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 Dessins égarés ~ Lun ~

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MessageSujet: Re: Dessins égarés ~ Lun ~   Dessins égarés ~ Lun ~ - Page 2 EmptyMar 15 Oct 2013 - 6:53

Par avance ... :

Finalement, Lun n’avait rien trouvé à répondre à Zakuro. Absolument rien. Qu’aurait-il pu lui dire ? Le rouge à ses joues trahissait son sentiment de gêne. Il passa quelques minutes à boire son cocktail, les yeux brillants dans le vague. Sans doute que plus tard, il regretterait de n’avoir rien dit. La confusion l’avait envahi, et il avait soudainement protesté qu’il devait retrouver ses enfants. Ne sachant pas d’ailleurs s’il avait un jour parlé d'eux à son camarade. Dans tous les cas, maintenant le rebelle savait. Lun avait fuit en laissant de l’argent sur la table, rouge de bonheur d'être important. 
Lun avait revu Zakuro par la suite, à plusieurs reprises et plus le temps passait et plus il se détendait, apprenant à voir le garçon en jeune homme et non en enfant. A apprendre de lui. Plus le temps passait, plus la phrase dansait dans sa tête. Je suis important. Je suis important pour quelqu'un. Sans doute, l'avait-il raconté à Shiki, se précipitant chez lui, sans prendre le temps de réfléchir. Lui disant qu'il était parvenu à se faire un nouvel ami autre que lui. Autre que les anciens. Zakuro Fea .. .Zakuro Fea. Zak, la petite fée.  
 
Le 05 aout deux mille treize et son tremblement de terre les frappèrent tous les deux. La plus grande secousse pour Lun ne fut toutefois pas sismique ... 
 
X X X
 
=> Suite de Chinoiserie {Hôpital}
 
Comment aurait-il pu penser que l'ancien psychologue de l'école était encore en vie ? Lui qui semblait avoir disparu de l'académie depuis de nombreuses années. Lui qui semblait avoir tout perdu. Comment avait-il pu se relever et parvenir à affronter le monde l'entourant jusqu'à revenir dans une réunion du Directeur ? Lun Marv s'était convaincu au fond de lui que Charles était mort. C'était plus simple ! Divaguant dans les couloirs, le futur journaliste spécialisé dans la criminologie marchait de long en large dans l'hôpital. Il devait trouver un moyen de tuer Charles Brisebois. Il n'y avait que de cette manière qu'il serait débarrasser de l'homme. Seulement, pas question de finir en prison. Il le supporterait, pas ses enfants. Philip ne pouvait pas s’écarter de lui. Le britannique plongé dans ses réflexions en fut stoppé brutalement par la présence d'un visage connu. Il n’aurait jamais pensé croisé Zakuro Fea dans les couloirs de l’hôpital. Pourtant le jeune homme était bel et bien là. Ses yeux posés sur lui. Sans doute éprouvait-il de l’inquiétude. Est-ce qu’elle était dirigée vers lui ou vers une autre personne ? Lun se dit que Zakuro avait dû venir voir l’hermine blanche et qu'il le retardait. Pourtant, en le croisant dans le couloir, tardivement le soir, il n’avait pas pu s’empêcher de le retenir brusquement et de l’entraîner dans un débarras.
 
Tu es important. ~ Comment va Elyott ? Qu'est-ce-qui se passe, Lun ? ~ Tu ne peux pas gagner.  
 
Charles Brisebois ne pouvait pas atteindre Elyott. C'était une certitude. Elyott était protégé, à Londres, entouré de leurs amis, de ses amis, de sa famille et protégé par son innocence de toutes ses conneries. Purée, bordel de merde. Elyott ... Je suis tellement con. Je suis tellement désolé ... Je n'aurais pas du te laisser. Pas du tourner aussi facilement la page. Pas du ... Pas du ... t'abandonner car la distance me faisait peur. Car je ne voulais pas blesser Iris. Je suis vraiment un gros con ? Est-ce que tu avais seulement conscience à quel point putain de merde, je t'aime ? A quel point, j'ai su dès le premier que notre chemin était fait pour être ensemble.  Lun était heureux. Depuis quelques mois, il était heureux. Choyé par une petite-amie désirable, protégé par ses amis, les fantômes qui le hantaient n'étaient plus que des cauchemars qu'il dissimulait. Entre ses amis d'autrefois, les nouveaux, sa famille et son travail, comment Lun aurait-il pu exprimer le bonheur qu'il éprouvait. 
Charles. Il pouvait atteindre les autres. Il pouvait faire renvoyer Sora pour mauvaise conduite, il pouvait atteindre Zakuro, le blesser, le frapper, ou pire encore s’il apprenait sa proximité avec Lun. Il pouvait …
Lun n’avait jamais osé relever l’accident de la photographie avec Kohaku. Il n’en avait jamais parlé à Zakuro et il ne savait pas si Kohaku l’avait fait. Ce jour-là, quand Kohaku l’avait pris en photographie : Lun avait réagit comme-ci on venait de le violer, comme-ci on venait de tenter de le prendre de force, de l’obliger à avoir une relation qu’il ne désirait pas. Ce n’était qu’une photographie, mais Lun n’avait jamais oublié avec quelle horreur et quelle surprise, il était tombé sur les photographies que le psychologues avaient de lui.Toute l'horreur de la situation lui revenait dans la tête et la même question obsédante : qui était en tort ? Qui passerait en tort aux yeux des autres si la vérité était connue ? 

Il était celui qui avait été voir un psychologue pour avoir un certificat d'aptitude pour élever ses enfants. Il était celui qui s'était amusé à provoquer ce psychologue. Il était celui qui avait ouvertement glisser ses mains sur l'homme, s'amusant de l'effet qu'il provoquait et qui avait sciemment décidé de coucher avec contre le droit de garder ses enfants. Au final, le jeu aussi sadique soit-il lui plaisait au départ. Sans s'en apercevoir l'emprise de l'homme s'était formé de telle sorte que Lun était convaincu qu'avoir des relations avec lui serait bénéfique pour son avenir. Seulement, lorsqu'il avait voulu arrêter pour Elyott, les choses s'étaient compliquées. D'abord les menaces, les coups, la violence et ce moment où le retour n'était plus possible. Où les cuisses de Lun se tâchaient d'un rouge qu'il n'aurait jamais cru connaître à nouveau. Le pire, c'était l'humiliation. Enfant, il avait été violé : mais il avait l'excuse d'être un enfant sans défense. Là, il n'était qu'une pute de luxe bloquée dans son jeu de rôle ! 
 
Charles était en vie. Et Lun allait le tuer. Il allait le tuer avant que Charles Brisebois ne puisse se venger ou qu'il essaye de toucher à l’un de ses amis. Et pour ça, Lun ne pouvait plus se donner la peine d’avoir des gens gravitant autour de lui. Non. Lun ne voulait pas. Il se souvenait autrefois avoir fermé les yeux et émit un petit non plaintif, et avoir entendu cette phrase : je vais t’apprendre à te contrôler. Comment avait-il pu croire un tel mensonge ? Il se souvenait des autres. Tout lui revenait au fur et à mesure depuis que Charles avait apparu et frappé à la porte des toilettes où il était enfermé. Ses mots. Ses phrases. Tu pourrais perdre tes enfants, non ? Tu veux vraiment que je signe ce papier ? Et puis, ses insultes, ses insultes-là, il ne pourrait jamais les oublier. Tu vois que tu sais être obéissant. Cette main plaquée sur lui, tirant sur ses vêtements, le blessant, l'attaquant. Seulement, cette main-là, il l'avait provoqué, il l'avait tenté, il l'avait laissé faire au départ. Il la lui couperait ! Il le briserait ! Il le tuerait !  
 
Lun dégluti. Il avait attrapé Zakuro et le fixait désormais avec une peur effrénée de le voir se douter de quoique ce soit. Il devait être clair, il devait être juste et jouer le pire rôle de toute sa vie : Le rôle de la trahison.
 
Tu es important, Lun.
FERME-LA.
 
Tu es important. A quoi bon dire ce genre de phrase, ça n’avait aucune valeur, aucune raison d’être. Lun avait été important aussi pour Lanaru Minouska, Setsumi Hiûjiro, Kodaa Lewi’s, Elyott Lloyden, Sora Kumori, Yume Namida, Rachel Leboit, et tellement d’autres encore. Il était important pour eux : et ça ne les avait ni empêcher de le virer de leurs vies ni empêcher de partir de l’académie Keimoo. Son importante n’était toujours que temporaire. Tout n’était que temporaire. Ce genre de mensonge, Lun n’y croyait pas. Il ne pouvait pas croire que quelqu’un comme lui puisse être important pour quelqu’un. Il n’était qu’un passe temps, une occupation dans la vie des gens. Quand ils s’ennuyaient ou avaient un coup de blues, ce sacré Lun était là. Voilà ce qu’il était.
Comment expliquer ce frisson qui le parcouru à la phrase du jeune samouraï ?  Stupidité du cœur. Tout ce qu’il y avait d’esprit dans l’anglais lui disait de ne pas avoir confiance aux verbes de Zakuro et tout ce qui lui restait de cœur s’accrochait soudainement désespérément à cette phrase.
 
« Tu as dit que tu voulais un souvenir de moi. Tu te souviens ? Ce jour-là, au café, quand on s’est revu ? Tu te souviens ? » Lun est un peu délirant, sans doute, il essaye de parler lentement, alors que son cœur s’emballe.
 
