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 Put your lips on me, and I can live underwater

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Naoko Tanaka
▼ Université - 3ème année - Vice Présidente Cuisine
▼ Université - 3ème année - Vice Présidente Cuisine
Naoko Tanaka


Genre : Féminin Scorpion Buffle Age : 26
Adresse : 15 Rue du Tatami, Quartier Hebi
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KMO
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MessageSujet: Put your lips on me, and I can live underwater   Put your lips on me, and I can live underwater EmptyVen 13 Nov 2015 - 0:37

Put your lips on me, and I can live underwater.
PV Haruhiko






Je me souviens que ce jour-là, le temps était étonnement morose. Ayant profité d’un mois de septembre presque caniculaire, la grisaille du ciel ce jeudi-là m’avait légèrement déprimée lorsque j’avais ouvert mes volets le matin. Il fallait dire que depuis quelque temps, le moral n’était pas vraiment au rendez-vous. Et encore, c’était un euphémisme.

Je soupirais, accoudée au rebord de ma fenêtre, les yeux cernés et la mine fatiguée. La qualité de mon sommeil était généralement la première chose à subir mes états d’âme, qui étaient pour une fois justifiés. Impossible de fermer l’œil plus d’une heure de suite sans que des flashs ne me reviennent en tête. Avec eux, la sensation des cordes sur mes poignets encore marqués se faisait réelle à nouveau. Cette odeur de saké et de cigarette embaumait virtuellement les lieux. Et je pouvais encore entendre leur voix rauques résonner sans pouvoir distinguer un discours intelligible.

J’ouvrais les paupières, et la sueur perlait sur mon front alors que j’abaissais les yeux sur mes mains crispées sur le rebord de la fenêtre. Devant moi, le même ciel gris, maussade. Je soufflais longuement. Je devais arrêter d’y penser, chasser ces souvenirs, les enfouir le plus profond possible. Ce n’était que de mauvaises expériences, je le savais. Et pourtant, le choc, la peur, la sidération me faisait encore trembler de tout mon corps.

Il fallait cependant que je reprenne un rythme normal, et que je commence par retourner en cours. Deux semaines que j’avais été absente. Bien sûr, l’Académie avait été mise au courant, puisque j’avais pu rentrer chez moi il y a de cela une semaine. Toute ma famille était venue, et j’étais restée cloîtrée depuis. Il avait fallu négocier longuement pour que mon père ne me ramène pas de force à Tokyo. Après des heures de discussion, j’avais pu obtenir de rester ici, au prix d’une surveillance accrue. Un système high Tech de caméra et d’alarme avait été installé dès le lendemain dans toute la maison. Ajouté à cela que mon père exigeait que je sois toujours accompagnée d’un garde du corps personnel. Il avait aussi passé un accord avec le lycée pour que le personnel garde un œil vigilant sur moi et toute manifestation louche qui pourrait avoir lieu.

Je devais avouer que je n’avais aucunement envie d’aller en cours aujourd’hui. La stigmatisation, je connaissais bien, j’avais déjà subi ça pas plus tard que l’année dernière, avec mon fauteuil roulant et toutes les histoires qui ont suivi. Je connaissais bien oui, trop bien pour vouloir que ça se reproduise à nouveau. Keimoo était une Académie pour gosses de riches, et en soit, ça ne devrait pas paraître si étonnant que certains élèves se baladent avec leur crew de protection. Mais au final, ce n’était pas du tout le cas. J’allais sortir du lot, surtout quand on prenait en compte ma réputation. Ajouté à cela que je n’avais en plus pas du tout la tête à me concentrer sur les cours.

La seule chose qui m’y poussait à tant soit peu, c’était ma rééducation. Par sentiment d’obligation, je ne pouvais pas rater la séance, d’autant plus que maintenant que le temps avait passé depuis le séisme et mon état s’améliorant, je n’en avais qu’une toutes les 3 semaines. Alors je ne pouvais décemment pas la sécher.
Et puis, c’est que je commençais à prendre du retard dans mes cours, avec les examens d’hiver qui arrivaient, j’avais tout intérêt à ne pas rallonger ma liste de difficulté. Je me faisais à l’idée, et, prenant mes affaires, je me dirigeais vers la porte d’entrée.

~~~

10h. Le retour à mon bureau, dans la salle de classe étouffante s’était mieux passé que je ne l’aurais imaginé. J’avais supporté les messes basses, les regards en coin, mais pas autant que prévu. Mon garde du corps s’était fait discret, et s’était contenté de vérifier la salle avant le début du cours, sans m’y accompagner. De manière générale, il me suivait à bonne distance, et avec son physique d’étudiant juvénile, il passait assez inaperçu. Mon regard glissa par la fenêtre, et j’observais avec appréhension les nuages menaçants de pluie. Je fus coupée dans ma réflexion par l’annonce de la fin du cours. N’attendant pas pour récupérer mon reste, je quittais alors la salle et me dirigeais vers la piscine couverte du gymnase.

La serviette enroulée au niveau du buste, je poussais la porte jaune de la cabine de changement pour voir, sans surprise, mon très cher bodyguard m’y attendre de l’autre côté. Short de bain et serviette sur l’épaule, je le toisais un instant avant de souffler et de déclarer, visiblement irritée par la situation :

- Vous comptez me suivre jusque dans les bassins ? Je doute qu’un mec de la mafia irait se cacher sous l’eau.

Pour seul réponse, il me fit un sourire en coin, et je compris que, quoi que j’en dise, son job l’y obligeait. Il allait falloir que je m’y fasse. Cette journée ne promettait pas d’être excellente, mais plus elle avançait et plus j’avais l’impression de devoir faire face à des mésaventures. La suivante fut celle des douches, étape obligatoire pour être sûr qu’on ne viendrait pas souiller les bassins avec notre saleté corporelle. Alors que je me rinçais rapidement, je pus sentir les regards pesant sur moi. Alors, rapidement, je quittais l’endroit pour m’approcher des bassins après avoir raccrocher ma serviette, et en profitais pour m’attacher les cheveux en une queue de cheval laissant retomber, comme d’habitude, ma frange et deux mèches autour de mon visage.

Il ne fallut pas beaucoup de temps à mon coach pour me remarquer, et à peine j’avais posé un pied sur le carrelage qu’il courrait presque vers moi. Aoki Nishiga, ou Nishiga-san, était un coach sportif plutôt connu dans son métier. Il s’était spécialisé en médecine du sport, et notamment dans les rééducations après les graves traumatismes corporels. Le meilleur dans son domaine, il avait été déniché par mon père -et oui, l’influence des Tanaka n’avait pas de limite- pour qu’il s’occupe particulièrement de mon cas. La majeure partie de sa célébrité était due à son parcours professionnel plutôt remarquable. L’autre, et bien, c’est qu’il était, de manière objective -et surtout, d’après les magazines sportifs- jeune, beau, et un brin dragueur. Pour ma part, tout ce que je retenais de lui, c’est qu’il était définitivement beaucoup TROP collant. Cela faisait depuis un certain temps que je me le trainais, et même si je ne pouvais pas me plaindre de son travail, je me retenais parfois de ne pas l’envoyer valdinguer.

Alors que je le vit s’approcher à une vitesse un peu trop importante de moi, je pivotais légèrement pour ne pas me retrouver coincée dans une embrassade non souhaitée. Face à mon rejet –dont il aurait dû prendre l’habitude à force-, il fit une moue faussement boudeuse, et je levais les yeux au ciel. Il se remit vite et, TROP enjoué, il mit ses mains sur mes épaules et commença à partir dans un monologue sans intérêt, comme quoi ça faisait longtemps qu’on ne s’était pas vu, qu’il avait passé ses vacances à Bora Bora, que nianiani et nianiania. Je ne l’écoutais absolument pas, et, il ne valait mieux pas si je ne voulais pas que mon cerveau fonde face au débit impressionnant de choses inutiles qu’il déversait.

Quand il sembla se lasser de parler tout seul, ce qui pris tout de même de TROP longues minutes durant lesquelles je n’avais même pas pris la peine de le regarder, il se dandina jusqu’aux gradins, visiblement de bonne humeur, pour aller chercher son calepin. Mon regard accrocha celui de mon bodyguard, assit un peu plus haut. Incognito, on aurait simplement dit quelqu’un venu regarder l’entrainement qui avait lieu dans le bassin d’à côté. Je jetais un œil, identifia qu’il s’agissait de waterpolo, mais ne m’y attarda pas plus, sous les appels insistant de Nishiga pour me dire de m’approcher. Il me fixa avec insistance, j’haussai un sourcil. Et son sourire idiot s’étira dévoilant toutes ses dents alors que son nez et ses yeux se plissaient.

- Sois pas timide Nao-chan, enlève moi cette serviette que je te ma… que je regarde ta jambe !

Clin d’œil de sa part, et j’affichais une expression de répulsion. Après un énième soupire, je m’exécutait cependant. Je savais que derrière ses répliques et gestes un peu trop familier, il faisait bien son boulot et était quelqu’un de professionnel. S’il pouvait le faire de manière calme et avec un peu de distance, ç’aurait été parfait mais j’imagine que je ne pouvais pas tout avoir non plus.

Je laissais alors tomber ma serviette sur le premier gradin, frissonnant au contact d’un courant d’air. Il fallait dire qu’un maillot de bain, ça ne couvrait pas grand-chose. A peine découverte, j’entendis l’autre idiot s’exclamer :

- Un bikini rien que pour moi ? Quelle gentille attention !

J’eu envie de répondre que j’avais toujours eu le même maillot noir, deux pièces, aux rayures blanches sur le côté. Brassière croisée dans le dos en haut, slip en bas, quoi de plus classique. Mais je savais très bien que ça ne servait à rien de protester, donc je restais silencieuse, me renfrognant juste un peu plus.
Posant un genou à terre, il reprit son sérieux et vint examiner avec attention la cicatrice que j’avais au niveau du tibia gauche. Sur ma peau presque blafarde, elle ressortait particulièrement, puisqu’elle était la fusion des dommage du séisme et des traces de ma broche interne que j’avais porté… bien trop longtemps à mon goût. Mais s’il n’y avait eu que ça, ç’aurait encore été correct.
Et bien non, j’avais le droit à un joli assortiment, puisqu’une seconde balafre, entre mon flanc et mon ventre, marquait mon côté gauche. Elle était moins imposante que sur la jambe, mais, tout de même voyante. J’avais pris l’habitude des regards choqués, dégouté, compatissant, et ils ne me faisaient plus grand-chose. J’étais surtout gênée d’avoir à imposer ce spectacle aux yeux des autres. Même si, objectivement, elles étaient plutôt jolies, pour des marques. Dans le sens où, elles étaient nettes et bien cicatrisées. Enfin, si je pouvais ne plus les avoir, je ne m’en porterais que mieux mais, elles faisaient parties de moi, donc je les acceptais.

Après le check-up complet, les questions classiques sur une quelconque douleur, gêne, rigidité, Nishiga-san me présenta le programme de la séance, qui commençait par une série de longueur chronométrée. N’attendant pas plus longtemps, je m’approchais du bassin, mouillait légèrement ma nuque avant de m’étirer de tout mon long, sur la pointe des pieds, puis mit mes lunettes de natation.
Je me penchais alors sur le rebord de la piscine, fermait les yeux et pris une grande inspiration. Je les rouvris, le regard déterminé, sérieux, fixé sur l’objectif, tout en expirant. Le coup de sifflet retenti, et je plongeais dans une impulsion qui me fit partir à presque 2 mètres 50. Ce qui était plutôt pas mal quand on considérait ma taille.

Fendant l’eau de mes mains, je remontais à la surface et parti directement en crawl. A cet instant, j’eu l’impression que ma tête se vidait, et ça me fit un bien fou. Il n’y avait plus que moi, l’eau, les 200 mètres et le chronomètre que j’imaginais s’écouler. J’enchainais mes 4 longueurs sans ralentir, et arrivait dans la dernière ligne droite. Pour signaler mon arrivée, je vins taper sur le rebord alors que j’entendis le « bip » du chronomètre au milieu du bruit de l’eau. Essoufflée, ayant tout donné, je remontais en m’appuyant et vint m’assoir sur le bord du bassin. Je fis glisser mes lunettes autour de mon cou et tentais de reprendre mon souffle petit à petit.

- Deux minutes 48, c’est pas mal du tout Nao-chan ! Tu veux un bisou de félicitations ?

Mon regard foudroyant suffit à l’arrêter dans son approche, et il se redressa en rigolant, avant d’ajouter.

- Je te laisse te reposer un peu, je vais te chercher quelque chose à boire. Attends-moi sagement, darling ~ !

M’appuyant en arrière, je jetais un regard sur le plafond du bâtiment, avant qu’il ne se dirige naturellement vers la source de mouvement, en l’occurrence, l’entrainement de waterpolo. Il était difficile de voir quoi que ce soit dans cet amas de gens et d’éclaboussure. Pourtant, je cru reconnaitre un visage familier. Et nos regards se sont croisés.


Dernière édition par Naoko Tanaka le Sam 19 Déc 2015 - 0:43, édité 2 fois
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Haruhiko Nakamura
▼ Université - 3ème Année - Capitaine Basket
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MessageSujet: Re: Put your lips on me, and I can live underwater   Put your lips on me, and I can live underwater EmptyMer 18 Nov 2015 - 22:37



Deux semaines. Deux très longues semaines dont les jours se sont succédés en se ressemblant les uns et les autres. Une semaine totale à se ronger les sangs dans l’attente d’une réponse. De longues cernes se dessinaient sous ses yeux, révélatrices de nuits courtes ou agitées. Le sommeil était long à venir, tiraillé par l’angoisse de ce silence inconnu. Il se sentait totalement démunis… D’être si loin, de ne pouvoir agir. D’être une simple présence digitale incapable d’agir sur quoi que ce soit. Parce que parfois, les mots seuls ne suffisaient pas. Il s’en rendait actuellement compte. Frustré d’être ainsi démuni.

Une semaine complète où Naoko avait totalement disparue.

Une semaine où il s’était décidé à monter jusqu’à Tokyo si le lundi qui suivait, il demeurait encore sans nouvelle. C’était étrange à penser, mais il avait été prêt à le faire. A aller chez elle, se confronter à la réalité. Savoir enfin ce qu’il se passait, peut-être même pouvoir tenter de trouver des solutions. Et s’il n’en avait pas ? De multiples craintes qui l’assaillait. Il avait peur. Au fond de lui, dans ses entrailles qui le tordait parfois de douleur. Et s’il ne la revoyait plus jamais ? Non. C’était tout simplement trop douloureux pour être envisageable.  La culpabilité le rongeait au point d’en perdre l’ancrage dans la réalité. Il s’imaginait milles scénarios. Du pire au plus pire. Comment choisir celui qui serait le plus préférable ? Il en était venu à imaginer que le fait qu’elle ne veuille simplement plus lui parler était beaucoup plus agréable que d’imaginer qu’il lui soit arrivé malheur. Est-ce que quelqu’un songerait à le prévenir, s’il lui arrivait réellement quelque chose ? Il réalisa que la réponse était bien évidemment non. Qui était-il, aux yeux des proches de Naoko ? Un simple bout de papier. Quelques mots pianotés sur un texto. Rien de plus qu’une relation illusoire… Son égo en prit un coup. Il savait intimement que Naoko le considérait bien plus que cela. Et pourtant… Et pourtant aujourd’hui, il doutait. Sur ces raisons mystérieuses qui poussait la jeune fille à ne pas lui répondre. A ignorer totalement les nombreux messages qu’il put lui envoyer. Certains où il était désolé s’il avait fait quelque chose. D’autres où il priait tous les dieux qu’il ne lui soit rien arrivé de grave. Quelques uns lui citant qu’il serait toujours là, qu’importe les événements. Qu’il ne la jugerait jamais.  Certains qu’il avait totalement effacé avant même de les envoyer.

- Eh, Nakamura ! Tu avances ?

