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 Apocalypse Please ! [PV Sora /o/]

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Narcisse De Lioncourt
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MessageSujet: Apocalypse Please ! [PV Sora /o/]   Apocalypse Please ! [PV Sora /o/] EmptyMer 4 Nov 2009 - 10:41

[note : ce RP n'est en fait pas terminé, et a été abandonné, mais je tiens à ce qu'il reste accessible et n'aille pas à la corbeille, puisqu'il est quand même intégré à ma chrono, et important pour l'intrigue ^__^]


L'automne débutait à peine et, déjà, les arbres avaient revêtu leurs manteaux de pourpre et d'or, recouvrant le sol dallé d'un épais tapis de feuilles mortes. Le ciel uniformément gris semblait renforcer toujours plus le froid mordant qui s'était installé quelques semaines plus tôt et se reflétait dans les flaques d'eau, vestiges des averses de la nuit. Les passants se pressaient dans les allées du parc ; les hommes aux costumes aussi gris que le ciel, et les femmes faisant claquer sur les dalles les talons de leurs bottes. Parfois, quelque bambin s'arrêtait pour loucher en riant sur son souffle blanchit par le froid. Les vitrines des magasins de la rue adjacente affichaient encore les décorations d'Halloween, pourtant bien vite oublié,  et le bourdonnement incessant des conversations s'élevait des bars et restaurants qui bordaient l'axe.

Sur la place, au centre de parc, la fontaine s'était tue ; pourtant, l'endroit était loin d'être calme. En effet, le froid était loin de décourager tout le monde, et un groupe d'adolescents avait investit le lieu, et le parc raisonnait de leur éclat de voix et du bruit assourdissant des roues de leurs planches sur le pavé. Assis sur un banc, non loin de là, Narcisse ne faisait pourtant aucunement attention à eux. Les mains enfoncée dans les poches de son manteau, le visage enfouit dans l'écharpe blanche qui lui entourait le cou, une seule chose l'importait depuis qu'il était arrivé : allongé dans l'herbe à l'exact opposé de l'endroit où il se tenait se trouvait l'objet de tous ses désirs - ou du moins, de ses désirs du moment : Sora Kumori.

La tête nonchalamment appuyée sur ses bras croisés, les yeux clos, Narcisse ne pouvait s'empêcher de le trouver beau. Et pourtant... Pourtant, n'importe quelle personne un tant soit peu saine d'esprit aurait cherché à le fuir, après ce qu'il lui avait fait. En effet, si ses joues avaient repris leur couleur habituelle, son doigt, lui, était toujours emprisonné dans une attelle, et l'on pouvait clairement voir les restes de la coupure qu'il lui avait infligée le long de la mâchoire. Et pourtant, il était là, presque incapable de détacher son regard du visage de son bourreau. Il semblait si calme... Narcisse eu un léger rire. Quelle ironie ! Qui pourrait croire, en le voyant ainsi, qu'il pouvait se montrer si violent ? Et dire que, bientôt, il lui appartiendrait... (Oui, on sait. Mais allez demander à Narcisse de se montrer modeste, vous !)
Narcisse avait clairement conscience des risques qu'il prenait à s'entêter ainsi - ses blessures en étaient la preuve - mais il ne pouvait s'en empêcher. Si ce n'était déjà fait, on pouvait à présent clairement dire que le jeu s'était mué en une véritable obsession. Et cela lui convenait parfaitement. Car, pour la première fois depuis bien longtemps, il avait l'impression d'avoir un but. Certes, une conquête peut paraître un but futile au commun des mortels... Mais n'est pas Narcisse qui veut, que voulez-vous !

Il n'aurait su dire précisément ce qui l'avait attiré en premier lieu chez Sora. Peut-être était-ce justement le fait que celui-ci ne pouvait pas le supporter. Quoi qu'il en soit, il y avait quelque chose chez lui qui l'avait poussé, lors de leur première rencontre, à délaisser son compagnon du moment pour se consacrer entièrement au jeune homme - tâche qui s'était révélée bien plus ardue que prévu. Et pourtant, Narcisse savait qu'il allait gagner. Car, si leurs joutes verbales des premiers temps lui avait permis d'entrer dans le quotidien de Sora, il avait eu la preuve, lorsque celui-ci était sorti de ses gonds, qu'il ne lui était pas si indifférent qu'il se complaisait à le croire. Sans quoi il ne l'aurait jamais laissé l'approcher d'aussi près. Car, si Narcisse avait pu l'embrasser - même s'il en avait payé le prix - c'était que, malgré tout, Sora l'avait laissé en partie faire. Et ça, il le savait. C'est pourquoi il avait réagit aussi violemment. C'est pourquoi il n'avait pu s'empêcher de chercher à le calmer par la suite, lorsque Narcisse avait frôlé la crise d'hystérie. Et c'est aussi pour ça que, malgré tous ses efforts, il ne pouvait que tomber inexorablement dans ses filets.

S'arrachant à ses pensées, il entreprit de détailler le groupe d'adolescent qui s'ébattait toujours bruyamment sur la place, ses yeux vagabondant à la recherche d'un cible précise. Enfin, il le trouva : l'un d'entre eux, aux courts cheveux noirs et au visage quelconque, ne cessait de lui jeter des regard (et il se croyait discret, le pauvre !). Oh, Narcisse avait pleinement conscience du fait que ce qu'il comptait faire relevait de la cruauté pure et simple ; mais au moins, elle ne serait pas vaine puisqu'il s'agissait encore une fois d'attirer Sora à lui (Là, il est temps d'lui dire qu'il a des chances de se planter, le p'tit Narcisse ! /o/ <♥). Ainsi, c'est sciemment qu'il croisa le regard du garçon qui l'observait. De même, le sourire charmeur qu'il lui adressa n'était qu'un outil de plus dans sa manoeuvre. Et, tandis que le garçon se figeait, troublé, Narcisse se leva. C'est à se moment précis que Sora ouvrit les yeux.

Leurs regards se croisèrent, et Narcisse eut un sourire. Et, avec tout le dédain et l'arrogance du monde, il se détourna.

Si quelqu'un le lui avait demandé, il aurait été bien incapable de se rappeler les mots qu'il avait adressés au jeune homme brun qu'il avait abordé. Après tout, la conversation importait peu. Seule lui importait la réaction de Sora. Vas-y Sora, viens, énerve-toi. Oui, tu t'en es rendu compte, hein ? Ce qu'il se passe, en ce moment même, c'est exactement ce qu'il s'est passé lors de notre première rencontre. Sauf que cette fois-ci, c'est toi que je délaisse. Que vas-tu faire, toi qui détestes être ignoré ?

Spoiler:


Dernière édition par Narcisse De Lioncourt le Sam 22 Juin 2013 - 14:01, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Apocalypse Please ! [PV Sora /o/]   Apocalypse Please ! [PV Sora /o/] EmptyDim 8 Nov 2009 - 19:01

L’automne, saison réputée pour ses éternels mais néanmoins menaçants nuages gris et son insupportable moiteur, n’est certes pas la saison idéale pour se découvrir une soudaine passion pour dame nature. Pourtant, il existe bel et bien des irréductibles gaulois qui, envers et contre tout, sont prêts à braver les éléments et accessoirement les lois de la Physique pour se déchaîner joyeusement non pas sur le premier passant venu comme à l’habitude de notre racaille, mais bel et bien sur leur planche de skate. Une activité certes plus noble, mais tout aussi éreintante, et on aura beau dire qu’à cet âge on a assez d’énergie pour déplacer des montagnes, il arrive tout de même un moment ou il faut recharger ses batteries pour éviter de tomber à plat. Nécessité d’ordre capital pour notre rouquin, qui, tout aussi fatigué de cette journée de pratique intensive que des jérémiades intempestives de ses amis, se devait de taper un honorable roupillon, et ce tout de suite, maintenant. Notez bien que si je parle « d’amis » c’est juste pour éviter de dire « de gens dont il tolère la présence », appellation bien plus longue et fastidieuse.

