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 Des Lettres et des Astres

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MessageSujet: Des Lettres et des Astres   Des Lettres et des Astres EmptyDim 23 Aoû 2015 - 18:47

Retour à la réalité, saut psychologique, bond spatiotemporel. Ziou, comme ça, sans rien d'autre qu'une transition effacée dans l'histoire du temps. Ce temps-là qui n'était qu'une information, ce temps même qui n'existait plus; plus vraiment dans l'esprit d'un homme. Après avoir été retrouvé à plusieurs reprises raide mort dans la rue, échappé de peu aux appels de la fenêtre, des arrêtes d'immeubles et d'autres superficialités en tous genres dont l'absurdité ne sera pas présentement décrite, Yui Valentine de son nom a été déclaré impur au passage de l'Autre côté de la vie.
Il se retrouve ainsi rejeté sur les rivages de son existence originelle à Keimoo et ses rues, ses quartiers estudiantins et ses appartement bling bling du quartier Hebi dont lui-même ne s'en fait toujours pas. Quelque chose a changé -parmi laquelle des sous-catégories de choses ont elles aussi brisé leur quotidien; mais le monde n'a cessé ses pirouettes pendant qu'il essayait de s'arrêter de tourner avec elle. Et depuis, bien des éléments lui échappent mais il a décidé qu'il ne pouvait plus y faire grand chose. Premier abandon, grand saut de chapitre, ferme les yeux Valentine.
Dans cette rafale chaotique cependant, la vie de son Salon de thé avait tenu bon. Une sorte de fleuve éternellement paisible, un jardin secret hors de la réalité, un paradis artificiel. -Tout va bien Monsieur Valentine? -Absolument bien et vous? Je vous sers...? Ses journées avaient le don de panser le vice de toutes ses nuits et de calmer la furie de ses démons nocturnes, désormais fatigués. Même eux, ne pouvaient plus rien contre sa vision déglinguée du monde et de toute façon, ça n'aurait pas pu aller dans ce sens très longtemps encore. Il était temps de rallumer les étoiles.


-

Yui Valentine continuait de côtoyer les lieux vivants du monde de la nuit dans une cadence déjà plus raisonnée que quelques temps auparavant, ayant pour seul but de laisser son esprit se disperser au dessus d'une foule d'âmes doucereusement émoussées. Ça lui donnait ainsi l'impression de ne pas être le seul à avoir une conscience en permanence effilochée. Ça lui donnait l'impression qu'il n'était pas le seul à ne plus rien contrôler du tout. Et il cessa de boire du jour au lendemain, tout comme il cessa de dormir. Yui Valentine se mit à veiller. Mais tout restait correcte dans l'ensemble hormis cette sensation de planer un peu tout le temps. Enchanté Joshua, je vous dédie donc un verre. Il avait levé son verre au contenant étrange, avait senti l'alcool, s'était subitement rappelé qu'il n'était pas dans son salon de thé. Il avait poliment salué qui voulait bien se trouver en face de lui avant de sortir du bar, avec l'impression d'avoir bu sans rien avoir ingurgité.

De toute manière ce n'était pas Joshua: Kohaku ne ressemblait nullement à ça.


-

Ouvre les yeux, ferme les yeux, un autre instant se lève. Valentine ne se rappelle d'avoir senti ses paupières se clore, -même pas une seconde. Il ne lutte pas, plus pour ça. S'il s'était endormi, l'araignée le lui aurait fait savoir. Mais devant ses yeux dansent les lettres et valsent les lignes, devant ses pupilles s'égarent l'ordre des choses, ces choses là sans nom. Il parcourt les quelques étagères de livres d'un air absorbé, et ne parvient à s'arrêter sur aucune des œuvres en particulier. Il est cet individu lambda appartenant à une scène banale de celui venu découvrir les lieux, sans faits notoires. Un calme sous le naufrage de ses pensées. Il a cherché du regard un pion dans la houle de ses vagues, et a lentement ouvert la brèche.

-Bonjour... ?

Pendant quelques instants, Valentine réalise qu'il ne sait pas de quoi retourne une librairie qui fait café à la fois. Secondes durant lesquelles il se demande ce qu'il peut bien s'y passer pour avoir pu assembler des mots qui se font tous la guerre les uns les autres.

La cour des Miracles.

