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In a decade, will you be there ?
 
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 Là où les muses vont ... [PV Setsumi]

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MessageSujet: Là où les muses vont ... [PV Setsumi]   Là où les muses vont ... [PV Setsumi] EmptyVen 15 Jan 2010 - 4:21



    Une odeur vague de vieux scotch embrumait l'air alors qu'il pianotait ses quelques fables. Entre les murs vibrants dansaient ses partitions, s'envolant au gré du vent, joueur chatouillant les vieux rideaux ocres de la fenêtre. Les notes tombaient, s'éparpillaient, guidées par la folie du compositeur.  A l'extérieur, l'orage grondait d'une voix roque et intimidante, fissurant la quiétude d'une mélodie douce et légère. Chaque goutte de pluie accompagnait le mouvement dans son harmonie, éclatée sur un ancien morceau de tuile, la gouttière devenue Styx les emportant dans un espacé oublié. Dans un ancien quartier typique et isolé, une porte s'ouvrait dans un grincement.Un jeune homme s'était aventuré dehors, prêt à affronter les intempéries. Il levait ses yeux interrogateurs au ciel, à l'instant ou un éclair vint l'éblouir d'une clarté bleutée. Il lâcha un soupir de mécontentement, agacé par cette réponse, ses sourcils froncés soulignant un regard provocateur jeté aux Dieux. Des volets claquetant attirèrent son attention alors qu'une musique venu d'ailleurs vint se déposer dans son esprit, éveillant ses sens d'une nouvelle manière. Par catharsis, tout devint d'une pâle noirceur, le froid lui pénétrant les côtes comme des couteaux de glace. Seules ses bouffés d'air vivifiantes et l'odeur du bitume humide semblaient le réconforter. Il serra ses poings traumatisés, gonfla une poitrine transie, poussa une expiration longue qui s'évada en buée opaque, et entama sa démarche.

    Sur un bord de route, les lucioles donnaient vie à un autre monde, un peuple de la nuit brisant l'invisible de ses lanternes, entamant parfois leurs chants grotesques, croassement pénibles de crapauds égarés, sous des brises de violons. Piétiner les flaques d'eau lui rappelait clairement un souvenir lointain, craquelé au fond de sa mémoire. Il tenta de dépoussiérer ce vieux tableau, mais n'y vit que l'avatar de sa nostalgie. Il aurait voulu crier, mais une muselière d'amertume l'entrava avant même qu'il ne puisse laisser vivre son angoisse. Quand il revint à lui, il avait cette impression lugubre d'un regard posé sur lui. Des félons, tapis dans l'ombre, jouissant dans la boue de voir cet humain pris au piège de réflexions nocturnes. Mais ils ne purent profiter bien longtemps de ce délice  car la buée qui tapissait ses yeux s'évapora sous la chaleur d'une aura mordorée. Son énergie intérieure fluctuait, ses sentiments s'enroulaient entre-eux, se dévoraient, et seule un élément perturbateur pouvait le sortir de cette torpeur, de ce dédale éphémère. La lune lui faisait front, sa robe lactée traversant la nuée d'étoile, souveraine de l'éternité. Une goutte étrangement tiède vint mourir à ses paupières, traçant une courbe légère sur sa jour avant de se mêler au reste de l'eau crasseuse, sur cette route déserte.

    Akira, n'es-tu pas toi aussi un enfant du seigneur ? Tes mains sont imprégnées de sang. Elles devraient être tremblantes de remord, mais tes regrets se sont piégés dans la toile de ton flegme. Enfant terrible. Tu fuis ! Tu cours à t'en déchirer les muscles, à en perdre le souffle jusqu'à en ressentir une foudroyante nausée. Tu craches sur tes valeurs, tu piétines ta dignité ! Tu n'es qu'un écho obsédant, que le reflet d'un reflet, lui même n'existant qu'à travers un miroir fragile. Ce corps qui n'est tient, je vais en extirper ton âme et la sceller à jamais, que même la plus misérable des créatures de ce monde n'ait pas le malheur d'avoir ton empreinte en elle. Enfant bâtard ! Les anges en ont assez, leur pitié ne durera plus. Laisse moi poser mes doigts sur ton esprit et le déchirer, avant que cette enveloppe ne finisse par transformer son destin en tragédie. Car sinon, c'est dans ton ombre que tu te noiera pour l'éternité. C'est l'heure ! Les cloches funeste de ton glas sonnent et résonnent ! A présent, suffoque.


