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 Shoot in the rain [PV Mei]

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Hisaka Rika
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Hisaka Rika


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MessageSujet: Shoot in the rain [PV Mei]   Shoot in the rain [PV Mei] EmptyDim 19 Juin 2016 - 0:23

Neuroendocrinologie, dernier cours du vendredi après-midi pour les deuxièmes années du cursus neurosciences de l’université Keimoo. Mon poing enfoncé dans ma joue, la bouche légèrement entrouverte, je suis dans un état second depuis environ une demi-heure, lorsque l’enseignant a commencé à faire des rappels sur le programme de l’an passé. Les cytokines ne me passionnant pas vraiment, j’ai fini par dévier mon attention et me voilà incapable de me raccrocher au wagon. Si le cours ne s’arrête pas dans un quart d’heure, je pense que l’on pourra officiellement annoncer mon décès à ma famille et mes colocataires. Je soupire, l’air las, et ma frange vient se poser devant mes yeux : je ne peux plus suivre le cours dans ces conditions. Mon cou s’incline légèrement, et puis finalement c’est toute ma tête qui vient se cogner contre la surface plane qu’est ma table. Je sens le regard de la personne à côté de moi, mais je ne réagis pas. Quitte à ne plus suivre ce qu’il se passe, autant le faire dans une position confortable. Amorphe, mon regard tourné vers ma troisième feuille de notes à moitié remplie – abandonnée – j’attends, tout simplement.

Il pleut, à l’extérieur de la salle. Les secondes s’écoulent lentement, à l’inverse des gouttes de pluie qui viennent s’écraser sur les vitres. Fatigué, je baille et balance mes bras d’avant en arrière sous mon pupitre. Même la voix de l’adulte présentant son cours semble lointaine, hachurée et ralentie. C’est comme si la terre s’était arrêté de tourner, que le monde avait cessé de bouger, je suis en pause indéterminée et je ne trouve pas le bouton pour accélérer. Je m’ennuie, et j’ai l’impression de compter sur un miracle qui ne se produira jamais. L’horloge au dessus de l’estrade est précise, cela fait exactement deux heures et quarante-cinq minutes que j’écoute ce même homme blablater. Je vais finir par me demander s’il a une réserve illimitée de salive pour parler en continu aussi longtemps. Il y a longtemps que j’aurais la gorge sèche, si j’étais à sa place. Et quand je le regarde, j’ai l’impression de me faire souffrir devant un vieux film en noir et blanc au scénario insipide. Pire encore, un muet. Où sont les moments d’amusement promis par les animes et les séries télévisées ? Franchement, la vie réelle, ça craint.

Pas de club ce soir, j’ai définitivement rompu avec le basketball. Que vais-je faire avant de rentrer chez moi alors ? Avant, trouver des excuses et des plans pour échapper à l’entraînement sans y être noté absent m’occupait assez pour la dernière ligne droite du cours, mais ce n’est plus le cas. Je relève la tête avec douceur, tel un chat qui se réveille après une longue sieste, puis la pose sur mes avant-bras en faisant mine de suivre ce qu’il se passe. Je suis dans une sorte de bulle inatteignable.

Alors que les mots prononcés par l’enseignant rebondissent sur moi sans que je puisse les intégrer, j’observe un phénomène collectif. Une partie des étudiants de la salle se lèvent, le ton monte et la pression redescend. Je cligne plusieurs fois des yeux avant de réaliser que c’est la fin du cours. Enfin. Mes doigts attrapent mes feuilles de notes et mon stylo pour les fourrer à la va-vite dans mon sac à bandoulière. Je suis l’un des derniers à sortir de la salle, comme d’habitude. Mes jambes sont lourdes et je suis rapidement dépassé par tout le monde, finalement. Même les murs peints en bleus me paraissent gris, aujourd’hui. Ils ne bougent pas, mais ils ressemblent aux nuages épais qui recouvrent le ciel.

Les escaliers sont vides quand j’arrive à leur niveau. Au moins personne ne me bousculera et je n’aurai pas d’accident aujourd’hui. Je passe rapidement devant les casiers, le temps de récupérer mes chaussures de ville, puis je sors dans la cour. L’air frais me fait du bien. Je pourrais rester des heures sous la pluie, sans bouger, à essayer de ressentir, à expérimenter une douche glaciale et naturelle à quelques jours de l’été. Mes pieds prennent rapidement l’eau alors que j’évite les flaques, pourtant. C’est en voyant mon reflet dans celles-ci que je me rappelle que j’ai bien quelque chose à faire cet après-midi.

@Fei Fei a posté un commentaire sur mon blog quelques jours plus tôt. Je l’ai lu quelques heures après qu’elle l’ait publié, mais je n’ai pas encore trouvé le temps de répondre. Mensonge. Je n’ai juste pas trouvé l’endroit photographié par la bloggeuse. Dans mes souvenirs, il s’agit d’un bâtiment plutôt imposant, j’aurais dû le voir au moins une fois s’il était dans les environs. Ne me dites pas qu’elle a été jusqu’à Amani. En soi, ça ne m’étonnerait même pas, son blog parle de ses voyages alors ce ne doit pas être exceptionnel pour elle, de faire une dizaine de kilomètres pour prendre le cliché qu’elle pourra poster dessus. Quand j’y repense, je n’ai fait que prendre des photos de mon quotidien pour l’instant. L’académie, le quartier Hebi, le couloir du bâtiment des sciences. Bientôt elle aura droit à une photo de mon déjeuner. Mon cerveau était déjà en mode OFF pendant le cours, mais quand je me rends compte que je n’ai pas non plus d’idée pour mon activité extra-scolaire, je me sens particulièrement pathétique. Dans ma tête, c’est le néant.

Je me suis arrêté de marcher, je me suis arrêté de penser. Enfin non, pas vraiment.

L’eau traverse le tissu de ma chemise qui me colle désormais à la peau. Je n’ai pas pensé à prendre un parapluie ce matin. Au milieu de la cour, sans protection, je cherche un endroit que je pourrais prendre en photo, quelque chose qui serait agréable à regarder malgré la pluie et la basse qualité de mon appareil. Je suis devenu plus intéressé par ce jeu que je n’aime me l’avouer.

Je tourne la tête vers la passerelle et aperçois quelques lycéens la traverser en groupe. Ils tiennent un sac dans leur main, un sac de sport. Le club de natation, la piscine, les gouttes de pluie qui se fracassent contre l’eau du bassin. Capturer l’instant même où l’onde se propage pourrait donner un bon résultat. Puisant dans mes réserves d’énergie, je trouve la force nécessaire pour me déplacer jusqu’aux bassins extérieurs. Interdit au public, me signale une pancarte sur la grille. Il est vrai qu’avant l’été, les entraînements du club se font à l’intérieur. Raison de plus, me dis-je en enjambant la barrière. Personne ne viendra me dire que je n’ai rien à faire en ces lieux, j’imagine que le concierge a d’autres choses à faire que surveiller les locaux inutilisés des clubs, nettoyer le hall par exemple.

Le vent souffle et glace mon corps trempé. Ma chemise ne fait plus qu’un avec mon buste. Les mains dans les poches, j’observe la pluie dansante. Encore une fois, j’attends. Tu vas tomber malade, me dit ma conscience d’un ton las, comme si elle en avait déjà assez de moi. Et mes cours vont prendre l’eau si je ne me dépêche pas. Je sais tout ça. J’ai l’impression que je peux rester ici, au bord de l’eau, sous la pluie battante, sans rien faire, la tête complètement vide. Toutefois, je ne pense pas que l’administration sera très en accord avec mes besoins d’harmonie avec la nature. C’est pour cette raison que j’attrape mon téléphone dans ma poche: un vieux modèle, une antiquité pour certain. Pourtant il assure les fonctions dont j’ai besoin et c’est tout ce qui compte. J’ouvre le clapet et redécouvre mon fond d’écran. C’est la première photo que j’ai postée sur le blog de @Fei Fei, le préau du lycée au crépuscule.

Ignorant la pluie venue flouter mon écran d’accueil, j’active le mode Appareil photo et tend les bras vers les bassins. Les extrémités de mes doigts sont devenues rougeâtres, il va peut-être falloir que je me dépêche. J’ai beau savoir que cela n’arrivera pas, j’ai l’impression qu’ils vont se détacher de mes mains et tomber, là, sur le parterre ruisselant de pluie.



Dernière édition par Hisaka Rika le Sam 27 Aoû 2016 - 16:57, édité 1 fois
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Mei Shiozaki
► Université - 4ème année - Vice Capitaine Natation
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MessageSujet: Re: Shoot in the rain [PV Mei]   Shoot in the rain [PV Mei] EmptyDim 19 Juin 2016 - 21:47

Adossée contre le mur du quai de la station de métro, cela faisait maintenant une bonne dizaine de minutes que je fixais d’un œil inquiet les nuages qui surplombés la ville. Leur apparition avait assombri les horizons et je pouvais d’ores et déjà sentir l’odeur de ce genre de pluie qui nous fait regretter notre sortie. La surface froide et la fraicheur de l’air furent la cause de quelques frissons qui parcouraient alors le corps. Je retins une grimace. La journée commençait bien dis-donc. Mon corps ne supportant plus ma position, ainsi je décidais de m’avancer un peu. Je m’approchais du bord du quai pour espérer avoir une bonne place dans le métro. Je jetai un coup d’œil aux horaires, le mien n’allait pas tarder. Bras croisés, je me penchai alors pour observer l’état du ciel. Il allait pleuvoir dans pas très longtemps. J’espérais qu’il soit assez clément pour me laisser gagner l’académie avant. Un soupire s’échappa de ma bouche et avec lui la vue du premier wagon. Je fis un pas en arrière et me redressai. Le bruit des gens qui se dépêchent, celui des freins et puis des portes. Très vite je fus poussée par cette masse pressée et me retrouvais collée à la vitre. Mes deux mains à plat contre le verre, je fis de mon mieux pour ne pas bouger de peur de heurter quelques élèves de primaires qui eux se réjouissaient de la venue de l’averse.  

Le trajet habituel me parut plus long qu’à l’accoutumé et je sentais que le calme pouvait se rompre à tout moment. Mon intuition ne faillit pas, à peine sortis de cet amas de chaleur humaine que de fines gouttes froides se posèrent sur ma chevelure. Je me mise à courir sans plus attendre, comme tout ceux sortis en même temps que moi. Mon regard croisa ceux d’enfants qui jouaient et qui sautaient dans les flaques d’eau. Oh non. Je les connaissais bien ceux-là pour avoir été comme eux quand j’étais moi aussi jeune. On passe à côté, ils t’éclaboussent, on s’énerve, mais eux ne s’excusent pas. Aaah, il n’y a pas à dire le mauvais temps me rend de mauvaise humeur. C’est trempée que j’arrive à la faculté. Certaines connaissances m’arrêtèrent et demandèrent pourquoi j’étais dans cet état-là. La raison est toute simple, je n’avais pas eu vent de la météo d’aujourd’hui. Je me séparai vite d’elles, histoire d’aller me réchauffer à l’intérieur. J’essorai mes cheveux avant de pénétrer dans le bâtiment.


(…)


A la sortie des cours, je remarquais avec désarroi que le temps ne s’était toujours pas amélioré. Je n’avais pas club aujourd’hui, cependant je devais faire un inventaire pour le club de natation et Yoshida-sensei étant trop occupée avec lycéens, m’avait gentiment demandé de m’en charger. Moi qui appréciait me rendre utile et aider les autres, je n’avais pas hésité une seule seconde. Le souvenir de cette tâche avait réussi à égayer ma journée et c’est avec un sourire aux lèvres que je me dirigeais vers la piscine. Dans ma tête la liste des choses à faire, tout était organisé et si je m’y affairais rapidement je pouvais espérer finir d’ici une heure trente. J’arpentais les couloirs qui n’étaient pas assez vide pour moi. Le brouhaha incessant des élèves mélangé à celui de la pluie venant se fracasser contre les fenêtres résonnait trop fort à mes oreilles. Et trop faux. Il ne me fallut que quelques minutes pour arriver à la piscine couverte. Là, je cherchais du regard la remise pour constater l’étendu du travail qui m’attendait. Cela devrait le faire. J’étais certes seule et un coup de main n’aurait pas été de refus, mais j’assumais ma décision. Je me hâtais et très vite la to do liste se raccourcit à mon bonheur. Lorsque je me sentais fatiguer, je sortais un instant dehors, profitant l’air de frai du grand espace.

La simple vue du bassin et le calme absolu qui régnait me donnaient envie de plonger dedans, de faire quelques longueurs et d’apprécier ce moment de solitude. J’expirai un bon coup et écourtai ma pause. Et comme une sombre journée ne s’éclaircit pas en un claquement de doigts, j’aperçus sur le tableau blanc un mot signé du capitaine. « Veillez à faire également l’inventaire des produits de la piscine ouverte. ». Je clignais plusieurs fois des yeux et pliais le papier encore et encore comme pour aider mon cerveau à imprégner cette douloureuse nouvelle. J’osais croire que la pluie avait cessé et qu’un soleil avec peut-être un joli arc-en-ciel m’attendaient dehors. Si seulement, Mei. Si seulement. Le maigre espoir auquel je me tenais s’envola en même temps que je montais les marches. Le papier toujours en main, je le déchirai en morceau et tentai de le jeter dans la poubelle depuis ma place. A côté, comme par hasard. Ainsi après l’avoir ramassé et m’en avoir débarrassé définitivement, j’enclenchais la poignée. Un vent glacial vint frapper mon visage et je m’engageais dans une bataille contre mes cheveux que je savais perdue d’avance. Mon exaspération monta d’un cran et je pris sur moi pour ne pas laisser échapper ma colère. J’avançais, mes mains déjà froides le devinrent encore plus. J’hésitais à retourner chercher un survêtement puis cette idée me parut idiote la seconde d’après. La piscine n’avait pas été fréquentée depuis des jours et je n’avais vu aucun habit dans les vestiaires. J’éternuais et tout ça ne présageait rien de bon. D’un geste vif, je plaçai des mèches derrières mes oreilles dégageant mon champ de vision. Mes yeux s’écarquillèrent. C’est pas possible.

« Excuse-moi ! Toi, là-bas, le garçon ! » avais-je crié tout en m’approchant de plus près.

A y regarder de plus près mon interpellation manquait cruellement de sens, mais soit il n’avait pas à être là. Il pleuvait des cordes et le vent s’était levé, ce n’était clairement pas le bon moment pour piquer une tête. Etait-ce un membre ? La seule chose dont j’étais sûre c’est qu’il était aussi trempé que moi voire plus.

« Hey, je peux savoir ce que tu fais ici ? La piscine est fermée je te signale ! Je te demanderais de partir s’il-te-plait. »

Toujours plus fort de peur que le son de ce déluge ne couvre ma voix. J’accompagnais mes paroles d’une tape sur l’épaule et mon visage se crispa à la rencontre du vêtement mouillé.

