₪ Académie Keimoo ₪ In a decade, will you be there ? |
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| Premier Pas | |
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Invité Invité
| Sujet: Premier Pas Sam 17 Jan 2009 - 23:58 | |
| La main blanche se leva en direction du ciel aussi mélancolique que le port d’Antibes, célèbre peinture d’Eugène Boudin dont les traits hollandais de peinture laissaient ressortir la beauté de chaque trait, mais ne pouvait qu’emplir l’observateur d’un sentiment de tristesse nostalgique, bienfaitrice de temps à autre. Cette main tendue recueillit en sa paume un flocon de neige cristallin aussi pur et fin qu’ une vierge qu’on allait sacrifier pour un rite occulte et qui n’en vaudrait certainement pas la peine. Le port d’Antibes est une peinture qui représente un port méditerranéen, avec une belle citadelle bordée de couleur bienfaitrice. Exposée au musée d’Orsay en France, Lun Marv l’avait visité lors d’une visite d’école à Paris lorsqu’il était dans un collège de Londres. Il était demeuré quelques minutes à regarder ce paysage, avec l’idée qu’il aurait aimé être près de cette eau profonde. Il aurait voulu avoir une barque et aller pêcher les poissons frétillants qu’il devinait dans la mer à marée basse … dans le ciel à marée haute. Il voyait les jeunes filles riant en jouant près du sable non loin, et les jeunes hommes aux yeux curieux et amusés les observer. Aucun personnage ne figurait sur le tableau.
Le flocon de neige n’était pas froid. Humide, il devint une goutte de pluie, et glissa entre les doigts fins. C’était le triste sort de ceux qui touchaient la main de ce jeune étudiant, ils finissaient par s’en aller en une pluie d’hiver. Les flocons de neige sont tels les hommes, ils se meurent lorsque des doigts brûlants les touchent et les caressent, les frôlent et les rencontrent. Les flocons de neige sont comme les hommes. Mille fois identiques et pourtant aucun ne se ressemble. On peut les associer sans les dissocier, mais on ne peut les copier en une égalité sincère. Les hommes ne naissent libres et égaux que dans les textes juridiques. A la réalité, rien n’a d’égalité. C’est aussi bien, au fond. C’est aussi bien, puisqu’on ne peut changer le fait d’être différent : ce serait détruire ce qui fait de nous des êtres humains. Le jeune homme se stoppa et jeta un regard triste vers le ciel. Il se nommait Lun. Lun. Comment le prononcer ? Comme une lune, ou comme un loup ? Au fond. Comme vous voudrez. Lui se fiche bien de sa consonance latine ou française. Vous pourriez le nommer truc ou bidule, il s’en foutrait tout autant. Il se fiche, un peu de tout. Un peu de vous, beaucoup de lui. Il veut juste être bien et rendre les gens heureux, même si le prix qu’il doit en payer est une sacrée réputation qu’il traîne avec lui comme un cerf-volant plutôt que comme un boulet qui l’empêcherait de marcher. On n’est pas ce que les autres disent qu’on est. On l’est un peu tout de même.
Les cours avaient commencé. Peu d’étudiants traînaient dehors : ils faisaient bien trop froid, et Lun Marv savait pertinemment qu’il ne croiserait personne. Même sa bande d’amis n’était pas là. Eden suivait son cours de science, dans une des salles du second étage. Luc devait s’entraîner pour l’examen de karaté, ou de judo ou d’un autre sport de combat aussi ridiculement stupide lorsqu’il fallait se battre dans la rue. Et, les autres étaient repartis entre les salles de classes, de révisions, et les couloirs. Enfin, les autres n’étaient pas très nombreux et Lun ne les appréciait pas tellement. C’était plus des relations de voyage heureux de profiter de sa popularité de mauvais garçon pour avoir une popularité à leur tour. Seul Yuy sont tuteur devait être disponible, mais malheureusement, Lun savait qu’il ne pourrait pas sortir. Il faisait encore jour, la sortie d’école était surveillée, et malheureusement, il devrait être dans l’un d’entre eux. Cours de mathématique. A quoi bon ? Deux plus deux feront toujours quatre, qu’il le sache ou non. Il le savait. Il était loin d’être idiot, même si parfois il aurait préféré le contraire. Cela aurait facilité les choses, et aurait empêché Daniel de répéter sans cesse : « Tu gâches ton potentiel dans des conneries, Lun ! » Une connerie, entre autre, était peut-être d’avoir acheté le magazine où le [del]sexy[/del] sempai Lanaru Minouska avait posé. Ou bien – [del]avoir accepté[/del] d’être le père de l’enfant de Cassandra sans se défendre – ou peut-être le fait d’avoir été envoyé au Japon alors qu’il aimait Londres, et qu’il n’appréciait pas tellement ce pays où à partir de treize ans on pouvait se prostituer aussi facilement. Cela dit, il ne pouvait non plus râler sur ce fait, il avait déjà gagner pas mal d’argent depuis son arrivé avec de vieux pervers persuadé que Lun Marv était une prostituée lorsqu’il acceptait de les suivre dans leur chambre d’hôtel où ils semblaient assez habitués. Non. Pas pute, juste qu’il ne savait pas bien dire non. Tant qu’on se protégeait, et qu’on ne lui demandait pas d’aimer ça. Il aimait ça. Et il s’en voulait. Il savait ce qu’on disait sur lui. Les rumeurs, les vérités. Violent, tueur, assassin même. Non, Lun Marv n’avait jamais tué personne de ses deux mains, et pourtant, il n’était pas loin de la vérité. Pas loin. Le pire était sans doute que eux qui propageaient ce genre de rumeur avaient été ses premiers amis en arrivant au Lycée, mais qu’ils n’avaient pas accepté d’être si violement traité. Tu l’avais cherché, se murmura à lui-même le jeune étudiant blond. Il voulait aller voir Yuy et faire de la moto. Il voulait aussi épier des scoops dans les couloirs de l’école. Il voulait … Il voulait. Que veux-tu ? Si seulement je le savais. Songea Lun dans un sourire fin, sortant de sa poche un appareil photographique de la marque Canon, prenant un oiseau perché sur une branche qui s’envola au troisième cliché. Raté. Cela n’empêcha pas Lun de le garder, en riant de le faire. Il prit, aussi, un nid vide, et une branche qui aurait été une branche pour n’importe qui – mais qui aux yeux du jeune étudiant ressemblait d’avantage à un serpent cherchant à atteindre le ciel sans pouvoir quitter le support où il était attaché. Imagination de tordu. Un rire doux sortit du jeune homme. Il fallait que le temps cesse de l’influencer. Il n’allait pas devenir malheureux, puisque le ciel désirait de l’être. Il avait encore le droit d’influer lui-même sur son destin. Et il ne souhaitait guère passer des heures de « séchage » à ruminer un sombre destin ou de sombres pensées. De nouveaux clichés furent prit. Cette fois de son ombre sur le chemin le conduisant aux écuries, et d’un petit bracelet doré scintillant sur le même chemin. Et ce fut cette découverte qui fit abandonner l’appareil photographique de l’homme, et qui lui fit naître un grand sourire. Lun se pencha en direction du sol, récupéra le bijou, et le leva devant ses yeux pour le décrire. Autant dire, que pour ce n’était qu’un simple bijou. Peut-être appartenait-il à quelqu’un ou quelque chose, ou peut-être n’est-ce rien de plus qu’un objet perdu qui ne retrouvera jamais son propriétaire !
Le rangeant dans sa poche, Lun Marv se laissa porter vers le chemin des écuries avec le cœur plus léger et les idées moins noires. Il irait voir Yuy ce soir, et il pourrait prendre en photographie sa femme. – Même s’il lui restait encore à préparer le grand projet qu’il devait présenter au club. Pourquoi s’être inscrit dans ces deux clubs ? Certainement parce que journaliste, il avait toujours adoré l’être et que la photographie était un de ses plus grands plaisirs. Les écuries comportaient trois édifices jumeaux, dont le plus spacieux servait essentiellement aux chevaux de selle. Dans l’ensemble le complexe formait un joli tout, assez spacieux pour rendre les animaux heureux. Ces animaux dont l’histoire en avaient fait les meilleurs alliés de l’homme, bien avant le chien. Guerre, commerce, nourriture, transport, leurs utilités avaient été nombreuses bien que l’idée de manger des animaux ou des les tuer horrifient maintenant la plupart des êtres humains fan de « cheval » qui collectionne leurs posters et les accroches dans leur chambre. Lun en avait remarqué plus d’un – ou d’une, puisque les fans étaient généralement des fans, s’échangeant entre elle pendant l’heure de pause, des images de ces jadis grands compagnons d’aventure.
Jadis, pas tant que ça. Rares étaient les animaux au près avec ce froid. Lun Marv rentra lentement dans l’écurie, poussant la lourde porte de bois qu’il entrebâilla ensuite. De toutes ses bêtes-là, il avait son préféré. Ce n’était pas le plus beau, et Luc disait qu’il n’était pas non plus le plus rapide – ce que le futur journaliste ne s’était pas amusé à comparer. Enfin, certainement qu’ils étaient tous les deux injustes car ce « cheval » là, n’était autre qu’un petit poulain, bâtard, dit pouliche étant une femelle et plus précisément : foal, puisque né dans l’année en cours. Il avait cinq mois pour être exact. Lun était amoureux de celui-là car sa belle robe grise presque noir, laissait quelques tâches blanches sur le bas des pattes, et sur le front : formant une quart de lune assez emblématique pour celui qui porte le nom de l’astre. Une des personnes travaillant ici lui avait dit que la robe pouvait changer. Et qu’elle changerait certainement, d’ailleurs. Ce qui avait fait naître un haussement des épaules au pauvre Lun : lui et les chevaux, c’était un peu lui et la cuisine … Parfois, il se disait qu’il pourrait faire des petits livres comme Caroline sur ses aventures. Lun au parc Equestre, Lun préparant une tarte, Lun s’essayant à la lessive, autant de chose simple que le garçon était bien incapable de savoir faire.
