₪ Académie Keimoo ₪

In a decade, will you be there ?
 
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 Valentine's Day's Play

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MessageSujet: Valentine's Day's Play   Valentine's Day's Play EmptySam 27 Fév 2010 - 2:43

[1.Pardonnez-moi de ne pas passer par l'entrée. Mais je ne vais pas m'envoyer un message privé à moi-même.
2. Tout ce rouge --' J'ai l'impression d'écrire une lettre à Ana O_O]


      • Lun Marv, il n'est pas là ? Je croyais qu'il venait à la fête.
      • Voyons, tu sais bien comment il est. Il doit être dans les toilettes en train de sucer un mec.
      • Ne dites pas n'importe quoi ! Il est en train de draguer une nouvelle fille pour sa liste.
      • A moins, qu'il ne cherche encore Elyott ? C'est pitoyable.
      • Tu parles. Il aurait été fichu d'aller boire avant et d'être au trou.
      • Moi, je vous dis qu'il va se pointer en dernier comme une star.
      • Quel con.
      • Je l'adore.
      • Je le hais.
      • Lun, Marv ? Mais c'est qui.
      • Tu le connais pas ?
      • Je devrais.
      • Oui.
      • C'est qui ?
      • Un prince charmant.
      • Une putain.
      • Un salaud.
      • Un ami.
      • Un ennemi.
      • Un con.
      • On s'en fout, pourquoi on parle de lui ?
      • Mais, pourquoi vous parlez de lui ainsi ?
      • Paraît qu'il met les nanas enceintes et qu'il se tire ensuite.
      • On l'a renvoyé de son école parce qu'il a violé une fille et comme ses parents sont riches, ils ont obtenus que ce ne soit qu'un transfert à Keimoo.
      • N'importe quoi ! C'est une pute, qui paye ses études en se vendant à tout le monde.
      • Pff. T'as trop d'imagination. Il est père d'un enfant et son père couche avec le directrice.
      • Mais non ! Puisque je vous dit qu'il est chaste et joue la comédie.
      • Alors là …. Tiens. On dirait pas deux mecs ensembles, là-bas ?
      • T'as raison ! La ninja …. elle a pas le moindre bout de nichon.


    C'est un groupe d'étudiantes qui bavardent bruyamment dans un coin de la spacieuse salle de bal où les fêtes se déroulent régulièrement. Celle-ci est importante car elles symbolisent les vacances, l'année nouvelle mais aussi l'amour. La décoration à la fois sobre et surprenante enchante et, même celui qui n'aimerait pas ne pourrait qu'en reconnaître le raffinement. Les jeunes universitaires, elles, ont depuis longtemps passé le sujet de la décoration pour chercher qui se cachent sous les masques et jacasser sur les garçons.
    Leurs cavaliers soupirant de leurs bavardages incessants buvaient joyeusement en les écoutants, grisés par la boisons, allant parfois aussi de leurs commentaires. Occupés dans leurs grands débats philosophiques, ils ne remarquent pas une fine silhouette vêtue d'un tissu sang passer entre eux pour aller chercher une bouteille d'alcool. Le fin bruit du tissu couvert par la musique de la salle n'est pas assez audible pour être un avertissement à son arrivée. La silhouette prend garde à ne toucher personne afin d'atteindre sa bouteille, un verre, et repartir. Oubliant qu'elle a déjà un verre sur la table basse où elle se trouvait tantôt.
    Subitement, l'une des bavardes pointe du doigt un homme couvert d'un long tissu portant sur son épaule une jeune fille. Il embrasse cette dernière. La bavarde en pousse une exclamation faussement choqué et dans sa vivacité, bouscule la fine ombre qui bascule maladroitement.


    Cette dernière renverse d'emblée son verre de vin sur la pauvre jeune fille qui s'écrie. Sa belle robe est tachée. Dommage. Le visage dissimulée sous un masque rouge bordée d'une fine bordure noire ne redresse pas le regard, sourit, se détournant d'eux. Elle ne dit rien, se contentant de vouloir passer entre le groupe, mais son épaule est retenue par excès de zèles par un des cavaliers déguisés en une sorte de prince charmant. La boisson aidant, il se voit dans le devoir de défendre sa cavalière du jour.

    Sa main retourne violemment et brusquement l'ombre rouge. « Vous pourriez vous excu.... » La fin de la phrase étouffe dans la voix du pauvre étudiant alors que deux perles vertes émeraudes se plantent dans les yeux qui lui font face. Et sans chercher les foudroyer, ils se font plus glacials que le détenteur ne le pense. Un regard vexant en lui-même, des prunelles impérieuses qui semblent passer au travers le simili de prince charmant. Deux yeux d'Antigone aux longs cils dorés. Les lèvres rosées, légèrement maquillées, comme un fruit sur le point d'être mangé se déforment pour s'agrandir en un sourire moqueur.


    Le moment de gène passée, le prince s'emporte, comme-ci la personne face à lui représentait soudainement tous les vices de la terre. Comme-ci le vin renversé était de sang qui avait coulé. «Excusez-vous ! » Ordonne-t-il, tentant de chasser de son esprit l'envie d'empoigner la femme et de l'humilier. De lui faire baisser ce regard d'étrangère. De lui apprendre ce qu'est être une femme, aujourd'hui.
    La jeune fille dont la robe est tachée, habillée en petite reine, laisse ses amis tenter de racheter les dégâts de la tache visible et qui ne pourra partir. C'est elle qui ne connaissait pas Lun Marv. C'est elle qui remarque que la fine silhouette tangue légèrement. Elle l'observe pendant que chacun s'énerve. Elle n'est plus fâchée : c'est toujours chiant d'être taché, mais ça arrive pendant les fêtes.

    La silhouette est calme, presque trop calme. A la main, une bouteille d'alcool. Dans l'autre un verre en plastique. Elle est grande, ce doit être un adulte. Au début, elle avait pensé que c'était une demoiselle, mais maintenant elle y voyait un garçon androgyne qui devait paraitre masculin dans un jean et un tee-shirt. La tunique à la mode geisha de luxe qu'il porte ne laisse pas apercevoir grande parcelle de peau. Même ses mains doivent être recouvertes, si elle les baisait. Des longs doigts, des ongles pas vraiment longs, mais arrondies et délicats. Rosées. Elle porte un masque assortit à son ensemble, et ses cheveux d'un blond vénitien retombent en cascade le long de son corps dessinant une fresque invraisemblable. D'elle émane une sorte de tentation. Comme-ci les hormones de la silhouette étaient déréglées sur la partie : « Attraction maximum. »
    La petite reine remarque aussi que deux grelots sont accrochés à une des mèches de cheveux. L'un des deux ressemblerait presque à une pomme dorée. C'est une pomme dorée. C'est un bel éphèbe étranger. Un beau japonnais, dont le corps mince inquiéterait sans doute un médecin. Est-il mannequin ?

    «
    Hé! Connasse je te parle ….
    - Laisse.
    »
    Stoppe d'un geste la petite reine qui ne veut pas qu'on se batte pour un fait aussi stupide et qui fait repousser par son cavalier d'un soir.
    « Ne t'occupe pas de ça, toi. » s'époumone le faux prince pendant que les autres demoiselles se mettent à piailler qu'il a raison. Que l'autre doit s'excuser.
    « Tu croies quoi pour nous snober ? »

    Un geste de trop, et la geisha est secouée comme un prunier. Les grelots dans ses cheveux sonnent, mais aucun son ne sort de ses lèvres résolument fermées. Le verre et la bouteille qu'elle tient à la main retombent sur le sol. Le choc est rude, les éclats de verre s'incrustant dans sa robe, qui finalement est ouverte sur le coté. Une fente que laisse percevoir, une micro-seconde, une longue jambe. C'est le coup de grâce, de trop. Le prince sait qu'il n'aura jamais cette personne et sa colère grandit comme une marmite à laquelle on aurait oublié de laisser passer la vapeur. Les filles s'écrient d'horreur, les cavaliers tentent de calmer leur ami. Trop tard. Le faux prince lève la main et gifle celle qu'il juge présomptueuse. Si durement qu'elle est obligée de détourner le visage, une marque rouge se dessinant sur sa peau blanche.
    C'est le geste de trop. Sans un mot, la geisha a posé sa main sur le poignet du prince, et l'a retourné. Le plaquant violemment contre le buffet. Elle le maintient quelques secondes, sans même sourire avant de verser une bouteille qui traine sur la table sur la tête du pauvre prince. De la vodka. De la bonne vodka. Quel gâchis !

