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 Innocence is gone and what was right is wrong

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MessageSujet: Innocence is gone and what was right is wrong   Innocence is gone and what was right is wrong EmptySam 3 Mai 2014 - 23:31

Elle se regardait doucement dans le miroir, essayant de voir son dos. Une simple robe noir classique et élégante, quoique légèrement trop petite au niveau du ventre, laissant voir un dos nu. Elle soupira légèrement, pourtant on avait bien l'impression que son âme se fendait en deux. L'idée d'avoir prit des kilos ne la dérangeait absolument pas. Bien au contraire, elle aimait le regard que lui portait Dorian lorsqu'il la regardait dans le plus simple appareil. Non, c'était cette cicatrice disgracieuse qui ornait son épiderme. Elle n'avait toujours pas réussi oublier ces souvenirs : de Dorian incapable de se déplacer par lui même, le sang, Kohaku qui à chaque respiration lui avait montré l'image de la faucheuse, Shin qui était toujours dans le coma depuis presque un an maintenant. Ce n'était pas tant le trait fin qui marquait sa peau qui la dégoutait, mais la mémoire qu'il refermait.
La rebelle n'avait jamais rechigné à accorder une danse avec le diable. Néanmoins, elle lâchait toujours sa main avant d'être étouffée dans une aura trop pesante. Le séisme n'avait pas que détruit les fondations du centre commercial, mais aussi les siennes. Dorian n'était pas aussi fort qui le prétendait. Kohaku n'était pas immatériel. Elle avait offert à son entourage un voile de silence, avant de finalement le lever au bout de quelques mois. Ses parents ne s'en était pas vraiment inquiétés, plus habitués à ses lèvres fermées plutôt qu'à ses éclats de rires enfantins.

Un deuxième soupir avant d'enlever sa robe. Ce n'était absolument pas le moment de penser à ça. Ce soir, elle devait se faire passer pour la petite amie de son koala. Si au début, elle en avait été ravie, Yume avait vite déchanté. Elle avait oublié un détail : La rebelle détestait être confrontée aux parents, puisqu'il fallait sembler parfait. Même si elle se demandait comment étaient les parents du creepie.
La demoiselle mit une robe gris perle, parfaitement à sa taille, la rendant beaucoup plus femme qu'en tant normal. Plus élégante. Plus gracieuse. Il était beaucoup moins difficile de deviner qu'elle était issue d'une famille de la haute puisqu'elle avait vendu sa simplicité pour du raffiné. Un simple déguisement, mais pourtant, elle avait l'impression d'être aussi elle-même. Celle, dont elle n'avait plus l'occasion d'être depuis qu'elle boudait les réceptions. Ce n'était pas désagréable de se sentir belle. Un léger sourire se dessina sur les lèvres fines déjà maquillées d'un rouge brillant. Elle aurait bien aimé voir la réaction de Dorian dans cette tenue. Elle n'avait jamais eu l'occasion d'être ainsi. La première fois qu'il l'avait rencontré, il l'avait vu avec des vêtements de sport beaucoup trop grand pour elle, et pleine de transpiration. Niveau femme fatale, y avait mieux, tout de même.

Mais la réaction de Kohaku l'intriguait aussi. Le jeune homme était plus habitué à la voir dans des vêtements simple, ou... Dans les siens. Néanmoins, elle avait un peu peur qu'il n'accepte pas cette partie conformiste qu'elle possédait. La rebelle n'aurait plus qu'à donner comme excuse « C'est pour tes parents ! », ou alors, qu'elle pouvait être comme tout le monde, et aimer être belle. Elle n'avait pas prit la peine de mettre des collants. Malgré son petit mètre cinquante sept, Yume semblait avoir des jambes vertigineuse par leurs finesses.
Elle se déplaça silencieusement jusqu'à la salle de bains, où elle prit son temps pour se coiffer, des jolies grandes boucles, mise sur le côté, tout en restant naturelle. La rebelle ajouta de la laque pour qu'elle tienne plus longtemps, avant de finir son maquillage avec une légère touche de mascara et des boucles d'oreilles discrète.  

-Dis, je suis jolie ?

