Comme tous les jours après avoir mangé, Amalia s'était rendue à la bibliothèque pour étudier pour étudier jusqu'à l'heure de son club. Cependant, aujourd'hui un évènement allait changer sa routine du tout au tout.
La belle brune révisait tranquillement à une table lorsqu'une japonaise s'en approcha.
"E-Excusez-moi mais un g-garçon a pris une photo de v-vous.."
La lycéenne se désintéressa soudainement de son livre pour planter ses iris turquoise dans celles de son interlocutrice.
"Pardon ?! Est-ce que vous savez où il est parti ?!
-C'était T-Tanegawa-san, o-on est dans la même classe.. I-Il est dans le club de combat sans armes, en k-kung fu je crois.. Il est sûrement au dojo..
-D'accord, merci !"
Amalia rangea ses affaires en quatrième vitesse et partit en direction du dojo dans lequel elle pénétra. Au vu des nombreux groupes présents, elle interpella un japonais pour savoir lequel était celui de kung fu. Le sportif lui indiqua un groupe vers lequel elle se dirigea.
***
"Eh les gars, vous d'vinerez jamais ! s'exclama le dénommé Tanegawa. J'ai réussi à prendre une photo d'Amalia à la bibliothèque !
-T'étais dans une bibliothèque toi ? raillèrent la plupart de ses amis en riant.
-Ouais et ça valait le coup !
-Sérieux ? Fais voir !
-T'attends quoi pour nous l'envoyer ?
-Dans vos rêves ! Vous imaginez pas à quel point j'ai galéré pour avoir cette photo !
-Ah ouais, du genre ?
-J'ai du récupérer son emploi du temps, la suivre en dehors des cours pour connaître ses habitudes.. Tout ça pour trouver le moment où je pourrais la prendre en photo !
-C'est vrai qu'espionner Amalia Williams pendant plusieurs semaines doit être très déplaisant ! se moqua l'un de ceux qui étaient groupés autour de lui.
-Et si je te donne de l'argent.. Genre 150 yens ?
-150 yens ?! Tu te fous de moi ou quoi ? La photo volée d'un mannequin ça vaut bien plus que ça ! Filez moi au moins 500 yens si vous la voulez et c'est uniquement parce que vous êtes mes amis, j'suis sûr que j'aurais pu en tirer au moins 900 yens !
-Bouge pas, je retourne au vestiaire !"
***
Amalia n'eut aucun mal à repérer ce Tanegawa puisqu'il était le seul à avoir son portable et que la presque totalité de son club semblait s'être groupé autour de lui. La brune entra dans une colère noire en l'entendant marchander la photo et lui arracha le portable des mains.
"Oh je t'en prie, ne te donne pas cette peine ! lança-t-elle à celui qui s'apprêtait à retourner dans les vestiaires."
L'ex mannequin était sur le point de supprimer la photo mais le sportif lui reprit le portable.
"Eh pas si vite ma jolie, si tu veux la photo, tu vas devoir me donner quelque chose en échange !"
Le japonais fit mine de réfléchir.
"Voyons voir, qu'est-ce que je pourrais bien te demander.. Ah, je sais ! Je veux bien te rendre la photo en échange d'un baiser, ça ne devrait pas te poser de problème non ?"
Amalia le fusilla du regard en entendant le sous-entendu tandis que ses amis éclatèrent de rire en l'entendant.
Dernière édition par Amalia Williams le Jeu 18 Aoû 2016 - 14:07, édité 3 fois
Il faisait sombre, froid, pour ce mois d’août. Aussi froid que l’extérieur était chaud. Il faisait une température très élevé, et petit a petit, les étudiants revenaient sur le campus. Bien que les vacances n'en étaient qu'a leurs moitié, beaucoup revenaient étudier, faire leurs activités de club, ou tout simplement passer du temps a Keimoo avec leurs amis. Je ne l'avais pas quitté. J'avais travaillé durant quelques semaines avec Hisaka, et tout les soirs, suite a ma journée, je venais au dojo pour travailler, encore et encore, les mêmes mouvements.
Il y avait eu une époque, jusqu'à il y a peu, ou je refusais de m’entraîner devant les autres, histoire de ne pas leurs faire savoir mon niveau. Je ne voulais de toute façon pas faire de tournoi, ou de chose dans le genre. J'avais simplement envie de continuer a faire ce sport sans aucune chose venant l'entraver depuis l’extérieur. Les tournois d'hiver, les qualifications étaient pour dans quelques mois. Et lorsque j'avais rencontré Yui-sensei, le directeur adjoint, j'avais vaguement réfléchis a reprendre la compétition. Puisque Keimoo voulait que je gagne, pourquoi pas. Mais c’était l'école qui le voulait. Est ce que moi je le voulais vraiment ? Faire des tournois, pour gagner des breloques et avoir la reconnaissance du milieu, représenter quelque chose que je ne suis pas....
Le tic-tac de l'horloge me tirait de ma rêverie. Dans tous les cas, je devais m’entraîner a fond, afin de pouvoir gagner si jamais je remonter sur un tatami compétitif. Je n'avais pas vraiment perdu de niveau, mais mon altercation avec Zakuro-san me l'avait bien fait comprendre. Je n'arrivais plus a frapper pour faire mal, pour mettre a terre l'adversaire. Et il fallait y remédier. En attendant de trouver une solution, je devais frapper plus fort, agir plus vite, avec plus d'agilité. Fini la méditation pour l'instant, je n'avais plus de temps a perdre.
Je relève la tête. Je suis assis dans le vestiaire climatisé, dans le noir. Les coudes appuyés sur les genoux, j'ai la vague impression d’être comme dans un film de combat ou le héros attend d’être appelé pour son combat. Je vivrais peut être bientôt ce sentiment, de nouveau. Dans tous les cas ce n'est vraiment pas le moment pour. Je me relève, serrant la ficelle orange qui sert a tenir ma tenue ( [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] ), puis je me dirige vers la sortie.
J'arrive dans le dojo, ou il y a moins de monde qu'en période scolaire classique, logique, c'est les vacances, mais comparé a la presque solitude que j'avais les derniers jours, il y avait une plus importante population. Ce que je constate surtout, c'est que contrairement a ce que je pensais, la plupart des membres du club de kung-fu sont la. La plupart ne sont la que pour avoir leurs noms écrits sur la feuille des clubs, et n'attendent rien d'autre que de partir, s'asseyant ou faisait n'importe quoi afin de gêner tout le monde. Ils ne me regardent même pas, ce qui n'est pas inhabituel étant donné qu'ils pensent tous être meilleur que moi, et que je suis un faible.
Même si étrangement, ils semblent étonnement regroupé. Je ne prête pas attention a leurs conversations, continuant vers la zone ou je vais m’entraîner, légèrement a l’arrière de leurs groupes. Ils n'ont même pas de tenue de kung fu, comme moi, simplement un t-shirt et un short de sport. Je soupire, ce club n'est pas assez stricte, un membre du club de judo sans kimono se ferait virer sans aucune cérémonie. Je rejoins plutôt Shinji, le capitaine et le seul autre membre qui a l'air vraiment intéresser d’être la avec moi, que je salut poliment de la tête avant de commencer a frapper lentement et avec précision sur le mannequin de bois prévu a cet effet, puis j’accélère, de plus en plus vite, comme pour m'échauffer les muscles.
J'entends un brouhaha de plus en plus intense dans mon dos. Sans essayer de déceler leurs propos, je me concentre plutot sur ce que je fais, quand j'entends soudainement une voix beaucoup trop féminine pour appartenir au groupe habituel. La dernière fois que quelqu'un est venue, c’était Aslinn, et mon cœur bondit dans ma poitrine, a la pensée de ce qu'il est arrivé trois jours plus tôt. De notre rapprochement final, de cette agression qu'elle avait subit, et de la haine que je n'avais plus contenu en moi, une autre raison qui me fait douter du fait de retourner me battre officiellement.
