₪ Académie Keimoo ₪ In a decade, will you be there ? |
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| La mer, les crustacés...& un cours particulier ! | |
| | Auteur | Message |
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Invité Invité
| Sujet: La mer, les crustacés...& un cours particulier ! Jeu 12 Sep 2013 - 13:35 | |
| Pas besoin d'être un grand sportif lorsqu'il s'agit d'endurance ! S'échauffer un peu, y aller à petite foulée, à plus grande enjambée, courir à son rythme, seul ou à plusieurs...c'est d'ailleurs toujours plus fun à plusieurs, surtout lorsque l'on est une nana, avec son petit groupe, qui préfère marcher plutôt que de faire le moindre effort et qui en prime...bave sur votre dos.
Moi, c'est Ichibei, j'ai vingt-neuf ans et je suis professeur de sport au lycée de Keimoo. Depuis mon arrivée ici, je dois avouer que je suis un peu "perdu", trop habitué à mes petits collégiens de mon ancien établissement. Ils étaient mignons, sages, attentifs...ici, c'est un peu autre chose, c'est même un peu la guerre. Mais je n'ai pas rendu mon tablier, je n'ai que faire des messes basses, des quand-dira-t-on, des rebelles et de tout ce que l'on peut trouver ici, je suis présent pour faire partager ma passion et permettre à mes élèves de rester en forme, voir pour certains de remonter leur moyenne. Je suis du genre avenant et à l'écoute, quand bien même je ne suis pas psychologue : mais quel ado ou jeune adulte aurait, de toute manière, envie d'aller voir un psy me direz-vous ? Passons.
Combien sont-elles dans cette classe déjà ? A oui, un peu trop à mon goût. Je crois que mes oreilles n'ont pas autant sifflées depuis des années, et je sais que leur dire de se taire est peine perdue. Enfin, le cours se termine, tout le monde à la douche ! Néanmoins, je leur parle de mon cours particulier avant qu'ils ne s'en aillent, je le nomme ainsi parce qu'il n'a pas d'autre terme à employer. Je parle dans le vide, mais tant pis, qu'ils n'aillent pas s'étonner après que je ne les aurais pas prévenus !
« Sur toutes les classes que j'ai en étude, certains d'entre vous seront inscrits sur cette liste que je tiens entre mes petits doigts de fée...» personne ne réagit, effectivement tout le monde s'en fou comme de sa première chemise « ... afin de participer à un cours que je donne tous les mardi soirs de 17h30 à 19h. Les personnes concernées se verront avec ce cours en plus, qui sera obligatoire. Alea jacta est comme dit le proverbe... »
Je finis par lâcher les fauves, j'en croise alors les bras, jusqu'à ce que j'arrête ce garçon. Zakuro de son prénom. Je lui demande alors de revenir par ici ce soir même, après ses cours, j'aimerais qu'il y participe. J'ai bien vu ses réactions et son envie dévorante de se défouler. Oui, tout sera parfait pour lui, et il m'a l'air d'apprécier le sport, tout du moins, c'est ce qu'il laisse paraitre. Il y a bien d'autres élèves qui pourraient y trouver gracieusement leur place dans ce cours, mais aucun qui ne puisse porter mon intérêt jusqu'à cette invitation : de plus, j'ai déjà entendu parler vite fait de cette tête blonde dans la salle de mes confrères. Un nom parmi tant d'autre, mais puisqu'il est aussi mon élève, autant lui porter de l'attention plus attentivement.
J'attends donc le soir, mes autres cours passent, et c'est vers la salle de boxe que mon attention se porte. Rien de mieux que ce sport pour l'évaluer complètement. Enfin, s'il vient. Je ne me fais pas trop d'illusion, il n'est pas vraiment officiellement inscrit pour le moment, il a toutes les raisons du monde pour ne pas se pointer par ici...
