Elena Perez
♦ Civil - Serveuse - Prostituée
  Age : 38
 116
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KMO
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![Lui, Ici ?![Clos] Empty](https://2img.net/i/empty.gif) |  Sujet: Lui, Ici ?![Clos] Jeu 24 Fév 2011 - 23:27 | |
| ![Lui, Ici ?![Clos] 002cy61b](http://pics.livejournal.com/tulabula/pic/002cy61b) Le carillon de la porte teinte. J'entre dans le bar. Et c'est repartit. Les vas et viens de l'habitude commencent à me fatiguer. Je n'ai que 24 ans. Ma fatigue me fais paraître plus âgée. Je sors de plus en plus tard. Ce n’est pas de ma faute. Mais pas d’Eux non plus. Ils n’y sont pour rien. C’est mon métier de serveuse qui se termine tard. Quand le bar est bondé. Le patron, un vrai salaud(j’aimerais tellement le lui dire en face un jour), me fait travailler plus que les autres. Simplement parce que je suis plus jeune que les autres serveurs avec qui je travaille et que je suis une femme. Sexiste. Les femmes ont les mêmes droits que les hommes. Bien qu’ils gagnent mieux que nous. Pourquoi. Les femmes sont faibles. Pas moi. Jamais. Le jour ou…pourquoi ce souvenir me vient en mémoire ce soir là ! Je le chasse en secouant la tête.
- Elena ! Comment vas-tu ?
Une voix d’homme. Je lève la tête qui est restée baissée. Je ne devrais pas. Ce serait montrer un geste de faiblesse. Je redresse le menton. Devant moi se trouve mon patron. Jeune. La trentaine. Beau gosse. Mais un vrai salaud. Je déteste les hommes dans son genre. Je lui fais un sourire forcé et répond :
- Fatiguée…
- Penses-tu pouvoir travailler ce soir ?
*Je préférerais partir d’ici et ne plus te voir !*
- Oui. Naturellement…
- Très bien. Va servir la table numéro 3. Le client a commandé…
Je n’écoute pas la commande du client de la table numéro 3. À peine venais-je d’entrer qu’il me donne tout de suite du travail. Ne me laissant même pas quelques minutes pour souffler. Et tout ce travail pour quoi ? Rien. Même pas une augmentation. Ces hommes…je les détestes.
J’accroche ma veste au porte manteau à l’entrée et vais chercher la commande du client. Deux assiettes dans chaque mains. J’ai l’habitude. Au début, lorsque je venais à peine de commencer, je ne pouvais pas faire quelques mètres sans en faire tomber une. Avec de l’expérience, on apprend à ne plus en faire tomber aucune. Une fois la commande posé devant le client, je reviens derrière le bar. Alors que j’allais m’emparer d’une bouteille d’alcool fort et servir la personne assise au bar, mon patron me héla :
- Elena ! Tu as oublié une bouteille de vin à la table numéro 3. Non mais quelle tête en l’air tu fais !
La ferme !
Je pousse un soupir, prend la bouteille de vin en question et me dirige vers l’homme qui a commandé sa commande. J’ouvre rapidement la bouteille et la pose violemment sur sa table.
- Satisfait ?!
Alors que je lui tourne le dos pour retourner au bar, celui-ci me dit :
- Hey ! Normalement on sert pas le vin dans l’verre ?!
Je pousse un soupir et me retourne. Je lui jette un regard noir et lui sert son vin, faisant tomber quelques gouttes sur la table.
Je reviens ensuite servir le client au bar. C’est un jeune homme d’une vingtaine d’années. Des yeux emplis de tristesse. Que fait-il ici dans ce bar mal famé ? Je n’ai pas le droit de m’inquiéter pour mes clients. Le travail et seulement le travail. Alors que je lui tourne le dos pour chercher la bouteille d’alcool fort qu’il m’a demandé de lui servir, j’entend la personne attablé à la table 3, parler fort. Un homme grossier. Nombreuses personnes de ce genre viennent de plus en plus. Je n’en peux plus de me faire insulter parce que je ne leurs aient pas apportés le bon plat du aux nombreux litres d’alcool dans leurs sang. Alors que je tiens la bouteille d’alcool commandée, mon patron reprend :
- Elena ! Table numéro 13 ! Service…
Je devrais plutôt servir le jeune homme qui attend assis devant moi en premier. Il a attendu trop de temps. Je veux qu’il parte. Et vite. Il est trop jeune pour venir ici. Et dans ce genre de quartier mal famé. Je le suspecte de changer d’identité. Il ne fait pas du tout son âge. 17 ans. Non. 15. Que lui était-il donc arrivé pour qu’il sorte cette nuit là…Lorsque je l’aurais servi, je lui demanderais.
