Une course...Quoi de plus stupide ? [Pv: Sora, Utahime, Alicia, Promise et Elio]

Aujourd’hui est un jour à marquer d’une pierre blanche. De une parce qu’il venait à peine de sonner onze heures quand notre rouquin national daigna émerger de sa couette douillette, et de deux, parce qu’a peine levé, il constata avec effarement et désespoir la pénurie de sucettes qui s’abattait sur sa pauvre petite existence. C’était comme si le monde s’écroulait soudainement sous ses pieds alors qu’il envoyait d’un geste de deuil l’emballage de son dernier paquet finir sa triste vie au fond de la poubelle. Dure réalité que celle d’un paquet de Chupa Chups vide. Mais il ne faut pas se laisser abattre pour autant, les enfants ! Pour pallier à cette famine qui assaille nos pauvres concitoyens, il suffit… D’aller au supermarché. Et de renflouer les stocks pour la semaine à venir. C’est assez embêtant de devoir y faire un saut toutes les semaines, d’ailleurs, mais que voulez-vous, quelle que soit la quantité de sucettes qu’il achète, elle s’écoule toujours miraculeusement en une petite semaine –pour peu qu’elle tienne plus de deux jours.

Surtout qu’aujourd’hui, il ne pouvait même pas s’y rendre avec sa grâce divine et sa célérité habituelles, parce qu’aujourd’hui, non seulement il pleurait la disparition de ses sucettes bien aimées, mais un autre décès prématuré était à déplorer : celui de son âme sœur –donc sa planche de skate, au cas où vous doutiez. Qu’a ne cela tienne, il utiliserait ses pieds, pour une fois. Enfin remarquez que pour skater il faut utiliser ses pieds aussi… Mais bref, on s’est compris.
Adressant une flopée d’ondes négatives –il serait plus juste de parler de malédiction – à l’assassin de mie, il finit par se résigner à se préparer à affronter le dur monde extérieur avec sa nonchalance et sa motivation du matin légendaire. Seulement, l’eau de la douche était tellement chaude qu’elle lui rappelait inexorablement la chaleur de son lit qui attendait toujours son retour avec espoir, ainsi cela n’arrangea en rien la brume qui étreignait son esprit. Disons le clairement, il avait la tête dans le cul. La seule chose à laquelle il était capable de penser, c’était d’acheter ses sucettes. Ca devait donc faire à peu près vingt minutes qu’il s’était dégagé des l’emprise de Morphée, et c’est avec des cheveux encore trempés et dégoulinants qu’il s’habilla avec les premières fringues qui lui tombèrent sous la main. C'est-à-dire avec un tee-shirt complètement mort, délavé, détendu, taché de peinture, déchiré et tout ce que vous voulez, par-dessus quoi il enfila un sweat zippé qu’il laissa bien entendu totalement ouvert, et un jean grisâtre d’un état similaire à celui de son tee-shirt, la peinture en moins. Son sweat avait une capuche, ainsi il la releva pour garder sa petite tête au chaud. Les capuches, c’est probablement la meilleure invention du siècle. Ou du siècle dernier. Ou de celui d’avant. Bref, je n’sais pas quand ça a été inventé, mais c’est génial. C’est tout doux, tout moelleux, tout chaud, et ça tient la tête.

Une fois dans la rue, il logea ses écouteurs d’Ipod au creux de ses oreilles et commença à chantonner inconsciemment. Autant dire tout de suite que vu comme ça, il faisait flipper, avec son air sombre du matin, ses fringues destroy avec sa capuche relevée en plein été, et pour couronner le tout, ses murmures qui le faisait passer pour un fou –dangereux psychopathe serait plus juste. Pourtant, dans son état actuel, il n’était pas foncièrement dangereux. Il avait déjà eu sa dose de violence et de sang cette nuit, bien qu’il ne dirait pas non à une petite baston en règle, une fois qu’il serait un peu plus réveillé. Mais là tout de suite maintenant, il était tout simplement heureux à la simple pensée des centaines de sucettes qu’il allait pouvoir engloutir. Et c’était dans cet état d’esprit qu’il franchit les portes du supermarché, tout papillonnant de bonne humeur et de rêves sucrés.
Il se dirigea inévitablement vers le rayon des confiseries dès qu’il l’eut repéré, bien entendu. Et pourtant, quelque chose attira brièvement son attention, là bas, dans un coin du magasin. Il allait sans aucun doute s’y passer quelque chose mais… Sa curiosité dû s’incliner face à sa gourmandise. Une fois face au rayon sur lequel reposaient les reliques sacrées que sont les divines Chupa Chups, il ouvrit sans gêne le premier paquet qui lui tomba sous la main, piocha dedans et porta à ses lèvres une des sucettes qu’il avait attrapé. Le reste, il le fourra dans ses poches, pour le chemin du retour, et puis il emporta avec lui quatre ou cinq autre paquets mais avant de passer à la caisse, il avait bien envie de vérifier ce qui se tramait dans ce magasin, à l’endroit qui avait tantôt attiré son attention. Alors il s’en approcha doucement, ses paquets sous le bras et la sucette au bec, et vit un type en train de fumer, assit sur un vulgaire tabouret. Il remarqua même une l’affiche collée au mur, et de surcroît il était capable de la lire, preuve que la racaille s’était enfin totalement réveillée. C’est d’ailleurs avec un étonnement non feint qu’il y vit son nom inscrit. Il n’avait absolument pas le souvenir de s’être proposé pour faire une… Course de caddies ? Woh, sa dernière remontait bien à une décennie ! Et en plus, c’est par équipe ? Promise Marley ? Jamais entendu parler… Ah, par contre, Elio, il le connaît. La dernière fois qu’ils s’étaient vus, ça c’était finit par une bonne tranche de rigolade…