Mais je reconnais plutôt une vieille connaissance, Amalia Williams, mon amie que j'avais rencontré quelques temps plus tôt sur un banc dans la cour. Alors qu'un sourire apparaît sur mon visage, je la vois très loin d'en faire autant, constatant qu'elle n'a même pas remarqué ma présence. Il semble y avoir un problème....D'un ultime coup, de toute mes forces, je frappe avec précision la tete du mannequin au bout du menton, pour la première fois avec le poing serré depuis longtemps, provocant un bruit sourd dans le dojo, qui n'est pas assez inhabituel sans doute pour capter l'attention de quelqu'un, sauf de celui le plus en arrière du groupe qui se tourne vers moi, le regard vraiment surprit de me voir réussir a « détruire » le mannequin. Je ne fais pas attention a lui, et je rejoins plutôt le groupe sans crier garde, le contournant par le coté sans qu'ils ne m'adressent le moindre regard. Lorsque j'arrive a coté d'Amalia, je prend une grande inspiration et fait d'une voix douce :
- Bonjour, Amalia-san, ca fait longtemps, comment vas tu ? Tanegawa-san, il y a un probleme ?
Je lui souris d'une façon tellement factice que je doute qu'il ne le remarque pas, attendant la suite de l'événement en silence, attentif a la jeune femme plus qu'au garçon.
Tanegawa représentait toutes les raisons pour lesquelles Amalia avait une piètre opinion de la plupart des sportifs. Tous ceux qu'elle avait pu rencontrer étaient exactement comme lui. Enfin, elle avait bien rencontré Satoshi, qui leur était complètement opposé mais il fallait croire que c'était l'exception qui confirmait la règle. D'ailleurs, n'était-il pas dans ce club ? La jeune femme n'y avait pas vraiment prêté attention, concentrée qu'elle était sur Tanegawa, mais en détaillant le groupe rapidement, elle ne vit aucune cheveulure blonde.
"Bonjour, Amalia-san, ca fait longtemps, comment vas tu ? Tanegawa-san, il y a un probleme ?"
La brune sursauta et tourna la tête en direction de Satoshi, qu'elle n'avait pas vu arriver. "Et bien.. C'est ce qui s'appelle parler du loup."
"Satoshi-san, j'étais justement en train de te chercher, l'informa-t-elle avec un léger sourire amusé.
-Y'a aucun problème, tu peux dégager, grogna le japonais, visiblement contrarié de voir la jeune femme se détourner de lui si rapidement et pour un type comme Satoshi.
-A vrai dire si, je dirais même un gros, rectifia Amalia. Heureusement, nous avons trouvé un arrangement, n'est-ce pas ? ajouta-t-elle en offrant un sourire glacial au photographe amateur.
-Exact, confirma le brun avec un sourire victorieux, pensant naïvement parvenir à ses fins.
-Bon, finissons-en rapidement, je ne tiens pas à arriver en retard à mon club, annonça-t-elle avec une moue ennuyée."
La lycéenne se rapprocha rapidement de lui et passa ses bras autour de son cou pour l'attirer à elle, approchant soudainement ses lèvres des siennes. Profitant de son inattention, la belle leva brusquement le genoux dans ses bijoux de famille et rattrapa le téléphone au vol, que Tanegawa avait malencontreusement lâché avant de s'écrouler lamentablement au sol sous l'hilarité générale. "Voyons voir.." Sa photo s'afficha sur le téléphone et Amalia la supprima sans ménagement.
"Ce fut un plaisir de faire affaire avec toi, déclara-t-elle sans pouvoir cacher un sourire moqueur."
Seriously ? Ce pauvre type avait vraiment cru qu'elle l'embrasserait ? Et puis quoi encore. En tout cas, il devait vraiment être désespéré de se trouver une petite amie pour avoir besoin de marchander ce genre de chose. Quoique c'était sans doute mieux ainsi, aucune fille ne méritait de subir un mec pareil.
"Voilà le problème est réglé à présent, dit-elle à l'attention du blond. J'aurais aimé que l'on puisse se parler plus amplement mais je dois aller à mon club et je suppose que tu es occupé toi aussi. So.. Ah et mon livret scolaire te dit merci pour la dernière fois !"
La dernière fois mais aussi la première fois qu'ils s'étaient rencontrés en fait. Grâce aux info- divagations pardon, de Satoshi, elle avait pu compléter son devoir et obtenir une note excellente conformément à ses habitudes.
"Au revoir !"
La jeune femme s'apprêta à partir mais remarqua qu'elle avait toujours le portable de Tanegawa dans les mains. Réprimant un soupire, elle se tourna vers lui avant de lui envoyer l'objet en question.
"Ton porta- ! Hey, what do you doing ?! Leave me ! s'écria-t-elle dans sa langue maternelle, sous la surprise.
-Tu m'as fichu la honte devant tout le monde et tu crois t'en tirer si facilement ? siffla-t-il.
-Honestly ? Yes, totally. You're too stupid for succeed to make me anything."
A son expression, Amalia comprit qu'il n'avait pas saisi un traître mot de ce qu'elle avait dit et leva les yeux au ciel.
"What I said, exemple in live, soupira-t-elle pour elle-même. Lache-moi maintenant, j'ai pas de temps à perdre avec toi ! s'exclama-t-elle ce qui n'eut aucun effet puisque le sportif ressera sa prise sur elle."
"Pff, si j'avais su que j'aurais à utiliser mes leçons de self-defence contre un élève de mon école.." Initialement, ces leçons étaient pour les fans un peu trop entreprenants qui auraient l'idée de l'approcher un peu trop près.. Mais visiblement, elle allait sûrement devoir s'en servir contre un élève puisque ce dernier ne semblait pas vouloir la lacher. Amalia leva les yeux et croisa le regard de Satoshi, se demandant s'il aurait le réflexe d'esquiver le corps volant de Tanegawa si elle utilisait sa force contre lui pour le faire passer au-dessus d'elle. "Damn. Il ne s'attend peut-être pas à ce que je sache me défendre comme la plupart des gens. Si c'est le cas, il pourrait ne pas avoir le réflexe d'esquiver." La belle brune réfléchit quelques instants, laissant l'occasion à Satoshi d'intervenir s'il le souhaite.
Elle sursaute, se tourne vers moi soudainement, n'ayant pas aperçut ma présence. Je tremble un court instant en revoyant ce visage en face de moi, me remémorant cette après-midi passé en sa compagnie plusieurs semaines plus tôt. Pour tout dire, ces événements étaient enfouis dans un coin de ma tête, mais je constate a présent qu'ils n'attendaient qu'un petit stimuli pour ressurgir avec panache. Elle m'annonce qu'elle était justement en train de me chercher. Un léger sourire apparaît sur mon visage. On dirait que encore une fois, le lien mental qui semble nous lier a agit. Nous étions donc en train de penser a l'exacte même chose, au même moment, vraiment amusant comme détail, ce lien qui nous lie.
Je n'ai pas le temps de répondre que le garçon coupe notre maigre discussion, me disant de dégager. Il semble y avoir de l'orage dans l'air, et je ne suis pas vraiment étonné qu'il en fasse partit. Il fait exactement partit de la bande que j'avais décris a Yui-senpai. Il n'est la que pour avoir son nom marqué sur une feuille de club. Il ne me respecte pas le moins du monde, et je n'ai jamais rien fais pour. Ce n'est pas comme ci cela me dérangeait, mais pendant un instant, je suis prit d'une légère envie de lui faire ravaler son sourire narquois. Le regard qu'il garde pointer sur mon amie ne me plaît pas. Cette façon de la dévisager, de sculpter son corps du regard est proprement indécent a mes yeux.
