en voulait, et pas qu’un peu.

Il continua d’ailleurs sur l’offensive on lui demandant qui était le père. La réponse d’Ellen le prit un peu de cours. Il fronça les sourcils, perdu entre un sentiment de satisfaction malsaine, un genre de « bien fait ! », et de la compassion. Car après tout, il s’agissait tout de même d’une jeune femme qu’il avait aimé, et ça lui faisait un peu mal au cœur de savoir qu’elle se retrouvait toute seule avec ce fardeau. Encore une fois, l’image de Rachel se superposa à celle d’Ellen, mais il la chassa : c’était différent. Cette fois-ci, il n’y était pour rien, et c’était Ellen qui l’avait quitté, pas l’inverse.

« Mes condoléances »

Répondit-il, sans grande conviction. Il n’était même pas certain qu’il soit vraiment mort. Peut être était-ce une métaphore, une manière de dire qu’il ne faisait plus partie de sa vie. Qu’importe, le résultat était le même : elle était seule avec son gros ventre. Et Wun qui ne savait toujours pas s’il était plus attendri par sa situation ou bien vaguement rassuré que justice soit faite. Tout se payait finalement : il avait abandonné Rachel, Ellen l’avait abandonné, elle avait été abandonnée par monsieur RIP.
Quoiqu’il en pensait, il le dissimulait à merveille sous un masque d’indifférence. Une fois la colère pure et dure passée, il arrivait sans problème à retrouver ses vieilles habitudes : le faux détachement, l’insolence.

Cela dit, le moment de calme fut de courte durée. S’il regarda encore la demoiselle tenter de s’enfuire de manière malhabile avec un regard neutre, ses yeux se couvrirent d’une ombre mauvaise lorsqu’elle s’adossa contre le mur, lui posant une question en apparence banale, mais qui réveilla la colère chez le blondinnet.

« Qu’est-ce que je fais là ? »

Ok, il avait presque hurlé cette phrase, comme si elle lui avait dit la chose la plus aberrante possible. Du genre « LADY GAGA EST PRESIDENT DU JAPON ?! ». C’était à peu près la même chose, au niveau du ton. Mais tout était prétexte à s’énerver maintenant qu’il avait Ellen sous le nez.

« Oh bah PARDON, j’ai du louper le panneau qui précisait que l’quartier était la propriété privée d’Ellen Shizen et que les mecs qu’elle a jetés comme des vieilles chaussettes n’y étaient pas les bienvenues ! »

Continua-t-il, haussant encore le ton, écartant les bras d’un geste théatrale. Non mais pour qui elle se prenait ? Le centre-ville était à tout le monde. Et tout le monde avait visiblement décidé de s’y rendre en cette semaine d’avant Noël. D’ailleurs, à force de hurler comme un imbécile, il avait fini par attirer l’attention de plusieurs passants. Certains s’étaient contentés de passer à toute vitesse en leur jetant un regard interrogatif, mais d’autres s’étaient arrêtés un instant, les zieutant d’un air un peu inquiet. Personne n’aime voir un type hystérique crier sur une jeune fille enceinte.

Mais Wunjo, lui, s’en contre fichait. La journée avait si bien commencé, pourquoi est-ce qu’il avait fallu qu’Ellen lui tombe dessus comme ça ? –même si techniquement, c’était le carton qui était tombé.

« Sérieusement ? Tu te prends pour qui ? Tu crois que depuis 11 mois je m’amuse à vérifier où tu crèches pour éviter l'immeuble afin de te laisser ton espace personnel ? »

Il ricana légèrement, moqueur et désabusé à la fois. Drôle de mélange. En même temps, depuis qu’il avait vu la bouille d’Ellen, il se sentait comme une horloge mal remontée. Et il sentait déjà le mal de crâne pointer le bout de son nez. Il laissa échapper un soupir, reserrant une nouvelle fois ses doigts sur son sachet pour contenir sa colère. Heureusement, ses coups de sang ne duraient jamais très longtemps. Wunjo était un impulsif : il criait, s’agitait, puis tout retombait comme un soufflet et il se contentait généralement alors de lancer des piques, souvent blessantes. Il avait eu des années d’entraînement avec Akim.

