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 Comment rencontrer une fille sur la plage - [Hisaka Rika]

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Haneko Igarashi
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Haneko Igarashi


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MessageSujet: Comment rencontrer une fille sur la plage - [Hisaka Rika]   Comment rencontrer une fille sur la plage - [Hisaka Rika] EmptyMer 24 Aoû 2016 - 15:44

L’ennui était une force puissante et Haneko Igarashi n’était pas étrangère à ses effets. Elle avait déjà constaté son influence lors d’un long séjour à l’hôpital, où déambuler dans les couloirs sans but réel n’avait très vite plus aucun intérêt. Elle s’était mis à la lecture et aux jeux vidéos durant cette période, deux loisirs qu’elle avait à peine touché jusque là. Des mois plus tard, elle avait repris son loisir d’enfant, la cuisine et s’était découverte non seulement douée mais passionnée par l’idée de tester de nouvelles choses, toujours par ennui. Avec son retour à Keimoo, elle pensait en avoir définitivement terminé avec l’ennui, il y avait tellement de chose à faire. C’était la ville, moderne, vivante, bruyante, amusante, intéressante. Il était physiquement impossible de s’y ennuyer, non ? Et puis, avec les cours qui devait reprendre et ses résolutions de se mettre au sport, la brune ne devait jamais manquer de chose à faire.

Alors comment exactement avait-elle réussi à se retrouver ici aujourd’hui ? À se balader dans le quartier Hebi, le téléphone à la main, alors que le temps variait entre pluie violente et nuages gris menaçants ? Haneko blâmait les vacances. À cause d’elle et malgré ses bonnes résolutions, elle avait finit par succomber à la fièvre. Pas la maladie, non. Pokémon Go. Alors même que la jeune femme s’était toujours montrée désintéressée par toutes ces applications smartphone, préférant découvrir les jeux et la franchise sur des consoles portables, la veille, elle avait craqué. Partagée entre l’envie d’aller se balader sans savoir quoi faire et celle d’ouvrir sa console sans savoir quel jeu choisir, elle avait prit l’intermédiaire. La veille, le temps était clément et elle s’était baladée autour de la maison, le nez régulièrement sur le portable, tout en profitant pour cartographier les changements depuis la dernière fois qu’elle avait vu ces coins. Et aujourd’hui, elle avait décidé de faire de même du côté d’Hebi, quartier qu’elle fréquentait encore beaucoup il y a deux ans.

Les nuages avaient apparemment décidé de l’en empêcher mais la pluie violente qui s’abattait sur la ville par intermittence ne l’avait pas arrêté. La jeune femme avait simplement prit une veste en faux cuir, un long jean et un parapluie pour se lancer à l’assaut de la ville. La bonne nouvelle, c’était qu’avec un temps pareil, elle croisait beaucoup moins de gens dans les rues et pouvait donc se balader avec le téléphone sous le nez sans craindre de percuter quelqu’un, surtout dans les coins qu’elle avait choisi de visiter.

La plage s’étendait sur quelques centaines de mètres. Un endroit agréable quand la chaleur était à son paroxysme et l’eau bien chaude. Avec la pluie drue qui tombait cependant, c’était le dernier endroit que les habitants de Keimoo voulait visiter aujourd’hui. Haneko devait admettre qu’elle aimait bien ça, profiter d’un paysage un peu nouveau, changeant, pendant qu’elle marchait à son rythme, surveillant ses oeufs à intervalle réguliers. La pluie s’était calmée et elle eut même la chance de replier son parapluie. L’air était toujours saturée par l’humidité et l’odeur de la pluie mais ça ne rendait sa petite expédition que plus amusante.

Arrivée à l’un des petits escaliers qui permet d’aller sur le sable chaud, enfin ici le sable humide, la jeune femme s’arrête et fixe l’écran de son téléphone. Sur le chemin jusqu’ici, elle avait bien croisé quelques pokémons, roucool et autre rattatas qui semblent constituer 90% de la biomasse pokémonique. Mais sur son radar s’affiche maintenant une silhouette bien connue et autrement plus rare. Longue et à la mâchoire imposante. Il lui fallait cette créature et elle devinait déjà où la trouver. Haneko ignorait encore comment le logiciel plaçait les petits pokémons mais il lui semblait logique que l’apparition de celui-là soit stimulée par l’eau. Aussi n’hésite-t-elle que quelques secondes avant de descendre les escaliers pour aller marcher sur le sable.

Motivée par son implacable logique, la jeune femme s’approcha du rivage jusqu’à voir les vagues s’étaler à moins d’un mètre d’elle. Restait maintenant à choisir une direction à prendre pour trouver sa proie. Elle choisit de continuer dans le sens qu’elle avait jusque là, ce qui lui paraissait logique, en espérant que la créature ne soit pas localisée au milieu de l’océan. Était-ce possible d’ailleurs ? Heureusement, il ne semble y avoir personne dans les environs pour lui voler son futur pokémon. Merci la pluie.

Plongée dans son téléphone, elle prit un moment avant de se rendre compte qu’une forme humanoïde était aussi sur la plage, plusieurs dizaines de mètres plus loin, étendue sur le sable.

Drôle de temps pour venir bronzer, est sa première pensée.

Puis ses yeux noirs s’écarquillent à mesure que la forme se fait plus précise. C’était bien humain, c’était bien étendue à l’horizontale, la tête dirigée vers l’eau et les pieds vers la rive. Ce n’était pas normal.

Elle accéléra, aussi vite que le lui permettaient ses jambes, jusqu’à ce que la silhouette étendue dans le sable deviennent trop précise. Elle connaissait ces cheveux orangés. Jusqu’au bout, elle crut à une coïncidence, une absurdité, quelque chose qu’elle avait mal vu, ou mal compris. Mais arrivée tout près d’elle, le téléphone oubliée, la réalité était trop brutale pour être ignorée.


Aslinn.

Et du sang. Beaucoup de sang. Haneko avait probablement tenté de dire quelque chose, ou de hurler quelque chose, mais elle n’entendit rien. Tout ce qu’elle entendait, c’était le bruit des vagues qui approchaient puis s’éloignaient, emmenant avec elle une petite traînée rouge.

- Aslinn ?

Sa voix est blanche, faible mais pas assez pour ne pas être entendu par quelqu’un de si proche. La rousse n’a pas réagi, son visage est fermé, ses yeux clos, sa bouche un trait trop petit. C’est impossible.

Sans savoir quand, ni comment, elle s’était retrouvée à genoux auprès de la rousse et avait avancé une main tremblante vers elle. Dans ses oreilles résonnaient les bruits d’une carlingue de voiture s’écrasant sur elle-même, les sirènes des pompiers, les gémissements d’une jeune fille perdue. Après un temps infiniment long, elle finit par sentir la peau froide de son cou sous ses doigts. Aslinn ne réagissait toujours pas. C’était trop froid, non ? Son sang se glaça, puis elle le sentit. Un battement. Le soulagement la submergea une seconde, comme si on relâchait brusquement son coeur d’un étau qu’elle n’avait même pas senti venir.

Ses bras retombèrent le long de son corps, puis cherchèrent son téléphone. Elle s’entendit chercher pour le numéro des urgences. Puis elle s’entendit hurler.


- À l’aide !!

Sa voix était plus faible que ce qu’elle s’imaginait, comme si elle avait déjà crié précédemment, mais sans s’en souvenir. Les doigts tremblant sur son clavier tactile, elle n’osait pas quitter des yeux Aslinn.

Non, non, non, non, non. C’est pas possible. Non, non, non, non, non.

- Quelqu’un !!

Elle aperçut enfin quelque chose, derrière le muret qui sépare la plage du trottoir. Quittant momentanément son amie des yeux, elle se tourna dans sa direction et se mit à agiter ses bras comme une damnée.

- À L’AIDE !

---

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Dernière édition par Haneko Igarashi le Sam 3 Sep 2016 - 15:38, édité 1 fois
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Hisaka Rika
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MessageSujet: Re: Comment rencontrer une fille sur la plage - [Hisaka Rika]   Comment rencontrer une fille sur la plage - [Hisaka Rika] EmptyMer 24 Aoû 2016 - 20:51

Ce devait être une journée tranquille.