Las de tout ce vacarme, il s’isola quelque peu du groupe, s’attelant à la tâche ardue de trouver un coin de pelouse sec en cette après-midi d’automne. Bien que ce ne fût pas sans mal, il y parvint enfin et profita avec délectation de ces quelques instants de répit, allongé de tout son long dans la végétation encore fraîche et le nez confortablement enfouit dans le creux de son coude, à l’abri des horripilants chatouillements de l’herbe grassouillette. Il ne pouvait certes pas grand-chose contre la légère brise qui venait outrageusement ébouriffer ses cheveux déjà suffisamment décoiffés comme ça, mais cela ne l’empêcha pas de sombrer dans les bras de Morphée. Vagabondant paisiblement aux pays des rêves, son escapade onirique fut malheureusement de courte durée ; il eut subitement comme un mauvais pressentiment, comme si quelque chose de diaboliquement mauvais était en approche, prêt à fondre sur sa pauvre petite victime innocente –Oui, oui, je parle de Sora, pourquoi ? Ces funestes prémonitions ayant mit prématurément fin à sa petite sieste improvisée, il se résigna, non pas sans avoir passé un petit bout de temps à rassembler ce qui lui restait de courage, et se risqua finalement à ouvrir un œil.

Et là, c’est le drame. Il est bien des choses qu’on ne veut absolument pas voir au réveil, comme par exemple l’expression sadique d’un prof de maths prêt à vous agresser à coups de fonctions dérivées et dérivables, où, en l’occurrence, la tronche de Narcisse. La racaille étouffa un glapissement de surprise, manquant au passage de s’étrangler sur place. S’il ne s’aimait pas autant, il se serait mit une claque, histoire d’être sûr qu’il n’était pas en train de rêver. Ou de cauchemarder, plutôt. Mais il s’en abstint ; il n’était de toute évidence par encore assez timbré pour pouvoir rêver, imaginer, ou même simplement penser à cette erreur de la nature ! Pourtant, il remit vite ce raisonnement en question lorsque notre rebut de l’humanité l’ignora avec tout le snobisme dont il pouvait faire preuve (Et dieu sait qu’il est doué en ce domaine). Lui qui passait son temps à lui courir après, à le harceler en tout bon stalker qu’il est, voilà qu’il passait à côté de lui sans même daigner lui accorder un regard. Difficile de savoir si c’est une bonne chose ou non, considérant que l’adolescent ne supportait tout simplement pas d’être d’ignoré.
Surtout si c’est pour préférer s’enticher du premier type lambda venu ! Narcisse, voyons. On sait bien que tes goûts sont franchement discutables, et Sora en est l’exemple le plus frappant, mais tout de même ! Un peu de décence. L’esprit toujours embrumé par un réveil plus que chaotique, le rouquin en question se releva tant bien que mal, s’époussetant distraitement. Bien que son état actuel soit peu propice à la réflexion ou même à l’analyse simple de la situation, quelque chose le titilla tout de même ; comment pouvait-on passer de l’obsession la plus effroyable à l’ignorance la plus complète ? Quelle que soit la façon dont on aborde le problème, il y’a tout de même anguille sous roche, que dis-je, cachalot sous gravier, et cela sautait suffisamment aux yeux pour que même un aveugle mal réveillé s’en rendre compte. Il le provoquait odieusement.

Et quand on le cherche, on le trouve. Seulement, c’était une position diablement délicate ; s’il ne faisait pas preuve de subtilité, on prendrait ça pour de la jalousie mal placée. Très mal placée d’ailleurs, parce qu’il n’avait absolument aucune raison, je répète, ab-so-lu-ment aucune raison de l’être. Hors de question, donc, de sombrer dans la colère pure et simple comme à son habitude, même s’il commençait déjà à sentir l’irrépressible étreinte de la haine accaparer son cœur. Passablement irrité, comme à chaque apparition de ce cher Narcisse –dont l’effet corrosif de la présence n’est d’ailleurs plus à démontrer- c’est avec une expression mi-figue mi-raisin, entre malice et agacement que notre jeune homme s’approcha des deux futurs tourtereaux.

« Oh, Prince charmant, lâche-moi ton skate, t’en auras pas besoin pour retourner ta donzelle ! »

Toute l’élégance et la finesse Sorienne en action. C’est beau, n’est-il pas ? En tout cas, ça avait l’air de bien amuser le reste de la troupe qui s’esclaffait bruyamment avec tout autant de raffinement. Le Prince charmant en question, lui, n’avait pas l’air de trouver la plaisanterie à son goût, virant au pivoine, mais cela ne l’empêcha pas de s’exécuter. Tous ici présent savaient d’expérience qu’on ne contrariait pas Sora. Tous sauf un. Inutile de vous faire un tableau, vous voyez parfaitement de qui je parle. S’emparant de l’objet en question, le rouquin s’éloigna nonchalamment des deux énergumènes pour rejoindre le petit groupe de skateurs encore en activité, prenant bien évidemment soin de garder le parasite en ligne de mire. Il n’avait pas l’intention de se laisser entraîner dans son petit jeu, mais il n’avait pas non plus celle de le laisser tranquille après un tel affront. Certes, pour l’heure il se contentait de se déchaîner sur sa planche en le surveillant du coin de l’œil, chose qui n’aidait probablement pas son esprit machiavélique à se concentrer, mais qui avait néanmoins le mérite d’extérioriser cette frustration naissante. Quoi que le meilleur moyen de l’apaiser serait encore de lui décalquer cette planche de bois sur le coin de la figure.

Ce qui n’était pas foncièrement une mauvaise idée, tout compte fait. En se débrouillant bien, il pouvait même s’arranger pour le faire en toute impunité, elle est pas belle la vie ? Le moral regonflé à bloc par une telle trouvaille, c’est le cœur léger que notre racaille revint à la charge, les roues de l’instrument de sa vengeance avalant le bitume à une vitesse effarante. Lorsqu’il jugea enfin être à une distance adéquate pour accomplir sa machination, il gratta le tail de sa planche, décolla… Et rata misérablement son trick, envoyant valser plus qu’aléatoirement la planche, qui, par l’opération du Saint Esprit, partit vaillamment finir sa course dans les tibias de ce pauvre Narcisse.
D’accord, on avait dit « le coin de la figure » mais à ce niveau là, pour pouvoir l’atteindre de la sorte il faut soit avoir une chance de cocu –ce que Sora n’était pas- soit s’appeler Mc Gyver, ce qui n’était pas le cas non plus. Cela n’affecta cependant pas plus que ça le rouquin qui jubilait intérieurement de sa réussite (Allez donc essayer de viser précisément le point de chute de votre skate quand vous foirez un trick, vous !), s’approchant du grand blessé avec un air faussement désolé.

« Ooooh, désolé les tourtereaux, j’voulais pas vous déranger ! Ca m’a glissé des mains… Enfin, des pieds. »

A ces mots, il se baissa pour ramasser l’arme du crime, seulement, la terre est baisse et la loi de gravité cruelle, ainsi, pour s’aider à se relever, il prit bien soin de s’agripper à la première chose venue, c'est-à-dire Narcisse. Sa main gauche, plus exactement. Oui, oui, celle qui porte encore les stigmates de leur dernière rencontre. Vous ne pensiez tout de même pas que tout cela n’était que pur hasard ? C’était bel et bien sciemment que Sora avait précisément choisit ce point d’accroche, prenant bien soin de malmener l’insupportable attelle qui s’évertuait à effacer les traces de son passage. Redressé, mais n’ayant pas pour autant lâché sa main, l’adolescent planta son regard de braise dans celui de son aîné, un sourire narquois accroché aux lèvres.

« Pas trop de casse, j’espère ? »
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MessageSujet: Re: Apocalypse Please ! [PV Sora /o/]   Apocalypse Please ! [PV Sora /o/] EmptyDim 27 Déc 2009 - 20:56

Le regard de Sora. La voix de Sora. Narcisse dû réprimer un sourire, et il lui fallut des trésors de volonté pour ne pas planter là sa nouvelle conquête et se jeter au cou de l'objet de son obsession. Et il dû faire appel à tous ses talents de comédien pour continuer son petit manège de manière... crédible. Ainsi, c'est d'un air profondément agacé qu'il accueillit la remarque du rouquin. Un oscar pour Narcisse.