« T’es complètement trempé, rentre vite à l’intérieur. »


Dernière édition par Mei Shiozaki le Sam 16 Juil 2016 - 16:24, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Shoot in the rain [PV Mei]   Shoot in the rain [PV Mei] EmptyDim 19 Juin 2016 - 23:00

La piscine ressemble à un piano gigantesque me dis-je en tendant mes avant-bras aussi loin que j’en suis capable. Et si chaque goutte qui y tombe pouvait produire une note de musique à la place du ploc habituel ? Je me demande à quoi ressemblerait la symphonie du jour. En attendant, je visualise la scène à travers mon téléphone, mon imagination n’a qu’à faire le reste. Je dois avouer qu’au moment où j’ai fermé les yeux pour mieux ressentir les choses, je ne m’attendais pas à entendre du japonais. Des sons, des mots. On m’appelle. Je tremble faiblement à l’entente d’une voix féminine. Pas de peur, non, mais plutôt de surprise car elle a crié. Elle s’approche, j’entends ses pas résonner de plus en plus fort dans ma tête. Je me retourne avec lenteur, les avant-bras durcis par la position inconfortable dans laquelle je m’étais mis un peu plus tôt. Mes pupilles noires croisent sa silhouette entrecoupée par le rideau de pluie nous séparant.

Sa voix retentit une seconde fois, mais comme celle de l’enseignant un peu plus tôt, elle rebondit contre ma bulle. Je la fixe sans la comprendre, immobile sous le flux de précipitations bercé par le vent. Ses mots se matérialisent, je vois les caractères se former lorsqu’ils sortent de sa bouche, mais comme un mirage, je suis incapable de les attraper. Cependant, je devine – grâce à son expression faciale – qu’elle n’a pas l’air ravie de me voir ici. Moi non plus je ne suis pas enchanté de faire ta connaissance, jeune femme. Elle est grande, est le premier constat que je fais lorsqu’elle arrive à mon niveau. Presque autant que moi, c’est plutôt rare pour une asiatique. Mon regard semi-vide se pose sur elle au moment où elle me tape sur l’épaule, essorant en quelque sorte ma chemise trempée. Je sursaute. La bulle vient d’éclater. Un son strident me perce les tympans, mais je demeure impassible.

Je vois à son visage que quelque chose la dérange. Quoi donc ? Ses yeux expriment un sentiment que je ne parviens pas à identifier. De même pour le reste des parties de sa figure. Je n’arrive pas à savoir si elle a pitié de moi ou si elle est juste en colère. Je suis trempé, constate-t-elle. Je hoche la tête alors qu’elle continue. Ses lèvres bougent, elle me dit de rentrer à l’intérieur. Mais à l’intérieur de quoi ? Je balaie les environs d’un seul coup d’œil. Elle doit sûrement parler de ce local adjacent à la piscine.  Ce n’est pas ce que j’avais prévu au départ. Elle n'a pas l'air d'être du personnel, mais plutôt une étudiante. Ma conscience m'abandonne, si elle n'a pas d'autorité légitime, je peux rester.

« Pas maintenant. »

Au dessus de nos têtes, les nuages se noircissent, le vent devient de plus en plus violent. Il se déchaîne, mais il ne m'emporte pas encore. Mes pieds sont fortement ancrés au sol, je ne partirais pas avant d'avoir terminé. Je ne la retiens pas, elle peut partir si elle a peur. Moi, je sais juste ce que je dois faire. Attendre. Et je n’oblige personne à le faire avec moi. Mon diaphragme soulève ma cage thoracique collée contre mon vêtement trempée, ma respiration est lourde. D’un revers de manche – mouillée – je tente vainement d’essuyer l’eau ruisselant sur l’écran de mon téléphone. A travers l’objectif, je capture un moment unique sur terre. Je suis sûr que personne d’autre n’aura la même photo. L’air vaguement satisfait, je range mon cellulaire dans ma poche et y laisse également mes mains gelées par le vent froid. Quand je me retourne, la jeune femme est toujours là. Je lui adresse un regard surpris, elle m’a vraiment attendu.

Nous sommes désormais dans le même état, tous les deux. J’ai beau chercher, je n’ai pas de vêtement sec à lui proposer comme dans les films. Un premier coup de tonnerre gronde dans le ciel, je ne vois pas d’éclair, mais il a sûrement dû frapper plus loin. L’air hésitant, j’attrape son bras avec maladresse, puis le relâche aussitôt. Ce n’est pas quelque chose que je suis censé faire avec une inconnue.

« Désolé. »

Pour quoi exactement ? Une seule réponse à mes questions : je ne sais pas. Pour tout, probablement. Etre là alors que je n’y suis pas invité, l’avoir fait poireauter sous la pluie battante, le contact physique que je viens de lui faire subir. Cela ne fait que quelques minutes que nos chemins se sont croisés, à cause d’une effraction de ma part en plus. Je secoue la tête en me dirigeant vers l’abri suggéré par la jeune femme un peu plus tôt, quelques gouttes d’eau perlent à l’extrémité des mèches de mes cheveux. Une deuxième détonation explose. Cette fois la lumière m’éblouit et je me hâte de pousser la porte pour m’engouffrer à l’intérieur du bâtiment. Quelques secondes passent, elle arrive à son tour, je romps le contact avec l’extérieur. A peine arrivé au chaud, j’éternue. Je frémis, le choc n'est pas minime.

Mon passage laisse des traces dans ce qui semble être un vestiaire. En effet, mes pas sont suivis d’une grosse traînée d’eau, je me sens un peu désolé pour les agents d’entretiens. Je reste silencieux alors que je m’installe sur un banc en serrant les jambes, comme si j’espérais prendre le moins de place possible. Qu’est-ce que je fais ici, maintenant ? Le bon sens me dirait de me déshabiller, mais…je lance un regard en direction de ma pseudo-interlocutrice, ce ne serait pas très poli vis-à-vis d’elle. Ma main droite attrape mon téléphone resté dans ma poche, est-ce que ma photo est toujours aussi belle ? J’aurais dû venir au printemps, me dis-je en fixant l’image, il y aurait eu des pétales de fleur de cerisier en plus. Le rose qui vient s’opposer au gris. De la couleur dans une vie terne.

« Merci. »

Lui dis-je d’une voix légèrement rauque en reniflant du nez.
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MessageSujet: Re: Shoot in the rain [PV Mei]   Shoot in the rain [PV Mei] EmptySam 25 Juin 2016 - 15:56

L’attente de sa réponse me parut durer une éternité et je mis ça sur le dos de ce temps qui nous rendait sans qu’on le veuille vraiment, moins patients qu’à l’accoutumé. Je m’efforçais de ne pas me répéter, mais ce n’était toutefois pas le moment de chercher ses mots. Je l’observais méticuleusement analysant ses faits et gestes. Son hochement de tête me fit comprendre que mes dires lui étaient parvenus aux oreilles, c’était déjà un point positif et je ressentis un soulagement qui n’avait en réalité pas lieu d’être puisqu’à son tour sa voix se fit entendre. J’écarquillais les yeux, comment ça pas maintenant, non il n’y avait pas de pas maintenant qui tienne. Soulagée j’étais désormais prise au dépourvu, dans l’incapacité de lui répondre quoi que ce soit. Il était culotté. Je le quittai du retard pour diriger mon attention sur son portable, je plissai les yeux et la surprise pouvait facilement se lire sur mon visage. C’est pas possible, je n’arrivais pas à le croire et pourtant je me retrouvais là comme absorbée par sa tentative de mener à bien son action et ce malgré cette pluie qui ne cessait de ternir le peu de chance qu’il avait. Mais il venait de réussir, je le trouvais chanceux, bizarre et peut-être même barré, mais chanceux pour le coup.

Le bruit du tonnerre me fit sursauter, qu’est-ce que j’en avais horreur. Je ne voulais qu’une chose, rentrer chez moi. Je repensais à cette joie qui m’habitait il n’y avait même pas dix minutes. Elle avait totalement disparue. Son bras vint saisir le mien pour le relâcher tout de suite après puis il s’excusa et moi j’ai l’impression qu’à cet instant-là je ne savais que constater les faits et rester silencieuse. Un sourire vint néanmoins égayer mon visage. Combien de fois m’étais-je moi aussi montré maladroite ? J’ai arrêté de compter. Je ne relève pas son acte et je n’irais pas le lui reprocher, ce n’était pas grave. Un second bruit sourd et une lumière me firent tourner la tête. Tout ça ne présageait rien de bon. Je le vis se diriger vers l’endroit que je lui avais suggéré un peu plus tôt je le suivis de près, or j’avais beau me dépêcher le vent se dressa contre moi et ne facilitait pas mon avancée.

Arrivée à destination j’étais rassurée et j’espérais au fond de moi que tout cela allait se stopper bientôt même si le ciel qui se déchaînait alors sur Keimoo et le spectacle qu’il nous offrait démontraient le contraire. Je laissais échapper un Mon dieu puis un A tes souhaits à l’encontre du jeune homme qui commençait à subir les conséquences de sa petite escapade. Il n’était pas le seul, des frissons me parcouraient tout le corps, je frottais mes mains entre elles en espérant retrouver un peu de chaleur, en vain. J’essorais légèrement mes cheveux et les marques causées par ce geste venaient rejoindre celles crée par les pas du garçon. Il s’était assis sur le banc installé en plein milieu de la pièce. Comparé à celui de la piscine couverte ce vestiaire était plus petit, mais il avait le mérite d’être bien isolé ainsi nous n’avions rien à craindre. Je tentais d’ouvrir deux ou trois casiers, histoire de trouver une quelconque serviette ou un quelconque habit oubliés, mais rien. L’air résigné, je m’assis à ses côtés et je me mets à fixer l’unique fenêtre qui, située en hauteur, donnait directement lieu sur la piscine. Je tournai la tête dans sa direction et le voir avec son cellulaire me fit soupirer.

« Et moi je ne te dis pas de rien. Tout ça pour une photo, c’est insensé… »

Sur ces mots je sortis de mon sac un paquet de mouchoir, je m’en gardais un pour moi et lui en tendis un autre. Je me demandais alors ce que je pouvais bien faire tout en connaissant déjà la réponse. Mon travail d’inventaire attendra, je devais d’abord me remettre de ces péripéties et ainsi laisser mon cœur reprendre son rythme habituel. Plus les secondes passaient et plus je me disais que les imprévus allaient devenir une partie de ma vie. Depuis le début de l’année je n’en avais connus que trop pour tous les identifier mais assez pour les oublier. Alors comme un être normal j’aurais dû m’y faire, prendre l’habitude d’y être confronté, mais la personne que je suis ne vivait que pour ces moments organisées bien des jours avant, pour ces plans B et C qui viendraient camoufler un malaise causé par un aléa. Plutôt que de m’y résoudre je voulais faire davantage d’efforts pour les éviter. Cette pensée me fit rire intérieurement, il fallait croire que ce n’était pas demain la veille que mes efforts paieront. Une sensation désagréable me fit revenir à l’instant présent, cette même sensation qui m’avait fait grimacé auparavant. Mon paquet toujours en main, j’en sortis un nouveau pour éponger mon visage, mon coup et ma nuque et je l’invitais à en faire de même en lui en posant un près de lui.

Je me sentais fatiguer et la chaleur étouffante d’un été typiquement japonais me manquait soudainement. En plus des quatre saisons que l’on connaissait tous j’ajoutais celle des pluies. Et elle était pire qu’un de ces hivers glacials qui vous font grelotter jusqu’au bout de la nuit et ce même avec trois-quatre couvertures empilées sur vous. J’avais besoin de bouger. Je me penchais alors sur la dite-photo prise tout en bravant ce temps médiocre.

« Je dois avouer qu’elle est plutôt jolie, mais je doute qu’elle puisse devenir un bon souvenir. Cela va juste te rappeler…ça, je fis un grand geste pour accompagner mes paroles. « Tu es membre du club de photographie, c’est ça ? Je suis la vice-capitaine de celui de natation, c’est pour ça que je suis ici. Ça vous arrive souvent de prendre autant de risques ? »

Se retrouver sur un lieu interdit et qui plus est au milieu d’une tempête j’appelais bien ceci un risque. Bien sûr cela ne pouvait rivaliser avec ces aventures que l’on voyait dans les films américains, mais nous avions beau être le personnage principal de notre vie, au final cette dernière n’était pas toujours bien mouvementée.


Dernière édition par Mei Shiozaki le Sam 16 Juil 2016 - 16:26, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Shoot in the rain [PV Mei]   Shoot in the rain [PV Mei] EmptyDim 26 Juin 2016 - 17:17

C’est assez surprenant qu’elle ne se soit pas énervée quand je lui ai dit que je ne rentrerai pas avec elle, mais c’est encore plus étonnant de voir qu’elle m’a attendu. En plus, elle n’a pas l’air de vouloir me sanctionner ou me dénoncer. Assis sur un banc de l’espèce de vestiaire, je médite sur mes derniers actes, les yeux rivés sur l’écran de mon téléphone portable à clapet. La qualité et la résolution de l’image ne sont pas optimisées, mais j’imagine que c’est déjà pas mal d’avoir pu capturer l’instant où la goutte est tombée dans la piscine. Je relève mes pupilles vers la jeune femme, celle qui a fait exploser la bulle dans laquelle je me trouvais depuis le cours d’endocrinologie. C’est dans le silence que je l’observe ouvrir quelques casiers – sans doute pour trouver de quoi se sécher – puis se résigner avant de venir s’asseoir à côté de moi. N’ayant pas encore essoré mes cheveux et vêtements, l’eau goutte encore de tout mon corps. Je devrais peut-être songer à faire quelque chose si je ne veux pas tomber malade. Avant cela, je pense quand même à remercier la jeune femme pour m’avoir prêté un abri et…pour l’attente, je suppose ?

L’orage retentit une nouvelle fois, un éclair lumineux est observable par la fenêtre. Si je n’avais pas été accompagné, je serais sûrement sorti pour essayer de le photographier aussi. Un simple coup d’œil en direction de l’autre personne – qui est-elle d’ailleurs ? Une étudiante ? Ou peut-être une pionne – me suffit pour ne pas me laisser tenter. Je pense que je l’ai assez inquiétée. Enfin, on ne se connait pas donc je ne sais pas trop pourquoi elle s’est préoccupée de moi. La gentillesse, éventuellement. Cette pensée a pour effet de décrocher un sourire en coin sur mes lèvres alors que sa voix s’élève pour la première fois depuis que nous sommes entrés dans la pièce. Une réaction à mon Merci de tout à l’heure. C’est insensé, me dit-elle, de braver les interdits de l’académie et la pluie pour prendre une photo. Je réponds par un simple hochement de tête, ne voyant rien pour la contredire. Il est vrai que j’ai agi sous l’impulsion. Je voulais trouver quelque chose à mettre sur le blog de @Fei Fei ce soir, et peut-être l’envoyer à @MrLouis aussi. Récemment, mes relations virtuelles sont devenues un peu plus importantes dans ma vie. Je me suis mis à avoir des correspondants réguliers, en plus des internautes qui ne font que passer sur ma page web.