Le bruit d’une claque sur l’épaule le sorti de son état transitoire. Il bloquait effectivement l’accès jusqu’à la piscine depuis les  vestiaires. Planté droit comme un piquet, le regard perdu dans le vague et sa serviette sur l’épaule. Le cours de Waterpolo allait bientôt commencé, mais il ne s’en souciait guère. A vrai dire, toutes ces cachoteries de Naoko le troublait. Il comprenait que parfois, l’on se devait de garder certaines choses. Seulement sa réponse avait été trop vague. Si peu… Satisfaisante. Ils se disaient tellement de choses à l’accoutume que de ne plus rien à voir qu’une réponse bateau était… Etrange. Il ne restait plus que le goût amer du doute. De la peur, surtout. Celle de l’avoir déçue. De ne plus être à la hauteur pour demeurer dans son estime. Surtout qu’au même moment, Tanaka avait décidé de ne plus répondre à son tour. Il en était arrivé à la conclusion que le problème venait peut-être de lui ? Mais il s’était rapidement résigné. Il n’aimait pas avoir des pensées aussi égoïstes. Même si au fond de lui, le doute continuait de persister.
Décidant de réagir pour qu’enfin il ne dérange plus son camarade de promotion, il se décala jusqu’à la pièce. Il lui emboita le pas et se dirigea jusqu’à la zone réservée au waterpolo où l’eau n’était pas très haute et où le filet était déjà installé. Tout en posant sa serviette avec les autres sur un rebord à deux mètres du bassin, un bâillement s’échappa d’entre ses lèvres. La fatigue le surmenait un peu trop ces derniers jours. Son sommeil n’était plus aussi bon et ses activités n’avaient pas cessé d’exister pour autant. Il avait donc continué son rythme de vie effréné alors qu’il avait besoin d’un peu de repos pour pouvoir mettre tout ça au clair.

Lorsqu’il s’assit sur le bord pour se mouiller avant de rentrer, il frissonna. L’eau n’était pas froide, mais il la ressentait comme telle. Tafuku et Arata sautèrent immédiatement en bombe dans l’eau, provoquant les remontrances de leur professeur bien loin de s’en soucier au vu de leurs éclats de rire. Résultat ? Il était totalement trempé  et l’eau dégoulinait de ses cheveux. Un léger sourire vint naitre au recoin de ses lèvres, ils se battaient maintenant dans l’eau. Encore quelques remontrances et les échauffements purent commencer comme il se devait. Son corps courbaturé ne lui apportait pas de sensations agréables, mais il n’avait pas de choix que de concilier avec ce mal. Travailler le corps lors de courbatures était bien souvent la seule solution pour le faire passer. Passer le mal par le mal, en quelque sorte.
Au bout de dix minutes, le sifflet résonna et ils commencèrent à constituer deux équipes pour commencer un match amical. Ils n’avaient pas assez de place disponible sur ce créneau horaire là pour profiter de plusieurs terrains et faire des petits affrontements en quatuor ou duo. Quelques passes se firent à la volée, avec entrain. Le cours dans la piscine était toujours emprunt d’une surexcitation générale. La raison n’était pas bien difficile à comprendre…

- Bonnet D !, cria-t-il en tentant un smash dans le camp adverse.

L’attaque fut plutôt réussie car tous les regards se dirigèrent au même endroit vers une jeune fille qui passait à côté en maillot. Et SPLASH, le ballon ne se fit pas réceptionné. Une technique qu’Emitsu avait réussie à développé brillamment. D’ailleurs, son expression victorieuse l’illustrait bien.

- Eh, les gars. Y a la copine de Nakamura là-bas !

Sa copine ? S’il avait eu une copine, il devrait être le premier au courant. Du moins, dans sa propre logique… Mais son monde semblait ne pas être tout à fait le même que celui de ses camarades d’université…

- Ah ah ! Le naze, il a rougit ! C’est la première fois que tu la vois en maillot ?
- Puisque je vous dis qu’il y a méprise…

Le jeune homme soupira. Il avait beau dire ce qu’il voulait, c’était toujours la même rengaine. Très certainement parce que contrairement à eux, il ne s’intéressait guère aux filles aussi ouvertement qu’ils pouvaient le faire. Qu’il ne semblait fréquenter personne en dehors de la demoiselle en maillot ayant l’air de suivre un entraînement personnel.
Son regard se porta donc dans la direction indiquée par Arata… Il s’agissait bien de la personne à laquelle il songeait, puisqu’elle avait été déclarée comme étant sa petite amie depuis la dernière fois où elle était venue lui offrir les macarons devant la salle de classe. Ses yeux scrutèrent Tanaka. Avec une légère pointe de mélancolie dont il ne comprit pas l’origine. Elle faisait des étirements en la présence d’un gars totalement inconnu, semblant la conseiller. Ce qui conforta son idée d’entraînement personnel. Mais le comportement de cet homme ne lui disait rien qui vaille… Au plus il l’observait, au plus il avait envie de lui dire que sa proximité était indécente en plus de mettre Tanaka-han très mal à l’aise. Il eut même l’envie de sortir du bassin pour lui en toucher deux mots, mais il ne pouvait décemment pas se le permettre… Il s’agissait d’un cours. Seulement, il n’était plus du tout concentré sur la partie.

Encore moins dès lors qu’elle croisa son regard.

Etrangement, il se mit à rougir. Comme un épieur prit sur le fait, il ne sut plus où se mettre exactement. Mais le pire n’était pas d’avoir été prit sur le fait, non… Le pire résidait dans le fait que d’un regard accroché, il en avait totalement oublié le reste de la réalité… Notamment le match de waterpolo qu’il était en train de mener.

- Nakamura, à toi !

Il n’eut pas le temps de donner son interrogation qu’une demi-seconde plus tard il eut la vision du ballon arrivant sur son visage de plein fouet et de préférence sur la zone du nez. Le choc lui fit perdre l’équilibre et il parti à la renverse vers l’arrière, droit dans l’eau, laissant une drôle de trainée de sang derrière lui. Le sifflet du professeur retentit et l’on entendit un PLOUF parmi le brouhaha qui venait de naître. Le professeur aidé des coéquipiers attrapèrent le corps coulant de Nakamura pour l’aider à remonter avant qu’il ne risque la noyade complète.
Lorsque sa tête retrouva un semblant d’oxygène, il reprit vivement sa respiration, toussant frénétiquement à plusieurs reprises avant d’évacuer l’eau malvenue. Sa respiration était haletante, cherchant à tout prix à emmagasiner le plus d’air possible dans le cas où il retomberait dans les méandres du bassin. Ce fut donc aidé de plusieurs de ses camarades et du professeur  qu’il fut sorti de l’eau et mit sur le rebord du bassin. Son esprit était  tellement embrouillé qu’il ne comprenait plus rien de ce que l’on tentait de lui dire, juste à côté. La décision fut donc de le mener jusqu’à l’infirmerie où l’on pourrait s’occuper de lui de manière adéquate. Son équilibre était précaire, mais il fut néanmoins capable de marcher correctement jusqu’au poste d’infirmerie.

Il en sorti cinq minutes plus tard, une compresse sur le nez afin de faire dégonfler le tout pour les dix minutes qui suivraient. Secoué d’un frisson en sortant de la salle, il jeta un œil sur sa serviette… Bien trop loin pour ses dernières forces. Il se contenta donc de s’assoir sur le banc, attendant que son corps se sèche tout seul. Encore sonné par tout ce qui venait de se produire, il ne vit même pas qu’il se trouvait juste à côté du bord de piscine où Tanaka-han s’entraînait précédemment. Il n'y avait que lui pour obtenir ce genres de choses, vraiment... c'est faux y a aussi Hisa.*PAN*

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MessageSujet: Re: Put your lips on me, and I can live underwater   Put your lips on me, and I can live underwater EmptyJeu 19 Nov 2015 - 23:47


Une exclamation, et le choc de la toile du ballon qui vient rencontrer un obstacle résonna dans la hauteur du bâtiment. A vrai dire, tout s’est passé très vite, trop vite, mais malgré tout, la scène s’est déroulée au ralenti devant mes yeux écarquillés. La balle s’écrasa avec force sur le visage d’Haru, aussi surpris que le mien. L’impact le fit basculer en arrière et il s’écroula dans l’eau, disparaissant de mon champ de vision pendant de trop longues secondes. Mes mains se crispèrent sur le rebord de la piscine alors que mon corps entier était maintenant penché en avant, obnubilé par l’inquiétude, la respiration coupée par l’événement.

Dans le bassin d’à côté, des rires s’élevèrent, alors que le match fut stoppé. Certains des coéquipiers s’affairaient à remonter Haru à la surface, et je me pris à souffler de soulagement en le voyant émerger de l’eau, conscient. En difficulté, mais conscient. Et mon regard ne put se décoller de lui, dans l’attente d’un geste, d’un regard, de quelque chose qui pourrait m’assurer qu’il allait bien. Rien, et je le vis disparaitre en direction de l’infirmerie avec un de ses camarades.
Mes paupières s’abaissèrent, je fixais le vague turquoise avant que mes pupilles ne se focalisent sur mes mains. Les relevant devant moi, je pu remarquer qu’elles tremblaient. Et je restais abasourdie par mon propre état de choc. Qu’est-ce qu’il m’arrivait, au juste ?

- Nao-chan ?

Je sursautais, et Nishiga me fixait d’un air inquiet. Réalisant la situation, je repris rapidement un visage que je voulais neutre, sans me rendre compte qu’une touche d’inquiétude résidait sur mes traits. Je ne vis pas Nishiga m’observer avec attention, l’esprit totalement ailleurs, et n’eut pas le réflexe de l’esquiver alors qu’il se jeta presque sur moi avec son même sourire fier et empli de sous-entendus.

- Faut pas faire cette tête juste parce que je te manque, j’étais juste parti deux minutes ma p’tite choupine !

« Choupine ». Mon visage se tordit d’une expression de dégoût et je tentais de repousser la pieuvre et ses tentacules envahissants, venue me coller de trop près. Après l’avoir décollé de mon bras, il reparti, chantonnant avec son air stupide habituel, et je soupirais. Je regardais ma main dont les tremblements avaient disparu, me demandant comment, et surtout, pourquoi j’avais été dans un tel état. Ce n’était pas grand-chose, et pourtant, l’espace d’un instant, ça avait été comme si le temps s’était mis en suspens. Et le pire des scénarios s’était déjà déroulé dans mon esprit. Pour un simple ballon dans le visage. Quelque chose ne tournait pas rond chez moi, pour sûr.

Nishiga-san m’interpella avec son calepin, près des gradins, et il me tendit une bouteille de pocari. Tout en écoutant ses remarques sur mes positions de nage, les erreurs de trajectoire que j’avais pu faire précédemment, je descendais d’une traite la moitié de la bouteille. Honnêtement, j’essayais de me concentrer, mais je restais tracassée. Je ne me comprenais plus. Et de savoir que mon bras droit n’avait pas bien décrit un arc pendant ma 3ème longueur me passait un peu au-dessus de la tête.
Tête qui reçue un léger coup de calepin, ce qui me fit redescendre sur terre. Nishiga me fixait d’un air sévère, visiblement vexé que je ne prête pas attention à ses recommandations. Il me menaça même de me donner des pompes à faire si je n’écoutais pas « sa voix sensuelle ». Oui, oui, il s’auto-congratulait, aussi.

Aussi, ne voulant pas avoir une série de pompes à faire, je me décidai à faire un peu plus attention, puisqu’apparemment, j’avais tendance à oublier moi-même que… la raison première de ma venue ici, c’était pour ma séance. La suite consistait, après l’effort des 200 mètres crawl, en des étirements et stimulations aquatiques. Alors, je retournais dans le bassin, cette fois-ci du côté où l’eau n’était pas encore très profonde et dont l’accès se faisait par des marches. M’asseyant sur la dernière d’entre elles, l’eau m’arrivant juste en dessous de la poitrine, je commençais à faire des gestes répétitifs de pédalage dans le vide. Enfin. Dans l’eau. Et ce durant 5 minutes non-stop. L’effort était plus important que de le faire à l’air libre puisqu’il fallait aller contre la force de l’eau. Ainsi, lorsque Nishiga m’annonça la fin d’un coup de sifflet, je m’avachis sans préavis, les jambes endolories par l’exercice. Comme après chaque série, je profitais alors d’un temps de pause. Le but n’étant dans de m’entrainer, mais de réadapter mes muscles à des mouvements sains pour faciliter le quotidien et la réparation, ça ne servait à rien que je pousse jusqu’à en avoir mal.

Et alors que je barbotais, mon coach occupé à annoter ses observations et à vérifier celles des précédentes séances, mon regard capta tout de suite la présence de l’ex-blessé, sortant de l’infirmerie. Il avait l’air totalement ailleurs, mais ne semblait rien avoir de grave. Malgré tout, je le dévisageais, je le scrutais, je l’épiais. Malgré moi. Et mon regard suivait son chemin jusqu’à ce qu’il prenne place sur un banc tout près de moi. Je me surpris à le détailler, subjuguée, comme pour imprégner l’image dans ma rétine. Seulement, lorsque je me rendis compte de mon comportement, et bien… Je me sentis tout à coup extrêmement gênée. Je détournai alors vivement la tête dans la direction opposée, amenant le dos de ma main contre ma bouche. Je sentais mes joues rosir, et malgré que je sois toujours assise dans l’eau presque froide de la piscine, j’eu une bouffée de chaleur. J’espérais qu’il ne m’ait pas remarquée ! J’allais passer pour quoi, moi, sinon ? Même si, la seule raison pour laquelle je le regardais, c’était parce que je m’inquiétais. Rien de plus !

Je fermais les yeux et soufflais, tentant de reprendre mon calme. Mais lorsque je les ouvris, je vis le visage de Nishiga, accroupi au bord de la piscine, un peu trop près. Je sursautais et m’écartais d’un bond, ne m’attendant pas à voir la pieuvre s’être approchée aussi discrètement.

- Choupine ~ On passe à la suite, tu sors de là que je puisse t’admirer ? ♥

Mes dents grincèrent, et mon regard fila instinctivement vers Haru. Bizarrement, ça me dérangeait qu’il entende Nishiga m’appeler comme ça. Je me redressais alors, l’eau coulant sur le bas de mon corps, et marmonnais, les sourcils froncés :

- M’appelle pas comme ça, Bak-Aoki.

Il ricana, et un sourire malicieux se dessina sur son visage. Je ne le vis pas lancer un regard à Haru avant qu’il ne se retourne vers moi.

- Tu préfères peut-être Darling ? Chérie ? Chatoune ?

Silence, je plissais les yeux dans une expression de répulsion. Il reprit alors avec un clin d’œil, insistant particulièrement sur mon nom.

- Très bien très bien, Tanaka-san, si la demoiselle est gênée, je ne vais pas insister ! Allez, assis toi.

Il me fit signe de m’installer… sur le même banc qu’Haru. Alors qu’il y avait littéralement des centaines de places dans les gradins un peu plus loin. J’hésitai un instant, me sentant d’un coup gênée d’être dans une telle tenue, devant lui, sans ma serviette, les cheveux mouillés ondulant et collant à mon visage. Je pris sur moi et vint m’assoir là ou Nishiga me l’avait indiqué, le plus loin que le banc puisse me permettre de m’écarter d’Haru.
Ce n’est qu’une fois assise que je lui adressa la parole, les yeux rivé vers le sol, et les joues me brûlant.

- S-salut.. ça-ça fait longtemps.

Je pris soudainement conscience que oui, cela faisait un certain temps que nous ne nous étions pas vu. J’avais raté la punition qu’on nous avait ordonnée ensemble, lorsque nous avons été pris à sécher non-intentionnellement les cours sur le toit. Enfin. Quand on considérait l’endroit ou je me trouvais au moment de la punition, je crois que j’aurais préféré un million de fois pouvoir y aller. A la suite de ça, de cette semaine... J’avais reçu un message d’Haru, s’inquiétant de mon absence. Et j’avais prétexté être malade, plutôt que de m’étaler sur ce genre de circonstance.
