[Warning] Cours, vas-y... que je te rattrape.

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Le pas lourd, le corps avachi et les yeux encore un peu fermés, Sei descendait les escaliers avec peu de conviction. Il n'était pas chez lui, il avait dormi chez un pote fils à papa mais plutôt sympa. Se frottant les tempes en arrivant jusqu'à la cuisine, il entendit une sorte d'acclamation quand il franchit l'ouverture en arche. Relevant la tête, il constata qu'il était le dernier levé et qu'ils avaient tous déjà entamés le petit déjeuner. Esquissant un sourire, il balbutia un salut et se traîna jusqu'à la dernière chaise libre.
Hier soir, ils avaient encore fait la java comme tous les week-ends en ce moment. L'alcool rythmaient leurs conversations et, sans honte, ils avouaient ne pas se rappeler de tout... Sei lui, se rappelait avait été dans les premiers à être bourré puisque les 3/4 de sa soirée étaient passés aux oubliettes. Il adorait boire et pas juste pour finir allongé avant les autres. Non, il trouvait vraiment un intérêt à l'alcool, il adorait le goût que ça lui laissait en bouche, la sensation qui le parcourait quand son corps dépassait la limite raisonnable. Oh, il savait que tout était différent, au ralenti mais tout semblait aussi plus fun. Le contrecoup de vomir ou d'avoir la gueule de bois n'était qu'un moindre inconvénient à ses yeux.

Une fois le petit déjeuner avalé, ils passèrent à tour de rôle dans les douches (heureusement, il y en avait 3!). Certains restèrent en tenue légère car c'était samedi, ils n'étaient pas tard et ils n'avaient pas spécialement prévu autre chose. Sei lui, se prépara comme il le fallait. Ce matin, il devait voir Shuuri pour faire du sport... Ça risquait d'être amusant vu son état. D'ailleurs, il emprunta un pantalon de jogging blanc et un haut noir à son pote en lui promettant de le lui ramener avant la prochaine beuverie. Les cheveux en arrière, retenus par un bandeau bordeaux, la racaille resta quelques minutes avec sa bande de potes, à jouer à la console, aux cartes pour d'autres ou simplement à discuter.
Le téléphone de Sei sonnait déjà à tout va, et ce n'était même pas Shuuri. Taquiné sur le nombre de conquêtes qui désiraient le voir, Sei se contentait de ricaner sans avouer que c'était sûrement davantage son gang que des femmes en détresse. Ces derniers temps, il désirait profiter un peu plus de sa vie même si ça voulait dire boire, fumer et baiser. Voler des gens, des touristes, ce n'était plus son passe-temps, c'était devenu trop simple et les autorités de Keimoo avaient tendance à faire plus de rondes qu'avant.

Vers 10h, il quitta ses amis ainsi que la résidence et prit le chemin du parc d'Hiryuu. Sei passait généralement plus de temps dans le quartier Bougu mais pour être tranquille un samedi matin et pouvoir se dépenser comme ils en avaient envie tous les deux, en courant à un rythme donné, il leur fallait un parc respecté et respectable. Celui d'Hiryuu était parfait, il était entretenu, assez fréquenté sans être trop et le lac du milieu rafraichissait l'ambiance.
Le soleil commençait à taper en ce début de journée, Sei sentait que sa motivation vacillait à chaque pas qu'il faisait. Son mal de crâne n'était pas encore tout à fait partie malgré les médocs qu'il avait avalé, cependant il allait faire en sorte d'être frais et dispo sinon il risquait encore de se prendre une soufflante. Shuuri était comme ça, elle n'avait pas sa langue dans sa poche et tous les deux, ils se prenaient plus souvent la tête qu'autre chose. Ça faisait maintenant 1 an (à peu près) qu'ils se connaissaient et leur relation n'avait jamais changé, ils se haïssaient et s'adoraient en même temps. Sei voulait l'étrangler et la serrer contre lui à chacune de leur rencontre. Un peu compliqué, oui.

10h12, le jeune homme se trouvait dans le parc, non loin d'un banc sur lequel il s'assit quelques secondes plus tard. Il était à leur point de rendez-vous, la demoiselle ne semblait pas encore être arrivée. A moins qu'elle soit déjà partie faire un petit tour comme une grande, ils ne dépendaient pas l'un de l'autre.
Glissant sa main sur son front, la racaille pesta en se rendant compte qu'il n'avait pas ses lunettes de soleil avec lui. Quelle plaie! D'ailleurs, il n'avait rien pris d'autre que son portable et son portefeuille, ce qui voulait dire que s'il avait soif, il allait devoir se contenter d'attendre. Rejetant la tête en arrière, il soupira en attendant sa vilaine dulcinée.

Sitôt réveillée le premier réflexe de Shuuri fut, comme chaque matin, de tendre sa main vers sa table de nuit et y récupérer son téléphone. Il était tous juste 8 heure, un samedi matin, et elle avait déjà deux sms de manqués ! Un datant de la veille, de sa mère, et un d'Akira, son meilleur ami, datant d'il y a moins de 5 minutes. Souriant doucement, entre deux étirements et suivit d'un bâillement à s'en claquer la mâchoire, la jeune fille répondit aux deux messages avant d'enfin se décider à se lever.
Ça avait beau être le Week-end, Shuuri n'était pas du genre à lambiner sur un lit. Elle préférait de loin mettre à profit ses journées pour faire quelque chose, n'importe quoi, de plus constructif que le glandage. D'autant plus qu'elle était censée retrouver Sei, un « ami » avec lequel elle avait prévue de courir, un peu plus tard dans la matinée.
Elle se leva donc, les cheveux emmêlés et le corps encore engourdit par une nuit de sommeil , et se dirigea sans un regard pour sa colocataire vers leurs salle de bain commune. Faisant glisser sa chemise de nuit le long de son corps fin, allumant l'eau froide, la jeune femme se glissa sous la douche d'un air décidé. C'était glacée, mais c'était exactement ce qu'elle recherchait ! C'était bon bon la circulation et ça avait le mérite de chasser les dernières traces de sommeil de son corps. Après tous si c'était pour se rendormir, autant rester au lit.
Se savonnant rapidement, mais consciencieusement, elle finit de se laver en 5 minutes et, une serviette autours de son corps, se sécha les cheveux.
Enfilant ses sous-vêtements elle se dirigea finalement vers son armoire et en sortie un joggings ainsi qu'une finette de couleur noire, qu'elle enfila sans un mot, avant de descendre dans le réfectoire pour petit déjeuner.
Celui-ci était presque vide, la plupart des étudiants dormant encore, aussi trouva t-elle un place vide où s'installer pour manger tranquillement.
Une fois ses deux tartines de confitures et son café terminé, les déjeuners occidentales ayant pris le pas sur ceux japonais, elle remonta dans sa chambre et passa un coup de peigne dans sa frimousse d'un roux artificiel avant de finalement se décider à quitter l'université. Il était à peine plus de 9 heure. Elle avant encore largement le temps avant de rejoindre son ami. D'autant plus que Sei, non content d'être un chieur de première, était aussi du genre à ne pas s’embarrasser des horaires... A ce demander ce que la jeune fille faisait avec lui. Ils passaient dalleurs presque autant de temps de se disputer qu'à se câliner, mais c'était sûrement en grande partie qu'ils s'entendaient si bien... Ils étaient tous les deux pourvu d'un caractère sanguin, entier, mais ne l'utilisaient simplement pas à même escient. Elle aimant à remettre les gens dans le droit chemin -ou ce qu'elle considérait comme tel- et lui aimant à s'en éloigner le plus possible afin de passer le temps... Vraiment deux esprits opposés... Mais c'était justement ça qui était si intéressant dans leur relations parfois des plus ambiguë, ou malsaine, au choix.
Marchant d'un pas lent jusqu'au parc où ils c'étaient tout deux donné rendez-vous, Shuuri en profita pour observer une fois de plus les alentours à son école. Ces derniers n'étaient ni particulièrement beau ni particulièrement repoussant, ils étaient là et c'était tous ce qui comptait... *Un peu comme Sei en faite* Pensa la jeune femme, tout en contemplant l'un des nombreux commerce installer près du pensionnat dans l'espoir de faire des étudiants leurs commerce.
Sei était à la fois beau, physiquement parlant comme mentalement, et repoussant, dans ses attitudes et sa manière de se foutre en l'air par l'alcool et par la clope, entre autre... était loin d'être idiot, quand bien même laissait-il parfois paraître que si, mais il ne faisait rien pour améliorer son caractère. Il se foutait en l'air et foutait en l'air et foutait en l'air ses capacités intellectuels dans un même temps, ce qui avait le don de mettre la jeune rebelle en pétard.
Pourquoi gâcher un tel corps, un tel cerveau -car Shuuri voyait bien, quand ils parlaient tous les deux, tranquillement installer, que l'étudiant en mécanique n'était pas qu'une racaille ou un pervers- ? La jeune femme ne savait pas. Pas plus qu'elle ne savait pourquoi, un an plus tard, elle parlait toujours à ce type si agaçant... En encore, si ce n'était que parler...
C'est sur ses pensées, quelque peu colérique, que l'étudiante arrive au parc -en avance, évidemment- et se mise à courir sans demander son reste.
Elle en était déjà à son deuxième tous quand, arrivé au lieu de leur rendez-vous, elle vie Sei l'attendre sagement sur le bac, l'air quelque peu défait de ceux manquant de sommeil -ou ayant trop forcer sur la bouteille, au choix-
L'approchant par derrière, faisant discrètement demi-tours, Shuuri lui hurla aux oreilles sitôt arrivé à sa hauteur.