« Je reviens du centre-ville, et c'est sur mon chemin, figure toi. Au cas où t’as pas remarqué, c’est Noël dans une semaine »

Oui et pour le coup : JOYEUX NOEL. Paix et bonne humeur sur ta chaumière petite Ellen. Et le plus beau des cadeaux pour l’un comme pour l’autre : des retrouvailles. Nulle doute qu’ils avaient tous les deux imaginé autre chose pour les fêtes de fin d’année…

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MessageSujet: Re: I feel like a deer in the light..~ [WunWun]   I feel like a deer in the light..~ [WunWun] EmptyDim 23 Déc 2012 - 21:53





La première remarque du mafieux fit tiquer Ellen, devenue soucieuse ; en plus des millions de choses qu’elle avait en tête. Toujours adossée dans l’entrée afin de reposer son dos du poids plume qui dormait en elle, elle garda en tête le mot « Noël ». Ah oui, cette fête quasi religieuse que s’obligaient à fêter tous les ans les consommateurs de chocolats ; parce que ça donnait un sens aux achats compulsifs et une bonne raison de demander sans gêne des cadeaux. La gorge serrée sur l’idée qu’elle allait passer Noël seule, cet hiver, la demoiselle glissa une main qui se voulait réconfortante dans la poche dans son manteau, proche de son ventre. Seule, sans rien, sans personne. Sans famille, ni amis, avec les regrets ou bien le bonheur, elle ne savait pas trop. Car c’était elle qui, d’ordinaire, dévorait des truffes à la noix de coco par poignées devant un bon vieux drama à thématique, sans prendre un gramme. C’était elle qui réclamait une tonne de petites choses et qui faisait chaque année le sapin. Ah oui, un sapin – elle n’en avait pas non plus.

Mais ces désavantages d’avoir voulu faire la loi dans sa vie furent très vites balayées par la voix tonitruante de son interlocuteur. Ellen eut un mouvement recul, bousculant au passage les affaires renversées sur le sol du hall. D’abord effrayée, elle fut piquée au vif par ses remarques.

« Tu ne me connais pas, tu peux pas dire ça ! Tais-toi ! »

D’une voix tremblante mais qui se voulait forte, et désagréable, elle tenta de se mettre au-dessus des cris du mafieux – en vain probablement. Les passants évitaient le trottoir avec minutie, observant les deux jeunes gens qui s’engueulaient. Certes sa question n’était peut-être pas la meilleure qu’elle aurait pu poser. Il y avait une part de responsabilité dans ses dires, mais également dans ceux du garçon. Un œil objectif aurait pu les mettre d’accord mais il en allait ainsi depuis qu’ils s’étaient rencontrés : à croire qu’une discussion ne pouvait avoir lieu que dans les cris et dans les sentiments refoulés. Et puis effectivement, il ne la connaissait pas. Avec le recul, pas du tout. Il avait certes connu ses parents, mais ils n’avaient jamais discuté. Parler de ses ex c’était un peu comme remuer le couteau dans la plaie – car dans l’histoire, c’était Ellen la jetée généralement. Un cœur raide comme le sien pouvait-il réellement faire cas de la séparation qu’avait causé la demoiselle ? D’un geste de colère indifférent, elle donna un coup de pied dans un cadre photo qui vint se briser un peu plus loin sur la route, sous les regards plutôt farouches des piétons environnants.

« Je me prend pour qui ? Tu oses me demander ça ? «Ce n’est pas une bonne idée que je te tourne autour» que tu m’as balancé après m’avoir bercée d’illusions ! Tu ne voulais pas partir, moi je l’ai fait pour toi… »