Depuis ma chambre au premier étage, je regardais la pluie s’écraser sur mes carreaux. Nous entamons la dernière partie des vacances d’été et ma façon d’en profiter était de contempler le mauvais temps à l’extérieur. J’ignorais totalement ce qu’il se tramait en dehors de ma chambre et à vrai dire, je n’avais pas trop envie de savoir si Naoko avait reçu de la visite aujourd’hui. Quant à mes deux autres colocataires…Eh bien on ne peut pas dire que j’ai déjà eu beaucoup de contacts avec eux depuis mon emménagement.

Vêtu d’une simple chemise blanche à manche courtes et d’un short noir, j’ai descendu les escaliers du manoir dans lequel je me suis installé il y a presque un an maintenant. Pas de parapluie ou de veste, je déteste ça. Je suis parti sans dire un mot, sans faire de bruit, avec pour unique objectif d’aller combler mon ennui à l’extérieur. Je serai de retour d’ici une heure, m’étais-je dit en faisant mes premiers pas dans les flaques d’eau du jardin. Il n’y a aucune raison que je m’attarde dans le quartier. Où allais-je d’ailleurs ? Dehors, fut la réponse qui me vient à l’esprit. En réalité, je n’en avais strictement aucune idée au moment où je suis parti. J’irai simplement là où mes pas m’emmèneront jusqu’à ce que je fatigue.

Silencieusement, je me suis glissé jusqu’à l’entrée de la résidence et ainsi commença ma balade.

(…)

Les mains dans les poches, les vêtements humides, j’avance lentement sur les trottoirs déserts. Il y a un moment que j’ai quitté la zone résidentielle pour errer vers nulle part. Entre temps, j’ai failli retourner dans l’aquarium où j’ai rencontré une fille fort étrange le mois dernier, mais réalisant que je n’avais pas une seule pièce sur moi, j’ai tracé mon chemin. Trempé, Hisaka Rika a marché jusqu’à la plage sans s’en rendre compte. Quelques mètres après l’avoir réalisé, je m’arrête d’un coup et relève les yeux vers le ciel. Mes iris noirs croisent le ciel orageux, mes joues rosies par le froid font écouler la pluie le long de mon visage.

Il y a sûrement des dizaines de raisons d’aller à la plage. Que ce soit pour bronzer, se baigner, faire des rencontres, prendre des photos de coucher du soleil ou tout simplement essayer d’y vendre des beignets, chacun y trouve ses intérêts au final. Pour y avoir travaillé la première d’août, j’en suis ressorti avec quelques centaines de yens et un coup de soleil. En attendant de recommencer le travail, il n’y a aucune raison pour laquelle je me trouve ici. Face à ce constat, je soupire. Mes paumes viennent trouver le muret qui sépare le béton du sable, je contemple l’horizon durant un bref instant. Incapable de voir par delà les vagues déchaînées, je finis par abandonner l’idée d’aller marcher sur le littoral. Résigné, je m’apprête à faire demi-tour. Je vais rentrer chez moi, l’heure que je m’étais fixée est sûrement bientôt écoulée.

« A l’aide !! »

Dans un premier temps je ne me retourne pas, ne me sentant pas vraiment concerné par cet appel au secours. Ce n’est que lorsque la même voix féminine m’atteint pour la seconde fois que je daigne à me retourner. Et mon horizon en est bousculé. J’étais si proche, mais je n’ai rien vu. Quelques secondes plus tôt, mes yeux étaient posés sur le même bout de plage et je ne l’avais même pas remarquée, cette silhouette humaine sur la plage déserte. Son cri retentit encore une fois alors qu’elle semble s’agiter de plus en plus. Que se passe-t-il de l’autre côté de ce muret? D’un signe de main, je lui fais comprendre que je l’ai entendue.

Facilement enjambé, le muret n’est plus un obstacle pour moi et je me retrouve rapidement sur le sable mouillé. Au moins je ne m’enfoncerai pas dans cette saleté et je la rejoindrai plus vite. Le rideau de pluie m’empêche de voir clair, mais plus j’avance, plus j’ai un mauvais pressentiment. A quelques dizaines de mètres de la jeune femme ayant appelé au secours, une bourrasque manque de me faire vaciller, mais je tiens bon. Les secondes passées à avancer sur la plage me paraissent incroyablement longues, bien plus que lorsque j’ai vendu des friandises avec Satoshi il y a deux semaines. A cette réflexion, un petit sourire en coin se dessine sur mes lèvres, mais je le perds presque aussitôt.

Non.

Mon cœur rate un battement, mes jambes se raidissent alors que je suis sur le point d’arriver à destination. A environ huit mètres se trouve une jeune femme appelant à l’aide, la pluie – et peut-être les larmes – s’écoule le long de son corps, à ses pieds se trouve un corps. Un corps inerte que je connais bien. Je ne veux pas y croire et pourtant l’évidence est sous mes yeux. Mon regard parcourt l’enveloppe charnelle immobile de l’adolescente, de la tête jusqu’à ses cheveux roux bouclés. Autour d’elle, une flaque de sang à moitié effacée par les allers et venues des vagues.

J’avais pourtant prié au temple pour que 2016 soit une année tranquille. Sans trop y croire, j'avais imploré les dieux de m'accorder un temps de répit.

Dieu n’existe pas, et c’est nous qui l’avons tué. Mon dialogue avec Hibari me revient tout à coup à l’esprit, mais ce n’est pas vraiment le moment. Atterré, je n’ai pas d’autre réaction que lever les yeux vers la seule personne consciente à mes côtés. Pétrifié par la peur, je peine à ouvrir la bouche pour articuler quelques mots.

« Qu-qu’est-ce qu’il s’est passé ? »

Ai-je murmuré, la voix couverte par le bruit provoqué par le ressac. Aslinn. Lentement, je m’approche de son corps pour le regarder en face, submergé par la honte de mon voyeurisme trop humain, submergé par la honte de ne pas pouvoir l’aider. Une nouvelle fois, je me retourne vers l’autre fille, et sans connaître de demi-mesure, je ne peux m’empêcher d’hurler cette fois.

« QU’EST-CE QU’IL S’EST PASSE ? »

Et moi, qu’est-ce que je dois faire ? C'est dans ces moments là que je me rends compte que tout ce que j'ai appris en cours est inutile si je ne suis pas capable d'en ressortir l'essentiel en cas d'urgence. Je ne prends pas le temps de m’excuser et attrape nerveusement mon portable, tentant d’ignorer le corps à mes pieds. C’est mon sang froid qui est mis à l’épreuve. Il faut que je trouve un moyen de me calmer. Même si c’est dur, je ne dois pas crier, je n’obtiendrai pas sa coopération en me comportant comme un muffle.

« Tu.. tu as appelé une ambulance ? »

D’autres questions se bousculent dans mon esprit, mais céder à la panique en les posant toute ne m’apportera pas les réponses que je désire dans l’immédiat. Je le vois dans le regard de cette pauvre femme, elle ne semble pas en savoir plus que moi.


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MessageSujet: Re: Comment rencontrer une fille sur la plage - [Hisaka Rika]   Comment rencontrer une fille sur la plage - [Hisaka Rika] EmptyJeu 25 Aoû 2016 - 13:38

Haneko n’avait pas vu la silhouette se décider finalement à bouger. Elle s’était immédiatement replongé sur son portable, les doigts pianotant sur son téléphone. Dans cet état de panique presque complète, elle en avait même oublié pendant une seconde le numéro qu’elle devait composer. Pourtant ce n’était pas si difficile, il n’y en avait pas tant que ça à retenir ici au Japon. Et elle se retrouvait là, à genoux dans le sable, paralysée devant les numéros de son clavier numérique, à se demander qui elle devait bien appeler. Une ambulance bien sûr, mais qu’est-ce que c’était le numéro ? Il était simple et ça commençait par 1, non ?

De fait, partagée entre panique totale et volonté de bien faire, la jeune femme n’avait pas vu arriver la personne qu’elle avait pourtant interpellée elle-même. En fait, elle se souvenait à peine avoir appelé à l’aide, puisqu’elle ne se rappelait plus l’intérêt qu’elle avait trouvé là-dedans. Est-ce qu’elle allait devoir déplacer Aslinn ? Dans ce cas, en effet, elle aurait eu besoin de quelqu’un pour l’aider, mais c’était déconseillé en cas de blessures à la tête, non ? D’un coup, elle prenait conscience de tout ce qui lui manquait en terme de connaissance ou même d’expérience de ce genre de situation. Elle savait qu’il fallait appeler une ambulance, ça c’était à peu près certains, mais quant à dire ce qu’elle pouvait faire en attendant, elle n’en avait pas la moindre idée. Un instant, elle voulut chercher ce qu’il fallait faire sur internet, mais s’en empêcha rapidement : elle avait d’abord à appeler les secours.

