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 Fin de semaine à Suzuka [pv Hisaka Rika]

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Viggo Nyström

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MessageSujet: Fin de semaine à Suzuka [pv Hisaka Rika]   Fin de semaine à Suzuka [pv Hisaka Rika] EmptyJeu 20 Juin 2019 - 23:00

Le comportement de la monoplace était parfait, aujourd’hui. Puissante dans les lignes droites et avec une direction réactive à souhait dans les virages, elle était faite pour faire tomber les chronos de Suzuka, cet après-midi. C’est ce que n’avait pas arrêter de se répéter Viggo au cours des vingt dernières minutes, au volant de sa Honda. Le visage enfoui sous son casque, le suédois utilisait tout ce qu’il avait sous le pied et entre les mains afin de gagner quelques précieuses centièmes de seconde à la fin du tour qu’il venait d’entamer.
Lancé à près de 330km/h dans la ligne droite des stands, il s’engagea dans le premier virage du circuit. Un virage délicat, puisque les pilotes devaient freiner en plein milieu du virage pour le négocier. Puis arrivaient les fameux « S ». Gauche-droite, gauche-droite à plus de 240km/h, les pneus effleurant les vibreurs au bord de la piste à la recherche de la trajectoire optimale. C’est ici que les meilleurs tours étaient faits ou au contraire détruits. A la vitesse à laquelle il venait de réussir à passer, Viggo semblait bien parti. Après la longue courbe, il arriva avec sa monoplace au double-virage Degner. La première moitié était toujours la plus complexe, car la trajectoire était difficile à appréhender à haute vitesse. Puis venait alors la seconde moitié, plus lente avec une trajectoire encore plus serrée. Après l’épingle à cheveux, lente, très lente, presque trop à son goût, Viggo écrasa la pédale d’accélérateur jusqu’à ce qu’il atteignît la partie la plus difficile du circuit : la courbe Spoon. Cette partie du circuit s’avèrait délicate, puisqu’il fallait essayer de conserver le maximum de vitesse alors que le virage se resserre petit à petit. Pour Viggo, ce fut difficile les premières fois, mais après plusieurs essais, aussi bien en simulateur que sur le circuit, le virage n’avait plus de secrets pour lui. Arrivé sur la passerelle, il entra sur la courbe 130R. Par temps sec, comme aujourd’hui, 130R était confortable et pouvait presque se négocier à fond. Mais par temps de pluie, la moindre erreur pouvait envoyer la voiture dans le gravier. Viggo savait qu’il aurait de nombreuses opportunités pour dépasser ses concurrents, à ce virage-là. Mais pour l’heure, il restait concentré sur son tour. Après la dernière courbe qui poussa la Honda à plus de 300 km/h, le pilote suédois dû presque sauter sur les freins pour négocier la chicane Casio. Il ne restait plus qu’à foncer jusqu’à la ligne d’arrivée pour boucler le tour, ce qu’il fit.

« -Bien joué ! s’exclama Mike, son ingénieur de course dans la radio de son casque, c’est le sixième meilleur temps pour nous ! Tu as assuré ! »

Sixième temps ? Pas mal du tout. S’il parvenait à maintenir le rythme et que les mécaniciens trouvaient encore un moyen d’améliorer les réglages, il pourrait prétendre à une excellente place sur la grille durant les qualifications, demain. Une bonne chose, car il pourrait ainsi prendre un meilleur départ et espérer rester dans les points lors de la course.

« -Merci, dit-il simplement à la radio.

-Ramène la voiture au stand, on va débriefer tout ça et préparer la stratégie pour demain. »

Après un tour au ralenti afin d’économiser le moteur, Viggo s’engagea dans l’allée des stands avant de s’arrêter devant le garage de son équipe. Là, les mécaniciens l’aidèrent à faire rentrer la voiture dans le garage. Une fois la voiture immobilisée, le jeune homme sortit de la monoplace et retira son casque puis sa cagoule. Mike vint le retrouver, tout sourire :

« -Il faut qu’on continue comme ça, demain. On n’a jamais été aussi devant cette année que depuis que l’écurie est revenue dans la compétition. »

Mike Davidson savait de quoi il parlait. L’ingénieur anglais venait de rentrer dans l’équipe à l’époque où le jeune homme n’était même pas encore en Formule 1. Viggo avait suivi de près les résultats des championnats et l’écurie Honda Racing Team, qui avait fait son retour il y a quelques années, était trop longtemps restée en fond de grille. Des résultats indignes de l’écurie nippone qui avait fait ses débuts en 1964 et qui avait connu ses heures de gloire avec Ayrton Senna et Alain Prost à la jonction entre les années 1980 et 1990.

« -Il y a beaucoup de nuages, fit remarquer le suédois en tournant le regard vers le ciel gris serpillère, dehors.

-Ouais, ils annoncent de la bruine, demain et on aura sûrement d’énormes averses, ce dimanche. »

Pas les meilleures conditions pour courir, mais Viggo était plutôt à l’aise sous la pluie. Il s’empara de sa gourde posée sur le comptoir et but quelques gorgées alors que la voiture de son coéquipier belge, Stoffel Vandoorne, était à son tour rentrée dans le garage par les mécaniciens.

« -Bon, je te laisse souffler un peu, déclara Mike, rendez-vous dans un quart d’heure pour le débrief. »

