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 Qu'attend t-on du passé ? [Yui]

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Elena Aleksandrov
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MessageSujet: Qu'attend t-on du passé ? [Yui]   Qu'attend t-on du passé ? [Yui] EmptyDim 1 Juil 2012 - 19:13

Il l'avait laissé seule. Seule. Seule dans le musée. Il l'avait laissé, les yeux encore écarquillés. Il l'avait laissé seule. Seule. Seule dans la tempête. Tempête de sentiment. Que pouvait-elle bien faire . Bien dire ? Que pouvait faire Elena ? Elle n'avait jamais pu penser à cela. Comment ? Il l'avait laissé. Laissé seule. Seule. Plus seule que jamais. Elle était perdue. Pourquoi ? Elle ne comprenait pas. Elle ne comprenait plus. Elle ne comprenait toujours pas. Y avait-il quelque chose à comprendre ? Comme la plupart du temps avec lui, elle ne savait pas. Avait-elle jamais su quelque chose de la relation qui les unissait ? Ils étaient entre sourds, jouant un jeu qu'aucun des deux ne comprenaient vraiment. Elena dans son château. Lui fuyant. Comme toujours avec lui, elle était loin du monde réelle, loin de la réalité. Loin de cette réalité douce amère qui la rendait folle. Elle était folle. Sans cette réalité. Sans lui. Qu'avait-elle fait ? Elle ne le savait même pas. Elle ne comprenait pas. Qu'avait-elle fait ?

Il l'avait pourtant prise dans ses bras. Il lui avait donné cet instant de chaleur qu'elle réclamait. Il lui avait tant manqué. Il avait posé son corps contre le sien, échangeant son odeur contre la sienne. Elle avait respiré dans ses cheveux. Elle avait sentit son essence comme jamais. Et pourtant, l'instant fragile qui les unissait n'avait rien de romantique. Il était froid. Ce n'était même plus la chaleur humaine qu'elle connaissait. Il était froid. Son physique, ses paroles. Elle avait cru le perdre. Même collé contre elle, elle n'avait pas l'impression qu'il était là. Il lui filait entre les doigts. Insaisissable. Ne devrait-elle pas l'être ? Elle aussi. Elle l'avait laissé faire. Incapable de réagir. Réagir à quoi ? Les mots qui sortaient de sa bouche s'envolait dans les airs. Elle regardait flotter l'ambiance. Elle l'avait laissé faire. Son regard avait été trouble. Longtemps. Elle l'avait laissé faire. Il était partit. Elle ne l'avait pas retenu. Tout comme ses larmes. Elle n'avait rien retenu. Si bien que lorsqu'il avait disparu de la pièce, elle était tombée.

Les genoux contre le sol du musée, elle s'était affaissée. Son corps recroquevillé, elle avait longtemps pleuré. On était venu la chercher. On lui avait demandé ce qui se passait. Mais elle était resté là. Incapable de répondre. De réagir. De réfléchir. Son cerveau était partie dans son château. Fermé à double tour, Elena en avait perdue les clés. Et son cœur saignait. Elle n'avait rien vu autours d'elle. Elle avait les doigts enfoncés dans sa chaire. Elle ne ressentait plus la douleur. Elle s'était oubliée. Elle ne voyait rien que le dos de Yui. Elle ne voyait plus que son dos. Elle ne voyait plus que son ombre disparaître. Et elle ne pouvait pas se défaire de cette image.

Des heures plus tard, elle avait cessé de pleurer. Elle était encore resté un peu contre le sol. Elle avait collé son front contre la paroi froide. Elle avait encore l'impression d'étouffé. Pourtant, doucement, elle s'était levée. Elle avait dépliait ses membres. Endoloris. Elle avait grimaçait de douleur, apercevant maintenant la trace de ses doigts sur sa peau. Elle avait croquait sa peau jusqu'au sang. Elle sentait déjà des bleus venir sur sa peau. Elle avait encore grimacé, avant d'être complétement debout. Déboussolée. Elle ne savait plus où elle était. Là, sur une chaise, on la regardait. Un jeune homme qui devait s'occuper du musée. Il regardait cette jolie jeune femme aux longs cheveux blonds se remettre sur pieds. Elle n'était plus si belle, les yeux rougis de larmes, le visage encore marqué par la détresse. Elle avait un air fragile qui n'était pas présent lors de son entrée dans les lieux. Il ne pouvait plus l'imaginait roulé au sol, alors qu'elle était dans cette position il y si peu de temps. Malgré son air perdue, ses larmes séchées et l'état de son corps, elle gardait une force, une dignité qu'il ne comprenait pas. Elle était cassée. Son corps courbaturé. Et pourtant, maintenant relevé, il n'y avait plus la trace de l'enfant allongé sur le sol. Elle paraissait si faible et si forte. Il la regarda s'excuser, il l'aida à sortir du musée et lui indiqua le chemin pour parvenir à l'endroit qu'elle lui communiqua. Il regarda longtemps cette mince silhouette disparaître dans la rue.

Elena ne se souvenait plus de comment elle avait fait pour sortir. Pour rentrer chez elle. Elle s'était juste effondrée dans son lit. Elle avait dormi toute la fin de journée. En plein milieu de la nuit, elle s'était réveillée, et s'était lavée, puis était repartie se coucher. Elle ne s'était pas occupé de ses blessures. Elle n'avait pas pris le temps de réfléchir. Surtout, ne pas réfléchir. Le lendemain, elle ressemblait plus à un être vivant. Elle n'avait pas cherché à recontacter Yui. Pas tout de suite. A quoi bon ? Elle avait laissé le temps filer. Parce qu'il n'y avait rien d'autre à faire.

Et puis. Et puis elle lui avait laissé un mot. Une rencontre ici. Dans un bâtiment complétement vide. Abandonné. En ruine. Comme son château. Elle voyait trop de chose dans ce bâtiment. Voilà pourquoi elle voulait que Yui y vienne. Y vienne pour la rencontrer. La revoir. Elle s'était assise dans un coin, les genoux contre sa poitrine. Elle avait collée son visage contre ses jambes pour ne pas voir son environnement. Car il contenait trop de souvenirs. Elle n'était certes jamais venue en ce lieu. Mais. Mais ces feuilles abandonnées sur le sol lui rappelait les lettres de Yui. Ce mur prêt à s'écrouler la chambre qu'elle avait partagé avec Yui, ce matin où la moindre lumière lui donnait envie de se réfugier dans les bras de son ami. L'humidité du mur, la fontaine qu'ils avaient traversé.