Un léger bruit finit par lui faire perdre de vue son téléphone quelques secondes. Ah, il y avait quelqu’un. Elle avait finalement réussi à attirer l’attention de la personne de l’autre côté du muret. Un jeune homme qui lui était inconnu, mais au vu de la tête qu’il faisait, il avait saisi le problème. En le regardant arriver, Haneko peut le sentir vaciller, hésiter, son regard fixé sur Aslinn au sol. Était-ce simplement la vision d’un corps inanimé qui le perturbe ou bien reconnaissait-il quelqu’un ? Elle ne lui posa pas la question. En fait, ce fut lui qui parla en premier, alors qu’elle était occupée à reprendre ses esprits. Pour être tout à fait exact, il parla même deux fois. Une fois normalement, une fois en hurlant, sur elle.


- J’en sais rien… J’EN SAIS RIEN !

Par réflexe, elle avait hurlé autant que lui pour répondre. Que voulait-il qu’elle dise ? Elle venait d’arriver, elle n’avait rien vu d’autre qu’Aslinn. Elle n’aurait même pas dû être là, Haneko n’était venu que par ennui. Un haut le coeur la souleva brusquement alors qu’elle commençait à se demander si elle n’avait pas décidée d’aller s’ennuyer dehors aujourd’hui. Est-ce qu’Aslinn aurait été… ?

- Je viens d’arriver, elle était là et…

Il posa une autre question, parfaitement légitime celle-là aussi. Question qui réussit apparemment à connecter les derniers neurones dans le cerveau de la jeune femme, qui retrouva enfin le numéro et l’entra sur son téléphone en moins d’une seconde. Immédiatement, elle colla l’appareil contre son oreille.

- Oui ?

Ça sonnait encore, pourquoi ne pouvaient-ils pas décrocher plus vite ?

- J’ai ! Dit-elle au nouveau venu en levant la main pour l’empêcher d’appeler lui-même.

Ce n’est qu’après plusieurs secondes interminables qu’elle entendit finalement une voix à l’autre bout du fil.

- Oui ! Allô ? Je… J’appelle pour signaler un… une personne blessée, à la tête, ça saigne et…

Elle continu de parler ainsi pendant plusieurs secondes, balançant toutes informations qu’elle peut sans réfléchir à l’ordre ou à ce qui compte. C’est dans ces moments-là qu’elle regrettait vraiment de ne jamais avoir eu un minimum de formation à ce sujet, elle ne savait tout simplement pas comment faire. Par chance, l’homme qui avait répondu semblait patient à un point inimaginable. Il ne parla qu’au bout de trente secondes.

- Très bien mademoiselle. J’ai bien compris, nous allons envoyer une ambulance, mais je vais vous demander de ne pas raccrocher.
- Oui ! D’accord !
- Bien, je vais vous reposer des questions pour guider mes collègues, d’accord ?
- Oui.
- Redites moi exactement où vous vous situez.


Haneko ne s’en était même pas rendu compte, mais elle était de nouveau debout. Elle s’était éloignée de quelques pas, mais ne pouvait pas manquer le regard du jeune homme qui l’avait rejoint, aussi anxieux qu’elle et probablement désespéré de la voir dans un état pareil. Elle ferma un instant les yeux et prit une longue inspiration, son corps semblant s’affaisser un peu sur lui-même. Lorsqu’elle reprit la parole, c’était avec une voix bien plus calme, au point d’en être froide.

- Sur la plage, quartier d’Hebi, près de la rue…

Elle se tourna vers les bâtiments et fronça les sourcils ; elle ne connaissait pas bien toutes les rues, mais elle finit par leur donner celle qui faisait la plus proche intersection.

- ...Il n’y a personne d’autres sur la plage, ils ne pourront pas nous manquer.
- Bien. Vous avez parlé d’une blessure à la tête, la personne est-elle consciente ?
- Non,
répondit-elle brièvement.

La jeune Igarashi se rapprocha un peu de son amie au sol et de l’homme à côté, murmurant à ce dernier.


- Ils arrivent.
- Est-ce que la blessure saigne ? Abondamment ?
- Il y a du sang oui, beaucoup mais je crois que ça s’est calmé.
- Vous étiez présente quand la blessure a été faite ?
- Non. Je l’ai trouvé comme ça, sur la plage.
- Connaissez vous la personne ?


Il enchaînait les questions à une vitesse telle qu’Haneko avait un peu de mal à croire qu’il enregistrait vraiment ses réponses. Était-ce juste un moyen de la garder au bout du fil pendant que l’ambulance approchait.

- O-Oui… C’est une… une amie.

C’était peut-être s’avancer un peu trop, mais elle doutait que les détails intéressent les secours de toute façon.

- Vous êtes seule avec elle ?
- Non, il y a quelqu’un d’autre avec moi. Je l’ai appelé à l’aide.
- Vous avez déplacé la personne ?
- Non, je ne l’ai pas touché.
- Bien, surtout ne la déplacer pas sans l’intervention des ambulanciers, mademoiselle.
- D’accord,
prononça-t-elle avant de se tourner de nouveau vers Hisaka. Il ne faut pas la bouger.

Les questions continuèrent de s’enchaîner, la jeune femme répondant de façon mécanique sans hésiter. Elle se tenait debout face au jeune homme qu’elle avait appelé sur les lieux, lui transmettant de temps en temps les ordres des secours au bout du fil. Le temps paraissait tellement long. Une ambulance avait été là directement après son accident, dans ses souvenirs, elle l’avait entendu arriver dès son réveil. Pourquoi est-ce que cela prenait autant de temps maintenant ?
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MessageSujet: Re: Comment rencontrer une fille sur la plage - [Hisaka Rika]   Comment rencontrer une fille sur la plage - [Hisaka Rika] EmptyJeu 25 Aoû 2016 - 18:24

Mon cri retentit sur la plage déserte, puis part se perdre dans les vagues tumultueuses. Comme si je pensais résoudre le problème en hurlant au visage d’une jeune femme manifestement innocente dans l’affaire, j’avais déchargé mon cœur d’un poids en cédant à la colère. Un peu plus et je l’aurais agrippée par le col sous la panique. Heureusement je m’étais retenu et calmé en l’entendant hurler à son tour. Ce fut comme une claque pour moi, la deuxième de la journée. Sa voix me libéra de l’emprise de ma peur, un tout petit peu. Elle eut en tout cas le mérite de me ramener sur terre, me faisant prendre conscience que je n’étais pas seul dans ma galère pour cette fois. Nous étions trois, ou peut-être deux, au bord de cette plage, frappés par le destin. Impuissant, je n’ai pas pu faire autre chose que regarder le corps étendu sur le sable humide, la vision brouillée par la pluie. Mon corps tout entier tremblait, et ce n’était pas une réaction physiologique au froid. A mi-voix, la jeune femme consciente m’expliqua qu’elle venait de la trouver. Les pires scénarios ont alors défilé dans ma tête et je n’ai rien pu dire, j’ai simplement fermé les yeux. La boule au ventre, j’avais fini par reprendre mes esprits. Il me fallait penser rationnellement.

C’est la raison pour laquelle je lui demande si elle a pensé à alerter les secours. Si la réponse paraît évidente pour quelqu’un qui ne vit pas réellement la scène, elle l’est moins lorsque l’on est confronté à la situation. Silencieusement, je l’observe taper un numéro sur son cellulaire et porter ce dernier à son oreille. Trop loin pour entendre ce qu’il se dit à l’appareil, je ne peux que me fier aux indicateurs donnés par l’inconnue. Ainsi, lorsque sa voix parvient jusqu’à moi après quelques secondes d’appel seulement, une vague de chaleur parcourt mon corps alors que je suis trempé. Faux espoir apparemment puisque la conversation ne semble pas continuer. Elle est sûrement tombée sur la plateforme d’accueil. Les secondes passées à fixer la fille au téléphone me paraissent interminables et je n’ai qu’une envie : lui arracher cet appareil des mains et prendre le contrôle de la situation moi-même. Mes paumes me démangent, mais je tente de rester tranquille. Enfin, après je ne sais combien de temps, quelqu’un décroche. L’espoir renaît. Après quelques échanges avec les secours, un murmure se glisse jusqu’à mes oreilles. Ils arrivent, me dit-elle. Je baisse les yeux et range mon propre téléphone dans ma poche.