***

Deux heures, un debrief et une douche plus tard, Viggo sortait de son mobile home. Il avait enfilé un jean noir, ses baskets en toiles ainsi qu’un t-shirt et un imperméable aux couleurs de l’écurie. Il aurait bien enfilé sa veste fétiche, mais son contrat stipulait qu’il devait offrir un maximum de visibilité aux sponsors de l’écurie dont les logos étaient cousus sur les vêtements de l’équipe. Il décida néanmoins de se passer de la casquette et de ses lunettes en raison de l’absence totale de soleil aujourd’hui.
Nous étions maintenant en fin d’après-midi et l’activité battait toujours de son plein dans le paddock. Viggo décida d’aller faire un tour à pied autour du circuit. Il passa ses écouteurs à ses oreilles et lança You make me feel d’Archive sur son téléphone alors qu’il s’engageait sur l’allée principale. Peut-être irait-il prendre un verre au Suzuka-ZE, un restaurant situé dans le paddock. Après tout, il ne l’avait pas démérité.
Il donna une petite tape sur la poche ventrale de son imperméable : son appareil photo jetable était bien là. Parfait, il aurait sans doute terminé la pellicule à la fin du week end. On lui avait souvent conseillé d’ouvrir une page sur les réseaux sociaux, notamment un Instagram où il pourrait poster toutes ses photos prises avec son jetable. « Pilote de course et photographe vintage », ça serait vendeur, d’après sa sœur, qui était plus calée que lui sur le sujet, mais il n’était pas particulièrement intéressé. Après tout, il prenait des photos pour lui-même et ne voyait vraiment pas l’intérêt de les poster en ligne. Est-ce que cela intéresserait vraiment les gens ? Probablement pas.
Il esquissa un geste pour un photographe qui essayait de le prendre en photo alors qu’il marchait avant de se glisser entre deux camions d’écuries. Puis il atteignit le Suzuka-ZE et vint s’installer à une table. L’endroit, sans être bondé, était loin d’être déserté. Plusieurs regards se tournèrent vers lui, mais il n’y fit guère attention. Son albinisme s’était chargé de l’habituer aux regards depuis son plus jeune âge. Il commanda un soda à la caisse où la serveuse paru surprise qu’il parle japonais avant d’aller s’installer à une table faisant face à la grande baie vitrée du restaurant. De là, il se mit à observer l’activité qui agitait le paddock dehors en sirotant de temps en temps une gorgée de sa boisson.  
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MessageSujet: Re: Fin de semaine à Suzuka [pv Hisaka Rika]   Fin de semaine à Suzuka [pv Hisaka Rika] EmptySam 22 Juin 2019 - 13:12

Octobre 2019

C’est une bien étrange journée, me dis-je en prenant place sur le siège passager, encore essoufflé de m’être dépêché. J’avais eu la surprise, en me réveillant, de recevoir un appel de mon père, de passage à Keimoo. Et quelques minutes plus tard, il s’était retrouvé adossé contre une voiture de location, devant le manoir où je vis en colocation. Il venait de rentrer au Japon, m’avait-il assuré avant de discuter de banalités, de pluie et de beau temps. Puis finalement, il y eut le silence. J’avais senti qu’il voulait me demander quelque chose depuis le début de la conversation, mais je m’attendais à tout sauf à ce qu’il me demande de rentrer à Nagoya pour quelques jours, afin de passer un week-end en famille comme cela arrive rarement. Ma sœur et ma mère étaient déjà au courant, avait-il ajouté en attendant ma réponse. N’ayant rien de prévu dans les jours à venir, j’avais accepté. Il me fallait juste mettre des habits propres et prendre quelques affaires avant de partir : mon téléphone, mon chargeur, quelques vêtements et mon appareil photo. T-shirt bleu nuit, jean noir et baskets enfilés, je suis fin prêt pour le départ.

« Tu restes combien de temps cette fois ? »

Ai-je demandé alors que nous démarrons, le ronronnement du moteur couvrant presque ma voix. « Pas longtemps. » me répond-t-il, sans être plus précis sur la durée. Depuis que le siège de la rédaction a migré à Tokyo, il avait été contraint de prendre un appartement sur place, payé par l’entreprise. Il alternait donc entre des heures de bureau à la rédaction, et des séjours un peu partout dans le monde pour couvrir les grands événements du sport automobile. « Et toi, les études ? » m’interroge-t-il pour reprendre la discussion. Rien n’exceptionnel, mais cela suffit à combler le silence puisque nous enchaînons ensuite sur la thèse de ma sœur, le job de ma mère et la santé du chat.

(…)

Nous passons une heure à faire le point sur la vie de chacun, sur le quotidien que nous ne partageons plus depuis huit ou neuf ans maintenant. Puis son téléphone portable se met à sonner. Il décroche. Mon regard se tourne alors vers la fenêtre, faisant mine de ne pas écouter sa conversation. Le ciel est plutôt nuageux, mais il n’y a rien de plus normal pour un mois d’octobre. Malgré tous mes efforts, je ne parviens pas à totalement occulter leur discussion. L’appel prend rapidement fin et j’entends mon géniteur souffler, les mains crispées sur le volant. Je l’observe du coin de l’œil alors qu’il commence à s’excuser.

« Désolé, on va devoir faire un petit détour par Suzuka. Aucun de mes collègues n’a réussi à interviewer un pilote sur … une affaire qui fait commence à faire du bruit sur internet. On ne peut pas faire l’impasse dessus au prochain tirage, tu comprends ? »

Je hoche la tête, légèrement indifférent. Ca me fera une petite pause pour me dégourdir les jambes.

(…)

Nous sommes accueillis par un petit comité qui s’empresse de donner une carte d’accès à mon père, avant de tourner leurs regards vers moi. Je m’apprête à dire que cela ne me dérange pas d’attendre dans la voiture, mais ils me devancent et m’invitent à patienter au paddock. Je hausse les épaules tandis que l’un des hommes me tend un coupon pour une boisson gratuite. Nous marchons quelques instants, avant qu’ils ne me laissent au milieu d’inconnus autour de camions. L’ambiance ici est plutôt électrique, je me demande si c’est lié à l’affaire dont parlait mon père. Je marche sans exactement savoir où aller, m’arrêtant de temps à autre pour admirer les camions brillants alors qu’il ne fait même pas grand soleil. Puis, lassé, je finis par me mettre à la recherche d’un endroit où échanger le coupon contre une boisson, la soif commençant à m’irriter la gorge.

Je trouve un plan de l’espace un peu plus loin, après m’être faufilé entre les véhicules des différentes écuries. Une odeur d’essence me monte soudain aux narines, accompagnée d’un puissant vrombissement. Cela m’interroge momentanément sur la passion de mon père pour cet univers, mais je retourne rapidement à mon nouvel objectif : trouver une cafétéria. De ce que je vois sur le dessin, le restaurant le plus proche se trouve être le Suzuka-ZE. Après m’être assuré de bien connaître la direction à prendre, je me mets en route.

