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 ~ une arrestation pas comme les autres.

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MessageSujet: ~ une arrestation pas comme les autres.    ~ une arrestation pas comme les autres.  EmptyLun 23 Mai 2011 - 16:19

Je déteste le quartier Bougu. Il y a toujours des jeunes qui se battent pour un oui ou pour un non, ce qui fait qu’en une seule journée, on arrête au moins une centaine d’adolescents qui finissent en garde à vue, bien évidemment. Et qui devait s’y coller pour les ramener au poste ? Moi et ce cher Komaro.

Je déteste Komaro. Cela fait deux choses que je déteste. Il se prend pour mon père, à jouer le chef lorsqu’on bosse ensemble et il ne manque jamais de m’énerver à propos de mes clopes. C’est ma santé, pas la sienne. En parlant de ça… je n’en avais plus. C’était bien ma veine.

J’observais Komaro, qui venait d’arrêter un jeune. Il venait de voler le sac à main d’une vieille dame. Décidément, les jeunes de nos jours ne changeraient pas. Ce n’était pas très innovant, comme technique de vol. Pour ma part, je laissais Komaro et je me dirigeais vers un bureau de tabac, lorsqu’il m’interpella :
«J’peux savoir où tu vas ?»
«M’acheter un paquet de clopes.»
«J’te signale qu’on est de service…»
«Je m’en fous. J’ai envie de fumer, alors je vais aller en chercher.»

Et quelques instants plus tard, je pénétrais à l’intérieur d’un bureau de tabac. Il n’y avait que trois personnes avant moi, c’était parfait. J’étais sûre que Komaro allait gérer, le temps que j’obtienne ce que je veux. Et à peine cinq minutes plus tard, je le rejoignais enfin. Il avait l’air en difficulté, à tenter de retenir un jeune homme plutôt mignon, il faut bien l’avouer. Komaro se mit à crier :

«Aide-moi donc au lieu de le mater !»
«Pardon ? T’as dit quoi là ?»
«Je t’ai dis de cesser de le fixer et de lui passer les menottes !»
«Oh ! ça va ! Inutile de s’énerver pour si peu ! Qu’est-ce qu’il a fait ?»
«Je t’ai pas dit de poser de questions ! Arrête-le donc, il va se tirer !»

Mes yeux bleus restèrent fixés sur Komaro et je lui fis une grimace avant de sortir mes menottes. J’hésitais un instant, en me demandant si je devais arrêter celui que je détestais, ou bien le jeune homme qui tentait d’échapper aux griffes de Komaro. Je me rapprocha alors de l’inconnu pour lui passer l’un des bracelets à son poignet, avant de passer l’autre autour du mien.

J’avais décidé de provoquer un peu Komaro, et je crois que j’avais réussi. Il m’engueula une nouvelle fois après m’avoir fixé d’un air surpris :
«Qu’est-ce que tu as foutu ?»
«Tu m’as dit de lui passer les menottes, c’est ce que j’ai fais.»

Je lui montra le poignet menotté du jeune homme, puis le mien. Un grand sourire sur mes lèvres, je m’avançais vers la bagnole et m’installa à l’arrière, avec l’inconnu. Komaro fut obligé de mettre celui qu’il avait arrêté à l’avant, juste à côté de lui en fait. Je me mis à rire avant de sortir mon paquet de clope pour m’en allumer une. Là encore, Komaro s’énerva :

«Eteins-moi cette clope Nanako ! On ne fume pas dans le véhicule !»
«Oh, mais je t’emmerde. Je fais ce que je veux. J’ai envie de fumer alors je fume et si t’es pas content, c’est la même chose. Regarde donc la route, ça nous évitera un accident.»

J’ouvris un peu la fenêtre, histoire que ça ne sente pas trop la fumée dans la bagnole, et le temps du trajet jusqu’au poste, j’avais fumé quatre clopes. Si le jeune homme m’avait adressé la parole pour essayer de faire la conversation, je l’avais ignoré en restant silencieuse, mais je n’avais pas fuit son regard.