- Hey beau gosse ! J'espère que ta gueule de bois ne te file pas la migraine ! De toute, si ce n'était pas le cas, vu les décibels utilisés par la jeune-femme, la migraine n'allait pas tarder... Souriant de plus belle, elle lui donna un tape sur la tête, effleurant au passage sa chevelure d'un rose soyeux -elle adorait la douceur de ses cheveux- T'as déjà deux tours de retard mon coco, j'te promets de pas te faire la morale, pour aujourd'hui, si tu parviens à me les rattraper ! Gros sourire, sadique. Il n'y parviendra pas... ou alors, s'il y parvient, elle aura de quoi rire devant son air malade et éreinté... Gagnante dans tous les cas !

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Le soleil ne tapait pas encore vraiment très fort, et seul un petit vent venait faire bouger les mèches de Sei trop courtes pour rester cachées derrière le bandeau. C'était agréable, les yeux fermés et le silence autour. Certains endroits de la ville méritaient vraiment le détour même si, ici, ce n'était qu'un parc. De ce temps-là, il ne fallait pas rester enfermé chez soi, c'était du gâchis ... Seulement voilà, le père de Sei devait penser l'inverse. Oh, il n'avait rien contre le soleil ou les jours de beau temps, juste que son fils passait trop de temps à l'extérieur ou pas assez à l'intérieur. Au point qu'ils ne se parlaient plus vraiment tous les deux.
Les pensées parties un peu trop loin, Sei ne vit ni n'entendit Shuuri revenir de son second tour et se faufiler derrière lui. Dans sa tête, il était persuadé d'être le premier mais c'était sans compter sur la bonne volonté de la rouquine. Elle était rebelle, ça oui, mais elle respectait quand même des règles simples comme celle d'arriver à l'heure. Au fond, ils n'avaient vraiment pas grand chose en commun car la racaille lui, peinait beaucoup à arriver à l'heure, que ce soit chez le dentiste ou simplement à la fac. Non pas qu'il était débordé ... plutôt fainéant, oui.
Et il sursauta. Évidemment. Un petit cri s'échappa même de ses lèvres.
Il se redressa aussitôt, quittant la douceur du banc pour se mettre sur ses deux jambes, la main sur le cœur. Sur le coup, il avait oublié qu'il avait pratiquement mal à la tête, seule la surprise le frappait de plein fouet. En deux secondes, il réalisa qui était la responsable et sa réaction ne se fit par tarder.

~ Mais t'es malade! ... Raaaaah, ça y est, j'ai mal au crâne. J'espère pour toi que t'es motivée aujourd'hui. Et non, ce n'était pas une façon de lui dire "t'inquiète, ça va aller" mais plutôt "parce que tu vas morfler!". Sei aimait beaucoup cette entente taquine qu'il y avait entre eux, même si là sur le coup, il aurait bien voulu l'étrangler. Courir avec un mal de crâne et sous le soleil, c'était carrément de la torture mais il n'avait pas dit son dernier mot. Niveau vengeance, il n'était pas en reste et Shuuri avait déjà terminé son tour dans le lac ... Tout cela restait amical, et si par mégarde il s'avisait de penser à la frapper tellement il était en colère (que ce soit de sa faute à elle ou de quelqu'un d'autre), le jeune homme savait se contrôler et aller voir ailleurs. La première fois qu'il avait dû abréger leur "rendez-vous" car il sentait qu'il était trop énervé, Shuuri avait dû se poser beaucoup de questions. Ils n'en n'avaient jamais vraiment reparlés, peut-être avait-elle compris. Fallait dire que la rebelle était spéciale à ses yeux même s'il pouvait rester 2 mois sans la contacter.

Reprenant une pose moins surpris, Sei se frotta le visage avec ses deux mains, appuyant 2 secondes sur ses tempes comme pour centrer la douleur et, d'un signe de tête, invita Shuuri à entamer leur petit footing régulier. Sei courrait plus vite qu'elle, il n'y avait pas photo, mais ils s'étaient mis d'accord sur un rythme commun pour pouvoir profiter aussi de discussions parfois insensées mais toujours intéressantes. Si Sei ne courrait pas avec elle, autant ne pas se donner rendez-vous.
Dans un rythme donc "ralenti" mais soutenu quand même car la rouquine n'était pas une débutante, Sei tentait de se concentrer sur autre chose que sur les coups de marteau dans son crâne. La prochaine fois, il ferait en sorte de ne pas se souler la gueule avant de courir, ou d'annuler tout simplement car là, c'était juste horrible.

~ T'aurais pu sortir le short, il va sûrement être là aujourd'hui aussi. Ça, ça faisait partie de leurs discussions spéciales à chaque fois qu'ils courraient. Depuis maintenant plusieurs mois, Sei et Shuuri avaient remarqué -et pratiquement en même temps en plus!- qu'un homme s'était mis à les suivre. Oh rien de terrifiant là-dedans, ce n'était pas un vieux pervers qui zieute les jambes d'une gamine qui aurait l'âge d'être sa petite-fille, non non, c'était un adolescent sûrement bientôt majeur qui avait des vues sur la rebelle. Sei s'était beaucoup amusé avec lui sans jamais lui adresser la parole, à s'arrêter sur le côté d'un coup sec en le forçant à faire pareil un peu plus loin car il ne voulait pas courir devant. Le mieux, c'était le jour où il avait serré Shuuri dans ses bras juste pour le faire enrager mais rien ne semblait pouvoir le faire sortir de ses gonds, ce gosse!
Allait-il être là aujourd'hui?

En attendant, Sei repensa aux paroles de Shuuri, il était hors de question qu'il rattrape ses deux tours perdus. Ou alors, il les ferait en dernier mais ils n'avaient pas de tours précis à faire, ils courraient juste autant qu'ils le voulaient, en profitaient aussi pour se doucher ensemble, boire un verre à l'occasion et manger un morceau si l'heure était propice. C'était convivial et puis, Sei pouvait bien lui accorder du temps, il n'était pas sans se faire chier à ses heures perdues.

Et la réaction que Shuuri attendait ne manqua pas, Sei se mit à sursauter au contacte de ses mains sur ses épaules ? Mieux même, elle réussi tirer de lui une chose qui valait de l'or tant elle était rare -tout du moins autrement que de plaisir, sans fausse modestie-, un petit cris de surprise !
Son petit coté sadique était aux anges tant il se délectait de la réaction de son ami-amant-ennemi. Elle était parvenu à lui faire peur et, comme elle s'en serait douté, il tentait de regagner sa dignité perdu lors de son sursaut par des maugréages qui, toute habituée qu'elle était, amusait la jeune femme plus qu'ils ne l'ennuyait.

- Mais t'es malade! ... Raaaaah, ça y est, j'ai mal au crâne. J'espère pour toi que t'es motivée aujourd'hui.

Regardant son ami en souriant, ou tout du moins ce qu'elle appelait « ami » afin de se soustraire à l'obligation d'expliquer leur relation qu'elle savait pour bon nombre de gens malsaine a de tierce personne -personne ne demande de plus ample explication à l’appellation ami, non?-, elle ne pu s'empêcher de le trouver attendrissant à sa manière de se frotter les yeux comme un gamin fatigué. Il était chiant, râleur, imbuvable, auto-destructeur et cassant, mais il était aussi extrêmement attentionné et tendre, parfois, sans forcément s'en rendre compte d'ailleurs... Cette espèce de bipolarité, consciente ou non, amusait drôlement la fausse rousse. Lui qui passait son temps à faire connerie sur connerie -ce qui avait, par ailleurs, le don de faire piquer des colères noire à l'étudiante en géopolitique qui, elle, rêvait d'un monde sans aucune drogue ou aucunes substance nuisible aux personnes- pouvait parfois être si mignon que, dans ces moment là, ça en devenait presque déstabilisant.
Les premières fois l'étaient en tous cas, les premières fois ou elle était parvenu à parler au garçon sans qu'ils ne se prennent la tête sur un sujet pour nombre de gens anodin. Mais maintenant, lors de ces rares accalmie souvent sujette à une passion toute autre que celle de leurs divergence politique, la jeune-femme se contentait de profiter du moment pour se laisser aller dans les bras de l'homme qui savait si bien la mettre hors d'elle même.
Ça aussi c'était marrant d'ailleurs. Elle aurait put avoir bon nombres d'amis, ou d'amants, ou même d'ennemis, mais c'était avec lui qu'elle se sentait le mieux lorsqu'elle avait besoin de prendre un peu l'air ou de se changer les idées... Elle ne l'aimait pas, pas d'amour en tout cas, mais avec leur disputes incessante et leurs caractère à la fois si proche et si éloigné, elle savait qu'elle pouvait être elle même et se laisser aller à la colère sans risquer de le faire fuir. Lui même en faisant de même avec elle... C'était malsain, mais bénéfique.
Quand enfin Sei se décida à courir, malgré la grimace tordant son visage fin prouvant à elle seule qu'il n'en avait aucune envie -faisant d'autant plus jubiler la jeune-femme qui adorait savoir son ami souffrir du fait d'une soirée bien trop arrosé qu'il n'aurait jamais du connaître-, Shuuri le suivit et se mit à courir à ses cotés.
Bien qu'endurante, peut-être même plus que Sei, l'étudiante n'en restait pas moins plus petite que lui, avec de toute petite jambes, aussi avaient-ils décidé d'un commun accord de trouver un rythme s'accordant à leurs deux vitesse. Et Shuuri lui en était reconnaissante. Non pas que ça l'aurait déranger de courir seule, preuve en est faite qu'elle l'avait fait tantôt, seulement quitte à se donner rendez-vous pour courir, autant le faire ensemble !

