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 Suddenly I see... [~Lenou]

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Wunjo Ivanov
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Wunjo Ivanov


Lion Tigre Age : 37
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MessageSujet: Suddenly I see... [~Lenou]   Suddenly I see... [~Lenou] EmptyMer 25 Jan 2012 - 1:40



Suite à leur altercation, la vie avait repris normalement son cours. D’un accord commun et surtout tacite, ni Ellen ni Wun n’avait abordé le sujet à nouveau. Comme si la soirée avait été un mauvais rêve. Tout était redevenu comme avant : les chamailleries quotidiennes, les taquineries, jouer le bon garçon devant les parents, bref, la routine. Pendant 2 mois. Et puis Wun avait disparu à nouveau, mais en prévenant cette fois. A Ellen, il avait dit qu’il partait en mission, ce qui n’était techniquement pas totalement faux. Aux parents d’Ellen, il avait dit devoir partir en formation pour son boulot.

1 mois : c’était le temps qu’il avait fallu à Wun, aka Dan, pour changer de tête, de look, d’identité, de boulot, mais surtout pour remettre de l’ordre dans sa vie, pour en éjecter les pourritures –en nombre conséquent. 1 mois de quasi solitude, où sa sociabilité s’était résumée à son patron et quelques rencontres étranges. Il n’avait, physiquement, pas rencontré une seule de ses connaissances passées. Il les avait cependant contacté, pour la plupart. Il avait appelé Ellen sur le portable de son père, prétextant auprès de l’homme avoir perdu son répertoire et avoir retrouvé son numéro sur un papier, pour lui demander ensuite s’il pouvait parler à sa fille. La contacter directement lui semblait dangereux. L’échange téléphonique avait été très bref, et il lui avait juste dit que la mission s’éternisait.

1 mois plus tard, il se tenait devant la maison des Shizen. Il avait essayé d’attacher ses cheveux noirs en catogan, mais ceux-ci étaient trop courts. Il avait abandonné l’idée d’avoir une coupe de cheveux correcte, se contentant une fois de plus d’une coiffure en bataille. Pour ne pas trop perturber les parents d’Ellen, il n’avait pas mis ses lentilles. Changer de coupe de cheveux pouvait sembler naturel, mais le coup des lentilles faisait un peu trop « j’essaye de passer inaperçu ». Du reste, il avait revête un jeans sombre et une chemise beige. Comme il ne faisait pas spécialement chaud, il avait également son blouson gris sombre sur ses épaules. Dans ses mains, il tenait un bouquet de fleurs, et autour du cou, il portait une écharpe en cachemire rose pâle qui jurait légèrement avec sa virilité.

Il appuya son doigt sur la sonnette, et ce fut sans surprise les parents d’Ellen qui ouvrirent la porte. Leurs 4 yeux s’arrondirent alors qu’ils reconnaissaient Wunjo.

« Ca alors ! Toi ici ?
-Bon sang mais ce que tu as changé ! »

Mal à l’aise à l’idée que les deux parents ne se mettent à crier son nom en plein milieu de la rue –niveau discrétion c’était loin d’être…idéal- Wun fit un pas en avant dans l’intention de leur faire comprendre qu’il voulait entrer.

« Oh mais entre ! »

Bénie soit la mère d’Ellen qui comprenait les messages subliminaux à merveille. Wunaurait pu l’embrasser, mais il se retint, songeant que des mois et des mois pour s’attirer ses bonnes grâces seraient réduit en lambeaux par ce simple geste.

« Qu’est-ce que tu fais ici ? »

Demanda le père d’Ellen, chaleureux avec l’ex-mafieux, comme à son habitude, visiblement plutôt content de le revoir. Par automatisme, Wun aborda son sourire de gendre idéal –celui qu’il faisait si bien- alors qu’il tendait le bouquet de fleur à la mère d’Ellen.

« Je rentre tout juste de ma formation. J’étais venu vous remercier pour votre hospitalité pendant ce temps et vous annoncer que j’ai finalement mis de l’ordre dans mes finances et trouvé un appartement.
-C’est pas vrai ? Mais c’est une excellente nouvelle ça ! Il faudrait ouvrir une bouteille ! »

Proposa immédiatement le père, enjoué comme à son habitude. Réflexe français douvrir des bouteilles de vin pour toutes les occasions. Mais Wun le stoppa immédiatement, remuant les mains en guise de négation.

« Non non ne vous donnez pas ce mal, je ne reste pas. En fait je suis venu chercher Ellen pour l’emmener manger dehors. »

Les sourcils de la femme se froncèrent légèrement, et Wun appréhenda un refus de sa part. Tactiquement, il aurait peut être mieux fait de demander avant plutôt que de débarquer à l’improviste. Il avait certes négligé ce genre de détail, mais Wunjo était connu pour être un garçon fonctionnante à l’impulsion. Un peu trop parfois, au goût de certains.

« Vraiment ? Elle ne nous a rien dit…
-Eh… en vérité elle ne le sait pas encore. C’est en quelque sorte une surprise…
-C’est une excellente idée ! »

Commenta le père avec l’enthousiasme qu’on lui connaissait. Wun lui adressa un sourire aimable, reconnaissant de le voir si favorable à cette idée. Le positivisme du mari semblait déteindre sur sa femme qui, à la surprise de Wun, n’avait rien objecté.

« Bon et bien, je vais prévenir Ellen ! »

Enchaîna l’homme, disparaissant sur ces dires dans le hall puis au premier étage, sans doute direction la chambre d’Ellen. Wun se retrouva donc seul avec la mère, avec qui il n’était jamais tout à fait à l’aise même s’il avait par le passé gagner des points avec elle. Elle ne cessait de l’observer avec un œil critique.

«  Le brun te va plutôt bien »

Ce à quoi le brun répondit par un merci du bout des lèvres.
Ah oui, ses parents ne l’avaient pas revu depuis son changement. Ellen non plus d’ailleurs. Elle allait sûrement faire une drôle de tête en le voyant. Et elle ne serait pas au bout de ses surprises, Wun avait pas mal de chose à lui annoncer, mine de rien. C’était fou ce qu’on pouvait chambouler en l’espace d’un mois, particulièrement lorsqu’on s’appelle –on plutôt s’appelait- Wunjo Ivanova.

« Viens donc t’asseoir au salon, ça risque de prendre un peu de temps pour qu’elle se prépare. Quand je l’ai vu monté elle était en débardeur et short de pijama »

Poursuivit-elle, faisant signe de la main au russe de la suivre jusqu’au canapé où ils prirent place, après que Wun ait ôté son blouson qui commençait à lui tenir chaud. Le brun esquissa un sourire pensif à la remarque que faisait de faire la mère d’Ellen, ne pouvant s’empêcher de repenser au nombre de fois où il l’avait vu dans des tenues débraillées. Généralement, c’était lorsqu’il débarquait à l’improviste. Le reste du temps, Ellen était plutôt du genre à prendre soin d’elle, à bien y réfléchir.

Il continua à la discussion à Mme  Shizen de manière décontracté, attendant que le père ou Ellen ou les deux ne descendent. Ce que Wun n’avait ABSOLUMENT pas envisagé, c’était que la jeune fille pouvait déjà avoir quelque chose de prévu… Mais ses parents lui auraient dit, non ? Sauf s’ils ne savaient pas… Bon sang. L’estomac du brun se noua soudainement, comme une adolescente lors de son tout premier rendez-vous, réalisant qu’il avait un peu oublié ce détail dans son calcul. Que ferait-il si elle lui balançait soudainement qu’elle avait déjà prévu une sortie ?

Remuant sur son siège, il essaya de cacher tant bien que mal de cacher sa nouvelle appréhension à la mère d’Ellen qui continuait à se montrer étonnamment bavarde. En entendant le parquet grincer derrière lui, Wun fit volte face à une vitesse surprenante. C’était le père d’Ellen, et le brun lui jeta un regard interrogatif, qu’il essaya de ne pas faire trop suppliant. Allait-il arrêter d’agir de manière pathétique dés qu’il s’agissait de la jolie française ?




Dernière édition par Wunjo 'Dan' Ebels le Jeu 20 Juin 2013 - 18:22, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Suddenly I see... [~Lenou]   Suddenly I see... [~Lenou] EmptyMer 25 Jan 2012 - 21:57





Bien que ses nuits aient été toutes plus ou moins nuancées de ce qui s'était passé ce soir-là, Ellen avait décidé de passer outre l'évènement, puisque Wunjo s'appliquait particulièrement à lui faire comprendre que ça ne l'avait, finalement, pas du tout affecté. Pendant deux longs mois, elle s'entretint alors à agir comme avant. Ils se disputaient au réveil, à midi, devant la télé ; comme deux adolescents puérils qui ne pouvaient pas s'entendre sur la moindre petite chose. Chaque détail devenait énorme et sujet à une chamaillerie qui semblait les amuser. Ses parents étaient même revenus quelques jours pour le saluer – et pour que sa mère puisse se rassurer de ne pas savoir sa fille seule avec un homme, au cas où elle retomberait enceinte, sait-on jamais. Néanmoins, toute cette agitation dans la maison avait embaumé le cœur de la demoiselle d'une douce illusion familiale. Sa mère ne criait pratiquement plus, car la présence du dealer semblait la rassurer, ou tout du moins l'apaiser de toutes ses inquiétudes ; comme si elle avait hébergé sous son toit une sorte de fils de substitution aux deux adultes qu'elle avait du laisser s'échapper dans les fins fonds des États-Unis pour faire leurs études. Il n'y avait pratiquement plus d'engueulades volontaires, c'était un calme uniquement régit par les chamailleries enfantines des deux jeunes gens. Et il y eut ce soir où, finalement, Wunjo annonça la couleur : il allait repartir en mission, pour une durée minimum d'un mois. Elle n'avait rien et l'avait laissé filer comme il était arrivé, aussi vite qu'un évadé, et le cœur néanmoins serré. Il n'y eut aucunes nouvelles, et ses parents reprirent rapidement la route pour l'Europe, où le travail les attendait. Le monde de solitude qui l'entourait refit finalement surface, et elle s'attendait parfois à l'entendre débarquer chez elle tel un chien sans abris, le corps criblé et cicatrisé. Il n'y eu malgré cela qu'un appel transféré de son appel, où elle entendit un Wunjo à peine dérangé par son attitude versatile. Comme si, finalement, elle n'était qu'une maison à proposer.

Ce fût pendant ce dernier mois qu'elle prit la décision de se prendre un appartement, et de laisser cette vieille maison derrière elle. Elle passa plusieurs jours à fouiller les alentours, visitant et ne trouvant pas son bonheur. Finalement, ses parents revinrent en terre nippone et son père s'appliqua à l'aider, bien que les logements, en milieu d'année, n'étaient pas proliférant.

On était donc samedi, début de soirée, et la demoiselle n'avait pas eu cours de la journée. Elle avait donc prévu d'aller visiter quelques appartements au bout de la ville après le dîner ; mais pour l'heure, elle traînait dans sa chambre, t-shirt trop grand et short de pyjama délavé en guise de tenue. Etalée sur son lit, elle observait son plafond constellé d'étoiles décoratives, ignorant avec béatitude la sonnerie qui tintait au rez de chaussé. Elle avait à portée de main sa peluche abimée, et avait coincé sur son crâne un casque où gémissait une musique tristounette. N'entendant rien de ce qu'il se passait au salon, la demoiselle fut surprise de voir son père débarquer dans sa chambre, s'asseoir sur son lit à ses côtés, et lui expliquer que Wunjo était en bas. Ce fût la course du combattant. Son père redescendu, elle se dépêcha à trouver une tenue décente , et s'arrêta un instant devant son miroir, une brosse à cheveux à la main. Elle s'imagina aller le frapper, mais finalement elle n'en fit rien – après tout, il l'avait prévenu de son départ, et il avait plutôt l'air de se ficher d'elle ; sinon, il n'aurait pas oublié ce qu'elle avait fait, car si on ne s'en fiche pas, on oublie pas. Il était bien loin du soucis sentimental de la jeune femme.

Ellen se vêtit hargneusement d'un jean serré, d'un pull en maille noir à manche mi longues, et s'équipa au bout des mains d'une veste trench-coat courte de couleur gris passé. Sa crinière sauvage délibérément laissée à la vie naturelle, elle ne s'était pas maquillée et avait opté pour du tout naturel, la seule chose auquel était probablement habitué le dealer. Elle remit en place quelques mèches, réflexe inhabituel... Elle mit en tout une bonne demi heure à coordonner tous ses mouvements, et en admettant qu'elle s'était douchée dès l'aube et n'avait revêtu à ce moment là que ses vêtements de flemmarde. Son sac à l'épaule, toujours équipé de son réflex et dans lequel elle enfourna son habituelle peluche, elle dévala les escaliers avec la légèreté d'un éléphant stressé.

Lorsqu'elle débarqua dans le salon, ses parents étaient tous les deux assis à la table, en compagnie d'un grand brun, de dos, et qu'elle ne reconnu pas. Impossible que ce soit Wunjo, ils avaient du se tromper... Jusqu'à ce que le jeune homme se retourne, dévoilant son visage aux traits fins, au regard vairon perturbant. Elle sentit les pigments lui monter aux joues, et pour contrer cette sensation désagréable de bonheur ascendant, elle se dirigea d'un pas motivé vers la table en observant ses parents d'un œil lourd en représailles. Son père prit la parole avant même qu'elle eut le temps de dire bonjour – si l'envie, ceci dit, lui avait prit de le saluer à un moment donné.

« Wunjo t'emmène manger quelque part ce midi, on oublie nos recherches, il faut que tu prennes du temps pour toi. Ça fait un moment que tu n'es pas sortie. »

Comme qui dirait, son père semblait vouloir nuancer le côté désespéré de la vie sociale de la jeune femme. Cependant, elle n'était pas du tout au courant de cette magouille. Elle regarda d'un air interrogateur le dealer, sur lequel elle constata la présence invalide d'une écharpe... rose. La demoiselle camoufla un rire qui lui montait à la gorge, pratiquement nerveux, et compliquant le nœud de son estomac tordu en huit.

« Alors on y va, maintenant. Papa, il faudra que tu regardes sur mon bureau, j'ai des infos sur un appartement en ville, tu pourrais y faire un tour ? A ce soiiir ! »

Et tandis que son « soir » s'éternisait en écho, Ellen avait attrapé Wun par la manche et l'avait tiré de force jusqu'à l'entrée. Là, elle avait enfilé une paire de ballerines, et l'avait entraîné dehors. Une fois la porte refermée, elle désigna du menton l'affreuse écharpe qui ne lui correspondait pas du tout, tout en enfilant avec frilosité son trench-coat.

« C'est quoi ça ? Et ces fringues ? Et tes cheveux ? »

Elle passa une main frissonnante dans les crins noirs de son interlocuteur, pour les ébrouer ; comme si elle cherchait à lui redonner un aspect un peu plus familier que l'homme qu'elle avait d'elle, pratiquement inconnu au bataillon.







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MessageSujet: Re: Suddenly I see... [~Lenou]   Suddenly I see... [~Lenou] EmptyVen 27 Jan 2012 - 0:00



Le brun dut attendre un peu plus longtemps que la belle Ellen –ou la poire…- ne se montre, noyant son trac dans une discussion avec les parents qui semblaient ravis de l’avoir à discuter. Et puis finalement, mettant fin à l’attente de l’ex-mafieux, la française pointa enfin le bout de son nez.

Wun sourit en constatant que Ellen avait pris un peu plus soin d’elle que lorsqu’il la voyait d’ordinaire. Sachant que d’ordinaire désignait pyjama, air endormi et coiffure loufoque, ça n’était pas bien difficile, mais qu’importe. Il ne put s’empêcher de se faire la remarque qu’elle était jolie, se gardant bien de formuler à haute voix et devant les parents cette pensée. Très jolie, même, selon lui. C’était à se demander pourquoi elle n’avait pas de copain.

Wun fronça légèrement les sourcils, trahissant le fait que le monde extérieur venait de le perdre au profit de ses pensées tumultueuses. En fait, il n’en savait rien du tout, si elle avait un copain ou non. Si tel était le cas, de toute évidence, il ne serait pas la première personne à qui la jeune française irait présenter son copain. Dans le genre bizarre, on ferait difficilement mieux –ou plutôt pire.

Avant même qu’ils n’aient eu le temps d’échanger un mot, la jeune femme avait pris les devants et l’avait entraîné dans le hall. Wun eut à peine le temps de dire au revoir aux parents que déjà, ils se retrouvaient tous deux dehors et seuls.
C’est ce moment que choisit la brunette pour commencer l’analyse et la critique du look du brun.