Elle avait pris avec elle deux gros crayon de charbon. En arrivant, elle avait dessiné sur le mur. Elle avait tâché ses mains. Ses habits. Sa peau. Elle avait dessiné avec ses doigts. Elle avait rendu le mur couvert de traits noirs. Elle y avait planté son château. Son château défait. Les fenêtres brisées, les murs anéantis. Elle avait simplement laissé ses mains faire, comme toujours. Et puis elle s'était laissée tomber dans un coin, écoutant sa respiration trop rapide. Allait-il la rejoindre ? Allait-il lire son mot ? Elle n'en savait rien. Comme d'habitude.
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MessageSujet: Re: Qu'attend t-on du passé ? [Yui]   Qu'attend t-on du passé ? [Yui] EmptyVen 6 Juil 2012 - 22:43

Sur la table.
Sur la table, sur la table. Le leitmotiv de Valentine depuis quelques temps, à chaque fois que Marv lui présentait de nouveaux courriers à dépiler. Une lettre ? Sur la table. Un mail ? Imprimez le et laissez-le sur la table. Une urgence à traiter ? Laissez ça sur un coin de table. Un élève ? La feuille de rendez-vous est sur la table. Et un jour, un post-it. Un coup d’oeil absent dessus et son attention distraite reconnait la forme des écritures. Leurs courbes, leur allure. Eléna Aleksandrov. Assis sur son fauteuil de bureau, la main qui fignole le rapport concernant l’un des élèves se fige, et son regard s’immobilise quelques secondes de plus sur le mot. Son esprit d’ordinaire si futile et partagé entre plusieurs réflexions peine cette fois à connecter les bons rouages, si bien qu’il finit par poser le stylo sur la table. Un soupir éreinté. Valentine est un homme fatigué.

Un lieu, une date, une heure. Que peut elle lui vouloir maintenant, s’insurge une pensée vengeresse pendant que l’autre est déjà sur les lieux. Léna n’avait-elle pas été assez claire à ses yeux ? Le silence, le silence d’Eléna avait répondu à la dernière injonction que Yui lui avait lancé au musée. Puis il ne l’avait plus revue. Mais il avait compris. Dans les faits, il s’était plutôt juré d’avoir compris. Compris et assimilé le son de son silence, laissé passer le temps et appliqué à lui-même ce qu’il lui arrivait de suggérer à ses propres patients en proie de mal-être. Aucun retour quant à l’efficacité de la chose mais de toute évidence, Yui Valentine ne pouvait aller consulter un confrère par simple principe de fierté personnelle. Parce que ce serait s’avouer vaincu et que dans le fond, il ne pouvait accepter la réponse de son amie. Et puis l’auto-thérapie avait quelque chose de si invisible et imperceptible que l’idée en confortait un psy torturé. Cela dit, ça avait toujours un côté intéressant, quant à l’issue d’un combat de soi contre soi-même.

Le travail aidant, Yui Valentine menait désormais une vie vraisemblablement palpitante dans son désir insatiable d’aller voir la jeune femme et dans sa manière de se surcharger de petites tâches encombrantes mais qui semblaient prendre des allures passionnantes vu tout le temps et l’importance dont il paraissait leur accorder. Des papiers pour l’administration, des réponses aux parents des élèves qu’il suit, des papiers encore pour son déménagement à Hébi, la banque, la fuite d’eau de sa colocation actuelle avec le flic... absolument tout. Pour couronner le tout, ce mois-ci s’annonçait comme chargé en consultation d’élèves, au vue de la recrudescence des nouveaux ces derniers temps. Tout allait donc bien dans le meilleur des mondes, avec un psy paré à toute à attaque.

Et Valentine va toujours aussi bien lorsque à la fin de sa journée il se rend au lieu quémandé, -ne se rendant compte qu’en étant devant les faits, combien ces bâtiments sont complètement abandonnés. Pris d’un doute quant aux choix d’Eléna, il finit tout de même par pénétrer ces lieux vétustes et abimés. Ses pas résonnent de manière inquiétante et il veut bien croire à la lubie d’une artiste sans la comprendre. Spectacle incongrue dun psychologue qu’on n’aurait jamais dû apercevoir entre les murs de ces bâtiments.

Loin de faire le lien avec ce qu’il appelait le Château de l’Artiste, c’est avec une surprise non feinte qu’il voit des traits sombres tracés de coups de crayon saturés, couvrir un pan de mur. Et alors, il s’est presque senti visé sur l’instant ; comme si le message avait été là à son attention. Mais Yui ne comprends pas l’art et il s’est contenté d’approcher le mur, intrigué, pour passer le bout d’un doigt dessus, le temps de remarquer la fraîcheur de sa réalisation. Noir. Il a l’impression de voir ce que des gamins perturbés lui ont dessiné lors d’une consultation. Serait-ce le message d’Eléna ? Alors que son doigt noirci frotte contre son pouce pour se défaire de la couleur, il remarque une silhouette dans le coin, recroquevillée sur elle même. Une silhouette qu’il aurait reconnu entre mille, en fait. Il ne savait rien de ce qu’elle faisait là, ni ce qu’elle avait vraiment cherché à faire si ce n’est représenter son état d’âme sur ces murs. Il pense pouvoir lire en elle sans jamais vraiment accéder à la pleine compréhension de ce qu’elle fait. Et ça a toujours été comme ça.

Yui s’est approché d’elle comme il lui est arrivé de le faire avec un des rares enfants qu’il a eu à diagnostiquer dans sa carrière. Un enfant. Elle est là, à refuser de voir le monde, elle et ses mains couvertes de charbon. Des trainées noires maculent ses vêtements et ses bras. Une peau douce dont ses doigts aimeraient se rappeler de leur grain. Thérapie, auto-thérapie insuffle une pensée mettant court à cet envie, pendant qu’une autre assène Artiste, artiste. Elle lui paraît pourtant trop frêle en cet instant. Trop cassable par rapport à celle à qui, effacer le sourire était devenu un défi impossible. A quel prix aurait-il désormais gagné.

Son silence est un silence difficile à supporter. Lève toi, relève toi, pourrait continuer à implorer une volonté silencieuse. Dans le silence, toujours et encore, comme il s'en passe bien des choses. Il finit par fléchir les jambes pour s’accroupir et se poster en face d’elle, en lui saisissant la main.

-Eléna.