- Elena !
Mon patron commence vraiment à me taper sur les nerfs. Qu’est-ce qu’il trouve de plus prioritaire ce nouveau client plutôt que ce jeune homme ?!
- Sa fait plus d’une heure qu’il attend !
Plus d’une heure…menteur ! Je ne l’ai pas vu en arrivant. La table 13 se trouve près de l’entrée. Je l’aurais vu sinon. Je tourne alors la tête…Non. Que fait-il ici ! Où était-il depuis…depuis tout ce temps ! Ce qui s’est passé il y a quelques années est à cause de lui. Tout ça à cause de lui. Ma main tremble lorsque j’hésite à reposer la bouteille.
- Elena !
Mon patron le fait-il exprès pour m’envoyer LE servir ?! Non. Il ne peut pas savoir. Il ne peut pas savoir ce qui s’est passé il y a 2 ans. Cela ne sert à rien de répéter mon prénom pour le servir plus rapidement. Je n’irais pas. Même s’il me forcera. Une voix. Sa voix. Non ! C’est impossible. Lui à Keimoo ! Et pour combler le tout, mon patron me murmure à l’oreille :
- Lorsque tu auras terminé de le servir…
Non. Tout sauf ça. Je ne ferais jamais ces deux choses. Plutôt mourir. Je ne me sens pas bien. Mes jambes manquent de ne plus supporter mon poids et je lâche la bouteille que j’ai à la main. Son contenu éclabousse ma robe. Mes genoux, tout mon corps tremble comme si j’étais fiévreuses. Mon front se trempe d’une sueur glacée. Mon patron, me voyant mal au point ne peut pas s’empêcher de dire :
- Elena ! Est-ce que tu vas bien ?
Non abrutit. Ça ne se voit pas ?! Je vais très bien ne vois tu pas ?!
Celui-ci s’approche de moi, m’enlace et me murmure à l’oreille :
- Elena…si tu ne te sens pas bien, tu peux prendre quelques jours de repos. Mais tu sais bien que la prochaine fois, tu travailleras plus que ce que tu ne fais d’habitude.
Ne pensez pas que ce geste nous rapproche physiquement.
J’hoche la tête et le repousse. Il me dit en me caressant les cheveux :
- Tu souhaites prendre quelques jours d’arrêt maladie ?
- Non…Seulement ce soir. Je peux revenir demain.
- Demain ? C’est parfait.
Je ne sais même pas si demain je reviendrais. Deux ans. Deux ans que je suis ici et que je le supporte. Je n’en peux plus. Mais je ne peux pas quitter ce bar aussi facilement. Je lui expliquerait. Demain. Je dois passer près de LUI pour sortir. Je n’ose pas le regarder lorsque je passe à quelques centimètres de Lui. J’ouvre la porte et la referme. Je prend alors le chemin pour rentrer chez moi. En passant, je le regarde. Celui-ci à la tête baissée. Il ne la lève pas. Ce n’est pas lui. Alors pourquoi me suis-je mis dans tous mes états ?! Sa voix…ressemblait tellement à la sienne.
Je monte les escaliers de mon appartement, l’ascenseur étant en panne depuis quelques jours. J’ouvre la porte. Je la referme et glisse le long de celle-ci.
Assise sur le sol, j’enfouis mon visage dans mes mains. De longs cheveux bruns cascadants jusqu’aux épaules. Une peau bronzée. Des yeux sombres. Un nez aquilin, ressemblant à ceux des anciens grecs. De fines lèvres. Un manteau rouge sang. Je déteste cette couleur. Depuis Ce jour. Ce jour où j’ai perdu la vie qui était en moi. De longs doigts fins de pianiste. Une voix grave. Froide. Dénuée de sentiments. L’homme qui était dans ce bar était son portrait craché. Pourtant, je me bornais à penser qu’il ne s’agissait pas de lui. Il n’avait pas réagit lorsque mon patron m’avait appelé pour le servir. Peut être ne m’avait-il pas reconnu. Non. Depuis deux ans, je n’avais pas changé. Toujours la même. Aussi sérieuse et dénuée de sentiments. S’il s’agissait vraiment de lui, je devais à tout pris partir d’ici, Mais comment ?!
C’est sur cette pensée que je m’endormis, deux larmes coulant sur mes joues… | |
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