« Hey ! J’ai essayé de me coiffer »

Grommela-t-il d’un ton faussement grognon lorsque Ellen passa sa main dans ses cheveux pour le décoiffer. Chose inutile, d’ailleurs, puisqu’il était déjà décoiffé. Il secoua doucement la tête, comme si ce geste pouvait rétablir un peu l’ordre. Autant dire que ce n’était pas une grande victoire. Tant pis, de toute façon le russe n’avait jamais réussi à rester coiffer plus d’une heure…

« Bah quoi ? Qu’est-ce qu’elles ont mes fringues ? »

Demanda-t-il, baissant les yeux sur sa chemise –repassée, ô miracle- et son jeans. Il n’avait pas l’impression d’avoir fait une faute de goût catastrophique… même s’il était loin d’être un expert de la mode. En fait il s’en fichait surtout quand il s‘agissait de lui. Il veillait juste à éviter les t-shirts flashys, mais ceci mis à part…

« Pour la coupe, je t’expliquerai un peu plus tard »

Ajouta-t-il avec un sourire mystérieux. Il n’allait pas non plus tout lui déballer là. Ca s’amenait, ce genre de nouvelle. Ca n’était pas pour rien qu’il l’invitait au restaurant, non ? Autant faire les choses bien jusqu’au bout. Et puis, quoi de mieux que la mettre en appétit maintenant pour nourrir sa curiosité ?

« Et ça… »

Il ôta l’écharpe rose pâle de son cou, et la passa de force autour de celui de Lenou.

« C’est pour toi. Pour remplacer la vieille »

Par la vieille, il faisait bien sur allusion à la fameuse écharpe beige qu’il avait offerte à Lenou lors de leur première rencontre, après l’avoir volée à un ivrogne en cellule. L’écharpe en question n’avait rien de spécial, mais il savait que la jeune femme l’avait conservée –en tout cas, la dernière fois qu’il avait été dans la chambre d’Ellen, elle était encore là. Il estimait qu’il était grand temps de la remplacer, et ce jour-ci lui semblait la parfaite occasion. Et puis, c’était symbolique, la vieille écharpe représentait pas mal de mauvais souvenirs…

Ne s’attardant pas d’avantage sur ce sujet, Wun attrapa la brunette par le bras, sans la brusquer, pour l’entraîner vers la rue où il avait garé son scooter, acquisition récente en occasion pour se déplacer un peu plus vite dans la ville, et ce grâce à son premier salaire –et un peu d’argent qu’il avait mis de côté avant de quitter la mafia. Il ouvrit le siège du scooter, qui faisait office de coffre, et en sortit un casque qu’il plaça de force entre les mains d’Ellen. Grimpant à califourchon sur l’engin, il lui fit signe de faire de même derrière lui.

« Allez hop, monte, ça ira plus vite que le bus »

D’autant qu’à cette heure-ci, des bus, il n’y en avait plus des masses, et les taxis coûtaient cher. Quant à marcher… c’était juste hors de question.
Il attendit que la demoiselle s’exécute pour lui demander de bien s’accrocher, et finalement démarrer.
En un petit quart d’heure, ils étaient au centre ville, là où Wun voulait se rendre. Il descendit du scooter, invita Ellen à faire de même, cadenassa l’engin. Il passa une main dans ses cheveux pour constater les dégats, et songea qu’il avait bien fait de ne pas se coiffer : le scooter était un desctructeur automatique de coiffure. Soit on portait un casque, et ça finissait aplati, soit on s’exposait au vent, et ça finissait en botte de foin. Dans les deux cas, c’était la cata capillaire assurée.

Wun fit signe à Ellen de la suivre, l’endroit où il souhaitait aller n’était pas très loin.

« Comme c’est moi qui paye ce soir, je choisis le resto. J’roule pas sur l’or non plus »

Annonça-t-il, un sourire au coin des lèvres. En moins de 5 minutes, ils étaient arrivés à l’endroit voulu. Il s’agissait d’un petit restaurant italien, très simple, servant des pâtes, pizzas, salades, et autres spécialités italiennes. L’endroit était loin d’être très chic, mais ne tombait pas non plus dans le standard « cantine ». A vrai dire l’ambiance était plutôt cosy et confortable, convenant tout aussi bien à de jeunes couples, qu’à des amis, ou des familles.

Wun attrapa Ellen par le bras, l’entraînant à sa suite à l’intérieur du restaurant où ils furent accueilli par celui qui devait être le chef.

« Tiens, mais c’est Dan ! »

Le patron, un italien un peu barjot, connaissait bien Wun qui venait souvent manger ici le midi à la pause déjeuner.

« Bonjour Chef ! »

Répondit « Dan » avec un sourire radieux, serrant légèrement le bras d’Ellen pour lui signifier de ne pas réagir à ce nom qui, en toute logique, lui était étranger.
La serveuse, qui n’était autre que la fille du cuistot, apparut à son tour, un grand sourire sur son visage.

« Et il n’est pas seul cette fois ! Une table pour deux je suppose ? »

Wun hocha la tête en riant.

« Tu as deviné, Sara »

Elle les invita à s’installer à une petite table carrée. Wun laissa d’abord Ellen s’installer, avant de prendre place non pas en face d’elle, mais à coté d’elle –enfin, sur le côté suivant de la table. C’était plus pratique pour se faire des confidences, et ce dont il comptait parler à Ellen avait plutôt intérêt à rester secret. Alors plutôt que de se pencher sur la table et tout renverser –on savait ô combien maladroit il était- il préférait cette disposition.

Une fois tous deux installées, Wun ne put s’empêcher d’esquisser un sourire. Si on lui avait dit il y a 3 ans qu’il se retrouverait à inviter Ellen au restaurant, il n’y aurait pas cru une seule seconde. Ellen non plus, probablement. Même si on le lui avait dit il y a 1 mois, d’ailleurs.

« Alors, j’ai cru comprendre que tu allais quitter la maison de tes parents… tu cherches dans quel coin ? »

Demanda-t-il, pas franchement prêt à se lancer tout de suite dans sa grande nouvelle. Et puis, il était curieux. Il ne savait pas du tout que la jeune femme avait prévu de quitter la maison –encore une fois, pourquoi lui aurait-elle dit ça ?
Quelque part, la nouvelle l’embêtait un peu. Il ne préférait pas trop y penser, car la raison était on ne peut plus ridicule. Grosso modo, il se disait que tant qu’Ellen était chez ses parents, Wun pouvait toujours prétendre aller les voir pour aller la voir elle en vérité, alors que si elle emménageait dans son propre appartement, non seulement il devrait assumer s’il souhaitait la voir, mais en plus, il n’était pas certain que la jeune française ne le jette pas tout simplement dehors –ce qu’elle ne pouvait pas vraiment faire chez ses parents….

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MessageSujet: Re: Suddenly I see... [~Lenou]   Suddenly I see... [~Lenou] EmptyVen 27 Jan 2012 - 22:08





Lui avoir décoiffé sa tignasse déjà bien agacée par le vent ne semblait pas réjouir Wunjo, qui se tenait devant elle tel un nouvel homme sorti d'on ne sait où. Le mot « coiffer » était grand, et ses crins foncés contrastaient désormais avec son regard. Elle ne pouvait cependant pas le jauger réellement puisque la nuit commençait à tomber sur le Japon, s'étendant en ombres pâles derrière les jeunes gens qui semblaient, l'un comme l'autre, embarrassés de se revoir. Ou tout du moins, c'était le cas de d'Ellen, qui lutait contre la pigmentation de ses joues et contre cette joie étouffée qui nouait son estomac de façon désagréable. On pouvait néanmoins tout voir dans ses prunelles brillantes, et elle bénit cette heure tardive qui camouflait la personnalité de son regard. Un peu perdue dans tout cet amas de surprise et non évidence, l'écharpe rose dont elle s'était sournoisement moquée intérieurement quelques minutes plus tôt se retrouvait autour de son cou, la réchauffait – car évidemment, elle n'avait pas emmené quoi que ce soit, sauf ses gants, bien enfouis dans son sac. Et la vieille, dont il parlait, il y avait longtemps qu'elle l'avait abandonnée sur sa table de chevet. Parce qu'elle celle-ci était désormais dépourvue de son ignoble odeur de fraise qui lui avait tant plu, et qu'elle lui tordait le ventre dès qu'elle la mettait. Elle avait été cet unique objet de raccrochage lorsque la demoiselle s'était retrouvée toute seule, dans sa maison et avec ses peurs inavouées ; forcément liées à tout ce qui s'était passé à cause du dealer. Cette nouvelle écharpe semblait signer une nouvelle page ; et Ellen sentait que quelque chose de nouveau se tramait derrière ce Wunjo métamorphosé. Instinct féminin, probablement, qui lui insufflait ce sixième sens.

La jeune femme n'eut que le temps d'esquisser un sourire, puisque le dealer – si on pouvait encore l'appeler comme ça, l'entraînait un peu plus loin dans la rue. Lorsqu'elle vit sa main se lever et se diriger vers elle, elle eut l'instinct de durcir ses bras, car elle avait l'habitude qu'il l'attrape au poignet pour l'entraîner de force. Or, cette fois-ci, il l'avait emmenée comme un agneau fragile vers un scooter. Il lui proposa un casque qu'elle prit entre ses mains avec précaution, le regard méfiant. Toute cette gentillesse cachait forcément un truc, et elle comptait bien savoir ce qu'il se passait. Il avait sûrement des ennuis avec la mafia, il était blessé, il devait s'enfuir... Pour elle, toutes les possibilités étaient possibles, puisqu'elle s'était habituée à son « travail ». Mais Wunjo lui faisant signe de s'installer derrière lui, elle s'échappa de toute réflexion en enjambant le scooter, et resta de marbre, les doigts à peine crochetés à l'arrière de la veste du jeune homme. Elle était probablement la seule à se sentir mal à l'aise de cette proximité, et ce ne fut que lorsqu'il démarra qu'elle consentit à passer ses bras autour de son torse. Le casque qu'elle avait difficilement passé sur sa tête était l'unique mur qui la séparait de lui, et elle repensait irrégulièrement à l'erreur monumentale qu'elle avait commis ce soir là ; et qui semblait la hanter : surtout pour le quart d'heure de route qui les séparait du lieu où elle était emmenée.

Ils finirent finalement par arriver en centre-ville. Là, elle rendit son casque au jeune homme et constata que ses cheveux avait subit le même sort que ceux du mafieux ; décoiffés, bien que cette crinière donnait au jeune homme un air particulièrement charmant. Elle eut un sourire en coin tandis qu'ils marchaient vers une enseigne de pizzeria dans laquelle elle n'aurait jamais eu l'idée d'entrer. Il fallait dire qu'elle avait l'habitude des restaurants de luxe, cinq étoile, et autre sociétés aux menus divinement chers. Ce fût avec inquiétude qu'elle pénétra le hall, bien accrochée au bras de son hôte. Cette image devait, de plus, semblait totalement ridicule.

Un homme les accueillit le sourire au lèvre, nommant Wunjo au prénom inconnu de « Dan », et auquel son interlocuteur répondit positivement, le plus naturellement du monde ; alors que ce nom n'avait aucune consonante russe, et ne lui allait pas du tout. La demoiselle lui lança un regard réfractaire tandis qu'il serrait son bras de manière significative ; elle devait se taire, mais elle mourait d'envie de savoir ce qui se tramait. Tout ce qui s'était passé en deux mois d'absences, pendant lesquelles il était censé être parti en mission, elle voulait tout savoir, et elle ne le ménagerait pas. Fuyante, elle glissa son menton et son nez dans sa nouvelle écharpe rose, la peur s'infiltrant dans ses veines de manière à lui faire craindre tout ce qui l'entourait, et la mettre sur la défensive. Il y avait forcément anguille sous roche. La jeune fille qui vint à la suite lui fit soupçonner qu'il l'emmenait sur un terrain connu, et surtout, qu'il venait souvent seul ici.

La petite table carrée qui s'offrit à eux était tout à fait correcte, bien qu'Ellen eut l'habitude de bien plus haut de gamme. Elle ignora habilement cet état d'esprit puisqu'elle même, en position de déchet anatomique dans son canapé, c'était pire que cet endroit. Alors que la demoiselle s'installait confortablement, elle lança un regard mitigé sur le mafieux qui prenait place... juste à côté d'elle.

« Les gens normaux se mettent en face les uns des autres, non ? »

C'était sa première parole depuis qu'il l'avait emmenée ici, et elle se sentit bien trop agressive. Elle freina cet enthousiasme en baissant la tête sur son menu, rabattant une mèche de cheveu derrière son oreille. Il n'y avait que les filles pour être gênées d'avoir un homme assis juste à côté de soi, surtout au restaurant, dans la position la plus commère qu'il soit. Ainsi, elle ne leva pas les yeux.

« Je ne sais pas trop où chercher, en fait. Je veux juste partir. »

Dédramatisant la situation, elle leva un regard brillant vers le mafieux, un sourire mesquin accroché à ses lèvres de poupée de cire.

« Tu peux dire au revoir à ta chambre VIP ! Ceci dit, tu m'as pas emmenée ici pour me parler de ça, je crois. T'es trop gentil pour que ça passe. Hein, Dan ? »

Ellen leva un doigt accusateur vers le mafieux, son sourire faussement joyeux exprimant l'inquiétude de ses traits.







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MessageSujet: Re: Suddenly I see... [~Lenou]   Suddenly I see... [~Lenou] EmptySam 28 Jan 2012 - 18:58



Wunjo se doutait bien, au fond, qu’Ellen était habituée à un autre standard de restaurant, mais d’un autre côté, Ellen devait elle aussi se douter que Wun ne roulait pas sur l’or. A leur première rencontre, déjà, il lui avait demandé de l’argent. Bien que trempant dans des affaires mafieuses, où il y avait souvent gros en jeu, le brun n’était qu’une petite main et toucher donc une somme minime –la plupart du temps, il ne touchait même rien. Idem pour les missions d’espionnage. Seule la drogue lui rapportait un peu d’argent, qu’il dépensait en autres drogues, ou bien juste en besoins quotidiens : sa bouffe, celle de Gully… Sans compter tout l’argent déversé en alcool dans les bars.

Dans tous les cas, Wun n’était pas le roi de l’économie, et la brunette le savait. Elle ne pouvait donc pas décemment attendre de lui qu’il l’emmène dans un grand resto. A vrai dire, si elle voulait se faire trimballer dans des lieux chics, il allait falloir songer à se trouver un copain issu d’un bon milieu. Mais là n’était pas le sujet. De toute façon, si le choix du restaurant la dérangeait, la française avait eu le bon goût de ne rien faire remarquer.

Ils s’installèrent tous deux là où la serveuse les accompagna, et la première remarque de la jeune femme ne tarda pas, au sujet du choix de place de Wun.

« Ca va je vais pas te bouffer hein… »

Commenta-t-il, roulant des yeux, à la réaction de Lenou parce qu’il s’était assis à côté d’elle et non pas en face. A croire que ça la dérangeait qu’il soit à moins d’1 mètre d’elle. Pourtant, depuis le début de leurs retrouvailles, il n’avait rien fait de mal et s’était même montré plutôt correct. A croire que les vieilles habitudes mouraient difficilement et que les vieux fantômes étaient encore bien présents. Il était vrai que Wun avait tendance à tourner la page plutôt rapidement, en général, et il comprenait donc difficilement les gens qui restaient accrochés à de vieilles histoires au lieu d’aller de l’avant.

Sentant que la discussion allait virer à quelque chose de plus tendu, il balaya l’air de la main, signifiant que ce n’était pas grand-chose au final, et esquissa un petit sourire.

« Et puis on sait tous les deux je ne suis pas normal »

Ca, c’était le moins que l’on puisse dire. En tout cas, c’était véridique il y a 1 mois à peine. Maintenant, Wunjo se rapprochait de plus en plus d’une forme de normalité : un boulot normal, une vie normale, des activités normales, un appartement normal. Bien sur, la normalité était toute relative, mais comparé à sa vie d’avant, marquée par les deals de drogue, la mafia, les missions, et tutti quanti, il n’y avait pas à dire, il avait progressé dans le bon sens.

Le brun lança la discussion sur un autre sujet, à savoir le déménagement que la brune semblait envisager. Découvrant tout juste la chose –un peu normal, il n’avait pas eu beaucoup le temps de discuter avant- il était curieux de la chose.
Wunjo allait lui conférer quelques conseils pour sa recherche d’appartement, basés sur ses propres recherches qu’il avait faites quelques semaines plus tôt, même si de toute évidence ils n’avaient pas le même budget, mais Ellen ne lui en laissa pas le temps, lui lançant une petite pique concernant la fameuse chambre que la famille Shizen lui avait gracieusement prêté.