Il se retourne finalement, et c'est cet homme à l'apparence plutôt étirée, des cheveux blancs se dressant sur une tête pas vraiment halée et une face étroite aux yeux clairs, qui se découpe de l'ombre de l'étagère. Chemise claire, jean sombre, ce clair obscure d'un employé ordinaire dont le code vestimentaire ne confine pas à un quotidien assis derrière un écran de bureau. La vague impression de pâleur subsistante fait finalement office de premier aperçu physique, ce fameux premier coup d'œil à travers lequel Yui se voit lui même sous cette perspective.

Il cille.
Son propre reflet disparaît.
Apparaît alors un petit jeune.

-Puis-je vous emprunter cette chaise?

D'une voix posée, il désigne la chaise sur laquelle sa conscience a choisi de s'assoir le temps d'y inventer un équilibre. Ses mots semblent hésitants mais pas timides, sa voix manque de tonus mais pas de confiance.

Une habitude.

-Votre nouvelle entreprise? souffle-t-il en jetant un coup d'œil aux coins de la pièce.

Avec un sourire aimable.


Il est temps de rallumer
Les étoiles.

Apollinaire

PV: Coda - Valentine


Dernière édition par Yui Valentine le Lun 21 Déc 2015 - 14:39, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Des Lettres et des Astres   Des Lettres et des Astres EmptyLun 24 Aoû 2015 - 23:24

À la mise à pied de Judikaël en tant que professeur, elle n'avait pu que rentrer à l’hôtel en traînant des pieds sans être capable d'aligner deux pensées et serrer Japon dans ses bras avant de faire ses bagages. Le point sur sa vie s'était conclu à deux poings entre deux yeux, un échec qu'il laissa à Judikaël. Dans la chambre d'hôtel où fumait encore le thé vert, ille abandonna le squelette et retourna chez l'araignée. Mendier un hébergement, quémander un emploi, et mettre toutes les hontes sur le compte d'une femme qu'elle n'était pas. Il aurait dû faire ça depuis bien longtemps.

« Je t'en prie, appelles-moi Joshua. Et surtout, surtout, ne me demande pas pourquoi. »

Depuis mon embauche à la cour des miracles, je n'avais plus les idées claires. Japon et William étaient les seuls témoins de ma transition, de mon imposture. Kami peut-être, encore fallait-il la croiser, et le matin, je faisais tout pour que ce ne soit pas le cas, pas sans armure. Il me fallait bander ma poitrine, enfiler une chemise ou un pull, cacher mes jambes striées, avant de pouvoir m'afficher au monde, à Keimoo, à Japon, et aller au travail. Je n'avais plus ni passé ni ambitions, j'avais oublié mes rêves de devenir et de tutorat, d'enseignement et de transmission. Est-ce qu'un jour cela avait seulement existé ? Avais-je déjà connu l'espoir où toutes ces choses que m'avaient transmis les années ? Oublié. Je ne lisais même plus.

La nuit tombée je ne faisais qu'errer de bars en bars, je ne faisais que danser parmi les âmes, en noir et blanc. Je rencontrais chaque soir des dizaines de personnes, mourraient avec certaines dans le coin d'une chambre sombre. Déesse de nuit m'avait appris la débauche, assommante, destructrice. Je ne lisais jamais la surprise dans les yeux de l'inconnu.e qui découvrait mon sexe. Eux ne s'en souciaient pas comme j'oubliais le leur et la raison de ma présence dans leur lit. Je n'avais rien de désirable, j'étais un monstre, mais il fallait croire que certains aimaient lire « Achève-moi » sur mon visage.

La cour des miracles était mon salut. William s'habitua bien vite à m'appeler par les termes que je préférais (tolérais?), mais personne n'était dupe. Tout le monde me brossais dans le sens du poil, répondais à mon caprice, par fatigue ou par pitié. Aux inconnus je gardais mon imposture, en espérant secrètement qu'un d'entre eux connaissent le véritable Joshua et détruisait ce que j'avais commencer, pour pouvoir redevenir celle que je n'ai jamais été, me réveiller de ce cauchemar et redevenir. Quoi qu'il en était je pouvais disparaître derrière le comptoir quand je le voulais, disparaître derrière un sourire, ou au contraire, dénuder mon regard de mort sans que personne n'y accorde de l'importance. C'était un jour comme celui-ci que Yui poussa la porte du café.

Encore une fois je n'avais retenu que le prénom. Je mis quelques secondes à me essayer de me souvenir de pourquoi il m'avait marquer, sans que je ne parvienne à trouver. Il avait l'air perdu, et il devait l'être, pour débarquer dans son quotidien ainsi, en pleine journée, quand seul le bistrotier écossais avait cette prétention. Hésitant, il pris une chaise et se posta face à moi. Je n'avais pas compris qu'il me parlait. Ce n'est qu'une fois qu'il fut installé que je haussais les épaules sans changer d'expression faciale. Lui affichait un sourire tranquille. Je haussais un sourcil, à demi-intrigué par le jeune homme. En l'observant, je décelais chez moi la même pointe de jalousie que je pouvais avoir en détaillant Seth. Ça semblait faire si longtemps.