Hrp :: J'ai fais quelque chose de bateau pour ce début, Sorry x_x
Dernière édition par Ichibei Rokkaku le Sam 14 Déc 2013 - 22:05, édité 1 fois |
| | | Zakuro Fea ▼ Université - 4ème Année - Comité des Elèves
Genre : Age : 31 Adresse : 3, rue la Chance, app. 11, quartier Hiryuu, avec Lawrence E. Swanster. 1580 Multicompte(s) : Kojiro Sekigahara
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| Sujet: Re: La mer, les crustacés...& un cours particulier ! Lun 16 Sep 2013 - 19:09 | |
| Une interpellation ; j'avais détaché mon attention des ricanements de Senta, portés sur une anecdote vécue tout à l'heure en cours d'anglais, et posé les yeux sur Ichibei Rokkaku pour l'entendre m'annoncer de revenir ici le soir-même. Moi ? J'avais cherché des yeux un possible autre Fea Zakuro, puis considérant qu'il me fallait accepter que c'était bien à moi que s'adressait cette remarque particulière, j'avais simplement signalé que j'avais reçu le message, et je m'étais glissé dans le flot d'élève pour suivre Senta jusqu'à la sortie.
La suite de la journée s'était déroulé sans encombres, mais je n'avais pourtant pas compris la demande de mon professeur quant à ma présence dans le gymnase le soir même. Me renseignant, avec une sorte de dépit, auprès du délégué de notre classe, celui avait répété, avec cette consternation au fond de la voix qui le rendait insupportable, qu'un système de cours du soir en EPS avait été mis en place, et qu'il s'agissait d'heures obligatoires. Le remerciant, je m'étais dirigé vers mes salles de cours.
Maintenant, il fallait affronter un plaisir qui était né dans le doute. Longeant les couloirs qui se vidaient, frôlant les flots d'élèves, caressant le rythme de ces mouvements qui allaient, je surplombais le rythme, ce rythme, d'une vie qui fluctuait son énergie. On m'avait dit que le professeur avait été apperçu quelques minutes plus tôt près des zones de combat, et je m'étais laissé aller à une sensation grisante de perception d'inconnu et de clichés, de tribulations mentales et d'objectivité de la matière. Combat, combat, combat ? Le mot se répétait au fil de mes pas, et longeant une salle de mathématiques, je saluais d'un sourire l'homme mathématicien qui se faisait le bourreau de mes heures algébriques. Il me retourna le sourire, mais je continuais, me dirigeant vers le gymnase.
(…)
Les vestiaires étaient silencieux, et je jetais un coup d'oeil à l'horloge épinglée contre le mur, au dessus des lavabos. Le cadran indiquait 17h15, et les derniers cours de sport étaient terminés, puisque je n'avais croisé ni profs ni élèves. Être ponctuel pour le plaisir d'un cours de sport ; est-ce que cela ne relevait pas d'une grande valorisation de la matière, en soi ? Glissant les hauts trop rigides et inconfortable de l'uniforme de Keimoo, je déposais les vêtements sur le banc des vestiaires masculins, pour ensuite enfiler un T-shirt épais, appréciant immédiatement le changement de situation. Certaines personnes aimaient porter des vêtements qui raidissaient leur corps ; ce n'était pas mon cas. Trop dans le besoin de mouvement, de nuances entre la caresse et l'impact, le heurt et l'effleurement, le plaisir du sport commençait par une bonne tenue. Par « bonne », j'entendais une tenue qui me permettait d'utiliser correctement mon corps, quelque soit la situation. Et en l'occurrence, le port d'un bas de karate-gi, que je fis glisser sur mes hanches, me paraissait être aussi le choix le plus adapté. Pour moi, tout du moins. Troquant mes Docs contre des baskets noires, -nettement plus sobres-, je jetais mes affaires dans un sac que je glissais simplement sous le banc, avant de chercher au fond des poches de celui-ci un élastique supposé retenir mes cheveux. Supposé. Je les attachais, me dirigeant vers la sortie du vestiaire, à la recherche de Ichibei. Adoptant immédiatement une foulée feutrée, un mouvement silencieux, je le cherchais quelques instants, le trouvant presque immédiatement dans la zone de box. Comme un chat en chasse, silencieux et traqueur, je ne me présentais pas tout de suite, ne rentrant pas immédiatement dans la salle. Boxe, hein ? Je n'avais jamais pratiqué la boxe. Je m'étais déjà battu contre des boxeurs, et avait rencontré Shiro, mais je n'avais jamais pratiqué la boxe. J'avais une sorte de réserve à l'égard de cette discipline : trop occidentale, peut-être. Et trop mauvaisement médiatisée pour que je ne la regarde pas d'un mauvais œil. Je n'aimais pas la qualité des coups de cet art. Je n'aimais pas la manière dont les boxeurs se « rencontraient ». Trop d'animosité, pas d'harmonie.