De mon côté, je ne peux malheureusement pas faire grand-chose. Frustré, je commence à faire les cent pas à la recherche d’un indice sur ce qu’il aurait bien pu se passer avant notre arrivée. De temps à autre, je jette des regards interrogateurs – et inquiets – en direction de la personne au téléphone, dans l’espoir d’avoir quelques nouvelles positives, mais tout paraît bien long lorsque nous sommes dans l’attente. Bien évidemment, de temps en temps, mes iris se posent inévitablement sur le corps de la victime. Les souvenirs de la lycéenne que je connais vive et impulsive me semblent bien loin derrière moi maintenant. Sa crinière rousse désormais tachée par le sang et le sable, fait bien moins fière allure que lors de la présentation de notre exposé. Dans son malheur, elle a eu la chance de ne pas avoir été emportée par la mer avec le temps qu’il fait. Il ne manquerait plus que la foudre frappe, et cette journée sera définitivement irrécupérable.

Après une courte inspection des alentours – périmètre de cinq mètres autour du corps environ – je ne trouve ni traces de pas, ni objet. Rien qui laisse penser à un crime en soi. Le temps et la mer a balayé toutes les éventuelles preuves. Résigné, je reviens entre l’inconnue – toujours avec les secours au téléphone – et Aslinn qui a perdu connaissance. Je pose un genou à terre, m’interrogeant sur les circonstances de l’incident – ou de l’agression. Qu’est-ce qu’on va faire maintenant ? Je relève les yeux vers l’horizon où se touchent ciel et mer, à la recherche d’une réponse que l’on ne me donne pas. Un coup de vent violent traverse le littoral, balayant les quelques déchets laissés par les touristes. Ce qui aurait pu me paraître brutal il y a quelques minutes encore m’indiffère désormais, et ce ne sont pas les gouttes de pluie glacées qui vont m’affecter.

Ils arrivent, mais quand ?

Mes cheveux noirs recouvrent mon visage, altérant momentanément ma vision, je ne réagis pas. Pas plus que lorsque l’inconnue me signale qu’il ne faut pas la bouger. Je le savais déjà, alors je ne fais qu’hocher la tête, l’air hagard. Les questions se poursuivent et je reste tout aussi inutile, agenouillé auprès du corps de l’irlandaise. Désormais je n’ai qu’une seule envie : entendre la sirène des secours. Mes doigts s’écrasent dans le sable mouillé, puis se referment sur eux-mêmes. Je serre le poing. Pourquoi est-ce que je suis toujours aussi impuissant lorsque les autres ont besoin de mon aide ?

« Combien de temps ? »

Sont les seuls mots que je parviens à prononcer assez distinctement pour me faire comprendre. A vrai dire, je n’attends même pas de réponse, sachant pertinemment que 10 minutes me feront l’effet de vivre 24 heures en Enfer. Quelque part, je cherche juste à m’immiscer dans la conversation pour ne pas me sentir comme un fardeau. Le sentiment de culpabilité me tuerait probablement à petit feu alors je fais semblant. D’un autre côté, si j’écoutais entièrement mon égoïsme, il y a un moment que j’aurais quitté cette plage à toutes jambes pour faire comme si je n’avais rien vu.

La pluie continue de tomber.

Des particules d’eau éclatent sur nous, humains. Dans l’attente, nous subissons. Ils ne peuvent pas se dépêcher ? Dans mes souvenirs, l’hôpital se trouve quartier Hiryuu. Ce n’est pourtant pas si loin, alors pourquoi traîner ? Je les blâme, mais ce n’est pas comme si j’étais utile en quoi que ce soit. Si je ne peux pas la bouger, est-ce que je peux au moins vérifier son pouls ? Ma main droite s’approche lentement et dangereusement du corps inerte sur la plage, mais je me résigne au dernier moment. La peur de découvrir la vérité m’empêche d’entamer une quelconque démarche. Je suis complètement minable, bloqué dans mon initiative par la crainte de toucher un cadavre. Après tout, nous ne savons pas depuis combien de temps elle est échouée ici.

(…)

L’arrivée des secours sonne comme une délivrance pour moi, pour nous. De l’autre côté du muret, une camionnette rouge s’est garée après avoir probablement réveillé tout le quartier avec sa sirène. Il ne m’en faut pas plus pour me relever, enfin. Tourné vers l’inconnue, je déclare.

« Il faut leur faire des signes pour qu’ils nous repèrent. »

Aslinn derrière nous, toujours inconsciente, je me mets à exécuter des mouvements de bras avec une souplesse jusqu’alors insoupçonnée. A la fois soulagé, mais toujours anxieux, je me surprends à crier sous la pluie battante afin d’attirer le plus d’attention possible sur nous. Les rues désertes commencent alors à se remplir de riverains à la curiosité tardive.
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MessageSujet: Re: Comment rencontrer une fille sur la plage - [Hisaka Rika]   Comment rencontrer une fille sur la plage - [Hisaka Rika] EmptyJeu 25 Aoû 2016 - 19:22

Les secondes passent. Les minutes passent. Les heures passent, mais ça Haneko est à peu près sûre que ce n’est qu’une impression de son esprit. Il ne peut pas s’être passé tant de temps déjà. Pourtant, chaque fois que son regard retournait sur la scène, la trouvant inchangée, elle avait la sensation qu’il s’était passé des heures comme ça. Aslinn ne pouvait pas rester des heures comme ça sur le sable sans que personne ne lui porte secours, ça n’avait tout simplement aucun sens. Pourtant, elle ne pouvait rien faire. Ni elle, ni l’inconnu qui l’avait rejoint. Il semblait tout aussi atteint qu’elle, si ce n’est plus, par la découverte.

Pendant que les questions et conseils de l’homme au téléphone se succédaient, la jeune femme avait observé l’inconnu qu’elle avait appelé. Il tournait autour de la scène comme un lion en cage, son regard inspectant chaque millimètre carré du coin, à la recherche de quelque chose. Étonnamment, pendant un long moment, elle s’interrogea sur ce que ça pouvait être, avant que son regard ne tombe de nouveau sur l’entaille au sommet du crâne de la rousse. Peut-être qu’il cherchait ce qui avait fait ça. Ce n’est qu’à cette pensée que le sang d’Haneko se glaça de nouveau. Jusque là, elle avait d’abord cherché à aider la lycéenne retrouvée dans le sable, sans s’interroger sur le pourquoi ou le comment de sa présence, mais maintenant qu’elle avait un peu de temps pour réfléchir, n’ouvrant la bouche que pour répondre automatiquement aux questions qu’on lui posait, une évidence la frappait. Il était impossible qu’Aslinn se soit fait ça toute seule. Enfin, elle n’avait pas put trébucher sur le sable et se prendre un caillou pile sur le coin de la tête. Pas avec autant de force, si ? De nouvelles questions surgissaient à chaque seconde dans l’esprit de l’étudiante, alors qu’elle tentait d’imaginer ce qui avait put amener à cette situation. Toutes ramenaient vers un même point cependant, et il était terrifiant.

Avertie par l’homme de rester près de son amie, la jeune femme a fini par s’asseoir à moins d’un mètre du corps inanimé, sans le toucher. Le téléphone toujours serré contre l’oreille, elle donnait une réponse de temps en temps, le regard un peu perdu dans le vide. Elle n’osait pas regarder directement Aslinn, de peur que cela n’ait miraculeusement empiré depuis la dernière fois qu’elle l’avait inspecté. Il fallut plusieurs minutes pour qu’elle sente enfin le contact humide de ses cheveux sur son front. La pluie avait repris, et elle n’en avait même pas pris conscience. La jeune Igarashi n’avait pas la volonté de prendre son parapluie pour tenter de se protéger ou même de protéger qui que ce soit. Elle était si focalisée sur son appel qu’elle faillit ne pas voir l’inconnu revenir et s’agenouiller à son tour, de l’autre côté du corps de la rousse.

Il avait l’air dévasté, que ce soit par son regard ou par la façon dont sa main se refermait sur le sable. Sa voix quand il parla était aussi lourde de sens. Plus le temps passait, plus il semblait impossible que cet homme ne connaisse pas Aslinn. Elle lui aurait bien demandé, mais ce n’était pas le moment. Ce n’était le moment pour rien sinon se soucier de ce qu’on lui disait au téléphone, et d’entendre les sirènes qui finiraient par arriver. L’inconnu demanda combien de temps et elle transmit la question à son interlocuteur. Au bout du fil, le responsable semblait préférer rester vague mais il la rassura en lui disant que cela ne devait pas prendre plus de trois minutes maintenant. Cela semblait tellement long quand il le disait comme ça.

