₪ Académie Keimoo ₪ In a decade, will you be there ? |
|
| Choc et bousculade [clos] | |
| | Auteur | Message |
---|
Invité Invité
| Sujet: Choc et bousculade [clos] Sam 8 Jan 2011 - 20:22 | |
| Gin soupira bruyamment. Qui aurait cru que la préparation d’un évent a Keimoo puisse être aussi éreintant ? Certainement pas lui ! Comment aurait-il pu le savoir, d’ailleurs, c’était bien la première fois que les membres actuels du Comité étaient chargés d’une telle tâche… Et Gin, Président de cette bande de joyeux larrons, avait dû tout coordonner… aidé, heureusement par ses deux adjoints qui s’étaient révélés diablement efficaces. Un bon point pour eux, même si l’un était intello et l’autre une fille ! Enfin, se dit-il en repensant à l’allure de garçon manqué d’Akane, une moitié de fille. S’il avait dû collaborer avec une vraie fille du genre « hystérique hypocrite tapant sur le système », la malencontreuse demoiselle se serait retrouvée au plus vite à l’infirmerie de Keimoo. Gin passa une main dans ses cheveux noirs et ébouriffa davantage sa coiffure « saut du lit » tout à fait naturelle. Le peigne n’était pas son ami, la brosse encore moins… le premier étant réservé aux intellos ou aux populaires – engeances qu’il ne supportait guère –, l’autre étant exclusivement destinée aux filles, ce qui n’était pas mieux, voire pire. Gin s’arrêta à un stand bar et commanda un soda. Certes, il était désormais majeur, certes, une racaille qui buvait un coca, ça faisait vraiment ringard, mais l’alcool ne désaltérait pas et là, Gin avait vraiment besoin d’une boisson fraiche pour se requinquer. Le Nippon prit son verre en carton recyclé (soyons écolos !) et s’éloigna du stand sans payer, le barman ne fit aucune remarque. Gin faisait partie du Comité des élèves, celui-là même qui avait tout organisé. Les nourritures et boissons à volonté n’étaient qu’une piètre monnaie d’échange pour tout le boulot qui avait été accompli, mais c’était toujours ça de pris.
Gin observa la foule qui s’ameutait lentement dans la grande salle. L’event se déroulait tranquillement, en ce début d’après-midi, et aucun coup d’éclat n’avait encore été à signaler. Il plaignait sérieusement les inconscients qui oseraient faire du grabuge lors de son event. L’avertissement avait été donné : Gin s’occuperait personnellement de tout fauteur de trouble… et quand le jeune homme mettait sa propre personne en jeu, le sang coulé n’était jamais loin. En effet, en toute bonne racaille, Gin aimait l’hémoglobine, la violence, le déchainement de coups, de corps, de sexe… et si les quelques années passées à Keimoo l’avaient fait mûrir, cette passion n’avait certainement pas diminué, bien au contraire, elle était simplement mieux canalisée… pour faire davantage de dégâts lorsqu’elle finissait par exploser.
Son soda à la main, Gin se mit à zigzaguer entre les stands. Les fortune cookies semblaient avoir du succès… rien de plus normal en soi, c’était lui qui avait lancé l’idée ! Même si la réalisation concrète du stand relevait d’avantage de son adjoint intellectuel... Gin haussa les épaules, il fallait bien que les larbins servent à quelque chose… et sur ce coup, l’efficacité de ce son adjoint l’avait d’ailleurs sidéré. Pour Gin, qui avait toujours imaginé les intellos comme des boutonneux coincés avec un manche à balais dans le cul, des lunettes aux verres surdimensionnés et des cheveux limites gras… Yun-Jin cassait totalement le stéréotype. Le regard de Gin glissa vers le stand d’hôtes où son adjoint cervelé jouait son rôle avec une classe qui n’était pas censée exister chez les intellectuels. Gin se mordit légèrement la lèvre inférieure… S’il avait su qu’un intello pouvait être aussi sexy, peut-être aurait-il pris la peine d’en mettre un dans son lit et de tester leurs connaissances sur ce terrain. Il n’est jamais trop tard pour rectifier le tir, songea-t-il en suivant son nouveau centre d’intérêt des yeux. Il porta son verre à ses lèvres, but une gorgée de cette boisson hypercalorique et…
… faillit tout recracher par le nez en voyant l’apparence qu’avait emprunté pour l’occasion son autre adjoint. Il toussa deux ou trois fois, renifla et cligna les yeux pour chasser les larmes que les bulles dans ses fosses nasales avaient provoquées.
- M*rde !
Passant un revers de main sur le coin de sa bouche, il planta son regard médusé sur la silhouette, sourire aux lèvres, qui accueillait un client. Ouaw. Il ne rêvait pas : Akane ressemblait à une FILLE ! Certes, lorsque la demi-demoiselle s’était proposée pour participer au stand d’hôtes, Gin lui avait fait comprendre grâce à un regard meurtrier et efficace qu’elle avait tout intérêt à jouer les hôtesses (elles étaient si peu nombreuses !). Mais bon sang ! Gin ne s’était pas attendu à ce résultat ! Quand Akane avait accepté (à contre cœur sans doute) d’enfiler un rôle d’hôtesse, le jeune homme avait même pris plaisir à imaginer son adjointe vêtue de frasques démodées et non-assorties se ridiculisant devant tout le monde et apportant une pointe d’amusement supplémentaire à l’événement... mais jamais, au grand jamais, il n’aurait, ne fut-ce qu’envisagé qu’Akane puisse réellement avoir l’air d’une fille… et encore moins qu’elle enfile ce costume avec autant de grâce et d’élégance qu’elle le faisait aujourd’hui. Même lui qui crachait sur les demoiselles en temps normal (au figuré et parfois même au sens propre), il devait se l’avouer : aujourd’hui, Akane était rayonnante, charmante et incroyablement féminine… même s’il se garderait bien de le lui dire. Et puis quoi encore ?! Il n’était pas un distributeur de compliments ! Ça lui arracherait sérieusement la gorge de féliciter une fille pour son apparence et sa réputation en prendrait un coup. Il ne fallait donc pas rêver.
