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 So if I lose my patience ... you must try to understand ♪ (Kuku)

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Wunjo Ivanov
♦ Civil - Dealer - Bookmaker
Wunjo Ivanov


Lion Tigre Age : 37
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MessageSujet: So if I lose my patience ... you must try to understand ♪ (Kuku)   So if I lose my patience ... you must try to understand ♪ (Kuku) EmptyMer 28 Nov 2012 - 15:23



Le jour suivant ces fameuses… « retrouvailles », avec Zyed, Wun l’avait passé au lit. Pas que ses blessures soient spécialement graves, mais il se sentait anormalement fatigué. Et il savait que ce n’était pas tant une fatigue physique que morale. Il avait redouté si longtemps que la mafia finisse par retrouver sa trace qu’il avait oublié que les problèmes pouvaient survenir d’ailleurs. Zyed. Il avait totalement oublié ce type. Une histoire qui remontait à trop longtemps, à l’époque où il n’était qu’un newbie dans l’Organisation. Fut un temps où malgré des blessures profondes -notamment des blessures par balle-  Wun continuait de gambader comme si de rien n'était. Voilà presqu'un an qu'il n'avait pas été blessé du tout, et il réalisa qu'il avait rapidement pris goût à cette normalité.

Il lui avait fallu la journée pour méditer. Il avait rebandé son avant-bras -où Zyed avait enfoncé le couteau plutôt profondément- correctement cette fois-ci, après l’avoir désinfecté. Il avait passé de la pommade sur son œil et sa joue, plusieurs fois. Il avait regardé le plafond, essayé de dormir sans y parvenir, et Gully, sentant bien que quelque chose clochait, était venu se blottir contre lui.

Le jour suivant, bien conscient qu’il ne pouvait pas loupé un second jour de boulot, il s’était préparé, mentalement, avait dissimulé son bras sous un t-shirt à manches longues –heureusement, le bandage allait du coude à la mi-bras, ne dépassant pas du t-shirt- et avait superficiellement maquillé son œil au beurre noir et ses différents hématomes sur le visage. On les voyait encore, évidemment, mais ça ferait un peu mieux l’affaire. C’était en tout cas toujours mieux que de ressembler à un arc-en-ciel sur pattes.

Durant toute la journée, il avait été un zombie. La nuit avait été mauvaise et il croulait sous la fatigue. Plusieurs fois, il avait fait preuve de maladresse, un peu confus et absent. Son patron tenta plusieurs fois de lui tirer les vers du nez, mais Wunjo resta vague sur la raison pour laquelle il se baladait avec des bleus plein le visage.
Vers 17h30, alors que Wun avait le nez plongé dans des cartons, rangeant les peluches à renvoyer chez le fournisseur, le patron se planta devant lui, tout sourire.

« Hé, si tu n’veux pas être en retard, tu peux partir maintenant, il n’y a pas trop de clients aujourd’hui je pense pouvoir finir la journée »

Wun leva le nez vers le vieux, l’air un peu… perdu. De quoi parlait-il au juste ? Voyant que le brun ne le suivait pas du tout, le patron esquissa un sourire amusé.

« Ton rendez-vous, ce soir »

Précisa-t-il, et les neurones de Wun se reconnectèrent. Evidemment ! Son rendez-vous. Après cette histoire avec Zyed, il avait totalement perdu la notion du temps, tant et si bien qu’il avait failli oublier qu’il avait invité Kuro à manger chez lui le soir même. 3eme fois qu’il l’invitait à manger. La première fois avait été une véritable catastrophe, Wun avait oublié le poisson dans la poelle le laissant crâmer, et ils s’étaient retrouvés à manger des ramens. Le 2eme repas s’était mieux passé. En tout cas rien n’avait brûlé. Mais de toute évidence le russe avait encore des progrès à faire niveau cuisine.

Hochant la tête, Wun adressa un sourire reconnaissant à son patron.

« Passe le bonjour à ta petite copine »

Petite copine, hein. L’image de Kuro en « petite copine », type uniforme scolaire féminin, lui extirpa un nouveau sourire. Il finit de ranger ses peluches, salua le patron, rassembla ses affaires, et se dirigea vers son appartement.
Mais au lieu de se réjouir de la soirée en perspective, il se mit soudainement à… appréhender.

Plus il repensait à Zyed, plus il constatait à quel point la situation était sérieuse, grave même. Après tout, après avoir tourné le problème dans tous les sens, une seule conclusion s’imposait : ce que voulait Zyed, avant tout, c’était se venger. Et s’il ne comptait de toute évidence pas tuer Wunjo, puisque l’avoir en vie lui semblait bien plus utile, il semblait également prêt à tout pour obtenir ce qui voulait. Ce qui incluait… éventuellement s’en prendre aux proches du russe.

Le chemin jusqu’à chez lui, Wun le passa à réfléchir à comment se sortir de cette situation. A court terme, il ne voyait pas comment se débarrasser de Zyed. Il lui fallait du temps pour trouver une idée. Et pendant ce temps, c’était tout son entourage qui était exposé. Il fallait qu’il les prévienne. Qu’il les tienne éloignés un petit temps.
Lorsqu’il arriva chez lui, sa décision était prise : il fallait qu’il appelle Kuro. L’ennui, c’était qu’il n’avait pas la moindre idée de quoi lui dire. Il commença par se changer –les t-shirts du boulot lui tapaient vraiment sur les nerfs- troquant son t-shirt violet pour un débardeur blanc tout simple.

Sentant l’angoisse et le stress l’envahir, il décida de commencer par se rouler un joint. Il avait essayé de diminuer un peu sa consommation, mais là il y avait prescription. Pour décompresser. Pour diminuer un peu la douleur de son bras et de son visage. Il lui fallut plus de temps que d’ordinaire pour rouler, ses mains tremblant un peu. Lorsqu’il alluma le bédot, il inspira un grand coup, essayant de remettre les choses dans l’ordre dans sa tête. Oui, il fallait qu’il parle à Kuro. Restait à savoir de quoi. La vérité ? Mauvaise idée. Il avait bien trop peur des deux extrêmes. Pire des cas : Kuro flippait tellement qu’il décidait de le quitter directement. Autre pire cas : il jouait sa tête brûlée bornée et têtue et décidait d’ignorer l’avertissement de Wunjo, se mettant dans de sérieux ennuis. Dans les deux cas, résultat catastrophique.

S’il lui mentait ? Mauvaise idée. Kuro finirait probablement par le découvrir à un moment ou un autre, et dans la liste des bonnes raisons de larguer Wunjo, mentir était à peu près aussi haut que « être un ancien membre de la mafia »… ou presque. Il fallait pourtant bien qu’il le tienne éloigné un certain temps, il n’avait pas la moindre envie que ce taré de Zyed lui mette la main dessus.

Soupirant, il décida de simplement l’appeler, et d’aviser. Avec un peu de chance, Kuro ne poserait pas trop de question. Il avait ses moments de non-bavardage, après tout.
Attrapant son téléphone, il composa le dernier numéro appelé –celui de Kuro, donc- et attendit qu’il décroche, assis sur le bord de son canapé-lit, le joint toujours à la main. Au bout de 3 sonneries, la voix familière du rouquin retentit dans le combiné.

« Allo ?
-Salut… c’est Wun. J’te dérange pas ? »

Demanda-t-il, essayant de garder une voix neutre.

« Tu me déranges pas
-Ok… ehm… ça va toi ?
-Et toi ça va ? »

Super, évite la question surtout… Arff. Wun n’avait pas la moindre envie de répondre en mentant.

« Un peu fatigué »

Concéda-t-il. Mensonge par omission. Dire qu'il était fatigué pour ne pas dire le reste. C'était moins grave, non ?

« Ecoute euh… je suis désolé d’annuler comme ça au dernier moment, mais ça va être compliqué pour ce soir… »

Lâcha-t-il finalement, ne trouvant pas de meilleure façon de lui annoncer.

« Ok, c’est pas grave. On fait ça une prochaine fois »

Wun inspira un grand coup. Béni soit Kuro et son côté compréhensif ! Une bonne chose de faite. Sauf que ça ne suffisait pas, bien sur. Il n’allait pas non plus juste annuler des rendez-vous en série et arrêter de répondre au téléphone –même si, en fait, c’était tout à fait ce qu’il faisait d’habitude. Mais là. Il lui devait un peu d’honnêteté, même s’il ne pouvait pas tout lui dire non plus.

« Ouais…ok. Enfin… Ecoute. De manière général, ça va être compliqué de se voir pendant… un certain temps »

Enchaîna-t-il, réalisant à quel point sa phrase pouvait être frustrante et énervante au fur et à mesure qu’il parlait. C’était nul. A chier, comme excuse. Mais il ne trouvait pas mieux, à mi-chemin entre ne pas mentir et ne pas tout révéler. Et de toute évidence, Wun était naze pour ça.

« Quelques temps ? Il se passe quoi là ? »

C’était prévisible. Tremblant toujours un peu de la main, Wun tira une nouvelle taff sur son joint, se demandant encore comment il allait régler ça sans que ça parte totalement en cacahuète et sans laisser Kuro lui filer entre les doigts. C’était pas gagné.

« J’ai pas vraiment envie d’en parler au téléphone… Je t’expliquerai la prochaine fois qu’on se voit… ‘kay ? »

Tenta-t-il, songeant que ça pourrait, avec un peu de chance satisfaire Kuro pour le moment, et que d’ici la prochaine fois, il aurait peut être réussi à trier ses idées et ses problèmes pour trouver quoi dire à Kuro. Il s’apprêta à raccrocher, mais la voix du roux l’interrompit :

« T’es chez toi ?
-Hein ? Bah oui, où tu veux que je …
-Bouge pas !
-Euh... Non mais…. Allo ? Putaiiiin ! »

Il lui avait raccroché au nez. Wun resta un moment à fixer son téléphone, muet. Il perdit ensuite son mutisme, commençant à jurer en russe, sentant l’énervement monter en lui malgré l’engourdissement amenée par la weed.
Il recomposa le numéro de Kuro, mais tomba directement sur la messagerie.

« Putain ! Kuro ! Te ramènes pas chez moi, tu piges ? Te ram… si je te trouve devant chez moi, je te casse la gueule ! »

Dièse, et hop, message enregistré. Grognant, il s’installa sur son canapé, et décida de se rouler un deuxième joint –le premier ne marchant pas suffisamment de toute évidence. Il guetta la pendule. 5, 10, puis 15 minutes. Et 20. Le brun commença à se détendre un peu. Il avait du se tromper. Kuro devrait déjà être chez lui, ça ne prenait pas longtemps entre leurs deux appartements. Il avait du se raisonner et renoncer, finalement.

A peine s’était-il affalé sur le canapé, se relaxant, que le son strident de la sonnette de l’appartement retentit. Wun resta immobile, fixant la porte comme s’il avait imaginé ce son ou comme si par simple télépathie il pouvait l’annuler. Plusieurs secondes durent s’écouler, car la sonnerie retentit à nouveau. Wunjo posa le joint entamé dans le cendrier, et se leva, avançant avec prudence vers la porte. Et maintenant ?

Il soupira, et appuya sur le bouton pour ouvrir la porte de l'immeuble donnant accès à la cage d'escalier. Pas d’interphone dans cet immeuble. Pas besoin de cela pour savoir de qui il s’agissait. Il ne pouvait pas A NOUVEAU le laisser mourir de froid devant son immeuble. Une fois, pas deux. Il passa sa main sur son visage, essayant de se calmer, lorsque ses yeux tombèrent sur son avant bras, bandé. Eh merde. En panique, il cavala à travers l’appartement à la recherche d’un pull, un sweat, un vêtement à manches longues à enfiler. Trois coups sur la porte lui indiquèrent que son visiteur était déjà en haut. Wun ne répondit pas, cherchant des yeux sa cible dans tout ce bazard. Il finit par trouver un pull noir –sale –qu’il enfila à toute allure.

Ceci étant fait, il retourna devant la porte d’entrée. Il l’ouvrit lentement, la silhouette fine de Kuro surmontée par ses cheveux récemment teints en roux apparaissant. Wun sentit à la fois de l’énervement et de l’appréhension affluer en lui, alors que son cœur se serrait un peu. Bon sang, il était furieux que Kuro soit venu malgré ce qu’il lui avait demandé, et son regard ne cachait pas sa colère. Et il appréhendait, parce que mentir, omettre ou ignorer au téléphone était une chose, mais avec le visage de la « petite copine », comme l’appelait le vieux, juste en face de lui, c’était nettement plus difficile. Wun avait presque envie de lui sauter au cou et de le prendre dans ses bras pour sangloter sur son épaule -mais il se retint. Parce qu’il était en colère. Vraiment, en colère.

