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 Un cadeau idéal

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MessageSujet: Un cadeau idéal   Un cadeau idéal EmptyJeu 24 Déc 2015 - 15:11

    Noël m'a toujours semblé être un jour banal. Un jour comme un autre, aux exceptions que je recevais plus de cadeaux que d'habitude et qu'on m'invitait à de grandes fêtes. Je n'ai jamais particulièrement aimé Noël. J'ai toujours su que le Père Noël n'existait pas, premièrement, peut-être parce qu'on me l'a dit à la naissance. Alors que c'est justement son existence qui fait la magie de l'événement. Un homme âgé avec une grande barbe blanche, enrobé, habillé de rouge et transportant un gros sac rempli de cadeaux pour vous récompenser d'être un bon enfant. N'est-ce pas un rêve ? Une chimère devenant une réalité, pour un enfant ? Si, si. J'ai souvent envié mes camarades de classe, petite, pour pouvoir ainsi s'autoriser à rêver. J'ai regretté savoir des choses que je ne devrais pas. J'aurais aimé pouvoir être baigné dans une illusion, jeune, pour pouvoir apprécier le 24 et le 25 décembre comme il se doit. Désormais il est trop tard pour ressasser les regrets, j'ai 19 ans et je ne suis pas prête de redescendre en enfance.


[...]


    Je suis assise sur un siège, dans la salle de littérature du bâtiment des clubs, à secrètement feuilleté un magasine de Noël d'une main, et de l'autre un livre de recette. Cela fait deux jours que je cherche inlassablement un cadeau de Noël idéal pour un ami d'enfance, que j'ai perdu de vue depuis longtemps quand j'y pense ; cela ne m'empêche pas de penser à lui, de plus il vit au Japon sauf s'il a décidé de déménager une nouvelle fois dans un autre pays. Mais tant qu'il est au pays du soleil levant, qu'est-ce qui m'empêcherait de lui envoyer un petit cadeau – en espérant qu'il n'ait pas changé d'adresse non plus depuis dix ans – ? Rien. Rien, car j'ai envie de suivre la tradition de Noël en cette année de liberté. Malheureusement, je n'ai pas une seule idée de cadeau à lui offrir. Et s'il avait changé de goût en grandissant ? Et s'il détestait désormais le chocolat ? Et s'il n'aimait plus les figurines Gundam ? Et s'il préférait la papaye à la vanille ? Et s'il collectionnait plutôt les timbres ? Et s'il n'aimait pas les gâteaux moelleux ? Et... Et s'il me haïssait, maintenant ? Après tout... Je n'ai pas pu répondre à une seule de ses lettres, depuis toutes ses années. Il a arrêté de m'en envoyer il y a huit ans, lorsqu'il a compris que je ne répondrai pas. Donc il doit me haïr.

    Je réprime un soupire de désespoir, imperturbable dans ma gestuelle et mon expression, tandis que la salle se déserte progressivement. Je suis affligée par mon manque de compétences et mes regrets. Je ne sais que faire de ces lacunes personnelles.
    Lorsque la salle se vide assez, au point que je ne vois personne dans mon champ de vision, je pose mes coudes sur la table et laisse mon visage s'écraser dans mes mains. Enfin, je peux laisser retomber le poids de mes émotions négatives. Je me sens fragile à ce moment précis, vulnérable, et j'espère de tout cœur que personne ne me verra dans cet état de faiblesse certaine. Je ne fais que montrer une soi-disant fatigue de mes nuits courtes, cherchant incessamment le cadeau idéal pour un ami que je n'ai plus vu depuis dix ans. Alors qu'intérieurement, je suis rongée. Lassée, oui. Mais rongée. Est-ce que je m'accroche trop au passé ? Probablement. Mais qu'y a-t-il de mal à vouloir précipiter ma rencontre avec un ami encore précieux pour moi ?