Avec un grognement rageur, il détourna les yeux de ce spectacle étonnant. Il n’aimait pas les surprises… du moins pas ce genre de surprise. À choisir, il aurait préféré se moquer de son adjointe et apprécier qu’elle se foute la honte devant tout le monde. Comment, bon sang, comment avait-elle réussi à se rendre aussi jolie ? Gin tritura sa cervelle quelques secondes à la recherche d’un coupable… et l’évidence s’imposa. Jun Masato. Le représentant populaire du Comité. Ce devait forcément être lui. Jurant entre ses dents auprès de ce crétin qui venait de lui enlever un divertissement qu’il avait espéré, il se promit intérieurement de faire payer cet arrogant bâtard. Il ne savait pas encore comment, mais il trouverait bien quelque chose pour ce petit cul insolent… Gin vida son verre d’une traite et fit demi-tour pour aller s’en chercher un autre, ou plutôt quelque chose de plus fort. Il avait vingt ans, il était majeur… et il avait vraiment besoin d’un remontant après le choc qu’il venait de subir.
Akane en fille…
Sérieusement, c’était du délire.
Au moment où il se retournait, il percuta soudain une mini-masse dans son élan. Il jura et baissa les yeux vers l’obstacle dérangeant : une fillette pas plus haute que trois pommes.
- Fais gaffe où tu vas, gamine, grogna-t-il d’une voix grave et légèrement irritée.
Puis, remarquant qu’elle était seule, il réenfila difficilement son rôle de Président du Comité des élèves.
- Ils sont où tes parents ? demanda-t-il un peu plus doucement.
Gin jeta un coup d’œil dans les parages pour voir s’il repérait une tête plus grande avec un air de famille avec cette petite étrangère.
- Tu t’es perdue ? finit-il par demander d’un ton ironique. - Spoiler:
Voilà miss, j'espère que ça te convient Au moindre souci -> MP !
|
| | | Guest Invité
| Sujet: Re: Choc et bousculade [clos] Lun 10 Jan 2011 - 22:16 | |
| Hein ? Quoi ?! Perdue ? Ses parents ? Mais de quoi il cause lui ! Décidément, ce pensionnat devient de plus en plus bizarre... A peine le pied d'Écossine posé dans l'enceinte de l'établissement qu'un tsunami de : " Welcome ! " " Bienvenue ! " " J'espère que vous passerez de bons moments ici ! " l'inondèrent. Et ça ne s'est pas arrêté là, quelques pas plus loin, elle tomba sur plusieurs stands à bouffe. Quant à la majorité des élèves, ils étaient déguisés en kimonos. Mainte fois on a tenté de lui expliquer que c'était des yukatas mais... Ils eurent comme seule et unique réponse : « Y a qu'à quoi ?! ». En Hongrie, les festivals ne sont pas tous autant décorés. Ils sont surtout impressionnants à cause du nombre de gens qui y viennent. Vu du ciel, on pourrait confondre avec une crêpe à fourmis. Toute la foule est généralement compactée autour d'un tout petit concert planté en plein milieu d'un désert... Le contraste entre les festivals Japonais et Hongrois, il faut dire que ça la change ! Mais peut-être qu'elle s'y serait mieux adaptée si elle savait qu'aujourd'hui, il y aurait une fête à Keimoo...
Eeeh oui... après 4 h de train, quelques heures d'avions et quelques minutes de bus, Écossine en a légèrement perdu tous ses repères et en arrivant enfin à destination, tout avait été redécoré et plus rien ne ressemblait à ce qui était représenté sur les photos du site... Et puis les dates Japonaises, elle n'y connaît encore rien. Bref, elle avait arpenté les étroits couloirs comblés d'obstacles humains et de gosses hyperactifs dont il valait mieux esquiver latéralement que de sauter par-dessus au risque d'atterrir sur un autre obstacle surprise... Je ne vais pas dire qu’elle se sentait limite comme dans Tetris car ça porterait atteinte à sa réputation et ce serait assez tendancieux… Mais, elle se voyait comme dans Tétris, traduisant les gosses et les stands arriver par en haut, faire des rotations avant de s’empiler vers le bas. Elle, elle était le petit pixel en trop qui cherchait désespérément le cube "administration" pour confirmer son inscription et toutes les paperasses administratives. Au bout de plusieurs minutes, elle se retrouva dans un endroit plutôt calme et sécurisé où il ne restait plus que de charmants couples, s’embrassant sous l’atmosphère dépixellisée. Certes, ce n’est peut-être pas ce qu’il y a de plus romantique pour décrire la scène vue par les deux énormes globules marron qui servent d’yeux à la petite rousse, mais on fera avec…
Ces longs stands lui semblaient aussi hauts que la muraille de Chine, tant qu'elle se demandait si, par le pur des hasards, elle ne se serait pas trompée d’avion... Heureusement qu'elle pouvait encore différencier la langue pour confirmer qu'elle était à la bonne adresse.