Il se demande combien de temps elle est restée là, cloitrée dans cette position.
Il n’aime pas la voir ainsi, détruite; tout comme il n’aime pas non plus ce qu’il en a fait.

Remords.

-Relève-toi, Len.

Il voudrait la forcer à se lever.
Combien d'ordres encore se verront lancés à chaque tentative de Yui pour y voir quelque chose de plus clair dans le jeu de l'artiste.


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MessageSujet: Re: Qu'attend t-on du passé ? [Yui]   Qu'attend t-on du passé ? [Yui] EmptyMer 18 Juil 2012 - 10:00

Elle ne l'avais même pas entendu arriver. Elle était tellement lointaine, s'échappant comme elle le pouvait, désormais, de ce monde. Elle avait fermer ses sensations au monde extérieur. Elle ne l'avait pas entendu arriver, marcher jusqu'au mur, découvrir son château. Elle ne l'avait pas entendu non plus s'approcher d'elle. Elle ne l'entendit pas non plus s'accroupir en face d'elle.

Sinon, elle se serait forcer à reprendre contenance. Ne pas lui montrer qu'elle était plus perdue que jamais. Elle aurait affiché un petite sourire, vestige des immense éclats de rire dont elle était pourtant capable. Elle aurait eu le temps de se reconstruire un peu. Juste pour ne pas lui montrer dans quel moment de faiblesse elle était. Ce n'était pas par fierté qu'elle ne voulait pas lui montrer. Elle avait juste peur qu'il culpabilise. Qu'il s'inquiète pour elle. Alors qu'elle n'en valait pas la peine. Alors qu'elle était simplement faible de nature et qu'un rien la faisait chanceler. Il ne devait pas être inquiet. Il ne le devait pas.

Elle sentit juste avec surprise une main dans la sienne. Et son visage se releva. Elle planta ses yeux dans ceux de Yui. Elle s'accrocha à son visage comme à un rocher. Puis, elle effaça la surprise et la douleur de son visage. Elle était soulagée de le voir là. près d'elle. Elle put donc sans problème lui rendre un sourire convainquant. Elle était réellement heureuse de le voir à cet instant. Bien sûr, il s'évanouit trop vite. Car même si Yui était là à ce moment, il pouvait très bien tourner les talons et ne plus vouloir la revoir. Elle n'avait rien gagné. Il n'y avait rien à gagner. Elle ne dirait jamais qu'il était acquis. Car on ne peut acquérir un être humain.

Il lui demandait de se relever. Elle ne comprit pas. Elle était très bien ainsi. Elle ne sentait plus son corps qu'elle savait encore endoloris. Elle était très bien ainsi, effacée du monde. Elle ne voulait pas se remettre debout et refaire face à la vie. Pas tout de suite. Elle ne voulait pas. Ses yeux glissèrent sur le visage de Yui. Glissèrent le long de son bras, jusqu'à ses mains. Ils glissèrent encore, s'arrêtant sur le sol. Elle cligna des yeux. Battement de cils incertains. Puis, elle replaça son regard dans celui de Yui. Place favorite.

"Bien sûr. Bien sûr. Tu as raison."

Elle ne reconnut pas bien sa voix. Elle n'avait pas parlé depuis longtemps. Elle n'avait pas prononcé une seule parole depuis qu'elle avait quitté sa salle de classe pour venir jusqu'ici. Elle aurait bien rit de sa propre voix, mais elle n'y parvint pas. Elle toussa un peu, pour parvenir à s'éclaircir la gorge. Puis elle tenta de se mettre debout. Elle déplia une de ces jambes et posa une main sur le sol, tout en gardant dans son autre main celle de Yui. Elle ne voulait pas le lâcher. Elle avait peur qu'il parte si elle ne gardait pas cette main.

Le sol était froid. Plus froid qu'elle ne le pensait. Maintenant, elle se rendait compte de combien sa position n'était pas confortable. Elle avait du mal à bouger, et elle se trouver pathétique. Elle avait oublier son corps. Comme à chaque fois qu'elle perd le contrôle d'une situation.

Elle n'avait pas assez de force dans son bras. Ses muscles refusaient de l'écouter. Elle resta un instant surprise, incapable de se relever. N'en avait-elle pas envie, maintenant ? Elle avait besoin d'être debout, montrer qu'elle allait bien, quand même. Elle ne s'était pas sentit aussi mal depuis longtemps. Et elle n'avait même pas bu... Elle en aurait rit. Si elle avait pu.

"Je crois que... Je vais avoir besoin d'aide... Je deviens trop vieille."

Tu vois tout va bien. J'ai gardé mon humour. Tu vois, tout va bien. Même si je suis assise là, même si mon château n'existe plus. Tu vois, tout va bien, parce que tu es là et que ta main réchauffe la mienne. Tu vois tout va bien. Alors, ne t'inquiète pas, ne regrette pas. Je ne t'ai pas amené là pour ça...
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MessageSujet: Re: Qu'attend t-on du passé ? [Yui]   Qu'attend t-on du passé ? [Yui] EmptyMar 24 Juil 2012 - 11:17

Intemporel. C’est un instant qui ne dure pas mais qui simultanément, s’étire dans le temps. Est ce que Fatalys sait maintenir un élément dans son état le plus exquis, contre la course intarissable de la montre ? Est ce que quelqu’un retapera le palais de l’Artiste une fois détruit ? Yui aimerait se conforter dans l’idée que l’infirmier ne laissera pas les choses s'effriter ainsi. Une artiste ne devrait pas faner. Yui sait défaire, démultiplier, découdre et effilocher pour jouer sur un terrain de jeu à l’infini. Pour ouvrir des horizons à ne plus finir et mieux filer vers une des brèches ouverte. En ce sens, Eléna constitue son inverse parce que son univers est conçu pour la création. A un moment donné, il faut bien choisir ce qu’on est.

