The pink Paper - Part One

‘J’ouvre les yeux, mais il n’est que neuf heures. Les mouettes chantent déjà, et je me tire du lit sans difficultés. Je pose mes pieds sur le parquet froid, après avoir quitté la chaleur du matelas king size de ma toute nouvelle chambre. Je me saisis de la télécommande universelle pour faire monter les stores empêchant mes baies vitrées de faire passer la lumière. Quel bonheur de retrouver l’air de la mer dès le matin. Je suis content, je crois. Les iles Féroé ne me manquent toujours pas. Un de mes petits plaisirs du matin allé fumer ma clope sur mon hamac installé sur le balcon, en laissant la brise légère secouer mes cheveux déjà en bataille. Je fais maintenant coulisser l’une des vitres, sauf que je ne sais toujours pas me servir du loquet. J’abandonne donc au bout de cinq bonnes minutes, et m’en vais au rez-de-chaussée pour aller bouffer des miel pops. Je claque deux fois des mains la lumière s’allume enfin. Je m’étire une fois arrivé au niveau du comptoir, me saisi du paquet de céréales dans le placard de droite, et m’en vais une fois de plus regarder les vagues.
Merde ! Dix heures moins vingt. Faut que je me bouge grave ! J’envois valser le paquet sur le comptoir comme un pro, et file au deuxième pour aller prendre une douche rapide. L’eau coule, c’est cool mais j’ai pas trop le temps. En deux temps trois mouvements, je suis savonné mais merde, j’ai du shampooing dans les yeux. Alors je couinne, rit de mes conneries et sort de la douche, avant de me sécher comme un sagouin et d’enfiler un jean et un pull en V. Avec ma veste de moto je ne devrai pas avoir froid. Dix heures sept. Allez j’decolle. ‘

La porte d’entrée à la demi-lune de verre sur tec venait de claquer. Il n’avait pas pris la peine de fermer, puisqu’une fois fait la porte se vérouille d’elle-même. Il marche les trois pas qui séparent la-dite porte du petit escalier de bois encadré par deux pots de fleurs qu’il qualifierait de gigantesques.
Il repousse le petit portillon de bois qu’il avait finalement choisit de peindre en blanc qui se rabat tout seul également. Il s’arrête sur le trottoir, enfile son casque et passe son sac à dos afin de pouvoir enfourcher sa Triumph Daytona parquée non loin de son portillon. Après avoir jeté un œil à sa voiture et remis un coup de bip pour être certain de l’avoir bien verrouillée, il fait ronronner, plutôt rugir le moteur de son bolide duquel il retire plus ou moins facilement la béquille, et déboule rapido après avoir fait ses angles mort tout de même.
Il file à une allure raisonnable sur les routes de son nouveau quartier, slalomant entre les quelques voitures qui va et viennent de ça et là, sans prendre gare à ce qu’elles font vraiment, afin d’arriver relativement rapidement à sa nouvelle faculté, où il allait simplement remplir les derniers formulaires pour s’enregistrer au sein de l’administration. Une histoire de sécurité sociale, ou de mutuelle. Il ne sait pas trop, mais il finira bien par le découvrir de toutes façons. Il pose sa moto là où il le peut, pas trop loin de la porte de préférence. Poussant la porte de verre afin de pénétrer dans le Hall de l’Université, il retire son sac à dos et s’engouffre dans le couloir à la recherche du bureau en question. ‘ Eh, il fait noir ici’ Evidemment. Avec la visière abaissée et le casque toujours sur la tête, forcément qu’il n’y voit pas très clair. C’est aussi avec le regard ahuri de la petite secrétaire nipponne qu’il avait enfin compris. Il prit bien deux bonnes minutes à retirer son casque, mâchant quelques excuses en japonais, il s’approcha du bureau, tendis les derniers formulaires.

La porte se ferme, il soupire.
Enfin débarrassé de cette paperasse de merde et de cette jolie dame qui n’arrivait pas, au bout d’une sacré demi-heure de prononcer Ophiuchus correctement. Dingue, ces quelques années dans cette nouvelle Fac n’allait certainement rien arranger, puisqu’il n’avait pour le moment croisé que des asiatiques. Il s’engouffre à nouveau dans le couloir, se dirigeant cette fois vers un tableau de liège, où se trouve déjà une flopée de papiers écrits en langues diverses. Il décide alors d’y pins’er le sien, d’un bon rose flashy, histoire de se démarquer des autres.