Le brun haussa les épaules, visiblement pas d’humeur à se faire la gueguerre.

« Comme je l’ai déjà dit à tes parents, j’ai mon propre appart’ maintenant »

Répondit-il sobrement, tapotant distraitement des doigts sur la table. Il ne lui avait pas dit par téléphone, elle ne le savait donc pas jusque là –même si elle avait du s’en douter, puisqu’il avait disparu pendant un certain temps tout de même. Ce qui n’était, du point de vue de l’ex-mafieux tout au moins, pas une raison pour l’agresser gratuitement à la première occasion.

La suite de la phrase ne le mit pas d’avantage de bonne humeur d’ailleurs, et il ne se gêna aucunement pour soupirer bruyamment, alors que ses doigts continuaient de s’agiter sur la table.

« T’es une vraie emmerdeuse toi. Quand j’débarque chez toi tu me balances ton jus d’orange à la gueule et tu me casses le nez »

Et tu m’embrasses, mais ça il se garda bien de le dire. Pour une fois, Wunjo ne semblait pas d’humeur à faire dans la subtilité. C’était même tout le contraire, le brun avait l’air très décidé à mettre carte sur table et tant pis si les esprits s’échauffaient. Il ne supporterait pas toute une soirée à se manger des piques dans la gueule, donc si c’était ce que comptait faire la brunette, qu’elle le dise tout de suite et ils pourraient chacun rentrer chez eux.

« C’coup-ci je t’emmène au resto pour que t’ais pas à faire à manger et pour te faire plaisir et tu te plains que je suis trop gentil. »

Le brun plaqua ses deux mains sur la table pour se donner de la contenance, et plongea ses yeux dans les siens. Pas question de lui dire quoique ce soit de ce qu’il comptait lui dire tant qu’elle continuait avec ses reproches de toute façon. Autant clarifier et écarter les vieilles rancoeurs avant de parler de quelque chose de plus positif –pour cela, encore fallait-il qu’Ellen veuille clarifier, et ça n’était pas gagné…

« Tu veux quoi, au juste ? »

Bon. Et si là, maintenant, elle lui balançait qu’elle ne voulait juste pas qu’il revienne, il aurait vraiment l’air d’un con. Il ne lui resterait plus qu’à se lever, partir, plantant la jeune femme ici –en même temps elle l’aurait cherché- et faire la marche de la honte dans les rues de Keimoo. Ca ne serait pas la première fois, ceci dit, et très probablement pas la dernière. La seule chose différente, c’était que pour une fois, il avait l’impression d’avoir fait un effort, et que cet effort n’était pas du tout récompensé.

Venant interrompre le début d’engueulade qui se profilait à l’horizon, Sara débarqua de nulle part, sourire aux lèvres et calepin dans la main. Voyant le visage contrarié de Wun –enfin Dan- et celui plutôt inquiet d’Ellen, elle leur jeta un regard interrogatif, se demandant si elle tombait au bon moment. Dans le doute, elle prit la parole :

« Est-ce que vous souhaitez commander ? Ou bien quelque chose à boire pour commencer ? »

Demanda-t-elle d’un ton prudent, ne sachant pas trop si la tension électrique qu’on pouvait sentir dans ce coin du restaurant n’allait pas tout bonnement lui retomber dessus.
Remuant sur sa chaise, visiblement mal à l’aise, Wun tendit son menu à la serveuse l’air de dire qu’il n’en avait pas besoin –à force, il connaissait les plats par cœur. Voyant que Ellen gardait le silence, il prit les devants.

« Des carbo pour moi »

Il hésita un instant sur la boisson. A la base, il voulait prendre une bouteille de vin italien, qu’il trouvait toujours très bon. Mais étant donné l’ambiance assez tendue qui régnait entre eux, il se voyait mal demander à Ellen si elle voulait du vin. Il avait encore un petit goût amer dans la bouche dû à leur discussion, et ça aurait sûrement sonné faux. Il serait toujours temps d’en commander plus tard si les tensions s’apaisaient. Et sinon.. tant pis.

« Et une bière »

Enchaîna-t-il finalement, attendant qu’Ellen dise son choix à la serveuse ou lui demande plus de temps pour passer sa commande, évitant soigneusement le regard de la française en jetant un œil autour de lui, sur la salle du restaurant, plutôt pleine, ou bien sur Sara qui attendait.

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MessageSujet: Re: Suddenly I see... [~Lenou]   Suddenly I see... [~Lenou] EmptyDim 29 Jan 2012 - 1:11





Son doigt acharné en l'air et accusateur se retrouva bien vite noué avec les autres sous la table, tant la réaction du dealer surprit Ellen. Il lui sembla alors que le vrai visage de son interlocuteur était là, bien réel, en chair et en os, sous ces beaux yeux vairons dont elle s'était toujours méfiée auparavant ; et qui l'avait pourtant séduite. Elle se rétracta et, l'air renfrognée, s'impliqua avidement dans la contemplation de son menu. Pourtant, il ne lui semblait avoir été méchante avec lui ; si on pouvait supposer qu'un pique était habituel dans toutes leurs conversations, et qu'elle avait prit l'habitude de le taquiner de cette manière. Cette fois-ci semblait être une goutte d'eau dont elle se sentait entièrement responsable, et ses joues en feu trahirent le malaise qu'il avait habilement réussi à établir entre eux. L'atmosphère se tendait au fur et à mesure qu'il vomissait ses paroles, et la jeune femme devenait de plus en plus petite sur son fauteuil, cherchant à ignorer le plus possible un contact visuel avec son interlocuteur énervé. Ce qu'elle retint de ses premiers dires, c'est que Wunjo avait désormais son propre appartement. L'agréable vanne sur sa chambre VIP n'avait donc plus lieu d'être, puisqu'il ne reviendrait plus chez elle. Il lui sembla ainsi que cette visite n'était pas spontanée, et que ce fossé géographique qui les avait séparés se renforcerait d'avantage avec le temps. Après tout, elle n'était qu'une hôte, et s'il avait son propre appartement, il ne viendrait pas lui rendre visite pour le plaisir de la voir. A cette simple idée son estomac se noua ; il était clair, pour elle, que ce dîner allait très vite devenir un au revoir si elle ne réagissait pas.

Mais ce que le dealer dit par la suite l'agaca au plus haut point, si bien qu'elle lui leva un regard assassin. Malgré son visage pigmenté par la honte, elle se sentait affreusement coupable de ne pas savoir réagir face à ce nouvel homme, si agréable qu'il ne l'avait jamais été auparavant, et si naturel qu'elle en était perturbée. Ses traits froncés semblaient bien plus méchants qu'ils ne les avaient été auparavant, et, se sentant menacée, elle glissa ses mains sur son écharpe en la resserrant un peu plus autour de son cou, se raccrochant aux premières illusions de gentillesses qui l'avait bercée lorsqu'il lui avait offerte un quart d'heure plus tôt. Mais l'insulter d'emmerdeuse, c'était un peu sa goutte d'eau à elle ; même si elle savait parfaitement que c'était le cas. Elle ne savait plus du tout où elle en était, mais elle était sûre d'une chose, au moins. Ellen sursauta au moment où le dealer plaqua ses mains sur la table, faisant trembler les couverts qui se trouvait là. Les larmes lui montèrent aux yeux, mais elle serra les dents pour s'empêcher de pleurer comme une froussarde, bien décidée à ne pas lui offrir un spectacle de désolation et d'humiliation. Ce fût le nez bien plongé dans son écharpe qu'elle vit arriver la serveuse. Une serveuse dubitative face aux deux jeunes gens qui, désormais, ne se regardait plus. Cette intervention interrompit la demoiselle qui s'apprêtait à rappliquer ; demeurée silencieuse comme à son habitude.

« La même chose. Avec un verre de jus d'orange, s'il vous plaît. »

Ellen jeta un regard plein de remord sur le dealer qui l'évitait, lui, soigneusement. La serveuse nota rapidement le choix des jeunes gens, puis s'éloigna vers le comptoir afin de porter la commission. Le moment propice pour déverser sa propre colère.

« T'es vraiment nul. Comment tu veux que j'arrive à croire que tu es si gentil, alors que je ne t'ai jamais connu comme ça. Je t'ai jamais connu naturel. Tu caches quelque chose, c'est inquiétant. »

Ellen gigota sur sa place, les doigts noués sur l'écharpe qui pendait sur sa poitrine, les paroles du dealer résonnait dans sa tête comme une cloche incessante, lui rappelant le soir où elle l'avait embrassée par erreur ; ou par dépit. Et toute cette attention qu'il lui soulignait, pour lui faire plaisir. Et jusqu'à présent, elle ne s'était finalement pas plaint, elle se méfiait de cette gentillesse trop brutale, après deux mois de silence radio. Elle voulait savoir ce qu'il s'était passé pour qu'il devienne comme ça. Ou qu'il redevienne ? Après tout, elle ne savait strictement rien de lui. Et vis versa, après réflexion. La demoiselle éleva une main soigneuse vers Wunjo, afin d'attirer son attention. Une main qu'elle abattit presque gentiment sur sa joue. Pour ne pas réitérer sa folie brutale, elle avait refréné tout ce qu'elle avait sur le cœur avec un geste d'une insultante douceur.

La serveuse arriva au même moment avec les boissons commandées. Elle les disposa devant chacun, et parti de nouveau vers sa cuisine, où devaient se préparer leurs plats. La demoiselle attrapa son verre et lança un regard vigoureux vers son interlocuteur.

« Je vais me contenter de le boire, celui-ci. »

Marmonna-t-elle d'un air distrait, comme si elle tentait d'oublier tout ce que Wunjo venait de lui déverser avec colère. Et elle savait que son propre comportement allait l'emmerder encore plus, mais c'était plus fort qu'elle, et que son orgueil ; elle ne pouvait pas admettre qu'elle avait besoin de lui, maintenant. Après s'être tant habituée à lui, et à le trouver d'avantage plus agréable lorsqu'elle le côtoyait, malgré leurs disputes d'enfantillage. Mais ça ne pouvait pas continuer, elle le sentait tellement sur la défensive qu'il fallait qu'elle le dise. Après tout, c'était pas pire que de l'embrasser, si ?

« Ce que je veux ? Je veux que tu restes avec moi. »

La demoiselle, après cette révélation humiliante, se contenta de passer complètement à autre chose, ramenant la conversation à quelque chose de bien plus réel, et qui expliquerait probablement l'état changeant du dealer.

« Il s'est passé quelque chose pendant ces deux mois. Je le sens. »

Ellen s'appliqua soigneusement à boire son jus de fruit, les yeux plongés dans le vide, le cerveau marchant à cent à l'heure, le cœur battant à s'en rompre les côtes, l'inquiétude et la curiosité se mêlant dans ses veines comme une sorte d'adrénaline, causée probablement par son inavouable secret.









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MessageSujet: Re: Suddenly I see... [~Lenou]   Suddenly I see... [~Lenou] EmptyMar 31 Jan 2012 - 2:13



Spoiler:

Ellen attendit que Sara s’éloigne pour finalement lâcher ce qu’elle avait sur le cœur.

Une chose était certaine, nos deux loulous n’étaient pas des experts en communication, ou tout au moins pas quand ils s’agissaient d’eux deux. En revanche, ils pourraient avoir une prime pour usage et abus de malentendus. L’un des deux étant un handicapé social, ça n’aidait pas franchement dans l’affaire.

Pour le coup, Wun s’en était pris plein la gueule. Tant et si bien qu’il ne sut quoi répondre à ce discours. Il était nul, son comportement était inquiétant, et le fait qu’il soit gentil ne faisait pas naturel… Eh bien, sacré profil psychologique.

« Si ma compagnie est siii agréable que ça, je ne sais pas pourquoi tu es venue. »

Se contenta-t-il de répondre. Il ne se voyait pas réfuter mot pour mot ce que la jeune femme lui reprochait puisqu’au fond… elle n’avait sûrement pas tort. La seule chose qu’il ne comprenait pas, c’était pourquoi Ellen n’était pas restée chez elle s’il était si insupportable. Passer sa soirée avec un type nul et qui fait peur, on pouvait rêver mieux. Même traîner dans sa chambre sur l’ordinateur semblait plus sympathique de ce point de vue là.

Il soupira un grand coup, laissant sa mauvaise humeur s’évaporer. Trop occupé à ruminer dans son coin, il ne vit pas la main d’Ellen se lever vers lui avant de la sentir sur sa joue. Il posa des yeux ronds sur elle alors que ses pommettes devenaient probablement beaucoup trop rouges pour passer inaperçues. La serveuse interrompit la scène en amenant les boissons, et Wun put reprendre à peu près contenance en plongeant son nez dans sa bière.

La remarque d’Ellen sur son jus d’orange était une excellente occasion pour dériver vers une conversation plus classique et qui leur évitait à tous deux les ascenseurs émotionnels. Il répondit à sa remarque par un sourire en coin, posant sa bière sur la table et jouant avec du bout des doigts.

« Vraiment ? Tu perds tes bonnes habitudes »

Commenta-t-il, légèrement moqueur. Pas qu’il s’en plaigne : il estimait avoir reçu assez de douches avec la française. Cela dit, ce n’était pas parce qu’elle ne lui jetait pas maintenant son verre à la figure que ça ne viendrait pas plus tard. A bien y réfléchir, contrarier la demoiselle lorsqu’il y avait des boissons ou de la nourriture dans le coin n’était vraiment pas une bonne idée. Rien ne disait que cette fois-ci le brun n’allait pas finir avec une assiette de carbonara sur les cheveux !

« Sérieusement… tu sors et tu prends un… jus d’orange ? »

Commenta-t-il ensuite, fixant la boisson orange comme s’il s’agissait de l’ennemi publique numéro 1 –le dernier en date lui avait sauté dessus et avait sauté sur toute sa valise, c’était une bonne raison d’être méfiant, non ?
Et puis… Wun trouvait ça inconcevable. Lui qui avait commandé une bière, c’était déjà un effort de sobriété pour lui. En temps normal, lorsqu’il sortait, c’était vodka sans faute. Mais commander de la vodka dans un restaurant italien aurait été un peu étrange, voir même peut être impossible. Il serait toujours temps d’en prendre une dans un bar –ou chez lui, vu qu’il avait du stock- un peu plus tard dans la soirée.

M’enfin quand même… un jus d’orange ?

La brunette ne s’attarda pas d’avantage sur le sujet, répondant finalement à la fameuse question que Wun avait posé. Et de manière très inattendue, laissant d’ailleurs Wun sur le cul, Ellen répondit tout à fait honnêtement. Il ne pensait vraiment pas qu’elle se montrerait si sincère, pensant que ça allait encore finir en engueulades, en ton qui monte et reproches qui volent. C’était tellement imprévu que sur le coup, le brun ne put empêcher ses joues de s’échauffer jusqu’à prendre une délicate couleur rouge. Et merde, voilà qu’il se remettait à réagir comme un adolescent.

Pourtant, des déclarations, il en avait eu des tonnes, parfois sérieuses, parfois sur le ton de la plaisanterie, parfois aidées par un peu ou beaucoup d’alcool. Parfois beaucoup plus enflammées, parfois tout aussi softs. Il avait toujours su y répondre, généralement avec humour pour éviter de tomber dans du trop sérieux, parvenant toujours à ne pas s’engager via des pirouettes. Mais là, il se retrouvait comme un con à ne pas savoir quoi dire.

A court de pirouette, il baissa les yeux, espérant sans doute que cela dissimulerait sa gêne pourtant plus que flagrante.

« C’est ce que je comptais faire »

Répondit-il sobrement, relevant calmement ses yeux sur elle. Ce qui ne l’aida aucunement à se sentir plus à l’aise, mais enfin, au moins il avait réussi à dire quelque chose, ce qui n’était pas gagné d’avance. Au moins, ils étaient deux à se sentir humilié. Ils pourraient bientôt faire un concours à ce train là.

Heureusement, Lenou vola à leur secours en détournant la discussion gênante vers une discussion plus… neutre disons. Un terrain plus connu pour l’ex-blondinet en tous les cas. Il esquissa un sourire à son « je le sens ». Il ne fallait pas être devin pour comprendre que quelque chose avait changé, dans la mesure où un homme était parti il y a un mois et le voilà qui revenait avec un autre nom, un autre look, d’autres cheveux, et une autre attitude. Alors soit Wun avait un trouble de personnalités multiples –mais ça, la demoiselle s’en serait peut être rendu compte en 3 ans, sauf si c’était très récent- soit il y avait du neuf dans sa vie. Il hocha brièvement la tête, confirmant le soupçon d’Ellen.