Mais encore une fois, je n'ai pas du tout le temps d'intervenir dans quoi que ce soit. Bien qu'elle me dise qu'il y a un gros problème, elle rajoute qu'il est globalement déjà régler. J'ai l'impression que le téléphone qu'il tient dans la main est la source du conflit. Si je me souviens bien, Amalia est plutôt populaire, si bien ça ne m'étonnerais même pas qu'une photo soit a l'origine de la dispute. C’était une fille très jolie, sans doute disputé par les garçons. Elle l'avait dit d'ailleurs, ce n’était même plus une hypothèse, mais a ce niveau, c'est presque du harcèlement. Je la vois soudainement, les yeux effaré, s'approcher de lui comme pour coller ses lèvres contre les siennes. Mais ce n'est pas ça qui vient d'attirer mon attention. Plutôt le quasi imperceptible mouvement du bassin qu'elle a effectué. Pour un initié, c'est évident qu'elle va utiliser ses jambes dans un court instant.
Son corps est dans un angle parfait par rapport a celui du pseudo-sportif qui a un sourire béat sur le visage. Le pauvre, si il savait. En effet, deux secondes plus tard, le voilà qui se prend un violent coup de genou dans l'entre-jambe, tombant au sol sous les quelques rires du public. Il semble que certain membre d'autres clubs soient également venu assister a la scène. J'aurais pu sauver l'image du club si j'avais réagit plus vite, il semble que cela est trop tard, je suis un idiot, Hikari va avoir des problèmes. Ou est il d'ailleurs ? Je l'ai vu il y a cinq minutes....il a du sortir faire quelque chose, comme par hasard au mauvais moment....
Alors qu'il peine a se relever, elle se retourne vers moi, tout en effaçant la supposé photo. Elle me dit qu'elle aurait voulu discuter avec moi mais que malheureusement elle doit aller a son club pour l'instant. Un sourire éclaire de nouveau mon visage, je suis content, sans savoir pourquoi. Peut être parce que je pensais qu'il n'y aurait pas de suite a cette discussion, qu'elle m'aurait oublié, et pourtant il semble bien que nous sommes amis. Enfin, je crois, je n'en suis pas vraiment sur. Elle ajoute qu'elle me remercie pour sa note. Elle sous entend probablement ce que je lui avais dit et qu'elle avait inscrit sur sa feuille. Je suis ravi que cela ai pu l'aider. Je m'incline légèrement devant elle :
- Il n'y a pas de soucis ca ma fait plaisir, n'hésite pas a venir me voir si jamais tu as besoin de quoi que ce soit d'autre....
Je ne finis pas ma phrase que voilà l'autre, après s’être relevé, qui vient de saisir la jeune femme. Encore une fois je ne réagis pas, comme paralysé. J'aurais sans doute pu lui attraper le bras avant même qu'il la touche, mais pourtant, j'ai peur. Peur de le blesser, de ne pas contrôler ma force que je n'ai pas utilisé depuis si longtemps. Et moi qui était en train de m’entraîner pour reprendre la compétition, si je ne suis même pas capable de me contrôler, comment pourrais-je monter sur un tatami ? Je réagis, revenant vers la scène, quand j’entends la brune parler en Anglais, bien moins haché que celui d'Aslinn. Ou plutôt, sans l'accent, ce qui me facilite la traduction. Elle n'y va pas de main morte, mais de mon point de vu, elle n'a pas vraiment tord. Quel abrutis, j'avais prévenu qu'il faudrait les virer, mais Hikari n'avait rien fait, et maintenant le club allait en payer les conséquences.
D'autant plus que je vois encore un léger mouvement du corps de mon amie. Je ne suis même pas sur qu'elle se rende compte qu'elle montre qu'elle va effectuer un nouveau mouvement. Le corps agit instinctivement en mettant ses connaissances en avant, et même moi, lorsque je prévois quelque chose, il est extrêmement difficile de totalement le dissimuler a l'adversaire, même avec mon entraînement quotidien de plusieurs années. Et l'autre n'a rien vu non plus, sa prise est immonde, elle va retourner son poids contre lui avec une grande facilité. Peu importe son entraînement, on dirait presque qu'il l'invite a le faire, n'importe qui parviendrait a le faire tomber. Mais je ne peux pas laisser un membre du club se faire battre par une non combattante comme ça, même si moi je m'en fiche, par égard pour Hikari, je ne peux pas laisser le club se faire humilier de la sorte.
D'un mouvement rapide du bras, tel un fouet, avec une rapidité martiale, j'attrape son bras au niveau du poignet qui a la prise la plus importante. Surprit, il détourne les yeux d'Amalia pour les poser sur moi. Il ne devait pas se douter que je fasse quelque chose, je suis celui qui ne s’entraîne même pas avec le groupe car trop faible, après tout. D'une pression parfaite sur son poignet, je le force a lâcher dans un grognement de douleur qu'il tente de contenir, il veux garder la face. Néanmoins j’appuie ainsi, de plus en plus fort, sur une zone particulièrement douloureux du système nerveux. Je connais parfaitement tout les points vitaux du corps. Ou appuyer pour faire mal. Ou frapper pour tuer. C'est un jeu d'enfant pour moi. Ainsi, je le force a se soumettre, appuyant petit a petit en lui faisant signe du regard de prendre une position d'abandon, en l’occurrence, se mettre a genoux. Je me penche a son oreille, et d'une voix assez légére pour que seule les personnes très proches de nous puisses entendre, je fais tranquillement :
- Si tu fais quoi que ce soit d'idiot, crétin, je te casse le bras, d'accord ?
Toujours en lui souriant, sans avoir perdu un seul instant mon calme habituel, je le lâche, et me retourne devant Amalia en m'inclinant beaucoup plus bas que précédemment :
- Je m'excuse au nom du club pour ce qu'il ta fait, c'est une honte d'agir comme ça. Et lui aussi va s'excuser. Pas vrai que tu vas t'excuser hein ?
Je jette un nouveau regard vers le garçon qui semble hagard, puis regarde de nouveau Amalia en souriant. Je pense que je la suivrais ensuite un temps. Histoire d’être sur que les copains de cet abrutis ne vont pas la suivre. Histoire de savoir si elle compter le tuer en l'éventrant vivant, ou juste le faire lâcher prise. Je dissimule mon sourire qui s'élargit a cette pensée.
Amalia n'eut pas le temps d'effectuer le moindre geste pour se débarrasser de son pseudo-agresseur que Satoshi intervint en saisissant le poignet de Tanegawa. Le blond avait l'air d'exercer une pression dessus, de ce qu'elle pouvait voir en tout cas, et cela lui fit relâcher l'emprise qu'il avait sur elle, dans un grognement de douleur réprimé. Si bien qu'il finit par se mettre à genoux malgré lui, l'étudiant se pencha alors vers lui pour lui murmurer quelque chose dans une fréquence très faible mais Amalia réussit à en saisir la totalité grâce à sa proximité. Satoshi pouvait vraiment lui casser le bras s'il le voulait ? Visiblement, il n'avait pas exagéré ses dires lorsqu'il lui avait avoué être dans les espoirs nationaux par le passé.