Seulement, je n’étais absolument pas préparée à le voir aujourd’hui. Et je me retrouvais complètement prise au dépourvue. Je ne savais pas si je devais m’excuser, faire comme si de rien était, parler de ça directement ou éluder le sujet. Et alors que j’étais prise dans un débat interne, je restais silencieuse, les yeux caché par ma frange retombant sur mon front.

Un léger courant d’air vint faire remonter un frisson le long de ma colonne vertébrale, et j’essuyai une goutte d’eau ayant suivi la trajectoire de mon nez pour s’arrêter au bout de celui-ci. Mon nez. Et comme une illumination, je relevais la tête brusquement en lâchant un « Ah ! », et me tournait vers Haru, le fixant dans les yeux.

- Au fait, ton nez, ça va ?!

Les lèvres pincées dans une mine inquiète, je ne pris pas conscience que dans mon mouvement, j’avais commencé inconsciemment à réduire la distance entre nous.
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MessageSujet: Re: Put your lips on me, and I can live underwater   Put your lips on me, and I can live underwater EmptySam 21 Nov 2015 - 16:37




Plongé dans une sorte de léthargie incertaine, Haruhiko s'était totalement coupé du monde. Assis sur le même banc depuis sa sortie de l’infirmerie, le temps semblait défiler d’une toute autre manière soudainement. Comme si, tout à coup, la pression qu’il avait ressentie depuis deux semaines se relâchait un peu. Le retour de Naoko, saine et sauve était quand même une source de stress en moins. Et d’avoir vu Tanaka-han en santé avait terminé de le détendre. Il subsistait encore milles et unes questions concernant les choses que Naoko continuait de lui cacher. Mais il ne voulait plus y penser. Il ne voulait pas ressentir un quelconque sentiment négatif en son égard à vrai dire. Quand bien même l’aurait-il souhaité, il n’y serait pas arrivé. La piscine de l’école avait gardé toute son activité malgré le petit incident. Le match de waterpolo avait reprit et le professeur était venu le voir pour lui indiquer qu’il pouvait rentrer se reposer. Qu’au vu de sa posture fatiguée, il n’irait pas bien loin à continuer ainsi.
Cette proposition le soulageait quelque peu. Il ne se sentait pas de continuer à participer au match. Il était bien trop peu attentif pour que cela serve à quelque chose. C’est donc le regard dans le vague et l’esprit totalement ailleurs, qu’il passa le temps. Il aurait pu prendre la direction des vestiaires, se changer et rentrer. Mais son corps ne semblait pas vouloir répondre à l’appel. Il restait là, léthargique, attendant simplement que cela passe. Mais quoi ? Aucune idée.

Il se rendait compte que beaucoup de choses lui avaient échappé au fil des années. Comme une pièce manquante au grand puzzle de la vie. Indéniablement, il préférait laisser les  choses filer. Ne pas subir l’affrontement. Choisir la facilité et le confort plutôt que de se confronter à la réalité et en affronter tous les fardeaux. Et pourtant, ce souvenir ne cessait de le hanter depuis qu’il y avait simplement songé. Il avait été prêt à monter jusqu’à Tokyo, ce afin de s’assurer que Naoko était bel et bien saine et sauve. Quitte à se faire dire en face qu’il n’était rien. Qu’il ne comptait pas. Quitte à recevoir milles insultes, tant qu’il la savait en sécurité. Une simple pensée. Belle pensée. Qui lui fit réaliser bien des choses. Il était prêt. A franchir ce cap. A peut-être laisser sa curiosité parler un peu plus que sa raison ou la facilité. Au fond de lui naquit le désir de rencontrer en vrai Naoko. Jusque là l’imaginaire était la seule place qui comblait ces interrogations. Mais il grandissait. De cette personne qui comptait tant pour lui, restait une trop grande part de mystère. De ces choses qu’elle n’a point voulu dire. De cette tangente inconnue.

Un bruit sourd sur le banc juste à côté de lui le fit revenir soudainement à la réalité. Comme s’il venait de se réveiller au matin, ses yeux s’écarquillèrent légèrement tandis que son corps se redressa par reflexe, ce dernier s’étant affaissé au fil des minutes.

- S-salut… ça-ça fait longtemps…

Entre milles, il reconnut la voix familière de Tanaka-han. Son corps se raidit encore un peu plus. Il n’était pas seul… Il devait se ressaisir. Ne plus se laisser aller à une telle mélancolie. Le ballon l’avait tellement sonné qu’il en avait totalement oublié qu’il était encore dans le bâtiment de la piscine. Son regard bascula sur le côté, où se trouvait la jeune fille. Ce qui ne fit que confirmer le fait. Ses yeux constatèrent une forme de malaise… Sa tête baissée et ses yeux cachés derrière sa frange lui signalaient quelque chose. Mais quoi ? Telle était la question qui restait alors en suspend.

- Ah ah… Oui. C’est vra

Sa phrase fut interrompue par l’exclamation de la jeune fille. Il fallait dire qu’il avait mit du temps à répondre en plus d’avoir parlé de manière presque inaudible. Elle s’était souvenue de quelque chose de manière  relativement intense puisqu’elle s’était soudainement retournée vers lui, le fixant beaucoup plus intensément qu’à l’habitude. Ce qui eut pour effet de le faire rougir assez rapidement. Déjà qu’en maillot, il n’était pas très à l’aise…
Son nez ? De quoi parlait-e… Ah, oui ! Son nez ! Le souvenir raviva la douleur qui s’était jusque là endormie.

- A peu près, je dirai… J’en ai pour quelques jours de douleur intense, d’après l’infirmier…

Comme encore peu sûr de son état réel, il tapota du bout de son index sur la compresse qui lui cachait le nez. La douleur se fut vive et il comprit très vite que l’idée de toucher était vraiment mauvaise. L’infirmier l’avait au moins rassuré, rien n’était cassé. Juste un bon gros bleu et quelques contusions qui rendraient le nez douloureux pendant encore plusieurs jours. Puis, il se souvint que Tanaka-han avait connu quelques soucis elle aussi ces derniers temps. Il avait compris assez rapidement que le sujet ne devait pas s’étendre. Il ne savait donc pas si elle avait eu une simple grippe ou s’il se cachait quelque chose de plus grave derrière tout ça. Mais ne se connaissant que peu, il ne voulait pas se montrer trop intrusif… Risquer de l’effrayer était vraiment la dernière chose qu’il souhaitait pour la relation qu’ils commençaient à peine à construire.

- Et toi ? Tu te sens mieux ? Tu as pu te reposer un peu après tout ça… ?

Il ne croyait pas si bien dire. Pour mettre le doigt où ça fait mal. A vrai dire il était même plutôt doué dans la discipline…

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MessageSujet: Re: Put your lips on me, and I can live underwater   Put your lips on me, and I can live underwater EmptySam 21 Nov 2015 - 23:05


Avant de relever les yeux, je n'avais jusque là pas vraiment prêté attention à lui. Enfin, si. Je lui en avais accordée, je l'avais regardé, lorsque je l'avais vu revenir de l'infirmerie. Peut être un peu trop, sûrement pas de la bonne manière.
Mais maintenant que mon regard était planté dans le sien, je fus presque frappée par la sensation que quelque chose n'allait pas. Il avait l'air... ailleurs. J'avais cru en premier lieu que c'était la conséquence direct de l'impact qu'il avait subi il y a peu. Après tout, se prendre un coup en plein visage n'était jamais agréable, et on en ressortait généralement assez sonné. Cependant, étrangement, son expression me titilla l'esprit. C'était comme une impression, une intuition qu'il y avait... autre chose. Qu'en plus du coup de ballon, douleur physique, il accusait un choc invisible. Un tracas, une inquiétude, de la tristesse ? Je ne su pas vraiment distingué sur ses traits de quoi il s'agissait.

Il fallait avouer que... et bien, je n'étais pas vraiment douée pour ce genre de chose. J'avais peu l'habitude de côtoyer les gens en règle générale. Et même si je les observais beaucoup, il était assez dur pour moi de les comprendre. J'avais du mal à décoder les signaux, parfois même les plus simples. Et même si j'essayais, il m'était difficile d'être empathique avec les autres. Comprendre les émotions, les états d'âmes, sans mots, sans expression claire et directe. J'avais la plupart du temps des impressions, mais elles s'arrêtaient là. Je ne pouvais même pas dire qui elles étaient généralement justes ou fausses... Puisque je ne cherchais pas vraiment à les confirmer ou non.
Seulement, là, sans vraiment pouvoir l'expliquer, j'avais envie. Je voulais savoir. Je voulais m'assurer que je me trompais. Que je n'avais pas de raison de m'inquiéter, de me tracasser.

La question qui se posait, c'était comment. Comment faire pour savoir ? Comment faire pour demander ? Le faire directement me semblait bien trop indélicat, et même déplacé. Pourtant, sans réponse claire, j'étais presque certaines de ne pas pouvoir trancher entre un oui ou un non. Et puis, quand je réfléchissais à ma position, j'aurais pu parier que même en demandant, j'allais me retrouver face à un mur. Après tout, on se connaissait peu. Et j'aurais l'air bien trop intrusive. Je pinçais les lèvres à cette pensées, réalisant qu'au final, de ma place, il n'y avait pas grand chose que je puisse faire.

Après ma question, j'étais partie dans mes pensées, mais je pu remarqué qu'il eu un certain temps de réflexion avant de véritablement comprendre le sens de mes mots. Il sembla redescendre sur terre, et j'attendais malgré moi le voir afficher un grand sourire qui viendrait balayer mes inquiétudes. Ce ne fut pas le cas. Il se toucha distraitement le nez, afficha une expression de douleur comme s'il venait de se rappeler qu'elle existait.
Et sans m'en rendre compte, alors que je l'observais toujours, l'expression troublée s'accentua sur mes traits.
Fixant mes yeux dans les siens, je marmonnais alors, sans y penser :

- Fais attention à toi, la prochaine fois...

Des mots presque inaudibles, qui trahissait peut être un peu trop mon inquiétude. C'est vrai, ce n'était pas si grave, d'après les dires de l'infirmier qu'il me rapportait, je cru comprendre que rien n'était cassé. Et pourtant, impossible de me débarrasser de ce sentiment  qui venait me remuer l'estomac. Mon pauvre ventre n'était cependant pas au bout de ses peines, puisqu'il se noua à l'entente de sa question.

- Et toi ? Tu te sens mieux ? Tu as pu te reposer un peu après tout ça… ?

Mon sang ne fit qu'un tour. « Comment est-il est au courant ? » fut la première interrogation à s'imposer dans mon esprit. Je me décomposai sur place, en un quart de seconde, tout ce que j'avais pu dire, faire, fila devant mes yeux, à la recherche de l'erreur, de l'indice qui aurait pu lui faire comprendre le « tout ça ». Qui aurait pu l'informer de mon enlèvement ? Qu'est ce qu'il savait exactement ? Par réflexe, ma main droite vint cacher mon poignet gauche, sur lequel restaient des traces à peine visibles d'une corde un peu trop serrées. Était-ce à cause de ces marques qu'il avait fait le rapprochement ? Mon cœur était en train de faire une pointe de vitesse, alors que toute cette agitation mentale n'eut lieu que l'espace d'une seconde, à peine. Mais je continuais à analyser le moindre des actes passé. Pourtant, je lui avais dit, comme à toutes les personnes que je côtoyais à Keimoo, que j'avais simplement été malade !

Et là, la réponse me frappa de plein fouet. Il me demandais seulement comment ça allait après ça ! Après la maladie ! J'eus envie de me faire un facepalm monumental devant l'ampleur de ma propre idiotie. Mon dieu, mais quelle crétine je faisais. J'avais presque failli me griller toute seule ! Reprenant une expression un peu plus sereine, et un teint un peu moins pâle, je soufflais discrètement de soulagement en me disant qu'il fallait que j'évite d'être autant sur la défensive. Mon calme retrouvé, j'hochais doucement la tête avec un air que j'espérais rassurant :

- Je vais mieux, j'ai eu du temps pour m'en remettre.

Je savais très bien que j'étais une piètre menteuse. Après tout, dans ma vie, j'avais très peu eu à mentir ouvertement... puisque je n'avais tissé de lien qu'avec peu de personnes. La seule chose sur laquelle je mentais, c'était sur mon agoraphobie. Pour le reste, je me débrouillais pour ne pas avoir à ne pas dire la vérité. J'étais admirative des gens qui pouvaient raconter des salades sans qu'on ne puisse déceler un signe de malhonnête. Pour ma part, mon visage se crispait toujours. Je détournais le regard et j'avais la sale manie de venir remettre une de mes mèches derrière l'oreille.

Je me répétais intérieurement que, d'un point de vue objectif, ce que je venais de dire n'étais littéralement pas un mensonge, dans la forme. Cependant, comme je m'y attendais, je ne pu empêcher mes gestes traîtres de ressortir. J'espérais juste qu'il ne comprenne pas qu'il s'agissait de signes que je mentais, et qu'il les interprétais juste comme... le fait que je sois mal à l'aise de parler, comme c'est le cas 90% du temps.

Mais il fallait croire que j'étais chanceuse, aujourd'hui, puisque je fus sauvée par le gong avant qu'on ne s'étale trop sur le sujet et que  je ne sois percée à jour. Enfin. Quand je disais le gong, je parlais bien sûr de mon très cher coach, Nishiga. Debout devant moi, les mains sur les hanches, il fit résonner un raclement de gorge bruyant, affichant un air faussement sévère, qui se transforma vite pour laisser place à son insupportable sourire fier. Il ajouta, avec une touche de taquinerie dans la voix dont je ne saurais expliquer l'origine :

- Vous le dites si je vous dérange ?

Prise sur le fait, j'eus un mélange de gêne et de ressentiment envers mon idiot de coach. Gêne parce que, eh bien, j'étais en pleine séance et ce n'étais pas forcément le comportement approprié. Ressentiment... Je ne le compris pas de suite, mais, avec du recul, je compris que, j'avais été vexée d'être coupée ainsi. Et que j'aurais aimé pouvoir parler un peu plus avec Haru. D'un autre sujet, bien sûr. Toujours était-il que je me mis à bafouiller maladroitement des excuses, indiquant à Nishiga qu'il pouvait reprendre. Il s'accroupit alors, toujours devant moi, et j'eus l'impression qu'il se mit à ignorer totalement la présence d'Haru, alors qu'il était juste à côté. Sur le coup, je me suis demandé si c'était volontaire, où bien s'il était simplement en mode concentration.

- Je vais faire des étirements sur ta jambe, tu me dis lorsque tu as mal.

Je n'eus pas le temps d'en placer une qu'il ajouta, comme toujours, LE mot de trop.

- Prête, chérie ?

Je voulu protester, puisque là, il était impossible qu'Haru n'ai pas entendu. Je ne pu pas le faire cependant, puisque Nishiga avait déjà une main sur mon mollet et l'autre au niveau de mon tibia. La pression qu'il effectua, pile à l'endroit ou j'avais eu ma fracture, réveilla de vieilles douleurs pas totalement disparu. A cause de la sensation très désagréable je redressai le dos, et ne pu retenir une exclamation :

- Ow, ow, ow, ow ! C-ca va pas, Bak-Aoki ?!

Un début de larme au coin de l’œil, je fronçais les sourcils tout en lui jetant des éclairs par le regard. Il l'avait fait exprès, je le savais. J'avais fait assez de séances avec lui, il me suivait depuis assez longtemps pour ne pas toucher directement, sans échauffement préalable, LA zone qu'il ne fallait pas, de manière aussi brutale. Pour toute réponse, il souffla un « Héhé, désolé », et reprit l'étirement de ma jambe comme il le faisait d'habitude. Je soufflais, tentant de ne pas penser à la douleur.
