Une arrivée remarquée.. [ PV Shintô Hôtobi ]

Invité

Une lettre, et une nouvelle vie commence..

Dix heures du matin, un réveil difficile, une nuit horrible. Mes pieds touchent le sol, tandis que je me frotte les yeux en étant assis sur mon lit. Lit que je ne reverrai plus avant un moment. Mon regard bleu parcourt la pièce lentement, une armoire, un lit, une fenêtre, mes valises posées dans in coin. Est-ce vraiment une chambre de riche ? Non, pas du tout, mais Hikaru est tellement radin.. S'il avait pu me faire adopter, il l'aurait fait ! Mais personne pour reprendre sa société.. Mais la, il s'est trompé, et en beauté, car jamais, oh grand jamais, je ne reprendrai son affaire. Dans cette description rapide de la chambre, j'ai oublié de préciser un bureau, sur lequel se trouve un ordinateur portable, ainsi qu'une lettre, prête à être postée. M'étirant tel un chat, puis baillant, je décide finalement de me lever, et me dirige vers le PC. Je me contente d'attraper sa pochette et de le ranger, le posant sur la valise contenant mes deux collections pour le moins.. étranges.. Il est vrai que collectionner le sang et les poisons est chose rare, enfin je pense. En parlant de chat, voilà qu'une petite boule de poils noire et blanche vient se frotter contre moi en miaulant. Avec un sourire, je m'en saisis et le câline, pendant qu'il ronronne joyeusement. Tu viendras avec moi Ewan, il n'est pas question que tu restes ici avec un monstre.. Un cri me fait sursauter, et Ewan part se cacher sous le lit, il est peureux, ce chaton. Hikaru, mon père, m'appelle. Décidément.. je ne serai tranquille qu'en arrivant à Keimoo.. je m'habille, pantalon noir, chemise noire ouverte, et descend. Encore une fois, père me reproche la tenue, la couleur de mes cheveux, et d'autres choses diverses et variées. A force, je ne l'écoute plus.. Sathain fait enfin son apparition, m'aide à charger les affaires dans la limousine, et prend sa place de conducteur. Prétextant un oubli, je remonte dans la chambre, attrape Ewan, et le place dans un petit sac, avec de minuscules trous, pour qu'il puisse respirer.

En chemin, on s'arrête pour que je puisse poster ma lettre, et on repart pour Keimoo. J'observe le paysage, de la musique dans les oreilles, plutôt dans une oreille, et écoute, sans vraiment écouter, ce que me raconte le majordome. La limousine noire arrive enfin devant l'académie, mon nouvel établissement. Pour le moment je suis calme, pas stressé, et j'ai même hâte de pouvoir visiter cet endroit. J'aide Sathain à décharger mes affaires. Il faut dire que je ne voyage pas léger, entre ma guitare, que je met sur le dos, mes collections, que je porte , mon pc portable, que je porte aussi, et le reste, ça fait du poids. J'oublie quelque chose.. mais oui ! Mon chaton ! C'est Sathain qui le porte, et d'ailleurs, il le secoue dans tous les sens, pauvre animal. Je pose une de mes valises et attrape rapidement le sac contenant la boule de poils, sous le regard étonné de Sathain, qui commence à me questionner pendant qu'on avance vers le hall, en Français, sa langue natale.

-Tsu', il y a quoi dans cette valise ?

-Hm? Laquelle ?

-Celle que tu viens de me retirer des mains

-Oh ça, c'est rien..

Mensonge, qui ne passe d'ailleurs pas, car arrivés dans le hall, Sathain me prend le sac, et l'ouvre, puis attrape Ewan par la peau du cou, qui se débat comme un diable pour se libérer. S'en suit une discussion plus qu'animée entre Sathain et moi.

-Tetsu, tu ne peux pas ! Ewan reviens à la maison avec moi !

-Non, je ne le laisserai pas avec ce monstre d'Hikaru !

-Chéri, ne réagis pas ainsi, j'en prendrais soin..

-Ne m'appelle pas ainsi, Sathain.. et tu sais pourquoi..

