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 Protège-moi [Lun & Eden]

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MessageSujet: Protège-moi [Lun & Eden]   Protège-moi  [Lun & Eden] EmptyDim 13 Juil 2014 - 18:16

Note de Lod: Ce sujet est avant tout pour me faire une idée de l'évolution de Lun et d'Eden ; et de leur amitié, dans les derniers mois passés. (Je rp avec moi, c'est flippant !) Il n'est sans doute pas bien passionnant (voir redondant) pour d'autres personnes, mais il m'est important pour faire un point et savoir où ils en sont. (Merci ♥)


Lundi 16 juin.

Installé sur la balançoire, du petit parc pour enfant, les pieds du garçon faisaient remuer cette dernière. Un peu en avant, un peu en arrière, il avait la tête penchée vers le soleil et les yeux fermés. Ses longs cheveux blonds glissaient le long de son corps, se muant au rythme de ses mouvements, dans un battement régulier mais entremêlés.

Il avait quitté la chambre de la clinique, depuis quelques heures. Cette balançoire, qu'il voyait du haut de sa fenêtre, lui avait fait envie. Il avait eu envie d'aller s'y reposer, de s'y réfugier. Des heures où il était resté là, le visage au soleil, se rechargeant comme une batterie solaire. Il aurait aimé que cet instant demeure une éternité. Que les secondes prennent le temps de ralentir et fasse de même avec son rythme cardiaque, pour sentir chaque battement de son cœur. Chaque moment. Chaque seconde. Chaque impression.

Il ouvrit les yeux, regarda en direction de la balançoire près de lui, pour y voir la silhouette d'une femme s'y installer. Une jeune fille, qui arrivait sans doute à l'âge de trente ans, aux cheveux blonds, aux yeux bleus et à la taille trop grande. Foutue de mannequin anorexique. Sans doute, le genre de personne que Cassandra deviendrait en grandissant. Dans son mini-short en jean et en dentelle, et avec son haut à dos nu, elle semblait parfaitement à l'aise. Comme-ci le regard des observateurs dans la rue, qui la dévoraient, ne lui faisaient aucun effet.
La femme lui sourit et il lui rendit son sourire.

Quelles épreuves, ils auraient traversé tous les deux. La misère, le viol, la colère des adultes, la solitude, la pauvreté, mais au final, tu vois, on ne pouvait que s'en sortir. Parce qu'il suffit d'y croire. Parce que je suis là pour toi comme tu es là pour moi. Et même-si, parfois, je me fâche si fort que l'orage semble arracher les arbres, c'est uniquement parce que je t'aime ? Tu le sais, n'est-ce pas ?

Je ne suis plus un garçon. Je suis un homme. A l'âge de trente ans. Avec nos deux enfants, nous ne sommes plus que les meilleurs amis du monde. Est-ce que ça me fait mal de savoir que tu n'es plus amoureuse de moi ? Est-ce que ça m'a brisé le cœur ? Sans doute, mais l'Amitié a toujours été ce qui comptait le plus entre nous.

La jeune femme se balança à son tour, à un rythme régulier, comme poussé par un vent léger. D'avant en arrière, elle lui adressa un sourire et le cœur du jeune homme s'en ému.

Avant de s'en briser.

Derrière la fenêtre de sa chambre, Lun Marv regardait les deux balançoires se mouvoir au rythme du vent. Personne n'y était installé, à part peut-être son imagination.
Derrière lui, un homme était adossé, semblant attendre que le garçon se retourne et sorte de ses souvenirs, de ses pensées, de sa tête. Lun se retourna brutalement pour fixer l'homme dans le regard :

« … Cassandra est morte, n'est-ce pas ? »

Au fond. Ce n'était rien de plus, rien de moins, qu'une morte de plus. Et alors qu'il réalisait cette phrase, la disant aussi froidement qu'il aurait pu parler de son dernier repas – auquel il aurait peut-être mis plus d'émotion, Lun réalisait à quel point, il aurait préféré être amnésique.

Au début, cela avait été le cas. Lorsqu'il y a quelques jours, il avait ouvert les yeux, Lun Marv n'avait pas la moindre idée de qui il était. Et lorsque les souvenirs lui étaient revenus, ils s'étaient arrêtés, à son arrivés au Japon. Ses meilleurs amis étaient encore en vie, il n'avait jamais été amoureux, on ne l'avait jamais violé adulte, il n'avait jamais connu la souffrance d'avoir des amis qui vous abandonnent et n'avait pas non plus été une prostituée pour récolter de l'argent. Il n'était rien de plus, rien de moins, qu'un gamin avec un lourd passé, mais qui parvenait à s'en remettre et qui avait le meilleur des meilleurs amis et la meilleure des petites amies.

Ironie du sort, il aurait sans doute préféré ne jamais se souvenir de ce qui s'était passé. Lun, le savait parfaitement, il aurait préféré ne pas savoir où il était, ce qui était arrivé et pourquoi, il était dans cette chambre de clinique.

Il avait fait son choix. Son choix : c'était la mort. La mort de l'âme, le repos du coeur. Pourquoi avait-il fallu qu'on le maintienne dans un coin de vie ? Pourquoi lui faire endurer l'enfer ? Pourquoi lui faire comprendre que la vie devait être vécu, puisqu'il n'en trouvait aucune logique, ni aucun sens ?

« Tu dois quitter cette chambre. »

L'homme n'obtiendra aucune réponse.

« Lun, écoute-moi. Tu n'obtiendras rien à rester murer ainsi. Ce qui est fait est fait. Tu dois l'accepter. »

Il l'ignore.

L'homme aimerait en dire plus, mais déjà on lui demande de quitter la chambre. Lun devine son père sortir et s'énerver, scander sa colère et murmurer son mépris de ne pas le laisser seul avec son fils. Des jours que ça durait. Des jours que Lun s'était confiné, seul, dans la clinique. Refusant de voir toute personne susceptible d'être trop proche de lui et d'essayer de s'en sortir. Pourquoi ?

Pourquoi ?

Parce que ça ne lui rendrait sans doute, jamais, ce qu'il avait perdu. Ce qu'on lui avait volé. Ce qu'on lui avait prit. BORDEL ! Est-ce qu'on lui avait demandé son avis avant de lui donner cette vie-là ? Est-ce que quelqu'un s'était vraiment demandé, si ça l'amusait ? Le jeu ne l'amusait plus. La vie ne l'amusait plus. Et, triste destin, il était vraiment nul en tout. Même à crever, il n'y arrivait pas. Il aurait été facile pourtant. Une pression d'arme dans les cheveux ! Et le cerveau explose …, Un saut dans l'eau, on se noie en silence. On peut aussi se couper les veines, avec quelques médicaments. Se pendre, c'est efficace. N'est-ce pas Maeki ?

On peut tenter l'électricité, c'est douloureux est rapide. La clope, c'est plus long. On peut simplement attendre à la gare et sauter au bon moment. A faire chier les gens une dernière fois, sans la moindre compassion de leurs parts. Ou simplement une piqure dans le bras, n'est-ce pas Cassandra ?

Sauf que lui, il en était incapable. Il voulait vivre. Il voulait vivre à s'en crever la vie. Il se haïssait de cet état. Il aurait voulu, pouvoir leurs rendre la monnaie de la pièce. Leurs montrer ce que ça faisait. A quoi bon, puisqu'ils n'étaient plus là ?

« Lun … »

Et lui, là, qui s'obstine. Eden Indentshi, une part de lui-même, dans le fond. Silencieux, bavard pourtant, râlant pour tout et conspuant après lui. C'est le seul que Lun n'ignore pas. Le seul qu'il laisse entrer à ses cotés. Avec Shiki, évidemment. Évidemment, parce qu'il le rassure. Mais dans le fond, les yeux vides de Lun et ses silences, ne donnent rien de bons aux deux garçons. Il ne sait pas où aller. Il ne sait pas comment s'en sortir.
A quoi bon reprendre sa vie où elle était ? Elle n'a jamais eu aucun sens. Aucune raison d'être. Il n'aurait jamais du se louper. Il n'aurait jamais du essayer. Lun ne sait pas ce qui aurait jamais du se passer. Il sait qu'il n'est pas près à reprendre pied avec la réalité.

« Je … » Murmure-t-il … avant de hocher de la tête.  Sans attendre quoique ce soit de son compagnon, Lun a quitté la fenêtre pour revenir dans le lit. Il se réfugie sous les couvertures, passe ses dernières au-dessus de sa tête. Et se remet silencieusement à pleurer.

Il y a trop de choses encore qu'il doit accepter : la solitude, la tristesse, le silence. Il doit accepter la mort de Maeki Oyuki, dont il ne s'est jamais remit. Il doit accepter la mort de Cassandra White, dont il n'a jamais compris le sens. Elle était là, quand il est parti en vacances. Elle ne l'était plus à son retour.

Et c'était de SA FAUTE. De la sienne. De personne d'autre. Il était responsable de Maeki et de Cassandra. Il devait prendre soin d'eux. Il se l'était toujours promis. Il s'était promis, que l'erreur qu'il avait commise par le passé, il ne la referait et qu'il ne perdrait plus aucun de ses amis. Que plus personne ne mourrait. Quel bel échec. Son oncle, son cousin, et surtout ses deux meilleurs amis s'étaient donnés rendez-vous de l'autre coté.

Et ; …

« Tu commences à me gonfler. »

Sans réaliser ce qui venait de se passer, Lun se retrouva sur le sol. Sans le moindre mouvement, inerte, en poupée de chiffon. Il se recroquevilla, se mettant à pleurer. En silence, comme-ci les larmes elles-mêmes se refusaient de produire le moindre son. Seul un hoquet, bruyant, laissa entendre qu'il n'était pas devenir muet entre son début de phrase de tantôt et maintenant.
Sans le voir, le garçon se protégea la tête, s'attendant sans doute à un autre coup. Il ne vint pas. Quand il rouvrit les yeux, il ne vit que les poing d'Eden qui frappaient violemment contre le mur de la chambre. Si fortement qu'à chacune des vibrations, Lun se mit à frisonner.
Seulement, au bout de quelques secondes, du personnel rentra. Une femme s'adressa à Eden, mais le garçon se contenta de la repousser pour sortir furieusement de la chambre.

Lun demeura sur le sol. Les larmes se remirent à glisser.

Il était désolé. Désolé.

Est-ce qu'il ne l'avait pas trop dit ? Au point d'en user le mot ?

Et les amis, les vivants ? Il n'avait même pas envie de savoir ce qu'ils devenaient. Lun n'attirait que le malheur. Au final, rien n'allait jamais bien. Rien ne se terminait jamais bien. Il était bien mieux seul. Bien mieux sans personne.

Du haut de sa chambre, désormais seul, Lun se traîna à nouveau au niveau de la balançoire.

Dans le grand tee-shirt blanc qu'il portait, il avait cette allure de fantôme, qui depuis le séisme du mois d'aout 2013, il n'avait jamais quitté. Au fond, sa descente aux enfers avait commencé bien avant tout ça. Depuis sa naissance, jusqu'à maintenant …,

Les balançoires remuent d'avant en arrière et Lun sourit avec tendresse. Il se perd à nouveau dans des rêves, entouré de personnes qui n'existent plus. D'amis partis, morts, ou simplement dont leurs chemins s'étaient séparés. Et comblé par cette imagination, le garçon préfère demeurer ainsi seul.


Dernière édition par Lun Marv le Sam 2 Aoû 2014 - 2:37, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Protège-moi [Lun & Eden]   Protège-moi  [Lun & Eden] EmptyDim 13 Juil 2014 - 19:18


Lundi 16 juin.

Je n'en peux plus. Je suis fatigué. Lessivé. Ne me dites pas : « Bah, dors Eden. » Dormir, j'aimerais. Sauf que ma vie s'est compliquée de manière bien chiante depuis quelques jours. Une quinzaine pour être exact. D'abord, Lun Marv a ouvert les yeux. Après six mois d'absence, il aurait pu téléphoner à ses meilleurs amis, prendre des nouvelles de ses enfants ou vouloir voir sa famille : au lieu de ça, il s'est muré dans le silence et après une crise pour sortir de la clinique, il ne veut plus quitter sa chambre et pose les mêmes questions. Il arrive difficilement à se rendre à la fenêtre, où il regarde – je ne sais quoi. Il ne parle pas, ne veut pas nous voir et accepte avec difficulté ma présence, et sans doute celle de Shiki.
Pour combler ce bonheur, il y a une dizaine de jours, son père, Daniel a débarqué chez moi. Il a décidé d'y loger, le temps – semble-t-il, de prendre des nouvelles de son fils. Sauf qu'à sa vue, le jeune homme panique plus qu'autre chose et que ça ne mène à rien. Lun Marv a déjà du mal à savoir où nous sommes et qui je suis : alors compliquer la situation comme le fait son père par sa présence ne le rendra pas plus simple.

La porte de la chambre est ouverte. C'est la condition pour que les deux restent ensemble. Il faut comprendre les infirmières. La première fois que Daniel est arrivée, il a chopé Lun par le col et a voulu lui foutre une paire de claques. Tel père, tel fils, au niveau des émotions.  

Derrière la porte, j'entends la voix de Lun poser la question :  « … Cassandra est morte, n'est-ce pas ? »

Cette question pourrait sembler triste, s'il ne la posait pas dix fois par jour. S'attendait-il à ce que quelqu'un réponde autre chose que oui ? Est-ce qu'il pensait qu'à force de poser la question, un effet papillon se produirait, et que la jeune fille ouvrirait les yeux ? Il faut grandir, Roméo.