Il finit néanmoins par lâcher le japonais, au grand soulagement de celui-ci sans doute, mais à sa grande surprise, la lycéenne observa le sportif s'incliner devant elle, sans en comprendre la raison. Au nom du club, hein ? Amalia ne voyait pas l'intérêt qu'il s'excuse étant donné qu'il n'avait rien fait, quant au reste du club.. Ca l'étonnerait beaucoup qu'ils soient désolés de ce qu'il vient de se passer, donc parler en leur nom était inutile à ses yeux. Enfin, il voulait sans doute préservé l'image du club mais cela devait s'avérer compliqué avec des membres pareils. En revanche, la suite de ce qu'il dit devint intéressant. La tête que faisait Tanegawa montrait clairement qu'il n'en avait jamais eu l'intention, cela promettait d'être un moment particulièrement jouissif.
"Et bien ? J'attends, lança-t-elle au japonais devant son silence.
-Grrumbl.. .....
-Pardon ? Je n'ai rien entendu.
-..!
-Tu pourrais pas articuler ? hasarda la jeune femme en levant les yeux au ciel, agacée.
-Je suis désolé, c'est bon là ?! finit-il par exploser.
-Je dirais que ça vaut presque la photo que t'as prise, répliqua-t-elle sans pouvoir réprimer un sourire mi amusé mi moqueur. J'aurais eu aucun mal à me débarrasser de lui mais merci quand même d'être intervenu, lança-t-elle à Satoshi, provoquant quelques commentaires désapprobateurs sur sa soit disant arrogance."
Le blond les avait sans doute entendu étant donné l'expression qu'il avait eu.
"On s'y fait avec le temps, fit la brune en haussant les épaules."
L'histoire s'était finalement réglée on dirait. Amalia fronça légèrement les sourcils, ayant l'impression d'avoir oublié quelque chose. Ses yeux s'ouvrirent comme des soucoupes lorsqu'elle s'en rappela. "Le club !" Elle dégaina son portable en moins de deux afin de regarder l'heure. Elle était incontestablement en retard. Cet abruti lui avait fait perdre un temps fou, elle aurait dû le frapper plus fort et le priver de sa capacité à se reproduire.
"Il faut que j'y ailles, je suis en retard maintenant à cause de cet abruti, soupira-t-elle. Au revoir Satoshi-san."
Je me retourne vers le garçon toujours a genoux. Pour la première fois, il n'y a plus de mépris dans ses yeux a mon égard. De la haine, du respect peut être, mais sans aucun doute qu'il ne tentera plus jamais de me faire quoi que ce soit. Pas seul tout du moins. Mais les autres on tout aussi bien vu que lui, alors je doute qu'ils reviennent aussi facilement a la charge. On dirait qu'Amalia a était surprise un instant, bien que j'avais l'impression qu'elle me laissait une ouverture pour me laisser de la marge afin que je puisse agir. Il faudra aussi que je lui dise que son mouvement était un poil trop ample, mais on verra ça après.
J'attends plutôt qu'il se décide a s'excuser comme je le lui ai demandé plutôt gentiment finalement. Si il s’était entraîne avec Hikari depuis qu'il avait rejoins le club, je suis persuadé qu'il aurait pu au moins se sortir de ma prise aussi légère qu'inutile contre quelqu'un sachant la contrée. En fait, ce n’était même pas du kung fu, juste une pression sur un point douloureux. Et ce type est censé faire des arts martiaux deux fois par semaine. C'est presque risible. Je vais en reparler avec le capitaine, il faudrait faire une purge. Une vraie. Histoire de ne pas retomber de nouveau dans ce genre de travers.
Amalia semble être contente de la petite revanche qu'elle est en train de prendre. Elle jubile, c'est évident. Personnellement, je suis un peu déçu d'avoir du recourir a la force pour une histoire aussi stupide. De mon point de vu ce n’était qu'une simple photo, et j'ai du mal a voir en quoi cela était il aussi horrible pour elle. Ce n'est pas forcément très agréable de se faire prendre en photo sans le savoir, mais de la a le suivre sur tout le campus pour une histoire qu'il aura sans doute oublier dans deux jours....mais je ne vais pas commenter cela non plus, ce n'est pas vraiment mes affaires et en plus je ne veux pas la vexer peu importe comment je pourrais le faire.
Il finit par s'excuser, presque en criant, avant de se relever et de s'écarter, suivi par ses amis, enfin, je suppose que c'est ses amis. De son coté Amalia triomphe en gardant son jolis sourire, tout en me disant qu'elle aurait pu néanmoins s'en sortir sans moi. Je ne doute pas qu'elle aurait pu le faire contre lui seul, mais ses amis n'auraient probablement pas laisser l'histoire s'achever ainsi, c'est plutôt une bonne chose que cela ce soit réglé aussi facilement. D'ailleurs j'entends des commentaires réprobateurs. Ils sont tous complètement idiot, aucun d'entre eux n'a vu qu'elle s’apprêtait a le retourner ?
- Je n'en doute pas, c'est plutôt pour lui que j'ai fais ça, tu sais.
Avec un léger sourire complice, j'aperçois Hikari qui arrive sans comprendre, je lui explique en quelques mots, et d'un mouvement du bras, invite tout le monde a se disperser et a retourner a l’entraînement. J'ai l'impression que certains sont partis, il y aura peut etre moins de monde au club de kung-fu a présent. Elle sursaute a demi soudainement en sortant son propre téléphone. Elle s'exclame qu'elle est en retard a son club et qu'elle doit y aller. Elle me dit qu'elle doit y aller et qu'elle est en retard, tout en me disant au revoir. Elle commence a s'éloigner, et je la rattrape en deux-trois grandes enjambés :
- Je vais t'accompagner, si tu me le permet, on sait jamais, et puis de toute façon je ne m’entraîne pas vraiment ici, j'ai une salle personnelle que le directeur adjoint m'a permit d'utiliser.
Sans rajouter quoi que ce soit, je la suis en sortant du bâtiment. La chaleur nous traverses a nouveau, mais il semble que tout cela ce soit bien terminé finalement. Elle marche vite, si bien qu'elle prend un mètre d'avance sur moi, et je ne peux m’empêcher d'observer son corps de dos, marcher. Je secoue la tète histoire d'effacer cette image de ma mémoire, avant de la rattraper une nouvelle fois d'une grande enjambé. Je ne veux pas qu'elle ai l'impression que je m'incruste, alors je lui pose directement la question qui me brûle les lèvres depuis quelques minutes :
- Je ne comprend pas pourquoi cette photo était aussi importante, il l'aurait sans doute oublié au bout d'une ou deux journées non ? Enfin c’était bien une photo le problème, je n'ai pas vu après tout.
Attendant la réponse, je fais en sorte que nous calmions le pas a l'aide d'une technique qui force inconsciemment l'autre a se calquer sur son rythme. Le fait de lui parler en même temps accentuant cet effet, nous ralentissons légèrement, de toute manière si elle est déjà en retard, ca ne changera pas grand chose. Pour continuer a lui changer les idées, je rajoute toujours en souriant :
- Tu devrais faire attention a tes mouvements avant de place une attaque, j'ai pu anticiper les deux. Ils étaient un peu trop visible, comme le mouvement de ton corps quand tu as fais semblant de l'embrasser. Mais bon c’était un idiot, il n'a rien vu. Je crois que personne n'a rien vu en fait, donc pas besoin de t’inquiéter, je crois. Tu t’entraînes souvent ? Je pourrais.....non oublis ça en fait.
Je rougis. J'allais lui proposer de l'aider si elle voulait, mais elle doit déjà avoir largement tout ce qu'il faut pour apprendre, et je ne veux en aucun cas m'imposer. Et en plus avec ce que je viens de dire, elle va penser que je la critique gratuitement, et ne va probablement pas apprécier. J'ai parlé trop vite. Alors je reste silencieux, les bras dans le dos, observant le ciel tout en la suivant vers son club, une destination que je ne connais pas.
