₪ Académie Keimoo ₪

In a decade, will you be there ?
 
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 Remember, feat Shiki/Cammy

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MessageSujet: Remember, feat Shiki/Cammy   Remember, feat Shiki/Cammy EmptyMar 19 Avr 2011 - 2:57

Deux histoires. Deux drames. Elle et Lui. Lui et elle. Les âmes en peine sont nombreuses. Elles passent. Elles marchent. Elles survolent. La souffrance. Elle est palpable dans l’air. Ils sont deux, deux histoires différentes que Maeki observe. Deux personnes qui se connaissent sans le connaître. Qui se connaissent sans savoir qu’il les épie. Qu’il les regarde. L’un, que Maeki hait : car il est l’ami de Lun Marv. L’autre, que Maeki admire, car elle est la victime d’un système éducatif défaillant.
L’un et l’autre, joués par un même auteur, avec deux âmes différentes, deux cœurs différents. Deux sexes différents, deux origines différentes, deux couleurs de cheveux différents. Rien ne les rapproche, si ce n’est ce besoin d’être le meilleur dans le domaine qu’ils occupent. La perfection ; admirable chez elle, détestable chez lui. La rendant peu aimée par les élèves, le rendant populaire auprès des filles et des garçons de son âge. La balance entre la tête de turc et le chouchou.
Lequel des deux Maeki peut croiser dans les rues de Keimoo ? Lequel des deux risque-t-il de voir ? Les deux souffrent. Différemment. Lui, car Lun l’a trahi. Pauvre petit idiot : Lun lui a promit qu’il resterait auprès de lui, qu’il ne l’abandonnerait jamais. Lun, avec sa petite tête de linotte.
Maeki est dans la rue, seul. Seul. Il cherche des yeux dans la foule, une silhouette qu'il connait. Cela pourrait être n'importe quelle silhouette. Un homme, une femme, un enfant. Une adolescente aux cheveux noircis, un populaire abandonné par son meilleur ami. Parions pour l'un ou l'autre. Il observe la rue ; sans savoir qu'il rencontrera obligatoirement l'un des deux par la force du destin. Souvenir. C'est le cloitre des souvenirs. Ce sujet le reflètera, mais ce serra le dernier. Je lui ai fait la promesse de ne pas faire souffrir Maeki du départ de Lun. Les promesses, je n'en fais jamais. Je l'ai fait pour me débarrasser de sa voix inquiète à l'idée de faire souffrir un personnage. Elle veut qu'on l'oublie. Qu'on oublie Lun Marv.
Je ne le ferrais pas. Maeki ne souffrira pas, car Maeki perdra l'âme qu'une poupée de chiffon nommé Gobelin ou Arlequin a eu l'audace de lui offrir. Pardon. Pour lui, il voulait trouver un cœur. Le cœur avait des yeux verts et un cœur d'Or et il a pris l'avion, sans un mot. Sans une explication.

''Tremblement.
De peur, de terre.
C'est mon peuple.
Le mien.
S'il doit souffrir,
Je souffrirais.
S'il doit mourir,
Je mourrais.
Il n'y a pas de raison de s'inquiéter.
Tant qu'on ne le dit,
Il n'y a pas de raison de paniquer.
Ils nous l'ont dit.
La rue est pleine,
Pleine de peine.
On doit vivre sa vie.
Fêter l'Hanami.
Songer à l'idée des autres pays.
Songer à notre économie.
Un groupe de jeunes filles passent devant moi.
Habillées, d'habits manga, robes bouffantes,
Lentilles rosées, chaussettes d'écolière.
Elles en parle aussi,
Du tremblement de terre,
Du choc de notre pays.
Je souffre.
Je souffre.
Et ;
Je ne sais pas si à cause de lui.
Ou à cause de mon pays.
Il a dit :
Que je n'ai pas besoin de lui,
Il a raison.
J'ai besoin de manger.
De boire.
De dormir.
J'ai besoin d'argent,
Pour me vêtir.
Je n'ai pas besoin des autres.
Ce n'est pas un besoin.
A moins que.
Et s’il se trompait ?
Il est comme l’air que je respire,
Je n’y pense pas du soir au matin,
Et il m’est pourtant indispensable.
Il est comme l’eau que je bois.
Je lui préfère parfois des boisons plus attrayantes,
Mais sa seule existence contrairement à la leur suffirait.
Et ; s’il n’hante pas tous mes rêves,
Il est bien comme mon sommeil.
Tant qu’il est là, dans ses bras, je me sens bien. ''