Après l’avoir pins’ée au dessus d’un autre tas de papiers où plus aucun numéro n’était disponible, il récupéra son sac, son casque et commença à partir en direction des salles de cour, histoire de se familiariser avec l’environnement.

Vous savez, ce moment où vous avez bien tout rangé, que vous êtes tout à fait sûr que tout est à sa place bien en ordre. Les billets bien trillés dans le porte monnaie qui se trouve juste à coté du porte feuilles, où il y a le permis de conduire, la carte bleu et toutes les autres cartes qui vont avec. Pas loin, les clefs qui sont dans leur petite pochette qui sert trop à rien mais qui était bien mignonne et boursoufflée. Le clipper aussi, pas loin du tabac à rouler et des feuilles de secours à coté du paquet industriel. La pochette, bien placée au fond du sac, l’agenda star Wars Aligné. Les stylos dans la petite poche dissimulée dans la doublure. Un sac bien rangé, où tout se trouve à sa place parce qu’il y a une place pour chaque chose. Sauf pour le portable normalement, parce que ce petit batard se cache entre deux choses qui n’ont absolument rien à voir.
Il venait de remettre son sac sur son dos, refermer sa veste et de passer son bras à travers la visière, chose pas évidente. Quoi qu’il en soit, il venait tout juste de passer les portes coupe feu, de se mettre en route pour aller faire un tour autour des salles de cours, tout juste.
* Random sonnerie qui ressemble à une sonnerie de téléphone.*

La panique, il pose le casque en vitesse après avoir extirpé son bras de la visière sans trop savoir comment il a pu faire pour avoir l’impression de s’être brûlé la peau. Il commence par fouiller toutes les poches de son blouson, puis de son pull de laine simple, puis de son pantalon mais rien. La musique continue toujours, et c’est alors qu’il retire son sac bien rangé, se met à genoux, ouvre rapido la fermeture éclair par la gauche puisqu’elle a tendance à résister à droite et renverse allègrement le contenu sur le sol, secouant frénétiquement son sac comme un prunier faisant tomber le porte monnaie, suivit du porte feuilles, la pochette de clefs. Les stylos se font la malle, les pièces sont maintenant en free-style sur le sol. Il se saisit de l’Iphone précédemment caché derrière la pochète en se redressant, toujours le genou au sol.


Il prend quelques secondes pour réaliser qu’il venait simplement de poser l’affiche et qu’il était probable que cet appel soit l’unique chance qu’il ait de trouver un colocataire pour cette année universitaire, le temps qu’il puisse rencontrer du monde, si jamais il en rencontre. Autre-chose, la voix de cet homme, avait un sacré accent Australien ce qui le fit brièvement sourire, il se mit à bredouiller quelques mots mal assurés. « Les arguments ? Le débat ? J’ai peur de pas comprendre.. » Ophiuchus fronça les sourcils puis comprit. Lâchant un petit ricanement avant de prendre une profonde inspiration et d’enchainer sur sa voix aussi suave qu’accueillante tendis qu’il commençait à rassembler ses affaires « Oh ! Oui désolé, mais je crois qu’il y a de l’écho d .. » Et puis, du coin de l’œil, du fait qu’il récupérait un des stylos qui avait décidé de faire le remake de la grande vadrouille, il voyait donc du coin de l’œil une silhouette. Il se retourne alors plutôt lentement, ayant cru entendre l’exacte même chose dans son dos, que du téléphone collé à son oreille. Il lève le nez, avant de voir un type, debout derrière lui à une distance correcte, qui le regarde. Il sursaute bien quelques secondes après l’avoir vu. C’est bien vous là ? Devant moi ? Il sourit, ricane et se redresse pour se relever, laissant son sac à ses pieds. Il s’avance vers lui, le téléphone toujours à l’oreille et lui tend l’autre main afin s’en saisir pour la lui serrer. Ophiuchus raccroche alors d’un pouce, et lui dit en souriant toujours. « Bonjour Jake Keegan, je suis Opp’s Odegard. Pour débattre, il faudrait venir voir la maison, si ça vous tente. »

