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 Une semaine en or [Mai 2010]

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HAN Yun-Jin
♦ Civil - Consultant ponctuel aux urgences psychiatriques de l'Hôpital de Keimoo
HAN Yun-Jin


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KMO
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MessageSujet: Une semaine en or [Mai 2010]   Une semaine en or [Mai 2010] EmptyDim 1 Avr 2012 - 16:34

L’excuse avait été toute trouvée quand, au hasard d’une recherche sur internet, Yun-Jin avait découvert un tournoi de kyûdo se déroulant au bon moment. Et pas très loin. C’était un tournoi peu connu, mais qui avait l’air en accord avec le maximum de traditions japonaises. Shiki n’eut plus qu’à annoncer cette « nouvelle » aux parents comme si de rien n’était, et le tour était joué. Depuis le temps qu’il l’attendait cette sortie …

Les relations humaines étaient toujours difficiles. Cette relation avait un commencement très flou. Etaient-ils ensemble d’ailleurs ? Eux-mêmes ne sauraient le dire. Yun-Jin aimerait bien plus de régularité, plus de proximité aussi. Non, c’était sûr qu’ils n’étaient pas un couple. C’était trop … éloigné comme relation pour porter ce nom. Mais pour autant il se sentait très concerné par ce qu’il vivait avec Shiki. Le moindre contact avec le populaire prenait une dimension surréaliste. Il se reconnaissait à peine. Des fois, il s’énervait même tout seul contre cette image collante de jeune adolescent butinant. Dieu que c’était énervant !

Calé derrière le volant, Yun-Jin attendait que Shiki pointe le bout de son nez. Il avait loué une voiture pour l’occasion, et son unique sac de voyage patientait tout autant que lui dans le coffre. Ses doigts pianotèrent sur le volant. Non, Shiki n’était pas en retard, Yun-Jin était en avance. L’impatience de partir en week end avec l’être qui habitait son cœur l’avait poussé à se pointer très tôt au rendez-vous.

Il détacha sa ceinture et sortit du véhicule. Une chaleur quasi estivale rendait la perspective de ce séjour féérique. Des kimonos fins et légers, le genre qui laisse deviner la douceur d’une peau et qui en aucun cas ne devient un obstacle à la tendresse. Loin des angoisses de Keimoo, loin du regard de tous, peut-être que Shiki se détendra assez pour se rapprocher de Yun-Jin. Ce dernier avait bien compris cette nature solitaire, cachée loin derrière le masque des politesses, mais depuis qu’au bal de la St Valentin, les masques étaient tombés une fois, il voulait qu’à nouveau, Shiki se révèle à lui. Et lui cède, comme le lycéen avait cédé dans cette pièce, en haut. Ce n’était pas une question de possession machiste, il ne désirait pas apposer sa marque sur la fesse de Shiki. L’espace d’un week-end, d’une journée, d’une nuit, il voulait pouvoir se sentir capable de saisir entre ses doigts l’eau claire, pure et fuyante qu’était Shiki. Que le sable qui se dérobait hier ne puisse plus échapper de sa paume aujourd’hui.
Ça le rassurerait.

Le postérieur posé sur le capot, il ferma les yeux. Il savait pertinemment qu’il se prenait trop la tête. Il devrait prendre tout ça un peu plus à la légère, ça laisserait à Shiki la liberté dont il a besoin, et ça permettrait à l’intello de ne pas se retrouver dans un labyrinthe sentimental aussi complexe.
Mais pour ça, il faudrait qu’il lâche un peu prise. Qu’il admette de n’avoir absolument aucun contrôle sur quoi que ce soit, faire confiance, aveuglément, et laisser à l’avenir la possibilité de les séparer. Il ne s’était pas construit ainsi. Ça promettait d’être difficile.
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Shiki Katsuragi
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MessageSujet: Re: Une semaine en or [Mai 2010]   Une semaine en or [Mai 2010] EmptyMar 3 Avr 2012 - 2:38

Spoiler:

Tant de stress, de surmenage. L'univers de Shiki avait totalement basculé en quelques mois seulement.
Depuis peu, il était étudiant. Il avait commencé son cursus à l'université de Keimoo. Cammy s'était volatilisée. Ca aurait pu créer en lui un vide, mais bien au contraire, cette disparition le remplissait d'inquiétude. il avait fait ce qu'il avait pu et Yun-Jin lui avait apporté une certaine aide et un soutien. En vain. Le métis se renfermait, bien que masquant au mieux son émoi en marquant plus de distance avec le Coréen. Cependant, il ressentait quelques chose de bénéfique en présence de ce dernier. Il était rassuré, et surtout, moins seul. Lun se tenait plus loin de lui qu'il ne l'avait jamais été. Que lui restait-il comme compagnie favorable ?
Alors il s'enfermait aux dojos, ou à la piscine. Les clubs, ses seuls exhutoires. Même la présences de sa famille commençait à lui peser. Plus solitaire que jamais, il aspirait à une retraite loin de tout, au calme et sans contrainte. Pourtant, à chaque fois qu'il la recherchait, ses pensées se dirigeaient systématiquement vers Yun-Jin. Plus particulièrement vers ce soir ou tout à commencé à déraper.

Et puis ce voeu, du moins formulé ainsi dans un premier lieu. Shiki en aurait presqu'oublié son rôle de "Cupidon" et du fait que Yun-Jin avait droit à se voir exaucer onze voeux par Shiki sur l'année 2010. Mais alors un week-end dans un ryokan, non loin d'un site ou allait se dérouler un tounoi de Kyûdo. Yun-Jin était vraiment brillant, il avait tout prévu. Mais Shiki, bien que la proposition fût alléchante, ne se voyait pas mentir à ses parents en prétextant vouloir assister (et non participer) à cet évènement à une cinquantaine de kilomètres de là. Il leur avait alors dit la vérité: le besoin d'espace, de se ressourcer, d'un peu d'indépendance pour ainsi faire le point. Et puis, il ne serait pas seul, puisque Yun-Jin serait avec lui. Julie et Satori l'appréciaient de toute façon. Le Coréen avait vraiment fait bonne impression de par ses bonnes manières et sa répartie. Alors, ils avaient naturellemnt accepté.
Mais Shiki s'était malgré tout senti mal à l'aise, car il savait au fond de lui, qu'il ne disait pas tout. Comment pourrait-il en être autrement ? Il se voyait mal leur dire qu'il avait entretenu et nourri des égards particulièrement ambigüs avec son ami et que c'était entre autre la raison pour laquelle il avait voulu résider au RU de l'académie plutôt que rester coquettement installé dans cette maison familiale du quartier Amani. Shiki fuyait la réalité dès qu'il la percutait de plein fouet. Bonjour l'embrouille.

Et ce matin là, lorsqu'il entendit la voiture s'arrêter devant cette fameuse maison chaleureuse qu'il avait choisi d'éviter pendant une partie de la Golden Week, une forme d'appréhension mêlée à autre chose lui tritura les entrailles. Qu'était-ce donc ? Un trouble, soit. Peu importait, il devait se dépêcher, bien qu'il ne fût pas en retard. Quelques minute plus tard, une simple besace en bandoullière par dessus une tenue décontractée se limitant à un jean's, une chemisette et une veste cintrées, et l'humble paire de All Star anthracite, il quitta le domicile tandis que sa mère lui envoyait un baiser volant. Dernier geste de la main à son intention, regard vers la fenêtre qui donnait sur le salon. Il savait que son père l'observait derrière les rideaux. Shiki, l'estomac noué, inclina respectueusement la tête. Etait-il possible qu'elle soit palpable, cette terrible crainte du déshonneur pesant sur ses épaules ? Il tourna les talons, se dirigeant avec hâte vers la voiture, et son occupant.

Il s'inclina. Leurs regards se croisèrent, Shiki détourna vite le sien.

- Bonjour, Senpai. Nous y allons ?

Oui, il n'avait pas perdu cette manie de l'appeler ainsi. Quoi de plus normal après tout ? Il était toujours d'un niveau scolaire supérieur au sien.
Puis ils prirent la route, pas forcément la plus directe, mais la plus tranquille. Il fallait absolument qu'il prenne du repos. Et qu'il se détende pour évacuer tout ce poison qui s'insinuait en lui, chaque jour qui passait.
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MessageSujet: Re: Une semaine en or [Mai 2010]   Une semaine en or [Mai 2010] EmptyDim 9 Sep 2012 - 14:45

Un moment longtemps attendu.

De part sa nature insoupçonnée, leur relation était éparse, cachée. Insecure. Depuis le bal de la St Valentin, Yun-Jin ne savait pas à quoi s'en tenir. Il n'exigeait pas de réponse, ou d'explication, c'était trop tôt. Mais des indices, des regards, des confessions peut-être, à moindre mesure, seraient les bienvenus. S'il était si impatient, c'est qu'il sentait que ce moment n'allait pas être anodin. Il en était venu à penser que c'était un peu quitte ou double, tout en sachant que ce comportement tranché ne tiendrait pas une seconde face à la complexité des émotions.

Une porte s'ouvrit, libérant un Shiki apprêté et protégé de son éternel masque de politesse. De la scène qui se déroula sous ses yeux, il retint la tendresse de la mère, et l'ombre gigantesque du père qui devait être caché derrière une fenêtre. Oui, Shiki portait sûrement tout le poids de la tradition sur ses épaules.

Le japonais s'inclina devant lui, et fuya son regard. Yun-Jin lui rendit la politesse.

- Bonjour, Senpai. Nous y allons ?

- Annyong haseyo, wangbi. Oui, mets tes affaires à l'arrière.

Il s'inclina respectueusement à l'intention de la mère de Shiki ( et de son père aussi par la même occasion ), leur offrit un sourire rassurant digne d'un senpai, et monta côté conducteur.

* * *

Une heure plus tard, ils n'avaient toujours pas échangé un mot. Pourtant, il n'y avait pas de malaise. Les mots n'étaient pas leurs jouets préférés quand ils étaient ensemble. De ce fait, ils purent aussi éviter tout contact visuel, laissant le japonais
Cependant, Yun-Jin avait envie de bavarder avec lui, d'en savoir plus sur lui. Il se voyait mal amorcer par un banal et immature « quel est ton groupe préféré? », car, quand bien la réponse l'intéressait, c'est autre chose qu'il voulait découvrir. Quelque chose de plus intime. Et donc difficile à aborder.
La conduite tranquille, Yun-Jin baissa le son de la radio, annonçant explicitement qu'il allait parler.

- Alors, commença-t-il d'une voix assurée, quelle décision pour ton avenir ?

Ils étaient bientôt arrivés. De quoi entamer ce sujet sans pour autant s'éterniser dessus. Et qui sait, Shiki couperait peut-être court à toute investigation sur ce propos. Yun-Jin réfléchit une seconde.

- Tu sais quoi, n'en parlons pas. Si ça se trouve, c'est un sujet que tu ressasses bien assez pour que je t'ennuies avec ce genre de question.

Il passa une vitesse.

- En fait, non, c'est un sujet que moi je ressasse trop depuis quelques mois. Il faut que j'arrête d'être un étudiant aussi ennuyeux ...

Finalement, c'est lui qui passait à la confession. Au fond, Yun-Jin voulait que Shiki s'ouvre à lui. mais ce n'était pas une démarche qu'on pouvait exiger en sens unique. Lui aussi devait s'ouvrir au jeune homme.

- Essayons de ne pas parler étude, ce week-end. Tu as le droit de me molester si je commence, dit-il avec un petit sourire en coin.
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MessageSujet: Re: Une semaine en or [Mai 2010]   Une semaine en or [Mai 2010] EmptyLun 8 Oct 2012 - 16:49

La langue coréenne avait sur Shiki un effet presque dévastateur. Il fallait dire aussi que la seule personne native de ce pays qu'il connaissait, c'était Yun-Jin. Son cœur aurait presque manqué un battement lorsque ce dernier lui avait répondu dans sa langue maternelle. Pourtant, sans montrer le moindre signe de cette faiblesse qui s'insinuait en lui au contact du Coréen, Shiki se contenta d'acquiescer et glissa son sac sur la banquette arrière. Il apprécia la marque de respect à l'attention de ses parents, chose on ne peut plus normale lorsqu'on s'est vu confronté à eux le soir même du basculement de la vie des deux garçons. Agrippant la poignée de la portière avant gauche, Shiki prit donc possession du siège passager, et boucla sa ceinture. Cette sortie était censée lui faire le plus grand bien, loin de toute agitation, de la pollution, des tracas. Pourtant le métis n'était pas à l'aise. Du moins, pas encore.

A presque 18 ans, n'importe quel adolescent ressentirait de l'excitation à l'idée d'une balade hors département, hors contexte familial, les ailes de la liberté avec son flot d'alcool lors de soirée de débauche, et avec un peu de chance, une certaine libido à satisfaire.
Définitivement pas le genre de la maison. Les rares fois où Shiki avait découché, c'était lors de voyages scolaires, ou de soirée-révision chez un camarade à la demande de ce dernier. Enfin bref, cette fois c'était une grande première. La pensée agréable dominante était bien entendu le Kyudo. Le reste, c'était de l'appréhension à tel point que Shiki n'osait prononcer la moindre parole. De toute manière, il n'en avait pas envie. Ça passerait...Il l'espérait en tout cas. Un mélange de sentiments se bousculaient dans sa tête: tout d'abord, un mésaise constant en imaginant la réaction de ses parents s'ils apprenaient qu'il ne se rendait pas dans un hôtel type "Holiday Inn" mais dans un Ryokan. (Allait-il seulement supporter le futon d'ailleurs ?) Pour s'enfoncer bien plus encore dans sa simulation (pour son bien-être, il préférait se dire qu'il ne mentait pas à ses parents, mais qu'il ne disait pas tout), il leur enverrait des photos du dojo, de l'ambiance du tournoi et des alentours. "Si tu ressens le besoin de te justifier, c'est que tu as quelque chose à te reprocher". Cammy avait prononcé ces paroles à son intention, quelques années plus tôt. Et elle avait eu raison. C'était d'ailleurs à partir de là qu'ils étaient devenus amis. Où était-elle à présent ? Shiki revoyait encore dans les News d'NHK World, la colère visible sur les traits du Docteur Logan, et l'anéantissement sur ceux de sa femme, qui ne s'en cachaient pas, soit dit en passant.
Le tracas du Japonais sur ses propres émois pouvaient sembler bien peu de chose en comparaison, et pourtant chaque pensée pour le Coréen le détruisait à petit feu. Mais il lui était impossible d'aller contre cela, pire encore, il reconnaissait que malgré le danger de cette situation intérieure, il en appréciait la saveur. Pourtant les remous dans le ventre, la boule dans la gorge, le manque de concentration en cours, la fièvre qui s'emparait de lui dès qu'il l'apercevait, n'avaient absolument rien d'agréable. Le seul plaisir qu'il éprouvait se manifestait lorsqu'il détaillait du coin de l'œil les mèches de l'Intello, ses fines mains, son allure, le message caché dans ses iris sombres lui intimant de le rejoindre dans la pénombre. Il s'y refuserait d'ailleurs, par crainte d'être découverts, lèvres scellées à en faire gronder Dame Nature et la planète entière.