    Le garçon manqua de vomir. Il avait couru combien de temps ? Il ne savait même plus où il se trouvait. Et l'instant d'une seconde, il eut l'impression que l'univers entier le traversait, et qu'il traversait cette espace  infini à son tour. Passé, présent, potentiel futur, les vagues temporelles se brisait sur la roche fragilisée de sa conscience. Mais le sable de la plage s'éparpilla lorsque retentis le cri de son égo. Le monstre venait de renaitre. Malgré les intempéries, l'océan déchainé de la folie ne l'effrayait point et se heurtait à son âme d'acier en s'écumant dans un air ou les couleurs aimaient à mourir.. Il plongeait dans une nouvelle phase d'ataraxie, laissant ses faiblesses se consumer dans un lac de poison.

    Adieu, mon enfant. Et bienvenue à toi, fils de la lune.

    Il ne ressentait plus aucune fatigue. Que s'était-il passé ? Il ne pouvait empêcher les larmes de couler, soudainement envahit d'un sentiment de deuil profond. Une vieille partie de son âme estropié venait de rejoindre un autre monde, et il se sentait  la douleur d'une telle cicatrice. Il se laissa glisser contre un mur, et fouilla la poche intérieure de sa veste. Il y trouva une vieille cigarette tordue, souvenirs d'un lointaint essai. Il se rappela alors l'existence d'une deuxième poche, et si ses souvenirs étaient bon ... il y trouva une boite d'allumette. Il en arracha une du paquet, et la griffa contre sa paroi pour l'enflammer. Il tira sur sa clope, et recracha aussitôt sa fumée dans une toux grave. Putain. Quelle nuit de merde. Tout avait la saveur de la mort. Il aurait pu se laisser crever ... s'il ne l'avait pas croisée.
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MessageSujet: Re: Là où les muses vont ... [PV Setsumi]   Là où les muses vont ... [PV Setsumi] EmptyJeu 4 Fév 2010 - 22:10

    Par réflexe, elle sortit son portable. Elle dû faire un effort pour ne pas montrer son étonnement quand l’heure s’afficha. Elle se demandait d’ailleurs comment le jeune homme qui ne s’arrêtait pas de parler en face d’elle, n’avait pas encore remarquer qu’elle s’ennuyait vraiment.
    Set’ replaça son menton dans le creux de sa main et se remit à pianoter sur le bar avec la deuxième. La soirée avait débuté une heure et demi plus tôt et la jeune fille avait l’impression qu’elle pouvait voir chacune des secondes écoulées passer à travers l’étroite ouverture du sablier.
    Ce la faisait longtemps qu’un jeune homme ne l’avait pas invité à boire un verre. Ces derniers temps, ses rencontres étaient plus âgées car sûrement moins intimidées par la prestance de Setsumi. Elle ne savait plus depuis combien de minutes ce jeune homme lui parlait. Elle ne savait déjà plus son nom ni encore moins ce qu’il faisait dans la vie. Il avait beau être mignon, Set’ sentait qu’avec leur conversation, ça n’allait pas finir nulle part. Elle avait à plusieurs reprises croisé ses longues jambes dénudées, avec le sourire aguicheur qui allait avec mais il était resté dans son histoire, imperturbable. Elle n’imaginait même pas lui donner son numéro pour qu’il lui serve de cavalier lors d’une soirée. Elle jeta un énième coup d’œil vers le bar mais elle comprit qu’elle devait vite se rendre à l’évidence, Narcisse ne travaillait pas ce soir là. Elle paierait donc ses deux verres de Martini car elle était bien décidée à mettre un terme à cette interminable succession de mots qu’elle ne suivait plus depuis un moment. Elle sortit la monnaie, la posa sur le comptoir et fouilla à l’intérieur de son sac. Le garçon, égal à lui-même continuer son débit de paroles sans se rendre compte du manège de Set’. Agacée, cette dernière releva la tête.

    - Dis-moi, tu n’aurais pas une cigarette sous la main ?

    Le reste de la soirée s’annonçait long. Takashi n’avait toujours pas montré le bout de son nez. Cela faisait quinze jours que Set’ attendait un signe de sa part. Quinze jours qu’elle espérait pouvoir fêter dignement son anniversaire et sa majorité. Lun était devenu un fantôme. Eux qui n’arrêtaient pas de tomber l’un sur l’autre, c’était maintenant comme si il ne faisait plus parti de l’académie. Un fantôme pourtant bien présent dans les pensées de la jeune fille. C’était pour ce magnifique fantôme qu’elle avait demandé une cigarette au lieu d’aller s’enfermer dans les toilettes pour se faire un rail. Décidément, elle devenait trop sage. Lun, même absent, arrivait encore à avoir de l’influence sur elle. Et ce n’était pas bon du tout.

    - Ah non désolé. Tu ne devrais pas fumer, tu sais ?