Lorsque nous sortîmes du véhicule, nous nous dirigeâmes directement dans les cellules, et Komaro fut le premier à y enfermer le jeune qu’il avait arrêté. Moi, je tardais à faire la même chose avec le mien. Il fallait dire que j’étais en train de fumer, je ne pouvais pas tout faire en même temps. J’étais la seule à fumer à l’intérieur du poste, et ça ne dérangeait que Komaro, les autres s’en foutaient royalement.

Bref, j’enferma enfin l’inconnu avec l’autre et mon père débarqua aux cellules pour m’apprendre que j’étais de garde ce soir. Il exagérait à me prévenir au presque dernier moment, mais je n’avais pas vraiment le choix. J’allais donc chercher le thermos, où j’avais mis du café au lait sucré, et je m’installais sur un siège, non loin des cellules. J’étais juste à côté de celles où étaient les deux jeunes hommes qu’on venait d’arrêter, et j’espérais que je n’allais pas veiller toute la nuit…


Dernière édition par Nanako Ûta le Mar 24 Mai 2011 - 21:55, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: ~ une arrestation pas comme les autres.    ~ une arrestation pas comme les autres.  EmptyLun 23 Mai 2011 - 18:00


La loi du plus fort régnait dans ce quartier. Des gangs opposés s'échangeaient régulièrement des coups et des menaces de mort, par manque de diplomatie sans doute. Il se faisait continuellement la guerre car chacun voulait prendre le pouvoir sur les autres ; être le plus fort, quelle concept stupide. Bref, il en est qu'aujourd'hui Luc traverse ces champs de bataille tous les jours, après les cours et le travail. Le soir quant il rentre de son service de Barman près de l'hôtel Neverwhere, il ne manque jamais d'apercevoir une petite troupe de mecs qui stationne dans un coin de rue, attendant des proies à qui voler et tabasser. Luc se faisait respecter dans le quartier, il était considéré comme violent, sa réputation à Keimoo avait même atteint les oreilles de pareils délinquants , alors il ne redoutait aucun souci de ce genre, mais valait mieux se méfier. Les coups en traite surgissent n'importe quand.

17heures passées, l'entraînement de boxe vient de se terminer. Luc sort du club, salue quelques potes, rejoint les vestiaires, ouvre son casier, y dépose ses gants et prend des affaires propres. Prend une douche froide, enfile ses rechanges, regarde son téléphone : 17heures26. Aucun nouveau message. L'étudiant quitte ensuite les enceintes de l'université et rejoint le parking de l'établissement où est garé sa moto. La démarre, met son casque et roule jusqu'à chez lui. 17heures42 affichées à son téléphone ; Luc gare sa moto, entre le code de la porte d'entrée, se dirige vers son studio au rez-de-chaussé, le numéro trois.

Enfin chez soi. Luc épuisé, s'écroule sur son lit sans prendre la peine de se déchausser. Quelques minutes plus tard, il entend des cris, mais des cris de plus en plus aigus. Des cris affolés, des cris qui appellent au secours. Le jeune homme se lève, regarde à travers la fenêtre la rue d'où émanent ces hurlements, il y aperçoit une vieille femme et un gars de son âge peut-être plus jeune courir à toute vitesse, un sac de dame à la main. Pas besoin d'être un génie pour comprendre ce qu'il venait de se produire. Sans plus attendre il se précipite vers la sortie, mais un flic l'a déjà sur les bras, le menottant péniblement ; la racaille de nos jours devient de plus en plus violente. Un autre gars courait derrière lui, Luc reconnaissait parfaitement ce petit duo : Lun s'était pris des coups plus petit à cause d'eux. Et apparemment faire des conneries restait leur principale activité. Il pourchassa la p'tite racaille qui prenait la fuite à la vue du policier qui avait eu son copain, Luc se jeta littéralement dessus, le faisant alors tomber au sol. Dans sa colère frénétique, il ne se retint pas de lui donner des coups multiples au visage. Le policier, observateur de la scène, fonça sur Luc et fit stopper son élan de violence à coup de matraque. L'autre gars prit la fuite lorsque Luc se retrouva au sol.