Enfin, parfois il cédait, lorsque l'envie était trop forte. Une ruelle sans fenêtre ni passants, une cage d'escalier déserte, un buisson fui de toute présence et de lumière un samedi soir après les cours. Ce soir après le tournoi, le bain, le repas, ils seraient ensemble pour un long moment sans que rien ni personne ne puissent s'immiscer entre eux. Pas d'élection de Roi et Reine de soirée foireuse de Saint Valentin, pas de Cupidon et ses vœux, pas d'arrivée fracassante de la police ni d'esquive. Pas de parents. Pas d'Académie.
Juste eux deux.

Le regard passant au travers de la vitre latérale, Shiki voyait le paysage glisser devant ses yeux. Enfin, "voyait" est un bien grand mot. Plongé ainsi dans ses pensées, il ne se rendait compte ni des lieux, ni du temps qui s'écoulait. Ses iris dilatés se rétractèrent aussitôt que Yun-Jin prit la parole. Il vit alors un panneau indiquant la proximité d'un massif montagneux qui se trouvait à 100 km environ de Keimoo. Une heure devait s'être écoulée depuis le départ, et rien n'avait été dit. Shiki aurait pu se sentir coupable, mais il fit taire cette impression en se disant que Yun-Jin n'avait rien dit non plus. De plus, ce dernier devait certainement savoir qu'à ce jour le Japonais n'était pas très loquace dès lors qu'ils se retrouvaient ensemble. Il se plaisait à croire que Yun-Jin avait eu cette présence d'esprit. C'était même sûr. A cet instant, il tourna légèrement la tête vers lui avec un petit sourire, pas surfait comme à l'accoutumée. Il avait décidé depuis peu, de laisser tomber les faux-semblants face à l'étudiant en psychologie. Un étudiant brillant qui, malgré les efforts du Japonais, finirait de toute façon par découvrir ce qu’il se trame entièrement à l’intérieur du garçon. Inutile de tout cacher, autant lui donner au moins un os à ronger.
Il écouta le monologue pour le moins contradictoire de Yun-Jin, sans se défaire de ce petit rictus, un poil moqueur à présent. Levant les yeux vers ceux du conducteur il prit alors la parole pour la première fois depuis sa montée dans le véhicule.

- Dans la mesure où nous nous côtoyons dans un milieu scolaire, il me semble compromis de ne pas parler études, Senpai.

Il accentua ce dernier mot volontairement, pour appuyer ses dires. Cette appellation en elle-même ne faisait que confirmer ses propos. Mais c’était là de l’humour, à la sauce Katsuragi bien sûr. Petit souvenir sur cette fameuse soirée où ses parents s’étaient montrés particulièrement… comiques. Ce soir-là, Shiki n’avait pas trouvé ça particulièrement drôle. Maintenant qu’il y pensait, il avait toujours soigné son image pour ne pas faire honte à ses parents, et en cette fameuse soirée, il ne pensait qu’à celle, idiote, que Julie et Satori lui renvoyait devant Yun-Jin. A ce moment-là, le Coréen avait détrôné ses propres parents.
Il regarda droit devant lui, les yeux rivés sur l’ombre d’une voiture familiale à une centaine de mètres devant.

- Tu n’es pas ennuyeux. En fait, je préfère ne pas me projeter dans le futur. Les seules fois où je l’ai fait, le résultat a été tout autre. Je prends juste ce qui me tombe sous la main. Ça, c’est ennuyeux, autant que c’est ennuyant.

Surtout ne pas se projeter dans le futur. S’il l’avait fait, il ne serait pas assis là, vers une destination qu’il pourrait qualifier d’idyllique. Plus ou moins. Incapable de prendre la moindre décision à long terme, là était le gros problème de Shiki Katsuragi. Entre autres.
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MessageSujet: Re: Une semaine en or [Mai 2010]   Une semaine en or [Mai 2010] EmptyVen 18 Jan 2013 - 17:06

- Dans la mesure où nous nous côtoyons dans un milieu scolaire, il me semble compromis de ne pas parler études, Senpai.

Yun-Jin sourit sur le dernier mot.
Ceux que choisissait Shiki illustraient parfaitement les difficultés relationnelles qu'ils rencontraient. Il en émanait un tel soucis de la distance qu'on pouvait difficilement imaginer que ces deux-là éprouvaient des sentiments d'ordre amoureux l'un envers l'autre. On pourrait penser que c'est ce milieu scolaire qui les empêchait de vivre la liaison autrement, mais Yun-Jin était persuadé que Shiki aimait se cacher dans les codes stricts qu'offrent les institutions. En accord avec son comportement actuel, Shiki échangera le poids d'une institution contre une autre.

- Tu n’es pas ennuyeux. En fait, je préfère ne pas me projeter dans le futur. Les seules fois où je l’ai fait, le résultat a été tout autre. Je prends juste ce qui me tombe sous la main. Ça, c’est ennuyeux, autant que c’est ennuyant.

- Je pense tout le contraire. Je passe des fois beaucoup de temps à préparer des plans quinquennaux pour le futur, constamment remis en cause par des revirements de situations, ou des changements imprévus. Je me compliquerai moins à prendre la vie comme elle vient, comme toi, mais je n'y arrive pas.
Un jour peut-être.


Tranquillement, il doubla une voiture familiale, puis passa un rond point, concentrant son attention sur les panneaux indicateurs.

- Cela m'étonne. De ta part, j'aurais plutôt imaginé un comportement d'anticipation. De contrôle.
De l'extérieur, tu as l'air si ... intransigeant. Si inflexible. Tu dégages la même rigueur que ton père.


Osant détourner l’œil de la route un instant, il adressa au jeune japonais un regard doux :

- Je suis content de connaître l'autre côté de Katsuragi Shiki.

Une bannière attira son attention. C'était l'affiche de promotion du tournoi de Kyudo. Yun-Jin l'avait pensé comme une parfaite excuse pour s'autoriser un week-end avec Shiki. Mais bien sûr, ce dernier était réellement intéressé par le sujet. Tant mieux, ces quelques jours étaient aussi l'occasion de passer du bon temps, de s'adonner aux activités qu'on aimait le plus.

- Voudras-tu que l'on aille t'inscrire ? Après avoir récupéré la chambre ?


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MessageSujet: Re: Une semaine en or [Mai 2010]   Une semaine en or [Mai 2010] EmptyMer 8 Mai 2013 - 22:10

"Je pense tout le contraire. Je passe des fois beaucoup de temps à préparer des plans quinquennaux pour le futur, constamment remis en cause par des revirements de situations, ou des changements imprévus. Je me compliquerai moins à prendre la vie comme elle vient, comme toi, mais je n'y arrive pas. Un jour peut-être." Voilà ce qui différenciait les deux hommes, ce qui leur faisait voir la situation actuelle sous deux angles bien distinct. Et également, ce qui faisait que Yun-Jin était chez les Intellos alors qu'il avait lui aussi le profil d'un populaire, et Shiki l'inverse. Même si à aujourd'hui, Shiki savait qu'il n'était pas à sa place au milieu des fils à papa et autres individus qui pouvaient tout obtenir d'un claquement de doigts. Là encore, Shiki ne pouvait pas aller jusqu'à demander ce qu'il souhaitait pour la simple et bonne raison qu'il ignorait ce qu'il voulait. Même si Yun-Jin lui avait demandé quel était son groupe de musique préféré, il y avait fort à parier qu'il aurait été incapable de répondre. Pas de coup de coeur, aucun nom ne lui serait venu à l'esprit sur le vif, sans réfléchir. Il aurait peut-être répondu Kansas puisqu'il en avait fait sa sonnerie de portable depuis... qu'il en avait un. Il n'aurait jamais proposé de sortie parce que ça ne lui serait jamais venu à l'idée.

Cela m'étonne. De ta part, j'aurais plutôt imaginé un comportement d'anticipation. De contrôle. De l'extérieur, tu as l'air si ... intransigeant. Si inflexible. Tu dégages la même rigueur que ton père. Les derniers mots lui firent plaisir. Il n'imaginait pas qu'il pouvait dégager quoi que ce fût qui puisse rappeler Satori Katsuragi. Quelque part, c'était une petite victoire, mais elle fut de courte durée. L'expression de surprise qui avait tiré ses traits jusqu'à en dessiner un léger rictus s'effaça aussitôt. "Je suis content de connaître l'autre côté de Katsuragi Shiki." Le populaire regarda dans la direction opposée de Yun-Jin, au travers de la vitre passager. Le paysage se déroulait à grande vitesse, laissant peu à peu la route prendre des allures de villages. Ils arriveraient bientôt. Son père hantait ses pensées. Satori dégageait de la rigueur certes, mais parce qu'il était un homme d'ambition qui avait donné de lui même pour obtenir ce qu'il désirait, y compris celle qui habitait son coeur à l'autre bout du monde. Il aurait pu quitter le pays pour elle, s'installer en France. Shiki serait né Français, aurait peut-être été moins sévère avec lui même. C'était sûrement son pays natal qui avait fait de lui ce qu'il était. Il tenta d'imaginer sa vie autrement, mais délaissa vite cette idée. A quoi bon espérer autre chose qu'on ne peut obtenir ? Autant s'épargner des déceptions, ou autres regrets inutiles et se contenter de ce qu'on avait déjà.

Voudras-tu que l'on aille t'inscrire ? Après avoir récupéré la chambre ? Il réalisa qu'une fois de plus, il n'avait pas prononcé un mot depuis un long moment. Ce n'était pas par manque de politesse. Il lui fallait du temps, voilà tout. Le temps d'organiser ses pensées correctement pour s'exprimer de la meilleure des façons qui soit. Mais voilà, il n'y arrivait pas. Yun-Jin prétendait connaitre un autre aspect de sa personnalité, comment pouvait-il dire ça alors que lui-même ne savait pas comment réagir ?

- Je n'ai pas l'intention de participer, Yun-Jin. Les tribunes me conviendront. Ce n'est pas le meilleur moment pour moi de pratiquer le Kyudo... j'ai repris il y a peu de temps après plusieurs années de non-activité.

En réalité, ce n'était pas seulement le fait de ne pas avoir pratiqué depuis un bail qui posait problème. Mais au Kyudo, il fallait être en harmonie avec soi-même, chose impossible pour lui avec Yun-Jin à proximité. De plus, une chaine locale et quelques journalistes de magazine dédiés allaient être présents donc ça n'était définitivement pas une bonne idée.
Il avait les yeux rivés droits devant lui, au delà du pare-brise mais son esprit était loin. Ce n'était pas à cause du kyudo, mais de ce que Yun-Jin avait dit juste avant.

- Je ne comprends pas, tout ça... me dépasse. Je suis loin de ressembler à mon père. Je n'ai pas sa fougue ni son allure, je suis loin d'être ambitieux, je ne prends jamais d'initiative. Rappelle-toi notre rencontre. Je ne savais pas quoi faire. J'ai failli être influencé par ta prestance, j'avais envie d'être comme toi, aussi investi. Je t'ai admiré pour ça. Et puis finalement... c'est ma mère qui a décidé pour moi. Est-ce cela, la rigueur ?

Il préféra ne pas révéler une fois de plus qu'il avait attendu son appel, pour que Yun-Jin lui transmette une fois de plus sa motivation, qu'il l'inspire. En vain. Il venait à peine de remettre son dossier lorsqu'il l'avait revu, au bal de la Saint Valentin. Il tourna la tête vers lui.

- J'ai l'impression que tu te trompes sur mon compte. Tu parles de "mon autre côté" mais je ne sais même pas de quoi tu parles ! Dis-moi ce que tu vois ! Comment est-ce que je suis lorsque je ne suis pas "formel", comme tu tendais si bien à le dire ! Je...

Il s'arrêta aussitôt, réalisant qu'il était en train de s'emporter, chose qui ne lui arrivait jamais. Il lachait toute cette frustration, cette fureur qu'il avait accumulée pendant ces derniers jours la transformant en véhémence, sur Yun-Jin. Ne désirant en aucun cas être virulent à son égard, il plaqua sa main dans ses cheveux ébène qu'il balaya d'un geste désinvolte vers l'arrière, avant la laisser retomber sur ses cuisses avec aplomb.

- Je suis désolé Senpai, je ne voulais pas je... J'ai été idiot. Tu es agréable avec moi, et je me déchaine sur toi. Ca ne me ressemble pas, je n'ai pas réussi à me contrôler... Je ne sais pas quoi faire, ni quoi dire.

Il poussa un soupir d'agacement et riva à nouveau son regard au travers de la vitre latérale.
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MessageSujet: Re: Une semaine en or [Mai 2010]   Une semaine en or [Mai 2010] EmptyMer 14 Aoû 2013 - 12:12

Yun-Jin, concentré sur sa conduite, n'avait pas eu besoin de voir Shiki se détourner complètement de lui pour comprendre qu'il le mettait mal à l'aise. Une conversation qu'il avait voulue banale était devenue, sans qu'il ne le veuille, un peu plus sérieuse et intrusive. Ces mots "Je suis content de connaître l'autre côté de Katsuragi Shiki", il les avait voulu doux, et il n'y avait pas d'autre message derrière que la joie sincère d'avoir pu jeter un oeil sous le masque. Mais apparement, c'était déjà trop.

- Je n'ai pas l'intention de participer, Yun-Jin. Les tribunes me conviendront. Ce n'est pas le meilleur moment pour moi de pratiquer le Kyudo... j'ai repris il y a peu de temps après plusieurs années de non-activité.

Le coréen eut un fourmillement quelque part entre le ventre et le coeur lorsque Shiki prononça son prénom. Il aurait voulu lui faire répéter, ou lui sourire et lui idre qu'il préférait largement que Shiki l'appelle par son prénom plutôt que senpai. N'étant pas de la même culture, ce titre sera toujours une mise à distance entre eux.
Mais loin de lui l'idée de le lui faire remarquer, Shiki pourrait s'entêter à ne plus l'appeler ainsi jusqu'à la fin du week-end. Il retint un soupir... Pourquoi est-ce si compliqué...

- Je ne comprends pas, tout ça... me dépasse. Je suis loin de ressembler à mon père. Je n'ai pas sa fougue ni son allure, je suis loin d'être ambitieux, je ne prends jamais d'initiative. Rappelle-toi notre rencontre. Je ne savais pas quoi faire. J'ai failli être influencé par ta prestance, j'avais envie d'être comme toi, aussi investi. Je t'ai admiré pour ça. Et puis finalement... c'est ma mère qui a décidé pour moi. Est-ce cela, la rigueur ?

Shiki ne lui laissa pas vraiment le temps de répondre.

- J'ai l'impression que tu te trompes sur mon compte. Tu parles de "mon autre côté" mais je ne sais même pas de quoi tu parles ! Dis-moi ce que tu vois ! Comment est-ce que je suis lorsque je ne suis pas "formel", comme tu tendais si bien à le dire ! Je...

Oui, Yun-Jin avait été trop loin trop vite. Sans le vouloir, il avait touché un point sensible chez Shiki, quelque chose qui posait problème. Le coréen prit automatiquement du recul. Shiki s'emportait, mais pas contre lui. Et puis, connaissant le personnage, c'était même un point positif que le jeune japonais sorte de ses gonds comme ça, avec lui. Même si ça ne correspondait pas aux démonstrations d'affection qu'il attendait, Yun-Jin savait pertinement que cette explosion d'émotion incontrôlée était, en quelque sorte, une marque d'affection. De confiance ?