Maeki donne un coup de pied contre un caillou. Il le regarde s’envoler et frapper contre le bas coté de la chaussée. Le gothique sourit dans son pantalon noir et sa chemise noire. Il n’est pas malheureux. Pas dans le sens du commun des autres. La douleur s’exprime autrement chez lui. Il est songeur. Renfermé et solitaire. Certains n’y verraient pas de différence avec son état normal. Ils se tromperaient. La différence est la raison de ses pensées.

Il n’a jamais été attaché aux gens. La mort de sa petite sœur, des années plus tôt, l’ayant averti que personne n’est éternel. L’affection qu’il dirige envers Lun Marv vient de la capacité à ce dernier d’être pire que lui. Maeki connait son ami et il sait que dans l’univers de ce petit être blond, une personne qu’il ne voit pas, et une personne qui n’existe pas. Il n’y a jamais eu que deux exceptions. L’une, car le décès prématuré est un sujet de conversation récurent, de tels sortes qu’il est difficile d’oublier. Le second, car ne l’ayant jamais vu : une discussion sur le net, son ami ne peut l’oublier.
C’est assez douloureux pour Maeki. Il sait que Lun va oublier son existence. Et que la prochaine fois qu’il lui enverra un message, il aura déjà oublié son visage. La prochaine fois qu’ils se verront, Maeki sait déjà que Lun mettra quelques minutes avant de le reconnaître et qu’il l’aura remplacé par ''un nouvel ami à aider'
Maeki a conscience que Lun ne se rend pas compte de ses agissements. Et qu’il ne l’a pas abandonné pour lui faire du mal. Il sait que le jeune homme poursuit ses études. Il sait, bien aussi, que l’académie Keimoo sans Lun Marv, ne devrait pas comporter sa propre personne.
Il ne peut pas partir. Lun a abandonné des êtres ici. Des êtres venus pour lui, d’abord. Que ce soit la fille de Dupreil, le populaire arrogant, et les autres.

Grâce aux portables de leurs auteurs et à l’invention du SMS, Maeki a pu demander à Lun les raisons de son départ. Maeki aurait pensé que la raison était de suivre Elyott (les deux sont en couple, n’est-ce-pas ?) Ce n’est pas le cas.
''Maeki, j’aurais pu rester. J’aurais pu rester longtemps à draguer tous les autres garçons et filles du lycée et de l’université (ils en restent encore beaucoup que je n’ai pas eu dans mon lit), mais, la vraie raison c’est que je voulais qu’on me retienne. Qu’on me dise que j’avais de l’importance. Je suis comme ça, égocentrique. Puisque mes amis n’avaient pas besoin de moi, je suis rentré dans la famille qui m’a dit qu’elle avait besoin de m’avoir. C’est trop tard ! Je ne reviendrais pas. Je crois bien que j’aime beaucoup Danièle. Beaucoup, beaucoup. Beaucoup plus que mon égo. Pis, fais pas la gueule, on se verra sur PP, en vacances. Pour ce qui est de ton héro à combattre, il viendra. Tu trouveras quelqu’un à tyranniser, ne t’en fais pas. Bisou.’

Maeki efface son SMS d’une moue boudeuse. Il s’adosse contre le mur. Il regarde le ciel.

''Viens à moi, mon hirondelle,
Viens à moi ma toute belle,
Rejoints-moi dans le ciel,
Que je t’arrache les ailes.

Car de toi, je n’ai plus peur,
Tu me ferrais même horreur,
Je te montrerais ton cœur,
En te l’arrachant saigneur,

Viens à moi, ma belle lune,
Tu connaîtras l’infortune,
Que ton âme sa falune,
De toutes ma rancune.