De l’extérieur, je peux constater que le restaurant est loin d’être vide, et je me demande un instant qui sont tous ces gens. Des pilotes, des mécaniciens, des journalistes ? Le temps d’une réflexion, un groupe d’hommes me devance et pousse la porte du restaurant. Je les suis machinalement, et me place derrière eux dans la file d’attente où une serveuse prend les commandes. Le groupe s’installe au milieu du restaurant, monopolisant l’espace de par leurs voix fortes.
Mon tour finit par arriver, j’échange mon coupon par un soda à l’orange et me mets en quête d’un espace tranquille où passer mon temps sur mon téléphone en attendant le retour de mon père. Je repère quelques tables libres côté fenêtre, où seul un homme d’une blancheur éclatante est attablé. Keimoo étant une ville cosmopolite, j’ai donc souvent été au contact de personnes de type caucasiennes, mais je n’avais encore jamais vu quelqu’un d’aussi blanc. Albinisme peut-être ? Avec un teint aussi pâle et des cheveux blancs, je ne vois rien d’autre, si ce n’est pour se donner un genre. Je tente de détourner mon regard de son visage pour ne pas le mettre mal à l’aise, mais le mal est déjà fait. Mais le pire dans l’histoire est à venir : à force d’attendre et hésiter, d’autres personnes se sont installées sur les tables libres. Il ne me reste plus qu’à m’asseoir avec lui. Enfin, s’il veut bien. Je m’approche de sa table, plutôt anxieux.

« Can I sit with you ?  »

Lui ai-je demandé non sans accent japonais que j’ai pourtant tenté de dissimuler. J’ai soudainement l’impression de revenir dans mes pires souvenirs de collège où mon interlocuteur ne comprend pas ce que je dis. A moins que je me monte la tête et que je ne lui laisse pas suffisamment de temps pour répondre. Je remarque que sa veste est au couleur de l’écurie Honda. Au moins une situation pour laquelle la passion de mon père aura été utile.

« Pilot ? »

J’enchaîne en souriant un peu nerveusement. J’imagine que je vais finir cette journée en buvant mon soda assis par terre entre deux camions.
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MessageSujet: Re: Fin de semaine à Suzuka [pv Hisaka Rika]   Fin de semaine à Suzuka [pv Hisaka Rika] EmptyDim 23 Juin 2019 - 23:21

A travers la baie vitrée, on pouvait voir de tout : des mécaniciens pousser des caisses, des journalistes courir à droite à gauche, certains spectateurs VIP prenant des selfies dans le paddock, comme deux jeunes femmes qu’il aperçu en train de prendre un selfie avec Ricciardo, l’un des deux pilotes Renault, un de ses rivaux qui était dans le métier depuis plus longtemps que lui. Viggo se demanda pendant un instant s’il serait aussi populaire que lui, un jour. Cela dépendrait probablement de ses résultats dans les futures ou alors de sa présence sur les réseaux sociaux qui jusqu’à présent restait très limitée, surtout pour quelqu’un de sa génération. Le suédois haussa intérieurement les épaules et reprit une gorgée.

Il sentit alors un regard se poser sur lui et vit quelqu’un l’approcher du coin de l’œil, quelqu’un qui le dévisageait. Il coupa discrètement la musique dans ses écouteurs, au cas où l’individu en question voudrait lui poser une question. L’autre ne fit d’abord rien et décida finalement de lui demander s’il pouvait s’asseoir à côté de lui. Viggo leva la tête et lui jeta un bref coup d’œil : un japonais à en juger son accent, même taille que lui, cheveux noirs longs, teint blême, vêtu d’un t-shirt sur lequel était accroché un pass pour le paddock. Un fan de F1 impressionné par sa première fois dans le paddock ? Difficile à dire, même des gens qui n’avaient aucun intérêt dans le sport automobile étaient invités aux courses.
Remarquant qu’il n’y avait pas vraiment d’autres places de disponible, Viggo hocha la tête à l’intention du jeune homme alors que le fantôme d’un sourire passait sur son visage, l’invitant à prendre place. Il serait bien resté seul, mais il se vit mal de dire à quelqu’un qui cherchait simplement une place de dégager et de le laisser tranquille. Alors qu’il cherchait une autre musique pour reprendre l’écoute de sa playlist, son nouveau voisin lui demanda d’une voix qui semblait peiner à sortir de la gorge s’il était « pilot ». Viggo tourna la tête vers lui et lui répondit :

« -Yes, for Honda. »

Il hésita un instant à retourner à sa musique, mais à en juger l’air de son voisin, ce dernier voulait peut-être discuter et il semblait plus nerveux que jamais. S’il se comportait mal envers lui, cela finirait peut-être sur les réseaux sociaux et il gagnerait une mauvaise réputation auprès de la communauté de fans de F1 mais aussi au Japon où il habitait avant même la fin de sa toute première saison en Formule 1. Aussi il retira complètement ses écouteurs, tourna sa chaise vers son interlocuteur et le salua d’un hochement de tête, comme le faisait les gens dans ce pays :

« -Je m’appelle Viggo. Viggo Nyström. »

Son japonais s’était grandement amélioré depuis qu’il s’était installé à Keimoo avec sa famille, et de nombreux mécaniciens de chez Honda était eux-mêmes japonais, ce qui lui avait permis de continuer à pratiquer, même quand il se trouvait ailleurs dans le monde. Et puis, il y avait les chansons d’Ayame, mais ça, c’était une autre paire de manches. Certes, il avait toujours son accent suédois, mais le vocabulaire était au moins là. Ne sachant pas vraiment avec quoi enchaîner, il opta pour une banalité comme on lui avait appris :

« -Première fois sur… un circuit ? demanda-t-il en désignant d’un geste de la tête les environs. »
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MessageSujet: Re: Fin de semaine à Suzuka [pv Hisaka Rika]   Fin de semaine à Suzuka [pv Hisaka Rika] EmptyLun 24 Juin 2019 - 10:26