Je vous baiserez autant de fois que vous voulez, mais je vous interdis de me prendre.
Dis Lun ! Ton ami Sora, il est mignon dans ce genre, non ? Tu crois qu’il aimerait te voir écarter les cuisses ?Je devrais peut-être lui parler de tes problèmes. Il aimerait peut-être savoir quel goût tes lèvres ont ? Quel est le meilleur moyen de te faire jouir ? Ou peut-être devrais-je lui apprendre. Non ? Il est à deux doigts du renvoi …
Pourquoi … vous me faîtes ça ?
Car je t’aime.
Hahaha ! … Vous m’aimez ? Bouffon.
 
Tu es important, Lun.
FERME-LA.
Sora avait été écrasé par une voiture ou on lui avait tiré dessus ? Cela n’avait rien à voir avec Charles. Lun en était persuadé, le jeune homme était l’ennemi de bien du monde et les voitures peuvent écrasé n’importe qui. Oui. Mais … Et si c’était Charles ? Si c’était Charles qui avait attaqué Sora ? Si c’était Charles qui s’en était prit à Maeki ? Si c’était Charles qui avait rendu Shiki impopulaire ? EVIDEMMENT que c’était faux. Evidemment. Pourtant, il les avait menacé. Il l’avait fait. Peut-être …
Peut-être que Lun était responsable. Il l'était . LE PIRE. LE PIRE. C'est que Lun avait aimé Charles à sa manière, vraiment. Il avait tenu à lui. Et désormais, si Charles pouvait le mettre en cage, il le ferrait. 
 
Peut-être que Lun risquait de faire tuer Zakuro.
 
« Tu parlais de souvenir ! Je ne veux pas que tu es le souvenir. Je ne veux pas. Tu sais, j’ai tendance à avoir des tics, des sales tics. Tu te souviens de cette discussion sur les objets ? Les objets que je prends et qui me rappelle mes amis ? »
 
Lun redressa un sourcil curieux avant de poursuivre d’une voix calme, sobre, ses doigts se posant sur les épaules de Zakuro, à la fois pour s’y appuyé car il devrait être allongé dans un lit d’hôpital au lieu de gambader joyeusement d’une chambre à une opération à une chambre depuis qu’il s’est retrouvé ici. Parce qu’il a peur de voir Zakuro disparaître soudainement. Brusquement, dans un pof de magicien. Les mains sont nerveuses, violemment accrochées, les yeux un peu fous ... 
 
« J’ai une manie idiote. Si je veux revoir une personne et que je sais que dès qu’elle quittera la pièce, elle me manquera, je lui vole un objet qui se consomme. Un objet qui finira par ne plus fonctionner, comme un briquet, une boîte de gâteaux et d’autres objets. Cet objet signifie : Ok, ok. Ok, je sais qu’on ne peut pas se revoir tout de suite, mais on doit se revoir avant que l’objet soit terminé, avant que je me sente trop seul. En attendant, je me servirais de lui pour ne pas trop te presser. »
 
La fièvre le fait légèrement délirer, Lun ne sait pas même si ce qui dit est compréhensible. C’est pourtant simple. C’est pourtant simple. Sauf que son cœur se broie dans sa poitrine. Il ne veut pas perdre Zakuro.

Il le doit. Il doit accepter de tous les perdre s’il ne veut pas être la chute de tous ceux qu’il aime.
 
« Parfois. Parfois, je prends un vêtement, un objet qui ne périme pas, qui ne se perd pas. Comme un tee-shirt ou un pull.  Un objet qui veut dire : c’est un souvenir car je sais qu’aujourd’hui, là maintenant, tu vas m’abandonner. Et comme je ne peux pas te faire le reproche, comme je ne peux pas en mourir ni te retenir, alors que je prends ce souvenir … Tu vois … un souvenir … c’est quand les gens ne reviennent pas … »
 
Soudainement les yeux de Lun se brisent, l’éclat, puis sa voix, ses mains retombant gauchement autour de lui. Sa décision est prise : il doit tuer Charles ou mourir. Il ne peut pas continuer … Il ne peut plus continuer. Personne ne viendra l’aider. Ni la forte racaille Sora, ni l’astucieux et judicieux creepie Shiki, ni la maligne rebelle Yume, ni le fin samourai Zakuro. Et c’est de sa faute :
Yume a raison : Lun sait qu’il est entouré. Il est certain que s’il disait la vérité, certains voudraient l’aider. Ils se mettraient en danger. Lun refusait de voir Sora se faire renvoyer, Shiki tenter de le pousser vers un commissariat ou la parole de l’un et de l’autre devront s’opposer, faire subir à Yume le reflet de son propre viol ou pire : voir Zakuro : voir le sage et respectueux Zakuro haïr quelqu’un qu’il ne pourra pas atteindre sans trahir ses règles. 
 
« Zak … Si je disparaissais, je ne veux pas que le souvenir de moi qui te subsiste soit une odeur de tabac froid. Je préfère encore ton dessin. Je ne veux pas n’être qu’un tee-shirt dans la garde-robe de quelqu’un. Si je me satisfaits de si peu, c’est que je suis envahissant. Je suis tellement … envahissant que j’use les gens. Je les use jusqu’à ce qu’il ne puisse plus m’assumer et qu’il se contente de me jeter. Comme on jette un papier de mouchoir.  Dans le fond, ce n’est pas bien grave …. »
 
Lun fait non de la tête, il est perdu. Il ne prendra rien de Zakuro. Il ne mérite pas cela. Le garçon ravale ses larmes, pour avoir un sourire, mi-sarcastique, mi-mauvais. Ses yeux brillent, impudemment, moqueusement. Il n’est pas question de craquer.
 
« Tu aurais finit par me jeter. Comme les autres. Car, on n’y peut rien. En attendant … Si tu veux quelques choses de moi. Quelques chose qui soit moi, ce n’est pas la cigarette. Ce n’est pas la cigarette. »
 
Et soudainement, le blond divague, empêchant l’autre de parler, l’empêchant …
Il parle de tout autre chose. Il lui avait demandé s’il savait et puis il ne lui avait pas raconté. Il peut lui raconter, cette fois il le peut.
 
« La première fois où j’ai fumé, j’avais douze ans. Je crois qu’on peut dire que j’étais un enfant, je n’en avais pas conscience. Il y avait une femme avec qui j’avais des relations sexuelles. Je ne peux pas affirmer que c’était consenti. Je peux confirmer que mes faibles protestations m’ont toujours semblé trop peu face à ce que j’aurais du ou pu faire. En tout cas, il y avait moi. Enfant. Il y avait cette femme. Il y avait le silence. Le noir.
C’était un noir insoutenable. Et la lumière d’un écran d’ordinateur. Tous les soirs, quand elle avait terminé ou avant qu’elle ne commence, je me glissais jusqu’à lui et j’écrivais à un adolescent qui vivait au Nord de ma ville. Je lui racontais les problèmes avec mon frère, ma vie, mes soucis et j’inventais des mensonges de richesses, d’amitiés et de joies que je n’avais pas.
Et quand cette femme glissait ses doigts sur moi, je fermais les yeux et je pensais très fort à la prochaine connexion, aux prochains échanges. Rien n’avait d’importance à part ce correspondant. Je m’en rendais malade.
Un jour, je me suis disputé avec lui. J’ai pleuré toutes les larmes de mon corps. Ensuite, j’ai hurlé après la femme et elle m’a battu. Elle ne m’avait jamais battu et violé comme elle l’a fait la première fois ce jour-là. Alors je suis allé dans le seul endroit où je me sentais en sécurité. Chez mon amie, Cassandra.
 Elle était là …, elle fumait un joint avec des copains à elle. Je lui ai tout avoué. Tout raconté. Et elle n’a rien fait. Personne n’a jamais rien fait. A chaque fois que je suis parvenue à parler de ce que cette femme m’avait fait ; A chaque fois que l’insoutenable traversait mes lèvres, eux s’excusaient et ne faisaient rien. Pensant que si je voulais, je pouvais m’en sortir. Puisque j’étais capable pour soulever des montagnes, ils ont toujours pensé que je pouvais retirer ce grain de sable.
 Sauf que c’était faux. C’était totalement faux. Tu sais pourquoi ? Car les montagnes, je les soulève pour les autres. C’est facile d’aider les autres, d’être un ange gardien. Quand il s’agit de soi, c’est différent. Quand on doit s’aider, alors qu’on n’a toujours été qu’un objet souillé, on ne sait pas par où commencer. On a peur de tout perdre, on a peur de ce qui va arriver et on demeure pétrifié par l’angoisse.
Désolé … Je m’égare. En tout cas, ce jour-là, avec Cassandra se trouvait un de nos amis qui est depuis décédé de sa propre connerie. Ce jour-là, il m’a attrapé, il a posé la clope entre mes doigts et un briquet : le sien. Et il m’a dit : « Ecoute-moi bien. Tu dois être fort. Personne ne viendra te sauver. Tu comprends ? Il y a des gens qui sont comme des princesses et qu’on viendra toujours aider même quand elles se foutent comme des connasses dans la merde ou s’inventent des contes de fée. Il y en a d’autres que personne ne vient aider. Personne, car on  les trouve trop différents, trop forts ou avec trop de problèmes pour être aidé. Et toi tu fais partie d’eux. »
Je crois que j’ai manqué de pleurer à ce moment-là.
Il a serré ma main, si fort qu’elle semblait rougir, je sentais chacune de ses phalanges, je sentais mon cœur battre entre eux.
Il m’a dit : Quand une femme ou un homme posera la main sur toi, quand ils auront terminé ou à chaque fois que tu penseras craquer, tu prendras une clope dans un paquet. Tu le monteras à tes lèvres, et tu verras ce briquet. Mon briquet. Et tu te souviendras que malgré tout les problèmes : il y a quelqu’un qui a un feu semblable pour toi. Il y a une personne qui pense à toi et qui attend que tu lui rendes son briquet. Car c’est un emprunt, tu comprends ? »
 
Et disant la question, Lun la posait autant à lui, comme son ami l’avait fait, qu’à Zakuro. Est-ce qu’il comprenait ? Est-ce qu’il pouvait comprendre ? Est-ce qu’on pouvait comprendre ?
 