Ce ne fut pas bien compliqué, puisque mon esprit était déjà assez occupé. En effet, même si je ne le regardais pas, je pu sentir le regard de Haru en ma direction. Et je me sentais affreusement gênée. Je n'avais pas de raison particulière à ça, mais, c'était étrange. J'avais toujours eu mes séances de rééducation seule, dans une sorte d'intimité. Et avec sa présence, c'était comme si... Il pénétrait dans cette intimité, dans ma vie personnelle. Ça ne me dérangeait pas forcément. Mais ça m’embarrassait. D'autant qu'il ne me voyais pas vraiment dans la meilleure des postures.

Nishiga fini ses étirements, et il se redressa. Je pu voir sur son visage qu'il avait l'air préoccupé. Il ne tarda pas à verbaliser son intuition :

- Ne me dis pas que tu as forcé sur ta jambe, ces derniers temps ?

Dans le mile. Je serrais la mâchoire, comme une gamine prise en flagrant délit. Avec la course poursuite dans le magasin, et les événements récents, j'avais un peu plus poussé que d'habitude. J'hôchais timidement la tête, baissant les yeux et m'apprêtant à recevoir un sermon sur l'importance de traiter ma jambe avec soin si je souhaitais pouvoir un jour récupérer l'entièreté de mes capacités. Sermon qui ne vint pas. A la place, Nishiga soupira. Il se tourna avec vers Haru, et j'eus un mauvais pressentiment.

- Hey, toi, t'as rien à faire pas vrai ?

Je vis le truc venir à des kilomètres, et je tentai de m'opposer, mais Nishiga ne m'en laissa ni le temps, ni l'occasion. Et son sourire s'étira de nouveau.

- Comme tu le vois, je suis pas en maillot donc je peux pas aller dans l'eau. J'ai besoin que quelqu'un soit mes mains, tu veux bien ?

Je me relevais, lançais alors un regard à la fois désespéré et désapprobateur à mon très cher coach, avant de marmonner d'une voix pas du tout assurée :

- C-c'est vraiment nécessaire ?!

Rictus carnassier, ses yeux se plissèrent dans une expression narquoise que je n'apprécia absolument pas.

- Ce n'est pas ma faute si tu as trop poussé sur ta jambe ~

Je me décomposais, alors qu'il pris une expression victorieuse. Je ne pouvais pas répondre, et j'espérais qu'Haru refuse humblement. Mais Nishiga était doué pour obtenir ce qu'il voulait. Et même si je n'avais pas conscience qu'il savait viser là où il fallait, lui, étais parfaitement au courant des mots qu'il devait employer. Il ajouta, avant de laisser Haru donner sa réponse :

- Enfin, je ne veux pas te forcer. Il doit bien y avoir quelqu'un ici volontaire pour donner... un coup de main.

Je me rasseyais sur le banc, les yeux rivés sur Haru. J'étais prise entre le rejet total de l'idée qu'il participe à la séance, et l'envie, camouflée par ma raison, que ce soit lui plutôt qu'un autre à venir à mes côtés dans le bassin.
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MessageSujet: Re: Put your lips on me, and I can live underwater   Put your lips on me, and I can live underwater EmptyDim 22 Nov 2015 - 2:22



Une simple phrase. Quelques mots brodés au fil d’une conversation. Difficilement échappés d’entre ses lèvres carnées. Une transparence soudaine, une petite pointe de découverte qu’il ne laissa pas passer. Une sorte de baume sur le cœur, réchauffant un peu plus la flamme qui se consumait lentement. Elle avait ravivé cette flamme maternante qui s’était endormie en lui. Quelques mots, qui pourtant signifiaient beaucoup. Il n’avait pas la prétention de dire qu’il comptait comme la prunelle des yeux de Tanaka-han, mais cette petite phrase qu’elle lui sorti suffit à lui mettre du baume au cœur. Comme si soudainement, il n’était plus jamais seul. Que tout était possible. Qu’il y avait encore milles choses à construire. Simplement, l’impression d’une présence à ses côtés.
La suite en fut quelque peu bouleversante. Il eut l’impression que sa question était pire qu’un coup en plein cœur. Peut-être se faisait-il simplement quelques idées face à tout cela ? Mais sa réaction n’était pas tombée dans l’œil d’un aveugle. Son visage avait encore plus pâli et l’on pouvait lire un mal-être certain. Cela ressemblait presque aux malaises hypoglycémiques que pouvaient faire certains sportifs. A n’en juger que sur l’apparence, du moins.

- Ca va ? Tu es pâle d’un coup…

Le fait  qu’elle l’assure d’avoir eu du temps pour s’en remettre ne lui dit rien qui vaille au vu de sa réaction du moment. Peut-être n’était-elle pas encore totalement guérie, mais que par faute de ne pas louper trop de cours avant la session des examens, elle était revenue ? Si c’était le cas, il allait prendre les précautions et ne pas la faire trop travailler avec les repas qu’ils s’étaient convenus d’organiser de temps à autre. D’ailleurs… Il allait falloir qu’il se penche également sur ses examens. L’échéance approchait à grand pas et il n’y avait même pas encore songé. Surtout partant du fait qu’il dormait en cours parfois et qu’il n’avait pas encore tout rattrapé… Enfin, c’était une autre histoire dont il ne voulait actuellement pas se préoccuper. Pour le moment, il devait s’assurer que Tanaka-han se portait assez bien pour ne pas nécessiter d’intervention quelconque.
Alors qu’il allait rouvrir la bouche sans vraiment savoir quoi en sortir, il se raidit. Le Coach était revenu et avait posé la phrase gênante par excellence qui soulevait un fait. Bien qu’il soit dispensé pour son cours, Tanaka-han ne l’était pas pour autant. Discuter ainsi impunément durant un cours n’était pas quelque chose considéré comme… Sérieux. Et la dernière chose qu’il souhaitait était bien de lui apporter des quelconques problèmes. Déjà avec l’histoire sur le toit… Il n’osa donc rien répondre, baissant le regard sur ses mains, tortillant ses pouces entre eux. Peu après, il se demanda s’il n’aurait pas dû s’excuser de son intrusion dans le cours de Tanaka-han. Mais c’était trop tard, l’entraînement qu’elle suivait reprit son cours.

Son regard se posa donc sur la scène. Il observa Tanaka-han comme il n’avait jamais pu réellement l’observer jusque là. Avec plus de précisions sur les détails. Ses mèches de cheveux encore mouillées collaient sur son visage. Sur ses joues et sa nuque, plus particulièrement. Quelques gouttes d’eau semblaient vouloir peler le long de son échine, naissant depuis les pointes de ses cheveux. Son regard suivit la descente machinalement. C’est ainsi qu’il remarqua que le coach manipulait la jambe de Tanaka-han et qu’il pu constater ses traits fins. Sur le dessin de ses jambes ou de son visage. Rien de trop anguleux, ni grossier. Tout comme ce grain de beauté sur le coin de sa bouche, encadré par des traits délicats. Perdu dans sa contemplation, il n’entendit même pas les remarques qui se disaient à côté de lui. Il pouvait le constater un peu mieux, mais Tanaka-han était belle. Tandis qu’il continuait à observer discrètement tout ce qu’il se passait, il pu constater que l’entraînement n’avait rien de plaisant pour elle au vu de ses exclamations et de son expression… Le ton qu’il employa pour s’excuser était loin d’être sincère… Il le sentait.

- C’est vraiment légal de pratiquer des entraînements aussi douloureux … ?

Etrangement, il regretta aussi tôt d’avoir ouvert la bouche. Qui était-il pour oser contre dire le métier d’un professionnel ? Bien qu’étudiant dans une section concernée par tout ça, il s’octroyait un droit qu’il n’avait pas sous le simple coup de la colère… Ce n’était pas très respectueux envers le travail fournis. Il retourna donc à la contemplation de ses pouces, comme s’ils étaient devenus si intéressants que rien ne pouvait l’en détacher. Ses joues légèrement rougies par la honte de s’être ainsi donné en spectacle. Il ferait peut être mieux de rentrer afin qu’elle puisse suivre son cours en toute sérénité.
Alors qu’il allait lever ses fesses du banc, bien décidé à ne plus s’emmêler face à tout ça, il fut interrompu par le coach lui-même.

-Hey, toi, t’as rien à faire pas vrai ?

Pendant quelques instants, il l’observa quelque peu hébété. A vrai dire il se demandait quand même s’il s’adressait bien à lui. Ou peut-être y avait-il quelqu’un derrière lui… ? Non. Ce n’était pas possible étant donné qu’il était adossé au mur… Il cligna donc deux fois des yeux, le regard interrogateur posé sur le coach. Son questionnement trouva réponse dès lors qu’il enchaîna sur le fait qu’il était en maillot tandis que lui non. Et qu’en ce fait, il ne pouvait pas aller aider Tanaka-han à l’intérieur du bassin. Quel coach au monde prévoyait une séance dans l’eau sans prévoir son maillot ?!

- C-c’est vraiment nécessaire ?!
- C-c’est vraiment nécessaire ?!

Leurs voix clamèrent la même expression de surprise au même moment. Le regard du jeune homme croisa celui de la jeune fille. Au moins, ils étaient sur la même longueur d’onde en rapport à cette idée saugrenue venue d’on ne savait où… Néanmoins, le coach piqua au bon endroit. Si ce n’était pas lui, ce serait un autre, tout simplement… Un choix cornélien.

- N-non, c’est correct… Je vais vous aider…

Il sentait le regard pesant de la jeune fille sur lui. Certainement partagée entre la gêne et l’envie d’être tranquille… Il arrivait un peu comme un cheveu sur la soupe parmi nous ça, se retrouvant obligée de se faire accompagner par lui pour ses exercices dans le bassin.

- Enfin… Tanaka-han… Je… Je ne veux pas non plus que ça t’indispose…

A nouveau, il se mit à se gratter frénétiquement l’arrière de la tête, réfléchissant à toutes les possibilités en prenant soin d'éviter son regard… Si cela embêtait trop Tanaka-han, il se raviserait et rentrerait jusqu’au dortoir pour attendre que la fin de la journée arrive… Cette situation était décidément beaucoup trop embarrassante à son goût. Et il n’imaginait même pas dans quel état elle devait se trouver face à ça.

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MessageSujet: Re: Put your lips on me, and I can live underwater   Put your lips on me, and I can live underwater EmptyDim 22 Nov 2015 - 3:33


- C’est vraiment légal de pratiquer des entraînements aussi douloureux … ?

J'essuyais la larme au coin de mon œil en même temps que mon regard se dirigea vers Haru, surprise. A vrai dire, je ne m'attendais pas à une réaction de sa part. Encore moins ce genre de réaction. Je me pris à la dévisager, et dans le fond, je pouvais sentir comme une once de... contentement ? C'était étrange, mais, je me sentais plutôt heureuse qu'il ait fait cette remarque. Je ne voulais pas m'avancer, mais, à ses sourcils froncé et sa mine contrarié, je pouvais en déduire sans me tromper que le geste de Nishiga ne lui avait pas plu. Un peu comme... Pour prendre ma défense ? Enfin, là, peut être que j'interprétais un peu trop, mais en tout cas, ça me faisait plutôt plaisir.

Sentiment non partagé par le coach, qui releva la tête brusquement à l'entente de la remarque, et qui jeta un regard froudroyant à Haru. Avant que son visage ne se fende d'un sourire faussement innocent :

- Je ne sais pas, je dirais tout aussi légal que de reluquer en cachette ?

Je ne compris pas vraiment le sens de la répartie de Nishiga, et à quoi il faisait référence. Toujours était-il que ça sembla plutôt bien marcher puisque Haru semble s'écraser de honte. Je lançais alors un regard insistant à la pieuvre, pour lui faire comprendre qu'il n'était pas obligé d'être aussi peu sympa avec lui. Même si bizarrement, je ne sentais pas d'animosité de sa part. A vrai dire, il avait plus l'air de s'amuser qu'autre chose. Quant à Haru, je ne saurais dire, mais, à première vue, le coach n'avait pas l'air de faire partie de ses personnes préférées.

C'était assez étrange d'ailleurs, de constater ça. Jusqu'ici, je l'avais toujours vu assez doux, souriant, dog-like même. Aujourd'hui, il y avait quelque chose de changé. Et si je mettais de côté mon inquiétude, je crois qu'une part de moi était assez.. satisfaite. Ça pouvait paraître assez horrible, comme ça, mais je ne me réjouissais pas de son malheur, non, du tout ! C'était juste que... eh bien, ça me donnait l'occasion de voir une autre facette de lui. Et j'avais l'impression de pouvoir un peu mieux le connaître. C'était en ça que j'étais satisfaite, même si j'aurais préféré que cela ne se fasse dans d'autres circonstances.

Et alors que j'attendais le sermon de Nishiga, je pu voir dans ma vision périphérique qu'Haru s'apprêtait à se lever. Il était resté silencieux depuis que le coach l'avait repris, et, d'un côté je comprenais qu'il ait l'envie de partir. Ca ne devait pas être très intéressant pour lui. Et, j'aurais dû me réjouir. Après tout, je me sentais assez mal à l'aise que sa présence vienne empiéter dans cette bulle d'intimité qu'avait toujours été les séances de rééducation. Et pourtant.

Et pourtant, à la seconde même ou je le vis initier le mouvement, je pu ressentir comme une pointe de déception. Et l'envie de le retenir, simplement. D'attraper son bras pour l'empêcher de se lever. Le désir fut bref, il ne passa qu'à vitesse éclaire avant de disparaître. Et pourtant, il me chamboula. Sur le coup, je ne compris pas. C'était comme si  chaque fis, j'étais prise entre deux feux, entre deux envies totalement opposées, contradictoires. Je n'étais pourtant pas quelqu'un de paradoxal, en règle général. Mais là, j'étais partagées entre deux pôles non compatibles. Avec l’obligation à chaque fois de choisir l'un des deux. Choix évident, puisque l'une des options était beaucoup trop déplacée pour que j'ose la faire.

Mais cette fois-ci, je n'eus même pas à prendre de décision, puisque Nishiga proposa une 3ème option... qui nous laissa tous les deux sur le cul, si je pouvais me permettre. Haru s'était rassi, et moi je m'étais redressée. Nous nous sommes exclamés en choeur, manifestement aussi choqué l'un que l'autre de la tournure des événements.
Mais c'était sans compter le fait que... Quand Nishiga veut quelque chose, il l'obtient.

Alors, je me retrouvais dans l'obligation d'accepter gentiment la suggestion de mon idiot de coach, qui me fit remarquer sournoisement que c'était ma faute pour avoir forcé sur ma jambe. Quant à Haru, étonnamment, il accepta bien vite. Sur le coup, je me sentis alors terriblement désolée pour lui. Il se retrouvait embarqué là dedans malgré lui, en ayant rien demandé. Et pourtant, son premier réflexe fut de me demander si ça me dérangeait moi. C'était comme retrouver le Haru que j'avais pu voir les autres fois. Bizarrement, je me suis sentie soulagée de constater cela.

Et puis, quand j'y réfléchissais, j'allais de toute façon me retrouver avec quelqu'un pour la séance. Hors de question que ce soit un inconnu, pris au hasard à la première personne faisant du volontariat. En un sens, c'était plutôt une chance qu'Haru soit là, et qu'il ait accepté. Alors, timidement, je secouais la tête négativement en ajoutant :

- Non non, ç-ça ne me dérange pas... C'est surtout toi que ça doit indisposer...

Et alors qu'un débat qui aurait pu durer longtemps commençait à se lancer, Nishiga réapparut d'un coup au côté de Haru et lui tapa sur l'épaule pour l'inviter à se lever, tout en s'exclamant joyeusement :

- Allez allez, si vous êtes tous les deux d'accord, c'est parfait ! Dans le bassin maintenant !

Et là, ce fut une réalisation. Je crois que je venais seulement de réaliser ce que ça impliquait RÉELLEMENT qu'Haru aide à la séance. Nous allions nous retrouver tous les deux. Dans la piscine. Et il allait m'aider dans des exercices. Et pour les exercices... Il faut se toucher... !