Ayant remarqué que toute cette histoire l'avait mis en retard à son propre club, Amalia avait annoncé son départ à Satoshi tout en lui disant au revoir. Elle s'était à peine éloignée que ce dernier la rejoignit en lui proposant de l'accompagner, ajoutant qu'il ne s'entraînait pas vraiment au dojo, ayant une salle à sa disposition pour cela. Cette nouvelle l'intrigua un peu mais elle ne fit pas de commentaire.
"Ca ne me dérange pas, lui répondit la brune en le scrutant du regard."
Qu'avait-il voulu dire par "on ne sait jamais" ? Amalia ne voyait pas vraiment ce qui aurait pu lui arriver du dojo au sous-sol.. Ah, peut-être qu'il faisait allusion à Tanegawa et à sa bande d'amis ? C'est vrai que le japonais aurait pu ressentir le besoin de se venger de son humiliation publique et la suivre. Ca ne lui avait pas traversé l'esprit, mais c'était probablement la raison pour laquelle le sportif avait voulu l'accompagner. Ils sortirent du bâtiment et la belle accéléra le pas afin d'arriver dans sa salle le plus vite possible, ne remarquant pas qu'elle distançait le blond. Puis, ce dernier lui demanda pourquoi cette photo était aussi importante puisque Tanegawa l'aurait oublié d'ici un jour ou deux. Oui, c'était probable.. ou pas. Cela ne dérangeait pas la jeune femme d'être pris en photo, du moment que ce n'était pas indécent, mais au bout d'un moment, elle avait finir par ressentir une pointe d'agacement. En particulier lorsqu'elle s'était rendue compte que la plupart des personnes la prenant en photo en profitait pour se faire de l'argent en la revendant. C'était ça qu'elle détestait et ce pour quoi, elle avait immédiatement foncé au dojo, tombant juste à pic pour empêcher le pseudo-sportif de marchander.
"Ce n'est pas cela le problème. Je me fiche qu'on me prenne en photo, ce qui me pose problème c'est ce qu'ils en font. Si j'étais arrivée plus tard, j'aurais manqué la vente aux enchères de Tanegawa, précisa-t-elle en se rendant compte qu'il ne pouvait pas savoir de quoi elle parlait."
Satoshi la conseilla ensuite sur ses mouvements, selon lui trop visibles, qu'elle avait effectué plus tôt. Il lui demanda si elle s'entraînait souvent et commença à dire quelque chose mais s'interrompit. Il avait sûrement voulu lui proposer son aide avant de brusquement changer d'avis, oui c'était sûrement cela.
"Je m'entraînais. C'est mon agent, Kyoko, qui a voulu que je prenne des cours de self-defence au cas où j'aurais affaire à des fans trop entreprenants. A la base, ce n'étaient pas pour utiliser ces leçons contre des étudiants et ça ne m'a jamais traversé l'esprit. Apparamment, les fans ne sont pas les plus à craindre, railla-t-elle. Tu crois que je devrais recommencer à m'entraîner avec ce qu'il vient de se passer ? questionna-t-elle."
Je n'avais pas hésité avant de la suivre, mais une fois que je lui avais proposé, d'un ton qui ne voulait pas de contestation, je m'étais dis qu'il était possible qu'elle n'ai pas vraiment envie que je vienne avec elle. Cela aurait était acceptable en fait, étant donné qu'a cause du club dans lequel je suis membre, elle avait vécu un moment plutôt désagréable. Et en pensant a ça, je me disais que j'aurais sans doute du lui demander plus respectueusement, au lieu de m'incruster de la sorte en lui demandant a peine son consentement. Mais il semble qu'elle soit d'accord pour que l'accompagne et je soupire de soulagement, je n'aurais pas voulu qu'elle soit en colère contre moi, cela m'aurait attristé.
Nous avons marchés pendant quelques minutes sans qu'il y ai un vrai dialogue entre nous. Puis le moment de la question que je pose a propos de la photo arrive. J'ai fais ça pour connaître la réponse plus que pour combler le silence. J'aime le silence, je trouve que c'est agréable d’être quelqu'un que l'on apprécie, sans pour autant avoir le besoin de parler sans s’arrêter pendant des heures. Le silence est une forme de dialogue différente, mais pas pour autant moins agréable, selon moi.
Lorsqu'elle me parle du fait qu'elle s'en fiche d’être prise en photo, je suis moins surpris que précédemment. En effet je trouvais étrange qu'elle s'énerve pour si peu, ce n’était pas aussi important que ce qu'il était parut a mes yeux. Mais quand elle continu a parler, je me rend compte que je n'avais pas pris l'ensemble des informations en compte. Je l'avais plus ou moins compris, mais c’était confirmé. Il avait voulu vendre cette photo. Néanmoins je suis dans le flou. Vendre une photo d'une lycéenne ? Ou plutôt, encore pire, en acheter une ? Pourquoi faire ? Si vraiment ils en voulaient une, ils n'avaient qu'a venir en cachette la prendre. C’était complètement stupide, de mon point de vu de pauvre sans doute, de perdre de l'argent pour une chose aussi....insignifiante.
Je n'ai pas le temps de commenter qu'elle répond ensuite a ma deuxième question. Alors c'est son agent qui a voulu qu'elle prenne des cours....son agent. Je suis perdu un instant. Un agent de quoi ? De police ? Ou alors comme un garde du corps ? Je me souviens qu'elle parlait de la popularité a une époque...un agent pour une chanteuse peut être ? Ca prendrait du sens, elle est peut être célèbre dans un milieu quelconque, d’où le fait de vendre la photo.
- Je vais peut etre passer pour un idiot mais...un agent pour quoi, en fait ? Tu es connu dans un domaine ? Je suis désolé....je n'avais jamais entendu parler de toi avant notre rencontre....pas que cela change quoi que ce soit de toute façon, ce n'est pas comme si je serais forcément venu te voir si j'avais su que tu étais célèbre dans une quelconque discipline. Tu es quoi, chanteuse ?
Je me rend compte que ce que je viens de dire peut paraître vraiment rétrogradant. Comme si je considérait son activité comme pas assez intéressante pour que je m'y intéresse. Je ne suis pas très riche, je n'ai pas internet, j’achète rarement des magasines, et je n'ai pas la télé en dehors de chez moi. Mais bien sur, tout cela elle ne le sait pas, et ca serait compréhensible qu'elle s'énerve a cause de ça. Je rougis en balbutiant un peu plus rapidement, passant devant elle d'une nouvelle grande enjambé, puis marchant en arrière devant elle, histoire de la regarder dans les yeux :
- Oh, je...je suis désolé, je ne voulais pas avoir l'air de critiquer ton activité ou quoi, excuse moi, vraiment, ce n’était pas volontaire.
Je tente un sourire un peu crispé. Comme lors de notre première rencontre, j'ai encore le sentiment d'avoir parlé trop vite. Et elle va me prendre pour un idiot cette fois, c'est sur. Une fois c'est une erreur, deux fois c'est fait exprès. Il n'y a pas une expression comme ça quelque part ?* Je préfère repartir sur le sujet du self-défense que j'ai interrompu pour parler de ce sujet. Elle ma demandé si je pensais qu'il était nécessaire pour elle de s’entraîner a nouveau. Je réfléchis un instant avant de commencer a répondre d'une voix plus assurer que précédemment.
- J'ai eu la motivation de commencer vraiment grâce a une personne. C’était un garçon a peine plus vieux que moi, mais encore aujourd'hui je le considère comme mon maître. Je pense que c'est parce qu'il était la que j'ai appris a apprécier le kung fu. Je pense alors que tu ne devrais pas forcer dans un intérêt purement pratique. Si le sport t’intéresse, ou le faire avec quelqu'un, ou je sais pas moi, peu importe la raison, c'est cette raison qui t'aidera a t'améliorer, a assimiler le tout. Si tu fais ça juste pour savoir te défendre, sans aucune motivation autre, je ne suis pas sur que tu progresses aussi rapidement. Après en effet, savoir se défendre c'est toujours bien, mais si c'est pour te retrouver contre des idiots comme l'autre gars de toute a l'heure, de ce que j'ai vu, tu devrais t'en sortir.