Un petit sourire timide. Elle ne s'était jamais montrée aussi joyeuse que lorsqu'il l'avait connu. Il y avait toujours quelque chose de calme dans son regard. Quelque chose de doux. Quelque chose qui disait qu'elle aimait profondément la vie, mais qu'elle la détestait en même temps.
Elle pencha légèrement la tête sur le côté d'un air curieux, enchaînant directement sur une autre chose question qui la tracassait depuis quelques mois.

-Tu me verrais faire quoi comme métier ?

Elle n'avait plus envie d'aller dans le droit. Elle n'avait plus envie d'aider, et d'être confronté aux problèmes des autres. La demoiselle voulait juste être une petite âme au creux des mains de son Koala à ronronner endormie, et remplie de songes. Être une petite Aliss bien particulière protéger par Chess. Loin de la reine, des mannequins de pailles, de Bones et Chair. Juste observer, en même temps que le chat, le monde qui les entourait, sur son épaule. A réclamer des câlins tout en narguant les habitants sans qu'il ne puisse y faire quoique ce soit.

-Un bisou, s'il te plait.

Elle passa ses bras autour du cou de Kohaku, alors qu'elle se mettait sur la pointe des pieds. Elle lui aurait bien sauter dans les bras, mais sa robe ne le lui permettait pas vraiment.
Yume posa son front sur le torse de son colocataire. Il était un peu un endroit dans un monde hors du temps, hors des frontière. Un endroit avec une petite bibliothèque avec toutes les œuvres d'Haruki Murakami, avec un vieux canapé confortable, une fenêtre légèrement ouverte laissant flotter dans l'air une légère odeur marine. Un paysage vaste avec des montagnes. Un endroit qu'on ne voudrait pas quitter, mais qui aspirait aussi à la fois une partie de soi. Un tout et un rien. Chess. Mais elle ne voulait pas lui attribuer ce surnom. Malgré la logique imparable de son ami, il y avait toujours une part d'elle qui le trouvait trop solitaire pour être heureux. Alors la rebelle préférait se dire qu'il était juste, une boite renfermant des rêves et des cauchemars.

-Tu crois que le bonheur est une allégorie et le malheur une histoire ?

Haruki Murakami. Elle ne savait pas si c'était vrai ou non. Yume ne voulait pas y croire. Pourtant, elle n'avait jamais eu le plus beau des karma. La demoiselle avait réussi à véritablement oublier Tsumi peu de temps avant le séisme, profitant pour manger, rire, boire en délaissant ses études. Et puis... Tout avait été balayé, comme un dessin sur une plage. Une vague trop haute. La demoiselle n'avait jamais eu un karma très reluisant. Cependant, elle n'était pas à plaindre. Lun avait vécu bien pire qu'elle. Le fait qu'il ait une nouvelle fois disparu l'inquiétait. Il ne répondait pas à ses messages. Et ce n'était pas son genre de rester sans nouvelles aussi longtemps, mais elle ne savait pas quoi faire. Mais sans doute que Lun lui dirait que c'était une allégorie. Ou peut être pas. Il lui avait dit qu'il était à la fois heureux et malheureux.

Néanmoins qu'elle ne savait pas vraiment pourquoi elle posait cette question à Kohaku. Ce n'était pas son genre de se demander s'il était heureux ou pas. Ca aurait été plus simple de demander à Dorian. C'était peut être parce qu'elle voulait une réponse absurde.

-On doit être au restaurant à quelle heure ?

J'avais tellement pas envie de décrire la robe o/:


Dernière édition par Yume Namida le Dim 31 Mai 2015 - 19:12, édité 1 fois
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Kohaku Joshua Mitsumasa
♣ Université - 4ème année
Kohaku Joshua Mitsumasa


Genre : Non Binaire Verseau Coq Age : 30
Adresse : Hiryuu : 05 rue de la Chance, app 32 ou la Chambre 110 de l'université ou chez Zakuro.
Compteur 665
Multicompte(s) : Lawrence E. Swanster | Populaire

KMO
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MessageSujet: Re: Innocence is gone and what was right is wrong   Innocence is gone and what was right is wrong EmptyMer 17 Déc 2014 - 20:50

I NEVER WAS ALL THAT INNOCENT
Closing one’s eyes is so motherfucking easy after all.