Sans la force de parler, Haneko leva la main pour montrer trois doigts à l’homme aux cheveux noirs. C’était tout ce qu’elle pouvait faire pour l’instant. Tout ce qu’ils pouvaient faire tous les deux. Regarder et attendre.

Cela devait faire un moment qu’elle n’avait pas ressenti ça. Ce sentiment d’inutilité, d’incapacité à faire changer quoi que ce soit. Cette impression que quoiqu’elle pense ou fasse, rien ne changerait pour personne. Elle avait des souvenirs associés à cette sensation, plus que de raison, mais elle pensait les avoir enterré depuis des mois maintenant.

Tirée de ses pensées morbides par le début de geste de l’inconnu, elle fronça les sourcils avant de le voir s’arrêter. Puis elle comprit ce qu’il avait cherché à faire et ses traits s’adoucir légèrement. C’est ce qu’elle même avait fait tout à l’heure.

- Son coeur bat, finit-elle par dire, plus fort que lorsqu’elle répondait juste au téléphone.

En tout cas, il battait quand elle avait vérifié tout à l’heure mais elle a un peu trop peur de vérifier à présent.

Le son des sirènes n’aura jamais été aussi agréable à l’oreille. Haneko vit son compagnon brusquement bondir sur ses pieds et commencer à faire signe aux ambulanciers qui venaient d’arriver. Elle se leva à son tour mais plus lentement, avec la démarche raide qui la caractérisait. Debout, elle remarqua enfin que des badauds commençaient à apparaître le long du muret qui séparait la plage de la ville. Il fallait s’y attendre mais elle avait tellement eu l’impression d’être isolée avec ces deux personnes pendant si longtemps. Lorsqu’elle commença à faire des gestes, ils avaient déjà été repérés et un trio d’ambulancier était en train de descendre vers eux en transportant un brancard et du matériel.

Elle entendit quelques mots dans son oreille et se rendit compte que la communication n’était toujours pas coupée. L’homme raccrocha enfin et elle détacha le téléphone de son oreille comme si elle arrachait une partie d’elle-même.

Enfin, les secours sont arrivés et ils s’installent déjà au chevet d’Aslinn. L’un d’eux se charge d’éloigner un peu l’inconnu et Haneko, les réunissant quelques mètres plus loin.


- Je vais vous reposer quelques questions le temps que mes collègues déterminent quoi faire. Vous connaissez la victime ?

La question s’adresse aux deux jeunes gens, et Haneko commence par acquiescer brièvement avant d’ajouter d’une voix qu’elle sent bizarrement faible.

- O-oui. Elle est au lycée de Keimoo.

- Elle a de la famille ? Quelqu’un qu’il faut prévenir ?


La question la surprit, mais c’est surtout la réponse qui l’effrayait. Elle n’a jusque là pas beaucoup parlé à Aslinn, mais elle sait qu’elle est irlandaise, probablement venu étudier à Keimoo pour quelques années. Elle ne sait pas du tout si la rousse a de la famille dans les environs ou même au Japon. Ses lèvres s’ouvrirent et se refermèrent pendant qu’elle cherchait ses mots. Naturellement, son regard tomba sur l’inconnu à côté d’elle. Il avait l’air de la connaître non ? Peut-être qu’il saurait.

- Je… Je ne sais pas.
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MessageSujet: Re: Comment rencontrer une fille sur la plage - [Hisaka Rika]   Comment rencontrer une fille sur la plage - [Hisaka Rika] EmptyLun 29 Aoû 2016 - 1:15

J’ai indéniablement connu de meilleurs jours sur cette plage. Des instants chaleureux passés en solo ou en bonne compagnie. Des promenades nocturnes ou des journées de travail sous un soleil de plomb. Des histoires plus agréables que d’autres, mais toujours plus vives, joyeuses et colorées et celle-ci. Il aura fallu une seconde pour que mes souvenirs empreints de douceur soient balayé par ce vent d’horreur auquel nous faisons face. J’aurais pu plonger ma tête dans l’eau salée pour me tenter de me réveiller de mon cauchemar, mais je sais que ça n’aurait rien changé. La pluie et le vent me rappellent déjà bien assez que je suis dans la réalité et non dans le monde onirique.

Pas plus de trois minutes m’avait-elle dit après avoir posé la question à son interlocuteur au téléphone. 3 minutes, 180 secondes. Le temps de présenter une thèse si on se dépêche, mais aussi le temps de se vider de son sang et sombrer dans le sommeil éternel. Mon regard s’assombrit au moment où je le pose sur le corps inerte devant moi. Le temps s’écoule lentement dans notre bulle, mais encore plus pour moi qui ne trouve pas d’autre occupation que fixer la victime au sol. Dans un élan d’inconscience, je tends ma main vers le poignet d’Aslinn dans l’optique de prendre son pouls. Au dernier moment, je me défile, trop lâche, trop peureux d’affronter la réalité. Je me demande alors si cela me ferait plus mal de l’apprendre maintenant ou d’être secoué par une déclaration froide de l’un des secouristes. Prisonnier de mon dilemme, je reste immobile pendant un moment jusqu’à ce que la voix de la jeune femme conscience parvienne jusqu’à mes oreilles. Son cœur bat me dit-elle. Et le mien se remet à battre à son tour. Au creux de ma cage thoracique, je le sens s’emballer. Ainsi, je tourne mon visage vers celui de l’autre personne et lui adresse un sourire rempli de fausse confiance, mais aussi d’espoir. Son cœur bat, c’était tout ce que je voulais entendre, et cela même si elle me dit ça car elle tente simplement de s’en assurer elle-même.

Cela fait un petit – mais très long – moment que nous sommes sur les lieux désormais, mais je me rends compte que je ne l’avais encore jamais réellement vue jusque là. En entendant sa voix crier à l’aide tout à l’heure, j’ai su que c’était une fille. Quand j’ai perçu ses formes en l’approchant, cela me l’a confirmé, mais je ne l’avais pas encore regardée. Malgré la panique, ses traits restent doux, ses lèvres sont fines, ses cheveux sont noirs tout comme ses iris dans lesquels je me plonge un court instant au risque de paraître gênant. Mon regard aurait pu paraître insistant, mais il ne l’est pas. En réalité, mes pupilles reflètent simplement l’état de perdition dans lequel je me trouve. Tel un enfant perdu dans le foule, je ne sais plus où j’en suis. Il aura fallu que la sirène se fasse entendre pour me faire décrocher du visage de mon interlocutrice. A ce moment là, un poids disparaît de mon thorax, je bondis par réflexe et me mets à hurler comme un forcené.

Au bout de quelques secondes d’activités intenses, je suis épuisé. Je n’ai qu’une seule hâte : rentrer chez moi, prendre une douche chaude et me laisser aller sur mon lit. Et pourtant la journée s’annonce encore bien longue. En comprenant que ça ne ferait pas avancer les choses, j’ai naturellement arrêté de crier après m’être époumoné. Les secours font ce qu’ils peuvent pour traverser la plage malgré les intempéries. Ils font ce qu’ils peuvent, mais ce n’est pas assez pour moi. Mon regard oscille entre le corps d’Aslinn et les professionnels qui débarquent. Je serre le poing. C’est l’heure du verdict. Ils finissent par nous dépasser pour prendre la victime en charge. Je n’ai même pas le temps de me retourner pour voir comment ils procèdent qu’on commence déjà à nous poser des questions comme s’ils nous prenaient pour des suspects. J’ai de la chance d’avoir un autre témoin avec moi pour répondre la première à l’interrogation car je pense que je n’aurais pas pu m’empêcher d’être agressif ou du moins irritant. J’apprends alors qu’elle connait également Aslinn du campus. D’un coup d’œil, je la jauge de la tête aux pieds. Elle a pourtant l’air plus âgée, enfin je crois. Voyant le regard insistant de l’homme, je re-concentre mon attention sur lui et prends la parole à mon tour.