Toujours assise sur le banc, mon visage pris une teinte rouge pivoine alors que mon imagination était partie au quart de tour. Voyant que je traînais, Nishiga m'attrapa par le poignet et je suivais inconsciemment le mouvement qu'il initiait tout en ayant l'esprit complètement ailleurs. J'entendis un rire camouflé, et Nishiga murmura sur un ton chevaleresque :

- La princesse aurait-elle besoin d'un baiser pour se réveiller ?

Je n'eus pas le temps de me mettre en position de défense qu'il avait déjà déposé un baiser sur le dos de ma main, dans une posture digne et officielle. Mine dégoûtée, le retour sur terre se fit dans un crash en plein milieu d'un château médiéval, apparemment. Je retirais rapidement ma main, repoussant au passage la joue de la pieuvre, et me dirigeais à grand pas vers le bassin en sifflant un « Bak-Aoki » entre les dents.
Mais le baise-main ne fut qu'une courte distraction, puisqu'assez rapidement, je fus mise sur le fait qu'il fallait y aller.

Mettant un premier pied dans l'eau, frissonnant au contact, je vins claquer mes joues des deux mains pour me forcer à me concentrer. C'était un exercice de rééducation. C'était purement médical. Rien de plus. Me répétant intérieurement ces deux phrases en boucle, je fini par être émergée dans l'eau jusqu'à la taille, et restais au bord du bassin, pour suivre les instructions d'Aoki. J'essayais de faire abstraction d'Haru le plus possible, même si je le savais tout près de moi. Ne pas regarder, ne pas regarder, c'est un exercice de rééducation. Médical, ne pas regarder, médical !

- Bon, on va commencer en douceur. Tanaka-chaan ~ Tu vas t'asseoir sur le rebord. Toi.

Il pointa Haru du doigt et j'ajoutais :

- Haru.

- Oui, Haru. Tu vas prendre sa jambe comme je l'ai fait tout à l'heure et la tendre et la détendre dans un mouvement de pédalier. Tu ne dois sentir aucune résistance. Ensuite Darling, tu retourneras dans le bassin et il t'aidera à faire des flexions d'une jambe en restant debout. C'est compris ?

Je me suis sentie rassurée de voir le coach en mode sérieux, et de constater que l'exercice était plutôt classique et conventionnel. Lors de certaines séances où Nishiga s'était mouillé, c'était toujours par ça que l'on commençait. Et alors que je me hissais sans difficulté sur le rebord, je commençais à me dire que ça n'allait pas être si difficile que ça.

Je me trompais, bien évidemment. Car à peine mes yeux se posèrent sur Haru que je repris instantanément des couleurs. Détournant la tête, je tendais alors légèrement la jambe en sa direction, me disant que plus vite ce serait fait, et plus vite je pourrait m'extirper de cette situation beaucoup trop gênante pour mon pauvre petit cœur. Presque en panique, je bredouillais maladroitement :

- T-t-tu p-peux y a-aller.

La séance promettait d'être forte en émotion.
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MessageSujet: Re: Put your lips on me, and I can live underwater   Put your lips on me, and I can live underwater EmptyLun 23 Nov 2015 - 23:18




Le regard transcendent du  coach vint se poser sur le jeune homme. En l’espace d’une seconde il senti qu’il allait prendre cher pour son matricule. Crainte qui ne fut que confirmée par la réplique cinglante qui s’en suivit. Tel un enfant prit sur le fait d’une bêtise, il se senti soudainement honteux. Honteux de son geste en plus d’avoir été grossier au point que cela se remarque. C’est ainsi qu’il préféra le silence plutôt qu’à la réplique. L’affrontement n’était pas dans ses principes, la rébellion d’autant moins. Néanmoins, il ne savait pas comment il réagirait si l’entraînement qu’il faisait subir à Tanaka-han se trouvait être encore douloureux, voir plus… Dans son idéal de rééducation, il ne voyait pas autant de souffrance. Mais peut-être que sa vision était tout simplement faussée ou trop idyllique. La frustration avait faillit le faire partir à nouveau. Mais fuir n’était pas la solution. Ou du moins, pour l’avoir longtemps été, il ne la voulait plus. Il devait prendre les choses en main. Affronter son destin. Tout comme il devrait le faire avec ses parents…. Tout comme il devrait le faire avec Naoko… Il n’osait jamais dire les choses quand ça n’allait pas et ce, depuis bien trop longtemps. Progressivement, il se promettait de changer ça.
Son regard se porta donc à nouveau sur les deux. Il fallait qu’il se l’avoue… Il était bel et bien en train de la regarder. Mais le simple fait que le coach ait pu le remarquer le mettait légèrement en rogne. Surtout qu’il était bien le premier à profiter de chacun des situations qui se présentaient, il avait pu le remarquer tantôt.

S’en vint d’une proposition gênante. Et de beaucoup d’hésitations. Qui finirent par aboutir suivant le pouvoir très persuasif du coach. D’un bond, Haruhiko se redressa pour se retrouver totalement debout. En réalité, il voulait simplement fuir le plus vite possible le regard du prof et ne s’occuper que de sa mission ponctuelle d’aider Tanaka-han dans ses exercices. Seulement, cela faisait un moment qu’il était sorti de l’eau et son corps était totalement froid. Il s’arrêta à deux pas de l’entrée du bassin avant de procéder à quelques échauffements et étirements. Conditionnement de sa vie bien réglée de sportif. Chaque matin, des étirements. Chaque entraînement, même chose. Il était simplement hors de question de risquer une quelconque foulure ou froissement.

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Comme dans un parfait timing, il eut finit dès que Tanaka-han arriva proche des bassins. Le Coach lui indiqua de s’assoir près du bord, tandis que sa consigne était de l’aider à faire une sorte de pédalier avec sa jambe, dans l’eau. D’ailleurs, il fut surprit de la réaction instantanée de la jeune fille concernant sa présentation. Comme une forme de reconnaissance un peu spéciale, il en fut ravi. Par ailleurs, un léger sourire vint naître au coin de ses lèvres.
Il acquiesça donc aux instructions données et se baissa pour atteindre le bassin. Sa main posée sur le rebord, il put ainsi facilement atteindre l’eau qui était un peu plus froide que précédemment, selon le ressentis qu’il en avait gardé. Ce qui provoqua un léger frisson, rapidement passé.

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Son regard se posa sur la jeune fille qui n’était pas encore rentrée jusqu’au bassin. Mais puisqu’elle semblait y accéder incessamment sous peu, il voulu la prévenir en se retournant vers elle que l’eau était un peu froide aujourd’hui.

- Attention, l’eau est légèrement froide.

C’est alors que son regard croisa le sien. Elle n’eut rien besoin de dire, il comprit. Ses joues rougirent en accord avec les siennes. Il venait de réaliser. Dès lors qu’il avait fait deux pas pour rejoindre le rebord où elle se trouvait. Dès lors qu’elle avait prononcé cette phrase à double-sens qui l’avait percuté.

Sa jambe était légèrement tendue en sa direction et son cœur partait en dératé.

Seulement, son regard n’osait même pas regarder la jambe. Il restait planté dans le sien. Son visage n’avait certainement jamais été aussi rouge qu’en cet instant. Et très vite le froid de la piscine se transforma en quelque chose de très bénéfique pour son pauvre corps en ébullition. Et s’il en avait eu le loisir, il se serait certainement laissé coulé jusqu’au fond du bassin. Mais l’eau lui arrivait au ventre et sa  tête serait ressortie en dehors de l’eau. Ou du moins, son regard. Il sentait que son sang était en activité jusque dans son nez où il avait l’impression de sentir son cœur battre, piqué de quelques sensations douloureuses dû à l’impact. Il s’approcha donc d’un pas supplémentaire de Tanaka-han, se demandant si ce qu’il était en train de faire n’était tout simplement pas déplacé. C’était pourtant bien trop tard pour reculer.

- P-pardon pour le contact déplacé.

C’était pour la bonne cause, mais il se serait senti mal s’il ne s’était pas excusé pour cette intrusion soudaine. Sa main se dirigea donc vers la dite jambe et s’en saisit, tentant de trouver une accroche pas trop vicieuse mais qui puisse quand même l’aider. Mettre Tanaka-han mal à l’aise était le dernier but qu’il s’était fixé après tout. Cette fois-ci son regard ne voulait plus croiser le sien. Ses joues étaient bien trop rouges pour qu’il ose à nouveau un moindre contact oculaire.

- C-ça ne te fais pas mal ?

Au plus il essayait de ne pas y penser, au plus il y pensait. Au point que même pour lui, c’en devenait gênant. Les mouvements ressemblaient un peu à ceux qu’il avait déjà vu dans un de ses modules de cours sur les entraînements. C’était une sorte de mise en pratique, du coup… Mais son esprit était bien loin de toute théorie. Il constatait surtout que la finesse des traits qu’il avait pu regardé chez elle se confirmait sous son toucher. Ce n’était pas maigre, mais fin. Et sa peau semblait lisse et douce au vu de comment ses doigts pouvaient y passer sans accroche. Cette nouvelle pensée le choqua intérieurement et son visage devint d’autant plus cramoisi. Ce n’était vraiment pas le moment de songer à ce genre de choses. Il fallait voir ça dans un but purement professionnel… Et pourtant.
Il exécuta donc tant bien que mal les mouvements que le coach lui avait demandé d’exécuter. Son esprit était un vrai champ de foire qu’il tenta du mieux qu’il pouvait se cacher sur son visage. Son cœur battait bien trop vite pour se sentir à l’aise.

- Tu fais beaucoup de séances, comme celles-ci ?

Mais oui ! C’était ça la solution. Il allait lui faire la discussion sur la pluie et le beau temps, histoire d’oublier cette situation rocambolesque qui les mettaient mal à l’aise l’un comme l’autre. Son regard osa se lever alors jusqu’à son visage, tel un petit chiot apeuré d'un mètre quatre-vingt quatre.

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MessageSujet: Re: Put your lips on me, and I can live underwater   Put your lips on me, and I can live underwater EmptyMar 24 Nov 2015 - 14:44


Je crois que la seule chose que je pouvais entendre, à ce moment, c’était les battements sauvages de mon cœur qui résonnaient jusque dans mes oreilles. L’écho du match de waterpolo ayant repris depuis ne me parvenait que de manière lointaine, comme étouffée par la réalité du moment. Haru prononça quelques mots que je ne compris pas, trop subjuguée par mon propre état d’alerte pour que mon cerveau ne puisse se concentrer sur un quelconque sens. Je pénétrais dans la piscine, et sur le coup, je ressentis encore plus le choc thermique de l’eau sur ma peau presque brûlante par les rougeurs. Mais là encore, la distraction ne fut que passagère, et, alors que je prenais place sur le rebord après m’être extirpée du bassin dans un mouvement fluide et agile, mes yeux se posèrent sur mon partenaire d’exercice.
Mes pupilles tremblaient d’appréhension, et elles croisèrent les siennes. Sans échanger un mot, sans un échanger un signe, il sembla que la réalisation fut partagée. Sitôt, il se mit à rougir presque autant que moi.

Ce qui eut pour effet d’accentuer encore plus mon embarras. Ajouté à cela que bizarrement, son regard ne semblait pas vouloir se détacher. Tout aussi gêné l’un que l’autre, nous avons continué à nous fixer, même après que ma tête se soit détournée par automatisme. Le contact visuel perdurait, faisant perduré une atmosphère tendue et hésitante, presque formelle.

Et comme pour rajouter à cette ambiance procédurière, je donnais mon accord pour le début de l’exercice, et il s’excusa par avance de son geste. Le contact visuel fut rompu, et j’eu un instant l’espoir de pouvoir accorder un break à mon cœur pour qu’il puisse s’en remettre. Mais ce fut bref, car, à l’instant d’après, je pu sentir sa main sur ma jambe, et il reparti de suite dans une course folle encore plus saccadée que précédemment.
L’hésitation dans son toucher rendait l’expérience encore pire, puisque, sûrement sans s’en rendre compte, il venait parfois effleurer ma peau inconsciemment.
J’avais l’impression que toute mon attention était portée sur ma jambe, dans une hypersensibilité tactile qui me désemparait. Je ressentais chaque mouvement, chaque frôlement, chaque pression comme si ils étaient multipliés par 1000. Je pouvais ressentir l’empreinte de chacun de ses doigts, qui laissaient une signature thermique sur mon épiderme encore plus prononcé par le contraste gelé de l’eau.

Et malgré moi, je me prise à être totalement prisonnière de la situation.

J’avais beau tenter de me concentrer sur autre chose, me forcer à imaginer une scène qui distrairait mon esprit un peu trop chamboulé, il finissait toujours par y revenir. Le retour de la contradiction, j’avais vraiment l’impression de ne pas vouloir, et de vouloir en même temps. Et ma raison s’affaiblissait de plus en plus, s’opposait de moins en moins. Je perdais peu à peu le semblant de volonté d’opposition à chaque nouveau pédalage, à chaque nouvel accompagnement de ma jambe au creux de ses mains.

Mains que je détaillais désormais. Dont le contact ne m’était pas inconnu, sans pour autant être familier. Dotées d’une force calme, et qui pouvait si simplement recouvrir les miennes sans efforts. Qui donnaient l’impression que ma jambe était fragile, minuscule entre ses paumes. Et malgré tout, il la manipulait avec douceur et soin. De grandes mains, protectrices. Des mains d’homme, en soi.
Je crois que c’était un paramètre que j’oubliais facilement. Trop souvent. Et à chaque fois que je le réalisais à nouveau, je ne pouvais m’empêcher d’être choquée, peut-être parce que de le voir en gros toutou inoffensif me rassurait. Et pourtant. Haru était un homme. Et là, je ne pouvais pas le nier.

- C-ça ne te fait pas mal ?

Je redressais vivement la tête, comme si j’avais reçu un électrochoc. Comme prise la main dans le sac à faire quelque chose d’interdit. Et pour couvrir la culpabilité naissante d’agir de manière aussi déplacée, je me mis à bafouillée, le rouge n’ayant toujours pas quitté mes joues :

- Ah euh, n-n-non, ç-ça va !

J’avais élevé la voix plus que prévu. Même si je n’avais pas crié, elle trahissait la panique qui avait repris les rênes de mon état. Etat qui bizarrement, s’était apaisé durant la contemplation presque obscène de ses mains. Et de prendre conscience de ça… Me donna envie de me cacher dans un trou de souris. Et de ne plus jamais en ressortir. Alors, pour éviter d’être prise à nouveau dans sur le fait, j’avais tourné la tête et me forçait à focaliser mon regard sur… Le carrelage du sol. Le comptage passionnant des carreaux blancs et bleus fit passer quelques minutes, qui me demandèrent une volonté extraordinaire pour surpasser l’ennui de la tâche, et surtout, pour empêcher mes pensées de divagué vers l’exercice. Vers Haru.

Et alors même que je me disais que j’étais sur la bonne voie, il se mit à engager la conversation. Ce qui réduisit à néant tous mes efforts, en une seconde. Quand bien même mes yeux restaient rivés sur le carrelage, mon esprit, lui, était reparti dans la piscine. Je me résignais, et reportais mon attention sur Haru, me disant que si je me concentrais sur la conversation, peut être que… ça marcherait ?

- P-plus beaucoup en ce moment, u-une fois toutes les 3 semaines…

Déconcentration, je senti mon regard glissé vers le sportif, et me forçait à le retourner sur… les murs du bâtiment, cette fois-ci. Il fallait que je continue de parler, pour combler le vide. Être bavarde, ça ne me ressemblait pas.

- M-mais ç-ça fait… un peu plus de 2 ans que je travaille avec Nishiga-san.

Nishiga qui lui, était bien silencieux pour une fois. Et vu qu’il était derrière moi, impossible de voir ce qu’il faisait. Et encore moins de voir son sourire mesquin qui s’étirait dans une fierté démesurée face au spectacle qui avait lieu devant lui.
Ne pas l’entendre jaqueter alors même que je prononçais son nom ne me rassura pas, et, je me retournais alors légèrement afin de jeter un coup d’œil par-dessus mon épaule. Je le vis, assis sur les gradins derrière, souriant comme d’habitude. Sur un ton chantonnant, il ajouta :

- Deux ans de pur bonheur ~ !