- Je suis désolé Senpai, je ne voulais pas je... J'ai été idiot. Tu es agréable avec moi, et je me déchaine sur toi. Ca ne me ressemble pas, je n'ai pas réussi à me contrôler... Je ne sais pas quoi faire, ni quoi dire.

- Ne dis rien. Je suis désolé, je ne voulais que faire la conversation pour te mettre à l'aise. J'ai complètement raté mon coup.

Il tourna à gauche, et prit un petit chemin étroit qui filait dans les collines, au pied de la montagne. Le ryokan qu'il avait réservé était un peu caché mais valait la peine. Il espérait que Shiki apprécierait. Il s'engoufra sous une petite arche sur la droite et gara la voiture dans un emplacement libre. Il leur fallait faire le reste du chemin à pied, l'auberge n'étant pas loin.
Yun-Jin retira les clés du contact pour les mettre dans sa poche, et sortit de la voiture. Il se dirigea vers le coffre et tendit le sac de Shiki à son propriétaire, avec un petit sourire. Le sien sur l'épaule, il jeta un oeil dans la voiture pour voir s'il n'avait rien oublié, puis verrouilla la voiture.
Rien que le parking annonçait la couleur : la petite place, où quelques voitures dormaient déjà, avait été comme creusée dans la forêt, s'entourant d'arbre hauts et bien verts. On pouvait distinguer au loin le bruit d'un court d'eau, parfois couvert par le vent dans les branchages et les piaillements d'oiseaux, au loin ou plus proche. Pas de klaxons, pas de voitures, pas de voix de filles énervantes ..... Qu'un silence relatif et reposant. Yun-Jin prit le temps de fermer les yeux une seconde et d'inspirer fortement. Des odeurs magnifiques de verdure et d'eau lui emplirent les poumons. Il afficha un sourire satisfait.

- Suis-moi, adressa-t-il à Shiki, l'okamisan nous attend.

Il se dirigea vers la petite arche qui marquait l'entrée du parking, et continua sur la droite, empruntant la route grimpante.
Après deux petites minutes de marche, ils empruntèrent un court escalier de pierre qui passait sous une arche de bois clair. Yun-Jin sourit. Les photos que le site internet proposait étaient splendides mais la réalité était bien plus belle. Il en devint impatient de voir le reste. Yun-Jin avait réservé bien avant de proposer à Shiki, les ryokans à onsen étant toujours très prisés durant la Golden Week. Et pour les beaux yeux du métisse, rien n'était trop beau ni trop cher. Aussi, le ryokan dans lequel ils allaient séjourné était d'une taille modeste mais d'une beauté toute particulière.

Ils purent constater par eux-mêmes : l'endroit en imposait, on se serait presque cru dans un drama historique.

- J'en ai des frissons ...

D'excitation sûrement. Ce cadre, si reposant, si loin de tout, sera peut-être suffisant pour que Shiki se relaxe. Yun-Jin l'espérait de tout coeur. Il se tourna vers le japonais :

- Qu'en penses-tu ?
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MessageSujet: Re: Une semaine en or [Mai 2010]   Une semaine en or [Mai 2010] EmptyLun 6 Jan 2014 - 8:20

Shiki resta silencieux jusqu’à ce que les deux étudiants fussent arrivés à destination. Complètement perdu dans ses pensées, il ne se rendit pas tout de suite compte que le chemin changeait d’aspect. Le grand axe avait laissé la place à des petits sentiers boisés et quasi-silencieux. Les conditions idéales pour s’enfoncer plus encore dans les chemins tortueux du passage à l’âge adulte, des questions qu’on pouvait se poser lorsque la passion dominait la raison et qu’on ne pouvait contrôler les battements insolents de son cœur. Shiki sortit alors de cette souffrance lorsque la voiture fut mise à l’arrêt : destination atteinte. Il détacha alors sa ceinture, ne découvrant au-delà du pare-brise que la forme des pins qui s’élevaient là. Il ouvrit la portière, posa un pied sur le sol granuleux et sortit. Avant même de refermer la porte, la pression qui le compressait de l’intérieur retomba d’un coup, net. L’ambiance qui s’offrait lui aurait presque coupé le souffle, tant le calme ambiant était dépaysant. Bruissements de feuilles, chatouillement d’une douce brise lui arrachant un tressaillement, sifflement d’une onde humide au-delà de la perception visuelle, on ne pouvait imaginer plus idéal lieu de repos. Là, à cet instant, Shiki aurait été ravi de pratiquer un peu de son art martial. Hélas, il avait laissé son équipement à la maison. Il tourna la tête vers Yun-Jin pour récupérer son sac qu’il porta en bandoulière, sans répondre au petit sourire de l’intello qu’il contempla plus qu’il ne l’aurait voulu. Yun-Jin s’éloigna un peu pour ensuite marquer un temps d’arrêt. A l’instant précis où les yeux de l’intello se fermaient pour ne faire qu’un avec la nature, le Japonais le trouva d’une beauté particulière. Pas la simple beauté physique… mais une sorte de spiritualité presque d’ordre divin émanait de chaque particule de son être. Impressionné, Shiki se sentait diminué, voire ridicule, à ses côtés. Il détourna son regard lorsqu’un courant d’air pur fit voleter les mèches longues du Coréen. C’était trop, bien trop romantique.

La voix de Yun-Jin brisa alors le silence, sans pour autant le ruiner. Hochant la tête, Shiki lui emboita le pas, en retrait, et jeta un dernier coup d’œil derrière lui. Il étira un petit sourire. Les voitures gâchaient un peu le décor mais l’anachronisme avait aussi son charme.
Vint alors l’escalier de pierres, ses imperfections et irrégularités, œuvre artistique de l’Homme. Courants au Japon. Et enfin, le Ryokan s’offrait à eux. Il en avait fréquenté de nombreux dans sa vie, avec ses parents. Sa mère en raffolait, son père n’en était plus impressionné. Mais celui-là étaient le plus solennel qu’il ait vu. Surement du fait de sa taille modeste. On était vraiment dans la pure tradition japonaise, comment Yun-Jin l’avait découvert ? Il devait y avoir très peu de chambres.

Admiratif, Shiki ne sut dire un mot, jusqu’à ce que Yun-Jin le lui demandât. Un peu surpris, il tenta de reprendre une certaine allure pour répondre.

- Ah heu… Je ne sais pas. C’est…surprenant.

Au sens littéral. Réalisant que le terme n’était peut-être pas approprié, Shiki se reprit, un peu maladroitement.

- Je veux dire… Saisissant. Comme un envoûtement, un voyage à travers le temps. J’ai l’impression d’insulter la nature dans cette tenue. Il me tarde de revêtir un yukata.

Petit sourire amusé à l’intention de Yun-Jin. En effet, Shiki commençait à se relaxer.
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MessageSujet: Re: Une semaine en or [Mai 2010]   Une semaine en or [Mai 2010] EmptyDim 26 Jan 2014 - 13:01

A l'air hébété de Shiki, Yun-Jin sut qu'il avait fait mouche. Lui-même impressionné par l'aura écrasante du bâtiment, il se félicita de sa bonne étoile. Car c'est bien le tournoi de kyudo qui l'avait attiré en premier. Pouvoir ajouter à celà une touche aussi raffinée relevait du luxe.

- Je veux dire… Saisissant. Comme un envoûtement, un voyage à travers le temps. J’ai l’impression d’insulter la nature dans cette tenue. Il me tarde de revêtir un yukata.

Ce sourire fut de l'eau claire pour une gorge sèche. La tension était montée de plusieurs crans au cours du voyage, et Yun-Jin était soulagé, heureux que les nuages des mauvaises augures de ce labs de temps se dispersent enfin.


- - -


L'okamisen les accueillit avec déférence : sa façon de parler, de se comporter, son sourire petit mais chaleureux, les motifs de son yukata ... Tout en elle était en accord avec le lieu et accentuait cette impression de décalage que Shiki avait ressenti plus tôt.
Yun-Jin avait opté pour un package Couple. Le package Découverte était alléchant, mais il souhaitait être libre d'établir lui-même avec Shiki le programme pour leur séjour. Peut-être iront-ils visiter les environs, peut-être se baladeront-ils simplement dans les bois, ou bien resteront-ils au ryokan, à profiter de la magnificence et du calme des lieux.

Ils la suivirent dans les couloirs de l'établissement, leurs chaussettes glissant savoureusement sur le parquet ciré. Plusieurs fois, ils passèrent par des atriums au charme typiquement japonais. Enfin, elle fit coulisser les shoji* et entra dans leur chambre : une pièce unique, plutôt spacieusement, où une table basse dotées de quatre assises trônait en plein milieu, composant à elle seule presque l'entièreté du mobilier au charme discret mais raffiné. Les repas du soir étaient compris, ainsi que les petits-déjeuner, leur expliqua-t-elle, pour les repas du midi, il leur fallait s'annoncer avant 10h. Une deuxième femme entra dans la chambre et leur donna à chacun un yukata. Ils étaient libres d'aller et venir comme bon leur semblait tant qu'ils ne troublaient pas le calme. Une personne était toujours présente, à n'importe quelle heure de la nuit. Une dernière cloison repoussée, et Shiki et Yun-Jin purent découvrir la terrasse : agrémentée de deux fauteuils orientés vers l'extérieur, elle permettait non seulement de se poser calmement devant le paysage apaisant, constitué d'un cours d'eau au bruit enchanteur, mais aussi de rejoindre leur onsen privé. Tout le nécessaire pour en profiter était présent, les serviettes, le petit bac flottant pour y mettre les boissons ...
Deux paires de geta* étaient rangées discrètement au bord de la terrasse, pour leur permettre d'aller profiter de la nature au plus près.

Les saluant avec une courtoisie toute particulière, elle les laissa seuls dans leur chambre.

Occupé à observer tout ce qui se présentait à sa vue, Yun-Jin n'avait pas encore posé son sac. Il était déjà allé dans des ryokans bien sûr, dans des onsens aussi, le Japon étant une destination de vacances privilégiée pour les familles coréennes, mais jamais dans un établissement comme celui-là. Ses doigts glissèrent doucement sur le tissus du yukata, et il se perdit dans la contemplation des sublimes motifs.
Yun-Jin était ravi. Cette chambre leur offrait un espace privilégié, comme figé dans le temps, où ils pourraient se sentir assez de loin de tout pour se rapprocher. Yun-Jin espérait que cela permettrait à Shiki de décompresser, de s'affranchir de ses barrières l’espace de quelques jours.

- J'espère que cela te convient, dit-il en le regardant avec douceur. Veux-tu que je te laisse la chambre pour te vêtir ?



*cloison en papier de riz
**chaussures traditionnelles en bois composées d'une ou plusieurs dents.
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MessageSujet: Re: Une semaine en or [Mai 2010]   Une semaine en or [Mai 2010] EmptyLun 27 Jan 2014 - 19:11

En voyant l'okamisan, voilà qu'elle se manifestait encore, sitôt envolée: l'angoisse d'être découvert. La jeune femme était pourtant très accueillante et rien sur son allure, ou sur ses traits ne laissait percevoir un quelconque regard en coin, pas le moindre jugement. En fin de compte, Shiki ne pouvait se détendre que lorsqu'il se trouvait avec Yun-Jin loin de toute présence humaine. Ca n'avait pas été le cas au tout début, lorsqu'un simple masque lui avait permis de prendre tous les risques et de se laisser aller à l'audace d'un baiser qu'il désirait de façon manifeste. Il songeait tellement souvent au 14 février, au chamboulement intérieur de tout son être. Il n'avait pas prévu les infernales conséquences. Tout en lui réclamait la présence de Yun-Jin à ses côtés, et en même temps, il désirait le savoir suffisamment loin pour ne pas ruiner son image, et surtout celle de sa famille. Depuis quelques temps, il était déchiré entre les jumelles "passion" et "raison". Malgré sa propre force d'esprit, la chaleur de la nouveauté ainsi que de la liberté empoisonnée nourrissait cette passion et tendait à l'éloigner de sa soeur. En particulier maintenant qu'il était étudiant et donc, qu'il résidait à l'académie. Il aurait très bien pu continuer à vivre chez ses parents, mais son coeur criait "Indépendance !".

Sa mère lui manquait terriblement, bien que le cordon fût coupé depuis bien longtemps déjà. Il évitait son père, c'était une évidence. Tout le monde a des phobies plus ou moins rationelles. Et bien la plus grande peur de Shiki, c'était tout simplement de décevoir la figure paternelle, de nuire à l'honneur de son nom. Quoi de mieux pour ne pas que ça arrive que de fuir ? Pour faire plaisir à Julie, il passait un à deux week-end par mois à la demeure familiale. Charles en était ravi, Vérité s'en fichait. Quant à Satori, il l'accueillait toujours avec un grand sourire, s'enquérissant de son parcours, de ses notes. Jusqu'à ce que LA question fatidique fût abordée: la gente féminine. Non, il n'avait pas de petite-amie et non, ça ne l'intéressait pas. Il avait eu envie de hurler que ça n'était pas ses oignons, mais... il s'était contenté de sourire en prétextant qu'il avait largement le temps d'y penser, qu'il y avait toutefois des demandes qu'il avaient pour le moment poliment déclinées. Il n'avait pas menti, mais n'avait pas tout dit. A chaque fois que la question revenait sur le tapis, Shiki se montrait moins loquace si bien que ses parents n'y revinrent plus, orientant à la place les conversations sur le club de Kyûdô. En quelques semaines, le talent du populaire n'étant plus à démontrer, la demi-douzaine de membres avaient désigné Shiki comme Président. Ca empiétait sur son temps libre, et donc il en passait moins chez les Katsuragi. Les deux situations l'arrangeaient bien, dans tous les cas.

Durant les minutes que prit la présentation des lieux, Shiki se tenait droit, l'allure quasiment stoïque. Le regard qu'il portait sur les environs, les couloirs, la chambre, les yukata, était quasiment sans expression. A vrai dire, il "voyait" sans observer. Rien, il lui fallait absolument ne rien afficher. Que personne n'ait la possibilité de lire en lui. Certes, il était avec un autre garçon, mais officiellement, ils étaient les simples spectateurs de la compétition de Kyûdô qui avait lieu non loin. C'était tout. Aux yeux de tous, c'était l'unique raison, une fausse vérité, une excuse tellement... honteuse. Ô comme il avait honte de berner tout le monde ainsi !
Il s'inclina poliment en retour, sans étirer ce sourire qui était censé afficher en temps normal. Il imitait l'image qu'il se faisait de son père, sans même s'en rendre compte.