- T'aurais pu sortir le short, il va sûrement être là aujourd'hui aussi. Se retournant vers Sei, elle lui tira la langue dans un sourire, sentant doucement la sueur couler le long de son front du fait de la chaleur présente et de son tours passé.
- Voyons très cher ! Je t'ai déjà dis que ça ne se faisait pas de donner de faux espoirs à un gamin ! Je sais que je suis des plus désirable m'enfin... je préférerait que la vue de mes jambes parfaite ne lui coupe pas son rythme du fait d'une légère boursouflure à son entre jambes !

Nouveau sourire taquin, l'image du jogging du garçon déformé par son excitation venant à l'esprit de la jeune fille et la faisant discrètement pouffer. Espérons qu'il ne sera pas là aujourd'hui, sinon les yeux de Shuuri risqueraient de glisser d'eux même vers cette zone intime et personnelle, et elle ne pourrait retenir un véritable rire de s’échapper de ses lèvres cette fois ci.
Ce jeune homme, sûrement même plus jeune qu'elle, venait quelque fois courir non loin d'eux et en profitait toujours pour, sans fausse modestie une fois encore, mater les fesses -et pas que- de la jeune-femme. Bien que ça ne gênait pas tant cette dernière d'être ainsi observé, ça en était même plutôt flatteur, elle ne pouvait s'empêcher de se trouver quelque peu mal à l'aise à l'idée que le gamin venait ici juste pour elle... C'était une possibilité minime certes, il pouvait aimer courir, tous simplement, mais indéniable... Sei lui, ayant aussi remarquer le gosse, semblait s'en amuser plus que de raison. Le rendre jaloux ou stopper son rythme étaient tant de jeux qu'il avait trouver pour s'occuper lors de leurs cours, et Shuuri devait bien admettre que, même si elle avait pitié pour la garçon, c'était parfois drôlement marrant !
Et comme Dieu, s'il existe, était un sacré farceur, le dis jeune homme pointa le bout de son nez à peine leur premier tour terminé

- Quand on parle du loup... Se tournant vers Sei, un sourire en coin, elle murmura à voix très faible. C'est quoi ton programme pour aujourd'hui ?

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En fait, il faisait beaucoup trop chaud pour courir. Si au départ, Sei avait trouvé ce temps magnifique pour faire un footing matinal et sentir monter en lui cette sensation d'être bien vivant, il le regrettait déjà. Même pas la moitié d'un tour, et il avait déjà envie de se mettre à l'ombre et de piquer un somme. Sûrement que son mal de crâne n'arrangeait pas les choses mais puisqu'il en était le seul responsable en toute connaissance de causes, il ne disait rien. Ça lui tapait pourtant sur le système, il se sentait légèrement à fleur de peau comme si la moindre agression -même minime- allait déclencher chez lui un comportement des plus violents. Et bizarrement, ce qui lui servait de calmant à cet instant, c'était Shuuri. Sa bonne humeur, son sourire, sa motivation, ses cheveux roux qui semblaient portés par le vent comme si tous les soucis du monde pouvaient s'en aller dans la brise matinale.
C'était assez déstabilisant pour Sei de constater qu'elle le calmait aujourd'hui et qu'elle l'avait bien énervé la dernière fois qu'ils s'étaient vus. Au point même qu'ils s'étaient séparés fâchés et que seul le temps avait pu lui rendre son calme. Il avait conscience qu'elle était spéciale mais il avait aussi l'impression qu'elle se jouait de lui, qu'elle lui cachait une personnalité bien profonde, bien plus personnelle que celle qu'elle voulait bien lui montrer. Bien sûr, la rebelle ne savait pas tout de lui non plus, ils n'étaient pas inséparables mais en 1 an, Sei savait qu'il était plus proche d'elle que de certains de ses amis pourtant récurrents.
Aussi, à des intervalles irréguliers bien qu'il en avait rien à faire de se faire griller à mater sa partenaire, Sei prenait le temps de la regarder de haut en bas et son humeur s'améliorait aussitôt. Il ne fallait cependant pas grand chose non plus pour qu'elle redescende mais tant pis.

Par habitude, ils partirent sur le sujet de cet inconnu en filature qui semblait habiter assez près pour savoir quand est-ce que sa bien aimée venait courir. Sei ne comprenait pas vraiment comment est-ce qu'on pouvait être aussi patient, venait un temps où il fallait savoir avoir du cran et faire le premier pas. Shuuri en était capable elle, elle l'avait déjà prouvé à maintes reprises mais cette fois, il semblerait que cet adolescent en crise ne soulève en elle aucun intérêt. La racaille en ricanait, surtout quand il se remémorait les instants torrides qu'il passait avec elle quand l'humeur s'installait. Ce mec n'avait aucune chance de la satisfaire même s'il pouvait peut-être la séduire.

~ J'aime voir tes jambes, moi aussi. Et j'aime qu'il soit déstabilisé. Au fond, ça m'agace d'être suivi. On peut jamais être tranquille, si c'est pas lui c'est mon portable qui sonne, c'est tes potes qui veulent que tu les rejoignes, c'est mon père qui s'inquiète ... Y a toujours un truc! Non pas qu'une petite jalousie venait de s'installer, il n'y avait pas de ça entre eux, c'était plutôt de l'agacement grandissant. Sei détestait devoir aller à gauche s'il voulait aller à droite. Là, c'était comme s'ils étaient surveillés, traqués et ça le mettait vraiment très mal à l'aise.
D'ailleurs, aujourd'hui n'était vraiment pas le jour pour ça.

Et le destin se voulait fatidique. Le jeune homme venait d'apparaitre dans leurs champs de vision, décollant du côté peu de temps après leur passage et se calquant à leur rythme. Sei n'était pas d'humeur à exposer un sourire, à taquiner Shuuri pour tenter de gêner l'intrus, il allait juste se mêler de ce qui ne le regardait pas vraiment.
Il ne prit pas la peine de répondre à la rebelle et cessa de courir d'un coup sec. L'ado tenta une esquive discrète mais ses yeux trahirent ses pensées et Sei se retrouva devant lui en un rien de temps, lui barrant la route pour bien lui faire comprendre qu'ils devaient discuter. L'autre s'arrêta 2 bons mètres avant lui et le fixa avec un air assez peu engageant. Le considérait-il comme un rival? Qu'attendait-il? Que Sei lui dise qu'il lui léguait Shuuri? Fallait pas rêver, c'était avec lui qu'elle courait, c'était à lui qu'elle avait pensé pendant 2 tours à courir toute seule et c'était sûrement vers lui qu'elle revenait maintenant en se demandant ce qui allait bien se passer. Il était temps de bouger, la demoiselle risquait de foutre son nez là où il ne fallait pas. Sei se fichait bien qu'ils se fâchent suite à ce qu'il allait dire ou faire, ou moins ils allaient être tranquilles.
D'un geste assuré, le jeune homme réduisit la distance entre eux deux :

~ Faut vraiment que t'arrêtes de nous suivre, ça devient agaçant. Si t'as pas les couilles d'aller la séduire, passe ton chemin mais viens pas nous faire chier en croyant être discret. Ça fait des mois qu'on a remarqué ton manège, aujourd'hui, c'est juste ridicule. Alors décide-toi là tout de suite à aller la voir ou rebrousse chemin avant que je ne te force à rentrer chez toi. Sei savait qu'il n'était pas concerné par cette histoire, qu'il était peut-être vu comme un élément gênant pour une envie de se déclarer à l'être aimé mais il n'en n'avait que faire. Il n'y avait plus rien à cacher, Shuuri avait déjà découvert ses sentiments et ce depuis longtemps. Il ne restait plus qu'à ce mec à passer en mode chevalier courageux et à délivrer la princesse du vilain dragon. D'ailleurs, ça aurait été amusant qu'il monte sur ses grands chevaux et kidnappe la belle sous les yeux du vilain, mais il y avait tellement peu de chance que Shuuri se laisse faire ...

Se décalant un peu car son mal de crâne venait d'empirer drastiquement, Sei alla près du lac et se pencha en avant en croyant vraiment qu'il allait vomir. La chaleur le rendait bizarre et il n'avait fait qu'un seul tour. Une mauvaise journée en perspective? Ça sentait la dispute dans le 1/4 d'heure et ça, ça le rendait grognon aussi. Il avait eu envie de se détendre en compagnie de mademoiselle mais sûrement qu'elle allait trouver de quoi critiquer son comportement. Rien à foutre, ils n'étaient plus des gosses et lui, quand il voulait une nana en particulier, il n'attendait pas qu'elle soit seule pour aller la voir et il ne perdait pas des mois à la mater.
Se glissant sous l'ombre d'un arbre, il se laissa glisser contre le tronc en fixant la scène sous ses yeux. Shuuri allait-elle rester à attendre que l'intrus vienne la voir ou allait-elle venir vers lui pour voir comment il allait avant de lui passer un savon? C'était amusant comme situation, la racaille était persuadée que tout allait changer après ça. Que la demoiselle accepte la déclaration ou non, même si techniquement le fait qu'elle se tape un mec bien précis changerait ses plans. Baaah tant pis, la rouquine n'était pas son seul exutoire.