Je l’ignorais, et me redressais alors, prenant soin de ne pas regarder Haru, alors, je fixais mes mains sur le rebord. Il ne fallait pas que je laisse la conversation s’essouffler. Sinon, ce serait le retour du silence, et mes pensées retourneraient galoper dans une mauvaise direction.

- E-enfin… J-j’ai fait beaucoup de progrès depuis, m-main-maintenant c’est juste pour s’assurer que je récupère mes capacités…

Et je n’avais plus rien à dire que le sujet. Heureusement, Nishiga arriva à la rescousse, et je le vis s’approcher pour s’accroupir à mes côtés.

- C’est suffisant pour le pédalier, vous allez passer à l’exercice suivant. Toi ~

Il me pointa du doigt, jusqu’à ce que son index vienne toucher ma joue, que je repoussais d’un revers de main en soupirant.

- Tu redescends dans le bassin. Toi.
- C’est Haru…
- Oui oui, peu importe. Tu vas devoir faire en sorte qu’elle fasse des flexions au niveau du genou. Simplement, tu attrapes son pied, et tu accompagnes le mouvement pour que sa jambe se replie contre elle. Compris ? Très bien, parfait ! Je vous ai à l’œil ~ !

Etrangement, depuis la conversation, je me sentais plus détendue. Moi qui parlais peu, la discussion avait eu pour effet de me calmer, à réfléchir à ce que je devais dire, et à faire l’effort de verbaliser. C’est donc plutôt sereine que je retirais ma jambe de ses mains, et me laissai glisser agilement dans le bassin, après avoir pris soin qu’Haru s’était écarté.

L’eau vint éclabousser légèrement, arrivant jusqu’au niveau de ma poitrine. Essuyant d’un revers de main une goutte sur le bout de mon nez, je profitais de l’instant hors exercice pour rabattre ma frange vers le dessus de ma tête, celle-ci gouttant juste devant mes yeux. Ma main continua son chemin jusqu’à l’arrière, et mes doigts vinrent rencontrer sur leur course mon élastique, desserrer. Par conséquent, il resta accroché sur mon index et mon majeur sans que je ne m’en rende compte, et mes cheveux retombèrent en cascade ondulée sur mes épaules, en même temps que ma frange repris sa place sur mon front. Constatant que l’attache m’était restée dans les mains, j’affichais un air surpris et murmurais un « Ah. » étonnée. Comme pour vérifier que mes cheveux ne tenaient plus dans la couette que j’avais pris soin de faire auparavant, ma main droite attrapa distraitement une mèche au niveau de ma nuque.

Durant une courte seconde, je me suis demandé s’il était vraiment nécessaire que je les attache à nouveau. N’ayant pas pour consigne pour l’instant de mettre la tête sous l’eau, je penchais donc pour le non, et haussai alors les épaules, enfilant l’élastique autour de mon poignet pour l’avoir à portée si jamais je devais en avoir besoin plus tard.

Le problème des cheveux élucidé, je constatais alors de la proximité de Haru, et fut dans l’obligation de lever les yeux vers lui. C’était reparti pour un nouveau tour de manège à sensation, et j’articulais difficilement, ma voix trahissant la timidité qui refaisait surface :

- D-désolée de t’imposer t-tout ça.

Je posais alors mes coudes sur le rebord et préparais la position pour qu’il n’ait pas de difficulté à se saisir de mon pied. Et, comme inévitablement captivée, j’étais repartie à le fixer.

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MessageSujet: Re: Put your lips on me, and I can live underwater   Put your lips on me, and I can live underwater EmptyMar 8 Déc 2015 - 0:05




Si l’action pouvait se montrer pénible à réaliser quant à la proximité de leurs deux corps. Seulement, rien qu’au fait de savoir qu’elle n’était pas douloureuse, le rassurait déjà grandement.  Peut-être se montait-il l’esprit à trop de pensées désordonnées. Peut-être était-ce juste son cœur qui se décidait à réagir parce qu’elle était la première fille qu’il approchait d’aussi prêt. Rien que des suppositions et des fantasmes qu’il ferait bien de se retirer au plus vite s’il tenait à sa santé mentale. Il entama donc la discussion pour que son esprit soit occupé à autre chose et que son corps n’enchaine le mouvement plus que de manière mécanique. Les entraînements semblaient être assez espacés, mais lorsqu’elle lui rendit compte des années écoulées depuis le début, il se demanda si le traumatisme avait été violent pour bénéficier d’autant de temps de rééducation. Néanmoins, dès lors que son regard croisa celui du dit Nishiga (il mettait enfin un nom sur le coach bien trop observateur à son goût). Son sourire lui glaça les sangs et tout en fronçant les sourcils il se reconcentra sur Tanaka-han. Il se pencha légèrement en avant pour lui chuchoter :

- Et tu arrives à le supporter depuis autant de temps… ?

Sa réflexion ne dut certainement pas échapper à l’oreille fine et aguerrie qu’il possédait. Car Nishiga-san se releva, se dirigeant jusqu’à eux. Soudainement, la pression descendit en flèche dans le corps du jeune homme et il pouvait sentir des sueurs froides le parcourir. Il s’en était voulu durant quelques instants d’avoir eu l’audace de critiquer quelqu’un qu’il ne connaissait pas. Humour ou non, la réplique pouvait sembler quelque peu déplacée… Le tranchant de sa voix les invita à arrêter l’exercice du pédalier. Mais dès lors qu’il annonça qu’il y allait avoir une suite, il sut qu’il n’en avait pas finit avec lui. Un seul exercice ne semblait certainement pas assez suffisant pour rassasier la vengeance du coach envers le sportif maladroit. Désignant alors quiconque se trouvant sur sa portée par un « toi » qu’il trouvait presque dénigrant, il entendit le reste de la consigne. Tanaka-han devait le rejoindre dans le bassin.
Il ne sut dire pourquoi, mais soudainement un petit sourire s’invita sur son visage. En réalité, il se doutait bel et bien de la cause. Tanaka-han, en plus de l’appeler par son prénom (NDA : parcequ’elle n’a que ça imbécile !), venait à quelque part de le défendre face à son coach. Ce n’était sûrement pas grand-chose, mais ce petit rien lui fit plaisir. Comme une victoire personnelle dont il ne comprenait pas encore bien le sens.

Tandis qu’il essayait de se visualiser les consignes afin de leur donner un sens un peu plus concret, il vit d’un coin de l’œil les cheveux de la jeune fille retomber joliment, encadrant ainsi à nouveau son visage. Il n’y avait pas à dire, elle était bien plus jolie les cheveux ainsi lâchés. Ils avaient même une légère ondulation du à l’attache de l’élastique sur ces derniers. Mais comme toute bonne japonaise, la raideur capillaire aura vite raison de cette petite ondulation.
Il se rapprocha d’elle, un peu plus solennellement, son regard toujours accroché au sien. Comme s’il cherchait les réponses à une question invisible dans ces deux prunelles. Son but premier n’était pas de l’intimider, mais il s’y perdait facilement. Enclin à quelques rêveries dont seul son esprit serait le témoin. Plus de gêne, plus de stress, plus d’ambiguïté. Il avait l’impression d’être en terrain familier. De connaître les intentions qui se tramaient derrière cette lueur indicible. Mais pourtant, persistait cette distance. Une barrière qu’il ne saurait comprendre. Comme cette dernière pièce du puzzle.

- D-désolée de t’imposer t-tout ça.

Sa phrase le sorti de son état transitoire de contemplation. Oh… L’exercice ! Son regard roula jusqu’en bas, d’où il pu voir sa jambe, légèrement relevée dans l’eau. Il se rapprocha. Un pas supplémentaire qui la rapprochait encore indéniablement de sa présence. Puis ses yeux osèrent aller chercher les siens, cherchant son consentement.
Ce ne fut qu’en cet instant qu’il se rendit compte de la très forte proximité qu’ils devaient entretenir pour le bon déroulement de cet exercice.

- T-tu n’as pas à t’excuser pour ça. Tout est correct !

Sa voix se voulait rassurante. Presque paternante. Mais il n’en pensait pas la totalité. Cet exercice était pénible. Pas en ce sens de sensation désagréable, bien au contraire. Mais, au fond de lui il se sentait quand même coupable de gagner du plaisir dans cette action de proximité tandis qu’elle semblait gênée au plus haut point. Son regard se leva, sur le coach cette fois-ci. Il demanda un accord inaudible quant à la réalisation du mouvement. Comme une chance de plus pour perdre encore quelques secondes avant l’exécution.
Délicatement, il attrapa la dite jambe convoitée et s’attela à l’ouvrage du mouvement. Son emprise se fit plus ferme, pour éviter qu’elle ne glisse entre ses doigts. « Je vous ai à l’œil » Quelle aubaine… Voilà qu’il se remettait à songer aux petites phrases sans importance que le coach pouvait sortir… Mais qu’entendait-il par là !? Il insinuait forcément quelque chose, et Haruhiko n’aimait pas franchement ça. Afin de prendre appui pour le repli de la jambe, il se devait d’y mettre légèrement son poids, rapprochant le peu d’espace qu’ils leur restaient à chacun pour plus de proximité encore. Ce n’était pas… Désagréable. Hautement gênant, mais pas forcément désagréable. En plus de cela, il avait l’impression de gagner en proximité avec la jeune fille. Non pas au sens physique du  terme, mais en rapprochement moral.

- Ca ne te fais pas mal comme ça, tout vas bien ?

Il voulait au moins s’assurer que le moment ne soit pas douloureux pour elle. Cela viendrait anéantir toute forme de satisfaction. Et ainsi, il pouvait peut-être essayer d’enchainer sur un autre sujet de discussion, dans l’espoir de combler les vides. Mais il n’eut pas le temps de réfléchir à une quelconque autre discussion puisqu’un ballon de waterpolo vint percuter l’arrière de son crâne de manière assez violente, lui faisait perdre totalement l’équilibre. Fort heureusement, il avait lâché sa prise et l’emprunte qu’il y mettait au moment de cette chute qui n’en était pas réellement une. Au final, tout ce qu’il avait gagné était de tomber à la renverse, légèrement en biais et… Sur Tanaka-han.

- EH, y a des hôtels pour ça !

La voix d’Arata retentit depuis le bassin du waterpolo où une ligue anti-couple ou pro Haruoko venait tout juste de se former, en échanges de regards pas si discrets que ça entre l’équipe de 1ere année sportive et le coach Nishiga-san.

- Itaï..

Un murmure de douleur s’échappa d’entre ses lèvres. Il aurait bien pu prononcer des jurons, mais en cet instant, ils furent bien loin de ses préoccupations. Ses deux coudes s’étaient rattrapés  sur le rebord de la piscine, tandis que son corps donnait presque l’impression d’offrir une enlaçade à la jeune fille. En réalité, cette presque impression n’était pas tant une impression que ça. Puisqu’effectivement, Tanaka-han se trouvait bel et bien entre ses bras en cet instant. Il pouvait sentir sa… Sa respiration se mouvoir contre son torse et…

- Ahh… Je… C’est … Pardon. Je… Ne…

Il avait finit par se redresser d’un coup dès lors qu’il avait réalisé la position dans laquelle il se trouvait. Partagé entre la honte, la gêne et sa tête tournant encore un peu de l’impact, il ne sut plus où donner de la tête, son visage rouge et cherchant à fuir à tout prix le regard de quiconque…

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MessageSujet: Re: Put your lips on me, and I can live underwater   Put your lips on me, and I can live underwater EmptyJeu 10 Déc 2015 - 0:00



- Et tu arrives à le supporter depuis autant de temps… ?

Sa question me surpris, mais à vrai dire, c’était plus le fait qu’il se soit rapproché qui a fait stoppé net le cours de mes pensées. Il avait lâché cette phrase alors que moi je n’avais plus rien à dire, alors que je me préparais à affronter le silence embarrassant. Silence qui vint puisqu’au final, prise au dépourvue par son mouvement vers l’avant, j’avais laissé écouler un court laps de temps avant de reprendre mes esprits. Dans ma tête, je me repassais alors rapidement sa phrase, avant de comprendre la pointe d’humour. Celle-ci sembla avoir un effet calmant, puisque je me suis sentie d’un coup plus à l’aise. Et un mini sourire s’afficha sur mon visage alors que je soufflais doucement quelques mots pour imiter le ton bas qu’il avait utilisé pour me questionner :

- Je t’avoue que si j’avais pu le faire passer sous les roues de mon fauteuil, je l’aurais fait plus d’une fois.

Je plaisantais bien sûr. Enfin… Pas tant que ça, en fait. Nishiga avait beau être un coach d’exception, j’avais plusieurs fois eu envie de l’étriper. Le pire dans tout ça, c’était que ce qui le rendait insupportable à mes yeux était ce qui le rendait vraisemblablement populaire auprès du reste du monde. Et encore, populaire, je n’étais pas sûre que ce soit suffisant. Combien de fois j’avais dû franchir en sortant de mes séances, une horde de groupies espérant apercevoir ne serait-ce qu’un fragment de sa silhouette. J’avais fini par arrêter de compter. D’ailleurs, ça ne m’aurait pas étonné qu’à l’instant même, des fans hystériques soient le nez collés à la porte du gymnase, prête à lui bondir dessus tels des fauves en chasse.

Alors que mon esprit était parti à imaginer Nishiga en gazelle se faire dévorer par des lionnes en sailor uniforme, celui-ci s’accroupie alors à mes côtés et débita les consignes pour le prochain exercice. Je le fixai un instant, me demandant ce que toutes ces femelles en chaleur pouvait bien lui trouver. A mes yeux, Bakaoki n’avait rien de particulier, n’avait rien d’intéressant. Pire encore, sa présence était parfois difficilement supportable. Le coach fini alors ses explications de son petit ton chantonnant,  et je  m’exécutais sagement, glissant dans le bassin, perdant mon élastique au passage qui vint finir son périple bien au chaud autour de mon poignet.

Non, Nishiga Aoki n’avait rien d’intéressant. Et si j’avais à choisir une personne qui serait plus digne d’intérêt… Mon regard se releva pour se planter dans celui d’Haru, sans difficulté, sans même avoir à le chercher. Comme si, même avant que je ne lève les yeux, ses prunelles étaient déjà fixées sur moi. Et par cet échange privé de mots, je me suis sentie d’un coup consciente de mon propre corps, de la situation dans laquelle j’étais.
Pour la première fois aujourd’hui, et même, depuis toujours, je me suis sentie totalement désarmée face à ses iris noisette. Durant un court instant, peut-être moins d’une seconde, je m’étais retrouvée presque à nue, comme si j’étais totalement sans défense. Et ce n’étais pas dû au fait que je ne portais qu’un simple maillot de bain qui ne couvrait pas énormément de peau. C’était plus que ça. Un peu comme si, pendant cette seconde, il avait pu voir au plus profond de moi.

Désemparée par cette sensation d’intrusion mentale, je me mis à paniquer, et bafouillait rapidement des excuses alors que le rouge me montait aux joues. Pourtant, alors que ma voix sembla briser ce contact de son côté, moi, je continuais à le regarder, comme incapable de me décoller de lui. Etrangement, quelque chose me dérangeait. Comme un arrière-gout au fond de la gorge, comme un piquant sur le bout de la langue. Et je le détaillais, comme à la recherche de la réponse à une question inexistante.

J’avais l’impression d’avoir oublié quelque chose d’important, et pourtant, il m’était impossible de savoir quoi.

Et son regard trouva à nouveau le mien, à la recherche d’un accord implicite, d’une permission, que je donnais officiellement en hochant doucement la tête, troublée par mon incapacité à mettre le doigt sur quelque chose que je sentais pourtant très proche. Trop proche.

- T-tu n’as pas à t’excuser pour ça. Tout est correct !

Je sortais de ma fouille mémorielle à l’entente de sa voix, qui annonçait le début officiel du nouvel exercice. Je secouais imperceptiblement la tête, comme pour remettre de l’ordre dans mes idées. Je devais me concentrer !