''Viens à moi, mon hirondelle,
Viens à moi ma toute belle,
Rejoints-m… …''


Et que ce soit Shiki ou Cammy, Maeki ira forcement l’importuner. Et, si les amis de mes amis sont mes amis, il ne fait aucun doute que Maeki est bien pire dans le rôle de l’Ami que dans celui de l’Ennemi.
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Cammy Logan
♦ Civil - {Pluri-emploi} Itinérante
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MessageSujet: Re: Remember, feat Shiki/Cammy   Remember, feat Shiki/Cammy EmptyLun 25 Avr 2011 - 22:13

Spoiler:

Rien ne peut modifier ce qui est écrit d'avance, à l'encre invisible et pourtant, indélébile. Ils étaient programmés pour se rencontrer. Programmés, tels de vulgaires machines dans un monde réel ou virtuel, peu importe. Virtuellement réel ou réellement virtuel ? Qu'est-ce que ça change... L'Homme est une machine.

Deux auteurs, créateurs, des Dieux pourquoi pas, avaient planifié leur rencontre. Si celle-ci ne s'est pas produite un an plus tôt, c'est parce que ces divinités en ont décidé autrement. Tôt ou tard, le destin de Leurs inventions s'accompliraient.
Ainsi cette rencontre, ce sujet.
Remember.

"N'oublie pas Maeki, tu devais t'occuper de l'ombre de ma Cammy", lui avait-Elle dit.

Shiki avait bien des raisons de croiser la route du Gothique. Ce n'est que partie remise. Lun, bon lien. Aucun avec l'Australienne. Pourtant, ça aurait pu, si elles en avaient eu le temps, si elles en avaient eu l'occasion (nda: Lod, tu ne l'auras pas fait finalement, ce rp avec "Lily"...pourtant tu l'avais un peu souhaité.. Dans une autre vie, encore. Peut-être. ).
Et si on décidait de ne pas s'accrocher au moindre lien en commun?
Telle est ma décision.



C'était une journée chaude. Bientôt la rentrée à Keimoo. Et bientôt elle allait avoir la décision de l'administration. Le soleil tapait une fois de plus trop fort contre l'épiderme de la jeune fille lorsqu'elle sortit du salon de coiffure. La qualité de la coloration n'avait rien à voir avec celle qui avait redonné sa rousseur lors de son retour. Cette fois, ça faisait vraiment naturel. Légère coupe, juste les pointes. Les lunettes de soleil aux verres bien opaques , et larges, protégeaient ses noisettes de l'agression des rayons de l'étoile majestueuse. De plus, l'étudiante arborait au dessus de sa personne un accessoire essentiel qui était courant depuis que les Sweet & Gothic Lolitas en avaient fait un objet essentiel, quelque soit la période de l'année, dans leur accoutrement: une ombrelle.
Ce n'était pas par mode, bien loin de là, que la rouquine en disposait. Elle cherchait juste à s'éviter un cancer de la peau dans les vingt années qui suivraient.
La rue était bien empruntée dans ce quartier de la ville, d'ordinaire calme. Elle repéra un banc, dont un arbre fleuri faisait bouclier contre le pire ennemi de l'Australienne. Elle esquissa un fin sourire à la vue de cet eden miniature. elle plia l'ombrelle et, tout en s'installant, elle leva la main vers ses lunettes afin de les placer sur le sommet de son chef. Elle ferma les yeux un instant afin de rechercher la fragrance des branchages ornés de roses qui la recouvraient. Avec regret, elle ne la trouva pas car c'est ce moment qu'avait choisi une grosse cylindrée pour pétarader en crachant son brouillard toxique. Son cavalier en rajouta un couche pour siffler de satisfaction en scrutant la demoiselle avant de repartir à toute vitesse sur sa roue arrière.