Shuuri courait toujours, sans réellement prêter attention au pseudo compliment que venait de lâcher celui qui avait l'immense honneur -en toute modestie bien sûr- de partager sa couche lorsque l'envie leur en prenait de passer du bon temps, et prit plusieurs secondes avant de se rendre compte de l'absence de Sei à ses côté. Elle ne remarqua sa disparition que lorsque plusieurs secondes passèrent sans qu'elle n'entende ses ronchonnement emplir l'air environnant et parvenir jusqu'à ses oreilles à moitié bouché par le son du vent les percutant au rythme de sa courses.
Quand elle se retourna pour voir où elle avait bien pu perdre son ami de vu, elle vit celui-ci, quelques dizaines de mètres plus loin, entrain de surplomber de toute sa hauteur le pauvre adolescent ayant eu le malheur de penser que courir après celle qui lui plaisait -littéralement, de surcroît- était une bonne idée... La jeune rebelle n'était pas sûre de si Sei était ou non en train d'agresser le pauvre garçon, ni des raisons le poussant à le faire si c'était bien le cas.
Pour rigoler ? Sûrement ! Elle savait depuis longtemps qu’emmerder son monde était un passe-temps de la racaille, mais elle n'était pas sûr que s'en prendre à la même personne lui soit longtemps passionnant... C'était soit que Sei commençait à en avoir mare de voir sa tronche, soit qu'il était jaloux. La première possibilité étant la plus plausible dans la mesure ou sa relation avec Sei consistait justement à ne pas s'encombrer de ce genre de sentiment bouffant et inutile comme la jalousie.
De toute façon, elle comme lui n'auraient pas à faire des pieds et des mains pour trouver un autre partenaire le cas échéant, en toute modestie une fois encore, ils n'avaient donc rien à gagner à se pourrir la vie dans une relation qui avait justement pour but de les faire se sentir mieux !
Les seules disputes qu'ils s'autorisaient étaient celles concernant le comportement destructeur -voir pire, auto-destructeur- de Sei, que Shuuri c'était lancer comme défi à elle même de changer, et qui étaient depuis longtemps coutumières au deux protagonistes.
Attendant que la discussion entre les deux garçons finissent, préférant garder ses distance afin de ne pas entendre le flot de connerie sortant de la bouche de son ami et ainsi minimiser sa colère, l'élève de première année en Géopolitique vit finalement le jeune inconnu tourner les yeux vers elle et, alors que Sei allait choir à l'ombre d'un arbre, s'approcher d'elle timidement.
Et merde !
Plus moyen de reculer maintenant, qu'importe ce que cette saleté de Sei lui avait dit, l'inconnu semblait bien décidé à ne plus le rester très longtemps... Ce sale teint le lui paiera !

- Bon... Bonjour.

Super, ça commençait déjà bien ! Le pauvre enfin arrivait à peine à articuler un salut convenable et il devait se déclarer ? La bonne blague ! Prenant son sourire le plus avenant, afin d'éviter au pauvre enfant de tomber dans les pommes avant même d'avoir pu finir sa première phrase. Plusieurs minutes passèrent ainsi, les deux jeunes échangeant quelques banalités alors que le garçon, s'avérant s'appeler Naoki et être âgé de tout juste 17 ans, avant que finalement Shuuri ne se décide à le quitter sans omettre de lui dire un « A la prochaine » et de rejoindre son ami maintenant assoupi.
Tapant un grand coup sur la tête de ce dernier, le regard sévère, elle n'attendit même pas que celui-ci ne se mette à râler (ce qui arrivera indéniablement vu le coup qu'il venait de recevoir) et continua d'une voix ferme

- Il s'appelle Naoki, a 17 ans, nous avons discuter un peu et ça s'arrête là ! Content ? Puis, d'une voix plus douce. On rentre ? J'ai plus envie de courir et il fait trop chaud, j'ai envie de prendre une douche...

Invité

L'ombre faisait du bien à Sei, qui avait fermé les yeux depuis quelques secondes déjà pour tenter de contrôler les martèlements qui s'en donnaient à cœur joie dans sa tête. Il faisait vraiment très chaud aujourd'hui, il mourrait de soif et pourtant, c'était parce qu'il avait trop bu qu'il se sentait si mal. Quel comble! Les quelques passants qui se promenaient ne gênaient en rien sa tentative de se calmer, appréciant de plus en plus de rester à ne rien faire dans un parc public. Le vent faisait doucement bouger l'eau derrière lui et quelques bruits lui parvenaient aux oreilles sans qu'il ne sache vraiment ce qu'ils représentaient. Il était bien.
Et tout changea. Le coup en lui-même n'était en rien inhabituel entre eux et Sei en prenait généralement son parti parce qu'il le méritait mais là ... Shuuri avait-elle déjà oublié qu'il avait mal au crâne? Ou bien se prenait-elle le droit de se prendre pour sa mère? Peu importe, c'était décidément le mauvais comportement à ne pas adopter à l'instant.
Se redressant sans prendre la parole, Sei afficha une expression que la rouquine ne devait connaître que trop bien. Il était en colère, pour de bon. Et si habituellement, il prenait ses clics et ses clacs pour aller se calmer ailleurs (et seul), là il avait envie de se venger sur celle qui était responsable de son état. Elle aurait pu s'enfuir avec ce fichu Naoki et le laisser profiter de cette jolie matinée en solitaire! Elle aurait aussi pu compatir à son état pour une fois et proposer à ce qu'ils se reposent aujourd'hui au lieu de courir mais non, elle restait égale à elle-même, aussi chiante que d'habitude mais dommage pour elle, aujourd'hui ça passait pas.

~ Prendre une douche, hein? Sans perdre de temps, la jeune racaille chopa Shuuri par la taille, la soulevant à l'aide de ses deux bras sans vraiment y mette de douceur. Elle avait beau être mince, il ne pourrait pas la porter très longtemps surtout si elle se mettait à se débattre en ayant compris ce qu'il allait faire. D'ailleurs, ce n'était pas une première mais la dernière fois, ça avait été fait de manière comique. Là, il aurait presque aimé lui faire mal.
Tel un sac à patates, Sei porta Shuuri jusqu'au bord du lac et avec un sourire qui en disait long, il la balança dans l'eau sans aucun remord. Avec le temps qu'il faisait, il n'y avait que peu de risque à ce qu'elle tombe malade mais franchement, il en avait rien à foutre de toute façon. Elle voulait prendre une douche? Bah voilà, elle pouvait y rester tout le temps qu'elle voulait!

~ Profites-en pour réfléchir sur le mot "compassion", putain de rebelle en herbe. Il n'y avait qu'à travers ses mots que Shuuri pouvait comprendre qu'il n'était pas en train de la taquiner mais bien de lui faire la leçon. Là, s'ils devaient en venir à se disputer, ce serait avec de la mauvaise foi mais de vrais arguments. Ils étaient amis mais ça n'empêchait pas qu'ils avaient des tas de désaccord et si Sei supportait ses vaines tentatives de le remettre sur le droit chemin, il était tout bonnement hors de question qu'il la laisse diriger sa vie. Lui il ne voulait pas aller prendre de douche, il ne voulait pas courir. Il voulait juste qu'elle se taise, qu'elle le laisse tranquille le temps qu'il décuve. C'était égoïste, il aurait dû y penser avant en sachant qu'il devait courir ce matin mais Sei était comme ça. Shuuri le savait.

Se laissant à nouveau glisser le long du tronc, la racaille savait qu'il n'avait pas forcément opter pour la bonne solution, qu'il aurait pu voir derrière le mot "douche", un acte sexuel qu'il savait apprécier mais vraiment, il n'était pas dans son assiette aujourd'hui et même coucher avec la demoiselle n'était pas attirant. Se concentrer alors qu'il avait l'impression d'être roué de coups, c'était juste impossible. Pourtant, il savait aussi que Shuuri risquait de réagir à cette attaque directe mais il était prêt à faire face. Si elle le mouillait pour se venger, il s'en irait. Si elle sortait de l'eau et venait le faire chier avec des morales à deux balles, ils s'engueuleraient et si elle s'en allait fulminer ailleurs ... alors il s'endormirait. Dans tous les cas, ils risquaient de ne pas passer beaucoup de temps ensemble aujourd'hui. A moins que cette soudaine douche ne lui remette les idées en place et qu'elle accepte le temps mort qu'il lui offrait sans trop lui laisser le choix. Il n'y avait rien de grave dans ce qu'il se passait entre eux à l'heure actuelle, ce n'était pas la première fois, ce ne serait pas non plus la dernière. Et si Prince Naoki voyait en cette action le moment pour revenir sauver sa belle, alors qu'il se jette à l'eau ...