Problème, le retour du contact physique sur lequel je m’étais focalisée dans l’optique de faire cet exercice sérieusement renvoya mon cœur battre la chamade. Et sans que je ne puisse contrôler, mes yeux se mirent à parcourir ce qu’ils avaient devant eux. En l’occurrence, le torse de mon camarade d’exercice. Je savais qu’il était sportif, et, même habillé, ce n’était pas difficile de le deviner à sa carrure. Mais de le voir « en vrai » était totalement différent. Et ce que j’avais pu imaginer de par le contact et les estimations avait été finalement largement dépassé. Bien sûr, ce n’était pas la première fois que je voyais un homme torse nu, loin de là. Lorsqu’on pratique les sports de combat, milieu plutôt masculin, c’est le genre de chose qu’il est plutôt courant de voir, toucher, effleurer même parfois lors des prises ou des coups. Pourtant, je n’avais pas vraiment ressenti de gêne.
Mais là, c’était différent. Sans même toucher, la simple vision de sa musculature avait quelque chose d’incroyablement attrayant. Le parcours de l’eau chlorée dans les reliefs de ses clavicules, pour venir couler le long de ses pectoraux et finir sa course entre ses abdominaux était tout simplement hypnotisant. Tout en m’embarrassant comme pas possible à la réalisation de mes propres pensées. Et je rougissais de plus belle, me disant que je ferais peut être mieux de regarder ses mains au final.

Mains qui tenaient fermement mon pied et ma cheville, dans une pression plus forte que précédemment. Pression qui réveilla une douleur crissante  au niveau du muscle. Je grimaçais légèrement alors qu’il amorçait la première flexion, sentant que le tissu de ma jambe n’appréciait pas trop... mais que c’était d’autant plus important de le faire travailler. Toute ma concentration parti se réfugier dans la gestion de cette douleur, alors que je tentais de gérer ma respiration ayant tendance à se bloquer réactionnellement. Douleur qui, au fur et à mesure, s’atténua d’elle-même, sûrement à cause du travail du muscle.

- Ca ne te fais pas mal comme ça, tout vas bien ?

Je relevais la tête en sa direction, me demandant si cela s’était affiché sur mon visage, pour qu’il pose la question. Ne voulant pas l’inquiéter plus que de raison, j’hochais doucement la tête et soufflais après une longue expiration :

- Oui, ne t’inquiète pas. Ca…

Mon regard accrocha un mouvement dans l’arrière-plan, et je pu voir un projectile s’approcher dangereusement. J’amorçais un « Attention ! » qui se noya durant l’attente de l’impact alors que je fermais les yeux. Impact que je ressenti moins violemment, mais sur toute la surface de mon corps, étonnement. Et pour cause. C’était Haru qui venait de se prendre son deuxième ballon de la journée, et sous le choc, il avait atterrie sur moi.
Si j’avais été un ordinateur sous Windows, je pense que j’aurais fait un blue screen à cet instant, et qu’en grosses lettres blanches se serait inscrit au milieu de l’écran « FATAL ERROR ». Pire qu’un bug, là, j’avais disjoncté. Mon esprit n’était tout simplement plus présent, seul mon corps restait.
Corps collé contre celui du sportif. Moi qui rêvassait à sa vue juste avant, j’étais servie niveau toucher. C’était peut être juste un peu trop brutal pour moi. Une surcharge d’information, d’émotion, une surcharge de tout. Et je restais totalement figée, les yeux écarquillés, le visage aussi rouge qu’une pomme d’amour,  fixant  bêtement l’homme qui venait de s’effondrer sur moi, les bras m’enlaçant presque.

Je perçu quand même une expression de douleur murmurer entre les dents, et là, ce fut l’atterrissage catastrophe. Mon esprit regagna mon corps à la vitesse du son, et l’embarras fit place à une expression d’inquiétude. Je venais de réaliser qu’au-delà du fait qu’il avait basculé en avant, il venait quand même de se prendre un truc sur la tête. Inconsciemment, une de mes mains vint s’approcher de son torse dans un mouvement soucieux et protecteur, alors que je me dépêchais de m’enquérir de son état

- Ha-Haru, ça-ça va ?

Mes doigts frôlèrent sa peau, et mon regard fixait le sien dans un espoir de voir un signe qu’il allait bien. Mais à l’instant même où ma paume se posa contre l’un de ses pectoraux, il eut un mouvement de recul soudain qui me fit sursauter, et il bafouillait, totalement en panique. Ma mâchoire se crispa sans que je sache pourquoi, et l’inquiétude se lisait maintenant clairement sur mon visage pourtant si souvent inexpressif.
Inquiétude justifiée, puisque, malgré l’agitation, je pu apercevoir une goutte rouge se fondre dans l’eau translucide.

- T-ton nez !

Ignorant les conventions, je me rapprochais alors de lui, et par réflexes, attrapait rapidement son visage avec une délicatesse étonnante. Comme lorsqu’on manie avec précaution quelque chose de fragile, je lui fis relever la tête du bout des doigts, et ajoutais d’une voix douce trahie par l’angoisse :

- Garde la tête bien en l’air et sors vite de l’eau…

Mes mains quittèrent la place qu’elles avaient trouvée le long de sa mâchoire, lentement. Et je le vis se tourner vers la sortie du bassin. Mon regard ne put s’empêcher de le suivre, jusqu’à rencontrer la cause de l’incident, flottant à la surface de la piscine. La balle de waterpolo voguait innocemment et je lançais un regard noir en direction du bassin voisin, où une bande d’idiot en caleçon de bain étaient hilares. L’un en particulier, qui d’ailleurs ne m’était pas totalement inconnu, était en train de se vanter de son « tir de génie ». Je plissais les yeux dans une expression mauvaise, et vint me saisir de la balle.
Il fallut peu de temps pour que j’amorce le mouvement, et le ballon retourna à son propriétaire. De manière un peu brutale, puisqu’il le frappa en plein milieu du dos. L’impact du cuir du projectile résonna comme un plat dans le dos du sportif, qui toussa sous l’impact et s’étala de tout son long dans l’eau, une marque rouge circulaire au creux de la colonne vertébrale.

Fière que le missile ait atteint sa cible, je lançais un dernier regard dédaigneux accompagné d’un « Tsk. » méprisant, avant de me retourner pour feindre l’innocence dans ce retour de ballon bien mérité.
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MessageSujet: Re: Put your lips on me, and I can live underwater   Put your lips on me, and I can live underwater EmptyLun 14 Déc 2015 - 13:18




Il était partagé entre plusieurs sentiments contradictoires. Entre la douleur de l’impact et la douceur du contact. Entre son esprit lui donnant l’impression d’être sous vibrations, hautement désagréable, et son cœur emprisonné par le moment. Il se sentait trembler jusque dans ses dents, sentant la faiblesse l’envahir à nouveau, comme précédemment. Les dieux seuls savaient à quel point il trouvait la sensation désagréable. Ses bras pouvaient encore le soutenir pour ne pas écraser la jeune fille contre le bord de la piscine, mais il sentait ses résistances  faiblir peu à peu. Tout s’était déroulé bien trop vite. Il fut bien trop concentré sur la réponse qu’elle aurait du lui donner qu’il n’en avait même pas entendu Arata criant un vague « Attrape ! » lorsqu’il avait envoyé le projectile en sa direction. Son ami de dos, il savait pertinemment qu’il ne songerait jamais à ce que cet appel lui soit dédié. Et il avait visé juste, dans tous les domaines.
Sa nuque s’était totalement raidie sous l’impact, comme la quasi-totalité de ses muscles à ce même moment, éprit de la surprise imposée. Son cœur s’amusait à se faire sentir par vague, donnant une impression de nausée. Comme si son corps tout entier c’était soudainement fait prendre par le mouvement des vagues d’une mer fictive.

L’on aurait pu croire qu’il profitait de la situation, d’user avantage de l’accident pour garder ce léger contact avec la jeune fille. Et bien qu’il ne soit pas tout à fait contre l’idée, c’était avant tout la force de se relever qui lui manquait. Pourtant il le fallait. Car dès lors que ses yeux reprirent leur fonction initiale, il pu constater la position dans laquelle il se trouvait. Mais surtout la position gênante dans laquelle il mettait Tanaka-han. Quelques secondes suspendues, où les bruits alentours n’étaient plus qu’un écho lointain. Où il pouvait sentir le rythme doux d’une respiration. L’impression qu’il en avait se résumait à l’effet d’un cocon protecteur, d’un peu de douceur à laquelle il n’avait jamais pu goûter. La main qu’elle posa à lui fut comme un choc électrique. Instinctivement son corps eut un mouvement de recul, qui faillit lui valoir de retomber net en arrière dans l’eau, tant sa tête lui tournait encore.

- T-ton nez !

Son nez ? Comment ça son nez ? Oh. Il s’était blessé au nez précédemment. Cette histoire lui était totalement sortie de la tête… Il ne sentait plus son nez et par conséquent la douleur ne l’atteignait pas du moment qu’il n’y touchait pas. Ses yeux louchèrent alors sur l’action qui se produisait devant lui, observant la jeune fille poser délicatement sa main sur sa mâchoire. Le contact était doux, rassurant, lui provoquant un frisson nouveau. Son cœur se serra au même temps que sa respiration, totalement suspendus à sa mouvance. Il senti sa tête se redresser légèrement, suivant les mouvements que lui indiquait cette main. Son sang remonta jusqu’à son visage, il ne put que le sentir lorsque la douleur dans son nez se réveilla. Bercée par les pulsions sanguines qui le traversait, arrachant cette sensation douloureuse à chaque battement.

Dès lors qu’elle retira sa main, il sentit le froid venir le mordre. Il subsistait néanmoins une trace chaleureuse collée à sa joue, seule témoin de sa présence précédente. Comme si elle avait laissé en lui une marque indélébile.

Il cligna plusieurs fois des yeux, comme un dur retour à la réalité. Elle lui conseilla de garder la tête bien en l’air. Ce qu’il fit. La sensation de son nez bouché était encore plus désagréable, surtout lorsqu’il fut accompagné de ces battements sanguins qu’il redoutait tant. Luttant pour ne pas perdre l’équilibre, il réussi tant bien que mal à s’extirper de l’eau. Autant l’eau pouvait être porteuse, libératrice de la gravité, autant le retour à la terre ferme fut compliqué. Sans plus attendre, il se dirigea jusqu’à la porte du poste de secours juste en face. La dame fut étonnée de le revoir ainsi et râla contre le fait qu’il devrait faire plus attention et que ce n’était pas conseillé de retourner dans l’eau immédiatement après, qu’il n’aurait même pas dû y songer. Après quelques remontrances bien méritées sous les excuses du grand sportif, il pu ressortir avec un coton à garder tant que le saignement n’aurait pas arrêté et un nouveau strap sur le nez, sec cette fois-ci.

Son regard chercha immédiatement Tanaka-han. Il fallait qu’il s’excuse de ce désagrément causé alors qu’il avait pour mission de l’aider dans sa tâche de rééducation. Ce qu’il vit fut tellement satisfaisant qu’il en oublia totalement la mésaventure qui venait de se tramer. Il vit simplement la jeune fille lancer la dite balle qui avait impacté avec son crâne en direction… D’Arata. Soudain, sa mémoire lui fit parvenir la voix de ce dernier dans son esprit, riant de la position qu’il avait eut tantôt avec Tanaka-han. Nuls doutes, l’auteur du tir devait être Arata. Et la jeune fille, puisque face à la scène, avait dû le voir. D’où son tir… Spectaculairement bien tiré. Frappant de plein fouet le dos de son camarade de promotion. Pendant la scène, Haruhiko s’était rapproché du bassin, instinctivement pour se rapprocher d’elle.
Dès lors qu’elle se retourna, un air affligé et fier à la fois sur le visage, le jeune homme ne pu restreindre plus son rire. Plaquant ses avant bras sur son ventre qui se secouait. La scène était tellement parfaite que l’on aurait dit qu’elle sortait tout droit d’un Tex Avery. Puis l’expression qu’avait affichée Tanaka-han par la suite valait de l’or…

- Joli tir !

Lorsqu’il calma son rire, elle était déjà sortie de l’eau. Toujours ce grand sourire aux lèvres, il l’observa, une main tenant toujours le coton retenant les dernières vagues de sang.

- Merci.

Puis, comme frappé d’un éclair soudain, il se remémora qu’il avait été appelé à l’aide pour les exercices de la jeune fille. Il se tourna donc vers le coach, sans même se douter qu’il avait été de mèche avec Arata juste quelques minutes auparavant.

- Je suis désolé, le poste de secours me déconseille de retourner dans l’eau…

Son regard l’était. Mais peut-être pas simplement pour des raisons d’éthiques quant au fait de laisser tomber quelqu’un qui demandait de l’aide. Non… Certainement car une pointe de déception naissait dans son cœur. Parce que cet entraînement avait été l’occasion parfaite de se rapprocher de cette jeune fille qu’il trouvait chaque jour de plus en plus intéressante.

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MessageSujet: Re: Put your lips on me, and I can live underwater   Put your lips on me, and I can live underwater EmptyLun 14 Déc 2015 - 23:59

Il avait filé en vitesse vers l’infirmerie du gymnase, et je ne l’avais pas quitté des yeux. Et ce, jusqu’à ce qu’il disparaisse dans l’encadrement, la porte se refermant derrière lui. Je ne saurais réellement expliquer ce que je ressentais à ce moment. J’étais inquiète, ça, c’était certain, et assez facile à identifier. Pourtant, je pouvais sentir qu’il y avait quelque chose d’autre. Quelque chose d’inexplicable, quelque chose d’irrationnel. Quelque chose d’incontrôlable.
Mes paupières s’abaissèrent, et je soufflais profondément. Intérieurement, je pouvais entendre mon cœur tambouriner dans ma poitrine, et je tentais de le calmer un peu. La raison pour laquelle il s’était emballé n’était sûrement pas unique, avec les rebondissements qui venaient d’avoir lieu, il y avait de quoi.  Sentant que mon rythme cardiaque s’était un peu abaissé, j’ouvrais de nouveau les yeux, et mon regard rencontra l’objet des dernières péripéties.

Me saisissant de la balle d’une main, mes iris se fixèrent sur le bassin d’en face dans une expression froide. Et avant même que je n’ai réfléchi aux possibles conséquences de mes actes, mon corps tout entier se positionna pour accompagner le mouvement de mon bras. Mes doigts quittèrent le ballon en lui donnant l’impulsion finale. Et ce n’est que lorsque je ne pus plus sentir le contact de l’objet que je réalisais. Je venais, de manière délibérée, et certes par ballon interposé, de frapper un autre élève. Et je n’y étais pas aller de main morte, puisque le jeune homme s’étala dans l’eau sous la force de l’impact.
Les remords ne furent que de courte durée, puisque l’image d’Haru, blessé par des idiots ricanant flasha dans ma mémoire. Je claquais alors la langue dans une expression de dédain la plus totale. C’était bien fait, après tout, ils avaient décidé de jouer à ce jeu, il fallait s’attendre à recevoir la pareille.

Ne voulant tout de même pas me retrouver dans des ennuis comme la dernière fois où j’avais eu des altercations avec mes pairs, j’assumais alors à moitié mon acte, me retournant pour éviter d’être confrontée directement aux regards interloqués des camarades du blessé qui flottait à la surface, encore sous le choc. Je priais pour qu’aucun ne viennent me chercher des noises, puisque se sentant coupable d’avoir été les premiers à initier le type d’échange. Et apparemment mes prières furent entendues puisqu’aucune complainte ne s’éleva dans la piscine voisine.

A la place, ce fut le rire d’Haru qui résonna, revenant du poste de secours, et se tenant au bord du bassin. Ne l’ayant pas vu arrivé, j’affichais d’abord une micro-expression de surprise tout en levant la tête, le fixant d’un air hébété. Prenant conscience qu’il avait vu mon acte de vengeance pas très fair-play, je me sentie tout à coup assez honteuse. Après tout, il s’agissait de ses camarades de classe, peut être ses amis, et je venais littéralement d’agresser l’un d’eux. Pourtant, il riait à s’en tordre le ventre, apparemment absolument pas rancunier. Je clignais des yeux, le fixant alors que lui riait encore. Et j’étais fascinée, à nouveau.

