Tu veux ma photo? [PV Yuushi Ikeda]

Froid. Par cette fin de soirée crépusculaire aux magnifiques teintes hivernales, c’était tout ce qui venait à l’esprit du jeune homme. Quel jeune homme dites-vous ? Hé bien, celui qui se promène en tee-shirt, charriant un sac à dos d’une épaule -qui semble d’ailleurs aussi remplit qu’un pot de nutella après le quatre heure- et qui, notons-le, dévale la rue comme un dément, monté sur une planche à roulettes qu’il pousse frénétiquement d’un mouvement de jambe énergique et beuglant des « Yahoooooo ». Il agrémentait sa descente aux enfers de grinds, de flip tricks et compagnie partout où il le pouvait, pour l’adrénaline, pour la classe, pour le prestige.
On passera sous silence le nombre de feux grillés, le nombre de fois où il a failli se faire écraser, le nombre d’obstacles renversés, le nombre de mamies percutées…

Cheveux aux vent, ses mèches ardentes (Traduire par rousses mais quand même presque rouges :o ) virevoltant dans tous les sens, plus rien ne l’atteignait. Il était dans son monde, et tout ce qui l’importait c’était de skater. De rouler toujours plus vite, de caser des tricks toujours plus impressionnants…
Malheureusement toutes les bonnes choses ont une fin. Et en l’occurrence, il était arrivé à destination. Le portail de l’Académie Keimo se dessinait déjà à l’horizon. Hé oui, c’était là que crèchera le jeune homme désormais. Oh, et qu’optionnellement, il suivra des cours. Mais ça c’est vraiment secondaire. Le portail, grand ouvert, n’était plus qu’a quelques mètres : c’est là que s’achève sa folle descente…

Ou pas. Le skateur n’avait pas ralentit pour autant. Il avait pénétré dans l’enceinte de l’école telle une fusée, et se trouvait désormais dans la petite cour qui servait de vestibule à l’académie. C’est là qu’il fut traversé par une brillante idée. Il ne faisait pas encore tout à fait nuit, et cette cour présentait non seulement un sol lisse comme une peau de bébé, mais en plus de magnifiques bancs touts beaux touts propres, pile poil comme il faut pour caser de jolis slides, sans compter les gaps qu’on pouvait se taper.

Ce serait un crime de ne passer à côté. C’est donc dans cet état d’esprit qu’il se mit à la tâche. D’abord, prendre quelques repères, mettre un peu de wax sur les bancs, les marches, les rampes, tout ça tout ça, histoire que ca glisse bien. Et zou, c’est partit pour un pur moment d’éclate. Il enchaînait tricks sur tricks avec une aisance naturelle. Seulement, le temps passe vite, beaucoup trop vite, quand on skate. Il faisait déjà presque nuit noire quand il se décida à arrêter pour le moment.
Le voyage depuis New York City l’avait épuisé, sans compter toute cette activité. Autant dire qu’il avait quand même bien morflé et qu’il s’était pris de belles gamelles. A tel point que son jean tout neuf avait déjà des trous par ci par là, effilochés, au niveau des genoux. Il saignait d’ailleurs un peu, des mains, des avants bras, des genoux… D’un peu partout enfaite. Des blessures très superficielles, des écorchures, des piqûres de moustique, mais l’embêtant c’est que sa peau était criblé de petites tâches de sang séché, c’qui est moyennement esthétique, faut avouer.

Il était donc plus que temps d’arrêter, et il avait besoin de prendre une bonne douche. Il claqua donc le tail de sa planche qui décolla soudainement pour aller se loger directement dans sa main en une fraction de seconde. Vu le temps que la manœuvre avait pris, on voyait tout de suite l’habitué. Il récupéra son sac qu’il avait abandonné dans un coin le temps de skater, puis il se mit en direction du bâtiment. C’est là qu’il se rendit compte qu’il y avait quelqu’un. Il n’voyait pas vraiment sa tête à cause du manque de lumière. A en juger par sa silhouette, c’était probablement un mec, un petit peu plus petit que lui à vu d’œil.

Le rouquin s’approchait d’une démarche décontracté vers l’inconnu, ne disant mot. De toute façon, il était obligé de passer par là pour rentrer dans le bâtiment. On verra bien sa réaction.



[Si le sens de certains mots relatifs au skate vous échappe, allez jouer à Tony Hawk’s.

Bon, d’accord, voila un petit lexique.

Grind : C’est un slide (=glisser) sur les trucks (partie métallique du skate où sont fixée les roues, la board et les roulements)
Trick (/Flip trick): Figure / où l’on fait tourner la planche d’une manière définie.
Gap : Longueur ou hauteur que l’on peut sauter en skateboard (Par exemple si vous sautez du haut d’un escalier et que vous retombez en bas, logique quoi, ca s’appelle un gap.)
Wax : Pour faire simple c’est un genre de savon à appliquer sur la surface qu’on veut slider pour que la planche puisse bien glisser.
Tail : Arrière de la planche]

En effet. On lui avait pas raconté de salade, du toit la vue est excellente. En plus c'est l'endroit idéal pour fumer, c'est bien aéré et il emmerde personne avec sa fumée. Accoté contre la grille la journée défilait plutôt vite. Regardant l'enceinte de l'école, tout ces étudiants qui allaient de gauche à droite et ces professeurs qui essaient de contrôler leur petit monde, il comprit que peut importe le fait que ça soit mixte ou non une école reste une école, il y a le même type de mec partout. Il commençait à ce faire tard et il se dit que l'occasion serait trop bonne pour sortir. Ça ou écrire sur le mur Yuushi roi de Keimoo. Chose qui ne risque pas de plaire aux prof qui semblent du genre rigides. En plus ça démarre plutôt mal une résolution de ne pas démolir tout le monde pour être le numéro un. Il descendit passant par les couloirs que lui avait fait visiter Hiro.