Oui, Juliette est morte. Oui, le temps de l'Enfance est passé et celui que tu étais ne pourra plus jamais être. Oui, l'Amour est mort, le temps est mort et il est temps de grandir.

Je ne sais pas s'il continue de parler ou pas. Je n'entends rien. J'aimerais fermer la porte : je suis curieux, mais ça me gène un peu de troubler cette discussion entre un père et son fils. Sauf, que si je ferme cette porte, je risque de vraiment la troubler.

La voix de Daniel se fait entendre. Elle est grave, un peu cassée. Elle semble provenir d'un chanteur de Jazz, métis, qu'on retrouve dans les vieux quartiers de Londres. Sans doute, est-ce parce qu'il est anglais. Son père est clair et net : « Tu dois quitter cette chambre. »

Je soupire. Il n'obtiendra aucune réponse de Lun en le braquant ainsi. Je n'ai eu de cesse de lui dire, pourtant, en le conduisant – comme chaque jour à la clinique. Mais il n'a pas voulu m'écouter. Mais bordel ? Pourquoi on me mêle à cette histoire.

L'homme parle encore, mais je n'écoute pas. Seulement, visiblement, son temps est dépassé. Une infirmière rentre et sort avec lui. Ils échangent ensemble. Daniel me snobe au passage. Il me hait. Je le hais tout autant. Notre seul point commun, c'est sans doute son fils.

Je rentre dans la chambre. Je suis une des rares personnes que le blond accepte. Sans doute parce que je suis une partie de lui sans n'être personne. Je ne lui rappelle aucun mauvais souvenir, et sans doute que peu de bons.

« Lun … »

J'aimerais dire un truc sympa. Rien ne me va. Je ne sais pas quoi lui dire. Alors je reste là, les bras branlants et l'air idiot à le fixer. J'aimerais m'adosser au mur, mais ça laisserait croire que je veux que le temps passe. Que le temps s'arrête.
J'ai toujours été la raison, le cerveau et la logique. Il a toujours été le cœur, bourré de doutes et de certitudes, de sentiments et de maladresse. Même si je veux l'aider, je ne sais pas comment m'y prendre. Je ne peux pas comprendre qu'il ne se prenne pas en main : bouge-toi !

« Je ... » Commence-t-il, sans terminer sa phrase. Sans aller jusqu'au bout. Comme toujours.

Et le voilà qui se renferme dans son lit, se cachant sous les couvertures.

Des jours …,

Quinze jours, où on me dit d'être patient. Je suis patient depuis six mois. Cela fait six mois que j'attends que ce crétin ouvre les yeux. Et pour quels résultats au juste ? Pour qu'il s'enferme dans la connerie ?

« Tu commences à me gonfler. »

Ce qui est fait est fait. Ouais. Ils sont morts. Ouais, ils t'ont abandonné. Et alors ? Tu veux quoi. Crever ? Alors sors de cette clinique, saute sous des rails, et ne rate pas ! Car cette fois-ci, je ne serais pas à la sortie pour te protéger.
Tu veux vivre ? Alors bouge-toi. Arrête de t'enfermer sur toi-même. Je ne suis pas un sauveur. Je ne suis pas là pour t'aider. Juste pour t'empêcher de sombrer. A toi de faire le reste du boulot. Puis merde …

Je l'ai saisit et frappé. Je le vois rouler sur le sol. Ça ne sert sans doute à rien, mais ça défoule. Allez ! Relève-toi, gamin, viens me prouver que tu en as. Bouge-toi ! Montre-moi ta rage, tes dents, ta colère, ta furie ! Montre-moi que tu en as ! Montre-moi que tu es celui qui est capable de sauter de la fenêtre d'une salle de cours car il n'est pas content et qui gifle de mécontentement les gens.

Rien. Rien. Rien. RIEN.

Il se contente de rester sur le sol, quasiment effrayé et quand il relève les yeux, ce n'est que de la peur que je vois.

Je me suis retourné et j'ai frappé contre le mur. La douleur à mon poignet n'a pas suffit, j'ai frappé encore et encore, et encore, jusqu'à ce qu'une voix me hurle de me calmer et de quitter les lieux. Une femme sans doute, que je n'ai pas regardé. Je me suis contenté de la bousculer. J'ai quitté le couloir.

Arrivé en bas, dans la cour, j'ai senti deux mains puissantes m'arrêter. Le père de Lun m'a regardé.

« Ça commence à faire beaucoup pour toi. »

Mon poing s'est écrasé contre sa mâchoire, avant qu'un léger bruit de suffocation ne sorte de mes lèvres. Le bâtard ! Je m'attendais pas à ce qu'il me rende mon coup. C'est pas sensé être un adulte sérieux ce type ? Je le frappe, encore et encore, et il semble arrêter mes coups et me les rendre. Sans doute, est-ce parce qu'il est calme et que je ne le suis pas. Je me prendrais presque une rouste mais il n'est pas en meilleur état.

Seulement, notre bagarre attire la foule. On tente de nous retenir. Je frappe la première personne qui s'approche de moi, alors que lui se contente de parler avec eux. Ça m'agace d'avantage, et je me barre en grognant. Je les hais.

…. Qu'est-ce que vous voulez ? Que je m'excuse ?

Ok. Ok. Ok. Mon meilleur pote avait voulu crever et j'avais pas su l'en empêcher. J'avais bien vu les signaux clignoter, les messages d'alerte, mais qu'est-ce que je devais faire ? Et les autres alors ? Ouais, c'est pas une excuse. Ce n'est pas une vraie excuse, mais j'avais ma vie, mes problèmes. Je n'étais pas son psy, ni son baby-sitter. Et j'étais là … Encore.

Je ferais mieux de le lâcher, comme les autres. Lun a sans doute raison, il attire la poise. Mais je suis de ce genre, de connard, qui lâche jamais l'affaire. Qui lâche jamais un pote. Aussi stupide soit-il.

Il me fatigue.

C'est ce que je me dis alors que j'attends en garde à vue qu'on me libère. Sans doute que je n'aurais pas du rentrer dans un bar. Sans doute que je n'aurais pas du m'en prendre au premier connard venu. Il le méritait. J'en suis certain. Bordel … ;
Mes notes déclinent, mon moral aussi, je suis père de famille malgré moi et j'en ai raz le bol. Je n'ai jamais été amoureux – pas vraiment en tout cas, parce que ça ne m'intéresse pas. L'amitié, c'est pareil. Je cours pas après.  La seule chose que j'aime, c'est les sciences, me battre et apprendre. Point. Les hommes, je me contente en général de leur cracher dessus. Si j'étais une femme, je serais une vraie langue de pute. Là, je suis juste le stupide des connards.

Mais là …, « Indentshi, tu sais que ton père doit vraiment être inquiet pour toi. Tu commences à aller bien trop loin ... »

Je n'écoute pas le commissaire, je le vois s'impatienter. Je m'en branle. Je hais les hommes. Je hais les sentiments. Et je hais encore plus devoir dévoiler des parties de nous. Si Lun savait se tenir éloigné des sentiments, il ne serait pas collé à une fenêtre, à pleurer des gens que j'aurais depuis longtemps oublié.  
Et si je l'abandonnais ? Tout simplement. C'est juste un ami. Des amis, j'en ai. Et même si j'en avais pas, c'est pas comme-ci ça comptait vraiment pour moi.

Pourquoi je suis encore là ? Pour lui ? La blague.

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MessageSujet: Re: Protège-moi [Lun & Eden]   Protège-moi  [Lun & Eden] EmptyLun 14 Juil 2014 - 19:44


Mercredi 25 juin.

Il a tout de suite su qu'il me trouverait ici. Sur les toits de l'école. A croire qu'Eden me connait mieux que je me connais.  Quand j'ai quitté la clinique ce matin, je ne savais pas bien où j'allais. Je ne savais pas où je mettais les pieds. Je savais juste que étouffais. Au départ, la chambre me semblait sécurisé. Loin de tout les problèmes. Maintenant, j'avais le sentiment que rien ne pouvait me protéger de la culpabilité qui me brûlait le cœur. Même le sommeil.

Dans un monde apocalypse mes rêves m'avaient conduits. Gouvernés par des terreurs, les survivants d'un cataclysme tentaient de reprendre pieds, alors que des mutants, des zombies et des créatures de l'horreur tentaient de s'en prendre à eux. Les hommes devenus pour la plupart d'odieux violeurs, monstres et cannibales survivaient en meute ou seul. Et moi, j'étais accompagné de mes enfants, travaillant en homme à tout faire, dans un village de survivants où je passais un peu pour un fou. Ce qui n'avait pas la moindre importance. Tant que je pouvais protéger ceux que j'aimais, je pouvais bien être un fou qui fait ce qu'on lui demande.
Je le croyais, mais l'un de mes enfants tomba malade et, après avoir ingéré une dose de drogue, je me suis rendu dans un immeuble loin du village pour chercher des médicaments.

Là, dans les étages un bruit a attiré mon attention. Je suis monté, un à un, chaque marche m'a porté vers les hauteurs. Et soudainement, je l'ai vu. Là, pendu. Me regardant de toute sa hauteur. Ses yeux sombres, ses mains abimées par le temps, et cette allure de bobo chic qui lui allait tellement …, j'ai murmuré son nom et j'ai eu le réveil le plus difficile de ces derniers jours.

« … Où es-tu ? Tu avais juré de me protéger. Alors à quoi bon, promettre, si ce n'était que des mensonge ?
- A qui parles-tu ? » Mon regard se tourne vers Eden Indentshi et je souris naturellement avant de sentir des larmes couler le long de mes joues.

« Lun, si tu ne te reprends pas : Je ne pourrais plus le supporter longtemps. Je n'aurais plus la patience d'attendre. Je ne peux pas attendre que tu ailles toujours mieux. Je ne sais pas combien de temps ça te prendra. Et moi, je dois penser à moi. Je dois vivre ma vie. Sans me sentir contraint par la tienne. Tu comprends ? »

Je comprends. Je comprends. Je dois me reprendre. Je dois cessé de m'écouter. Mais il faut me laisser encore un peu de temps. Je t'en supplie. Je me plie en deux. Je n'arrive plus à me reprendre. Parce que je ne sais pas où je vais. Le pire, c'est que je pense toujours que tout va bien se passer : mais quelques part au fond de moi, je savais déjà que ça se terminerait mal. Que je me retrouverais seul. Car, je suis bien trop changeant, trop ouvert, trop triste … Aussi. Sans doute. Je ne sais plus. Dans le fond, je pense que c'est mieux ainsi. Moi, sans les autres. Les autres, sans moi. Je ne veux pas revoir mes anciens amis. Parce que ça ne signifie que perdre ceux qui restent au fur et à mesure. Et toi, Eden, tu devrais partir … Comme les autres. Je n'ai pas besoin que la raison me guide. Je n'ai pas besoin de toi. Tu te mets une responsabilité qui n'est pas la tienne. Je ne suis la responsabilité de personne. C'est ainsi. Et si j'avais pu. Je ne voulais pas mourir par chagrin d'amour, tu sais ? Je ne le voulais pas à cause de mon passé, ou par la douleur que je ressens tous les jours ? Pas, par la peur d'une nouvelle opération. Je voulais mourir car ; je ne sais plus quoi faire de la vie. Parce que, ceux qui m'ont toujours aimé, sont de l'autre coté.
Et ceux qui restent ? Je présume que mes amitiés ne sont pas toutes mortes, qu'elles ne m'ont pas toutes abandonnés, seulement : j'ai moi-même fait le choix de les exclure de ma vie et de ne leur accorder que peu de temps. Et je n'ai pas envie de leurs en donner plus. J'avais choisit ma famille. Et d'elle, de ces amis que j'aimais, il ne restait plus grand chose.

Aujourd'hui, c'est la date de sa mort. La date, où pendu, il ne m'a rien laissé d'autres qu'un silence. Pas un mot, pas un message, pas un je t'aime. A croire que je n'étais rien, moi qui était son meilleur ami. Moi qui était toujours là pour lui. Le pire, ce sont ses mots. J'entends encore, cette phrase : tu peux protéger tout le monde en oubliant de te protéger, car je te protégerai en oubliant tout le monde. Menteur. Menteur. Menteur.

… Je ne suis qu'un menteur. Moi, aussi. Je n'ai jamais fait le deuil de sa mort. Comment aurais-je pu ? C'était le voisin, de mon quartier. Celui où on va, quand ça va mal. Celui qui vient, sans raison. La personne à qui on envoie un SMS en disant : « tu viens ? » et qui vient. La personne qui s'endort dans le même lit que le votre, sans y voir des pensées lubriques, juste parce qu'on a trop joué à la console. Lui. C'était mon meilleur ami.

De toute façon, je ne dois pas être le genre de personne qu'on veut protéger et aider. Plus le genre de personne à …

Aie.

Une canette à heurté ma tête et je vois Eden Indentshi s'asseoir à coté de moi.

« Rentre à la maison, Lun. »

Il regarde en face de nous, et je regarde à mon tour.