Elle est belle, la photo. Plus je la regarde et plus mes regrets s’évaporent. C’est pourtant en décrochant enfin les yeux de l’image que je me rends compte que l’inconnue me tend un mouchoir. J’espère qu’elle n’a pas eu à attendre longtemps, étant donné que je me suis légèrement perdu dans mes pensées, encore. Je bredouille quelques remerciements, surpris par l’attention soudaine et une générosité que je ne connais que trop peu, puis attrape le bout de papier qui s’humidifie au contact de ma peau. Ne sachant pas trop par où commencer au début, je constate que mon visage en a sans doute le plus besoin. J’abandonne temporairement le mouchoir sur une latte du banc pour passer mes mains dans mes cheveux encore mouillés. Tant bien que mal, j’essaie de les essorer et ne m’arrête que lorsque mes avant-bras se durcissent. J’estime à ce moment là que j’ai obtenu un résultat satisfaisant. C’est à partir de cet instant que je reprends le mouchoir pour m’éponger le visage.

Je n’en suis pas très sûr, mais je crois que quelques morceaux de papier se sont détachés et sont restés collés sur mes joues ou sur mon nez. Bah, ce n’est pas le plus important, on verra plus tard. D’une poignée ferme, j’essore les restes du mouchoir pour qu’il n’en reste plus qu’une boule. A côté de moi, la fille semble avoir remarqué qu’il est désormais hors d’usage, et en repose un nouveau près de moi alors qu’elle continue à s’essuyer. Hésitant, je finis quand même par le prendre entre mes doigts pour finir de m’éponger le menton puis le cou, pour finir par la nuque. C’est bien beau tout ça, mais la chemise est toujours trempée. Triste constat, me dis-je en écoutant gronder le tonnerre à l’extérieur. Il fera bien assez chaud tout l’été à venir, les grillons auront tout leur temps pour sortir chanter. C’est la raison pour laquelle je savoure l’orage du mois de Juin.

La jeune femme rompt le silence dans lequel nous nous étions emmurés le temps de nous essuyer. Je remarque que son regard s’est fixé sur la photo que j’ai prise une dizaine de minutes auparavant. Finalement, elle m’avoue qu’elle la trouve jolie, la photo. Je m’apprête à la remercier – encore – avant de me rendre compte qu’elle n’a pas fini de parler. Elle ne pense pas que celui puisse me rappeler de bonnes choses, juste ça me dit-elle en désignant la pièce et peut-être la pluie d’un grand geste de main. Je ne sais pas de quoi elle parle exactement. Pour ma part, rien de tout ça ne me dérange particulièrement. Aussi, lorsqu’elle me demande si je fais partie du club de photographie, je secoue la tête de gauche à droite. Non, mon hobby pour les photos est très récent et je ne dispose pas d’appareil adéquat pour y adhérer. J’apprends également qu’elle est vice-capitaine du club de natation. C’est sans doute la raison pour laquelle elle m’a emmené ici. Au moins, avec elle, je ne suis pas dans l’effraction.

« En fait, je ne suis pas dans ce club. J’ai juste pensé que ça ferait une jolie photo. »

Est-ce que ça coûte cher, un appareil photo ? Maintenant que j’ai quitté le club de basket, il faudrait que je songe à en rejoindre un autre si je ne veux pas de problème avec l’administration. J’ai un court délai pour me permettre de choisir une nouvelle activité. Les autres clubs sont trop éprouvants physiquement, et pour être honnête : j'ai la flemme. Pensif, je me gratte l’arrière de la tête puis reprends la parole.

« …mais tu m’as donné une bonne idée, je vais peut-être m’y inscrire. »

Pause. Je ne sais pas pourquoi j’ai dit ça, je ne suis même pas sûr qu’elle s’intéresse à ma vie. Je ne pense pas que quelqu’un y prête une quelconque attention tant elle est ennuyeuse depuis quelques mois, d’ailleurs. Quelque part, je n’en suis pas mécontent. L’année précédente a été assez mouvementée, et je suis heureux de pouvoir me reposer et étudier dans de bonnes conditions. Mes notes ont malheureusement chutées à mon entrée à l’université et je suis conscient de devoir les remonter si je veux continuer à toucher ma bourse.

« Tu sais si c’est un cher, un bon appareil photo ? »

Simple curiosité. J’ignore si la vice-présidente du club de natation y connait quelque chose en photographie, mais la plupart des filles aiment bien ça, alors je tente ma chance. Du bout des doigts, j’ouvre le premier bouton de ma chemise, laissant entrevoir mes clavicules. La sensation du tissu collé à ma peau est de plus en plus gênante. Je sens un picotement naître dans mes narines. Réflexe, j’attrape les restes du mouchoir avec lequel je me suis essuyé quelques minutes plus tôt, et éternue à l’intérieur. Je renifle faiblement, je me sens un peu mieux.

« Désolé. »

Gêné de l’avoir possiblement interrompu alors qu’elle s’apprêtait à répondre à ma question, je sens mes joues s’enflammer. Je n’ai pas envie de pousser les choses encore plus loin, et pourtant je me dis que je ne veux pas rester dans l’inconfort un peu plus longtemps. Mes doigts se resserrent sur mon pantalon mouillé. Lui aussi me gêné, mais c’est encore supportable. Comme un carcan, mon vêtement m’étouffe. Le regard tourné vers la fenêtre pour ne pas affronter les iris de la jeune femme, je lui fais par de ma demande, sur un ton sérieux.

« C-ça te dérange si j’enlève ma chemise ? »

Voilà, c’est dit. Après tout, elle est dans le club de natation. Même si ce n’est pas le même contexte, je suppose qu’elle en a déjà vu d’autres, des torses. Malgré tout, je suis mal à l’aise d’avoir demandé ça à une fille. Elle aurait toutes les raisons de refuser, et pourtant j’espère encore qu’elle va accepter.
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MessageSujet: Re: Shoot in the rain [PV Mei]   Shoot in the rain [PV Mei] EmptyMer 29 Juin 2016 - 17:19

J’accueillais sa réponse avec surprise. Je lui avais certes posé la question, mais dans ma tête la réponse était évidente, tout correspondait et j’attendais simplement son affirmation. Très vite cette expression s’effaça pour laisser place à un léger sourire. Mon intuition m’avait certes fait faux bond, mais le simple fait que j’ai pu lui donner inconsciemment cette idée me rendit heureux. Et il la trouvait bonne en plus. Mon regard se tourna une nouvelle fois vers la fenêtre et je me mis à imaginer à quoi pouvait bien ressembler Keimoo en cet instant-là. Les arbres baignés par la lumière du soleil devaient désormais subir les foudres d’un ciel enragé et la plage du quartier Hebi dépourvu de son calme habituel était le théâtre d’affrontement de vagues enchaînées. Le silence et la chaleur estival ne régnaient plus sur la ville, mais je savais que le spectacle qui se déroulait maintenant n’était que l’épilogue d’un soir humide et étouffant.

Mon envie de positiver face à n’importe quelle situation me quittait peu à peu. Ainsi, je détournai la tête et la voix du jeune homme attira mon attention. « Tu sais si c’est cher un bon appareil photo ?», si c’était cher…c’était une très bonne question, cela dépendait du model qui voulait, de ce qu’il comptait en faire. Voulait-il simplement faire des photos ou voulait-il par la suite faire des vidéos ? Je pris sa question très au sérieux me sentant de suite concernée. Avant de prononcer une quelconque réponse, je cherchais dans mes souvenirs quel modèle j’avais auparavant acheté. En effet, j’avais récemment crée un blog après avoir fait un tour sur internet et être tombé sur celui d’un certain @paprika. Il parlait de ses animes et j’avais dans l’idée de partager divers choses comme mes récits de voyages et les dernières péripéties dans ma vie. Cependant mon envie principale était de publier mes photos prises sur l’instant ou mûrement réfléchies.

Je ne cherchais pas à faire connaître mon blog comme je ne cherchais à devenir populaire. J’avais en premier lieu informé ma famille proche et éloignée histoire qu’elles y jettent un coup d’œil et qu’elles se rappellent avec moi des bons souvenirs. Cela avait commencé par de simples articles avec de petites tentatives de discussions avec quiconque passerait dessus. J’eus bientôt l’occasion de lire mes premiers commentaires et j’en fus très heureuse. Prenant conscience de mon temps de réaction, je sursautai légèrement alors que je sortis de mes réflexions.

« Malheureusement cela peut vite coûter très cher, mais tu devrais toutefois aller jeter un coup d’œil dans un magasin tu auras droit à de précieux conseils. »

Et je savais de quoi je parlais, n’ayant aucune connaissance dans le domaine photographique je m’étais vite retrouvée perdue face aux nombreux choix s’offrant à moi. Etrangement j’avais rapidement fait confiance aux vendeurs ne cherchant pas vraiment à argumenter avec eux.
Mains toujours trop froides à mon goût, je décidais de les placer sous mes cuisses. C’était une ‘technique’ que j’avais développé lorsque j’étais plus jeune, elle semblait fonctionner durant les premières secondes puis très vite la sensation du tissus mouillé et froid me fit abandonner. Un autre éternuement se fit entendre et je tirais du bout des doigts un autre mouchoir. Je lui tendis. Son visage empourpré m’octroya un sourire plus marqué. Un détail m’interpella et je me retins de rigoler. Quelques bouts de tissus avaient trouvé place sur ses joues, j’attirai son attention en lui montrant de mon index les miennes. Néanmoins, je n’étais pas vraiment convaincu de cette solution. D’un geste je l’en débarrassai, je ne cherchais évidemment pas à faire durer le moment qui n’était pas voulu par nous deux. De ces restes de mouchoirs j’en fis des boulettes, écrasées entre mon pouce et mon index je jouais avec.
Au final je n’étais pas si embarrassée que ça, je ne savais guère si c’était grâce à lui et son air détaché ou si c’était tout simplement moi qui n’était pas si gênée que ça à l’idée d’être tactile avec les autres. Enfin bref, là n’était pas le moment d’y penser.

Une nouvelle interrogation et cette fois-ci je restais silencieuse pendant un moment. Ma bêtise me fit perdre mon air tranquille. Il ne rougissait pas par embarras causé par une quelconque proximité ou par son possible rhume qui ne cessait de briser le silence, l’inconfort de la situation eut raison de lui. Je me raclais la gorge et lui fit part de mon accord d’un « Vas-y, désolée. ». Et je m’excusais tout en sachant très bien qu’il n’avait sûrement aucune idée du pourquoi du comment, mais je le savais moi et à dire vrai c’était tout ce qui comptait. Je me tournai sur le côté, ne sachant pas où me mettre pendant qu’il s’afférait à retirer son vêtement. Le fait en lui-même ne me dérangeait pas, mais c’était plutôt le côté ‘être contraint à le faire’ qui me perturbait. Je tirai un peu sur mon haut pour le décoller de ma peau, la sensation était moins désagréable sur le coup et j’arrivais à mieux respirer à mon tour. J’éternuai en minimisant le bruit en me pinçant le bout du nez.

Ah je n’aimais pas ça du tout, ça sentait les heures à lutter contre la fièvre, les médicaments pour la faire baisser et la corbeille remplie à ras bord. Je croisais les bras, penchai la tête et espérais juste ne pas voir survenir un mal de tête. N’y avait-il vraiment aucune serviette ici ? Je me levais une seconde fois aussi bien pour repartir à la recherche d’un survet que pour me dégourdir les jambes. Pendant ma petite marche qui m’amenait devant d’autres casiers auxquels je n’avais pas encore touché, le silence auparavant plaisant me pesait un peu.

« A-Alors, tu vas faire quoi de cette photo ? Tu vas simplement la garder sur ton portable en tant que fond d’écran ? »

Oui cela devait le faire, c’était une simple question qui pouvait détendre l’atmosphère. Je me sentais stupide, si cela se trouvait j’étais la seule de nous deux à trouver ce calme embêtant. Je ne voulais pas le forcer à parler, malgré cela, discuter pouvait avoir un effet positif. Cela nous tient éveillés, on fait autre chose que d’attendre que le temps s’améliore -et on pouvait patienter encore longtemps d’après ce que je voyais- en bref ces raisons suffisaient à me convaincre. Une porte de casier qui coince, un espoir pour moi qu’un tissu en soit la cause. Je tirai et ce geste rassemblait une partie de mon énergie. Merci mon dieu, devant moi une veste laissée par un des membres du club. J’avais beau détester quand on oubliait ses affaires, je changeais d’avis pour cette fois. C’est tout sourire que je lui fis face. J’étais heureuse de ne plus avoir à lui proposé mes mouchoirs ridicules qui ne servaient pas à grand-chose. L’habit chaud lui ferait un meilleur bien.

« Ça devrait aller un peu mieux maintenant… »

Je laissais ma phrase en suspens, en effet j’eus envie de l’interpeller en l’appelant par son nom, mais je me rendis compte que je ne le connaissais pas.

« Ton nom ? J-Je veux dire, comment t’appelles-tu ? »

Je me pinçais les lèvres, il y avait sûrement d’autres manières de demander à quelqu’un de décliner son identité, mais il faut dire que ce n’était pas mon fort. Comme pour passer à autre chose et effacer ma maladresse, je me dirigeais vers mon sac et sortis mon téléphone. Pourquoi ne pas en profiter pour capturer ce moment, une nouvelle épreuve à affronter dans ma vie bien monotone. Je cliquais sur l’icône appareil photo désirant prendre une partie du vestiaire.

« Ça fera peut-être un bon sujet d’article pour mon blog, promis je ne t’inclus pas dans la photo. »

On put entendre quelques secondes après ce bruit reconnaissable entre tous, celui d’un souvenir enregistré et mémorisé.


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MessageSujet: Re: Shoot in the rain [PV Mei]   Shoot in the rain [PV Mei] EmptyMer 29 Juin 2016 - 22:15

Comme je le pensais, le matériel nécessaire pour faire de jolies photos peut revenir à beaucoup d’argent, probablement une somme que je n’ai pas à sortir de mon porte-monnaie d’étudiant boursier. Je tente de masquer ma grimace lorsqu’elle me conseille d’aller voir en magasin et sous-entend que je devrais y recevoir l’aide des vendeurs. Rien que le fait de m’imaginer courir après un chef de rayon, lui adresser la parole et tout ce qui va avec, j’en ai presque des vertiges. J’irai peut-être voir dans le local du club, s’ils n’ont pas des appareils à prêter, ne serait-ce que pour s’exercer à la technique, ou s’ils peuvent m’avoir des réductions. Je relève les yeux vers la jeune femme, l’air pensif. Elle a l’air de s’y connaître plus que moi-même si elle ne rentre pas dans les détails.

« Tu as un appareil, toi ? »

Toutes les filles en ont un, mais je pose la question dans l’espoir qu’elle m’en dise plus sur le modèle qu’elle a choisi, le rapport qualité-prix, s’il faut l’entretenir et si elle a suivi des cours. Ne roulant pas sur l’or, c’est un achat qui sera mûrement réfléchi. La question est surtout, est-ce que je continuerai le club photographie l’année prochaine, voire plus tard encore ? Ma tête commence à tourner, je me projette un peu trop loin là.