« Pour ton information, quand je dis « je n’ai pas envie d’en parler au téléphone », ce n’est pas un message codé pour « rapplique illico à la maison » ! »

Lâcha-t-il, un peu sèchement. Il était furieux. Après Kuro, parce que ce dernier était trop têtu pour l’écouter, et aussi un peu après lui-même, parce qu’il avait tout fait de travers. Il voulait maintenir Kuro loin de lui tout en évitant de lui en dire trop, et il se retrouvait avec Kuro CHEZ lui, probablement avec quelques… questions à lui poser.

Bah, il avait encore le vague espoir qu’en voyant qu’il n’était vraiment pas content Kuro accepte de retourner chez lui SANS réponse à ses questions. L'espoir fait vivre... D’ailleurs, Wun était resté dans l’ouverture de la porte, comme pour lui faire comprendre que non, il n’était pas censé être ici, et non, il ne comptait pas le laisser entrer. Ca ne dura pas longtemps, ceci dit, car il n'avait pas vraiment envie de se donner en spectacle dans sa cage d'escalier. A contre-coeur, il se poussa, laissant le champ libre à Kuro pour rentrer dans l'appart'.




Dernière édition par Wunjo 'Dan' Ebels le Jeu 20 Juin 2013 - 18:18, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: So if I lose my patience ... you must try to understand ♪ (Kuku)   So if I lose my patience ... you must try to understand ♪ (Kuku) EmptyJeu 29 Nov 2012 - 13:03

Finir sa journée. Saluer les collègues rapidement. Echanger quelques mots avec le patron. Se changer encore plus rapidement. Quitter le boulot. Monter dans le bus. Ignorer les regards. Ignorer les chuchotements. Ignorer les moues étranges. Tout ignorer. Garde le nez baissé. Et rentrer chez soi.

Allez avoir pourquoi, en ce moment, je ne suis pas en grande forme. Je me contente de me lever, de faire mon taffe, de rentrer. Parfois, je vais manger chez Wunjo, je force quelques sourires, certains sont plus naturels, parce qu’il devient un magicien quand je suis avec lui. J’aime bien aller chez lui, manger un plat qu’il rate souvent – mais j’ai rien à dire, je ne suis pas foutu de cuisiner – et dormir avec lui, pour partir le lendemain, toujours un peu en retard. En fait, je me sens bien quand je le vois. Du reste ? Je me traine comme une loque.

J’ouvre la porte de mon appartement et laisse tomber les clefs à l’entrée, sur le petit meuble à chaussures. Vide, puisque toutes mes paires de pompes envahissent le petit carré, ce qui fait que le porte a un mal fou à se frayer un chemin dans tout cet amas. J’enlève celles que je porte aux pieds, les ajoutant gracieusement au joyeux fatras, avant d’ôter ma veste et de la laisser tomber par terre, couronnant le tout. Je m’étire, avance un peu dans le salon et allume la télé, pour combler le silence de mon appartement. Mais je ne lance même pas un seul regard à la jolie présentatrice de l’émission. Je m’effeuille sur le chemin de la salle de bain, laissant tomber pull, t-shirt et jeans au sol. Nu, je monte dans la baignoire fraîchement installée. Petit luxe accordé par mon propriétaire, du moment que je prenais l’installation et l’achat à mes frais. Forcément.

C’est un peu comme si juste de le voir me mettait dans un état second. Je passe la porte de son appartement l’air maussade et j’en repars toujours avec un sourire à pleine dent. Un peu idiot, voire carrément niais. Pourtant, il ne m’a même pas encore touché, on ne peut pas accuser les endorphines de provoquer ça. Alors, il faut que je me rende à l’évidence : je l’aime beaucoup. Genre franchement. Je ferme les yeux, soupire et sort de l’eau, ouvrant le dévidoir pour vider la baignoire. Je m’essuie rapidement et me rhabille encore plus vite. Je fronce les sourcils, me demandant pourquoi il fait aussi froid et grimace quand je constate que je n’ai pas fermé la fenêtre au-dessus de mon lit, ce matin. Je le claque un peu trop violemment et éteins la télévision, qui me tape rapidement sur le système maintenant – il va falloir que je trouve un autre moyen de combler le vide.

Juste au moment où mon portable sonne. Je parcours la pièce des yeux et finit par poser mon regard sur mon jeans, échoué dans un coin de la pièce. Je me précipite, manquant pitoyablement de m’étaler par terre et décroche, empressé d’avoir vu que c’était Wunjo. C’est marrant – enfin « marrant »… - mais j’ai l’impression que ce n’est pas bon signe, cet appel. Je m’assois directement par terre, triant entre fringues sales et habits propres, pendant que je réponds.

« C’est Wun… Je te dérange pas ? »


Sa présentation m’arrache directement un sourire. Ça me fait penser aux gens qui vous appellent en vous disant « salut, c’est moi ! ». Sans blague ? Vraiment ? Je réponds simplement que non, il ne me dérange pas. Soulignant dans le ton que c’est un peu une question de merde. Il sait très bien que je ne fous rien de ma vie. Rien d’autre que mon boulot et lui. Donc, évidemment qu’il ne me dérange pas. J’ignore la question suivante. Pas contre lui, simplement parce que je n’y réponds jamais. Comme le fait que, moi-même, je ne la pose pas aux gens à qui je parle. Ou rarement. Parce que s’ils ont le malheur de me répondre qu’ils ne vont pas bien, après je me sens obligé de leur demander pourquoi et d’avoir une discussion relou avec eux… Et je déteste ça.

Sauf pour certains.

Je perds mon sourire, le remplaçant par mes sourcils qui se froncent à sa confession. Fatigué, ça, je l’aurais remarqué, je pense. Mais pourquoi, il ne me le disait pas et pourtant, ça me semblait évidemment que continuer sur sa lancée. Je soupire et baisse le nez sur un autre jeans, me demandant rapidement si je l’ai porté plus d’une fois ou non s’il est encore raisonnablement propre. Je suis coupé dans mes réflexions par la suite de la conversation. Annuler ? Je relève la tête et regarde mon reflet un peu tordu dans l’écran de mon vieux téléviseur.

Ok, c’est pas grave. On fait ça une prochaine fois.


Parce que tout le monde peut avoir un empêchement. Tout le monde peut changer ses plans à la dernière minute, c’est pas si grave. Et puis, surtout, je ne dis rien de plus que ça, parce que j’ai les tripes qui se tapent des vrilles et que j’ai un peu la gorge serrée. Savoir si c’est de la jalousie mal placée ou parce que je peux être partiellement vexé qu’il trouve mieux à faire que de me voir, c’est la question du soir, bonsoir ! Je soupire et laisse tomber le jeans qui occupait le quart de mes pensées juste avant ça. J’allais ajouter que j’allais aller louer un DVD – porno, peut-être bien – et m’amusez tout seul. Comme ça, lancé sur le ton de la plaisanterie, en mode boutade. Mais non. Non, parce que la suite me coupe l’herbe sous le pied.

C’est marrant… Enfin "marrant", au risque de me répéter… Mais je n’ai pas du tout aimé ce petit ton traînant pour m’avouer qu’il allait falloir prendre des distances là.

Quelques temps ? Il se passe quoi là ?


Je me relève, sans vraiment réfléchir à ce que je faisais, et me dirige vers l’entrée, récupérant une autre veste. Du bout du pied, je pousse les quelques paires de chaussures, jusqu’à tomber sur la plus présentable que j’ai en stock. Je les enfile à l’arrache et reprend mon trousseau de clefs sur le petit meuble, ouvrant la porte de chez moi. Quand je la claque derrière mon dos, je suis déjà en train de dévaler les escaliers extérieurs, écoutant à moitié ce qu’il me dit, sans le prendre du tout en compte, et répondant par automatisme. Pour finir par raccrocher.

J’ai envie de fumer. Je fais les poches de mon jeans, mais je n’y trouve rien : ni paquet, ni briquet. Je grogne et fais un détour, commençant à trottiner, pour ne pas perdre trop de temps. Je m’arrête devant le tabac et fouille de nouveau mes poches, alors que je me mets dans la petite file d’attente. Nouveau grognement : à part mes clefs, je n’ai strictement rien pris sur moi. Ah si ! Un élastique. Franchement utile là. J’explique la situation au buraliste, qui hésite, mais finit par céder quand je suis prêt à mettre les clefs de chez moi en gage – avec l’adresse dessus quoi. Un sourire désolé et un remerciement plus tard, je suis de nouveau en chemin, une clope allumée entre les lèvres. Dans tout ça, j’ai du perdre dix bonnes minutes : le détour, la queue, la négociation serrée…

J’écrase le bâton de nicotine sous la semelle de ma chaussure en même temps que je pose le doigt sur la sonnette de Wunjo. J’attends, perds patience, sonne une seconde fois. Hésitant même à appuyer encore. Voire à rester appuyé. Quand j’entends le déclic de la porte, je le pousse sans perdre une seule seconde, comme si j’avais la mort aux trousses ou je ne sais quoi d’assez flippant pour me faire monter les marches trois par trois. Trois, c’est aussi le nombre de fois où mon poing s’abat – essayant de contenir ma pseudo-hystérie – sur sa porte. Je crois que j’ai tellement d’adrénaline qui parcourt mon corps que je ne suis même pas essoufflé par les étages récemment gravit. Petite parenthèse inutile en soi, mais qui me permet de penser à autre chose qu’au pire.

Quand Wunjo ouvre cette foutue porte, je pose directement ma main dessus, la bloquant, au cas où il lui prendrait l’idée soudaine de me la claquer au nez. Et puis son regard m’arrache un frisson. Je ne l’avais pas vu en colère depuis le jour de nos retrouvailles où on avait eu quelques quiproquos, ce qui m’avait poussé un peu rapidement à déballer ce que je ressentais. On m’y prenait une fois, pas deux. J’suis pas du genre à m’ouvrir à tord et à travers. Et j’ose encore espérer que lui non plus n’y arrivera pas, à lire en moi ou me faire dire tout et n’importe quoi. Pourtant, alors que j’essaye de me rassurer tout seul, je n’arrive pas savoir s’il est en colère contre moi ou contre les raisons qui font qu’il veut qu’on ne se voit plus – même un temps, ça me troue le cul.

Je garde le silence face à ce qu’il me lance à la figure, ne sachant tout bonnement pas quoi dire. J’ai surtout envie qu’il me laisse entrer maintenant. Donc lui répondre sur le même ton, un truc pour lui clouer le bec, ce n’est pas peut-être pas une bonne idée, si je veux arriver à mes fins. Quand je le vois se pousser, je suis obligé de retenir le soupir de soulagement. Sans me faire prier, je rentre dans l’appartement et referme derrière moi tout de suite – on ne sait jamais, qu’il me repousse, parce qu’il aurait changé d’avis subitement. Je m’adosse à la porte et fronce les sourcils. J’étais tellement fixé sur ses yeux, à essayer de comprendre sa colère, ayant simplement réussi à traduire qu’elle n’était pas la même que le dernière fois et surtout capter que ses pupilles étaient dilatées – ouais, t’as encore fumé, p’tit con – que je n’avais pas remarqué ce qui sautait pourtant aux yeux. Sans mauvais jeu de mots.

Là, je suis certain que tu as autre chose à m’apprendre qu’à déchiffrer tes pseudo-codes.


Je me redresse, poussant de mes mains sur la porte, avant d’en dégager une pour saisir son menton. Et l’obliger à ne pas pouvoir m’échapper. Je scrute son visage, les sourcils froncés, commençant, moi aussi, à être énervé.

Un certain temps, hein ?


Je soupire et le lâche, reprenant un peu mes distances.

Tu m’étonnes. Faut pas te donner tant de mal pour me préserver, va.


Légère ironie, pour souligner que, la prochaine fois, s’il ne veut pas que je le vois comme ça, il n’a qu’à refaire le mort. Mais je ne reviendrais pas, cette fois. Je veux bien être bon, mais pas trop con. Je baisse les yeux sur son corps, essayant de voir s’il n’a pas une patte folle, ou un bandage… Enfin d’autres plaies. Je soupire enfin, fermant les yeux un instant, gardant la tête basse. Je passe ma langue sur mes lèvres et ma main dans mes cheveux, je gagne du temps un peu n’importe comment, mais j’essaye de rassembler mes idées.