« Pour faire quoi ? »
« On trouvera. »

Mes jambes se plient sous mon poids, je sens les larmes revenir. Il grogne et je ravale mes larmes. C'est pourtant plus fort que moi, les larmes remontent et retombent. C'est étrange, quand on sort d'un coma, on peut avoir toute sorte de réaction. Le problème, c'est que je me souviens pas de mon réveil. Eden m'a raconté que j'avais les yeux ouverts et que je clignais des paupières. Sans rien faire de plus. Petit à petit, j'ai commencé à bouger, remuer, jusqu'à ce qu'on appelle la phase « de réveil. » Ce jour, où après des jours de rééducation, j'ai pu me mouvoir. Et au lieu de simplement rester sage, j'ai tenté de m'enfuir.
Car m'enfuir me semblait la seule chose logique et perceptible de me sauver. M'enfuir, c'est souvent la seule solution que je trouve. Ça et les rêves, mais les rêves ….,

« Je n'ai plus de rêve …
- Tu en auras d'autre.
- J'ai si peu d'amis.
- Et alors ? En ai-je jamais eu besoin ?
- Tu es différent. Tu n'as jamais eu besoin de rien.
- Deviens différent. »

Mes larmes se ravalent. Je fixe le ciel, alors que je soupire encore. Encore et toujours.

« Comment ? »
« Je te montrerais. »

Je me tais. Et si ça recommence, et si je remets à divaguer ? Je ne sais pas. Je ne sais, même pas comment réagir face aux autres. Je suis né dans la douleur, de deux personnes qui ne s'aimaient pas. Mon passé, c'est en grande partie de la douleur, de la souffrance, et comblé de maladies physiques et psychiques, j'ai essayé d'aller de l'avant. J'ai cru, j'ai pensé, longtemps, que j'étais plus fort que tout cela. Plus fort que ceux qui m'ont fait du mal. Plus fort que ceux qui m'en feront. J'ai pensé, naïvement, que les décès, les pertes, et les amitiés qui ne fonctionnent pas : ce n'était pas si grave. Que l'Amour qui me faisait mal, et des sentiments. Que je pouvais toujours passer après les autres : que ça m'était égal. J'étais naïf. Dans le fond, je ne désirais qu'une chose, qu'on se batte pour moi, qu'on m'apprivoise. Qu'on voit au travers de mes problèmes, de mes difficultés, que j'étais quelqu'un qui en valait la peine.

Je n'en valais pas la peine. Je ne suis qu'un souvenir dans la vie de chacun. Comme les morts le sont. Je suis mort pour beaucoup, dans le fond.

Que veux-tu montrer ? Toi, Eden, qui se fiche royalement de tout cela. Toi, qui ne comprend pas qu'on puisse laisser le cœur ne blesser autant et qui considère comme sans intérêt les problèmes de mon cœur.

« Quoi ? »

Je ne sais pas quoi dire d'autre …, je ne sais plus. Eden, tu sais, se remettre d'un coma, c'est comme tout réapprendre. Toute ta vie a un autre sens, une autre logique, une autre raison d'exister. Mais, quand, en plus, tu sais que ce coma est la conséquence de tes propres actes, de tes propres idées, et que ce n'est qu'un échec de plus. J'ai raté ma vie, et j'ai raté ma mort. Alors comment dois-je faire pour devenir différent ? Pour devenir … comme toi. Dans le fond, c'est peut-être ce que je veux. Ce que j'envie. Je voudrais être doué de la raison qui t'anime. Je veux cesser d'aimer les autres, de penser sans cesse à eux avant de penser à moi. Je veux devenir égoïste. Égoïste et heureux …



Maeki,

Tu sais, je ne pense pas tout le temps à toi. J'y pense juste tous les jours. Cela me surprend, parfois au reveil, parfois au couché, ou entre l'un et l'autre. Quand je vais mal et que je me dis : « Je devrais lui envoyer un SMS. » Quand je vais bien et que je veux te téléphoner, pour te raconter, cette crise au festival, ce concert qui était génial et cette fille qui m'a dragué dans la tente d'à coté. Ce baiser qu'elle m'a offert et ma bêtise à lui dire : « Je suis désolé, je ne suis pas intéressé. » Sans doute sans raison. J'aurais aimé te raconter, le coma, le réveil. L'oubli et le rappel des souvenirs. Te parler de ce qui m'arrive, des changements, lents, mais vrai dans ma vie. Te parler des traumatisés de l'ombre, de ce que j'ai découvert sur moi-même, et sur les autres.
J'aurais aimé que tu me vois heureux, si brillant, à un concours. Ou juste malheureux, triste, pour pouvoir aller chez toi. Me réfugier, dans ton salon, en demandant un thé. Un thé au Litchi, ou à autre goûts étranges. Car la menthe, hein, c'est trop simple pour toi.
Parfois, je m'imagine entendre ta guitare, ta voix, et j'entends nos Duos. J'étais stupide d'aimer autant chanter avec toi, alors que je n'ai jamais su avoir un air juste. Je devais te casser les oreilles, mais au fond tu ne t'en plaignais jamais.
Avec le temps, j'ai appris à moins parler de toi. Les gens n'aiment guère qu'on parle des morts. Pourtant, ça me ferrait du bien, d'avoir quelqu'un à qui me confier. D'avoir quelqu'un qui comprendrait l'importance de ton souvenir. Je ne suis pas triste quand je parle de toi, je suis triste quand je retiens une pensée … Pour ne pas blesser les autres.
Je me demande ce que tu aurais pensé de la mort de Cassandra. Aurais-tu été aussi malheureux que moi ? Je n'en doute pas. Tu l'aimais sincèrement, à ta manière. Tout comme moi.

Je ne me remets pas de ta mort et il y a une bonne raison à cela. J'en suis en partie responsable et je l'ai toujours su. Simplement car si j'avais été te voir ce jour-là, au lieu de me faire opérer, si j'avais prit la peine de m'inquiéter de tes sentiments après la mort de ton meilleur ami, ou si … si j'avais été un meilleur ami pour toi, les choses auraient été différente. Tu serais là, dans mon appartement, et nous ne parlerions sans doute plus de cette bêtise que tu aurais voulu commettre.

Une fois, alors que je parlais avec Kodaa, il m'a avoué qu'il trouvait lâche les gens qui se suicident et qu'il n'avait pas vraiment de considération pour eux. Je dois avouer, que je suis pareil. Mais le pire, ce sont ceux, comme moi, qui essayent et se ratent. Dis-moi, qu'aurais-tu dit si tu avais su ? Pour ça, pour le coma, pour le reste ?

Oh, je suis certain que tu aurais trouvé un moyen de me faire rire. Comme toujours. De tous mes amis, tu as toujours été le seul à trouver un moyen de me faire rire. Comme lorsque je t'ai avoué être amoureux à sens unique de l'autre Crétin. Tu m'as dit que si j'y croyais, c'est que j'avais raison. Que j'étais seule juge. Et alors que même l'autre abruti n'y croyait pas, que personne n'y croyait et que tout le monde savait que ça se terminerait mal, toi, tu me disais : si tu y crois, pour vous deux, ça fonctionnera. Est-ce que tu m'en voudrais d'avoir abandonné ? D'avoir décidé de l'oublier, comme le reste. Non. Je crois que tu comprendrais que j'attendais qu'il se batte pour moi et que j'ai trop attendu. Que je ne peux pas lui pardonner de n'avoir pas été là après ta mort, après sa mort, après mon coma, et que même si ça : je pouvais lui pardonner. Comment pourrais-je pardonner de n'avoir été qu'un jeu devenu ennuyant ?

J'aimerais pouvoir te parler de tout cela. Du pendentif en forme de guitare, bleue, que j'ai acheté au Québec. Elle m'a fait pensé à toi, mais j'ai trouvé une personne idéale à qui l'offrir. Une personne qui me semblait posséder la même âme que toi : une âme gentille, sous des allures de grand méchant. Je crois que j'aimais ça, en toi. Le fait que tu sois si différent de moi : haïssant le monde, tendre avec les animaux, mais capable de cracher dans la soupe de quelqu'un que tu n'aurais pas aimé. Tu étais un peu mon contraire, et ça me ramenait sur terre.

Tu m'as ramené sur terre. Aujourd'hui, je ne sais pas bien pourquoi, je ne suis pas encore mort. Qu'est-ce qu'il me reste à faire ? J'ai connu la joie, la tristesse, la mort, les enfants, les vieux, la vie, et je crois parfois, que des ailes d'ange m'ont été arraché dans le dos. C'était toi qui employait cette expression, aussi. Même si dans le monde, c'est trop arrogant de ma part. Je ne suis que mortel. N'est-ce pas ? Un mortel, que même la mort refuse.

Tu sais, … je crois que tu aurais aimé mes changements. J'ai prit du poids, mais ça ne me va pas si mal. Mes yeux sont toujours verts, et j'ai mûrit. Je cuisine un peu mieux, je ris un moins. Je pleure beaucoup, en ce moment, mais ce n'est toujours que passager. Je me suis renfermé, aussi. Je crois pas que j'arriverais à avoir beaucoup d'amis. Peut-être que dans le fond, tu n'aimerais pas ces changements … Tu m'as toujours aimé enthousiasme, rieur, entier.

Je ne suis plus aussi entier. Je me lève le matin, sans idée en tête. Je me couche le soir, sans même un rêve. Je ne t'ai jamais vraiment parlé, depuis ta mort. Je veux dire : ça reste logique. Mais j'aurais peut-être dû.
Je crois que je ne pouvais pas te pardonner ce que tu avais fait. Comment aurais-je pu ? Tu as fait le choix de me laisser là, comme-ci je ne comptais pas. Comme-ci je n'avais jamais rien été. Quand on aime quelqu'un, on se bat !

Je ne me bats plus. Pourtant, je dois aimé, mais je ne sais plus. Pourquoi est-ce que je devrais toujours être le seul dans la lutte ?

Aujourd'hui, j'ai juste besoin de t'écrire cette lettre. Tu comprends, ça fait longtemps qu'elle aurait du être écrite. Je pense, que peut-être, je t'en écrirais une autre. Où j'irais mieux. Je vais essayer d'aller mieux. Mais je ne sais pas par où m'y prendre. Oh ! Si seulement, tu m'avais vu, il y a quelques mois. Je m'étais trouvé des amis, j'avais une place, j'étais heureux. J'ai toujours vécu assez seul, tu le sais. Mais là, je ne sais pas comment je fais pour y arriver.
Je pense que ça viendra. Avec le temps. Je me suis fait une promesse, une promesse à ma raison, à ma logique. Je me suis imposé une règle. Je vais la suivre. Si je la suis, correctement, je ne serais sans doute plus jamais le même.
Mais je ne blesserais plus jamais personne. Et je ne pourrais plus être blessé. C'est mieux ainsi. Je ne suis pas doué pour ce qui est d'être proches des uns et des autres. Je crois que je prends la bonne décision.

J'aimerais avoir ton avis. Tu vois, je suis croyant. Je l'ai toujours été. Je doute, pourtant, en ce moment. Alors, je ne sais pas. S'il y a un moyen pour que tu me fasses un signe, pour que tu m'expliques la route que je dois suivre, et si je vais là où il faut. Si j'ai bien fait de tourner toutes les pages et de prendre la décision d'oublier tout le monde … Fais-moi juste un petit signe.
J'aurais aimé dessiné un parapluie au-dessus de ta tête, qui t'aurait protégé autrefois. Je suis tellement désolé. De vivre, alors que tu es mort. Toi, tu aurais sans doute su quoi faire. Tu as toujours su quoi faire. Entre nous deux, le destin a joué un mauvais tour et s'est trompé. Le destin se trompe toujours.

Je t'aime, MaeKi, d'un feu d'amitié qui ne s'est jamais éteint.
Ton souvenir ne s'est jamais éteint, et j'espère que tant que je vivrais, une partie de toi, demeura en moi. Sans doute l'une des meilleures parties.


Dernière édition par Lun Marv le Mar 15 Juil 2014 - 0:23, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Protège-moi [Lun & Eden]   Protège-moi  [Lun & Eden] EmptyLun 14 Juil 2014 - 20:24


Mercredi 25 juin.

J'ai perdu mon après-midi à le chercher et je l'ai finalement trouvé. J'aurais du y penser tout de suite. Les toits de l'école. C'était sa planque avec Maeki autrefois. Non, je n'ai pas oublié le garçon, ni la date de son décès. Mais il faut vivre. C'était aussi, mon ami, tu sais. A quoi bon pourtant en parler tout le temps comme il le fait ? A quoi bon en souffrir en permanence ? Il n'aimerait pas ça, et je n'aime pas ça.

Il est installé près du bord et j'aurais presque peur qu'il ne se jette dans le vide. Ce n'est pas le cas. Il regarde juste devant lui. Je viens m'asseoir, à ses cotés, passant par-dessus les sécurités, en lui balançant une canette de soda : pour le réveiller.
J'ai mal dormi. J'ai fait qu'une suite de cauchemars. Je ne me souviens pas de tous, mais un m'a marqué.

J'étais en train de discuter avec le Maire des projets que j'aurais par l'avenir et des raisons me poussant à quitter la mairie, quand soudainement, j'ai vu un type. Je me souviens plus de son nom, mais rien que le voir m'a fait monté la moutarde au nez. Alors je l'ai saisit, et je l'ai frappé, jusqu'à lui arracher la tête de son corps. Il est tombé comme une poupée de chiffon. Puis, j'ai vu Lun qui me regardait, alors je l'ai saisit par le bras. Les flics nous courraient après, je me suis réfugié dans le musée. Là, la petite Cammy Logan regardait une toile. Sans faire exprès, je l'ai bousculé, et comme du verre, elle s'est brisée.