Plus résistant que jamais (ou pas), Luc arriva à se relever tant bien que mal, et essaya d'échapper à la situation en tentant de s'enfuir, mais mettre un pieds devant l'autre fut chose plus compliquée que prévu. Une jeune femme dont il n'aperçut pas tout de suite la présence - trop assommé - , rejoignait son collègue, légèrement surchargé. Sans comprendre ce qu'il passait, mais tenant toujours sur ses jambes, la jeune femme menotta son poignet et celui de Luc. Il reprit peu à peu ses esprits et se laissa faire aux vues de la situation qui ne tournait plus à son avantage. Pas un mot ne s'échappa de sa bouche, il resta silencieux le long du trajet. Les policiers les enfermèrent séparément et provisoirement, lui et la racaille, dans la cellule des détenus. La jeune femme partit un instant pour revenir avec un thermos rempli de café, semblait-il.

« Mademoiselle ! Y'a quiproquo, j'suis pas l'un de ces voyous arrogants qui volent plus faibles que soi. Vous faites erreur, sincèrement »
annonça t-il calmement, s'efforçant de le rester en tout cas.


Dernière édition par Luc Simon le Mar 24 Mai 2011 - 19:29, édité 5 fois
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MessageSujet: Re: ~ une arrestation pas comme les autres.    ~ une arrestation pas comme les autres.  EmptyLun 23 Mai 2011 - 19:35

J’étais en train de m’étirer sur le siège, un brin inconfortable lorsqu’une voix masculine s’éleva :

«Mademoiselle ! Y'a quiproquo, j'suis pas l'un de ces voyous arrogants qui volent plus faibles que soi. Vous faites erreur, sincèrement»

Je m’aperçus qu’il s’agissait du jeune homme que j’avais arrêté, en levant mon regard vers la cellule. Un quiproquo ? Venant de Komaro, ça ne m’étonnait pas. Alors, je rapprochais mon siège de la cellule et m’installa à califourchons dessus avant de l’observer. Je répondis enfin :
«De quel malentendu s’agit-il ?»

J’étais bien curieuse de savoir ce que Komaro avait fait comme connerie. Après tout, je n’avais pas assisté à la scène… d’ailleurs, je rajoutais :
«Je te signale que je n’ai fais qu’obéir à mon collègue… je n’ai pas vu ce qui s’était passé, alors mon erreur…»

Reculant mon siège, trop collé à la cellule, je me redressais en prenant mon temps, puis je me levais juste après avoir bu quelques gorgées de café. Plantée devant la cellule, je m’apprêtais à l’ouvrir lorsque mon père arriva et me surpris. Je me stoppa net dans mon élan avant qu’il n’éclate :
«Nanako ! Tu ne comptais tout de même pas libérer ces voleurs ?»
«Qui ça ? Moi ? Non, bien sûr que non. Je veux juste sortir ce jeune homme craquant qui n’a rien fait…»
«Je crois que j’ai mal entendu. Tu disais ?»
«Hum… Komaro s’est trompé en me disant d’arrêter celui-là…»

Je lui désignais le jeune homme en question, puis je continuais :

«Il n’a rien fait.»
«C’est lui qui t’a dis ça ?»
«Lui qui ? Komaro ? Non, pas du tout. C’est le jeune homme craquant qui m’a dit ça…»
«Oh, et bien sûr, tu le crois ?»
«Komaro s’est déjà trompé une fois, tu te souviens ? Je ne vois pas pourquoi je ne le croirais pas. Maintenant, si tu le permets, j’aimerais bien le libérer.»

Je contournais mon père qui s’était rapproché de la cellule pour m’empêcher de l’ouvrir, et le poussant sur le côté, j’ouvris la porte mais il la referma en disant :
«Ma fille, tu es devenue complètement folle. Rentre donc te reposer, Komaro va prendre la relève.»
«Je vais très bien, merci. Maintenant, si tu veux bien me laisser le libérer…»

Je le repoussais tout en prononçant la dernière phrase et cette fois, il me laissait faire. Je rouvris donc la cellule et j’entendis les paroles de mon père :
«C’est bien la première fois que tu tombes amoureuse d’un garçon, Nanako. Je suis fier de toi. Tu devrais l’emmener à la maison. Komaro ne l’a pas arrêté pour rien, il passera la nuit chez nous.»