    Et avant que chacun ne soit revenu de la surprise, la Geisha repart dans son coin. Personne n'ose d'ailleurs la retenir. Et personne ne la suis du regard. Trop occupés, sans doute, à venir en aide au petit prince de pacotille. Personne ? Si un regard d'océan, bleu brillant, qui ne prend pas la défense de son prince regarde la silhouette partir. Son cœur se serrant dans sa poitrine. Remarquant qu'on peut suivre l'étranger à la trace. Des taches de sang à chacun de ses pas perlant sur le sol. Vite effacé par les pas de ceux trop occupés à bavarder, chanter et danser.


    « Quelle connasse ….
    - C'était un garçon.
    - Tu dis vraiment n'importe quoi. Ferme-là !
    »


    Lun Marv est retourné sur son canapé rouge au couleur de la Chine, prenant au passage une bouteille trainant sur une autre table. Bon dieu, il n'aurait jamais du se lever. Depuis une heure, il était arrivé et rien de grave ne s'était produit. Maintenant, il avait mal à la joue et il avait été, le temps de quelques secondes, le centre d'attention de tous ceux qui étaient autour du groupe d'universitaire. Il aurait du laisser l'autre le gifler, partir sans rien dire. Pourquoi l'avoir retourné ?
    C'était plus fort que lui.
    Au fait, il était une des premières personnes à avoir pénétré dans la salle. Il s'était installé sur des canapés prévues dans les coins de pièces. Et depuis, il buvait tranquillement regardant chaque nouvelle personne. Fumait aussi dans une pipe chinoise, une longue pipe, contenant de l'opium et un peu d'héroïne. Il avait vu les chatons, le chapelier fou, les belles demoiselles, et tous les autres. Il avait reconnu Akamu Dupreil à moins que ce ne soit Yui Valentin ? Les deux étaient grands et avaient les cheveux blancs.

    Que faisait-il là ? C'était une question comme une autre. Lun n'avait pas vraiment de réponse. Il tuait le temps qui passait. Il était venu car on lui avait demandé. Jurant que ce serait une merveilleuse fête. Et puis, il avait lu sur un email intercepté que le nouveau directeur viendrait certainement à la fête. L'idée de le chercher entre tous ses moutons lui avait paru bonne. Maintenant, il se rendait compte que c'était ridicule. Il y avait trop de monde à cette soirée.

    Sa cavalière n'était pas arrivée, elle n'arriverait jamais. Lun avait trafiqué le système informatique. Il avait mit un nom qui n'existait pas en face du sien. Il refusait de voir une fille à ses bras. Elyott. Elyott. Cette peste de pomme le fuyait depuis quelques jours. L'échéance arrivait à son terme. Mais que pouvaient-ils dire ? Leurs vies n'avaient pas cessé depuis qu'ils étaient ensemble.
    Si Lun. Lun ne couchait plus. Une fois, seulement. Une erreur, une nuit. Il refusait de répondre aux appels téléphoniques de ses amants et plusieurs fois s'étaient heurtés aux plus violents, après avoir vu pleurer les plus sensibles. Même Jun, Lun l'ignorait. Et son corps entier ne demandait plus qu'être prit. Sa maladie était un fardeau, mais il n'en avait jamais porté les conséquences aussi grande depuis son abstinence. Le moindre tissu était une torture et la moindre goutte d'eau une libération. Il devait user de tous les moyens à sa disposition pour ne pas laisser la folie s'emparer de son corps. Être excité continuellement, et avoir un corps qui joue au yoyo avec la température, il en avait l'habitude. Être à ce point frustré, c'était la première fois. A ce point malheureux, aussi.

    Elyott s'était fait passé pour malade. Pour qui prenait-il Lun ? Lun n'était pas assez bête pour croire qu'une maladie puisse tenir aussi longtemps. De plus, il était venu régulièrement voir l'état de son compagnon pendant les premiers jours. Et la fièvre baissant, il avait été rassuré pour cette journée. La crise nouvelle ? Lun n'y croyait pas plus qu'il n'arrivait à croire que Wunjo, Tadashii et Sora seraient bientôt en couples. Que Setsumi le serrait aussi.

    Que Cassandra. Un pincement au cœur soulève légèrement le corps de la Geisha, ses yeux se voilant dans les pensées.

    Je vous en supplie, Lun. Nous sommes désolé de vous avoir accusé à tort. Cassandra avait dit qu'elle …. vous savez, vous étiez un peu comme notre fils. Vous prenez soin de ses enfants, et je vous en remercie. Mais Cassandra … elle sort avec des dealers. Elle ne va plus en cours. Elle a été renvoyé deux mois. Vous étiez son petit-ami. Vous étiez son ami. Vous n'avez rien dit quand nous nous en sommes prit à vous, aidez-nous encore une fois. Elle vous a tant aimé.

    Lun ne savait pas s'il devait croire les mots de la mère de Cassandra. Il aurait aimé en parler à Kodaa, à Hélios ou à John. Savoir leurs avis. Eux avaient connu Cassandra. Mais, il ne voulait pas les ennuyer. Alors il cherchait. Il savait bien qu'une partie des propos de la mère de Cassandra était une manipulation de cette dernière. Cassandra voulait le faire revenir. Déchéance, pour déchéance. Il voulait la voir. Il voulait la voir.
    Lun voulait la voir. L'embrasser. Pétrir son corps entre ses doigts, sentir des spasmes de plaisir les envahir. Il savait le mal que Cassandra avait fait. Oublier Elyott en Cassandra. Oublier Cassandra en elle-même. Il se mentait. Celui qu'il voulait oublier porter un autre prénom. Cette personne-là, Lun n'aurait jamais pensé que son cœur irait vers elle et maintenant, il en était blessé comme un vierge.
    En parfait Antigone, il voulait enfreindre toutes les lois pour enfreindre les lois. En parfait con, il voulait revoir celle qu'il avait aimé pour la première fois pour tout oublier. Pour qu'elle le tue.

    Il savait qu'elle l'avait humilié. Qu'elle s'était moquée de lui. Il savait bien qu'elle était adepte de l'auto-mutilation, qu'elle l'avait drogué plus d'une fois au point que désormais il se droguait lui-même. Elle était si fragile. Avec son petit un mètre cinquante huit, et sa taille fine. Ses grands yeux malicieux, ses cheveux qu'il avait connu long et qu'elle avait coupé en riant à la garçonne. Lorsqu'elle dormait dans ses bras. Lorsqu'elle entaillait leurs poignets pour les coller ensemble. « Jure. Jure, Lun. Tu dois jurer. »

    Soupirant, Lun ébouriffa les cheveux aux sons des clochettes. Devait-il la revoir ? Il sentit alors une douleur à la plante de ses pieds, et soulevant le tissu du costume que Miu Itashi lui avait offert et fait, il remarqua des bouts de verres qu'il s'empressa de retirer. Ainsi que des plaies. Du sang s'écoulait, commençant à coaguler, cela se stopperait sans doute d'eux-même.

    Il devait s'être fait cela tantôt en allant chercher son alcool ?

    Ramenant les jambes devant lui, Lun maudit l'imagination de la jeune artiste. Elle déménageait de Keimoo. Elle retournait dans sa ville natale. Elle avait fait ce dernier cadeau à Lun. A force de dire qu'il était une pute, et un salaud, elle l'avait habillé en Geisha impérieuse. En être qui vendait son âme mais qui avait toujours son cœur. Respecte-toi, Lun.

    La tête de Lun lui tournait un peu. Miu l'avait habillé exactement comme elle l'imaginait. Lun avait gémit, rappelant qu'il voulait être l'incendie de Londres de 1966. Ils s'étaient mit d'accord : ils serraient les deux. L'incendie Geisha de Londres de 1966 au Japon. C'était un peu long. Un long tissu qu'on ne peut enlever qu'avec sensualité, comme des flammes léchant la peau, brûlant ceux qui le regarderait. Un sous-vêtement fait en tissu, en bande, bien chiante au passage, comme une ceinture de chasteté. Elle lui avait même bandé légèrement la poitrine, pour donner l'impression d'une fine poitrine. A peine, juste assez pour laisser l'imagination des uns et des autres imaginer une fille ou un garçon.