« Votre nouvelle entreprise? »

J'étais incapable de savoir ce que j'avais pu lui dire ce soir-là, ni ce qu'il avait pu me dire, alors j'acquiesçais en souriant poliment.

« Oui, c'est un chouette endroit. »

Je me redressais pour m'adresser à lui. Pourquoi pas après tout.

« Et vous ? De vadrouille ? »


« Je t'en prie ne me démasque pas »
me surprenais-je à penser pour la première fois.
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MessageSujet: Re: Des Lettres et des Astres   Des Lettres et des Astres EmptySam 29 Aoû 2015 - 20:34

La contenance de la voix qui lui répond interroge Valentine mais il finit par assoir son squelette tranquillement sans poser de question.

-Vous auriez du café ? Bien corsé si vous pouviez, demande-t-il doucement.

On lui avait déconseillé le café pour apaiser ses sommeils entrecoupés, on lui avait déconseillé tout produit susceptible d'entraver le repos de son être mais c'était plus fort que lui. Valentine était rentré dans un dynamisme où la vie était un peu trop courte pour perdre son temps à dormir et dans ces moments où la ville semblait elle-même être rentrée dans un sommeil de quelques heures, bien après sa vie nocturne entre la fermeture des bars et une nouvelle aube naissante, sa conscience traquait, retournait et fouillait quelque chose dans les méandres de son cerveau, sans pouvoir déterminer ce après quoi il était en train de courir. Mis à part, Yui n'avait aucun souvenir d'avoir croisé quiconque en ces lieux autre part, et le hasard résultait d'un temps libre et d'une activité calme dans son salon de thé. Du moins c'est ce qu'il pensait mais en ce moment, il y avait une certaine tendance décalée entre sa réalité et celle du monde. Même son personnel lui rappelait de temps à autre des faits étrangement rayés de sa mémoire. Dans un temps pas si reculé, rien de tout cela n'aurait pu arriver. Yui Valentine étant justement parvenu très tôt à des postes de manières prématurées par sa capacité d'analyse et avant tout de mémorisation. Les temps évoluent, avaient répété ses soignants.

-Oui j'imagine, convient-il en jetant un coup d'œil aux étagères. -Est ce une bibliothèque dédiée aux étudiants de l'académie?

Oui effectivement, pourquoi pas après tout. Valentine n'a pas perdu son sens du contact relationnel; il aime un peu trop ce monde pour s'en couper définitivement. Qui donc pourrait lui renvoyer son propre reflet s'il s'en détourne un jour?

Équilibre revenu, il s'est relevé en reconnaissant quelques lettres puis enfin un titre parmi les rangées de livres. Il se lève et penche la tête de côté pour regarder les intitulés voisins et extirpe deux ouvrages d'un air amusé. Il reviendrait.

-Vadrouille, confirme-t-il dans un hochement de la tête.  Ces jours-ci sont relativement calmes de mon côte, je travaille à deux rues d'ici, sur celle qui se trouve entre Hiryuu et Bougu. C'est que j'ai aussi ouvert un salon de thé l'an dernier.

Psychologie du développement : enfance et adolescence et Les thérapies comportementales et cognitives. Se libérer des troubles psy. posés sur la table, Valentine attrape le premier pour le feuilleter et parvient à capter quelques intitulés de chapitres au passage. Mémoire nostalgique d'antan, il connaît que trop bien ces ouvrages pour les avoir dévorés et décortiqués de long en large et en travers, tout comme la bibliographie imposée par son cursus suivi. Tout comme le reste de la bibliothèque universitaire qu'il avait étudié comme un acharné, comme si sa vie en dépendait. A cette pensée, il a eu un sourire distrait. Aujourd'hui, en tournant ces pages, il revoit se défiler à la même vitesse ses années étudiantes. Il se souvient de son caractère arrogant et teigneux de l'époque -aujourd'hui bien émoussé, son aspect malingre et sans objectif hormis celui de réussir ses études, -la seule chose qu'il ait probablement mené jusqu'au bout avec brio. Il laisse de côté les livres, qu'il demandera s'il peut emprunter plus tard.

-Dites m'en plus sur votre librairie café; pourquoi donc cette enseigne?