« Oui. »

C’est la seule chose qui est sortie instinctivement d’entre mes lèvres, n’ayant rien de plus à ajouter. Après tout, c’est une question fermée et l’autre fille a déjà donné une précision non demandée. Sans nous laisser de répit, il reprend en nous demandant si elle a de la famille, un tuteur ou juste une personne à prévenir. L’autre fille ne sait pas. Tout repose sur moi à présent. Aussi loin que possible, je cherche dans mes souvenirs ce qu’elle aurait pu me dire sur son entourage. Durant le mois que nous avons passé ensemble, nous n’avons jamais vraiment évoqué la famille. Par contre, le soir de notre première rencontre, j’ai appris qu’elle était nouvelle à Keimoo et qu’elle venait d’Irlande. Est-ce que sa famille l’a suivie ? Je ne pense pas. Ils ne l’auraient sans doute pas laissée aller dans un bar de Bougu s’ils vivaient avec elle, à moins d’être particulièrement laxistes. Après un court temps de réflexion, je réponds au secouriste.

« C’est une étudiante étrangère, elle vient est irlandaise. Je ne crois pas qu’elle ait de la famille au Japon, mais nous n’en avons jamais réellement parlé… »

Nous avons passé tout un mois à traquer Kagami et à le martyriser, mais jamais une seule fois il ne nous serait venu à l’esprit d’échanger ce genre d’informations au cas où nos plans tourneraient mal. Il y a pourtant eu plusieurs signes précurseurs de cette journée, des présages indiquant qu’on allait se retrouver dans le pétrin. Je jette un œil en arrière, mais je ne parviens pas à voir l’état d’Aslinn de là où je me trouve. Je soupire, l’interrogatoire reprend.

« Est-ce qu’il y avait quelqu’un d’autre sur les lieux quand vous avez découvert le corps ? »

Je secoue la tête de gauche à droite pour signifier que non avant d’ajouter quelques précisions sur les circonstances.

« Elle était là avant moi. J’ai essayé de chercher autour du corps, pas la moindre trace de pas. »

De mon index, je désigne la jeune femme à mes côtés alors que l’urgentiste s’empresse de noter nos témoignages. Quand il semble avoir terminé, il se racle la gorge et lance un regard éloquent à ses collègues.

« Vous allez devoir me suivre à l’hôpital, nous avons besoin de témoignages approfondis. »

Sans chercher à en savoir plus sur cette histoire d’enquête pour le moment, la seule question qui me vient à l’esprit est prononcée.

« Elle va bien au moins ?
- Son pronostic vital n’est pas engagé, rassurez-vous. »

Ce ne sont peut-être que quelques mots pour lui qui a l’habitude de ce genre d’incident, mais c’est une grande victoire pour moi. A cet instant, l'idée d'éventuelles séquelles est loin de moi. Elle vit, et c'est tout ce qui importe pour le moment. Ne pouvant pas contenir ma joie plus longtemps, je me surprends à sourire franchement à l’inconnue. On a réussi. Tout ce qu’on a fait jusqu’à présent n’a pas été vain. Toutefois, c’est dans le silence que nous suivons les ambulanciers jusque dans la camionnette rouge, à quelques centimètres du corps d’Aslinn. Elle est vivante et s’en sortira ! Je prends place entre un secouriste et l’autre fille, encore tout excité par la nouvelle. Quelques secondes plus tard, la sirène retentit de nouveau. Direction l’hôpital. Je réalise alors que je ne connais toujours pas le nom de mon interlocutrice. Après l’avoir réellement regardée sur la plage, je m’apprête à la découvrir un peu plus.

« Au fait, tu t’appelles comment ? »
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MessageSujet: Re: Comment rencontrer une fille sur la plage - [Hisaka Rika]   Comment rencontrer une fille sur la plage - [Hisaka Rika] EmptyLun 29 Aoû 2016 - 18:10

Elle avait finit par s’y attendre mais la confirmation la surprend tout de même : le jeune homme qui est venu la rejoindre connaissait bien Aslinn, probablement mieux qu’elle en fait. Ce qui expliquait sans doute ses réactions brutales à tous ces évènements. Il devait être aussi perdu qu’elle, et comme il ne connaissait pas Haneko, il avait dû se demander ce qu’elle fichait là. Le regard vacillant entre le secouriste qui les interroge et l’homme, la jeune femme tentait de comprendre exactement de qui il s’agit. Cela n’aidera pas vraiment ni Aslinn ni les ambulanciers, mais cela lui permettait de s’occuper l’esprit sans avoir à penser à la rousse étendue un peu plus loin sur le sol.

C’est donc à ce moment qu’elle commence à regarder la personne qu’elle a appelé à son secours sans réfléchir, et qu’elle commence à le voir réellement. Ils avaient pourtant partagés de longs moment depuis tout à l’heure, et plutôt intenses, mais les deux étaient entièrement focalisés sur quelqu’un d’autre. C’est à peine s’ils reconnaissaient la présence de l’autre : Haneko avait passé le plus clair des minutes précédentes au téléphone et lui s’était amusé à inspecter la scène. Deux méthodes qui les avaient empêchés de paniquer complètement, ou en tout cas d’exprimer à haute voix leur panique, mais qui les avait aussi empêché d’avoir le moindre semblant de conversation ou d’interaction normale. Non que ça leur ait manqué, mais elle en prenait conscience à présent qu’une partie de la pression était retombée : les secouristes étaient là, tout n’était plus entre leurs mains uniquement.

Perdue dans ses pensées, elle faillit manquer la question de l’ambulancier sur la famille à contacter, et ne put répondre qu’avec une hésitation notable. Elle ne connaissait pas assez Aslinn pour faire la moindre supposition. Par chance, l’autre répond en confirmant le statut d’étudiante d’Aslinn. Comme elle pouvait le supposer, le jeune homme est sans doute étudiant à l’académie de Keimoo et c’est aussi comme ça qu’il a rencontré la rouquine. Haneko n’arrivait pas à lui donner un âge sur le coup, il pouvait bien être un camarade de classe de la jeune femme, ou un collègue de club. L’important, c’était qu’il connaissait la victime depuis assez longtemps pour émettre une supposition qui sembla satisfaire leur interlocuteur.

Encore une fois, Haneko se sentit gêné d’avoir appelé, entre toutes les personnes qui auraient put passer dans le coin, quelqu’un qu’Aslinn connaissait. Quelqu’un qui la connaissait sans doute mieux que la jeune Igarashi. C’était une pensée absurde, mais elle espérait n’avoir mis personne dans l’embarras.

L’interrogatoire continua et devint un peu trop précis pour que la jeune femme ne comprennent pas où il voulait en venir. Des traces de pas autour du corps ? Ça voulait dire qu’ils soupçonnaient qu’une autre personne avait été impliquée dans tous ça. La possibilité n’aurait pas dû surprendre Haneko, elle l’avait même pensé un peu plus tôt, mais en avoir la confirmation de la bouche d’un professionnel lui fit l’effet d’un coup de poing dans le ventre. Qui aurait put faire ça ? Et pourquoi ? Pourquoi la laisse là toute seule ? Le choc l’empêcha de répondre jusqu’à ce qu’elle remarque que le jeune homme la désigne du doigt. Évidemment, elle était là avant.

- Non. Il n’y avait personne quand je suis arrivée. Je l’ai juste vu elle, et je n’ai rien remarqué autour.

Une grimace apparut sur ses lèvres au moment d’admettre cette erreur. Bien sûr, sur le coup elle n’avait pas réfléchi amis elle aurait dû faire plus attention à ses gestes au moment d’approcher. Peut-être aurait-elle put noter quelque chose d’intéressant et peut-être a-t-elle effacée involontairement les traces de ce qui était arrivé. L’urgentiste ne semblait pas lui en tenir rigueur cependant, puisqu’il se contenta de hocher la tête, avant d’annoncer finalement qu’ils allaient devoir les suivre à l’hôpital. Rien qui n’ait pas été attendu par la jeune femme. De toute façon, elle ne comptait pas simplement partir comme ça. Si elle pouvait rester le temps de s’assurer que tout allait bien, elle le ferait. Mais au moment de poser la question à l’ambulancier, les mots se bloquaient dans sa gorge, comme par peur de formuler une question dont la réponse pouvait ne pas lui plaire.

C’est son compagnon d’infortune qui posa la question à sa place, et la réponse lui arracha un soupir de soulagement. La jeune femme sentit un poids libérer brusquement ses épaules. Son coeur était toujours serré par l’inquiétude mais elle savait maintenant que la rousse allait s’en sortir. Peut-être même un peu grâce à leur boulot, même si ça s’est borné à appeler les secours.