Bien sûr, tu as raison. Vraiment ? Facilité déconcertante. Et pourquoi aurait-il raison ? déclame une pensée rebelle. Pendant ce temps, la voix cassée de l’Artiste a tenté de raisonner entre ces murs délabrés. Faible, trop faible. Tellement faible qu’elle suscite la colère de Valentine en même temps qu’elle soulève un ras de marée dans toutes ses réflexions. Elle brouille, elle calme et atténue son brouhaha intérieur. C’est précisément le silence dont parlait la petite Mashiro, la dernière fois. L’esprit d’Eléna a un caractère complexe mais décomplexé. Dans un même schéma, celui de Yui revêt sur le modèle d'un schéma complexe par dessus laquelle se couvre une autre couche complexe. Hyper-complexe. Un thème de recherche sur lequel il axe son travail, ces derniers temps. Entre quelques méditations lointaines, Yui cille face au regard de la jeune femme. En temps normal, il ne s’émeut pas de ses patients. Mais Eléna, elle le lui déclenche sans réellement s’en rendre compte, et ce depuis le début de leur rencontre. Inébranlable à ses piques acérées, voletant au dessus de tous ces trucs et codes liés à la société, et sans jamais réellement mordre au caractère fourbe de son collègue. Intouchable. Par ailleurs, Elena Aleksandrov n’a jamais été sa patiente.

A chaque mots lancés, elle lui en colle d’autres, d’autres qui s’ouvrent sur un univers à part. Le sien. Valentine ne peut simplement pas croire que tout a disparu. Qu’attend-t-on du passé ? Y revenir en balayant à grand coup les passages les plus déplaisants ? Yui est incapable de dire quand cette machination a commencé. Tout comme il ne peut pas laisser une faille fermée. Il faut l’ouvrir, l’ouvrir pour dessiner une autre voie. A-t-il fait de son amie, un obstacle? Conscient de connaître la réponse, il s’en contrarie et s’en irrite davantage. Il agrippe la main de Len, lotie jusque là dans la sienne et la ramène à lui d’un mouvement sec, entraînant le corps de la jeune femme. Il ne sait pas combien de temps elle est restée là ankylosée mais c’est une vue qui l'insupporte au moins autant que s’il en suffoquait. Elle l’oppresse.

-D’accord. D’accord, répète-t-il d’un ton posé, alors qu’elle le perd définitivement. D’accord pour quoi, pour l’aider ? C’est une autre pensée qui se perd dans d’autres. De toute façon, il n’en a pas la réponse.

A nouveau, la fragrance de Len. Ses pensées indéfinissables et à la fois presque palpables alors qu’il la sent contre lui. Ses cheveux, sa peau. Il se rappelle leur dernière proximité. Préservons-la, Dorian. Préservons-la.

Et pourtant. Elle est d’une attirance trop puissante pour ces âmes tourmentées. Une fleur au parfum qui attire la déraison. Yuuki lui avait écris un charabia floral qu’il n’avait franchement pas compris sur l’instant. Yui se met à penser fleur. Non ce n’est plus très amusant. Qu’est-ce qui vous dit que je ne cherche pas à m’empoisonner ? Si cela m’amène à la folie plus profonde, tant mieux, je ne peux que m’en amuser. Cette fois, c’est la voix d’Ethel. Les élèves laissent parfois trop d’empreintes dans sa vie. Ramenée brusquement contre lui, il a refermé un bras derrière le dos de l’artiste. L’autre s’est perdue dans la clarté de ses cheveux. Près d’elle, contre elle, il a oublié d’être celui qui décortique et ressasse les moindres faits et gestes de l’individu. Ce n’est cependant pas lui qui se tient contre elle mais lui, qui la tient ainsi. Elle l’oppresse, elle l’apaise. Mais par dessus tout, c’est dans sa rancœur qu’il aurait pu l’écraser dans ses bras.

-Je dois dire que je ne sais pas si ton humour m’amuse vraiment, Len.

Dans l’enceinte scolaire, il y a trop de prérogatives. Les murs écorchés de ces bâtiments sont une entrave à ces devoirs. Une étrange once d’intimité vétuste. Assis au sol, on les auraient confondu avec des étudiants de l’établissement. Si ce n’était pas Valentine. Si ce n’était pas une certaine artiste. Les deux, vulnérables et pris dans un étau intemporel.

-... tu m’obsèdes.

Ça aussi, ça ne l’amuse pas. Yui ne voit pas le visage de Len et refuse de le voir sur cet instant. Il pose la tête sur l’épaule de la jeune femme et regarde le mur en face sans le voir. Le sol est froid mais il ne le sent pas. En levant la main qui s’est refermée autour de Len, il s’est aperçu qu’elle était tachée de charbon. Un seul murmure, un regret.

-Dis le moi, pourquoi.

Pourquoi c’est.

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MessageSujet: Re: Qu'attend t-on du passé ? [Yui]   Qu'attend t-on du passé ? [Yui] EmptyLun 27 Aoû 2012 - 18:05

C'est vrai. Yui et Elena sont des éléments contraires. Raisonnement sans raisonner. Elena vivait dans un état proche des seuls réflexes et instincts. Elle vivait selon la nature, suivant simplement le cours des choses. Elle n'allait pas chercher à aller à contre sens. Elle vivait dans un monde où la doctrine était de donner, de donner, de construire, de créer, de fortifier. C'était une créatrice. Yui avait cette passion de chercher ce qui ne devait être trouvé. Il était doué pour détruire, pour soulever des briques, voir ce qui se cache dessous. Ces deux là étaient aux antipodes l'un de l'autre. Elena, incapable de ne pas sourire. Yui, incapable de ne pas être cynique. Pourtant, ils étaient devenus amis, non ?

Il la soulève. Simplement en la tirant vers lui, elle décolle du sol, et un instant, elle se perd dans un monde d'oiseaux. Elle vole. Elle est tellement légère. Littéralement loin de la terre. Elle voit le ciel, le bleu, les nuages. Peut-on toucher du doigt ce qui est intouchable ? Quand elle rêve, ne part-elle pas là bas, au pays des songes, loin dans le ciel ? L'oiseau sauvage se pose sur la cage. L'oiseau sauvage, inconsciemment, n'y entrera jamais. L'oiseau ne sait pas ce que c'est, mais il s'en méfie. L'oiseau préfère l'ignorer, presque tourner autour, pour narguer cette cage.

L'oiseau est redevenue humaine, et Elena ressent tout son poids. Elle a les jambes lourdes, le dos en compote. Elle sent à peine ses poignets et elle sent des piqures sur le bout de ses doigts. Puis elle sent la douceur des bras connus. Elle sent l'odeur de Yui. Elle sent son bras dans son dos, sa main dans ses cheveux. Elle enfouie son nez dans la chaleur de son ami. Elle reste entre distance et proximité. Leur relation est encore plus étrange qu'à l'accoutumé. Ne devait-il pas être en colère ? Ou triste ? Ne devait-il pas à peine la toucher ? Elle pensait qu'il resterait loin d'elle, qu'il écouterait à peine ses mots et qu'il la laisserait là. Ce n'était pas joyeux. Elle espérait bien sûr qu'il lui sourit, qu'il parle simplement avec elle et qu'ils soient heureux de se voir. Mais Elena avait perdu une bonne part de sa naïveté. Elle ne croyait plus aux contes de fées depuis bien longtemps. La jeune femme ne comprenait plus grand chose, mais elle profita ds bras de Yui. Elle ressent un sentiment pas si positif. De la précipitation. Yui n'est plus aussi doux qu'il a pu l'être. C'est comme si quelque chose n'existait plus. Elena le sait, elle sait qu'il manque quelque chose. L'insouciance de leur relation, peut être.