    La fine fumée blanche de l'opium vint balayer son visage alors que Lun fermait les yeux. Elyott avait ainsi fait son choix. Il ne voulait pas même participer au bal. Craignait-il que Lun fasse une crise de jalousie ? S'était-il mit à le détester aussi facilement ? Si seulement, Lun avait eu le prétexte de ses enfants. Mais il ne pouvait pas même les utiliser car il avait demandé à Tadashii Tsumi de garder ses enfants, bien avant. Et qu'il ne se voyait pas décommander : qui disait décommande, disait cavalière pour Tsumi. Est-ce pas ce qu'il voulait ? Voir Tsumi jalousait la cavalière de Sora et demeurait seul dans un monde de violence ? Lun se refusait de voir un de ses amis souffrir. C'est pour cela, qu'il n'irait plus vers eux. Qu'il n'irait plus vers l'un ou l'autre. Il devait disparaître comme la fumée de cet opium. S'envoler. Se noyer. Ne plus exister.
    Mais, c'était aussi par jalousie. Il jalousait ceux qui auraient Kodaa ce soir. La cavalière, l'acheteur. Il jalousait celle qui danserait avec Sora. Celle qui prendrait le cœur d'Elyott. Celle qui n'était pas.

    Il n'était pas heureux. Il n'était pas fier de lui. Mais il n'avait pas honte. Ses belles manières et ses doutes continues, il ne pouvait les retirer. Il ne pouvait être un autre. Ses vices, il pouvait les stopper, mais il serait toujours ce qu'il est. Et entre tous ses masques. Toutes ses robes, ses froufrous, ses costumes. Sous tous ses déguisements effrayants, qui était le plus fou ? Ce n'était pas tant une question. Ils l'étaient tous. Tous des fous jouant dans un bal, oubliant la vie un instant pour être la vie en elle-même. Feu follet, l'Incendie de Londres gémit de douleur quand il monte la main à sa joue. Aura-t-il un bleu ?

    Les paupières de la Geisha se ferment lentement, elle a mit un casque audio qui n'a plus rien d'époque sur ses oreilles. Et laissant la fumée de son opium s'envoler dans l'air, l'alcool encore sur le bout des lèvres, elle se laisse aller à la musique. Les jambes à moitié repliés, l'incendie s'éteint pendant que le brasiers des cendres des danseurs se joignent.




Dernière édition par Lun Marv le Jeu 11 Mar 2010 - 14:18, édité 1 fois
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Wunjo Ivanov
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MessageSujet: Re: Valentine's Day's Play   Valentine's Day's Play EmptyMar 2 Mar 2010 - 1:17

    [Et v'là la cavalerie avec ses gros sabots]

    Non je ne viendrai pas au bal.

    C’était ce que Wun avait dit à qui voulait bien l’entendre –c'est-à-dire pas mal de gens, en vérité- lorsqu’on l’avait harcelé au sujet de cette fameuse St Valentin. Aller se perdre au bras d’une gonzesse et faire semblant de la charmer toute la soirée : très peu pour lui. C’était déjà ce qu’il faisait dans son boulot, soit 80% de son temps libre. La St Valentin, pour lui, c’était l’occasion de se changer les idées : tout le monde se rendait à ce fichu bal, il avait donc toute l’école pour lui…ou presque.

    Oui mais.

    Entre temps était survenu un problème de premier ordre, et ce problème s’appelait « argent ». Wun avait besoin d’argent.
    Pas de souci : il n’avait qu’à faire ce qu’il savait de mieux –après séduire et coucher, quoiqu’il n’était pas si doué que cela pour le premier- c'est-à-dire vendre de la drogue.
    Mais comme un ennui ne vient jamais seul –l’ennui est effectivement un animal grégaire aimant se déplacer en troupeau- il avait fallu que le bal tombe le soir de la St Valentin…. Normal, me direz vous, puisque c’était un bal DE ST VALENTIN. Mais qui disait St Valentin, disait soirées privées, et qui disait soirées privées, disait soirées où Wun n’était pas convié ni-même toléré.

    Où trouver un endroit avec plein de monde susceptible de faire tourner ses affaires ET où il pourrait se rendre sans invitation ?

    Voilà comment le russe s’était retrouvé à arpenter la piste de danse avec un air hagard. Là non plus, il n’était pas convié, puisqu’il n’était pas inscrit, mais dés lors où les gardiens étaient soit complètement absents, soit franchement distrait, ça ne posait pas de problème majeur. Enfin bon, il était tout de même espion, l’infiltration, ça le connaissait. Et puis, déguisé, tout le monde passait inaperçu….quoiqu’inaperçu ne soit pas le mot exact.
    Cela dit, il se fondait à merveille dans le paysage, et c’était l’essentiel. Il était suffisamment maquillé et masqué pour que les groupies ne le reconnaissent pas en le voyant filer comme un coup de vent.

    Lui-même remarqua quelques visages familiers, pour ceux qui avaient ôté leurs masques ou n’en avaient pas. Il crut reconnaître d’autres connaissances à quelques détails vestimentaires ou accessoires, mais ne se manifesta à aucun d’eux. Il était là pour travailler, après tout.

    Comme il était arrivé au cours de la soirée, beaucoup de gens étaient déjà ivres ou bien pompettes, ce qui facilita considérablement ses ventes. Il était amusant de constater que la « belle populace » de Keimoo était, derrière ses airs de bonne famille, avide d’alcool, de drogues, de vices en tout genre. Wun ne s’en plaindrait certainement pas. Pas tant que les grands manitous n’auraient vents de son petit trafic, en tout cas. Il misait gros, en un sens. S’il se faisait choper, il n’irait pas en prison, non, mais il serait viré de Keimoo, ce que ses supérieurs ne lui pardonneraient sans doute jamais.

    On n’en était évidemment pas là. Wun, estimant avoir bien travaillé, prit une pause dans sa petite entreprise et se dirigea vers le bar pour aller se réhydrater. Une vodka, et ça repart, c’est bien connu.
    Naturellement, il n’était plus tout à fait sobre lui-même : entre les verres qu’on lui avait offert au cours des transactions et les pioches dans son propre stock, il était même assez flottant. Trop flottant

    En tout cas, c’est ce que du considérer la jeune fille qui lui servit son gobelet de « vodka ». Quelques petits pas pour s’éloigner de la piste de danse, et le russe trempa ses lèvres blanchies par le maquillage dans l’alcool…pour constater que c’était de l’eau. Crétine. Imbécile. Idiote. Pimbêche. Pour qui elle se prenait à lui faire des coups vaseux de ce genre. Wun se retourna, bien décidé à aller lui verser sa flotte dessus pour lui faire comprendre qu’on ne plaisante pas avec un russe en quête de vodka, mais la fille en question avait disparu, noyée dans une masse ivre, bourdonnante, et remuante.

    Wun jura en russe, pour la forme, puisque personne ne pouvait l’entendre, et peu pouvait le comprendre, avant de tourner les talons. Il avait oublié sa soif de vodka, il avait en tête tout autre chose, à savoir, au visage de qui je peux jeter mon verre. Lun avait dû déteindre sur lui, pour le coup. Pauvre Lun. Déprimant seul et TRANQUIL dans son coin, il avait fallu que l’insecte vienne bourdonner près de lui.

    C’aurait pu virer au mélodrâme poétique…si Wun n’avait pas pointé le bout de son nez. L’ennui avec le russe, c’était qu’il trouvait à rire et à charrier même lorsqu’il agonisait avec une balle dans le ventre. Alors nécessairement, pour le drâme, c’était mal parti. C’était plutot la comédie. La tragi-comédie tout au mieux.

    C’était le hasard qui l’avait amené là, puisque Wun ne savait pas où était Lun, et il ne savait pas même où étaient les canapés –en fait il n’était même pas certain de savoir qu’il y avait des canapés. Il avait repéré le bar, point barre. Ou point-bar.

    Lorsqu’il passa devant Lun, ce qui attira avant tout son regard, c’était la silhouette. Et la première idée qui traversa son esprit fut : un cadavre ! Déformation professionnelle. L’espace d’une demie seconde, et il retrouva son esprit. Les « cadavres » de ce genre étaient en fait plutôt courants dans ce genre d’amuseries.
    Il plissa les yeux pour vaincre l’obscurité et la lumière noire, afin de dévisager le cadavre en question. Familier… Etrangement familier.

    L’incendie s’éteignait très certainement, mais pas assez au goût du bonhomme planté devant Lun. Le blondinet l’observait d’un œil mi-amusé mi-affligé. Il était presque certain de l’avoir reconnu. Le russe était, en plus d’être très observateur, un as du déguisement. Cette silhouette, ce flegme, ça n’était pas comme s’il les avait parcourus d’innombrables fois, mais ça ne l’empêchait pas de s’asseoir sur ses certitudes. Le déguisement, ça le connaissait. Et si le sien, ce soir, était médiocre et ne dissimulait rien du tout, ça n’était que parce qu’il l’avait bien voulu.