Furieux, je me suis retourné et je me suis mis à frapper les gens à coté de moi. Quand j'ai cessé de frappé, j'ai reconnu les enfants de Lun, morts, tués par mes poings. J'ai grogné. Lun m'a fixé. Et m'a brutalement éventré. J'ai eu le temps de saisir les mots : « lâche, traitre ... »

Je suis un salaud. Je n'en peux plus. De le voir malheureux. Chaque jour, je me dis que je vais lâcher l'affaire. A quoi bon continuer d'essayer dans cette amitié qui ne mène à rien et qui me fait plus de mal que de bien ? Il s'est bien débrouillé sans moi, il se débrouillera toujours bien. Je dois penser à moi. Je dois penser à lui. Cette amitié ne sert qu'à nous détruire.

Je crois … que je veux juste me protéger. Me protéger de lui. Fous-moi la paix, Lun ! Laisse-moi réfléchir, sans être embêté par les conneries de ton coeur. Dans la vie, tu dois être mathématique, logique, pragmatique. Les sentiments, ça reste à l'intérieur. Les émotions, ça ne regarde que toi. Ton passé, n'est pas un coffret ouvert. Bordel ! Est-ce que tu peux comprendre qui vit heureux vit caché …,
Mais pour toi, ceux qui se cachent, ce sont les oiseaux … pour mourir, n'est-ce pas ?

Il parle, mais je n'ai pas entendu ce qu'il a dit. « - A qui parles-tu ? » Je me doute de la réponse. Maeki, mais je me tais. J'attends la réponse. Rien ne vient, à part des larmes sur ses joues. Ca me fait mal. C'est douloureux, un ami qui pleure. De ça non plus, je n'en veux plus. J'ai jamais été malheureux, et ce malheur qu'on m'oblige à voir, c'est comme une intrusion douloureuse dans mon coeur, comme-ci Lun me violait mon intimité. Il est trop ….

Trop. Ou Pas assez.

Je ravale mes larmes. Je le fixe :

« Lun, si tu ne te reprends pas : Je ne pourrais plus le supporter longtemps. Je n'aurais plus la patience d'attendre. Je ne peux pas attendre que tu ailles toujours mieux. Je ne sais pas combien de temps ça te prendra. Et moi, je dois penser à moi. Je dois vivre ma vie. Sans me sentir contraint par la tienne. Tu comprends ? »

Bordel,fais n'importe quoi ! Dis n'importe quoi, mais donne-moi une raison de croire en notre amitié. Donne-moi une raison de ne pas partir, là, tout de suite. De ne pas te planter dans ta connerie et ta tristesse. De ne pas te lâcher encore une fois.

Encore une fois.

« Rentre à la maison, Lun. »

Je regarde en face de nous, je fuis son regard qui s'était dirigé vers moi. Pourtant, je saisis chaque mot de sa question.

« Pour faire quoi ? »
« On trouvera. »

Inconsciemment je grogne. Ma réponse est stupide, mais c'est la seule que j'ai trouvé. Il me répond :

« Je n'ai plus de rêves … »

A quoi bon rêver ? Tu vois où cela t'a conduit, pauvre idiot.

« - Tu en auras d'autres. 
- J'ai si peu d'amis. »

A quoi bon en avoir ? Tu vois où ça t'a conduit ?

« - Et alors ? En ai-je jamais eu besoin ?
- Tu es différent. Tu n'as jamais eu besoin de rien. »

Le crois-tu vraiment ? Tu penses que parce que, contrairement à toi, je ne me bats pas pour mes amitiés, que je n'en ai pas besoin ? Je ne suis pas comme toi. Je ne me pose pas mille questions. Je ne m'inquiète pas. Et je n'aime pas la complication. Je ne me bats pas contre le vent, contre tout. J'évalue, et je ne me donne que rarement la peine pour les autres : je ne me donne pas de peine pour les autres.

- Deviens différent. 
- Comment ? 
- Je te montrerais. »
- (...) Quoi ? »

Je me redresse, le prenant par la main pour l'obliger à me suivre. Il est si fragile, qu'il me semble possible qu'un coup de vent l'envoie hors du toit et qu'il tomberait, sur ses deux pieds, en bas de l'immeuble sans la moindre blessure. Je le tire vers le toit, et je le sens déjà essoufflé, tremblant et fatigué. Alors je le laisse se reposer.
Je m'allume une clope, lui tendant.

« Tu vas m'écouter maintenant. Regarde-moi. »

Et je sens son regard se perdre dans le mien, comme-ci on tentait de m'arracher les entrailles. Je ne suis pas un excellent ami, mais je peux essayer d'en être un. Toi qui a toujours été une partie de moi, une partie sensible, je peux t'aider à devenir quelqu'un d'autre. Quelqu'un qui n'aura plus mal. Dont les souvenirs d'un homme pendu et d'une femme plantée à l'héroïne ne le hanteront plus. Qui oubliera ceux qu'il aimait. Qui oubliera tout le reste.

Lun me fixe, le regard perdu. Avant de sourire, un sourire sarcastique, amusé moqueur.

« Quelle sont les règles ? »

Le voilà. Joueur, curieux, intrigué. Il n'a toujours été qu'un chat. Pouvant ronronner et mordre, joueur mais vite exaspéré.

« Il n'y a qu'une règle, Lun. Une seule. Peux-tu me promettre de la tenir ? »

« Je le promets ... »

Lentement, je me rapproche du jeune homme pour murmurer à son oreille. Et alors que la douceur de ses cheveux blonds me caressent le front, je ressens l'étrange impression que je commets une erreur en essayant de le changer.  

Surement. Oui. Je dois en commettre une. Mais, ça m'importe peu. Si pour le protéger, je dois mettre son cœur en cage et lui apprendre à être un garçon sage, alors je peux essayer. Je peux essayer d'être l'ami qu'il n'a jamais trouvé.

Seulement, c'est peut-être la dernière chance. La dernière fois où je me battrais pour lui. Je refuse d'assister à nouveau à sa perte. Soit il réapprend à se battre, soit il m'entraîne avec lui vers la fin. Je doute, de toute façon, qu'un cerveau puisse exister sans un cœur pour l'y aider. Putain ! Ce que cette histoire me saoule. J'ai jamais aimé le malheur, le pathétique et le dramatique. C'est quoi ce bordel, ce putain de bordel !

Je crois que j'essaye de le comprendre, du mieux que je peux, mais j'ai pas envie de vraiment le comprendre non plus. Mon esprit me dit qu'il n'y a aucune logique. Il devrait pleurer parce qu'il a mal, d'une blessure physique, non pas de choses qui se sont passés il y a six mois, un an, ou plus loin encore. J'ai écouté le psychologue qui le suit. Et qui a aussi voulu me faire une thérapie. Ha! Ha! J'ai bien saisit ces mots, je suis pas un crétin. Mais pour moi, ça n'a aucun sens.

Ne pourrait-il pas simplement, faire comme moi ? Comprendre à quel point les êtres humains ne sont que des rats de laboratoire, qu'on analyse de loin, avec qui on peut s'amuser de près, mais auquel il ne faut pas s'attacher ? Ne pourrait-il pas simplement se passionner pour son travail, sans trop s'y attacher, et s'attacher à rien. Sauf peut-être à son chien, qui comme-moi, prends le temps d'évaluer toutes les situations.

Si je n'arrive pas à le rendre plus fort, et s'il sombre entre mes mains, … ce n'est pas mon échec, mais le sien. C'est à lui de se battre ! Bordel de putain de connard de merde ! Je le jure, si je le vois pas aller mieux, je lui teints les cheveux en noir, et je lui achète un tee-shirt emo. Avec les cicatrices sur son poignet, ça lui ira tellement bien. Crétin de malheureux ! Crétin d'Antigone. A quoi bon perdre ton temps à penser à ce qui ne peut pas être changé.

Stupide blondinet.

Je crois que si je pouvais, je foutrais mon poing dans la gueule de Maeki. S'il n'était pas mort, en cendres et dans le jardin du souvenir. Oui, je lui mettrais mon poing dans la gueule. Et si je montre, et que Dieu existe (mais là, j'ai plus ou moins dans l'idée que non),bref : s'il existe, c'est la première chose que je ferrais en allant en enfer. Et s'il a été au Paradis, … Putain de sélection étrange, je montrais juste le temps de le lui mettre.
Mec, t'es qu'un putain d'enfoiré. Et tu l'as toujours été. Égoïste ! Imprévisible ! A toujours vouloir tout garder pour toi. Tu vois le résultat ? Je me retrouve avec un cerveau sur le point d'exploser, et avec un cœur – ce taré de Lun – plus malheureux que jamais. Alors, que si on m'avait écouté depuis le départ, et si t'étais venu de confier à moi, j'aurais pu te foutre une claque d'avoir une telle pensée et ; si Lun m'avait écouté depuis le début, il n'aurait pas autant de peines en lui. Mais voilà ! J'ai toujours raison, mais personne ne veut y croire. Un connard, ouais. J'en suis un. Mais t'es pire : t'es qu'un autre pendu dans la liste des pendus de la ville. Avec le temps, avec un peu de chances, tu deviendras peut-être même une histoire sordide qui ferra flipper les gens trainant dans les couloirs la nuit et ferra flipper les petits du quartier : « l'histoire du fantôme …. » Brillant !

Ok. Je déraille complétement. Je parle à de la poussière maintenant. Il faut absolument que je dorme.

Lun s'est dirigé vers la sortie, mais ses jambes se sont dérobées sous lui. Il s'est assit, sur les marches, permettant des descendre vers le bas du lycée. Je me suis rapproché de lui.

« A quoi tu penses, crétin ? »
« … que j'ai envie de manger une énorme crêpe au chocolat avec beaucoup beaucoup de crème chantilly et du caramel, beaucoup de caramel. Et peut-être une barbe à papa ! Ouais ! Une énorme barbe à papa …. et toi ? »
« … Qu'il est hors de question que je paye tout ça. »

Protège-moi  [Lun & Eden] Hop212

Tu sais, les gens ont généralement peur des Corbeaux.
Moi, quand j'en vois un, j'ai le sentiment que c'est toi qui me regarde d'en haut,
Toi, qui essaye de me guider, à ta manière, pour me guider sur terre.
Les corbeaux sont pour moi le souvenir précieux d'un être qui m'est cher.
Et pour cette raison, j'aime à les voir voler et peintre le ciel de noir,
J'aime à les entendre crier, comme pour faire fuir le désespoir.
Lun Marv.




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MessageSujet: Re: Protège-moi [Lun & Eden]   Protège-moi  [Lun & Eden] EmptyMar 15 Juil 2014 - 2:22


Samedi 05 Juillet,

La chambre de Lun Marv était son sanctuaire. Peu de personnes y avaient déjà posé leurs pieds. Elle se trouvait au premier étage du garage, situé 37 rue des Brumes dans la ville de Keimoo. Au fond d'un couloir, une petite porte menait à la chambre.
C'était une chambre de taille moyenne. En rentrant dans la pièce, on distinguait en haut à gauche, un bureau d'angle. Des étagères contenant quelques livres se trouvaient au-dessus du bureau. Elles ne contenaient quasiment que des romans ou des livres d'école. Un mélange entre le lycée et l'université, comme-ci le garçon avait oublié de se débarrasser au fur et à mesure de ces derniers.
En haut à droite, se trouvait un lit deux places de type occidental. Le lit, en bois, était assez surélevé pour qu'on puisse se glisser dessous. Toutefois, Lun y avait rangé des cartons. Ces derniers contenaient principalement des vêtements. Rien de bien passionnant. Deux penderies terminaient cette chambre sobre et sommaire.
Le lit permettait au garçon d'y rester assit, tout en ouvrant sa fenêtre. Il en possédait deux, d'ailleurs, dans la chambre. La première, à coté de son bureau, s'ouvrait sur la rue. La seconde, sur le petit jardin de la maisonnée.

Si la fenêtre donnant vers la rue était actuellement fermée, celle donnant sur le jardin était ouverte.

Niveau décoration, le garçon ne s'était visiblement pas tellement foulé. Quelques photographies de ses enfants étaient accrochés sur le mur, ainsi que de sa famille : son père, son frère et sa grand-mère. Il y avait également des photographies de ses animaux, et quelques dessins. Rien de bien passionnant ou d'élégant. Visiblement, cette chambre n'avait jamais servit au jeune homme que comme repos.

Actuellement, Lun n'était pas dans cette chambre protectrice. Il se trouvait au second sous-sol du garage. Un petit endroit, qui avait servit autrefois, comme refuge en tant de guerre. Aujourd'hui, elle servait de protection aux données qui était confidentiel. Dans un petit espace de moins de neuf mètres carrés, éclairé par des néons jaunes dégueulasses, le garçon avait installé un bureau et un tableau en liège. De nombreuses coupures de journaux étaient collés sur ce dernier.

Lun, dans la pièce, semblait découvrir les revues. Il les abandonna toutefois, au profit de photographies se trouvant accroché d'un coin de la pièce. Étrangement, il avait fait deux groupes de photographies. Certaines devant être les bons souvenirs, et les autres les bons. Des amitiés, dont la plupart des personnes avaient disparus et que Lun ne reverrait jamais.