Avant même d'avoir pu comprendre ce qui se passait, Shuuri sentit ses pieds se décollés du sol et, alors que ce dernier semblait de plus en plus distant, manqua de s'étouffer tant le contact entre son abdomen et l'épaule de Sei avait été aussi violent qu'inattendue.
Bon... Pour être tout à fait honnête, ce n'était pas non plus comme si c'était la première fois que son ami réagissait au quart de tour, mais là... Sûrement du à sa bonne humeur passé, elle n'avait pas le moins du monde prévu le coup !
Elle ne pensa même pas à se débattre, tombant comme une masse dans cette étendue d'eau glacée pas même assez profonde pour réellement amortir sa chute, se râpant les mains sur des particules coupantes non identifiées.
Si dehors la température était lourde, l'eau, elle, ne semblait pas encore avoir profité des rayons du soleil pour prendre quelques degrés bienvenus...
Se relevant, une veine palpitante à son front et les poings serrés, Shuuri fusilla son compagnon de course du regard avant de se planter face à lui, ses vêtements trempés dégoulinant d'eau ayant sans doute connu des jours meilleurs (à l'époque ou personne ne jetait ses déchets en son sein). Heureusement qu'elle portait des vêtements noirs, sinon toutes les personnes présentes dans le parc auraient eut l'insigne honneur de voir ses sous vêtement rouges au travers de ces derniers. Et ça, ça aurait été l'une des raisons qui aurait pu la poussé à tuer, moralement, le responsable de tout ça... Ça, et si il était parvenu à niquer son téléphone portable dans sa poche avant... Heureusement, il était water proof !
Mais là, pour le coup, ça ne l'empêchait pas de fulminer sans un mot et sans quitter celui qui s'était tranquillement assoupi des yeux.
...
Autant Shuuri pouvait l'adorer, autant elle pouvait tout autant l'exécré au plus au point, comme c'était actuellement le cas.
S'il ne supportait pas de la voir un lendemain de cuite, il avait deux choix qui s'offraient à lui :
1° Ne pas prendre de cuite quand il savait qu'il la verrait le lendemain
2° Ne pas venir et essuyer sa colère un jour où il serait de meilleure humeur.
S'il était venu, il devait assumer jusqu'au bout ! Elle n'était en rien responsable de ses migraines, il ne faisait que rejeter ses propres fautes sur elle. Question de facilité !
Respirant un grand coup, désireuse de hurler sa colère sur Sei presque autant que de ne pas créer, encore, une situation qui se finirait inexorablement par une prise de tête, un départ du jeune homme, plusieurs jours à s'éviter et, quand ils auront décoléré, des rencontres comme si de rien n'était.
Un schéma qui semblait se répéter en boucle...
Là, pour le coup, si elle pouvait éviter de se prendre la tête avec sitôt après avoir enfin fait la paix, elle le préférait grandement. Même si elle se voyait mal laisser passer cet affront.
Fallait le lui faire payer avec plus de subtilité. Ou attendre un moment opportun, quitte à se venger d'ici plusieurs jours ou plusieurs semaines.
Quitte à se venger lors d'un moment plus intime, d'ailleurs...
Car s'il se trouvait bien un moment où les hommes étaient faible, c'était bien le sexe !
Un sourire faussement condescendant plaqué sur le visage, elle s'accroupit sans un bruit en face de son ami. D'une voix douce, modérée afin de ne pas « accentuer son mal de crâne », elle lui parla finalement.
- Tu risques d'attraper une insolation si tu restes ici... Viens, on rentre, t'auras qu'à te reposer chez toi...
Bien sûr, elle n'espérait pas que Sei croit qu'elle était réellement compatissante, malgré ce qu'il pouvait parfois laisser à penser, il n'était de loin pas con (c'était d'ailleurs pour ça que Shuuri traînait toujours avec lui, car même si leurs avis divergeaient du tout au tout, il avait de la conversation. Parfois houleuse, certes, mais de la conversation tout de même !), mais elle espérait simplement qu'il comprenne qu'elle tentait d'enterrer la hanche de guerre.
Pour l'instant.
Parce qu'il le lui payera.
Fois de Shuuri !
Mais chaque chose en son temps. Pour l'instant, elle se contenta de lui tendre la main pour l'aider à se relever et, essorant de son autre main ses cheveux trempés, espérer qu'elle trouve de quoi arranger ça...
Derrière elle Naoki l'observait, mais elle préféra l'ignorer au profit de Sei.
Elle devait d'abord s'occuper de son cas à lui...

Invité

Enfin il avait droit à un peu de calme, enfin il pouvait se concentrer sur le silence qui régnait pour tenter de vaincre ce mal de crâne envahissant. Ce n'était pourtant pas la première fois qu'il se prenait une cuite mémorable, qu'il haïssait le monde entier le lendemain pour avoir inventer les mauvais côtés de l'alcool mais là, il avait réellement les nerfs à vif. Shuuri restait une fille et tant mieux pour elle car avec son actuel caractère de merde, sûrement cela aurait-il fini en baston avec ses autres potes. Sei savait qu'il n'était pas quelqu'un de facile, qu'il avait aussi ses torts et qu'il devait apprendre à faire des efforts mais jusque-là, il n'avait pas encore perdu assez gros pour réaliser à quel point il pouvait être un gros con. On le lui avait déjà dit, Shuuri la première, mais malgré tout, elle était encore là quand il revenait vers elle et savait le faire rire comme personne d'autre. Elle était spéciale et c'était peut-être pour elle qu'un jour, il ferait un effort.
Un jour. Et à priori, c'était pas aujourd'hui. Le spash de la rebelle avait résonné dans les alentours de leur position dans le parc et certains passants passaient en rigolant. Naoki lui, ne rigolait pas du tout. Il avait porté sa main à sa bouche et semblait près à bondir sur Sei mais là encore, on aurait dit que les tripes lui manquait. De toute façon, valait mieux pas, la racaille était de très mauvaise compagnie.
Quelques bruissements peu loin de sa position actuelle, lui firent comprendre que Shuuri venait de quitter l'eau et se rapprochait de lui. Il devait se préparer mentalement à se prendre une soufflante, à accuser le coup et à fermer sa gueule pour que la dispute s'achève plus vite que d'habitude. Il rêvait de son lit après avoir avalé une dose de médicaments mais d'abord ... mademoiselle.

...
Ça alors. Sei ouvrit rapidement les yeux et fixa la jolie rousse comme s'il espérait la sonder de l'intérieur. Pas de haussement de voix? Pas d'insultes? Pas de coups? Ça sentait mauvais tout ça, elle n'avait jamais été aussi gentille que ça avec lui après qu'il lui ait fait un coup pareil ... En attendant, elle ne semblait pas mentir, son visage n'affichait pas une expression de moquerie et cette petite main tendue semblait tout à fait inoffensive. Un peu dubitatif malgré tout, Sei finit malgré tout par glisser ses doigts dans ceux de Shuuri et il se releva en gardant sa main serrée dans la sienne. Il avait envie de rire, elle était complètement trempée, ses cheveux étaient plats et quelques gouttes perlaient encore sur son visage. Même sa main était glissante.

~ Ça me paraît être ta meilleure idée aujourd'hui. Il n'était pas possible, toujours à la chercher en priant pour que, malgré tout, elle reste calme et prenne le tout avec le sourire. Ils s'étaient déjà tapés dessus tous les deux, se poussant, s'insultant et la racaille savait que Shuuri méritait mieux que ça mais il ne l'avait jamais forcé à le suivre. Il devait même avouer qu'il adorait sa présence, qu'il aimait lui faire l'amour alors qu'ils venaient de se prendre la tête et qu'il appréciait les fous rires qu'ils pouvaient avoir de temps en temps.
Passant à côté de Naoki sans même le regarder, Sei entraîna Shuuri loin du parc. Il l'emmenait chez lui, son père était sûrement absent et même si ce n'était pas le cas, il n'y avait rien de mal à ça. Il connaissait déjà cette vilaine rebelle rousse et l'appréciait même.

Une bonne demi-heure plus tard, Sei poussait la porte de sa petite maison et entraînait Shuuri à sa suite. Elle avait sûrement envie de prendre une douche et de faire sécher ses vêtements. Il faisait beau, d'ici à quelques heures, elle allait pouvoir repartir comme si de rien était. Quant à lui, il devait se soigner car là, il tirait trop dur. Lui lâchant enfin la main, ayant apprécié ces petits moments tranquilles qu'ils venaient de passer en silence, il fila vers la salle de bain après avoir grimpé les escaliers. En haut, c'était son domaine, l'étage lui appartenait et il entretenait bien ce qu'il possédait. Avalant un comprimé en priant pour qu'il agisse rapidement, il prit enfin la parole :

~ Vas-y, fais comme chez toi. Je vais me pieuter 1h, tu restes par là? En fait, il ne lui demandait son avis que par intérêt. En effet, son père n'étant pas là, il avait bien envie de profiter de la demoiselle à son réveil si son mal de crâne avait disparu. La voir toute mouillée, limite avec des vêtements transparents lui avait mis de belles idées en tête. Après, il était évidemment hors de question de mettre Shuuri au courant car elle risquait de fuir juste pour le faire chier.

Sujet: Re: [Warning] Cours, vas-y... que je te rattrape. Sam 3 Jan 2015 - 20:19

Un sourire étirant toujours ses lèvres fines, Shuuri observait son ami rouvrir les yeux et, après l'avoir sondé quelques instants afin de s'assurer -sans doute- qu'elle ne lui préparait pas un mauvais coup, prit sa main et se redressa sur ses jambes.
Bon, à parement, il avait compris la trêve, tant mieux... Toujours trempée, sentant l'eau dégouliner depuis sa mèche jusqu'à son nez, la jeune rebelle faisait de son mieux pour ignorer cet inconfort et, au passage, le cynisme de son ami.
Malgré le ton cassant de certains de ses dires, Shuuri avait apprit à reconnaître les moments où il était blessant dans le but de lui faire mal et ceux où il était juste maladroit. À cet instant précis, sans forcément être tout à fait innocent, il ne semblait pas chercher pas à la provoquer, aussi décida t-elle de ne pas faire attention à sa pique et se contenta de lui sourire doucement.
Franchement, pour être tout à fait honnête avec elle-même, si quelqu'un lui avait demandé pour quelles raisons est-ce qu'elle traînait avec Sei alors que leurs personnalités et leurs idéaux étaient en total opposés, elle aurait été bien incapable d'y répondre...
Bien sûr, une chose les réunissait tous deux : leur caractère trempé et bien affirmé, mais c'était plus sujet à discorde qu'à bonne entente.
Non, vraiment, elle ne savait pas elle-même pourquoi elle continuait à parler avec lui malgré leurs très nombreuses disputes et coup de gueule... Peut-être simplement qu'une partie d'elle s'était mit en tête de remettre le jeune homme sur le droit chemin et qu'elle était si têtue qu'il lui était impossible de laisser tomber pour quelques disputes.
Ouais, sûrement que c'était en grande partie pour ça...
Mais bon, pour dire toute la vérité, elle devait aussi avouer qu'il était franchement un bon amant. Même si elle n'était plus trop sûre de savoir comment ils en étaient tous deux arrivés à partager une couche...
Parfois, faut pas chercher d'explications, ça arrive quand ça arrive, point barre.