    Il avait croisé quelques connaissances, qui lui avaient demandé en quoi il était déguisé. Au début, il n’avait pas su répondre. Il disait « en alien » ou « en plante carnivore ». Et puis on lui fit remarquer qu’il ressemblait un peu à un insecte. Lorsqu’on lui posa la question, par la suite, il répondit qu’il était déguisé en mante religieuse. Personne ne lui fit remarquer qu’une mante religieuse est en fait verte, parce que si tout le monde connaît la mante religieuse de réputation, peu connaisse son apparence. C’était un peu comme Wun à Keimoo, à bien y réfléchir…

    Il resta un instant silencieux, droit comme un i –enfin aussi droit qu’un i moitié ivre, soit plutôt un j, voir même un s- se demandant en quoi pouvait être déguisé celui qu’il pensait être Lun. En déchet ? Déchet radioactif peut-être, avec toute cette fumée qui s’élevait au dessus de lui.

    Léger soupir, il en avait pas marre, lui, de tomber dans le pathétisme ? C’était plus très à la mode, les mélodrâmes.
    Sans une once d’hésitation dans song este, Wun allongea son bras, retourna son verre d’eau, et aspergea très largement le feufollet. Il le savait bien, que ce verre de flotte lui serait utile. Il donna une pichenette au casque de Lun, qui bascula en arrière, suffisamment pour dégager le conduit auditif de l’incendie.

    « Allez, debout le beau au bois comatant »

    marmonna-t-il, ton moqueur, sourire narquois que l’autre ne pouvait pas voir avec ses yeux fermés.

    « Y a plein de donzelles à qui tu dois filer des cours de danse, c’est une vraie cacophonie visuelle de les voir se foncer dedans sur la piste »

    Et Lun était particulièrement doué pour donner des leçons de danse…comme Wun avait pu l’expérimenter lui-même…même s’il était à vrai dire toujours aussi pathétique en danse. En fait, il ne s’y était même pas essayé. Pas folle la guêpe –enfin la mante. L’option « s’affaler sur le canapé » lui semblait bien plus alléchante. Surtout qu’il avait bien travaillé, il méritait bien une quelconque forme de repos. Aller emmerder un déchet radioactif lui paraissait une offre sympathique.

    En attendant, avec tout cet opium dans l’air, on finissait par ne plus respirer. Lun allait finir par contaminer tout le monde aux alentours. Une chose était certaine, il était sur son petit nuage, ou plutôt DANS son petit nuage, au sens propre. Wun eut un petit sourire amusé. Il savait maintenant en quoi il était déguisé.

    « Tchernobyl, hein ? Sinistre comme déguisement. »

    Dixit celui qui était déguisé en rien, si ce n’est mante religieuse depuis 1/2h à peine.
    Il se laissa tomber sur le canapé à son tour, sans trop se soucier du confort son voisin. De toute façon celui-ci devait être complètement stone.
    Continuant dans son élan sans gêne, il allongea le bras, attrapa la fameuse pipe à stupéfiant, l’approcha de son nez, la huma, esquissa un sourire.

    « Mais dis-moi, tu ne m’as pas attendu »

    Ce qui était logique. Wun n’avait jamais demandé à Lun de l’attendre et Lun n’avait jamais dit à Wun qu’il l’attendrait. Il n’y avait pas d’accord, tacite ou non. Chacun son chemin, chacun sa drogue, passe le message à ton copain.

    Le blondinet rendit sa pipe à Lun, s’affairant à essayer d’arranger son pseudo déguisement comme il pouvait.

    Et quel déguisement s’il vous plait. C’était à se demander où il avait pu se dénicher un tel accoutrement. En guise de haut il avait un espèce de haut aussi moulant et collant qu’une combinaison de plongée, fait en latex sans doute, gris violet –très…insectien, plait-il. Par-dessus, il portait des mitaines blanches et noires, accrochées à ses coudes, s’évasant au niveau des poignets, cachant à peine des gants lui dessinant de fausses griffes.

    Le bas n’était pas mieux, si ce n’est pire : un mini short dans les mêmes tons mauve et gris, qui pourrait presque faire office de boxer, et des cuissardes blanches supposées rendre la tenue plus décente…question de point de vue, naturellement. Pour parfaire le CNI (Costume Non Identifié), un espèce de masque blanc évoquant un coquillage ou un bout de crâne, au choix, et un maquillage futuristo-indigène. Wun avait de justesse évité la faute de goût en choisissant de ne PAS se trimballer avec une énorme queue reptilienne accrochée à son short.

    L’ennui dans tout ça, c’est que Wun ne pouvait pas franchement passer trop de temps dehors, au risque de finir congelé. Alors certes, l’alcool faisait des miracles, mais il y avait des limites. Mieux vallait s’asseoir au coin de feu. Ou au coin de l’incendie. Qu’il venait d’éteindre. Quel piteux pompier il faisait.

    Basculant en arrière pour finir presque étendu sur le canapé, il posa son gobelet vide sur la table, regrettant déjà de ne pas avoir eu sa fameuse dose de vodka. Source de chaleur comme une autre.
    Son regard luxurieux chercha à travers les vapes d’opium la silhouette de Lun. Drôle de bonhomme, définitivement. Il le connaissait à peine. C’était une compagnie comme une autre. Et puisqu’il avait jeté –non son dévolu- mais son eau sur lui, il lui devait bien ça, un peu de compagnie. Même si en vérité Lun n’avait RIEN demandé. Qu’importe. Le russe n’avait pas l’air décidé à faire autre chose que le fixer en silence.

    Comment ça se rallumait, au juste, ces bidules incendiaires là ?
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MessageSujet: Re: Valentine's Day's Play   Valentine's Day's Play EmptyMer 3 Mar 2010 - 3:20

【En ma qualité de RPGiste qui ne fait que rarement suivre les organisations de façon normale, je me permets de poster en évitant soigneusement le passage par l'entrée. 8D】


Il n'avait pas le moins du monde été question d'aller à ce bal, jamais dans son esprit. Alors que son regard charbonneux flottait dans le vague, sa main dansait dans les cheveux longs et rebondis d'une jeune fille à ses côtés avec des allures d'automate. Elle, s'adonnant avec plaisir à ces petites caresses mécaniques, regardait d'un œil avide le film qui passait à la télévision ; une espèce de fiction tragique à laquelle Tsumi ne comprenait absolument rien, sans douce à cause de la surdose de guimauve liquide qui l'imprégnait. Tant de concentré sucré à l'eau de rose ne pouvait l'intéresser, ce qui expliquait pourquoi il fixait un angle mural d'un air absent. Ça sentait la Saint Valentin jusqu'ici, car en plus du film à faire pleurer comme une madeleine, la racaille avait eu droit à quelques chocolats, à quelques déclarations. Les sucreries, il les acceptait et tournait aussitôt les talons, les « je t'aime » bafouillés, il leur riait au nez. Pas la moindre once de romantisme, de délicatesse ne pouvait le toucher ou émaner de lui, c'était un fait pour un garçon qui a vécut dans la violence et la brutalité, dans une idée de rejet perpétuel. La seule raison pour laquelle Tsumi avait accepté non seulement d'écouter Ishi, mais en plus d'accepter de passer la soirée avec elle était que son prénom lui avait plu. Ses cheveux ébènes et ce nom lui rappelait sa noirceur et son cœur de « pierre ». Ishi, qui versait une larme à l'instant où le personnage principal était de nouveau séparé de son aimé, ne s'attendait pas à ce que la racaille ne se montre différente avec elle plus qu'avec une autre fille, mais devait avouer que rester ce soir avec lui la surprenait. Il était vrai qu'il avait besoin d'une compagne ce soir, ce quatorze février, ce jour tendrement amoureux. Mais ne rêvons pas, ce n'était pas par manque d'affection, loin de là, seulement, deux petits êtres demandaient à ce que l'on s'occupe d'eux, et ce n'était fichtrement pas sa spécialité. Rien de tel qu'une fille pour s'en occuper, qui plus est, une fille attendrie au possible par la bouille d'ange de ces deux graines d'Anglais.