Wun jeta un œil du côté de Sara. Elle semblait occupée ailleurs, ce qui signifiait que la nourriture n’allait pas leur être apportée tout de suite et qu’il pouvait donc se lancer dans le fameux sujet qui avait, au fond, justifié l’organisation de ce rendez-vous. Ce n’était pas pour autant qu’il n’allait pas essayer d’être discret. On n’est jamais trop sûr de ceux qui nous entourent, et leurs voisins de table n’avaient pas besoin de tout savoir. De toute façon, Wun n’avait pas prévu de balancer quelque chose comme « j’ai quitté la mafia ! ». Il n’était pas fou ni encore totalement con.

Le brun se pencha donc vers Lenou –et c’est là que le choix de s’asseoir côte à côte et non face à face prenait tout son sens- essayant de ne pas prendre un air trop paranoïaque ou secret qui la ferait non seulement flipper, mais aurait le tort d’attirer l’attention de leurs voisins plutôt qu’autre chose.

« Bon, pour faire simple, j’ai changé de euh… de job »

Lâcha-t-il, haussant les sourcils d’un air suggestif pour lui faire comprendre qu’il parlait de CE fameux job, autrement dit la mafia. De toute façon, il n’était pas franchement sur qu’Ellen savait qu’en parallèle il avait été concierge. Et puis… qui ferait toute une montagne parce qu’il est passé de concierge à vendeur de jouets ?
Il ne lâcha pas Ellen du regard, attendant une réaction qui lui prouverait qu’elle avait compris ce qu’il voulait dire ou au contraire… pas du tout.

Bon, dans son imagination, la déclaration avait été beaucoup plus spectaculaire, impressionnante. Là, ça sonnait comme... rien du tout. Un tout petit changement dans un bonhomme de vie. Un truc sans importance. Le coup du cadeau -l'écharpe- et d'inviter la jeune femme au restaurant semblait alors un peu too much pour une si petite chose à dire. Pourtant, cette petite chose avait véritablement bouleversé la vie de l'ex-mafieux.

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MessageSujet: Re: Suddenly I see... [~Lenou]   Suddenly I see... [~Lenou] EmptyJeu 2 Fév 2012 - 22:25





Le nez englouti dans son jus d'orange pratiquement vide, maintenant, Ellen s'amusait – ou plutôt s'occupait l'esprit – à souffler dans le verre pour créer et enlever de la buée, au rythme de sa respiration. Son cerveau avait décidé de lui donner toute la contenance de ses cinq ans et demi afin de ne pas succomber à l'envie de jeter son regard azuré plein d'espoir sur le dealer, tandis qu'un nouveau silence s'installait joyeusement entre eux – comme un rituel magique qui n'avait de cesse d'être une coutume pour les deux jeunes gens. Un peu comme un petit personnage qui les suivait de près, décidant, par un heureux hasard – ou pas – de venir instaurer une religieuse et longue minute de silence.

« Je suis venue pour manger gratuitement, tiens ! Et puis je ne suis pas une ivrogne, moi. »

Et, dévoilant un sourire mal à l'aise, elle se pencha en arrière pour déposer son dos contre le dossier de son siège, un air pratiquement désinvolte sur le visage. En réalité, et après avoir entendu sa révélation, il était évident que Wunjo allait comprendre que sa venue était tout autre ; qu'elle n'aurait pas su refuser, tout simplement. Il lui aurait demandé de payer qu'elle aurait probablement obéi comme un mouton, malgré des remontrances enfantines et ironiques, dont il était sûrement habitué. Et puis, elle, elle courait pratiquement sur l'or, ça n'aurait pas du tout été un problème de payer ce restaurant ; un peu bas de gamme, certes, mais elle n'y voyait désormais plus que l'intention. Les valeurs qui lui avait permis de mûrir au delà des barrières sociales lui avait apprit qu'il y avait bien autre chose derrière un nom, une réputation, un aspect tangible. Comme ce restaurant. Et aussi comme le dealer, d'ailleurs, qui lui offrait un spectacle qui devenait presque... plaisant. Après tout, être gentil lui allait plutôt bien, avec ses traits doux qui donnaient à son visage un aspect fragile ; et pourtant, elle l'avait connu bien dès fois complètement différents. Et comme cette fois où elle l'avait connu pratiquement mort, qu'elle l'avait observé avec ce visage endormi, si attendrissant mais qu'elle n'avait pas su observer, puisqu'elle ce jour-là avait été probablement le pire de toute sa vie – évidemment, la cicatrice était toujours là. Elle n'en avait parlé à personne jusqu'à présent, et ce n'était pas forcément bon.

Mais à cet instant précis, la demoiselle ruinait plutôt ses allures de jeune femme contre des airs de gamine têtue à qui on aurait demandé de faire quelque chose de mal. En soi, elle avait juste dit la vérité, quelques minutes auparavant. Une vérité qui venait du cœur ; peut-être un peu trop d'ailleurs. Mais si le baiser n'avait pas été du tout convaincant, là, cette-fois, le mafieux réagissait. Elle leva les yeux sur lui, croisant son regard. Ses joues – à lui – étaient rouges feu, probablement autant que les siennes mais c'était différent. Elle esquissa un large sourire, amusée et attendrie, puis, d'une poigne très légère, attrapa du bout des doigts les joues de Wunjo pour les étirer doucement. D'une petite voix ironique, elle s'exclama :

« J'y crois pas, t'es en train de rougir là ! Tu rougis ! »

Mais les quelques personnes qui dînaient aussi dans le restaurant, malgré qu'elles fussent assises assez loin pour ne pas les entendre parler, se retournèrent sur ce petit éclat de joie qui avait éclaté, bruyant et dérangeant tout le monde, sûrement. Ellen se raidit très vite, en se rendant compte qu'ils n'étaient pas tout seuls, en fait, et que tout le monde les regardait d'un œil avisé, chose que son interlocuteur n'avait sûrement pas désiré au départ. Elle se rétracta dans son écharpe, inspirant les relents de parfum qui s'en émanait, et qui ne lui appartenait pas. C'était presque apaisant, mais le dealer enquilla pratiquement aussitôt par la vraie raison de sa présence ici, de ce dîner, de ce changement ; de tout ce qui passait, en fait. On y était. Il se pencha vers elle, et lui annonça très vastement qu'il avait changé de boulot. Et si autour d'eux personne n'aurait pu comprendre l'importance de cet événement, l'estomac d'Ellen, lui, en prenait toute la mesure. Tordu en tous les nœuds possibles et inimaginables, elle eut du mal à garder son regard planté dans le siens ; car d'aussi près, il était très compliqué de résister à ce cœur qui se mettait à battre à en rompre ses côtes.

« Tu veux dire... Que les missions, tout ça... C'est fini ? »

Le souffle pratiquement coupé par cette révélation, la demoiselle eut ensuite du mal à y croire. Pourtant, il avait l'air vraiment sérieux ; et qu'il maintienne ses yeux dans les yeux avaient quelque chose de si réaliste qu'elle ne pouvait pas imagine un seul instant qu'il lui mentait. Et il lui avait déjà menti beaucoup de fois, elle pouvait le reconnaître.

« Si tu as autant changé... c'est pour ça ? Tu vas avoir des ennuis ? »

Ellen murmurait, mais sa voix trahissait quand même de l'appréhension mêlée à de la joie. De la joie, on ne pouvait pas trop l'expliquer. Elle était probablement rassurée que toutes ces missions dangereuses soient terminées. Qu'elle non plus, n'en ferait plus partie, car une fois lui avait largement suffit. Qu'elle ne trouverait plus d'étranges cicatrices sur la peau du dealer, à chaque retour d'une absence pratiquement injustifiée. De l'appréhension, parce que cela signait tout de même la fin de tout. La fin de cette longue histoire compliquée entre les deux jeunes gens, parce qu'il y avait toujours eu la mafia entre eux, une sorte de barrière qui les avaient unis dans une relation si ambigüe qu'il était impossible de savoir s'ils se détestaient où s'ils s'appréciaient ; bien qu'elle eut désormais son idée en tête, bien précieusement enfouie dans un tiroir secret de ses pensées. C'était la fin de ces galères ; et s'il avait vraiment changé, elle ne pourrait plus le taquiner – on pouvait le constater avec la manière dont il avait réagit à ses enfantillages. Du moins, c'était sûrement ce qu'elle pensait. Il allait devenir, petit à petit, quelqu'un d'autre. Et même si il avait prétendu qu'il comptait bien rester avec elle, elle préférait ne pas y croire.

« C'est génial. Mais qu'est-ce que tu fais, maintenant ? »






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MessageSujet: Re: Suddenly I see... [~Lenou]   Suddenly I see... [~Lenou] EmptySam 4 Fév 2012 - 23:45



Spoiler:

Comme de bien entendu, lorsque Ellen fit remarquer qu’il rougissait et que la plupart des regards se tournèrent sur eux, la couleur déjà flamboyante des joues du brun ne fit que s’accentuait. Il voulut lui répondre un bête « pas du tout, j’ai chaud ! », mais réalisa rapidement que c’était la pie excuse au monde et que ça ne le ferait que s’enfoncer d’avantage. A la place, il opta pour une réponse bien plus digne :

« Et alors ? Toi aussi ! »

Oui oui, Wun venait de recourir au fameux « toi-même », aussi connu sous le nom de « c’est c’ui qui dit qui l’est ! ». Brillant et mature, comme toujours.
Ne s’attardant pas d’avantage sur la couleur de leur épiderme –ils pouvaient y passer la journée- il enchaîna sur sa révélation « choc » qui eut un effet… remarquable sur la jolie Ellen, qui ne tarda pas à se répandre en questions diverses.

Lerusse se demanda un instant si la belle s’inquiétait pour elle-même ou si elle s’inquiétait pour lui. Qu’importe, au fond. Dans un cas, ça lui ferait plaisir, même s’il ne l’admettrait probablement pas oralement devant la jeune fille. Dans l’autre cas, il pouvait tout à fait comprendre. Après tout, elle en avait suffisamment bavé à cause de la mafia sans même y être directement mêlée, juste à cause de lui, en somme.

Il ne sut cependant pas quoi répondre à sa question. Lui dire que tout allait bien serait un mensonge, et la demoiselle s’en douterait probablement. Hors, s’il y avait bien une chose qu’elle ne semblait pas aimer, c’était quand Wun lui racontait des bobards –même si la plupart du temps il le faisait pour le bien de la brunette, plus elle en savait, plus elle risquait d’avoir de problèmes. D’un autre côté, s’il lui disait toute la vérité, à savoir qu’il allait probablement avoir encore plus d’ennuis que quand il était dans la mafia, ça risquait de la faire fuir à juste raison. On ne pouvait pas lui en vouloir pour ça, d’ailleurs, il y avait de quoi se faire la malle.

Il hésita donc durant de longues secondes, laissant la question sans réponse alors qu’il observait la jeune femme fixement comme pour la sonder. C’était d’ailleurs une attitude totalement ridicule, et il ferait probablement mieux de lui dire quelque chose plutôt que d’essayer de deviner ce qu’elle souhaitait entendre. C’était aussi une attitude assez rare chez le jeune homme, qui se contrefichait généralement de ce qu’il pouvait bien dire ou faire. Ellen avait peut être raison : il était en train de changer …

« Je fais mon possible pour les éviter, les ennuis »

Répondit-il finalement, avec un sourire qui se voulait rassurant. Il ne mentait pas, au moins. Il était vrai qu’il avait bien ficelé son plan avant de se jeter la tête la première, et il avait fait, depuis, de gros efforts de discrétion et d’intégration. Avec sa malchance habituelle, il avait failli se faire griller plusieurs fois –dont une fois avec une flic- mais au final il s’en était bien sorti. La preuve était là : il était vivant. Il était à peu près persuadé que le jour où la mafia russe le retrouverait, il ne ferait plus long feu sur cette planète. Disons qu’il y serait juste le temps de subir quelques tortures habituelles réservées aux traîtres, et puis on se débarrasserait de lui. Il avait connu des perspectives plus joyeuses mais enfin, il restait optimiste –peut être à tort.

En fait, plus il réfléchissait, et plus il se rendit compte ce qu’il avait dit à Ellen, un peu plus tôt, était une attitude purement égoïste. Il ne s’agissait pas de paroles en l’air, il le pensait vraiment : il aurait bien aimé rester à ses côtés. Mais, outre le fait qu’il n’était pas franchement sûr qu’Ellen veuille de lui à ses côtés, même si elle le lui avait dit, il était avant tout extrêmement con de penser que ça pouvait être une bonne idée. Pour sur, si la mafia russe mettait la main sur Wun et décidait de le tuer, toute personne vivant dans son entourage proche risquait gros.

Réaliser ça –sur le tard, comme toujours- rembrunit considérablement le garçon, qui perdit subitement son sourire alors qu’il fermait les yeux un instant, s’insultant mentalement. Il faudrait bien un jour qu’il arrête de croire qu’il vivait dans un film à la Bonnie and Clyde. Dans la réalité, les gens normaux et non-suicidaires pensent à leur sécurité AVANT de se prendre à rêver de grandes aventures aux côtés d’un mafieux en fuite.
Il rouvrit les yeux, et esquissa un sourire. Ce n’était pas le moment de faire une tête d’enterrement, de pourrir l’ambiance, et d’inquiéter la jeune femme. Autant donner le change et garder ses préoccupations pour lui.

Sara choisit exactement ce moment pour apporter les carbonaras et Wun lui en fut reconnaissant –bien que ça ne soit pas intentionnel, ça faisait diversion juste au bon moment. L’ex-blondinet adressa un bon appétit à Ellen avant de commencer à manger. Trop penser lui donnait atrocement faim.
La question de Lenou le força à réfléchir à quelque chose d’autre et lui permit d’alléger un peu ses pensées.
La question l’amusa et le dérangea à la fois. Cette phrase lui donnait la très désagréable impression qu’aux yeux des autres, il n’était finalement que Wun le mafieux. Que c’était indissociable, et que par conséquent, s’il n’était plus mafieux, il n’était pour ainsi dire plus rien. Comme si on disait à une lampe de chevet qui n’éclaire plus : mais euh… tu fais quoi maintenant du coup ?

Pourtant, la question était tout à fait banale, et il était légitime et logique de la poser à une personne ayant quitté son précédent « emploi ». Le problème ne venait pas de la question, ni d’Ellen, elle venait de Wunjo lui-même. Il était vrai qu’après avoir passé tant de temps dans la mafia, en être sorti avait crée une espèce de crise identitaire. Il la dissimulait plutôt bien –entre autre parce qu’il avait passé 1 mois sans avoir parlé à aucune personne proche de lui- mais elle était bel et bien là, le rendant plus susceptible, comme la jeune française en avait déjà pu faire l’expérience. La moindre critique l’atteignait directement, et ce pour une raison très simple : jusque là, même si on lui reprochait des choses, il se rassurait toujours en se disant que, de toute façon, il jouait un rôle, et qu’on ne reprochait des choses qu’à ce rôle. Maintenant qu’il n’était plus que lui, il n’y avait plus que lui pour porter la responsabilité des reproches.

Autant dire qu’en plus de sa crise identitaire, Wun se prenait en pleine face une crise de confiance en soi. Il se sentait notamment plus vulnérable, et si jusque là le fait que certains de ses proches puissent disparaître définitivement de sa vie le dérangeait, ça devenait presque insurmontable aujourd’hui. Mais ça encore une fois, il n’irait pas le dire. La seule personne qui ne lui faisait pas peur, c’était Akim. Parce qu’il le connaissait déjà sous toutes ses coutures, alors il ne risquait pas d’être surpris. Et puis, les commentaires de son frère l’avaient toujours blessé, ça ne changerait donc pas beaucoup à l’avenir. C’était très différent pour toutes les autres personnes de son entourage, jusque là habituées à l’indifférence du russe face aux reproches, critiques, ou insultes.

Bien évidemment, Ellen ne pouvait pas deviner tout ça juste en observant Wunjo. Elle pouvait, maintenant qu’elle savait tout, à la limite, s’en douter, étant donné ce qu’il traversait, mais ça s’arrêtait là. De là à ce qu’elle comprenne pourquoi Wun prenait la mouche pour un rien, il y avait un chemin à parcourir.

Réalisant qu’avec tout ça, il s’était perdu dans ses pensées sans répondre à la question pendant quelques secondes, Wun cligna des yeux, reprenant pied dans la discussion.

« Je travaille. Normalement. Je suis vendeur dans un magasin de jouets »

Il esquissa un sourire moqueur, sachant lui-même que c’était à peu près le dernier métier dans lequel on l’imaginait –après prêtre, policier et juge d’instruction sans doute. Au final, peu de gens savait que Wun était un grand fana de jouets en général, et de peluches en particulier. Il adorait aussi les dessins animés.