Le garçon se rapprocha des bons souvenirs, et lentement, il commença à retirer les photographies pour les jeter dans un carton à ses pieds.

On pouvait ainsi apercevoir sur les photographies :

Yui Mizushiro, un homme japonais, le gérant du garage, absent depuis plus de huit mois, qui réparait une moto dans le garage. Une photographie de Lanaru Minouska, un étudiant à la peau trop blanche et aux cheveux trop blonds qui brossait un cheval aux anciennes écuries de l'école. Une jeune fille, Marie-Sissi Real, accoudé à un bar, un coktail à la main.

Soudainement, le garçon regarda la photographie d'un homme, du mauvais coté. Logan Inoshi, l'ancien directeur. Le fou furieux, qui aurait mérité de mourir. Lun chopa la photographie, la déchirant, avant de la laisser retomber dans le carton.

Son regard se reporta sur les bons souvenirs. Lanaru, dans la chambre d'étudiant de Lun, lui montrait avec une joie indiscutable un ours en peluche. Lun tenta de se souvenir de la scène, en vain.
La photographie tomba lentement dans le carton, en même temps que Lun chopait un groupe d'étudiants. Il mit un certain temps à redonner les noms de chacuns d'entre eux. Saya Kuroizumi, Elyott Lloyden, Karen Olrick, Kodaa Lewi's, Tadashii Tsumi, …. la fête de l'école. C'était il y a si longtemps.

Elyott … De nombreuses photographies tombèrent du jeune anglais que Lun avait aimé. Une à une, se décrochant du mur, retombant, finissant par faire disparaître celle en dessous. Puis, le portait d'une jeune fille, Setsumi Hiujiro, vint rejoindre Elyott. L'une des photographies représentait la jeune femme dans les bras de Lun.
Lun ne pu s'empêcher de rire quand il décrocha le portait de Suzuki Himatsu, la gamine qu'il avait fait collé. La photographie méritait son pesant d'or, tant elel boudait dessus.

Puis … Un jeune homme blond, avec un jeune homme aux cheveux blancs. Jun Masato et son amant Kaede. Lun se souvenait avoir chopé la photographie dans le journal de l'école, désireux d'en apprendre plus sur le chéri de son amant. A l'époque, avec Jun, tout était simple. Ils se voyaient pour baiser, parfois juste pour dormir ensemble. Le plus souvent, pourtant, les hormones les dirigeaient vers autre chose. A l'époque, Jun ne savait pas qui choisir ….,

Lun en avait eu le cœur brisé. Il se souvenait aujourd'hui, avoir été rejeté par Elyott, puis par Jun, et finalement être sorti avec Miu Itashi. La plupart des clichés d'elles les représentaient tous les deux, dans des selfies, à la fête foraine, dans l'école ou chez le garçon.
Ironie du sort, comme Lun se souvenait que la gamine avait souffert par la suite. Par sa faute. Ses parents à elle avait eu peur de Lun et de sa réputation et il l'avait retiré de l'école.

Il en était malheureux. Malheureux à en crever. Puis, il avait fait la rencontre d'Eric Duval, un mec gardien de sécurité. Un chic type, que Lun était parvenu à prendre en photographie, un autre soir. Juste une photographie, qu'il laissa retomber dans la boîte.

La suivante, représentant un garçon blond avec des lunettes, ne pu que le faire rire. Akira Alleot, ce gars, ce gars ! Etait un putain de dévergondé. Et un très bon souvenir. Lun n'avait jamais su ce qu'il était devenu : sans doute qu'à force de débauche l'école l'avait renvoyé.

Entre toutes les photographies, les yeux de Lun ne s'attardèrent pas sur Luc Simon. Son ancien meilleur ami. Connard, qui était devenu quelqu'un d'autre au Japon. Lun le savait, il était responsable, là encore, d'avoir négligé son ami. Du jour au lendemain, ils avaient cessé de se voir. Sans doute que Luc l'avait oublié là pour le profil d'une belle blonde. Et parmi la centaine de photographies de joie d'eux-deux, Lun ne sentait que la tristesse l'envahir.

Un instant, il se stoppa sur garçon. Une seule photographie. Vérité Katsuragi.

Lun cligna des yeux. Ce garçon avait deux têtes de moins que lui à l'époque et il était un artiste. Pourtant, il passait son temps à s'en prendre à Lun. Lun se souvenait parfaitement avoir tenté de le séduire. Il avait ce truc mignon, qu'il trouvait en Miu, en Elyott, en Setsumi, cette bouille adorable qui le faisait craquer.

A dire vrai, Lun n'avait aucune idée de ce qu'était devenu le garçon. A la même époque, il s'était remit à fréquenter Kooda Lewi's comme au lycée où il s'était connu. Lun l'adorait de tout son être. Jusqu'au soir, où Tadashii Tsumi, une brute, une racaille stupide, s'en était prit à lui. Lun l'avait alors défoncé … avant d'entendre Kodaa lui dire : « tu es infect. »

Ce fut sa première descendante aux Enfers à l'académie.

Lun s'en souvenait comme hier, il couchait avec le sous-directeur, il couchait avec Jun Masato, avec Setsumi, buvait trop, commençait à se droguer, et puis stalker Elyott pour sortir avec lui. Et ce dernier, avec finalement accepté …
Il s'était précipité dans la chambre de Lanaru Minouska, devenu son meilleur ami, pour lui raconter. Et Lanaru lui avait dit alors qu'il partait. Que c'était fini. Que Lun lui avait brisé le coeur pour la dernière fois.

Lun n'avait jamais vu les autres fois. Il s'était longtemps demandé … ce qu'il avait fait de mal.

Kodaa …., étrange comme cette académie contenait des anciens amis à Lui. Après Kodaa, il avait revu John Stephens, un garçon qu'il avait fait renvoyé. Sur la photographie, la seule, qu'il avait sur le mur, John était dans un couloir en train d'embrasser Ayame, pensant sans doute être discret. Furtif baiser que Lun avait volé.

En couple avec Elyott, Lun avait soudainement été fasciné par un étudiant : Wunjo Ivanova. Drôle de personnage, qui avait mille et un visages. Difficile d'oublier pour autant ce garçon. Lun l'avait fait, pour l'autre. Pour ne pas être le genre de personne qu'on doit tuer pour survivre.

Et ; puis, Lun avait rencontré Sora Kumori. Un type que Tadashii Tsumi, devenu ami avec le temps, aimait. Un connard. Rien de plus. Sur les photographies, il posait, ou faisait l'idiot. Difficile pour autant de le prendre au sérieux. Un gars qui avait gouté le coma avant lui et que Lun n'avait pas revu. Il devait faire sa vie et se taper son mannequin.

A cette pensée, Lun eu un sourire, se demandant s'il avait récupéré sa croix. Peu importait. Et soudainement, Lun se souvint de May May Moony. Il s'était installé au garage. Drôle de type. Un mec qui bossait sans cesse …, et qui aimait beaucoup Maeki Oyuki.

Lun ne pu que s'arrêter sur chacune des photographies du gothique. Dieu du ciel, ce qu'il avait oublié ce sourire, ces yeux, ces mains. Maeki, dont les larmes étaient toujours intérieur. Incapable de parler à ses débuts, puis devenu terreur. Lun n'avait jamais oublié ce bal de la Saint Valentin où il avait commencé à effrayé tout le monde …, fasciné par Yui Valentine, un connard de psychologue.

La photographie suivant, Svanhidle Valkirijia, représentait une femme blonde tenant ses deux enfants à cinq mois. Elle était magnifique, et on aurait pu pensé à leur mère. Sauf qu'elle n'était ni l'un et ni l'autre.

Et sur la suivante, Jin Ikeda ne fit que tirer un rire mauvais à Lun. Ce mec était un connard. Un connard ! Il le haïssait !

Et ; il avait sans doute, encore oublié, que Jin Ikeda était ce garçon avec qui il avait des relations sexuelles quelques fois dans l'année, sans jamais le reconnaître. Stupide alcoolique.

Au final, Lun se souvenait de sa colère envers Vérité qui devenait de plus en plus violent. Et, puis, Kaede était parti et Jun était célibataire. Sauf que Lun était en couple. Il était avec Elyott et il n'était pas question de tromper le jeune homme. Ce fut leurs premières disputes.

Lun se frotta les temps, posant sa tête contre le mur de la petite pièce, alors que les souvenirs affluaient. Puis, après quelques secondes, il laissa retomber les photographies. La fête d'anniversaire d'Elyott et Zoé, le fit rire. Il avait toujours été jaloux de Zoé … ,

Et puis, il commençait à se perdre dans ses problèmes. L'assistance sociale lui retira ses enfants. Lun se souvenait brutalement de la douleur. Il avait alors été enfermé dans une clinique pour être soigné. Drogué, alcoolisé, il y était pour être soigné du Syndrome d'Evans. Une autre opération, devant l'aider à aller mieux. Une rate de retirer, ça ne fait rien de plus que des larmes.

C'était à l'hôpital qu'il avait fait la rencontre de Morphée V. Alekseïeva qui le prenait alors pour une fille. La jeune fille n'avait jamais changé d'avis d'ailleurs.

En sortant de l'hôpital, Lun avait pu récupérer ses enfants. Il avait alors cherché un moyen de gagné sa vie et en fouillant dans les papiers de ses parents, il avait découvert que l'arme qui avait servit à tuer sa mère avait également servi à tuer la mère d'Irydessa de Plessis Belliere …,

La demoiselle aux longs cheveux blonds et bouclés se trouvait sur de nombreuses photographies. Elle était immédiatement tombé amoureuse de Lun comme d'une image, sans voir qui il était vraiment. Lun avait mit de nombreuses années avant de céder à son amour … Il n'aurait jamais du.

A l'époche, elles étaient nombreuses, à craquer pour lui. Lun se souvenait de sa liaison avec Rachel Lebois, de l'amour de Keio Dupreil, des sentiments non partagé avec Ziu Pan et ils avaient envie d'en rire maintenant.

Il avait moins envie de rire en pensant à ses sentiments pour Sora. Est-ce que tu le mérites ? Il avait eu l'étrange pressentiment que Sora rencontrerait d'autres personnes, d'autres gens, et que lui, Lun, finirait par l'ennuyer. Étrange, comme il avait eu raison dans chacune de ses peurs. Encore, aujourd'hui, le roux lui manquait et Lun se haïssait de ne pas l'oublier, de ne pas le haïr de l'avoir abandonné.

C'était d'ailleurs, sans doute, à la même époque que Lun avait vu Akira pour la dernière fois dans la salle des professeur et ; qu'il s'était enfin réconcilié avec Kodaa de … « Tu es infect. »

Kodaa …, Kodaa … Que devenait-il ? Purée.

Lun laissa la photographie du garçon retomber sur le sol, décrochant involontairement une autre, qui tomba par terre. Se baissant pour la ramasser, Lun ne pu s'empêcher de serrer un peu les fesses en la voyant. Yun-Jin Han …. Le premier type au Japon … et peut-être même le premier type tout court, qui l'avait prit. Grognant à se souvenir, Lun se pressa de jeter la photographie dans la boîte en carton.

Comment avait-il découvert sa relation avec Shiki ? Il ne s'en souvenait pas. Au final, il ne s'en souvenait pas. Il perdait de plus en plus pied.

Après l'alcool, c'était la drogue. Une nouvelle fête de la Saint Valentin, celle où Maeki fit peur à tant d'invité, et surtout : où Lun se fit violer. Si sauvagement, si brutalement, qu'il ne s'y attendait pas. Il se retrouva, alcoolisé, drogué, dans les bras de Kodaa qui fut accusé à la place du vrai coupable.

Lun se rappelait, maintenant, avoir été prostré. Enfermé chez lui, incapable de dire vraiment ce qu'il s'était passé. Le mot viol, même, était difficile à dire. Il disait agression, et parfois osait le mot sexuelle. Mais le mot viol,

Il n'avait pu le dire qu'à Yui Valentine. Satané de psychologue … Je veux être son ami. Voilà ce que Lun avait pensé. Idiot, se gronda le garçon …, dommage. Au final.

Lun se rappelait la présence de Maeki à ses cotés, celle de Shiki, et même de ces demeurés de Kodaa et de Sora. Ces amis, qui avait été là pour lui …,

Puis, Lun avait voulu revoir Yun-Jin Han …. Mais à quoi bon ?

Après ça, il était devenu de plus en plus violent et alcoolique, de plus en plus compliqué. Lun se souvenait avoir agressé, une terreur de l'époque, Gin Nishiura sans la moindre raison. D'avoir trop bu avec Karen Olrick, et surtout : d'avoir vu Elyott le quitter.

A la même époque, il essayait d'aider Yume Namida de l'emprise de Tadashii Tsumi qu'il haïssait de plus en plus ; et de fuir l'idée que Charles Brisebois était mort par sa faute.

Jusqu'à l'Overdose …

La première. Lun se souvenait de ce reveil à l'hôpital, du sentiment qu'on lui a arraché l'estomac, et puis, de sa rencontre … encore avec le gardien. Eric Duval, Boulou.

Ce soir-là, en revenant, il avait découvert son chien, qui ne l'avait plus jamais quitté par la suite.

Revenu à l'université, Lun avait discuté avec sa meilleure amie Keio Dupreil. On s'était dit …, on s'était dit que l'amitié n'aurait jamais raison du reste. Mais le reste avait eu raison de l'amitié. Keio aimait Lun et Lun ne l'aimait pas. La suite avait été trop douloureuse ….,

Trop douloureux, tout simplement la mort de Maeki. Et le sentiment d'avoir tout perdu.