Ce qui était le cas d'Ishi. N'étant pas de l'académie ni même de l'université, elle l'avait connu par une connaissance commune, et l'avait par la suite revu plusieurs fois au lycée en y allant voir ses amis, sans qu'aucune parole ne soit échangée. Qu'à cela ne tienne, elle était aujourd'hui seule - ou presque, si on omettait les demi-portions qui dormaient dans la pièce voisine - en sa compagnie. Heureusement pour lui, la Japonaise n'avait posé aucune question sur leur présence avec eux, qui sur quoi que ce soit d'autre. Ils avaient mis un film après avoir prononcé quelques mots. Ils avaient à ce moment cet air vieux et usé d'un couple mûr, de deux êtres qui ont depuis toujours l'habitude l'un de l'autre. Ce qui était bien loin d'être le cas. Et Tsumi, de son côté, dressait inconsciemment un mur invisible entre eux, qui dissuadait Ishi de tenter le moindre commerce amoureux avec lui, et songeait. Non pas à eux deux, ni à Judith et Philip dormant, ni encore Lun ou Sora. Aujourd'hui, une poussée de nostalgie le ramenait aux côtés d'Akemi.

Son sourire innocent, sa patience et sa douceur infinies, rien ne trahissait, ou si peu, un sentiment de malheur sur son visage. Même lorsqu'il était défiguré par les coups de Tsumi, il semblait heureux. En y pensant mieux, la racaille se souvenait avoir eu peur de ce bonheur incompris, cette jovialité omniprésente en lui. Et c'était cet amour qu'il voyait stupide, inapproprié à eux, voire totalement décalé, qu'il tentait de battre à mort à travers Akemi. Comme il s'y prenait mal, et jamais il ne se l'avouerait. Dans un soupir, il entendit un cri qui ne semblait provenir en rien du film défilant devant les deux jeunes, et Tsumi se leva avec lassitude pour jeter un œil chez les faux-jumeaux. Actionnant interrupteur près de la porte de la chambre, il entrouvrit celle-ci pour découvrir qu'il avait simplement rêvé. Ou halluciné, ce qui revenait à peu près au même ici. Il voulut retourner dans ses réflexions auprès d'Ishi, lorsqu'un objet à terre attira son regard. Un, deux, trois petits masques ; certainement ceux des enfants. Les récupérant, il se rappelait alors de Lun. Lun qui allait danser, rire, séduire à ce bal de Saint Valentin. Non pas qu'il l'enviait, il détestait autant danser que participer à ce genre de fête où la guimauve liquide vous collait à la peau, où il n'y avait de place pour rien d'autre que l'amour sous toutes ses coutures, sous tous ces costumes.

Il jeta les trois objets colorés sur une étagère, lançant un regard vague en direction de la fenêtre. Ce n'était pas qu'il avait eu envie de garder les petits ce soir, mais plutôt qu'il n'avait pas réfléchi à quoi faire d'autre. D'un geste las, il prit un paquet de cigarettes dans sa poche et en porta une à ses lèvres. La flamme de son briquet lécha avec volupté le bout du bâton de nicotine, et sa fumée s'engouffra sournoisement dans les poumons de la racaille. En ce qui concernait ceux des deux gamins dormant, Tsumi ne se préoccupait pas de s'imaginer si le tabac allait les déranger dans leur sommeil. Il fit cependant rapidement demi-tour et ferma la chambre, dont il éteignit la lumière. Ishi ne le regarda qu'à peine revenir, comme pour être certaine que c'était bien lui, et s'affala. Lui ne resta qu'une seconde à côté d'elle, avant de se relever et de partir en direction de la porte d'entrée, saisissant son grand manteau de cuir au passage. Il était évident que la jeune fille se poserait des questions. Il était évident que Tsumi en aurait pour longtemps.


    « Je vais m'acheter des clopes. Occupe-toi des mômes si besoin, je reviendrai vite. »

Et il claqua presque la porte derrière lui ; peut-être cela réveillerait-il les deux gamins et pousserait leur nouvelle baby-sitter à porter secours à leur sommeil, qui sait ? Tout en enfilant son manteau couleur d'ébène, la racaille aspira une nouvelle bouffée de sa cigarette, songeant au paquet neuf qui gisait au fond de l'une des poches de ce qui protégeait ses épaules des flocons de neige. Foutu climat déréglé, il s'imaginait déjà demain avec un soleil de plomb.

Finalement, une demi-heure plus tard, il y était. Un essaim grouillait ici, des humains abrités sous leurs masques monstrueux, des animaux personnifiés qui se bousculaient ci et là dans la salle immense aux tons chauds. Ça sentait l'alcool, plus faiblement le tabac ou la drogue, mais aussi une étrangeté très significative. Que fait, s'il vous plaît, une espèce de mamouth laineux au coeur d'un bal où le rose bonbon fuse de toutes parts ? Plus hors catégorie, il ne pensait pas trouver, jusqu'à ce qu'il découvrit des déguisements tout aussi douteux qui le firent autant grimacer qu'écarquiller les yeux. Septique, il en fut presque tétanisé de dégoût, sentant une énergie particulière le tirer en arrière, comme l'incitant fermement à décamper de cet endroit innomable. Oui, sauf qu'il lui revint en tête que cette fête était aussi Carnaval que nouvel an chinois, et que ce n'était pas une force inconnue qui lui tirait l'épaule en arrière, mais une main. A deuxième réflexion, une main verte avec de drôles de griffes. Exécutant une demi-volte avec méfiance, Tsumi fit face à une grande asperge aux couleurs jaunâtres et épinard. La créature lui semblait tout à fait inconnue au bataillon, et après une grimace significative accompagnée d'une excuse rapide, s'en alla acoster autrui.

La racaille la suivit d'un oeil interrogatif jusqu'à ce qu'elle disparaisse dans la masse. Certes, Tsumi n'était pas un Apollon ni un Cupidon dans sa tenue, mais au moins il ne ressemblait pas à rien comme certains ; un peu de respect tout de même. Mais au moins, il était fier de lui. Grâce à ce costume unique, il en était certain, personne ne le reconnaîtrait à cette fête étrangère. Après tout, entre la Saint Valentin des Américains, le nouvel an des Chinois et le carnaval des Occidentaux, y avait pas grand-chose de fondamentalement japonais ici-bas. D'ailleurs, si on était logique, ça aurait été le White Day qu'ils auraient dû fêter. Sales Ricains qui foutent le bordel partout... D'un geste agacé, Tsumi replaça plus confortablement le masque à gaz sur son visage. Ben oui, faut bien éviter de s'empoisonner, l'amour énivre, rend fou, l'amour pue... Comme le disait une chanson, ai wa sadame, sadame wa shi 〖l'amour est le destin, le destin est la mort〗, soit, l'amour tue à petit feu, et c'était vraiment pas le moment de s'empoisonner. Pas fou le Tadashii, il tenait quand même un minimum à sa peau.

Dans son costume plus approprié pour Halloween que le Carnaval, Tsumi finit par lever un pied, le poser devant l'autre, recommencer pour mieux avancer. Les boissons du bar semblaient si alléchantes, mais qui disait boire disait retirer le masque et manquer de se faire reconnaître ; soit, impensable. Mais alors qu'il méditait avec concentration sur le comment s'enfiler un verre de tequila en douce sans que personne ne voit ni son visage ni une partie de son tatouage, une voix violente attira son attention. Sa tête pivota vers sa source, et ce fut étonné qu'il aperçut un prince Jean secouer une jeune fille comme un prunier. Décidemment, même ce soir, la galanterie n'existait toujours pas. C'en était pathétique. Ne s'occupant pas davantage de cette scène, il chercha du regard Lun qui devait être en train de se faire remarquer quelque part dans le coin. Il s'éloigna de quelque pas du bar lorsqu'une silhouette extrêmement douteuse fit son apparition : une sorte d'être violacé et blanc, une tête qui ne lui était pas franchement inconnue. Et quand Tsumi reconnut enfin Wunjo Ivanova, la pseudo-geisha du bar, son cerveau n'eut pas le temps de lui proposer de tourner les talons qu'un bruit monstrueux attira son attention. Il assista alors à la fin d'un combat, la demoiselle flamboyante écrasant le prince sans rire dans toute sa splendeur. Et soudain, il lui rappela sa propre condition, un soir, où lui-même avait subi une prise de ce genre. Lun... ?

Lui qui l'imaginait en train de se faire remarquer, si cette fille était bien le populaire, il n'aurait pas pensé avoir autant raison. Impressionnant, tous les regards rivés sur lui. En même temps, dans une tenue pareille, il était évident qu'il ne passe pas inaperçu, surtout que les mecs aiment bien courir derrière les fortes têtes de son genre. Ah, Lunita... Il avait déjà disparu, si vite. Idem pour l'insecte wunesque. A demi inquiet, le zombie balaya la salle du regard, tentant d'identifier tous ceux qui se cachaient sous ces masques immondes. Finalement, l'angoisse - pour une raison qui lui était inconnue - lui montait trop au cerveau. Instinctivement, il sortit son paquet de cigarette et brisa contre son masque à gaz celle qu'il pensait porter à sa bouche. Furieux, Tsumi l'écrasa entre ses doigts et la jeta à terre ; il ne pouvait même plus fumer. Il n'avait peut-être pas tort en pensant ne pas venir au début, des fois, il ferait bien de s'écouter un peu plus.