Alors là, j’avais du louper un épisode. Moi, amoureuse de l’inconnu que j’avais arrêté ? Si c’était parce que je l’avais surnommé "le jeune homme craquant", c’est uniquement parce qu’il était bel et bien mignon… mais de là à en être amoureuse, il y avait un fossé, non ?

«Heu… attends un instant. Tu veux que je le libère pour l’emmener chez nous ? Et c’est moi la folle ?»

Je me mis à rire tandis que mon père s’éloignait sans me répondre. Visiblement, la conversation était terminée… je soupirais avant de me décaler sur le côté, puis je m’adressa à l’inconnu :

«Tu peux sortir, mais heu… tu n’es pas vraiment libre.»

Et s’il avait autre chose de prévu, hein ? Il devait avoir un boulot, une petite amie qui l’attendait ou je ne sais quoi d’autre encore…

«Je crois que c’est la première fois qu’on enfreint la loi… mon père est bizarre.»

Ce n’était qu’une fois qu’il fut sorti de la cellule que je referma la porte, en laissant l’autre, et Komaro vint prendre la relève. Il ne semblait pas surpris que j’ai libéré celui que j’avais arrêté. Mon père avait du le mettre au courant… je n’avais plus qu’à rentrer… avec lui. Je me retourna pour lui parler :
«J’espère que tu n’avais rien de prévu ce soir, je t’emmène à la maison.»
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MessageSujet: Re: ~ une arrestation pas comme les autres.    ~ une arrestation pas comme les autres.  EmptyMar 24 Mai 2011 - 0:30


La petite racaille qui logeait à côté de la cellule de Luc occupait son temps à insulter les policiers pendant que celui-ci demandait une remise en liberté. Il espérait que celle-ci ne soit pas sous caution, n'ayant absolument aucun argent pour la payer. Luc travaillait dur, il travaillait à deux endroits différents pour subvenir à ses besoins et financer ses études. La journée, après ses cours, il bossait chez un garagiste et le soir il se chargeait d'être barman. Depuis le départ prématuré de Lun qui était retourné en Angleterre, tout était devenu très compliqué. Il était jusqu'à présent son unique aide financière, mais également son meilleur ami. Aujourd'hui il se retrouvait seul, avec un tas de soucis sur le dos en prime.

La scène qui se déroulait sous ses yeux était particulièrement...inhabituelle. Plus d'une dizaine de fois il s'était retrouvé à passer ses nuits en cellule pour x raison, des délits mineurs sans réelle importance. C'était bien la première fois qu'il fut libéré aussi rapidement. Néanmoins il se laissa conduire par cette charmante policière qui avait négocié sa libération en un rien de temps. Peut-être n'était-il pas totalement libre, mais c'était sûrement mieux que de rester enfermé comme un animal dans une cage puante, détériorée de graffitis, avec un matelas imprégné d'odeur de pisse et de vomi. Non apparemment ça ne leur arrivait jamais de faire le ménage par ici. Sûrement parce que la pièce n'était jamais vide, ce qui expliquerait ces quelques..désagréments.

Toujours à la pointe de sa "discrétion vocale", son habituel silence est bien connu chez lui ; à défaut d'utiliser la parole, le grand brun utilise plus fréquemment ses poings pour s'exprimer. Mais dans ce contexte actuel, il n'était pas nécessaire d'user de telle manière, bien qu'il soit tenté d'aller rendre visite à son voisin de cellule pour lui fracasser la gueule, il lui jeta un dernier regard débordant de noirceur, serra les poings une bonne fois pour toute et chercha son paquet de clope dans sa veste.

Putain d'enfoiré.. Il se le répéta une centaine de fois en imaginant tous les supplices qu'il aurait pu lui faire subir si cet abruti de policier n'était pas intervenu.