« C’est au centre commercial, au deuxième étage, en face du café Hiroto, si jamais tu veux passer me voir quand je te manque trop »

Enchaîna-t-il, esquissant un sourire amusé, imaginant mal Ellen se pointer à sa boutique en lui avouant qu’elle avait envie de le voir. Qu’importe : malgré la crise identitaire, les vieilles habitudes étaient tenaces, et taquiner la demoiselle en faisait bien sur partie.

Il replongea presqu’aussitôt le nez dans ses pâtes, galérant avec sa fourchette à les enrouler sans s’en mettre partout. De ce côté-là, le brun ne s’était pas arrangé : toujours aussi maladroit. Il redressa le nez vers Ellen, qui semblait bien plus douée que lui de ce côté-là. En même temps, le type qui avait inventé les spaghetti était FORCEMENT un sadique.

« En tout cas je vois que j’ai plutôt un bon timing niveau déménagement, puisque tu vas quitter la maison toi aussi »

Ajouta-t-il, à moitié en s’adressant à la jeune femme, à moitié pour lui-même. Si par le passé, il lui arrivait parfois de se parler à lui-même, cette habitude s’était amplifiée depuis qu’il travaillait au magasin de jouets. La plupart du temps, il s‘adressait au vieux, mais celui-ci ne répondant pas la plupart du temps –en fait il répondait si on lui posait une question- Wun avait fini par faire des commentaires à haute voix pour lui-même. Il essayait de se retenir devant les clients, pour ne pas passer pour un allumé, mais là, il avait un peu baissé sa garde. Qu’importe, la remarque n’était ni déplacée, ni insultante, elle pouvait donc tout à fait être adressée à sa compagne.

« Remarque c’est un bon age pour s’installer »

Poursuivit-il en hochant la tête d’un air docte. Qu’en savait-il ? Pas grand-chose en fait. Il constatait juste que de plus en plus de ses connaissances ayant à peu près l’age d’Ellen quittaient le cocon familial ou les résidences universitaires. Et puis, les parents de la jeune femme avaient les moyens, ils pourraient probablement lui payer l’appartement ou au moins l’aider. Et surtout, il ne trouvait rien de mieux à dire que ça, puisque ce qu’il aurait voulu dire, en vérité, c’était que ça le faisait chier qu’elle quitte cette maison. Malheureusement, il était incapable d’expliquer clairement et logiquement pourquoi, il n’était donc même pas question qu’il ne le dise. Autant balancer une banalité affligeante à la place, il se sentait, au moins, moins con.

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MessageSujet: Re: Suddenly I see... [~Lenou]   Suddenly I see... [~Lenou] EmptyDim 5 Fév 2012 - 18:46

Spoiler:





Ellen, ne réussissant pas à trouver la force de baisser les yeux, passait toute sa volonté de tout savoir dans son regard, d'autant que Wunjo mit quelques secondes à lui répondre. Comme s'il réfléchissait, comme pour essayer de mettre des mots sur quelque chose qu'il avait envie de lui cacher. Il l'observait avec tant de force que ça en devenant pratiquement gênant, et elle sentit des pigments lui monter au joues. Elle n'y fit cependant pas très attention – il devait être habitué, et d'autant qu'il lui avait retourné sa réflexion quelques instants plus tôt, elle passa outre les colorations de ses pommettes. Ce qu'il lui répondit ne la rassura pas, et elle ne répondit même pas à son rire qui se voulait probablement chaleureux. L'estomac de la demoiselle ne pouvant se tordre d'avantage, elle sentit que sa gorge coincée témoignait son envie assommante de pleurer comme une enfant vexée – ou blessée, au choix. En réalité, il semblait courir le même danger qu'avant, et le fait d'avoir changé toute son apparence manifestait un profond désir de se cacher, c'était forcé.

« De ton... Possible ? »

La serveuse se dirigeant vers eux, Ellen ne put continuer sur sa lancée. Les assiettes de carbonara furent déposée avec soin devant eux, et l'odeur que ce plat dégageait semblait rappeler à son fort intérieur qu'elle avait faim et d'ailleurs, elle avait toujours faim, de toute façon. Son interlocuteur n'ayant pas perdu de temps pour plonger sa fourchette dans les pâtes, elle l'imita et immobilisa toute son attention sur son assiette, se forçant à ne pas dévorer pour paraître un minimum charmante en toute situation. Ce qui pouvait sembler absolument grotesque puisque Wunjo l'avait connue dans des états aussi pitoyables que ridicules. Le moment pour lui avouer qu'il était désormais vendeur de jouet, n'était peut-être pas si approprié. Ellen avala de travers, faillit recracher tout ce qu'elle avait dans la bouche – tellement glamour – et jeta un regard abasourdi sur le dealer, avant d'éclater de rire, et de bon cœur, pour une fois, même si on pouvait y déceler une pointe de nervosité. Lorsqu'elle fut calmée, et son rire cristallin ne dura qu'un court instant, elle reprit son souffle, se pencha en avant et murmura d'une voix à peine audible.

« Tu me fais marcher, là ! »

Mais lorsqu'il lui indiqua l'adresse exacte, elle comprit qu'il ne la faisait pas si marcher que ça. Ç'en était presque ironique, de passer de mafieux à vendeur de jouet. C'était juste encensé, improbable. Elle imaginait vraiment mal ce grand brun vendre des jouets à des enfants, quoique l'image lui paru un instant adorable. Après tout, les traits de son visage allait bien avec l'emploi. Mais pas le caractère – si au moins sa gentillesse n'était pas éphémère.

« Ça mérite au moins que j'aille vérifier... ».

Sous entendu, je passerais te voir parce qu'en effet, tu vas me manquer. Mais ça, bien sûr, elle prit bien soin de le garder pour elle. La demoiselle leva un regard inquiet sur Wunjo, qui s'était remit à manger. Vendeur de jouet. Finalement, elle ne le connaissait pas du tout. Cet homme qui se tenait devant elle, qui l'avait maintes fois agacée et empêtrée dans des galères impossibles. Qui était entré dans sa vie tel un boulet de canon, et qui s'était encré en elle avec un soin tout particulier, pratiquement réfléchi. Cet homme qui était dans la mafia, mais dont elle ne savait pas du tout l'histoire, dont elle ne connaissait pas l'entourage, dont elle ne connaissait pas le vrai caractère, dont elle n'avait plus peur mais qui lui inspirait la peur. Elle frémit, rabaissa le nez dans son assiette de pâte à la carbonara, qui refroidissait. Mais elle semblait avoir perdu l'appétit. Les souvenirs s'enchaînaient dans son esprit sans qu'elle puisse y mettre un terme, et sa peur la plus profonde était que s'il avait changé pour se cacher des ennuis, c'était qu'il était véritablement en danger. S'il restait ici, c'était peut-être par obligation envers elle – même si ça paraissait peu probable, elle sentait la culpabilité monter dans ses veines comme une adrénaline néfaste. Empoisonnée par son malaise, Ellen enfourna une pleine fourchette de son plat dans sa bouche, rendant ses joues gonflées et pas très élégantes. Un hamster aux yeux bleus qui avait du mal à mâcher, et qui maltraitait le reste de ses pâtes avec les dents de sa fourchette. Elle jeta un coup d'œil à son voisin qui semblait ne pas y arriver. A vrai dire, il se débrouillait assez mal. Un sourire amusé aux lèvres, Ellen saisit la main de Wunjo et lui fit mimer le mouvement adéquat pour faire enrouler les spaghetti autour de son couvert. C'était l'archi minimum qu'elle pouvait faire pour lui.

« Ah... oui, c'est sûr. Ça va me changer. Un peu de liberté...! »

En réalité, elle se fichait royalement de la liberté. Elle désirait simplement sortir de ce cocon familial qui la méprisait et qui la coinçait dans une prison de solitude où l'attente que quelqu'un revienne au nid la bousculait. La seule chose qui la hantait était qu'elle ne verrait plus le dealer comme avant, et chose inexplicable, parce qu'elle avait longtemps désiré qu'il la laisse tranquille, elle regrettait de devoir léguer cette chambre d'ami à ses parents. Ses parents qui allaient vendre cette petite maison, parce qu'elle avait surtout servi de logement à la demoiselle tout près de l'académie, et qu'eux n'y passaient que pour lui rendre visite. Les hôtels de nos jour, ça existait, de toute façon. Ellen leva les yeux sur Wunjo. Elle prit soudainement conscience de l'ampleur des choses : ce grand brun faisait partie intégrante de sa vie, et elle n'était pas sûre, malgré ses confirmations, qu'il continue à la voir comme il le faisait avant. S'il avait changé, alors tout allait changer avec lui, environnement, milieu social. S'il avait des ennuis, il allait continuer à fuir. Et s'il avait été capable de lui tirer dessus, un jour, c'était qu'il y avait une raison. Ellen sentit des gouttes salées au coin de ses lèvres, et elle détourna bien vite les yeux sur son assiette. Mais c'était, désormais, bien plus fort qu'elle. La demoiselle se tourna vers son interlocuteur, glissa ses bras autour du cou du dealer, le serra contre elle, pleurant avec avidité mais aussi silencieusement qu'elle le pouvait.

Parfaitement consciente de son acte, cette fois-ci, elle se fichait éperduemment de ce que pouvait penser ses voisins de table. A cet instant précis, il n'y avait plus que le geste qui comptait, parce qu'elle avait la mauvaise sensation qu'elle n'aurait plus l'occasion de quoi que ce soit, après cette soirée.











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Wunjo Ivanov
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MessageSujet: Re: Suddenly I see... [~Lenou]   Suddenly I see... [~Lenou] EmptyMar 7 Fév 2012 - 0:40



♪ Why the hell it means so much to me ? ♪ ~ KT Tunstall

Wun avait mis tant d’effort à offrir une réponse acceptable à Lenou, mais cette dernière ne semblait ni convaincue ni emballée par son “possible”. Il aurait volontiers tenté de la rassurer –comment ? c’était difficile à dire- mais Sara et son éternel timing parfait avait décidé de mettre fin aux festivités et de lancer les festivités de la faim. Ce n’était, selon Wun en tout cas, pas plus mal. Ca lui laissait un peu plus de temps pour trouver quoi lui dire si elle remettait le sujet sur la table. Là, à part lui balancer un « ben je suis vivant, c’est déjà bien », qui n’avait rien d’encourageant, il était un peu à court d’idées de génie.

Et puis il avait faim, tout simplement, et les odeurs venant des tables voisines ou s’échappant des cuisines lui titillaient le nez.
D’ailleurs la jeune française ne semblait pas non plus se faire prier pour manger de bon cœur, et ce malgré les dernières nouvelles apportées par l’ex-blondinet. D’ailleurs il n’avait pas fini avec ses nouvelles, le voilà qui annonçait son nouveau job à Ellen. Et l’annonce lui fit de l’effet. Elle faillit s’étouffer sous les yeux écarquillés de Wun. Allons bon… c’était SI perturbant que ça ? Il n’osait pas imaginer la tête d’Ellen si elle le voyait avec sa collection de t-shirt de travail, allant du t shirt jaune avec un crocodile jouant au foot au polo vert pomme avec une otarie faisant de la balançoire… Ca changeait du style décontracté qu’on lui connaissait d’habitude, c’était certain.

« Mais non, ça parait si incroyable ? »

Demanda-t-il honnêtement surpris. Le fait que les gens n’associent pas les ex-mafieux avec les vendeurs de jouets semblait réellement le surprendre … que voulez-vous, Wun était parfois franchement déconnecté de la réalité.

« Vérifie, vérifie, il n’y a qu’un petit vieux et un vendeur avec des t-shirts multicolores dans la boutique, par élimination tu devrais me trouver facilement »

Répondit-il, hochant la tête presque fièrement. Certes, ce n’était pas le job le plus classe, le mieux payé ou plus intellectuel de la terre, mais enfin, c’était un job légal et il mettait du cœur à l’ouvrage alors oui, il était plutôt fier de lui sur ce point là. Pour le reste… il y avait encore du boulot. Wun restait un handicapé sentimental de première, et si les récents changements l’avaient changé de pierre en véritable humain, ça ne le rendait que plus vulnérable pour l’instant. Vulnérable et très instable. Il savait bien qu’il fallait qu’il mette un peu d’ordre dans sa vie sociale, mais ça n’était pas chose aisée pour lui, et lorsqu’il essayait, comme ce soir, ça sentait le fiasco à plein nez.

Préférant focaliser toute son attention sur son assiette plutôt que sur autre chose de plus sérieux, sa maladresse ne passa pas inaperçu aux yeux de Lenou –difficile de passer inaperçu, il s’en foutait partout sauf là où il fallait : dans sa bouche. Le brun releva les yeux vers la jeune fille qui arborait un sourire amusé, trouvant visiblement drôle de voir le russe se dépatouiller comme un gosse. Il ne put retenir un léger frisson lorsqu’elle lui attrapa la main et se flanqua une baffe mentale pour être aussi à fleur de peau en présence de la demoiselle. Au moins, ses joues n’étaient plus rouges, et il tentait de porter toute sa concentration sur les viles spaghettis.

« Qu’est-ce que je ferais sans mon experte en pasta ? »

Déclara-t-il, un sourire en coin, essayant de reproduire le geste par lui-même. Ca marchait de toute évidence mieux que de piquer à l’aveuglette en espérant attraper une malheureuse nouille…
Excellente question soulevée là, d’ailleurs : que ferait-il sans elle. Sans doute beaucoup de chose. Wun n’avait jamais était dépendant d’Ellen, et il continuait son petit bonhomme de chemin normalement même lorsqu’il ne la voyait pas pendant un temps. En tout cas, factuellement parlant, il n’était pas dépendant. Sentimentalement parlant, il n’en était pas ou plus très sûr. Et comme le brun était un pro en matière de procrastination psychologique –autrement dit, l’art de remettre à plus tard la réflexion, en se disant sans doute que ça se règlerait tout seul- ça restait dans un coin de sa tête à le démanger comme une piqure de moustique qu’on n’aurait jamais soigné. Il finirait bien tôt ou tard par devoir faire un point dessus.

En attendant, rien de tel qu’une bonne discussion sur la pluie et le beau temps pour faire patienter la piqure de moustique psychologique. Il hocha la tête en réponse à la remarque d’Ellen, se gardant bien de lui dire ce qu’il pensait sur le sujet. Wun pourrait faire une dissertation sur la liberté, lui qui, longtemps, en avait eu trop sans en avoir réellement. Drôle de paradoxe que celui de la petite main mafieuse. Il n’avait pas envie de disserter ce soir, alors il se contenta d’acquiescer. Dans les grandes lignes, il était d’accord : la liberté était bonne à prendre. Après dans les détails, c’était discutable, mais ce n’était pas le moment de faire un débat.

Il s’apprêtait à lui répondre quelque chose de bateau, pour la forme, comme « J’imagine oui » -la phrase par excellente à sortir quand on en a rien à foutre mais que « lol » semble trop déplacé- lorsque subitement il se retrouva avec une Ellen en pleure littéralement pendue à son cou. M’enfin c’était tout de même pas croyable l’effet qu’il avait sur elle. La dernière fois qu’elle l’avait revu, elle lui avait pété le nez. Cette fois-ci, elle fondait en larmes. Wun allait finir par croire qu’il y avait quelque chose qui clochait chez lui –il serait temps de s’en rendre compte, soit dit en passant. Il en avait fait pleurer des nénettes, mais généralement il s’en contrefichait, et surtout, il savait pourquoi.

Là… rien. Pas même une insulte pour le guider. Il mit quelques secondes à réagir, retraçant ses faits, ses dires, cherchant la raison de ces larmes. Mais non, il n’avait même pas été méchant…

Puis réalisant que jouer la statue quand quelqu’un pleure collé contre vous ce n’était pas la meilleure chose à faire, il abandonna temporairement sa quête de vérité pour reporter son attention sur la demoiselle en détresse. Lentement, presque tendrement, il referma son bras gauche sur le dos de la jeune fille, l’accueillant dans un cocon qu’il voulait réconfortant. Sa main se posa avec précaution, comme s’il manipulait de la porcelaine, sur l’épaule de la jeune fille. Instinctivement, il vint déposer son autre main sur la chevelure brune de la jeune fille, la palpant presque affectueusement pour essayer de la calmer.

« Eh eh.. »

Marmona-t-il, jetant des regards noirs aux alentours pour forcer les voisins à détourner leur regards réprobateurs. Encore un briseur de cœur, devaient-ils se dire. Dans certains cas, beaucoup de cas même, ils auraient eu raison, mais là Wun avait une féroce envie de plaider non coupable. Malgré cela, il avait bien conscience que ce n’était pas le principal souci et qu’il aurait tout le temps après de plaider sa cause. Pour l’instant, il avait une Ellen effondrée dans les bras.