Mais, ce qu’il savait par contre, c’est que le propriétaire de la mère du poulain – On dit Jument ? – avait refusé le petit. Et que ce dernier devait être nourrit au biberon, ce qui était « identique à Lun » dans l’esprit du garçon. Encore une fois, il enfreint le règlement, ouvrant la porte du box, y rentrant lentement, et s’approchant du petit. Il tendit la main, et s’amusa du pas maladroit, un peu gauche, de l’animal.
Dernière édition par Lun Marv le Mar 6 Juil 2010 - 18:35, édité 1 fois |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Premier Pas Dim 18 Jan 2009 - 1:29 | |
| Amoureux. Totalement, irrémédiablement. D'un seul regard, un seul coup d'œil. D’un chuchotement dans un couloir. Lorsqu'il s'était retourné un jour, brusquement, d'un passage, d'un très bref contact. Un effleurement, à peine. Ils n'auraient pas dû se retrouver là.
Un autre temps, un autre lieu.
Il s'était retourné, ce jour là et avait croisé un reflet jumeau, vaguement semblable et pourtant tellement différent. Plus grand que lui, plus beau aussi, dans son regard soudain surpris.
Et il avait frissonné de leurs yeux croisés, de leurs bras qui s'étaient frôlés comme dans un souvenir dans ce couloir de l'école. De son ventre qui se serrait et de cette bouffée de chaleur montant à ses joues.
Une seconde, à peine. Pas un seul mot échangé. Et il était tombé dans les filets de la Lune, sans même y penser, ou au contraire y pensant trop.
Et depuis cet éphémère instant, le besoin viscéral et irrépressible... Il fallait qu'il Sache. Son nom, d'abord.
Lanaru avait eut envie de pleurer de joie lorsqu'il avait entendu un camarade employer ce tendre nom. Son cœur battait, mon dieu, tellement fort. Il l'écrirait alors sur des pages et des pages de feuilles froissées et jetées au travers de la chambre. Et il le murmurait des heures entières dans le noir l'entourant et le berçant. Il le chuintait entre ses lèvres papillons, sous une douche brûlante, tentait d'inscrire au fond de lui trois lettres au fer rouges, ou au contraire de les faire disparaître, de les arracher à sa peau, à son cœur.
Il se haïssait, par instant et ses doigts tordus déchiraient sa peau dans un gémissement d'agonie. Interdit. C'était mal, sale. Dégoûtant. Affreuse créature, pitoyable chienne haletante. Oh, comme il pouvait se détester de son regard qui Le fixait un peu trop ! Il aurait voulu ne jamais l'avoir croisé.
Il s'habillait du mieux possible, tentait des poses et des mines, minaudait, le cherchait, le suivait, épiant, silencieux et angoissé.
Il avait un amant.
Les larmes sont amères, dans le noir, lorsqu'aucun bras ne nous enserre. Lorsque la solitude et le manque deviennent des ennemis immatériels contre lesquels il faut lutter et se battre sans armes, juste avec une force dérisoire. Lorsque les yeux d'émeraude se bordent de rouge et de douleur. Malade, malade d'aimer et de voir qu'on n'est pas regardé.
Il paradait, lui si humble, caracolait comme un poulain fou, tentait d'attirer son attention sur lui en posant comme lors des séances photos. La migraine était pire chaque jour et la panique plus forte. Pourquoi ? Pourquoi un amant ? Pourquoi était-il amoureux de ce gamin, de ce garçon rebelle ?
Vomir, plié en deux, lorsqu'on tombe malade d'imaginer celui qui nous obsède dans les bras des autres hommes. Et se donner à corps perdu, cœur perdu, à ces hommes sans visages trop heureux de profiter du corps bien trop séduisant d'un jeune mannequin.
Il perdait toute dignité, perdait pieds et hurlait dans ce Noir angoissant. Et puis se calmait, avec encore sur ses joues l'aigreur des sanglots. Et un mal de tête plus puissant chaque jour. Un peu plus de tristesse chaque jour.
Il essayait d'aller en cours, de toutes ses forces. D’étudier dur. Mais sa main, le stylo, dessinaient maladroitement les courbes de lettres dans tous les alphabets possibles.
L.
Lune, belle lune... Il n'avait osé lui parler, le croiser de nouveau, malgré le paradoxe de tout tenter pour en être remarqué. Mettre les jupons les plus vaporeux, les pantalons les plus moulants au point de l'indécence et les pulls les plus doux. Les parfums les plus délicieux. Juste au cas où...
S'endormir, après les heures de cours, épuisé et amaigrit, de nouveau, de ne pas manger, ou de ne manger que peu.
U.
Un seul être lui manquait, tout était dépeuplé. Il avait un amant. C'était normal... Mais ce type, plus âgé que la lune était-il un pervers qui souillait ce garçon ? Etait-il comme.... Franz ? Il tremblait en y pensant et la douleur devenait plus sévère, plus pointue, plus ardue.
Il aurait donné n'importe quoi pour qu'il vienne lui parler, rien qu'une fois. Même juste pour lui demander l'heure. Rien qu'une fois...
N.
Il le suivait, et se sentait affreusement mal de le faire. Cette fois encore, il rôdait comme une âme en peine, guettant la présence de Lun, ou son absence. Une ombre sombre, il ne portait qu'un pantalon noir de cuir, trop indécent et un pull au col un peu échancré. Son cœur battait. Ce jour-là, il le croisa.
Ce jour-là, il le vit, seul, se diriger vers les écuries. Lui même n'était pas en cours. Pas envie ? Pas le cœur à ça. A quoi bon, il était nul, pathétique. Et son esprit était trop occupé...
Sans réfléchir, il le suivit. Sans réfléchir, il s'avança au travers des jardins, une boule dans la gorge de trop l'avoir observé et de trop loin.
Il se cacha à demi derrière un muret lorsque deux émeraudes se retournèrent. Il avait peur. Peur d'être tombé amoureux d'un gosse pour un frôlement, pour un regard.
Peur de lui-même, surtout.
Peur de Lun, aussi, un peu.
Ce poulain maladroit qui avançait, pataud... Et les yeux verts qui se plissent, tendrement. La rencontre de l'homme et de l'animal, les doigts clairs sur le velours des naseaux.
Et sa propre main qui se pose, délicate, sur le mur de chaux. Sa joue sur la pierre blanchie et un sourire apaisé. Il est beau, oui. Et sans un bruit un jeune mannequin aux yeux verts, regarde cette scène sans oser en devenir acteur. Il a envie de pleurer. Envie de l'atteindre de ses doigts, ce garçon auquel il pense un peu trop. Un soupir, à peine audible. Ils sont beaux, ces deux êtres. Un jeune poulain hésitant. Et un jeune homme qui l'est finalement autant.
Sur les lèvres de Lanaru Minouska, danse un prénom qu'il ne dira pas.
Lun.
Tendrement, il le regarde encore. Et il a honte de n'être que la groupie, de n'être que le fou regardant. Et d'être si tristement jaloux d'un simple poulain. Il voudrait, lui aussi, rien qu'un peu exister, pour lui.
Et rien qu'être, une fois, autre chose qu'un pan de mur au cœur battant.
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Premier Pas Dim 18 Jan 2009 - 2:29 | |
| Comment pouvait-on seulement être amoureux de Lun ? La question devait sans doute être posée. Ce n’était pas tellement le moment pour le faire. Ce coup de foudre dont le jeune étudiant n’est pas au courant. Ce coup d’éclair sur sa personne. Un regard, un geste, un mot peut-être échangé dont il n’a même pas le souvenir. Peut-être même aucun mot. Un amour sans retour, puisque inconnu. Un amour sans limite, puisque étudiant. C’était peut-être la première fois qu’une personne l’aimait sans raison : la raison qu’il était « lui » mais sans connaître ce lui. J’ouvre un livre. Est-ce que l’amour peut conduire un homme à le tromper avec un autre pour le voir jaloux ? Lun Marv répondrait que oui. Il croie en la folie de l’amour. Il la sent dans son cœur remuer comme remuer les plus violentes mers avant l’orage qui approche. Il sent dans son âme qu’il ne pourra jamais être un amant attentionné en permanence, doux, et calme. Il évite ainsi les relations avec les rumeurs courant sur lui. Il évite ainsi d’aimer, et de blesser l’être qui posera le regard sur lui pour y voir autre chose que le croquemitaine pour enfant qu’il est devenu. La première page est blanche.