Dîner ce soir. Annulé. Je viens quand même. C’est louche tout ça. Je retrouve donc Wunjo avec des hématomes plein la tronche. Et super énervé. Et moi, j’suis là, dans son entrée, à culpabiliser. Pour rien. Parce que ce n’est pas de ma faute. J’y suis pour rien, hein ? J’aimerai que tu arrêtes la drogue, mais je ne dis rien, parce que je ne veux pas que tu me détestes. Et puis, j’voudrais qu’on se voie plus, mais je ne dis rien, parce que je ne veux pas t’envahir. J’aimerai aussi qu’on puisse se parler sans avoir peur de tout se dire, mais là non plus je ne dis rien, parce que je ne veux pas te foutre dos au mur. Tu vois, j’dis pas grand-chose. Mais quand je vois que tu m’en dis encore moins, ça me fout hors de moi. Mais comment je pourrais te reprocher ce que je fais si bien ?

Je soupire, déglutissant avec difficulté. Puis j’ose enfin relever les yeux vers lui. Pour réduire l’espace entre nous et finalement poser ma tête sur son épaule, entourant ses épaules d’un bras et échouant l’autre main sur sa hanche. Avant de la faire glisser sur ses reins, le faisant prisonnier contre moi. J’avais tellement imaginé de scénarios, plus catastrophiques les uns que les autres, que de le voir là, avec ses deux pauvres bleus, ça m’énervait certes, mais c’était tellement mieux que ce que mon esprit tordu avait créé.

Si tu veux te débarrasser de moi, trouve mieux que de m’appâter.


Je soupire dans son cou et relève un peu le nez, pour murmurer à son oreille.

Tu m’as fait flipper, putain…


Certes, pas très classe comme confidence, mais j’avais besoin de lui dire. J’avais besoin de pas tout garder. D’en révéler juste un peu. Je me redresse, libérant un peu son corps, pour planter mon regard dans le sien.

C’est moche.


Et bien, tu vas m’expliquer, parce que je ne suis pas devin. J’ose un sourire, parce que je n’ai pas envie qu’il s’énerve contre moi. J’ai envie de tout, à la limite, sauf de ça. J’inspire un grand coup, pinçant les lèvres et je m’écarte de nouveau, pour le laisser respirer, l’inviter un peu à parler – l’espérant aussi bavard qu’à son habitude. Je laisse ma main glisser de ses épaules, à son poignet, dans l’unique but de nouer mes doigts aux siens, genre je l’encourage. Mais à la place, j’arrête mon geste. Parce que son pull a étrangement gonflé au niveau de son avant-bras, je trouve. Je baisse les yeux dessus et chope son poignet, relevant sa manche dans un geste peut-être pas assez tendre pour ne pas lui faire mal. Pour tomber nez-à-nez avec ce bandage.

Bandage, sauf si on est stupide, c’est égal à une plaie. Alors les bleus, je peux me dire qu’il s’est pris la tête avec son dealer, qu’il a régler ses comptes avec un vieil ami, qu’il a pris à parti dans une ruelle sombre… Mais une plaie. C’était un peu plus… Enfin un peu moins…

Je passe du bandage aux bleus, puis des bleus au bandage. Je soupire, lâche son poignet et grince des dents.

Je pense vraiment que je n’aurai pas posé de question pour le visage. Mais le bras…


Je rouvre les yeux et les plante dans ceux vairons de Wunjo. Je ne poserai pas de questions non plus, mais je ne le laisserai pas s’en tirer sans explications. C’est un peu trop pour moi – KINDER BUENO !! Je le contourne et vais m’échouer dans son canapé. Mon regard se pose sur le joint posé dans le cendrier. Un peu énervé et parce que je sais que le brun a tendance à devenir bavard quand il l’est aussi – différemment de d’habitude, je veux dire – je le prends et l’écrase jusqu’à ce qu’il ne puisse plus rien en tirer, de son bédo. Puis je rive mes yeux sur lui, un peu provocateur, assez en colère et à deux doigts d’être déçu.

Donc ?
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MessageSujet: Re: So if I lose my patience ... you must try to understand ♪ (Kuku)   So if I lose my patience ... you must try to understand ♪ (Kuku) EmptySam 1 Déc 2012 - 15:17



Wun soupira doucement mais ne répondit rien. L’appâter n’était absolument pas le but recherché même si c’était de toute évidence le but atteint. Il se demandait comment de « maintenir à tout prix Kuro à distance » il était passé à « le faire débarquer ici dans l’heure ». Il en conclut mentalement qu’il était définitivement nul en psychologie. Psychologie ET communication, ça commençait à faire beaucoup. Ca expliquait sans doute en partie pourquoi toutes ses relations –amicales, amoureuses, ou autre- foiraient lamentablement. En même temps à part en lui mentant comme un bourrin –ce pour quoi il était doué par contre- il ne voyait pas comment gérer la situation autrement. En d’autres termes : il ne voyait pas comment gérer la situation tout court….

Et en attendant, il se retrouve avec un Kuro dans les bras et il n’est plus très sûr d’être capable d’être en colère contre lui alors qu’il le serre contre lui.
Il roula des yeux sans que le roux ne puisse le voir, songeant qu’il ne l’avait pas ASSEZ fait flipper s’il était ici.
Il se laissa ensuite repousser, toujours sans mot dire. Il ne savait pas quoi dire, quoi faire, ou comment réagir, c’était aussi simple que ça.

Au commentaire de Kuro, il esquissa un sourire mince, haussant les épaules. Moche, sûr que ça l’était.

« Ouais, je doute que ça ait été fait dans un souci d’esthétique… »

Répondit-il, haussant un sourcil. Ca l’arrangeait plutôt bien de ne pas avoir à se voir à longueur de journée, il savait qu’il faisait vraiment pâle figure avec ses hématomes. Zyed n’y avait pas été avec le dos de la cuillère pour le coup. Et encore, il était soulagé d’avoir pensé à planquer son avant-bras, car si le voir défiguré n’était pas franchement joyeux, la blessure au bras était carrément… flippante. Le bandage cachait le côté barbare qui montrait que le type n’avait pas planté à l’aveuglette, mais bien de manière à faire mal, et faire mal longtemps, mais une blessure de ce genre, même devinée, n’est jamais rassurante.

Wun eut un petit soupir de soulagement en voyant que Kuro ne semblait pas vraiment enclin à poser des questions. C’était déjà ça. Par contre il ne savait toujours pas comment le faire rentrer chez lui. Il ne le savait pas en sécurité ici, il n’avait pas envie qu’il s’éternise. Le seul problème, c’était qu’il n’avait pas franchement le cœur à le virer de chez lui alors que celui-ci venait de l’enlacer en lui disant qu’il s’inquiétait. Il pouvait bien garder quelques minutes encore, non ? Et aviser après. Ce n’était pas non plus comme si Zyed l’espionnait à longueur de journée…

Il profita donc de la proximité du roux, se laissant « tripoter » avec un sourire un peu mou, se demandant encore et toujours comment clarifier cette situation. Un peu perdu dans ses considérations, il ne tilta pas quand les doigts de son compagnon glissèrent au niveau de son bandage. La caresse était suffisamment légère pour ne pas lui faire mal, mais le regard de Kuro lui indiqua que quelque chose clochait. Avant qu’il n’ait pu analyser la situation ou dire quoique ce soit, ce dernier s’était emparé de son poignet sans douceur, pour relever la manche un peu brutalement. Wun ne put retenir un petit gémissement, la plaie était encore quasiment à vif et particulièrement douloureuse.

Et merde. Il fallut que la souffrance s’atténue un peu pour que les neurones de Wun fassent leur boulot et lui fassent réaliser que Kuro venait de découvrir le poteau rose : le bandage, et donc la plaie. Extérieurement, le russe était immobile, muet, figé. Intérieurement, c’était la panique totale. Qu’allait dire Kuro ? Et lui, qu’allait-il lui dire ? « Je me suis coupé en épluchant des patates » risquait d’être un peu juste question crédibilité. A moins qu’il n’épluche des patates microscopiques avec une hache le tout pendant une crise épileptique, éventuellement …

Du coup, à défaut de savoir quoi dire il décida de… ne rien dire. Pour l’instant. Il attendait que Kuro prenne la parole pour savoir sur quel pied danser. Il attendait de savoir si le rouquin allait l’engueuler, changer de sujet, le questionner… qu’importe au fond. Mais qu’il dise quelque chose. Wunjo le dévisageait prudemment, comme s’il avait peur de le voir détaler à tout instant comme un animal effrayé. D’ailleurs, il n’avait toujours pas osé bouger, le bras tendu et immobile dans les mains de Kuro. Ce dernier lui lâcha finalement le poignet, lui rendant sa mobilité. Wun se contenta de rabattre la manche sur celui-ci –lui non plus n’aimait pas bien se retrouver nez à nez avec sa plaie- et de le laisser tomber contre son corps.

Wun hocha la tête de manière presque imperceptible, comme encourageant Kuro à continuer de parler. La bouche un peu pâteuse, il s’humidifia les lèvres avec la langue, pensif, sans quitter des yeux son vis-à-vis. Ok. Les y voilà. C’était incontournable : tôt ou tard, Kuro allait vouloir en savoir plus. En l’occurrence, plutôt tôt que tard, Wun se serait volontiers encore accordé quelques jours ou semaines pour trouver comment délivrer l’information. Y mettre les mots et les formes, ce n’était définitivement pas son atout numéro 1. Mais ça Kuro le savait. Avec un peu de chance, ses attentes n’étaient pas trop hautes.

Il continua de le suivre des yeux alors que Kuro venait prendre place là où lui-même s’était rongé les sangs un peu plus tôt : sur son canapé. Avec son joint. Joint qu’il commença méticuleusement à bousiller sous le regard mi-ébahi mi-effaré du brun.
Le temps que ce dernier réagisse et il était déjà trop tard pour sauver Monsieur le Bédot de son triste sort.

« PUTAIIIIN ! »

Grogna-t-il, d’une voix presque geignarde, faisant un pas en direction de feu le bédot pour inspecter s’il y avait encore de l’espoir pour lui. La réponse était non. Et ça le gonflait un peu, mais juste un peu. En fait non, ça le foutait hors de lui. Dans sa situation, dans l’état où il était, il avait besoin de fumer.

« Tu sais combien ça coûte ça ? »

Poursuivit-il, aboyant plus que ne parlant.
Probablement pas autant que Wunjo, qui avait été dealer, puis consommateur dans le domaine. Mais suffisamment pour savoir que ça allait l’énerver, en fait. Pourquoi voulait-il l’énerver, d’ailleurs ? Est-ce qu’il se vengeant parce que Wun avait essayé de l’écarter sans lui donner aucune raison valable ? Ok… présenté comme ça, il avait de bonnes raisons de vouloir se venger.

« Tu joues à quoi là au juste ? T’en profites pour me faire une leçon de morale sur la drogue ? »

Poursuivit-il, sentant que la colère et la frustration le regagnaient aussi rapidement qu’elles ne l’avaient quitté, un peu plus tôt, lorsqu’il était dans les bras de Kuro. Il allait passer pour un gros lunatique, mais il s’en fichait un peu. Son cerveau court-circuitait sous le stress, la peur, la fatigue, la colère. Il en devenait même parano, interprétant les choses n’importe comment- quoique ça, c’était une habitude Wunienne assez récurrente.

Frustré, agacé, énervé, il fouilla dans sa tête à la recherche d’une mesure de représailles. Un moyen de lui dire « Fuck, je me défonce si je veux ». Réaction primaire typique du gamin de 10 ans à qui on confisque un jouet et qui par vengeance renverse tout son coffre à jouet. En même temps, la maturité n’avait jamais été un point fort chez Wun et encore moins lorsqu’il partait totalement en couille comme en ce moment.
Tournant le dos à Kuro, il regagna son bar américain, le contourna, s’accroupit derrière celui-ci, fouillant dans un placard. Il se redressa avec à la main un verre à whisky et dans l’autre une bouteille de vodka –l’objet fétiche du russe. Surtout le russe avec tendance alcoolique. Débouchant la bouteille, il se servit une dose, reposa la bouteille dans un bruit lourd sur le comptoir, défiant le rouquin du regard. Et hop, cul sec.

C’était n’importe quoi. Il en avait conscience, mais c’était comme ça. Il voulait se donner du courage pour réussir à dire quelque chose, et si le bédot lui était refusé, il se tournait vers les autres facilitateurs de communication. De toute façon, ce n’était pas comme si UN fond de vodka allait le mettre dans un état critique. Il avait un peu d’entraînement, tout de même.