- Joli tir !

Que répondre à ça ? Après tout, même si j’étais plutôt fière d’avoir touché ma cible avec la précision attendue, je n’allais quand même pas m’en vanter… Je détournais alors les yeux, gênée d’être complimenter sur un acte qui n’était pas vraiment correct de faire, et marmonnait :

- Ah, euh… M-merci… ?

Me rapprochant du bord, je profitais alors qu’il calme sa crise de fou-rire pour sortir de l’eau. Je m’extirpais alors agilement, d’abord à la force des bras, puis vint poser un genou sur le carrelage avant de me relever complètement. Et tout en me dirigeant vers les gradins pour récupérer ma serviette, mon regard resta fixer sur le coton tâché de sang qu’il tenait au niveau de son nez, souriant malgré tout. Mais son sourire ne suffisait pas, et l’inquiétude fit son retour. Sur ce coup, je m’étais presque sentie coupable, me disant que, peut-être que s’il n’avait pas participé à ma séance, ça ne serait pas arrivé. Que peut-être, si je ne m’étais pas tant approchée de lui, ses camarades n’auraient pas cherché à le taquiner. Que peut-être…

Je fus coupée dans mes idées noires par Haru qui reprit à nouveau la parole, cette fois-ci pour me remercier. Et je devais avouer que je ne compris pas. Le fixant avec incompréhension, me demandant s’il venait réellement de me remercier d’avoir jeté un ballon sur un de ses amis, je laissais échapper quelques mots, perdue :

- De rien mais… tu ne devrais pas me remercier d’avoir agressé un de tes amis… Normalement…

Puis, Haru se tourna alors vers Nishiga, semblant se remémorer de quelque chose… En l’occurrence, la séance. Qui m’étais moi aussi totalement sortie de la tête, avec tout ça. Aoki afficha une moue faussement vexée, et, prenant un air théâtral, il pris une pose dramatique avant de déclamer :

- Vous m’ignorez totalement depuis tout à l’heure, c’était comme si je n’existais pas ! Je suis vexé !

Je grimaçais face à l’idiotie du coach, qui, fourbe comme il était, avait profité de son agitation épuisante pour s’approcher de moi. Il attendit alors le moment précis où je commençais à soupirer de fatigue, pour poser un bras sur mes épaules. Je sursautais au contact inattendu et eu un frisson de dégout à l’idée qu’il était en train de me coller. Il ne me laissa pas m’extirper de suite, et se mis à me fixer avec un air empli de sous-entendu, avant de s’adresser à Haru :

- T’inquiètes pas pour ça, boy ! Vu l’état de ma choupine, je doute qu’elle ait la tête à continuer la séance de toute façon.

Son regard se tourna à nouveau vers moi, et il me fit un clin d’œil qui ne m’arracha qu’une expression de dégout, et il ajouta :

- Pas vrai ?

Sur le coup, je ne compris pas vraiment où il voulait en venir, et ce qu’il insinuait. Mais rien que le fait qu’il parle en énigme m’énervai, et, je profitais d’un instant d’inattention pour me défaire de son bras et m’écarter d’un bon mètre du harceleur en puissance nommé Bak-Aoki.
Ma serviette toujours en main, et la séance écourtée, je commençais alors à me sécher doucement les cheveux, tandis que Nishiga retournait près des gradins récupérer son calepin. Il me fit signe de m’approcher, et je le dévisageais d’abord, méfiante. Voyant que lui affichait un air sérieux, je décidais de me dire qu’il voulait me voir pour dire autre chose que des idioties, et m’approchais alors, prudente.
Je ne m’étais pas trompée, et en effet, Nishiga était entré en mode travail. Assez loin pour qu’Haru n’entende pas, il me fit un débriefing rapide de ce qu’il avait pu constater, des choses à travailler, des précautions à prendre. Il fixa aussi une nouvelle séance la semaine qui suivait, puisque celle-ci avait été beaucoup plus courte. A cette annonce, je me permettais alors d’apporter mon désaccord :

- Mais… Pourquoi ne pas continuer la séance aujourd’hui ? Enfin, je veux dire, ma jambe, ça va donc je peux continuer ?

Nishiga, assit sur un des siège en plastique de la rangée, fixa un instant les notes de son bloc, et je fus surprise de ne pas voir apparaitre son habituel expression taquine. A la place, un sourire assez… doux se dessina sur son visage, alors qu’il relevait les yeux vers moi, debout en face de lui. Il souffla, secouant légèrement la tête.

- Ma p’tite Nao, tu devrais te regarder dans un miroir.

Je l’interrogeais du regard, ne comprenant toujours pas le sens de ses phrases énigmatiques. Semblant repérer mon incompréhension, il ajouta donc :

- Ça se voit à des kilomètres que tu t’inquiètes pour ton grand dadais de sportif.


Le rouge me monta aux joues, gênée qu’il me fasse remarquer que mes états d’âmes étaient si évidemment représentés sur mon visage. Il continua, son sourire s’élargissant pour y déceler une touche de tendresse, mêlée à une sorte de fierté paternelle :

- Ca fait plus de deux ans que je te connais, et je t’ai jamais vu aussi expressive qu’aujourd’hui. Même avec une jambe en miettes et peu de chance de pouvoir remarcher un jour, t’affichais pas une tête pareille !

Sur le coup, je n’ai pas su quoi répondre. J’avais surtout du mal à le croire, et d’un autre côté, j’étais la première à savoir que mon corps, ma tête me faisait faire des choses étranges que je ne contrôlais pas ces derniers temps. Surtout en présence d’Haru. Seulement en présence d’Haru. Je détournais le regard, et ma main vint cacher ma bouche dans une tentative dissimuler mes couleurs. Mon regard s’aventura timidement en direction d’Aoki, et je murmurais, embarrassée :

- Tant que ça… ?

Il se mit à rire, et se releva avant de venir m’ébouriffer amicalement. Je repoussai sa main par réflexe, et il reprit son expression habituelle de charmeur un peu trop sûr de lui :

- Accepte ma gentillesse et rentre chez toi choupine ! Profites-en pour réfléchir à ce que je viens de te dire…

Son calepin sous le bras, il passa à côté d’Haru et s’arrêta à sa hauteur, posant sa main sur son épaule en lui lançant un regard complice :

- Merci pour le coup de main et… Bonne chance !

Clin d’œil, et il disparut vers la sortie du gymnase. Peu de temps après, des cris hystériques féminins ont retenti pendant en cours instant, et la porte à peine close, que l’isolation du gymnase coupa court à l’agitation qui avait lieu dehors.
Enfilant ma serviette autour de mon buste, mon regard se posa sur Haru, dont le saignement  s’était enfin stoppé. Je sentais toujours une anxiété omniprésente quant à son état, et ne put m’empêcher de le dévisager. Les mots d’Aoki refirent alors surface dans ma mémoire, et je baissais la tête brusquement, me disant qu’il devait être aisé de lire sur mon visage comme tout à l’heure. Me raclant la gorge pour reprendre de la contenance, je réussi à récupérer une expression à peu près neutre, et m’avançais de nouveau vers Haru.

- J’espère que ça va aller… Ton nez, je veux dire… Tu devrais aller voir un médecin quand même, au cas où.

J’eu presque envie d’aller effleurer la zone contusionnée, comme pour m’assurer qu’elle était là, comme pour me dire que ce n’était peut-être pas si grave. Je retins ma main après un moment d’hésitation, la refermant lentement.  Le regard timidement relevé vers le sportif, je murmurais doucement :

- Ah et… merci pour ton aide, malgré les… inconvénients. Ca… ça m’a fait plaisir.

C’était peu dire, mais ça, il n’était pas obligé de le savoir. Et je comptais bien le garder pour moi. Jetant un regard à mon bodyguard qui fixait notre échange avec attention, attendant apparemment le moment pour partir, je me décidais à couper court à notre entrevue. A contre cœur.

- Bon… Je dois y aller, mais on se revoit une prochaine fois… Prend soin de toi.

J’avais presque chuchoté les derniers mots, un peu trop gênée pour les assumer totalement, et filait en vitesse jusqu’aux vestiaires. Après m’être douchée, changée, je sortais de la cabine et mon bodyguard m’attendait déjà, dans sa posture toujours nonchalante. Il me fixa un instant et déclara d’un ton détaché :

- Au fait, je ne veux pas me mêler de ce qui ne me regarde pas, mais pour le rapport au boss, je suis obligé de te demander qui était ce gars.

Il faisait référence à Haru, et, tout en marchant vers l’extérieur du gymnase, je réfléchissais. Sans vraiment choisir mes mots à l’avance, ils sortirent presque automatiquement.

- C’est juste… un ami ?

J’avais malgré moi tourner ma phrase à l’interrogative, et pourtant, l’affirmative aurait été plus approprié. C’est vrai, Haru était un ami. Et pourtant, pourquoi j’avais l’impression que cette qualification n’était pas satisfaisante ?
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Haruhiko Nakamura
▼ Université - 3ème Année - Capitaine Basket
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MessageSujet: Re: Put your lips on me, and I can live underwater   Put your lips on me, and I can live underwater EmptySam 19 Déc 2015 - 0:36




Il n’y avait plus de faux semblant. Plus de barrières, plus de questionnements sans réponse. Soudainement, il avait décidé de lâcher prise. De profiter de l’instant sans avoir l’impression de les voler. Comme un changement invisible dont il ne se rendit même pas compte. Il n’y avait donc plus question de paraître ou de pression sociale apparente. Il n’y avait plus que ce rire lézardant l’écho du bâtiment. Ce fut donc tout en calmant son rire qu’il l’observa sortir du bassin, un sourire indéniablement accroché à son visage. Un de ces sourires qu’elle seule savait déjà lui donner, bien qu’il ne puisse le deviner.
Son visage retrouva une neutralité dès lors qu’elle se dirigea vers les gradins pour retrouver sa serviette. Par automatisme, il la suivit, puisque de toute façon sa propre serviette était bien trop loin pour qu’il s’en préoccupe. Et pourquoi le devrait-il ? Il était déjà presque sec. Seulement, lorsqu’il la remercia, il ne put réfréner un nouveau sourire moqueur face à sa réaction totalement désolée… Il la trouva plus que mignonne à s’en faire pour ce genre de choses. Il acquiesça donc à ses dires d’un signe de la tête, croisant ses bras l’air pensif.

- C’est vrai. Mais aujourd’hui je fais une exception ! Parce qu’Arata le méritait carrément.

Il roula ses yeux vers le ciel, toujours souriant. Il est vrai que normalement il était contre la violence. Mais là… Deux coups de suite, c’était trop. Arata méritait bien sa petite correction ! Et puis Haruhiko dédramatisait beaucoup les choses, il n’y avait pas mort d’homme après tout. Son regard changea soudainement, comme un éclair de pensée. Il venait de se souvenir de l’existence du coach… C’est donc en se retournant vers lui qu’il lui expliqua qu’il devait mettre fin à l’exercice pratiqué. Ce qui offrit une scène de théâtre dramatique de la part de Nishiga-san. Tout dans son être avait le don de l’insupporter. Son regard sarcastique, ses sourires vicieux… Sa manière d’entrer dans la bulle personnelle de Tanaka-han en ne se gênant jamais de la toucher. Même ce « boy » le piqua au plus haut point sans qu’il ne comprenne pourquoi.

Son incompréhension se renforça dès qu’il entendit la suite de son discours. Comment ça, l’état de Tanaka-han ? Elle n’était pas blessée, semblait tenir debout et être en santé… Ses sourcils se levèrent légèrement. Il avait beau essayer de réfléchir à la question, il n’en trouvait de réponse plus concrète. Ou peut-être que quelque chose lui avait échappé ? Il se mit à réfléchir plus intensément alors qu’elle se rendit en entretient avec Nishiga-san. Au bout de deux minutes seulement, il soupira. Il devait se résigner, il ne comprenait vraiment pas quel état de la jeune fille pouvait justifier l’arrêt de son exercice… Mais c’était lui le coach, il la connaissait depuis bien plus longtemps. A cette réflexion, il sentit son ventre se tordre, agencé d’une pointe de jalousie. Il aurait voulu lui aussi, la connaitre depuis un peu plus de temps. Peut-être en l’espoir d’améliorer leur relation ou de la renforcer. Il ne saurait trop dire…
Soupirant face à son impuissance, il prit la décision d’aller chercher ses affaires qu’il avait laissées à l’abandon du côté de l’autre bassin. Il croisa le regard de Arata, profitant de lui envoyer un regard triomphant de victoire qui ne fut que renforcé dès lors qu’il vit son air blasé. Posant sa serviette sur son épaule, il parti fièrement, profitant de ce doux instant de supériorité qu’il n’avait jamais pu goûter jusque là.

Lorsqu’il revint auprès d’eux, Nishiga-san semblait en avoir  finit avec elle. Il s’arrêta dès lors qu’il le vit se diriger jusqu’à lui.

- Merci pour le coup de main et… Bonne chance !

Son clin d’œil le fit frissonner. Pourquoi devait-il avoir de la chance ? Son regard roula légèrement vers l’arrière, suivant le mouvement de départ du coach. Au fond de lui, il savait très bien pourquoi il lui avait souhaité bonne chance. Il savait très bien quel sous-entendu se cachait derrière son sourire. Mais il préférait se voiler la face encore un peu, ne voulant pas donner de significations trop hâtives à son cœur tambourinant sa poitrine. Il soupira intérieurement, totalement désemparé par lui-même.
Son attention se reporta à nouveau sur la jeune fille, oubliant totalement l’existence de Nishiga-san.

- J’espère que ça va aller… Ton nez, je veux dire… Tu devrais aller voir un médecin quand même, au cas où.

Il lui sourit légèrement.

- L’infirmier m’a dit que ça devrait être correct d’ici deux-trois jours, que mon malaise était certainement dû à la fatigue, ah ha ! Rien de bien grave derrière tout ça.

Quelle douce joie que de pouvoir se livrer avec sincérité. Ne serait-ce que de partager quelques onces d’émotions avec joie. Un moment de simplicité qu’il ne saurait que chérir tant ils se faisaient rares. Des moments qui, étrangement, se déroulaient surtout en sa présence. Ce fut lorsqu’il reprit fil à la réalité qu’il croisa le regard qui le fit totalement fondre. Provoquant une vague de chaleur soudaine dans tout son corps et son cœur se liquéfier dans l’instant. Comment arrivait-elle à provoquer autant d’émotions en lui en l’espace de peu de temps ?

- Disons qu’avoir fermé le clapet à Arata fait que nous sommes quitte !

A ces mots, il lui lança un sourire, complice. Il était content d’avoir pu partager ces moments là avec elle.

- Avec un peu plus de sérieux, ça m’a fait plaisir de pouvoir t’aider. A quelque part, j’ai apprit à te connaître un peu plus. Et je dois dire que j’en suis satisfait.

Lorsqu’elle mit fin à leur petite entrevue improvisée, il eut le cœur lourd et léger à la fois. Il aurait aimé pouvoir continuer à passer du temps avec elle, mais lui aussi devait aller se changer et surtout se reposer de tous ces derniers événements. Il n’eut pas le temps de répondre correctement à ses mots qu’elle filait déjà dans l’autre sens… Ce n’était pas faute pourtant d’avoir engagé un au revoir en levant sa main.

- Toi aussi…

Ses mots se perdirent, dans un murmure, alors que sa main retomba dans un bruit sourd le long de son corps. Il la regarda partir, tout simplement. Restant figé sur ce regard qui l’avait transcendé. Etrangement, il avait envie de parler de cette expérience avec Naoko, mais il ne sut sur le moment pas trouver les mots pour exprimer tout ce remue-ménage interne qu’il ressentait.


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