Et alors qu'il lève de nouveau le regard sur le gérant, leurs tonalités de gris se croisent et Valentine soutient ces yeux un moment. Finalement, ça lui donne l'impression d'un quelque chose de déjà vu sans avoir tellement vu. Ça le rend presque dubitatif.
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MessageSujet: Re: Des Lettres et des Astres   Des Lettres et des Astres EmptyVen 11 Sep 2015 - 21:17

Le jeune homme face à moi semblait une nouvelle fois perdu dans ses pensées. Je commençais à douter de plus en plus de sa consistance dans le réel, de la profondeur de son existence. Non pas à mes yeux, mais à ceux des autres. Ceux du Monde. Pour moi, il ne faisait aucun doute qu'il s'agissait d'un fantôme, comme celui que j'étais, comme Kami et comme Lola maintenant. Autant de personnes qui ne sont pas assez concrètes, pas assez logiques pour pouvoir prétendre à une réalité.
Je retournais à mon comptoir, à mes verres à laver, détournais les yeux et ignorait ce fantôme s'était mue dans le silence.
Pourtant il éleva la voix, et je m'y attendais si peu qu'elle résonna fort dans mon esprit, elle aussi, fantomatique.

-Oui j'imagine. Est ce une bibliothèque dédiée aux étudiants de l'académie?

Le rapport à l'académie me fit tiquer. Pourquoi l'évoquer ? Académie Keimoo… Ça sonnait faux maintenant. Comme un mot qui n'a jamais existé, comme le nom de quelqu'un connut dans une vie antérieur. Le genre de mots que je ne m'attendais pas à réentendre à nouveau. Je le toisait d'un air plus sévère. Il ne semblait pourtant pas malveillant.
L'ampoule dans mon dos, une nouvelle fois, se mis à clignoter. J'entendis William pester depuis la table où il discutait avec quelques amis. Je me tournais un instant pour vérifier que les mouches tournaient toujours autour de l'ampoule. C'était le cas. Le couple habituel, le seul de l'établissement certainement. Je me souvenais de l'autre fois, avec Seth, où dans l'obscurité, elles se sont arrêtées. J'avais eu cette sensation insupportable que le temps s'était arrêté, ce sentiment écrasant d'être coincé dans une parcelle de l'univers, de couler dans les abysses de moi-même sans être capable de retrouver la surface. Mais elles tournaient. Alors ça allait, je pouvais aller de l'avant.

« Non. Aucun rapport. »

Je ne me sentais pas de développer. Pas grave, lui se levait de toute façon, choisir quelques livres sur les étagères. On aurait pu en rester là, qu'il reparte faire sa vie de fantôme, qu'il cesse d'exister à partir du moment où il quittera mon champ de vision, et que je puisse continuer mes affaires, mais il semblait d'humeur à la parlote. Étrangement, ce n'était pas pour me déplaire. La solitude me touchais peut-être plus que je ne le croyais.

-Vadrouille. Ces jours-ci sont relativement calmes de mon côte, je travaille à deux rues d'ici, sur celle qui se trouve entre Hiryuu et Bougu. C'est que j'ai aussi ouvert un salon de thé l'an dernier.

Curieux, je relevais la tête pour croiser à nouveau son regard et établir une connexion entre deux serveur. Deux témoins de vie, des observateurs sans consistance. J'avais l'impression de me retrouver face à Joshua, sans la gêne de me savoir comme son imposteur. L'envie dévorante que je ressentais pour tous ces hommes bien nés, bien dans leur peau, disparu également avec la conscience de la proximité qui nous liait. Il était tout près finalement.

- Tiens, juste à côté ? Comment s'appelle-t-il ? Je serais heureux d'y faire un tour. Je connais encore mal la ville. Je viens de loin. »

Il saisit un livre. Comme pour faire durer l'instant. Lui aussi devait avoir un rapport conflictuel avec les horloges, les bruits de montre, les grains de sable. Moi-même je tournais la tête vérifier que les mouches tournaient toujours. Oui. Je pouvais bien faire durer cette discussion par de blancs silences.
Yui avait les yeux dans le vague, au-dessus d'un livre de psychologie. Je ne sentis pas pour autant qu'il voulut créer une distance de protection. Au contraire, je voyais ce simple geste comme une fenêtre ouverte sur la connaissance de ce jeune homme, une part de son petit univers qui aurait pu sembler bien fermé pour d'autre. Il posa son livre pour reposer ses yeux sur moi. J'avais raison.

- Dites m'en plus sur votre librairie café; pourquoi donc cette enseigne?