-

La vie avait repris son cours. Indubitablement, les dédalles des mois passés s’étaient estompés, avaient fondus, sans vraiment disparaître, des murmures à l’arrière des crânes, dans la cacophonie grotesque de la rentrée. J’avais quitté le lycée de Keimoo pour instaurer ma fracassante introduction dans sa dimension universitaire, gagnant des cours traitant de la pensée humaine pour remplacer ceux de littérature qui m’avait quitté en même temps que le lycée. La période des examens et les vacances de printemps avaient filé sous mes yeux comme des comètes effrénées, sans que je ne comprenne comment le temps avait fait pour avancer si vite. Égaré que j’étais, l’étude m’était venue machinalement, et je me rappelais très distinctement m’être affalé sur les cuisses de Kojiro en récitant mes cours robotiquement, quémandant présence et thé pour me rappeler que je devais me sustenter si je désirais continuer de fonctionner. Je me rappelais aussi très bien les doigts de Zakuro, dans le noir, et les paroles qui flottaient vicieusement dans l’air sans que ni un ni l’autre n’aient la force de les souffler. Il était soucieux et j’étais faible. Le ciel contemplait et l’immatérialité . . . se sentait un peu trop tangible, je crois.

Un visage rond et de grands yeux noirs, un sourire complice et les ombres du soir découpant des portraits grotesques sur ses pommettes et ses clavicules dans la pénombre.

Mei. Elle me hantait comme le séisme en hantait plusieurs. Elle virevoltait constamment sous mes paupières, porteuse du fléau gangréné de la peur. De la peur de ce miroir dans lequel j’attrapais mon reflet tous les matins, avant d’aller écraser mon visage contre le cou de Yume, couinant l’horreur qu’elle devait prendre pour de l’humour. Les marques sur mon poignet s’étaient effacées au fil des mois, mais je les sentais toujours brûler ma chair, la tordre dans tous les sens. Elle voulait survivre, non, non, plus que ça, elle voulait vivre. Elle voulait tellement vivre et je l’en avais empêché.

Mes doigts sur cette poignée de porte qui claque, ses os couverts de chair se refermant sur mon bras. Les hurlements, les calomnies et mon cœur qui battait tellement fort son humanité.

Je ne voulais pas être humain.

Et, ainsi, la vie avait repris son cours. Indubitablement. Un cours qui laissait apparaître un Swan aux cheveux de plus en plus long, un Swan qui se cachait toujours dans des masses astronomiques d’activités extracurriculaires pour oublier que tous ses nerfs flanchaient posément un à la fois, un cours qui laissait apparaître l’absence notable d’un lièvre tout aussi timbré que prétentieux, qui laissait danser sous mes yeux flous une copie morbide du fantôme qui geignait le long de mes synapses.

Je pouvais d’ailleurs voir ce fantôme, cigarette au bec, alors que je tournais le coin d’un arbre pour m’accrocher aux silhouettes familières des gens qui en étaient doucement venus à s’enraciner dans mon existence. Des percées plasmiques qui me filaient tranquillement au travers, parfois des jouets, parfois autre chose. Je m’étais, sans réellement le constater avant récemment, empâter dans les sévices redondants d’une routine. Ma routine, celle qui veillait au rétablissement posé de ce que je voulais être. J’avais subis, j’avais détruit l’âme au lieu de la manger. Si la bévue ne se palliait pas, il fallait la transcender, devenir plus fort qu’elle, que moi-même. La routine était nécessaire, pour un temps, à ma réparation, comme un cocon, chantonnant discrètement les psaumes de ma construction.

Un coup de doigts dans les cheveux barbouillés de vent de Kojiro, une œillade discrète pour les détails de sa silhouette et l’apposition familière de mes ongles dans la chair des épaules de Zakuro Fea. Un bonjour mielleux susurré à son oreille, des empruntes digitales filant plus bas pour s’enfoncer dans ses côtes et puis . . .

« Kohaku ! »

Je relevai la tête, interpellé par une voix à laquelle j’aurais dû associer un élan de familiarité dédaigneux, mais qui me heurta sans que j’aie, aux premiers abords, conscience de sa portée. Je vis d’abord Senta, pompeux bovidé, qui dandinait ses membres dans notre direction en mugissant comme à son habitude. Il souriait un sourire que je ne lui connaissais pas, ses prunelles alternant entre nous et la . . . femme qui marchait à ses côtés.

Pas n’importe quelle femme.

Ma génitrice.