    Setsumi leva un sourcil, blasée. « Ben voyons. C’est un petit gars comme toi qui va m’apprendre comment gérer ma vie », pensa-t-elle. Elle avait décroché le gros lot, elle ne pouvait pas le nier. Elle savait parfaitement que la beauté n’est que subjective mais elle oubliait parfois qu’elle ne pouvait pas avoir à tous les coups, et physique, et matière grise. Où du moins, un minimum d’intérêt. Tout en sortant son téléphone, elle se leva et sans un mot ni un regard, quitta son partenaire. Elle resta à l’intérieur du bar voyant la pluie tombée mais se déplaça près du vigil de l’entrée au cas où le jeune homme viendrait la questionner sur son départ. Elle appuya sur la touche 3 et colla son portable contre son oreille, gênée par le brouhaha de la salle.

    - Nobuto, venez me chercher s’il vous plait.

    - Mademoiselle Setsumi, je suis désolé mais je ne puis pas me déplacer, lui répondit son chauffeur inquiet.

    - Comment ça ? Si il y a le moindre problème avec la voiture, prenez-en une autre !

    - C’est que Mademoiselle, Monsieur Takashi m’a expressément demandé de ne pas quitter l’aéroport avant son retour. Son chauffeur est alité et Monsieur voulait ce qu’il y a de mieux pour son invité.

    - Pardon ?! Vous n’êtes pas disponible par que mon cousin vous a dit de l’accompagner au terminal de sa stupide conquête ?

    Elle fulminait. C’était du Takashi tout craché. Oublier son anniversaire, annuler une soirée pour une aventure supplémentaire, il n’y avait que lui pour faire ça. Rassurant Nobuto sur la garde de son emploi, elle raccrocha. Bien qu’énervée, elle appréciait cet homme et elle lui était reconnaissante d’être un employé aussi poli et dévoué qui supportait depuis autant d’années ce foutu caractère. Alors que le bar se remplissait de plus en plus, Set' ne rêvait que d'une chose : rentrer à l'académie et terminer sa soirée en travaillant sur ses croquis. Elle pesta intérieurement en se rappelant qu'elle allait devoir faire appel à un taxi. La pluie continuait de tomber mais en jetant un coup d'oeil vers le bar, elle fit son ancien interlocuteur lui lancer un regard plutôt interrogateur. N'ayant aucune envie de lui devoir des explications et encore moins lui annoncer sa médiocrité dans les relations humaines, Set' sortit de la salle.

    Elle remonta le col de son manteau, heureuse de ne s'être que légèrement maquillé les yeux au crayon noir. Sa robe apprécierait peut-être beaucoup moins l'eau, mais au diable. Tout en callant son portable contre son épaule après avoir composer le numéro des renseignements, elle trifouilla une fois de plus dans son sac, désespérément à la recherche d'une cigarette. Finalement elle ne rêvait que de deux choses : s'en griller une et rentrer à l'académie. Alors que la standardiste allait la mettre en rapport avec une compagnie de taxi, une lueur attira le regard de Setsumi. Ses yeux ne se quittait plus de l'allumette que venait de craquer cette personne. Elle raccrocha au moment même où une voix masculine lui demandait où fallait-il venir la chercher. Son premier réflexe fut d'ouvrir la bouche pour l'interpeler mais le comportement du jeune homme l'intriguait. Il ne devait pas y avoir trente six mille raisons pour que quelqu'un reste assis contre un mur sous la pluie, le cul dans la flotte. Pourtant, plus elle l'observait, plus l'idée que cela puisse être un sans abri ou un drogué disparaissait de son esprit. Elle n'était pas terrifiée ou même méfiante. Au contraire, elle se laissa porter jusqu'à lui et s'adossa contre sur le mur.

    - Tu n'aurais pas une clope, s'il te plait ?

    Elle avait parlé avec la douceur que son rang social exigeait dans les hauts dîners mondains. De plus, elle ne tenait pas à le brusquer. Les suppositions noires à son égard étant parties aussi vite qu'elles étaient venues, la laissait croire qu'il cherchait tout simplement à se vider la tête. Elle ne souhaitait donc pas le déranger plus longtemps que nécessaire. Bien que quelque chose d’inidentifiable faisait que son regard restait accrocher à cette silhouette.