-Oui, oui, si ton père l'apprend, je suis viré, et puis on est pas ensemble, et blabla, je connais le discours Tets'

Je l'observe, mes yeux exprimant à présent de la haine, oui, je change vite de comportement, c'est ainsi. Mais Sathain n'en tient pas compte et continue dans sa lancée. Je lui dit de se taire, mais il ne s'arrête pas. Il repose finalement Ewan dans le sac, et le ramène à la voiture, puis reviens. Et la, tout dégénère. Sathain me dis qu'il m'aime, qu'il ne veut pas me quitter, me laisser partir.. Il va trop loin, je l'ai déjà pourtant prévenu de ne pas en parler en public ! Mais il insiste, poussant même la chose plus loin, car il me plaque contre un mur et m'embrasse. La, s'en est trop, et sans lui laisser le temps de comprendre ce qu'il se passe, je l'envoie à terre, et le bloque en lui hurlant dessus, lui criant de stopper ça tout de suite. Mais la dedans, il est comme moi, il sait se battre, malheureusement pour moi, car il retourne la situation à son avantage, et me décroche un fabuleux coup de poing dans la mâchoire. Réflexe idiot, je me met à grogner, puis m'aidant des mes genoux, je me libère de son emprise et me relève

-Arrête ça tout de suite et rentre ! C'est un ordre !

Le majordome hurle qu'il n'a plus d'ordres à recevoir de moi, et bondit à nouveau sur moi..

Il y a des choses que l’on s’efforce de supporter, d’autres que l’on ne peut pas supporter tout court, c’est la nature humaine, chacun son truc, ses goûts, ses préférences, ce n’est certainement Shintô qui va vous dire le contraire, lui qui est un grand adepte du métal, ce qui lui a valu parfois le regard moqueur de certains qui ne comprenaient pas son intérêt pour une musique exprimant autant de violence et qui faisait beaucoup de bruit. Néanmoins, malgré son goût pour ce genre de musique, le jeune homme détestait pour la plupart du temps ce qui est le bruit inutile, il hait particulièrement les gens qui ne peuvent s’empêcher de crier en parlant, il déteste le bruit de fracas, de hurlements. Ah la matinée s’annonçait décidément très intéressante songeait l’adolescent, les mains derrière la tête, encore allongé sur son lit. Il n’avait pas particulièrement envie de se prendre la tête aujourd’hui, à vrai dire, il avait un peu la flemme en cette journée de printemps qui pourtant s’annonçait très ensoleillée ! Du haut de sa chambre située au 2ème étage, il longea les murs pour en arriver à l’endroit tant convoité, il s’agissait bien entendu de la fenêtre ! Encore en pyjama, il resta à distance du rebord afin qu’on ne le voit pas, si on l’apercevait dans cette tenue déplorable, ça ne fait un pli, il deviendrait la risée du Lycée, de toute l’académie même ! Et ça, il ne pourrait pas le supporter, que l’on se moque de lui une nouvelle fois, il subissait déjà quelques fois les moqueries de ses camarades de classe car il préférait rester cloîtré à la bibliothèque ou dans sa chambre plutôt que d’aller en ville pour se mettre à la pointe de la mode ou boire de l’alcool pour se souler pendant le Week-End. On passe des verres de Coca aux verres de Vodka mon vieux ! Ces paroles résonnaient dans sa tête, c’était ce que lui avait dit son père en lui donnant une bonne claque dans le dos, alors c’était ça la vie ? Aller en soirée, se souler, revenir bourré, s’allonger et dormir pour ne plus se souvenir. Un petit sourire narquois apparu sur le visage blafard et d’habitude si inexpressif de l’adolescent, il n’avait pas le temps de penser à ça, aujourd’hui il devait aller à la bibliothèque pour faire sa rédaction sur le théorème de Pythagore et sa réciproque, deux pages minimum. Il avait vu la vierge celui-là se demandait l’Hôtobi en refermant son cahier de texte l’air lassé, décidément à Keimoo, les études, c’était du sérieux, les méthodes de travail changeaient quelque peu de sa scolarité à Oxford où il était au collège. Il sortit sa tenue vestimentaire de l’armoire et commença à s’habiller. Une demi-heure et une pointe de gel plus tard, il était fin prêt pour commencer la journée ! Ah mais où avait-il la tête ? Il allait encore oublier son sac et il était sur le point de partir ! Quel bougre d’idiot faisait-il dis-donc ! Il s’empara donc de son foutu sac en bandoulière, c’était celui que sa mère lui avait offert avant son départ pour le féliciter de son entrée à l’Académie pour sa première année au Lycée, il le gardait toujours soigneusement sur lui, cet objet avait pour lui, une valeur sentimentale inestimable, quiconque qui oserait faire un graffiti dessus serait dans un sale état pour la soirée, vous pouvez me croire sur parole !