" Oh, Prince charmant, lâche-moi ton skate, t’en auras pas besoin pour retourner ta donzelle ! "

Mouais. Allons allons, Sora, quel manque d'élégance ! Mais passons. En temps normal, cette remarque aurait marqué le début d'un bel échange de piques en tous genres, mais ça n'était pas le moment.

" Ne fait pas attention à lui. "
glissa discrètement Narcisse au jeune homme - discrètement, mais toujours suffisamment fort pour que Sora l'entende, bien entendu.

A vrai dire, notre cher 'type lambda' n'était guère en position d'ignorer ledit Sora, mais qu'importe, puisque la remarque ne lui était pas réellement destinée. Oh, Narcisse savait pertinemment que celui-ci ne répondrait pas ouvertement à ses provocations ; mais il savait également que son attitude finirait par le faire sortir de ses gonds, et cela le faisait jubiler. Les risques qu'il prenait ne le préoccupaient guère, pour peu qu'il prouve l'attention que Sora lui portait.

Toujours est-il que le rouquin était repartit, planche en main, laissant un Narcisse toujours aussi hautain et un... appelons-le Yujiro, tiens - un Yujiro, donc, légèrement pantois. Oui, tout faire-valoir qu'il était, il n'était pas totalement idiot, et s'était bien rendu compte qu'il avait visiblement manqué une partie de l'histoire. Mais voilà, quand on doit choisir entre s'éloigner pour éviter les ennuis et rester pour profiter de la compagnie de Narcisse, on a comme qui dirait tendance à choisir la deuxième solution. Même si ça relève de la tendance suicidaire.

Et voici donc Yujiro et Narcisse repartis pour une conversation animée... par Yujiro, justement, puisque Narcisse, lui, se contentait de réponses polies, tout à son observation de l'objet de son obsession, j'ai nommé Sora Kumori. Ledit Sora qui se révélait plutôt doué sur une planche. Normal, me direz-vous, Narcisse ne s'intéresse pas à n'importe qui. Et Sora frôlait la perfection, il fallait bien le dire. Ou pas, d'ailleurs. Parce que là, ce qui venait de se produire ressemblait fort à un cassage de gueule - pour dire les choses comme elles sont. A côté de lui, Yujiro poussa un cri. Pas que le sort de Sora ne l'inquiète - il savait aussi bien que Narcisse que celui-ci était définitivement du genre coriace - mais parce que la planche dudit Sora leur arrivait droit dessus. Argh.

Bizarrement, le fait que le projectile vienne heurter sa jambe de l'étonna guère. Oui, Sora avait toujours été très... inventif, dès lors qu'il s'agissait de torturer son prochain, et feindre une chute pour blesser Narcisse était une idée qui semblait presque évidente venant de lui.

Ainsi, c'est avec une jolie grimace de douleur qui sentit l'objet lui rentrer dedans, et il dû s'agripper à la première chose qui lui tombait sous la main pour ne pas tomber. A savoir, Yujiro. Comme les choses sont bien faites ! Oui, car même sous la douleur, le cerveau tortueux de Narcisse continuait de réfléchir aux moyens de faire craquer Sora, et le support providentiel qu'il avait trouvé en la personne de sa nouvelle conquête était un excellent moyen de le mettre hors de lui, justement. Aussi notre blond national - ou pas, d'ailleurs - prit-il bien soin de s'agripper consciencieusement au cou du pauvre Yujiro qui, visiblement, comprenait de moins en moins ce qui se passait.

" Ooooh, désolé les tourtereaux "
lanca Sora en venant vers eux (Yujiro piqua un fard au passage). " J’voulais pas vous déranger ! Ça m’a glissé des mains… Enfin, des pieds. "

Haha. Tiens, d'ailleurs, c'est fou ce que ses excuses sonnaient faux. Allons, Sora, tu devrais prendre des cours de théâtre ! Tiens, avec Narcisse par exemple. Oui, parce que l'air de mépris et d'agacement qui se peignait à présent sur son visage était des plus réalistes. S'appuyant toujours sur Yujiro, il entreprit de masser un bref instant son tibias endolorit, visiblement contrarié.

" Vas donc faire mumuse plus loin. " lâcha-t-il d'un ton acerbe. " Puisque tu as manifestement des problèmes d'équilibre, essaie au moins de ne pas faire payer ta maladresse à ceux qui t'entourent. "


Tiens, le retour du Narcisse suicidaire ! Oui, il savait que ce genre de remarque lui vaudrait certainement quelques coups, mais il n'en avait cure. Décidément, son obsession pour Sora finirait par lui causer du tord - et un doigt cassé n'était probablement qu'un avant-goût de ce qu'il risquait de subir s'il continuait. Et pourtant... Pourtant, il n'avait aucunement l'intention de s'arrêter là. Le besoin qu'il avait de retenir l'attention de Sora était devenu viscéral, et il était près à tout pour qu'il la lui accorde. Pour qu'il l'aime.

En attendant, Sora, lui, semblait réellement contrarié, et ne tarda pas à le faire comprendre - discrètement, bien entendu. Ainsi, tandis qu'il se penchait pour récupérer son engin, il ne manqua pas d'empoigner la main de Narcisse, s'en servant comme appui, meurtrissant au passage son doigt blessé.

" Pas trop de casse, j'espère ? "
lança-t-il d'un ton narquois.

Nouvelle grimace. " Ne retirez pas l'attelle, et évitez de malmener votre doigt " avait dit monsieur blouse blanche. Ça risquait d'être plus compliqué que prévu de suivre ses conseils.

Et Sora qui le fixait. Son coeur manqua un battement ; un peu plus, et sa petite comédie risquait de passer à la trappe. Il fallait qu'il se ressaisisse. Réajustant son masque de contrariété (histoire de ne pas alarmer Yujiro), il fit mine de dégager sa main, ramenant son bras vers lui. Ce qui eu bien entendu pour effet de le rapprocher de Sora, puisque celui-ci le tenait toujours fermement. Et, dans un murmure, il lui glissa quelques mots à l'oreille.

" Allons, Sora, quel gamin tu fais ! Epargne moi les crises de jalousie, tu veux ? "

Un sourire.

" Eh oui, darling, il va falloir t'y faire : tu n'es pas le seul à capter mon attention, vois-tu... "

C'était bien entendu un mensonge éhonté. Mais c'était aussi un excellent moyen de mettre Sora hors de lui et, ne l'oublions pas, c'est le but premier de l'opération. Le seul problème, à présent, était la présence des autres jeunes gens - Yujiro y compris. Car malgré tout, Narcisse avait sa fierté, et il ne tenait absolument pas à se faire humilier publiquement, même si c'était pour la bonne cause.

Mais faute d'idée pour éloigner les importuns, le français entreprit d'en rajouter une couche. Ainsi, il se dégagea d'un geste sec, le regard chargé de dédain, avant de se rapprocher de Yujiro, comme s'il cherchait auprès de lui une quelconque protection. Idée risible, vous en conviendrez, mais il savait que plus il en ferait, moins Sora pourrait l'ignorer.