Qu’il devait …. 
 
« Je l’ai regardé, et il m’a montré comme fumer la cigarette. Il m’a montré, comme retenir mes larmes quand les choses ne vont pas, comment fumer, en pensant que ça ne fait rien. Que ça ne fait rien si les hommes abusent de moi, si je sers de monnaie d’échange, si je ne réalise pas mes rêves ou si mes amis me trahissent. Cela ne fait rien, car il y a toujours quelques part, des petites flammes qui pensent à moi. »
 
Un petit rire moqueur sorti de la gorge de Lun alors que ses yeux fiévreux se fixaient derrière eux, vérifiant que personne ne venait. Que … Charles ne venait pas.
Car … il allait le tuer.
 
« Et c’est … de la connerie. De la connerie. Une vraie connerie. La réalité de tout cela … La seule vraie vérité, Zakuro … C’est que je fume pour ne pas craquer. La cigarette m’empêche juste d’avoir des émotions. Elle m’empêche de trembler, de pleurer, d’avoir peur. Elle ne les retire pas, elle les cache juste au monde. Est-ce que ça a fait de moi quelqu’un de fort ?
 
Ou juste un lâche qui se planque. Un lâche qui n’a besoin de rien d’autre pour vivre que … »
 
 Tu es important, Lun.
FERME-LA.
Lun soupire.
 
« Ca. … »
 
« Je ne suis important pour personne. Zakuro. Si demain, je mourrais. Tu pleurais, tu pleurais, puis tu oublierais et tu continuerais d’avancer. Si demain, je mourrais : c’est ainsi qu’on se souviendrait de moi.
 
Je ne suis pas gentil. Je ne suis pas un ange. Arrête ! Arrête de me regarder en gentil, en ami, en quoique ce soit de bien. REGARDE-MOI ! Ok. Je suis une pute, je me vends au premier venu dans le quartier Bougu pour payer mes fins de mois car j’ai pas une tune en poche depuis que mon père m’a coupé les vivres et parce que les dernières tunes qui me restaient je les ai donné à connard de pote qui depuis ne me parle plus.
Je suis un salaud qui n’hésite pas à baiser Charles Brisebois, sa fille et son fils, peut-être pas en même temps, mais si j’avais pu le faire : je l’aurais sans doute fait.
Je suis le connard qui a mis une fille enceinte et qui me tape ses deux marmots pour faire bien. J’ai pas d’amis, j’exploite juste des gens. Je ne t’aime pas, tu m’amuses juste. Je suis comme ça. J’aborde des gens ou ils m’abordent. Je cause, je les embobine, jusqu’à être important pour eux, je les baise puis je me casse. Sauf, que tu ne vaux pas la peine que j’aille à l’avant-dernière étape. Alors je vais à la dernière :
Dégage de ma vie, Fea ! Je ne veux rien de toi et je ne veux rien de moi dans ta vie. Dégage de mon chemin. Tu crois que j’en ai vraiment quoique ce soit à foutre de tes histoires de samouraïs, d’honneur et d’autres conneries ? La vérité, c’est que t’es juste un paumé parmi les paumés. Tu ne sais pas qui tu es, tu ne sais pas quoi faire et tu t’accroches aux gens comme la glue à des doigts parce que seul, tu te retrouves face à toi et que tu sais que toi, … c’est de la merde. »
 
Lun a des difficultés à respirer, pourtant sa voix, peut-être légèrement vacillante au début, se veut convaincante, assurée, voir particulièrement mauvaise et provocatrice. La méchanceté lui vint dans l’improvisation. Il n’aurait jamais cru être capable de dire autant d’horreur sans les penser aussi vite à une personne à qui il tient autant.
 
Seulement, ça lui semble tellement facile à dire. Tellement facile, car au fur et à mesure qu’il parle, il réalise à quel point c’est plus simple de se faire haïr que de se faire aimer.
 
« … Je ne le répéterais pas Fea. Supprimes tes dessins, dégages et ma vie et va faire chier une autre personne. Tu me dégoûtes ! »
 
Le blond n’a plus rien à dire, alors il voudrait se taire, mais une phrase l'en empêche, des mots qui se répètent. Quatre putains de mots qui veulent lui faire croire à une connerie. Qui l'agacent, l'énervent et ne font que le rendre plus fébriles. Ses yeux noirs fixant d’une colère non fondée Zakuro. Garder un masque, ça peut être compliqué, alors il doit se concentrer. Ne rien laisser transparaître. Et l’énervement le gagne. Qu’il dégage, dégage vite !

Tu es important, Lun.
«FERME-LA.FERME-LA.FERME-LA.FERME-LA.FERME-LA.FERME-LA.FERME-LA.» Comme une litanie, Lun tentait de chasser cette phrase dans sa tête, alors qu'il répétait lentement, sans crier, rapidement, d'une voix basse, mais en boucle à l'autre de se taire, sans même savoir s'il parlait. 
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Zakuro Fea
▼ Université - 4ème Année - Comité des Elèves
▼ Université - 4ème Année - Comité des Elèves
Zakuro Fea


Genre : Non Binaire Lion Coq Age : 30
Adresse : 3, rue la Chance, app. 11, quartier Hiryuu, avec Lawrence E. Swanster.
Compteur 1580
Multicompte(s) : Kojiro Sekigahara

KMO
                                   :

Dessins égarés ~ Lun ~ - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Dessins égarés ~ Lun ~   Dessins égarés ~ Lun ~ - Page 2 EmptyMer 16 Oct 2013 - 1:18


    [considérant que tu es la première personne avec qui je peux rp à l'hôpital, je me permets d'instaurer un peu le cadre dans lequel est Zack, et ce en considérant que tu es aussi la première personne qu'il voit. ]

    J'ignorais comment lun m'était tombé dessus. J'avais répété un nom, le même, par crainte de devoir en prononcer d'autre. Mitsumasa, Mitsumasa, mitsu … vous n'avez toujours pas reçu de Mitsumasa ? Vous ne savez pas qui c'est ? Comment, et pourquoi est-ce que vous ne le savez pas ? Dois-je pleurer ou me satisfaire de ce fait, et me dire « C'est bon, il n'est pas là, c'est qu'il n'en a pas besoin. » Ou bien considérer que les urgences avait déjà refermé au dessus de son visage la fermeture éclair d'un sac que l'on n'ouvrirait qu'à la morgue ?

    Hébété dans ce couloir qui se remplissait de son vide, et du nom que je ne prononçais plus, le taisait entre ma langue et mon palais, je fixais cette valse de médecin, de gens, de morts, de futurs-morts, futurs-vivants, de femme enceintes, de mecs ensanglantés. De poussière et de cailloux, qui roulaient sur le sol du hall, et les lumières du troisième étage qui ne marchaient plus vraiment dans les couloirs. Je marchais, en silence, ahuri, décalé, avec l'impression d'être un coup de vent, auquel personne n'accordait réellement d'attention. Kojiro, Sasaki Kojiro ? Senta ? Ethel ? Yume ? Lun ? Yui ? Narcisse, Sora ? Kami ? Maman, Papa ? Poussin ? Midori ? Wunjo ? Naoko ? Akio ? Tsu ? Chess ? Gens ? Chaque nom, chaque respiration, chaque battement de cœur, chaque foulée, pour cette crainte grandissante, cette contemplation béate du monde en suspension, d'un arrêt sur image, et cette poussière qui voulait autour de moi. Je semblais être le seul assez lent, assez inactif, assez immobile pour pouvoir la voir, la comprendre, et l'attraper, cet ensemble de particule en suspension dans l'air. Le monde hurlait, se trémoussait et gémissait des plaintes que je commençais seulement à entendre, abruti par ma bulle d'intériorisation.

    Je ne comprends pas.

    Mes yeux grands ouverts sur ce que je ne comprenais que trop bien.

    Et je répétais ce même nom, refusant de passer à un autre, penché au dessus du bureau de la standardiste de l'accueil, cherchant une chambre dans laquelle il aurait pu être cloîtré. Et les heures passaient, se révélant des secondes, et je pleurais sans larmes, je hurlais sans bruit, simplement surpris, incapable d'agir correctement, cantonné à l'idée que la poussière me tuait de l'intérieur.