Le clair de lune s’approche de la main familière qui sent ce souffle chaud d’animal contre ses doigts fins. La fourrure si différente de celle de ses parents. C’est un poulain, un bébé. Une petite chose fragile, mais pas tant que ça puisqu’il pourra survivre dans ce monde où on l’a déjà arraché à sa mère. Et, cela, Lun Marv l’apprécie. Il apprécie voir quelqu’un qui lui ressemble. Une autre lune, un rayon de lui. Et même si ce n’est que son imagination d’adolescent pour combler un vide, ça ne fait rien. « Lun. » Le garçon sursaute, les deux bras tendus vers l’animal retombe. Il a entendu son nom. Si faiblement, qu’il sait déjà que c’est dans son esprit. Ce n’est pas la première fois, et instinctivement pourtant, il s’est retourné afin de vérifier la présence de la personne l’appelant. Rien. Si ce n’est une autre présence. Blond. Fin. Longiligne. Parfait. Lanaru Minouska. Le nom vient naturellement. Il l’a lu dans le journal. Le magazine parlant de lui doit traîner dans le sac à dos jeté en arrivant, devant le box, entre le livre de japonais et le cahier comportant des croquis d’animaux. Sans doute. A moins qu’il ne l’est laissé à Luc, pour une raison obscure. Aucune idée. Qu’est-ce que le garçon foutait-là ? J’écris mon nom dans la marge de la page. Lun est revenu en direction de l’allée. Il abandonne l’animal, fixant une autre espèce fragile dont il ne devine rien. Il ne sait pratiquement rien sur Lanaru Minouska et il n’a pas encore assez de contact pour prendre le moindre renseignement sur lui. Il a un beau visage, une bonne réputation et on dit de lui qu’il est gentil. C’est un peu son image inversée. La bonne partie de la photocopieuse. L’enfant dont Daniel pourrait être fier. Un enfant modèle qui a tout les droits puisqu’il l’est. Et qui semble parfois un peu triste. Un peu ailleurs. Un peu distant. Je l’entoure d’un cœur. « Hé ! » = Manière d’accoster les gens, signifiant = Bonjour, excusez-moi de vous déranger mais je n’ai pas pu m’empêcher de remarquer votre présence dans ces lieux où par coïncidence je me trouve également. Un grand sourire aux lèvres, Lun se rapproche du Sempai. Au fait, il est plus petit que lui, aussi, pourrait-on douter de cette information. Bien petit, au fond. Lun l’observe, de bas en haut, sans grande manière. Il le trouve toujours beau. L’instant où il l’a vu était presque comme une faute. Ca doit être instinctif, songe l’étudiant blond, ça doit être un mannequin de naissance. Il sait qu’elle pose prendre, comment être. Le genre de truc dont lui était incapable de faire. Et j’inscris ton nom dedans. Et sans prendre le temps d’en avertir son comparse, Lun Marv se saisit de ses deux mains afin d’en regarder les paumes dans le but de vérifier qu’aucune écharde ne s’était introduis dedans. Il l’avait vu accolé contre le mur de chaux, et certainement de bois, il craignait avec sincérité que le mannequin ne se retrouve blessé par sa faute. - L’inspection faîtes, les mains ne furent pour autant pas relâcher, Lun s’amusant de les tenir, mais surtout s’apercevant alors que Lanaru Minouska était seul à l’épié, et que c’était bien la première fois que Lun le voyait un chair et en os sans admirateur autour. Le genre d’admirateur qui lui faisait sans cesse lever les yeux au ciel. Combien de fois, Lun Marv, avait-il pensé que Lanaru Minouska était un garçon qui devait se sentir bien seul ? Lorsqu’on est autant aimé, on doit avoir peu d’amis pour se confier. « Faites attention à vous. » Un malaise termina sa phrase, qui se conclue donc par un toussotement embarrassé. Devait-il faire semblant de ne pas le connaître où le nommez par son nom ? « Vous cherchez quelqu’un, Minouska-san. Je croie qu’il n’y a personne ici avant une bonne heure. » Il ne croyait pas, il en était certain. Sinon jamais Lun ne serait venu dans les écuries. La prochaine personne qui devait venir, était simplement la fille du club équestre. Elle arrivait toujours avant les autres, mais ce ne serait pas avant une bonne heure – à moins d’un incident quelconque et non prévisible qui conduirait une personne à venir dans l’écurie. Lun retira de la paille des cheveux de Lanaru, et recula pour l’observer. Il ne pu pourtant que rire lorsqu’il se rendit compte que le mignon en face de lui semblait tellement efféminé qu’un instant, il avait pensé voir une belle jeune fille dans les écuries. « Si vous n’avez rien à faire, aidez-moi à nettoyer le box ! »Car c’était là un peu le compromit que Lun avait fait avec la fille de l’équestre pour continuer à voir l’animal en douce : s’occuper de son box, et veiller à ce qu’il y ai toujours de l’eau. C’était assez simple à faire. C’est un secret.Le cœur bat. Lun ne sait pas pourquoi. Son cœur bat un peu plus fort. Il fixe sa main. Il fixe la main dans les cheveux de paille. Et la retire lentement. En une caresse docile. Il se sent con. Bête. Il a touché Lanaru, et alors ? C’est un être connu. Et alors ? Ce n’est rien. Le cœur bat. Comme un tour en moto. Comme un pincement de cœur. Ce n’est pas de l’amour. C’est juste qu’il est. Il est. La main abandonne. Le corps se sauve. Il faut prendre de quoi nettoyer. Il faut travailler.
Lun Marv est rentré dans le box de nouveau. Il s’est approché du poulain, et il lui parle doucement. Il lui dit de ne pas s’inquiéter, qu’ils vont juste un peu nettoyer. De quoi rendre sa chambre plus acceptable. Une chambre, ou une prison. Lun Marv observe Lanaru du coin de l’œil avant de rajouter d’une voix lente, séductrice malgré l’âge : « Je prendrais des photos de vous et de lui, après. » avant de rajouter, en se rendant sans nul doute compte de son erreur : « S’il te plait, ‘san. » |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Premier Pas Dim 18 Jan 2009 - 16:24 | |
| Un sursaut. Il l'a vu. Mon dieu, il l'a vu.
Le cœur s'emballe. Le mannequin, effarouché, n'ose même pas bouger alors qu'approche ce jeune homme qui ressemble déjà à quelqu'un de plus vieux. Il est beau, tellement beau, lui, vu d'aussi près.
Il aimerait tant...
Oh, prends-moi dans tes bras, je suis si fragile. Ne vois-tu pas, jeune fou, que ce sont tes mains qui me font rougir ? Et que ce sang qui colore mes joues pourrait jaillir pour tes yeux ? Oui, enlace-moi, pendant que nul ne nous voit. Ce sont nos instants volés, ce sont nos secondes que jamais je n'échange.
Et ce cœur qui bat, trop vite, trop fort, il faut le cacher, il faut remonter ses yeux effrayés, ces yeux de jeune félin craintif de se retrouver avec les mains prisonnières. Il voudrait qu'il le lâche, et qu'il le tienne encore. Il voudrait plus. Il voudrait disparaître. Pauvre amoureux dont le cœur a été capturé d'un rien. Il ne lui dira pas mais ses yeux le hurlent.
Et son nom de famille s'écorche sur des lèvres qu'il a désiré des jours durant. Des lèvres qui appartiennent à d'autres, à l'Amant. Un fruit interdit, qu'il n'a le droit de toucher.
Pitié, ne me regarde pas comme ça. Ne me tient pas, ne t'approche pas de moi... Ne...
Une main dans ses cheveux, il manque de pleurer. S'il te plait, ne fais pas ça, ne me rend pas plus amoureux de toi, ne me fais pas succomber à cette envie de t'appartenir, de m'offrir dans ce moment secret.
Faire attention à lui ? L'aîné a fermé les yeux, une seconde, quémandant un contact de plus, une seconde de plus avant que la magie disparaisse, avant que Lun parte et qu'il n'ait plus que ses yeux pour pleurer.
Il a rougit et ses yeux fuient, triste joyaux perdus.
Je ne voulais pas vous déranger... Je... Je ne faisais que passer.
Menteur. Il l'avait suivit, comme souvent, comme trop de fois où il ne pouvait s'empêcher de devenir ombre pour essayer de capturer ce papillon de nuit n'appartenant qu'à d'autres. Menteur, il s'est arrêté pour le regarder, encore et encore, parce qu'au fond, il n'a que ça.
Je veux que tu m'embrasses, que nos corps se consument et se connaissent, du plus profond de mon cœur. Je te désire. Je ne sais faire que t'aimer de loin et soupirer après toi. Nous ne nous connaissons même pas mais je n'ai pas besoin de te connaître.
Pourquoi connait-il son nom ? Lanaru s'en effraye, s'effarouche et laisse le corps le fuir malgré l'envie de le retenir, de le supplier, bêtement. De pleurer, de lui crier des paroles d'amant jaloux qu'il n'est pas. Il sent sur ses doigts la chaleur de ceux de cette Lune étrange et mord sa lèvre. Il n'ose rien dire, plutôt que de dire une connerie.
Et la proposition, le fait sursauter. Plein d'espoir. Tu veux vraiment que moi je reste avec toi ? Tu veux vraiment que cette heure dérobée soit notre, loin de tes soit-disant amis et des miens ?
Chut, c'est un secret.
Lanaru s'est exclamé, heureux, soudain, à en décoller du sol.
Si vous voulez !
Le jeune homme s'en fiche, de se salir, il se moque de plein de choses. Il aime le travail manuel et, sans hésiter, arrive près de la lune, le cœur battant d'enthousiasme. Ses doigts blancs se tendent vers le poulain qui renifle sa main, encore peureux. Il est mignon. Les naseaux de velours chatouillent sa paume et il sourit. Il sourit pour de vrai, du fond du cœur. Un sourire pour la lune, un sourire pour deux lunes.
Et ces nouveaux propos... Des photos ? Un peu de peine ternit ce sourire. Il ne faut pas jouer ainsi avec le cœur de Lanaru, avec innocence. Des photos ? Qu'en fera-t-il donc ? Pensera-t-il rien qu'un peu à lui ? Est-ce qu'une photo changera les bras de l'amant du garçon pour les sien ? Non, certainement et le russe répond dans un souffle.
Si vous voulez.
Il est triste, triste parce qu'il ne comprend plus. Parce qu'il ne veut pas être une photographie, parce qu'il ne veut pas le quitter, non plus. Parce qu'il voudrait rien qu'être son ami... t être pourtant tout autre chose.