" Yu... " commença-t-il. " On va plus loin ? "

Il le gratifia d'un de ces sourires irrésistibles dont il avait le secret, et ledit Yu s'empourpra. Deux solutions, à présent : soit Yujiro acceptait la proposition et prenait le risque de s'attirer les foudres de Sora, soit il restait là, auquel cas le rouquin finirait tôt ou tard par craquer. Dans les deux cas, Narcisse était gagnant.
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MessageSujet: Re: Apocalypse Please ! [PV Sora /o/]   Apocalypse Please ! [PV Sora /o/] EmptySam 23 Jan 2010 - 2:35

Narcisse était un peu comme le dernier des irréductibles gaulois qui se dressait effrontément face au rouleau compresseur Romain, et ce avec pour seule potion magique son obstination aveugle et son obsession démentielle. Et si le blondinet phare d’Astérix et les gaulois parvient toujours à renvoyer l’envahisseur d’où il vient, il est bon de noter que la réalité fût tout autre. Reste à voir quelle version de l’histoire allait se jouer en ce jour.
Une chose était sûre, en tout cas ; notre empereur romain improvisé n’avait ni le sang-froid ni l’amour pour la stratégie de l’original. Enfin, c’était surtout le premier point qui posait problème en cet instant précis. Il n’y avait plus grand-chose qui différenciait l’adolescent d’une cocotte-minute approchant dangereusement de la fin de la cuisson, et qui n’allait pas tarder à nous le faire entendre. Pourtant, le jeu venait à peine de commencer, et d’ordinaire il était tout de même plus endurant que ça. A vrai dire, d’ordinaire, Narcisse ne le regardait pas comme ça. Pas avec ce mépris exaspérant, ce dédain arrogant et cet agacement prononcé. Plus que ses mots, c’était ses yeux qui le meurtrissaient. Ce n’était certes pas le premier qui arborait une telle expression en faisant face à Sora, à tel point qu’on pourrait presque dire que c’en était relativement courant et habituel, mais c’était précisément parce que c’était lui que c’en était d’autant plus insupportable et excédant. Sans même parler du côté fortement inquiétant d’éprouver pareils sentiments en retour.
S’il n’était pas aussi mauvais perdant, le rouquin lui en aurait déjà décollé une dont il se souviendrait toute sa vie en la ponctuant d’un glacial et théâtral « Ne me regarde pas avec ces yeux-là. Jamais. » digne du grand méchant d’une série Z. Au détail près que ce serait admettre ouvertement sa défaite, fait tout aussi inadmissible et inacceptable qu’impossible. Et même sans être aussi bon comédien que Narcisse, la rage qui dépeignait ses traits était tellement habituelle et lui seyait tellement bien qu’il fallait faire preuve de dons mystiques pour la clairvoyance pour pouvoir y lire tel conflit intérieur. Ce qui, on l’espère, ne faisait pas partie des capacités de base intégrées aux Barbie. Cela dit, si c’était vraiment le cas, ça ferait longtemps qu’il aurait compris qu’il ferait mieux de foutre le camp avant que Ken ne se transforme en Action Man. Nous voilà donc rassurés sur un point !

Seulement, les quelques mots que cet impudent osa lui glisser à l’oreille furent un peu comme la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Le "gamin" passait encore, puisqu’après tout ce n’était que la stricte vérité, mais les mots "jalousie" et "darling" lui écorchèrent particulièrement les oreilles, sans même compter l’ignoble sourire qui les accompagnait. Mais aussi étrange et absurde que cela puisse paraître, la fin de sa phrase l’irritait tout autant. "Tu n'es pas le seul à capter mon attention, vois-tu...". Pas le seul. Effectivement, il y avait toujours eu une ribambelle de personnes qui gravitaient autour de Blondie, bien que ce phénomène soit particulièrement incompréhensible et démentielle du point de vue de l’adolescent, et jusqu’ici il les avait toujours ignorés en sa présence. Mais après tout, peut-être n’était-il qu’un jouet parmi tant d’autres. Un jouet passé de mode.
Et c’était bien là le plus grand problème. On ne joue pas avec Sora Kumori. On lui sert de jeu. Et même si cette théorie n’était qu’une hypothèse emplie de failles tant la dévotion aveugle que lui vouait Narcisse relevait de la folie pure, il n’en restait pas moins un insupportable voile de doute. Néanmoins, à défaut de le lever, notre rouquin pouvait toujours imposer sa vérité.

C’est pourquoi il accueilli la proposition idyllique de notre tourtereau en manque avec un grand sourire. Oui Narcisse, "On " va aller plus loin. Notez au passage cette surprenante mais tout surtout très pratique capacité à faire abstraction de tout ce qu’il ne souhaitait pas entendre. Comme ce "Yu" en début de phrase par exemple, qui n’avait de toute façon aucune raison d’exister. Sora adressa un petit signe de tête accompagné d’un vif claquement de doigt à l’attention du petit comité qui regardait la scène avec un intérêt non feint. Le sourire radieux qui étirait ses traits en disait déjà long sur la suite des évènements et c’est probablement la raison pour laquelle les plus sensibles d’entre eux retournaient déjà vaquer à leurs occupations tandis que deux jeunes hommes s’approchaient du dictateur avec un air tout aussi amusé que curieux. A dire vrai, ce n’était le seul point en commun qu’ils avaient, et pour être honnête ils avaient tout bonnement l’air d’être aussi fréquentables que le rouquin. L’un était une véritable force de la nature, aussi aimable qu’une porte de prison, et l’autre au contraire avait presque tout du type lambda, si ce n’est ce sourire charmeur qui peinait parfois à cacher l’étincelle mauvaise qui éclairait son regard.
Soyons clairs, dans ce vaste groupe d’adolescent, ces deux loustics étaient ceux avec qui il s’entendait le mieux et partageait le plus de complicité pour la simple et bonne raison qu’ils étaient au moins aussi bêtes et méchants que lui. Il y avait deux catégories de gens dans ce groupe ; ceux que les frasques du rouquin amusaient, et ceux qui préféraient les fuir comme la peste en feignant l’ignorance. Pourtant, il n’y avait que ces deux-là qui y participaient toujours à cœur joie. Et ce n’était apparemment pas aujourd’hui qu’ils allaient faillir à leur réputation.

Le leader du trio diabolique, à savoir Sora, chuchota quelques mots à l’oreille de ses comparses. Leur réaction fut immédiate : éclats de rires, ricanements sournois et regards en coin fusèrent à l’attention du couple improvisé. Et sans autre forme de procès, les trois lascars se mirent en route, avec à leur tête le pire de tous, bien évidemment. Le jeune homme en question s’approcha des deux cibles avec son éternel sourire cruel et railleur avant de passer un bras autour du cou de chacun, les entrainant tous deux plus avant dans le parc, suivi de près par ses deux acolytes. Le pauvre Yujiro en tremblerait presque, et quant à Narcisse… Disons qu’il restait fidèle à lui-même. D’un autre côté, cette soudaine proximité n’était probablement pas pour lui déplaire et tant qu’à faire, autant qu’il en profite tout de suite après tout, parce que m’est avis que la suite l’enchantera beaucoup moins.

« Quelle bonne idée, allons plus loin ! »

Le "plus loin " n’était d’ailleurs pas si loin que ça, tout compte fait. Effectivement, il s’agissait de la fontaine du parc, futur théâtre de la pièce qui mettrait en scène l’exécution publique des deux pêcheurs. Ou presque. Toujours est-il que cette place hautement stratégique était visible de toute part ; parfaite donc, pour une petite humiliation publique en règle. Larguant le dénommé Yujiro pour le laisser au bon soin de Mr. Armoire à glace, Sora, en bon prince, se concentra uniquement sur ce cher Narcisse. Encadrant toujours ses épaules de son bras, il s’approcha du bassin de la fontaine avec un air malicieux qui ne présageait rien de bon. Certes, l’eau ne coulait pas aujourd’hui, mais il n’en restait pas moins de l’eau stagnante dans le bassin, et accessoirement toute sa petite population aquatique. Parce que oui, ce n’était pas juste une fontaine banale comme celles qui se contentait bêtement de faire jaillir de l’eau d’un vase que tenait un quelconque Cupidon, non monsieur ! Plus qu’une fontaine c’était un véritable petit bassin à poissons. Et qui dit "poisson " dit "vase " et tout un tas d’autres trucs organiques pas très ragoutants. Mais ça, après tout, ce n’était qu’un léger détail qui rajoutait un peu de croustillant à l’aventure. Aventure qui était sur le point de commencer lorsque Sora, en bon Monsieur Loyal, annonçait déjà la suite du spectacle.