"J'ai bien peur que peu de personne trouve mon humour amusant, malheureusement."

Rit-elle encore ? Sait-elle que Yui contient sa rancœur ? Elle n'en a aucune idée. Dans les bras de Yui, elle cherche ce qui lui manque. Elle ne fait pas que toucher du réconfort et de la chaleur. Elle tente de comprendre son ami. Elle tente de percevoir ce qu'elle n'a pas encore perçue. Elle veut encore rire. Parler tranquillement. Pourquoi se poser tant de question ? Elle ne sait pas. Elle veut simplement comprendre. Mais elle sait déjà que jamais ne sera plus comme avant. Que les longues après midi dans leurs salles respectives ne sont que le passé. Que les longues lettres écrites pendant des heures sont loin derrière eux. Il n'y aura plus jamais de cette complicité naïve et sans arrière pensée. Elena le sait. Mais elle espère toujours. Un peu.

Il pèse ses mots. Ou peut être en a t-il marre de tout garder pour lui, a-t-il besoin de tout sortir, de se libérer enfin, de demander même s'il n'existe pas de réponse ? Elena sent sa tête sur son épaule. Ce poids sur son corps lui fait sentir la vie. Elle ferme les yeux. Respirer devient si difficile parfois. Elle a comme l'impression d'être obligé de le faire, alors qu'elle n'en a aucune envie. Elle ne veut plus rien faire. Tout est trop difficile. Elle ne veut que ressentir ce poids sur elle. Simplement sentir Yui contre elle. Oublier l'extérieur, sa propre survie.

Inspiration. Effluve de passé. Expiration. Expiation des regrets. Inspiration. Douceur des souvenirs. Expiration. Soupir de délice.

Elle ouvre ses yeux. Elle voudrait voir ceux de Yui. Mais il est collé à son épaule. Il refuse de bouger sa tête et elle craint de comprendre pourquoi. Elle se promet de ne pas se sentir coupable. Mais c'est déjà trop tard, quelque part. Elle ne lui répond pas. Elle fredonne une chanson de son enfance. Elle berce ses souvenirs. Elle murmure doucement, comme si elle ne voulait pas que le moindres son lui échappe. Elle veut garder la moindre chose dans le cocon à peine tissé autours d'eux.

Elle s'arrête. Elle touche le dos de Yui. Elle posa sa main là où elle pense sentir les battements de son cœur. Elle sent une mèche lui venir dans les yeux. Elle ne bouge pas, ne remue pas. Elle fixe un point qui n'existe pas. A-t-elle eut un jour besoin de réfléchir dans ce genre de situation ? Elle ne veut pas réfléchir, jamais, dans ces relations avec les autres êtres humains. Pourtant, elle sait qu'elle ne peut s'en empêcher. Elle ne veut pas calculer, tout du moins. Petite victoire personnelle.

"Une pensée parasite. Un soupçon d'amertume. Le vent contre tous."

Elle tend sa main dans le vide. Elle l'ouvre, et la referme dans le vent. Elle sourit. Elle la reposa contre Yui. Son sourire ne s'effacera plus. Elle sent le cœur de Yui. Elle sait qu'il est toujours vivant, bien vivant. Qu'il lui parle encore. Peut être que cela sera la dernière fois. Mais elle s'est préparée. Elle ne sera pas autant perdue que dans ce musée. Elle verra les choses venir, peut être. Elle a prit les devants. Elle veut rafistoler. Non. Elle veut construire quelque chose de totalement nouveau. Ne pas tirer un trait, oublier, simplement apprendre du passé, s'ils le peuvent, et créer quelque chose de nouveau. En voulait-elle trop ?

Était-elle encore une fois trop gourmande ? Trop naïve ?

"Y a t-il toujours besoin de savoir ? Ne peux-tu pas t'empêcher de chercher, toujours ? Cela causera ta perte, Yui."
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MessageSujet: Re: Qu'attend t-on du passé ? [Yui]   Qu'attend t-on du passé ? [Yui] EmptyDim 23 Sep 2012 - 18:31

Une pensée parasite, un soupçon d’amertume, le vent contre tous. Yui a fini par fermer les yeux un instant, tête reposée, encore un autre moment volé en sa compagnie. Il voudrait ne pas briser cette femme qu’il retient dans ses bras, cette femme qu’il est persuadé d’abîmer à la longue de sa seule présence. A pourtant chercher ce qui n’a lieu d’être, il ne sera que la cause de sa propre perte et l’artiste a sans doute raison. N’y a-t-il pas quelque part, la place infime à une action irréversible.

Il sent une main se poser sur son dos, sent la respiration de Len, sent la chaleur de son corps. Et c’est une fois de plus un instant qu’il aurait pu laisser filer en heures. Le sentiment et l’envie de l’éternité... nouvelle once de délire. Il s’efforce de bouger, de desserrer son étreinte pour finir par la dévisager avec un sourire qui détend des traits. Un sourire, à la femme de ses obsessions qui se tient en face de lui.

-Remarque tu seras peut être là pour assister à ma perte,
a-t-il fait d’un ton moqueur. De là haut, dans son château. Une dérision retournée contre lui-même. Un humour sombre qu’il décide d’écarter, préférant l’oublier pour la sensation de sa main qui effleure puis s’attarde sur le visage d’Eléna.

–Le savoir fait peur, et peut-être même autant que l’ignorance. Malgré tout, j’essaye de ne pas tomber trop bas, Lèn, j’essaye. Peu importe, je suis venu te demander une chose, simple à dire peut-être plus délicate à faire. Mais si je te le demande, au moins tu le sauras.