Un éternuement sauvage apparaît. J’ai eu le bon réflexe de tourner la tête pour ne pas salir mon interlocutrice. Sans que je demande quoi que ce soit, cette dernière m’avait déjà tendu un mouchoir. Lassé des remerciements – je n’arrête pas – je m’excuse simplement pour ce que j’ai fait, attrape le mouchoir et lui adresse un signe de tête en guise de Merci. Je relève le visage vers elle, les joues légèrement rosies par l’embarras et la chaleur qui me mon à la tête. Tout ça c’est à cause de la pluie, à cause de la photo que je voulais prendre dans le bassin. J’aurais pu revenir assez rapidement à mon teint d’origine, si elle n’avait pas passé sa main sur mes joues. Oh, je vois. C’est pour ça qu’elle a touché les siennes avant. J’avais presque oublié les résidus de papier restés sur mon visage après ma tentative rudimentaire de séchage avec un mouchoir. Entre ses doigts, elle forme des boulettes. Je l’observe faire pendant quelques secondes, c’en est presque relaxant.

Hélas, le calme ne pouvait pas durer et j’ai à nouveau ressenti le besoin de me changer. Tomber malade n’est pas mon objectif de la semaine, d’autant plus qu’il reste encore quelques longues semaines avant les vacances d’été. Gêné, je lui demande s’il est possible que je retire ma chemise devant elle. Etant moi-même plutôt pudique, je dois dire que poser cette question a été un véritable déchirement dans ma poitrine. Toutefois je ne pouvais plus supporter le tissu mouillé sur ma peau et les mots se sont rapidement échappés d’entre mes lèvres, suivis de quelques justifications que je me suis fait à moi-même. Au final je ne sais pas si j’ai bien fait de lui demander ça. L’attente se fait longue et elle ne m’a toujours pas répondu. Est-ce que ma question l’a sonnée à ce point ? Il est vrai que c’est une situation délicate étant donné que nous ne nous connaissons pas, mais je ne pensais pas qu’elle était aussi fermée à ce sujet. Le silence est rompu par son raclement de gorge, suivi d’une autorisation, elle-même succédée par des excuses.

« Je…Ah. Merci. »

Qu’auriez-vous dit si vous aviez été à ma place ? Un peu perdu, je la regarde se tourner. Peut-être devrais-je faire de même pour que nous soyons sûrs de ne pas nous regarder. Quelques secondes plus tard, je l’entends éternuer à son tour. Bien, nous sommes tous les deux en phase d’attraper un coup de froid. J’effectue une rotation en demi-cercle pour me retrouver dos à elle. Retirer les boutons de ma chemise trempée n’a jamais été aussi jouissif. Enfin, je me débarrasse des manches et laisse tomber le vêtement le long de mon dos. Je prends une grande inspiration, la sensation de liberté m’est enfin revenue : je peux de nouveau respirer. Enfin, je ne sais pas comment je vais de nouveau pouvoir regarder la jeune femme maintenant que je suis à moitié nu. J’espère qu’elle ne me prend pas pour un pervers. Quand je me retourne, je constate qu’elle n’est plus là. Néanmoins, je peux entendre sa voix un peu plus loin. C’est étrange, je ne l’ai pas sentie se lever. Je balaie la pièce d’un rapide coup d’œil et la voit occupée à inspecter des casiers. La voix hésitante, je l’écoute me demander ce que je vais faire de la photo, si je vais me contenter d’en faire mon fond d’écran.

« Pas vraiment non. Je pense que je vais la publier sur internet et la montrer à ma sœur quand elle reviendra au Japon. Et…C’est tout. »

Soyons honnête, je n’ai pas plus de vie sociale que ça. Les abonnés de mon blog sont un peu le seul public auquel je m’adresse en dehors de ma famille. Bien sûr, il y a mes colocataires, mais je me vois mal aborder le sujet à table ou dans le salon. Hey, venez regarder les photos que je prends avec l’antiquité qui me sert de téléphone. Définitivement pas. Mes paumes appuyées sur me banc, je rejette la tête en arrière pour contempler le plafond, en attendant je-ne-sais-trop-quoi. Les pas de l’inconnue, avec qui je partage la pièce depuis plusieurs minutes, reviennent vers moi, je peux entendre le bruit se rapprocher de la même manière que j’ai senti les yakuzas nous entourer – Zakuro et moi – dans la ruelle l’an passé. Pourtant, quand mes iris se posent sur celle, ce ne sont pas des armes pointées sur moi que j’aperçois, mais le visage radieux d’une jeune femme. Cette simple réflexion a pour effet de me faire sourire à mon tour.

Ca devrait aller mieux, me dit-elle avant de se perdre dans sa réflexion. N’osant pas l’interrompre, je reste silencieux jusqu’à ce qu’elle me sollicite une nouvelle fois. Mon nom, elle veut le connaître. C’est vrai que nous nous ne sommes pas présenté l’un à l’autre. Etrangement, sa confiance en elle semble en avoir pris un coup aussi. On dirait que je ne suis pas le seul à bégayer quand je suis dans une situation embarrassante. J’entrouvre les lèvres pour articuler quelques mots.

« Hisaka. Enfin, c’est mon prénom. »

J’espère que le fait de ne pas m’interpeller par mon patronyme ne la gênera pas trop. Je veux dire, je suis quand même torse nu en face à elle, j’imagine qu’il en faut plus que ça pour la perturber. Pris d’un élan de curiosité, je lui retourne la question.

« Et toi ? »

C’est à instant que je réalise qu’elle m’a donné une veste – oubliée dans un casier – d’un membre du club de natation. Hésitant, je la regarde de haut en bas en constatant qu’elle n’est pas beaucoup moins mouillée que moi. Je l’enfile malgré tout, en l’observant marcher vers son sac avant de sortir son téléphone pour photographier le vestiaire. Elle ne m’y fera pas apparaître, m’assure-t-elle. Je hoche la tête en signe d’approbation avant de continuer la discussion sur le sujet qu’elle vient de lancer.

« Moi aussi j’ai un blog. Il est sur quoi, le tien ? »

Un cliquetis se fait entendre, suivi d’un orage. Je frémis de surprise, j’avais presque oublié le mauvais temps qu’il faisait à l’extérieur. La chemise mouillée entre mes doigts devait pourtant me le rappeler. Tant qu’on y est, je devrais peut-être lui demander si tout va bien pour elle.

« Au fait, ça va aller ? J-je veux dire, tu es aussi encore mouillée alors… »

Je me racle bruyamment la gorge, ne sachant pas comment achever mon raisonnement. Ma main vient trouver l’arrière de la tête pour gratter mon cuir chevelu. Encore un autre de mes réflexes. Profitant que l’on partage – possiblement – un passe-temps, je m’approche d’elle. Je n’ose pas faire irruption dans la vie privée des gens sans prévenir, c’est donc tout naturellement que je demande si je peux voir la photo.

« Hm. Tu me montrerais la photo ? »

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MessageSujet: Re: Shoot in the rain [PV Mei]   Shoot in the rain [PV Mei] EmptySam 2 Juil 2016 - 11:34

Après le son, le silence. Et après le silence, la vue du cliché qui bien que simplet, avait réussis à capturer l’atmosphère de l’instant même. Je cliquais sur l’icône ‘personnaliser’ en bas de l’image et ajoutais la date d’aujourd’hui puis le nom de mon acolyte ; Hisaka. Juste Hisaka. Et pendant que je tapais ces quelques caractères, je ne cessais de me répéter son nom comme si au fond de moi je sentais qu’il m’était familier. Je fis défiler les kanjis, je ne savais pas comment l’orthographier, le japonais se trouvait être une langue bien capricieuse lorsqu’il s’agissait de l’écriture des noms et prénoms. Je ne m’attardais pas vraiment dessus décidant de m’accorder un petit moment plus tard dans la soirée pour y réfléchir. Alors que je finissais ma modification, je le sentais s’approcher de moi et instinctivement je fis un pas vers ma gauche. Je pense que j’avais simplement peur de le gêner et à dire vrai cela n’avait aucun sens. Je tournai mon portable de sorte à ce qu’il puisse voir la photo. Je n’étais pas vraiment convaincu par la qualité ayant pris l’habitude depuis un moment d’utiliser un appareil photo, mais je devais tout de même avouer que les smartphones se défendaient plutôt bien.

« Je suis Mei et oui j’ai un appareil photo. Je ne sais pas si mon blog rentre dans une quelconque catégorie, hm disons que j’y raconte un peu ma vie et j’y publie mes photos. Et le tien ? »

Je restais calme, mais je dois dire que l’idée qu’il ait lui aussi un blog avait piqué ma curiosité. Voilà qu’il y a quelques semaines je ne connaissais pas grand-chose sur tout ce qui touchait à ce domaine sur internet et il fut ainsi rare pour moi de rencontrer d’autres personnes qui en tenaient un. J’étais partagé entre l’envie d’en savoir encore plus et une anxiété que je ne me connaissais pas. Je me disais que si cela se trouve il était l’une de ces personnes ultra populaires dont tout le monde parlait et moi, amatrice que j’étais, devait sûrement l’amuser avec mes photos peu innovantes. Après qu’il ait finis de jeter un coup d’œil à l’écran, je fis de même à mon tour et me retrouvais encore plus perplexe qu’avant. J’avais envie de la supprimer, néanmoins cela signifierait alors la disparition d’un souvenir. Je secouai légèrement la tête de gauche à droite.

« Je vais peut-être tomber sur la photo que tu as prise juste avant. Ce serait marrant , je marquais une pause et repris. Si tu veux je peux te montrer à quoi ressemble le mien et tu peux me dire ce que tu en penses. »

Alors que je cliquais sur l’icône qui donnait accès à internet, je pris conscience de ce que je venais de dire. Sérieusement Mei ‘dire ce que tu en penses’. J’avais l’impression de lui imposer mes choix et encore une fois j’avais envie de me rétracter, toutefois c’était impossible. Je soupirais intérieurement alors que le lien apparut sous mes yeux après avoir ouvert mes favoris, prise d’un stress je rapprochais mon portable de ma poitrine et tentais tant bien que mal de ne pas laisser transparaître mon embarras. Je raclai ma gorge, sa voix me fit quitter cet état. Le bruit du tonnerre. Mouillée. Je baissais les yeux et fixais mon propre corps. Par je ne sais quel moyen, j’avais réussis à oublier que j’étais trempée. Un nouvel éternuement me ramena un peu plus à la réalité. Je balayais l’air d’une main, geste qui se voulait de le rassurer.

« Ça va aller, ce n’est pas très grave. Je pense. »

Un autre sourire vint s’afficher sur mon visage qui commençait à retrouver de ses couleurs. Cependant mon inquiétude quant à un futur rhume ne m’avait pas lâché. La luminosité de mon écran m’interpella et je compris que la page avait finis de charger. Je l’invitais à reprendre place sur le banc, le froid nous fatiguait déjà bien assez. C’était à mon tour de me racler la gorge. « Tiens » lui fis-je puis je le précisais que je publiais sous le pseudo de @Fei Fei. Ce dernier était mon prénom chinois et voulait dire chute de neige, assez paradoxal quand on sait que je suis née au printemps, mais soit je l’aimais bien.

« Je n’ai pas encore publié grand-chose. Pour être honnête je l’ai créé au départ pour ma famille et moi ensuite j’ai commencé à recevoir des commentaires de plusieurs personnes, je ne sais pas comment elles l’ont trouvé, mais ça m’a fait très plaisir. Et pour toi ? »

J’avais envie de m’excuser de m’accaparer la conversation et de raconter ma vie qui au final n’intéressait sûrement que moi même si le nombre de visites sur mon blog prouveraient le contraire. Je me permis de faire défiler la page de mon index droit tout en prenant soin de ne pas y aller trop vite histoire qu’Hisaka puisse toujours suivre. J’osais le regarder du coin de l’œil, je scrutais une possible réaction sauf que je n’arrivais pas à discerner quoi que ce soit. J’avais beau avoir l’habitude d’analyser les personnes, certaines sont plus difficiles à lire que d’autres ou il cachait seulement bien ses émotions.

« J-Je parle depuis quelques temps avec un autre utilisateur, on s’échange des photos d’endroits qu’on a auparavant visités et on essaye de se faire deviner l’emplacement. Maintenant que j’y pense la tienne se prêterait bien au jeu. »

Je rigolais légèrement et j’aurais voulu être plus expressive, mais mon malaise était encore trop présent et la peur de me montrer trop insistante me donna envie de fermer la page de blog. Je passais une main dans ma longue chevelure encore humide, je remis quelques mèches rebelles derrière mes oreilles. L’orage s’abattait sur la ville et le bruit devint de plus en plus insupportable pour moi. J’en avais horreur et pourtant on ne pouvait pas dire que j’avais une quelconque phobie ou peur de ce genre de phénomène naturel. Une petite voix au fond de moi s’amusait à me dire qu’il y avait un début à tout alors que paniquer était bien la dernière chose que je voulais faire. Comme pour cacher mon angoisse, je relançais la conversation.

« Et donc le tien … ? » lui disais-je tout en l’incitant à me montrer à son tour à quoi ressembler son ‘entre sur internet’, terme que ne cessait d’utiliser ma génitrice.


Dernière édition par Mei Shiozaki le Sam 16 Juil 2016 - 16:33, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Shoot in the rain [PV Mei]   Shoot in the rain [PV Mei] EmptyVen 15 Juil 2016 - 16:58

Curieux, j’avais fini par lui demander de me montrer la photo qu’elle vient de prendre. Ainsi, nous serons quitte, m’étais-je dit sans penser à mal. Hélas, je n’avais pas prévu qu’elle soit surprise par mon arrivée, ce n’est pas comme si j’avais surgi de nulle part après tout. Cela ne l’a pas empêché de faire un pas faire la gauche, comme si elle cherchait à ne pas me toucher ou quelque chose du genre. Je ne bronche pas et m’arrête à la place vacante, c’est le moment qu’elle choisit pour tourner son téléphone vers moi et me montre le cliché. Même si le panorama n’est pas exceptionnel – il s’agit d’un vestiaire après tout – je constate qu’un simple smartphone est capable de faire belles photos. Bien meilleures en tout cas, que mon simple téléphone à clapet. J’aurais pu changer l’an dernier, après la perte de mon ancien appareil, mais je n’avais pas le cœur à réapprendre à me servir d’un nouveau modèle, ni l’argent soi-dit en passant.

La jeune femme se présente à son tour, bien après que je lui ai retourné la question qu’elle m’avait posée un peu plus tôt. Mei. Ca sonne bien comme nom ça, Mei. Un sourire idiot s’étire sur mes lèvres alors que je prononce ce nom dans ma tête. Je remarque qu’encore une fois, elle préfère répondre à mes questions une fois qu’elle est sûre que j’ai fini de toutes les poser. Peut-être n’aime-t-elle pas gaspiller sa salive ? Si c’est le cas, je devrais l’acclamer, une déesse de la flemme et de l’économie mérite au moins ça.

J’apprends qu’elle possède un appareil photo, qu’elle n’a apparemment pas sur elle puisqu’elle a capturé l’instant à l’aide d’un téléphone. C’est donc pour ça qu’elle m’a conseillé de me tourner vers les vendeurs, j’imagine qu’elle ne s’y connait pas vraiment non plus du coup. Pour finir, elle évoque son blog qui – selon elle – n’entre dans aucune catégorie, elle n’y fait qu’écrire des articles relatant son quotidien ainsi que publier des photos. Par politesse ou par intérêt, elle me demande également ce que je poste sur mon blog. Pas grand-chose, suis-je tenté de lui répondre. Il est vrai que je néglige un peu mes publications dernièrement, ayant trouvé un jeu plus amusant dans ma section commentaire.