Dernière édition par Setsumi Hiujirô le Lun 8 Fév 2010 - 17:18, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Là où les muses vont ... [PV Setsumi]   Là où les muses vont ... [PV Setsumi] EmptyDim 7 Fév 2010 - 12:05

    Le vieux son poussiéreux d'une boite à rythme bourdonnait son oreille. Akira continuait de cracher sa fumée en médisant sur le temps qui ne cessait de couler à ses pieds, lassé de ces battements de cœur de perdus. D'épais nuages noirs prenaient place, renforçant le débit d'eau trouble coulant sur les rebords de la route, se déversant dans les égouts d'un bruit caractéristique. Le vent soulevait ses ailes, claquant le jeune homme d'une agréable fraicheur. La soudaine baisse de température l'obligea à se crisper, ce qui l'attira vers la réalité de l'instant. Aussitôt, il remarqua une silhouette posée juste à son côté, sentant très clairement sa présence. Était-ce là encore une illusion ? Peut-être la présence féminine qui lui adressait ses vœux de malheur. Foutaises. Sans même lâcher le ciel des yeux il arracha sa clope de ses lèvres, et n'hésita pas à lui tendre quand elle lui demanda de sa voix doucereuse. Il se releva dans un premier temps, et se colla contre la parois du bâtiment, pour éviter de subir plus longtemps la dépression climatique. Il retira alors son t-shirt qu'il s'empressa de tordre, espérant en essorer une bonne partie de l'eau.

    Il réalisa presque aussitôt son impolitesse. Il avait comme ignoré cette inconnue et surtout, s'était déshabillé sans aucune pudeur. Il pivota et ses yeux plongèrent dans ceux de l'étrangère. Il lâcha aussitôt son vêtement qui plongea dans une flaque, s'imprégnant impunément de son eau huileuse. Merde, ce visage. Il l'avait déjà vu ? Non, sûrement pas. Alors quel était ce sentiment étrange de tristesse et de douce chaleur ? Une quelconque nostalgie ? Il ne put s'empêcher de froncer les sourcils, le regard interrogateur.

    - Who ... who are you ?

    Ces mots lui avaient échappés. Tout naturels, presque murmurés, ils étaient apparus dans sa langue maternelle. Il ramassa sa fringue sale, sentie clairement qu'il n'était plus question de l'enfiler à nouveau, mais ne s'y intéressa pas plus que ça. Il avait ce désir soudaine d'étancher sa soif de curiosité, et refusait de lâcher le regard de la jeune fille ne serait-ce qu'une seule fraction de seconde, de peur qu'elle s'évanouisse dans une autre réalité, cette-fois ci inaccessible à ses yeux. La pluie rebondissait ses les parois du bâtiment dans un son d'ancien koto, dissonant avec les basses très électroniques qui sonnaient encore à travers les parois. Le cœur serré au centre de sa poitrine, il frappait son torse en accélérant, rythmant le débit de sensations qui altérait toute sa logique. Comme si ... elle n'était pas humaine. Et pourtant, elle l'était. Ses réflexions fusaient, lui traversaient toute l'esprit à une vitesse phénoménale. Était-ce simplement lié à sa beauté indéniable ? Non, ça allait plus loin. Était-ce simplement une aura, un charisme particulier ? Peut-être, mais sa réaction était trop vive.

    En fait, il en vint même à laisser son imaginaire prendre le dessus. Le temps se figea, brouillant l'horizon de gouttes d'eau suspendus, tel un océan dispersé. Il en écarta une grande partie d'un mouvement sec de la main et s'approcha de l'inconnue. Il arriva à quelques centimètres d'elle, lorsqu'il sentie une résistance à son pied. Une chaine le liait au sol, l'empêchant d'aller plus loin. C'est alors que le lien lui attira l'attention.

    - Un ... ruban ?

    Un autre morceau de souvenir. Un nouveau fragment, prêt à l'emporter vers sa reconstruction. Avait-il l'intention de redevenir lui-même, entièrement, il n'en savait rien. Seulement, sa flamme, celle de sa détermination, était encore vivante au fond de lui, brillant si intensément qu'il en dégageait presque une aura d'énergie. C'était son moteur empêchant que son corps ne devienne la marionnette de son autre. Sa vue s'assombrissait, son esprit n'étant attiré par le morceau de tissu le liant à la fille. Il tenta de s'agripper, au moment où tout redevint clair, de façon foudroyante, le ruban éclatant comme du verre avant de disparaitre dans la brume nocturne. Il sembla presque ébloui par la lumière du phare d'une voiture passant un virage plus loin, et s'en cacha de la paume de la main. Quand il l'abaissait, il se rendit compte que la pluie tombait normalement, que l'immatériel s'était dissipé. La seule réalité était sa soudaine proximité vis à vis d'elle, et son parfum qui le paralysa d'enivrement.
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MessageSujet: Re: Là où les muses vont ... [PV Setsumi]   Là où les muses vont ... [PV Setsumi] EmptyMar 16 Fév 2010 - 22:02