Lun avait alors tourné la page de tout le monde. Le peu de rencontres de l'époque, il se souvenait simplement d'Eric Duval et de Zakuro Fea. Puis, il avait revu Luc Simon et Kodaa Lewi's, … leurs amitiés à fleur de peau l'avaient brulé. Lun avait préféré fuir.

Il avait toujours su fuir.

Pourtant il avait commencé à s'attacher à Zakuro. Puis ; c'était à la même époque qu'il avait accepté de sortir avec Irydessa. Sans doute, d'ailleurs, l'aurait-il trompé avec Saden Maeda, un garçon dont une unique photographie tronait sur le mur. Mais Lun ne se souvenait pas de cette soirée, alors peut-être que oui … Peut-être que non.

Avec ses enfants, il avait découvert la ville d'Adachi et les photographies de cette ville était magnifique. Ils avaient désormais quatre ans.

Lun avait également observé et étudiant un certain Kohaku …, Kohaku Joshua Mitsumasa, qui était devenu assez célèbre. Même en se réveillant de son coma, Lun avait encore entendu parler de sa belle robe de bal de noël.

Maintenant, Lun regardait les photographies de sa dernière année. Londres, avec Elyott. Le retour au Japon. Rachel Leboit et Rose, Philip et Judith qui grandisaient à vu d'oeil. Irydessa qui souffrait …, et Lun qui laissait ses enfants à Sora car c'était l'unique personne qui connaissait ses plus mauvais coté et en qui il avait confiance.

Et pendant que Sora gardait ses enfants, Lun était à l'étranger … Et devenait un assassin.

L'horreur du souvenir fit un haut de cœur à Lun. Il avait presque réussit à oublier.

Et puis, ses grands-parents paternels de sang étaient décédés. Mais Lun s'en fichait un peu …,

De retour, au Japon, il avait eu la surprise de revoir Yume Namida et Jun Masato. Pourtant Lun n'avait pas tellement su quoi leur dire, et s'il avait passé un bon moment avec eux, ils ne les avaient plus vraiment revu après.

Il avait également fait la connaissance de Jun Suzuki et d'Ethel …,

Mais au final, de cette année-là, Lun se souvenait surtout de son amitié avec Shiki, avec Zakuro, et l'autre demeuré, puis … du séisme.

Le séisme, c'était un peu un trou noir. Lun ne se souvenait pas de grand chose.

Il avait revu, une gamine, dont il était proche des années plus tôt. Ritsuko …., rencontré EmyYu, Clémentine Simon et Hana Sato …,

Et Yoite Unden.

C'était sans doute le meilleur souvenir, un peu stupide, qu'il gardait de l'année la fin de l'année 2013. Et ensuite …,


La dernière photographie tomba dans le carton. Et Lun s'abaissa pour prendre le carton et remonter au premier sous-sol, puis au rez-de-chaussée avant d'aller dans le jardin.

Quelques heures plus tard, Eden Indentshi sorti brusquement dans le jardin, grognant, il fit un aller et retour, revenant avec un tuyau d'arrosage pour éteindre un feu au milieu du jardin. Ses yeux noirs fixèrent Lun avec colère ….

« Qu'est-ce que tu fous abruti ? Je ne peux pas me reposer trente secondes sans que tu fasses une connerie !?
- Laisse brûler.
- Tu veux te tuer, très bien ! Mais laisse nos animaux, tes gosses et moi, en dehors de tout ça !
- Je fais attention ... » Signala Lun en montrant sa bouteille d'eau, d'un litre, tenu à la main.

« Mais quel crétin. » Grogna Eden, avant de fixer le feu. Au travers des flammes bleues, oranges et rouges, ils distinguaient des briquets de toutes les couleurs, un tee-shirt affreusement roses, des lettres, des photographies, des bibelots, des tickets de bus, de métros, et sans doutes des cartes de visites. Des tas de détails, qui autrefois, se trouvaient dans le bureau de Lun. Des sortes de cricri à bon souvenir. Eden Indentshi savait parfaitement que ces souvenirs aidaient Lun à garder les pieds sur terre, à se souvenir qu'après l'orage, vient toujours les nuages, alors …

« Pourquoi ? »

Lun haussa des épaules, se retournant brutalement.

« Je n'en ai plus besoin. C'est tout. »

Eden soupira, donnant le tuyau d'arrosage à Lun et lui ordonnant de tout jeter une fois le feu terminé. Il quitta le jardin, et alla dans le bureau de Lun, au second sous-sol. Lun regarda le feu devant lui, et laissa ses yeux remonter vers les flammes.

« S'il vous plait. Puisque je ne peux les proteger, puisque je ne peux être aimé d'eux, aidez-moi à les oublier. Aidez-moi à ne plus avoir besoin d'eux. Je veux devenir fort. Fort, et seul. Etre capable de tout affronter. Si, toi, le père, le Dieu, tu existes, alors aide-moi à ne plus avoir besoin de rien … et surtout pas d'eux. »


Dernière édition par Lun Marv le Mar 15 Juil 2014 - 2:32, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Protège-moi [Lun & Eden]   Protège-moi  [Lun & Eden] EmptyMar 15 Juil 2014 - 2:31


Samedi 05 Juillet,

Mes yeux fixent le bureau de Lun, se trouvant au second sous-sols de notre garage. Le mur, de droite, habituellement rempli des photographies de toutes ses rencontres, amis ou pas amis, est vide. Ses violeurs, ses amis, ses amants, ses enfants, il a retiré la plupart des photographies. Là, où encore hier, je pouvais voir Ethan Matthews accoudé à notre bar, ne se trouvait plus que des marques carrés et blanches. Qu'est-ce qui était encore passé dans la tête du blondinet pour brûler tous ses précieux souvenirs ? Car outre les photographies, il manquait également les cartons de souvenirs qu'il avait si précieusement conservés : malgré les morts ou les disputes avec ses amis. Il avait toujours gardé une part d'eux, espérant sans doute revoir ceux qui partaient … même les morts.

Tous ses souvenirs étaient joyeusement en train de brûler dans notre jardin. Si un voisin le voyait, j'aurais sans doute le droit à une belle amende. Ce n'était pas bien important, si ça l'aidait. Quoique, toutes les photographies n'avaient pas disparu. Effectivement, après avoir cligné des yeux, je remarquais sur son bureau, des photographies et des souvenirs qui avaient été sauvé :
- Shiki Katsuragi, à sa fête d'anniversaire de l'année dernière, avec Saki Osen.
- Un briquet violet qu'un gardien de nuit lui avait offert, il y a longtemps.
- Un chouchou vert, qui n'avait à mes yeux aucune signification.
- Et les photographies de ses enfants seuls.
- Et nous deux ; En même temps, il aurait eu du mal à m'effacer, vivant sous le même toit que lui.

C'était donc ça, il effaçait ses souvenirs, en espérant les effacer de sa mémoire ? Comme un coup de crayon, il espérait pouvoir s'empêcher de penser à eux ? Et si, ça le rassurait ? Dans le fond, est-ce que c'était si mal ?

« … Eden …. »

PUTAIN ! Mec, me fait pas sursauté comme ça. Je me retournais, brutalement, pour voir Lun me regarder avec un sourire maudit aux lèvres. Mi-amusé, de m'avoir sans doute surpris, mi-curieux de me voir fouiller dans ses affaires.

« Eden ... »
« Ouais, ça va, Lun. Je connais mon nom. Qu'est-ce que tu me veux ? »

Il rentre dans la pièce, exigu, j'en sens son souffle. Je pourrais presque entendre son coeur qui bat à mille à l'heure. Je remarque, d'ailleurs, un dossier nommé Cameron à coté de lui, sur les photographies. Le dossier qu'il m'avait demandé de remettre à Ethan, mais que j'ai gardé jalousement. Après tout : je suis pas son postier.

« Je suis amnésique. »

Mais qu'est-ce qu'il me chante, ce demeuré ? Il ne l'est pas. Il a encore vu son père ce matin, et il se souvenait parfaitement de lui. Il se souvient parfaitement de moi. Et à l'entendre pleurer toutes les nuits, ni ses vieux amis, ni Cassandra, ni Maeki, ni même les connards qui lui ont fait du mal, ont disparu de sa tête. A la limite, les premières semaines, quand il avait les yeux, sans bouger, incapable de communiquer, je veux bien croire qu'il l'était.
Puis, à son reveil. Il ne se souvenait vraiment pas de qui j'étais. C'était d'ailleurs très flippant. J'avais envie de le baffer de m'avoir ainsi nettoyé de sa mémoire, avec une telle violence. Mais maintenant ?

Il sourit, et je voudrais lui arracher le sourire des lèvres.

« Non, tu ne comprends pas. J'ai lu dans la presse qu'on parlait de mon retour. Je t'en prie, Eden. Si quelqu'un me demande, dis que je suis amnésique et que je ne me souviens de rien ... »

Je me tais, me mordant l'intérieur des lèvres, avant de grogner.

« Pour tout le monde ?
- Oui.
- Même pour ton père ?
- Non, ne lui dis juste rien.
- Même pour Shiki ?
- … Non, pas pour Shiki.
- Et Ethan ?
- …. Je t'en prie.
- Tu veux que je mente à un de mes meilleurs potes ? »

Lun haussa des épaules. « Ce n'est pas ce que tu fais depuis des mois ? »

Certes. Là, il marquait un point. Après tout. Ce n'est pas mon problème. S'il veut jouer à l'amnésique, s'il pense que c'est la meilleure solution pour ne plus faire souffrir ses amis et pour ne plus souffrir. Mais cette mascarade, ne marchera jamais, est-ce qu'il en a conscience ?

« Pourquoi ?
- Pourquoi je veux l'être ?
- Oui ... »

Je vois Lun soupirer, remontant ses cheveux blonds avec une pince derrière ses cheveux. Il semble reflechir un moment, avant de plonger ses yeux dans les miens. « Je suis mort et tout le monde s'en fout. Je ne veux plus exister. »

Je ne comprends rien à son charabia, mais je fais signe de la tête que je comprends. Mensonge. Pourtant, il continue, de parler. J'ai loupé une partie de la phrase et … j'entends seulement, un : « Cassandra …. tu crois qu'elle est morte par ma faute ? »

Encore, et toujours cette question. Je crois que je vais finir par le noyer, mais Lun sourit. Il ne pleure pas. Il se contente de poser la question, rhétorique, qui n'attend pas de réponse. Pourtant, cette fois-ci, je marmonne simplement :

« Peut-être. Un peu. Je veux dire : en tout cas, tu ne l'as pas aidé. Tu l'as laissé tomber, comme un connard pour une autre et tu l'as négligé parce qu'elle te pourrissait la vie. Elle te trompait, te battait, sans doute beaucoup trop, mais elle t'aimait. Et tu l'as laissé tomber pour quelqu'un qui a joué avec toi, jusqu'à s'en lasser ... »

Le regard de Lun s'est dirigé vers moi et ne bouge plus. Il est là, pensivement posé vers moi, alors que je continue :

« Mais, … tu lui as pas planté dans le bras cette fichue seringue. Je crois, que vous êtes tous les deux, deux toxicos. C'était kif, kif, pour la mort. Elle, elle a choisit de se prostituer pour sa dose : toi, pour aider une amie. Elle, elle a choisit de se droguer de plus en plus, toi de moins en moins. Et ; au final, elle est morte, et tu as vécu. Tu n'as pas fait exprès de tomber amoureux, non plus, d'un connard. Tu l'as été. C'était comme ça. Et ; si Cassandra amoureuse était prête à tout briser pour t'obtenir jusqu'à t'abandonner pour t'obliger à la retenir, tu étais prêt à te sacrifier et te briser pour lui, mais tu aurais fait de même pour Cassandra, non ? Je veux dire, tu aurais tout fait pour tes amis ... Non ? Alors, oui. C'est kif, kif. T'es responsable de sa mort, mais si tu avais pu la sauver en te tuant, je crois que tu l'aurais fait, non ? »

Lun baissa honteusement la tête, brutalement. « Il aurait mieux valu que ce soit l'inverse. Cassandra … c'était un rayon de soleil, où je suis un rayon de lune. C'était la joie, et moi la tristesse. J'étais la pluie, et elle ce qui venait après. »

Ouais, ouais, tout ça, je le sais mais …

« Ouais. Peut-être, qu'il aurait été préférable. Mais, je suis pas Dieu. Je peux pas changer la situation. Elle est morte, tu es en vie. Tu te sens responsable de sa mort, et je pense que tu y es pour quelque chose. Ouais. Tu étais là, tu l'as vu se noyer, et à force d'essayer de l'aider, tu as abandonné … Mais la seule vraie responsable de sa mort, c'est elle. Et peut-être les dealers … ouais, peut-être les dealers. Toi, tu n'as fait qu'être amoureux et être convaincu qu'aimer à sens unique et être proche de celui que tu aimais te suffirait. Cela t'a suffit ? »

Il ne me répond pas. Sans doute, parce qu'il ne sait plus trop si ça lui suffisait. Il a finit par oublier le sentiment amoureux : pas tant oublier, mais la colère d'être un jouet l'a dévoré. Je l'ai vu dans ses yeux, qu'être un jouet, comme il a été celui de ses agresseurs, de ses violeurs, de sa famille ... être un jouet auprès de celui qu'il aimait avait été le plus destructeur à ses yeux. N'être rien de plus qu'un os qu'un chien ronge avant de le jeter pour un autre. Pauvre crétin d'innocent au coeur pur, qui s'est souillé à croire, qu'on viendrait le sauver. Est-ce que ça aussi, il a comprit, que c'était des stupidités ? Que les gens comme lui ne sont pas les sauvés, les protégés, ou les princesses des contes ? Qu'ils ont juste le droit aux larmes ...,

Je me dirige en dehors du bureau, j'ai besoin de respirer. Mais soudainement, je me retourne, comme questionneur :

« Eux aussi, tu vas faire semblant de les avoir oublié ?
- Qui ?
- Maeki et Cassandra ... »

Lun sourit tendrement, tendant le bras, montrant ses cicatrices sur son poignet. « Une pour elle, une pour lui, et l'autre pour l'Amour de ma vie. Je ne pourrais jamais oublier. A chaque fois que mes yeux frôlent mon poignet, je me rappelle de ma bêtise et d'eux. D'eux, surtout. Mais il est préférable … Non ? Que je fasse comme-ci c'était le cas.
- Et tu y arriveras ?
- Oui …, il me suffira de tous les éviter. Et pour eux-deux, c'est assez simple.
- Lun ... »

Est-ce que je peux lui dire que c'est une mauvaise idée ? Au fond, je ne suis même pas certain que ce soit une si mauvais idée que ça. Trop de noms dans sa tête, trop de souvenirs, trop de gens. Il est peut-être temps, qu'il tourne la page …

Ok. Alors tourne la page.