-

Je l’avais regardé s’habiller, les omoplates pressées contre le mur de l’unique chambre de notre studio, sans réellement me manifester. Je l’avais observé remplir sa robe noire, loin d’être le jumeau squelettique qu’elle avait été à peine un an plus tôt, sans rien dire. Observateur.
Maintenant, je regardais le dodelinement des tissus gris sur sa peau, mes yeux sombre s’accrochant au moindre de ses gestes avec une minutie presque déconcertante. La manière dont le fer nacré se plissait au niveau de ses hanches, la manière dont ses mèches sombres, redressées en un amas de boucles, frôlaient l’une de ses épaules, berçant le moindre de ses mouvements.

Son visage était égayé d’une maturité que je lui connaissais trop peu, et lorsque ses lèvres carmines s’écartèrent pour me demander mon avis sur son apparence, je n’eus pas à réfléchir, fléchissant immédiatement ma langue en une flexion familière. Le mot s’extirpa comme un ronronnement, mes pas portant ma silhouette plus près de la sienne et mes phalanges s’emparant doucement de son sourire. Un tapotement fantomatique contre ses lèvres, une touche diffuse de rouge contre mes empreintes digitales.

« Absolument. »

Il n’y avait aucune hésitation à avoir à ce sujet, Yume était ma favorite, ma préférée, la plus jolie et la plus précieuse. Sa question m’apparaissait davantage comme une évidence et j’avais tendance à la trouver belle peu importe ce qu’elle avait sur le dos, peu importe si son visage était encore engommé par les souillures du sommeil. Pas une entité, pas un jouet, juste ma Yume.

Home.

Et alors que je répondais, sans tact ni froid, elle enchaînait déjà, transférant nos paroles dans une nouvelle direction de cette manière dont elle seule avait le secret. Mes lèvres se froissèrent momentanément en une moue pensive, mes phalanges allant dodeliner contre les boucles cascadant sur son épaule. Je levai les yeux au ciel, observant le blanc plat de notre plafond, imaginant ma précieuse amie revêtir les parures normatives d’une foulée de métiers. Je n’arrivais pas à dessiner des contours concrets, sûrement trop haineux de l’idée de l’affliger d’une occupation permanente et précise, préférant sonder sa question à la recherche d’une sensation qui me semblerait convenable. Quelque chose qui hurlerait son nom d’un ton pétillant d’exaltation, qu’elle définirait plutôt que qui la définirait.

J’enroulai mon index dans ses cheveux, accueillant distraitement la sensation de ses bras s’entortillant autour de mon cou, de ses doigts effleurant mes vertèbres. Le bruissement des ses cheveux dans l’opale translucide des miens.

« Je ne sais pas. Quelque chose qui te permettrait de faire ce que tu fais le mieux, de percer un petit trou dans le cœur des gens et de t’y infiltrer. Quelque chose qui transcenderait les limites de la réalité, un truc flou, bercé par l’imaginaire. »

Un bisou ? Je me penchai sans réellement interrompre ma réponse, arquant mon cou pour venir mouvoir mes lèvres d’abord contre son front, puis ensuite contre sa bouche, en un contact bref, soufflant mon aise contre les pores de sa peau. Installé comme ça, debout, dos au miroir, je pouvais profiter de cette quiétude amnésique qui se refusait de songer aux figures d’autorité gangrénées qui nous attendaient probablement déjà au restaurant. Installé comme ça, je pouvais me contenter de me laisser bercer par les vagues interrogatives de ma colocataire, niché dans un cocon de chaleur que personne n’avait réussi à émuler auparavant, pas même Carter.

Une inspiration.

« Parce que tu ne demandes jamais l’avis des gens et qu’habituellement pour bien exercer un métier, il faut savoir foncer. »

Ceci dit, je m’écartai d’elle pour me contempler dans la glace, réceptionnant mon reflet d’un œil critique, une chemise blanche, un nœud papillon magenta, des slims de la même couleur, des combat boots noires et des lentilles jaunes canari. Le géniteur allait chialer. J’eus un vague sourire, à cette pensée, qui se tordit au niveau des commissures, sentant déjà le regard désapprobateur de Yuu Mistumasa me vriller la rétine. Il jetterait un regard à Karine, ce regard éloquent qui lui signalerait qu’il aurait préféré ne pas avoir à subir cette rencontre et elle froncerait légèrement les sourcils pour le contredire pour atténuer sa conscience de mère. Mère qu’elle n’avait jamais été et que quelques soupers hypocrites n’aiderait nullement dans sa quête orgueilleuse de mon affection.