    Et puis je décidais de m'accorder 5 minutes. 5 minutes de calme, de concentration, de combat sur un tatami immatériel. Cinq minutes de vie, cinq minutes de mort, pour exister ailleurs, pour revenir en arrière et flotter sur des pensées que je voulais savoir maîtriser. Mes yeux portés sur un monde qui se mit à défiler dans le mauvais sens, je calmais mon corps, mon souffle, mon allure. Calme toi, calme toi. Calme moi. Mes yeux s'éteignirent sur le doute, pour ne laisser plus place qu'à une seule chose. La compréhension des faits. Et même si la douleur en devint nettement plus intense, je faisais maintenant face à un ennemi que je savais pouvoir affronter en étant en pleine possession de mes moyens. Et même si ceux-ci se caractérisaient par la peur, la colère, l'énervement, je savais que j'étais là.

    Marcher dans les couloirs, pour occuper ce temps qui filait sans m'apporter de réponse, je marchais au travers d'un vide devenu trop irritant pour que je ne le remplisse pas par mon existence. Les semelles de mes Doc Martens sur la poussière des gravas, du plâtre, et l'absence de beaucoup de normalité sur mon visage. Un certain calme, peut-être, qui me faisait froncer les sourcils, n'accordant mon regard qu'à ce qui ne le méritait réellement.

    Il y eut quelque chose qui s'imposa comme important, et sans savoir comment, je me retrouvais face à Lun. Un repère à ma vérité, un repère à ce dont j'avais besoin. Je ne réussissais pourtant pas à lui sourire. Je ne réussissais pas à parler à ces mots qui coulèrent or de sa bouche, mais il m'éveilla. Oui. Il m'arracha à ma torpeur, me forçant à faire face à une réalité, qui seconde après seconde, devint insupportable. Je ne dis rien, mâchoires crispées sur des mots que je ne savais pas placer.

    L'esprit de Lun agit avec ses mains. D'abord doucement, posées sur mes épaules, puis devenues des serres griffant mon articulation. Le savait t-il ? En agissant ainsi, il me positionnait dans une situation de combat, simulant la saisie du kimono, les fauchages, les prises. Lun, dès son regard, dès ses mots, devinrent quelque chose qui se dressait face à moi, avec une cruauté douce. Et je sentais, malgré le fait que ce soit déplacé, ce sourire, qui pour la première fois depuis le début de cette aventure interne dans cet endroit aux murs trop blancs qui me hurlait son immatérialité, qui me hurlait la couleur de leur os, apparaissait, salutaire et prévenant. Je souriais pour moi, parce que je me retrouvais, et je savais qui je devais être.

    Un sourire qui se calme, mes bras qui se croisent sur ma poitrine, et j'écoute Lun en silence, parce que dans l'histoire qu'il est en train de me raconter, je sais que je suis un personnage, et qu'il est la plume. Et cette plume commence à m'énerver.

    « Je ne suis important pour personne. Zakuro. Si demain, je mourrais. Tu pleurais, tu pleurais, puis tu oublierais et tu continuerais d’avancer. Si demain, je mourrais : c’est ainsi qu’on se souviendrait de moi.  Je ne suis pas gentil. Je ne suis pas un ange. Arrête ! Arrête de me regarder en gentil, en ami, en quoique ce soit de bien. REGARDE-MOI ! Ok. Je suis une pute, je me vends au premier venu dans le quartier Bougu pour payer mes fins de mois car j’ai pas une tune en poche depuis que mon père m’a coupé les vivres et parce que les dernières tunes qui me restaient je les ai donné à connard de pote qui depuis ne me parle plus.
    Je suis un salaud qui n’hésite pas à baiser Charles Brisebois, sa fille et son fils, peut-être pas en même temps, mais si j’avais pu le faire : je l’aurais sans doute fait.
    Je suis le connard qui a mis une fille enceinte et qui me tape ses deux marmots pour faire bien. J’ai pas d’amis, j’exploite juste des gens. Je ne t’aime pas, tu m’amuses juste. Je suis comme ça. J’aborde des gens ou ils m’abordent. Je cause, je les embobine, jusqu’à être important pour eux, je les baise puis je me casse. Sauf, que tu ne vaux pas la peine que j’aille à l’avant-dernière étape. Alors je vais à la dernière :
    Dégage de ma vie, Fea ! Je ne veux rien de toi et je ne veux rien de moi dans ta vie. Dégage de mon chemin. Tu crois que j’en ai vraiment quoique ce soit à foutre de tes histoires de samouraïs, d’honneur et d’autres conneries ? La vérité, c’est que t’es juste un paumé parmi les paumés. Tu ne sais pas qui tu es, tu ne sais pas quoi faire et tu t’accroches aux gens comme la glue à des doigts parce que seul, tu te retrouves face à toi et que tu sais que toi, … c’est de la merde. »

    J'ai posé mes yeux sur lui, et j'ai cessé de sourire.

    « … Je ne le répéterais pas Fea. Supprimes tes dessins, dégages et ma vie et va faire chier une autre personne. Tu me dégoûtes ! »
    « Non. »

    C'est une colère froide, franche, qui chancelle des mes yeux, tempérée par l'ardeur d'une vivacité ne se maîtrisant que par le sabre et la violence. Une violence au goût du blasphème, de la vengeance, qui noyait ses raisons en trouvant ses fondements dans le respect. Mais le respect est une censure, et je ne suis plus assez gamin pour rester vexé par « ça ».

    « Ça », je relevais dessus des prunelles imprégnées par ce sentiment de colère qui parcourait mon corps. Mais une colère que je maîtrisais, et qui ondulait dans mes veines, tapissant les cloisons sans obstruer la totalité d'une régulation de mes pensées. Zen. « Ça », je ne l'ignorais pas, et chacun des mots que Lun venait de me lancer dessus avait sut se planter avec la férocité apportée. Mais. Et mais. Parce que j'apporterais des mais à cette conversation d'un couloir qui se tapissait de tout mon calme, de toute ma tranquillité énervée. Je déverserais les mais, y trouvant des logiques que je déterrerais avec les ongles. Mais. Je ne me laisserais pas avoir par ces mots, Lun Marv. Je ne me laisserai pas attendrir par l'élasticité d'un cœur adolescent, pour être un changement trop important de ce que je voulais être. Peu importe les mots, il n'y avait pas d'importance à attacher à ce qui ne possédait pas d'essence. Et les bras croisés, les yeux glacés sur ces armes de jet lâchées de sa bouche et venus se ficher contre ma chair, je me hérissais de ces piques lancées, me faisant monstre de ses propres mots, me faisant cible offerte. Je ne me cachais pas, je ne fuyais pas ces mots. Je suis. Je le suis.

    Tu voudrais que je parte ?

    « Je ne partirai pas. »

    Regarde-moi. Regarde-moi, je te regarde. Mes yeux posés tout entier sur lui, mon souffle concentré en cette expiration lente, douloureuse. Je regarde. Je regarde tellement, je vois tellement, et il y a devant mes yeux ce dont je me rends compte. Il y a toute cette endomorphine, toute cette adrénaline qui chute comme une pierre au fond de mon corps, maintenant que l'exaltation de ce frisson, de cette vibration à échelle divine est passé. Je contemple, je me rends compte de tout ; de l'horreur, du sentiment qui se dégage et que tout un chacun autour de moi ressent. Je me rends compte de cette colère au fond de ma poitrine, je me rends compte de cette terreur que j'essaie de cacher. Je me rends compte du mensonge que je couve, je me rends compte que j'ai peur. J'ai tellement peur. Il est là, ce frisson à échelle humaine, ce frisson de mon corps, sur ma peau. Elle est là, cette peur qui me fait croiser les bras, serrer les dents, pour qu'on ne voit pas que je suis mort de peur. Elle est là, cette constatation de la perte, de l'horreur, de la mort. Elle est là, cette considération de l'absence qui me donne envie de pleurer, de me laisser tomber contre un mur et de hurler comme un enfant. Je ne veux plus, je ne veux plus, dites moi où sont mes amis, dites moi s'ils sont vivants, dites moi que rien ne changera, dites moi que ce sera comme avant. Voilà ce que je veux hurler, voilà ce que je veux pleurer.
    Et je suis debout, éloigné du mur par ces quelques centimètres qui sont la limite à mon zen. Je suis debout, je serre les dents et je tremble mais je ne le montre pas, parce que je ne veux pas. Je fais simplement le choix de ne pas subir plus que ce que j'ai déjà accepté d'être en soumission. Tu voudrais que je me casse, que je m'enfuie, pour te faire plaisir, et pour ne plus être la victime de ton regard sur ma face ? Non. Je reste là. Pour moi, pour toi.
    Il y a autour de nous, au delà de ces barrières trop matérielles d'un hôpital qui tient debout ; des murs. Des murs par centaines, qui se sont écrasés sur le sol, un peu partout dans la ville. Je m'en rends compte, et c'est épouvantable, mais je me rends compte que je ne suis pas capable, avec mes mains, de retenir un mur qui va s'effondrer. C'est une prise de conscience, c'est la mienne, et devant l'ampleur des dégâts engendrés, devant cette souffrance qui est en train de me niquer de l'intérieur, je sais que c'est insupportable de le comprendre. Les murs s'effondrent. Et je ne peux pas les retenir.