« Puisque tu tiens tant que ça à emballer tout ce qui te passe sous la main, emballe donc la poiscaille ! »

Quel lyrisme ! Dommage que le principal intéressé n’eut pas franchement le temps de profiter de cette petite rime finale, sa capacité auditive ayant été fortement amoindrie par la densité du milieu dans lequel se trouvait actuellement l’entièreté de son adorable gueule d’ange, à savoir l’eau plus que douteuse de ce bassin. Eau qui, non contente d’être absolument non-potable, était affreusement glaciale en cette fraîche journée d’automne. Comprenez par là qu’on était tout de même assez loin de la petite blagounette bon enfant et innocente ; non seulement c’était un coup à attraper une pneumonie par un temps pareil, mais en plus l’adolescent s’amusait à répéter l’opération avec une lenteur et avec un sadisme inégalé en sa qualité de bourreau, sans lui laisser plus d’une poignée de seconde pour reprendre son souffle à chaque intervalle. Simuler une impression de noyade était sans nul doute l’une des tortures préférées de Sora, et ce cher Narcisse n’ayant pas encore eu la joie d’y goûter, c’était chose faite désormais. Il s’était d’ailleurs jusque-là révélé assez endurant vis-à-vis de toutes les crasses qu’avait pu lui faire le rouquin, mais celle-ci était particulièrement cruelle et ce dernier escomptait un résultat un peu plus probant que lors de leurs dernières rencontres. Et effectivement, en plus de l’idée de suffocation venait s’ajouter la peur panique qui s’en découlait, et l’efficacité de cette combinaison pour briser les esprits n’était plus à prouver.

Estimant qu’il s’était suffisamment amusé comme ça pour le moment, et surtout craignant d’atteindre la limite de sa victime du jour un peu trop prématurément –comme ce serait dommaaaage !- la racaille mit fin à son petit jeu seulement quelques minutes après l’avoir commencé. Agrippant toujours la tête de ladite victime par ses longs cheveux blonds sans aucune douceur, la maintenant à quelques centimètres de l’eau seulement pour lui faire comprendre que cette trêve n’était que provisoire, le tortionnaire reporta son regard sur son acolyte, qui, avouons-le, n’avait fait que tenir la chandelle jusque-là. Et c’était apparemment bien plus que suffisant au goût de Sora qui remarqua avec consternation la lueur maligne qui brillait dans ses yeux alors qu’il dévorait avidement du regard la blondasse probablement trop occupée à récupérer son souffle pour remarquer quoi que ce soit. Le hic, c’est qu’avec celui-là, véritable archétype de la petite fouine sournoise, c’était assez difficile de savoir s’il lui portait un quelconque intérêt, ou si c’était tout simplement sa cruauté bestiale qui se manifestait. Et dans le doute, Sora n’étant aucunement partageur, il préférait écarter toute prise de risques inutiles.

« Hey, au lieu de glander en jouant au lampadaire, va me chercher un bison puisqu’il aime tant que ça se faire sauter ! »

Oui, toujours très poétique et raffiné. D’un autre côté, on ne demande pas aux hommes de savoir voler, alors on ne demande pas non plus à So’ d’être élégant dans sa verve. Remarquez que son don pour l’éloquence avait tout de même la qualité d’amuser ses petits amis ; effectivement, c’est dans un éclat de rire retentissant que la fouine avait acquiescé du mieux qu’elle le pouvait avant de s’exécuter, filant à toute allure quérir l’objet commandé.
Oui, un bison. Un pétard qui tenait plus du bâton de dynamite que du claque-doigts, quoi.
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Narcisse De Lioncourt
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MessageSujet: Re: Apocalypse Please ! [PV Sora /o/]   Apocalypse Please ! [PV Sora /o/] EmptyJeu 18 Fév 2010 - 1:59

On pouvait concéder une chose à Narcisse : il était sûr de lui. Aussi se savait-il séduisant, charmant, doté d'une verve sans égale et pour ainsi dire parfait - et il ne manquait pas de le faire remarquer au premier venu. Cependant, en cet instant précis, un nouvel aspect de sa grandiose personne lui apparaissait, et quoiqu'il ne l'enchantait guère, il pouvait difficilement le nier : il avait visiblement un côté exaspérant. En effet, voilà à peine quelques instants qu'ils étaient confronté l'un à l'autre, et Sora semblait déjà hors de lui. Et si Ken devait se transformer en Action-man, Narcisse, lui, ne tenait pas franchement à se muer en punching-ball. Car, si Sora était déjà à ce point énervé à ce stade de leur rencontre, il craignait fortement ce qu'il risquait de lui arriver par la suite, sachant que la fureur du jeune homme allait généralement croissante.

Cela dit, cette colère lui assurait au moins une chose : sa technique était remarquablement efficace. Pas qu'il en ait douté une seule seconde, bien sûr, mais force lui était d'avouer que le résultat dépassait ses attentes.
Aussi, inutile de préciser qu'après avoir entendu ce que Narcisse lui avait glissé à l'oreille, il était encore plus en rogne. Or, quand Sora dépasse un certain seuil de rage, il a une très légère tendance au sadisme. Aussi l'inquiétant sourire qui se dessina sur ses lèvres aux dernières paroles du français ne l'étonna-t-il guère. Cela dit, cela ne pouvait signifier qu'une chose : il avait visé juste. Sora ne supportait visiblement pas que Narcisse l'ignore, ou s'intéresse à d'autres que lui. Oh, bien sûr, il le nierait certainement. Après tout, il y avait peu de chance qu'il admette aussi rapidement sa défaite, quand bien même celle-ci était évidente, et Narcisse se doutait qu'il allait souffrir - une nouvelle fois - pour avoir osé émettre l'hypothèse que Sora puisse s'être réellement attaché à lui. Cependant, le jeu en valait la chandelle. En effet, il savait pertinemment quel était le moyen le plus efficace pour arriver à ses fins : l'usure.

Cependant, d'un autre côté, Narcisse craignait que son petit jeu n'ait un autre effet, sur lui-même, cette fois-ci, et, à vrai dire, il était inquiet. Pas que ce soit la première fois qu'il s'attache à quelqu'un, certes (ce souvenir douloureux le fit froncer les sourcils, contrarié), mais ne s'était-il pas promis que cela n'arriverait jamais plus ? Un infime frisson le parcourut tandis qu'il croisait le regard de Sora, et il se força à chasser de son esprit ces considérations qui ne faisait que compliquer une situation qui n'avait aucune raison de l'être. Narcisse voulait Sora, car Sora se refusait à lui. Un point, c'est tout. C'était aussi simple que ça. Se voiler la face, Narcisse ? Jamais, voyons ! On appelle ça avoir l'esprit pratique. Bref.

Ce fut le claquement de doigts de Sora qui le ramena à la réalité, lui indiquant le début des festivités. Quoique le terme "festivités" fut bien entendu une question de point de vue. Autant dire que, ayant déjà eu un aperçu de la colère de Sora, Narcisse appréhendait légèrement d'avoir de nouveau à la subir. Il n'eut cependant pas le temps de ressasser le souvenir de leur dernière rencontre, car s'approchaient à présent deux des jeunes gens qui, jusqu'ici, n'avaient fait que suivre la scène avec intérêt. Et Narcisse ne put masquer sa surprise. Sora, déléguer à quelqu'un l'activité si distrayante à ses yeux de torturer son prochain ? Allons bon. Visiblement, le rouquin avait aussi un certain goût pour le commandement. Ce qui ne plaisait guère au français : ne risquait-il pas plus face à de parfaits inconnus ?
Et, si le premier inquiétait de par sa carrure, ce fut le second qui parut à Narcisse le plus menaçant. Car il ne connaissait que trop bien ce regard : celui de ceux qui savent manipuler et mentir, et qui ne s'en privent pas. D'autant que, celui-ci étant de l'entourage de Sora, quelque chose lui disait qu'il ne se servait pas de cet atout que pour séduire, comme le faisait Narcisse lui-même. De plus, le sourire qui éclaira leurs visages aux mots que leur glissa Sora ne lui disait rien qui vaille.