Les deux étudiants étaient désormais seuls dans la pièce, et la tension qui animait Shiki lors du trajet refit surface. Il posa délicatement son sac dans un coin, et leva lentement son regard vers le profil de Yun-Jin, en proie à l'admiration du yukata qu'il tenait. Maintenant fermement le sien contre sa poitrine, il profita de l'instant d'absence du Coréen pour l'observer, juste un peu. Comment faisait-il pour rester si serein ? D'où tenait-il cette aisance naturelle, cette hardiesse qui le rendait si attirant ? Ils étaient tellement différents que le Japonais se demandait encore comment ils en étaient arrivés là. Après tout, si Shiki connaissait la raison de son inclination pour Yun-Jin, il se posait maintenant cette question: "Pourquoi moi ?". Lorsqu'une fille désirait s'offrir puérilement à lui, c'était quasiment toujours pour les mêmes motifs: son physique, son niveau sportif et ses résultats scolaires. Cependant, aucune d'entre elles n'avaient souhaité en savoir plus sur son compte avant d'effectuer leurs tentatives désespérées. C'était la raison pour laquelle Shiki n'avait jamais vécu le moindre flirt à l'époque. Aucun coup de coeur, pas le moindre coup de foudre.
Il avait suffit de deux rencontres avec Yun-Jin pour faire flancher le modeste populaire. A la première, il avait laissé ses coordonnées qui resteraient ignorées. Chaque retentissement de la sonnerie de son téléphone s'était accompagné d'une poussée d'adrénaline. Ca avait duré un temps et puis... il avait abandonné tout espoir, allant même jusqu'à se moquer de ses propres illusions. A la seconde rencontre, il y avait eu la crainte du malentendu, de l'erreur sur la personne. Le charme de l'accent de l'étudiant avait fait remonté à la surface cet espoir, d'un seul bloc. Il avait alors placé une mine, juste entre ses lèvres, jouant le tout pour le tout. Parce que, sans qu'il ne le sache vraiment, Shiki s'était déjà épris de Yun-Jin, bien trop pour reculer. Cette révélation l'anéantissait à petit feu et ce n'était que lorsqu'il était loin de lui ou lorsqu'il n'avait que lui pour compagnie, qu'il pouvait souffler.

Et ainsi entre ces fins murs, il expira, laissant la pression accumulée de ces dernières minutes retomber. Il détourna rapidement ses yeux de Yun-Jin lorsque ce dernier cessa d'admirer son yukata du bout des ongles. Un petit coup de chaud, et le populaire fit mine à son tour de s'intéresser à l'épaisseur du tissu.


- J'espère que cela te convient. Veux-tu que je te laisse la chambre pour te vêtir ?

L'avait-il remarqué en train de l'observer ? Grands dieux, il espérait que non. Yun-Jin avait-il aussi besoin de se montrer aussi doux et courtois ? Cet individu était décidemment plein de qualités.
Histoire de ne pas paraitre empoté, Shiki ferma brièvement les yeux avant de les rouvrir en les posant à son tour sur le Coréen, tout en étirant un petit sourire poli.

- Et bien, j'aimerais tout d'abord faire un brin de toilette. Est-ce que...cette chambre est équipée d'une salle de bain privative, ou bien sont-elles communes ?

Tout en posant cette question, Shiki dût passer près de son compagnon pour détailler un peu mieux la pièce, pour la première fois depuis leur entrée à l'intérieur. Il fronça les sourcils en remarquant le poste de télévision inutile puis aperçut la petite terrasse. De là où il se trouvait, le coin semblait vraiment joli, mais il ne se sentait pas assez détendu pour s'en approcher afin d'en profiter pleinement. Il lui fallait encore du temps pour y parvenir.
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MessageSujet: Re: Une semaine en or [Mai 2010]   Une semaine en or [Mai 2010] EmptyMer 19 Fév 2014 - 18:14

Parfois, Yun-Jin sentait le regard de Shiki sur lui, et il prenait soin de le laisser l'observer autant qu'il le souhaitait sans le déranger, sans le mettre dans l'embarras en lui retournant son regard. Tout ce qu'il fallait pour le mettre à l'aise. Ca n'allait pas être facile. L'endroit avait beau être magnifique, l'ambiance avait beau être à la relaxation, Shiki ne relâchait pas un seul muscle.

Il fallait probablement lui donner de l'espace, du temps. Ils étaient là pour ça.

- Et bien, j'aimerais tout d'abord faire un brin de toilette. Est-ce que...cette chambre est équipée d'une salle de bain privative, ou bien sont-elles communes ?

La chambre constituait une pièce unique, pas de salle de bain moderne. Ce qui n'avait rien d'étonnant, ce ryokan semblait être réputé pour son caractère traditionaliste ... historique ?
C'est donc du côté des bains qu'il fallait chercher. Yun-Jin, toujours encombré de son sac et de son yukata, mit un pied sur la terrasse et jeta un œil à l'extérieur. Plus loin sur le mur du bâtiment, au plus proche de leur onsen privé, on pouvait voir une ouverture parée de rideaux bleu pâle.

- La salle de bain est à l'extérieur, vers l'onsen. Je suis sûr que la pièce est prête pour que tu l'utilises.

Il rentra dans la chambre et déposa son yukata sur la table, à côté des serviettes de bain propres déposées à leur intention.

- Pendant ce temps, je vais aller voir l'okamisan. Je lui ai dis qu'on venait pour le tournois de Kyudo, elle  nous a préparé des fascicules, dit-il se rapprochant de Shiki et plongeant son regard dans le sien.

A ce moment, il aurait voulu le prendre dans ses bras, lui caresser les cheveux, le dos, le visage. Et déposer un doux baiser sur son front. Mais, devant lui, Shiki était une vraie forteresse, et il craignait que ce geste plein de tendresse ne le mette encore plus mal à l'aise. Aussi ne lui offrit-il qu'un sourire bienveillant.

- Prends ton temps, dit-il, la voix un peu basse. Eteins ton téléphone, enlève ta montre, laisse-les avec tes vêtements. Ton porte-feuille, tes clés ... Laisse tout ce qui te brime. Laisse-moi m'occuper de tout. Fais-moi confiance.

Yun-Jin resta silencieux quelques secondes, le temps de détailler le magnifique visage que Shiki lui offrait à la vue. Les Katsuragi avaient mis au monde un humain d'une beauté enivrante. Il s'arracha bien vite à sa contemplation non-dissimulée et se dirigea vers la porte coulissante, son sac toujours sur le dos.

- A tout à l'heure.

- - -

Lorsqu'il revint vingt minutes plus tard, Yun-Jin avait eu le temps de papoter avec l'okamisan à propos du tournoi, mais aussi des activités alentours, restaurants, temples, jardins, promenades ... Il ramenait avec lui assez d'idées pour occuper toute une semaine. Il en profita aussi pour confirmer leur repas de ce midi, qui leur sera servi dans la chambre.

Il fit glisser les shoji, délicatement, et ne fut pas surpris de trouver la pièce principale vide. Cela lui permit de prendre un peu plus possession des lieux. D'abord, il posa son sac, dans un coin de la pièce. Puis, il se débarrassa de ses vêtements, sa veste, son sous-pull, son pantalon, ses chaussettes .... Qu'il plia rapidement et posa en un tas rangé près de son sac. Une légère brise se glissant à travers la porte de la terrasse manqua de le faire frissonner, mais il posait déjà ses mains sur le tissus et dépliait la longueur. Il ne put empêcher un sourire d'orner son visage lorsqu'il passa ses bras dans les larges emmanchures. Ce yukata était très élégant, et c'était un vrai plaisir que de s'envelopper dedans. Sans se presser, il posa le vêtement correctement sur ses épaules, replia les pans l'un sur l'autre, et fit glisser la large ceinture pour la nouer.

Voilà. Définitivement, il était en vacances.

Il s'installa à la table, et attendit Shiki patiemment en regardant les brochures.
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MessageSujet: Re: Une semaine en or [Mai 2010]   Une semaine en or [Mai 2010] EmptyJeu 20 Fév 2014 - 14:14

Assis sur le petit tabouret, Shiki se savonnait plus que de raison, sans réellement s’en rendre compte. Il n’était pas sale, mais avait besoin de se sentir seul pendant un moment. Il profitait « du temps qu’il lui fallait » que lui avait accordé Yun-Jin. Le Japonais était, pour autant, incapable de faire le vide dans sa tête. Il n’avait accordé qu’un bref regard au rotemburo privatif qui constituait un véritable luxe. Il existait vraiment très peu d’établissements accordant ce privilège. Yun-Jin avait vraiment choisi un ryokan de grande finesse. C’était peut-être pour ça d’ailleurs que Shiki s’était vraiment senti mal à l’aise lorsque le Coréen s’était rapproché très près, vraiment très près de lui afin de le conseiller au mieux pour qu’il se détende. Ôter toute notion de temps moderne pour mieux plonger dans le Japon féodal, tout oublier pour se consacrer aux lieux, à l’Autre était en réalité une torture, une incohérence, une véritable contradiction. Cet endroit majestueux ne faisait qu’ancrer plus profondément le jeune populaire dans ses principes, et ces derniers lui martelaient le crâne en lui hurlant que le désir brûlant qu’il avait ressenti devant celui, manifeste, de Yun-Jin juste après qu’il lui ait prodigué ses douces recommandations de cette voix trop suave… C’était mal. Plus il y pensait, plus il se savonnait. Non, il n’était pas sale. Il se sentait sale.

Il entendit un léger bruit et se stoppa tout en tournant la tête en direction de l’origine du son intrus, le cœur battant d’appréhension. Puis quelques bruissements vinrent à s’ajouter à son ouïe. Yun-Jin était de retour. Shiki laissa la petite douche face à lui à un mètre du sol évacuer la mousse abondante, et se rinça la tête et autres parties moins facilement accessibles à l’aide du petit baquet à sa disposition, comme dans tout salle de bain traditionnelle. Un rinçage qui dura, là également, plus que de raison… à l’eau froide. Il lui fallait au moins ça pour remettre sa raison correctement en place suite au feu que Yun-Jin provoquait en lui par sa simple présence, et par ce regard bénéfique qui tendait à plonger si facilement en lui. Il se sentait si vulnérable dans ces situations qu’il devait redoubler d’efforts pour ne pas se laisser aller. Pourtant, c’était ça le but de ce week-end : se laisser aller, se détendre, se relaxer. Tandis que Shiki commençait à se sécher, il se rendit à l’évidence : le lieu était tout trouvé pour se détendre. Mais il fallait que Yun-Jin restât à une distance raisonnable de lui. Dès lors qu’il entrait dans son espace intime, c’était tout le contraire qui se produisait. Shiki ressentait un véritable dilemme émotionnel : il souhaitait témoigner sa reconnaissance pour toutes les bonnes intentions de son ami afin de lui offrir un excellent moment, mais ne savait pas vraiment comment s’y prendre. La meilleure chose à faire était d’en profiter, quand bien même une grosse part de son être était rongée par la culpabilité, la honte. Mais s’il ne franchissait pas la frontière entre raison et passion, tout devrait bien se passer, n’est-ce pas ?

Shiki ferma les yeux en tenant le yukata dans ses mains, et détailla la matière du bout des doigts pour ensuite le porter à ses narines. Il se laissa transporter dans les méandres du XVIe siècle, avant que les Portugais ne terrassent les valeurs du kyūjutsu avec  poudre à canon et  fusils dévastateurs. Lentement, Shiki enfila le vêtement amenant le pli droit vers la gauche en premier, en le remontant un peu. En amenant ensuite le côté gauche vers la droite de la même manière, il forma un pli au niveau de la taille. Le yukata étant bien taillé par rapport à sa taille et sa corpulence, Shiki n’eut pas à former de pli supplémentaire à sa taille : le yukata lui arriva pile poil au niveau des chevilles. Il maintint ce pli à l’aide d’un ruban puis positionna son obi par-dessus en le nouant par devant de la manière la plus simple, avant de faire glisser le obi de sorte que le nœud se retrouvât derrière. Il y avait longtemps qu’il n’en avait pas revêtu et habituellement, c’était sa mère qui lui faisait le nœud, de façon plus complexe. Seulement là, sa mère n’était pas là, et il n’avait pas vraiment envie de penser à elle. Il n’avait plus envie de penser à quoique ce soit. Juste se concentrer sur la douceur de l’étoffe, et la douceur de l’air. Getas aux pieds, il sortit de la salle de bain, laissant délibérément ses vêtements soigneusement pliés dans un panier. Le soleil s’était un peu plus élevé dans le ciel, remontant ainsi la température extérieure. Il faisait vraiment bon, temps idéal pour une petite promenade. Shiki poussa un petit soupir, et termina de sa sécher les cheveux avec la petite serviette qui avait été mise à sa disposition et s’avança jusqu’à la chambre. La petite terrasse franchie, il retira ses getas et s’avança tabis aux pieds dans la chambre. Ses yeux quittèrent le sol pour croiser ceux de Yun-Jin. Diverses brochures reposaient sur la table basse devant lui. Prenant une inspiration, et son courage à deux mains tout en frottant l’arrière de son crâne, ses cheveux encore humides, il étira un petit sourire à l’adresse du Coréen.

- J’irais bien me balader un peu. Ces brochures ont-elle quelque chose d’intéressant à proposer ?

Au calme, de préférence. Mais étant donné que c’était la Golden Week, Shiki doutait fortement de n’apercevoir personne d’autre qu’eux dans les environs.
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MessageSujet: Re: Une semaine en or [Mai 2010]   Une semaine en or [Mai 2010] EmptyVen 14 Mar 2014 - 22:25

Bien dommage que Shiki soit aussi réservé et silencieux sur son état émotionnel, sur ses réflexions internes. Yun-Jin aurait pu alors débattre avec lui de l'influence déplacée du catholicisme guindé imposé par les américains pendant les années d'occupation. Ils auraient pu admirer la grandeur et la finesse du japon féodal. Et alors peut-être que Shiki aurait pu se sentir à son aise, se disant qu'en ses murs, il y a longtemps, d'autres jeunes hommes avaient profité des sources pour se relaxer, et ces mêmes jeunes hommes avaient probablement continuer l’exercice de relaxation longtemps dans la nuit.

Mais quand bien même Yun-Jin aurait eu des dons télépathiques, on pouvait fortement douter de l'issue bénéfique de cette discussion. Shiki n'étant pas simplement un produit 100% Pur Nippon, mais aussi et surtout la victime de la société actuelle, dans laquelle l'homosexualité n'est pas une chose acceptable. Ce qu'il faudrait à Shiki, ce n'est pas une discussion avec un ancêtre, mais avec lui-même. Que quelque chose se débloque... Peut-être une force de caractère, peut-être une nouvelle confiance en soi ... Quelque chose pour lutter contre ce qui l'entrave ... Et personne ne pouvait le faire sinon Shiki. Personne ne pourrait le sauver de lui-même.

Si Yun-Jin ne pensait pas à tout ceci, ça ne l'empêchait pas de cogiter sur Shiki. Oui bien sûr, il regardait les brochures, de temps à autre se concentrant sur une page en particulier pour essayer de dénicher quelque chose d'intéressant, mais il revenait toujours à Shiki, unique sujet d'intérêt et d'inquiétude, présentement.

Assis confortablement, Yun-Jin avait l'oreille tendue vers l'extérieur, accueillant chaque son, chaque silence comme preuve que le japonais ne s'était pas enfui. Il se laissa même l'imaginer se laver, se vêtir, se mouvoir. Ses cheveux mouillés, sa peau blanche contrastant avec la laque noire du bois, le vert de ses yeux évinçant la beauté même de la nature ... Yun-Jin eut un petit sourire. A cette époque aussi, les hommes devaient confier à leur imagination la tâche de satisfaire leur curiosité. Shiki était une très belle femme, pudique, et Yun-Jin ne pouvait que se délecter de la vue de son cou, ou de son poignet. Shiki était sûrement un amant délicieux.

Loin de lui l'idée de s'exciter en vain, et donc de se frustrer, il s'autorisait simplement de penser, de jouer avec son esprit, sans inconfort.