    « Ne me fais pas te perdre dans la poussière. Bordel, Lun, ne te prends pas pour un mur. »

    Tu n'es pas un mur, ne t'effondre pas, parce que tout ce qu'on retient d'un mur qui s'est écrasé sur le sol, c'est du gravier. Et que je ne tolérerai pas ce fait. J'inspirais profondément, mes muscles hurlant cet étirement douloureux, cette douleur qui ne relevait pas du plaisir mais bien de la souffrance, et je respirais. Je respirais pour taire ce cri de mon corps tendu tout entier, en alerte à quelque chose sous mes pieds, sous mon ombre, sous mon existence, sous mille autres vies. Quelque chose qui me dépassait totalement, qui s'accrochait à ma vie, à mon poids, qui me faisait me tenir debout sur le sol. Mais. Mais. Mille fois mais. J'avais mon esprit, mes désirs, mes volontés, mon histoire. Et cela. Cela, jamais un tremblement de terre ne me ferait les perdre.

    « Je sais qui je suis. C'est toi qui est perdu, Lun Marv. »

    Je décroisais mes bras, ignorant l'exhibition de mon frisson. Je taisais la peur, pour l'enfoncer encore un peu plus sous les couches crasses des illusions sécures, que je nettoierais lorsque je me serai calmé. Je ne jugeais pas, je n'attendais pas de jugements, et je me fichais royalement des opinions à apporter sur mon comportement. Je ne voulais pas m'inscrire sur la temporalité du moment qu'essayait d'établir Lun. Je refusais d'être l'esclave de ce qu'il disait, de ce qu'il créait. Je n'étais pas existant pour lui. Je n'étais pas son ami pour lui. J'étais son ami pour nous. La colère flamboyait, le frisson atteint ma poitrine, et mes doigts serrés.

    « Alors je te prie de m'excuser. »

    Mes phalanges vinrent exploser contre sa mâchoire, dans un craquement de mes doigts propulsés contre sa face. Glissement de mon corps, mon buste jeté en avant, je le saisissais par les deux mains au collet, pour le rétablir sur ses deux pieds.

    « Ecoute moi bien ! Tu n'as pas à te perdre toi-même. Ce n'est qu'un tremblement de terre ! Je vais t'interdire quelque chose ! De raconter ces conneries. J'en ai rien à foutre que tu sois triste, ou malheureux. On est 7 milliards dans ce cas-là ! T'es pas plus malheureux qu'un autre, t'es pas plus heureux qu'un autre, ok ! Mais il n'y a rien qui puisse justifier que tu reviennes sur ce que tu dis à propos de l'amitié. Je ne le tolère pas ! C'est comme si tu étais en train de te renier toi même et c'est un putain de comportement de lâche ! Et tu es tout sauf lâche, Lun ! Alors va hurler ce que tu as besoin de vider à un mur ou à un psy, mais ne le pense pas ! Ce n'est pas toi ! »

    Je le lâchais, le nez retroussé dans cette expression de fureur, mes prunelles hurlant cette colère qui pulsait et tambourinait contre ma cage thoracique. Le frisson de peur s'était tût, laissant place à un frémissement de rage qui courait sur toute la surface de ma peau.

    « Tu veux me frapper ? Frappe moi. Gueuler ? Hurler ? Chialer ? Fais. Mais je t'interdis de penser quelque chose qui te fait mentir comme ça. Je te l'interdis, et je me réserve le droit de vérifier que tu vas t'arracher ça du crâne. »
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MessageSujet: Re: Dessins égarés ~ Lun ~   Dessins égarés ~ Lun ~ - Page 2 EmptyMer 30 Oct 2013 - 1:21


 
 
J’ai une mémoire eidétique, les gens disent photographiques. J’ai peur dans le fond d’avoir le syndrome d’Asperger. C’est possible, quand je vois le peu de liens sociaux que j’ai et le nombre de pensées incohérences face à celles du plus grand nombre qui traversent mon esprit. Je m’attache à des idées étranges, à des êtres lumineux, à des propos incohérents. Je ne vois pas le travail comme un aboutissement et je considère mes amis comme la clé de voûte de ma vie.
Je dois être un peu autiste. Cela me fait peur. Quand il m’arrive d’avoir des absences, des gestes incontrôlés, d’être violent envers les autres ou avec moi même. Ces derniers temps, la scarification est presque devenu comme un jeu pour moi. Je cherche les endroits que personne ne voit et, je n’arrive à me calmer que lorsque je vois le sang couler. Lorsqu’il coule trop longtemps, me dis que je vais en mourir et j’ai peur. J’aime cette sensation de peur qui me fait penser
que je tiens à la vie. Seulement, c’est une situation de bien-être éphémère. Car dès que je commence à cicatriser, j’ai le sentiment de perdre à nouveau le contrôle de ma vie. La douleur que je m’inflige. Les gens avec qui je couche. Ce sont des éléments contrôlables qui me salissent mais me rassurent. Je suis celui qui décide. Je suis celui qui sait. Je décide ! Je ne peux contrôler la partie de jeu qu’est ma vie, alors je contrôle quelques pions.
 

Le coup de poing frappa l’étourdissant monologue aussi brusquement que le glas de la mort frappe imperturbable les bonnes âmes. Comment avait-il osé le toucher ? Telle fut la première question de Lun Marv alors qu’un geignement sorti d’entre ses lèvres, proche du grognement d’un animal. Le jeune homme réagit aussi instinctivement que rapidement. Sa main se saisit du poignet de Zakuro, le tordant violemment, avant que son genou ne remonte pour lui frapper l’entrejambe. La main de Lun se planta dans les cheveux de Zakuro, ses griffes s’enfonçant dans le cuir chevelu du garçon alors que de manière très précise le journaliste fracassa le crâne de son ami contre le mur le plus proche, remontant son bras inoccupé jusqu’au coup du samouraï pour l’étrangler à moi. Les coups qui suivirent ne furent que la furie brusque d’un animal sauvage furieux contre l’autre garçon, furieux contre lui-même, furieux contre Charles. Qu’importait que Zakuro puisse répondre, se défendre ou sache parer les coups : Lun Marv était furieux et déchaîné et l’adrénaline l’emportait sur le reste de ses pensées.
 
C’était beaucoup trop demandé à une seule personne. Toutes ses responsabilités, toutes ses histoires qui lui tombaient sur les épaules et le projet meurtrier de tuer. Encore. Car là, était le plus douloureux secret de Lun Marv. Il était un assassin. Un assassin implacable et douloureusement doué dans ce domaine. Il ne pourrait jamais en parler, ce n’était pas vraiment le genre de chose qu’on dit autour d’un café : « Tu sais ce que j’ai fait de mes vacances ? J’ai tué un homme. C’était cool. Et toi, tes vacances ? »
 
Le blond se recula brusquement, épuisé, ses bras se plaçant devant ses yeux pour éviter un éventuel coup. Arrête ! Je ne suis pas celui que tu crois Zakuro ! Putain ! Je ne suis qu’un putain de salaud. Un enfoiré de première. Le genre de personne folle et instable. Il était fou. Lun en avait conscience. Il ne savait pas se comporter comme le commun des êtres ordinaires et il n’était pourtant pas extraordinaires. Juste capable du pire comme du meilleur. Et là : Il voulait juste faire le meilleur. Bordel de merde ! Il devait protéger Zakuro de Charles. Il devait le faire car le jour où Charles tenterait de se venger, sa vengeance serait aussi sévère qu’avait été celle de Lun. Ce jour-là, s’il s’en prenait au rebelle, le populaire ne pourrait plus s’en sortir intérieurement. S’il perdait encore un de ses amis, il en mourrait. Il en était déjà mort. Il en avait conscience. Il n’était qu’un mort vivant.


Lun serra les dents, il eu soudainement envie de vomir. Un gout de sang l'obligea à déglutir, avalant bile et résidu qui étaient remontés. L'odeur de javel tenace dans les hôpitaux lui donna un haut de coeur et l'image de Zakuro face à lui ne fit qu'augmenter son malaise : Il eu soudainement l'envie de se lover dans ces bras, de lui demander de dormir entre lui et Kohaku. Faiblesse ! Ignoble faiblesse Pouvait-il être faible alors qu'il projetait la mort de quelqu'un ? Les larmes avaient cessé de couler. Même la douleur semblait l’avoir quitté. Seule la froideur demeurait dans son corps ne tenant que par la rage et la peur. Cette frayeur imperceptible qu’on pourrait lui retirer ces dernières forces. Sa tête brûlait dans son esprit et l’idée de se faire détester de Zakuro commençait à germer dans son esprit. Etre un ennemi, ce serait mieux que n’être personne. Pourtant dans le fond, le blond savait que dès qu’il aurait la tête reposée, il regretterait ses mots, ses aveux et ses gestes. Il s’emportait bien trop souvent. Il en avait conscience.
 
Il était pareil avec ses amis qu’il ne voyait pas assez souvent. Il parlait trop puis ne parlait plus. Il était capable de leurs poser des tas de questions qu’on évite en général. Est-ce que tu m’aimes ? Suis-je encore ton ami ? Et si la personne plaisantait ou ne répondait pas, Lun piquait des crises. Des crises qui l’envahissait comme un brouillard peut planer dans des marécages de sorcières. Toute une brume s’emmêlait dans l’esprit de Lun. Il boudait, parlait, essayait, s’inquiétait, s’en voulait et finissait par supprimer l’être de sa vie. La douleur était toujours vive, brûlante,violente : Seulement il avait le sentiment de ne pas compter. De n’être qu’un souvenir, de n’appartenir qu’au passé. Lun avait besoin de savoir qu’on l’aimait et qu’on voulait le garder dans sa vie. Même la haine lui était préférable à l’oubli. Sans doute, parce que sa vie entière à voir les gens mourir, partir et à avoir le sentiment de n’être qu’un objet aux mains de parents, professeurs et adultes peu scrupuleux l’avaient rendu aussi fort que fragile.
 