Il accrocha après son regard sur William, occupé à autre chose, si bien que je me demandais s'il s'adressait bien à moi. Puis, à la réflexion, ça semblait évident que j'étais le seul à l'entendre. Le seul à le voir aussi, peut-être.

- Ce serait à William qu'il faudrait poser la question.

Non, bien sûr. William n'existe plus.

- Enfin, pardon. Je me sens plus proche de chez moi ici. Et… Le nom est inspirant. »


Je posais mon chiffon. La vaisselle était faite. Les poings sur le comptoir je me dressais sur la pointe des pieds derrière les planches de bois. Pour me mettre à sa hauteur.

« Et toi ? Pourquoi ici et maintenant ? »
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MessageSujet: Re: Des Lettres et des Astres   Des Lettres et des Astres EmptyDim 13 Sep 2015 - 19:35

-Il s'appelle le Silence des Tasses, aujourd'hui. Venez y donc lorsque vous le voudrez. Le salon se trouve sur la rue entre Bougu et Hiryuu, répète-t-il paisiblement, comme si le lieu avait davantage d'importance que l'enseigne. Chez vous c'est où ?

Où ça, pour avoir un tel havre de paix? Ses yeux survolent les ouvrages, tous ces mots par milliers qui ne demandent qu'à être caressés du regard et être lus, dans un appel au travers un titre presque vulgaire exposé ainsi, à interpeler les attentions fantômes.

-Si j'étais étudiant je serais venu ici tous les jours je crois. Pas vous...?

Et son regard arrive à en fixer celui de ce jeune homme aux allures androgynes derrière le comptoir, qui le surprend d'autant par cette proximité -pourtant à distance respectable, que par une personne évoquée qu'il ne voit pas. Ses sourcils se lèvent, il cille, l'étrange échange de leur regard se rompt.

-...William?

Valentine secoue imperceptiblement la tête, tentant d'attraper ce bout de conversation qu'il se dit avoir laissé échapper de son attention. Mais ce faisant, Yui ne peut s'empêcher de chercher quelque chose au delà de ces yeux gris irisés, qu'il ne parvient à trouver. Il s'est soudain senti déphasé une fois de plus; sans doute que les propos diffus du jeune homme ne l'aident pas. C'en deviendrait presque superficiel.

- Je... , commence Valentine en réfléchissant. Et moi? Pourquoi ici et maintenant ? Il murmure sans donner un interlocuteur précis entre lui-même ou le gérant.

-Faut-il nécessairement une raison pour tout...?

En faut-il vraiment une pour tout ? Yui aimerait croire que oui, mais un jour cette conviction a été rompue et il se rappelle vaguement pourquoi.
Il a étiré ses lèvres dans un demi sourire tandis que sa mémoire retourne furieusement ce visage qu'il pense déjà avoir imprimé quelque part dans les recoins sinueux de son cerveau, fouille et déterre en vain. Il est certain de pouvoir y apposer un nom, il est presque sur le point de prononcer un nom qui reste pourtant sur le bout de sa langue. Mais la solution ne vient toujours pas et il la laisse de côté. Vu d'aussi près, il voit la finition raffinée de ce visage qui se voudrait aligné à sa hauteur. Il manque alors de dire qu'il pourrait faire une jolie femme.

Traiter un homme de femme n'est pas forcément la remarque la plus diplomate entre deux inconnus. Yui fronce les sourcils et ferme les yeux pour retrouver un autre point de pensée. Il revient alors sur l'enseigne, simplement créée sous l'impulsion d'une inspiration. La cour des miracles. Il se recule finalement du comptoir et revient à ses livres comme de rien n'était.

-Est ce que par hasard vous vendriez des miracles de temps à autre ? demande-t-il posément. Là aussi pourquoi pas, encore une fois. Il a ensuite levé ses deux livres.

- Je vous les achète ou est ce que je peux les emprunter ?