Sa main retombe, dérobant la tâche de charbon sur son passage; peut-être tout ce qu’il pourrait garder de cette femme. Le réaliser a un aspect terrifiant, même si Yui le sait déjà. Parallèlement, l’ambiance noire dépeinte autour d’Eléna lui déplait parce c’est un environnement où il ne l’a jamais vu évoluer ; une atmosphère qu’il ne peut laisser s’assombrir davantage. La jeune femme a le don de savoir le faire se remettre en question. Par dessus tout, qu’importe le lieu où elle lui aurait donné rendez-vous, Yui Valentine s’y serait quand même rendu. Parce que c’est elle. Pensée silencieuse, celle dans le tord. Il a poursuivi calmement, croisant son regard.

-Je ne veux pas que tu sois malheureuse. Quoi qu’il arrive.


Quoi qu’il ait dit, quoi qu’il ait déjà fait. Un ordre, une prière. Une requête tournée vers une personne autre que la sienne, pour changer de son repentir sur soi habituel ; pour un simple sourire sur ses lèvres, pour un seul regard rieur. Le bonheur d’une artiste, c’était ce principal qu’il avait oublié la dernière fois, emporté dans son aveuglement. Il est temps de passer au delà du simple fait d’avoir tord. Son bras refermé autour de la jeune femme délaisse son emprise, parce qu’à rester ainsi, elle va lui faire dépasser les limites auxquelles il se restreint.

-Tu vas fréquenter encore longtemps ce genre de place ?

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MessageSujet: Re: Qu'attend t-on du passé ? [Yui]   Qu'attend t-on du passé ? [Yui] EmptySam 27 Oct 2012 - 14:41

Il se détache d’elle, et elle ne peut que le laisser s’éloigner de la chaleur de son corps. Elle regarde à regret son odeur se perdre. Ses yeux se placent avec lenteur dans ceux de son ami. Il lui sourit. Elle avait tellement envie de revoir son visage. Elle voulait tellement le regarder, encore et encore. Lorsqu’il parlait. Lorsqu’il la taquinait. Lorsqu’il était contrarié. Lorsqu’il souriait amèrement. Lorsqu’il était hanté par un souvenir qu’elle ne connaissait pas. Lorsqu’il était en sa présence, simplement. Et maintenant qu’elle le voyait, elle ne ressentait pas ce soulagement tant attendu. Ses sourcils s’arquèrent et elle dévisagea un instant Yui, avant de sentir la main sur son visage. Elle laisse glisser cette peau contre la sienne. Appréhende le moment où le contact sera rompu. Elle veut que le temps s’arrête, juste pour un moment. Juste le temps de respirer, d’incruster dans ses prunelles ce moment.

Elle sait déjà que pendant des jours, ses doigts refuseront de peindre autre chose que ces souvenirs fugaces. Un château détruit. Un psychologue tenant dans ses bras une artiste. Des cheveux blonds tachés. Des visages barbouillés. Des mains contre des corps. Des regards évocateurs. Elle sait que son atelier sera bientôt rempli des regards de Yui. Celui-ci, celui-là, celui dont elle se souvient le plus. Celui qui apparaitra dans ses mains. Elle laissera ses doigts agirent.

« Je n’aimerais mieux pas. Je n’aime pas perdre. Perdre quelqu’un. Je suis très mauvaise perdante, finalement. »

La jeune femme le regarde, incrédule. Elle essaie de comprendre, le laisse parler. La main se retire, et elle sent une partie de Yui fuir loin d’elle. Elle s’empêche de regarder cette main retomber contre le corps de son ami. Elle s’oblige à garder ses yeux dans les siens, cherchant à deviner tout avant qu’il ne dise un mot. Elle laisse le décor prendre part à la conversation. Elle ne sait pas qu’il aurait été partout où elle lui aurait demandé. Elle, elle ne voulait que ce lieu. Car pour elle, il n’y avait que ce lieu qui pouvait leur parler autant. Et pourtant, aucun des deux n’y avait mis les pieds ensemble. Toutefois, Elena savait qu’elle n’y remettrait pas les pieds avant longtemps. Son château resterait détruit tant qu’elle ne l’aurait pas décidé. Peut être qu’en revenant, un jour, elle y trouverait d’autres dessins à côté du sien… Mais pour le moment, elle ne pensait pas à tout ça.

« J’essaie. Mais je ne fais jamais de promesse que je ne peux tenir Yui. Et j’ai bien peur que ce quoi qu’il arrive englobe trop de chose. J’aimerais tant pouvoir dire que jamais mon sourire ne pourra s’effacer. Mais tu sais, Yui, trop de chose arrive sans qu’on s’y attende. »

Et elle sait que perdre son ami, même un court instant, même en pensée, même le temps de réfléchir, même ces longs moments sans lui, lui avait fait perdre plus qu’un sourire. Bien sûr, elle l’avait en partie retrouvait, mais c’en était un différent. Et bien sûr, elle le retrouverait, mais il ne sera jamais comme celui qu’elle a perdu. Elle le sait tout aussi bien que Yui. Elle ne peut pas faire tout une vie sans être malheureuse. Même en étant Elena l’artiste.

Le bras qui les tenait tout deux s’égare, et Elena retrouva sa liberté en même tant qu’elle perd le contact rassurant de son ami. Elle laisse encore s’échapper ce morceau de Yui. Elle a tellement envie de sentir encore ses mains sur elle. Juste un geste, une caresse à peine esquissé. Elle est avide de son touché. Peut être parce qu’il est doux, peut être parce que le sentir la rassure. La peur de le voir partir, de ne jamais le revoir lui donne ce sentiment. Ce sentiment que tant qu’elle sent son corps, il sera présent.

Elle ne comprend pas ses pulsions. Elle aimerait tant pouvoir continuer à parler avec son ami. Lui proposer un café imbuvable. Lui montrer comment dessiner une maison. Passer ses doigts dans ses cheveux. L’entendre bougonner. Elle voudrait simplement pouvoir l’étreindre doucement dans ses bras, lui donner un baiser sur le front. Etre à la fois sa mère, sa fille, son amie, une folle inconnue, la personne la plus intime. Elle voudrait tant…

Mais elle ne sait toujours pas à quoi pense Yui. Elle ne sait toujours pas ce qui se passe dans la tête du psychologue. C’est vrai qu’elle n’a jamais cherché à percer ses secrets et ses mystères. Elle l’a toujours prit comme il venait, et elle n’a donc jamais pris la peine d’essayer de comprendre en avance ses agissements. C’est vrai, elle le connaissait. Mais elle ne saurait dire comment il se comporterait. Sait-on d’ailleurs jamais comment les autres son capables de se comporter ?