    Ce n'est pas mon genre d'être aussi dépitée. Que m'arrive-t-il ? Est-ce l'influence de Noël qui me rend aussi stressée ? Ou bien cet ami ? Peu importe, il faut que je me reprenne en main. Je me redresse rapidement, sans me laisser plus de répit, et recherche de nouveau un cadeau. Le problème c'est que le destinataire a probablement 20 ans désormais et que je devrais lui offrir un présent qui soit digne d'un homme mature. De plus, je n'ai jamais offert de cadeaux avant. Dans ce genre de problème, il me faut des conseils. De bons conseils. Il m'en faut maintenant, le temps me manque à vrai dire et si j'ai envie que mon présent arrive le 25 décembre, je dois me hâter à la tâche.

    Je parcours la salle du regard. À cette heure-ci, normalement il ne devrait rester que moi. Toutefois, qui sait ? Il pourrait rester un autre adhérent. Je me lève et part à la recherche de cet adhérent, sans pour autant montrer de l'empressement dans mes pas et de l'indélicatesse dans ma gestuelle. Je reste élégante, car on m'a éduqué pour l'être. J'aperçois une chevelure blonde, quasiment blanche, non loin de moi. Mon regard s'illumine d'espoir, alors que je m'approche doucement pour ne pas effrayer la jeune femme. Il me semble qu'elle s'appelle Alexa. Je ne lui ai jamais parlé, d'ailleurs elle ne parle pas beaucoup. Du moins, je ne l'ai jamais vu parler à qui que ce soit. Je me demande si elle n'aime pas la présence humaine. Ce serait triste.

    Je m'avance jusqu'à arriver devant elle, je l'interpelle gentiment en m'excusant de la déranger ainsi, avant de décliner mon nom et de me présenter. Car il est possible qu'elle ne me connaisse pas, ce qui ne m'étonnerait pas. Bien que ma chevelure se fasse bien remarqué, mon nom ne se le fait pas pour autant. Je me permets de la tutoyer, car il me semble que nous avons le même âge et que la vouvoyer serait bien trop formel. De plus... On m'a fait remarquer que le vouvoiement n'est pas nécessaire, entre étudiants.

« Le problème est que je ne sais quel cadeau offrir à un ami. Je t'avoue n'avoir jamais offert de cadeaux avant, donc tout cela m'est un peu étranger... Pourrais-tu m'aider ? S'il te plaît. »

    Je m'incline légèrement, avec grâce, pensant adéquat de le faire à cause des coutumes nippons. Il me semble que c'est ainsi qu'on le fait et dans ce genre de situation. J'espère ne pas me tromper.
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Alexa Takeshi
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MessageSujet: Re: Un cadeau idéal   Un cadeau idéal EmptyLun 28 Déc 2015 - 18:59

Atlas des contrés rêvées et imaginaires.

Perdue dans une nouveau monde, à la fois historique, géographique, mais aussi fantasmagorique, Alexa était assise sur une petit pouf, dans un petit coin, de cette petite salle du club de littérature. Entre deux étagères débordante d'ouvrages qui menaceraient presque de lui tomber sur la tête si jamais elle en cognait les parois, la demoiselle avec les yeux cachés par sa franges blanche, le regard absorbé dans les lignes de mots qui courraient sur le papier. Ainsi lovée contre le mur blanc et le rebord de la grande armoire, son éternel coussin calé derrière la tête, elle aurait pu faire une petite sieste sans que personne en s'en aperçoive. Qui d'ailleurs pouvait prétendre le contraire?

Aussi discrète qu'une petit flocon sur le rebord d'une fenêtre, la jeune demoiselle s'était tenue là tout un après midi sans qu'on ne la remarque vraiment. Camouflée par le grand livre orange aux pages noircies de textes entre ses petites mains blanches, elle s'était coupée du monde extérieur pour mieux s'immerger dans ce nouvel univers imaginaire. Oubliant la pièce autour d'elle, elle se laissait aller aux voyages entre les îles des lointaines contrées, suivant les courants et les vents qui la portaient de lieux sacrés en contrées oubliées. Une véritable épopée multiculturelle, échange de la Grèce antique à l'Australie aborigène, en passant par les légendes indiennes et la mystérieuse Atlantide submergée. Le coeur et l'esprit d'Alexa en était ravie. Ce n'était pas parce que son corps restait cloitré au sol, endormit, que son âme elle ne volait pas. Il n'y avait pas plus volatile et aventure que l'imaginaire d'un petite fille fragile.