Retournant se planter devant Kuro, juste à côté du canapé, il croisa les bras, le dévisageant d’un air pensif. L’avantage du mélange alcool et colère, c’est que ça le gonflait à bloc pour parler. L’ennui, c’était qu’il parlait plus vite qu’il ne réfléchissait dans ces cas-ci, et sa parole dépassait bien souvent sa pensée. Le résultat était souvent assez similaire : il finissait par regretter ce qu’il venait de dire et ça partait en cacahuète. D’un autre côté, s’il ne parlait pas, il y avait probablement deux issues possibles : soit Kuro faisait un sitting chez lui, soit il se cassait de chez lui… probablement de manière définitive. L’une comme l’autre étant indésirable, il ne lui restait que l’option de la prise de parole.

Inspirant un grand coup, il se décida finalement à desceller ses lèvres pour autre chose que boire ou bien gueuler.

« Une vieille connaissance à moi a débarqué à Keimoo, m’a… retrouvé, je n’sais pas trop comment, et m’a coincé dans une ruelle avant-hier. C’est lui qui m’a fait ça, ça et ça »

Expliqua-t-il, rapidement, sans perdre son temps sur des détails, désignant du doigt son visage puis son avant-bras. Il passa sous silence le reste de l'histoire, les menaces, le chantage, et tout le reste. Il voulait aller directement au coeur du sujet : la raison pour laquelle il avait tenté maladroitement d'éloigner le roux.

« C’t’un fou furieux, visiblement plutôt décidé à me pourrir la vie d’une manière ou d’une autre, je ne sais pas pour combien de temps. Et je dois dire qu’il est plein de ressources sur le sujet. »

Il roula des yeux, songeant que c’était vraiment peu dire. L’ennui avec les gens de la CIA, c’était que tout comme les gens de la mafia, ils avaient été pratiquement élevés à pourrir la vie des gens. Ils avaient donc plus d’un tour dans leur sac et, généralement, aussi plus d’un outil à disposition. Bref, c’était de vraies plaies. Mais pour l’instant, si Wun pouvait éviter de dire à Kuro qu’un ex de la CIA l’avait dans le pif, c’était tout de même préférable. Le but était de lui faire suffisamment peur pour qu’il comprenne que ce type n’était pas un rigolo et qu’il fallait qu’il se mette en sécurité, mais pas non plus de l’encourager à disparaitre dans le néant. Là était toute la subtilité. Et de la subtilité, justement, Wun en manquait.

« Bref. Je suis pas franchement sûr de ce dont il est capable. Dans le doute, j’ai pas envie qu’il s’en prenne à toi. Vraiment pas »

Ajouta-t-il, concis, et presque clair pour une fois, contrairement à son habitude de tourner autour du pot pendant ½ heure avant de cracher le morceau. Il infléchit les sourcils d’un air préoccupé alors qu’il se disait que ça faisait tout de même pas mal d’information à processer déjà, alors qu’il ne lui avait même pas révélé le quart de l’histoire. Si Kuro s’avérait curieux, ça allait être long, probablement. Et fatiguant. Ca lui demandait tellement d’effort d’essayer d’être le plus sincère possible tout en évitant de faire d’énormes bourdes. A ce moment là, Wun songea que tout serait probablement beaucoup plus facile s’il lui balançait juste TOUT. Absolument toute la vérité sur lui.

Il secoua la tête, se reprenant. C’était, évidemment, une mauvaise idée. Pas tout de suite en tout cas.

Décroisant ses bras, il les écarta d’un air théâtral comme s’il faisait la chute d’une pièce.

« Et c’est pour ça que MONSIEUR était fortement invité à rester chez lui plutôt que de venir pile poil là où le psychopathe le cherchera »

Autrement dit : autour de Wun. Bon ça, évidemment, Kuro aurait eu du mal à le deviner tout seul avec les seules informations que le brun avait bien voulues lui donner. Qu’importe au fond, l’important, c’était que maintenant, il savait. Pas tout, loin de là même, mais il en savait suffisamment pour savoir pourquoi Wun avait voulu l’éloigner, et c’était l’important. Parce que Wunjo ne voulait pas qu’il se fasse de fausses idées à ce sujet. En fait, à bien y réfléchir, il aurait probablement dû lui dire ça dés le début, mais comme toujours, son raisonnement était tordu et biaisé par cette espèce d’angoisse constante qu’on lui tourne le dos. C’était pénible, autant pour lui que pour son entourage.

« C'pas c'que j'voulais dire… Mais tu vois, j'préférerais te savoir en sécurité le temps que je règle cette histoire »

ajouta-t-il, réalisant qu'engueuler Kuro parce qu'il n'avait pas tout simplement deviné qu'il était censé se planquer était... ridicule.
Mais enfin, il avait fini par cracher le morceau. Étonnamment, il se sentait moins en colère maintenant. A s’exciter tout seul comme un gosse, il avait fini par étouffer son énervement.
Laissant retomber ses bras le long de son corps, il s’approcha du canapé, se laissant tomber sur celui-ci, à côté de Kuro, à moitié tourné vers lui. Il l’observa avec un regard digne d’un chiot venant de pisser sur les chaussures de monsieur : l’air de dire « bon… tu m’en veux pas hein ? ». A savoir que ça marche mieux avec le chiot, plus mignon que le type dont la tronche ressemble à une palette de peinture pas fraîche.
Presque timidement, il lui attrapa les mains du bout des doigts pour jouer avec, caressant le dos de la main avec son pouce, tapotant la paume avec ses ongles courts. Il se disait que le contact aiderait peut être à faire passer la pilule. Il l'aurait volontiers pris dans ses bras directement, mais il préférait jauger sa réaction avant.

« Désolé. J’avais oublié de signaler dans le contrat que j’étais un aimant à emmerdes… »

Murmura-t-il, sur un ton vraiment désolé, décidant de conclure sur une touche un peu plus humoristique afin de potentiellement détendre l’atmosphère. Et puis… il ne pouvait pas être plus dans le vrai en disant ceci. C’était juste une manière très subtile de préciser qu’effectivement, il avait de sacrés bagages avec lui, et le pauvre Kuro n’avait probablement même pas idée de ce dans quoi il s’engageait s'ils 'engageait avec lui. Wun grimaça intérieurement. Ce n’était pas très fairplay, à bien y penser.



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MessageSujet: Re: So if I lose my patience ... you must try to understand ♪ (Kuku)   So if I lose my patience ... you must try to understand ♪ (Kuku) EmptyDim 2 Déc 2012 - 13:30

Visiblement pas assez cher pour qu'il n'en achète plus. Ce fut la seule réponse - mentale, tout du moins - que je réussis à trouver crédible quand il me gueule dessus pour son joint. Je soupire, m'appuyant sur le dossier du canapé, lui montrant que je n'en ai strictement rien à foutre, du prix de cette merde. Je retiens une moue moqueuse qui traduirait juste que je m'y prendrai encore autrement pour lui parler de son petit souci de drogue. Si tant est que j'aborde le sujet, un jour... Puisque j'avais bien trop peur de le perdre pour oser lui dire quoi que ce soit. S'il avait besoin de se droguer, ça m'allait. Puisque moi j'avais finit par comprendre que j'avais besoin de lui.

Je ne le quitte pas des yeux, suivant ses mouvements, sans chercher à les interpréter pour autant. Ok, je l'ai visiblement énervé pour le bédo. Mais il était déjà en colère contre moi à mon arrivée. Et ça, je ne sais toujours pas pourquoi. Et ça commence royalement à me faire perdre patience. J'inspire, regardant rapidement autour de moi. Je m'étire rapidement - la journée a été particulièrement pénible, au boulot - et je laisse mon bras s'étendre sur le haut du dossier de son clic-clac pourri. Pour finir par reporter mon attention sur lui, derrière son bar, à essayer de me faire passer une message, je crois bien. Le verre, puis la bouteille. J'arque un sourcil et tique, aspirant bruyamment de l'air entre mes dents. Il ne va quand même me faire le coup de la petite vengeance enfantine ? Si, apparemment, c'est son idée. Je soutiens son regard, sentant la colère monter un peu plus. Quand je le vois lever le coude comme ça, je détourne les yeux et les pose sur le cendrier où réside maintenant le cadavre de son shit.

Si la colère a monté encore, ce n'est pas tant pour sa réaction à n'y rien comprendre et pourtant très simple : Wunjo est un gosse. Non, si je suis un peu plus en colère, c'est parce que c'est de la déception qui m'envahit. Et ça - ça - c'est mauvais signe pour le brun. On ne peut pas parler avec quelqu'un qui se comporte comme ça : drogué, alcoolique... Et surtout quand il est borné en plus de tout ça. Je soupire et relève le nez vers lui quand je le vois se planter devant moi. Je soutiens de nouveau son regard, mais avec beaucoup moins de conviction qu'avant. Je le sens bien, que je commence à prendre de la distance avec lui, pour me préserver. Que je commence à devenir froid, pour qu'il ne me blesse pas. Pourtant j'écoute, sans en perdre une miette : pour une fois qu'il s'ouvre un peu à moi. Pour une fois que j'arrive à lui tirer les vers du nez.

Les mouvements, les expressions, le ton... Je considère tout et je retiens, comme si j'avais besoin de pouvoir répéter cette conversation - enfin son monologue - dans le moindre détail. Pourtant, je suis un peu ailleurs. Je suis encore allé me réfugier un peu plus loin en moi. Et, finalement, ça m'énerve aussi de constater que je ne suis pas foutu d'être assez courageux pour l'aider. Le fait qu'il puisse avoir pensé à ma "survie" me touche à peine. Je me contente de le fixer, dans les yeux ou de suivre ses mains, mais je n'exprime plus grand chose. Rien d'autre que l'attente de sa foutue conclusion. Il m'emmêle les pinceaux et je me demande si c'est juste parce qu'il n'est pas doué ou si c'est un fait exprès.

Je baisse enfin les yeux, n'ayant même plus l'envie de le regarder, quand il change de ton. Quand il a enfin l'air de réaliser que je ne comprends toujours pas sa petite histoire. Je regarde mes genoux et finit par me pencher en avant, quittant le dossier du canapé et enlevant mon bras - qui commence sérieusement à s'ankyloser, là-haut. Je pose mes coudes sur mes cuisses et croise les mains, jouant un peu nerveusement avec mes doigts. Je ne le regarde plus, ne lui accordant pas une once d'attention quand je le sens s'échouer à mes côtés, mais j'arrive à capter son regard de chien battu. Je soupire et tourne la tête à l'opposé, serrant un peu plus mes doigts les uns contre les autres, les faisant lentement craquer. Enfin de laisse mes mains ballantes entre mes jambes.

Vide. Mon esprit est vide. Je ne sais même plus quoi penser. Je ne sais pas à qui je dois en vouloir... Lui, de vouloir me mettre de côté, soit disant pour me protéger d'un mec taré, mais sans chercher à me considérer comme quelqu'un de normalement sensé qui voudrait juste comprendre. Ou contre moi, qui suis trop attaché à lui pour réussir à lui dire ce que je ressens. Parce que je préfère faire l'éponge et tout accepter de lui que de risquer de me cabrer, d'ouvrir ma gueule et de ne jamais revenir. Voilà, je suis encore en train de me soumettre à quelqu'un. Après Tsu, on passe à Wunjo. Vraiment, j'aurai aimé être moins lâche. Ou moins l'aimer tout court.

Quand il me touche, je ferme les yeux, essayant d'étouffer un frisson désagréable. Sans m'en rendre vraiment compte, je baisse les yeux sur ses mains, mêlées paresseusement aux miennes, avec un dégoût que je ne saurai pas vraiment expliqué, même si je sais à quoi il est dû. Je sais qu'il ne faut surtout pas me toucher quand je suis en colère. Surtout quand c'est la personne directement visée qui ose un contact. Je déglutis et enlève mes mains, lentement, essayant de ne pas faire mal - à son bras - et essayant surtout de ne pas me laisser aller à la colère qui m'envahit.

La colère, la déception, l'envie, les questions, les doutes, les remords et surtout - surtout - l'amour. Je voudrais juste aller dormir, maintenant.

Mais non. Je sais bien que je ne pourrais pas et que, de toute façon, je ne dois pas. Et c'est cette foutue décision de rester quand même qui finit par m'achever : c'est bon, je suis froid. Et ça va certainement être de pire en pire.

Oh... Parce que nous sommes amants ?