Et n'eut cependant guère le temps d'y réfléchir car, sur un « Quelle bonne idée, allons plus loin ! » enjoué, ledit Sora entreprit de les entraîner à l'écart du groupe, lui et Yujiro, passant un bras autour de leurs nuques respectives. Mais, même s'il n'en menait pas large, Narcisse n'en restait pas moins Narcisse, et, forcément, il s'arrangea pour profiter de la situation.

" Tiens ? Est-ce que ça t'aurait manqué, de me tenir dans tes bras ? " lâcha-t-il dans un murmure à l'oreille de son futur bourreau.

Oui, on sait, il ne perd pas le nord, le petit Narcisse. En même temps, on ne va pas lui demander d'avoir soudainement un esprit pur et innocent - c'est contre-nature ! D'autant que le souvenir de la façon dont il l'avait calmé, lorsque le français avait frôlé la crise d'hystérie, devait être particulièrement dérangeant aux yeux de Sora.

Sauf que là, en l'occurrence, c'est Narcisse qui avait sous les yeux quelque chose de dérangeant. A savoir, une fontaine. Plus précisément, une fontaine vaseuse, puante, et pleine de toutes sortes de bestioles répugnantes, poissons atrophiés et de tous les hôtes abjects et incongrus de ce genre de cloaque méphitique¹. Et quelque chose lui disait qu'il n'allait pas tarder à faire connaissance avec tout cet écosystème fétide et grouillant.

" Puisque tu tiens tant que ça à emballer tout ce qui te passe sous la main, emballe donc la poiscaille ! "

Ah, tiens, qu'est ce que je disais. Voilà qui était fâcheux : Sora devenait prévisible. Ou peut-être était-ce parce que Narcisse commençait à bien le connaître. Dans un cas comme dans l'autre, il n'eut guère le temps de se plaindre ou d'émettre la moindre remarque.
En effet, la fraction de seconde à l'air libre dont il pu profiter n'eut pour seule utilité que de lui permettre d'avaler la plus grande goulée d'air qu'il pu. L'instant d'après, son visage était immergé dans l'eau glaciale de la fontaine. Dans les premiers instants, il ne sentit que le froid. Les sons lui parvenaient, étouffés, lointains, tandis qu'il luttait pour que Sora le lâche, tant la morsure de l'onde glacée sur son visage lui parut violente. Puis, une autre réalité s'insinua doucement en lui, dardant une langue perfide hors d'une mâchoire hérissée de crochets venimeux : au delà du froid, la véritable torture que Sora avait choisit de lui infliger était l'horrible sensation qu'était celle de la noyade. Et voilà que, déjà, l'étouffement enserrait son torse de ses puissants anneaux, comprimant sa cage thoracique, tandis que les battements de son coeur se faisaient de plus en plus assourdissants à ses oreilles, seul son encore audible dans cet environnement aqueux. La tête lui tournait, et il eut la désagréable impression que des poings gigantesques lui broyaient les tempes. D'instinct, il ouvrit les yeux, comme si cela pouvait lui permettre d'attirer un peu d'air, en vain. A l'inverse, il ne pu que constater avec impuissance que les milliers de papillons noirs de l'inconscience tournoyaient déjà devant ses yeux, comme imprimés sur sa rétine.

Et, il fut à l'air libre. D'instinct, il remplit ses poumons d'air, fermant les yeux pour tenter de se calmer, tandis que son coeur reprenait peu à peu un rythme normal. Mais les papillons n'eurent guère le temps de se dissiper.

Narcisse n'aurait su dire combien de fois il eut à subir le supplice. A vrai dire, dans un cas tel que celui-ci, il n'y avait guère qu'une solution : tâcher de ne pas penser à l'insupportable sensation de se noyer. Aussi se concentrait-il sur une chose, une seule : la main de Sora dans sa nuque. Il appréciait le contact chaud de sa peau dans le froid glacial de l'eau, se délectait du moindre frémissement de ses doigts tandis qu'il luttait toujours pour que ceux-ci le lâchent, savourait le contact dur de ses ongles quand il resserrait sa prise, implacable.
Et, enfin, ce fut terminé.

Oh, bien sûr, il se doutait qu'il ne s'agissait que d'une trêve. Mais une trêve suffisamment longue pour qu'il puisse rassembler quelques brides de conscience de ce qui l'entourait. L'eau, à quelques centimètre à peine de son visage ; le colosse, plus loin qui faisait subir le même sort au pauvre Yujiro, bien que Narcisse n'en éprouve pas la moindre once de remords ; et Sora, qui le maintenait fermement par les cheveux, à lui faire mal.

" Hey, au lieu de glander en jouant au lampadaire, va me chercher un bison puisqu’il aime tant que ça se faire sauter ! " lâcha-t-il - sûrement s'adressait-il au troisième jeune homme, resté sur le côté jusqu'ici.

Il fallut quelques instants supplémentaires à Narcisse afin de comprendre de quoi, au juste, Sora pouvait-il bien parler. A vrai dire, une bonne partie de sa concentration lui servait à recouvrer un semblant de forces, et il ne lui en restait guère plus pour penser à quoi que ce soir d'autre. Cela dit, son esprit tortueux finit tout de même pas mettre le doigt sur ce dont devait parler son bourreau. Et cela ne lui plu guère.
Et s'il voulait éviter quelque dégât définitif, il devait à tout prix détourner l'attention de Sora ce qui, en l'état actuel des choses, ne serait pas une tâche aisée.
Cela dit, par chance, une bonne partie des ses (maigres) forces lui étaient à présent revenues et il comptait bien en profiter avant qu'il ne vienne à l'idée de Sora de patienter avec une nouvelle série d'immersion. Aussi, d'un geste qu'il voulut vif, mais qui ne le fut pas autant qu'il ne l'avait escompté, il empoigna les poignets de Sora, derrière sa nuque, et entreprit d'y planter violemment les ongles - faute de pouvoir le faire lâcher prise par la force pure. De surprise, peut-être, le jeune homme relâcha légèrement son emprise - pas suffisamment pour que Narcisse ne se libère, mais il pu cependant se redresser et se retourner en partie, afin de planter son regard dans le sien.

Deux solutions, à présent : continuer son petit jeu de mépris, ou bien revenir à la normale. Cela dit, il n'avait guère le temps d'y réfléchir, aussi opta-t-il pour une improvisation totale - faute de mieux².

" Putain, Sora... " commença-t-il d'un ton rageur.

Les yeux flamboyants, il s'agrippa soudainement au devant des vêtements de Sora, avant de continuer.

" Qu'est ce que ça t'apporte, tout ça ? " lâcha-t-il, criant presque. " Tu voulais que je t'oublie, tu te rappelles ? Est ce que c'est de ma faute si toi, tu peux pas m'oublier ?! "

Il approcha dangereusement son visage de celui du garçon, sans prêter aucune attention à la douleur de son cuir chevelu. Ses lèvres à quelques centimètres des siennes, il murmura, venimeux :

" Puisque t'es incapable de m'imaginer avec quelqu'un d'autre, Sora... "

Ses mains se détendirent, se posant avec douceur sur son torse.

" T'as qu'à céder, une bonne fois pour toute. On s'en fout, de ta putain de fierté. Moi, j'ai bien mis la mienne de côté quand... "

Il s'interrompit, comme pris d'un doute. Avait-il vraiment mis sa fierté de côté lorsqu'il avait jeté son dévolu sur Sora ? Avait-il déjà été aussi loin pour une de ses conquête ? Interdit, il baissa les yeux. Depuis quand était-ce ainsi ? Depuis quand avait-il décidé de tout mettre en oeuvre pour lui ?

Ce fut d'une voix troublée, peu assurée, qu'il continua.