Il entendit Shiki revenir, le bruit caractéristique de geta sur le bois, doux bruit des cloisons que l'on pousse : il n'eut qu'à lever les yeux pour croiser ceux de Shiki. Il resta silencieux un moment, appréciant la vue, la qualité de l'étoffe rendant grâce à la beauté indécente de Shiki.
Oui, Shiki aurait fait une femme très courtisée.

- J’irais bien me balader un peu. Ces brochures ont-elle quelque chose d’intéressant à proposer ?

Il prit le temps de répondre à son sourire avant de parler.

- Un temple, pas très loin d'ici. Le chemin pour y accéder nous fait longer la rivière et passer par une cascade, dit-il en se levant. De quoi nous mettre en appétit juste avant le repas.

Il pencha la tête sur le côté, enjoignant Shiki à le suivre hors de leur chambre. En silence, ils firent le chemin retour, et passèrent devant l'accueil, saluant l'okamisan.
Geta aux pieds, ils tournèrent immédiatement à droite et s'engagèrent sur un large chemin.
Yun-Jin apprécia le soleil sur son corps, lui qui s'enfermait souvent pour étudier, prendre des vacances au bon air ne pouvait que lui faire du bien. Il aurait voulu profiter de ce voyage pour en savoir plus sur Shiki, apprendre des choses sur lui, sa vie, ses goûts, ses attentes ... Mais il sentait le garçon trop mal à l'aise pour de telles confidences.

- Bien des fois, je me demande pourquoi j'ai choisi cette voie ... La psychologie je veux dire, ajoute-t-il avec un coup d’œil à Shiki. Mais la réponse est dans l'interrogation même. L'être humain passe sa vie à faire, penser, prévoir des choses contradictoires. On hérite de choses contradictoires, on forge des choses contradictoires. Nous sommes capables de la plus grande sagesse, et de la plus grande bassesse. Nous créons des choses magnifiques et détruisons d'autres qui le sont tout autant. On enfante, on tue, on élève, on écrase, on cultive, on brûle ... On veut le blanc, mais on désire le noir, on dit une chose et on pense l'autre, on dit ce que l'on pense, on cache ce que l'on dit ... Parfois je me demande comment nous sommes encore là.

Il avait le regard perdu plus loin, l'esprit dans son fil de pensée, des pensées qui fusent qui ne peuvent pas s'exprimer par la parole aussi vite qu'elles naissent. C'était un effort d'y mettre de l'ordre.

- Je pense que toutes ces questions, tous ces mystères, toutes ces interrogations qui nous assaillent dès qu'on se laisse penser ... J'ai du vouloir tenter d'y répondre. Pourquoi nous sommes comme ça ? Dans notre globalité. Pourquoi fonctionnons-nous ainsi, dans notre individualité ?

La brise était tellement douce sur sa joue, il en fermerait les yeux.

- Pourquoi tant de différences, pourquoi tant de similitudes ? Pourquoi n'avons-nous pas encore trouvé d'autres formes de vie dans l'espace qui nous entoure ? Pourquoi d'autres formes de vie ne nous ont-elles pas trouvé ? Pourquoi devons-nous dormir la nuit ? Alors que c'est un moment tellement propice à la réflexion, à l'évasion. C'est en voyant les étoiles que je me dis que l'espace existe, qu'au-dessus de nous, il n'y a pas un couvercle qui nous protège mais le vide.

Oui, il remplissait un peu, mais c'est une intimité qu'il partage. Une intimité qui n'envahit pas celle de l'autre, une qui saura rester dans les limites de la bienséance. Mais une intimité quand même.

- J'avoue que l'être humain me répugne. La consommation, la surproduction, le meurtre, la barbarie, la jalousie, l'égoïsme ... J'en ai des nausées parfois. Est-ce que je vais pouvoir supporter ça, dans mon métier ? Est-ce que j'ai bien choisi ? Ils disent que se remettre en question est essentiel pour garder une éthique fiable, mais elle peut aussi m'éloigner de ce but. Est-ce que l'être humain en vaut la peine ? Est-ce qu'il n'est pas trop grand désormais pour que l'on puisse faire quoi que ce soit pour le changer ? Le ramener sur la bonne voie ?

Comme ils marchaient, la rivière apparut le long du chemin, claire, vibrante d'une énergie douce mais salvatrice. Un petit pont de bois peint en rouge la traversait, charmant, et Yun-Jin y posa le pied en premier.

- Si on regarde bien, depuis le début, on se détruit. On détruit notre environnement de vie, on détruit notre corps, notre vie.

Il s'arrêta au milieu, le regard glissant dans l'eau. Silence.

- Peut-être a-t-on besoin de détruire tout ça. De détruire ce qui nous retient sur Terre. On a vu des êtres humains se couper de toute pratique biologique de survie, manger, boire, dormir ... Tous des gens qui cherchaient à s'élever spirituellement.

Il posa ses yeux sur Shiki. Shiki, une geisha pour qui bien des hommes auraient tué, pour qui bien des gens feraient n'importe quoi. S'il était plus primaire que ça, s'il laissait son corps et ses désirs décider, prendre les commandes, Yun-Jin aurait déjà prit ce qu'il voulait chez Shiki. Et il l'aurait détruit.
Ses magnifiques yeux verts ...

- Peut-être que ...

Peut-être qu'il fallait arriver à détruire tout ce qui nous retenait dans notre corps faible pour parvenir à être plus qu'un amas de cellule en mouvance. Peut-être que le but de chaque être humain est de s'affranchir de sa pauvre condition biologique, la nourriture, l'eau, le soleil, la terre, la haine, l'amour ... Pour aller au-delà ...

- ...

Au delà de quoi ?

- Je ne sais pas. Qu'en penses-tu ?
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Shiki Katsuragi
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MessageSujet: Re: Une semaine en or [Mai 2010]   Une semaine en or [Mai 2010] EmptySam 6 Déc 2014 - 10:58

Shiki plia soigneusement et posa délicatement la serviette qui reposait sur ses épaules, sur la table au milieu de la pièce. Yun-Jin l'invitait à sortir sur le champ, le Japonais ne se fit pas prier. Un temple... cela faisait combien de temps qu'il n'était pas aller prier ? Le domaine religieux lui était devenu plus surréaliste encore depuis quelques mois. Certainement que pour la forme, il avait suivi là encore, le chemin que lui avait tracé son père. Satori tracait les chemins de bon nombre de personnes, y compris celui de sa femme qui s'était converti au shintoisme. Il était un leader, et ses followers lui emboitaient le pas sans mal, prêts à tout pour le satisfaire.

Les mains glissées dans les manches, Shiki suivait Yun-Jin pour l'heure. Il détailla la silhouette stoique de son dos, son allure. Il était plus grand que son père, mais n'avait pas sa carrure. Il lui ressemblaitcependant, Yun-Jin avit cette verdeur, cette aisance à s'écarter des principes que lui-même ne respecte qu'avec trop de fermeté. Comment sortir d'un moule après y avoir été enfermé plus de 17 ans ? Le coréen était cette corde qu'on tend pour s'extirper de ce sable mouvant. Et Shiki l'avait atteinte, cette corde. Il peinait juste à refermer sa main dessus.

Le jeune homme accéléra le pas et vint aux côtés de Yun-Jin. Il ne souhaitait pas se tenir en retrait, quand bien même il se sentait terriblement inférieur à son ami. Il ne sut exactement déterminer ou expliquer ce ressenti. C'était ainsi. Ils se retrouvèrent dehors, le soleil les inonda de sa bienveillance promettant aux deux hommes un week-end sous le thème du bien-être. Pouvait-il se laisser aller ? Juste durant ces deux jours, loin de tout ? Un coup d'oeil sur le côté, et comme plus tôt dans la matinée, Shiki admira l'image de Yun-Jin qui s'offrait à lui. Il ne réalisa véritablement qu'à cet instant là, de la tenue traditionnelle japonaise sur le corps du Coréen. C'était étrange... mais elle lui allait vraiment bien. Tout semblait lui convenir en réalité.

L'accélération des battements de son coeur lui fit détourner le regard dans la direction opposée, vers là où il n'y avait rien d'intéressant à regarder sinon le contact visuel direct d'avec le soleil. Il ferma les yeux un instant. Une chaleur était venue lui empourprer légèrement les joues, incomparable à celle de l'astre du jour. Ils se mirent en route lentement, le calme interrompu par le bruit de leur pas, et le bruissement coordonné des yukatas. Yun-Jin prit alors la parole. Shiki se délecta de sa voix, imprima ses paroles tout en regardant droit devant lui. Surtout, ne rien laisser transparaitre. Shiki n'était pas une demoiselle, il se devait de garder une attitude hommasse. Ils pouvaient croiser n'importe qui. Pourtant, il avait tellement envie de tourner la tête vers lui, de boire ses paroles, d'accrocher dans les iris sombres de Yun-Jin sa confidence. Surtout que les révélations de ce dernier étaient importantes. Il doutait. Celui qui, quelques mois plus tôt, l'avait séduit par son aplomb, était désormais en train de douter. Le Coréen lui dévoilait une faiblesse, dans ce corps si fort. Quoi qu'il en soit, Shiki ne pouvait que lui donner raison sur ce point et en même temps, il mit le doigt sur autre chose: Yun-Jin était un homme d'une grande générosité, aussi vaste que sa curiosité. Son intérêt pour l'être humain était grand, ce qui expliquait peut-être pourquoi il se sentait bien plus à l'aise que lui-même dans ce qu'ils étaient en train de vivre tous les deux.

Une brise vint à balayer les longues mèches de l'étudiant. Shiki se rendit alors compte, qu'il avait cédé face à l'attraction inébranlable de Yun-Jin. Depuis combien de secondes l'admirait-il ? Se raidissant, il trouva un intérêt particulier pour un petit rocher non loin. Le ton de Yun-Jin changea. Ses pensées devinrent plus sombres, plus proches de celles de Shiki. Mais Yun-Jin était un espoir, son espoir. Les funestes réflexions ne concordaient pas avec sa symbolique. Il ne devait pas s'aventurer sur ce chemin, il devait rester dans la lumière. Il devait demeurer sa lumière. Si Yun-Jin doutait maintenant, leur rencontre n'aurait plus de sens.

Ils avaient stoppé leur marche, ne laissant ainsi que le glissement de l'eau sous le petit pont de bois sur lequel ils s'étaient arrêtés. Cette fois, il ne se détourna pas de lui et leurs regards se croisèrent. Shiki ne devait pas fuir, pas maintenant alors que Yun-Jin avait besoin d'un soutien, d'une écoute. Après avoir laisser le silence s'instaurer quelques secondes, Shiki finit par étirer un petit sourire.

- Tu es un être d'une grande bonté, Yun-Jin. Tu as choisi une voie plus difficile que la perpétuation d'une valeur traditionnelle. L'être humain est tellement complexe qu'il faudrait être fou pour espérer le changer. Tu as raison, Senpai. Il est vil, imparfait, il mérite peut-être d'être détruit.

Il s'éloigna un peu, et observa les alentours.

- Regarde la Nature. Elle s'étend, et d'elle-même se corrige. Evidemment, la patte de l'Homme apporte une touche artistique, historique peut-être mais... Elle n'a pas besoin de nous, alors qu'on a tant besoin d'Elle. C'est Elle qui a fait de nous ce que nous sommes.

Il eut une pensée contradictoire. Si la Nature avait fait que l'homme doit se lier à une femme, comment pouvait il justifier son attirance pour Yun-Jin ? S'il suivait sa propre logique, alors il pourrait très bien assumer sa relation avec le Coréen. Mais...la complexité.

- L'imperfection de l'Homme peut être une qualité, comme un défaut. Il doit encore évoluer, mais il agira toujours de manière illogique, irresponsable. Et c'est pourquoi il faut des personnes comme toi, qui s'intéressent à Lui. Qu'ils l'aident à trouver le bon chemin, et qu'ils Lui permettent de comprendre qu'Il a sa place dans ce monde sans qu'Il ne se sente pour autant au dessus de tout.

Shiki revint vers Yun-Jin, et se posa tout près de lui, ancrant ses iris dans les siens.

- Ne te détourne pas de la voie que tu as toi-même choisie, Yun-Jin. Ne t'éloigne pas de la "conquête de la seule Terra Incognita". Des personnes auront besoin de toi. Nous ne te demandons pas de sauver l'Humanité entière...

"Nous". Il venait de s'inclure dans le lot. Parce qu'il savait qu'il avait lui-même besoin de lui dans sa vie. Besoin de sa force, de sa poigne.

"Et moi, j'ai besoin de toi".

Il n'était pas encore prêt pour lui faire une telle déclaration.
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MessageSujet: Re: Une semaine en or [Mai 2010]   Une semaine en or [Mai 2010] EmptySam 10 Jan 2015 - 19:48

Shiki soutint son regard, pour la première fois depuis ce matin. Yun-Jin laissa un fin sourire s'étirer alors. Shiki avait les plus beaux yeux du monde. Surtout quand ils étaient posés sur lui. A cet instant, il y voyait une force de caractère qui lui fit chaud au cœur. Personne ne le lui demandait - puisque personne ne savait - mais Yun-Jin savait pertinemment pourquoi son cœur accélérait quand il pensait à Shiki. Ou qu'il le voyait. Le garçon n'était pas seulement beau comme un dieu, il y avait une force dans son regard parfois qui contrastait énormément avec cette image propre et lisse qu'il arborait sans cesse. Cette volonté, il l'avait expérimentée en premier au Bal de la St Valentin, il y a quelques mois, sans savoir qui se cachait derrière ce masque. Quand il découvrit enfin sa véritable identité, l'image du jeune lycéen trempé se superposa sur celle de l'éphèbe aguicheur et la fusion des deux agit comme un puissant attractif. Dès lors, Yun-Jin avait tenu à savoir qui était Katsuragi Shiki.
Quand il comprit aussi que le japonais avait un véritable faible pour lui, que Yun-Jin avait accès à un niveau d'intimité rare chez Shiki, l'attraction fut définitive.

Shiki était quelqu'un de complexe portant une armure de masques sous laquelle Yun-Jin pouvait se glisser.

- Tu es un être d'une grande bonté, Yun-Jin. Tu as choisi une voie plus difficile que la perpétuation d'une valeur traditionnelle. L'être humain est tellement complexe qu'il faudrait être fou pour espérer le changer. Tu as raison, Senpai. Il est vil, imparfait, il mérite peut-être d'être détruit.

Yun-Jin sourit au compliment. Une grande bonté ... C'est bien une qualité qu'on ne lui prêtait pas. Arrogance, oui. Était-il bon ? Il ne se posait pas la question.
Est-ce que l'homme était si mauvais ? Ses yeux ne quittèrent pas le japonais, l'accompagnant quand celui-lci s'éloigna, poursuivant son discours.

- Regarde la Nature. Elle s'étend, et d'elle-même se corrige. Evidemment, la patte de l'Homme apporte une touche artistique, historique peut-être mais... Elle n'a pas besoin de nous, alors qu'on a tant besoin d'Elle. C'est Elle qui a fait de nous ce que nous sommes.

Obéissant, Yun-Jin posa son regard sur le paysage alentour brièvement avant de revenir sur Shiki. Car il était bien le plus belle réussite de Mère Nature.