Pauvre Cammy, elle étouffait, toussait, les deux mains masquant son nez et sa bouche. Quelques minutes plus tard, elle se calmait. Elle regrettait l'air pur de la campagne qu'elle avait laissée derrière elle. Comme elle détestait les grandes villes. Elle qui aimait tant Keimoo, considérait à présent cette ville comme un enfer terrestre. Elle pensait ne pas pouvoir tomber plus bas, ni plus mal. Cependant, elle s'accrochait à des espoirs infimes. Ses parents, quelques amis par ci par là. Ses études, son avenir. Mais elle avait besoin d'autre chose. Un regard neuf, ou différent. D'elle ou de quelqu'un d'autre, peu lui importait. Elle recherchait un changement. Une rencontre qui bouleverserait sa vie.
Elle ouvrit sa besace. Shiki lui avait fourni un peu plus tôt dans la journée, les mensuels de Keimood qu'elle avait manqués. Elle avait lu quelques numéros lorsqu'elle était au salon de coiffure. Elle venait d'entamer la page 5 du mois de Juillet 2010, un "article noir" dont elle avait apprécié la lecture amorcée au point de ne pouvoir attendre d'être chez elle pour le terminer. L'espace d'un instant, elle se demandait qui était la personne qui se cachait derrière ces phrases sensées. Elle avait souri au cynisme de l'auteur.
Elle poursuivit donc. L'hymne national bafoué. Ce souvenir lui martelait le crâne. Tout avait commencé là. Elle leva les yeux vers le titre et relu le nom de l'auteur qui l'intéressait de plsu en plus. Les rivières de lettres défilèrent tandis que ses yeux devinrent brillants.

Et un nom dans ma bouche de serpent : Cammy Logan. Toutes les guerres, ont des victimes innocentes. Telle Jeanne D’Arc, il faut brûler la sorcière qui a la voix de la sagesse. Je ne suis pas protecteur et je ne suis pas du comité des élèves. Je me fiche de vous. D’elle. Des autres. Sauf quand c’est à ce point misérable. L'accuser d'avoir frapper Sora Kumori, c'est le cimetière qui se moque du caveau.

Elle retint un cri en portant une main à la bouche. Elle lu à nouveau le nom du journaliste. Qui est-il ? Toutes ces choses qu'il dit dans cet article...

Un Article Noir pour une tourterelle devenue corbeau. Cammy Logan est une fille respectable, sans histoire, poursuivant ses études afin de réussir sa vie. Son ambition est autant de plaire à ses parents que d’arriver à une vie professionnelle. Elle s’est adaptée à la tradition japonaise sans se permettre de broncher. Je l'ai croisé plusieurs fois, elle m'a toujours salué. Elle a fait l’effort de chercher notre hymne nationale là où des japonais se teignent en blond, couche avec la lune et se coupe les cheveux dans les toilettes en se plaignant de ne pas connaître un hymne qu’on chantait déjà l’école primaire.

Comment se faisait-il que quelqu'un qu'elle ne connaissait pas puisse autant en savoir sur elle ? Peut prendre à ce point sa défense ? Elle l'a salué ? Qui est-il ? Oyuki ??
Elle ne put pas lire la suite. Elle déposa le journal à côté d'elle, ouvert sur la page de l'article, pour cacher son visage dans ses mains.

Il y a trop de monde, elle ne veut pas afficher son émotion. Elle se cache. Son coeur cogne contre sa cage thoracique, désirant se libérer de son emprise. Dans son esprit brumeux, flotte Ce Nom au milieu de souvenirs qu'elle souhaiterait oublier à n'importe quel prix.