En prenant place sur le siège, je remarque que mon interlocuteur tient ses écouteurs en main, l’aurais-je dérangé alors qu’il écoutait tranquillement sa musique ? Il est un peu tard pour m’excuser maintenant. L’homme blafard me confirme qu’il est pilote, pour Honda précise-t-il juste avant que le silence ne retombe entre nous. En soi, nous n’avons rien de plus à nous dire. Nous pourrions simplement siroter nos boissons, en regardant de l’autre côté de la baie vitrée pour ne pas croiser le regard de l’autre. Toutefois, mon interlocuteur semble avoir décidé du contraire, puisqu’il relance la discussion en se présentant…en japonais. Le rouge me monte aux joues. Je me maudis alors de n’avoir envisagé que de lui parler en anglais, j’espère que je ne l’ai pas offensé.
Viggo, Viggo Nyström me dit-il, plutôt formellement. Je n’ai encore jamais entendu un nom sonnant de la sorte, même lorsque ma sœur me présentait ses amis d’Europe de l’est lorsqu’elle étudiant à l’étranger. Je ne suis pas sûr non plus de parvenir à prononcer son nom de famille, alors on va rester sur Viggo.

« Enchanté Viggo-san. Je suis Hisaka, Hisaka Rika. »

Je me présente à mon tour, en m’alignant sur son modèle. La gorge asséchée à cause de la nervosité, j’entame mon soda à l’orange, tandis que mon interlocuteur relance la discussion en accompagnant ses mots de quelques gestes. Il semble un instant chercher un mot, circuit, pour me demander si c’est la première fois que je viens dans ce genre d’endroit. Je secoue la tête et me laisse le temps d’avaler la boisson gazeuse avant de répondre.

« Pas la première fois, mais je ne viens pas souvent non plus. »

La dernière fois que j’ai mis les pieds dans cet environnement, je devais encore être au lycée. Un sentiment de nostalgie m’envahit, lorsque je repense aux jours où mon père avait moins de responsabilités à la rédaction, et qu’il m’emmenait manger des glaces devant les courses, avec ma sœur.

« Mon père travaille pour un magazine de sports automobiles.  Il doit…interviewer des gens aujourd’hui, je crois. Moi, je ne fais que l’attendre. »

Je tente de me rappeler des mots qu’il m’a adressé dans la voiture tout à l’heure. Je me rappelle vaguement avoir entendu parler d’une affaire, une sorte de scandale qui anime la communauté de fans de sports auto. Quelques vagues mots-clés me reviennent à l’esprit, à propos de ce que son correspondant lui disait au téléphone. Fraude, pots-de-vin, une histoire de ce genre. Comme d’habitude, les potins font souvent plus de bruits que les résultats en eux-mêmes.

Je jette un rapide coup d’œil vers l’extérieur en me demandant combien de temps cela va lui prendre, de trouver quelqu’un et de l’interroger. J’espère qu’on pourra être rentrés avant la tombée de la nuit. Il faut dire qu’en octobre, celle-ci arrive de plus en plus rapidement.

« Et toi, ça fait longtemps que tu fais des courses ? »

Ne m’intéressant pas à cet univers, je dois avouer ne pas savoir si mon interlocuteur est plutôt jeune ou non pour faire carrière dans les courses automobiles au niveau professionnel. Pire encore, peut-être que Viggo-san est connu dans sa discipline et je ne suis pas au courant ? Ca ne semble pas impossible et ça expliquerait même pourquoi il m’a demandé si c’était ma première fois ici. En attendant sa réponse, ma main droite glisse sur l’écran de mon smartphone afin de me déverrouiller. J’ouvre mon application de messagerie et envoie quelques mots sur ma situation à mon géniteur.

Destinataire : Papa
Message : Je suis au Suzuka-ZE, une sorte de brasserie dans le paddock.

Je lève ensuite mes iris vers le jeune homme qui me fait face, hésite un instant, puis envoie un second texto.

Destinataire : Papa
Message : Au fait, Vigo Nisturem ça te dit un truc ?

Il faut se rendre à l’évidence que je n’ai aucune idée de la manière dont s’écrit son nom de famille.


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MessageSujet: Re: Fin de semaine à Suzuka [pv Hisaka Rika]   Fin de semaine à Suzuka [pv Hisaka Rika] EmptyJeu 27 Juin 2019 - 0:21

Hisaka Rika. Lui aussi semblait nerveux. Le hasard faisait bien les choses et les poussant tous les deux dans une discussion qu’ils ne semblaient pas vouloir qu’elles aient lieux. Du moins, c’est ce qu’en déduit Viggo, à en juger l’air et le ton de son interlocuteur. Peut être qu’un entraînement aux conférences de presse comme il en avait eu aurait sans doute un peu aidé le jeune homme à s’exprimer. Pas la première fois mais pas souvent, selon ses dires. Hisaka était peut-être un amateur de sport automobile qui n’avait pas beaucoup d’argent ?
La réponse lui arriva rapidement : il venait avec son père qui travaillait ici, un journaliste, apparemment qui cherchait quelqu’un à interviewer. Il n’était pas impossible qu’il le connaisse, au moins de vue après l’avoir croisé en conférence de presse. Le suédois cilla un instant avant de demander :

« -Comment s’appelle-t-il ? »