Faisant le tour, j'allais jusqu'à la réserve, ouvrais l'armoire dont j'avais l'utilité, et en sortais ce qui, je l'espérais, me serait nécessaire. (…)
« Pao, pattes d'ours et protections pieds-poings. »
Je laissais tomber le tout sur le sol ; les paos et les pattes d'ours claquèrent sur le sol, annonçant ma présence. Souriant à l'homme, je le saluais d'un bref mouvement de tête, avant de poser mes yeux sur le décor de la salle.
« J'espère qu'on les utilisera, Rokkaku-sensei. Il n'y a que moi, à ce cours du soir ? Pas très déontologique, si, M'sieur ? »
Enfin bon. Sport, sport, sport. L'idée de reculer d'une heure l'avancement de mes projets d'études et toutes autres caractéristiques de mes devoirs ne me faisait pas m'arrêter sur ce qui en aurait freiné d'autres, et je pliais les genoux, venant m'asseoir en seiza devant le petit tas de protections sportives, relevant un regard faussement admiratif pour l'homme. Selon certaines rumeurs, il avait 29 ans. Soit 9 de plus que moi. Une décennie à peine nous séparait, et il était professeur. C'était étrange, songeais-je, que le temps soit si accroché à certaines personnes, et totalement défait d'autres.
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: La mer, les crustacés...& un cours particulier ! Mer 18 Sep 2013 - 19:17 | |
| Si ça ce n'était pas une surprise. Il avait bougé jusqu'ici. Après les cours. J'aurais pu applaudir, mais ce n'était pas mon genre. J'étais surtout content, en réalité. Il ne savait surement pas pourquoi il se devait d'être là, mais il y était et pour moi, c'était déjà un bon point. Lui souriant en venant vers lui, observant ce qu'il avait ramené de la réserve, c'est me posant devant...cet élève aussi grand que moi, que je le regardais se poser à genoux. J'en fis alors de même, le cours que je donnais le soir n'était pas là pour vraiment avoir un relationnel Prof/élève...ou pas vraiment dans un ryhtme scolaire. Des "cours" du soir qu'il aurait pu suivre avec n'importe qui d'autre par exemple, je n'étais donc plus son Sensei, mais plutôt son Sempai.
« J'ai l'accord du Directeur pour ceci. Et c'est une exception aujourd'hui. Mais sais-tu seulement pourquoi tu es ici, Zakuro ? »
Je n'avais pas besoin d'avoir sa réponse pour savoir que non. Ou tout du moins, pas très bien surement. Alors sans plus attendre, je lui tendais des bandages que je sortais de l'une de mes poches, en prenant aussi pour moi, les enroulant autour de mes propres poignets, l'invitant à faire de même.
« Avant d'être ici j'étais professeur dans un collège. Avec certains élèves, nous avions mis en place un cours du soir afin que ces dit-élèves puisse canaliser correctement leur énergie. La boxe et les sports de combat étant les plus efficaces. Je ne dis pas que tu es un élève à problème, loin de là, malgré les diverses petites choses entendues à ton égard, mais j'ai remarqué que en cours, tu ne devais pas te dépenser assez. Cela joue beaucoup sur le comportement et si tu n'arrives pas à t'en défaire, cela peut devenir frustrant et c'est ainsi que tu céderas plus facilement à tes pulsions. »
J'en avais assez dit, on était pas là pour trop blablater. Quoi que j'oubliais un dernier point. Me levant alors, me dirigeant vers l'un des sacs de sable, je le lui montrais, tout en tapotant dedans et en vérifiant qu'il était suffisamment bien attaché pour ne risquer aucun accident...
« J'ai cru comprendre que ton dossier scolaire n'était pas tout à fait au beau fixe. Participer ici aiderait à le rendre plus reluisant. Ça n'a rien de négatif bien au contraire, quoi que tu puisses en penser, ça reste une sorte de cours "éducatif" mais moi, je préfère le voir comme un défouloir. Un vrai. Et je veux que mes élèves se fassent plaisir. »
Confiant, je l'invitais alors à se lever. Je ne savais pas trop ce qu'il en pensait, mais c'était un sportif, quand bien même l'idée ne lui plairait pas, je doutais qu'il refuse de se dépenser sur quelque chose, sous prétexte qu'il n'était pas en "harmonie" avec mes décisions.