« Le temps que l’envie de partie me prenne. »

Elle lui sourit. Elle passe un regard sur ce qui les entoure. Elle voit d’un œil neuf les murs, les feuilles sur le sol. Elle voit ce qu’elle n’a pas vu. Son regard d’artiste s’étend. Elle voit bien plus que ce qu’elle n’a jamais vu. Elle tend les doigts comme pour toucher ce qui se trouve trop loin pour être touché. Elle imagine le contact froid du ciment contre sa paume et la pulpe fine de ses doigts. Elle frémit en imaginant la rugosité du bois…

« Tu ne trouves pas cet endroit charmant ? »

Elle sourit, se tourne doucement vers Yui. De la même main, elle passe légèrement sur le menton de Yui. Elle sourit toujours, et pose le bout de ses ongles sur les sourcils de son ami. Elle rit, avant d’effleurer du bout des doigts des mèches de ses cheveux. Elle laisse retomber ses mains, et elle soupire.

« Mon seul regret est de ne jamais pouvoir retranscrire les sensations dans mes peintures. C’est vrai, parfois on ressent comme une douceur, comme une fraîcheur. On peut aussi ressentir le dégoût, la peur, l’envie. Mais il y a toujours ces choses qui ne peuvent être transmises. Ces choses que je ne parviens pas à poser. Il faudrait pouvoir toucher la toile. Voir à travers. Imaginer le travail de l’artiste… »

Elle sourit. Elle sourit devant Yui tout en pensant qu’elle ne pourra jamais peindre la sensation de sa peau contre ses ongles. Les légers picotements de bout de ses cheveux contre son épiderme. Et c’est presque triste. Car impossible n’est pas un mot de son vocabulaire.
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MessageSujet: Re: Qu'attend t-on du passé ? [Yui]   Qu'attend t-on du passé ? [Yui] EmptyLun 24 Déc 2012 - 23:21

Je n’aime pas perdre.

C’est encore Eléna qui prononce les mots qu’il se refuse. Perdre... La Perte. Et quand bien même elle viendrait à lui qu’il la fuirait, pour le simple motif que perdre le terrifie. Mais si... et si elle, il la perdait. Et si un jour, elle disparaissait de son champ de vision à lui ? C’est une pensée fragile mais déjà si insidieusement désagréable. Terrible, en fait. Ils tournent, tournent autour du pot sans jamais se retrouver et Valentine se demande si cette valse accordée pourra durer éternellement. Combien de temps lui est donné avant que Lèn ait réellement envie de se détourner de son chemin.

-Je n’ai pas envie que tu disparaisses.


Un murmure délaissé bien longtemps après que l’artiste ait fini de parler. Reste. Oui, reste avec moi. Une fois encore, il se laisse absorber par cette impression apaisante au travers ce sourire. Un sourire auquel il finit par tenir au point de ne plus pouvoir s’en débarrasser. C’est une bien étrange équation dans laquelle il s’est empêtrée : en la relâchant, il la laisse voguer dans sa liberté puis la perd. En la retenant, il lui vole sa raison d’être : une perte encore. Où se trouve donc le juste milieu dans cet équilibre trop précaire ? Il cille et se concentre de nouveau sur ce qu’elle vient de lui dire. Comment trouver charmant une chose qui est en train de perdre de sa valeur sous ses yeux ? Il maintient un autre silence, une expression irritée face à une autre question dont il ne détient pas la réponse. Ces lieux ne lui rappelle qu’avec violence le souvenir de la peau douce de l’artiste. Des ressentis et des sensations trop étroitement mêlés.

-As tu seulement besoin de regretter si tu sais que tu n’es pas la seule à avoir senti ce que tu cherches à transmettre ?

Cette soirée-là, assurément, elle ne pouvait pas être la seule à avoir ressenti. Aussi déphasé qu’il ait pu être, aussi décalée qu’ait paru la réalité, il sait qu’il ne serait pas parti aussi loin si ce n’avait pas été Eléna. Il lève le regard vers là où se perd la main de l’artiste, ferme les yeux lorsqu’elle vient l’effleurer, puis se rend compte que ce contact éphémère lui est cher. La légèreté, c’est la sensation qu’elle lui procure. Elle le défait de ses tourments. Un instant où il ne saura pas qu’impossible n’est pas du vocabulaire de l’artiste.

-Charmant je ne sais pas. Ou peut être que ça l’est uniquement parce que tu t’y trouves.

Il lui rend un sourire avant de reprendre une expression plus soucieuse.

-Je quitte bientôt la sphère académique, Elena. Être psychologue me rend plus mauvais que je ne le suis déjà.
a-t-il lancé dans un demi-sourire forcé avant de rajouter, Mais je ne serai pas bien loin, je reste dans la ville.

Il joue longuement avec une mèche claire qui tombe près du cou de l’artiste, avant de la scruter de nouveau.

-Disons que je serai là si tu veux me voir entre deux cours.

Un mouvement plus posé cette fois, et il rapproche son visage jusqu’à sentir sa respiration se fondre avec celle de la jeune femme, jusqu’à caresser le bout de son nez contre le sien et frôler ses lèvres contre les siennes.

Il ne l'embrasse pas, il l'effleure.

Et puis. Cette autre question, qui persiste encore.
Le dernier ordre lancé l'autre fois, resté en suspens depuis.

-Est ce que tu m'accompagneras dans mes projets?

C'est un simple instant figé pour quelques secondes supplémentaires, peut être vouées à être les dernières.
Pour un nouveau départ.
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MessageSujet: Re: Qu'attend t-on du passé ? [Yui]   Qu'attend t-on du passé ? [Yui] EmptyVen 8 Fév 2013 - 20:55

Elle ne répondait pas. Regardant simplement Yui se battre avec lui-même, peut être même se battre avec elle. Il essayait de lui dire quelque chose. Peut être de la réconforter. Non. Il se battait intensément, et elle ne voyait que des ombres. Elle ne savait pour qui il se battait. Et contre qui, contre quoi. Elle le regardait, et elle ne répondait plus. Il lui parlait pourtant de ses peintures, de son art qu’elle venait d’évoquer. Mais elle ne répondait pas. Elle ne répondait plus. Ce n’était pas parce qu’elle n’en avait pas envie. Ou plutôt, si. Elle n’en éprouvait pas le besoin. Cela ne lui effleurait même pas l’esprit. Qu’elle puisse répondre. Elle le regardait simplement, et elle ne répondait plus.