Viggo envia un peu son voisin de table, l’espace d’un instant. Avoir un père qui travaillait dans le milieu et pouvait lui fournir des accès aux circuits, notamment aux paddocks aurait été un rêve pour lui, lorsqu’il était petit et qu’il rêvait de conduire des voitures toujours plus rapides, afin de voir l’action au plus près. Il n’avait pu assister qu’à deux grands prix avec son père et les deux fois, il avait dû insister pendant plusieurs semaines avant de le convaincre de pouvoir l’y emmener et encore, il fallait également que sa mère se joigne aux négociations afin d’encourager son mari à faire plus souvent plaisir à son fils et d’être un peu moins dur avec lui.
C’était dommage, selon lui qu’Hisaka ne semblait pas plus que ça emballé par la Formule 1, comme son père.
Cependant, il n’était pas très pressé de recroiser un autre journaliste puisqu’ils n’avaient qu’une chose en tête : arracher les mots des pilotes à propos du scandale lors de la dernière course à Sochi, pour le Grand Prix de Russie. Lors d’une bataille pour la première place entre Leclerc de chez la Scuderia Ferrari et Verstappen de chez Red Bull Racing, le pilote monégasque avait brièvement perdu le contrôle de sa monoplace dans un virage ce qui lui avait fait couper le tracé du circuit via une bande d’herbe. En revenant, toujours sans vraiment contrôler sa voiture, il avait coupé la route au néerlandais qui voulait profiter de l’occasion pour tenter de le dépasser. Leclerc s’était vu attribuer une pénalité de cinq secondes sur son temps final de la course, ce qui l’avait relégué à la seconde place derrière son rival.
L’affaire avait fait scandale et provoqué un large débat quant à savoir si la pénalité était méritée ou non et de nombreuses personnes avaient fait savoir leur mécontentement sur les réseaux sociaux, aussi bien des fans que d’anciens pilotes de F1. Personne ne voulait en entendre parler dans le paddock, encore plus quand de nouveau, la Fédération Internationale de l’Automobile était accusée de favoritisme et de corruption. On préférait adopter la stratégie de ne rien dire afin d’éviter que cela soit potentiellement retenu contre soi et Viggo était particulièrement d’accord avec celle-ci. Après, cela ne l’empêchait pas d’avoir une opinion sur le…
Il cilla de nouveau : Hisaka venait de lui poser une autre question. Elle concernait sa carrière. Il répondit sans réfléchir :

« -Depuis que j’ai huit ans. »

C’était bien sûr en comptant le karting, la Formule Abarth, la Formule 3 et maintenant sa première saison en Formule 1 qui touchait bientôt à sa fin, soit le début du reste de sa vie. Du moins, il l’espérait.
Si ce Hisaka n’était pas vraiment un habitué passionné des circuits, il devait bien faire autre chose dans la vie, comme tout le monde. N’ayant pas vraiment d’idées pour alimenter la conversation, il ajouta, non sans avoir attendu que son interlocuteur détache son visage de son téléphone :

« -Et toi, tu fais quoi dans la vie ? »
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MessageSujet: Re: Fin de semaine à Suzuka [pv Hisaka Rika]   Fin de semaine à Suzuka [pv Hisaka Rika] EmptySam 29 Juin 2019 - 22:42

Après un début de conversation maladroit, mon interlocuteur semble malgré tout décidé à continuer la discussion, en me demandant le nom de mon père. Ca fait toujours bizarre de rencontrer quelqu’un qui considère potentiellement un proche comme quelqu’un d’important, quelqu’un de connu. A travers mon regard, il m’est difficile de le considérer sous sa casquette de rédacteur-en-chef du 2ème magazine automobile le plus vendu du Japon. Ce n’est pas pour autant que je ne l’estime pas, mais c’est une facette de sa personnalité que je connais peu.

« Reizo Rika. Il est rédacteur-en-chef chez Japan Motors, j’imagine que tu connais. »

Je marque une pause pour siroter mon soda avant de compléter ma réponse. J’entends bien que Viggo n’avait pas demandé autant de détails au départ, mais autant lui faire part des raisons de la présence du journaliste ici, tant que nous y sommes.

« Il travaille officiellement dans les bureaux de Tokyo, mais il est souvent en voyage. Après, je ne sais pas s’il fait encore beaucoup d’interviews. Aujourd’hui, c’est un peu spécial, j’ai cru comprendre que ses collègues avaient du mal à trouver des pilotes pour répondre aux questions, alors il est venu leur prêter main forte. »

Mes iris se posent sur la vitre, scrutant l’extérieur et son agitation. Quelques silhouettes se profilent à l’horizon, mais pas de trace de la presse, a priori. J’interroge alors l’homme-fantôme sur les débuts dans le monospace. Depuis qu’il a huit ans, me répond-t-il simplement. Je laisse échapper un petit « Eeeh. » assez impressionné, avant de replonger mes lèvres sur mon verre. J’imagine que tous les champions commencent tôt. Quand il était plus jeune, je sais que mon père voulait se lancer dans la course automobile au niveau professionnel, mais qu’il n’en a jamais eu l’opportunité. Peut-être avait-il raccroché trop tard aux compétitions.

Viggo m’interroge à son tour, sur ce que je fais dans la vie. Je manque tout d’abord de m’étouffer avec ma boisson en m’imaginant lui répondre « Rien. », mais je me reprends avant qu’il ait le temps de remarquer quoi que ce soit. Ce que je fais…C’est plutôt vague comme question, mais j’imagine qu’il veut savoir si j’étudie ou si je travaille.

« Mh…Je suis étudiant à l’université. Ingénierie, 4ème année, j’essaie de me spécialiser en réalité virtuelle. »

L’écran de mon téléphone s’illumine soudainement, et se met également à vibrer. Nouveau message de mon père, affiche la notification du smartphone. Je marmonne quelques excuses pour l’interruption à mon interlocuteur, mais je ne suis pas sûr qu’il les ait entendues. Un déverrouillage plus tard, je peux lire le contenu de sa réponse.

De : Papa
Message : Ok. On a du mal à trouver quelqu’un. Je te tiens au courant. Vigo Nisturem ça me dit pas grand-chose de tête, c’est qui ?

Je me gratte machinalement l’arrière du crâne, cherchant mes mots alors que je relève de temps à autre les yeux en direction de l’autre garçon au cas où il me parlerait encore. Il ne me faudra que quelques secondes de plus pour pianoter rapidement sur mon clavier et renvoyer un sms à mon géniteur.

Destinataire : Papa
Message : Un pilote pour Honda, je viens de le rencontrer à la brasserie.

Mes doigts glissent une dernière fois sur le côté du téléphone pour le mettre en veille, puis je souffle. Où en étais-je déjà ? Ah oui, les études. Avant de reprendre, je réitère des excuses au pilote pour l’interlude textos, venu interrompre notre discussion.

« Désolé pour ça. Hm. Euh du coup je disais, j’étudie sur le campus de Keimoo. »

J’attrape mon verre et constate que je suis déjà à la moitié de ma consommation. Je devrais peut-être ralentir le rythme.