Ce fut la pensée soudaine de Lun Marv, alors qu’il réalisait que Zakuro était un garçon trop malin pour se faire berner par son manège théâtrale. Un sourire illumina alors le visage du jeune homme. Puisqu’il ne pouvait pas obliger Zakuro à l’ignorer : Il pouvait s’obliger à l’ignorer. Il suffirait de ne plus le voir, tout simplement.
 
Ce qui serait facile : les enfants, les examens, le travail lui donnaient toutes les excuses du monde pour éviter une personne.
 
Le blondinet se rapprocha du lavabo se trouvant dans la pièce, rinçant soigneusement son visage. Il remarqua le bleu sur son visage et se mordit la joue. Il aurait au moins l’excuse du tremblement de terre pour expliquer pourquoi il était marqué. Ce n’était toutefois pas très réjouissant. Il allait finir par avoir des soucis avec l’administration si on le soupçonnait de se battre.
Passant sa main dans ses cheveux, où les nœuds s’étaient amusés à entortiller trop de mèches, Lun les attacha pour s’en faire une queue de cheval. Bien qu'il ai déjà prit une douche, il sentait encore la crasse de cet éboulement sur ses cheveux, il avait l'impression d'être recouvert par une poussière sale et blanche, de devenir un putain de fantôme. Il voulait sa dose ! 

Il voulait sa putain de dose. Voilà, ce que pensait l'ex-drogué. Il se serait damné pour s'enfermer dans une pièce, sortir son coffre à héroïne, un briquet, la cuillère tordue avec le temps et noircie d'avoir été tant brûlé. Instinctivement, il aurait donné n'importe quoi : N'IMPORTE QUOI pour pouvoir glisser ses doigts sur la pochette en plastique transparent contenant les seringues hermétiquement protégées. Tous les drogués ont leurs habitudes. Lun avait celle de lire les numéros de sa seringue, se trouvant en haut à gauche et à droite. D'étudier les chiffres. Il pouvait perdre cinq minutes à les regarder. Puis, il y avait le rituel, toujours le même ... 

Ne pas y penser. Ne pas y penser. Le garçon tenta de chasser de son esprit le tapotement de la veine, le tapotement de la seringue. Tous les bons drogués le savent, il faut faire remonter l'air et l'extraire avant de s'injecter le produit. Une seule bulle d'air qui serait restée pourraient définitivement faire passer le trip en deathtrip of curse. Il y avait aussi le choix de la musique, le choix d'un endroit assez sombre et loin des miroirs. C'était important pour Lun dans ces moments-là de ne pas voir ses yeux .... 

Arrête d'y penser ! 
 
Malgré cette toilette sommaire, Lun avait bien conscience d’être en piteux état. De quoi râler intérieurement pendant des heures, car il n’avait pas envie de surprendre les regards furtifs d’anciennes groupies le trouvant particulièrement désagréable. Oui, Lun réalisait à quel point toute sa vie était compliquée. A quel point, il aurait besoin de se reposer.
 
S’il avait eu un peu de force, il aurait rejoint ses enfants et son pote, et il aurait pleurniché pour dormir dans son lit. Il se serait lové contre le mur, l’obligeant à lui laisser la place, et il se serait endormi rassuré par l’idée que si : si quelqu’un rentrait dans la pièce et voulait s’en prendre à lui, il devrait d’abord passer sur le corps de l’autre.
 
Sans doute, aussi, qu’au cours de la nuit, Lun se serait relevé et se serait lové par terre, près de la fenêtre, tremblant de froid. C’était souvent le cas quand il dormait avec d’autres personnes. Un cauchemar le sortait de son sommeil, mais à moitié endormi il décidait de se réfugier sous une fenêtre, ou dans le coin dans d’une pièce. Lorsqu’il se réveillait le matin, il était lui-même perplexe de se trouver-là.
 
Seulement, la réalité, c’était que Lun n’irait pas rejoindre son ami. Sans doute pas. Il demanderait à sa voisine d’aller les chercher puis, il irait les coucher avant de laisser l’inquiétude l’envahir sur les menaces de Charles. Ensuite, il téléphonerait au bar pour dire qu’il ne pouvait pas bosser pendant deux semaines, se haïssant de travailler de cette manière, avant de chercher un moyen de se faire de l’argent.
 
Lun savait plus ou moins que ça se passerait ainsi. A moins qu’il ne décide de passer la nuit à l’hôpital ? Il devait retourner dire à Lawrence l’état de son camarade. Il le devait. Cela dit, il n’avait pas juré rester ici.
 
L’incohérence du jeune blond était palpable dans l’air. En réalité, Lun Marv ne savait pas qu’il souffrait d’une commotion cérébrale l’entraînant dans un délire imperceptible. S’il demeurait cohérent, son esprit plongeait dans l’anabase de la faiblesse de son corps. Seul moyen pour se dernier de rester encore conscient. 
 
« Zak … Si tu es mon ami, tu ne dois pas me retenir. »
 
C'était la première phrase sincère de Lun. La première qui semblait lui être aussi difficile à dire qu'une lettre d'Adieu à Juliette le serait à Roméo. Ce fut finalement la première phrase que le blond prononça, après ces cinq minutes où il tenta de se remettre d’aplomb. Les yeux de Lun, fatigués et tristes, légèrement implorants, s’étaient déposés sur son ami.
 
« Je ne le supporterais pas. Tu veux bien m’accompagner jusqu’à la chambre de … celui que tu nomme Chess ? Jdois l'voir. Et toi aussi, sans doute, non ? »
 
La langue de Lun frappa sur son palais, mais sa voix douce et fatiguée laissait entendre le s’il te plait qu’il ne prononça pas. Elle laissait aussi entendre qu’il ne comptait plus discuter de ce qui avait été dit. Il ne changerait pas d’avis. Pas là, pas maintenant. D’ici une heure, sans doute, d’ici deux peut-être. Mais là, c’était trop compliqué.
 
« Et ne repose plus jamais les mains sur moi. Jamais. Tu es un petit garçon qui ne contrôle pas sa force, aussi je te pardonne … Mais les gamins ne devraient jamais frappé leurs aînés. »
 
Lun eu un sourire malicieux.
 

« Question de respect. ... Je vais fumer, avant. »

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Zakuro Fea
▼ Université - 4ème Année - Comité des Elèves
▼ Université - 4ème Année - Comité des Elèves
Zakuro Fea


Genre : Non Binaire Lion Coq Age : 30
Adresse : 3, rue la Chance, app. 11, quartier Hiryuu, avec Lawrence E. Swanster.
Compteur 1580
Multicompte(s) : Kojiro Sekigahara

KMO
                                   :

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MessageSujet: Re: Dessins égarés ~ Lun ~   Dessins égarés ~ Lun ~ - Page 2 EmptyJeu 31 Oct 2013 - 0:51


    Tu veux me frapper ? Frappe moi.
    Évidemment qu'il frappa.


    Dans un enchaînement de mouvements furieux, dans un enchaînement de souffle qui devinrent les prémices d'une rage qui pulsait dans nos ventre, Lun abattit sa fureur sur moi, et si je laissais passer le premier coup, si je laissais passer la première violence de son genou entre mes jambes et de  crâne venu heurter le mur trop blanc, sa rage fit naître la mienne, et dédaignant la morsure de ses ongles déchirant ma peau, je dégageais mon poignet immobilisé entre ses doigts pour venir claquer l'intérieur de son coude, pour me libérer de l'étranglement, et pour répondre à chaque coup de griffe par un coup de dents. Des fourmillements dans la poussière, des fourmillements dans les gouttes de sang ; une bagarre sauvage dans le silence d'un couloir d'hôpital. Des fourmillements de bruits qui s'éparpillaient ; grognés dans le revers d'un mur, caché par la colère et la douleur. Je ne voyais pas, je n'entendais pas, et dans ce dialogue qui se faisait avec le corps et les points, je répondais à chacune de ses diatribes.

    Et puis il recula, et la lèvre supérieure explosée par ses soins, j'entrouvrais la bouche sur une méchanceté furieuse que je ne prononçais pas. Pas envie, plus envie, coupé dans l'élan, ramené à l'instant. Ramené au calme, fin du combat, fin de tout, et simplement ce sentiment de lourdeur sur mes phalanges. Il y eut un instant de désappointement, et dans un pas titubé, je reculais, pour me laisser tomber contre un mur qui me retint. J'étais fatigué ; las, profondément las. Même pas endolori, mon corps ne retenait pas assez longtemps les empreintes de la douleur des coups des instants auparavant pour que je puisse m'en plaindre. Si j'avais mal, c'était dans ma tête : et dans cette impression de boulet que je traînais sur des chaînes accrochées à mes épaules, à mes chevilles, à mes poignets. Il fallait que j'assume l'idée que la violence de Lun m'avait permis de libérer, en douceur, la mienne. Je ne m'étais pas battu comme je me serai battu contre un inconnu, et si j'avais cherché à faire mal, vraiment mal,  je n'avais pas cherché à tuer. L'avait t-il fait, lui ? Avais-tu essayé de me tuer, Lun ? Je le regardais, lui et son souffle saccadé, lui et ses yeux verts, ce vert qui me fascinait. Lui et tout ce qu'il pouvait représenter, et je me sentis encore plus las. J'avais besoin de trop de choses. De trop de chose que l'instant ne pouvait pas me donner. J'avais envie d'un endroit où ce blanc serait remplacé par le bleu. J'avais besoin que les murs s'écroulent, et que l'odeur de peinture n'existe plus. J'avais besoin du vent qui venait glisser contre ma peau, pour cette caresse alliée, familière. J'avais besoin du ciel. Du ciel, tout simplement.