Luc suivit la jeune femme qui les firent sortir du commissariat. À l'extérieur du bâtiment, il alluma d'un trait sa cigarette et aspira une grande et longue bouffée de nicotine. Quel apaisement.

« Merci, c'était sympa de vot' part de prendre ma défense. J'peux savoir comment vous vous appelez ?


Malgré son côté violent et bagarreur, son éducation n'est pas à refaire puisqu'il connait parfaitement les rudiments de la politesse, l'une d'entre elle : le vouvoiement. L'humilité est une notion importante qu'il prend vraiment très à cœur.

- Rien de particulier à faire ce soir, je suis de congé alors bon. C'est assez.. bizarre quand même comme situation. Mais elle me déplaît pas du tout.


Non pas qu'il se sentait mal à l'aise, il se sentait toujours en agréable compagnie à côté d'une fille, qui plus est très jolie, mais il n'empêche que la situation était vraiment très bizarre, très inhabituel. Luc n'avait même pas pris le temps de défendre son innocence en relatant sa version des faits, sa libération avait été immédiate. Son visage aspire probablement l'honnêteté, qui sait ? En bref, Luc est un garçon incroyablement chanceux. Ou presque. Cela dit une libération rapide, pas de caution, et une jolie blonde en prime pour toute la nuit.. Si c'est pas ce qu'on appelle vivre sous une bonne étoile ça ?

- Si vous me laissez conduire vot' véhicule de fonction jusqu'à chez vous, en retour vous avez l'droit à n'importe quoi de ma part. Tout c'que vous voulez tant que ça reste dans mes moyens. »


Luc, ou l'art de draguer dans n'importe quelle circonstance.


Dernière édition par Luc Simon le Mar 24 Mai 2011 - 19:31, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: ~ une arrestation pas comme les autres.    ~ une arrestation pas comme les autres.  EmptyMar 24 Mai 2011 - 10:22

Nous avions enfin quitté la pièce des cellules, moi et l’inconnu que je venais de libérer. Il me suivait sans chercher à s’échapper, c’est la seule chose que je trouvais étrange… m’enfin, il fallait reconnaitre qu’une telle libération, on n’en voyait pas tous les jours. Un seul détail manquait : il ne s’était pas expliqué, mais en même temps, mon père ne lui avait rien demandé, il n’avait pas vraiment insisté, pensant que j’étais tombée amoureuse de celui que j’avais arrêté. Et pensez-vous que l’inconnu s’était posé des questions quant aux paroles de mon père ? Même pas.

Qui pourrait se douter que la seule flic blonde de ce commissariat était lesbienne ? Si mon équipe était au courant, ils ne m’avaient fait aucun reproche, ils me respectaient. Sauf Komaro. Je crois qu’il a un faible pour moi, ça doit être pour cette raison qu’on ne s’entend pas. A moins qu’on ne peut vraiment pas se blairer, mais je ne lui ai jamais rien fait, c’est lui qui a commencé, et c’est probablement lui qui finira…

Je comptais bien prendre une douche et me changer, mais nous sortîmes directement de cet endroit grouillant de flics. Je menais certes la marche, mais bon. Si j’avais demandé à Komaro de le surveiller en attendant que je fasse ce que j’ai à faire, il l’aurait renvoyé dans sa cellule. En parlant de ça, il devait être bien soulagé de ne pas passer la nuit entre les barreaux, en compagnie de l’autre type. Une fois à l’air libre, j’allumais une clope et, observant l’inconnu de mes yeux bleus, je remarquais qu’il avait fait la même chose. Nous avions au moins un point commun… c’était un bon début. Attendez… là, je crois que je deviens folle. J’ai bien dis que je n’étais pas tombée amoureuse de lui, c’est quoi ces petits détails qui tuent ? Sa voix me fit sortir de mes pensées, et je me rendis compte qu’il attendait des réponses…

«Y’a pas de quoi. C’est bien la première fois que ça m’arrive.»