Suivant Sei jusqu'à chez lui en silence, leurs doigts enlacés et la tranquillité environnante seulement gâchée par le « splatch, splatch » que faisaient ses baskets trempées à chaque pas, Shuuri se dit que, à force d'emprunter ce chemin lors de leurs périodes d'ententes, elle allait réellement finir par s'y retrouver les yeux fermés.
Enfin tous deux arrivèrent devant la maison des Niimura, y pénétrant sans une once de gêne, la jeune femme se demandant si le père de son ami étant présent ou non aujourd'hui.
À parement non.
C'était pas plus mal, vu l'état lamentable dans lequel était Shuuri, et dans lequel une bonne partie de la ville l'avait vue bien malgré elle.
Suivant Sei jusqu'à l'étage, le regardant prendre ses comprimés sans un mot, elle attendit qu'il reporte enfin son attention sur elle pour enfin s'autoriser à parler. Y'avait vraiment qu'avec lui, sous certaines conditions, qu'elle parvenait à garder aussi longtemps le silence, bavarde qu'elle était à la base...
- Le temps de prendre une douche et que mes vêtements sèchent, ouais, je serais encore là, même si je le voulais pas. Ce qui n'était pas le cas, car si elle s'était levée ce matin c'était quand même bien pour voir cet alcoolique lui servant d'ami, même si les conditions de leurs rendez-vous avaient quelque peu changé en cours de route... C'était en partie pour ça aussi qu'elle aimait être à ses cotés : l'imprévu ! Je risque aussi de piocher un peu dans ton frigo, donc si jamais ton père t'engueule parce qu'il manque quelque chose, tu pourras lui dire que c'est moi, s'il ne rentre pas avant...
Dans un dernier geste signifiant « bye bye », Shuuri se décida à prendre sa douche en premier, étrangement à l'aise dans cette maison qui n'était pas la sienne, et choisit finalement le peignoir de Sei afin de cacher sa nudité le temps que ses vêtements ne sèchent.
C'est ainsi vêtu qu'elle descendit et piocha une canette de jus de fruit ainsi qu'un petit goûter dans le placard de la cuisine, s'installant finalement devant la télé en attendant que l'autre ai fini sa sieste et ai un peu décuvé.

Invité

Avec une aise presque déconcertante, Shuuri s'était glissée dans la maison de Sei, se familiarisant avec les lieux en très peu de temps en l'absence du paternel. Ce n'était pas la première fois qu'ils se retrouvaient seuls dans cette maison, mais malgré tout il y avait ce lien auquel Sei ne pouvait s'empêcher de penser. La rebelle était une des seules gonzesses autorisées à passer chez lui même si c'était pas prévu. Ses "copines" pour ne pas dire ses aventures, n'avaient pas le loisir de pouvoir le déranger quand elles le voulaient puisqu'il ne les avait jamais amené ici. Sa maison, bien plus qu'un terrain chasse gardée, était surtout un exutoire pour lui, un endroit où il pouvait relâcher toute la pression et faire tomber les masques. Ici, il était lui-même, beaucoup moins prétentieux, beaucoup moins orgueilleux aussi et un peu plus fainéant mais rien d'extraordinaire non plus.
Grimpant rapidement à l'étage pour chercher des comprimés, la racaille expliqua à son amie qu'il allait se reposer mais qu'elle pouvait rester si elle le voulait. Il ne comptait pas dormir longtemps, juste une petite heure pour calmer ses nerfs et son esprit, et peut-être pouvoir un peu apprécier les moments qu'il passait avec Shuuri aujourd'hui. De toute façon, ça lui avait servi de leçon! Plus jamais de cuites avant de devoir se taper un jogging matinal, ou alors valait mieux prévenir la rousse qu'il annulait pour ne pas être de si mauvaise compagnie le lendemain. L'inconvénient des cuites pesait quand même super lourd dans la balance mais malgré ça, Sei adorait toujours autant boire, se laisser aller avec des inconnu(e)s et se réveiller sans savoir où il était. Il avait l'impression d'être vivant, de profiter même si franchement il avait tout oublié ...

Écoutant la réponse de la demoiselle, sentant poindre en elle une sorte de vilaine pique puisqu'en effet elle ne pouvait décemment pas aller n'importe où avec les vêtements aussi trempés, Sei prit le parti de ne rien répondre. Il n'avait pas envie de déclencher une nouvelle dispute, il savait qu'il n'aurait pas la force de lutter contre elle et lui laisser la victoire si facilement, c'était pas son genre. Non, il allait la laisser se calmer aussi (ou mariner, à voir) et à son réveil, il risquait d'être un peu plus taquin, plus tactile aussi et à ça, il savait qu'elle ne résisterait pas longtemps. Autant laisser couler, ils trouveraient bien un autre sujet pour se prendre la tête d'ici là.
Aussi, il ferma la porte de sa chambre, se glissa jusqu'à sa fenêtre pour fermer le store et dans des gestes devenus habituels, il enleva son pantalon et son haut pour se faufiler en boxer sous ses draps, légers. Il faisait une vraie grosse chaleur à l'extérieur et sûrement allait-il rapidement repousser ses draps mais pour le moment, il ne souhaitait qu'être dessous. Avec un mal de crâne martelant son cerveau, Sei mit quelques minutes à s'endormir, se concentrant sur le bruit de la douche venant de la salle de bain où était Shuuri avant de fermer les yeux pour une bonne heure.

* * * *

Quand son portable le fit sursauter en vibrant de manière caractéristique, Sei se tourna dans son lit comme pour s'éloigner de la fatalité, souhaitant plus que tout profiter de son sommeil encore un peu. L'heure avait défilé à une vitesse incroyable et si Shuuri n'avait pas été là, sûrement que la jeune racaille se serait laissé aller à une heure supplémentaire. Mais constatant, en ouvrant les yeux, qu'il n'avait plus mal à la tête, il esquissa un sourire et étouffa un bâillement en se redressant.
Enfilant un pantalon de jogging qui traînait toujours par-là, Sei prit la direction des escaliers après avoir regardé un peu partout pour savoir si sa rebelle favorite n'avait pas établi son campement là-haut. A priori, elle devait être en bas et le son de la télé lui confirma ses suspicions. Un peu mou du genou, il arriva dans le salon et alla directement poser ses fesses sur le canapé, s'asseyant à côté de Shuuri en appréciant déjà ce petit moment qui s'installait entre eux.

~ Comme d'habitude, tu regardes des conneries. Mon père est pas rentré? Y avait rien à faire, le jeune homme ne pouvait jamais s'empêcher de l'emmerder. Pourtant, il se demandait si Shuuri s'était déjà demandé pourquoi est-ce qu'elle traînait avec lui? Quel avantage elle avait à devoir le supporter dans ses sauts d'humeur quotidiens?
Un sourire se dessina sur ses lèvres alors qu'il baissait le son de la télé. Se mettant debout sur le canapé, il enjamba Shuuri et se glissant juste derrière elle, il la fit s'avancer un peu sur le canapé pour qu'il puisse s'asseoir en ayant la rebelle entre ses jambes. L'entourant assez rapidement de ses bras, il faufila son visage juste à côté du sien et huma le parfum de ses cheveux.

~ T'es tout sauf sexy dans mon peignoir. Tu permets? Évidemment, il n'attendit pas sa réponse et défit la petite ceinture qui servait d'attache à son peignoir avant d'en écarter doucement les bords au niveau de ses jambes. La rebelle était sportive, très bien faite et la couleur de sa peau donnait toujours à Sei l'envie de la manger entièrement. Japonais tous les deux, ça leur était déjà arrivé de comparer leur bronzage comme deux idiots ...
Laissant ses mains caresser la douce peau de ses cuisses, tentatrices et réceptives, Sei oublia totalement qu'ils s'était disputés il y avait un peu plus d'une heure et commença à laisser des baisers brûlants sur le cou de la jolie rousse, cherchant par tous les moyens à lui faire perdre la raison de manière à ce qu'elle se laisse faire et qu'il puisse satisfaire ses envies de mâle en rut avant que son paternel ne rentre à la maison. Très romantique.