« Il doit être bien, ton blog. Je n’aurais rien à raconter si je faisais comme toi. »

Il est vrai que ma vie n’est pas des plus trépidantes ou alors l’est, mais les événements marquants sont difficilement racontables ou avouables. J’ai trop peur d’être reconnu sur le web, qu’on sache qui je suis réellement et que les gens finissent par m’accorder de l’attention dans la vie réelle. Ainsi, l’anonymat me plaît bien. La seule personne connaissant mon identité à Keimoo étant mon co-rédacteur et nouvel ami, je pense ne pas avoir trop de souci à me faire de ce côté-là.

« Mon blog euh…ça parle de mangas et animes. Parfois je poste des photos ou publie des annonces… »

Rien de très intéressant pour un jeune adulte en somme, une vie de nerd bien remplie ou une vie de personne lambda affreusement vide, tout dépend de quel côté vous êtes. La voix de la jeune femme me fait redescendre de mon petit nuage, de ma bulle dans laquelle j’allais de nouveau m’enfermer à force de parler de moi. Peut-être qu’elle va tomber sur la photo que je vais publier me dit-elle. Je lui souris avec douceur.

« Avec les millions de clichés qui sont mis en ligne chaque jour, ça serait un miracle. »

Ou une étrange coïncidence. Elle me propose alors de regarder son blog. Je suis surpris par cette demande un peu soudaine. D’un côté je n’ai aucune raison de refuser, mais en même temps, je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée, que l’on se sente forcés de nous mettre à nu simplement parce que nous sommes deux bloggers dans la réalité. Malgré les réticences, les seuls mots que je parviens à articuler sont les suivants.

« Oui, je veux bien. »

La curiosité a pris le dessus, la soif d’en savoir plus sur l’autre et de comparer. Jamais je ne m’étais vu comme un animal social, je me suis toujours dit que j’étais très bien seul et que – assez naturellement – j’allais finir ainsi. Pourtant, même en me forçant à rester le même, il y a toujours ce quelque chose qui fait que j’ai envie de me lier avec certaines personnes.

Ma réflexion est interrompue par un éternuement de la jeune fille. Je lui jette un regard inquiet, je lui avais proposé de prendre la veste un peu plus tôt et maintenant que je suis un peu plus réchauffé, je pourrais lui prêter et rester torse nu. Les mots veulent sortir, mais elle me devance, encore. Sa tentative de me rassurer n’a pas vraiment d’effet sur moi, mais je décide d’abandonner pour cette fois. Toutefois, si elle éternue encore une fois, je ne lui laisserai plus le choix et lui ferai enfiler le vêtement de force. Après tout, il n’y a pas de raison qu’elle n’en profite pas, c’est elle qui l’a trouvé.

Je l’observe du coin de l’œil fixer son téléphone jusqu’à ce qu’elle m’invite à reprendre place sur le banc. Ne m’y attendant pas, je balbutie quelques onomatopées presque incompréhensibles avant de l’y rejoindre. Elle a bien fait de me dire de m’asseoir car je crois que j’aurais fini par terre si elle m’avait tendu le téléphone. Mes doigts commencent à trembler et j’ai du mal à garder mon calme. Ca ne peut pas être vrai, me dis-je en faisant difficilement défiler les publications. Evidemment que les couleurs, la mise en page et le contenu me sont familiers. Accablé par la tournure des événements, je ne l’écoute qu’à moitié lorsqu’elle me parle des publications. Je ne l’entends même pas me poser une question et reste donc silencieux. Conscient que mon état peut être dangereux pour le téléphone, j’arrête tout mouvement et contemple l’écran lumineux qui me renvoie l’image de mes propres commentaires sur un post de la semaine passée.

Ca ne peut pas être possible. Je tente de me convaincre aussi fort que je le peux. Elle ne peut pas être @Fei Fei même si je ne vois pas pourquoi est-ce qu’elle me mentirait. Deux personnes en moins d’un mois me retrouvent IRL, ça ne peut pas être vrai. L’écran devant moi s’assombrit, la mise en veille se prépare, mais je ne réagis pas. Un miracle est arrivé.

La voix de la jeune femme paraît de plus en plus étouffée, comme si mon silence la mettait mal à l’aise. Je ne l’entends plus. Les sons et les mots résonnent dans ma tête, mais je ne les comprends plus. Malgré cela, je sais déjà ce qu’elle est en train de me dire. L’orage retentit de nouveau et je tourne ma tête vers le visage de la jeune femme. Je n’ose pas plonger mes iris dans les siens alors je m’arrête pitoyablement au niveau de sa bouche. Sur ses lèvres, je peux y lire un « Et donc le tien… ? » un peu gêné. Lentement, je pose le téléphone sur le banc.

« Je… »

Par où commencer ? J’essaie de regarder à droite ou à gauche pour tenter de trouver un fil conducteur. Dois-je d’abord donner mon avis sur son blog avant de lui dire que je suis son correspondant ? Toute cette réflexion me donne mal au crâne et ne m’aide bien évidemment pas à formuler une phrase correctement.

« T-ton blog est v-vraiment chouette, mais…en fait hm. »

Sans plus attendre, j’ouvre mon téléphone à clapet. Dire mon pseudo en public est un peu embarrassant étant donné qu’il s’agit d’un jeu de mots sur mon nom de famille, alors j’imagine qu’il va falloir procéder autrement.

« …je le connaissais déjà ha…ha. »

Je tourne mon écran vers elle à une distance d’environ trente centimètres pour ne pas lui mettre sous le nez non plus. Ce qui est affiché actuellement ? Mon fond d’écran : le préau du lycée Keimoo au crépuscule, la première photo que j’avais envoyé à @Fei Fei pour commencer notre petit jeu, le premier cliché qui nous a réuni en tant que @paprika et @Fei Fei sur internet. Je referme mes doigts sur le clapet, faisant disparaître l’image. Juste au cas où elle n’avait pas fait le lien même après ça, je rajoute timidement.

« C’est moi paprika. »

Mes joues s’empourprent. Il fait soudainement bien trop chaud dans ce petit vestiaire, si bien que j commence par ouvrir une partie de la fermeture éclaire de la veste qu’elle m’a prêté. J’imagine que ce n’est pas vraiment le moment de demander ça mais…

« Tu es sûre que tu ne veux pas te changer ? »

Ne t’inquiète pas, je ne prendrai pas de photo dans ton dos et je ne la publierai pas sur internet, ai-je envie d’ajouter sur le ton de l’humour, mais je me ravise au dernier moment, estimant que ce doit déjà être assez dur pour elle d’encaisser le choc à son tour. Pour ma part, j’ai eu le temps de m’y faire parce que je l’ai découvert en premier, mais je n’ai pas idée de l’état dans lequel elle est maintenant.
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MessageSujet: Re: Shoot in the rain [PV Mei]   Shoot in the rain [PV Mei] EmptyDim 24 Juil 2016 - 15:19

Le hasard fait bien les choses ou bien provoquer sa chance ne sont pas des choses auxquelles je crois. J’ai toujours cherché à baser mes actions sur des faits concrets. Tout ce système d’au bonheur la chance ne fonctionne pas à mes yeux. Je me retrouve alors à courir pour traverser le passage piéton avant qu’il ne devienne rouge pour les piétons et si j’y arrive alors je me dis que ce sera une bonne journée. On me dira alors que justement ce n’était pas décidé, le feu ne m’a pas attendu avant de changer de couleur et moi j’aurais envie de répondre que c’était ce qu’il devait arriver. Et je l’accepte. Ainsi un petit rien peut me faire changer la manière dont je vais aborder la journée. Vais-je devoir faire attention ? Vais-je au contraire pouvoir me rendre à mes cours l’esprit tranquille, me permettant même un relâchement plutôt inhabituel chez moi ? Puis s’établit dans ma tête mille et un plan de secours pour évider les imprévus. Tout mais pas des imprévus. Je me rendis alors compte que depuis un certain temps ces derniers n’avaient de cesse de s’enchaîner et j’avais de suite mis ça sur le dos de cette pseudo envie de m’ouvrir aux dialogues au lieu de rester dans mon coin. Toutefois ce serait mentir que de dire que cela me déplaisait de vivre autre chose que cette monotonie qui s’était établi dans ma vie. Cela me faisait du bien d’aider ou de recevoir de l’aide de leur part comme cela me changeait de me confronter à des personnalités plus différentes les unes des autres.

Ainsi Hisaka était un de ces nouveaux imprévus que j’aurais dû sûrement prévoir. Il était plutôt discret et semblait être de ceux qui ne parlaient pas pour ne rien dire. Il avait tendance à me rappeler toutes les fois où ma maladresse avait pris le dessus et j’étais devenu une ces personnes qui ne réfléchissaient pas avant d’ouvrir leur bouche.

Un sentiment de confiance me prit lorsqu’il me fit part de son opinion vis-à-vis de mon blog et ce avant même qu’il ne l’ait vu. Je ne le connaissais pas encore assez bien pour être en capacité de prédire sa réaction et si je devais être honnête je dirais que je m’attendais à un simple ‘Sympa’ voire même un ‘Je vois.’. Cependant j’avais envie de lui répondre que ma vie aussi n’était pas des plus fantastiques, qu’il m’arrive même de me demander pourquoi j’écrivais un article sur tel sujet quant au final il ne m’intéresserait plus quelques jours après. La petite notoriété que connaissait mon blog me força à penser à deux fois avant de publier un nouveau sujet. Et cela me dérangeait car ce n’était pas le but de sa création, je ne voulais pas être obligée de me soucier du regard des autres internautes pour développer mon mini monde virtuel. Je chassai ces pensées qui me détournaient de la conversation. Sa légère hésitation en début de phrase me fit sourciller puis je repris mon expression neutre.

Je n’avais pas réellement suivi ce qu’il disait, je n’avais entendu que des bribes d’informations. J’acquiesçais tout de même et un sourire au coin se forma lorsqu’il prononça le mot miracle. Je lui montrais ensuite avec intérêt mon blog, je ne savais si c’est parce qu’il était concentré, mais mes questions restèrent en suspens. Le stress me gagna et il augmenta d’un cran suite à sa prise de parole. Une seconde hésitation, une troisième. Mes yeux se plissèrent, je tentais de comprendre où il venait en venir puis arrivé enfin à ce que je pensasse être le dénouement, ils s’écarquillèrent. Ça alors. Un ‘comme par hasard’ traversa mon esprit et j’eus envie de le réfuter. Non, j’ai dû manquer un signal ou bien une information qui m’aurait empêché d’être prise une nouvelle fois au dépourvu. Je masquais ma surprise alors qu’Hisaka laissa échapper un rire gêné.

Les rôles s’inversèrent, c’était à lui de me montrer quelque chose. Je me disais alors qu’il allait tout simplement me montrer son blog comme je le lui avais demandé précédemment et puis qui sait peut-être avais-je moi aussi déjà jeté un coup d’œil au sien. Mon regard se baissa sur son écran et ce fut le réel dénouement. Je lui pris le portable des mains. Je m’excuserais plus tard. Ma mémoire ne me jouait jamais de tour dans un moment pareil. L’image devint floue l’espace d’un instant. Je clignais plusieurs des yeux, mes pupilles fixant intensément la photo. Et comme si le choc n’était pas assez grand, sa voix parvint à mes oreilles. Il n’y avait aucune confusion possible. Que devais-je faire ? Lui dire que j’étais enchantée de le rencontrer, enfin ? Non. L’idée même de se donner rendez-vous pour se rencontrer en personne ne m’avait pas traversé l’esprit et pour cause tout ça me paraissait pas à portée de main. Aussi bien le fait de pouvoir se faire des amis sur internet que le fait de pouvoir ensuite passer outre et construire une réelle amitié. Voilà que je m’emportais. A aucun moment on était proche d’une possible relation amicale, on ne s’était parlé que quelques fois et le petit jeu mis en place m’avait de suite plu.

Néanmoins et j’avais du mal à poser des mots dessus. Ma main droite se referma sur le cellulaire et je le lui tendis sans oser le regarder dans les yeux. C’était fou. J’étais venu faire l’inventaire en tant que vice-capitaine du club de natation et je me retrouvais désormais face à paprika en tant que Fei Fei. Je souris intérieurement, mon expression facile elle ne souhaitant pas changer. Je crus être embarrassée comme il l’était lui aussi, mais très vite je sus que c’était ma timidité qui venait montrer le bout de son nez. Tout mais pas elle. J’acceptais cet imprévu que je ne pouvais de toute façon plus renier, mais pas elle. Je voulais être dans le déni or j’avais pleinement conscience de ce qui se passait. Discrètement j’inspirai et expirai de sorte à ce que le rouge n’atteigne pas mes joues et que je n’entendis plus mon cœur battre dans mes oreilles. Cela du prendre une bonne minute et la fatigue se fit ressentir. Sa voix grave m’extirpa de cet état d’inconfort et je trouvais le courage de lui faire face.

« Je ne peux pas. »

Il avait pu retirer son haut, mais je ne pouvais me permettre de faire autant. Je touchais du bout des doigts mes joues et comme je le redoutais elles avaient pris des couleurs. Seul le battement calme et régulier de mon cœur me réconforta dans ce semi-échec. J’avais envie de me lever, de faire quelques pas, j’avais besoin de bouger et de me défaire de ce malaise. Et puis je commençais à m’énerver contre moi-même. Quel malaise Mei. Profite simplement de cette occasion pour lui poser des questions sur un sujet qu’il a abordé sur son blog, Fais connaissance. Quoi d’autre. Remercie le pour ses commentaires. Les possibilités existaient. Il n’y avait pas de raison de paniquer.

« Sacrée coïncidence. Je ne sais pas quoi dire. »

Tantôt je jouais avec mes doigts et tantôt je les laissais tranquille. Rester calme et naturelle, rester calme et naturelle.

« J’apprécie ton blog et euh j’avais prévu de commencer un anime dont tu avais fait la critique. Il y en a d’ailleurs pas mal, tu as vraiment le temps de regarder tout ça ? »

Question bête réponse bête. Dans ma tête je savais d’ores et déjà ce qu’il allait rétorquer. Mais c’était ça faire la discussion, on interroge tout en sachant déjà le résultat. Du moins c’était ce que j’avais compris. Je me raclai la gorge. Acte deux, faire connaissance.  Quel âge avait-il ? Quel était son nom complet ? Je ne savais pas vraiment comment lui demander ces informations sans paraître trop indiscrète. Aurais-je dû lui demander plus tôt, enfin aurais-je dû tout simplement lui demander en premier quelle était son identité.