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http://keimoo.forum-actif.net/t8967-cammy-logan-23-ans-f-australienne http://keimoo.forum-actif.net/t7927-just-a-tear-drop-away#200099
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MessageSujet: Re: Remember, feat Shiki/Cammy   Remember, feat Shiki/Cammy EmptyVen 29 Avr 2011 - 2:07

Spoiler:


Observation.
Constatation et surveillance d'un phénomène.
Je n'ai jamais voulu prendre la défense de Cammy Logan.
Je n'ai pas non plus pensé qu'elle lirait l'article et voudrait me connaître.
L'humanité et l'altruisme ne sont pas dans mes qualités.
Pas que je sois démuni. Comme tout être humain, je peux être pourvu d'une compassion.
Envers les autres êtres humains.
C'est uniquement qu'à part Lun Marv, je ne m'étais jamais intéressé à rien.
Maintenant qu'il s'est absenté, je ne sais pas ce que je vais devenir.
Je me levais en pensant à lui.
Je me couchais en pensant à lui.
Et c'était la seule pensée de ma journée.
Obsession.
C'est sournois, les obsessions.
Elles s'insinuent en nous.
Comme des vers grouillants dans une pomme.
Des poux dans des cheveux d'enfant.
Une pensée entrainant une autre. Puis une autre.
Rapidement on ne peut plus s'en débarrasser.
On ne pense qu'à ça.
Ça nous empêche de respirer. De vivre. De travailler.
Obsession pour une personne.
Obsession pour un défaut physique.
Obsession d'une peur.
Et soudain : le néant.
C'est peut-être une bonne chose.
Pour m'épanouir.
Pour changer.
Grandir.
Que sais-je.
Peut-être deviendrais-je meilleur, sans lui.
Peut-être deviendrais-je pire.

Elle est assisse, depuis un instant. Un journal posé à coté d'elle. Une coupe inquiétante, qui mériterait d'être changé. Ton coiffeur craint. Il devrait tenter une autre approche de ta personne. Aucun cheveu ne mérite d'être traité de cette manière, je t'assure. D'autant que les teintures, avec le soleil, ça rouille. Et la rouille dans les cheveux, c'est laid. Sauf, ses cheveux à elle, ses yeux à elle. Mais c'est un autre sujet.

Je l'observe. C'est bien là ma principale qualité. Épier les gens. Elle m'intéresse. Non pas parce qu'elle une victime de la société moderne et du patriarche de notre académie. Non, non. Il y a toujours des injustices. Partout. Le principe d'une société est de les accentuer. Les inégalités, les injustes, sans elles, les tabloïds seraient moins nombreux, et on gagnerait moins à se regarder dans le miroir. Pas surprenant que le diable soit en vacances depuis des siècles. On lui a volé le pain de la bouche.

Non. Ce qui m'intéresse c'est de savoir ce qu'elle va faire. Il n'y a pas trente-neuf options. La logique voudrait qu'elle fasse un dossier prouvant son innocence. Qu'elle se fasse réhabiliter. Et redevienne la parfaite élève. J'entends déjà les conseils que lui donneront ses amis. Et, les futurs phrases : ''Cammy Logan est une élève exemplaire. Après avoir été accusé injustement, elle a su prouver à l'administration que cette dernière avait tort. Elle a ainsi prouvé aux autres élèves qu'en étant sérieuse, et en justifiant ses arguments, on pouvait parvenir à ses fins.''
Dis-moi, mon hirondelle, tu n'en as pas marre ? D'être la gentille petite fille fille à son papa ? D'ailleurs, tu aurais pu faire l'effort d'être retrouver par quelqu'un : histoire qu'on puisse toucher la récompense. Pas que j'en ai spécialement besoin, mais mon père à moi, il m'a légèrement coupé les vivres depuis l'affaire ''convocation au tribunal.'' Va savoir pourquoi, il semblerait qu'il n'aime pas l'idée que j'ai pu risquer de ruiner la belle, magnifique, sublime réputation des Oyuki. Tu me diras, c'est un peu ce que j'essaye de faire. Elle m'étouffe. Cette réputation. Elle m'ennuie. Je suis le frère de mon frère. Le fils de mon père. L'enfant de ma mère. Le pauvre petit qui a été opéré du cœur. Le pauvre petit qui a perdu sa sœur. Pouah, les étiquettes. On nous en colle partout. Comme des post-it jaune criard.