Sujet: Re: [Warning] Cours, vas-y... que je te rattrape. Mer 14 Jan 2015 - 17:26

À peine installé devant la télé du salon de la maison des Niimura (maison que, après de nombreuses visites lors de ses périodes de paix avec Sei, la jeune fille avait appris à connaître par cœur), une boisson et un snack à la main, histoire de reprendre rapidement les quelques grammes qu'elle était parvenue à perdre le matin même, Shuuri prit la télécommande dans ses mains et mit une chaîne au hasard. Les jeux télévisés. Parfait.
Au moins, quel que soit celui qui passerait sous ses yeux, elle savait d'or et déjà qu'elle était partie pour une bonne tranche de fou rire -silencieux- face à tous ces candidat motivés à en être risible. Un mélange de moquerie et d'attendrissement, mais aucune méchanceté, c'était plus amusant qu'apitoyant.
Après trois hommes d'une trentaine d'années, dont un victime d'une calvitie assez sévère pour son âge, ayant louper de justesse la dernière épreuve, enfin la première candidate féminine depuis que Shuuri regardait l'émission fit son apparition. Et perdit au deuxième tour... Pour un peu, la jeune étudiante se serait inscrite à cette émission rien que pour prouver aux présentateurs hilares que toutes les femmes ne gueulaient pas « Kyyyahhh » en tombant dans la boue... mais bon... c'était quand même bien marrant, donc elle ravala ses élans pseudo-féministes pour l'instant.
Elle en était à son deuxième épisode quand, enfin, des bruits de pas se firent entendre depuis l'étage supérieur de la maison. Pas besoin d'être un génie ni même de connaître par cœur le plan détaillé des lieux pour savoir que c'était le signe que Sei venait de se lever.
Tant mieux, Shuuri commençait à se sentir seule dans cette demeure qui, bien que coutumière, n'était pas la sienne.
Faisant mine d'ignorer son arrivé, ayant tout de même eu le temps de remarquer qu'il ne portait pas de haut, la jeune femme n'eut pas le temps de dire quoi que ce soit que déjà elle le sentit tomber comme une masse à ses côtés, manquant de la faire rebondir sous le choc.
Fronçant les sourcils, plus par principe qu'autre chose, la rouquine reporta son attention sur ce nouvel arrivant des plus... remarquable, et éteignit la télévision. Pas la peine de répondre à sa provocation, ça lui ferait trop plaisir, Shuuri se contenta donc de répondre à sa question, un peu plus censée.
- Non, le paternel Niimura n'est toujours pas rentré, ou alors il a obtenu son diplôme de Ninja depuis la dernière fois que je suis venu parce que j'ai rien entendu... Et toi ? Bien dormi ? Demanda t-elle finalement, là encore plus par principe qu'autre chose vu qu'elle voyait à l'attitude de son ami qu'il allait on ne peut plus mieux. D'ailleurs, comme si elle avait besoin d'une preuve supplémentaire de ce fait, Sei ignora sa question et se redressa de manière à venir se placer derrière sur le canapé, l'encerclant de ses jambes et de ses bras, sans omettre de lui lancer une nouvelle pique au passage.
Fallait pas charrier non plus hein, même en mode séducteur -ce qu'il était à ce moment précis, Shuuri le savait- il en restait incapable de refréner ses moqueries.
Heureusement, depuis le temps, l'étudiante avait appris à reconnaître les moments où il tentait d'être blessant et ceux où il était... juste Sei.
Là, en cet instant, il était même plutôt mielleux. Comparativement à d'habitude, bien sûr, pas à un ikemen.
Les instincts primaires, animals, avaient du bon parfois. Ils rendaient le dialogue plus facile : on accepte tout lorsqu'on veut prendre son pied.
Se laissant dévêtir, caresser et embrasser, Shuuri se débarrassa d'elle-même de ce peignoir devenu encombrant, le jetant au sol, avant de se retourner de manière à se retrouver face à Sei et venir happer ses lèvres.
Là, à genoux être les cuisses du garçon, entièrement offert à sa vue, elle se sentait toujours étrangement complète.
Ni gêne, ni honte, ni aucun sentiments parasites ne semblaient pouvoir venir s'interposer entre eux lorsqu'ils commençaient à se désirer mutuellement.
La jeune femme n'était pas bien sûre de se souvenir comment, pour la première fois, ils en étaient venus à se retrouver dans une telle position alors même qu'ils n'étaient pas en couple et qu'ils avaient du mal à se supporter la moitié du temps, mais une chose restait sûre : elle ne le regrettait pas le moins du monde.
Passant ses mains le long des bras de Sei, descendant ses lèvres jusqu'à sa nuque halée, Shuuri ne pouvait s'empêcher de trouver que, dans ces moments-là, elle avait vraiment de la chance de l'avoir connu.
Bien sûr, ils ne sortaient pas ensemble. Bien sûr également, la fausse rousse savait qu'il s'en tapait d'autre lorsque l'envie lui prenait, mais tous ça n'avait que peu d'importance. Ils ne s'étaient jamais jurés fidélité, ils étaient libres de faire ce qu'ils voulaient de leur corps, ensemble ou séparément.
Shuuri l'avait elle-même déjà « trompé », si on peut appeler ça ainsi, deux fois même, mais force lui avait été de constater qu'aucun de ces mecs ne valaient la racaille.
Pas forcément dans la beauté, ni même la technique (après tout, elle doutait que Sei soit LE meilleur amant du monde, ni même le mieux fourni au niveau de ses attributs virils), mais simplement parce qu'eux deux avaient fini par apprendre à se faire confiance et à connaître le corps de l'autre.
Si lui avait besoin de plus, qu'il aille s'amuser, Shuuri avait décider dès le début qu'elle ne voulait pas se prendre la tête avec une quelconque histoire de couple, mais elle-même ne ressentait pas ce besoin. Pas pour l'instant, du moins.
Pourquoi aller voir ailleurs quelqu'un de médiocre quand on peu, à une fréquence légèrement plus basse, avoir tout ce qu'on désire ?
Tant pis pour sa vengeance concernant le bain forcé de ce matin, elle n'avait pas la force de le stopper pour le punir, elle en avait autan envie que lui.
Mordillant la peau tendre de sa nuque, elle fit lentement descendre ses mains le long du torse du jeune homme, profitant de son contact bien connu, avant de poser une main sur son entre-jambes encore emprisonné par ses étaux de tissu et la caresser doucement.

Invité

Depuis quand est-ce que Sei avait laissé Shuuri entrer dans sa vie pour de bon? Qu'est-ce qui avait fait qu'aujourd'hui, ils passaient beaucoup plus de temps ensemble qu'avant? Pourquoi elle? La racaille, inconsciemment, avait eut toutes ces questions en tête le temps d'une seconde en voyant la touffe de cheveux de la rebelle dépasser du canapé. Elle se glissait dans son paysage sans faire tâche, dans sa vie sans être une gêne, dans son esprit sans fausse note. Ils se disputaient pourtant énormément, beaucoup plus qu'avec n'importe quelle autre femme pour Sei d'ailleurs. Il avait quelques airs macho mal dissimulés mais ça ne l'empêchait pas d'être généralement entouré de femmes du matin au soir et il n'avait pas mis longtemps à rayer de son monde les gonzesses qui ne savaient que gueuler, critiquer ou se plaindre. Il ne recherchait pas la complication chez les femmes, c'était l'inverse.
Et voilà que Shuuri, une des femmes les plus chiantes du Japon, s'était assise sur son canapé, contemplait son écran de télévision et avait même emprunté son peignoir. Par pure taquinerie, il ne put s'empêcher de lui faire une remarque mais tout était faux. Sa camarade était jolie comme tout, comme d'habitude. Quelques airs un peu trop masculins peut-être mais rien de repoussant.

~ Je dormais déjà alors que t'étais pas encore sous la douche. Et bonne nouvelle ... j'ai plus mal au crâne. Cette remarque, même si Shuuri l'avait sûrement remarqué, n'était pas là juste pour informer mais surtout pour sous-entendre que son humeur allait sûrement s'améliorer et, peut-être, qu'il était désolé. Il lui était devenu très rare d'employer le mot "pardon" dans ses phrases, Sei n'y voyait plus aucun intérêt. Depuis peu, il tentait même de toujours rejeter la faute sur les autres, c'est tellement plus amusant ...

Sans attendre, désireux après son sommeil de voir ce que ce peignoir gênant dissimulait, Sei ne mit pas longtemps à laisser ses mains et ses lèvres révéler ce qu'il cherchait. Shuuri fut encore plus rapide que lui. Finalement, il comprenait de mieux en mieux pourquoi est-ce qu'il la voyait de plus en plus. La jeune femme n'était pas prude comme les autres, n'était pas mignonnement gênée comme les autres, elle affirmait ses désirs et assumait son corps. Pas de chichis.
Effleurant de ses doigts la peau de ses hanches avec une délicatesse qu'il n'avait que dans ces moments-là, Sei affirma sa prise sur les fesses de Shuuri, tentant de la rapprocher toujours plus de lui, souhaitant sans attendre qu'ils soient collés et ne fassent qu'un. La patience n'était pas son fort et souvent, la demoiselle devait le freiner pour qu'elle puisse, elle aussi, avoir droit à son instant de plaisir. Il en profita malgré tout pour attraper le lobe de l'oreille de la rebelle, le mordillant en laissant passer des soupirs qu'il savait propices à l'ambiance. Son paternel pouvait rentrer à tout instant, c'était un fait, mais Sei n'était pas pudique et même s'il devait se faire réprimander, il n'en ferait pas tout un plat.

Sa coquine de partenaire fut entreprenante à son tour et la racaille se mordit les lèvres d'anticipation, déjà frustré d'attendre le moment le plus intense. La faisant reculer un tout petit peu de lui, Sei kidnappa les lèvres de la jolie rousse pour un baiser passionné et brûlant. Y avait plus de doute, il était bien réveillé.
Se redressant en tenant bien la rebelle de son étreinte, il se tourna de façon à pouvoir la reposer allongée sur le canapé, se laissant fondre sur elle comme pour mieux frotter leurs deux corps et appuyer sa supériorité. Être en dessous ne le dérangeait pas plus que cela mais il gardait malgré tout une préférence pour la position -selon lui puissante- du dessus. Il aimait la sentir ridiculement faible entre ses bras, chétive sous son étreinte et tremblante sous ses baisers. Il lui laissa d'ailleurs une belle preuve d'amour dans le cou, un suçon comme il le faisait régulièrement dès qu'ils avaient des rapports sexuels. Laisser une marque n'était pas une preuve d'appartenance, c'était juste un rappel pour plus tard qu'ils avaient encore franchi la limite et qu'ils avaient aimé ça. Il adorait croiser le regard de Shuuri alors que le suçon était bien visible dans son cou, laissant aux autres tout le loisir d'imaginer ce que la belle avait bien pu faire ces derniers jours ...

S'occupant enfin de sa rebelle favorite, il commença doucement presque cruellement à l'embrasser, effleurant volontairement cette poitrine qui ne demandait qu'à être touchée mais résistant à l'envie juste pour rendre le résultat encore meilleur. Ses mains, quant à elles, étaient affairées à faire descendre son pantalon de jogging de façon à pouvoir se laisser aller à son tour, apprécier toujours un peu plus les frottements qu'un morceau de tissu pouvait procurer. Quand enfin il fut en boxer, il se glissa entre les jambes de la demoiselle, laissant une main curieuse proche de leurs deux intimités. C'est alors qu'il s'arrêta en plein mouvement, relevant la tête avec une expression de frustration intense.