Ils sont seuls et c'est parfait ainsi. Il faut travailler, alors l'un cherche une fourche, l'autre va prendre la brouette. Lanaru sourit, en pensant qu'il est bête. A la dérobée, il contemple, tendrement, ce garçon pour lequel il a de si purs sentiments.
Ils travaillent de concert. Le russe est silencieux, et abat sa part de travail avec une énergie simple. Il n'est pas une précieuse princesse qui ne se salit pas les mains. Le box est bientôt propre. Le poulain, habitué à leurs mouvements, tente de temps en temps de poser le bout d'un chanfrein doux sur ces deux jeunes gens qui s'appliquent pour lui. Lanaru, silencieux, a les yeux qui brillent. Et, dans un mouvement pour poser de la paille, frôle le bras de cet autre étudiant.
Il l'aime. Il l'aime sans raison, sans même le connaître. Mais il est l'un des rare de l'académie à ne pas prêter l'oreille aux bruits de couloir, à penser que ce garçon n'est pas un violeur, ni un assassin. Il ne peut pas l'être. Il le sent, avec la sûreté de ceux qui ont l'intuition aiguisée. L'Aurore le sait, Lun est innocent de ce crime dont on l'accuse et de tous ces maux qui lui sont prêtés.
Le box est propre. Et Lanaru se tourne vers son cadet. Il n'a rien dit de toute leur tâche. Le cœur bat trop. La gorge est trop nouée.
Les cheveux sont en désordre et il a les joues roses d'être si près de celui qu'il aime. Sans pouvoir ne serais-ce que tendre la main pour toucher la sienne...
Lun ?
Il a murmuré ce nom et ses paupières s'abaissent alors qu'il vire au cramoisi. Il n'a pas pu s'empêcher de le murmurer, ce nom appris à force d'épier. Ce nom qui le hante. Il ne dira rien d'autre. C'est déjà bien trop. Et son cœur se serre agréablement. Ils sont seuls, pour quelques instants volés. Ce n'est pas une bonne idée.
Et dans cette blonde tête danse une mélodie unique. Il le veut, il le désire.
Mais seul le silence trahira cette lame dans son cœur offert aux mains qui ne savent qu'en faire.
Oh, je t'en prie, aime-moi un peu...
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Premier Pas Lun 19 Jan 2009 - 12:59 | |
| Ceux qui ont l’habitude de nettoyer un box, n’y voient jamais aucun inconvénient. Ceux qui apprennent, trouvent fréquemment la tâche assez rude. Le travail fastidieux et pénible n’impressionnait pas Lun Marv qui l’accomplissait depuis plus de quatre mois. Des mois où il s’était éclipsé en douce, afin d’accomplir cette besogne qui lui plaisait car elle lui permettrait de rendre heureux un animal. Rendre heureux étant le premier objectif de Lun Marv. Il aimait se mêler des affaires des autres, pour les résoudre. Des affaires de cœur pour aider à conquérir, ou aider à passer à autre chose. Des affaires de fric, qu’il prêtait sans compter, - mais ce n’était que prêter car donner aurait été trop facile pour les uns comme pour lui-même. Une équation est une égalité entre deux expressions et qui restreint l'ensemble des valeurs possibles prises par ses différentes variables aux seules valeurs pour lesquelles l'égalité est vraie. [Wikipédia] Le jeune homme ne regarde plus son aîné. Il est occupé à prendre soin de celui qu’il considère certainement comme un de ses meilleurs amis. Il prépare son coin de stalle avec un soin méticuleux, caressant de temps à autre l’animal et retirant par la même occasion quelques mèches blondes de son propre front. Il ne peut les empêcher de venir sur son front mais l’idée même de les couper fait naître sur ses lèvres délicates une grimace qu’on ne pourra certainement pas lui retirer, - à moins d’une bonne blague. X2 = 4 + 2 Ho ! Il ne sait rien de la pensée de son aîné. Comment pourrait-il deviner ? Lui n’est que le garçon à mauvaise réputation. Il lui est arrivé d’avoir des lettres d’amour. Il est populaire dans son genre, mais certainement pas de garçon, de sempai, et de Lanaru Minouska. Alors comment pourrait-il deviner ? Il n’a pas la réponse à cette question, cette équation. Il ne sait pas, il devine tout au plus. Et ce qu’il devine c’est que son Sempai est quelqu’un de bien. Lun le trouve courageux et gentil. De l’aider ainsi sans raison. Lanaru Minouska a accepté alors qu’il devait bien avoir autre chose à faire, et Lun se dit que les rumeurs à son sujet sont un peu vraies. C’est un mignon garçon. « Un peu trop » si on lui demandait son avis.On ne lui demandera pas. Qui a envie de savoir ce que Lun Marv pense de Lanaru Minouska, dans cet endroit ? Ca ne regarde que lui et sa conscience. Cependant, cela fait bien longtemps qu’il n’a pas écouté cette dernière et qu’il agit comme il le désire. Une inéquation est une question, sous forme d'une inégalité entre deux quantités algébriques. Cette inégalité contient des inconnues. [Wikipédia] Pourtant lorsque le travail arrive à sa fin, Lun peut se permettre de jeter un regard à son Sempai. Il a les cheveux en bataille et les joues rouges. Comme après une nuit de sexe, songe Lun Marv, sans se rendre compte un seul instant qu’il vient d’avoir une pensée perverse. Il n’est pas de ce qui trouve le sexe sale, ce ne l’est que lorsqu’on ne prend pas de douche et qu’on vient de faire un cross. Sans doute, dans ce cas-là, l’est-ce un peu. Il le trouve beau, et c’est normal – n’importe qui trouverait beau Lanaru Minouska. Et lui, il fait partie du n’importe quoi. Séduisant, sans nul doute. Avec un peu de paille dans les cheveux, des lèvres rouges, un petit air ailleurs comme-ci ses pensées vaguaient sur des rêves branchés sur la chaîne « romantique ». Mais pourquoi ses joues pourpres ? Peut-être a-t-il un peu de fièvre ? C’est le travail, sans nul doute. Ou une allergie à la paille, ou autre chose ? Il ne devrait pas être ici. 2x + 72 = 9*5 + 8 La pensée n’est pas mauvaise, une simple constatation de l’état de son compagnon. Lun se remet à son travail, il repense à l’exposition au musée d’Orsay. Près du port d’Antibes, se trouvaient les voiliers d’Argenteuil peints par Caillebotte. Un peintre un peu moins connu mais dont l’œuvre avait aussi fait stopper Lun lors de cette visite à Paris. Il avait aimé les bateaux où il s’était imaginé en train de naviguer. Il avait aimé la barrière, où sans nul doute, aurait-il aimé attendre l’homme parti en mer – s’il avait été une femme. Il avait aimé le pont, plus loin, qui l’aurait séparé des terres principales. Il aurait été sur une île, et il aurait été bien. Il se voyait fumer, accolé à un arbre, les yeux fermés. Un arbre inexistant, sur un tableau où il ne figurait jamais. Etre bien – un rêve parfois utopique. A cet instant, il était bien. Jusqu’à ce que de nouveau, il entende son prénom. « Lun » releva le regard, fixant derrière lui par habitude. La même voix que tantôt, mais cette fois, il lui avait semblé qu’elle venait de l’extérieur et non de l’intérieur de son pauvre cerveau. Devenait-il à ce point fou pour ne plus faire la différence entre une pensée interne et … Lun jeta un regard curieux en direction de Lanaru Minouska, et il s’approcha d’un pas de ce dernier. C’est qu’ils n’étaient pas si loin l’un de l’autre. D’un geste de la main, le kohai souleva les cheveux tombés du front de son aîné, et répondit d’une voix tendre : « Oui ? »
Une inéquation du second degré est une inéquation qui peut, à l'aide d'opérations élémentaires, se mettre sous la forme ax2 + bx + c < 0 ou ax2 + bx + c ≥ 0 où a est un réel non nul, b et c deux nombres réels et x désigne l'inconnue. [Wikipedia] Ce fut seulement, trois secondes plus tard, que Lun réalisa que Lanaru Minouska venait d’employer son prénom. Ce qui était assez étrange, car il ne se souvenait pas lui avoir dit, ni avant ce jour, ni aujourd’hui même. Par ailleurs, il ne se souvenait pas lui avoir parlé une seule fois ! Il y avait bien songé, lors de la prise de photographie de camarade de classe, mais Lun Marv avait préféré à Lanaru Minouska un étudiant roux aux cheveux décoiffés et une étudiante avec une poitrine fort généreuse. – Question de logique. Il ne voulait pas se prendre un non.Cela remontait, il y a trois jours. Autant dire, une éternité dans la vie de Lun Marv. f(x) = x² - √12x + 11 « … Sempai connaît mon prénom. C’est amusant … Car je connais aussi le sien. Ainsi, nous pourrions croire nous connaître. Enfin, il était plus probable que je connaisse le votre, que vous le mien … » Remarqua dans une logique incomparable le jeune futur et peut-être journaliste. En cela, il n’avait d’ailleurs pas tord. Il était plus jeune que Lanaru comment pourrait-il se douter que ce dernier l’avait remarqué ? La question reviendrait sans doute, encore et encore. Du fait de sa grande taille, peut-être. Il fallait dire qu’il dépassait souvent les surveillants même, alors, peut-être l’avait-il vu dans un couloir. S’était-il étonné de le voir si grand parmi les jeunes et on lui avait murmuré : « C’est Lun Marv, paraît qu’il aurait tué ses parents et qu’il aurait violé une fille enceinte de lui désormais. » Un truc dans le genre. Un peu macabre, un peu folle histoire, afin de se faire peu le soir. En rajoutant des détails idiots, comme quoi il serait maudit, ou bien encore qu’il aurait couché dans la même soirée avec toute une classe – dont évidemment personne n’avait retrouvé les élèves. Histoire que sans nul doute, Lun avait parfois lui-même propagé. N’est-ce pas amusant d’être celui qui effraye ? « Je vais vous prendre en photo, Tenshi’Kun. » Continua Lun Marv prenant l’appareil photographique qui dodelinait injustement à son cou. Ce ne fut pas long pour l’allumer, pas plus que pour fixer Lanaru d’un œil nouveau. L’œil d’un photographe, d’un chasseur face à sa proie. Un cliché, suivit d’un autre. Il arrive qu’une équation soit impossible à résoudre. Elle est alors dite absurde. Il ne souhaitait pas utilisé le flash mais jouer avec la lumière basse du boxe afin de profiter de chaque mouvement. De plus Lun se demandait si la lumière vive d’un flash n’aurait pas effrayé l’animal – et l’homme – et préféra compter sur ses instincts de photographe amateur. Pour lui, au fond, c’était assez facile de prendre ses clichés-là. Des clichés incroyables à bien y penser. La petite star grimpante Lanaru Minouska avec le poulain sauvé de la mort. C’était presque un conte à raconter dans un journal à scandale. Dans un journal d’étudiant, par exemple. Et ça tombait bien, car – par hasard – Lun faisait partie du club de journalisme. Lanaru*Lun + x ≤ Amourⁿ ≠ ça « Minouska, aimez-vous être prit en photo ? » |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Premier Pas Lun 19 Jan 2009 - 19:41 | |
| Toute cette histoire était absurde, à bien y penser. Comment pouvait-on tomber autant amoureux d'un inconnu croisé entre deux cours, au hasard d'un couloir ? Il faut être fou. Ou être Lanaru. Joli synonyme de ce mot de trois lettres. Fou, un peu taré, voir totalement, était cet adolescent aux yeux verts. Celui qu'on disait dans un temps lointain réincarnation humaine d'un Esprit céleste, fils de l'Aurore rose qui l'avait vu naître. Capable de porter bonheur autant que de détruire.