L’ennui, c’était que Wun n’avait jamais été bon en consolation. A part raconter des conneries pour détendre les gens, il ne voyait pas très bien pas quoi dire, encore moins lorsqu’il ne connaissait pas la cause de la crise de larme. De quoi parlaient-ils juste avant ? Ah oui, de déménagement. Wun fronça les sourcils : était-ce ça ?

Sans interrompre sa main qui tripotait plus que ne caressait les cheveux de la jeune femme, Wun poursuivit, toujours d’une voix assez basse :

« C’est de déménager qui te met dans cet état ? »

Il avait du mal à imaginer Ellen pleurer toutes les larmes de son corps parce qu’elle n’habiterait plus chez ses parents… mais bon. Il avait beau cogité, rien lui venait. A moins que … ?

« Attends… c’est pas parce que je suis revenu quand même ? »

Lâcha-t-il soudain, incrédule. La dernière fois, elle lui avait collé un poing, alors pourquoi pas des larmes, cette fois-ci ? Certes, on passait de la grosse colère à la grande tristesse, mais ne disait-on pas que les femmes pétaient un cable lorsque les hormones s’en mêlaient ? Si ça se trouve, Dame Nature était de la partie, mais ça, bien sur, le brun n’allait pas lui demander. Dans la famille cassage d’ambiance assurée, je demande la mère (nature) : Ellen, tu ne pleures quand même pas parce que tu as tes règles ? Non, tout de même. Il y avait des limites, et Wun pinça ses lèvres pour ne pas lui poser de questions grotesques.

Spoiler:


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MessageSujet: Re: Suddenly I see... [~Lenou]   Suddenly I see... [~Lenou] EmptyMar 7 Fév 2012 - 21:50





Et si tout le monde les regardait, Ellen semblait se contre ficher de tout ce qu'on pouvait bien penser d'eux. D'un oeil extérieur, ça ressemblait à un dîner aux chandelles qui tournait mal, et on imaginait aisément que la pauvre demoiselle venait de se faire larguer par son petit ami, et qu'elle se raccrochait à lui comme un chiot abandonné qui refusait de voir les choses en face. Et c'est comme cela que les autres les voyait, jetant des regards pathétiques sur Wunjo qui lui, n'avait rien demandé, et qui se retrouvait dans une bien pitoyable situation. Une jeune femme pendue à son cou, qui pleurait sûrement toutes les larmes de son corps, et si tel pouvait le permettre. En réalité, ça faisait très longtemps qu'elle n'avait pas pleuré comme ça. Sûrement parce que les évènements vécus avec le mafieux – ou plutôt, l'ex mafieux – l'avait endurcie, et persuadée qu'il y avait plus énorme raison de pleurer, au lieu d'être vexée et sensible pour n'importe quoi. Il fallait bien dire aussi que se faire tirer dessus l'avait rendue un peu moins susceptible, surtout deux fois, et encore plus lorsqu'elle avait manqué de se faire violer, tuer, ou encore même lorsqu'elle avait du soigner une blessure bien gore. Le pire avait sûrement été de se taire, même si quelques bribes de révélations avaient été livrées à Noahki, dans le vif d'une conversation. Et puis il avait fallu supporter sa mère, intraitable ; et l'absence désormais définitive de ses deux petites sœurs. Que ses parents viennent et partent à leur gré, et que Wunjo commence à les imiter, comme si son cœur n'était qu'un moulin dans lequel on pouvait entrer et sortir à volonté, sans se soucier de quoi que ce soit.

Mais il lui semblait que cet instant là était une goutte d'eau parmi toutes les autres, et qui venait faire déborder ce trop plein de « gardé pour soi ». Mais bien sûr, il n'y avait pas que ça, et il était évident que dame Nature n'y était pour rien, pour une fois. Et bien entendu, Wunjo était bien à côté de la plaque – ou il le faisait exprès, et c'était peut-être possible, en fait. Mais il était bien trop gentil pour faire semblant, et c'était un peu comme si elle savait, au fond, qu'il ne ferait plus semblant désormais.

En attendant, elle tentait de se calmer, se trouvant de plus en plus pathétique. Le souffle saccadé, cela ne s'arrangea en rien quand le dealer l'encadra d'un bras, caressant ses cheveux de son autre main. Elle se sentit frissonner et se sentit d'autant plus stupide que ce geste semblait l'apaiser, la rassurer. Une sorte de cocon protecteur dont l'effet, peut-être involontaire, semblait vraiment bien fonctionner sur elle. Mais Ellen resta accrochée à sa position initiale, s'imprégnant de cette chaleur, et les yeux larmoyants qu'elle avait fermés pour s'emprisonnait elle-même dans ses pensées, et y mettre un peu d'ordre. Mais la première constatation du jeune homme l'amusa, tant et si bien qu'elle réussi à lâcher un rire léger, mais noué par l'angoisse qu'elle ressentait désormais à vitesse grand V.

Déménager, ce n'était pas ce qui la mettait dans cet état. Et malgré sa teinture, Ellen se demanda s'il n'était pas réellement blond, de fait de ses questions qui n'avaient pas tellement de sens si on considérait qu'il la connaissait peut-être mieux qu'elle ne le connaissait lui.

« Tu ferais tellement de choses, alors que moi...  »

En référence aux remarques précédentes de l'ex-mafieux, et sous entendu qu'elle était pratiquement sûre, désormais, qu'on lui aurait enlevé un morceau de son cœur s'il était définitivement parti. Parce qu'en réalité, Ellen n'avait pratiquement personne autour d'elle ; et si on pouvait la croire adulée d'amis et d'admirateurs secrets, ce n'était qu'une illusion. Pratiquement personne ne la connaissait, et ne l'appréciait à sa juste valeur : soit tout ce qu'elle était aujourd'hui, et non avant. Même si son passé la suivait comme une ombre malsaine, elle allait d'autant de l'avant, qu'elle avait évolué avec Wunjo. Et parce qu'en réalité, elle n'aurait pas fait tant de choses de plus qu'aujourd'hui, sans lui ; et elle se sentait fautive de l'entraver comme elle le faisait. Et surtout, qu'elle le laisse dans l'ignorance. Mais son orgueil était plus fort que tout, et elle avait déjà avoué bien des humiliations – pour elle.

La demoiselle relâcha finalement son étreinte, et élevant une main vers lui, elle pointa un doigt sur son front et le repoussa doucement. Puis elle garda ses bras le long de son corps, une main tenant un coude, le nez baissé dans l'écharpe rose.

« T'es bête. »

Marmonna-t-elle, la voix a demi cassée par sa crise de larmes qui lui donnait un air de martyre, avec ses cheveux sauvages qui tombaient un peu n'importe comment. Un vague sourire s'attardant sur son visage, dont les yeux bleus avaient rougis, et dont les traits semblaient inconsolables. Malgré tout, elle baissa les yeux – pour ne pas se confronter au regard vairon de son interlocuteur.

« Si tu es revenu, c'est que tu vas repartir. »

Glissa-t-elle dans un souffle, essuyant ses joues humides du plat de la main, avec une maladresse gauche et gênée qui traduisait sans doute le sous entendu de ses paroles. Encore très proche de Wunjo, la demoiselle déglutit lentement en se détournant vers son assiette, se gardant bien de le regarder, et serrant la gorge pour limiter l'arriver imminente de nouvelles larmes avides de la rendre encore plus ridicule qu'elle ne l'était déjà. Elle eut un sourire à demi blasé, et de nouveau, levant à peine les yeux sur lui, elle passa une main sauvageonne dans les cheveux du dealer. Comme si rien ne s'était passé, comme si elle ne lui avait pas, une fois encore, envoyé un signe à la volée.

« Tu comprend rien. »

Et pour couronner le comble de son implicite, elle attrapa sa fourchette en triturant ses pâtes, l'air perdu, et songeant – pour penser à autre chose – au dealer équipé d'un T-Shirt où se promènerait une peluche sur fond bleu turquoise.









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MessageSujet: Re: Suddenly I see... [~Lenou]   Suddenly I see... [~Lenou] EmptyJeu 9 Fév 2012 - 14:25



♪ J'ai, et je le déplore, quelques fois, quelques torts
Je suis un homme, tu sais, et pas un homme parfait ♪
~ DSLZ

Lentement mais surement, Ellen sembla retrouver un peu de contenance, même si le moral n’était visiblement pas au rendez-vous. Elle marmonna quelques commentaires supposés aider Wun á comprendre ce qui lui arrivait, et le russe fronça légèrement les sourcils.

« Partir ? »

Répéta-t-il comme si Ellen s’était remise à parler en français et qu’il ne comprenait plus rien –pas besoin de parler en français pour qu’il ne comprenne rien soit dit en passant. L’idée lui semblait de toute évidence grotesque, si on en croyait le ton de sa voix.

« Où tu veux que je parte ? »

Demanda-t-il, fronçant un peu plus les sourcils, concentré sur la question. En fait, il y avait des tas d’endroits où Wun aurait pu partir, dont son pays natal où il n’avait pas remis les pieds depuis … très longtemps. Mais des endroits où il VOULAIT aller, il n’y en avait pas des masses. La Russie était de toute évidence en queue de liste : c’était le dernier endroit où il voulait et devrait mettre les pieds. Du reste… Wun n’avait pas tellement envie de quitter le Japon, il s’y était habitué, et même dans le Japon même, il ne voulait pas partir de Keimoo, puisque c’était le seul endroit où les petits fragments de sa vie étaient rassemblés.

« J’aime beaucoup ta logique : quand quelqu’un revient, tu considères qu’il va partir ? »

Enchaina-t-il se demandant où la jeune femme allait pécher un tel raisonnement. Bon, certes, par le passé ce raisonnement c’était avéré juste le concernant, mais les choses étaient un peu différente maintenant qu’il n’avait plus de missions et surtout, qu’il avait un boulot fixe. Le vieux n’apprécierait probablement pas que Dan disparaisse du jour au lendemain.

Lorsque la demoiselle finit par le lâcher, repassant en mode autiste-le-nez-plongé-dans-son-assiette, Wun ne la lâcha pas du regard – il était beaucoup plus facile de la fixer lorsque elle-même regardait ailleurs, pour tout dire. Elle passa une main dans les mèches sombres et indisciplinées de l'ex mafieux, qui songea que le changement de couleur semblait vraiment l’obséder. Qu’importe. A la remarque d’Ellen lui disant première qu'il était bête, et deuxièmement qu’il ne comprenait rien, il hocha la tête.

« On est au moins d’accord la dessus »

Wun ne comprenait rien , c’était là tout le problème –enfin pour être tout à fait exact, un des nombreux problèmes.

Le brun soupira face à la situation : non seulement il n’y pigeait presque rien, mais en plus, il était encore perdu dans un dilemme infernal : il était partagé entre contredire la demoiselle avec véhémence en lui affirmant que non, il ne comptait pas partir, et se taire, puisqu’il venait lui-même d’arriver à la conclusion que être auprès de la jeune femme, c’était la mettre en danger.
Il ne savait pas bien ce qui était le mieux. Et que penserait Ellen de l’une et de l’autre solution ? Le mieux était peut-être de lui expliquer la situation, au fond. Apres tout prendre une décision pour elle serait égoïste … et surtout, Wun ne savait pas du tout quelle décision prendre. Comme souvent dans ce genre de cas, il optait pour la facilité –même si dans ce cas même la solution de facilité lui semblait…compliquée.

« Cela dit… »

Commença-t-il, se demandant comment introduire le sujet correctement, et comment il allait le dire sans faire trop de pot cassé…

« Pour ta propre sécurité, je pense qu’il est… mieux que je ne sois… pas dans le coin »

Mouais. Le russe grimaça. Il avait l’impression d’écouter un charlatan, un vieux politicien essayant d’annoncer les mauvaises nouvelles avec le plus de neutralité possible, et il détestait ça. On lui aurait sorti la même phrase qu’il aurait volontiers foutu une claque a son interlocuteur. Il soupira à nouveau, désespéré par lui-même cette fois-ci.

Il attrapa la main d’Ellen pour l’empêcher de continuer à remuer sa fourchette dans l’assiette presque vide, ce qui créait un tintement du métal sur la porcelaine assez stressant, mais surtout pour attirer son attention en pressant légèrement sa paume et la forcer à relever le nez et le regard.

« Ecoute. »

Reprit-il, bien décidé a, pour une fois, faire preuve de clarté dans ces propos, ce qui était presque aussi bien qu’une offre spéciale Noel venant d’un type comme Wun.

« Comme je te disais, j’essaye d’éviter les ennuis, et je pense que je ne m'en sors pas trop mal »

Expliqua-t-il en toute honnêteté. Il serait exagéré de dire qu’il s’en sortait BIEN dans la mesure où il avait déjà rencontré au moins 4 personnes l’ayant reconnu… mais dans les grandes lignes il avait fait un beau boulot concernant sa disparition.

« En tout cas, je ne prends pas de risques inutiles »

Précisa-t-il, ce qui était relativement faux, puisque Wun prenait toujours des risques inutiles sans vraiment s’en rendre compte. Disons que en comparaison d’autrefois, il s’était assagi. Mais tout est toujours relatif.

« Mais la situation n’est clairement pas sûre. Et le terrain n’est pas dégagé. Et je pense que tu es bien placée pour savoir ce qui arrive quand les choses dérapent »

Poursuivit-il avec un sourire mi dépité mi coupable, car coupable, il l’était. Si la dernière fois Ellen s’était faite capturer, c’était uniquement par sa faute. Ce n’était certes pas gentil de rappeler ce genre d'événement a la demoiselle, mais le but était de lui rappeler la gravité de la situation.
Là il avait pris des précautions et même si l’organisation (enfin certaines personnes) connaissaient l'existence d’Ellen, ils ne savaient rien sur elle, pas même son prénom et encore moins son nom. Ce qui ne voulait pas dire qu’elle était en sécurité, ou en tout cas pas quand elle trainait avec Wun.

« Enfin bref, tout ça pour dire que ce n’est pas une bonne idée que je te tourne autour »

Phrase qui aurait très bien pu vouloir dire autre chose, soit dit en passant, et qui probablement sonnait comme autre chose pour tous leurs voisins, même si dans le contexte Wun avait juste voulu dire que lui près d’Ellen, la jeune femme était probablement exposée a de multiples risques.
Wun cligna des yeux plusieurs fois, comme s’il se réveillait enfin. Etonnamment, ça allait mieux maintenant qu’il avait balancé ce qui le tourmentait. Bon, techniquement, il n’avait pas TOUT balancé. Il n’avait pas précisé qu’il hésitait entre rester auprès d’elle, parce qu’il en avait envie, tout simplement, et fuir, de nouveau, parce que c’était probablement le mieux pour elle. Ça se résumait plus ou moins à : agir égoïstement ou non. Et si, d’ordinaire, Wun n’hésitait pas à étaler son égoïsme, l’enjeu cette fois-ci lui semblait un peu trop important pour décider tout seul et imposer ses caprices à tout le monde. Il y a un an, ou deux, il ne se serait pas gêné, mais il fallait croire que malgré tout il avait grandi.

Il posa donc son regard sur Ellen, l’air de lui dire « à ton tour de parler ». Il aurait probablement dû commencer par là, car après tout, l’avis de la française était un peu au centre de la décision à prendre : si par exemple elle lui disait tout bêtement « Bah si t’es dangereux, casse toi », ça règlerait le problème, puisqu’il n’allait pas non plus lui coller un boulet -pas lui, un vrai, en plomb- au pied pour qu’elle reste ici.

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MessageSujet: Re: Suddenly I see... [~Lenou]   Suddenly I see... [~Lenou] EmptyLun 20 Fév 2012 - 21:45





Sa fourchette provoquait contre l'assiette un son particulièrement désagréable de grincement sec et rapide, se répétant aussi souvent que la jeune femme décidait de jeter son dévolu sur son reste de pâtes, le regard jeté un peu au hasard dans le vide, au delà des tables – bien loin dans ses pensées. Elle donnait l'impression inadéquate de n'écouter que vaguement son interlocuteur, alors que toute son attention était figée sur les quelques paroles qu'il lui délivrait encore en messe basse – du moins assez pour que les voisins ne puissent plus les entendre, ni les épier, malgré les quelques regards intrigués qui se tournaient vers eux. Elle n'y faisait même plus attention, ses yeux rougis et ses pommettes encore humides reflétant sur elle l'attitude d'une petite amie trompée ou trahie. Le parfait tableau du couple brisé ; quand bien même on aurait pu les imaginer en couple, une image qui lui paraissait plutôt incompréhensible et qui, à défaut d'y penser, la gênait et l'embarrassait : certes, il ne fallait pas qu'elle y pense, et surtout dans un moment comme celui-ci.