C'est au tournant que quelqu'un lui bourra dedans brusquement avant de répondre dans un japonais si rapide qu'elle se contenta d'en deviner les mots. Il s'est sûrement excusé... En revanche, le ton employé n’était pas des plus compatissants. Et qu’est-ce qu’il était grand ! Ecossine n’est pourtant pas si petite que ça… Elle qui était si ravie à l’idée de venir au Japon du fait que là-bas, personne n’est censé dépasser les 1m60, la voilà gâtée… Ce n’est peut-être qu’un préjugé, mais… Quand même ! Après avoir pensé que le grand-homme s’était excusé, elle agita ses mains devant elle en tentant de dire un espèce de « Oh, ce n’est rien ! » assaisonné d’un terrible accent mi-russe, mi-allemand, aux ‘R’ plus que roulés et aux ‘F’ aspirés. Alors qu’elle allait continuer son chemin et passer l’éponge, le Gulliver revint à la charge sauf que, cette fois, Éco’ avait su parfaitement traduire. Elle voulut répondre mais il reprit encore la parole. Décidément, les asiatiques ont la langue bien pendue ! Chut préjugé, chut…
Humm… Elle l’épia d’un regard en coin, cherchant à décimer toute attitude étrange ou anomalie psychologique. Gulliver –le vrai- était un brave type au final, d’après ses souvenirs… Bien qu’au début… C’était quoi le début de l’histoire ? Bon, autant agir en neutre, ce serait ballot de s’attirer des ennuis dès le premier jour… Et puis on sait jamais, peut-être que c’est un fugitif qui se cache parmi d’innocents étudiants ou encore, un espion chargé d’une mission secrète ! Tout est possible ici ! Mais si c’était un espion, Écossine risquerait de faire entrave et de lui gâcher ses plans… Hmmm… C’est tentant, très tentant… Mais Écossine est une gentille fille, qui se doit d’être polie, surtout avec les étrangers. « Hin-hin… » Ceci était censé être une onomatopée affirmative… Ou dubitative… Le genre de son que l’on produit lorsqu’on est assez sceptique face à une situation déroutante, l’air de dire « Ouaiiis je vois ! » Vous voyez ? Parfait, parfait. « C’est très gentil de t’inquiéter pour moi mon grand mais t’as pas l’air d’être au courant que : I am the new élève tu vois ? » Bon, faut que je précise un truc quand même… Écossine n’a, certes, pas l’habitude de parler comme ça avec les étrangers en temps normal, mais là, elle ne sait pas à qui elle s’adresse et en plus, il lui avait bourré dedans, regardé de haut, de très haut, parlé d’une voix suspecte et surtout, il a un profil d’autant plus suspect… raisons pour répondre n’importe quoi et n’importe comment, surtout que l’école est grande, d’après-elle, il y a 1,99% de chance de le recroiser dans les couloirs. Et une étude montre qu’un visage, ça s’oublie vite, très vite, et encore une raison de plus pour répondre n’importe quoi et n’importe comment ! Même si ces raisons ne sont justifiées que par Éco’… « Alors… En tant qu’I am ze new élève tu vois, j’aurais préféré recevoir un accueil plus digne de ta part tu vois ! Un truc du genre : Ô bienvenue excellence ! Tu vois ? Bon, à part ça, tu saurais pas où se trouve le comité des présidents d’chépaquoi ? » 1,99% de chance de le recroiser qu’elle se répétait intérieurement encore et encore. Pas de craintes, pas de risques, tout lui est permis. De toute façon, avec son super accent hongrois, il y a tout aussi 1,99% de chance que Gulliver puisse cerner toutes ses pensées... |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Choc et bousculade [clos] Mer 12 Jan 2011 - 17:30 | |
| - Spoiler:
L’auteur se décharge de tout ce qui a pu être dit dans ce post. Surtout, ne pas le prendre personnellement… Il s’agit de Gin quand même
De deux choses l’une : soit Gin allait se servir de ce gnome en miniature pour inventer un nouveau sport entre rugby, boxe et football, soit il se comportait en adulte responsable et respectable, et réendossait gentiment son costume de Président du Comité… Stop ! On reprend : Gin – Adulte responsable et respectable – Gentil ? L’auteur n’aurait pas un peu trop fumé ? Trop bu ? Pris trop de substances illicites et/ou hallucinogènes ??? À moins que cela soit un effet lié à un choc post-traumatique lié à sa session d’examens… Parce qu’entendons-nous bien, Gin venait certes d’atteindre sa majorité légale, sa position de Président du Comité des élèves lui encombrait peut-être les bras de quelques responsabilité… il était cependant loin, trèèèès d’être respectable. Haï, craint, insupporté et insupportable, violent, sadique, pervers, cruel, dément… ça oui. Mais respectable ? JAMAIS ! Et puis qu’est-ce qu’elle avait cette mioche à essayer (je dis bien « essayer ») de le prendre de haut pour lui répondre ainsi. « I am the new élève tu vois ? »… « the new élève » ? ah ouais ? Et bah Gin, il était « the big méchant » et elle allait très bien le voir, le sentir même, le ressentir… Il n’y avait rien de mieux que la douleur pour faire imprimer les choses dans le cerveau de ces petits monstres irrespectueux ! Et c’est qu’elle n’avait pas fini la môme, exigeante en plus, la peste ! Non seulement la mioche était insupportable dans le genre pénible qui donne envie de taper (fort), mais en plus, elle ne savait pas parler japonais ! MERVEILLEUX ! Gin respirait le bonheur, vous sentez vous aussi ? Cette bonne odeur de béatitude ? Ah vous ne sentez pas ? Et bah moi non plus ! Et Gin encore moins !! Où elle se croyait la gamine ? Dans un hôtel ? Oh pardon, un palace pour sa majesté la peste à l’égo surdimensionné et carrément disproportionné par rapport à sa taille de petit pois ? Il y avait certes un point à lui concéder : elle voulait un accueil digne d’elle ? À ton service, jeune fille, Gin se sentait d’humeur à lui donner un traitement de faveur très spécial et très personnel. Du genre qui commence dans la terreur (culotte mouillée) et se finit dans un bain de sang et de pleurs… (mouillés aussi). « Bon, à part ça, tu saurais pas où se trouve le comité des présidents d’chépaquoi ? »Hein ? Que ? Quoi ?? ♪ ♫ ♪ Veuillez patienter un instant, vous allez être redirigé vers le cerveau de Gin ♪ ♫ ♪ Il faut l’excuser, quand Gin est en plein délire psychopathique, les informations de type rationnel ont du mal à trouver un chemin parmi la foule de pulsions meurtrières et sanglantes qui obstruent ses neurones… et le trajet est d’autant plus long lorsque l’information en question est erronée…
Non non, Gin n’est pas un crétin fini… enfin juste un peu, parfois, lorsqu’il se laisse aller à ses tendances sexo-sadiques de mâle en chaleur, il lui arrive d’oublier d’actionner l’interrupteur de son cerveau. Mais après avoir réussi plutôt brillamment sa scolarité lycéenne à Keimoo sans même redoubler une seule fois, puis entamé ses deux premières années à l’université sur le campus en sciences économiques et management, on pouvait estimer que le jeune homme avait tout ce qu’il fallait là où il fallait… du moins lorsque c’était nécessaire. Il fallait certes reconnaitre qu’en fonction des circonstances, certains « organes » de Gin prenaient le pas sur d’autres… Un en particulier, même, avait tendance à lui faire oublier toute rationalité, mais soit, en cet instant présent, ce dernière, situé plus au bas de son anatomie, était loin, très loin de s’activer face à cet être féminin qui devait avoir des gènes de lilliputiens dans son ADN.