Ça, c'était dans l'unique but de le blesser. Que ça ait marché ou non, là n'est pas la question. A moi, pour le moment, ça me fait du bien. Même si je sais que je vais me mordre les doigts dès que je réaliserai à quel point je peux être con. Je soupire et passe ma main dans mes cheveux, jusqu'à coincer une mèche derrière mon oreille, libérant un peu mon visage.

Je finis par me lever, réduisant à néant l'effort d'avoir mis mes cheveux en ordre. Je fais quelques pas, rejoignant le bar, où trône encore le verre et la bouteille. Je fais tourner le premier entre mes doigts et regarde la marque de la seconde, sans vraiment m'y intéresser. Mais j'évite d'accorder une quelconque importance à Wunjo. Pendant un moment, qui doit lui sembler une éternité : entre mon silence et mon ignorance. Puis, au bout de quelques minutes, je lui lance un regard. Juste l'espace d'un instant, pour finir par rebaisser les yeux, parce que je réalise qu'il était un peu trop... Enfin mauvais pour moi, ce petit coup d'oei.

J'ai beau avoir envie de le détester là, maintenant, ce que je viens de faire, la façon dont je viens de le regarder, c'était juste franchement un appel au secours. Le genre de regard où vous pouvez y lire ce que vous voulez, ce sera toujours ce que l'autre attend. Puisque, de toute façon, avec ce regard l'autre, tout ce qu'il attend, c'est vous. Chez moi, il voulait simplement s'apparenter au fait de ne pas me laisser partir. Un peu comme si je lui intimait l'ordre sourd de me retenir, même si je disais que tout était fini. Je hais ce regard.

Je finis par ranger la bouteille, sous le bar, et mettre le verre dans l'évier, pour qu'il n'ait pas l'idée grotesque de me refaire son petit tour de merde. Et puis, parce que ça me fait gagner du temps. Et quand je n'ai plus rien d'autre à faire que de devoir le regarder, je pose mon regard sur lui, passablement ravi de constater que, c'est bon, je suis redevenu froid comme un bloc de glace. Voire pire.

Ce qui me réjouit dans tout ça, c'est de ne pas avoir signer de contrat, tu vois...


C'était petit, bas et malsain. C'était uniquement pour le blesser. Comme le plupart des choses que je vais siffler entre mes dents maintenant. Je ne suis pas vraiment le genre de personne à fréquenter quand je suis dans cet état-là. Je n'utilise pas ce qu'on m'a confié pour le retourner contre vous, non. Moi, je me contente de vous blesser avec ce qui me passe par la tête et souvent, avec ce que j'ai découvert sur vous. Parce que, dans le fond, je suis un salaud. Et un salaud, c'est lâche.

Je fais le tour du bar et me plante de toute ma hauteur devant Wunjo, croisant les bras. Les rôles se sont inversés. Je le toise, méprisant. Je commence doucement à me haïr aussi, mais il est hors de question que je perde la face. Il est hors de question que je me penche sur lui, que je le prenne dans mes bras ou que je l'embrasse. Ce n'est même pas envisageable.

Donc, si je comprends bien, soit j'ai à faire à quelqu'un de peu fréquentable parce qu'il a une vie pas très claire...


J'hausse une épaule et fait une moue pensive. Marquant un temps de pause, pourtant trop court pour lui laisser le temps d'en place une.

Soit tu es mythomane. Et tu n'es pas tout seul dans ta tête.


Je reste plus sérieux, comme si je croyais bien plus à cette version qu'à l'autre. Je décroise les bras, enfonçant mes mains dans les poches de mon jeans un peu trop grand. Pour garder une certaine distance. Pour ne pas lui sauter dessus encore.

Je ne sais pas quelle version je préfère être la vraie...


J'hausse les sourcils, cette fois, et soupire.

Non, parce que, le mensonge maladif excuserait la drogue, l'alcool, le désir de plaire et d'être aimé... Mais ça n'explique pas les bleus et... ça.


Je pointe mollement son bras d'un doigt accusateur et finit par soupirer, me radoucissant. Seulement en apparence. Seulement parce que je n'ai pas envie, vraiment pas envie, qu'il me vire. J'ai vraiment besoin de lui.

Wun...


Je reviens vers lui et regagne ma place, sur le canapé, à ses côtés. Sans m'en rendre compte, je remets mes mains dans les siennes, pour qu'il reprenne son manège. Je baisse les yeux sur nos doigts liés et je me mordille la lèvre, plus nerveux qu'avant.

Je comprends pas tout ça. Et tes explications... C'est de la merde.


Je souris, navré. Franchement désolé de lui avoir parlé comme ça. Et qu'il faut qu'il oublie. Parce que c'était n'importe quoi. Un peu comme son verre de vodka. C'était enfantin, immature et nous n'avons pas assez grandis pour avoir cette conversation, Wunjo, tu sais...

Je peux pas te reprocher de ne rien me dire, puisque j'en dis encore moins.


J'inspire et noie mon regard dans le sien. Un peu embué, un peu paumé.

Si tu veux, je poserai pas de questions. Mais reviens. Reviens me chercher quand ce sera fini, tout ça. Si tu veux que je m'en aille, c'est d'accord. Mais, est-ce que c'est juste pour un moment ? Ou parce que tu ne veux pas... De contrat ?


Et je baisse de nouveau les yeux, parce que je ne veux pas qu'il voit que je peux pleurer d'une seconde à l'autre. Que c'est complètement ridicule de se mettre dans cet état-là pour ça. Je voudrais qu'il ne se rende pas compte que j'ai besoin de lui, que je voudrais vraiment être avec lui, que tout ça n'est pas une passade. Que je l'aime un peu trop fort pour que ce soit sain. Que je l'aime de façon un peu trop impure pour que ce soit autre chose que fusionnel. Et que, tant que je ne me rendrais pas compte réellement du danger de mes sentiments pour lui, je suis un danger pour lui. Et pour moi. Et peut-être pour les autres aussi.

Wunjo... Excuse-moi d'avoir été si con.
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MessageSujet: Re: So if I lose my patience ... you must try to understand ♪ (Kuku)   So if I lose my patience ... you must try to understand ♪ (Kuku) EmptyMar 4 Déc 2012 - 17:29



Des disputes, des disputes, encore des disputes. Ca lui rappelait sa relation –très très chaotique- avec Akim. Ca finissait toujours en dispute. A bien y réfléchir, il s’était plusieurs fois engueulé avec Ellen, également. Dés que quelqu’un commençait à compter à vrai dire. Wun fronça les sourcils. Il avait toujours blâmé les autres pour cela, mais peut être que c’était chez lui, que quelque chose ne tournait pas rond. Peut être qu’il était trop… passionnel dans ses relations. Trop dans les extrêmes. Mais ce n’était pas quelque chose qu’il savait comment changer de toute façon… Et puis, là, c’était…. Différent.

Et lorsque le roux prit la parole, d’une voix beaucoup trop calme et beaucoup trop froide, ce fut comme une douche glaciale pour Wunjo. Il aurait préféré l’entendre crier, hurler, hausser le ton, radier la colère pure et dure. Au moins, à cela, le russe savait répondre : il criait encore plus fort, ou bien il se fermait comme une huître, régressant encore d’avantage, parfois jusqu’à pleurer si l’on savait où appuyer. C’était tout ce qu’il connaissait parce que c’était ce qu’il avait pratiqué avec Akim pendant des années : des disputes à n’en plus finir à celui qui crierait le plus fort et celui qui gesticulerait le plus violemment. Ce genre de réaction, il savait les lire et les comprendre. Mais ça… il ne comprenait pas. Et s’il ne comprenait pas, il ne savait pas quoi faire.

Ne trouvant pas quoi dire pour stopper la machine Kuro qui venait de se mettre en marche, il ouvrit la bouche, comme cherchant quelque chose d’intelligent à dire, mais au lieu de ça, il se contenta de serrer les dents, la mâchoire crispée, comme s’il retenait très très fort quelque chose. Il détourna le regard à son tour, choisissant de fixer la première chose à sa portée –en l’occurrence ses pieds, et ses magnifiques chaussettes mauves- alors que Kuro se levait.
Du coin de l’œil, il surveilla tout de même ses allers et venues, remarquant qu’il était parti du côté du bar pour s’emparer de la bouteille de vodka. Wun pinça les lèvres, se demandant ce qu’il allait en faire –il ne manquait plus qu’il se mette lui aussi à picoler- mais il se contenta de ranger le bordel du russe.

En croisant à nouveau le regard hivernal de Kuro, il baissa immédiatement les yeux. Il avait l’impression d’être un môme que l’on gronde sévèrement pour une grosse connerie. Et il n’aimait pas du tout ça. S’il s‘écoutait il serait volontiers allé se cacher sous sa couette, la tête sous l’oreiller, le temps que la colère retombe. Mais ce n’était pas franchement envisageable dans cette situation. Il se contenta donc de déglutir, attendant que le roux prenne la parole comme un accusé aurait attendu une sentence. Et elle ne tarda pas à venir.

Il n’osa pas franchement soutenir le regard de Kuro, mais ça n’empêcha pas son visage de s’assombrir en réaction à la pique lancée par DarKuro –le côté obscure du Kuro. Est-ce qu’il essayait de lui faire passer le subtil message qu’il allait tout simplement se barrer ? Si c’était le cas, alors c’était juste de la cruauté pure et dure que de rester ici pour l’enfoncer au lieu de juste s’en aller. Le russe ne retint pas son soupir, mais continua de se murer dans le silence, ne voyant pas quoi répondre. Il pouvait bien le supplier de ne pas partir, mais Kuro semblait être d’humeur terrible, cela ne ferait probablement que l’énerver d’avantage.

Lorsqu’il remarqua que le rouquin était revenu se planter devant lui, Wunjo ne put retenir un sursaut. A force de trop cogiter, il avait fini par se déconnecter de la réalité et il ne l’avait pas vu revenir. Il tenta de relever les yeux vers lui, mais sentant qu’une boule était en train de se former dans sa gorge à peine leurs regards s’étaient croisés, il renonça, et détourna pour la énième fois les yeux. Il n’aimait déjà pas bien lire la déception dans le visage de son entourage, mais cette espèce de dédain qui émanait de tout le corps de Kuro, c’était carrément insoutenable. S’il n’avait pas été dans son propre appartement, il se serait probablement levé pour claquer la porte et s’enfuir pour se terrer ailleurs –dans un bar, par exemple, sale habitude tenace.

Et la suite n’allait pas plus lui plaire d’avantage. Mais Wunjo était déjà passé en mode autiste, enfermé psychologiquement dans son petit monde. Il essayait d’ignorer ce que Kuro lui disait mais c’était comme subir douche froide sur douche froide : dés qu’il séchait un peu, il se reprenait un seau d’eau. Les dernières douches s’enchaînèrent plus rapidement et l’ex blondinnet dut se retenir de ne pas juste bondir de son canapé pour aller s’enfermer dans la salle de bain et le faire taire. Ce serait vraiment immature, et il n’était plus un enfant –en théorie, en tout cas. Et puis, finalement, à cours d’eau froide probablement, la douche finit par s’éteindre, et DarKuro par se calmer.

Intérieurement, Wun retint un sourire amer. C’était presque comme une mise en scène : celui qui s’énervait se levait, déployait ouvertement sa colère, puis lorsqu’il recommençait à se calmait, reprenait place sur le canapé-lit. Un joli spectacle des sous-doués de la communication.
Mais il s’attarda peu sur cette constatation, bien trop heureux en vérité que Kuro semble redevenir lui-même après cette crise inattendue et relativement dévastatrice pour le moral du brun.

Stupidement, et égoistement, il fut tenté un instant de se venger à son tour, profitant de la « faiblesse » post-furie de Kuro pour se mettre à son tour à débiter des méchancetés. Mais la vérité, c’était qu’il n’en avait pas la force. Et puis… ça ne les mènerait à rien s’ils continuaient comme ça à alterner les rôles dominant gueuleur et dominé engueulé.

Lorsque le rouquin glissa à nouveau ses mains dans les siennes –qu’il avait entre-temps sorties d’entre ses genoux- Wunjo n’osa pas reserrer ses doigts dessus dans un premier temps, encore un peu trop marqué par la réaction de Kuro quelques minutes auparavant. Précautionneusement, il ferma ses doigts sur ceux du roux mais sans y mettre trop de force. Il hocha la tête lorsqu’il lui dit que ses explications, c’était de la merde. Ca, il était déjà au courant. Ce n’était déjà pas clair dans sa tête, ça n’allait pas le devenir en s’échappant de sa bouche. Il n’ajouta rien, ne trouvant pas d’argument pertinent à répondre à cela, se contentant de l’écouter religieusement alors qu’il s’ouvrait un peu à lui, faisant des concessions.