« Tu m'as un peu formatée avec cette idée. »

Lâcha-t-elle d'un air pensif, essayant avec conviction de ne pas tourner la tête et préférant observer la jolie serveuse qui travaillait à accueillir un client et sa dame, tous deux très bien habillés, un style de bon chic bon genre. Finalement ce restaurant semblait bien plus à la hauteur que ce que sa devanture ne suggérait. Après tout, l'habit de fait pas le moine. Néanmoins, elle ne pouvait déblatérer intérieurement sur un tel sujet dérisoire, parce que Wunjo, à côté d'elle, semblait déterminé à attirer complètement son attention. Et ce qu'il lui annonça par la suite sembla démontrer que sa tactique avait marché comme sur des roulettes. Il avait posé sa main sur la sienne, mais ce n'était pas ce geste qui avait suffit à la calmer, ou plutôt, à faire arrêter son cœur de battre pendant l'espace d'une seconde. Une seconde pendant laquelle, elle se sentit effectivement trahie, et surtout blessée : elle avait eu raison dès le départ qu'après tout, il allait finir par partir. Et intérieurement, elle sentit qu'elle aurait du insister sur son étreinte, lui montrer qu'elle avait besoin de lui, bien plus qu'il ne le ressentait lui-même. Ses joues prirent une teintes rougeâtre mais cette fois-ci, elle retint ses larmes avec habilité, jetant un regard noir et plutôt mauvais sur son interlocuteur. Un Wunjo calme, comme si cette déclaration était totalement normale. La demoiselle écarta sa main de la sienne brusquement.

Ellen comprenait très certainement tout ce qu'il lui disait, que tout était pour sa sécurité, qu'il faisait tout autant attention à lui qu'à elle, et cela aurait pu la flatter si elle n'avait pas été orgueilleuse, têtue, et peut-être un peu trop sentimentale. S'il n'avait désormais pas compris qu'elle tenait à lui, il le lui montrait avec beaucoup de conviction, et l'effet était réussi. Elle ne savait pas quoi penser, quoi juger de la décision qu'il était en train de prendre. Elle savait, pour elle-même, qu'il la protégeait en partant, mais il ne la préservait pas de ses souffrances en la quittant une nouvelle fois, et en lui ayant donné une image si positive de lui.

« Je vois. Dans ce cas pourquoi avoir prit le risque de m'emmener ici ? »

Elle se saisit de son verre de jus d'orange qu'elle termina d'un trait, en faisant glisser une goutte sur son menton sans le vouloir. Rapidement elle s'essuya, renfrognée, et posant son verre avec bruit, un peu comme un sous entendu indiscret du genre « je viens de résister à l'envie de te jeter mon jus d'orange dessus ». Et il était évident qu'elle avait prit sur elle.

« Pourquoi est-ce que t'es revenu, alors ?  »

La jeune femme, avec précaution, retira l'écharpe rose qui reposait encore sur sa nuque, pour la déposer sur les genoux de Wunjo. Elle l'observa un instant, ses traits plus apaisés semblaient montrer un calme impassible, comme s'il était soulagé. Comme si lui avoir déballé tout ce qu'il avait sur le coeur, et qu'il avait hésité longtemps avant de passer à l'action. Mais elle était tellement en colère qu'elle ne pouvait être attendrie par ce jeune homme qui réussissait à se dévoiler, et qui semblait avoir évolué. Du moins, il n'avait pas évolué sentimentalement, mais il était plutôt amputé de la partie du cerveau qui gérait les vraies émotions.

« Tu m'as emmenée ici pour mieux m'abandonner, en fait. Dis-moi juste ce que je suis censée faire là, parce que je suis perdue. Tu me fais tourner en rond. »

Ellen lâcha son emprise sur l'écharpe, désormais entre les mains du dealer. Elle laissa planer un silence aussi gênant pour l'un que pour l'autre, et décida finalement de se lever, sans un mot. La serveuse se dirigea vers elle, intriguée, et lui proposa un dessert parmi une carte qu'elle tendait sous ses yeux, avec conviction. Mais elle refusa avec politesse, lui laissant le loisir de proposer la même chose à Wunjo, ou à n'importe qui d'ailleurs, peu lui importait maintenant.

« Tout ça pour dire ? Et bien je te laisse. Ne te sens pas obligé de revenir par pitié, tu n'auras plus à me tourner autour maintenant»

Elle fit volte-face et se dirigea rapidement vers la sortie, sous le regard étonné du chef des lieux. L'air frais de la rue lui gifla le visage, lui rappelant qu'elle n'avait désormais plus d'écharpe autour du cou pour la protéger du froid nocturne. Intérieurement, une seule chose lui taraudait l'esprit. Retiens-moi, prouve moi que j'avais raison. La mafia ce n'est qu'un détail, maintenant, j'ai connu pire.

La demoiselle serra ses poings dans les poches de son trench, se demandant comme elle allait faire pour rentrer chez elle.




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MessageSujet: Re: Suddenly I see... [~Lenou]   Suddenly I see... [~Lenou] EmptyMar 21 Fév 2012 - 11:20



♪ J'ai, pour te retenir, trois fois rien, un sourire ♪ ~ DSLZ

Wun ne réagit pas pendant un moment, se contentant de rester là, à observer la jeune femme lui jeter ses 4 vérités au visage. Elle n’avait pas tort au fond, c’était sans doute pour cela qu’il n’osait rien dire. L à où elle avait tort, c’était que non, Wun ne l’avait pas fait venir ici pour « l’abandonner » une fois de plus. Il était juste profondément con, immature, irréfléchi et non-prévoyant. Typiquement le genre de type à se jeter du haut d’une falaise et à se dire, à mi-parcours : Mince, j’ai pas pris de parachute. C’était même très exactement ce qu’il était en train de faire, et il n’allait pas tarder à se manger le macadam.

Lorsqu’elle lui balança l’écharpe couleur barbe à papa sur les genoux, Wun suivit la chute de l’objet des yeux, se disant qu’il allait bientôt faire de même. Au même moment, il songea que ça devait être plutôt sérieux cette fois, puisque même la fameuse nuit de leur rencontre, lorsqu’ils s’étaient tous deux retrouvés en taule à cause de lui, elle n’avait pas refusé l’écharpe pourrie qu’il lui avait donné. Elle avait pourtant, à l’époque, milles raisons de la refuser : elle était sale, puante, relativement moche, et avait appartenu à un poivrot en cellule avec eux. Mais elle l’avait gardée. Donc si elle refusait celle-ci, c’était qu’il y avait pire qu’un séjour en cellule comme enjeu. Le jour où Wun comprendra que les sentiments sont plus importants que les faits, il aura fait un grand pas en avant. Pour l’instant il régressait à vue d’œil, se murant dans le silence et l’immobilité face aux assauts d’Ellen. Il avait l’impression d’être un môme de 6 ans que sa mère engueule pour une grosse grosse bêtise, mais il avait aussi le sentiment que c’était un peu plus que ça.

La dernière phrase de la demoiselle, suivi de son départ, le lui confirma. Il bougea enfin, le regard seulement ceci dit, la regardant prendre la porte. L’obscurité extérieure et les lumières du restaurant ne lui permettaient pas de voir ce qui se passait dehors, les vitres ne lui renvoyant que les reflets des autres clients dont les regards convergeaient tous au même endroit : lui. Il y lut de la pitié, de l’incompréhension, des reproches, de la compréhension, et tout un florilège de sentiments bien connus. Il se demanda pourquoi il comprenait en un clin d’œil ce que ces inconnus pensaient mais pas ce qu’Ellen ressentait alors qu’il la connaissait depuis 3 ans. Ou peut-être ne la connaissait-il pas du tout.

Un type, assis près de la vitre côté rue, avait collé son visage á la paroi pour scruter l’extérieur sous les commentaires outrées de celle qui devait être sa copine.

« Vous devriez vous dépêcher de la rejoindre, elle est encore dehors »

Lança-t-il soudainement à l’attention de Wun, qui fut surpris qu’on se mêle soudainement de leur histoire. Tellement surpris qu’il resta immobile, le regard interrogateur. Une bousculade par son voisin de derrière, qui venait de lui secouer l’épaule avec une tape bien placée, le sortit de sa contemplation passive.

« Allez quoi ! »

Allez… quoi ?
Wun finit tout de même par se lever, mais il n’avait pas l’air très sûr de lui. Il voulait bien la rejoindre mais… pour lui dire quoi ? Il aurait bien voulu être plus clair, mais à chaque fois qu’il essayait de clarifier les choses, il la mettait en colère et la situation empirait. Le brun eut un léger rictus. Empirait, hein ? Est-ce que la situation pouvait VRAIMENT empirer ? Difficilement. S’il restait planté là comme un âne, ce qui allait se passer n’était pas difficile à deviner : Ellen allait rentrer chez elle, lui chez lui. La français allait ensuite déménager, puisque tel était son projet, lui ne saurait pas où, puisqu’elle ne lui adresserait plus jamais la parole suite à cette soirée et puis… et puis rien. Non, définitivement, même en sortant la plus grosse connerie au monde, la situation ne pouvait pas dégénérer d’avantage.

C’est ce qui le décida finalement à se bouger le cul. Il prit l'écharpe rose et la passa autour de son cou, attrapa Sara au passage, lui demandant s’il pouvait payer la semaine prochaine. Elle lui assura que ce n’était pas un problème –de toute façon il était là presque tout le temps- et le laissa filer.

Arrivé dehors, il trouva effectivement Ellen plantée là, dans le froid. Il devina que certains clients avaient dû coller leur nez à la vitre, à nouveau, afin de suivre la scène, mais décida d’ignorer ce détail. Sachant que le bruit de la porte avait alerté la demoiselle qu’elle n’était plus seule, il l’attrapa par les épaules pour l’empêcher de s’enfuir. Il ne la fit cependant pas pivoter, la gardant ainsi, dos à lui, songeant qu’il serait probablement plus facile de s’adresser à ses cheveux et son dos qu’ à son visage furibond et déçu. Ses bras se refermèrent sur elle, se croisant sur ses clavicules, l’emprisonnant dans une étreinte immobilisante. Il ne voyait toujours pas son visage. Encore moins en fait, maintenant qu’il avait son visage enfoui dans la cascade de cheveux bruns.

« Ecoute moi. »

Ordonna-t-il d’une voix ferme, même si ce n’était pas nécessaire. Ce n’était pas comme si elle pouvait partir bien loin, à moins de se barrer en traînant un imbécile sur son dos. Et même dans ce cas-ci, elle aurait du mal à ne pas l‘écouter.

« Si je t’ai fait venir ici, c’était juste parce que j’avais envie de te voir. »

Déclara-t-il, en toute simplicité, laissant tomber les détours et les fioritures qui, de toute façon, ne lui avaient pas franchement réussi jusque-là.

« Et parce que je voulais t’annoncer ma ‘retraite’ »

Compléta-t-il, décollant son visage des cheveux d’Ellen pour prendre un peu d’air. C’était, en fait, définitivement plus facile lorsqu’elle ne braquait pas un regard tantôt méfiant, tantôt fâché, tantôt malheureux sur lui.

« Et je n’avais pas prévu de te dire le reste, parce que je n’y avais pas vraiment pensé avant, et puis tu le sais que je ne suis pas le mec le plus réfléchi au monde, et je n’ai pas envie de partir mais c’est… »

…plus sur. Il n’acheva pas sa phrase, parce qu’il l’avait déjà dit ça, et que ça avait mis la belle en colère plutôt que de la convaincre de quoique ce soit. Il relâcha prudemment son étreinte, et la fit finalement pivoter sans lâcher ses épaules, de peur qu’elle n’en profite pour simplement se barrer en courant. Il aurait pu la poursuivre facilement, il avait des années d’athlétisme derrière lui, mais il n’était pas certain que ses nerfs le supporteraient. Il évita cependant son regard ne sachant pas trop ce qu’il allait y lire.

Il tergiversa un moment sur ce qu’il valait mieux dire et ne pas dire, classa mentalement tout ce qu’il avait à dire dans les choses qu’il ne valait définitivement mieux ne pas dire, et changea de plan d’action.

Ses mains lâchèrent les épaules d’Ellen pour remonter de chaque côté de son visage, où elles s’emparèrent presque désespérément des boucles brunes de la jeune fille. Il ne tira pas dessus, le but n’était pas de lui faire mal, mais si l’envie lui prenait de faire un grand bond en arrière ça risquait d’être un peu douloureux, effectivement. Et sans plus attendre, toujours évitant son regard, il scella leurs lèvres en fermant les yeux, ses doigts relâchant légèrement les méches châtains pour prendre doucement prise de chaque côté de la tête de la demoiselle.

Ce n’était pas la première fois qu’il l’embrassait, loin de là en fait. Mais il n’y avait pour sur rien de commun aux légers baisers papillons qu’il faisait d’ordinaire pour l’agacer dans ce baiser lá, qu’on sentait impulsif, exalté et presque fébrile. Si son esprit n’avait pas été totalement vide à l’instant même, il se serait probablement inquiété de la réaction d’Ellen : une grosse claque, un poing dans le nez, aucune réaction du tout ? Bah, à quoi bon s’inquiéter, il le saurait bien assez tôt.

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MessageSujet: Re: Suddenly I see... [~Lenou]   Suddenly I see... [~Lenou] EmptyMer 22 Fév 2012 - 21:51





Le vent lui paraissait désormais aussi glacé que s'ils avaient été en pleine période d'hiver, glissant à travers chaque mèche de ses cheveux avec une telle insistance que sous ses vêtements, elle sentait son épiderme piqué au vif. Serrant avec avidité son manteau autour de ses hanches, et se recroquevillant tel un animal fragile, Ellen contourna lentement le scooter du dealer qui était garé là, longeant sans conviction les fenêtres du magasin. Elle ne faisait même pas attention aux quelques nez qui s'étaient collés aux vitre pour l'observer, hésitant à leur émettre l'idée que lui lancer des cacahuètes aurait peut-être eu l'effet de l'amuser un peu plus que cette soirée qui dégénérait.

Derrière elle, la porte claqua, emportée la vent. La demoiselle tourna la tête vers le bruit qu'il l'avait alertée que quelqu'un était sorti du restaurant et, voyant la tête brune du dealer se découper entre les halos des lampadaires, elle eut un mouvement de recul pour accélérer et s'enfuir. Peut importait où elle pouvait aller, il y avait forcément un taxi quelque part dans la ville qui répondrait à son appel, et qui se lèverait dans la nuit pour la conduire chez elle contre une petite somme d'argent acceptable. Non, en général elle n'achetait pas les gens ; mais la situation était différente, voire déraisonnable. La colère glissait dans ses veines avec une telle habilité qu'elle en sentait les larmes lui frapper les tempes avec véhémence. Elle était à la fois furieuse, vexée, blessée.

Mais des bras se refermèrent autour de ses clavicules, l'enserrant avec suffisamment d'étreinte pour lui éviter toute escapade ; bien qu'elle agrippait ses mains aux siennes pour tenter de se libérer. En vain, ce geste était inutile. A en détruire ses côtes, son cœur battait et ne savait comment réagir lui-même, peu aidé par l'avalanche de sentiments qui se bousculaient dans son cerveau. Elle aurait voulu lui crier dessus, comme elle avait l'habitude de le faire, et puis oublier ; parce qu'elle était abonnée au pardon, désormais. Mais cette fois semblait de trop.

Wunjo avait enfoui son visage dans ses cheveux, et elle fût d'abord étonnée de ce geste. Cette étreinte semblait surréaliste si on considérait qu'elle avait s'était déjà pendue à son cou quelques semaines plus tôt et qu'il n'avait manifesté qu'une rigidité de statue. En fait, cette soirée tout court semblait surréaliste, si on considérait qu'ils n'avaient jamais été aussi proches depuis trois ans, laissant derrière eux toute fioriture de passé et des évènements qui n'avaient pas été là pour les rapprocher, bien au contraire.

Des frissons lui glissèrent sur la peau aux révélations du dealer. Toujours dos à elle, il semblait parler avec beaucoup plus d'aisance que lorsqu'il lui faisait face. Peut-être qu'il la craignait – mais tout portait à croire que sa voix ne pouvait pas être plus sincère qu'à cet instant précis. Telle une enfant vexée, Ellen se laissa de nouveau aller à pleurnicher silencieusement. Il ne voulait pas partir mais... Il y avait ce mais, qui la perturbait. Mais il allait partir, encore. Et revenir, et repartir.