Il aurait bien voulu aller directement à la bibliothèque pour bien débuter la journée et commencer son travail dès maintenant, malheureusement, son estomac n’était pas beaucoup d’accord avec lui. Faute de moyens, il devra d’abord passer par le réfectoire pour manger un morceau avant de se lancer dans une journée remplie de devoirs, exercices et tout le tralala. Malheureusement pour lui, il fallait passer par le Hall d’entrée avant d’arriver au réfectoire, même si c’était une heure plutôt matinale, il y avait pas mal d’élèves qui circulaient dans cet endroit, or, Shintô n’était pas vraiment la personne la plus sociable que l’on pourrait trouver chez soi, autant le dire tout de suite, il n’aimait pas trop la compagnie humaine, il préférait de loin la compagnie des animaux, des félins plus particulièrement, il appréciait leur grâce et surtout, leurs ronronnements, ils étaient ses plus précieux amis lorsqu’il rentrait chez lui. D’ailleurs en y pensant, d’après la lettre de son père qu’il avait reçu la semaine passée, il lui avait promis de lui acheter un chat une fois qu’il sera rentré, pour fêter sa venue à la maison. Depuis ce temps, l’adolescent comptait le nombre de jours jusqu’à son retour chez lui, malgré ça, les vacances d’été, ça semblait encore long, très long, d’autant plus que son père lui avait aussi fait parvenir un courrier pour lui annoncer qu’il devait partir pour la banlieue voir sa tante malade depuis peu. L’air rêveur, il arpentait joyeusement les couloirs, le cœur un peu plus léger en pensant à son chat. Arrivé dans le Hall, il commença déjà à faire sa moue, il n’appréciait guère le vacarme qui ne cessait dans ces lieux, dans un coin des élève papotaient, dans d’autres, ils se disputaient et à l’entrée…A l’entrée, un jeune homme venait de frapper violemment un autre. Oh non, déjà une bagarre si tôt ? Certaines personnes avaient donc toujours cette fâcheuse manie de frapper en guise de réflexe ? Dans un soupir, le Lycéen s’approcha un peu plus pour voir de quoi il s’agissait, la dispute ne l’intéressait pas mais il fallait qu’il vienne en aide à l’homme qui était toujours au sol visiblement, il semblait avoir mal, il était un peu mal en point. Shintô jeta un coup d’œil furtif et discret à l’agresseur, il ne semblait pas très âgé, il semblait avoir l’âge de la plupart des élèves ici, c'est-à-dire entre 17 et 19 ans. Bon peu importe son âge, le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il avait frappé fort! Mais pourquoi ? C’était ça la question qui trottait dans la tête de l’Hôtobi en aidant l’agressé. Le jeune homme reposa son regard noir corbeau sur celui qui avait donné le coup, malgré qu’il ait l’âge pour être intégré dans l’académie, sa tête ne lui revenait pas, il ne semblait pas trop le connaître d’ailleurs non plus, il était donc bel et bien quelqu’un qui venait de l’extérieur de Keimoo. D’un ton plutôt abrupt, il déclara à celui qui allait devenir son interlocuteur :

-Mon nom est Shintô Hôtobi, je suis élève en première année ici, dis moi, il ne me semble pas t’avoir déjà vu ici, tu n’es pas scolarisé ici n’est-ce pas ? Et puis, pourquoi l’as-tu frappé ? Tu y es allé un peu fort je trouve !

Il bouillait de rage intérieurement, sa conscience lui murmurait de frapper celui qui se trouvait en face de lui, une petite voix lui hurlait de lui mettre une droite. Mais l’adolescent secoua la tête en chassant ces idées noires qui venaient hanter son esprit, ses pulsions revenaient de temps à autre lorsqu’il y avait des gens à qui il ne faisait pas confiance dans les parages. Alors qu’il enlevait une mèche de ses cheveux des yeux, il tourna la tête et aperçu des valises, cet individu viendrait donc à l’académie pour étudier ? Il ne devait pas être n’importe qui non plus alors, il y avait deux solutions. La première était qu’il soit un de ces fameux fils à papa qui obtenaient tout de leurs parents qui pouvaient se payer le financement des études de leur fils. Ou alors, il était particulièrement doué pour une matière, il ignorait laquelle, et il avait reçu une subvention ainsi qu’une bourse pour s’installer à l’école. N’empêche, que ce soit l’un ou l’autre, Shintô était toujours méfiant à son égard, sa tenue vestimentaire en disait long sur son caractère, son physique aussi. Il devait être un de ces garçons qui aimaient cogner, ceux qui étaient répertoriés en tant que racaille à Keimoo. En attendant la réponse de son interlocuteur, il s’assit sur un mini-poteau, enleva son sac à bandoulière pour y sortir un vieux croissant et écouter ce que son interlocuteur avait à lui dire…

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