- Le Comité des élèves, tu veux dire ? interrogea Gin avec déjà, l’ombre d’un sourire sadique qui se peignait sur ses lèvres.
Il posa une main sur le ridicule bonnet du petit farfadet et resserra l’étau de sa poigne sur le crâne de cette minuscule créature.
- Tu sais quoi, la mioche ? demanda-t-il d’une voix doucereuse qui dissimulait mal ses sombres envies de violence en se penchant vers l’oreille de la fourmi microscopique. Tu tombes, bien, très bien même, puisque j’en fais partie… et pour tout te dire, rajouta-t-il en baissant la voix, j’en suis même le Président.
Sur ces paroles véridiques, Gin se redressa, relâcha le crâne de sa pauvre victime et recula d’un pas pour mieux regarder le microbe de toute sa hauteur. La petite bactérie était vraiment… petite. Au premier regard, il lui avait donné pas plus de dix ans, mais si elle disait vrai, elle était nouvelle élève à Keimoo, ce qui le forçait à lui ajouter quelques années. D’après son souvenir, le lycée n’acceptait pas d’élève de moins de quatorze ans… mais en y regardant bien, impossible de donner à cette morveuse quatre ans de plus à l’âge qu’il lui avait donné intuitivement. Avait-elle reçu une dérogation spéciale ? Selon quels critères ? Son intelligence ? Non, impossible : si la nature avait été aussi généreuse pour son cerveau, la gamine aurait au moins appris à parler correctement japonais. Et puis, la mioche n’avait rien d’une intello fille à maman qui passe son temps le nez dans ses bouquins. Ce qui voulait dire… qu’elle devait réellement avoir quatorze ans. Bon sang, une prématurée, il ne manquait que ça !
- Je me vois donc dans l’obligation de te souhaiter la bienvenue à Keimoo, fit Gin en laissant son sourire de psychopathe se dévoiler au grand jour. Je me présente, Gin Nishiura, enchanté de faire ta connaissance, ajouta-t-il d’un ton où chuintait une hypocrisie à peine masquée.
La lutine atrophiée devait déjà avoir compris qu’il manquait sérieusement une case dans le cerveau de Gin – du genre celle qui était généralement réservée à la bienveillance, à la sympathie et à la bonté – alors, pourquoi essayer de jouer à la comédie du gentil président qui accueille une charmante nouvelle élève ? De un, Gin n’était pas gentil. Et de deux, la nouvelle élève était loin d’être charmante. Du moins pour le jeune homme… Il imaginait parfaitement que nombre de gens avaient déjà dû s’attendrir de sa petite taille qui devait la rendre siii mignonne aux yeux d’âmes bienveillantes et charitables… Mais Gin était plutôt du genre à faire partie des jeunes qui ne se serait pas privé pas de se moquer d’elle à la moindre occasion et de faire de la vie de la lilliputienne un enfer.
- Keimoo est un peu comme une grande famille, poursuivit-il. N’hésite pas à demander de l’aide à l’un des étudiants, je suis certain qu’ils seront ravis de t’aider… après tout, une gamine perdue inspirera toujours de la pitié à quelqu’un. La chance des petits gabarits, j’imagine.
Gin soupira théâtralement et ajouta :
- Il faut bien une compensation pour avoir l’infortune d’être tellement petite qu’il n’est pas difficile de te trébucher dessus. Enfin soit, comme tu le vois, le Comité a aussi pour charge de prendre soin des élèves… chacun à leur manière, bien sûr, ajouta-t-il avec un air faussement condescendant et carrément ironique. Si tu as la moindre question, n’hésite pas, je suis tout ouïe mais dépêche-toi, je suis du genre occupé.
Rhalala il était encore trop gentil, à croire que sa case n’était pas manquante au final, simplement atrophiée, comme la naine qu’il avait sous les yeux. Mais que voulez-vous, c’était quand même une gamine… et si Gin n’était généralement pas regardant sur le choix de ses victimes, s’en prendre à une mioche pas plus haute que trois pommes… C’était un peu comme de la pédophilie, pas vraiment son truc, quoi.
|
| | | Guest Invité
| Sujet: Re: Choc et bousculade [clos] Mer 12 Jan 2011 - 19:49 | |
| - Spoiler:
[ haha t'en fais pas, j'ai bien ri tout au long du post :D ]
Alors ça, ce n'était absolument pas prémédité... dans le sens où, c'est Écossine qui a l'habitude de fausser son identité, pas l'inverse... Le président du comité des élèves ?! Bien sûr, bien sûr... En tant que demie-portion demie-mythomane, elle peut toujours être à moitié-clémente envers ce type qui avait manqué de lui déclencher une crise d'asthme. Qu'est-ce qu'il était doué ! L'instant de quelques secondes, Éco' avait presque failli le croire ! Ce qui lui avait valut une accélération de pouls et un petit début de hoquetement, prête à bondir sur son inhalateur. Quel sérieux et tout, et tout... S'il aurait pu épargner de toucher à son bonnet, ça aurait encore mieux... En tout cas, son comportement était infaillible ! Si ses paroles concordaient avec le titre qu'il prétendait porter, elle n'y aurait vu que du feu. Quel expert ! Il doit faire ça depuis toujours ! Bon, stop de s'extasier face à cet acteur-né, il ne faut pas oublier qu'il n'avait quand même pas mâché ses mots... Chaque début de son discours semblait bien s'annoncer, mais il fallait toujours qu'il rajoute la phrase de trop. Il avait l'air de bien s'acharner sur sa taille... Il a vécu au Japon avant elle pourtant, il devrait donc être habitué d'être entouré de nains...