« T'es vraiment nul... »

Et vlan. Ça aussi, ça venait du cœur. Elle se laissa pivoter avec douceur sans manifester le moindre mouvement, mais jetant au dealer un regard aussi désemparé que celui d'une fillette perdue, des perles lumineuses coincées à ses cils. S'il ne l'avait pas tenue comme il le faisait actuellement, elle savait qu'elle se serait échappée, qu'elle aurait fuit. Après tout, ne lui avait-il pas dit qu'il fallait qu'il arrête de lui tourner autour, qu'il passe à autre chose, pour la protéger, ou plutôt pour se protéger lui-même de ce qu'il pouvait ressentir ? Bien qu'Ellen ne pouvait rien deviner à cela, et qu'elle était sûrement trop occupée à être persuadée d'être un chiot en laisse que l'on abandonnait à un pilon de parking, et que l'on couvrait ensuite de faux espoirs pour la bercer d'illusions.

Néanmoins, le jeune homme dirigea ses mains vers sa nuque, s'emparant de quelques mèches de cheveux et ignorant tout autant son regard qu'elle cherchait à lui confronter ses émotions. Il se pencha vers elle contre toute attente, posant ses lèvres sur les siennes et glissant ses mains de chaque côté de son visage. Elle sentit ses joues prendre une teinte rouge pivoine, tandis que ses dernières larmes coulaient lentement sur ses pommettes pigmentées. Son estomac, coincé en nœuds fébriles, lui donnait l'impression qu'elle ressentait quelque chose qu'elle n'avait pas ressenti depuis longtemps ; et comme si cette union partiellement charnelle lui jetait sur la peau des frissons.

Sans même réfléchir, et quand bien même on ne pouvait pas réfléchir dans un moment pareil, elle agrippa ses mains à l'écharpe rose désormais autour du cou du dealer, pour le pencher d'avantage vers elle et prolonger le baiser qu'il lui offrait, probablement impulsivement. Il était vrai qu'il l'avait déjà embrassée auparavant, mais entre les légers bisous taquins qu'il lui avait offert pour l'emmerder, et cette situation là, il lui semblait qu'il y avait un large fossé. Un fossé de trois ans, en réalité. La demoiselle, tremblante, rouvrit les yeux sur la réalité et se recula légèrement, mettant fin à ce petit écueil de bonheur qui l'avait transpercée à l'instant même. A ses airs furtifs, elle sentit qu'il s'attendait sûrement à être frappé, giflé, ou quoi que ce soit d'autre qui aurait pu être une réaction négative de sa part. Et de fait, elle leva sa main en l'air pour la déposer sur sa joue, lui offrant le peu de chaleur qu'il lui restait dans le creux de sa paume. A travers les vitres du restaurant, les badauds qui les observaient avaient fini par sourire

« T'es vraiment long à comprendre... »

Même s'il était très fortement probable qu'il n'ait toujours pas compris que son coeur était probablement autre chose qu'un moulin dans lequel on pouvait entrer, tout perturber, repartir, et puis revenir pour refaire les mêmes erreurs.

« J'ai envie de pâtes. »

Marmonna-t-elle, presque amusée, essuyant d'un revers de main ses joues humides mais néanmoins encore bien colorées, à peine remises de ce qu'il venait de se passer. Et en réalité, elle ne réalisait pas du tout, même si l'humour sarcastique qu'elle lui offrait faisait forcément référence à cette scène, ce fameux soir, où elle avait tenté une approche avant de se jeter sur son plat de gratin de pâtes brûlant. A quoi bon réfléchir, après tout.








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MessageSujet: Re: Suddenly I see... [~Lenou]   Suddenly I see... [~Lenou] EmptyLun 27 Fév 2012 - 17:55



Long à comprendre ? C’était carrément un euphémisme concernant le russe. Il ne le faisait pas exprès pourtant, il avait juste l’empathie d’une moule, et un raisonnement échappant à toute logique. Comme la plupart des gens avec une logique bizarre, la logique universelle lui semblait toujours improbable. La plupart du temps, il était juste à côté de la plaque. De temps à autre, il envisageait vaguement la vérité, puis la jugeant trop farfelue, l’écartait. Le résultat était toujours le même : à moins qu’on ne lui dise les choses on ne peut plus clairement –ce que peu de gens font, la plupart ayant appris à manier les subtilités- il y avait 95% de chance qu’il interprète ça de travers. Et encore, il avait progressé…

Il gonfla les joues comme un enfant mécontent alors que la main d’Ellen était justement venue se poser sur sa pommette.

« T’as qu’à être plus claire… »

Grommela-t-il, un faux air boudeur sur le visage. C’était juste histoire de ne pas avouer ses torts, dans le fond il savait qu’Ellen avait raison et qu’il était un arriéré du sentiment et du bon sens. Avec un passé comme le sien au derrière, on ne l’aurait été moins !

Et puis, les pâtes resurgirent à nouveau, et Wun grimaça doucement, pour la forme.

« Tu vas me faire le coup à chaque fois, hein ? »

Demanda-t-il avec un mince sourire. Il ne savait pas très bien il elle cherchait juste à l’embêter gentiment ou si elle avait vraiment envie de manger des pâtes. Dans le deuxième cas, elle avait vraiment des pulsions très étranges, mais pourquoi pas. Ça changeait au moins de toutes ces ados anorexiques obsédées par le moindre écart alimentaire pouvant leur faire prendre du poids.

« Et n’oublie pas tes affaires comme ça, surtout quand il fait un froid de canard comme aujourd’hui »

Ajouta-t-il, venant de nulle part également, essayant de conserver un visage sérieux alors qu’il ôtait la fameuse écharpe rose de son cou pour la repasser pour la deuxième fois de la soirée autour du cou de la demoiselle. Pauvre bout d’étoffe, elle ne cessait de changer de niche, passant de l’un à l’autre, à l’un de nouveau, puis l’autre.

Il dévisagea la jeune femme calmement, se demandant à nouveau si elle était au moins un peu sérieuse avec son histoire de pâtes ou si c’était juste pour se moquer de lui. Difficile à dire. En même temps, ils venaient de manger des pâtes. Pas un gratin, certes, mais des pâtes quand même. Cela dit on disait que la contrariété donnait faim. Sur que si elle brûlait des calories en pleurant et en s’énervant, Ellen devait déjà avoir digéré son dîner. Wun, lui, l’avait probablement désintégré à coup d’inquiétude et de nervosité. Ils étaient donc tous le deux bons pour un deuxième repas à ce train là.

« Ça va faire bizarre si on retourne à l’intérieur, non ? »

Demanda-t-il, le ton hésitant. Ça n’était pas vraiment une question en vérité : il n’avait pas la moindre envie de retourner à l’intérieur et d’affronter les regards de leurs tous nouveaux spectateurs.

En attendant, à défaut de retourner à l’intérieur, il allait bien falloir aller quelque part car la nuit tombée ne semblait pas disposée à des températures plus douces, bien au contraire. Et rester plantés là à se regarder dans le blanc des yeux ne sonnait pas comme l’idée du siècle, même si Wun aurait volontiers profité d’avantage de ce moment RARISSIME ou Ellen et lui se retrouvaient aussi proches sans se crier dessus, sans que la demoiselle ne pleure et que lui ne tire une tronche jusque par terre.

« On peut acheter des pâtes dans une épicerie et les faire cuire chez moi »

Proposa-t-il, haussant les épaules, indiquant ainsi qu’il n’avait pas de meilleure idée pour l’instant. En même temps, la spécialiste des pâtes, c’était la jeune française, pas lui. Il bouffait du riz, du riz, et encore du riz. Pas qu’il ne savait pas cuire des pâtes – non, il était nul en cuisine, mais pas à ce point- mais il ne savait jamais trop quelle sauce préparer avec. Alors qu’avec le riz, il se contentait de mettre de la sauce de soja et ça faisait très bien l’affaire. Il avait beau aimer cuisiner, il ne prenait jamais le temps de. Il fallait bien dire que autant cuisiner pour de la famille, des amis, ça avait son charme, autant se décarcasser pour sa propre petite personne, ça n’avait pas grand intérêt. Et Gully ne comptant pas comme une personne à part entière –même si très clairement le félin ne se gênait jamais pour taper dans son assiette…

Ellen étant très clairement plus douée que lui dans le domaine des pâtes –pas difficile- ça lui semblait être la solution la plus adaptée, puisqu’ils n’allaient très clairement pas aller faire la popotte chez Ellen sous le nez de ses parents. Ils seraient bien mieux seuls dans l’appart de Wun. Enfin… Le brun redressa finalement la tête, reconsidérant son offre sous un autre angle.

« Enfin, il commence à se faire tard. Tu préfères peut être que je te ramène chez toi »

Ajouta-t-il, réalisant que sortant de sa bouche, la proposition d’aller chez lui sonnait presque tordue. En même temps, Wun était sans doute le mieux placé pour savoir que les ¾ du temps, ce genre de propositions de sa part n’avaient absolument rien d’innocent. Il s’infligea une baffe mentale pour laisser son esprit dériver une fois de plus et enfonça les mains dans ses poches. Pour une raison inconnue, ça lui donnait toujours un peu de contenance lorsqu’il se sentait soudainement très con- autrement dit, très souvent en présence d’Ellen ces derniers temps.

Il se sentait à la fois très con d’avoir fait cette proposition et aussi idiot d’avoir l’impression que la proposition en question ait l’air pleine de sous-entendus. Il grimaça intérieurement en constatant que tout semblait se compliquer atrocement dans son cerveau, ce qui était, pour un simple d’esprit, difficile à gérer.
Il resta donc sa position grotesque, les mains coincées un peu trop profondément dans ses poches, à attendre la réponse de la demoiselle pour savoir dans quelle direction partir. Dans les deux cas, il faudrait prendre le scooter, mais discuter sur le trajet n’était jamais une idée brillante, autant se mettre d’accord avant.

En fait, maintenant qu’il y pensait, Wun n’était même pas sur qu’il soit tard ou non. Il avait dit ça par réflexe, lorsqu’il s’était rendu compte que sa proposition pouvait sonner bizarre et intéressée, songeant sans doute qu’il était plus commode pour la demoiselle de dire « en effet il est tard » que « j’ai pas envie d’aller chez toi, boulet ». Et puis, ça serait aussi moins blessant à entendre pour le russe, à vrai dire.


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MessageSujet: Re: Suddenly I see... [~Lenou]   Suddenly I see... [~Lenou] EmptyLun 9 Avr 2012 - 22:22





Un frisson parcourant son échine, Ellen croisa les bras en se mettant petit à petit dos aux vitres, à travers lesquelles les gens n'hésitaient pas à les observer de bon cœur, comme une sorte de spectacle gratuit que les deux jeunes gens leur avait offert à l'instant même. Digne d'un film à l'eau de rose, et que la demoiselle avait cassé avec son envie de pâtes protubérante qui rendait son estomac avide. Néanmoins ce n'était pas la préoccupation première de la jeune femme, qui leva sur Wunjo un regard pratiquement agressif, proche de l'incompréhension et de l'étonnement mélangés. Elle aurait aimé avoir dans les mains, à cet instant précis, des photos démonstratives de toutes les tentatives de rapprochement qu'elle avait pu faire auparavant, et que ce psychorigide d'ex mafieux avait ignoré comme un enfant aux capacités de compréhension limitées...

« Plus... claire ? Abruti. Et puis c'est juste que j'ai envie de pâtes quand je suis nerveuse. »

Et comme pour répondre à sa réponse, un petit grognement distinctif s'évada de son ventre, un peu comme pour témoigner d'une probable famine. Alors qu'en réalité, elle n'avait pas faim du tout, puisqu'elle avalé très vite son plat au restaurant... Un peu comme une morfale, en fait. Et il était vrai qu'en réalité, Ellen pouvait manger beaucoup quand elle était nerveuse, à toute heure de la journée, sans décalage aucun. Et tel était le cas à ce moment précis, où son ventre noué voulait lui détourner l'attention, et une envie de manger la tracassait. Et lorsque le jeune homme repassa de nouveau l'écharpe rose autour de son cou, elle eut une sensation de mal à l'aise omniprésent qui rendit ses pommettes couleur feu : le souvenir de leur proximité charnelle la hantait, maintenant. Et en réalité, elle ne savait pas vraiment quoi en penser – quand bien même cet échange lui avait plu, et qu'au fond d'elle, elle avait attendu ça depuis longtemps.

Ellen serra ses mains autour de l'écharpe, désormais cintrée autour de son cou et lui apportant bien plus de confort. Car le vent était désormais un peu plus cinglant au fur et à mesure que nuit s'installait, ôtant au printemps ses onces de chaleur diurnes. D'un pas hésitant, elle se rapprocha un peu du dealer, de sorte que leurs corps soient à quelques centimètres l'un de l'autre, et qu'elle puisse capter sa chaleur corporelle ; mais sans jamais le regarder, probablement par crainte que ce geste soit déplacé. Après tout, malgré ses efforts, elle n'avait pas plus l'habitude que lui, et peut-être que sa capacité d'éprouver des sentiments avait été amochée au fil du temps.

La demoiselle jeta un regard sur les vitres du restaurant. Les clients avaient repris leurs activités normales, observant de temps à autre s'il se passait quelque chose à l'extérieur. Il lui semblait également que retourner à l'intérieur aurait été du suicide social, et que si Wunjo avait voulu de la discrétion, c'était mal choisi, maintenant. A sa proposition, elle leva ses yeux brillants sur lui, un sourire éclaircissant son visage.

« Ah non, non mais attend, on est pas obligés d'acheter des pâtes, c'est juste une lubie.. Sauf si vraiment, t'as encore faim.. »

''Et si t'as encore faim ça m'arrangerait un peu, je passerais moins pour une morfale'', c'était un peu sur ce ton que la jeune femme prenait son affirmation, hochant un peu la tête et affichant un air totalement innocent.

Une innocence qui s'estompa très vite, comme la couleur de son visage, quand Wunjo rattrapa son tir avec l'habilité d'un coureur de jupons. Tant et si bien qu'à son tour, elle se mit à réfléchir comme une tornade, la bouche à demi ouverte, comme foudroyée par l'évidence de cette invitation à aller chez lui. Ou bien elle était réaliste, ou bien elle était complètement parano. Elle réalisa qu'il n'était finalement pas si tard que ça, et qu'à cette heure-ci ses parents ne dormaient pas. Et que de toute évidence, si elle rentrait avec paquet de Panzani sous le bras avec le jeune homme, son père allait mal l'accueillir, car ça voudrait dire qu'elle n'avait pas mangé ou qu'elle avait été angoissé par quelque chose. Il les bombarderait de questions, sa mère s'en mêlerait et puis, au final, elle congédierait son hôte pour être tranquille. Et la soirée se terminerait là, et probablement tout se terminerait là, car Wunjo semblait, au fond, déterminé à vouloir arrêter de la voir, comme il le lui avait répété plusieurs fois..

Et malgré sa paranoïa – ou son esprit tordu qui faisait marcher son imagination à vitesse grand V-, elle estima qu'il valait mieux qu'elle s'accroche encore, un peu comme une tique, néfaste. Au fond, elle sentait qu'il fallait qu'elle le fasse, parce qu'elle risquait de le perdre. Qu'il l'ait embrassé n'avait fait qu'accentuer son besoin de lui, et elle ne pouvait pas nier cette évidence.

Mais ce fût un peu tendue qu'elle reprit la parole, le regard absent – ou du moins qui prenait du recul.

« Chez moi.. ce sera pas évident pour cuisiner. Je crois qu'il y a une épicerie, pas loin.. »

D'un air faussement intéressé, la demoiselle se recula et observa au loin les quelques rues illuminées par les réverbères, un moyen pour elle de fuir un peu le regard de l'ex mafieux.

« Et puis, je veux voir à quoi ressemble ta nouvelle vie ! Le dernier appartement où tu m'a emmenée c'était pas.. joyeux. »

Elle faisait bien entendu référence à ce jour où il l'avait extirpée des mains de colporteurs, et qu'ils avaient dormis dans un presque taudis sombre et mal entretenu. Et il était vrai que cet endroit, avait été le seul endroit qui reliait Wunjo à quelque chose de consistant sur ce qu'elle savait de lui – soit pratiquement rien.

D'un mouvement décidé, Ellen se retourna et esquissa un sourire au dealer. Elle s'approcha de lui, se leva sur la pointe des pieds et déposa un baiser futile sur ses lèvres, aussi rapidement qu'elle s'éloigna de lui pour se diriger vers le scooter, un air timide maladivement accroché sur son visage, comme si ces trois années n'avaient fait que creuser la distance relationnelle qui s'établissait dangereusement entre eux.







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Wunjo Ivanov
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MessageSujet: Re: Suddenly I see... [~Lenou]   Suddenly I see... [~Lenou] EmptyVen 20 Avr 2012 - 10:24

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