« Donc euh Hisaka…tu fais quoi ici ? Enfin ce que je veux te demander c’est qu’est-ce que tu étudies ? »

Veuillez ouvrir la porte que je puisse me faire emporter par le vent, merci.
Et s’il était au lycée et non à l’université ? Je prenais aussi, au point où j’en étais je ne pouvais être plus embarrassée que ça. Dehors le spectacle semblait tout doucement toucher à sa fin. Le bruit infernal d’une forte pluie et d’un orage ne laissait pas au silence le temps de s’installer et réussissait à apaiser mon anxiété. Ainsi j’espérais au fond de moi qu’il puisse durer encore un peu plus longtemps.
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MessageSujet: Re: Shoot in the rain [PV Mei]   Shoot in the rain [PV Mei] EmptyMar 26 Juil 2016 - 17:31

Je ne suis apparemment pas le seul à être choqué par notre rencontre imprévue. Si j’ai plus ou moins eu le temps de digérer la nouvelle en fixant les articles de son blog lorsqu’elle me l’a présenté, mon annonce a dû lui faire l’effet d’une douche froide. Et je ne parle même pas du téléphone que je lui ai tendu pour lui montrer mon fond d’écran et la mettre devant les faits. Je me sens presque mal à l’idée de l’avoir dit aussi brutalement, n’a-t-elle pas eu sa dose avec la pluie tout à l’heure ? Et c’était encore une fois ma faute. Ne sachant pas trop quoi ajouter après avoir dévoilé mon identité, j’ai joué la carte de sécurité en déviant sur un autre sujet. Je ne suis pas médecin, mais je me doute que si elle reste dans des vêtements trempés plus longtemps, elle va attraper froid. Grâce à ses recherches, je suis maintenant sec et j’ai pu regagner un peu de chaleur, ça ne serait pas très grave pour moi de rester sans haut jusqu’à ce que ma chemise sèche un peu.

C’est dans le silence qu’elle me rend mon portable, et dans ce même silence que nous enterrons notre conversation. Sans arrière pensée, je lui ai donc proposé de se changer et prendre la veste, ce à quoi elle me répond qu’elle ne peut pas en rougissant. J’incline la tête sur le côté, l’air interrogateur. En fait je me demande déjà pourquoi est-ce qu’elle m’a refilé la veste au lieu de l’enfiler elle-même.

« Pourquoi est-ce que tu… »

Oh. Je crois que je viens de comprendre. Ca expliquerait en partie pourquoi est-ce que ses joues arborent désormais une jolie teinte rosée. Et à ce sujet, je crois que je suis en train de faire de même. Dommage que je n'ai pas pu prendre connaissances des faits avant de commencer à parler, ça m'aurait évité une honte supplémentaire. Moment de solitude, nous revoilà. Jusqu’à maintenant, je ne l’avais pas vue comme une fille. Enfin, je savais que c’en était une, quand même, mais je n’avais pas évalué toutes les petites choses qui allaient avec. Comme le fait qu’elle ne puisse pas se changer devant un inconnu du sexe opposé. Je me racle la gorge, pas plus à l’aise que mon interlocutrice.

« Désolé d’avoir demandé. »

Est-ce qu’elle va me voir comme un pervers insistant qui veut absolument la voir dénudée maintenant ? Je déglutis difficilement en imaginant qu’elle puisse poster un article à mon sujet sur son blog. Tout mais pas ça. En plus je lui ai donné mon nom tout à l’heure. Mon estomac se serre. J’ai mal pour ma future réputation si elle a mal interprété mes demandes innocentes. La jeune femme reprend la parole et cela ne me rassure pas vraiment. Pas qu’elle sous-entende quoi que ce soit non, mais c’est un peu comme si nous étions arrivés au terme de notre discussion et ses mots me le confirme. Avant de parler de nos blogs respectifs, tout allait bien pourtant. Du moins c’est ce que je m’obstine à croire pour ne pas dire que la situation est gênante depuis le moment où nous nous sommes rencontrés. Je ne cache pas ma surprise quand je constate qu’elle tente de relancer la discussion. Cela m’amène à sourire. Me parler d’animes et de blog pour essayer de reprendre là où nous nous étions arrêtés, c’est une tentative honorable.

« Merci. »

Merci d’essayer de faire quelque chose pour moi alors que je t’ai mis dans l’embarras, et merci d’apprécier mon blog aussi, je suppose. Je ne sais pas si on doit remercier les gens d’aimer quelque chose, ça me semble un peu bizarre quand même.  Qui devrais-je remercier pour aimer le bleu ? Les divinités ? Les doigts crispés sur mon pantalon mouillé, je tente de me détendre même si la gêne est en train de me tordre l’estomac.

« J’ai ouvert ce blog quand je suis arrivé à Keimoo, il y a quatre ans. Pour une si longue période, je n’ai pas regardé grand-chose. »

Pourtant ce n’est pas comme si je n’avais pas eu envie de le faire. Bien sûr, il y a eu les études, les examens et mon passage à l’université qui ne m’ont pas aidé à regarder plus de séries par manque de temps, mais la véritable raison est que j’ai souvent été entraîné dans des situations qui n’étaient pas propices à la détente devant un anime. Entre les séjours à l’hôpital et les rencontres inopinées – comme celles-ci d’ailleurs – qui m’ont sorti de ma grotte, je n’ai pas eu beaucoup de temps pour moi au cours de l’année passée.

« C’est quel anime que tu veux commencer ? »

C’est une question que je n’aurais probablement pas posée si elle ne m’avait pas tendu la perche. En général, parler de mangas et animes n’est pas quelque chose qui fascine les jeune femmes de mon entourage alors je m’abstiens. Toujours est-il que je ne vais pas me plaindre qu’elle tente de me faire la conversation dessus, c’est en général un sujet sur lequel je ne sèche pas. Le souvenir du long débat que j’ai eu sur Zankyou no Terror avec Satoshi me revient à l’esprit et me fait sourire. J’espère ne pas l’embêter si je commence à m’étaler sur les explications ou les impressions.

En dehors de tout ça, elle m’a aussi demandé ce que je faisais comme études. J’ai de plus en plus l’impression que nous sommes similaires. Pas très dégourdis en société, nous avons eu une vingtaine d’années devant nous pour préparer des sujets sans grand intérêt pour meubler la conversation. Je salue tes initiatives @Fei Fei, et je me blâme par la même occasion de ne pas y avoir pensé avant. Seraient-ce les premières conséquences du refroidissement que j’ai attrapé ?

« Mh. Je suis en 2ème année à l’université, en cursus sciences. Et toi ? »

J’aurais aussi pu approfondir en parlant de ma spécialité, mais je ne suis pas sûr qu’elle ait envie de l’entendre. Si elle est vraiment comme moi, elle a juste posé la question par politesse et aura probablement oublié ma réponse d’ici quelques secondes. Je ne blâme personne pour ça, ce n’est pas facile de rendre une conversation stimulante pour son interlocuteur. Assez timidement, je relève les yeux vers elle pour ne pas paraître impoli et fixer le sol en me parlant. Puisqu’elle m’a demandé ce que j’étudie en particulier, je suppose qu’elle est aussi dans l’enseignement supérieur. En plus de ça elle n’a pas l’air d’être une lycéenne, elle fait clairement plus âgée d’au moins un ou deux ans. Le grondement du tonnerre retentit une nouvelle fois à l’extérieur. Je ne sursaute pas, mais je laisse échapper un petit grognement de mécontentement. Je jette un coup d’œil sur les vitres recouvertes par la pluie encore battante. On se croirait dans un film hollywoodien, au milieu de nulle part, coincés à cause des intempéries.

« On dirait que ça ne va pas s’arrêter. »

Quitte à en être là, autant parler de la pluie et du beau temps. En parlant de pluie, je me demande ce qu'elle faisait à l'extérieur par un temps pareil. Au risque de paraître trop curieux et intrusif, je lui pose la question de front, en oubliant même tout le contexte qui va avec.  

«Que faisais-tu là au fait ? »

Je me tourne vers elle tout en ajoutant une précision sur ma question.

«A la piscine.»

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MessageSujet: Re: Shoot in the rain [PV Mei]   Shoot in the rain [PV Mei] EmptyMar 16 Aoû 2016 - 16:02

Pourquoi est-ce que tu…avait-il commencé à déclarer et à ce moment-là mes doigts se refermèrent sur mon vêtement mouillé. Certes ce n’était pas de sa faute, j’aurais peut-être dû être plus précise ou simplement sortir une énième phrase bateau qui nous aurait écarté du sujet une nouvelle fois. Je pensais toutefois qu’il allait vite comprendre là où je voulais en venir, ce ne fut pas le cas du moins dans un premier temps. Mon regard divaguant entre le sien et le sol. Un silence. Une phrase laissée en suspens. Puis une excuse et je sentais un léger soulagement, comme si cela marquait réellement la fin de cet échange. Il allait garder sa veste et j’allais simplement attendre d’être de retour chez moi pour me sécher et même profiter pour prendre une douche, cette fois-ci chaude et voulue. Je m’éclaircis la voix.

« Pas besoin de t’excuser. »

Loin de moi l’envie qu’il se sente coupable et qu’il y pense encore pendant x temps. Je ne connaissais que trop bien ce sentiment de gêne qui nous donnait envie de nous faire oublier l’espace d’un instant. Ainsi j’accompagnais ma parole d’un mouvement de tête de gauche à droite et ma bouche s’étira en un fin sourire. Le malaise semblait se dissiper du moins de mon côté tout comme la surprise survenue suite à cette précédente révélation. Il m’aura fallu un petit moment, mais le fait de parler m’aida à apaiser mon anxiété. J’accueillais son merci d’un air un peu interrogateur sur le coup pour me rappeler ensuite du compliment que je lui avais fait plus tôt. Je le laissais continuer sans chercher à intervenir. J’acquiesçai au fil de la discussion. Cela faisait déjà quatre ans qu’il tenait ce blog, un « wow » s’échappa de mes lèvres. A côté de ça moi et mes un an et demi d’expérience ne faisions pas le poids.

« On peut ne pas écrire beaucoup, mais écrire quelque chose d’intéressant. » fis-je au bout de quelques secondes.

La qualité avant le contenu pensais-je. Cela me renvoya également à une de mes réflexions sur le fait d’écrire pour écrire car c’est ce qu’on attend de nous et écrire car c’est ce que l’on veut. Il avait le droit de prendre son temps, d’aller à son rythme. Et même s’il voulait partager ses critiques cela ne changeait rien au fait que cela restait son blog personnel.

« J’avais posté un commentaire à propos de l’un de tes animes, tu sais euh comment ça s’appelle déjà… » je plissais les yeux comme si ce geste m’aiderait à m’en souvenir. C’était un titre anglais, ça je le savais et c’est sûrement ce détail qui rendait la tâche de m’en rappeler difficile. « Prince quelque chose, c’est un shôjo ! »

Je déverrouillais mon portable pour aller chercher le nom exact, si je ne le faisais pas cela allait à coup sûr me trotter l’esprit tout le restant de l’après-midi. Pendant que la page chargeait, je jetai un œil à l’heure et mes yeux s’écarquillèrent. Mince le temps s’était bien écoulé depuis la fin de ma journée de cours. Mes pensées se tournèrent un moment sur la pluie et l’orage qui s’abattaient sur la ville et je me mordis discrètement la lèvre inférieure. Les couleurs du blog de Hisaka attirèrent mon attention qui se détachait complètement de la petite fenêtre que je fixais jusque-là. Je fis défiler la page de mon index et j’agrandis l’image pour que le nom de « Prince of Stride Alternative » m’apparait clairement. Je répétais ainsi le nom en tentant de ne pas écorcher chaque mot. Les Japonais et leur obsession pour la langue de Shakespeare me laissait quelque peu perplexe sans pour autant m’irriter.

« Voilà. Il m’a l’air plutôt bien, j’attends les prochaines vacances pour le commencer. Avec les examens je n’ai pas eu le temps de me consacrer sur autre que chose que mes leçons. »

Même si au final j’ai tenté de repousser mes révisions de certaines matières jusqu’au bout, en vain. J’ai dû mettre mon envie de procrastiner de côté et ai dû bosser sérieusement. Je savais que ma mère n’était pas du genre à plaisanter avec les études et je ne voulais pas la décevoir. Toutefois sans que cela me mette une pression supplémentaire sur les épaules, cela me poussait à faire des efforts. Par ailleurs j’avais de la chance car ma génitrice ne restait pas sur mon dos et se montrait compréhensible quand à mon besoin de faire les choses à mon rythme. Hisaka reprend la parole pour répondre à une autre de mes questions. Cette fois-ci cela rejoignait pile poil le sujet que j’avais abordé précédemment. J’étais attentive, enregistrant chaque information et je compris que j’avais affaire à un kohai. Décidément il m’arrivait d’en croiser plus que des gens de gens de mon âge voire même plus âgés.

« Cursus sciences, ça m’a l’air intéressant. Quant à moi j’ai entamé ma troisième année en sciences politiques. »

Fin des deux premiers actes. Que me restait-il à faire maintenant ? Sa voix retentit. Parler de la météo, pas trop mal comme idée, ça ne m’était pas venu à l’esprit sur le coup. Sa remarque me fit lever encore la tête vers cette même petite fenêtre. Et non il fallait croire cela n’allait pas s’arrêter de sitôt. Je ne cachais pas mon agacement et je ne lui accordai comme réponse qu’un simple soupir qui en disait long sur ce que j’en pensais. Une mèche de cheveux se dégagea de derrière mon oreille et je la laissais faire, trop occupée à me demander comment je pouvais rentrer rapidement sans encombre. Je devrais peut-être appeler Yamato. Oui pourquoi pas.
Que fais-tu là ? Qu’est-ce que je fais là et bien…mes yeux qui n’avaient pas quitté la vitre se posèrent sur les casiers puis parcoururent le vestiaire.

« Mince. Mince. Mince. » fut les seuls mots que je pus sortir.

Je me levai d’un coup. J’avais réussi à oublier.

« L’inventaire ! Je dois le faire. Je me suis proposée auprès de Hayden-senseï. »

Sans en dire plus je sortis mon portable et rouvrit le mémo dans lequel j’avais au préalablement listé les différents matériels que possédaient le club puis le nombre d’exemplaires. Je mis un temps à retrouver mes esprits et à reprendre là où j’en étais, du moins là où je devais commencer. Me voilà perdue dans mes comptes. Puis je remarquais qu’il n’y avait au final pas grand-chose à noter, enfin beaucoup moins comparé à la piscine couverte. Je compris ainsi que le plus gros travail était d’ores et déjà derrière moi.
Ce fut certes une tâche importance, cependant cela ne m’empêchait pas de me sentir désolée de couper court à notre discussion. Environs dix minutes s’étaient écoulé depuis ma dernière prise de parole, je me retournai, l’air rassurée.

« Voilà qui est fait. »

Je cherchais le numéro de Yamato dans mes contacts, puis hésitais entre l’appeler et lui envoyer un mail. Il risquerait de me demander où je suis…par écrit il n’y avait pas lieu à discuter, ainsi je commençais à taper mon message.

« Il se fait tard. Tu as fini les cours depuis longtemps, Hisaka ? Tu n’as pas de clubs ou quoi que ce soit d’autre ? »

[Vous pourriez m’attendre sur le parking comme la dernière fois ? Si cela n’est pas possible, attendez-moi alors devant l’établissement.]

« Qu’il continue à pleuvoir ou pas, on ne va pas rester longtemps ici on risquerait de tomber bien malade sinon. »

Ma phrase à peine fini, je me mis à éternuer et je sentis de nouveaux frissons parcourir mon corps. Ça ne présageait rien de bon. C’était même trop tard. Oui il valait mieux rentrer vite.
[Je serai là d’ici quinze minutes.]