Suite à cette magnifique conclusion digne d'un remake version Écossine Holmes, la petite, non, pas la petite, elle en a déjà assez bavé comme ça... Disons la rouquine, replaça son bonnet et l'épia une seconde fois de haut, un sourcil arqué, la bouche pincée en coin, n'y laissant apparaître que sa petite canine. Mais cette "grimace" était assez inconfortable et elle reprit assez vite sa face normale. « Mouais... Ok, ok, je te crois... Mais, la Commissure des alvéoles ou je n'sais pas trop quoi, c'est où du coup ? » Comité des élèves ma grande... Pas qu'elle trouvait sa prestation digne d'un film monté au box office d'Hollywood, mais Éco était très pressée de poser son lourd sac dans sa chambre, voir à quoi elle ressemblait par la même occasion, signer les derniers papiers et visiter le Pensionnat histoire de prendre quelques repères. Alors qu'elle attendait sagement sa réponse, l'illumination lui vint soudainement ! Là, derrière le faux-président, une affiche scotchée sur la palissade d'un des stands qui annonçait, en jolis Kanjis colorés, le déroulement du festival. Elle comprit tout... S'il y avait bien festival, il y aurait sûrement concert et sketchs, c'est pour ça qu'il y avait beaucoup d'élèves déguisés... Hmm... Parfait, parfait. « Ahh ! Pardon ! Tu t'entraînais pour ton rôle ? C'est ça ? Pour le festival ! Tu vas faire une pièce de théâtre ! Ça c'est coooool ! J'aurais jamais pensé à faire le président des élèves ! Il est si terrible que ça pour que vous le caturacitez de cette façon ? Wah ! J'aimerais pas le rencontrer... » Le cerveau n'utilise que 10% de sa capacité totale, c'est pour ça qu'il a quelque fois du mal à comprendre certaines choses... Bien qu'une étude a été montrée que celui-ci pouvait traduire une phrase même si les lettres y étaient mélangés, tant que la première et dernière étaient en place, je doute qu'il soit possible d'en faire autant avec le mauvais Japonais d'Écoco...
Cette petite traduction mise à part, elle ne se laissa le temps que de reprendre son souffle avant de poursuivre ce qu'elle disait. Quitte à vivre parmi les nippons, autant adopter leur coutume... Et d'après ce qu'elle a pu constater, bien malgré ses préjugés, les asiatiques ont l'air très bavards... Enfin, ce serait dommage si tout le monde demeurait silencieux comme une carpe le jour du Festival... Bien que, si leur président du comité des élèves était aussi terrible que ce qu'ils laissaient apparaître, ce serait logique... Mais bon... Donc, Écossine avait continué... Continué... Et continué... Jusqu'à mort sans suive. « J'ai entendu dire que lorsque l'on digère mal le riz, ça rend de mauvaise humeur... Vous devriez vérifier son alimentation, avec tout le travail qu'il doit se taper, il mange sûrement mal son riz... Donc il ne faut pas lui en vouloir le pauvre... Et puis quand on a trop de pouvoir sous les bras, on enfle vite... Mais bon, au pire des cas, il n'aura qu'à se trouver quelques larbins pour faire tout le travail à sa place et prendre quelques vacances pour revenir plus sympa... C'est comme ça que ça marche dans la diplomatie... Bon, je ne dis pas que je suis volontaire hein ! Tout le contraire, mais toi par contre, tu as l'air de bien le connaître, à moins que ce soit quelqu'un d'autre qui ait écrit le script de ton texte ? Tu devras lui en parler... Mais bon, avec tout ça, j'ai vaguement plus vraiment envie d'aller à la Comission des fèves maintenant... Sauf s'il s'est déjà trouvé des larbins, les esclaves c'est plus sympa en général, car ils sont tellement soumis que... Enfin... Voilà quoi... » Avec tout ça, elle a oublié sa question cruciale ! Au point où elle en est de toute façon, sa question ne va plus vraiment lui servir à grand chose...
Une étrange aura plane dans les airs... Très étrange d'ailleurs, impossible à dire si c'est une aura bienveillante ou maléfique, mais on pencherait plus sur la deuxième option... Ça doit être le très maléfique Président en question qui doit arriver, comme une espèce d'entité où, sur son passage, les plantes meurent et les gens se prosternent. Son sillage sentirait la mort et décolorerait le paysage... Le cliché type de la terreur dont personne n'ose prononcer son nom à voix haute de peur d'être maudit à jamais... Écossine pouvait le sentir, il était tout près... Cela est, je suppose, inutile de préciser que ça se passe dans sa tête... Mais même lors de ses décollages sur la Lune, la 'tiote sait se montrer compatissante, en se mettant légèrement sur la pointe des pieds, elle pouvait alors tapoter l'épaule de celui qui disait s'appeler Gin et lui afficha un large sourire, si grand qu'il ressemblait à une baleine à la bouche ouverte. « Tu pourras toujours compter sur moi ! Élite de la paix ! Je suis sûre que vous pourrez vaincre... Tu-sais-qui. » Acheva-t-elle dans un murmure qui se passe de commentaires... |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Choc et bousculade [clos] Dim 23 Jan 2011 - 1:41 | |
| - Spoiler:
Voilà ! Sorry pour l'attente...