    Je remontais mon poignet griffé jusqu'à ma lèvre, essuyant la blessure, étalant le sang sur la joue, sur la mâchoire. Un filet de salive ensanglanté glissa sur le dos de ma main, barbouillant mes phalanges d'un pourpre visqueux. Je vins la frotter contre mon jeans, et ma main se tâcha de poussière et de plâtre. Ce constat me donna envie de pleurer. Juste de pleurer. Je ne pleurais pas, inspirant profondément. Trop de poussière, -remuée certainement par notre dispute contre le mur-, et j'avalais ces grains, ces particules d'univers minuscules, qui se bloquèrent dans ma gorge, qui griffèrent ma trachée. Qui me griffèrent de l'intérieur. Je me mis à tousser, à tousser férocement, d'une quinte de toux douloureuse, qui me plia en deux, et dans le silence de notre intimité violente réduite, Lun d'un côté, ses yeux perdus dans une folie à laquelle je n'accédais pas, et moi dans mon vide, dans mon absence de ce que j'avais besoin. Je toussais, toussais, m'étranglant, glissant jusqu'au sol, m'asseyant sans panique, mais toussant parce que cela me permettait de me raccrocher à quelque chose : à la douleur. A la simple douleur physique qui me permettait de vibrer, et de rester en vie.

    J'avais besoin du ciel, pour tendre les bras, et du bout des doigts, contempler cette éternité qu'il m'offrait. De ce ciel qui s'étalait, tout rond, parfait, dans sa grandeur et sa petitesse. Le ciel, si haut, si proche de mes doigts, mais inaccessible. Je ne craignais pas le fait de ne pas le toucher, parce que je savais que tant que je serais debout sur le sol, je ne serais pas en mesure de le caresser avec ma main. Mais de mes yeux, de toute la force dont disposait mon regard, je caressais ce grand corps qui s'offrait à moi, à ma tête, à mon esprit, à mon âme, et j'effleurais, je volais, je transcendais cette existence, mon existence, et la leur. Je volais. Indubitablement, je volais.

    J'avais besoin de son immatérialité à lui. J'avais besoin de sentir son corps et sa solidité que je ne maîtriserais jamais réellement entre mes doigts, mais qui me permettait de m'assurer qu'il existait, et que j'étais capable de le toucher, et de l'entendre parler. J'avais besoin de ses yeux noirs et de ses lentilles multicolores. Là, pour le coup, je voulais qu'il tue ce blanc trop laid qui envahissait mon esprit, mes yeux, et qui tuait mon ciel. Je voulais simplement poser ma tête contre sa poitrine, fermer les yeux, et ne plus penser. Écouter les battements de son cœur, et ne pas laisser une seconde fois l'image d'un sac mortuaire venir obscurcir mes pensées. Peut-être que si je le voyais, je serai complètement perdu, peut-être que je serai tout à fait normal. Peut-être que rien n'était normal quand je le voyais, peut-être que je voudrais simplement qu'il parle, qu'il me raconte ce qu'il veut, qu'il hurle, qu'il crise, qu'il pleure, qu'il se taise. Qu'il sourisse. Qu'il soit lui.  

    Je ne voulais pas que les gens se faussent dans leur identité. Je savais qui j'étais, j'en avais conscience, Lun, et je ne voulais pas que les gens croient être ce qu'ils n'étaient pas. Je ne voulais pas qu'ils se perdent, parce qu'en ayant été eux-même, j'avais appris à prendre toute l'importance d'exister, et bordel, Lun, tu étais tellement important dans ce fait, dans cette acceptation d'être, après que lui m'ait construit. Vous étiez tous trop important pour que vous vous trompiez sur vous-même, et j'avais posé le regard trop longtemps sur la beauté de vos êtres sincères pour que vous ne vouliez plus exister tel que vous l'étiez.

    Dans ma gorge, la douleur dissipée, mais sur mes doigts, dans ma paume, cette salive accrue, qui contenait tout ce sang qu'elle retenait, et qui avait giclé. Tout ce sang, tout ce rouge, et je le fixais, hypnotisé par la couleur, par ce qu'elle représentait, et par ce grand vide dans ma poitrine, qui me dévorait en me clouant sur place, qui me faisait avoir brusquement froid. Le rouge gouttait en dehors de la fissure de ma lèvre, et le regard éteint, dans une immobilité penchée au dessus de ma main, comme recueilleur de mon propre sang, je pleurais ce pourpre qui chutait dans ma paume. J'avais peur.

    Lun se mit à bouger, et je m'arrachais à cette torpeur silencieuse, jetant mes prunelles sur lui, refermant mes doigts sur ma paume, refermant le poing. Je le regardais asperger son visage d'eau, nettoyer cette crasse sur ses mâchoires abîmées, et ses doigts rougies se récurer sous le filet d'eau. Je me levais, en silence, et époussetais la poussière et le plâtre venu se déposer sur mes jambes. Partez, partez : un impératif que murmurait chaque impact du revers de ma main sur le pantalon, dans un ordre silencieux de ne jamais, jamais, jamais être fixé à la temporalité des choses. Chess l'avait dit ; j'étais l'intemporalité. Sur une inspiration douloureuse, j'allais jusqu'au lavabo, et sans mot dire, actionnait un second robinet pour faire glisser l'eau sur mes doigts. La salive et le sang s'en alla, emportés par le torrent de l'eau, et formant un réceptacle à l’élément, je vins humidifier mon visage, et tremper mes lèvres, pour nettoyer la plaie. Un titillement de la langue, une sensation agréable à ce geste, et immédiatement, le rappel de Chess et de sa langue rose qui harcelait la propre crevasse de sa propre langue, le premier jour. Mes yeux se plissèrent en un demi sourire. Sois en vie.

    Je m'écartais du lavabo, m'écartais de Lun, pour retourner poser mon épaule contre le mur, et contempler ce blanc que je ne voyais pas. Que je ne voulais plus voir. Ma langue dépassant de ce trait formé par mes lèvres, je suçotais la blessure carmine, comme dans l'espoir de la vider de son sang, que je réfutais presque comme étant mien.

    « Zak … Si tu es mon ami, tu ne dois pas me retenir. »

    Première parole depuis l'échange des coups. Premiers mots qui arracha le bleu au blanc, et je tournais mes yeux vers lui, pour observer ces mèches blondes, salies par les choses. Le retenir. Le retenir de quoi ? Quelle sorte de suicide cachait t-il derrière ces mots-là ? Il tourna son visage vers moi, et je rencontrais ce regard éteint, triste et bizarre, si doux, si tendre, si cruel puisque si malheureux.

    « Je ne le supporterais pas. Tu veux bien m’accompagner jusqu’à la chambre de … celui que tu nomme Chess ? Jdois l'voir. Et toi aussi, sans doute, non ? »

    Je hurle ce qui est devenu une obsession, un besoin. Pas un devoir. Mes yeux abandonnèrent son regard, pour un retour en arrière. Pour cet instant sous la pluie, ses doigts sur mes vêtements, et son sourire, pendant qu'il disait « Suis moi. » Pourquoi Lun devait t-il voir Joshua ? Lentement, je m'écartais de ce mur. Oui, allons-y. Allons voir Joshua, allons voir celui dont j'ignore la localisation, alors que j'ai promis de le suivre, il y a plus de trois ans. Allons-y, et fais moi pleurer, continue à me faire mal, parce que j'ai l'impression qu'il n'y a plus que cela qui peut résoudre nos problèmes dans ce couloir. Les yeux emplis d'un sentiment amer, je me dégageais du mur, de la poussière, pour retourner au milieu du couloir, et m'y immobiliser. Mes yeux se tournèrent vers Lun.

    Si tu es mon ami.

    « Et ne repose plus jamais les mains sur moi. Jamais. Tu es un petit garçon qui ne contrôle pas sa force, aussi je te pardonne … Mais les gamins ne devraient jamais frappé leurs aînés. »

    Une longue contemplation ; mes yeux accrochant son être, son visage, son regard et son simili sourire au fond de ses yeux. La douceur de ses mots et les sens qu'ils prenaient glissèrent sur moi, ne laissant aucune expression venir s'installer sur ma face. Un calme, un vide absolu, pendant que je le fixait. Et puis il sourit, et je détournais les yeux.