« Si tu n’as rien à faire…peux-tu m’accompagner jusqu’à la sortie du bâtiment ? »

Je savais bien où elle se trouvait, mais ma tête se mettait à tourner et la possibilité que je me trompe de chemin à cause de ça n’était à surtout pas écarter. Je me connaissais que trop bien. Néanmoins m’évanouir était bien la dernière chose que je désirais, de ce fait je m’engageai déjà vers l’unique porte du vestiaire. J’étais assez pressée, mais je tentais de ne pas le montrer histoire de ne pas soulever de quelconques suspicions de sa part sur mon état de santé.

« Tu peux garder la veste. » lui déclarai-je avant de lui faire face pour le voir se rapprocher.
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MessageSujet: Re: Shoot in the rain [PV Mei]   Shoot in the rain [PV Mei] EmptyJeu 18 Aoû 2016 - 0:37

Sans le faire exprès, j’enchaîne les malentendus, créant un climat plus propice au silence qu’à la discussion. Eh merde, qu’est-ce que j’ai fais pour m’embourber à ce point alors que ça avait plutôt bien commencé. Puis je repense au fait que je l’ai fait attendre sous la pluie pour prendre une photo qu’elle aurait vu tôt ou tard finalement. Un sentiment de culpabilité m’envahit. Comme si elle l’avait pressenti, je l’entends me dire que je n’ai pas besoin de m’excuser. Perfect timing pour répondre à ma timide demande de pardon. J’aurais aimé dire qu’un poids s’est libéré de mon cœur, mais ce n’est pas le cas. Bien au contraire, il semblerait que cette lourdeur plombe également l’atmosphère entre nous. Impuissant face à la situation, je la laisse mener la danse, tourner la discussion comme elle le veut. Même si plus d’une minute sépare chacune de nos interventions, je ne parviens jamais à prendre le dessus sur la conversation, la laissant patauger pour trouver des choses à dire. Au final, même si l’envie de réitérer mes excuses est forte, je résiste la tentation et la remercie à la place.

Je prends une grande inspiration, me redressant légèrement par la même occasion, avant de laisser tout mon corps s’affaisser de nouveau. La fatigue grandit. Si elle n’avait pas été là, je crois que je me serais juste allongé sur le sol et j’aurais fait l’étoile, mais si elle n’avait pas été là…je ne serais pas épuisé par mon embarras. Mes doigts se referment sur le tissu mouillé de mon pantalon alors que j’articule quelques mots à propos du blog que je tiens. Quelques secondes s’écoulent avant qu’elle trouve une réponse. Mon cœur rate un battement. C’est presque admirable, la façon dont elle trouve toujours quelque chose à ajouter à chacune de mes répliques, d’autant plus que c’est un commentaire gentil. Je sens une vague de chaleur traverser mon corps. C’est étrange, ça en ferait presque disparaître mes maux de ventre. De légers picotements parcourent également mes joues. Sûrement le froid, me dis-je pour ne pas perdre le peu de crédibilité que j’ai à mon égard. Inconsciemment, je porte mon index droit sur mon nez et commence à gratter.

« S-si tu le dis. »

Hors de question de dire que ça m’a fait plaisir. Parfois les petits mensonges ont besoin d’être gardés pour soi. Devant la volonté de la jeune femme d’alimenter la conversation, je me plie aux conventions et la relance à mon tour au sujet de l’anime dont elle a parlé tout à l’heure. Apparemment, l’une de mes critiques l’a motivée à commencer une série. Même si c’est – à la base – le but d’un blog de critiques, je dois avouer ne jamais avoir pensé sérieusement à influencer les opinions des gens.

Elle ne parvient pas à retrouver le nom de l’œuvre de tête, c’est pourquoi elle se lance dans des pseudo-explications qui ont pour effet de semer la confusion dans mon esprit. Un commentaire au sujet d’un anime. Je dois dire – assez honteusement – que je ne m’en souviens pas. Récemment, il n’y avait que les photos que nous nous échangions qui ont capté mon attention, le reste est plus ou moins passé à la trappe. Après une courte pause, elle me donne un indice supplémentaire. Prince quelque chose ? Uta no Prince-sama ? Il ne me semble pas que @Fei Fei commentait déjà mon blog au moment où j’ai regardé cet anime. Pourtant c’est bien un shojo. Embarrassé de ne plus me souvenir de mes propres articles sur le coup, je la regarde déverrouiller son smartphone pour aller chercher le nom exact sur mon blog. Voir la page charger me met dans un état de stress anormal. Je n’ai jamais été très à l’aise à l’idée que les autres consultent mes productions, mais je le suis encore moins lorsqu’ils le font devant moi. Au fur et à mesure que les titres défilent, entre l’annonce de vente de mangas et les critiques plus récentes, les souvenirs reviennent. Presque au moment où elle me le met sous les yeux, je murmure le nom de l’anime qu’elle cherchait. A son tour, elle le prononce dans un anglais quasi-irréprochable. Un doux sourire se dessine sur mes lèvres, moi-même je serais incapable de cette prouesse.

« Tu parles bien anglais. »

Les bégaiements ont disparus depuis ma dernière réplique, et j’en suis assez soulagé. Finalement peut-être qu’on ne terminera pas cette rencontre inopinée sur de si mauvais termes. Je suis tout à coup pris d’un frisson, je réalise que c’est ma première rencontre In Real Life. Et moi qui me disais que ça ne m’arriverait probablement jamais, car Satoshi ne comptait pas vraiment étant donné que je le connaissais déjà avant dans la vraie vie. Bah, il faut une première fois à tout, me dis-je en écoutant Mei me parler des prochaines vacances qu’elle consacrera probablement à Prince of Stride.

« Si tu aimes le fan service, tu ne seras pas déçue. »

Entre Fujiwara Takeru, le kuudere par excellence, les autres personnages tout aussi caricaturaux, leur physique avantageux, les leçons de vie sur le sport, l’amitié et les rêves. Prince of Stride avait au moins pour lui le fait d’avoir résumé n’importe quel shônen sportif en une douzaine d’épisodes, avec le design shojo-like en plus pour faire vendre.

L’interlude sur cet anime touchant à sa fin, je retrouve mon silence, ne sachant plus comment continuer sans paraître lourd à réutiliser des éléments de conversation. Bien sûr, j’aurais pu lui reparler de photographie, mais j’ai l’impression qu’on a assez tourné en rond là-dessus. Je me retiens de jeter des regards désespérés autour de moi pour chercher un objet sur lequel faire tenir la conversation. Mon soulagement est grand lorsqu’elle reprend la parole, au sujet de nos études cette fois. Comment est-ce que j’ai pu omettre cette question ? Sous prétexte que je connais déjà @Fei Fei dans le monde virtuel, j’avais intégré que le fait qu’elle appartienne au campus de Keimoo était largement suffisant en terme d’information à son sujet. J’apprends alors que nous avons un point commun. Un minuscule. Dans l’intitulé de cursus, nous avons tous les deux le mot « Science » dedans. Tadam.

Blague à part, je ne sais même pas en quoi ça consiste, les sciences politiques. Et comme je n’ai pas envie de rester dans le cliché, je devrais peut-être lui demander de m’expliquer pour satisfaire ma curiosité.

« Ca va paraître un peu mal venu, mais on étudie quoi exactement en sciences politiques ? »

Je l’écoute me parler de sa filière en jetant un œil à ce qu’il se passe dehors. La pluie ne s’est malheureusement pas calmée. Quand elle a terminé de parler, j’en fais la remarque, de manière un peu aléatoire alors qu’il n’y a aucun lien logique avec notre conversation de base. Après tout, la pluie est la raison-même pour laquelle nous sommes coincés ici, il ne semble assez naturel de la remettre sur le tapis. Et par la même occasion, je lui demande ce qu’elle faisait à la piscine extérieure par un temps pareil. Je veux dire, ce n’est pas comme si un cours allait s’y dérouler alors que manigançait-elle, à l’abri des regards si elle ne venait pas regarder les gouttes d’eau s’écraser dans les bassins ?

Ma question lui fait l’effet d’une révélation. Incrédule, je la regarde se lever et attraper son téléphone sans discuter. L’inventaire ? Hayden-senseï ? Je n’ai absolument aucune idée de quoi elle parle, mais je vais faire comme si. D’abord hésitant, je me lance.

« Tu veux que je t’aide ? »

(…)

Dix minutes se sont écoulées depuis le sursaut de la jeune femme. Le travail maintenant terminé, je ne peux que regarder Mei de loin, tapoter sur son écran tactile, sans dire un mot. Comme il fallait s’y attendre, elle est la première à reprendre la parole. Je n’ai décidément pas été très utile aujourd’hui. Les cours, encore. Sans jugement, j’ai presque l’impression qu’elle est comme moi dans le fond, à moins qu’elle soit juste prise de pitié et se doute que je suis un nerd ou je ne sais pas quoi d’autre.

« Non, j’ai fini les cours juste avant qu’on se soit rencontré. »

Ou peut-être quelques dizaines de minutes avant ? Les souvenirs de moi, l’air hagard, sous la pluie me reviennent à l’esprit et je me dis que j’ai bien pu perdre du temps en réfléchissant. Ecrasé sous la pluie et noyé par le flot de mes pensées, le temps qui s'écoule était loin d'être ma priorité.

« J’ai quitté mon deuxième club récemment, il faut que je m’inscrive ailleurs maintenant. »

Je tourne la tête, honteux, en repensant à ma dispute avec le capitaine de l’équipe de basketball. Ce que j’ai dit ce soir là, je n’aurais vraiment pas voulu dire ces mots, mais il est maintenant trop tard pour les regretter. Je vais rejoindre le club de photographie, je pense, en espérant que ça se passe mieux qu’au club de basket. D’une oreille, je l’écoute m’annoncer que notre entrevue est sur le point de se terminer, intempéries ou pas. Ce n’est pas comme si je ne m’y attendais pas, allions-nous passer la nuit dans ce local minuscule si les orages n’étaient pas décidés à cesser ? Signe du destin ou pas, le tonnerre gronde, encore. Et au même moment, je vois ses lèvres bouger. Je cligne plusieurs fois des yeux. Elle me propose de l’emmener jusqu’à la sortie du…bâtiment ? Je fronce les sourcils, la porte n’est pas très loin. A moins qu’elle ait fait un lapsus ?

« Tu veux dire…le portail ? La sortie principale du campus ? »

Mon incompréhension ne l’empêche pas de rejoindre rapidement la sortie du vestiaire. J’ignore ce qu’il s’est passé en moins de cinq minutes, mais je suppose que son empressement a un rapport avec ce qu’elle faisait sur son téléphone tout à l’heure. Pressé à mon tour, j’attrape ma chemise encore mouillée d’une main, et la laisse pendre à quelques centimètres du sol. Ce n’est pas un peu de poussière qui changera quelque chose maintenant. Peut-être qu’elle a eu une urgence, ou qu’elle en a juste marre d’être seule avec moi. La gorge nouée à l’idée de cette éventualité, je me rapproche de l’étudiante avant de me retrouver devant la porte. Je peux garder la veste, m’autorise-t-elle d’un ton neutre. Quel boulet. Je l’avais gardé sur le dos sans même y penser. Ce vêtement ne m’appartient pas, je viendrai le rendre …un jour.

« Prête ? »

La porte s’ouvre sous la pression de mes paumes. Un rideau de pluie nous fait face, mais cette fois nous sommes préparés…ou pas. On finira trempés dans tous les cas.
 
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MessageSujet: Re: Shoot in the rain [PV Mei]   Shoot in the rain [PV Mei] EmptyJeu 25 Aoû 2016 - 15:20

Tu parles bien anglais, m’avait-il dit et je m’étais retenu de lui demander de bien vouloir se répéter. Moi parler bien anglais ? C’était vite dit. Bien sur la prononciation de certains mots me venait plus facilement que d’autres, mais si j’avais pris un cours d’approfondissement dans cette matière ce n’était pas pour rien. J’avais réussis à faire des progrès et c’était tant mieux car les cours se spécialisaient de plus en plus autour de thème sérieux avec des termes propres à mon cursus. Cependant j’en voulais davantage, je souhaitais parler couramment et puis ne plus utiliser de dictionnaire tout court. J’en étais même venu à envier les autres étudiants qui avaient d’ores et déjà apprivoisé cette langue alors que ce n’était pas dans ma nature. Je finis par lui sourire et passai à autre chose. Hisaka semblait savoir de suite de quel anime j’avais parlé et très vite me confia que le fanservice était de mise dans cet anime. Cela restait une motivation comme une autre, même si pas mal de personnes tendaient à se focaliser sur ce détail plus que sur d’autres pour débuter ou non une nouvelle œuvre. Quant à moi, cela m’était égal. En fin de compte l’histoire et les personnages m’intéressaient plus que ce qu’on en faisait de leurs relations et des divers péripéties rajoutées à outrance pour faire plaisir aux fans. Je devais néanmoins avouer que je n’en voyais pas vraiment l’utilité au bout d’un moment. Je pris en considération sa remarque et espérais que même sans aimer ça je n’allais pas être déçue. La discussion se poursuivit peut-être plus naturellement qu’avant.

« Et bien on étudie principalement le droit, l’économie et puis tout ce qui touche à la politique aussi bien dans notre pays qu’à l’échelle mondiale. C’est très passionnant, il faut juste s’accrocher. » puis je rajoutais aussitôt « Mais j’imagine que tes études aussi ne doivent pas être faciles non plus. »

Commentaire que je dois qualifier après coup d’assez futile puisque qu’évidemment chaque cursus avait son lot de difficultés et le notifier n’était pas indispensable. J’avais ensuite coupé court à tout autre question, m’affairant à la fin de mon inventaire. J’avais vaguement entendu ce qu’il me dit alors que je tapais un nombre qui vint ainsi remplir la liste enregistrée sur mon téléphone. Je laissais échapper un « Non ça ira » à peine audible.

Message et inventaire ; envoyé et fait.

Je détournai mon attention des vestiaires pour le concentrer une bonne fois pour toute sur le jeune étudiant que j’avais laissé de côté pendant dix bonnes minutes. J’avais essayé de continuer un semblant de conversation et si je n’avais pas répondu à ses réponses qui m’informaient qu’il avait fini les cours juste avant et qu’il était à la recherche d’un second club, je les avais quand même retenus. Il parlait, j’acquiesçais. Il ne semblait plus avoir de moments de silence et de malaise comme auparavant et cela me rassura autant que cela me fit plaisir.