« Alors tu vas tous les ignorer ? Changer de numéro de portable, changer de fréquentations, te faire de nouveaux amis ... »
« Non ... » Me coupa Lun. « Je ne vais pas me faire de nouveaux amis. Je vais devenir comme toi, Eden, vivre en loup solitaire …,
- Mais tu n'es pas moi … Lun, … Tu as toujours eu besoin d'eux.
- Et cela m'a servit à quoi ? A leurs faire du mal. Je vivrais mieux ainsi …Ils vivront mieux ainsi. Ils m'oublieront … A leur tour. C'est ainsi. Ils ont eu six mois pour se faire à l'idée que je n'étais plus là. A quoi bon, revenir maintenant ? »

« … J'ai besoin d'un whisky.
- Tu m'en offres un ? »


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MessageSujet: Re: Protège-moi [Lun & Eden]   Protège-moi  [Lun & Eden] EmptySam 2 Aoû 2014 - 2:35


31 Juillet 2014

« Asseyez-vous. Oui, vraiment, asseyez-vous. » - Sourire ; sourire sans avoir l'air de rire -  « Bon. » - elle pince les lèvres, elle est inquiète. Ce bon l'a stressé, et ça ce ne l'est pas pour les affaires. - « Écoutez, il vous trompe. J'aimerai dire le contraire. Vraiment. » - Comme j'aimerais sans doute que tu cesses de me regarder avec ces yeux, pauvre bichette. - « Mais, la vérité, c'est que c'est …. » - C'est que ton mari est un gros fils de pute qui se tape toutes les nanas qu'il trouve, dès qu'il a deux verres de trop dans le nez. Soit quasiment tous les soirs où il sort avec son boulot. Soit au minimum une fois par semaine. - « que cela m'est impossible. Je tenais à vous prévenir, avant de vous montrer les photographies. » - Et voilà. Elle se met à pleurer. Ma boîte à mouchoir. J'en prends un, je lui tends. Elle sourit, doucement. Elle me sourit doucement. Elle est petite, fluette, avec quelques rondeurs. De jolis yeux, aussi. Pourquoi avoir été trompé une jolie fleur comme ça …

***

Eden Indentshi, jeune japonais de 26 ans, regarda la porte du bureau, emménagé dans l'ancienne réserve du garage, s'ouvrir. Une petite femme, d'une trentaine d'années, à la coupe et au tailleur sage ressorti. Après des saluts respectifs, elle quitta les lieux.
Intrigué, le jeune homme se dirigea vers la pièce que son colocataire avait emménagé pour recevoir la clientèle. Depuis que Lun Marv se tentait détective privé, il avait surtout été un ramasseur de merde. Retrouver des chiens perdus, des chats perdus, surveiller que les enfants rentrent bien après l'école, que le mari ne trompe pas, que la fille ne fréquente pas le petit délinquant, et autres plaisirs de la vie quotidienne. Le garçon aurait sans doute préféré se la jouer à la Sherlocks Holmes, mais la seule affaire de meurtre qu'il avait eu à résoudre : c'était un petit garçon, ami de ses enfants, qui avait voulu lui donner ses économies pour retrouver le meurtrier de son cochon d'Inde.

La pièce que Lun avait installé était assez sommaire. Un bureau, plutôt large, où était posé un ordinateur de bureau. Une chaise de bureau, plutôt confortable, et d'une sobriété affligeante : du noir, du cuir, point.
Un canapé (le vieux, celui qui était avant dans la salle à manger), était posé contre le fond de la pièce et des tâches y étaient incrustés, sans doute depuis des années. A coté des étagères servaient à ranger quelques dossiers.

Le garçon n'avait accroché ni affiches, ni tableaux, ni quoique ce soit d'autres sur les murs. Sans doute, parce qu'il n'avait pas voulu trouvé le temps de faire des achats. Le seul élément vraiment distinct de la pièce, était la photographie le représentant avec ses deux enfants. Sans doute un moyen d'attendrir les potentiels clients. Appâter le péon en disant : « Hé, je suis papa, donc je suis forcément quelqu'un de bien. »

Éden n'eu pas longtemps à chercher le garçon des yeux, puisqu'il était assit sur son fauteuil, en train de taper sur son ordinateur. Son téléphone portable, était posé à coté de lui. Sur le bureau, des photographies d'un homme touchant d'autres femmes étaient présentes. Sans doute le mari – le conjoint, le frère, ou autres trucs – de la dame qui venait de partir.
L'odeur de la femme avait empli la pièce. Trop de parfums, trop d'effluves. Éden haïssait ça.

« Tu n'es pas obligé de coucher avec toutes les femmes potables qui t'embauchent, tu sais. »

Haussant des épaules, Lun se contenta d'aller ouvrir le petit soupirail dans la pièce, seul moyen d'y avoir un peu d'air frais, et chopa une cigarette dans son paquet pour la monter à ses lèvres. Après l'avoir allumé, il soupira d'aise, souriant amusé. Ce petit sourire, moqueur, dessinant ses lèvres avec une ironie et une moquerie qu'il lui était propre.

« Peut-être, mais elle m'a donné un bonus.
- Prostitué un jour …. » Souffla Eden, se rapprochant du garçon pour lui allumer sa cigarette, avant de faire de même avec la roulée qu'il avait, depuis le début, aux lèvres, mais qui s'était éteinte.
 
« Je n'aurais jamais pensé que ton affaire marcherait aussi bien. »

Avec surprise, Lun avoua que « Moi, aussi. » Surprenant, sans doute, mais tellement vrai. Jamais Lun n'aurait pu croire qu'il y avait autant de chats, de chiens, d'enfants, et d'objets perdus en ville. Jamais il n'aurait pensé qu'autant de femmes et d'hommes voulaient espionner leurs conjoints, leurs maîtresses, leurs enfants et autres compagnons de leurs vies. A dire vrai : même lui qui était un sacré stalker, le genre de personne à regarder, même quinze après, les renseignements qu'il peut trouver sur ses anciens potes sur le net : il ne se voyait pas embaucher un détective pour savoir si ses enfants mangeaient bien à la cantine.

Les gens étaient fous ou la société les rendait fou ; Lun ne savait pas trop, mais il  devait avouer qu'il se posait de plus en plus la question.

Laissant tomber des cendres dans le cendrier en verre, posé à coté de lui, Lun sourit :

« Je suis claqué et j'ai encore du boulot ce soir. »

Éden redressa un sourcil,  « Ah bon ? Et c'est quoi cette fois, …. » Dans le ton de la voix de l'homme, Lun devina la moquerie qui allait suivre. « tu dois retrouver le hamster d'une petite fille ? Fais gaffe qu'elle soit pas trop jeune, quand même. Tu n'as plus quinze ans. »

Sans faire attention à sa réaction, Lun avait fracassé son poing sur l'épaule de la racaille qui pouffait de rire. Toutefois, son sourire amusé et complice ne s'était pas éteint.

« Absolument pas, Du'Con ! Pire que ça.
- Quoi, pire ? Tu vas espionner un gros, gras et moche salarié dont la femme est convaincue qu'avec toute sa  virilité, il n'arrête pas de se faire draguer et qu'il risque de tomber sous le charme de …
- Non, non. »

La voix de Lun, mi amusée, mi agacée, intrigua d'avantage Eden. « Et bien ? »

« Et bien. Je vais à une réunion d'actionnaires. »

Et devant le visage dramatique qu'affichait le blond, Éden ne pu s'empêcher de rire. Il fallait dire que les deux garçons avaient légèrement évolués depuis leurs premières années à Keimoo. Éden, toutefois, avait toujours travaillé et, si ses deux entreprises – régie par le même capital – fonctionnait bien, il n'était toutefois pas tellement embêté. En effet, il était le principal actionnaire,  et le second – son cousin – pas un Indentshi celui-là, qui possédait des parts quasiment équivalentes, n'était actuellement pas dans la région. Aux dernières nouvelles, il était en maison de redressement, mais ça : Éden n'en était pas persuadé. Il fallait dire que son cousin et lui ne s'étaient vu que deux ou trois fois au cour de leurs vies ; et que depuis le décès de ses grands parents maternels, il y a de nombreuses années, il ne l'avait jamais revu. Éden en gardait un mauvais souvenir. C'était donc avec soulagement qu'il avait constaté qu'il n'était jamais venu réclamer la co-gestion de l'entreprise de leurs grands-parents.
Quant aux actions du cotés de son père, Éden ne s'en occupait pas. Elles étaient parfaitement gérées par ses arrières-grands-parents, sa grand-mère, ses oncles et, assez peu par son père. Bien heureusement, vu sa capacité de demeuré à comprendre l'argent, il aurait été capable de les vendre pour une soirée au bowling.
Quoiqu'il en soit, la société d'Éden fonctionnait bien et s'il se devait d'être au bureau, deux ou trois fois par semaine pour rappeler les lignes directives, et gérer la sempiternelle réunion de la semaine. Ce n'était pas plus compliqué que de devoir s'occuper d'un sims sans aucun code triche.

Le garçon avait apprit à gérer avec le temps, de sorte qu'il n'était pas spécialement embêté. Au contraire, il adorait ça.

Par contre, Lun Marv, c'était autre chose. Si, par son coma, il avait évité de gérer ses parts hérités à ses 20 ans, l'année dernière, il en était autrement depuis son réveil. Lun était le fils et l'héritier de Richard Aileward des Nymphéas, il avait hérité des parts de sa mère de nombreuses entreprises, qu'elle lui avait mit de coté, depuis sa naissance, sans doute pour réparer le fait qu'elle l'est abandonnée et sans doute convaincue qu'elle finirait par le retrouver.

Quoiqu'il en soit, son héritage était un fardeau et à chaque fois que Lun devait assisté à une soirée, il tapait des pieds. S'il avait pu y échapper, en grande partie parce que « Je sors d'un coma, je retrouve mes enfants, mon père adoptif débarque chez moi, vous pensez que j'ai le temps de me mettre à penser à des chiffres ? » , son père géniteur n'avait pas trouvé l'excuse encore valable, quasiment deux mois après.

C'était bien peu aux yeux de Lun, et même aux yeux d'Eden. Quoiqu'il en soit, Lun s'étira, comme un chat, avant de se gratter la tête, comme-ci il réfléchissait. Puis, il claqua sa langue sur son palais :

« Oh, mec. Sérieusement, tu veux pas venir ?
- Même pas en rêve. »

Oh que non ! Pensait simplement Eden. Pour une fois que le gosses de Lun sont avec le grand-père et qu'il a la maison pour lui tout seul. Il allait en profiter:  prendre une douche de plus de dix minutes, étudier et peut-être même se regarder les dernières diffusions d'un youtubeur sans avoir besoin de soupirer toutes les dix secondes parce que Lun commentait tout. TOUT. Et qu'il devait renifler à un kilomètre à la ronde quand Eden cliquait sur le raccourci youtube.

Le programme d'Eden, pour la soirée, fut respectée avec plus ou moins de réussite. Lun, quitta tôt le garage, habillé convenablement – ou presque, pour une fois. Il signala à Eden de ranger les clés du garage, à la cachette habituelle, pour ne pas qu'il l'a perdre au cour de la soirée. Lun avait tendance à être très distrait.

Dans le salon, Daniel s'occupait convenablement de ses petits-enfants, tout en parlant dans un casque audio avec son fils, demeuré à Londres. Il était visiblement occupé à jouer à un jeu sur leurs consoles. Et, Eden se demanda s'ils avaient conscience que vu le décalage horaire : l'un des deux auraient dû être couché depuis longtemps.

Eden s'en contrefichait, il préféra monter dans sa chambre. Ce fut avec surprise, qu'il vit son téléphone portable, - oublié depuis le début de la journée, briller.