Tout au long de son discours (bien trop long pour la racaille qui préférait de loin parler avec ses poings qu’avec des choses aussi futiles que des mots), Gin eut une impression bizarre… du genre qui vous titille les neurones, vous agace mais dont l’origine demeurent inconnue à votre plus grande frustration. Et Gin s’en trouva d’autant plus énervé parce qu’il savait que, quelque part, cette demi-portion en était la cause (et sa grimace risible ne fit qu’accentuer son état d’irritation). Voyez-vous, Gin, le délinquant suprême, la crème de la violence attitude, le boss absolu, le chef incontesté et incontestable de la rue et de Keimoo grâce à son statut de Président du Comité… Bref Gin quoi, avec une triple majuscule s’il-vous-plait, possédait un égo surdimensionné… et admettre qu’une chose aussi ridiculement petite puisse lui faire le moindre effet, ça lui tapait sur les nerfs. À bien y repenser, son père était le seul à le mettre dans un état semblable (avec certes un degré nettement plus élevé – c’était son vieux après tout, il ne descendait pas de n’importe qui)… quoique parfois Yohei – paix à son âme – lui avait fait pareil effet. Après tout, lui aussi était un gamin impertinent qui ne savait pas où était sa place (= les cuisses écartées pour l’accueillir… mais passons). Quoi qu’il en fût, il devait reconnaitre quelque chose au puceron femelle : elle était peu commune… voire unique, du genre en voie s’extinction et qui, en croisant la route du prédateur Gin, venait d’entrainer la disparition de son espèce. « Mouais... Ok, ok, je te crois... Mais, la Commissure des alvéoles ou je n'sais pas trop quoi, c'est où du coup ? » La frapper maintenant ? ou l’amener dans un coin sombre pour accomplir son sombre besoin ? À choisir, il aimait bien l’option « tête dans les toilettes » qu’il avait déjà testée sur plus d’un, et notamment sur Yohei… d’autant que les sanitaires ne se trouvaient pas si loin… et que la crevette ne devait pas peser plus de trente kilos, soit un poids idéal pour la soulever et l’emmener prendre un bain capillaire express accompagné d’un soin du visage made in Gin. On respire, Gin, on respire… Frapper un nouvel élève en plein festival n’allait pas faire bonne pub pour le Comité… et n’était-ce d’ailleurs pas lui qui avait fait signaler que tout grabuge serait sévèrement réprimé suite au fiasco de la Saint Valentin ? Il aurait l’air fin d’entamer ainsi une bagarre, et avec pour quel motif ? Des raisons hygiéniques du style éradication urgente d’un cafard mutant croisé avec un lilliputien ? Si ce prétexte semblait tout à fait convaincant pour Gin, il le serait sans doute nettement moins pour l’administration. Ton cerveau, Gin, utilise ton cerveau ! Oublie la musique en bruit de fond dans ta boîte crânienne et la voix off qui répète sans cesse : ♪ ♫ ♪ Le cerveau que vous avez demandé n'est pas accessible, votre appel ne peut aboutir. Veuillez raccrocher et réessayer ultérieurement ♪ ♫ ♪ AAAARRRRGGGGGHHH ! LA FERME ! C’était Gin le maître absolu ici, s’il voulait faire fonctionner son cerveau, il le ferait ! Et par un tour de passe-passe révolutionnaire, il enclencha l’interrupteur de sa cervelle et mis en veille ses pulsions malveillantes. - La salle du Comité des élèves se trouve dans le bâtiment principal de l’Académie, s’entendit-il dire comme déconnecté de la réalité. C ependant, il n’y aura personne à cette heure-ci puisque l’ensemble des membres sont occupés ici et…La monstruosité microscopique l’interrompit en plein milieu de son discours… et soudain, la lumière se fit dans le cerveau détraqué de Gin. « Elle ne le croyait pas ». Voilà ce qui clochait !! La racaille l’avait sentit dès le début sans pouvoir mettre un nom sur son malaise. Comment aurait-il pu le deviner d’ailleurs ? C’était tout bonnement impensable ! Inimaginable ! Invraisemblable ! Inconcevable ! Chimérique ! Totalement et irrémédiablement délirant ! Comment, mais comment ?!?, pouvait-on, ne serait-ce qu’imaginer, que Gin, LE Gin, puisse faire semblant d’être une brute épaisse ? C’était dans sa nature, dans son essence même, la raison pure et simple de son existence ! C’était clair : en plus de son atrophie physique, il devait sérieusement manquer une case dans le cerveau de la lilliputienne. Certes, pas la même que Gin, mais plutôt celle réservée à l’instinct de survie, vous voyez ? Celle qui contient l’alarme qui aurait dû hurler à tue-tête « DANGER ! » en voyant Gin s’approcher. La pauvre… Si seulement elle savait. Gin avait presque pitié d’elle. Presque. Ou pas du tout. Pitié ? Ça veut dire quoi ? Entrée inconnue dans le dictionnaire cérébral de Gin. Et c’est qu’elle continuait, la folle. Vas-y qu’elle en rajoutait une couche, injuriant par la même occasion Gin sans le savoir… La pauvre inconsciente continua son monologue mirobolant pendant quelques minutes encore, s’arrêtant à peine pour reprendre son souffle. Petit gabarit mais puissante capacité thoracique, il fallait le reconnaitre. *Mmh* apprécia-t-il mentalement *Plus puissants sont les poumons, plus longtemps dure le cri de souffrance* L’interrupteur du cerveau de Gin avait sauté, un peu comme les plombs, suite à une trop grande pression, non pas électrique pour lui, mais diabolique en perversité sadique. D’un coup, une foule de visions plus abominables et monstrueuses les unes que les autres envahirent toutes les connexions nerveuses de sa cervelle, provoquant un arrêt cérébral de quelques secondes, juste le temps pour que le minuscule rebus de l’humanité puisse proférer ses dernières paroles avant de clamser. « Tu pourras toujours compter sur moi ! Élite de la paix ! Je suis sûre que vous pourrez vaincre... Tu-sais-qui. » Oh oui, elle aussi pourrait compter sur lui pour lui faire imprimer au fer rouge l’avertissement absent de sa case cérébrale manquante. Élite, certes, de la paix, sûrement pas ! Quoique… en envisageant la chose sous un autre angle, pourquoi pas : il libèrerait cette lilliputienne de son emprisonnement terrestre en l’envoyant dans l’au-delà, paix à son âme. Gin prit une inspiration, rapide, et saisit brusquement le poignet de la main qui, inconsciemment, avait osé tapoter son épaule. D’un geste ferme, il le tordit