Il voulait connaître mon prénom ? Ce n’était pas idiot de se présenter,puisqu’on allait devoir passer la nuit ensemble. Enfin, façon de parler. Il ne risquait pas de se passer quoi que ce soit entre nous.

«Je pensais que t’avais retenu mon prénom, à force que mon père le dise tout à l’heure…»

Et voilà que je commençais à le taquiner… mais comment ça allait finir tout ça ? Je termina ma phrase :

«Nanako.»

Voyons… qu’avait-il dit après ? Ah oui. Il était libre, donc il n’avait rien de prévu. Et, l’étrangeté de la situation ne lui déplaisait pas. Bizarre, bizarre. L’inconnu ne devait pas être une racaille, sinon il se serait déjà sauvé. Si ça se trouve qu’il n’était ni un lycéen, ni un universitaire… et pourtant, j’avais l’impression qu’il était un tout petit peu plus jeune que moi. Qu’est-ce qu’il avait fini par dire ? Conduire la bagnole ? En échange de n’importe quoi, pourvu que ça reste dans ses moyens ? Attendez, je crois que j’ai encore loupé un épisode…

«Heu…»

J’hésitais un instant, avant de jeter mon mégot et de l’écraser, puis je me mis à chercher les clés du véhicule. Je me souvins brusquement que c’était Komaro qui les avait. Il avait insisté pour conduire, et on avait pris ma bagnole. Cet abruti ne m’avait pas rendu mes clés. Je marmonnais quelques jurons presque inaudibles, et comme nous n’étions qu’à quelques pas de la porte du commissariat, je m’en rapprocha pour l’ouvrir en m’écriant :

«Komaro ! Mes clés bordel !»

Je me rappela qu’il était du côté des cellules, mais mon père, qui m’avait entendu, apparut devant moi et me tendit les clés en me disant :

«Il les avait posé sur ton bureau. Un jour, il faudrait que tu m’expliques ce qui se passe entre Komaro et toi….»
«Ou pas, hein. On se voit au dîner.»

Et je referma la porte, clés en main. Je me dirigea vers mon véhicule, de fonction bien évidemment, puisque mon autre bagnole était garée devant la maison et j’entendis des pas derrière moi, signe que l’inconnu m’avait suivi. Je me rappela brusquement que je ne savais pas son prénom, à lui.

«Au fait… tu t’appelles comment ?»

Je m’arrêta devant la portière, côté passager… allons bon, ce n’était pas de ce côté-la que je voulais aller… sauf si je le laissais conduire. Je lui lançais les clés en le prévenant :

«On ne met pas la sirène…»

Je marqua une pause avant de terminer ma phrase en souriant :

«Sauf si c’est trop le bordel sur la route.»

Profiteuse, moi ? Non, pas du tout. Ou peut-être un tout petit peu. Quoique… les gens vont trouver ça étrange : une flic en tenue côté passager, et un… flic en civil derrière le volant ? Flic qui n’en était même pas un. J’avais pris soin d’ouvrir la bagnole avant de lui lancer les clés, alors je m’installa de mon côté et j’attendis qu’il fasse la même chose. Une fois que ce fut fait, je ne fis que lui donner le nom de mon quartier.

Mon père avait acheté une sacrée baraque au quartier Hebi, à quelques mètres de la plage. Je pensais brusquement à Liana, ma petite sœur de seize ans, et à ma mère, enceinte de quatre mois. Je dis alors, à Luc :

«J’te préviens, j’ai une sœur de seize ans. Personne n’y touche sans ma permission. Et, ma mère est enceinte, même si ça ne se voit pas trop encore.»
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MessageSujet: Re: ~ une arrestation pas comme les autres.    ~ une arrestation pas comme les autres.  EmptyMar 24 Mai 2011 - 16:50


Quel tête en l'air. Luc n'avait pas prêté attention aux paroles du géniteur qui avait maintes fois interpellé sa jeune fille par son prénom. Elle s'appelait donc Nanako. Le jeune homme ne se rendait pas réellement compte qu'à force d'accumuler un manque de sommeil aux vues de toutes ses heures de travail qu'il menait lourdement, il perdait peu à peu de l'attention et de la réflexion. Un manque de sommeil qui devait donc vite se combler, parce que vivre dans une famille pauvre avec des parents cinglés et des frères et sœurs à se préoccuper et à s'occuper pour certains, malgré la distance, ça aide pas vraiment.