C’était dit. Peut-être pas justifié, mais elle s’en fichait. Il y eu un instant de silence pendant lequel la demoiselle reprit son souffle. Le fœtus qui grossissait en elle semblait agité par les bruits alentours, par ces échos de voix qui criaient – probablement peu habitué à être secoué par les cris de sa mère. Il bougea vivement, lui donnant des crampes. Elle grimaça, résistant à l’envie de craquer encore une fois. Cet homme l’avait bien trop souvent vue fondre en larmes, pour des raisons diverses. Elle ne savait pas quoi faire, quoi rajouter, quoi dire de plus. Elle ne l’avait pas regardé dans les yeux une seule fois, alternant sourcil ou arrête de nez. Signe d’un malaise profond chez la jeune femme qui n’assumait plus du tout sa décision désormais. Wunjo réagissait tellement mal, qu’elle en eu la sensation glaçante qu’il souffrait de cette situation. Et comment ne pas le voir à sa voix, à son envie de partir quand l’occasion se présentera.
Ellen se cambra légèrement, étirant son dos harassé par le stress et par la situation présente. Elle lâcha un soupir désinvolte, puis se pencha pour ramasser le désordre de ses souvenirs de nouveau étalé par terre, les rangeant plus ou moins dans le carton.

« Eh bien, joyeux Noël, Wunjo. J’aurais préféré que ça se passe autrement. Je suis désolée. »

Son ton était si calme et doux, qu’on aurait pu se méfier à tout instant d’un orage ; mais ce n’était pas réellement le cas. Quelques larmes perlaient au coin de ses yeux sans vraiment se voir ; un surplus de sentiments qui bloquaient sa gorge et qu’elle ne pouvait contenir. Car une mère, ça ne pleure pas, elle l’avait prouvé à ses parents, elle réussirait à le prouver à n’importe qui d’autre.
Malgré cela, elle n’était pas à l’aise. Le blondinet lui lançait tellement de haine qu’elle en remettait en doute tous ses choix de vie.








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Wunjo Ivanov
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MessageSujet: Re: I feel like a deer in the light..~ [WunWun]   I feel like a deer in the light..~ [WunWun] EmptyMar 25 Déc 2012 - 12:22



Bien que le changement soit subtile et à peine visible, Wun ne put s’empêcher de le noter : le mot Noël semblait avoir déclenché comme une nostalgie chez la demoiselle. C’était à peine perceptible, une petite lueur dans son regard, un geste discret trahissant un malaise. Le blondinet fronça les sourcils, se demandant ce qui motivait une telle réaction. Ignorant tout de la situation de la jeune femme –comment aurait-il pu savoir ?- il l’imaginait passer Noël avec ses parents, comme les autres années. D’ordinaire, c’était lui qui tirait la tronche aux fêtes de fin d’année. Lui qui appréhendait. Lui qui s’enfermait chez lui ou ailleurs pour ne pas avoir à subir la joie, l’enthousiasme et l’excitation de tous les gens se préparant pour les fêtes.

Maintenant, il devait bien l’avouer, quelque part, il comprenait l’exaltation générale. Et pourtant il n’avait pas prévu grand-chose pour Noël. Il voulait juste demander à Kuro si, par hasard, il pouvait passer la soirée avec lui. Il ne s’attendait pas franchement à une réponse positive, après tout, le rouquin avait ses parents et il passait probablement traditionnellement les fêtes avec eux. Mais le simple fait d’aller choisir un cadeau l’amusait. Il n’avait pas tellement eu l’occasion d’en faire avant cette année.

Il fut tenté de demander à Ellen si ce qui n’allait pas, mais ç’aurait été totalement détonnant avec l’ambiance et la conversation. Il se flanqua une baffe mentale, se rappelant que même si les souvenirs refaisaient surface avec la brunette juste sous son nez, il était toujours fâché après elle, ce n’était pas le moment de jouer le grand frère protecteur.
Et puis, ses pulsions salvatrices furent rapidement balayées par l’engueulade qui suivit. Il ne s’attendait pas franchement à ce que Ellen lui réponde en gueulant. Il ne savait pas bien à quoi il s’attendait vraiment, en fait.