    « Question de respect. ... Je vais fumer, avant. »
    « Va fumer. Je te retrouve après. »

    Dans une foulée longue, dans une expression neutre, je m'écartais, m'éloignant de lui. Je m'éloignais de lui, de ses yeux verts trop lumineux, pour m'enfoncer dans le noir des couloirs trop blancs. Je m'enfonçais dans cette blancheur maladive, dans ce silence et cette solitude trop difficile à supporter. Tu es solide, Zakuro. Mes pas s'allongèrent, et j'installais le plus de distance entre nous, imposant deux étages entre lui et moi ; allant me réfugier dans les hauteurs d'un hôpital qui me dégoûtait. Je déambulais, interdit, ahuri, et stupéfait, mal, et euphorique. Je ne savais plus. Je ne savais plus ce que je ne me souvenais pas, ce que je ne comprenais pas, ce qui n'allait pas. Mon poing s'explosa contre le placo du mur à ma droite qui devint l'amant de mon corps en train de s'écrouler. Bordel. Bordel de merde de pitoyable mec. Le front collé contre le mur, mes genoux dans la poussière, j'ignorais, je réfutais, et un sanglot furieux secoua mes épaules, soulevant ma poitrine. Bordel. Ma paume s'abattit sur le mur. Une fois, une seconde, une troisième fois, dans un impact rageux, défouloir. Le souffle précipité sur des larmes que je ne voulais pas verser, la bouche ouverte sur un sang qui coulait à l'intérieur, contre mes dents, je me relevais lentement, refusant de rester trop longtemps au sol, refusant d'être victime d'un « je ne sais pas ». Essuyant le sang, avec un revers de main qui eut le goût de plâtre et de peinture, je fis volte-face, pour redescendre les escaliers, et retourner dans les étages inférieurs. Je cherchais le secrétariat, m'enfonçant dans ce hall grouillant de monde, me stoppant une seconde en haut des escaliers. Dans une sorte de baptême de mon regard, je dévisageais chaque individu qui fourmillait ; ce gigotement commun devenu l'objet de ma contemplation. Je cherchais, je cherchais ce que je ne voulais peut-être pas trouver. J'ignorais ce que je désirais réellement, je savais simplement ce que j'avais à regretter, et cela installait dans ma bouche un goût de bile, amer. Pas de cheveux blancs, roux, rose. Pas ceux de mes connaissances, de mes amis, de mes ennemis. Pas ceux de ceux qui fondaient par leur existence chaque petit pavé de ma vie. Je ne cherchais pas Lun du regard, et descendais les escaliers, m'écartant sur le passage paniqué d'un bataillon du corps médical. Je longeais, slalomais en travers de ces patients, de ces victimes, de ce monde blanc et brailleur, multicolore et silencieux. Je me dirigeais jusqu'au guichet. Combien de temps ? Pourquoi venais-je encore répéter la même question ? Il n'était pas là. Il n'était pas là, forcément.

    « Excusez-moi ? Est-ce que Kohaku Joshua Mitsumasa a rejoint vos services ? »
    « Vous dites ? »
    « Kohaku Joshua Mitsumasa. ''Kohaku'' comme la carpe. »

    M'emparant d'un crayon, je lui écrivais le nom en kanji, « Kohaku » et « Mitsumasa », pour un soin étrange au katakana retranscrivant « Joshua », et elle tapota les caractères sur son clavier. Son visage n'exprimait rien, et je pensais à Lun et sa cigarette, quand brusquement, elle tourna son visage vers moi, avec un sourire. Petite bombe atomique dans ma poitrine.

    « Bien sûr. Il est dans la chambre B03. Troisième étage. »

    L'emballement de mon cœur, le regard vers la porte d'entrée, brouillée par des dizaines de têtes, d'épaules ; de gens en tout genres qui bougeaient dans tous les sens. Je reportais mon attention sur la standardiste, avec l'impression d'avoir vécu Fukushima en direct.

    « Vous êtes de la famille ? »

    Ta gueule.

    « Non. »

    Je me détournais, ignorant toute tentative d'appel, et me ruais vers la sortie. Allez, allez, Lun, tu avais fait une promesse, hein ? Moi aussi. Celle d'être ton ami, alors je ferai l'effort de ne pas trop hurler de rage et de joie à la fois, mais s'il te plaît, sois là, et viens, parce qu'il est là, et il n'est pas mort. Je bousculais quelqu'un, m'excusais à la va-vite, et poussais la porte. Le coin fumeur, éloigné, en vu de la régulation du passage des urgences, fut visible au bout de quelques secondes de recherches, et je notais la présence d'une silhouette blonde. Je courais vers lui.

    « Lun ! »

    Mes doigts se tendirent, lorsque je fus à sa hauteur, se repliant finalement, pour ne pas le toucher. Mais un sourire avait étiré mes lèvres, et je repris mon souffle, précipitant celui-ci entre mes lèvres par le flot de pensées qui tourbillonait entre mes temps. Il est là. Dans la B03. Et j'ai peur. J'ai vachement peur, Lun. J'ai peur d'aller ouvrir la porte, et … bordel. Je suis con, c'est pas possible. Je ne devrais pas avoir peur comme ça, il m'en voudrait un truc de malade, et pourtant je suis là à flipper comme un con au lieu d'aller le voir. Bordel. Sois mon ami, Lun, parce que je te jure que je t'aime un truc de malade, alors … bordel. Dis moi pourquoi j'ai peur comme ça, hein. Dis moi que je suis con. Un éclat de rire, effrayé, amusé, nerveux. Je tournais les yeux vers la façade du bâtiment, presque dans l'espoir de voir une silhouette penchée au dessus du vide, à une fenêtre, un énorme sourire accroché aux lèvres. J'ai peur.

    « Lun. »

    Je le regardait. Un frisson. Soyons humain. Conserve mon humanité.

    « Si tu es mon ami, tu me retiendras. »
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MessageSujet: Re: Dessins égarés ~ Lun ~   Dessins égarés ~ Lun ~ - Page 2 EmptyDim 3 Nov 2013 - 3:08


Enfant, pensa Lun. Enfant, tu t'attendais à quoi ? Tu t'attendais à quoi ? Après un tremblement de terre ? Est-ce que tu t'attendais vraiment à ce que le bruit étourdissant de la terre, ses secousses, sa rage et sa colère ne cause aucun dégât ? Que ceux que tu aimes soient épargnés par la violence de cet acte ? Si la terre devait être clémente avec ceux qui y vivaient, si elle devait faire un choix et ne punir que ceux dont on se fichait, personne ne serait jamais atteint car on est tous important pour quelqu'un. La détresse de Zakuro Fea étreignit le coeur du jeune britannique. Sa main se posant sur la nuque du jeune garçon, ses doigts se posant sur sa peau fraîche pour l'attirer contre lui, le maintenant, quasiment de force dans une étreinte tendre. Zakuro n'était pas aussi fort qu'il semblait l'être. On lui retirait une carte de son château et ce dernier s’effondrait sans la moindre clémence. Lui qui voulait être un maître des éléments avait finit par trembler face à l'un d'entre eux. Ce n'était pas grave. Ce ne l'était pas. On ne peut pas toujours être fort, on ne peut pas toujours parvenir à garder son contrôle et son apparence quand les événements se précipitent malgré nous. De quel droit, Lun Marv se permettait-il de rajouter à la peine du jeune rebelle en l’assommant de mots durs ? Alors qu'un de ses amis étaient blessés, sans doute dans une des chambres à se demander comme l'autre aller. Comment se sentir bien quand tout le monde a été touché par les forces de la nature et qu'elle a décidé étrangement de nous épargner ?
 
Il y a des choix à faire. Entre protéger son ami et le réconforter, Lun Marv ne savait plus où il en était. Il ne pouvait pas fermer les yeux sur la douleur de Zakuro et c’était une réalité.
 
Les doigts de Lun descendent le long du corps de son ami, allant chercher les doigts de ce dernier pour les enlacer aux siens. Ils les remontent devant ses lèvres chaudes, les gardant ainsi enlacés, les quatre mains pressées ensemble. Lun relâche l’une des mains, tirant son camarade de l’autre, loin de l’espace fumeur, en direction des couloirs.

Le blond s’avance, son pas se précipitant, le son de ses chaussures sur le sol l’étourdissant. Pourtant il ne fait pas tant de bruit que ça. Et le bruit qui l’assomme tant c’est son propre battement du cœur. Kohaku, … Lun ne sait pas vraiment quoi penser de ce garçon. Le jour où celui-ci l’a prit en photographie, un instant, il n’y a eu comme une trahison irréparable qui s’était inscrit dans sa chair. Juste un instant, car le jeune homme supprima la photographie. Et cette idée de confiance s’était inscrit en Lun.

Il aurait aimé expliquer ses peurs. Les raisons de ses peurs. A quoi bon vouloir s’expliquer ? Lorsqu’on sait que lorsqu’on sait son passé, on finit par le fuir ou le détruire. Ce n’était jamais bon pour personne.
 
Lun s’arrête à la sortie du couloir.
 
« Quelle chambre, Zakuro ? »
 
Le blond soupire, répétant rapidement, un peu excédé de sa propre détresse.
 
« Quelle chambre ? »

Après avoir entendu le nom de la chambre, Lun se mit à avancer, gardant la main de son camarade dans la sienne. Ne la relâchant que lorsqu’il fallut pousser la première porte, pour accéder aux chambres. Lun se mua dans une réflexion interne. Qu’allait-il foutre dans la chambre exactement de ce garçon ? Les deux avaient besoin de se retrouver. Il se sentait déjà de trop avant d’y être. Les deux enfants auraient tant de choses à se raconter et si peu à se dire au final. Pas vraiment de quoi attirer leurs idées loin de leurs ricochets et des reflets dans l’eau.

 
La chambre est là. Le cœur de Lun s’étreint dans sa poitrine …
 
 
=> Chambre B03
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