Après quelques minutes, sentant que Kuro n’allait pas se soustraire à son contact à nouveau, il lâcha ses mains, doucement, et vint les placer délicatement de chaque côté de la tête du rouquin, sur ses oreilles, comme pour les lui réchauffer –Wun le cache-n’oreille humain- le bout de ses doigts venant chatouiller doucement l’arrière de sa tête. Se penchant vers lui, il vint coller son front contre celui de son compagnon, laissant un long soupir de soulagement venir briser le court silence qui s’était installé.

« Hé… Evidemment que c’est temporaire. J’ai pas du tout, du tout, envie de me débarrasser de toi »

Murmura-t-il, un fin sourire, qui se voulait rassurant, se dessinant sur ses lèvres. Il ne mentait pas, et il voulait être sûr que Kuro le comprenne bien. Il avait l’air à peu près aussi doué que lui lorsqu’il s’agissait d’interpréter les choses de travers, alors autant mettre les choses au clair dés le début, sinon ils allaient tous deux s’empêtrer dans les malentendus. Et on voyait où ça les avait menés, à crier tous les deux comme des dératés. Wun allait essayer de lui expliquer, et de ne pas raconter des trucs qui l’embrouillaient encore plus derrière, comme il savait si bien le faire.

« C’est juste que à part mon patron, c’est toi que je vois le plus souvent, donc il ne lui faudra pas bien longtemps au taré pour piger qui il doit viser pour m’atteindre … tu vois ? »

Expliqua-t-il, espérant que cette fois-ci ses « explications seraient moins de la merde » comme l’avait si justement souligné le roux. Bon là… il n’y avait pas d’ambiguïté possible, si ? Il esquissa un sourire encourageant, destiné à rasséréner Kuro par rapport à ses intentions.

« Et puis… c’est toi qui avait l’air plutôt content d’avoir une porte de sortie »

Ajouta-t-il, se reculant un peu, relâchant son étreinte sur les oreilles de Kuro, fronçant les sourcils et se rembrunissant soudainement en se souvenant de ce qu’avait dit le rouquin un peu plus tôt, sur le fait que ça l’arrangeait qu’ils n’aient justement aucun « contrat ». Il ne savait pas bien comment il devait prendre ce commentaire : comme une simple méchanceté, comme une vérité accentuée par la colère ? La façon même dont il avait amené le sujet laissait apercevoir ses doutes, à mi-chemin entre la plaisanterie et le sérieux.
Soupirant, il secoua la tête, comme voulant effacer ce sujet de conversation.

Il fallait qu’il arrête de ressasser, ça ne lui réussissait pas du tout. Il se pencha vers lui, pour venir cette fois sceller leurs lèvres dans un baiser calme, presque timide, furtif, comme s’il avait encore peur de le voir surréagir et s’écarter avec ce même air de dégout, comme pour demander pardon, s’excuser de ramener encore les sujets fâcheux sur la table. Il n’insista pas, se contentant d’effleurer ses lèvres doucement avant de se reculer de nouveau.

« On s’appellera, en attendant »

Ajouta-t-il. Et s’il savait que c’était une maigre compensation, il se disait aussi que ça l’aiderait à tenir le temps qu’il règle ses soucis avec Zyed. Il avait l’espoir que ça se fasse rapidement. Une fois que le psychopathe aurait passé ses nerfs et clairement explicité ce qu’il voulait véritablement, la situation serait plus gérable, probablement.
Il était déjà rassuré que Kuro ait accepté cet éloignement temporaire et ce sans insister sur la cause de tout ça. Tôt ou tard, il lui donnerait des explications, mais là il n’avait pas vraiment envie. D’autant plus après ce que le rouquin lui avait dit, sur le fait qu’il était un type peu fréquentable, et que c’était à ses yeux aussi grave que s’il était un mythomane. Même s’il s’était excusé par la suite, Wunjo se disait qu’il devait y avoir un fond de vérité dans ce qu’il avait dit.

Se tournant un peu plus vers Kuro, plongeant ses yeux dans les siens avec un sérieux qu’on ne lui voyait pas si souvent, il inspira profondément, comme s’il s’apprêtait à prononcer un discours. Sauf qu’avec son éloquence, un discours n’était pas une bonne idée, et ce n’était pas dans ses plans. Il voulait simplement profiter de ce moment de retour au calme, où ni lui ni Kuro ne gesticulait ou n’hurlait, pour remettre les choses à plat et recommencer sur des bases plus saines.

« Ecoute Kuro… Je sais que je suis pas hyper doué de manière générale. Mais j’ai jamais ‘vraiment’ été en couple. »

Lâcha-t-il, et à sa tête il n’était pas difficile de deviner qu’il n’était pas 100% à l’aise avec le sujet. C’était le grand retour de Wunjo adolescent… sachant que quelques minutes auparavant, il était au stade enfantin, on pouvait presque considérer qu’il était en train de grandir… à quand le comportement adulte ? Probablement pas pour tout de suite. Il finirait bien par prendre l’habitude d’affronter les problèmes et les sujets délicats plutôt que de les contourner jusqu’à ce qu’on le force à foncer dans le mur. Mais pour ça, il avait besoin d’un coup de pouce. Apprendre de ses erreurs ne faisait jusque là pas particulièrement partie de son vocabulaire ; Il avait au contraire plutôt tendance à s’embourber.

« Alors dis le moi si genre… tu préfères que j’agisse différemment ou si quelque chose te dérange. Moi c’est pas que je veux pas, mais généralement je sais pas. »

Bon, au moins, c’était sorti. Il était temps de tourner le dos aux non-dits et aux silences diplomatiques. Wunjo avait conscience de ne pas être facile à vivre. Il espérait simplement qu’il ne venait pas d’ouvrir la foire aux plaintes. Il voulait clarifier les choses pour les améliorer, mais il restait quelqu’un de relativement susceptible, particulièrement lorsque les critiques venaient de quelqu’un d’important pour lui. Evidemment, c’était toujours plus facile de jouer l’indifférence face à des gens dont on se contrefout…


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MessageSujet: Re: So if I lose my patience ... you must try to understand ♪ (Kuku)   So if I lose my patience ... you must try to understand ♪ (Kuku) EmptyJeu 6 Déc 2012 - 13:24

J’étais bien là, mes mains dans les siennes, à le regarder oser serrer ses doigts sur les miens. Dans le petit silence qui s’était installé comme une évidence, après quelques confessions. Le calme après la tempête. L’espace d’un instant, je m’attendais à ce que Wunjo reparte de plus belle, profitant du fait que, de mon côté, je sois calmé. Mais non et je tais donc ma médisance, quand il semble enfin se rendre compte qu’il me touche à nouveau, comme tout à l’heure.

Je relève le nez, suivant ses mouvements d’un œil paresseux. Moi qui avais envie de me glisser dans un lit pour y dormir juste avant, le sommeil ne semblait pas vouloir m’épargner. Tout ça m’avait un peu épuisé – et puis cette journée de boulot qui avait semblé de jamais vouloir se finir ! Je le fixe, quand je sens ses mains se poser sur mes oreilles, curieux de savoir à quoi rime ce manège enfantin. Un frisson descend de ses doigts à ma nuque et je pince les lèvres, pour essayer de ne pas trop l’exprimer. Et me voilà de nouveau les yeux baissés, pour ne pas à avoir à loucher sur le nez de Wunjo, alors qu’il vient de coller son front au mien. Son soupir m’achève et je ferme les yeux, profitant du contact qu’il m’apporte.

J’ai parfaitement compris que nous n’allions pas nous voir avant un moment.

De nouveau, je pince les lèvres à l’entente de sa voix qui brise le délicieux silence dans lequel on se berçait. Finalement, je crois que j’aurais aimé qu’il continue de se taire, plutôt que de m’affirmer que j’allais devoir me passer encore une fois de lui, pendant un temps indéterminé. Ou comment remuer le couteau dans la plaie. Wun, t’es un salaud.

T’aurais jamais du me suivre à la sortie de Keimoo. T’aurais jamais du prendre cette photo de Tsu. Encore moins m’inviter à prendre cette foutue glace. Ne surtout jamais me parler, ni me suivre, ni m’approcher, ni même oser poser tes yeux sur moi. Et moi, moi, je suis qu’un con. J’aurais jamais du accepter cette invitation à nourrir mon pauvre estomac affamé. J’aurais jamais du marcher dans ton petit jeu. Il aurait mieux valu que je ne fume pas, pour ne pas t’emprunter ton briquet. Et puis, surtout, je maudis l’idée de t’avoir appelé pour les thermes. Et je maudis notre partie de jambes en l’air. C’était facile avant : j’étais paumé avec ma carotte blonde, j’en voulais au monde entier d’être aussi frustré et je pensais que tout et tous étaient ligués contre moi. Mais c’est simple.

Maintenant, je suis là, dans ton appartement, à écouter tes explications – plus claires – mais que je n’ai toujours pas envie de comprendre, parce que ce serait me rendre à l’évidence que les jours qui vont suivre vont être un calvaire. Si je voyais ? Bien sûr, que je voyais. Même les yeux fermés, dans le noir ou carrément aveugle, ce n’était pas compliqué de comprendre que je me suis foutu dans la merde à t’aimer. Je rouvre les yeux, les gardant pourtant baissés. A son sourire que je devine plus que je ne vois, j’étale mes doigts sur sa cuisse, puisqu’ils sont restés là quand il a lâché mes mains. Je joue un peu avec les coutures de son jeans, coinçant mon ongle court dedans, comme si j’y grattais on ne sait quoi… Mais sans y penser.

Il se recule, j’arrête de jouer avec le pli de son jeans, j’étale ma paume sur sa cuisse, la remonte un peu vers sa taille, mais sans plus. Juste comme ça.

C’est pas ce que je voulais dire…


T’es con, Wunjo. Je ne le regarde pas, je garde les yeux baissés sur ma main. Je n’ose même plus bouger. J’ai soufflé cette justification coupable dans un souffle à peine audible. Mais c’est vrai pourtant : je n’ai dit ça que sur le coup de la colère. Uniquement, parce que je avais que ça le toucherait. J’envie le précédent silence, je voudrais dormir. Mais je n’ai pas franchement envie de partir.

Il secoue la tête et j’ose enfin relever le nez, pour poser mes yeux sur son visage. Juste au moment où il se penche vers moi. Quel timing, un vrai petit couple ! Je souris, vaguement, contre ses lèvres, répondant comme je peux à ce baiser. Trop timide. Si tu te sens si coupable, Wunjo, épargne-moi.

Super.


Ou comment traduire, avec ma voix type d’adolescent qui envoie chier ses parents et ma moue boudeuse de jeune fille en ébullition, à qui on vient de dire non… Comment lui faire comprendre que ce n’est pas d’appels dont j’ai besoin. Mais que je m’en contenterais, puisque je n’ai, de toute façon, pas le choix, hein.

Et puis là, le déclic. Quand je croise son regard trop sérieux pour réellement bien lui aller, je comprends qu’il faut que j’arrête de me renfermer maintenant. Que jouer à l’enfant boudeur n’est pas du tout ce dont il a besoin tout de suite. Je mordille ma lèvre inférieure, nerveux, m’en voulant un peu d’avoir réagit comme ça. De loin, on pourrait presque croire à une demande en mariage : lui, très sérieux – trop – avec son air solennel et sa façon de se tourner vers moi et puis, justement moi, qui attend, à mi-chemin entre l’impatience et l’appréhension. Il nous manque les alliances, Wunjo, t’as tout faux.

Et mon prénom qui résonne. Je déteste, dans des ambiances comme ça, qu’on m’appelle par mon prénom : j’a toujours l’impression qu’on va m’engueuler, me plaquer, me faire souffrir… Enfin, ce n’est jamais bon signe. Ces deux petites confessions, je les écoute, comme si c’était tout ce qui me raccrochait à la vie, je les interprète – un peu comme j’ai envie – et puis je les digère.

Et enfin, à tout ça, je souris.

Juste…


Et là, tu pourrais t’attendre à une déferlante de reproches. Je remonte encore un peu ma main sur sa cuisse, libérant la seconde pour aller prendre une des siennes. Que je porte doucement à mes lèvres, l’ouvrant lentement, délicatement – puisque c’est celle rattachée à son bras blessé – pour déposer un baiser furtif au creux de sa paume. Tout ça, sans le quitter des yeux. Je passe mon doigt à l’endroit que mes lèvres viennent de toucher, comme si je voulais effacer une quelconque trace sur sa peau.