- L'imperfection de l'Homme peut être une qualité, comme un défaut. Il doit encore évoluer, mais il agira toujours de manière illogique, irresponsable. Et c'est pourquoi il faut des personnes comme toi, qui s'intéressent à Lui. Qu'ils l'aident à trouver le bon chemin, et qu'ils Lui permettent de comprendre qu'Il a sa place dans ce monde sans qu'Il ne se sente pour autant au dessus de tout.

As-tu agi de manière irresponsable, Shiki ? Ce soir-là quand tu as posé tes lèvres sur celles de Yun-Jin ? Quand tu l'as suivi à l'étage, dans cette chambre presque sordide ? Quand tu as pris sa main et couru le plus vite que tu pouvais ?
Oui, l'être humain est complexe. Probablement que Yun-Jin n'arrivera pas à faire de différence. Mais s'il devait passer seulement sa vie à contempler ces yeux, ceux-là même à quelques centimètres de lui, ça lui conviendrait finalement.

- Ne te détourne pas de la voie que tu as toi-même choisie, Yun-Jin. Ne t'éloigne pas de la "conquête de la seule Terra Incognita". Des personnes auront besoin de toi. Nous ne te demandons pas de sauver l'Humanité entière...

"Nous".

Shiki très proche, Yun-Jin pensait en binaire. 1 obsession 0 déni. 1 Shiki 0 Le reste. 1 Cette tension dans coeur pour chaque milli-seconde passée à admirer le japonais 0 Le vide de sa vie avant qu'il n'y entre.
11111111111111111111111111111.

Son corps criait silencieusement dans l'effort d'immobilisme que Yun-Jin s'imposait. Ses muscles voulaient s'actionner, plier son bras, porter sa main au visage de cet être si sublime qui lui répondait avec tant de beauté. Mais il savait que ça briserait tout. Que Shiki ne voudrait pas quelque chose comme ça. Il avait décidé de lui laisser son espace, de lui laisser du temps.
Son corps criait toujours.
Alors il parla.

- La foi.

La foi en lui, la foi en ses décisions, en ses capacités, en son but, en ses convictions. La foi en la vie, en l'être humain. La foi en ce qu'il ressentait pour lui. La foi en ce qu'ils partageaient, même subtil. La foi en l'avenir pour tout ça.

Sa tirade avait commencé en discussion d'excuse pour tenter d'établir le contact entre eux de manière plus détournée, moins agressivement directe. Son initiative avait porté ses fruits. Shiki n'aurait pas pu mieux lui répondre. Cela faisait trois mois et Yun-Jin ne s'était jamais senti aussi ... Aussi accompagné que maintenant. Certe, les débuts de relation étaient toujours délicats - d'autant plus pour eux étant du même sexe - mais Yun-Jin n'avait pas ressenti ce petit quelque chose qu'une relation apporte. Ce sentiment de ne pas être seul. D'avoir quelqu'un en particulier pour soi.

Il lui sourit.

- Si c'est un monde dans lequel tu vis, je veux bien garder la foi. Ça en vaut la peine.

Son regard prit de l'intensité alors qu'il ressentait un élan de sentiments prendre son cœur d'assaut puis il prit sur lui. Et amorça quelques pas sur le pont pour traverser.

- Continuons, le sanctuaire ne doit plus être loin.

La route fut tout aussi plaisante. La Nature était si belle, si douce. Yun-Jin fit quelques commentaires, comparant avec la Corée et décrivant son pays natal à Shiki.

Au bout d'un moment, leurs pas les menèrent devant un torii, portant le nom du sanctuaire dont il était l'entrée. Derrière, un escalier de pierre grimpait dans la montagne. Le sanctuaire n'était pas des plus accessible, mais un peu d'exercice ne leur ferait pas de mal. Yun-Jin effectua un petit arrêt, puis s'inclina avec déférence avant d'inviter Shiki à monter en premier. Puis il entama l'ascension à son tour.
Enfin, ils aperçurent le temple au bout d'un chemin de terre.

- Vieux temple, commenta Yun-Jin.

Les tōrō de bois, alignés sur le bord du chemin, étaient couverts de mousse. Yun-Jin se tourna vers Shiki pour lui sourire. Il était content d'être là avec lui.

Ils prièrent en tirant la corde du suzu, accrochèrent leurs vœux sur l'emakake, achetèrent des O-mamori - Yun-Jin aimait beaucoup en envoyer à sa famille -, n'oublièrent pas de laisser de l'argent dans le saisenbako, admirèrent l'architecture du bâtiment, les koma-inu, la végétation entourant le sanctuaire, et la vue qu'offrait un belvédère naturel sur l'est de la montagne.

Ils durent redescendre, l'heure du déjeuner approchant, il leur fallait encore faire le chemin retour. Ils s'inclinèrent avant de passer sous le torii et retournèrent tranquillement vers l'auberge.
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MessageSujet: Re: Une semaine en or [Mai 2010]   Une semaine en or [Mai 2010] EmptyDim 23 Aoû 2015 - 20:56

La foi. Un petit mot pour tant de significations. Il parait qu’avec la foi, on peut soulever des montagnes, combattre des maladies, survivre au pire des cataclysmes. Il parait qu’il suffit d’un peu de foi envers soi-même pour réussir, pour avancer, faire fi des critiques, du venin qu’on vous envoie en pleine face. Mais une foi aveugle observe dans la mauvaise direction. Quand bien même elle est noble, la foi se veut souvent candide et les montagnes n’en sont qu’à hauteur de fourmi. La foi ne fait pas tout. Le pragmatisme a son lot d’importance, autant que le septicisme. Shiki doute beaucoup trop, et dans ce sens, il préfère être seul. Il donne des conseils qu’il sait incapable de suivre lui-même. Il compte sur des personnes comme Yun-Jin pour l’aider à voir le monde telle qu’il vient de le décrire, dans une version idéale, et pas dans une version éducative qu’on lui impose. Il n’en a pas conscience, mais Shiki rêve d’une liberté dont il ne dispose pas.

- Si c'est un monde dans lequel tu vis, je veux bien garder la foi. Ça en vaut la peine.


Mais cette foi, Shiki ne l’a pas ; il souhaite l’avoir, mais il ne sait pas comment l’obtenir. C’est pourquoi il aime l’observer et se saisir de celle des autres, dans un parrallélisme qui jusqu’à présent était sa raison d’agir. Mais cette phrase que Yun-Jin vient de prononcer, est de trop. D’un seul coup, c’est trop. Il réalise qu’il est directement concerné dans la foi d’un tiers, et qui plus est, un tiers qui l’attire de façon illogique ; ce qu’il décrivait plus tôt. Une impulsion familère s’immisce alors en lui, faisant de son corps la victime d’un magnétisme insondable émanant des yeux sombres qui l’observent. Les mains posées sur la rampe du petit pont de bois se resserrent. C’était cette même sensation qu’il avait ressentie ce soir de février, lorsqu’il a déposé ses lèvres sur les siennes. Un goût de liberté, de dépassement de soi.

Lorsque Yun-Jin romp le contact visuel, la pression de l’impulsion retombe. Shiki n’aurait pas supporté quelques secondes de plus et aurait cédé au magnétisme pour atteindre ces lèvres qu’il désire goûter à nouveau, et embrasser la liberté de toute sa ferveur. Mais elle s’éloigne, ramenant à Shiki à cette version imposée du monde. Malgré tout, c’est une prison qui lui plait depuis toujours. Avec Yun-Jin, il ne fait que jouer avec des barreaux affaiblis par des siècles de culture nippone éludant de plein gré les périodes douteuses de l’ère Edo.

Le chemin vers le temple se fait dans un calme relativement serein. Shiki se concentre sur les environs, appréciant le contact du textile sur sa peau tandis que le soleil tente de se frayer un passage entre les feuillages pour l’atteindre. C’est ainsi qu’un torii se révèle à eux. L’endroit ressemblait beaucoup à un autre sanctuaire où il s’était rendu avec sa famille lorsqu’il était petit. Il avait à peine six ans, mais il s’en souviens plutôt bien. Il ne portait pas la tenue traditionnelle, mais ses parents, si. Il se voit encore grimper les marches, en louper une ou deux, et s’égratigner les paumes ainsi que les genoux. Julie avait alors laissé Satori porter Vérité, à peine agé de deux ans pour s’occuper de lui. Les cheveux de sa mère, remonté en chignon, laissaient échapper quelques mèches, et ses yeux verts lui envoyaient toute la tendresse du monde tandis qu’elle retiraient les petits cailloux qui s’étaient immiscés dans sa peau. Elle était et sera toujours, la plus belle femme du monde.

Shiki ferme les yeux un instant, effaçant cette image de la famille modèle qu’il ne fondera jamais, et essayant de ne pas imaginer la tête de son père s’il le voyait en yukata dans un contexte qui ne rappelle que trop l’illusion d’un couple, les enfants en moins. Prenant une inspiration, Shiki amorce un pas sous le torii suite de l’invitation de Yun-Jin. Définitivement, le Japonais a l’impression d’être un élément phare d’une scène de kabuki, interprétant sous un maquillage illusoire, ce personnage féminin qui ne pouvait être interprété par une femme. Ce n’est pas agréable, c’est humiliant, mais Shiki rendà Yun-Jin son sourire par un de ses habituels et formels équivalents. Par la suite, il mettra tout en oeuvre pour éviter chacun des regards un peu trop désarmants que Yun-Jin lui enverra, par l’intérêt parfaitement simulé de tel relief, telle pièce de bois, tel élément naturel de décoration. Toutefois, sa prière sera authentique : “La chance pour cet être qui se tient à mes côtés. Que son avenir soit prospère et que le bonheur se présente à sa porte.

Le temps s’étire un peu trop, et le mal être refait surface. Le sol sacré ne doit plus vouloir de lui. Shiki amorce le pas en sens inverse, pas mécontent de quitter cet endroit. Il aime les temples pourtant. Il fut un temps où il allait régulièrement sur les hauteurs de Keimoo. Il n’en a plus eu le temps depuis qu’il a pris la vice-présidence du club de natation. Il soupire et s’arrête lorsqu’ils passent à nouveau sur ce petit pont de bois. Il regarde cette fameuse nature qu’il décrivait un peu plus tôt et tourne son regard vers le Coréen, un noeud à l’estomac. Il est bien possible qu’il ne puisse pas avaler quoi que ce soit à l’auberge. Il hâte le pas, et franchit ce pont qui semble vouloir prendre le contrôle de ses hormones. De retour au ryokan, il ne se pose pas en position de retrait, il ne veut pas être celui qui suit, et ne veut pas être invité à passer devant. Il prend la décision d’ouvrir la porte, d’ôter ses geta et de saluer poliment l’okamisan qui les accompagne à nouveau jusqu’à leur chambre. Ils ne peuvent pas être plus ponctuels : le repas vient justement d’être servi.
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MessageSujet: Re: Une semaine en or [Mai 2010]   Une semaine en or [Mai 2010] EmptyMar 13 Oct 2015 - 14:34


Loin du tumulte de la vie quotidienne, des deadlines qui s’amoncellent, des ambitions personnelles, Yun-Jin respirait mieux. Il avait besoin de cette pause dans sa course contre le temps. Tout faire, tout accomplir, tout gérer. Parfois, il demandait l'impossible. Parfois il l'obtenait. Et parfois le possible semblait vouloir se tenir hors de sa portée.

Shiki était toujours distant. Malgré leur discussion. Malgré ce contexte. Le coréen décida de ne pas en faire état. Ils étaient à peine arrivé, il fallait encore du temps. Un temps durant lequel, malgré cette distance, il appréciait sa compagnie. Yun-Jin choisit de faire confiance, à Shiki, à lui-même, au temps, pour lui apporter ce qu'il désirait. Et si vraiment ça ne venait pas ... Alors c'est que ça ne devait pas arriver.

Prenant les devant, Shiki continuait à éviter son regard. Le coréen suivit docilement, son estomac se réveillant à la perspective du repas et son attention s’absorbant dans la contemplation des détails du yukata de Shiki. Les plis. Les angles. Les courbes cachées. L'okamisan les couva de sa politesse bienveillante, les invitant à prendre place. Face au japonais, Yun-Jin attendit qu'elle les laisse pour prononcer les paroles d'usage avant de s'emparer des baguettes et d'admirer la profusion et la diversité de ce qui s'offrait à eux : la table basse était recouverte de petits plats, tous contenant des aliments aux couleurs et odeurs variées, entourant deux plus grands, les plats principaux. Certains fument, certains brillent, il faut d'abord se régaler les yeux avant de satisfaire la bouche.

Le creux de son estomac vint gentiment lui rappeler qu'une contemplation ne serait pas très utile pour satisfaire son besoin de matière première.

- " Bon appétit " dit-il en français, son accent ajoutant de la musicalité à ces deux mots.

Et il entama les hostilités.

Il tenta de ne pas regarder Shiki trop intensément. Ou trop longtemps. Pour ne pas obliger le japonais à se refermer plus qu'il ne l'était déjà. L'entreprise fut difficile, il avait envie de profiter de chaque seconde de ce long week-end pour se rapprocher du japonais, l'observer tout son saoul, ancrer son image dans sa mémoire ... Mais, présentement, cela reviendrait à grignoter l'espace personnel de Shiki et le mettre mal à l'aise. Ce n'est pas ce qu'il voulait.

- Le tournoi commence à 14h, voudras-tu que l'on s'y rende plus tôt pour avoir de bonnes places ?

Yun-Jin plaçait beaucoup d'espoir dans ce tournoi. Jusque là, l'échange entre eux deux était très restreint, lourdement enrayé de distance et de retenue. De là à ce que Shiki se lâche complètement, Yun-Jin n'y pensait pas, mais plutôt un lien. Une connexion. Quelque chose de simple que le goût pour la performance physique et sportive pouvait apporter. Cela lui permettrait aussi d'en découvrir plus sur cette discipline que Shiki affectionnait.
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MessageSujet: Re: Une semaine en or [Mai 2010]   Une semaine en or [Mai 2010] EmptyLun 19 Oct 2015 - 18:02

Installé à table, baguettes en main, Shiki se perd dans l'observation d'un émincé de légume, d'un carré de tofu, d'une tranche de poisson. Son estomac subit une torture provoqué par la poximité du coréen. L'appel de la nourriture d'un côté, son obstruction de l'autre. Les mots prononcés dans sa langue semi-natale lui font redresser la tête. Leur prononciation absolument mauvaise lui ferait presque arquer les lèvres si l'ambiance était à la détente. A vrai dire, c'est bel et bien le cas, mais de manière incontrôlable, Shiki ne parvient pas à y accéder. Ce repas, cette auberge, cette pièce, et la promenade plus tôt... Tout était un appel au romantisme. Shiki n'est pas prêt et se demande s'il le sera un jour.

- "Bon appétit", Yun-Jin.