Comme l’interrogatoire semblait terminé, ils furent lentement repoussés vers l’ambulance, pendant que les autres urgentistes s’occupent de déplacer précautionneusement le corps de leur amie sur un brancard. C’est en détournant le regard de cette image qu’Haneko tomba de nouveau sur le jeune homme et le sourire qu’il arborait alors. D’abord confuse, elle finit par comprendre qu’il ressentait sans doute le même soulagement qu’elle : Aslinn était vivante et elle le resterait. Ce n’était pas tant que ça, mais ça ressemblait à la meilleure nouvelle qu’elle ait reçu depuis longtemps. Avec un nouveau soupir, elle se permit le luxe de sourire à son tour, un peu fatigué mais heureuse.

Ils furent invités à prendre place à l’avant, pendant que deux secouristes restaient aux côtés d’Aslinn le temps de faire le trajet jusqu’à l’hôpital. La sirène retentissait de nouveau avant qu’Haneko ne prenne pleinement conscience du temps qui était passé. Le soulagement l’avait submergé un peu rapidement, mais un nouveau sentiment venait rapidement l’envahir. L’idée de retrouver l’hôpital après tout ce temps faisait naître un peu d’appréhension. Son regard dériva naturellement sur l’urgentiste au volant, le même qui leur avait posé les questions et qui semblait si sûre du pronostic pour Aslinn, puis vers le jeune homme entre eux. Lui-même se tourna alors vers elle pour poser une question qui la prit par surprise.

Ce n’était peut-être pas le moment de s’interroger là-dessus, mais c’est vrai qu’ils n’avaient pas eu le temps jusque là et qu’ils n’étaient pas sûrs de pouvoir le faire une fois à l’hôpital. Haneko manqua éclater de rire, tant la simplicité de cette forme de politesse contrastait avec les dernières minutes qu’ils avaient passés ensemble. Le fait de connaître le nom de l’autre paraissait dérisoire à présent.


- Je suis Haneko Igarashi. Et toi, comment tu t’appelles ?

Et elle sourit encore, même si la situation ne s’y prêtait pas. Ils allaient commencer à vraiment s’interroger, à vraiment se connaître, et d’une certaine façon cela la rassurait. Elle se demandait si elle aurait bien supporté un retour à l’hôpital si elle s’était retrouvée toute seule comme ça, mais il était là maintenant. Et il connaissait Aslinn aussi. Ils pourraient affronter ce qui attendrait à l’hôpital à deux, que ce soit les interrogatoires successifs ou les heures d’attente.
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MessageSujet: Re: Comment rencontrer une fille sur la plage - [Hisaka Rika]   Comment rencontrer une fille sur la plage - [Hisaka Rika] EmptyMar 30 Aoû 2016 - 19:58

Il continue de poser des questions qui me semblent presque futiles sur le coup. Pendant qu’il nous tient occupés avec son interrogatoire, Aslinn est peut-être en train de jouer sa vie. Etrangement, il ne nous demande pas comment nous nous appelons et s’en tient à ce qui aurait un rapport avec l’incident. Est-ce qu’il y avait quelqu’un d’autre à notre arrivée sur les lieux ? Je m’en remets à la jeune femme qui m’a accompagnée durant cette longue épreuve étant donné qu’elle fut la première à trouver le corps. Un frisson d’effroi me parcourt l’échine quand je réalise que sans elle, je n’aurais probablement même pas remarqué la crinière rousse jonchant sur la plage. Une fois mon temps de parole écoulé, c’est au tour de la fille de témoigner. Je l’écoute avec grand intérêt en espérant en savoir un peu plus sur cette affaire. Suspendu à ses lèvres, j’apprends – non sans déception – qu’elle n’en sait pas plus que moi. Personne, rien dans les alentours. Cette situation est frustrante. Depuis combien de temps l’irlandaise est dans cet état ?

C’est avec un dédain non-mérité que je regarde le secouriste prendre des notes sur la situation, sans doute trop impatient pour être serein. D’un revers de manche, j’essuie les gouttes de pluie perlant sur mon front. A l’instar de la mer agitée, mon cœur est submergé d’une vague d’émotions diverses. La colère, l’inquiétude, la tristesse. Autant de sentiments qui se mêlent les uns aux autres pour former un tout confus : mon esprit. L’urgentiste daigne alors enfin à lever les yeux de son carnet. Il nous invite à le suivre à l’hôpital. Ce n’est pas comme si j’avais vu les choses autrement, même s’il ne nous l’avait pas imposé, j’aurais sans doute demandé de moi-même. Plus important toutefois, l’état de santé d’Aslinn. Si nous quittons la plage, c’est que les premiers secours ont été prodigués et qu’un verdict temporaire peut être prononcé.

Avec soulagement, nous apprenons qu’elle est vivante. Loin de moi, à cet instant, l’idée qu’elle puisse prendre la mémoire ou devenir partiellement handicapée. Son cœur bar, sa vie continue. Je peux sentir la pression se relâcher et les nœuds se défaire dans mon estomac. Un sourire donné à l’inconnue, un sourire rendu quelques instants plus tard. Mes pas s’enfoncent dans le sable humide, nous rejoignons rapidement le véhicule de secours et prenons place à l’avant. Durant les derniers mètres que nous avons parcourus, nous n’avons pas prononcé un mot, un seul regard a suffi pour partager nos émotions. A bout de souffle, je me laisse tomber sur le siège, me laissant entraîner par la fatigue qui survient d’un coup. Je suis un homme trempé, mais un homme heureux. La sirène se met en marche, nous sommes partis. La plage disparaît derrière nous. Quelques rues sont parcourues avant que je ne brise le silence pour m’adresser à la jeune femme. Lui demander son nom, c’est bien pour commencer. D’ordinaire les rencontres commencent ainsi, la notre a été sensiblement plus brutale.

Haneko Igarashi me dit-elle avant de me retourner ma question, par politesse. Haneko. Neko. Chat. J’aime les félins. Ou peut-être Enfant-plume. Un nom bien poétique auquel les parents ont dû mûrement réfléchir avant sa naissance. A mon tour, j’entrouvre les lèvres pour me dévoiler un peu plus.

« Hisaka Rika. Enchanté ? »

Je plonge mes mains dans mes poches et laisse échapper un soupir. Je ne suis pas sûr qu’Enchanté soit la bonne formulation après ce qu’il vient de se passer, mais j’imagine qu’elle comprendra qu’il est difficile de rompre les bonnes habitudes. La courtoisie, quelle connerie. En voilà un bon exemple. Les essuie-glaces balaient férocement les particules d’eau qui s’écrasent contre le pare-brise. Mon regard alterne successivement entre les mains du chauffeur sur le volant et l’extérieur. Les lumières des feux se reflètent sur la route, le monde tourne au ralenti. Nous prenons un virage et nous engouffrons dans le quartier Hiryuu. L’hôpital n’est plus très loin si mes souvenirs sont bons. Finalement ma balade aura duré un peu plus qu’une heure. Je sors mon téléphone de ma poche, pas de nouveau message. Tant que j’y pense, je vais peut-être laisser un message à Naoko, histoire qu’elle ne s’inquiète pas. Si elle s’en inquiète, me dis-je en pensant au fait que je l’évite depuis assez de temps pour qu’elle ne s’en préoccupe plus.

From : Hisaka Rika
To : Naoko Tanaka
Text Message : Je rentrerai probablement tard ce soir. Passe une bonne soirée.

Hésitant, je relis plusieurs fois mon message. Est-ce que ça ne fait pas bizarre d’envoyer ça sans contexte ? Le temps où je mettais 10 minutes à trouver quoi lui écrire semble être revenu. Un Bonne soirée. un peu froid, est-ce donc tout ce que j'ai à lui offrir depuis l'épisode d'Hokkaïdo ? Je finis par appuyer sur la touche d’envoi avant de ranger mon cellulaire là où je l’ai pris tout à l’heure. De là où je suis, je parviens à distinguer un bâtiment imposant à quelques centaines de mètres. Une dernière ligne droite. L’hôpital de la ville. Sans trop réfléchir, je lance une question à Haneko. Une question impertinente qui ne m’apportera rien, si ce n’est de meubler la conversation et de ne pas me laisser sombrer dans la mélancolie ou l’inquiétude vis-à-vis de l’état de la rouquine. Et puis nous avons encore de longues heures à passer – possiblement – ensemble, autant joindre l’utile au pseudo-agréable.