« Et toi, tu habites dans le coin ? Ou tu es juste là pour une course ? Je suppose qu’un pilote pro vit plus dans les hôtels qu’autre chose… »
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MessageSujet: Re: Fin de semaine à Suzuka [pv Hisaka Rika]   Fin de semaine à Suzuka [pv Hisaka Rika] EmptyLun 1 Juil 2019 - 16:19

Il avait croisé des dizaines de journalistes depuis le début de la saison, que ça soit en interview ou en conférence de presse avant et après les courses. Le nom de Reizo Rika lui disait vaguement quelque chose, Japan Motors encore moins. Viggo marqua un temps de réflexion, essayant de mettre un visage ou une voix sur le nom du journaliste en question. Puis il haussa les épaules :

« -Peut être. J’ai rencontré beaucoup de journalistes. »

Si les collègues de son père avaient du mal à trouver des pilotes à interviewer, c’était probablement parce qu’ils posaient probablement les mauvaises questions, à savoir en réclamant des avis sur l’incident de la semaine dernière. Pourquoi s’obstinaient-ils autant ? Tous les fans en parlaient, les deux pilotes concernés en avaient également parlé, leurs écuries respectives en parlaient, d’anciennes gloires de la F1 en avait parlé. Cela ne faisait-il pas assez de monde, comme ça ? Viggo se contenta d’hocher la tête en cillant :

« -Je vois. »

La réaction d’Hisaka quand il lui annonça l’âge depuis lequel il courait ne l’étonna pas vraiment. Beaucoup de gens pensaient qu’il s’agissait d’un très jeune âge pour commencer à courir avec un kart (ce qui n’était pas faux, en soi), mais il y avait énormément de pilotes qui avaient commencé dès l’âge de quatre ans, par exemple. On pouvait presque dire qu’il avait du retard par rapport à une partie de ses collègues sur la piste.

4ème année d’ingénierie et spécialisé en réalité virtuelle. Très intéressant. L’utilisation de simulateurs en course automobile s’était largement démocratisée au cours de ces quinze, vingt dernières années et ce n’était qu’une question de temps avant que la réalité virtuelle vienne s’ajouter à l’équation afin de se rapprocher au plus près de la réalité pour l’entraînement des pilotes, d’autant plus que cela se faisait déjà pour certains jeux vidéos sur le sport automobile. Pour avoir essayé la réalité virtuelle sur l’un de ces fameux casques sur un jeu de course, Viggo avait trouvé cela plutôt amusant et plus immersif qu’il ne l’aurait cru. Mais rien ne valait les véritables sensations, bien évidemment.

Le japonais lui marmonna des excuses alors qu’il répondait à un message sur son téléphone. Parfait, cela lui permit de siroter encore un peu dans son verre le temps que l’autre réponde. Il jeta un coup d’œil par la fenêtre et, constatant qu’il ne se passait rien de spécial, retourna vers Hisaka alors que ce dernier revenait à lui.

« -Pas de problème. »

Il haussa les sourcils et se mit à ciller en entendant le mot « Keimoo ». C’était bien la première fois qu’il rencontrait quelqu’un sur un circuit originaire de la ville de l’autre côté de la baie. Peut être fréquentaient-ils les mêmes endroits ?

« -Je loge à l’hôtel, pour la course. Mais j’habite à Keimoo, moi aussi. »


Le fantôme d’un sourire passa sur ses lèvres :

« -Je suis dans Hebi… Et toi ? »
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MessageSujet: Re: Fin de semaine à Suzuka [pv Hisaka Rika]   Fin de semaine à Suzuka [pv Hisaka Rika] EmptyMer 3 Juil 2019 - 10:28

Quel hasard de rencontrer quelqu’un de Keimoo alors que j’ai quitté la ville quelques heures plus tôt. Je me surprends à laisser échapper un « Eh ? Uso daro ? » à moitié sérieux, avant de revenir à la boisson. Songeur, je me demande ce qui a pu pousser le pilote à s’installer dans cette ville. De toute évidence, en vue de son accent et de ses quelques erreurs de grammaire à l’oral, cet homme n’est pas un japonais natif, alors pourquoi avoir choisi Keimoo ? Dans mes souvenirs, il n’y a rien de particulièrement intéressant à voir ou faire pour un pilote. Je ne suis même pas sûr qu’il y ait un circuit à proximité, mais il faut dire que je ne me suis jamais vraiment renseigné. Peut-être est-il riche, tout simplement, ou sa famille y a établi domicile.
Un léger sourire se dessine sur le visage de mon interlocuteur. Il habite dans le quartier Hebi, me dit-il avant de me retourner la question. Décidément, ça fait beaucoup de coïncidences.

« Ça va paraître fou, mais j’habite aussi à Hebi en ce moment. »

Cela fait déjà quatre ans que je me suis installé en colocation avec Naoko, après le sinistre qu’a subi mon studio étudiant. Une inondation qui m’a presque fait me retrouver à la rue…ou à Bougu, ce qui n’est pas forcément mieux en vue des fréquentations de ce quartier de l’état des logements. Avec mon budget serré, c’est elle qui assume la plus grosse charge du loyer, mais ce n’est pas forcément quelque chose que Viggo a besoin de savoir. Je me gratte l’arrière de la tête en souriant au jeune homme.

« Je suis en coloc avec une amie, rue du Tatami. Un grand manoir avec une piscine. Enfin, presque une maison normale dans ce quartier. »

Dis-je, légèrement amer. On ne peut pas dire que j’aie déjà manqué de quelque chose dans ma vie, encore moins que mes parents soient pauvres, loin de là. Cependant, il est vrai qu’en arrivant à Keimoo, je me suis presque senti démuni en comparaison avec les fils et filles de politiciens ou de gérants de grandes entreprises. Lycéen boursier à la base, je me dis que j’ai quand même accompli un petit bout de chemin, malgré les nombreux obstacles que ces dernières années m’ont apportées. Heureusement, 2018 et 2019 ont été plus clémentes avec moi, sans doute car j’ai arrêté de fréquenter certaines personnes. Un soupir s’échappe d’entre mes lèvres alors que je secoue le contenu de mon verre avec douceur, appréciant le dernier quart du soda à l’orange.