    Sans un mot, il lui tendit la cigarette qu’il tenait entre ses lèvres. A l’attrapant, elle ne put s’empêcher de jeter un coup d’œil à sa main et elle esquissa un léger sourire. C’était une des parties du corps qu’elle préférait. Elle aimait la beauté humaine à un degré plus élevé que la plupart des gens, mais contrairement à ses acolytes de la mode, n’y voyait pas seulement un attrait et un but sexuel. Même si elle ne se gênait pas pour donner son avis sur une personne au physique désavantageux, elle savait reconnaître quand cette dernière avait un point fort, comme un beau sourire. Alors, juste pour le plaisir de ses belles mirettes, Setsumi aimait détailler les gens qu’elle croisait. Et en approchant sa main de celle du jeune homme pour prendre sa clope, elle ne put qu’être satisfaite de ce qu’elle voyait. Elle semblait forte et Set’ était convaincue qu’il était agréable de la serrer. Avec étonnement, elle ne le vit pas sortir une nouvelle cigarette pour lui. Setsumi regarda celle qu’elle avait entre ses doigts et remarquant son état, comprit qu’elle provenait sûrement de la poche du jeune homme. Ce geste, bien qu’anodin, la toucha.

    Bien que grande pour une japonaise, elle fut enveloppée par la carrure du garçon lorsqu’il se redressa. Il lui avait parut si chétif, ainsi replié sur lui-même. Elle retint une réflexion quand il retira son t-shirt. Elle se contenta de suivre, interdite, les gouttes descendre le long de son torse. Ne voulant pas paraitre superficielle, elle redressa la tête et tomba sur deux yeux noirs qui la fixaient. Elle sentit brusquement un froid glacial s’abattre sur ses pieds quand le bout de vêtement toucha le sol. Elle aurait du crier, l’engueuler pour la tremper encore plus, baissant la tête pour vérifier les dégâts, mais ses yeux restèrent accrochés aux siens et ses lèvres se serrèrent doucement pour réprimer un sourire.

    - Who… Who are you ?

    L’interrogation du jeune homme l’a désarçonna. Bien qu’elle l’ait totalement comprise, elle ne put s’empêcher d’être surprise. Peu des garçons qu’elle abordait pour diverses raisons ne prenaient la peine ou la politesse de savoir le strict minimum sur elle. Seuls les fanatiques ou les ensorcelés par sa beauté à la limite, mais sûrement pas ceux qui voyaient en elle un simple bon coup. Elle ne savait pas quoi lui répondre. Devait-elle parler anglais, japonais ? Lui donner son nom ? Son prénom ? Il lui semblait que sa question allait au-delà de ça mais n’osait pas trop s’aventurer sur les détails, craignant de viser à côté. Elle chercha les meilleurs mots possibles pendant qu’il se baissait, ramassant son t-shirt. Set’ entrouvrit la bouche mais elle n’avait toujours pas trouvé de phrase. N’ayant jamais cessée de le fixer depuis qu’elle avait croisé son regard, elle continuait à s’accrocher à ce fil et ne voulait pas répondre. Elle regrettait presque qu’il est posé cette question. Alors qu’il s’avançait subitement, elle ne ressentit aucune peur. Elle se redressa un peu, comme pour l’accueillir, accompagner sa démarche.

    Tout instinct de survie était parti, elle n’était pas sur ses gardes comme d’habitude, et ne voulait pas l’être. Quelqu’un aurait pu venir lui dire de se méfier, voulut l’entraîner ailleurs, elle aurait refusé, balayer d’un signe de tête cette demande sans perdre une seconde dans son champ de vision, ces yeux noirs. Un irrésistible besoin de savoir. Elle était loin d’être une âme charitable mais avec ce calme, ce pacifisme, elle voulait comprendre. Pourquoi lui et pas un sans abri, un taré ou drogué, pourquoi Lui s’était retrouvé sous la pluie, immobile, au sol. Elle ignorait s’il allait continuer à se comporter ainsi, s’il n’allait pas soudainement s’emporter, mais elle s’en fichait. Elle voulait seulement être là, pour le reste des évènements, pour le reste de la soirée du jeune homme. Il s’arrêta à une distance qui en temps normal, lui aurait valut une gifle. Mais Set’ se recula un peu cependant pour pouvoir cambrer son dos afin de ne pas trop lever la tête pour garder leur délicieux contact visuel. Il ouvrit la bouche, et de peur qu’il repose sa question, elle se précipita.

    - Set’. Euh I mean, Setsumi. Je m’appelle Setsumi.