« Laisse tomber ce que tu as pris en réserve pour le moment. Montre moi juste de quoi tu es capable avec ceci » je lui pointais toujours le sac de sable. « On prendra les protections quand je déciderais de voir ce que tu vaux contre moi, Zakuro. » |
| | | Zakuro Fea ▼ Université - 4ème Année - Comité des Elèves
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| Sujet: Re: La mer, les crustacés...& un cours particulier ! Mer 18 Sep 2013 - 22:28 | |
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Intemporalité devenue mon alliée le temps que je me cache sous un sourire bambin, un sourire nettement plus amusé et sincère à le voir adopter la même assise nippone que moi. Un seiza qui me plaisait dans son attitude, et qui m'assurait un terrain de jeu dont je délimitais moi-même les frontières entre la réalité et la distance d'une fiction qui cherchait à s'imposait.
« J'ai l'accord du Directeur pour ceci. Et c'est une exception aujourd'hui. Mais sais-tu seulement pourquoi tu es ici, Zakuro ? »
Du tout. Mes yeux accrochèrent les bandages qu'il me tendit, et la reconnaissance de leur utilisation fendit mes prunelles. Oh.Vraiment ? Tendant les doigts, pour récupérer entre mes phalanges le petit rouleau aux bandes compressées, j'en défaisais l'étreinte de gaze, et posais mes yeux sur le mouvement rotatif que l'homme effectuait autour de ses poignets. Un tréssaillement d'amusement étira plus encore mon sourire, et j'étirais la bande, pour venir la plier entre mes doigts, bloquer un coin, le replier, glisser la bande sous le poignet et effectuer le premier tour pour venir former un bracelet. Le reste venait seul.
« Avant d'être ici j'étais professeur dans un collège. Avec certains élèves, nous avions mis en place un cours du soir afin que ces dit-élèves puisse canaliser correctement leur énergie. La boxe et les sports de combat étant les plus efficaces. Je ne dis pas que tu es un élève à problème, loin de là, malgré les diverses petites choses entendues à ton égard, mais j'ai remarqué que en cours, tu ne devais pas te dépenser assez. Cela joue beaucoup sur le comportement et si tu n'arrives pas à t'en défaire, cela peut devenir frustrant et c'est ainsi que tu céderas plus facilement à tes pulsions. »
Professeur dans un collège ? Le changement d'environnement devait le changer de beaucoup. Mais j'avais tilté sur plusieurs phrases, que je ne soulevais pourtant pas, concentrant mon attention sur les rotondités de mes spirales de bande autour de mes poignets, cerclant mes métacarpes. A quoi pensait t-il, quand il me signalait qu'il avait entendu « quelques petites choses par-ci par-là » ? Et de quelles sortes de pulsions parlait-il ? Les prunelles fendues sur un sourire devenu plus froid, je ne m'amusais soudainement plus. L'éclairage du métro était venu brouiller mes yeux, et le reflet des lames dansait sur mes doigts, au milieu de ce sang étalé. Et le frisson, le frisson d'un murmure, qui comme un essaim d'abeilles venait chuchoter à mes oreilles, déposant des doigts immatériels sur mes mains. Fais, fais. Découpe. Et puis, brusquement, la prise de conscience de cette volonté qui était mienne, et pas celle d'un fantôme du passé. Je crispais les mâchoires, posant sur Ichibei un regard méfiant, sans m'intéresser au sac de frappe. Quoi ?