Laponie, contrée du Père Noël et de ses rennes volants.

Alexa était restée songeuse un instant sur ce chapitre. Il était vrai que Noël approchait. Avec son froid et ses flocons de neige aussi blanche que ses longues mèches de cheveux, venaient plusieurs traditions. Même si l'archipel nippon n'était pas particulièrement accrochés au mythe du père noël, les opérations marketings des grandes firmes étrangères avaient tout de même bien fait connaitre l'étrange personnage, ronde et rouge, aux petits japonais. D'ailleurs, avec tout les étrangers qu'accueillait l'académie, beaucoup d'entre eux étaient issus de pays où cette tradition était fortement ancrée. Des sapins décorés de boules et de guirlandes, des images et décorations de vieux bonhomme barbu dans son costume rouge et blanc… Alexa aussi le connaissait bien. Mais chez elle, en Biolérussie, on l'appelait le Père Gel, Ded Moroz, et on le représentait plus volontiers avec sa fille, Snegorushka, la petite fille des neiges. Enfant, avec ses longs cheveux blancs, elle avait souvent été déguisée en cette dernière par sa grand mère, pour aller distribuer des chocolats dans sa petite ville maternelle.

Oh. Elle eu soudainement envie d'une boîte de chocolat. Alexa s'était mise à rêver de confiserie à se mettre sous la dent pendant les fêtes au détriment de sa lecture lorsqu'une autre demoiselle du club de lecture était venue lui parler. La jeune femme l'avait regardé d'un air un peu surprise et peut-être intimidée lorsqu'elle lui avait adressé la parole. Pourtant, elle n'avait rien d'agressif, cette jolie princesse au cheveux roses, et aux manières bien calculées.

Princesse barbapapa. Déclara son estomac à son esprit qui le remballa.

Ce n'était pas le moment, Lyn - puisqu'elle s'était ainsi présentée - ne semblait pas être d'humeur aux plaisanteries futiles. En réalité, le fond de ses yeux bleus paraissait bien embêté. Alexa observa sans vraiment trop de réactions ses manières et politesses parfaitement inculquées et calculées. La petite blonde en savait quelque chose, d'une grand mère bien sévère qui l'avait si savamment éduquée. Mais le narcolepsie n'en avait guère, et l'endormait quand bien bon lui semblait. Alors les courbettes… Alexa se satisfaisait plus amplement d'un sourire tendre et chaleureux, hérité de son pays blanc, au milieu de son visage serein qui invitait à s'apaiser à ses côtés. Douceur et confort. Avec ce coussin moelleux, on ne pouvait se tromper sur son caractère.
Elle l'invita donc tout naturellement à s'assoir à ses côtés, l'air bien ravie que l'on vienne lui parler, ayant reposé son livre à ses pieds.

« Le problème est que je ne sais quel cadeau offrir à un ami. Je t'avoue n'avoir jamais offert de cadeaux avant, donc tout cela m'est un peu étranger... Pourrais-tu m'aider ? S'il te plaît.

La tête posée sur ses genoux frêles, Alexa l'avait écouté d'une oreille patiente, en jouant avec le bouche de ses mèches blanches. Vraiment, des cheveux roses, c'était passionnant ? Était-ce naturel ? Une couleur? Est-ce qu'ils sentaient plutôt le sucre, ou la rose ? La jeune femme battit des cils et fit un effort pour ne pas perdre le fil de la conversation. Concentration Alexa. Concentration.

- Bien sûr … ! Mais dis moi… Tu préférais lui acheter quelque chose, ou le faire toi-même?

Fit elle en redressant la tête. Elle lui proposerait volontiers une recette de confiserie sinon. Ou une montagne d'origami. Mais pas sûr que cela convienne à un jeune garçon…

Est-ce que tu sais ce qui pourrait lui plaire…? »
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