Aujourd'hui plus personne ne parlait de lui ainsi. Aujourd'hui il n'était qu'un nom sur une liste d'appel. Et des photos dans un magasines et il n'existait que dans les cris extasiés des groupies. Des gamines, au fond. Des filles qui pensent au virtuel pour oublier la morosité d'un quotidien bien trop fade et qui rêvent d'étreintes infinies sur le flot de la mer avec un top model, un garçon drôle, gentil et sincère et d'une beauté qui rendrait jalouses ses copines Miranda et Lila. Les groupies n'avaient pas encore compris que pour un homme pareil, il faut en épouser quatre et que la polygamie est interdite, quel dommage, dans la plupart des pays. Ou alors il faut épouser Lanaru Minouska, et supporter son caractère lunatique, l'anorexie, les cauchemars et la panique idiote pour un oui, pour un non. Ou pour trop de bonnes raisons.
Lun. Il l'avait appelé et se détesta de l'avoir fait. Pourquoi prononcer ces trois lettres, pourquoi les souffler alors qu'ils étaient si près. Un peu trop près. Et cette main qui glisse dans ses cheveux fait remonter un long frisson et une chair de poule dans son dos. Ses reins se creusent, il se cambre, sans se contrôler dans une réaction excessive de ce corps sensible d'un rien, de ce grand corps nymphomane qui réclame celui de ce garçon qu'il désire et aime depuis le premier regard.
Les joues rougies comme celles d'une adolescente prépubère, le jeune mannequin balbutia, alors que disparaissait son assurance naturelle au contact de celui qui égarait ses sens.
On pourrait croire, oui...
Cependant, sur le fait qu'il connaisse justement ce prénom d'un élève avec lequel il n'avait jamais parlé, plus jeune de surcroît, il resta coi. On ne pouvait pas avouer ces choses-là. L'amour, le désir, les filatures. Ou il passerait pour un malade.
Alors que le scrutait l'œil cyclopéen de l'appareil, Lanaru se laissa aller à poser sans le vouloir. Habitude prise. Il laissait Lun lui tourner autours et s'amuser. Lui, languissant, s'offrait sans pudeur à cet œil unique qui figeait son image. S’offrait à Lun, au travers de cet appareil, mettait son cœur à nu, déhanchait son corps et souriait sans raison, d'une manière que ne verraient pas les photographes inconscients.
Oh, qu'est brûlant le désir, lorsque l'homme aimé tourne et frôle son corps exposé. Le feu inextinguible menaçait de consumer sa raison.
Et la question qui le laissa pensif et rêveur valu à Lun la réponse dans un doux murmure un peu gêné :
Je n'aime pas vraiment ça, mais je ne déteste pas non plus. C'est mon job'. Ca dépend un peu des gens.
Un moment encore, Lanaru laissa Lun évoluer, ses yeux lointains tombant parfois sur le poulain mâchant sa paille en regardant, curieux ces drôles de choses à deux jambes.
Lun était trop près. La lune tendre était un besoin. Il le voulait, le désirait comme rarement, brûlant d'une ardente flamme au creux de son corps. Alors, lentement, l'air de rien, s'approcha un jeune tigre un peu fou. L'œil noir du photographe fut caché et l'appareil repoussé tomba entre eux sur la poitrine de son possesseur.
Lun...
Encore ce nom, encore ce murmure, presque désespéré. La honte sur les joues, en une rougeur attendrissante.
Viendrais-tu dans ma chambre ce soir, si tu veux encore me photographier ?
Viens, oui, viens. Toi ma blanche lune qui ne connais d'autre loi que celle de l'univers. Toi que j'aime tellement... Prends-ma main, dansons un peu.
Viendras-tu, Lun Marv ?
Ou iras-tu avec cet amant que je déteste ? Avec cet homme que j'envie à en être fou de jalousie. Avec cet être qui n'est rien d'autre qu'un adulte. Oui, viens, ma lune.
Ils sont trop proches, Lanaru sent la chaleur de l'autre garçon et les larmes lui montent aux yeux. Il est malheureux, tellement malheureux, au fond, que la personne qui importe ait le cœur déjà pris.
Il a jeté ses bras de part et d'autre des épaules de l'adolescent. C'est trop tard, il ne peut plus faire machine arrière. Ses lèvres, tremblantes, effrayées, se posent un infime instant sur la paire jumelle pour un vif baiser. Un baiser désespéré, à peine esquissé, qui le fait trembler, frissonner, se resserrant un tout petit instant contre son jumeau d'apparence dissonante. Juste une minuscule seconde, pour savoir ce que ça fait, d'être contre Lun Marv. De savoir ce que ça fait d'être à la place de l'Amant. Il ne s'attarde pas, parce qu'il n'est rien que Lanaru Minouska et qu'il n'avait pas le droit de se brûler une aile à ce contact enivrant. Il est un pervers qui le cache, il est un jouet, poupée des hommes qui a remonté sa clé et offert la symphonie de ses sentiments au premier venu.
Il n'y peut rien, ce n'est pas de sa faute. Ce n'est pas non plus celle de Lun. C'est une mauvaise équation, irrésoluble et ratée, laissée sur un coin de papier et trompant l'univers. C'est un petit rêve, duquel il faudra se réveiller, d'une gifle sur sa joue ou d'un 'Non' crié.
Les bras minces se retirent et le mannequin recule d'un pas, il tremble et des perles de pluies attachées aux cils qu'il tente pourtant de retenir un tout petit peu. Son visage à rougit. Fou, il l'est. Un fou masochiste et tendre, un fou cherchant sans cesse à donner son cœur, en ouvrant les portes pour le voir être ravagé, déchiqueté par la vilenie des hommes.
Il ne demande pas pardon à la lune. Il n'y a pas de pardon à demander, il ne veut pas s'excuser d'un désir trop fort, d'un amour idiot.
Il a reculé et est sortit du box, les yeux tristes. Des yeux blessés et amoureux, des yeux qui sont comme une bouteille dans l'amer, dans la mer.
Il lui manque déjà et dans sa poitrine, y'a comme un p'tit trou...