J'ai parlé longuement, et après avoir achevé ma tirade je me replace a ses cotés, arrêtant de marcher devant elle en arrière. Puis dans un dernier sourire complice, j'ajoute :
- Mais ce coup de genou, il l'a bien sentit passer, crois moi.
Je ricane une seconde, en considérant une nouvelle fois qu'un moment en sa compagnie est vraiment très agréable.
Amalia était habituée à ce que tout le monde la connaisse, à être approchée uniquement pour sa popularité, être critiquée à cause des rumeurs dont elle était le sujet.. Que Satoshi ne sache rien de sa réputation et de sa carrière lui rappelait pourquoi il était agréable de converser avec lui. La belle brune s'apprêtait à lui répondre mais il rougit brusquement et la devance, marchant en arrière pour continuer à la regarder.
"Oh, je...je suis désolé, je ne voulais pas avoir l'air de critiquer ton activité ou quoi, excuse moi, vraiment, ce n’était pas volontaire."
Huh ? La jeune femme le dévisagea sans comprendre, n'ayant pas eu l'impression qu'il critiquait quoique ce soit. Certes, il s'était un peu emmêlé les pinceaux en voulant lui faire comprendre qu'il ne l'aurait pas approché à cause de son activité mais il avait eu un comportement similaire lors de leur première rencontre alors cela ne l'avait pas étonné outre-mesure et encore moins vexée.
"Bah.. oui, je sais. Je ne l'avais pas mal pris rassure-toi, sourit-elle. On dirait bien que je suis trop susceptible avec toi, dit-elle pensivement. Désolée, j'essaie de changer ça mais.."
A cause du mannequinat, Amalia prenait tout comme des sous-entendus péjoratifs à son égard; elle faisait de son mieux pour perdre cette habitude mais apparemment cela n'avait pas fonctionné.
"Kyôko était mon agent de mannequinat, ajouta-t-elle pour répondre à sa précédente question. Mais j'ai arrêté avant d'arriver à Keimoo, cette année."
Satoshi répondit à sa question concernant le self-defence, à savoir si elle devrait le reprendre. La lycéenne l'écouta lui expliquer son point de vue, ne pouvant s'empêcher de remarquer qu'il avait beaucoup plus d'assurance lorsqu'il s'agissait du sport.
Ouais, c'était sûr que contre des garçons comme Tanegawa, elle s'en sortirait sans problème. Ce serait vraiment un manque de chance de se faire agressée par un maître d'arts martiaux ceci dit.
Le blond se replace finalement à ses côtés, ajoutant que le pseudo-sportif avait senti passer son coup de genou, la faisant rire à son tour.
"C'est incroyable, lorsque tu parles de sport de combat, j'ai l'impression que tu es enfin toi-même; sans être gênée par ta timidité qui.. Hum, fit-elle en cherchant ses mots, on dirait qu'elle agit comme un filtre entre ce que tu penses et ce que tu dis, mais quand il s'agit de ce sujet, le filtre disparaît."
Amalia rentra dans le bâtiment réservé aux clubs, laissant sa main sur la porte un peu plus longtemps pour qu'elle ne se referme pas sur Satoshi. Réfléchissant sur les paroles de ce dernier concernant la reprise de ses leçons de self-defence, la jeune femme resta silencieuse.
"Au fait, tout à l'heure tu voulais me proposer de m'aider à m'entraîner, non ? demanda-t-elle en tournant la tête vers lui. Et tu disais qu'il fallait une raison autre que pratique pour progresser.. Donc, si tu as le temps, est-ce que tu pourrais m'aider à m'entraîner en self-defence ?"
La plupart des personnes gênées rougissaient ou détournaient les yeux, c'est pourquoi les gens avaient tendance à penser de quelqu'un qu'il était confiant s'il regardait son interlocuteur dans les yeux, sans faillir. Amalia contournait cette théorie, en réalité c'était la première fois qu'elle demandait ce genre de chose alors elle était un peu anxieuse; préférant fixer son attention sur Satoshi pour canaliser ce léger stress.. qui augmentait légèrement. Après tout, la belle venait d'implicitement avouer qu'être en sa compagnie la motiverait au self-defence, non ?
Nous continuons de marcher alors que j'ai sensation désagréable qui me fait dire que j'ai peut être fait une erreur. Je cherche a réfléchir comment m'en sortir, mais ce n'est absolument pas nécessaire. Elle me sourit en me disant qu'elle sait bien que je n'ai rien fait pour la vexer. Je soupire de soulagement. Avec certaine personne, il est si facile de mettre en place des quiproquo qui finissent par provoquer des disputes. Et en prenant en compte qu'elle vient littéralement d'exploser l'entrejambe d'un garçon plutôt idiot qui plus est, j'avais peur qu'elle ne soit pas d'humeur a entendre ce genre de réflexion. Elle rajoute a son tour qu'elle se trouve très susceptible en ma présence, chose que je ne comprend pas. Elle me dit qu'elle essaye de changer ça, mais je trouve au contraire qu'elle est extrêmement compréhensive. Je lève les mains devant mon visage comme pour mettre fin a sa pensée :
- Ne dis pas ça, d'autres personne se seraient sans doute énervés pour moins que ça mais....tu restes encore une fois calme, comme au dojo. C'est admirable d'avoir un self contrôle aussi exemplaire.
Et dans cela, je me vois un peu a travers elle. C'est sans doute ce qu'a du se dire Natsuki la fois ou elle m'a insulté de tout les noms, moi, ma famille, mes ancêtres et je ne sais encore qui d'autre. Je n'avais pas bronché, gardant mon calme sans aucun problème. Et la, Amalia fait exactement la même chose. Je me demande si cela lui demande des efforts ou si c'est facile. Enfin si nous sommes vraiment aussi identique, je suppose que je n'ai qu'a me demandé moi même. Je souris finalement en pensant a cela, tout en écoutant la suite de son explication.
Un agent de mannequinat, elle était donc mannequin ? Ou ancien mannequin si je suis bien le bout de sa pensée. Elle a donc arrêté, mais j'arrive a faire le lien entre cette activité et le fait que je lui trouvais une très grande beauté, plus que la moyenne. Ses origines étrangères sont également sans doute lié a sa popularité ici. Les Japonais aiment la diversité, une fille comme n'a sans doute eu aucun mal a percer. Et c'est aussi pour ça que l'idiot était aussi excité a l'idée d'avoir une photo d'elle. Retrouvé quelqu'un de connu a Keimoo n’était pas vraiment une surprise en fin de compte au vu de la popularité de l'endroit, mais qu'elle soit aussi....normale, c’était déjà plus intéressant a noté. Je souris en faisant.
- Je vois...mannequin, je commence a comprendre pourquoi ils étaient dans tout leurs états....tu as ta petite popularité dis moi, Amalia-san.
Je lui souris pour la taquiner, mais aussi d'un air de dire que cela ne change absolument rien a mes yeux. Je me replace sur le coté de la jeune fille soulagé, j'avais peur qu'elle me revele un secret comme fille de l'empereur du Japon et de la reine d'Angleterre, ou quelque chose du genre. Je manque même d'éclater de rire. Vu l'age de la reine, ca aurait etait une sacrée avancé scientifique de savoir qu'elle avait eu une fille a plus de soixante dix ans. Je tente de me calmer mais mon hilarité finit par se faire entendre et je met une bonne minute a retrouver mon calme, juste quand elle ouvre la porte du bâtiment des clubs, la tenant pour me laisser passer.