Ca me va, si c’est toi.


Je ne suis pas de nature trop compliquée. J’aime les gens et les choses tels qu’ils sont. J’ai appris à aimer le cynisme de Wunjo, son côté arrogant quand on le met dos au mur, sa façon de toujours provoquer, cette manie qu’il a de jouer avec son regard, et puis cette foutue habitude de ne pas savoir s’exprimer, ni de comprendre ce qui ne lui ai pas clairement expliquer – sexe, mis à part, son côté gamin et irréfléchi, le fait qu’il n’assume rien et qu’il pense toujours être à la hauteur de chose qu’il ne peut même pas espérer atteindre. Alors, non, certainement pas.

Je ne vais certainement pas lui demander de changer.

Je peux l’aider, s’il le veut vraiment, à tomber amoureux de moi. Mais certainement pas à changer pour moi. Lui dire ce qui me dérange, oui. Mais qu’il agisse autrement, non. Et encore ! Si j’arrive à exprimer ce qui ne va pas sans avoir la trouille de le perdre, ce sera un grand pas pour nous !

J’inspire longuement et finis par me lever, laissant ma main trainer sur sa cuisse, dans le chemin inverse qu’elle a effectué jusque-là, comme dernier contact. Je m’approche de la petite lampe près du clic-clac et l’allume.

Donc on ne va pas se voir quelques temps…


En même temps que j’éteins les lumières au plafond, je sors mon portable, le mets sur silencieux et programme ma sonnerie de réveil, pour demain matin, un peu plus tôt que prévu, au cas où. Je le pose sur le bar et enlève ma veste, que je laisse tomber mollement sur un des tabourets à ma portée. Je m’étire et fait de nouveau face à Wunjo, hésitant. J’ai bien une idée en tête, mais de là à savoir si je suis réellement capable de la concrétiser…

Je soupire, regarde un instant mes pieds et réfugie ma main sur ma nuque, un peu mal à l’aise. Ambiance tamisée, ok. Wunjo installé, ok. Il nous manque la musique, j’en ai pas, je n’ai pas le temps de chercher, on fera sans. Du reste ? Il faudrait que le modèle – moi, en l’occurrence – bouge son cul et surtout – surtout ! – soit moins coincé. Dur.

Ne te moque pas…


Bah voilà, j’ai déjà un peu pourri mon entrée. Je souris, gêné, mais je me redresse, fixant Wunjo. En fait, plus j’y pense et plus cette pulsion – cette IDEM – me semble pas si stupide que ça et je me dis que c’est carrément faisable. Je sais pertinemment que je ne laisse pas l’ex-blond indifférent, alors pourquoi pas… Ca lui ferait un souvenir, de quoi tenir et ça détendrait l’atmosphère avant de se quitter.

Lentement, très lentement, je commence à bouger un peu. Pas énormément, parce que le manque de musique un peu glamour ne m’aide pas à me mettre à l’aise. Alors, je commence par fermer les yeux et inspirer le plus sourdement possible. Au bout d’une petite minute, qui me paraît pourtant beaucoup plus longue, à moi, je les rouvre et les plante sur Wunjo. Cible dont ils ne se déroberont plus jusqu’à la fin de mon spectacle. J’ondule un peu mon bassin, prenant confiance en moi, à mon rythme, et je le sens dans la façon que j’ai – plus provocante – de le regarder.

Et puis le pull tombe. Je le laisse s’échouer mollement au sol, continuant de me déhancher, espérant vraiment être sensuel. Et espérant surtout qu’il ne finisse pas par exploser de rire. Et espérant aussi de ne pas craquer avant la fin et de finir par lui sauter dessus. Enfin tout un tas d’espoirs, sans le quitter des yeux. Encore un roulement de hanches et je défais ma ceinture et déboutonne mon jeans. Je le fais patienter un peu, taisant le doute soudain de ce que je suis en train de faire, pour ne pas lâcher l’affaire. Je rougis simplement, baissant les yeux un instant.

Quand je les plante de nouveau sur lui, je fais lentement remonter mes mains, des hanches jusqu’à la taille, entraînant mon haut dans l’élan. J’amorce quelques pas vers lui, alors que j’enlève mon t-shirt. Mes cheveux retombent avec désinvolture, un peu devant mes yeux, ce qui n’est pas pour me déplaire : je peux me cacher un peu derrière eux. Je lance la fringue sur lui, pour le provoquer encore un peu plus. Pour le chauffer, peut-être, un peu, comme ça, au passage.

A quelques pas de lui, je glisse mes mains dans le chemin inverse qu’elles viennent de prendre, les laissant glisser sur ma peau, étouffant le rire qui est en train de monter rapidement. J’affiche simplement un sourire, mi-amusé par ce que je fais, mi-arrogant, le défiant de ne pas bouger. Je n’ose pas encore le toucher, parce que je sais que je vais craquer. Je le sais.

Je l’ai mis-molle.

J’ondule lentement, longuement, pour faire glisser mon jeans le long de mes jambes. J’en serai presqu’à chantonner une chanson, pour me donner le courage de finir. Mais pas jusqu’au bout. Quand il arrive à mes chevilles, j’en extirpe mes pieds. Me voilà en chaussettes et en boxer – orange fluo, ouais. J’étouffe un rire, sans vraiment parvenir à le rendre aussi silencieux que le premier et hausse une épaule, m’excusant de la fin ridicule.

C’était pas vraiment prévu au programme de la soirée.


Rien n’était vraiment au programme de cette soirée, de toute façon. Je ris, rougissant un peu, et je viens m’installer à califourchon sur les jambes de Wunjo, croisant les doigts pour qu’il ne voie pas mon état, dans cette pénombre. Je glisse mes mains sur son torse, les remontant finalement à sa nuque, où je noue mes doigts entre eux. Je m’ancre gentiment à son corps, écartant un peu plus les cuisses, pour m’installer plus franchement sur lui. Je me penche vers son visage, fermant les yeux, et dépose un baiser bien trop chaste – quoi ! j’ai pas envie de lui sauter dessus ! – sur ses lèvres. Et je reste là, à les effleurer, les joues toujours rouges et toujours à moitié excité.

T’as intérêt à ce qu’il se règle vite, ton problème de type taré.


Autrement dit : "il est hors de question que je me la colle derrière l’oreille ad vitam aeternam, mon gars". Je souris, un peu moqueur, et me redresse, plongeant un regard un peu trop lubrique pour qu’il ne le voie pas dans le sien. Je colle mon front au sien, descendant une main de sa nuque à son ventre, la passant sous son haut, jouant avec sa peau et son nombril – je kiffe les nombrils, ouais, c’est mignon, c’est tout rond…

Lentement, je parcours sa peau, comme si je voulais sentir chaque parcelle sous mes doigts, m’en rappeler jusqu’à ce qu’on se revoit et même plus encore. Découvrir son corps tout doucement, parce que je n’en ai pas eu l’occasion, la première fois. Savoir à quel endroit il frissonne, auquel il rit, sur quelle partie je peux espérer lui arracher un gémissement, où toucher pour qu’il se morde la lèvre et où caresser pour qu’il me lance un petit appel à l’aide.

Je finis par lui enlever son haut, faisant attention du mieux que je peux à son bras blessé. Le pull tombe au sol, un peu comme le mien, plus tôt. Je passe mes doigts, doucement cette fois, sur le bandage et fronce les sourcils, retenant ma curiosité de le lui enlever, pour voir comment ça peut être moche. Quand je reporte toute mon attention sur lui, je quitte son bras, pour effleurer son visage du bout des doigts : le contour de son œil au beurre noir, puis je descends sur sa joue enflée. Pas très sexy, le Wunjo. Je soupire et l’embrasse du bout de lèvres, logeant un instant ma paume sur sa joue. Avant qu’elle ne retourne sous ce marcel blanc.

Je ne dis plus rien, parce que je n’ai plus rien à dire. Parce que je ne vois plus quoi dire et que ce qu’on s’est dit, c’est déjà trop. Alors j’entretiens le silence que je recherchais tant. Même si je sais que Wunjo préfère la parole. Moi, je préfère encore m’exprimer avec mon corps, même si c’est maladroit. Même si ce n’est pas toujours le rendu que je voudrais. Je noie mon regard dans le sien et déglutis, me surprenant à retenir un mot doux. Je me mords la lèvre, détourne finalement les yeux, parcourt son aine du bout des doigts, remonte ma main pour lui enlever son haut et voir enfin la peau que je ne faisais que deviner. Je remonte doucement mes doigts de son nombril à son cou, le suivant du regard. Juste pour voir le frisson que je pourrais lui provoquer.

Wun…


Je pince les lèvres, retenant finalement ce que je voulais dire. Parce que c’est stupide et que j’ai déjà eu la réponse juste avant, en réalité. Mais, c’est simplement que je n’avais même pas osé imaginer ce qu’il a dit lui-même : qu’on puisse être en couple.
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MessageSujet: Re: So if I lose my patience ... you must try to understand ♪ (Kuku)   So if I lose my patience ... you must try to understand ♪ (Kuku) EmptyDim 16 Déc 2012 - 1:13



Ca me va, si c’est toi.

Wun leva les yeux au ciel brièvement, songeant qu’avec ça il n’allait pas faire avancer le chmilblik. Il fut tenté de lui faire remarquer que c’était bien joli de lui dire ça si c’était pour se mettre en colère contre lui après, mais il se ravisa. Il serait débile de remettre de l’huile sur le feu et de relancer les hostilités alors que Kuro venait de lui dire quelque chose comme … ça.
Il décida donc d’écouter pour une fois le peu de sagesse qui lui restait et de se taire.

Il ne put cependant s’empêcher de méditer un peu sur la question. Il se demandait notamment jusqu’à quel point s’appliquer le « ça me va si c’est toi ». Genre, est-ce que a restait valide avec la mafia ? Est-ce que ça lui allait qu’il soit un ex-mafieux si c’était lui ? Quelque part, Wun se disait que c’était plus difficile à avaler que le reste. L’ennui, c’était que la seule solution pour le savoir serait de lui demander directement, et Wun doutait qu’un très innocent « Eh sinon… si genre… j’avais fait partie de la mafia…. Tu réagirais comment ? » ne lui mette pas la puce à l’oreille. En attendant, il ne pouvait que rester dans l’ignorance.

En sentant la main de Kuku glisser sur sa cuisse puis s’échapper, Wunjo retourna à la réalité et releva le nez vers le rouquin qui venait de se lever, l’air interrogateur. Il continua de l’observer avec le même air alors qu’il se dirigeait vers la lampe de chevet pour l’allumer, et lorsqu’il prit la parole, Wun l’observa avec un air incertain, se demandant s’il était encore contrarié à ce sujet là. Dans le doute, il hocha la tête doucement, attendant la suite. Il continua de le suivre des yeux, le regardant ôter sa veste –songeant qu’il devait mourir de chaud à l’avoir gardé depuis qu’il était arrivé- poser son portable, éteindre la grande lumière, s’étirer. Ah. Apparemment, les projets proches incluaient de se pieuter et de dormir. Ca tombait plutôt mal, avec tout ça, Wunjo n’était pas franchement fatigué…

Une nouvelle fois, la voix de Kuro le ramena là où il était : sur son canapé, affalé.

« Me moquer ? »

Répéta-t-il, haussant un sourcil, ne comprenant visiblement pas où il voulait en venir.

Lorsque Kuro se mit enfin à bouger, il ne fallut pas bien longtemps à Wun pour comprendre ce qu’il était en train de faire. Ca ne l’empêcha pas de passer plusieurs minutes figé et muet, à essayer d’assimiler l’idée : Kuro en train de lui faire un strip tease. Un sourire en coin se dessina sur ses lèvres alors que son air de surprise s’effaçait et se changeait en un air… disons… appréciateur. Il commença tout d’abord par s’installer plus confortablement en arrière, ne quittant pas des yeux son strip teaser en herbe, le bouffant même des yeux en vérité.

Il bougea pour esquiver le t-shirt mais celui-ci lui atterrit tout de même sur l’épaule. Il l’attrapa, toujours en fixant Kuro, et le froissa contre lui, un sourire presque aguicheur sur les lèvres.
Et lorsque le roux commença à s’approcher de lui, Wun se redressa, se penchant en avant, s’appuyant sur ses genoux sans lâcher une miette du spectacle. Et il continua à l’observer avec un désir assez évident, imprimant dans sa tête le moindre geste, le moindre regard plein de sous-entendus ou de jeu, et ce jusqu’à ce qu’il se retrouve en face d'un Kuro portant en tout et pour tout un boxer et des chaussettes … oranges. Le russe essaya de retenir le léger gloussement –mode « adolescente à la découverte de sa vie sexuelle » activé- pour ne pas vexer Kuro, mais il n’y parvint pas : lui et ses chaussettes violettes, Kuro et son orange, assortis jusque dans la flashitude des sous-vêtements.