Est-ce que le bonheur était une histoire ? Est-ce que le malheur était une allégorie ?

« Je crois qu’ils sont tous deux des allégories et des histoires. Je crois qu’il s’agit de synonymes trop près l’un de l’autre pour qu’on puisse les dissocier. »

L’allégorie de Mei la pin-up des usines abandonnées de Tokyo et l’histoire du fantôme éthéré qui l’avait dévoré. L’allégorie des plafonniers défonçant les côtes de leurs victimes et l’histoire de la jeune femme qui m’avait rejoint dans les décombres.  Ils étaient des parallèles, qui se découpaient puis s’agençaient, ondulant à l’intérieur de l’autre sans que l’on puisse vraiment les distinguer. Le malheur et le bonheur, des amants.

Yume me ramena à la réalité, à cette horloge qui avançait et qui signalait l’avènement de mes émouvantes retrouvailles avec mes, haha, parents. Je secouai mes cheveux, farfouillant dans la pièce à la recherche de mon portefeuille, un vieux truc bleu couverts de pingouins qui auraient très bien pu être dessinés par un gamin de six ans. Je soupirai, évasivement, placardant un sourire là où mes traits désiraient se fondre en un froncement.

« Trop tôt. Dans vingt minutes. On va être en retard. »

-

« Karine. Yuu. »

« Joshua. »

Je ne bronchai pas devant le regard exaspéré de mon géniteur et le sourire tendue de sa compagne qui saluait Yume à ma suite, en digne hôte. Je me contentai simplement de tirer l’une des deux chaises libres à l’intention de Yume, sourire goguenard, arrogant, scotché sur mes lèvres. Cette soirée avait pour but de leur prouver que j’étais supposément socialement adapté, que cet endroit m’avait changé, selon leurs standards, pour le mieux. Je ne souhaitais pas partir.

Je déposai un baiser sur la joue de Yume, cherchant à adoucir mon sourire contre sa peau pour ne pas qu'il dissonne trop avec les circonstances.

Débutait ainsi une énième mascarade.
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MessageSujet: Re: Innocence is gone and what was right is wrong   Innocence is gone and what was right is wrong EmptyJeu 9 Avr 2015 - 12:36

Yume n'était finalement pas vraiment sûre d'avoir fait le bon choix. Elle se sentait horriblement exposée et elle chercha naturellement le contact de Kohaku pour se donner du courage. Elle y trouva sa main, chaude et réconfortante, tout en se retenant de chercher plus. La demoiselle voulait déjà rentrer. Elle ne voulait pas voir le regard de ce père lui rappelant que trop bien le sien. Cela faisait bien longtemps qu'elle ne s'était pas sentie aussi fragile. Mais elle devait tenir le coup. Kohaku devait rester ici coûte que coûte, et elle jouerait la jeune femme parfaite et potiche s'il le fallait. Il était hors de question qu'il retourne chez lui. Elle salua ses parents d'une manière parfaitement japonaise. Oui, il devait rester ici.

Elle serra davantage sa main alors qu'elle le suivait tranquillement, d'un pas qu'elle voulait mesuré. Ce n'était pas faire semblant d'être amoureuse de lui qui lui posait problème. Bien au contraire, c'était facile. Il lui suffisait de se rappeler des documentaires qu'elle avait dû voir, de la fois où son chat était venu la chercher en plein hiver sans savoir où elle était, pour lui tirer un sourire tendre et pour vouloir se nicher au creux de ses bras. Il lui suffisait de se rappeler dans quel état était Kohaku lors du séisme pour l'émouvoir plus que de raisons. Le contact de ses lèvres lui fit du bien, et elle se permit d'effleurer sa joue du bout des doigts pour le remercier, bien que le contact semblait être trop furtif à son goût. La jeune femme avait dû mal à croire toutes les rumeurs à son propos. Le creepy n'avait été que douceur et protection vis à vis d'elle. Yume adorait lorsqu'il pénétrait dans sa bulle sans prévenir, lui donnant cette touche bariolée dans sa vie. Des couleurs qui n'étaient jamais assorties, mais qui tirait un sourire de bonheur. Éphémère, subtile, mais là qui laissait cette légère trace douce empreinte de tendresse à peine voilée. Et l'idée que deux personnes puissent décider de lui enlever ça, lui tordit l'estomac.