Eh bah qu’a ne cela ne tienne, il va la faire, c’te course ! C’est l’occasion de se dérouiller les muscles en guise d’exercice matinal, c’est plus marrant que d’faire des abdos ou des pompes après tout ! Puis y’a jamais vraiment de règles dans ces jeux là… Quoi de plus distrayant que d’envoyer valser un ou deux gueux dans le rayon des conserves ? Gare à la chute, ça risque de faire bobo avec un gaillard du gabarit de Sora ! Les conneries du genre « Faisons de notre mieux ! » ou « Que le meilleur gagne ! » c’est pas vraiment son genre. Le moyen le plus simple de gagner, c’est bien évidemment d’écraser ses adversaires. Et c’est bien ce qu’il comptait faire. Il déposa ses paquets de Chupa Chups dans un coin, et considérant le premier adversaire qui lui faisait face, perché sur son tabouret et équipé d’un gilet de protection tout bonnement ridicule, le rouquin avança vivement sa main vers lui, un sourire mauvais au coin des lèvres et une étincelle de malice pétillant dans ses yeux.

« Salut. Sora Kumori, enchanté d’faire ta connaissance. »

Lui serrant la main sans retenir sa force, il sourit de plus belle en sentant les os du garçon craquer entre ses doigts et finit par ajouter un « J’vais t’niquer. » dans ce qui s’approchait dangereusement d’un ricanement sadique.

[Au suivant ! /o/]

Le réveil sonna. Promise se leva d’un bond sur son lit. On était le week-end, pourquoi est-ce qu’elle avait mis son réveil ?! Elle se leva et éteignit son portable qui brayait une chanson de Britney. Non, elle n’était pas fan, c’était simplement une tactique pour être sûre de se lever. Elle mettait toujours son portable loin, avec une musique qu’elle n’aimait pas, et était donc obligé de le lever pour arrêter la torture. Donc obligé de se réveiller. Enfin, réveillée, n’était pas le terme à employer là. La veille, elle avait fait la bringue avec quelques copains. Les jeux de bourrés avaient durés jusque tard dans la nuit. Et aujourd’hui, il y avait cette course de chariots !

Promise regarda l’heure : 11h et quelques minutes. Elle ouvrit son armoire, vitesses tortue et prit un jean ample et un débardeur. Il ferait chaud, très chaud, aujourd’hui. Même si le magasin avait la climatisation, le sport que les jeunes allaient y faire était excitant. Ça donnait vite chaud. Elle alla prendre une douche et fit toutes ses petites affaires dans la salle de bain. Quand elle sortit, elle appuya sur le bouton de la bouilloire machinalement. Elle continu a son chemin jusqu’à la fenêtre où elle alluma une cigarette. Oui, très tôt, dès le réveil presque. Après tout, sa nuit n’avait dû durer que deux petites heures, alors elle ne voyait pas de différence avec la journée d’hier et sa dernière clope fumée. L’eau bouillit le temps qu’elle finisse son bâton de nicotine. Elle versa le liquide dans une tasse, où elle avait mis du café soluble et deux sucres. Pas de lait, elle n’en avait plus. Café noir, très noir. Ça la réveillerait, tiens !

Promise finit ses préparatifs et sortit de la chambre. Elle emportait simplement son portable et ses cigarettes. Rien de plus, rien de moins. Elle alla jusqu’au supermarché à pied. Elle eut le temps de se griller encore quelques clopes. Une migraine naissante commença à monter. Elle entra dans une pharmacie et promit de venir payer plus tard. Elle avala deux comprimés sans eau. Ils n’étaient pas enrobés et eurent du mal à passer. Si bien qu’elle avait l’impression de les avoir encore dans le fond du gosier en passant les portes du centre commercial. C’était étonnant que Keimoo, cette université si prestigieuse, organise un jeu si débile… Mais bon. C’était peut-être une coutume cachée du Japon. Ses parents ne lui en avaient jamais parlé.

Promise rejoint un groupe de quatre personnes qui attendaient pour la course. Un garçon avait l’air particulièrement méchant, l’autre était ridicule avec son gilet de protection. Ils auraient tous l’air ridicule avec ça. Elle remarqua deux filles. Un sourire mi-moqueur, mi-sadique étira ses lèvres : elle n’en ferait qu’une bouchée ! Elle fit un grand signe de main pour saluer tout le peuple.

"Bonjour ! Je suis Promise !"

En disant cela, elle se dirigea vers le panneau des équipes. Elle leva un sourcil perplexe : qui était ce Sora ? Elle se tourna vers la petite foule.

"Avec qui ai-je l’honneur de faire équipe ?"

Bizarrement, son regard ce posa sur le garçon a l’air méchant. Ce serait sympa si c’était lui : ils étaient à peu sûrs de réduire les autres en bouillie. Elle était de nature très compétitive dans ce cas-là.