    « Pas pratique avec ton masque. Tu viens danser ? Mon valentin m'a laissée tomber. »
    « ... »

Une fille tout aussi méconnaissable que lui se tenait sous son nez. Elle n'était pas bien grande, mais vêtue d'une robe chinoise près du corps aux couleurs pétillantes. La voix de Tsumi se fit plus grave, sans pour autant être digne d'une caricature.


    « Je préfèrerais plutôt une clope. »
    « Ah... Ben va là-bas, ici, on fume pas pour ne pas gêner les non-fumeurs comme moi. »
    « Okay. »

Et à son tour, il planta la demoiselle, laquelle s'en alla immédiatement chercher un autre cavalier potentiel. D'ailleurs, pourquoi l'avoir choisi lui ? Il avait l'air de tout sauf d'un mec qui semblait enclin à s'approcher de la piste de danse. Plongé dans ses pensées et perdu dans la masse grouillante, il finit par entendre une voix familière qui le guiderait très certainement sur le droit chemin. Ou plutôt le chemin droit à la zone fumeurs.


    « Allez, debout le beau au bois comatant. »

C'est vrai, Tsumi ne connaissait pas vraiment Wunjo, ou pour être franc il ne l'a connu que d'une nuit. Mais autant la voix et le visage l'avait marqué, autant il avait tout fait pour oublier le reste. Juste mémoriser le minimum pour mieux fuir. Il n'avait pas besoin de savoir pourquoi il l'évitait, il avait tout juste à le faire et à ne pas se poser de questions. Mais bon, la fin justifiant les moyens, il devait croiser Wun' pour voir Lun. Quand faut y aller, faut y aller !

Ce fut donc le coeur presque battant qu'il pénétra dans... un nuage de fumée. Opium apparemment, s'il en jugeait par le peu de drogue que son masque n'arrivait pas à filtrer. Finalement, le choix de son costume avait été plus que judicieux ; Tsumi garderait suffisamment ses moyens, et ne se shooterait qu'au moment opportun. Le plan parfait, même si l'idée de respirer pleinement cette brume le démangeait déjà. Mais comment se comporter normalement avec les deux junkies sans que Wunjo ne se doute de son identité ? Tsumi le fuyait depuis un moment déjà, ça aurait été le bon moment pour la Manthe Religieuse de demander des comptes. Quoique... Vu ses yeux dilatés et sa façon de se dandiner, la racaille était prête à parier qu'il n'était même plus à moitié dans le monde réel. Se faufilant vers la geisha icendiaire, le jeune zombie lui posa une main sur la tête avant de rapprocher son visage vers sa nuque.


    « C'est pas le moment de nous taper une dépression, toi ! »

Ceci sensuellement susuré à son oreille, Tsumi s'en alla s'assoir dans un troisième canapé libre, en évitant comme de coutume d'adresser la parole au russe saoul. Ce soir, ils seraient tous trois Garcin, Estelle et Ines, ils seraient dans un huis clos. Mais aujourd'hui ce ne sera pas la haine qui les poussera à communiquer.
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MessageSujet: Re: Valentine's Day's Play   Valentine's Day's Play EmptyJeu 4 Mar 2010 - 0:51


    La mélancolie de la musique, et les effluves de drogues berçaient mollement Lun Marv dans une antichambre à la fête. Le cocon de la sérénité l'accompagnant dans une lassitude dramatique, il était comme protégé par sa fumée opaque de l'effervescence générale. Le jeune adolescent aurait bien pu se terminer ainsi jusqu'à la fin de la soirée. Il aurait sans doute, finit par s'endormir. C'était déjà ce qu'il commençait à faire. Se perdant dans des pensées peu cohérentes. L'alcool et la drogue, surtout l'héroïne mélangée à l'opium, lui donnent toujours d'étranges idées. Des souvenirs. Des oublies. Il se souvient vaguement du visage de l'homme qui l'a kidnappé mais, lorsqu'il retrouvera ses esprits, le choc psychologique reviendra et il oubliera tous les traits. Il se souvient du parfum de Cassandra comme-ci la fumée était la jeune fille. Il se voit déjà tendre les bras, refermer le bout des doigts dans ses mains et l'attirer vers lui. Se fondre en elle. Son rire moqueur, ses lèvres d'enfant, ses longs cheveux devenus si courts, et sa peau trop blanche. Ses seins, fermes et ronds, petites mandarines, disait-il en souriant se prenant un regard noir. « Ils ne sont pas si petits que cela, Lun. » Ils l'étaient, mais ça n'avait pas la moindre importance. Adapté à la taille de mes doigts, disait Lun.

    La main de Lun s'est soulevée légèrement en l'air, la fumée s'échappant de ses doigts, quand soudainement, un évènement le fait sursauter Le contact d'un liquide froid rentra en collision avec son corps sans raison apparente. Le regard de Lun, ouvert instinctivement sous le liquide fixe assez idiotement, le plafond de la salle des fêtes. S'attendant sans doute à y voir une fuite, avant de redresser légèrement une tête, dodelinant. Si c'était l'autre prince de pacotille qui revenait le chercher, Lun l'assommait carrément avec la bouteille. Enfin.
    Se lever. Cela lui semblait fatiguant, rien qu'à la pensée.
    Clignant des yeux, Lun ne remarqua même pas que son casque à musique avait été repoussé de ses oreilles. Ses pupilles dilatées fixant avec incompréhension une silhouette effrayante. Très effrayante. Le regard de l'adolescent s'agrandit en voyant un insecte géant et grotesque lui dire avec jovialité : Allez debout le beau au bois dormant.

    Un frisson, provoque une chair de poule sur le bras de l'étudiant alors qu'il tentait d'identifier la voix.

    Lun allait ouvrir la bouche pour faire remarquer avec lenteur et lassitude qu'il ne dormait pas. Que c'était bien ça le problème. Qu'il aurait préféré dormir que devoir se droguer pour avoir un semblant de tranquillité. Mais répondre à un insecte géant (et grotesque) lui semblait totalement ridicule. D'autant que l'insecte lui semblait familier. Squelettique, grand. Un effet miroir ? Non. Ce n'était pas cela. Il devait le connaître.
    Certes, Lun était la groupie de Wunjo – selon les dires de Lun. Actuellement, pourtant, en très mauvais fan, il était incapable de dire s'il connaissait ou pas ce type-là. A contrario, il pouvait sourire assez idiotement en l'entendant parler de danse. Apprendre à danser. Apprendre à danser ?

    Ce type lui rappelait Wunjo Ivanova. Sauf que ce n'était pas Wunjo. C'était impossible, il n'était pas sur la liste des invités. Lun connaissait pratiquement la liste par cœur. Elyott n'y était pas, maudit Elyott. Wunjo n'y était pas. Il devait être trop occupé à soigner sa chérie enceinte.

    C'est pour cette raison, que Lun répondit nonchalamment : « Mes leçons sont privées à une seule personne, heu …. Navet ? » C'était cela. Le type en face de lui était déguisé en navet atteint par Tchernobyl. Merci de l'aide apporter par le détail. Lun aurait eu du mal à trouver sinon. Ce qui expliquait le coté insecte, géant, grotesque et même mutant.
    Enfin, c'était sympa de s'associer à son costume. Et si c'était sa cavalière ? Non. Impossible. Lun n'en avait pas. Il l'avait noyé dans la fontaine, dirons-nous. Alors ? Alors si ce n'était pas elle, c'est qu'il était bien lui.

    Lui qui ….

    « Mais dis-moi, tu ne m’as pas attendu »
    « C'est pas le moment de nous taper une dépression, toi ! »

    Lun détourna le regard du navet génétiquement modifié pour se retrouver nez à nez avec un autre machin étrange. C'était pas sa journée. Non seulement, il pensait à Cassandra, il y avait ce foutu bal, Tadashii se payait une nana dans son appartement, Wunjo se foutait sa gueule, Jun était avec quelqu'un d'autre, Set avait un cavalier, ET Elyott le fuyait.
    MAIS en plus il fallait qu'il entende des voix. Son revendeur d'opium n'était pas mauvais d'habitude.