~ Attends ... j'ai plus de préservatifs. Ou comment casser l'ambiance en deux secondes. Sei était, en temps normal, prévoyant sur ces choses-là, pensant sans cesse à l'imprévu positif qui pouvait frapper à sa porte à n'importe quel moment! Seulement voilà, hier il avait bu et quand il boit, il a tendance à faire bien plus de choses qu'il n'en n'a conscience. Pas gêné pour un sou cependant, ce n'était pas un secret qu'il allait voir ailleurs même s'ils n'en n'avaient jamais parlé ensemble. Quel intérêt, ils ne formaient pas un couple.
Et puis au fond, ce n'était pas si important, ils auraient tout le loisir de refaire l'amour plus tard. Mieux valait arrêter maintenant et ne pas faire de connerie ou d'erreur qu'ils pourraient regretter toute leur vie.

Sujet: Re: [Warning] Cours, vas-y... que je te rattrape. Mar 27 Jan 2015 - 19:05

Penchant délicatement la tête sur le coté, de manière à offrir sa nuque aux attentions buccales de son amant, Shuuri ne put réprimer un léger gémissement au contact des lèvres de ce dernier sur cette partie sensible de son anatomie.
La jeune femme n'était certes pas de celles nécessiteuses d'une multitude de douceur avant de pouvoir prendre plaisir à passer à l'étape supérieure, mais elle n'avait rien contre ce genre de gestes qui, mêlant sensualité et tendresse, avaient tôt fait de nourrir son excitation. Elle avait envie de Sei et comptait bien faire en sorte que celui-ci ne puisse plus se passer d'elle, aussi égoïste que ces pensées puissent être. Se sentir spéciale à ses yeux était étonnement gratifiant et, même si elle ne ressentait pas le besoin de se l'accaparer, elle aimait savoir que ses autres conquêtes étaient moins régulières qu'elle-même.
Sentant sa peau aspirée par les lèvres du jeune homme, elle sourit d'anticipation en imaginant par avance la jolie marque de ses dents sur sa peau légèrement halée, amusée d'avance de voir la tête de certaines personnes offusquées à la vue d'un suçon. Non, décidément, si un jour Shuuri eut été prude, osant à peine s'imaginer dans les bras d'un homme, ce temps était désormais définitivement révolu ! Si certains la trouvaient vulgaire, elle-même se pensait simplement épanouie, bien dans sa peau et ne ressentant pas le besoin de paraître ce qu'elle n'était pas: À savoir, une jeune femme prude et un balai enfoncé dans le rectum.
Répondant au baiser de son aîné, laissant ses mains traîner le long de son torse finement musclé, elle frémit imperceptiblement au contact de la main de ce dernier contre sa poitrine. Sei aimait jouer, elle le savait peut-être mieux que quiconque, mais elle savait également qu'il ne savait pas jouer très longtemps. Une fois son excitation à son paroxysme, il était hors de question de le faire mariner sous peine de se retrouver allonger sur le lit et surplombé par un corps au bord de l'implosion.
Shuuri adorait le pousser dans ses derniers retranchements, lui donner envie jusqu'à lui en faire perdre la tête !
Posant ses mains sur ses hanches, séparées de sa peau par le seul tissu de son caleçon, elle empoigna délicatement ses fesses avant de coller son intimité dénudée contre celle de son partenaire. Qu'importe qui était au-dessus de l'autre, ça n'avait pas d'importance. De toute façon, leur relation avait toujours été une lutte du qui dominera l'autre alors, même pendant leurs ébats, ce jeu malsain continuait. La position de départ n'était pas forcément la même que celle d'arrivée.
Regardant son ami, un sourire en coin, elle s'apprêtait à se frotter tout contre lui quand, l'une de ses mains caressant toujours son postérieur adoré, elle vit son air soudainement soucieux. Elle n'eut même pas le temps de lui demander ce qui n'allait pas que celui-ci s'expliqua de lui-même : pénurie de capotes.
Et merde...
Si, d'ordinaire, Shuuri en avait toujours sur elle au cas ou (la pilule n'étant pas de plus répandu au Japon), il lui semblait bien avoir filé sa dernière à Akira la dernière fois qu'ils s'étaient vu, afin qu'il puisse profiter de son nouveau petit ami, elle-même ne pensant pas se réconcilier avec Sei aussi vite...
Soupirant, elle se laissa retomber en arrière, son dos heurtant sans aucune douceur le canapé sous eux. Que faire ? Le plus raisonnable serait de tout stopper là, ou bien de se contenter du strict minimum dénué de tout danger, mais qui a dit que la jeune étudiante en Géopolithique était une fille raisonnable ?
Se redressant d'un seul coup, elle happa les lèvres de son beau avant de murmurer tout contre son oreille, la voix suave, enrayée par le désir.
- On commence, et tu finis dehors ?
Elle lui sourit, le regard lubrique, peu soucieuse d'un quelconque refus. Ce n'était pas comme si elle devait se sentir gênée de quoi que ce soit face à cet homme l'ayant moulte fois contempler dans son plus simple appareil. De toutes manières les risques de refus étaient maigres, son regard trahissait à lui tout seul tout le désir que la vue de son corps nue et offert à lui provoquait chez lui.
Ça, et le joli petit renflement au niveau de son entre-jambes toujours emprisonnée par un étau de tissu. Embrassant son cou, descendant ses lèvres jusqu'à sa clavicule pour finir sur son torse quasiment imberbe, en prenant soin de déposer quelques baisers papillons tout du long, elle attendit une réponse, fiévreuse.

Invité

Finalement, plus que du sexe, c'était une extension de leur complicité qui se donnait en spectacle sur le canapé du salon de Sei. Faire l'amour avec Shuuri revenait toujours à une sorte de match ayant lieu sur un ring, chacun voulait faire plaisir à l'autre mais tous deux ne cessaient de se taquiner en rendant ainsi leur désir chaque seconde plus fort. Le sourire constamment pendu à ses lèvres, Sei dévorait la rebelle du regard, dévoilant des expressions qu'elle seule connaissait au point de savoir les pensées qui allaient avec. Il ne lui cachait rien, même si ce n'était parfois pas volontaire.
D'ailleurs, quand elle posa ses mains sur ses fesses pour faire se toucher leurs deux intimités, la racaille réalisa avec horreur que son boxer -éternelle tentation- le rendait fou de rage d'un coup. Oui, il aimait faire durer l'instant, mettre des barrières pour prendre encore plus de plaisir au moment opportun mais pas maintenant. Il n'allait pas tenir.

C'est à ce moment-là qu'il réalisa qu'il n'avait plus de préservatifs et de ce fait, son envie fut retardée de quelques secondes. Précieuses. Sa première pensée fut de s'arrêter immédiatement et de maudire cet oubli pour le restant de la journée. Il se voyait déjà contraint de se finir dans les toilettes, beaucoup trop rageur pour laisser Shuuri "l'aider dans sa tâche". Ensuite, il pensa trouver le courage de s'habiller un peu plus, de dissimuler son érection tant bien que mal et de filer à la pharmacie la plus proche mais Sei eut bien vite conscience du temps que ça prendrait et de l'effet dévastateur que ça aurait sur leur envie.
S'apprêtant à se reculer en voyant Shuuri se rallonger sur le canapé, aussi dépitée que lui-même, il fut surprit de sentir ses lèvres happées par une rebelle remotivée. Un peu dépassé, il l'écouta d'une oreille distraite et fronça les sourcils quelques instants. Continuer? Sérieusement? N'était-ce pas là la décision la moins sage qu'ils pouvaient prendre à leur âge? Ne pouvaient-ils pas trouver la force de résister à leur pulsion et reporter ça au lendemain?

~ T'imagines même pas ce que tu me demandes, là. Si je continue, c'est pour de bon. De toute façon, y a peu de chance que tu tombes enceinte du premier coup. Ce serait juste pas de bol. Sei peinait à croire qu'il prenait la bonne décision même s'il était persuadé de son raisonnement. Des gonzesses plus âgées, il en avait fréquenté aussi pendant un certain temps même s'il préférait aujourd'hui se concentrer sur les minettes en manque d'affection. Ces "femmes" disaient toutes la même chose, qu'il leur fallait généralement des mois pour lancer la machine, blablabla ... Y avait pas de raison alors!

Et furent chassées toutes ces bonnes résolutions quant à l'arrêt immédiat de ce qu'ils étaient en train de faire. Un sourire aux lèvres, à nouveau heureux comme l'homme comblé qu'il allait bientôt être, il fit descendre son boxer en se redressant deux petites secondes et revint doucement se nicher contre le corps encore chaud de sa japonaise préférée.
Glissant sa tête dans son cou, enfouissant son visage dans ses cheveux, il recommença à l'embrasser sur tout le corps, refaisant monter la température, déposant enfin ses lèvres sur cette poitrine qui se dressait sous tant d'attention. Finalement, très excité -voire frustré- d'avoir failli se stopper, Sei ne fut pas long avant de pénétrer Shuuri en lâchant un gémissement qu'il trouva presque humiliant. Les sensations sans préservatif, c'était autre chose. Tellement mieux. Il émettait quelques doutes à savoir si c'était l'absence de latex qui l'excitait autant ou l'interdit qu'ils bravaient en prenant tant de risques. Toujours est-il qu'il prenait un pied d'enfer.

Susurrant régulièrement le prénom de Shuuri dans l'oreille de celle-ci, Sei prenait aussi un malin plaisir à amorcer quelques cochonneries quand l'ambiance s'y prêtait. Si au départ ça pouvait choquer, ça pouvait aussi dévoiler un aspect de sa proie qu'il affectionnait particulièrement!
Son mouvement risquait de ne durer que quelques minutes tant le plaisir était bon et se reculant, il glissa sa main sur la joue de la rebelle en saccadant sa respiration pour mieux se contrôler. Un petit sourire aux lèvres et il vint l'embrasser en appréciant l'idée qu'elle ne l'ait pas repoussé malgré l'absence de protection. C'était sa Shuuri après tout.

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