Il se calma lorsque le rouquin s’approcha encore d’avantage et finit par s’installer à califourchon sur ses genoux. Il l’accueillit bien volontiers, reculant un peu sur son sofa pour être plus à l’aise alors que ses bras emprisonnaient les reins et les hanches de Kuro, l’empêchant de se relever.

« Généralement je n’aime pas trop les imprévus, mais là je dois dire que ça me plait plutôt bien… »

Murmura-t-il, lui jetant un regard langoureux alors que le roux se penchait sur lui pour l’embrasser. Un baiser beaucoup trop léger, rapide et court, laissant plus de frustration qu’autre chose derrière lui. Il pinça les lèvres, ravalant –temporairement au moins- son envie de lui sauter dessus. Patience, patience, il y avait un temps pour tout. Même si très clairement la patience n'avait jamais été la vertu principale de Wunjo. Elle n'était même probablement pas dans le top15.

« Je suis plus motivé que jamais pour régler mon problème de taré… »

Répondit-il, à demie voix, plongeant ses yeux dans le regard lubrique de Kuro. Il eut un petit rire, songeant que si le but était de l’exciter, l’objectif était drôlement bien atteint. Et en même temps, Kuku lui envoyait des signaux assez contraires: tantôt un appel sensuel, tantôt un baiser chaste. S'il ne savait pas lui-même ou s'il se jouait juste de Wun ? Difficile à dire. Le rouquin était plein de surprises à bien des égards -comme il venait de le prouver avec son strip tease improvisé.

« Dis voir tout ça, est-ce que c’est pour que je garde un bon souvenir pendant qu’on ne sera pas ensemble ou… »

Son sourire s’agrandit d’avantage alors qu’il se collait un peu plus à Kuro dont les mains baladeuses étaient déjà parties à la découverte de son torse.

« … c’est une punition pour t’avoir contrarié ? »

La punition, clairement, c’était d’avoir eu à regarder sans toucher. Pourtant, ce n’était pas l’envie qui manquait. Les mains de Kuro se baladant sur lui était un doux supplice, le faisant frissonner, soupirer, frémir, parfois les trois à la fois. Il eut particulièrement du mal à retenir un léger gémissement lorsque les mains s’aventurèrent sur son ventre et ses reins, où le russe était particulièrement sensible. Mais ce n’est que lorsque le rouquin lui ôta son pull qu’il réalisa à quel point il avait beaucoup trop chaud.

Et quand Kuro s’intéressa subitement de plus près à son avant bras il ne put retenir une légère grimace. Zone sensible. Il l’observa calmement, lui ordonnant mentalement de lâcher l’affaire, espérant qu’il n’ôterait pas le bandage par curiosité. La plaie en dessous n’était pas jolie à voir. Il soupira de soulagement lorsque le rouquin passa à autre chose. C’était le tour aux hématomes maintenant. Pas tellement plus jolis, mais qui guériraient beaucoup plus vite. Il ferma les yeux, le laissant le palper calmement. Il avait beau ne pas être un accroc du miroir, il n’en avait pas besoin pour savoir qu’il ne ressemblait pas à grand-chose en ce moment. Entre sa couleur de cheveux qui se faisait doucement la malle, laissant des mèches blondes resurgir au milieu du noir qui avait éclairci en marron sombre puis châtain clair, et ses blessures, c’était un méli-mélo de couleurs et de n’importe quoi. Le russe ne pouvait qu’aspirer au futur, un futur où ses cheveux seraient de nouveau normalement blond, on son visage ressemblerait à un truc humain, où Zyed serait un mauvais souvenir et Kuro de nouveau à ses côtés.

Lorsque l’inspection fut finie, il fut quelque peu soulagé, d’autant plus en sentant les doigts habiles du rouquin se glisser sous son débardeur pour venir l’en débarrasser. Doigts qui remontèrent ensuite lentement jusqu’à son cou, secouant son échine d’un frémissement. De son côté Wun, s’impatientant un peu de rester sage, laissa ses doigts vagabonder le long des côtes de Kuro, alors qu’il se penchait sur son torse, venant déposer un baiser au niveau de son sternum.

« Kuro ? »

Répondit-il simplement à son « Wun », plus par automatisme qu’autre chose. Il n’attendait pas véritablement de réponse, pour tout dire. Et comme pour le prouver, il laissa ses mains glisser jusqu’au cou, puis la mâchoire du roux, le tirant à lui, le forçant à se pencher un peu pour venir l’embrasser tendrement. Il commença d’abord par un baiser délicat, avant d’appuyer un peu plus ses lèvres contre celles de Kuro, l’incitant à lui laisser le champ libre, sa langue venant chercher sa jumelle pour une valse endiablée. Bon sang ce que ça pouvait faire du bien ! Il en oublierait presque de respirer, mais mourir ainsi serait franchement trop dommage.

Il décolla doucement ses lèvres de celles de Kuro, question de survie, et dériva dangereusement vers son menton, le long de sa mâchoire, jusqu’à son lobe, puis son cou, semant au passage quelques baisers. S’il s’attaquait fourbement au point faible du rouquin ? Affirmatif, et il n’en avait pas honte, au contraire. S’il découvrait les zones sensibles de Kuku, il aurait tord de ne pas s’en servir après. La situation lui rappela soudainement le fameux suçon qu’il avait laissé à l’ex-brun lors de leur aventure aux termes. A l’époque, Wun avait eu une attitude vraiment immature et enfantine –juste à l’époque hein- mais ça l’avait beaucoup amusé d’imaginer Kuro essayant de planquer cette marque très parlante. Et finalement, lorsqu’ils s’étaient revus quelques fois par la suite, il avait totalement oublié de vérifier. Maintenant, il était un peu tard. Il pourrait bien lui en recoller un maintenant, qui serait plus justifié cette fois, un genre de « pris, pas touche » qui veillerait sur lui –si, les suçons peuvent veiller sur les gens- pendant leur séparation physique, mais il n’était pas sûr que le Kuku serait content. Et puis, dans le genre attitude gamine il avait déjà pété les compteurs ce soir.

Il renonça donc à son idée et à la place, profita de ce moment de calme pour laisser ses mains glisser de la nuque vers les épaules, les contourner habilement pour venir caresser les omoplates du bout des doigts, juste de quoi déclencher de légers frissons. Avoir un Kuro si peu vêtu à califourchon sur lui lui faisait beaucoup trop d’effet, il n’y avait donc aucune raison pour qu’il soit le seul à commencer franchement à être à l’étroit dans son sous-vêtement et pantalon, après tout.

« Tu vas me manquer »

Chuchota-t-il, la bouche effleurant toujours lapeau ultra-sensible du cou de Kuro. Hop, il venait de remuer un peu le couteau dans la plaie, mais il n’avait pas pu s’empêcher de le dire à haute voix. Monsieur jouait les sentimentaux, c’était plus fort que lui. Desfois, il se laissait un peu aller. Souvent, en présence du rouquin, à bien y penser.
Comme pour briser cet instant beaucoup trop solennel –et Wunjo n’aimait pas bien le solennel, ça ne lui allait pas- ses mains dégringolèrent à la vitesse de l’éclair jusque sur les reins, puis les cuisses de son strip teaser personnel, s’amusant à les griffer doucement, sans insister, de ses ongles trois fois trop courts.

« Du coup tu as le choix entre subir mes niaiseries, façon ‘dans-mon-monde-à-moi-y-a-que-des-poneys-!-Ils-mangent-des-arc-en-ciel-et-ils-font-des-caca-papillons !’… »

Non, il exagérait à peine. Bon, l’important, c’était que le message était passé : de la grosse niaiserie à l’état pur. Façon bisounourseries et le monde de petit poney, mixé avec les barbapapas et starla et ses fichus joyaux. Du gros insupportable avec une pincée de têtàclaquitude. Il y en avait pour aimer ça, cela dit, mais il doutait un peu que Kuro ait envie de recevoir une marmite de nianian liquide sur la tronche. En cas d’erreur, ce serait vite réparable, la niaiserie n’était pas stockée bien loin.
Mais en attendant … les mains du brun remontèrent doucement jusqu’à se retrouver face à un obstacle vestimentaire de taille, à savoir : le boxer. Elles s’arrêtèrent là, sagement, comme demandant un permis de passage –le boxer étant la douane des cochoncetés, c’est bien connu.

« Ou alors je me tais, et je profite de ce temps pour fixer dans ma mémoire chaaaaque partie de ton corps … »

Sûr que présenté ainsi, c’était probablement un dilemme cornélien pour Kuro. Au moins ça. Et les doigts, plus rebelles et baladeurs que sages finalement, s’infiltrèrent juste sous le bout de tissus, mais pas trop loin, jusqu’à l’aine, comme pour le torturer un peu. Il l’avait mérité, avec son strip tease tentateur, non ?
Il extirpa enfin son visage du cou du rouquin, relevant la tête vers lui, plongeant ses yeux dans les siens alors qu'un sourire attendri se dessiner sur ses lèvres, attendant presque innocemment sa réponse. Presque, on a dit.


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MessageSujet: Re: So if I lose my patience ... you must try to understand ♪ (Kuku)   So if I lose my patience ... you must try to understand ♪ (Kuku) EmptyMer 19 Déc 2012 - 1:28

Il y a d’abord le frisson qui remue un peu ma carcasse. Puis, c’est au tour du baiser de ma tirer totalement de mes pensées. Je ferme les yeux, réflexe pour me laisser entièrement aller à la douceur de ses lèvres contre les miennes. Je sais que celui que je lui ai donné juste avant devait être frustrant, mais le sentir s’arrêter si vite m’aurait presque arracher un grognement – réaction peu mature, mais sur le vif. Seulement, il est revenu bien plus vite à la charge que le son n’a eu le temps de s’échapper de ma gorge. Et c’est ce même baiser qui finit de m’achever et qui pousse mon corps à répondre à ses instincts primaires : j’ai envie de lui.

Je déglutis, prends appuie d’une main sur le dossier du canapé et me mord la lèvre, cherchant juste un instant à retenir ma voix. Que je laisse finalement filer quand je commence à suivre mentalement le chemin de ses lèvres dans mon cou. Je devine – dans les quelques réflexions cohérentes qu’il me reste – que Wunjo a découvert mes petits points sensibles et qu’il se fait une main plaisir à les mettre en éveil. Mais, est-ce qu’il va être assez doué pour découvrir qu’à partir du moment où elles en sont là, tout mon corps devient zone érogène ?

Je souris, me laissant lentement aller à ses petites attentions. Entre ses effleurements, ses mouvements lents, puis ceux beaucoup plus rapides, suivis de ses ongles – j’en suis même à devoir penser à autre chose, pour ne pas le foutre nu et… J’passe les détails ~… Bref, dans tout ça, j’ai un mal fou à écouter tout ce qu’il me dit et ce que j’en capte m’arrache juste un sourire moqueur, attendant simplement l’autre possibilité.

Tais-toi.


Ca, je n’avais pas hésité une seule seconde à lui murmurer au creux de l’oreille. Du tac-au-tac à sa question que je jugeais complètement rhétorique. S’il n’avait pas senti – comme je pouvais le sentir chez lui – que je n’en étai plus à me demander si on allait faire ça ou l’amour… Enfin, c’était tout connement impossible qu’il ne l’ait pas remarqué.

Dans tout ça, son sourire, je l’ai à peine vu, déjà reparti à la rencontre de ses lèvres, les yeux mi-clos cette fois. Et la main logée sur sa nuque, tandis que l’autre descendait du canapé sur son épaule, de son épaule sur son torse et de son torse, entre ses jambes. Je défais le jeans d’une main, beaucoup moins tremblante qu’aux thermes. Même si finalement, il ne pourrait pas se demander si elle n’est pas là, en vérité notre première fois…

Toute la nuit. Avant de devoir partir, demain. Et pouvoir graver, moi aussi, dans ma mémoire, chaque partie de son corps, au-dessus ou en-dessous du mien. Savoir comment il oscille, quelles expressions pour telles sensations, sa voix quand il la laisse filer ou encore l’émotion quand il finit par atteindre l’extase.
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