« J'ai cru comprendre que ton dossier scolaire n'était pas tout à fait au beau fixe. Participer ici aiderait à le rendre plus reluisant. Ça n'a rien de négatif bien au contraire, quoi que tu puisses en penser, ça reste une sorte de cours "éducatif" mais moi, je préfère le voir comme un défouloir. Un vrai. Et je veux que mes élèves se fassent plaisir. »
Un sourire. Il avait du mal comprendre, parce que je n'étais pas le genre d'élève à foutre le bordel. Je n'étais pas le genre d'élève à se comporter différemment de la réalité d'une norme établie. J'étais le genre d'élève à être élève et ses complètes définitions modèles et attendues lorsqu'il fallait l'être, et je n'étais ces pulsions et ces frissons, cet assemblage de sentiments et de vibrations que lorsque la situation le demandait. Et jamais encore, les cours n'avaient été le cadre à mon Bushido. Je ne ferai pas en sorte que les professeurs remarquent quoi que ce soit, car je préférais leur sourire et être considéré comme bon élève. Je ne voulais pas qu'ils me voient autrement, car je n'avais pas d'autres visages à leur offrir à eux. En revanche, il était bon. Très bon. Si son amorce m'avait tendu, sa dernière phrase était une vérité qui me plaisait, et me séduisait. Il était bon, parce qu'il venait de s'imposer comme étant quelqu'un capable de me faire plaisir, et cela m'intéressait. D'un geste, il m'intima à me relever, et rônin, j'attendis une demie seconde, considérant que je décidais de me lever de par ma propre autonomie. J'abandonnais le sourire, pour me concentrer sur le sac de frappe, me rapprochant de lui. Au temps pour les pao. Même si je préférais le contact à ceux-ci. Le sac de frappe était toujours dans la finalité d'une lassitude, et son immobilité ne m'assurait pas le plaisir d'un impact avec les pao. La sensation et le bruit étaient différents : et cela accordait aussi mon attirance aux paos.
« Laisse tomber ce que tu as pris en réserve pour le moment. Montre moi juste de quoi tu es capable avec ceci »
Seconde d'un sourire mental en suspens. Même pas d'exercice d'imitation, même pas de réglementations ? Une improvisation totale, et le lancement aveugle d'un combat contre les fantômes de mon imaginaire ? Un frisson glissa le long de mes bras, de mon dos, venant refroidir mon sang.
« On prendra les protections quand je déciderais de voir ce que tu vaux contre moi, Zakuro. »
Je laissais un gloussement s'échapper de ma gorge. Le manque d'informations sur l'autre était un vide à combler, et Musashi s'était toujours arrangé pour connaître les points forts et faibles de ses adversaires ou homologues. Dans mon cas, je ne connaissais pas grand chose de l'homme face à moi, si ce n'était qu'il se présentait comme un futur opposant. Je vins déposer mes deux mains sur le sac. Depuis combien de temps n'avais-je pas combattu à mains nues, exactement ? La donnée me manquait, mais je savais qu'elle équivalait à cette sensation grisante dans ma poitrine qui s'offrait quand à la situation actuelle. Kami devait être la dernière, sans doute. Et ses coups de pieds dévastateurs m'avaient ravis l'illusion d'une victoire. Elle était mon maître, dans cette discipline, et je ne comptais pas laisser quelqu'un d'autre me battre. Il n'y a avait qu'elle qui pouvait se permettre de poser son pied sur ma poitrine, son regard étincelant d'un cynisme méprisant, d'un éclat tueur, et ses lèvres carmines étalées sur les crocs de sa victoire. Il y avait une autre personne, cependant. Une autre personne qui fouillait jusqu'à dans les fondements, pour démantibuler mon jeu. Mais ce jeu était à moi, ce jeu était celui de la légende samuraï au vingt et unième siècle. Je détachais mes mains du sac de frappe.
J'étais rônin, et la société était la forêt. Pas d'attaches, pas de cécité, juste le chemin absolu d'une recherche du Mû. Le vide.