« Au fait, tu as dit que tu connaissais Aslinn. Vous êtes camarades de classe ? »

Même en ayant balayé son visage du regard un peu plus tôt, je n’ai pas réussi à déterminer l’âge de la brune. Le temps d’arriver sur le parking, je l’écoute me répondre en m’imaginant toute sorte de scénario improbable où les jeunes femmes auraient pu de rencontrer. Cela va paraître assez mal placé, mais en vue du caractère sanguin de la rousse, je me suis demandé dans quelles circonstances elles auraient pu devenir amies. Haneko me paraît être le genre de fille calme et sans histoire. Aslinn, tout le contraire. Je pourrais me tromper, mais à vue d’œil, elles n’ont pas grand-chose en commun.

Nous arrivons sur le parking de l’hôpital juste après sa réponse. Le véhicule est aussitôt évacué et nous nous retrouvons une fois de plus sous la pluie. Ma réaction est immédiate : j’éternue. Le brancard où se trouve le corps d’Aslinn défile sous mes yeux, escorté par les secouristes. Face à l’immense bâtisse, Haneko et moi-même sommes incroyablement petits. Machinalement, nous emboîtons le pas. La journée ne fait que commencer.


Dernière édition par Hisaka Rika le Mer 31 Aoû 2016 - 21:43, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Comment rencontrer une fille sur la plage - [Hisaka Rika]   Comment rencontrer une fille sur la plage - [Hisaka Rika] EmptyMer 31 Aoû 2016 - 15:56

Dans le relatif silence de l’ambulance, la sirène était devenu rapidement un bruit de fond. Peut-être qu’elle était conçue pour ne pas porter trop fort dans les oreilles du chauffeur, mais Haneko pensait plutôt qu’elle faisait simplement abstraction après un moment. C’était juste un son trop fort pour son cerveau. Il lui fallut quelques minutes de plus pour prendre conscience que c’était le cas avec tous les son alentours, elle entendait à peine le véhicule prendre les virages. Pourtant, il y avait aussi des choses qui lui paraissaient amplifiés à présent qu’elle retrouvait un calme relatif. Son coeur battait fort contre ses temps, pour commencer, et vite. Elle remarqua aussi que sa respiration était plus lourde, maintenant qu’elle avait le temps de se concentrer dessus. Cela devait faire depuis qu’elle avait découvert Aslinn, mais elle ignorait complètement combien de temps était passé depuis. L’ambulance avait mis moins de dix minutes à arriver, mais combien de temps avait-elle été interrogé ?

La pluie battait fort également, contre le pare-brise de l’ambulance. Les essuie-glaces tenaient bien la cadence, mais étonnamment ils ne semblaient pas produire le moindre son. C’était un monde étrange, finit-elle par comprendre, que celui où les sons ne lui parvenaient pas tous. Le stress sans doute, comme lorsqu’elle s’était retrouvée écraser sous une voiture, ou réveillée dans un lit d’hôpital après l’accident. Pendant quelques temps, ses sens décidaient de fonctionner autrement, sans qu’elle sache exactement s’il y avait une raison derrière tout cela. Cela avait quelque chose d’étrangement agréable, ce moment de calme relatif où elle commençait à se calmer. Aslinn était vivante, on la transportait vers l’hôpital, il n’y avait plus de raison de s’inquiéter.

Bien sûr, une part de sa raison voulait lui crier qu’il y avait au contraire tout à s’inquiéter. La rousse avait été touchée à la tempe, au crâne, qui pouvait deviner ce que ça allait signifier pour son état de santé. Se réveillerait-elle toujours Aslinn ? Ou bien quelque chose allait-il rester brisé en elle pour le reste de ses jours ? La dernière fois qu’elle avait connu l’hôpital, Haneko en était ressortie sans ses jambes. Elle savait bien sûr que la même chose ne pouvait pas arriver à son amie, mais ça ne l’empêchait pas de craindre le pire. Et puis, il y avait la petite voix qui murmurait quelque chose au sujet de celui ou celle qui avait fait ça. Des soupçons qu’il était de plus en plus difficile à faire taire.

C’était inutile, elle n’avait rien vu et ne connaissait pas Aslinn. Elle ne pouvait rien apprendre, ni comprendre.

La voix du jeune homme fut accueillie avec joie, autant comme une distraction que comme un moyen de se rassurer. Le monde tournait toujours. Les gens étaient toujours là, et il y en avait qui s’inquiétait autant pour la rousse qu’elle, si ce n’est plus. Elle ne le connaissait pas et n’imaginait pas le lien qu’il avait avec Aslinn, mais ils avaient été poussés à se rencontrer d’une manière ou d’une autre. Autant se comporter poliment, pour donner ne serait-ce qu’une illusion de normalité. Elle appréciait l’effort, même si dans la précipitation, elle en oublia ses manières et le tutoya directement. Non qu’il lui en tiendrait rigueur puisqu’il l’avait fait aussi. Ils échangèrent des noms et instantanément cela donnait plus de teneur à ce visage, plus de réalité. Hisaka Rika. Elle s’en souviendrait, même si elle ne le revoyait jamais. Ce n’était pas le genre de rencontre qu’on oubliait facilement.

Son expression polie la fait sourire. Ce n’est sûrement ni la chose à dire, ni la chose à faire en pareille circonstance, mais cette petite absurdité ne pouvait simplement pas être ignorée. Rapidement son visage reprit une mine plus sombre et elle répondit à voix basse.


- Je suppose, oui. Enchantée aussi.

Pendant un temps, cela semblait être le total de leur conversation. Il n’y avait pas grand chose à dire sur leur situation. En fait, la plus grosse partie de tout ce qu’il y à exprimer l’a déjà été, à travers des regards, des mimiques, des signes peut-être. Verbalement, cela paraissait beaucoup plus compliqué. Ils ne se connaissaient pas après tout et les circonstances étaient un peu particulière. Il n’était pas dans les habitudes, ni dans la culture, d’Haneko d’exprimer son soulagement, son inquiétude ou ses craintes comme ça, surtout pas à un inconnu. Elle supposa qu’il en était de même pour lui et ne dit donc rien jusqu’à le voir sortir un portable de sa poche.

Elle se souvint alors du sien, qu’elle tenait toujours fermement entre ses doigts, trempé. La pluie ne l’avait pas épargné mais elle n’y avait pas prêté la moindre attention, trop occupé à répondre aux questions ou à regarder Aslinn. Du coin de l’oeil, elle voit le jeune homme pianoter quelque chose, peut-être prévenir quelqu’un de ce qui se passe. Aslinn doit bien avoir d’autres amis que lui connaît. Haneko se demanda un temps si elle avait quelqu’un à prévenir, mais son père n’était pas en ville cette semaine. Elle pouvait rentrer aussi tard qu’elle voulait sans avoir à inquiéter personne. Pourtant, une part d’elle-même voulait lui envoyer un message, ou même l’appeler, pour lui dire qu’elle allait à l’hôpital, pour lui dire qu’elle avait retrouvé une camarade de l’université dans un sale état et qu’elle ne savait pas quoi faire. Masamune Igarashi saurait quoi faire, ou quoi dire, comme il le savait toujours.

Lorsque la voix d’Hisaka l’atteignit une deuxième fois, elle était déjà dans la page de ses contacts lui correspondant, mais n’avait encore rien tapé. Sitôt la question parvenue à ses oreilles, elle verrouilla le téléphone et le rangea prestement dans la poche de son jean avant de se tourner de nouveau vers lui.


- N-non. Je ne la connais qu’un peu. On s’est… croisées sur le stand du club de découverts culinaires. Elle voulait… Elle voulait un peu d’aide pour apprendre à cuisiner.

Dis comme ça, cela sonnait tellement futile et stupide comme façon de connaître quelqu’un. Pouvait-elle réellement prétendre la connaître d’ailleurs ? Elles avaient un peu échangé, c’est vrai, mais Haneko ne connaissait pas grand chose de l’irlandaise et inversement. La politesse voudrait sans doute qu’elle lui rétorque la question, d’autant qu’elle est à son tour curieuse de savoir. S’il lui demande si c’est une camarade de classe, c’est sans doute qu’il ne fait pas partie de sa classe ou il ne demanderait pas comme ça. Elle ouvrit la bouche pour poser la question mais fut interrompue par l’arrêt soudain de l’ambulance : ils étaient arrivés à destination. Prestement, l’ambulancier les invita à descendre avant de rejoindre ses collègues pour descendre la civière. Pendant un temps, ils restèrent ainsi face à l’hôpital. Quelque chose lui disait qu’ils allaient y passer un moment.

***

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