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| Une nuit d'errance [Feat Zakuro Fea] | |
| | Auteur | Message |
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Invité Invité
| Sujet: Une nuit d'errance [Feat Zakuro Fea] Mar 27 Mai 2014 - 17:38 | |
| ~ Une Nuit D'errance ~ Feat Zakuro Fea Je ne sais pas ce qu'il m'a pris ce soir. Ou plutôt, pourquoi j'ai craqué comme je l'ai fait. Il devait être 18h lorsque j'ai terminé les cours et que je suis rentré chez moi. J'avais desserré mes Dc Martens orange, enfilé un dos nageur noir pour aller avec mon short noir et mes collant de même couleur. C'était une journée banale, semblable à toutes les autres. Un jour où je suis seule, comme depuis mon arrivée ici. Cela faisait environ deux mois que je n'avais plus de nouvelle de Naboo. Elle me manquait. J'avais beau la harceler de messages écrits et vocaux, je n'obtenais jamais de réponse. Peut être était elle trop occupé. La solitude me rongeait depuis qu'elle m'avait abandonné. Lorsque j'ai arrêté de me droguer, elle est devenue mon pilier, celle qui m'empêchait de replonger. Malgré son absence, il fallait tenir bon. Avoir supporté toutes ces crises de manques pour rien m'aurait vraiment foutu les boules. Mais ce soir, c'était différent. Je sentais en moi une sorte de boule à l'estomac, comme si quelque chose d'inexistant me tracassait. Alors que je tentais de calmer cette douleur, mon portable se mis à sonner. Un sms. Portable de Renka 1 Message reçut de Mam Nab' - 19h48
" Bonsoir Renka, pardonne moi de te déranger si tard mais il fallait que je te parle. Naboo m'avait interdit de t'en parler, mais tu es sa meilleure amie, la personne la plus importante à ses yeux. Comme tu le sais, ma fille a toujours eu de gros problèmes de santé. Il y a de cela deux mois environ, son état s'est fortement dégradé du jour au lendemain. Tout à commencé par de violents maux de tête, associés à des nausées et des vomissements. Nous avons ensuite remarqué des troubles de la coordination et des crises convulsives. Puis, un jour, elle s'est évanoui et à son réveil... tout semblait avoir disparu de sa mémoire. Rassure toi, ce n'était pas si grave que cela. Elle n'a mis que deux semaines pour recouvrer la mémoire. Quoi qu'il en soit, les médecins lui ont décelé un cancer au cerveau. Ils semblent assez optimistes quant à ses chances de survies, mais ce genre d'accident pourrait se reproduire. Son état semble s'être plus ou moins stabilisé, cependant, j'aimerai que tu viennes la voir. Pour le moment elle est à l'hôpital, seule et déprimée. Viens s'il te plait, je suis sûr que ça lui fera du bien."
La boule dans mon estomac remontait lentement le long de mon corps pour se nicher dans ma gorge. Mes yeux s'humidifièrent. Mon téléphone tomba sur le sol avant que mes genoux soient, eux aussi, attirés par la gravité terrestre. "Pourquoi ?", "C'est faux", "Elle va bien, elle est forte", je cherchais à me rassurer. Préférant croire à un horrible mensonge, je restais sur le sol de mon salon, sans être capable de prononcer autre chose que "Naboo". Bientôt, mes hurlements envahirent mon appartement. Comment pouvait-elle aller bien avec cette saloperie en elle ? C'était comme si une partie de moi mourait à petit feu. Je sentais mon coeur se fendre en deux parties distinctes. Mon cerveau s'engourdissait, ma visions avait disparu sous mes flots de larmes. Si j'avais été là pour veiller sur elle, les choses seraient elles différentes ? Je trouvais ce monde dégueulasse. La vie prenait soudain une importance capital à mes yeux. Si fragile, si courte. La nostalgie m'envahissait. Ce soir mon corps était un tsunami, un séisme, une tornade. Les espoirs de vie meilleure que je nourrissais depuis que j'étais devenue "quelqu'un de bien", étaient soudains remis en doute. Je me trompais. Il n'existe pas de