« Après, je me balade plus dans le centre-ville ou dans Hiryuu qu’à Hebi, même si l’aquarium est sympa. »

J’esquisse un sourire et marque une pause avant de reprendre la parole.

« D’ailleurs. Moi je suis à Keimoo pour mes études, mais toi…qu’est-ce qui t’a amené dans cette ville ? »

Keimoo et son fascinant chaos. Je repense un instant à cette jeune femme rousse que j’avais rencontré en me perdant après être sorti du train pendant une panne. Etonnamment, tous les gens que je croise en dehors de la ville semblent être liés de près ou de loin à cette métropole qui tantôt attire, tantôt repousse. Je jette un coup d’œil vers l’extérieur où les nuages se sont densifiés et le ciel s’est assombri. Est-ce la nuit qui est en train de tomber, ou est-ce un présage de pluie ? Peut-être les deux, me dis-je en faisant tourner mon téléphone entre mes mains, attendant désespérément que mon père me dise qu’il a enfin trouvé quelqu’un à interroger.
De l’autre côté de la brasserie, la table centrale devient de plus en plus bruyante, si bien qu’il commence à devenir difficile de s’entendre.
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MessageSujet: Re: Fin de semaine à Suzuka [pv Hisaka Rika]   Fin de semaine à Suzuka [pv Hisaka Rika] EmptyVen 5 Juil 2019 - 1:33

Il ne plaisantait pas, bien au contraire. Viggo habitait bel et bien Keimoo. Il fallait croire que le monde n’était pas aussi grand qu’on ne le pensait. Hisaka habitait donc à Hebi, lui aussi ? Bien que le visage du suédois ne le montra pas, il resta pour le moins surpris. Bientôt, il apprendrait qu’ils étaient voisins depuis toujours et qu’ils ne l’avaient jamais su. Après, il avait précisé « en ce moment », peut être qu’il avait emménagé pendant la saison.

« -C’est plutôt fou, oui… »

L’adresse donnée lui disait vaguement quelque chose. A vrai dire, il n’avait pas retenu le nom des rues, depuis son arrivée, si ce n’était celle où il habitait avec sa famille, la rue Akaiberry, depuis maintenant plus d’un an. Après, cela ne l’empêchait pas de se repérer dans le quartier, tant il avait parcouru les mêmes rues au fil des semaines.

« -Ça ne me dit rien. Je suis plus vers le bord de mer, moi. »

Il est vrai que le centre-ville était un lieu très agréable pour se balader à pied. Hiryuu, il ne l’avait pas encore beaucoup fait, malgré les conseils d’Ayame. Aussi, il nota la remarque de son interlocuteur à propos de l’aquarium. Peut être irait-il y faire un saut, lorsque la saison serait terminée et qu’il pourrait de nouveau passer plusieurs semaines à Keimoo.

« -Je préfère les montagnes aux alentours, pour ma part. »

De longues routes sinueuses et serpentant le long des flancs de montagnes au bord de mer. Les routes idéales pour aller faire un tour, les routes sur lesquelles il allait régulièrement faire un tour avec sa Mazda. Il avait presque envie de la pousser de temps en temps sur ces routes, mais se faire arrêter par la police japonaise (connue pour être intraitable) pour excès de vitesse était la dernière chose dont il avait besoin. Il se contentait donc de la musique et parfois des photos qu’il prenait en chemin.

« -Mes parents. Enfin, pour le travail de mon père et surtout parce que le centre technique Honda n’est pas loin de Keimoo, ce qui fait que je peux m’y rendre rapidement. J’y resterais probablement, si ma famille veut redéménager. »

Ce qui veut dire qu’il aura finalement son indépendance à 100%, le jour où cela arrivera. Une pensée qui le laissait perplexe, à chaque fois que cela lui venait à l’esprit. La table du milieu de la salle, composée de membres de l’écurie Ferrari était de plus en plus bruyante. Ils discutaient probablement de leurs excellents résultats lors des séances d’essais d’aujourd’hui, à en juger leur air ravi et de plus en plus de mécaniciens et ingénieurs venaient s’ajouter autour de la table. Ils ne risquaient pas de se faire plus discrets.
Viggo descendit le reste de son verre alors que dehors, une averse commençait doucement à tomber avec la nuit. Puis il se leva et ferma son imperméable et fit signe à Hisaka de l’accompagner dehors alors qu’il arrivait à son tour à la fin de son verre.

Une fois leurs verres remis au comptoir, ils sortirent de la brasserie mais furent contraints de s’arrêter sous les arcades du bâtiment en raison de l’averse qui tombait. Viggo, les mains dans les poches de son manteau aux couleurs de son écurie, se tourna vers Hisaka :

« -Des nouvelles de ton père ? »
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MessageSujet: Re: Fin de semaine à Suzuka [pv Hisaka Rika]   Fin de semaine à Suzuka [pv Hisaka Rika] EmptyMer 10 Juil 2019 - 10:32

Balades en montagne et résidence en bord de mer. Viggo semble préférer la nature à l’agitation de la ville. De ma courte expérience des circuits, je ne peux que le comprendre, même si je trouve les territoires urbains plus pratiques pour mon confort personnel. Après de longues journées sur le circuit dans une ambiance de compétition, avec le bruit de tous les moteurs, quoi de mieux que de partir se ressourcer au vert ?
Le jeune homme me confie également les raisons pour lesquelles il s’est installé à Keimoo. D’une part, pour le travail de ses parents, d’autre part pour le centre technique de son équipe. Je hoche la tête lorsqu’il me dit qu’il resterait probablement dans le coin même si sa famille venait à déménager.