    « …. »

    C'est un vrai cri qui sortit des lèvres de Lun alors qu'il tombe, retrouvant du même coup sa voix, tout simplement sur le sol en tentant de se redresser trop rapidement du canapé. Temps de réaction entre l'instant où il a vu le masque de protection et le moment où il a crié : 5 minutes.
    Échappant par la même occasion au type en face de lui. S'il n'avait pas été drogué, il aurait tout simplement retourné l'autre et lui aurait enlevé son masque. Là. Les pensées étaient plus difficilement cohérentes. Tchernobyl, le navet modifié et le type portant un masque. Ils étaient à eux trois tout une période d'histoire.
    Et cette mascarade, Lun ne la comprenait pas.

    Jusqu'à ce que son cerveau fasse le lien : Putain. Il fantasmait sur Cassandra, et voilà que son fantasme se métamorphosait en deux types, visiblement masculins. Il devenait donc véritablement homosexuel ? Ou c'était juste le hasard ? Car normalement, son fantasme n'aurait-il pas du être une femme. Ou au moins une pomme ? Pas que ce soit bien important. Mais ce n'était pas cohérent.

    Se redressant, ou tentant de se redresser plutôt, Lun regarda le masqué s'asseoir non loin du navet et de lui-même. Il avait peur d'être contaminé, peut-être. Pourtant, pour cela, il fallait manger le navet ou le toucher lui. Les deux lui semblait peu possible.

    En voilà encore un, qui lui rappelait quelqu'un. Mais qui ? Du premier coup, comme ça, Lun aurait dit Tsumi. Mais Tsumi gardait ses enfants. Et n'était pas inscrit sur la liste. Deux bonnes raisons pour qu'il ne soit pas là. La troisième, il n'aimait pas les bals. La quatrième, Lun y était. La cinquième, il avait refusé d'y aller quand Lun lui avait demandé. Autant de bonne raison permettaient d'arriver à la conclusion que le type effrayant face à lui n'était pas Tsumi.

    Inconnu 1 : Pseudo Wun pas Wun
    Inconnu 2 : Simili Tadashii pas Tadashii


    Et le navet n'était pas Wunjo. Lun se dit qu'à l'allure où allait les choses. Il allait bientôt imaginer Elyott, Sora et toutes la compagnie des gens qu'ils apprécient. Attendez ! Pourquoi il était en train de s'imaginer Wun en Navet et Tsumi en casque de protection radio-actif ? C'était pas étrange, ça.

    Il n'était pas sensé de rêver d'eux trois. Encore moins, eux trois ensemble. C'était nul comme plan. Surtout dans des costumes grotesques. ENCORE MOINS alors qu'il avait l'air le plus efféminée des trois. Il y avait une conspiration. Celui qui se travestissait c'était Wun, pas lui. Si ça se trouvait, il était au fait, dans le rêves de Tadashii. 1
    Bien sûr ! C'était évident. C'était lui qui rêvait que Lun devienne une nana, pour facilité les choses et Wun par la même occasion. Lui qui portait un masque, style l'homme survivant là où les autres n'avaient pas résisté. Pétasse brune qui rêve de Lun sans son autorisation.

    Mais si c'était Tadashii qui rêvait, pourquoi Lun arrivait à penser ?

    Tournant le regard en direction de Wunjo, Lun soupira doucement : « T'avais qu'à pas être en retard. J'aime pas attendre … Ou pas venir comme l'autre crétin ! » En retard à quoi, cela Lun n'aurait pas su le dire. Puisque l'autre lui reprochait de ne pas l'avoir attendu, c'est qu'il devait être en retard. Lun arrivant en avance était assez rare, et d'ailleurs dans ce cas-là, l'autre ne lui aurait rien reproché. Non, non, non. Le rêve était en retard.

    Un rêve en retard. Rien de surprenant.

    Se levant pour s'approcher d'eux, Lun pointa du doigt le faux Tsumi, le regardant avec plus d'attention. Essayant tout au moins. Ce qui n'était évident vu que l'autre portait un masque et que Lun avait peur des masques. Il voulait donc rester à bonne distance d'eux deux. Question de logique. Ce qui n'aidait pas à la communication. Lun se demanda si dans son rêve, le « masque » de Tsumi ne symbolisait pas le fait que l'autre se protégeait de lui, ou un truc dans le genre. Ou alors qu'il était immunisé et alors, le fait que Wunjo soit un navet, voudrait dire ? Voudrait dire ?

    Compliquée comme rêve. Enfin, bon, ça aurait pu être pire. Il aurait pu rêver de Mammouth, de fantôme et de vente aux enchères. Quoiqu'il lui semblait avoir rêvé de tout cela à un moment très reculé de sa mémoire.

    « Me taper une dépression à défaut de quelqu'un …. »
    Remarqua Lun d'un geste vague de la main. « Tu sais bien ... » Oui, parce que l'autre étant un faux Tsumi, il devait quand même savoir ce que le vrai Tsumi savait, question de logique. « ce que je veux dire. » termina Lun qui était déjà repassé du coté du navet avec son regard.


Une vraie girouette.

    C'est qu'il n'était pas facile de suivre.

    « Vous êtes venus en couple ? »
    Questionna Lun, comme-ci il réalisait soudainement qu'il n'était pas ne train de rêver. Clairvoyante, se rapprochant finement vers Wunjo. Passant son ongle sur le bras du jeune homme. L'observant intrigué. Subtilement. Putain, ce rêve était vachement réaliste.

    « D'habitude …. »
    Continua, complétement dans son délire, l'abrutit de Lun. « Vous êtes moins habillé. Surtout toi ! » Fit-il en augmentant la voix et en pointant du doigt Tadashii. « Car toi …. » et on passe à Wun, « J'aime bien te déshabiller. C'est …. un navet. Pourquoi un navet ? »

    Après tout.

    Un navet c'était vert ?2 Non. Ce devait être rose. Un navet génétiquement modifiée, c'est peut-être vert. Très étrange.

    « Tu peux pas enlever ton masque ? »
    Demande Lun, sautant à nouveau dans la réalité. Les masques, décidément, ça le faisaient vraiment flipper. Heureusement qu'en vrai, le vrai Tadashii ne faisait pas aussi flipper. Sinon Lun ne l'aurait jamais attaché à un bureau. Quoique peut-être que si. Il ressemblait bien, au moins la partie du corps, à son original. C'était sympa tout cela, mais qu'était sensé dire à ses apparitions ?
    Peut-être que si Tadashii enlevait son masque, ... ce serait comme dans les films. Il n'aurait aucun visage.

    Limite. Elyott, il aurait su. Il l'aurait insulté en lui disant que le fuir c'était lâche, minable, qu'il en avait raz le bol. Puis Elyott aurait eu les yeux plein de larmes. Lun l'aurait consolé. Elyott l'aurait embrassé – encore. Et Lun l'aurait prit dans une chambre – parce que dans ses rêves les lieux changent souvent par magie.

    Mais là ….,

    Limite faire un plan à trois avec Wunjo et Tadashii ? Il n'était pas d'accord. Lun n'était pas d'accord sur le principe. Wunjo allait préféré Tadashii, comme il préférait Rachel, comme il préférait les autres. Et Tadashii préférait Wunjo – pour son coté fille. Comme-ça, hop, il le travesti et il peut le présenter à ses amis sans avoir à reconnaître son homosexualité. Pratique. Et ensuite, ils adoptent ses enfants et Lun se retrouve tout seul.
    Pis, Wunjo voudrait pas coucher avec lui. Tadashii non plus. Alors pourquoi eux ?

    Pour la peine, Lun en aurait presque les larmes aux yeux. Pourquoi Tadashii voulait se marier avec Wunjo ? C'est moche en plus un navet …. qui ….

    Et Lun retombe en souriant sur les genoux de Wunjo, remarquant que les lieux entre les deux hallucinations n'est pas si éloignées. Ce qui ne l'empêcha pas dans un mouvement brusque d'attacher une paire de menottes3 au poignet de Wunjo le liant au sien. Refermant fermement les menottes autour de leurs deux poignets, avant de fixer Tsumi avec douceur parce que dans un rêve, on n'est pas obligé de mal regarder ceux nous font de la peine.

    Tu bouges et je te fais la même chose.

    Lun n'a pas parlé. Il pense avoir parler. Les effets indésirables des médicaments en plus de la drogue peut-être ? Ou simplement sa très, très, grande connerie. En réalité, il avait prévu les paires de menottes au cas où les habituelles racailles, ou pervers, viendraient l'ennuyer. Lun avait prévu d'attacher Akamu Dupreil, par exemple. Ou Charles Brisebois, ou n'importe lequel des autres profs pervers. Il aurait été le détaché plus tard. Mais maintenant, il trouvait la situation plus amusante.