Elle attendit que Kohaku soit installé à côté d'elle pour venir lui murmurer doucement à l'oreille d'un souffle et d'une panique contenue.

-S'il te plaît, fais semblant, tu dois absolument rester, s'il te plaît.

Une supplication en un voile de détermination. Elle n'aurait jamais eu besoin du séisme pour savoir à quel point elle tenait à cet énergumène tout droit sorti d'un livre. Qui n'était et ne serait jamais celui d'Aliss. Il ne serait jamais Chess. Il serait Kohaku (l'esprit de la rivière), un cœur d'or qui volait les âmes et dont Yume se plaisait à imaginer d'avoir réussi à voler un bout de son koala. Il l'avait dit lui même, elle infiltrait le cœur des gens et s'y logeait en se prélassant de cette chaleur humaine. Profitant, sans jamais dévorer. Elle eut un petit rire nerveux en les imaginant tous les deux comme des créatures surnaturelles, immuables. De Kohaku en un être destructeur, drapé d'un voile de douceur qui le protégeait. Elle savait très bien qu'elle était loin de protéger son ami, mais cette idée de noirceur enveloppée dans la lumière lui donnait une image étrangement poétique, d'un pacte impossible à détruire, et dont personne n'aurait idée de séparer puisque c'était naturel. Un mythe, une légende à la portée des êtres humains parce que les esprits l'avait voulu. Mais qui restait hors de portée de toute compréhension, se contentant de craindre et d'admirer à la fois.
Elle vint doucement l'embrasser sur la tempe, oubliant momentanément la présence des parents de son colocataire, avant de revenir dans la réalité en s'excusant de son comportement.

L'idée ce soir, c'était de mettre un masque pour une danse raffinée et implacable. Et elle la finirait quitte à se draper dans tout ce qu'elle abhorrait en ce monde. Elle l'avait déjà fait avec sa robe. Yume n'était pas de ces filles incapable de sortir sans se maquiller, qui mettait une robe qui lui serrait les hanches au point de la mettre mal à l'aise. Qui se souciait du regard d'autrui, et encore moins du regard de parents qui avait finalement délaissé leurs enfants au profit du gain, de l'argent qui finalement régissait ce monde pourri jusqu'à la moelle.

C'était le rêve qui l'attirait. La douceur qu'elle voulait découvrir à chacune de ses rencontres. Son monde tournait autour de Kohaku et de Dorian. Ça lui suffisait. Elle n'avait plus besoin d'être entourée de beaucoup d'amis, de connaissances, d'être enivrée. Elle voulait juste voir ces deux personnes sur son chemin avec leurs sourires doux. Des livres d'Haruki Murakami pour sa vision du monde, poétique, calme et à la fois tranchante et sombre. Des films de Miyazaki pour cette fausse légèreté. D'imaginer des êtres extraordinaire dans un monde beaucoup trop rationnel à son goût.

Elle n'aimait pas qu'on lui demande ce qu'elle faisait comme étude, ce que ses parents faisaient comme faisait la mère de Kohaku à cet instant. Du droit, où elle ne mentionna pas qu'elle avait l'intention d'arrêter sans avoir fini son année. De son père ambassadeur en Angleterre, de sa mère directrice d'une filiale au Japon. De leur divorce qui était en cours. Elle n'éprouva aucun sentiment particulier pour cette nouvelle qu'elle avait eu récemment. Leur mariage était brisé depuis déjà plusieurs années. Ils s'étaient juste empattés dans la routine, préférant laisser les choses telles qu'elles étaient pour se concentrer sur leurs carrières.
Ce début de soirée se montrait extrêmement polie. C'était désagréable et superficiel. Ca lui rappelait son adolescence lorsqu'elle avait dû accompagner ses parents aux réceptions pour n'être que la vitrine de parents soigneux et soignés. Elle voulait déjà se prélasser dans le canapé en se collant à Kohaku pour regarder un film de Miyazaki et oublier cette soirée où tous les codes sociaux de la haute société était de rigueur.
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