« C’est vrai que c’est pas trop mal comme ville. Enfin, moi de base, ma famille habite à Nagoya, je ne sais pas où j’irai après mon diplôme. »

J’esquisse un faible sourire. Penser à l’avenir m’angoisse pas mal, d’autant plus que je suis déjà en 4ème année. Il ne me reste plus qu’un an et demi avant de terminer mes études, sauf si je me lance dans une thèse. On verra bien au moment venu, me dis-je en vidant mon verre cul sec. Quelque part, je me sens un peu envieux de Viggo qui semble avoir toujours su ce qu’il voulait faire. Commencer à conduire à 8 ans et finir dans une ligue pro de formule 1. Bien sûr, il a su s’en donner les moyens, mais toujours est-il qu’il avait déjà un objectif tôt, dans sa vie.
De part et d’autre et la brasserie, les voix commencent à s’élever, les techniciens s’agglutinent aux tables déjà pleines, l’ambiance devient un peu festive. Cependant, Viggo et moi semblons être coincés dans une bulle qui nous maintient à l’écart de ce moment d’effervescence qu’ils partagent entre eux.

Du coin de l’œil, j’observe mon interlocuteur descendre les derniers mL de son verre avant de me faire signe de le suivre. N’ayant rien de plus intéressant à faire sur le moment, je décide de lui faire confiance. Nous nous levons et ramenons nos verres au comptoir où la serveuse nous remercie de notre passage. Au milieu de la foule, je suis l’homme-fantôme qui m’emmène à l’extérieur. L’odeur de la pluie sur le bitume titille mes narines. Une averse a commencé. Nous décidons de rester sous les arcades sur Suzuka ZE. Je reste là, un moment, à fixer les gouttes d’eau s’écraser au sol. Je me ramené à la réalité par la voix de l’autre garçon, qui me demande si j’ai des nouvelles de mon père. Je le fixe en cillant quelques secondes, surpris qu’il semble s’en préoccuper autant que moi.

« Euh…je vais regarder. »

Lui dis-je en attrapant mon téléphone dans la poche de mon pantalon. Une notification. Tiens, je n’avais pas senti l’appareil vibrer. Il a dû m’envoyer un message au moment où nous sommes allés rendre nos verres. Quelques secondes me suffisent pour prendre connaissance du contenu du message, et informer mon interlocuteur.

« Apparemment quelqu’un a accepté une interview, mais il ne répond pas à toutes les questions. Donc ils continuent de chercher. »

Dans ma tête, j’entends la voix de mon père soupirer et me dire que ce sont les risques du métier. Je me demande toutefois s’ils abandonneront seulement lorsqu’il n’y aura plus personne sur le circuit. J’imagine que ça peut encore durer longtemps.

« Il y a du monde qui reste tard en général ? »

Autant me renseigner à la source tant que j’en ai une sous la main. En parlant de ça…Un éclair de génie me traverse l’esprit (ou plutôt le constat de ma stupidité de ne pas y avoir pensé avant). Viggo est bien un pilote, non ? Alors il pourrait répondre aux questions. D’un autre côté, je ne sais pas s’il a très envie de le faire, et je n’ai pas de moyen de le forcer non plus.

« Oh et euh…C’est vrai que je ne t’ai pas demandé, mais peut-être que tu aimerais être interviewé ? »

Bon, je ne sais pas exactement sur quoi reposent les questions et je me doute que les journalistes orientent n’importe quel sujet comme un drama, mais qui sait, peut-être qu’il peut voir ça comme une opportunité de booster sa carrière. Dans l’attente de la réponse du jeune pilote, j’envoie un autre texto à mon père.

Destinataire : Papa
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MessageSujet: Re: Fin de semaine à Suzuka [pv Hisaka Rika]   Fin de semaine à Suzuka [pv Hisaka Rika] EmptyMar 16 Juil 2019 - 23:24

« Pas trop mal » n’était pas le terme qu’il aurait employé afin de parler de Keimoo. Etait-ce la meilleure ville dans laquelle il avait vécu ? La pire ? Difficile à dire. Il avait plus ou moins aimé à peu près partout où il avait vécu avec sa famille. Quant à Nagoya, il n’avait pas vraiment encore eu l’occasion de visiter la ville afin d’en parler en détails.
Le mot « diplôme » le fit tiquer. Viggo se sentit soulagé à l’idée de ne pas avoir à s’inquiéter à propos de ce genre de questions. Quels diplômes ? Quelles spécialités ? Où aller ? Il avait échappé à tout ça. Il était à sa place, au volant d’une monoplace, à danser au milieu du métal lancé à pleine vitesse, au coude a coude dans les virages. Il ne pourrait probablement faire ça éternellement, mais il s’en préoccuperait plus tard, si jamais il n’avait plus le niveau pour courir. Viggo opina tout doucement de la tête et concéda :

« -Je n’y pas grand-chose à tout ça. On t’aidera, je pense. »

Hisaka lui annonça que son père avait décroché une interview, mais sans surprise on ne répondait pas à toutes les questions. Il hésita à lui faire remarquer que son père ne trouverait probablement personne qui accepterait de répondre aux questions qu’il jugeait importantes, mais il décida de le garder pour lui. Ça pourrait peut-être lui revenir à la figure. En revanche, il pouvait répondre à la question de son interlocuteur, ce qu’il fit :

« -En général, les pilotes commencent à partir maintenant, si ce sont eux qu’il veut interviewer. Les managers, les mécaniciens ou les dirigeants d’écuries restent un peu plus tard, mais d’ici 20h, il n’y a plus grand monde. »


La proposition du jeune homme partait d’un bon sentiment. Après tout il voulait probablement aider son père, par pure gentillesse ou pour pouvoir partir plus vite. Viggo se sentit désolé pour lui, mais la consigne de l’équipe et de son agent était claire à propos de la question que tous les journalistes voulaient poser : pas de commentaire à ce sujet.

« -Pas ce soir, je pense que je ne vais pas tarder à rentrer. Il sera encore là demain et dimanche ? Il participe aux conférences de presse ? »

Il aurait peut-être un moment à accorder à son père après la séance de qualifications de demain. Peut être même pendant une conférence de presse, s’il y venait. Après tout, il se sentait très à l’aise sur ce circuit et s’il réalisait une excellente performance, on l’obligerait à venir à la conférence post qualifications et il pourrait poser certaines de ses questions.

« -Il va vouloir rester tard, à ton avis ? »

Si la réponse était négative, il pourrait toujours attendre encore un peu avec lui. Avec un peu de chance, ils rebrousseraient chemin.
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