    Être attaché à un fantasme qu'il imagine, c'est plaisant.

    « Si t'étais vraiment là, toi, je te foutrais mon poing dans la figure pour Rachel …. »
    Et Lun fixe Tadashii, « Et toi pour l'autre …., je sais plus son nom …. la moche. »

    La pipe fumante repose toujours sur la table, Lun gémissant plaintivement car du coup, il ne peut plus y accéder. Il aurait mieux fait d'attacher le rêve Tsumi, sauf que de ce dernier, Lun n'ose pas s'approcher. Le masque était vraiment ….

    Vraiment effrayant
    . - Déjà dit.

    « J'en ai marre que vous me trompiez tout le temps ! Je devrais vous dénoncer … »
    Tout à fait, Lun, continue dans ton délire. On sait jamais, si tu n'en avais pas assez dit pour les faire tous les deux fuir. M'enfin, l'avantage c'est que tu en as attaché un et que tu as des photographies compromettantes du second. « J'ai comprit ! » S'illumina brutalement Lun dans ses réflexions intérieures dites extérieurement. Oui, il faut suivre. Son regard passe sur la table. Tiens ? Où est passé la pipe ?
    Spoiler:

    « Tchernobyl … je suis en Tchernobyl …. car je ne devrais pas être approché Et toi en navet modifié …. car si je te connais mieux, tu deviendras mauvais et que tu en as une petite. ET Toi en …. truc affreux qui fait peur car tu me fuis en sachant que je risque de te tuer. …. Maintenant, tu peux l'enlever le masque ?
    Mais …. »

    Et là, Lun s'apprêtait à rajouter un joli et mélodrame : je ne veux pas que vous me quittiez. Néanmoins mais ses idées s'envolant en fumée d'opium, il changea brutalement d'idée, et de réflexions.

    « Vous avez quand même l'air franchement ridicule, tous les deux dans vos costumes ! Limite, vous auriez été Batman et Robin, j'aurais trouvé ça moins con que le militaire et le navet. Avoir envie de baiser un navet et un soldat en mission, c'est flippant. Limite une pomme …. Pourquoi pas. Une pomme c'est mignon. Ça fait bon élève. Un guerrier qui fuit un navet …. »

    Lun, toujours installé d'ailleurs sur Wunjo, chercha dans sa mémoire une explication avant de soupirer d'imbécilité. Ça n'avait pas d'importance. Il était tellement content d'avoir Wunjo et Tadashii auprès de lui.

    Et le blond, s'asseyant plus confortablement, continua dans son monologue longue durée : « Je suis votre cavalière à tous les deux, alors. La cavalière de toi, …. » Fit Lun en pointant du doigt Tadashii, pour la énième fois, de manière peu poli. « Et le cavalier de toi. » termina-t-il en enfonçant son index dans le ventre de Wunjo.

    Ça fait mal, mais on s'y habitue.


1^_^
2C'est mignon un navet *_-
3Je sais, tu me hais, ma chérie.
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MessageSujet: Re: Valentine's Day's Play   Valentine's Day's Play EmptyMer 10 Mar 2010 - 1:57

Irydessa de Plessis Bellière, déguiséz en Déesse Perséphone, Reine des Morts et Épouse d'Hadès, revisitée à la mode du dix-huitième siècle, portant une robe imaginée et dessinée par son père, venait de quitter le cavalier que le sort lui avait destiné afin de rencontrer quelques personnes, tenter de retrouver des amis, des connaissances, son second verre, vide, à la main.

Ce soir, Irydessa avait envie de s'amuser, d'être à la fois Ange et Démon. De toute façon, que pouvait elle craindre ? D'un, un masque cachait son visage, bien qu'il ne fut pas très pratique. De deux, la jeune femme avait bien dit un jour à Lun Marv qu'elle n'était pas parfaite, que son être était même loin de la perfection, et qu'elle n'avait nulle honte à ne pas être l'une des plus sages demoiselles qui pouvaient joncher la terre ? Deux bonnes raisons aux yeux de la belle, pour faire la fête jusqu'au bout de la nuit, sans se soucier du lendemain, ni du qu'en dira-t-on. Aussi s'était elle permise d'embrasser son cavalier, précédemment. Sans même lui demander son avis, sa permission. Un baiser chaste, néanmoins.

Les résultats des enchères étaient tombés, les votes pour élire le roi et la reine de la soirée débuteraient plus tard. Quelques fêtards semblaient déjà bien mal en point, ivres morts. Certains étaient assis, à demi évanoui, tant et si bien que la jolie Irydessa de Plessis Bellière se demanda un instant si le coma éthylique n'avait pas frappé l'établissement et ses étudiants.

"- Qu'elle bande d'inconscient. La soirée va finir en cacahuètes si cela continu ainsi..." dit tout haut la jeune femme ce qu'elle pensait tout bas, bien qu'avec la musique personne n'entendit ses réflexions.

La belle ne tarda pas à revenir près du bar, chercher un troisième verre, mais un simple coca cette fois, et remarqua que l'homme qui voulu la servir se trouvait être celui qui l'avait accueilli à son arrivée, lui remettant les bracelets, l'un pour elle, l'autre à offrir à son partenaire de la soirée.

"- Un verre de coca, je vous prie."
demanda la belle, devant le regard interrogateur de l'homme, attendant que la jolie jeune femme lui indique la boisson qu'elle désirait consommer.

Une fois servit, la jeune femme s'éloignât du bar, s'engouffrant à nouveau dans la foule des fêtards, venus célébrer cette si particulière occasion: Saint-Valentin, carnaval et nouvel an, tout en même temps. Trois bonnes raisons de faire trois fois plus la fête, donc. Passant près d'hommes discutant, la belle entendit quelques paroles, qui la firent se retourner. Pas les paroles en elle même... Mais la voix...

Se retournant donc, la belle aperçu une crinière blonde, celle d'un homme vêtu un geisha... Celui dont la voix n'était autre que celle de Lun... Une voix déclenchant soudainement un fort battement de cœur chez la jolie demoiselle, qui venait de reconnaitre le jeune homme au simple son sortit de sa bouche, lui ayant chatouillé, caressé, l'oreille. Lun.

La jeune femme sembla hésiter. Puis, décidant que le masque cachait son identité, que si elle ne faisait pas cela ce soir, alors elle ne s'en donnerait probablement plus jamais le droit, la jeune Irydessa du Plessis Bellière cessa là ses réflexions, pour se diriger vers le jeune homme. Après tout, Lun avait vu tant de femmes, et ses oreilles en avait tant entendu, qu'il ne reconnaitrait probablement pas la voix d'Iris.

Arrivant à hauteur de Lun, sans plus réfléchir, la jeune femme posa ses lèvres sur celles du jeune blonds, l'embrassant, se retira pour le regarder, murmurât "Je t'aime" et repartit, aussi vite qu'elle était venue, se fondant dans la foule.

La demoiselle se demanda un instant si Lun allait la suivre, pour savoir qui elle était. Mais la belle ne voulait pas qu'il sache. Elle avait peur. Peur que s'il apprenne ses sentiments, plus rien ne soit jamais comme avant... Voulant éviter cela, la belle se retira de la salle, sortant dans un coin abandonné, défaisant sa robe, qu'elle avait mis tant de temps à enfiler. Dessous, il y avait une robe, plus fine, plus courte et plus ordinaire. La belle ne savait même pas pourquoi elle l'avait mise. Un tissu rouge, très cours, s'arrêtant à mi-cuisse, muni de petites bretelles. Genre robe d'été. Avec un masque noir. Et des cuissardes elles aussi noires, jusqu'alors cachées sous la robe de bal de la belle. Hasard si la demoiselle l'avait mise. Mais en tout cas, sa lui était utile maintenant.

Au sol gisait la robe de la belle. Pratique quand même, au final. La robe n'avait pas subi de dégradation suite à ce changement en hâte. Irydessa la prit sous le bras, retourna au bar, ou se trouvait encore l'homme qui l'avait accueillis, et lui demanda de garder sa robe pour le reste de la soirée. Le chinois alla la ranger, promettant d'y veiller. La jeune femme lui sourit alors, s'engouffrant à nouveau dans la foule... Toujours prête à s'amuser. La soirée n'était pas terminé. Au contraire... Aux yeux d'Irydessa, tout ne faisait que commencer...
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