Les élèves à cet heures ci avaient mit au placards leur uniforme pour aller sortir dans divers endroits. Lui pour sa part, il avait envie d'aller flâner en ville sans but précis. Il retourna à sa chambre pour prendre une veste noire. Les mains dans les poches il déambulait dans les couloirs passant au travers des dernier étudiants. Certains étant nerveux dut aux rencarts ou autre rendez-vous important. En plus de ne plus avoir de cigarettes, il s'emmerdait déjà donc, imaginez l'année risque d'être longue. Au Japon l'année scolaire étant plus longue bonjours l'ennuie. Il avait une tronche assez menaçante pour que personne vienne lui rentrer dedans donc disons que le reste du chemin se fit sans problème. Il arriva au portail et il vit un type étrange faisant du skate. Il devait bien admettre par contre qu'il était doué ce type. Faute lumière il ne pu lui voire la tronche. De toute façon ce n'est pas trop important. Allait-il lui parler ou passer son chemin comme si de rien n'était? Enfin vu son accoutrement et le sac c'est un nouveau.

"Dit donc t'es plutôt doué."

Il resta du haut des marches les mains dans les poches le détaillant du regard.

Planté en haut des escaliers, avec une attitude plus ou moins nonchalante, l’inconnu toisait le jeune skateur. Finalement, lorsque ce dernier se trouva à quelques marches en dessous de lui, il se décida à prendre la parole.

"Dit donc t'es plutôt doué."

Un compliment. Sora ne se souvenait même plus à quand remontait le dernier. Il ne put s’empêcher de sourire, d’une manière chaleureuse mais en laissant tout de même apparaître un brin d’orgueil. Sans rien dire, il continuait son ascension des escaliers, puis, arrivé à la hauteur de l’inconnu, il lui répondit en toute simplicité : « Merci ».
Malgré la lumière de l’établissement, il n’arrivait toujours pas à voir clairement son interlocuteur : en effet, aussi paradoxal que cela peut l’être dans sa formulation, ce dernier était en contre-jour. D’un autre côté, c’est logique : le bâtiment se trouvait derrière lui, et la première source de lumière se trouvait à plusieurs mètres d’eux. Sora percevait tout de même grossièrement sa tronche. Enfin, tout ce qu’il pouvait dire, c’est que l’inconnu avait des cheveux plus ou moins rouge. Ca leur ferait presque un point commun.

Bref, trêve de tergiversation. Audacieusement, notre rouquin avança sa main en direction du jeune homme, afin de le saluer en lui serrant la sienne, tout en se présentant.

« J’m’appelle Sora, et j’débarque dans c’bahut. »

Il marqua un temps d’arrêt pour laisser à son interlocuteur le temps de se présenter à son tour. Sa voix, bien que claire et pleine d’assurance, était tout de même marquée d’un léger accent, signe d’un manque de pratique de la langue nippone. Forcément, quand on a passé sa vie aux Etats Unis… Enfin. Il reprit ensuite, sur le même ton engageant, histoire de faire la conversation.

« Tu t’y connais en skate ? »

Puis il s’accouda sur le mur, sans quitter son compagnon du regard, faisant pivoter sur lui-même son skate du bout des doigts.

[J'ai un peu manqué d'inspi désolé ="]

Si Sora ne voyait que la silhouette de Yuushi, lui il voyait bien le jeune skater. Un type de grande taille, trop grand pour être à 100% japonais de plus ses cheveux ne semblait pas être une teinture. De plus il avait de quoi dans son accent quelque chose qui démontre qu'il est plus à l'aise avec une autre langue. Enfin Yuushi n'est pas assez doué la déchiffrer. Enfin là n'est pas la question. Pas qu'il n'est pas sympa mais il ne lui fera pas faire le tour du lycée puisqu'il est lui aussi nouveau et il n'avait pas bien assimilé tout ce que lui avait expliqué Hiro. Faut dire que ça faisait pas mal de matière à assimiler et étrangement il se rappelle parfaitement comment se rendre sur le toit. Par exemple les cours....... ça il en avait rien à péter.

« J’m’appelle Sora, et j’débarque dans c’bahut. »

Sora lui tendit la main et Yuushi l'empoigna vigoureusement. Il eu un sourire en coin. Il descendit les marches.

"Et moi c'est Yuushi Ideka et moi aussi je suis nouveau."

Il se retourna quand Sora lui demanda s'il s'y connais en skate. À dire vrai il avait vu des types en faire mais de là à en faire lui même...... L'idée ne lui avait jamais traversé l'esprit. Il est un peut trop fainéant pour apprendre quoi que se soit de nouveau et de plus il préfère de loin la moto, enfin celle que lui prête parfois Ryuichi. Disons qu'il connait assez le domaine du skate pour savoir qu'il se trouve devant quelqu'un de doué. Maintenant il avait le visage découvert par la lumière du lycée.

"Pas des masses à vrai dire, j'ai déjà vu des types en faire mais de là à donner un nom à ce qu'ils foutent..."

Il se gratta un peut le menton avant de reprendre.

"Dit t'en fait depuis longtemps?"

Il fit une pause attendant la réponse de son interlocuteur. Si la voie du jeune métis était claire et pleine d'assurance, celle de Yuushi est rauque, grave et énergique. Il a un ton hargneux dans sa voie, une attitude qui démontre qu'il plis le genou devant personne.

"....Étant donné que tu es nouveau dans l'coin ça te dirait qu'on aille explorer ce nouveau quartier?"

Cela tombait bien il devra passer par le dépanneur le plus proche s'acheter de nouvelles clopes parce qu'il est a sec.