sans pour autant aller jusqu’au point de rupture, mais presque, à la limite. - Le problème, vois-tu, murmura Gin d’une voix doucereuse pleine de promesses psychopathiques, c’est que c’est moi, Tu-sais-qui. Et puisque tu n’as pas l’air d’être au courant, je vais essayer de te le faire comprendre très clairement. De sa main libre, il sortit de sa poche le brassard écarlate du Comité des élèves, unique uniforme qui les distinguait du reste de la population keimooite. Il le planta devant le nez de la bactérie avant de la ranger au fond de son pantalon. Il n’en revenait pas d’avoir été obligé de sortir cette infâme chose qu’il s’était juré de ne jamais porter. Ensuite, il écarta lentement une mèche de cheveux roux du visage de la lutine écervelée et plongea ses yeux meurtriers dans ceux de sa victime. - Je ne suis pas de nature patiente et, crois-moi sur parole, avec toi, j’ai dépassé ma limite de loin, très loin, pour ne pas gâcher ce putain de festival que mon Comité a préparé pendant des semaines pour la pomme d’élèves ingrats et irrespectueux comme toi. Alors je vais être clair : prends tes affaires, et file dans ta chambre sans attendre ou c’est moi qui t’y traines par les cheveux. Autant dire que tu seras sans doute chauve avant d’arriver à destination, mais si c’est le cas, je peux toujours t’attraper par tes vêtements, et une fois nue devant tout le monde, par tes mains, en brisant quelques doigts au passage, ou par tes pieds, peu m’importe. Ça fera un spectacle en plus pour ce festival… Je te ferai même la faveur de te laisser en vie parce que tu es nouvelle et que, même si ma famille a les moyens de faire disparaitre ton corps sans laisser de trace, ça impliquerait que je doive téléphoner à mon père pour tout régler et que j’ai horreur de parler avec ce vieux crouton. Alors on fait comme ça : je te lâche sans te briser le poignet pour que tu puisses ramasser tes affaires et te diriger illico vers la sortie, ok ? Sur ce trop long discours, il la lâcha subitement. Lui laissant le choix de partir dignement sur ses deux pieds, ou de subir la pire humiliation de sa vie. |
| | | Guest Invité
| Sujet: Re: Choc et bousculade [clos] Sam 12 Mar 2011 - 12:35 | |
| A la seconde près où il lui prit la main, Écossine eut d'abord un bref sourire pensant que celui-ci acceptait de se rallier, pactisant avec elle par un échange de poignée de main. Mais dans la même seconde, elle eut comme un flash qui lui montra tous les détails insignifiants, tous les petits beugs de cet alliage... Il ne lui avait en fait, pas pris la main, mais le poignet, s'ensuivit d'une atroce douleur dans le bras. Sur le coup elle avait pas trop compris ; elle lui propose son aide, et lui, il lui tort le bras ?! Voyons... Quelle prise de judo à probabilité supérieure de 95% de taux de réussite pourrait-elle effectuer contre un adversaire plus grand ? Le judo, c'est du self-défense contre les ennemis à capacités inégales pour un combat légal et égal hm ? Seulement... Écossine n'a jamais fait de judo de toute sa vie ! Et en plus, ce long discours l'empêchait de penser tranquillement... Bien que rien ne l'obligeait à écouter, seulement, c'était bien la première fois qu'on la menaçait "pour de vrai" et, même si elle ne comprenait pas tout, elle supposa qu'il valait mieux pour elle d'écouter en entier. Lorsqu'il lui flanqua le brassard rouge sous les yeux, elle était malheureusement dans l'incapacité de remettre en question la preuve qu'il faisait bien partit du comité car elle n'avait, en fait, jamais vu le brassard officiel de Keimoo... Peut-être qu'il était falsifié et fait-main, mais n'ayant pas eu l'occasion de voir le vrai, l'authentique modèle d'un brassard de comité de Keimoo, il valait, une fois de plus, mieux pour elle de se taire et d'écouter...
Il y a un fameux cliché qui dit que, plus on est petit, plus on est compacté et que, par ce fait, plus on est compacté, les émotions aussi donc on est plus excité, ou on a plus de sautes d'humeur. Je ne me fie généralement pas aux clichés hein, mais quand on regarde un bébé, un enfant et un géant... Heum... Quoiqu'en y réfléchissant bien... Bref, quoiqu'il en soit, Écossine, quand elle est exposée à trop de... "tensions" ? Disons plutôt que lorsqu'elle est exposée un peu trop longtemps à des radiations nocives dues à une mauvaise aura, ça déclenche chez elle ce qu'on appelle plus communément : " Le rire nerveux ". Et cerise sur le gâteau, dans le foulée de phrases indescriptibles aux mots pas forcément issus de bonnes intentions, son petit cerveau put tant bien que mal cerner la phrase. "File dans ta chambre", la formule magique Élséanienne. Elle faillit rire mais se contint de toutes ses forces pour ne laisser apparaitre qu'un pouffement étouffé par sa main libre. Combien de fois elle ne l'avait pas entendue celle-là... Avec toutes les bêtises et toutes les noises qu'elle cherchait chez les autres, ses parents lui répétaient maintes & maintes fois de... "filer dans sa chambre". Bon, évidemment, c'est le genre de phrase qui, ne marchant pas, est suivie du "Je compte jusqu'à trois". Aaah la bonne époque... Elle du étendre sa main de plus belle pour cacher la moitié de son visage et ne laisser apparaître que ses yeux qui brillaient certainement de moquerie. Son cerveau fût envahit de pensées très mauvaises et Dieu qu'elle voulait répondre par un sarcasme. Mais quand même, fallait pas trop pousser...
Lorsqu'il la lâcha enfin, la petite eut la vision d'un mouton sautillant joyeusement dans une vaste prairie et, sur le coup, elle voulut clamer tout haut « Libre ! » mais elle ne le fit pas, car elle savait que si elle ouvrait la bouche, elle allait éclater de rire. Même pas un vrai rire en plus, un rire nerveux, le genre de rire qui devient vite un fou rire si on le contrôle pas, et quand Écossine a un fou rire, ça tourne vite à la crise d'asthme.
Maintenant libre, elle remit son bonnet en place, toujours le sourire crispé plaqué au visage, et, sans même s'en rendre compte, elle était entrain de fixer le président du comité, déjà partie dans un trip perso, l'imaginant avec un gosse entrain de lui répéter à tue-tête « File dans ta chambre ! » et en agitant l'indexe. Pauvre gosse.