L'implication d'un rythme lent me fit poser le revers de ma paume sur le sac de frappe, qui dans l'écoulement de mes pensées, adopta petit à petit la silhouette d'un corps brumeux. Un homme debout et silencieux face à moi, en garde. Caresse d'un pas, et je vins soulever ma main pour tapoter contre le plexus solaire. Imposition du rythme respiratoire, et déplacement glissé vers la droite. Silence dans ma tête, création du décor, mise en place des conditions du combat. Mes doigts abandonnèrent la douceur de la caresse pour se durcir en une garde qui vola jusqu'à la gorge. Préparation de mon propre corps, adoption d'une attitude martiale. Mes yeux se plissèrent sur le visage de l'homme brumeux, et j'entrouvrais mes lèvres pour une première inhalation. Mon coude frappa. Un. Ma hanche glissa, je plongeais. Deux. Uraken, et déplacement immédiat. Mon poignet se durcit, et je vins exploser une côte. Trois. L'homme plongea, ses bras se levant sur un sabre qui étincela sous le soleil rouge de mon univers de brouillard. Phalanges durcies, je plongeais sous le sabre, venant exploser son corps, fusant en arrière, tirant mes mains comme je dégainerais les katanas. Mon épaule axa un mouvement qui me fit danser sur un mei réduit par le radius de son sabre, et je me jetais en arrière, apportant le poids de mon corps sur ma hanche, sur mon pied, et pivotant mon bassin, m'immergeais dans l'intemporalité d'une seconde d'envol, pour venir frapper. Frapper. Toute l'énergie de mon corps exalté en la puissance destructrice d'un coup destiné à briser la nuque. Je m'immobilisais, mon corps tendu, mon pied à un cheveu du sac de frappe. Tuer. Le rônin tuait, indubitablement. Dans l'effacement des pixels de mon imaginaire, et la pluie de cette silhouette qui disparaissait, je reprenais lentement mon équilibre, reposant mon pied au sol, venant poser ma main sur le sac en sable. Silence et contemplation de cette qualité de zanshin qui abandonnait mon corps, qui réchauffait, de par sa disparition, mes veines, et je soupirais.
Un sac de frappe.
Un sautillement arrière, un mouvement rotatif, et j'explosais un ushiro mawashi geri contre sa surface trop géométrique ; faisant résonner un claquement sonore au milieu de la salle.
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: La mer, les crustacés...& un cours particulier ! Dim 22 Sep 2013 - 21:36 | |
| Je le voyais alors s'avancer et rentrer en contact avec le sac. Avait-il l'habitude seulement ? Personnellement, je n'avais rien à lui montrer, rien à lui imposer. Un sac reste un sac, il a des pieds, des poings, il sait ce que je veux qu'il fasse : frapper. Alors qu'il frappe, je veux le voir faire, je veux le voir en action. Je veux qu'il se dé-fou-le. Et je crois que ça lui plait, à entendre ce petit son qui s'échappe du tréfonds de sa gorge. Je me recule alors, je ne croise pas les bras pour ne pas contrarier mon flux d'onde positive, je pose machinalement mes mains sur mes hanches et, tout en calmant ma respiration, j'attends.
Mes iris dévoraient alors mon élève du regard. Ses mouvements, son comportement. Il a son monde, quelque chose à abattre. Et moi je ne suis que le spectateur extérieur de quelque chose que je ne pourrais jamais atteindre. Mais je laisse ce genre de pensée loin de la situation, car c'est sa souplesse et la force de ses coups qui me captivent. Il n'est à mes yeux qu'un enfant, mais un enfant qui a beaucoup de chose à revendre. Je le vois alors soupirer...ma présence n'est plus depuis qu'il a posé une main sur ce tissu pendant. Et ce coup de grâce qu'il lui porte me hérisse le poil, m'exalte, comme si j'avais trouvé la perle rare : pourtant il n'en est rien. Un sourire s'étire alors sur mes fines lèvres, tandis que je viens stopper le sac de sable dans ses ballotements. Net. Un mot, un seul :
« Taisen »
Combat. Oui, je prenais le risque que cela soit moi qu'il frappe. Mais certains de mes voyages m'ont permis d'apprendre bien des choses, à commencer par la maitrise de soi et la défense. Quoi qu'il fasse, je ne craignais rien, et surtout, je lui offrais la possibilité de le faire.
« Ne te préoccupe pas de ce que je suis. Fais-le. »
Et si certains jugent que mes méthodes sont mauvaises, alors qu'ils sortent ou qu'ils me renvoient. Je savais ce que je faisais, mais surtout, j'avais besoin de voir jusqu'à quel stade irait Zakuro. Un moyen de l'évaluer. Mais pour cela, il fallait provoquer. C'est donc naturellement que je prends position à mon tour. J'inspire...je prends la place du sac. Je fléchis légèrement les genoux, je plis les coudes...je ne suis pas là pour lui rendre ses attaques, mais bien pour les recevoir et les esquiver.