Luc continuait de fumer sa cigarette en compagnie de Nanako qui l'avait rejoint dans cette action.

Elle était vraiment gentille pour un flic, il fallait l'avouer. Ce qui restait assez rare puisqu'ils devenaient de plus en plus arrogants et mauvais. Mauvais aussi bien dans leurs actes que dans leur comportement envers les détenus qu'ils se vantaient généralement d'avoir attrapés. Plus fréquemment des jeunes délinquants qui ne savaient pas quoi faire d'autre de leur journée et soirée. Des enfants qui devaient probablement subir des maltraitances ou qui avaient de graves problèmes sociaux pour agir de la sorte. Mais ces gamins, on ne s'en occupait plus, ils étaient délaissés de la société et subsistaient seuls dans leur misère jusqu'au jour où ils se faisaient emprisonnés puis jugés par cette même société. Un monde injuste qu'on devait tout de même respecter.

Autant gentille que mignonne, Nanako avait vraiment tout pour plaire. Luc jetait des regards discrets sur ses formes et son beau visage. Il avait un faible pour les blondes et ne s'en cachait pas. Mais passer la nuit, sous le même toit, avec cette jeune femme, difficile d'imaginer que le grand brun n'aurait rien envie qu'il se passe. Il espérait seulement ne pas faire de gaffe, Monsieur était assez maladroit, les choses ne se passaient jamais comme il le prévoyait. Qu'allait-il se passer encore ce soir ? Les rateaux il les connaissait mieux que personne. Un spécialiste même. Mais quand on y réfléchit, on comprend mieux pourquoi, Lun était principalement la cause. Il avait le don de les faire fuir, les petites copines de Luc. Pas facile d'être le Grimaud d'Athos. Des surnoms qu'ils s'étaient donnés dans le groupe d'amis de l'époque qu'ils surnommaient les mousquetaires.

Les deux individus, Luc et Nanako, écrasèrent en même temps leur mégot avant de monter dans la voiture.

La policière venait de récupérer les clés de la voiture par son père qui les lui avait apporté. Un sourire s'était échappé des lèvres du jeune homme lorsqu'il l'avait entendu crié après son collègue : il comprenait qu'entre ces deux là c'était l'amour fou. Ironiquement parlant, bien sûr. Par sa gentillesse, Nanako accepta ce petit marché que le rebelle lui avait donc proposé antérieurement. Il suivit son interlocutrice sans un mot jusqu'à ce que celle-ci lui demande son prénom.

« Luc.


Elle lui lança les clés qu'il rattrapa aisément, puis ouvrit la portière côté conducteur, déposa son p'tit cul - musclé - sur le siège, ferma la portière et démarra la bagnole. Des lèvres enjoués se laissèrent aussitôt observer après la dernière remarque de la jeune femme. Sans le savoir concrètement, il avait l'intuition qu'elle et lui s'entendraient merveilleusement bien. Après avoir écouté le nom de la rue du quartier où elle habitait, il dirigea le véhicule au lieu souhaité. C'était la première fois qu'il conduisait une voiture de police ; à noter dans les archives.

- Rien à craindre, elle est trop jeune pour moi. J'aurais l'impression de sortir avec la mienne. Et t'en fais pas, j'suis pas un criminel, j'vous volerai pas, ni toucherai à ta famille. En tout cas, mes félicitations. »

Il retourna rapidement son regard vers elle en lui adressant un sourire sincère. Ses deux iris bleutés se perdirent pendant un bref instant dans les siens. C'est vrai qu'elle a d'beaux yeux. Puis Luc regarda de nouveau la route. Ils arrivaient bientôt à destination.
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MessageSujet: Re: ~ une arrestation pas comme les autres.    ~ une arrestation pas comme les autres.  EmptyMar 24 Mai 2011 - 21:52

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