Les serveurs desservent une table, non loin d'elle. Ça attire mon attention. Ami ou Ennemi ? Je me pose encore la question. Cammy Logan, je ne sais pas grand chose sur elle. Le détective, c'est Lun Marv. Je suis plus doué pour la fabrication de passe-partout, de clé, et pour recopier la plupart de vos objets. Ce qui n'est pas bien utile dans une académie, mais m'aiguille dans un sens sur mon avenir.

En quelques enjambées, j'ai rejoint la jeune femme. Ma main a attrapé le journal. Je le regarde. Lui, non elle. Je lis les mots que j'ai écris. Un mot. L'autre. Je suis malheureux. Il faut le reconnaître. Car c'était une promesse de ne jamais m'abandonner. Car c'était une promesse de rester. Car, j'ai perdu mon meilleur ami. Car je n'ai pas su le retenir, trouver les mots. Le retenir. Le retenir. Il y a des jours où je voudrais ne plus avoir de cœur. Ne plus sentir cette douleur. Je ne souhaite pas la mort. Juste la mort de mes sentiments. De cette impression de trahison. De cruauté. Envers moi. Je suis purement égoïste. Je pense avant tout à moi. Uniquement à moi.
Un peu à elle.
Quand Lun n'est pas là, je suis moins cruel. Cause à effet. Mon regard salvateur se pose enfin sur elle.

<< Et ; le corbeau enhardi par la présence d'un semblable,
Songea à ce que la mort apporterait dans son dernier râle,
Elle, lui ressemblant, mais étant son total opposé,
Elle, dont il ne connaissait qu'une partie du passé.
Il aurait pu d'un cruel coup de bec choisir de l'achever,
Il aurait pu d'un tendre coup d'aile choisir de la protéger,
Il ne fit rien, gardant sur elle un œil noir, une bille assombrie,
Se comportant à la fois comme l'ami et comme l'ennemi. >>

Maeki Oyuki s'installa sur le banc, sa voix grave, basse et rapide, se mettant à parler plus vite qu'il ne l'aurait voulu.

''(…)
Passons l'idée de nous présenter. Je sais qui vous êtes, et vous n'avez pas vraiment besoin de savoir qui je suis. (…)
Alors votre crise d'adolescence est passée ? (…) Lequel de vos amis a su vous convaincre de rentrer ?
(…)
Lequel vous conseille désormais de prouver votre innocence ?
(…)''


A la taille du garçon, une petite poupée arlequin, qui se balance de gauche à droite. Maeki s'arrête, fréquemment, pour reprendre sa respiration. Il n'a pas énormément de souffle, car parler n'est pas une habitude chez lui. Il n'a pas assez d'amis pour dire beaucoup de mots par jour. Il n'a : plus aucun ami. Ils étaient trois, et ils sont tous partis. Maeki, esseulé, se contente donc du silence. Et ces longues tirades l'ont épuisé.

Il reste donc un instant silencieux, à observer l'ombrelle. Les femmes ont cette avantage qu'elles peuvent s'accorder d'accessoires qui rendraient risibles n'importe quel homme.

''(…)
heureusement que je ne suis pas dans votre situation. (…) A votre place j'en aurais tiré profil pour me jouer des gens et devenir la bête noire de l'académie. Ils ont beaucoup de chance d'être tombé sur une gentille petite élève.
Gentille.
Petite.
Élève.''


...

''(…) Ne le prenez pas mal. Vous n'êtes pas le genre de personne qui acceptera de décevoir un parent ou ses propres ambitions.
(…)

Vous avez cependant tort. Vous n'êtes pas une victime, pas totalement. Si vous ne vous étiez pas mêler d'une bagarre, qui n'était pas de votre ressort, vous n'auriez pas eu à en pâtir. La victime que vous avez protégé, n'est pas venu vous défendre, et le bourreau qui vous a condamné, ne s'est guère dénoncé.
(…)

Alors, si c'était à refaire, le recommenceriez-vous ?
Aideriez-vous encore ce parfait inconnu ?
Dites-moi,
Vous qui allez tenter de reprendre votre place,
Était-elle si enviable ? Voulez-vous absolument redevenir le parfait exemple de société que vous étiez ?''
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MessageSujet: Re: Remember, feat Shiki/Cammy   Remember, feat Shiki/Cammy EmptyLun 16 Mai 2011 - 19:53