Ce n'était pas comme s'il ne reviendrait pas; il y avait sans doute des livres qui complèteraient tous ceux qui lui restait encore à parcourir. Ça l'occuperait toujours un moment. Il ne demandera pas s'il y a du café une seconde fois; après tout ce n'est pas comme si il ne pouvait pas lire au café d'à côté.
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MessageSujet: Re: Des Lettres et des Astres   Des Lettres et des Astres EmptyVen 25 Sep 2015 - 6:32

Je retenais mentalement le nom de ce café que je devinais bien étrange. Le mot silence surtout. Je ne pouvais imaginer un lieu silencieux. Et ne pas avoir tout ce chaos sonore autour de moi, je crois que ça me tuerait. Mais si jamais, je retiens.
Maintenant que la vaisselle était faite, je ne savais pas à quoi occuper mes mains. Je ne voulais pas rester face à lui les bras ballants pour parler. Je me retrouvais comme un adolescent qui sortait son portable à tout bout de chant pour donner l'illusion qu'il est très occupé quand il discute. Baissant les yeux et cachant mes mains au fond de mes poches, je lui répondais d'une voix détachée :

« Je vis chez une sorcière. Mais sinon je viens d'assez loin, en Europe. »

Davantage par politesse que par curiosité profonde, je lui retournais la question et trouvais enfin où occuper mes mains.

« Et toi, enfin, vous, vous venez d'où ? Vous avez l'air métissé, je me trompe ? Mais j'y pense, je ne vous ais pas encore offert un café ? »


Sur ces mots, je préparais sans attendre sa réponse un café allongé. On était au beau milieu de la nuit, mais justement. La plupart des clients demandaient un remontant pour tenir jusqu'au levé du soleil. Pour jouer aux cartes, pour déambuler, pour draguer, pour lire un ouvrage. Ou réparer des ampoules cassées. Ceci fait, je m'essuyais les mains pour la dixième fois et allait m’asseoir de l'autre côté du comptoir. Les mains sur le siège, les jambes écartées, j'essayais d'avoir une position masculine et décontractée pour répondre à ses questions :

« Peut-être. J'étais assez taciturne comme étudiant, j'imagine que j'aurais pu sociabiliser davantage dans ces lieux là. Enfin, à l'époque, pas sûr que j'en avais envie. »

Bien sûr que si. En remontant dans mes souvenirs, ça paraissait évident que j'en crevais d'envie à l’époque. À passer mes journées à observer partout autour de moi, à espionner des conversations, terrorisé à l'idée de me faire rejeter je n'essayais même pas. Il n'y a vraiment que dans mon année en Angleterre avec ma colocataire fêtarde que je me suis réellement lâché.

Puis il répondait à ma question quand à sa venue. Yui ne semblait pas d'humeur à se confier plus que nécessaire :

« Faut-il nécessairement une raison pour tout...?

Je fermais les yeux, amusés, et lui répondit dans un sourire :
-Non, bien sûr. »

Je détournais les yeux quand il cherchait à capter celui de William. Je tournais autour de Yui, faisait mine de rechercher quelque chose dans les étagères de livres en anglais en prenant garde de rester le plus proche possible. Il y avait un côté rassurant à sa mélancolie. L'odeur des livres humides et poussiéreux me prit à la gorge. Je devrais m'en charger quand il n'y a plus de client plutôt que faire la vaisselle de manière compulsive. Je m'accroupissais pour finir mon mime de curiosité peu convainquant, un frisson me parcourut quand mon genoux frôla sa jambe. Le frottement des deux pantalons me gêna profondément, j'étais peut-être trop près. Je ne sais pas pourquoi, j'y ai vu une dimension érotique où il ne devrait pas y en avoir, jamais, et cette conviction certaine me paraissait étrangement évidente. Je me décalais furtivement d'un pas et un ouvrage me tomba sous les yeux. Il m'interpella par son titre.

Le féminisme selon Lady Gaga.

Je le saisissais et en enlevais la poussière avant de le remettre. Il tranche totalement avec tous les autres livres.

Yui me fit revenir à la réalité et me contraint de cesser pour un instant ce jeu de faux-fuyant.

«Est ce que par hasard vous vendriez des miracles de temps à autre ? »

Je me tournais vers lui, observait son visage en silence. Avait-il quelque chose de particulier, ou est-ce qu'au contraire, la lueur de ses yeux étaient présente en chacun d’entre nous ? Était-il seulement humain, ou un fantôme, le reflet d'un état d'âme. Je réfléchissais.
Non. Il fallait que j'arrête de penser ainsi. Il n'y a ni fantômes ni araignée noire, comme il n'y a pas de moines à ce temple du nord ni d'esprit malin qui hantaient mes nuits. Seulement un homme mélancolique qui semblait perdu comme moi il y a peu.
Il fallait que je réponde. Les mouches volaient. Je tournais les yeux et la couverture de l'étrange livre de lady gaga m'arracha un sourire. Oserais-je lui tendre ?

« J'imagine que si vous cherchez bien, vous en trouverez un petit, entre les deux étagères. Il se cache des gens méchants, mais à vous, il pourrait bien se montrer. »


Et voilà que j'inventais des contes d'enfants.