C’était certain, elle non plus n’aurait jamais été aussi loin avec quelqu’un d’autre. Ce soir là, ils étaient tout les deux. Et c’était justement parce que c’était lui, lui et elle, qu’ils en étaient arrivés là. Parce qu’elle avait confiance en lui. Parce que c’était Yui. Et Yui n’était pas n’importe qui. C’était Yui et cela restera toujours Yui. Elle en était certaine.

Et elle le regardait. Parce qu’elle avait arrêté de se battre. Elle le contemplait simplement. Sagement.

Elle souriait tendrement, peut être trop lointaine de ce qui se déroulait là. Pour se protéger, pour ne pas avoir à répondre, ou simplement par pure choix de ne plus l’écouter. Elle souriait, lointaine, comme si elle n’était pas actrice de cette scène. Et puis, elle retrouva le contact froid du bâtiment, et celui, plus doux mais plus triste, de Yui.

Elle fronça les sourcils.

Il s’en allait. Il s’en allait un peu plus loin d’elle. Mais il restait là. Elle resta songeuse un instant. C’était comme si tout changeait, mais que rien ne changeait. Elle pouvait toujours le voir, le rencontrer, s’amuser simplement avec lui, sans se poser de questions. Mais il n’était plus là. Elle ne pourrait plus le croiser tranquillement dans les couloirs, se perdre et atterrir devant son bureau. Il n’y aurait plus de visite surprise accompagné d’un thé sortie de nulle part. C’était un peu triste. Mais il restait là. Elle pourrait toujours, si elle en avait envie, le voir. Et elle en aurait toujours envie, elle le savait.

Il se rapprocha d’elle, et elle le laissa faire, glissant simplement ses yeux dans ceux de Yui. C’était comme si c’était tout à fait naturel qu’il se rapproche ainsi. Et le temps s’arrête, et le contact léger des lèvres sur les siennes. Ce n’était pas un baiser. C’était simplement la caresse du vent. Ou c’était comme si. Elle ne savait plus très bien. Mais il reprit la parole. Et le vent dans la tête d’Elena se leva.

Elle avait envie de lui poser la question. De lui demander ce qu’il entendait par là. Mais elle le savait très bien. Elle le savait très bien, et elle ne savait quoi faire. Elle ne voulait pas perdre Yui, parce que Yui était son ami. Avait-elle envie que quelque chose change. Que quelque chose change vraiment ? Elle n’arrivait pas à imaginer une autre relation que celle qu’ils entretenaient pour l’instant. Et pourtant, elle dû bien se rendre à l’évidence. Leur relation était des plus ambiguës. Ce n’était pas une relation typique. Et elle le savait. Elle le savait maintenant. Elle n’y avait jamais prêté attention avant, parce qu’elle s’était laissé porter avec son instinct, allant là où elle trouvait qu’il était naturel d’aller. Maintenant, elle se retrouvait en face de ce qu’elle avait construit avec Yui, et elle se demandait ce qu’elle allait faire maintenant.

Elle voulait l’aider à s’en aller loin de ce qui le rendait fou. Elle voulait l’aider à se sentir mieux. Bien, peut être. Elle voulait l’aider, bien sûr, dans son projet de partir d’ici, mais de ne pas rester trop loin. Mais était-elle prête à s’impliquer encore plus ? La tempête que Yui avait levée était du même genre que celle de Dorian. Elle se retrouvait complètement perdue dans un monde qu’elle avait construit elle-même. Elle ne savait plus sur quel pied danser. Elle, la douce et souriante artiste. Elle qui avait toujours l’air si confiante et calme. Elle était perdue, et elle ne savait si elle avait le droit de paniquer.

Et elle allait paniquer, si elle ne savait quoi répondre à Yui. Parce qu’il fallait lui répondre, maintenant. Elle le savait.

Il ne fallait pas qu’elle fuie, qu’elle retourne dans un château et qu’elle se laisse une issue. Mais c’était naturelle pour elle d’agir ainsi.

« Je veux t’aider. »


Et elle ne pouvait donc pas s’empêcher d’agir ainsi.

La jeune femme posa une main sur la joue de Yui, lui sourit tendrement et posa son front contre le sien. Il fallait qu’elle réfléchisse, qu’elle mette au clair une bonne fois pour toute ce qu’elle ressentait. Elle n’avait jamais voulut y réfléchir vraiment jusqu’à maintenant. Et les seules fois où elle avait regardé en elle, elle s’était retrouvé encore plus perdue et paniquée qu’au départ.
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MessageSujet: Re: Qu'attend t-on du passé ? [Yui]   Qu'attend t-on du passé ? [Yui] EmptyDim 10 Fév 2013 - 21:24

Le temps n’attends personne.


Front contre front, Yui finit par sourire. Un temps à l’infini aurait pu s’écrouler alors qu’il la regarde, les traits détendus. Il n’y avait plus rien à dire, plus rien à faire, si bien que le temps s’étirait encore et encore sans qu’il n’y porte vraiment attention. Dans ce silence, tout était déjà posé : oui, elle pourrait venir le voir, et oui encore ils pourraient encore converser de tout et de rien à la fois. Ils pourraient partager un thé autour d’une table, parler couleur et métaphysique jusqu’à ce que le temps les rattrape pour défaire leur chemin à nouveau. Oui, tous ces schémas là, ils pourraient les reproduire, autant de fois qu’ils le voudraient bien. Alors le psychologue sourrit.

Puis cilla.

Parce qu’il était de nouveau le seul maître de ses propres projets. Et parce qu’Eléna ne lui disait pas ce qu’il voulait entendre mais ce qu’il devait entendre. Ce faisant, quelque chose se brisait déjà en lui. L’un disait oiseau pendant que l’autre parlait crayon. L’un parlait fuite pendant que l’autre disait liberté. Autant de sujets déviants les uns des autres qui ne pouvaient se croiser malgré toute la bonne volonté. Valentine ne voulait non seulement pas la perdre, mais il ne voulait pas non plus qu’elle se perde. Il lui a souri parce que c’était la dernière des choses qui lui était donné de faire sur le moment.

-Allons, ne t’en va pas réfléchir autant, a-t-il dit. Reste simplement comme tu es.

C’est ce qu’il lui avait dit avant de poser ses lèvres sur le front de l’artiste. Et cette fois, il attendrait qu’elle s’en aille la première. L’un proposait son aide, l’autre lui répondait de ne pas changer. C’était en soi, encore une conversation étrange.

Mais ce n'était pas un au revoir.


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