En meme temps, elle me parle de mon art, ou plutôt de la façon dont j'en parle. La façon dont elle me le dit me fait penser que je suis vraiment différent lorsque j'évoque ma passion. Un filtre hein ? J'y ai déjà pensé en vérité. C'est comme si je perdais tout les obstacles a chaque fois que le sujet venait sur le tapis. Néanmoins, ce n’était sans doute pas la seule raison, bien au contraire, il y avait un facteur supplémentaire qu'elle n'avait pas prit e compte. Je souris beaucoup plus timidement de nouveau en faisant a voix basse :
- Tu n'as pas pris en compte que le fait que je sois avec une personne que j’apprécie fasse aussi en sorte que je parle plus facilement....je suis assez timide....non...plutôt renfermé, mais tu as déjà du le remarquer...
Je rougis de parler de cet aspect de ma personnalité ouvertement. Surtout de mettre des mots dessus, c'est plutôt gênant, aussi je la laisse reprendre la parole volontiers. Elle évoque mes propres mots, sans les définir directement, en me questionnant sur le fait que je pourrais moi même lui donner des cours. Je perd tout mes moyens. Et si je la blessais ? Et si elle s'ennuyait ? Je ne suis pas un professeur ! Je ne suis pas aussi bon que ça dans ce que je fais.
- Je....c'est gentil que tu me fasse confiance, et ça me ferait très plaisir bien sur, mais je suis sur que...que...que tu dois pouvoir accéder a des professeurs bien meilleur que moi, je ne suis qu'un étudiant après tout....
Aurais-je mal compris un message quelconque ? Mais c'est vrai, pourquoi donc irait elle prendre des cours avec moi ? J'ai l'impression qu'un poids bloque désormais mes pieds au sol. Je vais la décevoir peut importe que j'accepte ou que je refuse, j'en suis persuadé. Nous avons atteint la salle ou se déroule son club, mais je n'y prete pas la moindre attention. Je reste silencieux, planté comme un piquet dans le couloir.
Amalia était habituée à ce que tout ce qu'on lui dise contienne une pique ou un sous-entendu, de ce fait elle avait tendance à voir du négatif dans ce qu'il n'y en avait pas. Depuis qu'elle était à Keimoo et qu'elle avait quitté le mannequinat, la brunette faisait de son mieux pour être moins sur la défensive mais le fait que Satoshi s'excuse en pensant l'avoir vexé lui avait donné l'impression qu'elle se montrait susceptible. Pourtant, le blond la contredit en affirmant que certaines personnes se seraient énervés pour moins que ça, complimentant par la même occasion son self contrôle. Apparemment, la lycéenne ne s'en sortait pas si mal que ça. M'enfin, elle était calme de nature, et son self contrôle, elle le devait à l'influence du tempérament de son père.. ou plutôt celui qu'elle pensait être son père.
Finalement, Amalia lui expliqua qu'elle avait été mannequin mais qu'elle avait arrêté en venant à Keimoo. Effectivement, elle était populaire mais ça lui avait attiré plus de problème qu'autre chose à vrai dire. Détruisant toute chance qu'elle avait de s'intégrer, et c'était déjà pas gagné à la base. Se faire des amies qui traînaient avec elle juste pour faire du bien à leur image. La liste serait trop longue à dire et l'ex mannequin n'en avait pas l'envie.
La jeune femme reprend finalement la parole pour lui faire remarquer qu'il était différent lorsqu'il parlait de sa passion. Satoshi la corrigea néanmoins, elle avait oublié un autre facteur qui faisait qu'il parlait plus facilement, la faisant stopper net avant qu'elle ne se reprenne et continue à avancer. Amalia n'était pas habituée à ce qu'on lui dise ce genre de choses, qui étaient plutôt rares pour elle.
Alors qu'ils avancent dans le couloir, la brune reprend ce qu'il avait dit précédemment et finit par lui demander s'il pourrait l'entraîner.
"Je....c'est gentil que tu me fasse confiance, et ça me ferait très plaisir bien sur, mais je suis sur que...que...que tu dois pouvoir accéder a des professeurs bien meilleur que moi, je ne suis qu'un étudiant après tout...."
Refus donc. Amalia déglutit et détourna le regard. Oui, elle pouvait se trouver des professeurs rapidement mais il avait dit lui-même que la seule motivation de savoir se défendre ne serait pas suffisant pour progresser.. La belle lui jeta un regard surpris en constatant qu'il s'était arrêté, comme figé. Satoshi semblait désemparé à cause de sa demande. Avait-il compris qu'elle lui avait demander cela parce qu'elle voulait pouvoir passer plus de temps avec lui ? Peut-être aurait-elle dû être plus explicite.. A moins que ce ne soit sa manière de lui dire qu'il ne voulait pas la voir aussi souvent.
"C'est vrai que je pourrais accéder à des professeurs plus qualifiés, dit-elle doucement. Mais je n'aurais aucune raison autre que de vouloir savoir me défendre et tu as dis toi-même que cela n'était pas suffisant.. Si, je te le demande à toi, c'est simplement parce que ça me ferait plaisir d'avoir l'occasion de te parler plus souvent. Ce n'est pas grave si tu n'as jamais enseigné, tu t'y connais suffisamment pour m'apprendre quelque chose, d'ailleurs tu l'as déjà fait lorsque tu m'as dis que mes mouvements étaient trop visibles, non ?"
Amalia souffla. Ils étaient arrivés devant sa salle, à l'intérieur de laquelle on entendait la musique des membres du club. Celle aux iris turquoise ne savait pas trop ce qu'elle était sensé dire à présent, à vrai dire elle avait envie de filer sans demander son reste.
"Euhm.. On est arrivés à ma salle alors.. A une prochaine fois, j'imagine."
Elle ignorait quand serait cette prochaine fois à vrai dire, il s'était écouler plusieurs semaines avant qu'ils ne se revoient aujourd'hui alors..
Le bâtiment me semble étouffant depuis un instant. Je suis totalement stupide. Comme a mon habitude, je m'étais préparé pour une rencontre de la sorte, a avoir l'air sur de moi, cool, facile d’accès, avec la faculté de mettre en place une conversation avec aisance. Le genre de personne qui est populaire, en fait. Mais je suis la comme un épouvantail, le regard planté dans celui de la jeune fille qui me regard d'un air interloqué, comme si je venais de dire une énormité.
Vraiment ? J'ai dis quelque chose d'aussi grave ? J'aurais du me taire sans doute. Mais je ne peux pas lui dire que je vais faire quelque chose, si je ne pense pas en être capable. A vrai dire j'aimerais beaucoup, je lui ai même presque proposé tout a l'heure, et elle l'a entendu d'ailleurs. Mais je n'avais pas réfléchis. Et maintenant, je l'ai fais. Elle ne se rend peut être pas compte. Je n'ai pas fais d’entraînement important avec un partenaire depuis des années. Je ne serais sans doute pas en mesure de contrôler ma force, et si je la blesse vraiment, outre lui faire mal, elle ne voudra plus me voir ensuite. Mais en même temps, il est évident que je peux l'aider a s’entraîner sans la frapper. Enfin pour contrer un coup il faut forcément s'en prendre un, c'est évident, mais je suis sans doute capable de contrôler ma force a ce niveau. Ah, que faire, je suis dans une impasse.