« Je vous les achète ou est ce que je peux les emprunter ?
-Les miracles ou les livres ? » répondais-je dans un rire.

Je me relevais et lui souriait d'un air que je voulais sympathique. Je ne voulais pas qu'il croit que je me moquais de lui. Pas de lui.

« Je me souviendrais de votre visage, Valentine, vous pouvez partir avec. »


Ici on prête sans soucis. Ça ne coûtera qu'un sourire.
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MessageSujet: Re: Des Lettres et des Astres   Des Lettres et des Astres EmptySam 3 Oct 2015 - 9:51

-Une sorcière... Ce doit en être une relativement acceptable si elle vous héberge.

C'est dans une expression lente que Valentine a senti ses lèvres s'étirer dans un demi-sourire amusé, en essayant de se faire une image mentale de ce que peut représenter une sorcière. Tandis que l'autre jeunot échappe à son regard trop franchement posé, Valentine le laisse s'affairer acceptant le café servi. Il se décale poliment d'un bon pas pour permettre au blondinet de soudainement accéder au livre de ses objectifs en s'accroupissant, et Yui reste accoudé ainsi sur le comptoir pour savourer cette saveur noire et amère qui se répand contre son palais. Finalement, il ne lira pas en même temps, soudain troublé à la vue de la nuit tombée. Dans sa tête, il faisait jour quand il avait pénétré cette librairie et c'est dans cette logique implacable qu'il s'était dit que tous les autres cafés du coin seraient ouverts pour le laisser consommer un livre page par page à mesure de son café refroidi. Il ne l'aimerait pas froid, sans doute, mais il le finirait quand même pour le seul ancrage du geste dans ce mécanisme étrange. Entre les étagères, seul les néons et lampadaires percent désormais l'obscurité, entre ces étagères seul un trouble s'installe comme la poussière fine qui les recouvre par endroit. Le trouble de Valentine se poinçonne quelque part sur cette fine couche de débris microscopique, telle une empreinte de doigts traînés dessus.
Finalement, rien de tout cela n'est vrai.

-Vous ne fermez pas ?

En suivant d'un regard distrait le seul corps mouvant de ce lieu à part lui même, Yui tapote de l'index le rebord de la tasse de café. Et lorsqu'il entends son nom prononcé, il sent une nouvelle fois son monde s'écrouler sous ses pieds. Ses épaules s'affaissent lentement et il observe, déstabilisé cet androgyne qui semble le connaître d'avant. Ou alors a-t-il déjà lâché son identité dans des présentations dont il ne se souvient plus...?

-Je vous connais?


Est ce les miracles sont tous foncièrement bons? Le féminisme de Lady Gaga que porte le blond en face de lui en rirait un bon coup. Une perche, une prise, n'importe quoi pourrait faire l'affaire pour qu'il puisse trouver de quoi se raccrocher dans ces instants de trous noirs où il ne parvient même plus à se sauver lui-même. C'est dans ce genre de moment où il préférerait se noyer dans l'alcool pour se donner une raison d'oublier le reste plutôt que d'accepter que trop de chose lui échappent, dans un état parfaitement lucide. Il voit une femme, il voit un homme, tantôt l'un tantôt l'autre. Tout lui semble soudain artifices éphémères. Il oublie les livres et esquisse quelque pas vers la sortie. De l'air, du vide pour son propre échappatoire. Ici, il n'y a trop de mémoires témoins, trop de mémoires inscrits dans les pages par centaines de milliers.

-Je... je viendrai vous les rendre.

Il balbutie, perd son éloquence. Il oublie, oublie les livres et le café sur le comptoir mais tout prend désormais une allure dérisoire. Il reviendrait sans doute, il reviendrait lorsque la vague serait passée. La nuit est sombre, plus sombre que c qu'elle devrait l'être en réalité. Yui Valentine n'a pas le souvenir, à aucun moment, d'avoir vu autant de couleur d'effacer d'un coup de sa vie. L'air frais caresse son visage et son cou, il laisse ses pas le perdre dans les ruelles du quartier jusqu'à ce qu'il réalise qu'il n'a aucune idée de là où il se trouve. Ça prend un moment.

-Et j'essaierai de me rappeler de vos mèches blondes. De votre regard gris.


J'essayerai.
Comme essayer de trouver un miracle entre deux espaces restreints de livres empoussiérés. Il fait encore nuit que Valentine se laisse porter par les déboires humains, c'est plus facile. Il n'a pas besoin de boire pour rentrer dans un état second, il n'a besoin de personne pour recréer un monde inscrit quelque part dans le fond de son verre plein, loin du bruit étouffant, loin de la déchéance de l'humanité jusqu'au lever du jour.