    Elle hésita à lui tendre la main. Elle ne savait pas encore quelle langue il parlait, alors signer le début d’une conversation avec un geste si formel, la gênait. Le jeune homme leva le bras pour se protéger le visage et Set’ fut frapper par l’état dans lequel il se trouvait. Elle lui mit délicatement la cigarette entre les lèvres pour avoir les mains libres. Tout en déboutonnant son manteau, elle franchit les quelques derniers centimètres qui les séparaient. Elle grelottait alors qu’elle plaçait sa veste sur les épaules du jeune homme. Mais ce n’était qu’un mécanisme de son corps. Elle avait beau sentir la pluie, elle n’avait pas froid. Elle ne l’entendait même pas. Elle fit glisser ses mains le long des bras du garçon. Sa respiration était rapide, perceptible au vu de la fumée qui s’échappait de sa bouche, provoquée par la différence de température, et légèrement audible. Setsumi croisa ses bras pour les réchauffer et cacher un minimum sa tenue. Ce genre d’initiative lui ressemblait peu, elle ne savait pas trop quoi dire, comment faire. Et elle ne voulait surtout pas le brusquer.
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MessageSujet: Re: Là où les muses vont ... [PV Setsumi]   Là où les muses vont ... [PV Setsumi] EmptyMar 23 Fév 2010 - 4:30

    Setsumi. Setsumi. Setsumi. Il avait beau faire tourner ce prénom au creux de son esprit, l'analyser dans ses moindres détails, tenter d'accrocher à sa consonance un bout de souvenir, rien ne lui venait. Le néant. Il s'agissait là alors de leur première rencontre. Il peignait l'instant dans sa mémoire comme l'on formerait un tableau : les murs en vieilles briques cramoisies, brunies par la saleté, le trottoir bosselé sur lequel dégoulinait à moitié l'eau jaillissante de plaques d'égout bouchées, ce ciel juste sombre, morne, voilant ses belles lueurs étoilées pour cracher à la place une pluie grasse et un vent glacial. Et au centre de l'oeuvre, cette fille, royale, dominante de splendeur comme l'avait été la Venus de Botticelli. Il avait du mal à lire ses expressions - l'obscurité n'aidant pas - mais hésita sur sa moue : était-elle confuse ? Hésitante ? Elle venait de faire un pas en arrière, peut-être l'avait-il effrayée d'une quelconque façon. Mais son entreprise démentie toute fabulation du jeune homme.

    - Que ...

    C'était agréable. Son intérieur était aussi doux et chaleureux que son prix semblait élevé. Bien sûr, cette veste ne correspondait pas du tout à sa largeur d'épaules, mais elle l'enrobait comme une cape, lui offrait un refuge éphémère. C'était un présent inestimable, que d'offrir son confort à autrui, qui plus est, un inconnu, même de façon provisoire. Le jeune homme était comme foudroyé d'émotion, et si ses mécanismes biologiques ou sentimentaux n'étaient pas altérés par son actuel envoutement, ses yeux perleraient des larmes de gratitude. Une source de chaleur inhabituelle attira douloureusement son attention lorsqu'il comprit que sa clope allait lui brûler les lèvres. Il l'attrapa vivement et l'envoya au loin, éteindre sa lueur rouge dans une flaque après avoir crié une gerbe d'étincelles.

    - Akira. Je m'appelle Akira. Merci pour la veste.

    S'il se contenta de ces quelques mots, ce n'est pas pas timidité, mais par intention d'aller à l'essentiel, d'écourter au possible l'échange verbal, de laisser parler le jeu de regard, d'offrir du temps au temps, de saisir les grains de ce sablier incontrôlable pour en comprendre les messages. Et puis, Akira lâcha un soupir discret, pas celui de l'ennuie, mais celui qui marque la fin d'une réflexion, d'une démarche spirituelle. Il agrippa d'une main le manteau qui trônait sur son dos et la plaça sur les épaules de cette fille, avec certes bien moins d'élégance, mais une tout aussi bonne intention.

    - Loin de moi l'idée de vous offenser, votre générosité m'a touchée. Mais si vous deviez tomber malade, je ne souhaite pas en être le responsable.

    Il ramassa alors avec dépit son t-shirt dégoulinant, et ne pu se résigner à l'enfiler. Il le plia en boule, se concentra un instant, et tel un éclair, son bras se tendit, offrant à la balle improvisée une courbe parfait, qui l'envoya droit dans un container. Apparemment, il n'avait rien perdu de son jeu. La NBA, voilà un souvenir qui lui semblait bien lointain. Si seulement il avait pu autant apprécier ses moments de gloire que ce simple instant, sa vie serait différente. Mais il n'épprouvait aucun regret : l'effet papillon l'aurait privé de cette étrange rencontre. Papillon ... Mais oui ! Un éclair de lucidité lui traversa l'esprit. Quelques mois plus tôt, il avait passé une nuit entière à parcourir les rues, perdu après une course intense. D'après la silhouette du bâtiment qui se trouvait vers le sud-est ... il pouvait retrouver ce salon de thé de nuit, plutôt chic mais agréable, dont le gérant l'avait aidé à retrouver chemin : L'Oumurasaki, le grand papillon bleu. Aussitôt, cette idée de luxe, de doux parfum l'attira tellement, qu'il attrapa la main de Setsumi, et l'embarqua dans un début de marche déterminée.