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Premier Pas Lun 19 Jan 2009 - 20:44 | |
| Tzigane. Encore. La photographie était bien plus qu’un passe temps aux yeux de Lun Marv. Il aimait prendre des corps, des personnes, des lieux. Les âmes vivantes et les fantômes errants. L’instant était magique, l’air palpable dans l’air changeait à chaque mouvement de Lanaru Minouska qui ensorcelait le jeune étudiant de ses douces odeurs aphrodisiaques, ce parfum à peine perceptible. Cette chevelure blonde, et cet air ailleurs. Un peu angélique, un peu théâtrale. Un mannequin, sachant être parfait jusqu’au bout des ongles. Jusqu’au bout du souffle que Lun sentit près du sien. L’appareil photographique tomba entre son corps, repoussé par une main alliée quoique ennemie. Et le regard de la jeune panthère noire, deux yeux verts brûlant, se posent sur ceux de son vis-à-vis. Hm ? Que vient-il de se passer. A-t-il dit des mots qu’il ne faudrait pas dire ? A-t-il pensé des propos qu’il ne faudrait pas penser ? A-t-il agit autrement qu’il aurait du. Ou a-t-il … La voix s’élève dans son cœur. Il bat si rapidement, que Lun y glisse le bout de ses doigts. Barrière entre cette future star et lui-même. Que ce passe-t-il ici ? L’air est devenu tricheur. Lanaru triche, et il le sait bien. Il use de sa magie naturelle, et ensorcelle le pauvre sorcier à son propre piège. C’est un tricheur mais ce n’est que rendre l’appareil au voleur qu’est Lun Marv pour lui avoir prit son cœur sans le savoir. Entre ses doigts maladroits est donc placé le cœur d’un ange bafoué ? Pourquoi fallait-il que ce soit contre lui ? Lun. Ainsi commence la malédiction. Oui ? Répond-elle avec un sourire tendre. Lanaru est si agréable à regarder à cet instant, les joues d’autant plus rouge, le murmure fin et les yeux brillants. Il ressemble à un enfant qui souhaiterait aller à la fête foraine ce soir, et Lun y voyait plus un petit être fragile qu’un aîné même. Cependant rien ne pourrait empêcher le jeune de respecter l’ancien comme le souhaitait la tradition japonaise auquel Lun ne connaissait absolument rien. Qui s’approchait pourtant de la tradition tzigane, qu’il avait pour une raison étrange dans le sang et qui voulait le respect. Quoiqu’il en coûte. Et une question. Une question qui font ouvrir les deux forêts sombres, et qui font plisser les yeux de la panthère. Une question auquel l’étudiant de quatorze ans ne s’attendait certainement pas venant de la gentille petite chatte qui lui fait fasse. Une chatte blanche, qui parait-il est tigre. Mais du tigre, Lun ne voit que la fourrure délicate, et ne se méfie nullement des griffes. Trop jeune encore pour avoir assez souffert, trop jeune pour se méfier. Il sourit. Il fixe Lanaru et ne dit rien. Je viendrais ce soir. Je viendrais. Lanaru écoute finalement les rumeurs. Et Lun ne le sait pas, il voit les larmes dans les yeux du jeune homme, et ne sait plus quoi dire. Il ne sait pas de quelle tristesse ce cœur est accablé. Il veut l’aider. De tout son cœur, il souhaite aider son aîné qui est désespéramment accroché d’un regard de félin, mais quelle est sa tristesse ? C’est alors qu’un baiser est échangé. Un doux baiser, trop court, si délicat. Flocon de neige qui fond sur la peau. Un vif baiser, auquel Lun ne répond que trop tardivement. Il ne peut pourtant s’empêcher de sourire. Cœur nomade, il ne s’y attendait peut-être pas, mais la surprise est agréable. Etrange, toutefois. Et la réponse à sa question est là : Oui, Lanaru doit se sentir seul pour ainsi invité un inconnu à partager sa couche. Faut-il pour autant s’interroger sur le fait qu’il utilise son prénom ? Lanaru a-t-il trop écouté les rumeurs. Croie-t-il que Lun Marv couche avec n’importe qui, n’importe quoi, du moment qu’on se protège et qu’on le lui demande ? Cette rumeur n’est pas tout à fait fausse, cela dit. Lun Marv garde le sourire, et retient les mains serpents dont l’intention était de partir. Il est un peu essoufflé d’avoir du bondir afin d’empêcher l’autre de sortir des écuries, puisqu’il est déjà sorti du box. Il se trouve con, aussi. Cependant, sa main remonte sur la joue de Lanaru, retire des larmes invisibles et des plus visibles. Il est chagriné de voir une telle tristesse dans un acte aussi beau, et n’ose rien dire qui pourrait blessé cet individu. Aussi murmure-t-il : « Je viendrais. » Il viendra. Pourquoi ne viendrait-il pas ? Le tour de moto, le bar, l’alcool, la clope et les filles passeront bien après un regard de tigre blessé. Ils n’ont aucune importance à cet instant. Et certainement que Luc lui dira qu’il est fou. Certainement qu’il lui dira qu’il a encore agit sans penser. Et certainement, également, que Lun ne se rend pas bien compte de ce qu’il dit. Mais il ferrait tout pour ne pas voir quelqu’un triste devant lui. Tout … Le baiser est offert, essoufflé sur la pointe des lèvres. Un baiser un peu trop adulte, tellement habitué à ce geste, qui est pourtant mille fois plus tendre qu’à l’habitude. « Je viendrais si Lanaru me le demande. » Rajoute le jeune homme dont les bras ne quittent plus ceux de Lanaru Minouska. Quelle tristesse brutale a bien pu saisir le cœur de ce gamin ? Peut-être simplement vient-il d’être quitté. C’est des choses qui arrive – cependant, ça fait un peu mal de voir un enfant autant bouleversé. « Je viendrais. Et je prendrais. » Je prendrais quoi ? Tel est la question qu’à cet instant Lun se pose, alors qu’il repousse vers la chaux son compagnon d’infortune, l’embrassant langoureusement, lui remontant le visage pour croiser ses yeux, avant de murmurer : « Veux-tu partir ? » |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Premier Pas Lun 19 Jan 2009 - 21:48 | |
| Il fallait fuir. Il le devait. Ne pas s'enchaîner. C'est trop tard. Ne pas aimer. C'est trop tard.
Il te détruira, lui aussi. N'as-tu donc pas retenu la leçon ? Ton cœur attaché attire la Mort, la violence et la déchéance. Tu es un imbécile. Mais un imbécile qui le sait.
Et il est malheureux ce jeune félin aux yeux de forêt. Malheureux d'aimer et de ne pas pouvoir le dire. D'aimer et de ne pouvoir s'en réjouir. Ha, quelles sont belles les insouciantes amours adolescentes ! Elles flirtent et dansent, du bout des lèvres, s'effarouchent et minaudent. C'est frais comme un printemps, d'aimer à quinze ans. C'est beau et pur, comme un matin de soleil. Et dans le cœur d'un enfant, l'amour est un fruit de passion. L'adulte saura que les pépins sont amers et bien trop durs. Que parfois, à trop y mordre on s'y casse les dents.
Lanaru à dix-huit ans. Il en fait parfois bien moins, et bien plus. Il n'aura jamais son âge. Plus vieux, il fera jeune, sans être enfant. Là il fait un peu vieux en étant jeune. Par bien des aspects, il est un Peter Pan. Il refuse de grandir, d'être responsable et mature. Et pleure d'un rien, mais ne pleure pas lorsque la fatalité, la mort et la souffrance le rattrape.
Le jeune mannequin lève des yeux humides sur ce garçon qui le retient par le poignet. Par réflexe il a tiré pour s'échapper d'un contact imposé. Pas assez pour rompre ce lien étrange, pour quitter cette chaude main qu'il a trop désiré. Des semaines à l'épier. A essayer de comprendre.
Il viendra ? La panthère le tient, l'ensorcelle, sans le savoir et en toute innocence. Il est un gamin, trop jeune. Il est un gosse. Lanaru est majeur, on pourrait le traiter de pédophile. De fou. De malade. Non, il se tuerait plutôt qu'être devenu comme Franz. Et se tuer, il ne le peut, parce que son auteur l'a déjà fait et qu'ainsi nous sommes tranquille, il ne peut donc pas mettre fin à ses jours - ni se couper un membre ou se crever les yeux. Lanaru, te voilà donc prévenu.
Il n'a pas cru les rumeurs, pas toutes. Il a juste vu l'homme avec Lun. Il a juste entendu des énormités stupides. Il a aussi entendu dire qu'il coucherait. Mais lui, étais-ce pour coucher, justement, qu'il l'invitait, qu'il laisserait ce soir la porte entrouverte et ferait semblant de ne pas attendre? Etais-ce pour être comme les autres ?
Peut-être.
Un baiser s'est échoué sur ses lèvres. Un volé pour un rendu. Un prêté pour un perdu. Et ces lèvres roses tremblent légèrement entre plaisir et besoin viscéral. Ce n'est pas un baiser d'enfant, mais il ne s'attendait pas à cela. Ce n'est pas non plus de sa part un baiser adolescent, frais et doux. Il ne s'y attendait pas non plus.
C'est le baiser de Lun.
Leur premier baiser ?
Il te le demande. S'il te plait.
Prendre ? Lanaru ne dit rien. Les larmes accrochées en perles à ses cils clairs s'échappent finalement comme de petites gouttes d'eau. Une pluie douce sur ce visage mince aux yeux craintifs et pourtant débordant d'une confiance désarmante. Confiance en l'Humain, confiance qu'il n'a pas encore perdu, pas tout à fait malgré la tribu massacrée, malgré l'innocence arrachée, malgré les hommes dans son lit en trop grand nombre. Une confiance qui fait que ce garçon qui lui murmure qu'il viendra, il le croit. Il le croit du fond du cœur, comme si ne pas le penser pourrait annuler le vœu. Tuer la fée.
Il a reculé, son dos bute contre le mur de chaux, ses reins se creusent et il exhale malgré lui un soupir. Accroche ses mains tremblantes et fébriles au dos de l'adolescent. Il veut le sentir encore un peu contre lui. S’il n'est qu'un rêve, qu'il lui laisse l'empreinte de son corps, de son parfum, frotté à sa peau. Les joues ont rougit plus fort encore, un feu s'allume. Allumeur !
Veux-tu partir ? Renvoie-t-il la question en miroir.
Lanaru ne le veut pas. Pour rien au monde, sauf qu'on ressuscite sa famille. Sauf pour la grande Sibérie dont le souvenir est en train de devenir image et moins film.
Yeux verts contre yeux verts. Cheveux blonds s'emmêlant avec cheveux blonds. La taille, presque semblable mais pas pareil.
Les mains de Lanaru ont glissés, délicates, papillons, dans la chevelure de Lun et il attire son visage. Oh mon dieu, encore un baiser, s'il vous plait. Un petit, pour goûter. Un plus long, pour aimer. Un dernier, pour mieux recommencer.