« Tu veux dire… le portail ? La sortie principale du campus ? »

Qu’avais-je dit déjà pour ne pas me faire comprendre du premier coup ? Cela me revint à l’esprit ‘La sortie du bâtiment’. Dans ma tête c’était évident que je parlais du portail, mais une fois dit rien n’était plus sûr. Le manque de clarté dans mes propos me fit grimacer. Je le remerciai intérieurement, puis je m’excusai auprès de lui et confirmai en même temps que c’était bien de cette sortie dont je parlais. J’entendis une nouvelle fois sa voix, il m’aurait fallu qu’une seconde pour répondre à son ‘Prête’, une seule, mais il était déjà trop tard. A la vue de la pluie je me rendis compte de mon ignorance sur la situation actuelle. Il ne s’était pas écoulé plus de trois quarts d’heure et pourtant j’avais oublié à quel point la météo était capricieuse. Le vent avait eu le mérite de s’être calmé, contrairement à la pluie qui s’abattit sèchement sur la piscine débâchée et sur nos têtes par la même occasion. Mon reflexe fut de me couvrir le haut du crâne avec mes deux mains. Mon visage baissé sans pour autant m’obligeant à en regarder que le sol. Cela ne servait à rien. Nous avancions avec difficulté, loin d’être préparés à affronter une quelconque tempête. Les typhons sont fascinants uniquement si on les regarde depuis notre chez soi, bien au chaud. Si on les vit, ils sont simplement horribles. Mes vêtements moins trempés suite à notre temps d’attendre à l’intérieur se retrouvèrent encore plus trempés qu’à ma venue dans le local. Je n’avais pas le temps de penser à autre chose qu’aux quelques mètres nous restant avant d’atteindre un autre abri. Le bâtiment me semblait encore très loin, ce n’était cependant qu’une illusion causée par les multitudes de gouttes brouillant ma vision. Un soulagement prit lorsque je sentis une poignée froide et mouillée. Une nouvelle porte s’ouvrit, comme un air de déjà-vu, comme un dénouement à toute cette histoire.

J’étais essoufflée, je sortis mon cellulaire non pas pour vérifier l’heure…Yamato m’avait répondu. Il était déjà là en réalité. Toujours en avance même quand on lui donne une marge. Je jetai un coup d’œil à Hisaka, ma tête s’était tournée un peu trop vite et dans cette précipitation je sentis un mal de tête et une légère douleur dans le cou. Malgré le fait qu’il me suivait, j’avais eu peur de m’être trop pressé et ainsi de l’avoir laissé derrière.

« J’espère qu’on n’aura plus à revivre ça. » dis-je avec une pointe d’humour.

J’avais employé le pronom personnel ‘on’ sans trop réfléchir. Pour autant je ne me voyais pas parler rien que pour moi. Et en même c’était comme si ça y est, on ne pourrait plus se comporter comme si on ne se connaissait pas à l’avenir aussi bien sur internet qu’à la fac. Nous étions désormais des connaissances, je n’appréciais pas réellement ce mot. Je savais pourtant que je ne pouvais pas encore nous qualifier d’amis, c’était trop tôt et je n’étais pas au courant des pensées de Hisaka. Aussi je voulais tenter de détendre l’atmosphère ou du moins tenter de rendre ce moment moins ennuyant en voyant plus ça comme « une aventure », or je ne savais pas trop comment m’y prendre. De ce fait toute parole plus ou moins drôle me traversant l’esprit était la bienvenue. Je ne demandais pas un rire franc. S’il finissait par juste me sourire je prendrais tout de même ça pour une victoire.

Je n’aspirai plus à m’essorer les cheveux et à sécher mes vêtements. Le froid me gagna et il était plus dur à encaisser cette fois-ci. C’est d’un pas lent que je m’engageai dans le grand escalier qui descendait jusqu’à la porte vitrée. Alors que je posai mes pieds sur la première marche, je me décalai instinctivement vers la rambarde. Pour une fois je n’allais pas rechigner à l’utiliser. Je pris mon temps, pas question que je me mette à dévaler les trois étages. Je n’avais ni l’énergie ni le goût du risque.

« Dommage que ce ne soit pas le week-end demain. On aurait pu se reposer. »

Plus que deux étages.

« Pourquoi as-tu quitté ton ancien club ? Cela ne t’intéressait plus…j’imagine. »

C’était même logique à mes yeux. Mais combien de questions posons-nous aux autres tout en sachant pertinemment ce qu’ils allaient nous répondre ? Beaucoup trop à mon goût.
Les couloirs étaient déserts. C’était bien calme. Nous ne risquerions pas de nous faire réprimander et même si le gardien venait à apparaître, j’avais une excuse toute faite. J’étais là pour l’inventaire et Hisaka était là pour m’aider. Tout était prévu, plus aucune imprévue ne pouvait survenir.
Second étage. Il n’en restait qu’un. Mes pas s’accéléraient. Je voyais déjà la voiture noire et Yamato m’attendre à l’intérieur.

« Déjà là. Comme je l’avais prédit. » avais-je déclaré plus pour moi que pour autre chose.

Peut-être désirais-je faire comprendre au Japonais que c’était là que nos chemins se séparaient. Je réprimai un énième frisson et lui fis face, mon esprit déjà orienté vers cette porte.

« Bon…le mot que je souhaitais à écarter mais qui était au final inévitable. Je…. Yamato est là, alors je dois te laisser. »

Mon doigt pointant discrètement le véhicule garé et dont le moteur se faisait entendre à peine le seuil franchi et ce malgré le bruit de la pluie.

« A la prochaine Hisaka. »

J’accompagnai mes dires d’un mouvement de la main. Lorsque Yamato me vit sortir du bâtiment, il en fit de même de la voiture. Il afficha un air désespéré en me voyant toute trempée et moi je savais que j’allais devoir répéter une dizaine de fois que j’allais bien et que je m’excusais d’avoir oublié mon parapluie. Lui en avait un qu’il ouvrit une fois arrivé à ma hauteur.  Je m’engouffrai dans la berline, l’air était chaud et familier. Avant de fermer la portière, je le cherchais du regard.

« Tu veux que je te ramène ?! » criais-je comme j’avais crié lorsque je l’avais vu devant le bassin.

S’il me répondait non, alors j’allais simplement partir en espérant qu’il arrive sain et sauf jusqu’à la station de métro. Si oui, qu’il vienne je l’attendais.
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MessageSujet: Re: Shoot in the rain [PV Mei]   Shoot in the rain [PV Mei] EmptySam 27 Aoû 2016 - 0:15

Assis aux côtés de Mei, je reste suspendu à ses lèvres lorsqu’elle me parle de sa filière à ma demande. J’apprends que le droit, l’économie et bien évidemment la politique font partie intégrante de son cursus. Selon elle, il s’agit d’une discipline intéressante qui présente toutefois quelques difficultés à appréhender. Je hoche la tête à la remarque qui suit. Il me paraît tout à fait naturel que chaque domaine d’étude ait ses propres points ombrageux pour les étudiants. Pour enchaîner la conversation, il me semble alors naturel d’évoquer la raison de la venue de la jeune femme, ce qui provoqua une vague de stress chez cette dernière. Après quelques explications relativement floues sur la mission qu’elle a à accomplir, je lui propose assez naïvement mon aide. Prise dans son élan de travail, elle décline mon offre et se met à courir aux quatre coins de la pièce, me laissant seul sur le banc. Elle tente bien de meubler la conversation une fois son inventaire achevé, mais les questions posées ne parviennent pas à relancer la discussion, au point qu’elle reste les yeux rivés sur son téléphone. Je ne lui en veux pas, elle a sûrement mieux à faire que de m’écouter parler.

Finalement, c’est déjà l’heure des au-revoir. J’ignore combien de temps nous sommes restés enfermés dans ce vestiaire, à se tenir compagnie, à se redécouvrir sous une nouvelle perspective, mais ce fut une expérience assez plaisante malgré les circonstances de départ. Il y a bien eu des moments de silence gênants, des instants où ma culpabilité de l’avoir entraînée avec moi a failli prendre le dessus, mais tout est bien qui finit bien…Je crois ? A sa demande de l’accompagner vers la sortie du bâtiment, je réponds par une autre question pour confirmer le lieu où elle souhaite se rendre, ne l’ayant pas très bien compris la première fois. Cette simple interrogation semble la perturber bien plus que prévu puisqu’elle finit par s’excuser, l’air confus. Instinctivement, je porte ma main droite derrière ma tête et affichant un sourire embarrassé. Elle n’a pas à me présenter des excuses pour si peu. Confirmation faite, je fais un bref retour vers l’endroit où j’ai posé mes affaires tantôt avant de revenir vers elle.

Assez égoïstement, je n’attends pas sa réponse pour pousser la porte du vestiaire et créer une ouverture vers l’extérieur où la pluie ne s’est pas calmée. C’est sous le ciel gris paré de ses rayures blanches que nous avançons avec difficulté. Par chance, le vent n’était plus assez fort pour nous empêcher de marcher, mais les gouttes de pluie rafraîchissantes jouaient déjà assez bien leur rôle. Après quelques mètres de marche, la veste tout juste acquise était déjà trempée. Dans d’autres circonstances, je me serais probablement excusé, mais ce n’est pas vraiment le moment approprié. Plusieurs fois, l’idée d’abandonner ma chemise m’est venue à l’esprit alors que mes phalanges menaçaient de se faire la malle à cause du froid. Moi, exagérer ? Jamais de la vie. D’ailleurs, je crois que je commence à ne plus sentir mes jambes. En levant les yeux du sol, je peux apercevoir le dos de Mei qui semble avoir pris de l’avance sur moi. C’est bien une sportive, me dis-je en m’efforçant de la rattraper en faisant quelques grandes enjambées. Vice-présidente du club de natation dans mes souvenirs, elle bénéficie sans doute d’un meilleur cardio que moi.

Nos efforts sont récompensés au moment où nous franchissons une autre porte, un abri. A la force de mes mollets, j’avais réussi à ne pas trop me faire distancer par Mei, mais ce résultat extraordinaire n’est malheureusement pas sans conséquence. Essoufflé, vidé de toute mon énergie vitale, je manque de m’effondrer sur le sol pour devenir une loque géante à essorer. Tant pis pour le prochain qui passera par là. Le dos voûté, les mains sur les cuisses, je tente vainement de reprendre mon souffle alors que Mei est déjà en état de parler, mieux : de faire de l’humour. N’ayant pas encore récupéré assez d’énergie pour lui répondre vocalement, je me contente d’acquiescer avant de me redresser, les yeux tournés vers le plafond. Je n’ai pas autant couru depuis le match de basket, et encore.

Entraînée par une source d’énergie qui m’est étrangère, la jeune femme se remet déjà en route après m’avoir laissé récupérer un peu. Les jambes endolories, je la suis sans broncher, m’interrogeant tout de même sur la raison pour laquelle j’ai accepté de la suivre. Sans doute attend-t-elle quelqu’un à la sortie, et je vais me retrouver bien idiot devant le portail à lui adresser un grand signe de main en arborant un sourire hypocrite alors qu’elle partira avec une autre personne. L’éternelle roue de secours, c’est bien moi. C’est en laissant des traînées d’eau derrière moi que je rattrape l’étudiante, en trottinant. Nous atteignons rapidement l’escalier principal et surprise, Mei ralentit la cadence à mon grand bonheur. Elle, du côté de la rambarde. Moi, vers le vide. Non, je plaisante. L’air pensif, elle évoque un repos bien mérité dont nous ne bénéficierons pas. Je hausse les épaules.

« Pour moi, tous les jours mériteraient de faire partie du week-end. »

Comme pour confirmer mes dires, je bâille. Et d’un étage descendu. Arrivés sur le palier, c’est le moment que choisit la vice-présidente du club de natation pour me demander quelles sont les raisons qui m’ont poussées à quitter mon ancien club. Je manque de me pétrifier sur place avant de me souvenir qu’elle n’a pas eu vent de cette histoire et que ce n’est pas un reproche déguisé. Elle lance l’hypothèse que le basket ne m’intéressait plus. Je hoche la tête. Ce n’est pas comme si cela m’avait déjà un jour intéressé.

« Les entraînements ne me motivaient plus. »

Suite à cette déclaration à demi-vraie, je marque une courte pause, l’air hésitant. Depuis les quelques semaines qui me séparent du moment où j’ai donné mon formulaire de démission, je n’ai parlé à personne d’autre du départ du club, ni de mes motivations. L’idée d’effleurer le sujet me tente durant une fraction de seconde, mais je finis par secouer la tête. Ce n’est ni l’endroit, ni le moment, ni la personne appropriée pour ce genre d’histoires. Un sourire triste sur les lèvres, je finis par ajouter.

« Et puis comme dans tous les sports d’équipe, il y a des conflits entre les joueurs. »

Le second étage fut descendu plus vite que le troisième, et Mei semble avoir déjà repéré la personne qui l’attend. Arrivé à son niveau, je distingue également la seule voiture qui se trouve à l’entrée et ralentit brutalement. Je ne veux pas créer de malentendu alors je reste en retrait. Une fois dans le hall, je fixe la porte vitrée qui nous sépare du véhicule, ainsi que la silhouette de la jeune femme qui s’éloigne de plus en plus de moi. Après quelques secondes, elle finit par me dire qu’elle doit me laisser, comme je m’y attendais. Une main dans la poche de mon pantalon mouillé, je la salue de l’autre, portant ma chemise elle aussi bien trempée. A la prochaine me dit-elle en sortant du bâtiment. C’est à mon rythme cette fois, que je marche sur ses pas, laissant une plus grande distance entre nous alors que son supposé chauffeur lui ouvre la porte. Ainsi, je reste bloqué entre les portes, trop embarrassé pour revenir sur mes pas et lui tourner le dos, trop peu motivé pour traverser le rideau de pluie et rentrer chez moi. D’autant plus que ce serait gênant si elle continuait de voir mon reflet dans le rétroviseur.

Quand elle fut installée, je pensais qu’elle allait simplement fermer la portière et partir. A vrai dire je m’attendais à tout sauf à ce qu’elle me propose de venir avec elle. Les joues rosies à l’idée d’entrer dans une voiture de luxe comme celle-ci en étant trempé, je m’apprête à refuser lorsque mon côté opportuniste refait surface. Je lui fais alors signe d’attendre avant de commencer à courir. Le ciel ne s’étant toujours pas éclairci, le brave les quelques derniers mètres qui me séparent de celle que j’ai quitté un peu plus tôt, illuminant la scène d’un sourire radieux et sincère. Quelques fois, mes pieds s’enfoncent dans une flaque d’eau, mais bientôt tous les mauvais souvenirs de cette intempérie seront oubliés lorsque je serai confortablement assis sur un siège à ses côtés.

« Me-merci. »

Je grelotte en la remerciant, ne sachant pas comment lui rendre la pareille dans l’immédiat. Devant le manque de moyens actuels, je me fais la promesse de me rattraper une prochaine fois. La portière claque et quelques secondes plus tard, nous sommes en route vers le quartier Hebi où je réside actuellement.

(…)
Le trajet se poursuit sans encombre jusqu’à notre arrivée. Avec douceur, le véhicule s’arrête devant le manoir situé 15 rue du Tatami. Durant les quelques minutes qui ont suivi notre départ du campus, nous avons évoqué des sujets divers et variés sur notre vie quotidienne, entrecoupés par des moments de silence, le temps de chercher d’autres sujets de conversation. Avant de partir, je me tourne vers Mei et me racle la gorge.

« N’hésite pas à m’envoyer un mail si tu veux parler. Tu le trouveras sur mon blog. »

Je sors du véhicule, la pluie s’est arrêtée. C’est une blague ? La main sur la portière, j’adresse un dernier sourire de courtoisie à l’étudiante en sciences politiques.

« A la prochaine. »

Sur ces mots, je clos ma première rencontre IRL, laissant derrière moi la berline qui emmène @Fei Fei vers son lieu de résidence.
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