    - Venez avec moi, venez ! Il n'est pas trop tard pour un thé.
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MessageSujet: Re: Là où les muses vont ... [PV Setsumi]   Là où les muses vont ... [PV Setsumi] EmptyMer 24 Mar 2010 - 21:54

    - Que…

    Ne dis plus rien. Ne dis surtout plus rien. Regardes-moi encore et écoutons la pluie. L’entends-tu cette malheureuse qui tombe. As-tu froid ? J’ai l’impression, moi, que chacune de ses gouttes me brûlent la peau. L’humidité qui se dégage de nos corps, des murs, m’étouffe légèrement. Mais je ne bougerais pas de peur de te voir disparaître. Ma tête tourne. Mes yeux me piquent. Je vais pleurer. Je crois. Je me sens triste. Il ne faut pas. Le reste de ton visage, de tes gestes est flou. Je distingue à peine tes mouvements, les couleurs et les ombres qu’ils provoquent. Je n’ai pas regardé la mort de ta cigarette. Comme si, sa fin, allait signer la notre. Vas-tu partir maintenant ? Je suis là, alors profites-en. Je ne sais pas quoi t’offrir. Guides-moi. Sers-toi. Je suis à toi ce soir. Rien qu’à toi. Pour cette nuit.

    Ne détourne pas le regard. Ce regard qui me donne la sensation que la pluie coule désormais à l’intérieur de ma peau.


    - Akira. Je m'appelle Akira. Merci pour la veste.

    Akira. C’est doux, fort. C’est toi. Ta première phrase longue. Le timbre de ta voix s’est éparpillé dans toutes les parties de mon corps. Il y résonne. Tu es si calme. Es-tu que tu vas bien. Tout compte fait, connaître ton nom est une bonne chose. Merci de ta confiance. Akira. Les questions se multiplient. Certaines seront à poser. Mais pas maintenant. Pas ici. J’attends. Dis-moi ce que tu veux. Fais ce qui te plait. Tu sais ce que j’aimerais ? Danser. Danser sous l’averse. Sur ce trottoir, très probablement traitre pour mes talons avec cette eau. Rire. Lever la tête vers le ciel puis te regarder à nouveau. Voir dans tes yeux que ma joie et mon fou rire te touchent. Nous touchent, maintenant que tu n’es plus à moitié couché contre un mur.

    - Loin de moi l'idée de vous offenser, votre générosité m'a touchée. Mais si vous deviez tomber malade, je ne souhaite pas en être le responsable.

    Elle resta interdite quand il replaça sa veste sur ses épaules. Cette fois encore, elle eut l’impression qu’il l’enveloppait tout entière avec sa carrure. Les gouttes ne l’atteignirent plus pendant quelques secondes. Setsumi se contenta de laisser son manteau tel quel. Elle regretta le fait d’Akira mais n’en fut pas vexée. Il n’avait pas tort. Son manager aurait pu annuler plusieurs défilés ou séances photos s’il avait jugé son état inquiétant. Et c’était monnaie courante ces derniers temps. On la trouvait trop blanche mais son contrat lui interdisait le soleil. On la trouvait trop mince mais quand elle essayait d’expliquer qu’elle ne se sentait pas bien en ce moment, on lui répondait qu’ils verraient ça plus tard. On lui trouvait des petits yeux, mais pas un jour ne passait sans qu’elle reçoive plusieurs appels lui demandant d’avancer sa collection au plus vite. On lui trouvait trop de scandales mais on la bousculait pour qu’elle fasse parler d’elle. Sa vie n’était devenue qu’une suite de contradictions. Un putain de cercle vicieux. Il aurait été faux d’affirmer qu’elle détestait son quotidien. Elle y aimait bien trop d’aspects pour le rejeter. Mais elle avait comprit depuis un moment qu’elle pouvait avoir ce qu’elle souhaitait et avait la force et le talent pour avancer par ses propres moyens, ce qui rendaient certaines directives de son manager, très dures à accepter.
    La trajectoire précise du tee-shirt la fit sourire doucement. Une fois de plus, elle ne put s’empêcher d’observer le torse du jeune homme. Elle allait lui faire une réflexion quand elle fut stoppée par le contact de sa main. Elle incendia sa paume encore plus fortement que la pluie quelques minutes plus tôt sur ses épaules. Set’ lâcha un petit cri quand Akira l’entraina dans la rue, surprise par cette brusque accélération des choses.