Une fois que la poignée de main fut terminée, il récupéra son bien au bout de quelques longues secondes seulement. Il regarde Jake encore une fois et va récupérer son casque ainsi que son sac qu’il replace sur son dos tout en attendant une réponse qu’il espérait positive. Il repassa la porte coupe feu sur laquelle il s’était appuyé afin qu’elle reste ouverte, tapotant ses doigts sur son casque de moto dans un rythme plutôt enjoué. Ophiuchus avait été agréablement surpris d’avoir été contacté si tôt par quelqu’un au sujet de son annonce. Un mec qui avait l’air plutôt sympa. Il lui sourit, avant de réfléchir et de se rendre compte qu’i l ne possédait qu’un seul casque pour sa moto.

C’est marrant ça quand même. Cette faculté qu’ont certaines personnes pour se présenter d’une façon si chaleureuse qu’on perd toute appréhension à propos de celle-ci. Ophiuchus en fait probablement partie, Mais pour lui, Jake Keegan était le genre de gars qui inspire confiance, malgré un physique plutôt atypique selon les normes de la société d’aujourd’hui. Ophiuchus l’apprécie déjà, rien que pour ça, et ce sublime accent américain dont il ne se lassera jamais d’écouter. Je dois avouer qu’Ophi est assez facilement convaincu. Il n’est pas du genre à ne voir que le mauvais coté des gens, plutôt l’inverse. A ne pas les voir, du tout.

Il frisonne à nouveau, même après avoir terminé de le regarder, se rappellant sûrement le contact des doigts de Jake dans sa paume à la fin de la poigné de main. Pas très tactile, le serpentaire, mais il va bien falloir s’y faire. « Opp’s ? C’est un diminutif, je suppose. Votre vrai nom, c’est... ? « Quelques mots qui le font sourire, pensant que ce Keegan est une personne plutôt intéressante. Alors que Jake passait tout près de lui, Ophi ne pouvait se sentir qu’observé. Lui aussi le regardait, les mains chargés de son casque et de son sac, qu’il remettait sur son dos aussitôt après que la porte coupe-feu eut finit de faire valser son battant. « Je pense qu’on va devoir abandonner la moto ici, je n’ai pas de casque. Et non, je ne prendrai pas le vôtre en vous laissant tête-nue.. ».
Tête nue ? Allons dont, Jake. Vous connaissez fort mal notre jeune Ophiuchus qui met un petit, tout petit point d’honneur à respecter les règles en vigueur concernant le code de la route. Ophi prend donc la tête une fois arrivés aux portes de verre afin de laisser passer Jake, sans le regarder plus que nécessaire. Il l’observe un instant puis sourit. Ophiuchus l’apprécie déjà, mine de rien.


« Mon nom est Ophiuchus. Dans le coffre de ma moto se trouve un second casque. » Il accentue son sourire tendis qu'il laisse sa voix suave s'éteindre pendant qu’il s’avance vers son petit bijoux, déjà impatient à l’idée de l’enfourcher. Il fouille ses poches à la recherche de la petite clé spécifique au petit coffre amovible puis, une fois que le crocheton eut sauté, il se saisit du casque non-intégrale pour le pendre à son second poignet par la jugulaire. Refermant vivement le coffre il va maintenant passer tendrement la jambe par-dessus sa moto comme il l’aurait fait pour une femme et fait enfin ronronner le moteur, ronronnement suintant une puissance dérisoire. Les deux casques pendus à ses poignets ne rendirent pas la tâche facile, mais il était parvenu à faire marche arrière pour aller se poster non-loin de Jake, à qui il sourit une fois de plus posant alors le 2e casque là où se trouverai son potentiel colloc puis enfila son casque de façon naturelle, après avoir ramené tous ces cheveux vers l’arrière en ayant basculé la tête.

« Nous ne devrions pas en avoir pour longtemps, accrochez-vous où vous pourrez, essayez juste de ne pas vous pendre à mon cou - » Annonça-t-il derrière son casque et au-dessus du ronronnement de sa moto chérie. Il sourit, bien que son sourire fut masqué par la partie basse de son casque et rabaissa vivement la visière avant de jouer avec l’accélérateur. Il invite alors Jake à monter, afin qu’il puisse faire rugir son bolide direction le Lodge Ødegård face à la mer.


Suite - Lodge Ødegård