Il ne pleure pas, il appuie son front, un instant à celui de son cadet. Il a mal au cœur. Il aimerait tellement ne pas être un mirage, un jeu. Il l'aimerait mais ne le dira pas, parce qu'il désire plus encore cette présence enveloppante et chaude. Parce qu'il voudrait être pris, à cet instant. Etre pris dans cet endroit plein de risques. Qu'on l'entende, qu'on les voit et que courre, courre la rumeur. Qu'on les dise amants, à défaut de l'être vraiment.
Prends-moi. Ici. Tout de suite. Je t'en prie.
Les yeux verts supplient, quémandent, charment. Il voudrait tellement être son amant. Oh, qu'on les surprenne ! Qu'ils soient liés par au moins cela. Par cette parodie de liaison dangereuse contre un mur d'écurie.
Par cette rumeur galopante. Par les "on dit" et par l'homme qu'à vu l'homme qu'à vu le loup.
Ou bien qui a vu un tigre et une panthère s'enlacer. Et le tigre être chatte. Et la panthère le dévorer.
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Premier Pas Lun 19 Jan 2009 - 22:47 | |
| Souvent les mamans disent à leurs enfants : avec un s’il te plait, on obtiendrait la lune. Savaient-elles en disant ça qu’elles avaient parfaitement raison. Un s’il te plait change radicalement la face du monde. Ce s’il te plait-là ne faisait qu’augmenter les battements sourds du cœur de Lun Marv qui ne comprenait plus rien, et surtout qui contrairement à des années futures, ne cherchait pas encore à comprendre. Il était juste content d’être là, heureux que ce soit tombé sur lui. Il se demandait juste, si les lèvres de Lanaru seraient aussi douces lors d’un second baiser et s’il avait pensé à fermer le box entre deux mots, deux gestes.
Luc allait être en colère, certainement. Lui qui se fâchait déjà des rumeurs, et qui semblait fumer dès qu’on s’en prenait à son meilleur ami. Ce n’était pas bien grave, un geste de la main de Lun, une délicate caresse sur l’épaule, et son fumant ami reprenait son calme. Il lançait alors sa main en l’air, façon de dire : « Marv, tu fais comme tu veux, mais ces fumiers ne méritent pas de s’en sortir comme ça. » Peut-être qu’au fond, Lun aimait beaucoup trop Luc, et que Luc le lui rendait bien. Peut-être même qu’ils auraient été amant dans d’autres circonstances. Mais ça Lun ne peut pas le savoir. Il sait juste qu’il aime les clopes que Luc fume, mais qu’ils préfèrent celles moins rudes de son père Daniel. Il sait juste qu’il aime le parfum de son voisin de chambre, et qu’il voudrait savoir pourquoi il achète les magazines parlant de Lanaru Minouska. Tous autant qu’ils sont. Au fond, c’est peut-être juste une curiosité – et c’est ce dont il veut croire. Il n’est pas amoureux de Lanaru Minouska. Lun est cœur de fou. Depuis son arrivé, il est déjà tombé sous le charme d’un Lysandre, le temps d’un échange de mot, d’un enfant aux cheveux blonds, et de Maeki devenu ami. Il a déjà trouvé cent filles jolies, couchés avec une quinzaine d’autres, et avoir imaginé sans doute qu’il pourrait continuer ainsi pendant longtemps.
Ca ne faisait de mal à personne, en tout cas : pas à lui.
« Lun ne connaît pas la chambre de Lanaru. »
Se permet pourtant de signaler Lun Marv, alors qu’il offre un second baiser. Par envie, par désir, parce qu’il ne peut s’empêcher de trouver Lanaru beau et d’oublier un instant qu’il n’a jamais comprit le sens même de l’amour. Au fond, à cet instant, il est loin du père de famille aux deux jumeaux et au cœur brisé. A cet instant, il est amoureux de personne, il aime Gabriel sans savoir que ce dernier mourra peut-être d’un accident de voiture, et il aime Daniel sans se douter qu’il pourrait se pendre. Il les aime de tout son petit cœur d’enfant de quatorze ans, et lorsqu’il était chez eux et que le soir il se glissait dans le lit de Daniel pour lui montrer combien il l’aimait, il ne voyait pas un père que Daniel n’avait jamais été, mais bel et bien l’ami devenu l’amant.
Son père avait toujours été Paul, le frère de Daniel. Depuis toujours, et personne ne pourrait jamais changé ce fait.
Je ne peux pas partir.
Je ne peux pas, puisque tes larmes m’ont enchaîné à toi. Lun pense qu’il aimerait blesser celui qui a fait du mal à Minouska, sans savoir même qu’il est celui qui le blesse. Comment pourrait-il deviner ? Yuy et lui ne sont pas discrets, pourtant, il est vrai. Lun l’attend fréquemment devant l’école, il lui saute dans les bras. Il l’embrasse souvent sur les lèvres, et on l’a déjà vu courir à en crever jusqu’à lui, les larmes aux yeux, lorsque ça n’allait pas. Cependant quelqu’un pourrait-il être jaloux ? C’était tellement impossible. Etre jaloux de Lun ou de Yuy rimait à ce qu’on aime l’un des deux. Et ce n’était jamais vraiment arrivé.
Encore une demande de son aîné que laisse Lun hésitant. Il n’a pas comprit. Ses yeux s’agrandissent, et il rougit violement. Il vient de comprendre la demande de son aîné. Le prendre ici, lui faire l’amour dans cet endroit ? Veux-tu vraiment, Lanaru ? demandent les yeux perdus où la chaleur à brutalement grimpé.
Lun aimerait ne pas perdre son assurance. Pourtant, il ne peut s’empêcher de rougir, de s’empourprer avant de plaquer Lanaru contre le mur et de l’embrasser violement. De l’embrasser profondément, remontant ses doigts sur lui. Enlevant ce haut gênant, et défaisant le bas qui l’est tout autant.
Il le veut, évidemment.
Parce qu’il le veut toujours. Parce que c’est Lanaru Minouska. Parce qu’il est Lun Marv. Parce qu’il fait froid dehors. Parce qu’il le faut. Parce que voilà. Il le veut puisqu’il aime le soleil et que la lune sans soleil peut mourir.
Mais n’est-ce pas une erreur ? Que va-t-il arriver ?
Mais n’est-ce pas un tord ? Que se passera-t-il ?
Lun embrasse encore Lanaru, lui soulevant le visage, avant de lui embrasser le cou. Il descend lentement sur son corps, et embrasse son sexe avant de relever des yeux vitreux.
« Lanaru … pas tout de suite. Je ne veux pas vous faire mal. »
Il apprendra à faire mal.
La main de Lun glisse entre les hanches, habituée. Elle parcoure les cuisses du jeune homme de dix-huit ans, et remontent vers l’entrée accueillante. Elle la dessine, avant qu’une langue vienne la découvrir. Puisqu’il ne faut pas faire mal. Jamais.
Il ne faut pas.
N’est-ce pas ?
Les mains remontent sur le corps, elles n’ont pas peur. Etrangement, aussi, c’est la première fois que Lun est aussi sobre lors d’un contact charnel. Il n’a rien bu, rien fumé, rien tenté. Il est juste bien . Heureux de sentir son ainé entre les doigts.
Certainement que désormais, il ne comprendrais pas non. Il ne comprendrait pas si Lanaru ne voulait plus, mais il l’accepterait peut-être encore. Puisqu’il le faudra bien.
Lun sourit tendrement, il relève le visage et glisse ses doigts de nouveau dans l’entrées. Cette fois, il ose, il s’invite chez Lanaru, en Lanaru fermant lentement les yeux en le pénétrant. Il aime déjà bien trop ça. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Premier Pas Mar 20 Jan 2009 - 16:16 | |
| Contre ce mur un peu sale, le délicat corps sans tâche est appuyé, pris en otage dans les bras d’un gamin à la trop grande taille. Il aime ça, se sentir ainsi un peu emprisonné. Il aime le rouge sur les joues de Marv. Il aime ce baiser qu’il y dépose, comme pour confirmer. Oui, il le veut. Il faut le prendre, ainsi il ne perdra pas tout, qui sait ? Ainsi il gardera au fond de lui un souvenir étrange d’un endroit un peu bizarre avec une personne si spéciale.
Lun n’est qu’un gosse, oui, mais est-ce mal de le faire, lorsqu’on est amoureux ? Même à sens unique, ça ne fait rien pour le jeune mannequin dont les mains passent sans se lasser sur le corps jumeau, tentant d’en découvrir quelques bribes alors que lui se donne sans pudeur, offert corps et âme au feu qui couve en lui, en ce sentiment qui rend ses yeux brûlant dans l’ombre du mur. Il a confiance en Lun. Confiance en l’adolescent. Même s’il lui fait mal.
Mais pour l’instant, le plaisir domine, les rapides préliminaires le font se tordre et gronder d’une sourde voix haletante. Il se force à ne pas couiner comme une fille. Petit honneur dérisoire alors qu’il est déshabillé, dans la position la plus compromettante qui soit. On pardonne à celui qui prend. Pas à celui qui est pris. Pas à celui qui à ouvert les cuisses. Alors Lanaru ne veut pas être celui qui est vu en train de prendre. Il se donne. A la lune empressée et encore si jeune qui n’a pas encore assez appris. Lui connait déjà bien le sexe. Un peu trop. Lun aussi, d’ailleurs.
En lui. Ca fait mal, parce que ce n’est pas un conte de fée et que ça fait toujours mal que d’être ainsi pris. Le plaisir est plus suggestif. Malgré le membre insolent de l’aîné qui est toujours coupable d’être érigé de plaisir. Les larmes au coin des yeux, les cheveux défaits, le mannequin se mord le dos de la main pour ne pas laisser un son trop marqué lui échapper. Seule sa respiration emballée filtre des lèvres entrouvertes. De son autre main il se tient au cadet. Pour mieux l’encourager à continuer. A finir ce qui vient de commencer. Cette folie partagée qui les met en danger. Ils risquent gros. La directrice pourrait les convoquer. Ils pourraient être renvoyés. Peu importe. C’est égoïste, c’est violent et fou. L’on ne peut décider de le vouloir ou non. C’est un désir inextinguible. Un feu cruel.