En français également, histoire de jouer le jeu. L'accent en plus, le sourire en moins. Yun-Jin n'aime pas les formalités du japonais, alors que reste-t-il si on en vient à lui retirer les sourires et autres comportements courtois ?
En simple observateur, Shiki poursuit l'examen de cette table luxueusement dressée dans une vaisselle élégamment décorée. Chacun des éléments contenant leur mini mets ont leur propre style, une touche délicate par une présence florale, le tout créant une ambiance unique à portée de doigt. Un petit paradis visuel et gustatif, une oeuvre d'art. Shiki est vraiment fier de cette moitié d'origine qu'il souhaiterait intégrale. Il entrouvre les baguettes, incline légèrement la tête en avant comme pour témoigner un énième respect gestuel à ce qui lui est offert, pour ensuite se saisir d'un petit aliment au hasard. Son appétit se libère alors de ses chaînes est c'est désormais le plaisir qui prend place au delà de ses lèvres, fondant sur sa langue et se frayant un chemin le long de son oesophage jusqu'à son estomac avec délice. De temps à autre, il regarde cet homme qui l'accompagne, capture parfois une émotion satisfaite par le plaisir gustatif que lui procure ce repas, et le grave précieusement en lui. Shiki remarque également, sans difficultés, ses efforts pour ne pas le mettre mal à l'aise par un regard sur sa personne qui l'embarasserait. Vient alors la question, après ce qui semble être un silence brisé que par le frolement des baguettes sur les bol, le bruit de mastication légère, et le bruissements des tissus légers.

- Hum. Est-ce nécessaire ? Je veux dire...

Il pose ses baguettes, quand bien même il n'a pas encore terminé son repas. Son regard se porte sur la terrasse non loin, offrant une vue sur le calme serein des lieux.

- Peut-être serait-il judicieux de profiter de la quiétude du moment avant de prendre un bain de foule scabreux.


Paradoxe. Autant l'embarras est quelque peu manifeste lorsqu'il se retrouve totalement seul avec Yun-Jin, autant il est clairement inconfortable lorsque des regards étrangers risquent se tourner vers lui pour capturer ce qu'il ne doit pas être. Toutefois, il préfère nettement le premier, c'est pourquoi il ose à présent dans ce huis clos, se détourner de la vue sur l'extérieur pour se satisfaire d'un autre sujet d'observation. Plus vivant, plus intéressant. Plus plaisant. Ca ne dure jamais longtemps avec Shiki. Il attrape le petit pichet d'eau qu'il déverse dans le gobelet en grès de Yun-Jin.

- Mais si tu préfères anticiper, je n'y vois pas vraiment d'inconvénient. Faisons à ta convenance.


Dernière édition par Shiki Katsuragi le Mer 25 Nov 2015 - 17:30, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Une semaine en or [Mai 2010]   Une semaine en or [Mai 2010] EmptyJeu 22 Oct 2015 - 6:13

- "Bon appétit", Yun-Jin.

Evidemment, ses mots à lui portaient l'élégance et le raffinement. Ajouté à ça, le sérieux à la japonaise et vous obtenez un cocktail paradoxalement attirant. Pas étonnant qu'il soit si populaire. Beaucoup de filles veulent le gendre parfait.

- Ahah, pardon pour la prononciation, dit-il rapidement en excuse.

Shiki renvoyait une image si froide, si droite. Le garçon semblait incorruptible, impossible à dévier d'un droit chemin. Qui pourrait dire qu'il luttait si fort en ce moment pour ne pas s'en détourner...

- Hum. Est-ce nécessaire ? Je veux dire... commença Shiki, le regard perdu sur l'extérieur, peut-être serait-il judicieux de profiter de la quiétude du moment avant de prendre un bain de foule scabreux.

Un bain de foule scabreux, voilà un choix de vocabulaire plutôt singulier. Shiki ne devait pas aimer la foule.

- Mais si tu préfères anticiper, je n'y vois pas vraiment d'inconvénient. Faisons à ta convenance.

Savourant de l'anguille, Yun-Jin médita sur la situation de Shiki. Est-ce que le japonais avait trop de difficulté à entretenir cette relation avec lui ? Ou bien la difficulté demeurait-elle avec toutes ses relations intimes ? Shiki désirait-il vraiment être ici avec lui ?
Hm ... Sa simple présence devrait répondre à cette question. Shiki était là, présent avec lui, il ne l'avait pas forcé à venir. Tout comme ... Il ne le forçait à rien du tout. Toutes ces fois où ils s'embrassaient à l'abri des regards, peut-être se montrait-il persuasif, mais Shiki revenait toujours la fois d'après. Et si on remonte plus loin, c'est bien Shiki qui a fait le premier pas. De nombreux faits qui pouvaient le rassurer sur le désir de Shiki quant à sa personne mais qui ne lui donnaient absolument aucune clé pour parvenir à concrétiser ce désir.
Comme maintenant.

Shiki venait de poser ses yeux sur lui. Un cours instant avant de s'occuper à le servir. Yun-Jin vida le contenu de son verre avant de parler.

- Profiter de la quiétude du moment me semble être un programme parfaitement désigné pour mon cerveau d'étudiant.

Il ponctua ses paroles en finissant sa soupe miso.

- Il me semble qu'être en ma seule compagnie te met mal à l'aise. J'ai pensé qu'être au plus vite à ce tournois te permettrait d'éviter cette gêne. Pour moi, l'important est de passer du temps avec toi. En tête à tête ou non.

Même s'il espérait avoir une occasion de se rapprocher de Shiki durant ce séjour, émotionnellement, physiquement peut-être, le simple fait de passer plusieurs jours en sa présence était déjà beaucoup. Car leur quotidien n'était fait que de rencontres fugaces, de morceaux d'intimité volés au détour d'un recoin ... Ce n'était pas satisfaisant.
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MessageSujet: Re: Une semaine en or [Mai 2010]   Une semaine en or [Mai 2010] EmptyJeu 26 Nov 2015 - 23:02

Shiki se sert de l'eau à son tour, mais ne serait pas contre un petit saké tiède. Dans ce genre de repas, son père lui tolère parfois ce petit écart, même s'il n'en a pas l'âge légal. Ca reste tout de même rare, ce qui fait de cette boisson alcoolisée une convoitise plus précieuse encore. Il porte le gobelet à ses lèvres, avale une gorgée avant de le reposer délicatement et quasiment sans bruit. La première réponse de Yun-Jin lui convient tout à fait. A vrai dire, il espérait entendre quelque chose dans le genre, d'où les précisions quant à son point de vue.

Toutefois, après s'être saisi à nouveau de ses baguettes pour atteindre un émincé de poulpe, son mouvement s'arrête. Le regard rivé sur celles de Yun-Jin, il a pourtant l'impression que ce dernier vient de les glisser quelque part entre les côtes, jusqu'à atteindre un de ses points vitaux. Le Coréen avait simplement heurté la sensibilité du Japonais. Shiki savait que Yun-Jin avait remarqué son inconfort, depuis les débuts de cette histoire qui avait pris de l'ampleur à ses yeux, mais il ne s'attendait pas à ce qu'il en fasse état si vite. Cette ampleur que Shiki considère de taille doit certainement ne pas l'être suffisamment pour l'étudiant. Il est inexpérimenté dans tout ce qui concerne les rapports sentimentaux, ce qui n'est évidemment pas le cas de Yun-Jin - il l'avait bien remarqué au bal de la Saint Valentin - et, histoire d'apporter plus de difficulté à ce baptême émotionnel, il a fallu qu'il soit attiré par une personne de même sexe ! Le fossé qui sépare les deux garçon est béant, profond, large dans ce domaine, sans parler du reste. Dans ce fossé, l'inconfort n'occupe qu'une petite place. Pour ce que ça vaut, il peut bien l'admettre, ça sera toujours qu'un maigre pas en avant, un effort pour lui-même et probablement juste un os à ronger pour Yun-Jin.
Il reprend le mouvement de ses baguettes tenant le morceau de tentacule au piège, et le fait glisser entre ses lèvres. Il mastique avec discrétion, déglutit et tend ses couverts vers du riz.

- Tu as raison, Senpai.

"Senpai" parce qu'avec Yun-Jin qu'il n'y a pas d'égalité. Parce qu'il en sait plus dans la sphère relationnelle tout comme, et là c'est une évidence, sur le point psychologique. Une bouchée se fraye son chemin jusqu'a l'estomac de Shiki.

- Je suis "mal à l'aise". Je suppose que cacher cet embarras est de l'ordre de l'impossible. A tenter de trop masquer, certaines couches s'effritent puis s'effondrent.

Il avale une autre gorgée d'eau puis ose la confrontation visuelle en percitant les iris sombres de son vis-à-vis.

- Mais ce n'est pas déplaisant, d'être en ta compagnie. Avec, ou sans tournoi de Kyudo.

A déduire donc, qu'il n'est pas nécessaire de trouver de programme alléchant dans un domaine que Shiki apprécie particulièrement, pour passer un agréable moment. Il aurait pu parcourir des kilomètres en train ou en voiture pour finir statique sur une plage rocailleuse que le résultat aurait été le même, avec cette gêne manifeste, mais toujours avec satisfaction et ce, par la simple présence de Yun-Jin à ses côtés.

Simplicité et Complexité combattent à armes égales sur le champ de bataille d'une idylle bucolique.
Shiki a naturellement souri.
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MessageSujet: Re: Une semaine en or [Mai 2010]   Une semaine en or [Mai 2010] EmptySam 28 Nov 2015 - 18:20

Une seconde d'immobilité trahissant les émois internes du japonais. Ou juste peut-être, le temps de réfléchir à ce que Yun-Jin venait de dire.

- Tu as raison, Senpai.

Shiki ayant les yeux ailleurs, Yun-Jin se permit un demi-sourire, léger et bref. Chaque fois que Shiki prononçait ce mot, Yun-Jin repartait dans ce débat intérieur. Il aurait vraiment aimé qu'il lâche cette habitude - en témoignaient les fourmillements de plaisir pour les rares fois où son prénom vibrait sur les lèvres du japonais - mais le lui dire explicitement ne servirait à rien. En aucun cas cette marque de respect pouvait être remise en question, ça ne lui viendrait pas à l'esprit. Ou alors .. peut-être dans d'autres circonstances. En Corée, Shiki l'aurait appelé Hyung et il aurait trouvé ça complètement normal.
Malgré toutes ces années dans ce pays, il avait encore du mal avec certains aspects de sa culture.

- Je suis "mal à l'aise". Je suppose que cacher cet embarras est de l'ordre de l'impossible. A tenter de trop masquer, certaines couches s'effritent puis s'effondrent.

Big news. Le coréen se retint de soupirer. Il y avait tellement de solennel dans le comportement de Shiki. Ca devait être épuisant, tous les jours, d'être aussi droit, d'être aussi en contrôle de son univers. Ou tout du moins d'essayer. La perfection des murs que Shiki dresse entre lui et le reste du monde est exactement ce qui rend les rares fuite du donjon si exaltantes. Quand il a ôté le masque pour découvrir qui était cet incube - succube peut-être ? hm ... - qui l'avait perturbé, il avait eu du mal à superposer les deux images. Celle de Shiki, défendant du trésor national nippon, et cet adolescent sulfureux qui brûlait ses sens.
Ces couches, ces masques, Yun-Jin aime quand ils disparaissent. Qu'il les ôte de lui-même ou qu'ils tombent de la volonté de Yun-Jin, c'était toujours un plaisir singulier - pervers peut-être - de pénétrer cette muraille et de conquérir le fort. Même pour quelques heures. Même pour quelques minutes. Même pour un instant.

Evidemment, Yun-Jin soutint le regard du japonais.
Cette joute ... Pouvait-elle à elle seule expliquer pourquoi Yun-Jin déployait des montagnes de patience avec Shiki ? Sans ciller ?

- Mais ce n'est pas déplaisant, d'être en ta compagnie. Avec, ou sans tournoi de Kyudo.

Ou bien était-ce ce désir si énervant de vouloir quelque chose qu'on ne peut pas avoir ? Allait-il changer de comportement après avoir obtenu ce qu'il voulait de Shiki ? Ce ne serait pas la première fois qu'il fait montre d'une telle bassesse, mais aurait-il fait autant d'efforts pour si peu de résultats ? Très improbable.
Et pourtant. La question continuait de se poser.

Finissant son trait de pensée rapidement, il décortiqua les sens et contre-sens, sens cachés ou dévoilés des mots du japonais. Malgré son inconfort, Shiki appréciait d'être ici. Et si jamais ils ne devaient pas aller voir ce tournois, ça lui irait aussi.
L'idée que Shiki sommeillait dans sa passivité dans l'attente d'une excitation extérieure commençait à faire son chemin à travers les neurones de Yun-Jin. Il les laissa extrapoler librement jusqu'à faire appel à des scènes plus ou moins décentes où Shiki tenait le rôle principal.

Le coréen lui rendit son sourire, laissant ses baguettes reposer à leur place.

- Je vois. Gavons-nous de sérénité alors.

Jaugeant son estomac, Yun-Jin déclara le festin fini. Il attendit d'être sûr que Shiki soit repu avant de se lever et d'aller chercher l'okamisan. Elle se serait montrée d'elle-même un peu plus tard, mais il voulait lui demander d'apporter du thé. Elle s'affaira autour de la table, rapide et efficace pour les débarrasser du reste du repas, et Yun-Jin prit place dans l'un des fauteuils de la terrasse pour laisser son attention se faire capturer par la douce houle des feuillages.

Il ne cessait de penser. Le menton contre sa main, un seul être envahissait ses réflexions. Parfois, il se rejouait le film de leur relation depuis le début, depuis cette rencontre simple et insignifiante dans l'amphithéâtre, jusqu'à leur très petit road trip de ce jour, en passant évidemment par cette fameuse nuit où en l'espace de quelques heures, tout avait changé. Embrasser un garçon, embrasser CE garçon, courir derrière lui alors qu'il lui tenait la main, rencontrer son père, rencontrer sa mère, dormir chez ses parents ... Embrasser ce garçon encore, furtivement dans un couloir, le chercher des yeux parmi la foule estudiantine, témoigner du trouble qu'il cause en lui quand enfin leurs yeux s'accrochent.
Aucun mot n'avait fait office d'engagement ou de promesse. Que des actes sur lesquels il pouvait se baser pour se dire que tout ça n'était pas que du vent. C'était bien mince. Et pourtant il s'y jetait à corps perdu. Pour cette sensation, profondément dans la poitrine, douloureuse la plupart du temps, indescriptiblement merveilleuse quelques rares fois.

Digestion enclenchée, le bruit régulier de l'eau et celui si doux du feuillage bruissant le fit somnoler.
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MessageSujet: Re: Une semaine en or [Mai 2010]   Une semaine en or [Mai 2010] EmptyDim 10 Jan 2016 - 12:40

Le repas s'est terminé sur une note relativement bonne. De la sérénité, oui, c'est tout ce dont Shiki a besoin à ce moment précis. Le déjeuner a été particulièrement bon, mais ne l'aurait pas tant été si Yun-Jin ne s'était pas trouvé en face de lui pour le partager.
Yun-Jin se lève, laissant le Japonais l'accompagner du regard un instant, curieux du moindre de ses faits et gestes, avant de le détourner à nouveau vers l'extérieur. Peu après, il verra apparaitre l'okamisan et il l'observera poliment, sans se montrer indiscret, tout en lui accordant en retour les sourire polis qu'elle lui enverra. Il ira jusqu'à s'incliner pour la remercier de ses services. Quelle fierté que de partager cette même patrie, et de plonger ainsi dans ses valeurs traditionnelles !