    - Venez avec moi, venez ! Il n'est pas trop tard pour un thé.

    Elle arrêta leur course sans pour autant lâcher sa main.

    - Je n’aime pas le thé.

    Chassez le naturel, il revient au galop. Setsumi se mordit violemment la lèvre, replongeant son regard dans le sien. Une ébauche de larmes se dessina légèrement aux coins de ses yeux. Jamais ne pourra-t-elle parler à quelqu’un sans condescendance ? Ses habitudes de princesse exaucée ne pouvaient-elles pas être mises de côté un tout petit instant ? Ne cesserait-elle pas d’être un glaçon et de ne pas passer par quatre chemins pour exprimer son opinion ? Surtout avec ce garçon. Elle resserra doucement ses doigts autour de la main d’Akira. Son cœur battait, guettant le moindre geste, la moindre expression qui signerait sa défaite face à sa manie de n’être qu’une peste orgueilleuse et égocentrique.

    - Désolé…, ajouta-t-elle. De plus, sans vouloir te vexer, je doute que l’on t’accepte ainsi dans un établissement. Je dois avoir ce qu’il faut dans ma chambre.
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MessageSujet: Re: Là où les muses vont ... [PV Setsumi]   Là où les muses vont ... [PV Setsumi] EmptySam 19 Juin 2010 - 1:33

    [BACKGROUND MUSIC]

    Il restait interdit. Toute cette énergie qui avait foudroyé son corps sembla s'évaporer dans un soupir. Pourquoi donc ces chaines devaient elles brimer chaque pas de son chemin ? Était-il impossible, au fond, de grimper une marche sans en descendre de deux sous le poids d'une vie ? Il commençait à sentir cette pluie glacée qui lui fouettait le dos, ce froid mordant, l'inquiétante atmosphère que se dégageait de ces ruelles abandonnées de toute âme. Il lui semblait que l'espoir qu'il tenait vivement dans sa main venait de mourir. Être stoppé dans sa course, lui qui n'aspirait qu'à courir pour toucher l'horizon. Elle lui proposa dans un violent retour à la réalité de lui prêter quelques vêtements. Il détourna son regard et de sa main libre se gratta maladroitement l'arrière du crâne. En effet, même s'il avait eu croisé le dirigeant du salon un jour hasardeux, rien ne laissait penser que l'homme l'accueillerait chaleureusement, lui qui était à moitié dénudé et ramenait avec lui une inconnue. Tout n'était qu'une bête pulsion, il s'était senti pousser des ailes, l'enivrement du soudain, le parfum toxique qui se dégageait de son cou, son esprit qui vacillait. Sa vue semblait se troubler, la silhouette de Setsumi s'estompant peu à peu. Que se passait-il ? Sa tête le lançait douloureusement, comme si un poison venait tout juste de lui tordre le crâne avec aisance. Il perdit l'équilibre et se rattrapa aussitôt, sentant son pouls augmenter en même temps qu'une angoisse l'emprisonnait dans ses griffes.

    - Je ...

    Ce mot éclata comme un bruit sourd, alors qu'une crampe lui saisissait le ventre. Il ne comprenait pas. Pourquoi ? Comment ? Que lui arrivait-il ? Sa mémoire fouilla à tord et à travers, cherchant quelque part ce qui pouvait l'abattre ainsi. Alors que la réponse était claire : depuis combien de temps n'avait-il pas dormis ? Une nuit de plus à vrombir dans le flux nocturne, un pas de plus vers sa tombe. En face de lui, elle semblait à présent si lointaine. Il devait se ressaisir, il avait l'impression de n'être plus que l'ombre de lui-même, pitoyable, à chanceler torse nue, au bord d'une route vide, en face d'elle. Elle.

    - Ah ... je crois que ... j'ai besoin d'une aspirine.

    Son corps tomba en avant, mais son esprit ne faiblit pas. Il tendit son bras, s'appuya contre un mur, et se laissa glisser le dos contre sa parois rêche et humide. Une quinte de toux lui arracha la gorge, le laissant juste cracher ce qu'il lui restait d'esprit. Ses yeux s'écarquillèrent de stupeur, sa mâchoire caquetante ne sachant que prononcer. La tâche de sang qui maculait sa main lui donna le goût de la mort. Ce n'était pas qu'une histoire d'insomnie, il avait bien avalé quelque chose, mais quoi donc ? La pluie effaça lentement l'écarlate effroi, ainsi que sa conscience.

    Blackout.
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