Les hanches du russe ondulent. Il accepte l’autre jeune homme, malgré l’envie de pleurer, parce qu’il sait que tout ça va bientôt s’arrêter et qu’il a fait du garçon un infidèle, sans savoir qu’il l’était déjà un peu trop. Mais Lanaru est égoïste, et il n’épargnera pas cet enfant qui a fait la folie de céder à deux émeraudes implorantes.
Les gémissements toujours retenus se bloquent dans la gorge du jeune homme blond et il embrasse à perdre haleine cet amant d’un instant. C’est Lun, partout sur lui. Et son odeur, sa présence ont raison de l’aîné. Il oublie un instant, qu’il n’est pas le seul. Il oublie, une seconde, qu’il y aura un après. Sans doute un peu différent, maintenant. Un trop grand pas à été franchi.
Et pendant qu’il reprend son souffle, agrippé et tremblant, la peur mord au fond de lui. Une peur ancienne et viscérale. D’avoir pour un caprice gâché toutes ses chances de séduire un jour la trop belle Lune dont il dessine le visage du bout des doigts, encore quelques secondes, juste pour leur laisser une petite chance de n’être qu’un seul l’espace d’un court instant.
Un dernier baiser. Il fait froid. Ils ne peuvent rester ainsi. Il aimerait bien. Pouvoir repartir, sa main dans celle de l’autre gamin, apaisé, bêtement heureux. Il sait que c’est impossible. Alors il s’écarte un peu et se rhabille, presque machinalement, comme il le fait toujours après l’acte. Il n’aime pas rester nu lorsqu’un homme l’a pris. Etre nu c’est être bien trop vulnérable. S’endormir nu dans les bras d’un amant, c’est bien trop officiel, bien trop effrayant. Alors il se tait. Alors il enfile de nouveau son pull, tire sur ses manches et rassemble ses cheveux. Il a déjà envie de revenir aux bras de Lun. De se serrer contre lui, encore, et de lui murmurer des secrets d’amoureux transi. Il a les jambes un peu tremblantes comme après l’amour.
Et ses yeux se lèvent vers ceux de son compagnon, plongeant dans deux émeraudes un peu sombres. Doucement, il attrape la main de Lun et y trace des chiffres du bout de son index, deux fois, pour que le garçon s’en souvienne. Un dix-huit qui veut tout dire.
Il veut qu’il vienne. Il ne sait pas pourquoi. Mais il a promit. Il lui a promit et Lanaru veut le croire alors qu’il relâche à regret cette main, le cœur un peu bancal et un peu plus triste encore qu’avant cet échange.
Il a été baisé par le plus jeune et il le sait. Lui a fait l’amour. Il le sait aussi.
Il n’y a pas grand-chose à dire. Lanaru est malheureux. Le tigre regarde la panthère d’Afrique qui a gagné sur lui. Le jeune homme ne peut pas savoir, la force qu’il faut au mannequin anorexique pour rester debout, chaque jour. Et pour supporter d’être pris ainsi. De sentir glisser en lui le fluide d’un homme. D’être assez dingue pour ne pas toujours penser à ce que ses partenaires se protègent. Il s’en fout, il sait au fond de lui qu’il ne vivra pas vieux.
Fou, oui.
Le russe à fait quelques pas, pour s’éloigner. Mais, au dernier moment, il lève sur Lun un regard triste. Un appel au secours venu du fond du cœur. S’il te plait… Ne m’abandonne pas comme ça. Retiens-moi, ne me laisse pas repartir.
A la place, il dit doucement :
Je suis désolé. Ton amant devrait casser la figure à un type comme moi.
C’est vrai et il le pense. Il a été la salope volant l’homme. Mais l’homme ne s’est-il pas laissé faire ?
Les émeraudes lointaines se coupent de cette image trop belle pour lui.
Maintenant, il faut partir.
Et l’attendre, tout en croyant qu’il ne viendra pas. Mais en l’attendant quand même. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Premier Pas Jeu 29 Jan 2009 - 23:35 | |
| Il est de nouveau seul dans les écuries. Seul, assit sur un fagot de paille, les yeux ne fixant que le vide absolu. Il est comme un fêtard un matin du premier janvier après avoir fêter la nouvelle année comme il le faut. Trop fatigué pour penser à quoique ce soit, trop fatigué pour même encore réaliser ce qui vient exactement de ce passer dans ce lieu non adapté. Il le faudra bien. Ce n’est pas une jeune fille à la peau douce et connue pour ses charmes qu’il vient de prendre. Ce n’est pas un garçon d’une autre école ou travaillant à la boulangerie du coin. C’est Lanaru Minouska, une petite étoile, qui lui demande de venir dans sa chambre. Le veut-il encore ? Les yeux tendres fixent la main, et essayent de se souvenir du numéro qu’il a pour l’instant oublié. Ca lui reviendra bien avant ce soir, il vaudrait mieux dans tous les cas.
Lentement, il s’est relevé. Il s’est engouffré dans le box de demi-lune et il l’a fermé après-lui. Il s’est réfugié dans un coin, entre deux plaques de bois. De nouveau seul, comme-ci rien ne s’était passé. Un mirage qui l’aurait laissé à demi nu. Les yeux de fougueuse forêt ne fixent même plus le vide maintenant que le garçon s’est endormit. Car, Lun Marv avait besoin de se reposer à cet instant précis et d’éviter toutes les questions.
S’endormir, sans le moindre rêve. La fatigue les empêchant de venir, mais n’empêchant pas la fille du club d’équitation de rentrer. Ne l’empêchant pas non plus de regarder par-dessus le box et de reconnaître ce garçon débraillé, les yeux mi-clos. D’ailleurs faut-il le faire ? Quelqu’un doit avoir vu Lanaru Minouska sortir. Ce quelqu’un ne gardera certainement pas sa langue dans sa poche. Lorsqu’il verra Lun Marv, il comprendra, n’est-ce pas ? A moins qu’il ne le l’est déjà vu.
La fille ne dit rien. Elle aime bien Lun Marv, même si elle le trouve étrange, et qu’elle croie aussi aux rumeurs. Ca lui donne un coté mauvais garçon contrastant avec ce charmant tableau d’ange aux cheveux blonds ébouriffés et sagement endormit. Elle est dans la même classe que son ami Luc et elle a son numéro de portable. Ce n’est qu’un appel téléphonique bref. Qui se termine par un grand sourire d’Elle. Elle fait alors demi-tour, elle a des box à s’occuper et des chevaux à soigner. Pas le temps pour observer un garçon qui a le tord de ne pas savoir rester discret.
Lun entrouvrit lentement le regard, ses yeux d’un vert d’une forêt perdu de l’Alaska se remplirent d’un sourire non perceptible alors qu’il apercevait le visage de Luc penché vers le sien. Le visage se mit à sourire aussi, sous la caresse sur sa joue, jusqu’à …
« Mais ça va pas !? »
C’est un cri d’adolescent de quatorze ans qui vient de recevoir un sceau d’eau froide sur la tête. Un cri qui résonne alors que le corps entier s’est relevé, se crispant comme pour tenter d’éviter que l’eau froide ne s’introduise trop dans son corps si peu couvert.
C’est un moment où la magie cesse, car nous serions au courant si l’adolescence n’était fait que de petites fleurs, d’oiseaux, et d’une étoile.
C’est un cri de rage aussi.
« … Luc ! C’est froid … - Lun … »
Et c’est un léger reproche dans la voix d’un ami. Un ami dont les yeux tendres se pose sur son « meilleur » avec un pincement au cœur. Lun n’apprendra-t-il jamais à faire attention à rien ? Il tente de lui recoiffer les cheveux de quelques gestes de la main, mais Luc abandonne bien vite puisqu’il sait que ça ne sert à rien. Il soupire et laisse le corps du garçon retomber sur lui, ses bras l’enserrer et la voix souffler : « J’ai envie de faire un tour en moto … - Tu es trop jeune. - Ne peux-tu pas téléphoner à Yuy ? »
Il peut.
[…]
« Je suis désolé. Ton amant devrait casser la figure à un type comme moi. »
Le regard de Lun s’est assombrit brutalement. Il n’est qu’un adolescent, il ne comprend pas tout encore. Il ne sait pas que c’est une tentative de Lanaru de sonder le terrain. Il n’y voit qu’une chose : un type qui écoute les rumeurs. Peut-être un type qui voulait se taper, comme certains, Lun Marv. Qui le voit comme un mec facile … En bref : il vient de se faire avoir par deux yeux tristes et larmoyants, comme Shrek avec le foutu chat.
Le garçon s’est relevé, souriant, un peu moqueur.
« Lequel ? Minouska vous devriez partir maintenant. Tout de suite, sinon c’est moi qui vais vous casser votre belle gueule et ce serait fâcheux. D’ailleurs si vous ne partez pas, vous nous ferrez renvoyé tous les deux et ce n’est certainement pas ce que la princesse veut ! »
Un soupir. Un sourire rapide, mais aussi un regard blessé : pourquoi lui parler d’amant ? Lanaru est comme les femmes. Il parle trop après l’avoir fait. Il vaudrait mieux parfois ce taire.
Une femme, …
Et Lun a pensé qu’il serait beau en femme alors qu’il s’est assit sur le fagot de paille.
Seulement Lanaru n'est pas une femme.[A suivre] |
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