Un nouveau comptoir sous ses coudes, il laisse son regard fixer son verre, parce qu'il vaut mieux se perdre quand il y a du monde plutôt que tout seul, c'est plus simple de retrouver ensuite son chemin.

Musique synthétique, basses assourdissantes. Les miracles, les vrais, ne se dévoilent pas en public. Les bains de foules l'abrutissement, Yui Valentine le sait.
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Joshua Coda
♥ Professeur d'Anglais et Français {Lycée}
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MessageSujet: Re: Des Lettres et des Astres   Des Lettres et des Astres EmptyMar 6 Oct 2015 - 6:54

La nuit tombait, mais la soirée ne s'était pas fait sa moitié. William allumait les ampoules nues éparpillées du côté des étagères, les mouches changeaient d'emplacements. Quand la lucidité avait repris sa digne place dans le regard de l'homme, il le quitta instantanément à l'annonce de son nom maudit. Démasqué, peut-être, quand c'est moi qui aurait dû l'être.

« Le week-end, le café ferme quand William est bourré, soit environ vers quatre heures. Et je vous connais oui, d'ailleurs. Il me semble... »


Face à son regard perdu dans le vague, fixant ses yeux sur le livre que je tenais comme je l'aurais fait sur les mouches voletant autour des ampoules, je ne savais plus tellement si j'avais raison de penser l'avoir rencontrer une autre nuit.

« ...Non ? 
--Je... je viendrai vous les rendre. »

Monsieur Valentine partit sans prendre ni son café, ni ses livres, ni ce doute qu'il a laissé en moi. Avais-je été égoïste, imprudent, inconscient pour avoir prononcer ces mots ? Ces deux mots qui laissent un vide en la personne à qui ils appartiennent, s'ils sont énoncés dans un contexte particulier, par une personne de la nuit comme moi.
Je m'asseyais sur une chaise au comptoir. Une personne entra en faisant tinter la cloche de l'entrée. Deux jeunes se conseillaient des livres près des étagères. Un ami de William levait les bras et s'exclamait à haute voix, heureux d'avoir gagner une partie de carte. Des alcooliques braillaient dans la rue, un bar dansant jouait sa musique trop fort. La proprio tarderait pas à débarquer pour eux. Je buvais le café, gorgée par gorgée, en observant le monde tourner.

Yui Valentine avait-il seulement existé ?

Je repensais à son corps fins s'étant balancés jusqu'à ce bistrot, jusqu'à moi. Avec difficulté peut-être, pour finir par sombrer à nouveau dans le noir. Le noir des pages griffonnés, le noir du verre qu'on ne distingue pas, le noir des dessous d'une femme, le noir d'un esprit saoul, le noir de la nuit. Bien sûr. Le noir qui cache tout le reste que moi-même je ne vois plus.

Je voyais mon visage de femme dans la vitre des chiottes. Et ces deux prunelles polies par l'amour, qui avaient perdus tout leur azur. De mer, de sels et d'herbes, ils étaient devenus univers, chacuns. Galaxie de malheur, noirceur à demi, gris. Mes yeux s'étaient habitués aux ténèbres.

Je reposais les livres sur leurs étagères. Je me tuais à réfléchir. Une chose me faisait envie à cet instant précis, me mettre en boule dans un coin et manger tout ce qui pouvait me passer sous la main pour dégueuler ensuite. Une deuxième aussi peut-être.

La nuit devint plus sombre encore. Des passants dehors s'embrassaient. Les mouches baisaient et cramaient sur l'ampoule.

Je suis parti en même temps qu'un autre client, sans prévenir William, quelques deux heures après le départ de Yui, fantôme décrépi, qui resterait comme une affiche collée au fond de ma caboche. Pour la première fois, j'eus peur de me faire avaler par la nuit. Je suis rentré. J'ai pensé.
J'ai pensé à tout ce que je voulais oublier. Lola, l'Angleterre, les bonheurs que j'y avais trouvés. Mon métier de professeur, Kami et son soleil noir au fond du cœur. Yui et tout ce qu'il pouvait incarner, ses ressemblances troublantes avec le squelette que j'étais, ce que j'aurais pu faire pour l'aider, peut-être. Mais encore une fois, c'est mon inutilité qui me sautais aux yeux. Et mon incapacité de voir plus loin que le bout de mon nez.

Une mouche qui tourne autour d'une lampe pour montrer que le temps passe.
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