cadeau, pas de deuxième chance pour les repentis. Ce monde me dégoute, comment les Hommes pouvaient ils encore croire en un Dieu après avoir vu et vécu des évènements si tordu ? Des coups de pute que la vie nous fait ? Perdue. Voilà ce que j'étais. Ma source de lumière pouvait bientôt s'éteindre. Mes rêves étaient vains, on échappe pas à ses pêchés. Les raisons de lutter contre ce qui est mal avaient disparu. Alors j'ai retourné mon appartement pour trouver une substance capable de calmer ma rage. J'éventrais Monsieur Tifus, un lapin en peluche que Naboo m'avait offert, et j'y déterrais les vestiges de ma vie passée : mes restes de cocaïne, de marijuana et d'extasie. Sniffer allègrement une ligne de coc' m'avait manqué, alors j'en ai pris une deuxième avec de la vodka pure jeté de façon virulente dans mon gosier, étouffé par la douleur. Les particules de poudre se rependait rapidement dans mon corps. La bouteille de vodka vidée d'un quart, j'aperçus Naboo au coin de la pièce. Elle riait en se précipitant dehors. Me lever était très difficile au vu de mon état, pourtant je me lançais à corps perdu à la poursuite de cette illusion, ma veste orange à la main. Je ne sais pas combien de kilomètre j'ai parcouru cette nuit là, ni même les endroits où j'ai pu la suivre. Ce dont je parviens encore à me souvenir, ce sont les lumières qui éclairaient ma course. Lorsque j'ai repris mes esprits j'étais devant une bâtisse illuminée. C'était un endroit calme et apaisant. Mes collants étaient déchirés et mon genoux saignant me faisait mal. J'allais tranquillement m'assoir sur un banc, regardant ma montre, je constatais que mon errance avait durée deux heures. Il était à présent 22 heures et 6 minutes. Apaisée devant ce temple qui se dressait devant moi, des larmes coulaient à nouveau le long de mes joues. En silence, je contemplais le monde avec l'éclairage public pour seul témoin de mon désespoir. Un simple "pardon", ne suffirait pas pour expliquer mon geste de ce soir là. D'un mouvement de la main j'essuyais l'eau de mon visage. Je fouillais dans les poches de ma veste, que j'avais enfilé, pour trouver mon paquet de clope. Tout était redevenu calme en moi. Allumant ma cigarette, j'observais la fumé qui s'en échappait. |
| | | Zakuro Fea ▼ Université - 4ème Année - Comité des Elèves
Genre : Age : 31 Adresse : 3, rue la Chance, app. 11, quartier Hiryuu, avec Lawrence E. Swanster. 1580 Multicompte(s) : Kojiro Sekigahara
KMO :
| Sujet: Re: Une nuit d'errance [Feat Zakuro Fea] Jeu 29 Mai 2014 - 16:34 | |
| Une nuit d'errance, tu ne sais plus, le monde est vide.
Sphinx d'argent, papillon d'argent qui saupoudrait la nuit de ses éclats sylvains, il s'était piégé dans le wagon du métro vide, se faisant l'unique homologue vivant de l'endroit, auquel j'adressais toutes mes pensées. Papillon frappant la vitre derrière laquelle défilaient les paysages nocturnes, j'avais abaissé le son de mes écouteurs pour me concentrer sur le bruit de son corps frappant par intercoup la surface de la vitre close. Si au début, j'avais pincé les lèvres, en constatant que l'insecte se blessait, je m'étais ensuite immobilisé pour écouter l'opiniâtreté de l'être à vouloir rejoindre la nuit qu'il avait fuit dans cette dynamique l'ayant poussé à intégrer ce wagon éclairé. Le métro atteindrait la station à laquelle je descendrais d'ici quelques minutes, et dans le silence de l'endroit esseulé, l'écran de mon mp3 faisait à lui tout seul les mouvements précipités que l'on pouvait espérer d'une foule bigarrée de couleurs et de déplacements. Mes yeux ne se détachaient pas du papillon de nuit. Posé contre ma hanche, mon sac de sport contenait un roman que je ne voulais pas ouvrir, et le crâne contre la vitre froide, j'avais croisé les bras sur ma poitrine, espérant voir le papillon cesser ses battements sourds.