« Fais-toi plaisir. »
Lâche toi. N'ait pas peur. Je suis un pro dans ce domaine. Et je sais, je sais que toi au moins, tu oseras. A bats les préjugés, montre moi ce que t'as dans l'ventre ! Je le cherche alors un peu, je viens frapper non loin de son oreille, avant de le repousser par mon avant bras pour le faire réagir. S'il a peur de se battre avec moi juste parce que je suis un prof, alors...c'est qu'il n'a clairement rien à faire dans mon cours, & que j'me suis planté sur la personne ! Hrp : C'est pas glorieux, sorry x.x |
| | | Zakuro Fea ▼ Université - 4ème Année - Comité des Elèves
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| Sujet: Re: La mer, les crustacés...& un cours particulier ! Ven 4 Oct 2013 - 0:09 | |
| Le « Taisen » résonna dans la salle et dans mon esprit comme un hajime que je n'aurais jamais espéré, jamais attendu. Mes yeux cherchèrent à affronter la moindre faiblesse dans ce regard, le moindre trouble dans son attitude, mais il se faisait ces murs que j'avais l'habitude de rencontrer sur les tatamis. Il n'y avait pas la moindre crainte dans cet homme qui décidait d'être finalement mon adversaire. Mes yeux accrochèrent un instant ce collier que nous, -élèves-, avions tous remarqué dès cet instant où il s'était présenté face à nous, comme étant notre nouvel enseignant de sport. Ce jour là, j'avais pensé que le poussin qui reposait contre son pectoral était peut-être un cadeau qu'il avait reçu plus qu'il ne s'était offert. J'imaginais une main enfantine lui donner. Un petit frère, une petite sœur, peut-être. Une enfant. Son enfant ? Je détachais mes yeux de ce collier, trop troublé par ce qu'il pouvait représenter pour me permettre d'y rester attentif plus longtemps.
« Ne te préoccupe pas de ce que je suis. Fais-le. »
Dans la lenteur d'un rêve éveillé, d'un songe léthargique, d'un paradoxe de la situation, je fis un pas en avant, élevant mon esprit vers une dimension que je n'ouvrais pas en journée ; une dimension que je ne cherchais habituellement pas à atteindre avec un professeur. Mes doigts, dans l'enroulement d'un mouvement de mes phalanges qui enclenchait cet état d'esprit, se refermèrent, nœud après nœud, pour que mes ongles viennent trouver leur place dans les plis de paume de ma main refermée en ce qui devenait mon arme et ma garde. Ma main refermée. Mon poing.
Je fis un pas en avant, pénétrant cette distance qui assurait l'impact, le fait d'être touché, l'existence même de l'impact. Mes yeux glissèrent jusqu'à ses chevilles, jusqu'aux chaussures de cuir que le professeur portait, sur ses vêtements de noir dont il habillait ce corps qu'il m'offrait pourtant comme obstacle, et mes poings refermés effleurèrent mes hanches. En combat, quiconque se dressait s'imposait. Non pas dans ce qu'il était en général, mais dans ce qu'il était sur l'instant, sur le moment. Ma respiration s'allongea entre mes dents, et je reculais ma hanche. Je me figeais.
« Fais-toi plaisir. »
Je me figeais. Ma respiration approfondie, venue s'étudier jusqu'au plus profond de mon ventre, cherchée, étudié tout en dessous de mes poumons, dans les muscles abdominaux. Mes yeux s'ouvrirent sur un mouvement venant projeter l'onde de son déplacement près de ma mâchoire, et je sentis une mèche se soulever pour venir claquer sèchement contre mon oreille. Le combat venait de commencer, ainsi. Figé, j'étais l'eau zanshin, le zanshin eau. Soyez eau, avait t-il dit, de son vivant. Soyez eau, car l'eau est calme et frappante, et l'eau est ondulante. L'eau s'adapte à chaque volume. Adaptez vous comme l'eau s'adapterait. Comprenez le zanshin. Combattez.
Dans le glissement d'un mouvement, dans le silence d'un corps qui se déplace sans attache, dans la vitesse d'un vent qui siffle, je vins frapper, jambe tendu, jambe pliée, paume contre le sol. Comme une gigantesque faux, de chair et de muscles, je vins me jeter au sol, tournant sur l'axe de son équilibre, pour venir faucher ses deux jambes, et le faire tomber au sol. Un mouvement, un kiai poussé comme le cri d'un oiseau, et je sautais sur lui, sans douceur, contre le sol, mon poing se stoppant à dix centimètres de son visage.
Touché.
Je me relevais, reculais en sautillant, animé par une joie féroce.
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