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Résolu à répondre le lendemain au message, le jeune homme alla s'installer sur son lit. Il remonta l'ordinateur portable, tombé sur le sol, sur la table basse et lança une vidéo. Quelques secondes plus tard, à la lueur de la nuit et d'un sommeil dont il avait besoin, il d'endormi profondément.

Ce fut seulement au matin, qu'il fut réveillé, par un bruit de grognement. Comprenant que son chien était devant la porte, (cette dernière avait sans doute claqué pendant la nuit.) et qu'il avait besoin de sortir, Eden enfila son jean, jusqu'alors par terre -bien utile comme rangement, et alla lui ouvrir la porte. Il n'oublia pas cette fois-ci de prendre son téléphone portable, profitant de la balade de son chien pour répondre aux messages qui avaient besoin d'une réponse.
Ensommeillé, devant la rue, bien trop active à huit heures du matin, le garçon ne tarda pas à rentrer à nouveau pour se rentre dans le salon.

Une couverture était posée sur le canapé, signe évident que Daniel, le père de Lun avait du dormir ici. (Il fallait rapidement qu'il cherche et trouve un logement, ça deviendrait invivable sinon). Toutefois l'homme n'était pas là. Daniel remarqua un post-it sur la table base. Ah ! C'est de là que venait cette manie de Lun à laisser des petits mots.
Le mot de l'homme, lui, était bref : « Sorti pour affaires. Les enfants dorment. Occupe-toi s'en. Quand Lun est rentré, dis-lui de m'attendre. Je dois lui parler. »

Déchirant le post-it en grinçant des dents : bordel, est-ce qu'il était secrétaire ? Eden se dirigea vers la cuisine et, mit la cafetière express en place, tout en bougonnant.

Brusquement, son portable reçu un SMS.

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Alors qu'il échangeait avec deux personnes sur son téléphone portable, via SMS, Eden Indentshi s'arrêta pour allumer la télévision. Il zappa sur une chaîne locale, et regarda le journal télévisé de 09h30, qui avait déjà commencé.
En effet, en haut à droit, l'écran affichait déjà 09h36.

Eden déposa sa tasse de café sur la table basse et se massa légèrement les tempes.

Il eu juste le temps, d'écrire un message à Lun entre deux : « Lun! BOUGE TOI, et allume la chaîne KMO3.


Installé seul dans sa chambre d'Hôtel, Lun avait cessé d'écrire son rêve à Eden Indentshi, pour fumer une cigarette, en regardant le trafic japonais en bas de la rue. Il avait allumé sa clope, en se fichant royalement de faire payer une amende à la compagnie. Ce n'était pas son problème, tant que l'alarme à incendie ne se déclenchait pas.
Toutefois, un message sur son téléphone, qu'il reçu brusquement l'intrigua. Il fallait dire, que Eden n'était pas du genre à regarder la télévision et encore moins à lui demander de le faire. « La télévision, ça été inventé pour rendre les gens feignants et les empêcher de développer une capacité de reflex ion. Car un peuple qui se tait et avale leurs conneries, c'est un peu facile à enculer. » Voilà, sans doute, ce que Eden lui dirait s'il le surprenait à regarder une chaîne. Avec lui, tout était porteur à la bêtise humaine et s'il surprenait Lun devant une émission de télé-réalité, c'était la fin de tout.

Dans tous les cas, Lun se frotta les yeux, encore fatigué, alluma la télévision et n'eu pas besoin de zapper, la chaîne était déjà mise sur l'écran.

Avec une certaine horreur, ses yeux s'agrandirent brusquement :

Qu'est-ce que ça photographie faisait sur l'encart à droite du journal ?

Revenant de sa stupeur, Lun se mit à lire le commentaire : « Le Mauvais Prince de Londres vient d'être retrouvé …. »


« Nous savions » continuait la journaliste japonaise à la télévision « que l'on abritait bon nombres de célébrités au sein de l'académie. Il parait que le fils d'un grand acteur s'y trouve. Mais pas seulement ! On sait bien évidement que les fils Kasturagi et Indentshi y sont leurs scolarités, et que des enfants de puissants étrangers comme les Logans, les Matthews, les Chanteclairs, y font vivre leurs enfants.
Ce que nous savions pas, c'est que l'enfant Maudit de Londres y séjournait également depuis quelques années sous un pseudonyme. Bien renommé déjà, pour ses faits divers, au sein de l'académie, son coma ... »

Et merde.

« son coma qui a duré tout le long de l'année jusqu'à une date imprécise, …., le jeune Lun Marv ... »

Le téléphone sonna et Lun décrocha par réflexe.

« ….
- Lun !
- Eden ?
- T'as allumé la télé ?
- … »

Le bras de Lun, contenant le téléphone, appuya sur le haut parleur avant de le diriger vers la télévision.

« Le jeune Lun Marv qui a tenu pendant des années le journal scolaire des étudiants, qui a travaillé au sein du journal local et qui serait aujourd'hui à son compte dans des activités disons différentes, qu'on pensait assez pauvre : du fait de sa situation précaire, souvent mise en avant comme un père de famille, survivant à l'aide des bourses d'étude.

D'ailleurs, en 2011, lors d'une interview du journal, Lun Marv disait ceci … :

Oh ! Je suis étudiant à l'académie Keimoo depuis 2008. Enfin, le temps que les papiers se fassent. Je m'occupe du journal depuis mon arrivée, ce n'était pas évident : mais c'est un vrai plaisir et l'équipe est solide. A coté, j'ai pas vraiment le temps de sortir, entre le travail, les études et ma famille.
- On dit que vous vous prostituez, est-ce pour une raison d'argent ?
- Je ne me prostitue pas. Effectivement, je ne suis pas très riche, mais la bourse scolaire suffit à payer l'école et ; ensuite, je travaille dans des petits boulots pour gagner mes ressources. »

Installé sur le canapé, Eden Indentshi ne pu s'empêcher de rire en voyant le visage du jeune Lun Marv, alors âgé de quinze ans, tenir cette interview. Ce demeuré était vraiment un sacré menteur. Au moins, ça avait le mérite d'être drôle.

« Un sacré menteur. Nous venons en effet de découvrir que le jeune Lun Marv n'est autre que Léonard Uster Nathanaël Aileward des Nymphéas. Caché depuis des années sous une fausse identité, le garçon vivait sa vie tranquillement au Japon. »

Éteignant brutalement la télévision au même moment sans le savoir, Eden Indentshi et Lun Marv, soupirent dans leurs téléphones avant de se poser mutuellement la question :

« C'est la merde, hein ? »

***
« Bordel, Éden éteint-moi cette télévision !
- Plus tard. »

Grondant férocement, Lun se laissa tomber sur le canapé pour regarder l'émission qui allait commencé. Il venait de coucher ses enfants, assez hâtivement. Il s'en voulait un peu, de les hâter pendant les vacances : mais il ne voulait pas qu'ils regardent des conneries. Après être passé dans la plupart des journaux télévisés locaux et sur la chaîne nationale – preuve que les journalistes n'avaient vraiment à foutre – être relayé sur de nombreux sites internet, une émission exclusive lui était consacré sur une chaîne secondaire.
Contre son avis, Eden avait voulu la regarder. « Si tu veux te défendre, il faut savoir ce qu'ils savent sur toi. »

Une journaliste blonde et un présentateur japonais étaient installés autour d'une table ronde. La femme commença lentement à parler de la découverte qui venait d'être faîtes ; rappelant l'émission sur la même chaîne après le mariage royale de 2013 qui avait fait grand bruit.

La femme blonde au sourire séduisant et aux dents trop blanche annonça qu'il allait parler du tragique destin du jeune prince anglais.

Le documentaire commença sur une chaîne de télévision anglaise en 1993 qui diffusait la princesse Annabelle Aileward, âgée d'à peine dix-huit ans.

Au fil et à mesure, l'émission raconta l'histoire de Lun, vu par les journalistes. Éloignée parfois de la vérité, mais avec ce sentiment affreux et tenace de s'en rapprocher. Ces années en Afrique, son arrivé à Londres, les années de viol, le procès contre Cynthia, la mort de sa mère Annabelle et dans cette tristesse infinie de sa propre histoire, Lun vit un triste reflet de sa réalité. La suite, l'accusation d'être un violeur, son arrivé à Keimoo et son coma le laissèrent de marbre. Seuls les morts de Maeki et Cassandra le firent détourner les yeux.

La fin du reportage, le montrait, dans l'après-midi même. Il sortait de l'hôtel et ; une foule de journalistes l'interviewer sur sa position dans l'entreprise.

Il souriait, à l'âge, comme-ci la situation l'amusait. Réflexe stupide quand il flippait. Et ; il s'entendit répondre : « Je répondrais à vos questions plus tard. » Avant de rentrer précipitamment dans l'hôtel.

***

« Peut-être que tout le monde n'aura pas vu l'émission. » Marmonna Eden.

Lun sourit poliment, avant de soupirer avec tendresse : « De toute façon, être amnésique, c'était bidon comme idée. La réalité est là. Je peux pas renier ce que j'ai été, hein ? »

« Non, tu ne peux pas. Et puis, c'est peut-être le moment de commencer une autre histoire. Cela fait longtemps que tu te caches ? »

« Trop longtemps. »

A suivre …. , 

 


L'évolution de Lun,

Après avoir passé un temps dans le coma et s'être réveillé, Lun vit une phase très dure. Une phase qui, à moins que vous soyez passé par là, doit vous sembler parfaitement incohérente. Il se remet en question, remet ses choix en question et remet les autres en questions.


Arta a écrit:
Je ne vous conseille de lire les deux articles qui suivent. Je cherchais mes mots, pour expliquer les conséquences d'un coma et des abus physiques. De la vie de Lun. Pour en explique comment un être, atteint d'une maladie physique qui est la maladie d'Evans et d'un trouble de l'autisme avaient pu à ce point perdre pieds. Qu'est-ce-qui pouvait autant altérer son jugement. Le premier lien ramène à ce qu'il vit aujourd'hui. Ce coma, difficile à parler, mais putain ! Un coma, ce n'est pas rien. Et ; le second à son passé. Evidemment, pour chaque personne c'est différent et c'est différent pour Lun. Mais, c'est peut-être plus facile à comprendre qu'avec mes mots qui se rapprochent trop de ce que ressens Lun, plutôt que d'un point de vue externe. (Un peu comme-ci mon personnage vivait en moi *__* !) 

Pour ces raisons, d'autant plus qu'il était déjà névrosé de base, il a besoin de se rattacher. Son lien actuel le plus fort demeure Éden, comme une conscience (bonne ou mauvaise) envers qui il peut tourner ses pensées.
Il passe ses journées entre ses enfants et son nouveau travail : enquêteur et traîne, en dehors de ses enquêtes, essentiellement hors de la ville ou de la campagne. Il a changé de numéro de portable, changé e-mails et s'il aimerait dans le fond – revoir ses amis – il n'en aura pas la force de lui même. Il ne ferra pas le premier pas. Au final, il n'aura pas trouvé matière à se construire ou une personne capable de l'aider. Il a le sentiment d'avoir été abandonné et cet abandon fait qu'il a prit une décision et qu'il tentera de s'y tenir. - Mais surtout, il a le sentiment d'avoir été le pire ami du monde. Pour cette raison, il a aussi décidé de prendre du recul. D'arrêter de se lier. Car ça ne mène à rien ... Il n'y arrive pas. Ceux qui partent par mort ou abandon lui manquent trop, il ne veut pas que ça recommence. 

Relations actuelles : Lun garde un très bon contact avec Shiki, Éden et avec son père potentiellement.

Maintenant que son identité véritable est connue au plus grand jour, il n'a de choix que de l'assumer. Il est à noter que Lun continue de fréquenter un bar de son passé, où il allait déjà quand il avait besoin de bosser au noir. Une adresse que peu de gens de l'académie connaissent et où il n'a jamais emmené un de ses potes / amis et autres.



L'évolution d'Éden,

Face à un ami désespéré, Éden a eu un choix : Partir ou rester. Plus rien ne pouvait être comme avant, les choses ont évolué et il lui semblait logique de fuir. Mais abandonné Lun maintenant ? Au fond, la situation arrange le garçon. S'il avait pu craindre un jour que Lun quitte les mauvais quartiers pour une vie plus sage, il sait désormais qu'il a besoin de lui. Car il n'a que lui.

A coté de cela, Éden a changé de cursus scolaire, se passionne pour d'autres idées et peut, éventuellement, avoir un coté bien plus humain et doué de sentiments. A contrario, il est devenu exceptionnellement violent et peut conduire des gens à l'hôpital.

Il a également quitté son travail en mairie ne voulant pas porter préjudice au maire par son comportement.

FIN DU LIVRE IV pour Lun et I pour Eden. (Yeah !)






Petit Bonus ..., 


Novembre 2008
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Décembre 2008, article qui censura le nouveau nom
Et qui par la suite fut retiré des ventes
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Dossier spécial sur sa mère,
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Février 2009, 
Article à nouveau censuré, 
Le juge prévint que l'enfant étant mineur, le journal pourrait être totalement interdit en cas rechute
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En échange de leur discrétion Lun accorda une interview à l'un des magazines du journal,
Interview maladroite car il déclara que s'il était en liberté, c'était la preuve de sa non-culpabilité, 
Scandale chez les femmes qui savent que 75% des agresseurs n'iront jamais en prison.
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2010, Lun accorda un second interview au magazine L'Interview
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Aout 2014,
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