Ok, un banc public, c'est fait pour accueuillir tout le monde. Mais, si ce n'est pour demander l'heure, un chemin, et donc, sans même prendre la peine de s'assoir, ou éventuellement vous faire courtiser, quel inconnu se donnerait la peine dans un premier temps, de prendre place à vos côtés, pis encore, de vous adresser la parole ? Cammy ne parierait pas car elle en a horreur, mais elle était prête à tout pour remonter le temps plusieurs mois en arrière, et reprendre place sur ce banc. Personne ne s'intéresserait à elle. Un an plus tôt, seuls ceux qui connaissaient son père et l'avait déjà aperçue iraient éventuellement à croisée de son chemin. Pour les autres, peut-être un regard dû à l'attraction de ses flammes capillaires, mais rien d'autre. Le néant. Cammy est une jeune femme ordinaire. Même à Keimoo, elle passait inaperçue, sauf aux yeux de ses bourreaux représentés par quelques racailles, sportifs et autres populaires trop BCBG pour figurer dans le cercle intimiste des connaissances de l'Australienne. Ses amis se comptent par milliers, dans les rayonnages boisées de la splendide bibliothèque gardée par la douce Sakura Mashimoto.

Aujourd'hui, elle est montrée du doigt, la face anciennement placardée dans les différents commerces et autres murs, poteaux, boites aux lettres de la ville. Tout le monde savait qui était Cammy Logan. Elle qui n'avait jamais voulu connaitre la célébrité, la subissait malgré tout, aujourd'hui à l'instar de ces stupides Idols, jeunes héritiers, mannequins, trop imbus de leur personne pour réaliser que la renommée ne faisait que ruiner une vie. Quel revirement de situation. Il lui fallait à présent y faire face, assumer ses actes en gardant la tête haute. Et ce n'est pas chose aisée de ne pas courber l'échine devant l'humiliation. L'affronter nécessite une force de caractère que la demoiselle possède d'ores et déjà, mais dans ce cas-ci, il lui fallait faire preuve de subtilité. Les nerfs à fleur de peau, un rien du tout pouvait tout bouleverser. Ainsi cette revue. Quel plaie d'avoir voulu se tenir au courant de l'actualité d'une Académie qui allait bientôt lui ouvrir les portes pour s'épargner un recours en justice que les Logan étaient sûrs de remporter. Pour mieux se faire connaître ? Ça non, Cammy ne le désirait pour rien au monde.
Les mains camouflant son émoi, l'Australienne fut prise d'un soubresault lorsqu'un mouvement sec de papier remué trop précipitamment la tira de ses pensées. Redressant la tête qu'elle tourna à droite, elle eut une illumination obscure. Son profil était blafard. Japonais certes. Le charbon de ses cheveux accentuait la paleur glauque de son épiderme. Effrayant. Déroutant.
Son saisissement passé, l'homme prit place à ses côtés, s'invitant ainsi dans son intimité; il se trouvait à peine à cinquante centimètres d'elle. Avant même qu'elle puisse se remettre de son intrusion insolente, il prit aussitôt la parole.

- Passons l'idée de nous présenter. Je sais qui vous êtes, et vous n'avez pas vraiment besoin de savoir qui je suis.

Cammy ouvrit grand les yeux. Ce n'était plus de la stupéfaction qui l'animait, mais un une forme d'effroi. Tel un démon, il lui glaçait le sang au point d'en avoir la respiration coupée. Cependant...il avait un timbre de voix qui ne s'accordait en aucun cas à son allure. Elle détourna son regard de lui et fixa l'autre côté de la rue. Incapable de prononcer la moindre parole tant elle était déconcertée, elle subissait les mots qu'il versait sur elle, en elle avec impertinence.

Alors votre crise d'adolescence est passée ? (…) Lequel de vos amis a su vous convaincre de rentrer ? Lequel vous conseille désormais de prouver votre innocence ?