" Quand je t'ai rencontré... "³


1 - Haha, t'as vu, Athé' chérie, j'apprends vite ! ♥
2 - Et puis, vu l'heure qu'il est, j'ai un chouilla la flemme de réfléchir à un stratagème compliqué >:3
3 - Sortez les violons !
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MessageSujet: Re: Apocalypse Please ! [PV Sora /o/]   Apocalypse Please ! [PV Sora /o/] EmptyMer 17 Mar 2010 - 22:47

Allons bon, voilà autre chose. Narcisse qui jure, c’est un peu comme une chupa chups goût cactus nain du Yémen ; possible, mais tellement dingue que personne n’oserait. Et là, pourtant, c’était exactement ce qui venait de se passer. Un grand choc traumatique pour nos petites âmes sensibles, j’en conviens ; comment peut-on briser un mythe avec autant d’aisance que s’il s’agissait d’un sale petit rat de bibliothèque lépreux ? Inconcevable. Sora lui-même n’en revenait pas. Dire qu’il pensait avoir tout vu et tout entendu sur cette Terre, du plus absurde au plus philosophique, voilà que toutes ses théories relativistes et métaphysiques s’en retrouvaient bouleversées. Jusqu’à son existence qui se remettait brutalement en question ! Et j’exagère à peine.

" Putain, Sora... ", qu’il avait dit. Putain. Putain !Et puis, il a fallu qu’il rajoute une couche, enchainant sur un " Qu'est-ce que ça t'apporte, tout ça ? " un peu moins vulgaire. Mais le ton y était. Soit dit au passage, Narcisse en colère c’est un peu l’image qu’on se fait des furies antiques ; ça a son côté séduisant voir irrésistible, mais on le préfère en photo plutôt qu’à la maison. Quoiqu’il en soit, la vie étant faite de désillusions abruptes et autres cruelles déceptions en tout genre, Sora avait heureusement appris à vite s’en remettre. Suffisamment vite pour lui répondre du tac-au-tac et avec un aplomb à vous glacer le sang ; « Ca m’amuse. »
Tout simplement. S’il était aussi insupportable, mauvais et sadique avec ses congénères, c’est parce qu’il trouvait ça distrayant, et rien de plus. Ou tout du moins, c’est ce qu’il voulait bien leur faire croire. On a toujours une bonne raison de faire le mal, mais on en a aussi toujours une meilleure pour ne pas la révéler. Et surtout pas à quelqu’un comme Narcisse. Ce serait courir à sa perte, et jusqu’à preuve du contraire ce brave Sora n’est ni kamikaze, ni suicidaire. Entraîner les autres dans sa chute, soit, mais s’y laisser entraîner, ça, non.

Et puis, il y eut ces quelques mots et cette audacieuse avancée qui, au grand dam de l’adolescent, tenait plus de l’inconscience téméraire que du baroud d’honneur. Il recula donc. Plus par réflexe que par crainte véritable, cela dit. Instinct de survie, tout ça tout ça. Il commençait à prendre des petites habitudes, lorsqu’il avait Narcisse en face de lui. Comme celle de ne pas le laisser approcher son visage du sien à moins de 20cm. Trop dangereux. Pour la même raison, il raffermit sa prise, de peur qu’il ne prenne un peu trop de libertés. Ce ne serait pas la première fois.
Pourtant, il resta silencieux ; les dernières paroles de Narcisses ayant laissé un blanc des plus significatifs. Perplexe, l’adolescent inclina légèrement la tête sur le côté pour signifier son incompréhension, les sourcils froncés. Evidemment. Evidemment que c’était de ta faute, Narcisse. Il est aisé d’oublier ce dont on ne veut pas se souvenir, à la seule condition de ne pas avoir à le côtoyer presque quotidiennement. Et ça, ce n’est pas Sora qui l’a choisi ; tu lui as imposé. Donc oui, c’est de ta faute. Et puis, c’est aussi de ta faute si tu respires encore, aussi. Crétin.

« Bien sûr que ça l’est, abruti ! Quand t’as un moustique à la con qui squatte ta chambre, t’es capable de l’oublier, toi ? Non. Et pourquoi ? Parce que ses petits bruissements d’ailes permanents qui brisent le silence auquel tu aspires, ses petites pattes posées sur ta peau délicate et même sa sale gueule d’insecte sont là pour te rappeler qu’il est là, à rôder, à veiller sur toi sans arrêt. A attendre que tu montres un signe de faiblesse pour te pomper tout ton sang avant de disparaître à jamais ! »

Ce pauvre Narcisse se sera vu attribué presque tous les noms d’insectes, de la sangsue au cafard en passant par le moustique. Cela dit, on notera tout de même cette habile comparaison qui collait parfaitement au personnage. Une voix aussi cristalline qu’irritante, une peau dont le simple contact vous ferait hérisser le poil, et même un visage dont la vue suffisait à plonger Sora dans un état de profonde exaspération, tout ça, Narcisse l’avait. Mais c’était surtout sur ses derniers mots que la racaille insista avec hargne. Comme si c’était le fait qu’il "disparaisse à jamais" qui lui pose problème. Malheureusement, Narcisse marquait un point ; c’était bien le rouquin qui s’évertuait ardemment à tenter de l’oublier une bonne fois pour toutes. Alors pourquoi sa disparition lui posait-elle problème, vous demandez-vous ? Simple. Il n’avait pas peur que Papa moustique "disparaisse à jamais". Il avait peur qu’il le fasse après lui avoir "pompé tout son sang". Ce qui est très différent, en soi.
S’il mettait autant d’application à le repousser encore et toujours, c’était pour les mêmes raisons qu’il le faisait avec Lun. Parce qu’il était inquiet. Qu’il redoutait leur réaction, une fois qu’ils auraient obtenu ce qu’il voulait. Parce qu’il ne voulait pas qu’ils l’abandonnent sur le bas-côté de la route qu’on a appelé la vie.
Mais pourquoi cela? Il ne saurait le dire lui-même. Ou plutôt, il ne voulait pas se l’avouer. Ni à lui, ni aux autres, d’ailleurs. Chat échaudé craint l’eau froide. C’est toujours difficile de se séparer de quelque chose qu’on a l’habitude d’avoir avec soi, voilà tout. Aucun amour ni même simple attachement là-dedans. Aucun. D’ailleurs, c’est idiot ; on ne peut pas s’attacher à Narcisse. C’est lui qui vous attache. (Nooon, aucun double sens là-dedans ! > : ")


Et puisqu’on parle du loup, on notera qu’une fois de plus, il ne manqua pas de tirer Sora de ses pensées moroses. " Incapable de l’imaginer avec quelqu’un d’autre ? " Alors là, non. Ce n’est pas le problème. On peut très bien ne pas imaginer, ou ne pas avoir d’imagination, et ça suffit à régler la question. Mais là, il s’agit de voir. Nuance. On ne peut pas s’empêcher de voir, à moins d’être aveugle, ce que Sora n’était pas encore bien heureusement. Ou de fermer les yeux, mais ce n’est là qu’une solution temporaire qui ne l’empêchera pas de découvrir le pot aux roses. Cela dit, ça soulevait un autre problème –au cas où notre brave garçon ne se serait pas encore suffisamment torturé l’esprit. Mais cette fois-ci, il fut bien vite résolu ; effectivement, à la question "Pourquoi ne supportait-il pas de voir Narcisse avec quelqu’un d’autre ? ", la réponse était toute trouvée. Depuis toujours –ou du moins, depuis qu’ils se connaissaient- il avait été le centre d’attention de Blondie, et ce en permanence. Il se devait de continuer, voilà tout. Il se devait d’être le centre du monde aussi, d’ailleurs. Mais ça, c’est en cours. Bref, il ne pouvait pas être le soleil de sa vie si cette idiote de lune s’amusait à l’éclipser.

Le rouquin ne prit pas la peine de répondre à cette provocation ; il n’affectionnait pas particulièrement de s’aventurer en terrain miné. Cela dit, Narcisse ne se laissa pas démonter pour autant, continuant son petit speech par un" T'as qu'à céder, une bonne fois pour toute. On s'en fout, de ta putain de fierté. Moi, j'ai bien mis la mienne de côté quand... "
Et il s'interrompit. Sora ne broncha pas, interdit. Il n’osait pas le couper, trop curieux de connaître le fond de sa pensée. Et lorsqu’elle se fit entendre par un " Quand je t'ai rencontré... ", Il sourit. Pas d’un sourire ravi, ou même simplement satisfait d’une pareille déclaration. Plutôt le genre de sourire hypocrite de celui qui a une sale idée en tête. Ce qui était effectivement le cas, pour changer. Si vous croyez que l’américain allait s’attendrir pour si peu, vous prenez des vessies pour des lanternes !