Kojiro avait pleuré aujourd'hui. Nos corps en mouvements, son sabre dénudé avait tranché la vitesse de mon rythme, me faisant me rétablir dans une précipitation qui forçait l'esquive, et me jetant sur le côté, je n'avais pu éviter l'imposition de son implacable volonté qu'en exposant une fuite vers l'arrière. Un sourire retors était né, dans ma tête, sur ses lèvres ; bien loin de la vérité. Kojiro n'avait pas souri. Aux vestiaires, j'avais, enthousiaste, voulu engagé la conversation. Il avait gardé le silence, et quoique son comportement fut habituel, je n'avais pas insisté, un peu surpris. Il avait rangé ses affaires, en prenant un soin particulier sur son hakama, les yeux perdus dans un vague que je n'avais pas dérangé. Quand nous étions sortis du dôjô, j'avais proposé de l'accompagner jusqu'à l'arrêt de bus. Le visage baissé, il n'avait pas répondu immédiatement. C'est en faisant un pas vers lui que j'avais vu ses larmes. Je n'avais plus parlé, plus bougé, et ses longs cheveux faisant comme un rideau sombre sur ses joues, il avait détourné la tête, s'excusant dans un soupir, puis était parti. J'aurais du le rattraper, peut-être. Lui demander ce qui se passait. Le vent avait soufflé contre ma mâchoire, comme une caresse, et je n'avais pas bougé.
Le papillon tapait encore contre la vitre, quand le métro cessa sa course, s'arrêtant à la station à laquelle je devais descendre. Je me relevais, lentement, récupérant mon sac de sport, rangeant mes écouteurs dans ma poche. Mon reflet dans la vitre froide me renvoya un regard bleu. Regard lourd de reproche, lourd de désapprobation, et je baissais les yeux, la poitrine étreinte par une douleur qui se faisait coupable. Tendant les doigts, mains en coupole, j'attrapais, -piégeais-, le sphinx entre mes paumes, et sortais du wagon en jetant un bref regard derrière moi, espérant peut-être y apercevoir un Kojiro qui secourait la tête. Le vent me giffla la face avec violence, faisant voler cheveux et capuche avec violence. La chaleur de ces derniers jours s'était dissipée avec mon humeur de la soirée, et relevant les yeux vers les réverbères ronds qui se suspendaient, lourds au dessus de ma tête, j'entrouvrais les doigts, pour que le sphinx s'envole.
Antennes vibrantes, tâtonnant mes phalanges, il resta dans mes mains, ignorant la liberté qui hurlait au delà de ma peau. Las, je le fixais un instant, avant de me mettre à marcher, ignorant le métro qui repartait derrière moi, dans un grondement feulant des mécaniques en marche. Je me mis à marcher, levant les yeux jusqu'à la prunelle lunaire qui se faisait l'unique tâche aveugle dans un ciel trop sombre pour cette nuit. Le quartier était éclairé par les fenêtres des grandes tours qui se faisaient silhouettes pointues, au milieu des ténèbres, et, et, et, au milieu de ces constations faussement poétiques, je me rendis compte que j'avais vraiment envie de pleurer. J'inspirais profondément. Le monde clignota derrière mes paupières à moitié-closes. Kojiro, espèce de connard, bordel.
Un sourire se découpa sur ma face, et je traversais le square en silence, à grandes foulées, le cœur brusquement vidé de toutes inquiétudes. Au delà des mots, des expressions, des couleurs de l'angoisse et de la douleur, il y avait cette certitude que Kojiro restait vivant. Et que je devais finir ce roman. Et que sur ma main, le papillon remontait lentement vers mon poignet, dans son exploration tactile.
Au delà d'une inspiration, au détour d'une respiration, un éclat orangé dans la nuit me fit tourner la tête sur le côté. Il me fallut quelques instants nécessaires à ces détails de l'introspection pour que je comprenne qu'il s'agisse d'une fille en train de fumer. Une de ces filles qui ne s'inscrivent pas dans la normalité du jupe et longs cheveux noirs, lèvres brillantes et paupières poudrées. Je m'arrêtais, la contemplais de loin et de près à la fois, avant de choisir de m'approcher.
« Est-ce que ça va aller ? »
Et je lui tendais la main, dans un réflexe autonome, et le papillon s'envola près de son visage, rejoignant la nuit.
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