Une fois que la femme a pris congé, Shiki laisse ses muscles se détendre. Il n'a pas été particulièrement tendu, du moins il n'en a pas eu conscience. Ce comportement quotidien, bien plus qu'un réflexe, fait parti intégrante de lui. Toutefois, le relâchement est clairement perceptible, comme s'il se laissait aller à un massage qui ne lui serait pas imposé. Sa définition du repos se trouve quelque part dans cette sensation, lorsque personne n'est là pour l'apercevoir, creusant ainsi le gouffre d'une solitude persistante mais en aucun cas pesante. Seulement dans le cas présent, il n'est pas seul. Et c'est tout ce qui fait la différence entre le repos et la sérénité. Yun-Jin l'accompagne dans sa solitude, dans ses doutes le tout dans un environnement honorable et admirable. Qui peut se targuer d'avoir été aussi loin avec lui ? Pas même...lui-même. C'est ainsi qu'il admire Yun-Jin, là bas, sur son fauteuil, le regard perdu il ne sait où. A cet instant, il aimerait se joindre à lui, partager ses pensées et y emmêler les siennes. Il se lève alors, et s'agenouille à ses côtés.

- Senpai...

Il mène ses main à celle, disponible, de son ami ; elles l'englobe. Geste intime, bien trop personnel et qui en dit long sur la profondeur de ses émois.

- Il n'y a pas de meilleur endroit qu'ici. Le kyudo compte pour moi... mais il n'est pas indispensable.

Il ouvre les mains, libérant une parcelle de celle du Coréen afin d'y poser simplement ses lèvres, formant un murmure contre sa peau.

- Merci, Yun-Jin. Restons ici.

Le murmure se transforme en geste sur cette peau qu'il désire affectueusement, un simple baiser silencieux, mélange étrange de reconnaissance et de tendresse.
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HAN Yun-Jin
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HAN Yun-Jin


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MessageSujet: Re: Une semaine en or [Mai 2010]   Une semaine en or [Mai 2010] EmptyMer 20 Avr 2016 - 16:40

Dans cette atmosphère intemporelle, Yun-Jin laissa son regard se faire capturer par la toile de fond. Il l'entendit se déplacer, s'approcher de lui. Il sentit sa présence à ses côtés et sa vision périphérique capta la figure du japonais qui s'agenouillait près de lui. Comme plus tôt, il ne lui imposa pas son regard. Il se laissa imprégner de cette situation qui ne s'était pas annoncée.
Il avait essayé de prévoir. De contrôler. Il avait réservé cet endroit pour tenter d'influencer Shiki, le pousser à la détente, à l'ouverture. Il avait pensé au tournois de kyudo pour lui plaire ... gagner ses faveurs peut-être. Il avait choisi de louer une voiture et de le conduire jusqu'à l'onsen, pour profiter de ce petit moment de plus ensemble seuls. La liste s'allongeait encore. Une liste de choses qui auraient du se passer de telle façon. Evidemment, en quelques heures, son quadrillage céda à la loi de la vie. Comme toujours.
Yun-Jin, en lutte permanente pour tenter de contrôler son existence et ce qui l'entoure. En déconvenue permanente de voir que ça ne marchait jamais vraiment.

Shiki était en passe de devenir l'instrument préféré de la Vie pour contrer Yun-Jin dans ses plans désespérés de domination de son environnement. Juste, un gros point d'interrogation. Un saut dans le vide. Sans parachute ? Sans fond, surtout.
Une épreuve des plus difficiles pour le coréen. Mais Shiki est tellement tendu que la moindre tentative d'inflexion menace de tout rompre. Yun-Jin n'a pas le choix. Il DOIT être patient. Il doit lui laisser le plus d'espace possible. C'est interminable.

- Senpai...

- 네 ...

Son regard se détacha enfin du camaïeu de vert, à temps pour être frappé par la beauté des mains venant se saisir de la sienne. Son autre main retomba sur sa cuisse, peinée de ne pouvoir elle aussi être touchée par cet être hors de portée.

- Il n'y a pas de meilleur endroit qu'ici. Le kyudo compte pour moi... mais il n'est pas indispensable.
Et moi, est-ce que je compte pour toi ? Est-ce que je te suis indispensable ?



Il s'autorisa à remuer son pouce entre les mains de Shiki, caressant la peau si douce.
Et puis. Son regard resta fasciné par les lèvres de Shiki. Il ne pouvait pas bouger. Il ne devait pas ... Pas encore.
Son corps entier lui fit mal, enchaîné par ses propres promesses.

- Merci, Yun-Jin. Restons ici.

Il resta au bord de la falaise pendant quelques secondes. Est-ce que Shiki s'ouvrait à lui enfin ? Est-ce qu'il s'autorisait à saisir la maigre perche ? A plonger ? Ou bien est-ce qu'il restait sagement dans sa position et laissait le temps à Shiki de venir à lui ?
Que fallait-il faire ? Shiki était-il de ces oiseaux qui ne s'approchent que si vous les ignorez ? Ou n'était-il qu'un être compliqué ...
Il retint un soupir. Arrête de penser. Il plongea.

Il laissa sa main tranquillement ronronner dans celles du japonais. C'est l'autre, frustrée, qui vint caresser la joue, exprimant la même tendresse, avant de laisser place à un autre frôlement.
Pas les baisers innocents des enfants, du bout des lèvres et furtif. Pas les baisers impatients et indélicats des adolescents. Pas non plus ceux teintés de l'habitude et du quotidien.
Et encore moins ceux pleins de passion que Yun-Jin aimerait lui voler tous les jours.
Trois baisers, à la suite, le dernier les yeux fermés.

Très proche, Yun-Jin lui sourit tendrement puis lui dit d'une voix murmurante :

- Tout ce que tu voudras.

Il se redressa, s'adossant avec confort dans le fauteuil. Sa main n'ayant pas quitté celles de Shiki. Ses doigts reprenant leur douce caresse.

- Après tout, cet onsen mérite amplement qu'on lui dédie tout notre temps.

Il soupira, autant pour tempérer son cœur (ainsi que l'esprit) que pour exprimer sa satisfaction à être là.
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Shiki Katsuragi
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MessageSujet: Re: Une semaine en or [Mai 2010]   Une semaine en or [Mai 2010] EmptyJeu 21 Avr 2016 - 11:14

Un simple contact sur sa joue, une lente expiration. Plus loin, le vent siffle dans les feuillages du décor trop parfait, dans cet onsen trop parfait, en cet instant bien trop parfait. Shiki Katsuragi, dont l'appel à la perfection est le quotidien, s'interroge encore. Si tout est parfait, en quoi est-ce mal ? Personne n'est là pour l'observer, le juger. C'était l'idée. C'est la raison pour laquelle il avait accepté la proposition de Yun-Jin, malgré l'angoisse. Et angoissé il l'a été jusqu'à présent.


La veille, il avait eu du mal à s'endormir. Il avait vu les chiffres de son réveil passer par dizaines et lorsqu'enfin l'appareil a sonné au matin de ce jour, il avait à peine dormi deux heures. Il avait alors été trop fatigué pour parler sur le chemin, mais trop tiraillé de l'intérieur pour se détendre.

A présent, tandis que ses muscles se relâchent, il adopte un position un peu plus confortable tout en maintenant le seiza. Son coeur n'aurait définitivement pas supporté d'aller au tournoi, et Shiki aurait probablement désirer rentrer à Keimoo au plus vite, tandis que là...
Yun-Jin a tout fait pour qu'il se sente bien. Tout ce qui lui tient à coeur. Son pays, sa passion, et même ce regard qu'il ne lui a pas imposé. Tant d'efforts, juste pour lui, qui passe son temps à feindre de l'ignorer, jouant de sa culture et de ses bonnes manières pour donner le change. Comme toujours. Une routine, un ennui peut-être. Peut-être qu'au fond, Yun-Jin commence à s'ennuyer de lui, ce qui explique la distance dont il fait preuve à son tour. Il accepte tout sans se plaindre, fait preuve d'un calme olympien. Il est différent de d'habitude. A la Saint Valentin, c'était pourtant lui, Shiki Katsuragi, qui était sorti des sentiers de son éducation. C'est ce qui fait qu'ils en sont là aujourd'hui, sur cette terrasse. Rien qu'une torsion dans ses principes, une initiative folle pour se retrouver dans une relation interdite, victime d'une attraction puissante et déraisonnée.
Le Yun-Jin de l'amphi, le Yun-Jin Chapelier, le Yun-Jin en vigie depuis un étage supérieur au sien à l'académie et qui le rend aussi inaccessible par moment avant qu'il ne lui vole un baiser au détour d'une rue d'Amani, après les cours à quelques pas de l'abribus, ou près du local vélo lorsque le soleil se fait clément. Ce Yun-Jin là... est absent aujourd'hui. Et c'est un pincement au coeur qui le réveille.

Il s'était endormi sur cette même main qui, du pouce, l'avait bercé jusque dans les bras d'Hypnos. Son état de fatigue est tel qu'il a imaginé l'autre main de Yun-Jin lui caresser la joue avec d'une infinie douceur. Il lui semble avoir entendu sonner trois fois le glas de cette escapade. Un glas qui avait pris la forme des lèvres du Coréen avant qu'il ne trépasse. La plus douce des fins, mais aussi la plus douloureuse. Shiki avait tenté d'accrocher le regard de l'Empereur penché sur lui, mais ce dernier était trop majestueux sur ce trône ; il ne pouvait accorder tant d'intérêt pour le noble et pourtant modeste samouraï qu'il était. Le voyage tournait à sa fin, et il redeviendrait une ombre.
Shiki lève les paupières. Combien de temps s'est-il assoupi ? Il garde une trace de son rêve avec amertume. Il est sur le point de perdre Yun-Jin. Seulement, n'est-il pas déjà trop tard ? Au delà de la terrasse, le jour a diminué, et Fûjin s'est levé. Une pluie tombera bientôt. Shiki contracte ses doigts autour de ceux du Coréen. Sa bouche est pâteuse, il déglutit. Il entrouvre les lèvres, sans se défaire de l'obervation du ciel qui se voile.

- Le Kyûdo n'était qu'un prétexte n'est-ce pas, Yun-Jin ?

Des mots qui font mal. Il ne souhaite pas la fin mais il ne peut pas non plus changer. Le masque qu'il porte sera toujours présent, quand bien même il souhaite au fond s'en défaire.

- Tu as choisi le meilleur cadre pour me mettre à l'aise.

Il se redresse, lâche la main de Yun-Jin, puis se lève. Il lui tourne le dos, au bord de cette terrase, appuyant sa main sur la cloison à sa droite.

- Je n'ignore pas la patience dont tu as fait preuve. J'aurais du me douter que tu... finirais par te lasser.

Il n'a pas réussi à contrôler l'affaiblissement de sa voix sur les derniers mots. Toutefois... "Un homme ne pleure pas". Son père lui a assez répété ces mots durant toute son enfance. Déglutissant une fois de plus, Shiki s'éclaircit la gorge. Il ne comprend pas la peine qui l'envahit. Il se maintient donc droit, et prend une grande inspiration. Satori a toujours eu raison, après tout.

Il expire et ravale le mal avant qu'il ne sorte de sa personne.
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MessageSujet: Re: Une semaine en or [Mai 2010]   Une semaine en or [Mai 2010] EmptyJeu 21 Avr 2016 - 15:26

Il n'eut pas de réponse, son interlocuteur s'étant endormi. Il laissa échapper un petit soupir. Déçu, un peu. Attendri, en fin de compte. Voilà quelqu'un qui ne résistait pas très bien à l'appel de la sieste post-déjeuner. C'était mignon, quelque part.

Yun-Jin le regarda dormir. Il osa lui caresser les cheveux, faiblement pour ne pas risquer de le réveiller. Il le contempla, pour le moment que cela dura, il s'abreuva des traits du japonais tant qu'il le pouvait. Un tableau qui restera probablement gravé dans sa mémoire à tout jamais.
Ce fut aussi un moment pendant lequel il lui parla. En silence. Des choses qu'il ne lui dira jamais, qu'il conservera précieusement au fond de lui. Des choses qui le firent sourire parfois, certaines qui lui firent mal d'autres fois.

Et puis, Shiki sortit de son sommeil. Et Yun-Jin détourna le regard pour ne pas l'incommoder. Ou tout simplement pour ne pas être pris en flagrant délit.
Tous deux regardaient dans la même direction.

- Le Kyûdo n'était qu'un prétexte n'est-ce pas, Yun-Jin ?

Yun-Jin acquiesca, un faible 'oui'. La transformation du ciel s'opérait sans qu'il n'en prenne conscience.

- Tu as choisi le meilleur cadre pour me mettre à l'aise.

Shiki se redressa, rompant leur contact et s'éloigna de lui. Le coréen le suivit du regard, le regard fixé sur sa nuque.

- Je n'ignore pas la patience dont tu as fait preuve. J'aurais du me douter que tu... finirais par te lasser.

Il fronça les sourcils. Il n'aimait pas du tout ce ton dans la voix de Shiki. Il ne comprenait pas non plus d'où sortait cette idée que Yun-Jin se lassait. Se lasser de ? Shiki ? Avait-il fait quoi que ce soit qui aurait pu prouver le contraire ? Leur simple présence ici n'en était-elle pas la preuve ?
Confus, le coréen se leva à son tour rejoignant Shiki. Les mots lui manquaient. Ses yeux détaillèrent les épaules du jeune homme, descendirent dans son dos avant de remonter pour se perdre dans la contemplation de l'épiderme pâle devant lui. La nuque.

Estc-e que dire quoi que ce soit allait faire avancer les choses ? Rien n'était moins sûr. Il fallait choisir un autre moyen de communication. Un dans lequel les faux semblants étaient difficiles. Dans lequel Yun-Jin pourrait répandre ses sentiments et dans lequel Shiki pourrait les recevoir.

Il ne comprenait pas ce qui se passait dans la tête du japonais à cet instant - jamais d'ailleurs.
Aussi, ne souhaitant pas risquer de les embrouiller encore plus avec des questions, des explications, il choisit d'agir, de poser sa main sur celle de Shiki, en mimique, et de refermer son bras sur la taille du japonais, le rapprochant de lui. Ses doigts se mêlèrent à ceux du jeune homme, et, prenant ainsi délicatement la main, il la ramena par devant, enfermant doucement Shiki dans l'étreinte. Il laissa son corps épouser celui de Shiki, son menton se poser dans le creux du cou, et ses pouces caresser la peau disponible.

Il sentit le vent chargé de la future pluie à venir s'engouffrer dans ses cheveux. Il ferma les yeux. L'odeur du japonais lui chargea la poitrine de sentiments si forts.... Il rapprocha ses lèvres de l'oreille de Shiki, ouvrit la bouche pour parler mais hésita. Qu'est-ce qu'il pouvait bien lui dire pour lui faire comprendre ... Il finit par murmurer ...

- 나는 당신에게 내 사랑을 증명할 수 있을까요? 내가 너 때문에 미치겠다. 어떻게 얘기해야 할지 모르겠다. 하지만 ... 네 곁에 있고 싶은걸. 널 사랑하게 해줘.
Naneun dangshihege ne salangeul cheungmyeong hal su isseulkayo ? nega no demune michiketta. Eotteoke yegiheya halji moleugetta. Hajiman ... ne kyeode i'go shipeungeol. Neol salanghage hejwo.

Il avait resserré son étreinte, juste un peu, juste pour lui faire comprendre. Il ne desserra que pour retourner Shiki face à lui, poser sa main au dos de la tête du japonais et se permettre de l'embrasser.
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