C'est pas marrant en plus... Mais pour elle... Bon-bon-bon, calmons-nous, il vaut mieux... « Ok, ok, je rejoins ma chambre sans broncher, mais en tout cas, t'auras pas à t'en faire quand t'auras des gosses, je suis sûre que tu sauras garder l'autorité sur eux ! Surtout quand ils devront... filer-dans-leur-chambre ! » Oups ! Non, vraiment, ça a glissé de sa bouche ! Irrésistible quoi... Faut l'avouer, dans son long discours, il venait de lui offrir l'occasion rêvée pour elle de sortir un stupide sarcasme en trop, servit sur un plateau tout frais. Bon, c'est vrai, ça ne volait franchement, absolument pas haut mais vous commencez à connaître Écossine hein... Et puis c'est inné chez elle, les réparties débiles, elle s'y connaît. Et je voudrais pas en rajouter une couche hein, mais si je devais décrire le ton sur lequel elle a prononcé les 4 derniers mots, ça crevait les yeux qu'elle se moquait largement de lui. Les regrets se feront après, de toute façon, s'il est vraiment président et s'il tient à sa place de président, ça le ferait mal dans les annonces s'il maltraite une pauvre adorable nouvelle et maladive élève hmm... Et puis on ne peut pas dire qu'elle le cherche réellement vu qu'elle est sur le point de rejoindre très sagement et docilement sa chambre de son bon plein gré. D'ailleurs, sans plus attendre, elle agrippa sa valise, lui adressa un dernier sourire très narquois, histoire de s'imprimer le visage de : Bon papa président du comité des élèves. Quelle belle vocation n'empêche !
Bon, par contre... C'est par où déjà qu'il a dit que c'étaient, les dortoirs ? |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Choc et bousculade [clos] Mer 30 Mar 2011 - 19:37 | |
| La naine prépubère qui se dressait devant elle laissait à Gin une impression ambigüe. S’il interrogeait ses sentiments quant à la lutine mal élevée, il y trouvait irritation, amusement, colère, moquerie, insignifiance, énervement, pitié, envie meurtrière, exaspération, sadisme, distraction, perversité (mais certainement pas dans le sens que vous croyez, bandes de petits cochons !)… ça faisait beaucoup, pour ce petit format, beaucoup trop. D’ordinaire, en fréquentant les êtres humains, Gin ne ressentait pas plus de deux ou trois sentiments et les rangeait dans des catégories, les classifiait...
Ainsi, il y avait :
- les insignifiants qui ne lui faisaient ni chaud, ni froid, Gin pouvait passer à côté d’eux sans les remarquer. - les crétins, qui lui donnaient des envies meurtrières et qui l’exaspéraient - les grosses gueules, teeeellement grosses qu’il faut les aider à la réduire leur volume crânien à l’aide de quelques coups de poings bien placés - les proies qui lui inspiraient sadisme, perversité et amusement - les esclaves, très utiles et, parfois, divertissants - les amants qui mêlaient l’utile à l’agréable - les « respectables », catégorie en voie de disparition chez Gin qui pouvait les compter sur les doigts de sa main.
Voici quelques exemples pour illustrer tout ça… Les membres du Comité des élèves rentraient pour la plupart dans la catégorie esclaves : utiles et parfois divertissants. Même si certains d’entre eux louchaient sur une autre catégorie. Prenons Jun Masato, certes, puisque membre du Comité, il était rangé d’office dans la catégorie esclaves, mais de par sa nature même il rentrait aussi dans les grosses gueules. Certes, Gin n’avait pas encore réduit son volume crânien, mais ça ne saurait tarder. Il y avait Yun-Jin aussi, qui était sans doute l’étudiant qui se rapprochait le plus de la catégorie des « respectables », même s’il lui tapait encore sérieusement sur le système. Un intello, quoi. Pas d’atomes crochus entre un intello et une racaille… Mais en y songeant, peut-être que s’il passait par la case amant, les choses pourraient changer… à essayer.
La mioche microbique quant à elle, flirtait dans les quatre premières catégories et collectionnait les sentiments qui allaient de paire avec ces classifications. Autant dire que Gin en était un peu perturbé. D’habitude, les choses étaient plus simples. Les insignifiants, il ne les regardait pas ; les crétins, il les tapait ; les grosses gueules, il les tabassait ; et les proies, il les chassait. Mais que faire donc d’une insignifiante qui lui tapait sur les nerfs et titillait sa perversité ? L’ignorer ? La frapper ? Jouer avec ? La décision avait été trop difficile alors Gin avait choisi une autre option : la foutre dehors. S’il ne la voyait plus, il n’aurait plus toute cette ribambelle de sentiments contradictoires, non ?
Gin était un génie, CQFD.
Pour mener à bien cette tâche, la racaille avait sorti l’artillerie lourde. Généralement, il n’était pas si loquace, il restait plutôt en retrait, parlait peu et à petites doses. Pas besoin de se fatiguer la langue lorsqu’un poing bien placé pouvait mieux convaincre. Néanmoins, il possédait un cerveau et n’était pas handicapé des cordes vocales. Si pour une raison ou pour une autre, il était préférable de prononcer un long discours plutôt que de faire parler ses poings, il en était tout à fait capable, la preuve.
« Ok, ok, je rejoins ma chambre sans broncher, mais en tout cas, t'auras pas à t'en faire quand t'auras des gosses, je suis sûre que tu sauras garder l'autorité sur eux ! Surtout quand ils devront... filer-dans-leur-chambre ! »
La racaille fronça les sourcils. Il lui manquait sérieusement une case à cette gamine. Comme si Gin allait avoir des gosses ! Il détestait les mioches bruyants et tapageurs bien trop fragile pour que la racaille puisse les faire taire à sa manière préférée. Et pire, pour en faire, il devrait copiner avec le sexe féminin : i – ni – ma – gi – na – ble.
Ignorant le sarcasme dans la voix de la môme microscopique, il soupira et ferma les yeux en se frottant le front. Une migraine naissante commençait à pointer le bout de son nez.
Quand il rouvrit les yeux, la gamine avait déjà la main sur sa valise et s’apprêtait à partir.
Merveilleux !
- Tu trouveras ta chambre dans le pensionnat, le grand bâtiment à ta gauche en sortant, fit-il alors qu’elle s’en allait. Et bienvenue à Keimoo !
Avant que la préadolescente puisse ajouter quoi que ce fût, Gin lui tourna le dos et se mélangea à la foule pour y disparaitre rapidement.
|
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Choc et bousculade [clos] | |
| |
| | | | Choc et bousculade [clos] | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|