Je baisse la tête, me frottant les cheveux avec vigueur comme pour essayer de retrouver mon sang froid. C'est a cet instant que j'entends sa voix qui me répond. J'attends venir ma sentence avec anxiété. Elle va sans doute dire qu'en effet elle peut trouver mieux. Et elle le dit d'ailleurs, mais ce n'est pas tout. Elle ajoute que c'est aussi pour passer du temps avec moi, et qu'elle est également persuadé que je suis capable de lui apprendre des choses. Mes yeux s'illuminent alors. Je ne m'attendais pas vraiment a une réponse aussi courtoise. Au delà de ça, c'est même une invitation direct qu'elle me propose.
Si j'essaye d'y penser objectivement, en vérité, je ne pense pas qu'elle puisse facilement trouver un mettre plus apte que moi pour lui enseigner. Peu importe l'argent dont elle dispose, les grands maîtres qui me sont supérieurs ont une certaine vision de leurs arts. Ils ne font pas ça pour de l'argent, mais plutôt comme une nécessite. Ceux qui accepteront l'argent de la jeune femme sans rien dire seront sans doute des entraîneurs de seconde zone. Pas inutile pour un cas comme elle, mais pas en dessous de mon niveau actuel. Mais comment pourrais-je lui dire ceci sans avoir l'air de me vanter ? Elle m'a dit qu'elle aimait bien quand je parlais sans crainte de mon sport, elle trouvait ca amusant de voir que je perdais ma timidité. Mais moi, j'ai l'impression de toujours me vanter quand j'en parle, et je n'aime pas ça.
Je suis coupé dans mes pensées par Amalia qui reprend encore une fois la parole. La belle m'annonce que nous sommes arrivés a son club, et je reviens les pieds sur terre juste a temps pour entendre de la musique s'échapper de la porte devant laquelle elle se trouve, a quelques pas de la dans le couloir. Elle fait de la musique aussi ? Ou elle chante. Décidément, je comprend mieux pourquoi autant de garçons lui court après, c'est un peu le prototype de la femme parfaite. C'est sans doute également pour ça qu'elle n'aime pas sa popularité. A etre trop incroyable, on finit par s'en vouloir d'etre bon.
Car cela change notre vie du tout au tout. Sans ça, il n'y aurait probablement pas eu cette histoire de photo. Je soupire, en constatant qu'elle m'annonce que nous allons nous quitter ici. Non, attend, je n'ai pas répondu. Tu ne peux pas partir comme ça ! Parle Satoshi ! Pourtant je la regard avancer la main vers la porte. Je ne sais pas ce que je peux faire. Si, je sais, depuis le début je le sais. Je fais un pas en avant supplémentaire, tout en m'exclamant de la voix la plus assuré que je puisse sortir volontairement, afin de capter son attention :
- J'en serais très heureux, de t'apprendre ce que je sais, de passer du temps avec toi, de discuter avec toi. Je suis désolé, je n'ai pas de numéro de téléphone actuellement. Je vis sur le campus a la résidence universitaire, rez de chaussé, il y a mon nom sur la porte, Sakutaro. Tu ne peux pas te tromper. Ou alors au dojo, j'y suis tout les jours. Viens dés que tu en aura envie. J'attends ce moment avec impatience !
Je m'incline très bas devant elle, comme pour assurer mes nouveaux propos, pour lui dire que je suis désolé d'avoir sous-entendu que je ne voulais pas passer d'avantage de temps avec elle. Pour lui dire au revoir a cet instant ou nos chemins vont se séparer a nouveau. Puis je fais un pas en arriere, en me redressant, et en lui souriant avec une sincérité que je n'avais pas eu avec elle jusque la. Sourire c'est facile, mais le faire sans m'en rendre compte, c'est plus très rare de ma part. Et pourtant, je suis heureux de l'avoir fait pour elle. Et je deviens cramoisis, comme a mon habitude. Mais je suis content, je n'ai pas bredouillé, pour une fois.
Le fait que Satoshi ait refusé de l'entraîner semblait avoir fait apparaître un malaise et lorsqu'Amalia avait remarqué qu'il avait l'air plus désemparé qu'elle, cela n'avait fait qu'augmenter cet effet. Gênée de cette situation, la brune avait donc déclaré que son club se trouvait là et que par conséquent, il était temps pour eux de se laisser. Ce qui semblait être la meilleure option étant donné l'ambiance actuelle qui persistait entre eux.
Peut-être que la brune aurait dû se taire ; voilà ce que l'on récoltait à essayer de se sociabiliser, surtout qu'elle fuyait ce genre de choses comme la peste habituellement. Parce qu'elle avait déjà été suffisamment déçue par les relations qu'elle avait pu entretenir avec les autres. Amalia avait donné sa confiance, elle avait vraiment essayer de sortir de sa bulle lorsque Yuka lui avait tendu la main, mais elle avait été trahit sans ménagements. La belle refusait des se faire avoir de la sorte une seconde fois, fuir les autres était le moyen le plus efficace pour cela. Au fond, c'était peut-être une lâche, elle n'était sans doute pas aussi forte qu'elle le pensait.
Heureusement, ils étaient arrivés devant son club, jouer lui permettra de se détendre et de penser à autre chose. La musicienne songea qu'elle allait essayer de se remettre au chant bientôt. Mais pour l'heure elle devait aller jouer du violon. La brune s'avança vers la porte et sa main se dirigea vers la poignée, prête à rentrer. Mais elle s'arrêta en entendant Satoshi prendre la parole ; elle pensait pourtant que leur conversation s'arrêtait là. A sa grande surprise il lui dit que cela lui ferait plaisir de lui enseigner ses connaissances, de passer du temps avec elle et de discuter avec elle.
Amalia se retourna vers lui ; apparemment, elle s'était trompé en pensant qu'il avait refusé pour lui faire comprendre qu'il ne voulait pas la voir plus souvent. Étrangement, elle se sentit soulagée ; après tout, ce n'est pas tous les jours qu'elle rencontrait quelqu'un qui ne connaissait ni sa carrière, ni les rumeurs dont elle était l'objet et n'avait donc aucun à priori pas elle.
La belle fut surprise d'apprendre qu'il n'avait pas de téléphone portable, c'est du moins ce qu'elle en concluait. Pour elle c'était normal d'avoir un portable mais pas pour tout le monde étant donné le seuil de pauvreté mondial ; après tout lorsqu'on a à peine de quoi s'acheter à manger, un portable n'est clairement pas dans les priorités. Amalia était bien heureuse de ne pas avoir été pourrie gâtée par ses parents contrairement à bon nombre d'enfants de riches mais malheureusement cela ne l'empêchait pas de considérer certaines choses comme normales à cause du milieu aisé dont elle était issu, c'était sûrement une chose contre laquelle elle ne pouvait lutter. Quoiqu'il en soit Satoshi était probablement boursier, non en fait c'était bien plus qu'une simple probabilité ; c'était une certitude. Bah.. cela ne lui fit ni chaud ni froid, elle avait à peine l'impression d'avoir appris quelque chose sur lui.
Il lui révéla également la chambre où il logeait en ajoutant qu'il était au dojo de plupart du temps, elle pouvait donc venir quand elle le voulait à défaut de pouvoir le contacter.
"J'attends ce moment avec impatience !"
Il termina sa tirade en s'inclinant devant elle puis se recula pour lui sourire mais étrangement il semblait plus sincère que ceux auquels elle avait eu droit jusqu'à présent. Amalia eut l'impression de se retrouver devant un miroir déformé d'elle-même. La jeune femme était peu expressive et obtenir un vrai sourire de sa part était difficile; seul Len y arrivait avec une facilité déconcertante. Néanmoins, elle savait qu'on n'offrait pas ce genre de sourire à n'importe qui et elle appréciait qu'il fasse cela pour elle alors qu'ils se connaissaient depuis peu.
"Merci beaucoup, sourit-elle plus pour cela que pour avoir accepter de l'entraîner. A bientôt Satoshi."