Il lui rappelait Dorian, mais version "l'autre côté du miroir". Le charme qu'il ne possédait pas physiquement se manifestait dans cette douceur poétique qu'il plaçait dans ses phrases. Lui aussi était dur. L'espace d'un instant, elle se demandait si, hormis ses parents, quelqu'un pouvait un jour s'adresser à elle autrement qu'en essayant de lui faire une leçon de morale.

Lequel vous conseille désormais de prouver votre innocence ?

Innocence. Il était tellement plus facile de démontrer la culpabilité de quelqu'un, mais également de faire d'un criminel une victime. Le mal se créé en un claquement de doit, mais pour (re)construire le bien, il faut des siècles. Pourquoi ? Se défendre, c'est générer de la pitié. Et attaquer, c'est faire preuve d'ambition. Les ténèbres engloutissent la lumière.
L'inconnu était en train de la dévorer dans un monologue qui, un an plus tôt, l'aurait mise hors d'elle. Elle l'aurait giflé volontiers avant de partir, non sans lui avoir envoyé une réplique cinglante, sans jamais baisser les yeux, même au prix de représailles.
Là, elle écoutait chaque mot, aussi blessants fussent-ils, en revanche, sans affronter son regard. Puis vint l'interrogatoire. Encore un. Si elle ne parvenait pas à faire face à celui-là, qu'elle cataloguait telle une mise à l'épreuve, autant ne plus jamais fouler le sol de l'Académie. Un exercice, un examen blanc.

Puis elle tourna la tête vers cette compagnie de mauvaise augure. Ou pas.
L'affrontement.
Avec étonnement, elle se rendit compte que son effroi s'était envolé. Peut-être parce que le regard qu'elle croisait lui était familier. Elle étira un sourire léger et inclina la tête. Un salut avant de prendre la parole.

- Je suis revenue de mon propre chef. Et j'ai bien l'intention de démontrer à cette direction que le roseau plie, mais ne casse pas. J'amènerai à ce chêne une bourrasque qui le déracinera. La "gentille petite élève" que vous décrivez n'est plus. Je garde mes ambitions d'avenir, mais je laisse à quelqu'un d'autre le soin de séparer deux idiots en pleine confrontation, car il n'y a plus d'intérêt à tenter de leur rendre service.
Vous avez raison, je n'avais pas à m'en méler. J'ai agis, parce que personne ne le faisait. Je ne suis pas un mouton. Je pensais que la violence ne pouvait résoudre les conflits. Mais je ne peux pas refaire le monde, c'est évid...


Une fenêtre ouverte en face, un reflet vint l'aveugler. Fermant brutalement les yeux tout en poussant une plainte peu accentuée, elle réajusta ses lunettes sur son nez.

- Désolée pour les lunettes. La luminosité trop forte me dérange. Vous savez, je n'ai jamais prétendu être, comme vous dites, un parfait exemple de société. Je m'adapte juste à mon environnement. Quel est l'intérêt d'enfreindre un règlement ?

De ses lèvres, s'échappa un soupir d'exaspération. Combien de fois allait-elle avoir ce genre de conversation ? Elle espérait que ce fût la dernière avant d'affronter l'administration, la direction de Keimoo. Seth lui avait promis de ne pas en rester là, mais ce n'est pas ce qu'elle souhaitait. Tout ce qu'elle désirait à présent, c'était de tourner une page, reprendre le fil de ses études et que tout redevienne comme avant.
Que d'illusions qui ne devraient même pas flirter avec ses pensées emplies d'espoir.

- Dites-moi, Mister. A défaut de connaitre votre nom, puis-je au moins connaitre le profit de cette interview ? Est-ce là une simple curiosité ?

Au travers de ses lorgnettes sombres, elle affrontait avec plus d'audace les orbes et limbes de son vis-à-vis. L'australienne gardait un visage impassible, effaçant ainsi toutes traces d'émotions, contrastant avec le comportemant qu'elle avait adopté quelques instants plus tôt, lorsqu'elle était seule. Ce Maeki qui obsédait ses pensées avait été éclipsé.
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