« Bah ça va, pas besoin de connaître toute ta biographie pour dire ça »

Répliqua-t-il du tac au tac, sèchement. Le niveau général de la répartie commençait à sérieusement se dégrader, mais entre Ellen, enceinte, remplie d’hormones à ras bord, et Wunjo, qui perdait son self control à la moindre contrariété, la discussion ne pouvait QUE devenir puérile. Et lorsque l’un et l’autre tombaient aussi bas, essayer de communiquer devenait parfaitement inutile. Ce qui ne les empêchait pas le moins du monde de s’acharner à essayer. Histoire de s’enfoncer un peu plus. A croire que pour l’un comme pour l’autre, la dignité n’était plus qu’un vague concept, un truc qu’on entend parfois dans les contes de Noël –au moins c’était de saison.

Et si Wun se doutait vaguement que ses mots étaient blessants –c’était le but après tout, de blesser, par esprit revanchard- il ne savait pas exactement à quel point il pouvait la toucher. C’était dans tous les cas difficiles à dire, car une femme enceinte est toujours plus susceptible que la moyenne. Plus sensible disons. Les hormones, encore et toujours les hormones. Et les revoilà qui repassaient à l’attaque, sous l’apparence d’un coup de pied dans un pauvre cadre photo passant par là. Cadre qui ne survécut pas à l’accès de colère de la demoiselle.

Et bientôt, ce fut au tour de Wunjo de se joindre à la danse –bien qu’en colère, il le soit depuis qu’il avait vu et reconnu la jolie brune. Sa colère était en dents de scie : tantôt active, et le voilà qui se mettait à gueuler, tantôt passive, et il se contentait de ruminer des pensées noires. Ca évitait la routine, au moins.

« Et t’attends quoi ? Des remerciements ? »

Cracha-t-il en guise de réponse, écartant de nouveau les bras de manière théatrale dans un bruit de sachets s’entre-choquant. Si elle pensait lui avoir rendu service, elle se fourrait le doigt dans l’œil. Et si elle s’était rendue service à elle-même eh bien… tant mieux pour elle. Mais qu’elle ne s’étonne pas si Wunjo lui en voulait. En fait elle s’en fichait probablement. Dans le meilleur des scenarii, elle aurait continué de vivre sa vie tranquillement sans jamais plus tomber sur lui. Pas de chance, le hasard en avait décidé autrement.

« Arrête de parler comme si j’étais un môme de 10 ans et qu’il fallait prendre les décisions à ma place. T’auras tout le temps avec celui que t’as dans le bide pour faire preuve de dirigisme »

Ajouta-t-il, exagérant volontairement la situation dans le simple but d’être méchant. Oui, il voulait être méchant, blessant, cruel peut être même. Ca lui faisait du bien. Ca lui permettait de digérer ce qu’il avait laissé macérer dans un coin de sa tête pendant des mois. Il le sentait, après avoir poussé sa gueulante, il pourrait enfin, vraiment définitivement passer à autre chose. Jusque là, même s’il s’était leurré, se promettant que c’était fini et qu’il n’y penserait plus, il savait au fond de lui qu’il y avait encore quelque chose qui dérangeait. C’était le même syndrome que le mec qui a une piqure de moustique sur l’avant bras, qui se fait amputer, et qui a la sensation de la piqure qui gratte tout le reste de sa vie. Et là, on lui donnait l’opportunité de ravoir son bras, de gratter la piqure une bonne fois pour toute, et de s’en débarrasser.

« C’est tout ? »

Lâcha-t-il, baissant la voix cette fois-ci, mais le ton était toujours glacial.

« Joyeux Noël, j’aurais préféré que ça se passe autrement, tu voulais pas partir alors j’l’ai fait, t’as pas autre chose à me donner comme explication ? »

Il s’accroupit à son tour afin de se retrouver à la même hauteur que la demoiselle, pour qu’elle ne puisse pas le fuir alors qu’il plongeait son regard dans la sien. Crier, c’était bien, c’était un bon exécutoire. Mais savoir, comprendre, c’était important également. Si elle partait comme ça en emportant ses raisons et son histoire, Wun restait avec des mots jetés à la figure et une piqure qui gratte un peu moins mais qui est encore là malgré tout.
Il posa ses mains sur un cahier qui s’était échappé du carton, le bloquant au sol avec sa main, ne lâchant pas la demoiselle du regard. Le message était clair, il ne la laisserait pas ramasser ses clics et ses clacs et redisparaître une nouvelle fois.

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