« Menteur. » lâcha-t-il finalement d’un ton neutre, son sourire s’étant envolé aussi vite qu’il était apparu. Non, effectivement, le mot "romantisme" ne fait pas partie de son vocabulaire étriqué. Et sans donner d’avantage d’explications, il reprit ; « Mais c’pas grave. J’vais t’aider à retourner sur le droit chemin. Celui de la vérité. »

Même si avec Sora, le "droit chemin" a tendance à ressembler à un grand huit. Enfin, passons ; le problème étant que pour mettre son plan a exécution, il avait besoin de récupérer le colis qu’était censé lui apporter son acolyte, or, cet incapable n’était pas encore revenu. Mais alors qu’il réfléchissait à la meilleure façon de tuer le temps allègrement, son deuxième compère le tira de ses pensées macabres en l’interpellant bruyamment.
« So’ ? J’ai un problème. » Allons bon, v’la aut’ chose. « Quoi ? » rétorqua l’adolescent, passablement irrité qu’on le dérange en pleine réflexions. Hésitant, le colosse finit par avouer d’un air désolé « Il s’est évanoui. » Sora leva un sourcil, perplexe : qui ça ? Et puis ça lui revint soudainement à l’esprit : le Yu-quelque-chose, la cause de cette conséquence pour tout vous dire. La Lune qui voulait éclipser le Ciel de sa clarté rayonnante, et qui a fini par se faire rattraper par les Nuages. En bref, ce n’était pas une grande perte, mais en tant que grand superviseur des opérations, l’américain se devait d’y jeter un œil. Il relâcha donc le pauvre cuir chevelu de sa victime personnelle -qui ne perdait rien pour attendre, soit dit au passage- pour aller constater l’ampleur des dégâts. De toute évidence, les chances pour que Narcisse en profite pour leur fausser compagnie avoisinaient le zéro absolu, ce qui n’empêcha pas Sora de lui intimer l’ordre de ne pas bouger, cela dit.
Une fois arrivé à la hauteur de son complice, il entreprit donc de prendre le pouls et de vérifier la respiration de cette espèce de masse flasque qui gisait inconsciemment sur le rebord du bassin : rien d’anormal. En sa qualité de médecin improvisé, la consultation s’arrêta là ; nul besoin de l’ausculter plus avant. « Bah, il va pas tarder à se réveiller. Jette-le. » Conclut-il, impassible. Et lorsque son balourd de coéquipier lui demanda « Où ? », il répondit sèchement, visiblement à bout de patience. « A la poubelle, imbécile ! C’est là qu’on fout les ordures, non ? »

Il n’en fallut pas plus pour le faire détaler comme un lapin, ramassant ses cliques et ses claques –et Yu-truc en l’occurrence- en deux temps trois mouvements. Si Sora avait une carrure moins imposante, il avait le mérite d’avoir plus d’autorité, et il ne se privait bien évidemment pas d’en faire usage. Ce léger contretemps étant réglé, il s’en retourna enfin auprès de Narcisse, sortant au passage son portable pour rappeler à l’ordre son deuxième subordonné. Malheureusement, il n’en eu pas le plaisir ; il apercevait déjà sa silhouette accourir au loin. Hé bien tant pis, ce n’était que partie remise ; après tout son arrivée l’arrangeait bien puisqu’elle faisait preuve d’un timing pour ainsi dire parfait. Frétillant d’impatience, le rouquin partit à la rencontre de son dévoué serviteur, non sans poser tout aussi délicatement que brièvement sa main sur celle du bel adonis au passage pour lui signifier qu’il serait bientôt tout à lui. Ou plutôt l’inverse.

Tout sourire, Sora échangea rapidement quelques mots avec son coursier, visiblement ravi des bonnes nouvelles qu’il lui apportait. Bonnes nouvelles qui avaient certes la forme de petits paquets pas si petits que ça cela dit, puisque leur taille variait d’une demi-douzaine à une quinzaine de centimètres de hauteur, mais bonnes nouvelles tout de même. C’est donc la respiration légèrement haletante que la fouine présenta à l’américain le fruit de ses recherches. Américain qui se fendit d’un sourire radieux avant de saisir celui qui mesurait grosso modo dix bons centimètres. Jouant avec en le faisant tournoyer en l’air d’un lancer habile, il s’apprêtait à retourner vaquer à ses occupations quand son acolyte le retint, lui glissant quelques mots à l’oreille. Ne se laissant pas démonter pour autant, Sora entreprit de régler cet ultime détail au plus vite, d’autant plus qu’il commençait à en avoir plus qu’assez de toute cette attente ; l’objet de ses désirs étant désormais en sa possession, la véritable fête pouvait enfin commencer. Et je parlais des pétards, pas de Narcisse, hein ? Ne vous y méprenez pas.
Bref. Employant le même ton, il lui souffla à son tour quelques phrases, avant de sourire de plus belle, ses yeux s’illuminant d’un éclat nouveau ; celui de la folie. La fouine s’insurgea d’un « Tu déconnes ?! » mais Sora n’y répondit que par un ricanement qui ne présageait rien de bon. Soit, ce n’était pas la première fois qu’on l’entendait, celui-là, mais en cet instant précis il était bien plus mauvais et sournois qu’il ne l’avait jamais été. Bien plus dément, également. A tel point que même son "ami" en pris peur ; son expression malicieuse et perfide avait mué en une grimace craintive bourrée d’appréhension. « J’trempe pas là-dedans, moi ! » finit-il par lâcher. Il recula alors de quelques pas, visiblement prêt à prendre la poudre d’escampette. Et pourtant, il n’en fit rien ; comme s’il attendait que Sora lui en donne l’autorisation. Ce qu’il ne tarda pas à faire, répliquant par un amer « Hé bah barre-toi alors, puisque t’as pas d’couilles ! », assez significatif. Il crut d’ailleurs bon de rajouter un « Mais si les flics rappliquent, j’te réserve le même sort, pigé ? » avant que son interlocuteur ne se retrouve hors de portée de sa voix, le regardant disparaître derrière une poignée d’arbre.

Et il se retourna finalement vers Narcisse avec une lenteur dramatique. Enfin. Depuis le temps qu’il attendait ça ! Lui aussi, devait commencer à sérieusement s’impatienter. Surtout qu’en théorie, lui non plus n’aimait pas être délaissé. Mais n’ayez crainte, cette attente ne fut pas vaine. Il resta quelques instants à le regarder, ayant retrouvé une expression relativement neutre, avant que son sourire narquois ne revienne à la charge. Chassez le naturel, il revient au galop, comme on dit ! Bah, ce n’était pas bien important. Ce n’est pas comme si Blondie ne savait pas à quoi s’attendre, venant de la part du rouquin. Quoique, m’est avis que la suite des évènements ne manquerait pas de le faire tomber des nues lui aussi. Enfin, nous verrons bien !
Il ne fallut qu’une poignée de secondes et quelques enjambées pour que Sora le rejoigne, calant le paquet fraîchement obtenu entre ses dents pour pouvoir saisir fermement ses poignets entre ses mains vindicatrices. Il le fit alors basculer contre le bord de la fontaine en bloquant son bassin avec le sien, le maintenant à quelques centimètres de l’eau.

« Alors, prêt à passer aux aveux, Narcisse ? »
articula-t-il finalement du mieux qu’il le pouvait, ce qui n’était pas chose facile avec pareil chose dans la bouche. Enfin, du moment qu'on le comprend... M’est avis que le pauvre Narcisse n’allait pas tarder à tomber de charybde en scylla, quoiqu’il en soit.
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